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CORPEP CORPEP PACA PACA Diagnostic de transfert de produits phytosanitaires dans les eaux superficielles en coteaux viticoles Cellule d’Orientation Régionale sur les Pollutions des eaux par les Produits Phytosanitaires Cas du bassin versant de la Gayère en Côtes du Rhône méridionales Avec l’appui technique : Etude réalisée par : Décembre 2003 FREDON PACA

Cas du bassin versant de la Gayère en Côtes du Rhône ... · réalisée lors de son stage de licence professionnelle agrotechniques végétales ... d’un bilan analytique de la

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CORPEPCORPEP PACA PACA

Diagnostic de transfert de produits phytosanitaires

dans les eaux superficielles en coteaux viticoles

Cellule d’Orientation Régionale sur les Pollutions

des eaux par les Produits Phytosanitaires

Cas du bassin versant de la Gayère en Côtes du Rhône méridionales

Avec l’appui

technique : Etude réalisée par :

Décembre 2003 FREDON PACA

Avec le concours financier :

Avec la participation de :

Laboratoire

Départementald'analyses26

LaboratoireDépartemental

d'analyses26

LaboratoireDépartemental

d'analyses26

REMERCIEMENTS

Cette étude menée par la FREDON PACA a nécessité la participation d’un grand nombre

d’organismes. Nous tenions à remercier à cet égard tous les partenaires sans qui nous aurions pu mener à bien cette étude.

Nous tenions à remercier les financeurs pour la confiance accordée à la FREDON PACA dans la

réalisation de cette étude : - La Direction Régionale de l’Environnement (Ministère de l’écologie) - L’Agence de l’eau Rhône Méditerrannée Corse - Le Conseil Régional PACA. - Le Service Régional de la Protection des végétaux. (Ministère de l’Agriculture, de

l’Alimentation, de la Pêche et des Affaire Rurales).

Nous remercions également les stagiaires qui ce sont impliqués sur cette étude :

- Mlle Florence Tralongo, pour la mise en place de l’étude et la réflexion sur la méthodologie réalisée lors de son stage de licence professionnelle agrotechniques végétales (option agro-environnement - Université de Reims) en 2002.

- Mlle Anne Meffre , stagiaire ingénieur-maître de l’IUP environnement (université de provence – Marseille), pour son travail de finalisation du diagnostic et ses travaux préliminaires sur le plan d’action .

Nous remercions les organismes suivants pour leur contribution :

- la Cave des vignerons de Rasteau et la Cave de Cairanne. - Les Syndicats des vignerons de Cairanne et Rasteau. - Le service agronomie-environnement de la Chambre d’agriculture de Vaucluse. - Le GDA Viticulture d’Orange et le GDA de Vaison la Romaine. - Le CIRAME de Carpentras. - L’ensemble du personnel du Laboratoire Départemental de la Drôme. - Le service technique de la CAPL et le personnel du dépôt CAPL de Cairanne.

Sans oublier tous les viticulteurs du bassin versant qui ont acceptés de nous recevoir et de nous

fournir les informations nécessaires à la réalisation de ce diagnostic.

Le président de la FREDON PACA

Claude de Sambucy

SOMMAIRE

Introduction

Première partie : Description du bassin versant

1- Situation géographique du bassin versant de la Gayère 2- Hydrologie

2.1-La Gayère affluent de l’Aigues 2.2-La Gayère, collecteur de coteaux viticoles

3- Topographie 4- Climatologie

4.1-Pluviométrie moyenne en Côtes du Rhône méridionale 4.2-Pluviométrie sur le bassin versant de la Gayère en 2001, 2002 et 2003

4.2.1-Comparaison à la pluviométrie moyenne : 4.2.2-Intensité des pluies :

5-Géologie et pédologie 6-Occupation du sol

6.1-L’Aigues : de la Montagne aux coteaux viticoles : 6.2- Les coteaux viticoles de la Gayère :

6.2.1-La Vigne : 6.2.2- Autres cultures : l’olivier 6.2.3- Zones non agricoles : 6.2.4-Les zones tampons : 6.2.5-Rapport entre les zones tampons et les zones à usages potentiels de produits phytosanitaires

Deuxième partie : Les pratiques viticoles 1-L’entretien du sol

1.1-L’entretien à la parcelle 1.1.1-Méthodes d’enquête 1.1.2-Enquête auprès des viticulteurs 1.1.3-Les observations de terrains 1.1.4-Résultats

1.2-L’entretien des tournières 1.3 Les herbicides

2-Les pratiques phytosanitaires

2.1-Les fongicides 2.1.1-Les fongicides minéraux : 82 % des quantités 2.1.2-Les fongicides de synthèse : 22 matières actives 2.1.3-Périodes d’applications :

2.2-Les insecticides

Troisième partie : Le suivi de la qualité de l’eau 1- Les prélèvements:

1.1-Méthodes 1.2-Réalisation

2- Les analyses 2.1-Méthodes analytiques 2.2-Matières actives analysées

3-Le Bilan analytique

3.1-Bilan analytique par type de matières actives et par périodes d’applications 3.1.1-Les herbicides en première ligne 3.1.2-Des fongicides fréquemment mais rarement au dessus de 1µg/l 3.1.3-Rares détections d’insecticides 3.1.4-Des concentrations liés aux dates d’applications

3.2-Bilan analytique par type de précipitations 3.3-Bilan analytique par matières actives

3.3.1-Analyse des fréquences de détections 3.3.2-Analyse comparative des usages et des détections

3.4-Bilan qualitative : Système d’évaluation de la qualité (S.E.Q. Eau)

Conclusion Glossaire Abréviations Liste des illustrations Bibliographie Annexes

INTRODUCTION

En 2001, la FREDON PACA a initiée dans le cadre de la CORPEP, un diagnostic de la qualité des eaux sur le secteur de la plaine d’Orange. Cette approche orientée dans un premier temps, principalement sur la qualité des eaux de la nappe alluviale (aquifère 155), s’est orientée dans un second temps, sur les aspects eaux superficielles.

Les coteaux viticoles au nord de la plaine ont fait l’objet durant l’année 2001, d’un

suivi des produits phytosanitaires dans un ruisseau prenant sa source au cœur des coteaux : la Gayère. Les premiers bilans analytiques ont appuyé la nécessité de mettre en place, un diagnostic approfondi sur ces aspects. En 2002 une démarche s’appuyant sur le cahier des charges établi par le CORPEN, a été lancée.

Cette démarche reprend les différentes approches du cahier des charges, a savoir la

caractérisation du bassin versant, de la pratique viticole à la parcelle et l’établissement d’un bilan analytique de la qualité des eaux. Les moyens mis en œuvre pour la réalisation de cette étude sont présentés dans chacune des parties du compte-rendu.

Nous verrons donc ici le contexte du bassin versant dans lequel est implantée la

viticulture, mais aussi la gestion phytosanitaire de la vigne réalisée par les viticulteurs. Un bilan analytique permettra de caractériser l’impact de la viticulture sur la qualité de l’eau dans ce contexte. Cette dernière approche permet d’affiner les aspects de transferts de produits phytosanitaires dans les eaux.

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Première partie

DESCRIPTION DU BASSIN VERSANT

Nous verrons dans cette partie les aspects morphologiques du bassin d’étude et l’occupation du sol. Les risques de transferts de produits phytosanitaires liés à la morphologie parcellaire seront abordés. Ils ont été

distingués de la pratique viticole bien que l’aménagement d’une parcelle est une pratique liée à la viticulture.

1- Situation géographique du bassin versant de la Gayère Le bassin versant de la Gayère est situé au nord du Vaucluse, en bordure du secteur viticole de la Plaine

d’Orange. Les vignobles sont inclus dans l’aire d’appelation d’origine contrôlée des Côtes du Rhône. Il couvre en partie les communes de Cairanne et Rasteau. (voir carte n°1)

Ce secteur viticole est situé en zone rurale. Les communes comptent chacune environ un millier d’habitants répartis entre le cœur de village et un habitat dispersé sur l’ensemble du territoire de la commune. Les zones urbaines les plus proches sont la ville de Vaison-la-Romaine (8000 habitants) située à 7 km à l’est du bassin versant et la ville d’Orange (30000 habitants), située à 14 km au sud-ouest.

Carte n°1 : Situation géographique du bassin versant d’étude.

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2- Hydrologie

2.1-La Gayère affluent de l’Aigues

La Gayère est un ruisseau affluent de l’Aigues, elle-même affluent du Rhône. Le bassin versant de l’Aigues est divisé en six sous-bassins versants (voir tableau n°1 et carten°2). La superficie totale est de 1101 km² (source : diren-paca – zone hydrologique sur SIG).

La Gayère est située sur le dernier sous-ensemble hydrologique de l’Aigues en rive gauche. Elle se déverse dans celle-ci 27 km à l’amont de la confluence entre le Rhône et l’Aigues.

Le bassin versant de la Gayère a une superficie totale de 11 Km² environ soit 1% du bassin versant de l’Aigues (voir carte n°3)

L’étude porte sur une sous-partie amont du bassin versant s d’une surface de 3.43 km².

Tableau n°1 : Superficie des sous bassins versants de l’Aigues

Code BV Dénomination Superficie (km²)

% de la superficie totale du BV Aigues

V53 L’Aigues 1101 V530 L’Aigues de se source à l’Oule 201 18.5% V531 L’Oule 223 20.2% V532 L’Aigues de l’Oule à l’Ennuye incluse 189 17.1% V533 L’Aigues de l’Ennuye à la Sauve incluse 176 16% V534 L’Aigues de la Sauve au Grand Rieu 149 13.5% V535 L’Aigues du Grand Rieu à la déviaition de Caderousse 163 14.8%

La Gayère 11 1% Bassin versant d’étude 3.4 0.3%

2.2-La Gayère, collecteur de coteaux viticoles

Le débit de la Gayère est liée aux régimes pluviométriques. Des mesures de flux ont été réalisées lors des prélèvements afin de caractériser les conditions de ceux-ci.

En période de sécheresse, son débit peut-être nulle. Ceci a été les cas en août, septembre 2001 et en juillet,

août 2003. En revanche lors de pluies importantes (>20 mm) ou de fortes intensités (> 5 mm/h) son débit peut augmenter jusqu’à environ 300 litres à la seconde. Dans ce cas l’eau circulant dans la Gayère est issue du ruissellement de surface des parcelles. L’eau a donc un caractère fortement turbide. Près de 24 heures après une pluie, le débit du ruisseau est stabilisé, et l’eau est redevenue limpide. Ce phénomène se poursuit jusqu’à la prochaine pluie importante ou jusqu’à assèchement en cas d’absence prolongée de pluies.

La Gayère est un ancien fossé de coteaux, qui a été réaménagé par les viticulteurs, afin d’être dimensionner

aux flux d’eau important qu’il y a lors des orages estivaux. Elle joue donc le rôle de collecteur des eaux des ruissellements surfaciques et des eaux des ruissellements sub-surfaciques. Elle est de ce fait un bonne indicateur de transfert dans les eaux superficielles de matières actives phytosanitaires, issues de parcelles viticoles.

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PAGE CARTE BV AIGUES

3- Topographie

Le bassin versant de l’Aigues est alimenté en majorité par des zones de moyenne montagne à l’amont de la ville de Nyons. (voir carte n°2)

La Gayère se situant à l’aval, comprend une zone de coteaux viticoles avec des dénivelés importants puis traverse une zone de plaine (Plaine d’Orange). L’étude a porté essentiellement sur la zone de coteaux. (voir carte n°3)

Le dénivelé moyen du bassin versant est de 7.5%. On distingue 4 zones topologiques de l’amont vers

l’aval : (voir carte n°4) Le plateau : elle se trouve sur le sommet du bassin versant. Du fait de l’érosion importante du massif,

celle-ci est très réduite et s’oriente très rapidement vers d’autres sous bassin versants. La pente est nulle à très faible (0 à 2%). L’altitude est de 320M environ.

Le coteau : Il s’agit de la zone la plus en pente. L’écoulement de l’eau a formé plusieurs petits vallats qui se rejoigne à l’aval de la zone d’étude pour formé un seul cours d’eau. Les pentes naturelles du relief sont comprises entre 15 % et 35% et l’altitude entre 300 et 210 m.

Le bas du coteau : Le relief s’adoucit légèrement mais les pentes restent importantes. Elles sont comprises entre 7 et 14% et l’altitude entre 210 et 170 m.

La plaine : Situés sur des terrasses rissiennes, cette zone est le début de la plaine d’Orange. les pentes sont de l’ordre de 3% et l’altitude est comprise entre 170 et150 m.

Carte n°4 : Topographie du bassin versant d’étude

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4- Climatologie 4.1-Pluviométrie moyenne en Côtes du Rhône méridionale Avec la collaboration du CIRAME, nous avons pu synthétiser les données pluviométriques enregistrées sur

le ville d’Orange entre 1960 et 2000. Ainsi nous avons pu établir la pluviométrie moyenne par décade sur cette station météorologique (figure n°1).

La pluviométrie moyenne est 706 mm avec un maximum de 1060 mm en 1994 et un minimum de 483 mm en 1967. 25 % des précipitations a lieu en septembre et octobre et 20% sur les mois d’avril et mai. Les mois les plus secs sont juin et juillet.

Dans le cadre d’une évaluation de l’aptitude au ruissellement, il est important de tenir compte de l’intensité de la pluie. Cette approche a été réalisée à partir des données pluviométriques de la station météorologique de Cairanne. D’une manière générale, les précipitations printanières sont caractérisées par des intensités plutôt faibles, comparativement aux pluies orageuses estivales de fortes intenistés. C’est d’ailleurs lors des mois d’août, septembre et octobre que sont enregistrées les pluviométries décadaires les plus importantes.

Fig 1 : Pluviométrie décadaire moyenne de 1960 à 2000

0

10

20

30

40

50

J1 J2 J3 F1 F2 F3 M1 M2 M3 A1 A2 A3 M1 M2 M3 J1 J2 J3 Jt 1 Jt 2 Jt 3 A1 A2 A3 S1 S2 S3 O1 O2 O3 N1 N2 N3 D1 D2 D3

décade

pluv

iom

étrie

(mm

)

4.2-Pluviométrie sur le bassin versant de la Gayère en 2001, 2002 et 2003 : Afin de caractériser la pluviométrie, c’est à dire le volume de précipitations et l’intensité de la pluie nous

avons établi un bilan pluviométrique de juin 2001 à août 2003. C’est durant cette période qu’ont été réaliser les prélèvements d’eau dans la Gayère. La figure n 2 précise également les conditions météorologiques précédents les prélèvements, à savoir l’éloignement de la dernière pluie ou en cas de pluie, l’intensité de celles-ci.

4.2.1-Comparaison à la pluviométrie moyenne : La totalité des précipitations enregistrées entre juin 2001 et août 2003, est de 1811 mm. Malgré les mois

secs d’août 2001, de novembre et décembre 2001, et de juin, juillet 2003, cette valeur est supérieure de 23% à la moyenne sur 40 ans pour une même période. Cette différence est liée pour la plus grande partie aux précipitations exceptionnelles de septembre 2002 et novembre 2002. (jusqu’à dix fois la normale décadaire). (Voir annexe 1)

4.2.2-Intensité des pluies : Près de 70% des pluies ont une intensité comprise entre 2 et 10 mm/h (voir annexe 2 ). Il s’agit de pluies

donnant lieux à des ruissellements et de ce fait à des transferts de produits phytosanitaires dans les eaux superficielles. Près de la moitié de ces pluies ont lieux en période d’application de produits phytosanitaires ou dans un délai de un mois après la dernière application (de mars à mi-septembre). Les pluies d’intensité exceptionnelles (supérieures à 10 mm/h) ont lieues en septembre. Les risques de transferts dans les eaux restent importants, mais ne peuvent être considérés dans la gestion des transferts à la parcelle.

D’une manière générale, environ un tiers des précipitations présentent un risque de transfert de matières

actives phytosanitaires dans les eaux superficielles.

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PAGES FIGURE 2 PLUVIOMETRIE CAIRANNE 2001 à 2003

5-Géologie et pédologie Afin de comprendre le fonctionnement hydraulique du bassin versant et d’identifier des zones d’aptitude

préférentielles au ruissellement ou à l’infiltration, il est important de connaître la pédologie et la géologie du bassin d’étude.

Du point de vue géologique, on observe des formations tertiaires sur le haut du coteau. Les talwegs des

nombreux vallats composant le bassin versant, sont issues de l’érosion du plateau et composés de cailloutis du tortonien moyen lacustre (carte n°5).

La partie aval u bassin versant est une formation superficielle du quaternaire avec une zone de recouvrement indifférenciée et plus à l’aval une zone d’alluvions anciennes ( Terrasse Rissienne)

Du point de vue pédologique, les sols du plateau sont formées de conglomérat à galets avec marnes et

limons. Il s’agit de sols à faibles réserves utiles en eau. Sur les coteaux les sols des parcelles de vignes sont remaniés en terrasses. Ils ont une profondeur de sol et

une réserve utile très variables entre le haut et le bas de la parcelle. Pour le restant du bassin versant, les sols sont de type agilo-limoneux. Ils ont une réserve utile importante

du fait de la profondeur du sol. L’indice de battance est faible (± 1). D’une manière générale, les sols observés sur le bassin versant ne présentent pas des caractéristiques

d’infiltrabilité a priori très différentes. Une étude approfondie des sols sur un

grand nombre de parcelles permettrait de distinguer des différences. Dans le cas de l’étude du bassin versant de la Gayère, l’intérêt d’une telle information n’a pas semblé pertinente au regard des autres caractéristiques décrites (topographie, entretien du sol…).

Carte n°6 : Géologie du bassin versant

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6-Occupation du sol

6.1-L’Aigues : de la Montagne aux coteaux viticoles Tableau n°2 Occupation du sol sur le bassin versant de l’Aigues

% surface totale

Dénomination Surface en herbes

Vigne Vergers Grandes cultures

L’Aigues 12.5% 13.8% 2.8% 6.2% L’Aigues de se source à l’Oule 22.1% 0.1% 1.7% 4.3%

L’Oule 24.5% 0% 0.6% 4.2% L’Aigues de l’Oule à l’Ennuye incluse 9.8% 1.8% 4.6% 7.2%

L’Aigues de l’Ennuye à la Sauve incluse 9.6% 6.1% 4.5% 2% L’Aigues de la Sauve au Grand Rieu 2% 45.9% 4.8% 2.6%

L’Aigues du Grand Rieu à la déviaition de Caderousse 0.8% 42.7% 1.4% 18% Bassin versant d’étude 4.6%* 61.8% 0.7% 0%**

* Friches non cultivées **Quelques parcelles en rotations

Le bassin d’alimentation de l’Aigues est issue majoritairement des zones de montagnes où la SAU

recourant aux intrants phytosanitaires est inférieure aux zones amonts. C’est à l’aval de la ville de Nyons que se trouve les grandes zones viticoles (carte n°2).

Le bassin versant d’étude est caractéristique de l’ensemble des sous-bassins versants de l’Aigues situés à l’aval de la ville de Nyons. La viticulture est la culture majoritaire sur ces deux sous-bassins versants. Ils représentent 90% des surfaces viticoles du bassin versant de l’Aigues (tableau n°2).

6.2- Les coteaux viticoles de la Gayère : D’une superficie de 343 Ha, le bassin versant est essentiellement exploité et aménagé pour la viticulture. D’autres culture utilisatrices de produits phytosanitaires sont situées sur le bassin versant, mais ne

représentent que de très faibles surfaces. C’est le cas de l’olivier. Les zones non agricoles sont les routes, l’habitat dispersés sur l’ensemble du bassin et la Gayère. Les zones tampons sont le bois sur les coteaux et les divers talus entourant les parcelles (dans la mesure où

ils ne sont pas désherbés chimiquement). Carte n°7 : Occupation du sol par la vigne

6.2.1-La Vigne : Cette culture est le principal objet de l’étude.

Superficie : On dénombre 405 parcelles en 2002 pour une

superficie totale de 212 Ha. La superficie moyenne des parcelles est de 0.52 d’hectare. Cela représente 62% de la superficie totale du bassin.

Cépages L’encépagement du bassin versant est caractéristique

des côtes de méridionales : - Grenache : 55% - Syrah : 14% - Carignan : 19% - Mourvèdre : 3% - Cinsault : 2% - Cépages divers (Grenache blanc,

Clairette, Ugny blanc, …) : 7%

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Les aménagements parcellaires

Du fait de la topographie du site de nombreuses parcelles sont implantés sur des terrasses ou en banquettes.

Les parcelles en terrasses

Les parcelles plantées en terrasses représentent 20.5% du vignoble. La terrasse se caractérise par le terrassement du coteaux afin de niveler le relief et de réduire au maximum

la pente naturelle. La parcelle est une unité où les rangs sont espacés régulièrement (voir figure n°3) Entre chaque terrasse, est formé un talus de 3 à 5 mètres de hauteur. Sur ces parcelles en terrasses, Les rangs sont implantés soit perpendiculairement à la pente (70% des parcelles en terrasses) soit dans le sens de la pente (30% des parcelles en terrasses).

Photo n°1 : parcelles en terrasses avec mis à niveau horizontal de l’entre-rang.

Figure n°3 : aménagements parcellaires en terrasses – plantations perpendiculaires à la pente

Passage des engins agricoles

Les rangs plantés dans le sens de la pente présentent un risque important de ruissellement notamment quand la pente résiduelle de la terrasse est élevée. En revanche lorsque les rangs sont plantés perpendiculairement à la pente, l’entre-rang est mis à niveau horizontal afin de permettre le passage des engins agricoles (voir photo n°1)Cette pratique rompt la pente naturelle de la parcelle. L’eau de ruissellement s’écoulera donc dans le sens du rang.

Les parcelles en banquettes Seulement 2.5% du vignoble est aménagé en banquettes. Une parcelle en banquette est un ensemble de

« petites terrasses ». Chacune comprend entre 2 et 10 rangs. Ces aménagements offrent une meilleure gestion des phénomènes d’érosion du fait que la pente résiduelle des banquettes est nettement plus faible que la pente naturelle initiale. En revanche, la surface encépageable est du fait des talus, plus faible que sur une terrasse.

Photo n°2 : banquettes d’un plantier Figure n°4 : aménagements parcellaires en banquettes

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D’une manière générale l’aménagement des parcelles en terrasses ou en banquettes, se justifie en

viticulture méridionale par la nécessité de limiter les phénomènes d’érosion parcellaires sur les zones de coteaux (carte n° et photo n° ? ). Ces aménagements ne répondent malheureusement pas à tous les cas de figures.

Sur le bassin versant, 23% des parcelles ont donné lieu à des aménagements du relief (tableau n° ?).

Tableau n°3 : superficie des aménagements de parcelles Photos n°3 : coteau aménagé en terrasses

Aménagements Ha Parcelles suivant le relief naturel 163

Parcelles en terrasses 43 Parcelles en banquettes 6

Carte n°8 : répartition de l’aménagement parcellaire

selon la topographie

Parcelles suivant le relief naturelle

Parcelles en terrasses

Parcelles en banquettes

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Topographie des parcelles de vigne : Afin de caractériser l’aptitude au ruissellement d’une parcelle, il est nécessaire de connaître les pentes de

celles-ci. Les aménagements réalisées par les viticulteurs contrarie énormément l’écoulement de l’eau selon une pente naturelle.

L’indice d’aptitude au ruissellement des parcelles a été faite en tenant compte de 3 critères topographiques des parcelles :

- la pente globale de la parcelle (PP) (voir carte n°9). - La pente dans le rang (PR) (Voir carte n°10). - La longueur moyenne du rang (LR).

Les classes de pentes sont les suivantes :

- classe 1 : pente nulle de 0 à 1% (valeur 1). - classe 2 : pente faible de 1 à 3 % (valeur 2). - classe 3 : pente forte de 3 à 10% (valeur 3). - classe 4 : pente très forte supérieure à 10% (valeur 4).

la longueur moyenne du rang est un coefficient de multiplication de la pente du rang. L’indice d’aptitude lié à la morphologie parcellaire a donné lieu à une méthode de calculs additionnels : Indice = PP + PR + (PR X LR /100) - 2 Les valeurs de l’indice obtenues varient entre 0.3 et 11.6. Quatre classes d’aptitude ont donc été définies à partir de ces valeurs (voir carte n°11)

Aptitude forte (de 4 à 6)

Aptitude moyenne (de 3 à 4)

Aptitude faible ( de 0 à 3)

Aptitude très forte (>8)

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Carte n°10 : pente dans le rang Carte n°9 : pente de la parcelle

Carte n°11 : aptitude au ruissellement

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6.2.2- Autres cultures : l’olivier Carte n°13 : Occupation du sol par les oliviers

La superficie plantée en olivier est de 2.45 Ha soit

0.7% de la superficie totale du bassin versant. 14 parcelles ont été recensées. 60% de la superficie est lié à deux parcelles. 5 par celles ne sont en fait qu’une haie de 10 à 15 oliviers en bordure de parcelle de vignes.

Les parcelles sont situés dans la partie aval du bassin d’étude, essentiellement en zone de plaine. (carte n°13)

6.2.3- Zones non agricoles :

Cela comprend la route départementale, les chemins goudronnés, les habitations particulières, les sites d’exploitations et la Gayère. (carte n°14)

La voirie :

Il y a 1,6 km de route départementale, et 4,5 km de chemin goudronnée Carte n°14 : Occupation du sol des zones non agricoles

L’entretien de la route départementale est réalisé par . Le travail effectué est un ?

L’entretien des chemins communaux est réalisé par ?. le travail effectué est ?

Les habitations :

24 bâtiments ont été recensés sur le bassin versant : - 10 maisons particulières. - 7 sièges d’exploitations. - 2 maisons non habitées - 2 caves - 1 hangar à matériels - 3 ruines

La spécificité du siège d’exploitation est la

manipulation sur le site même de produits phytosanitaires. Ils peuvent être par ailleurs des caves de vinification. C’est le cas de l’un d’entre eux.

La Gayère :

Le cours d’eau et les fossés représentent un maillage de 23 km.

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Carte n°15 : Occupation du sol des zones tampons

6.2.4-Les zones tampons :

Les zones tampons de par leurs caractéristiques

n’engendrent pas d’emploi de produits phytosanitaires. Il s’agit donc de bois, de friches non entretenues ou de parcelles prochainement plantées en vigne. (carte n°15)

Ces zones tampons peuvent, selon leur situation,

influencer le ruissellement d’eau des parcelles viticoles. Mais elles contribuent surtout à la dilution des résidus des eaux gravitaires provenant de la vigne et se retrouvant dans la Gayère.

Les abords des parcelles peuvent être considérés comme

des zones tampons dans la mesure où ceux-ci ne sont pas désherbées chimiquement.

La friche : 16 Ha soit 4.6 % de la superficie totale.

Il s’agit de parcelles non entretenues, avec flore herbacée importante. A moyens termes ces parcelles pourront être exploitées pour la viticulture.

Le bois : 59 ha soit 17% de la superficie totale.

Aucune exploitation sylvicole ne se trouve sur le bassin d’étude. Les bois sont issues d’une végétation spontanée. La végétation arbustive et arborescente est de type méditerranéenne.

Les zones de bois se trouvent en grande partie à flan de coteau, sur les versants de vallat à fort dénivelé.

L’évolution récente et à venir du vignoble tend vers la diminution du bois.

Les parcelles en repos : 3.1 ha soit 0.9 % de la superficie totale

Ces parcelles seront à court et moyens termes plantés en vigne. Elles sont pour l’instant travaillées en vue de cette implantation.

Certaines font l’objet d’un travail du sol et ont un aspect de sols nus, d’autres sont ensemencés d’engrais vert (luzerne).

Les abords de parcelles :

On entend par abord de parcelles, les talus, les tournières et le chemin de vigne entre les parcelles. Ces zones peuvent jouer le rôle de zones tampons. Dans la pratique, nous verrons que celles-ci sont parfois désherbées chimiquement. Les surfaces que représentent les abords de parcelles a été estimée à environ 35 ha.

6.2.5-Rapport entre les zones tampons et les zones à usages potentiels de produits phytosanitaires :

On peut à partir des superficies d’occupation du sol définir un indice de risque de pollution diffuse par le biais du ratio « surfaces sans intrants phytosanitaires / cultures à intrants phytosanitaires ».

bois + friches + parcelles au repos / vigne + olivier = 0.36 bois + friches + parcelles au repos + abord de parcelles / vigne + olivier = 0.52 Que l’on tienne compte des abords de parcelles ou non dans le calcul de ce ratio, on constate que sur le

bassin versant de la Gayère, les superficies à intrants phytosanitaires sont de 2 à 3 fois supérieures à celles des zones tampons.

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Deuxième partie

LES PRATIQUES VITICOLES Les aspects d’entretien du sol, et de protection phytosanitaires seront abordés dans cette partie. Une définition et

une hiérarchisation du risque de transfert dans les eaux superficielles sera étable.

1-L’entretien du sol

1.1-L’entretien à la parcelle :

1.1.1-Méthodes d’enquête : Les éléments présentés ci-après, ont été obtenus par enquête auprès des viticulteurs et par des observations de

terrains. Une évaluation approximative de la représentativité de la pratique peut-être réalisée à partir des informations recueillies.

1.1.2-Enquête auprès des viticulteurs :

Les viticulteurs de la zone d’étude ont été rencontrés afin qu’il nous communique leurs pratiques d’entretien

des sols et la situation de leur parcelle. (voir fiche « pratiques culturales » en annexe 3)

1.1.3-Les observations de terrains : N’ayant pu obtenir ces éléments de la part de tous les viticulteurs, il était nécessaire de compléter cette

approche par des observations de terrain qui ont été réalisées lors du diagnostic parcellaire. (voir fiche « description parcellaire » en annexe 4)

1.1.4-Résultats :

En viticulture, on distingue dans la gestion de l’entretien du sol, l’inter-rang et le rang. L’inter-rang est la zone

de passage des tracteurs et machines agricoles. Le rang est la zone plantée en vigne. Ces deux bandes de parcelles peuvent être entretenues de manières différentes ou similaires. La synthèse suivante est donc présenté pour l’ensemble du rang d’une part et pour chaque partie du rang d’autres part.

Les différentes pratiques rencontrées sont les suivantes : - Le travail du sol mécanique : - Le désherbage chimique : - La tonte d’engazonnement - La tonte de flore spontanée Ces pratiques ne présentent pas les mêmes risques de transferts de matières actives vers les eaux superficielles.

Le tableau 4 présente les avantages et inconvénients de chacune des ces pratiques. Figure n°6 : Répartition des différentes pratiques d’entretien

du sol observées sur le bassin versant de la Gayère

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

1

Travail du sol mécanique de l’inter-rang et désherbage chimique sur le rang.

13.3%

10.5%

56.3% 3 rang sur 4 travail du sol de l’inter-rang + désherbage chimique sur le rang et 1 rang sur 4 désherbage chimique en totalité. Désherbage chimique en totalité 1 rang sur 2 travail du sol mécanique de l’inter-rang + désherbage chimique sur le rang et 1 rang sur 2 désherbage chimique en totalité. 5.5%

Tonte d’un couvert végétal dans l’inter-rang + désherbage chimique sur le rang.

4.5%

2.6%

2.2%

5.1% Travail du sol en totalité.

Tonte d’un couvert végétal dans l’inter-rang + travail du sol sur le rang. Pratiques diverses combinant travail du sol mécanique, désherbage chimique et tonte de couvert végétal.

Les pratiques d’entretien du sol sont basés pour la grande majorité sur de l’entretien mécanique de l’inter-rang et du désherbage chimique du rang (figure n°7 et 8) Les variantes de cette pratique sont liés à un choix particulier de viticulteur liés à la conduite du vignoble.

1 inter-rang sur 4 désherbés chimiquement : Il permet le passage du tracteur dans de bonnes conditions suite à une pluie. Cet avantage permet les interventions phytosanitaires curatives contre le mildiou dans les 24 heures qui suivent la pluie.

1 inter-rang sur 2 désherbés chimiquement : Pour les mêmes raisons que précédemment, à la différence près que passer un rang sur lors des traitements, permet d’obtenir une meilleure qualité de traitement.

Ces objectifs peuvent être obtenus au travers de la tonte d’engazonnement ou de flore spontanée. Le désherbage chimique en totalité : d’un point de vue technique, il se justifie sur les vieilles parcelles en

gobelet ayant des distances de plantations faibles et étant inadaptées au passage d’outils de travail du sol. Cette pratique est réalisé également pour des raisons de rapidité d’exécution.

La tonte de couvert végétal : S’il s’agit d’un engazonnement, il permet de limiter la vigueur de la vigne quand

la parcelle est dans une situation d’excès. Pour la tonte d’une flore spontanée, l’objectif est de maintenir un couvert végétal n’induisant pas de concurrence excessive. Ces pratiques limitent les phénomènes d’érosion par rapport au travail du sol.

Le travail du sol en totalité : Cette méthode est pratiquée par les viticulteurs impliqués dans une démarche en

agriculture biologique. Devant maintenir le développement d’adventices sur le rang à un seuil acceptable et n’ayant pas recours aux herbicides, ils sont obligés de travaillés le sol mécaniquement. Cette opération se fait soit en passant l’outil de travail du sol au plus près des ceps ne laissant qu’une très faible bande de sol non travaillé, soit par le biais d’un outil spécifique qui travaille entre les ceps en s’escamotant au contact du cep pour ne pas provoquer d’arrachage. Néanmoins cette pratique induit une mortalité plus importante des ceps.

Figure n°7 : Pratiques d’entretien de l’inter-rang Figure n°8 : Pratiques d’entretien sur le-rang

Tonte de couvert végétal

8%

Désherbage chimique

17%

Travail du sol mécanique

75%Désherbage

chimique94%

Travail du sol

mécanique6%

Du point de vue de l’aptitude au ruissellement, cette étude met en évidence un contexte plutôt favorable à

l’infiltration. Il reste néanmoins 17 % des inter-rangs désherbés chimiquement. Cette pratique présente un risque fort de contamination des eaux superficielles par ruissellement lors des pluies, du fait de la forte aptitude au ruissellement et de la quantité importante d’herbicides apportés à la parcelle.

A noter qu’en cas de pluies intenses comme c’est le cas lors des orages d’été, le travail mécanique présente un risque très important d’érosion du sol du fait qu’il n’est plus structuré sur les 10-15 premiers centimètres.

1.2-L’entretien des tournières : L’entretien du sol des tournières est important dans la définition de l’aptitude au transfert de matières actives

phytosanitaires dans les eaux superficielles de la parcelle. Les tournières sont les zones de manœuvre des tracteurs en bout de rang lors des travaux viticoles. Elles peuvent selon la configuration de la parcelles joué un rôle important sur la limitation des exportations d’eau vers les fossés et ruisseaux.

Nous considérons dans cette approche les parcelles dont les tournières constituent une zone de transfert des

eaux de la parcelle vers les fossés et cours d’eau. Les parcelles ayant une pente nulle n’ont donc pas été retenues.

Figure n°9 : entretien de la tournière Pour 71% des parcelles ayant une pente faible à très

importante (voir partie 6.2.1), la tournière est la zone de transfert majoritaire des eaux de ruissellement. Comme pour l’entretien de la parcelle, la pratique du travail du sol mécanique est dominante. Elle consiste travailler le sol en sortie de rang et perpendiculairement au rang sur une largeur de 1 à 3 mètres (1 à 2 passages d’outils). Le travail est réalisé très souvent sur seulement une partie de la tournière (photo n°3). Le restant n’est pas entretenu et est caractérisé très souvent par la présence d’un couvert végétal très irrégulier.

Couvert végétal

24%

Chemin3%

Désherbage chimique

9%

Sol nu21%

Travail du sol43%

Près d’un quart des tournières présente un couvert végétal important permettant la limitation des transferts

(photo n° 4). L’efficacité du couvert végétal est liée à sa densité. Les observation réalisées montrent une grande hétérogénéité des couverts végétaux du fait qu’ils sont pour la plupart issus de flore spontanée.

Le sol est nu lorsque que la pratique d’entretien antérieure était du désherbage chimique ou que le sol ne facilite pas l’implantation d’un couvert végétal (réserve utile très faible, passage des tracteurs,…). Selon l’aspect du sol (fermé et battant, galets roulés,…) l’aptitude au ruissellement varie beaucoup.

Le désherbage chimique de la tournière est encore pratiquée sur près de 10% des parcelles. Cette pratique ne se justifie plus actuellement. Elle subsiste par souci d’aspect visuel des abords de la parcelle.

Sur 3% des parcelles, les eaux de ruissellement sortant en bout de rangs transfèrent par les chemins de terre ou goudronnés vers la Gayère. Dans ce cas c’est l’implantation de la vigne jusqu’en bord de parelles qui ne laisse pas la place d’une tournière à proprement dit.

Photo n°3 : Tournière entretenue par travail du sol Photo n°4 : Tournière enherbée

Photo n°5 : Tournière désherbée chimiquement Photo n°6 : Tournière à sol nu

1.3-Les herbicides L’informations nécessaires à cette étude a été obtenues sur 72% du vignoble en 2001 et 58 % en 2002.

L’objectif de cette approche est de connaître les quantités relatives d’herbicides utilisées, de les mettre au regard du bilan analytique et d’établir des corrélations entre les deux parties. Les quantités d’herbicides représente 214 kg en 2001 et 140 kg en 2002 pour les informations recueillies.

Figure n°10 : Quantités relatives d’herbicides

Hormis pour l’oryzalin, qui n’apparaît

pas dans les déclaration en 2002, aucune évolution significative n’a été constatée entre 2001 et 2002 (annexe 5). La figure n°10 est la synthèse des deux années d’étude.

Le rapport entre les herbicides de pré-

levée (en vert) et les herbicides de post-levée (en orange) et de 60% contre 40%.

Les herbicides de pré-levée sont appliqués en sortie d’hiver entre février et avril. Cette application est associé à un herbicide de post-levée.

Une seconde application de post-levée est souvent réalisée en juin « sur tâches ». Cela entend un désherbage chimique localisée sur les adventices

ayant repoussées. Ce désherbage vise à limiter le développement des espèces vivaces.

flumioxazine1,9%

glyphosate31,8%

aminotriazole8,1%

Divers1,0%

napropamide9,4%

norflurazon8,9% oryzalin

7,1%

terbuthylazine13,5%diuron

18,3%

La quantité d’herbicides moyennes apportées est de 874 gr/ha.

1- Les pratiques phytosanitaires Dans cette partie seront abordés les aspects phytosanitaires de la vigne. La connaissance des matières actives

utilisées permet l’interprétation du bilan analytique. 2.1-Les fongicides : Parmi les matières actives utilisables en viticulture, certaines sont d’origine minérales et d’autres de synthèse.

Les fongicides minéraux s’utilisent à des doses d’apport bien plus élevées (entre 10000 et 40000 gr/ha pour le soufre) que pour la majorité des fongicides de synthèse. De ce fait , les quantités sont très élevées :

2.1.1-Les fongicides minéraux : 82 % des quantités

Le sulfate de cuivre, l’hydroxyde de cuivre, l’oxychlorure de cuivre et l’acétate de cuivre, sont les différentes

formes du cuivre employées en viticulture dans la lutte contre le mildiou (Plasmopara viticola). Le sulfate et l’hydroxyde étant de loin les plus utilisés. La dose d’emploi du cuivre est 2400 gr/ha (pleine dose). Certains viticulteurs l’emploi à un quart de dose (600 gr/ha). Les nouvelles spécialités à base de sulfate de cuivre sont homologuées à seulement 1500 gr/ha. Ces molécules représentent 11% des fongicides d’origine minérales.

Le soufre : employé sous sa forme initiale de corps chimique dans la lutte contre l’oïdium (uncinula necator),

se décline sous plusieurs formulations, induisant des méthodes d’applications différentes : - Le soufre sublimé ou trituré s’emploi pour le poudrage. La méthode nécessite une dose d’emploi

minimum de 15 Kg et pouvant aller jusqu’à 40 kg à l’hectare. Il s’applique avec une poudreuse. - Le soufre micronisé est sous la forme d’une préparation mouillable et applicable en pulvérisation

classique. La dose d’emploi varie entre 6 et 12 kg à l’hectare.

2.1.2-Les fongicides de synthèse : 22 matières actives Figure n°11 : Répartition de l’usage des matières

actives fongiques Les deux pathologies faisant l’objet de traitement

phytosanitaire sont le mildiou et l’oïdium. Les matières actives homologuées sont spécifiques à chaque maladie, hormis pour l’azoxystrobine qui bénéficie des deux homologations.

L’apport moyen de fongicides est de 6.4 kg/ha.

Anti-mildiou

95%Anti-

oïdium5%

Fig n°12 : Répartition des anti-oïdium Fig °13 : Répartition des anti-mildiou

pho s é tyl-a luminium

36,4%fo lpe l22,2%

cymo xanil3,1% dithio ca rbamat

es36,8%

anilides0,3%

diméto mo rphe0,9%

s tro bilurines0,3%

IBS26%

azoxystrobine20%

dinocap32%

quinoxyfen10%

spiroxamine10%

pyrifenox2%

Ces données ont été obtenues à partir de la synthèse des calendriers de traitements de 2001 et 2002. Ils nous

indique la tendance moyenne d’usage de fongicides sur le bassin versant. En tenant compte des doses d’usage de la matière actives, on obtient le nombre de traitement moyen par

parcelle. (voir tableau n°5) Tableau n°5 : nombre de traitements moyens sur le bassin versant

Matières actives des produits 2001 2002

soufre 1.4 1.5 matières actives de synthèse 3.1 3.5

Protection anti-oïdium

TOTAL 4.5 5 cuivre 1.9 1.3

matières actives de synthèse 5.2 4.8 Protection

anti-mildiou TOTAL 7.1 6.1

Le nombre de traitement anti-mildiou diminue de 1 traitement en 2002. Ceci s’explique par le fait que le

mildiou était quasiment absent durant les mois de mai et juin (période à haut risques). Le risque étant faible, les viticulteurs ont suspendus la protection et limiter les applications cupriques en été.

Le nombre de traitement anti-oïdium est supérieur de un demi traitement en 2002 du fait d’une pression globalement plus importante de la maladie.

Remarque : Le calcul de nombre moyen de traitement est basé sur la dose moyen par application pour une matière active et ne tient pas compte des spécialités associées (2 ou 3 matières actives)

2.1.3-Périodes d’applications :

D’après les calendriers de traitements, 70% des application sont réalisées en mai et juin, et 90% entre mai et

juillet. Les premiers traitements ont lieu début avril et les derniers après la mi-août.

2.2-Les insecticides : En viticulture, les principaux parasites donnant lieux à des traitements sont :

- les tordeuses de la grappe : Ces parasites nécessite une gestion pluri-annuelle et sur plusieurs générations du ravageur dans l’année. l’objectif est maintenir un niveau de population acceptable à la parcelle.

- Les acariens : Ces parasites, moins systématiques, donnent lieu à des traitements spécifiques déclenchés à partir du constat de la nuisibilité ou du dépassement du seuil.

- Les cicadelles des grillures : Comme les acariens donnent lieu à des traitements en cas de dépassement de seuils. Les spécialités phytosanitaires utilisées contre les tordeuses ayant pour la majorité une efficacité sur les cicadelles, limitent le développement de ce ravageur.

Fig n°14 ? : Répartition des matières actives insecticides

L’apport moyen d’insecticides est 90 gr/ha. Certaines parcelles ne reçoivent aucun insecticide, alors que d’autres en comptabilise 4 par an. L’apport

maximale enregistré est 446 gr de matières actives à l’hectare. Les stratégies de traitement « tordeuse », basée sur des produits organo-phosporée (en bleu sur la figure n°14,)

sont celles qui apportent le plus de quantités de matières actives du fait de la dose d’usage élevée. Le nombre de traitement moyen réalisé est de 0.9 en 2001 et 0.8 en 2002. Les traitements insecticides sont majoritairement réalisés entre la mi-mai et la mi-août.

feno xycarbe0,3%

cypermethrine0,5%

deltamethrine1,1%

tra lo methrine1,9%

lufenuro n0,1%

bifenthrine0,3%

betacyfluthrine0,0%

fenitro thio n1,0%

tebufeno zide0,5%

metho myl11,3%

thio dicarbe4,2%

lambda cyha lo thrine4,2%flufeno xuro n

12,5%

chlo rpyripho s -methyl29,6%

chlo rpyripho s -e thyl27,5%

para thio n-methyl4,9%

Troisième partie

LE SUIVI DE LA QUALITE DES EAUX

Après avoir caractérisé le bassin versant et les pratiques viticoles, il est intéressant de caractériser l’impact de

la pratique dans son contexte sur la qualité des eaux. Définir les conditions des transferts vers les eaux est également l’objectif du rapprochement entre les trois parties.

1- Les prélèvements: 1.1-Méthodes : L’objectif du suivi de qualité des eaux était d’obtenir une image de la qualité de l’eau dans différentes

conditions météorologiques. L’objectif de quantification des flux de matières actives à l’exutoire n’a pas été retenu pour les raisons suivantes :

- L’installation d’un dispositif de mesure de débit d’eau avec préleveur automatique asservi à ce débit nécessitait un aménagement important du cours d’eau au point de prélèvement.

- Bassin versant de superficie importante ne permettant pas une quantification complète et précise de tous les intrants.

Il a donc été décidé de réaliser des prélèvements dans les conditions suivantes : En phase de ruissellement actif lors pluies importantes (forte intensité, précipitations élevées) Hors phase de ruissellement actif : l’eau de la Gayère est issue des eaux gravitaires de drainage des

parcelles. Lors des prélèvements différents paramètres était décrit :

- le débit : des mesures de vitesses d’eau très rudimentaire, et de hauteur d’eau circulant ont été réalisé afin de définir approximativement le débit au moment du prélèvement. Les prélèvements sont donc différenciés selon le débit.

- Qualité visuel : Si l’eau est turbide ou limpide - L’heure et la date du prélèvement : Pour situer dans le temps le prélèvement par rapport à la pluie.

1.2-Réalisation : De juin 2001 à juillet 2003 ; 23 prélèvements ont été réalisés à l’exutoire du bassin versant. Douze prélèvements ont été réalisés en conditions de ruissellement superficielles, c’est à dire soit pendant

la pluie, soit dans les 24 heures qui suivent une pluie. Le débit évalué de la gayère est compris en 500 l/s et 3l/s. L’importance et l’intensité de la pluie influant sur le débit. D’ailleurs six de ces prélèvements étaient caractérisées par une eau limpide contre neuf dont l’eau était turbide.

Cinq prélèvements ont été réalisés en conditions très faiblement pluvieuses. L’eau de la Gayère est limpide, et le débit varie selon les conditions climatiques des jours précédents.

Six prélèvements ont été réalisés en conditions non pluvieuses. Le débit de la Gayère est pour quatre d’entre-eux, inférieure à 10 l/s. Deux prélèvements ont un débit compris de l’ordre de 50 l/s Il s’agit de prélèvements réalisés au cours de l’hiver 2002-2003, caractérisé par une pluviométrie excédentaire (voir annexe 1 et figure n°2).

2- Les analyses : 2.1-Méthodes analytiques Le laboratoire retenu pour la réalisation des analyses d’eau était le Laboratoire Départementale d’Analyses

de la Drôme situé à Valence. Ce laboratoire a mis au point une méthode analytique permettant d’analyser plus 300 molécules pesticides,

dénommée « multi-résidus ». Les méthodes sont présentés sommairement sur un document fournis par le laboratoire se trouvant en annexe 6?.

Parmi les molécules recherchées dans le cadre de l’étude certaines ont fait l’objet d’analyses spécifiques.

2.2-Matières actives analysées : Le nombre de molécule analysées par la méthode « multi-résidus » est de 311. (voir annexe 7). Parmi les

matières actives recensées sur le bassin versant, 46 sur 54 sont analysées. (voir annexe 8)

3-Le Bilan analytique

3.1-Bilan analytique par type de matières actives et par périodes d’applications 3.1.1-Les herbicides en première ligne Le bilan analytique met en évidence une contamination des eaux essentiellement liée aux herbicides. 100%

des prélèvements contiennent des résidus herbicides (voir figure n°15). Neuf ont des concentrations inférieures à 1µg/l , dix sont compris entre 1 et 10 µg/l quatre dépassent les 10 µg/ (voir tableau n°6). A noter que la concentration maximale dépasse les 50µg/l.

Au total 16 molécules ont été retrouvées au moins une fois. Treize sont les matières actives initiales contenues dans la spécialité commerciale, 3 sont leur métabolite de dégradation.

3.1.2-Des fongicides fréquemment mais rarement au dessus de 1µg/l : 20 prélèvements contiennent des fongicides soit 87%. Seulement 5 échantillons dépassent 1 µg/l. Deux

analyses ont mis en évidence des valeurs élevées de fongicides. Ces valeurs élevées sont liées majoritairement à une seule matière active (voir annexe 9)

3.1.3-Rares détections d’insecticides : Au total 7 matières actives ont été retrouvées dans les eaux de la Gayère sur 5 échantillons. Aucune valeur

ne dépasse 1µg/l.

Fig n° 15 Concentration des eaux par type de pesticides et selon les périodes d’applications

0

10

20

30

40

50

60

6 7 9 10 10 10 1 2 4 5 5 5 6 7 7 8 10 12 1 4 5 6 7

N° de mois

Con

cent

ratio

n en

µg/

l

HERBICIDE FONGICIDE INSECTICIDE

Début des applications fongicides et insecticides

Applications des herbicides

Les transferts d’herbicides en avril- mai 2002 et avril 2003 du fait de le leur application courant mars- avril. Le même phénomène est observable pour les fongicides mais dans une moindre mesure suite aux

applications de mai et juin. On observe également un phénomène de décroissance des concentrations à l’automne 2001. Les

prélèvements 3, 4, 5 et 6 réalisés en conditions de ruissellement à un intervalle de 10 jours en moyenne caractérise ce phénomène.

Tableau n°6 : % de détection par type de pesticides Non détecté < 0.1 µg/l De 0.1 à 1 µg/l De 1 à 10 µg/l > 10 µg/l Herbicides 0% 0% 39% 44% 17% Fongicides 13% 35% 30% 18% 4% Insecticides 78% 9% 13% 0% 0%

3.1.4-Des concentrations liés aux dates d’applications : Nous avons vu dans la partie « pratiques viticoles », que la période d’application des herbicides était mars

et avril et que pour les fongicides et insecticides cela allait de mai à juillet. C’est également au plus proche de ces périodes que les concentrations sont les plus élevées. On observe par la suite une décroissance régulière au cours de l’automne menant à des détections de l’ordre du µg/l en hiver.

3.2-Bilan analytique par type de précipitations Les prélèvements ont été réalisés dans des conditions climatologiques différentes. Nous avons distinguées :

Les prélèvements en phase de pluie active avec ruissellement. Les prélèvements en phase de faibles précipitations.

Les prélèvements hors pluie. Le détail des conditions de prélèvements figure en annexe 10

Figure n°17 : concentrations selon les conditions climatiques.

0

10

20

30

40

50

60

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23

N° de prélèvement

Tota

l con

cent

ratio

n µg

/l

Les concentrations les plus élevées sont observées lors des phases de pluie. Hors phase de pluie on

n’observe un bruit de fond ne dépassant pas 1.51µg /l. Les prélèvements en conditions faiblement pluvieuses mettent en évidence des concentrations très

aléatoires du fait de l’incertitude du ruissellement au moment du prélèvement. 3.3-Bilan analytique par matières actives 3.3.1-Analyse des fréquences de détections : L’analyse de la fréquence de détection des matières actives met en évidence celles qui présente le plus de

risque de transfert sur le bassin d’étude (figure n°16).

non détectée< 0.1 µg/l

0.1 - 0.5 µg/l0.5-2 µg/l

> 2 µg/l

Herbicides InsecticidesFongicides

Figure n°16 : Fréquence de détection par classe de chaque molécule

0%

25%

50%

75%

100%

terb

uthy

lazi

ne

Dés

éthy

l-ter

buth

ylaz

ine

Amin

otria

zole

Nor

flura

zon

AMPA

Gly

phos

ate

azox

ystro

bine

Diu

ron

Nor

flura

zon-

desm

éthy

l

Oxa

dixy

l

Dim

étom

orph

e

Mét

alax

yl

napr

opam

ide

Sim

azin

e

tébu

cona

zole

oryz

alin

tricl

opyr

myc

lobu

tani

l

2.4D

Krés

oxym

-mét

hyl

DN

OC

folp

el

pend

imét

halin

e

béna

laxy

l

mét

hom

yl

diaz

inon

Qui

nalp

hos

atra

zine

terb

umét

on

chlo

rtolu

ron

thio

dica

rbe

Para

thio

n-m

éthy

l

linda

ne

Trente trois molécules d’origine phytosanitaire ont été détectées dans les eaux (30 matières actives + 3

métabolites) : - 17 herbicides, 9 fongicides et 7 insecticides. - 10 molécules ont été détectées sur plus de 50% des prélèvements, 5 entre et 10 et 50% des

prélèvements, et 18 ont été détectées sur moins de 10% des prélèvements. - 9 molécules ont été détectées au moins une fois à plus de 2µg/l, 14 au dessus de 0.5µg/l, et 24 au

dessus de 0.1µg/l.

3.3.2-Analyse comparative des usages et des détections : Elle permet de définir selon les usages, l’aptitude au transfert dans les eaux à l’échelle d’un bassin versant.

Les matières actives ont été regroupées en 4 classes (voir tableau 7): Aptitude élevée :

- Si la fréquence de détection est supérieure à 25% et l’usage supérieure à 100gr/ha.. - Si la fréquence de détection est supérieure à 10% et l’usage inférieure à 100 gr/ha.

Aptitude moyenne : - Si la fréquence de détection est inférieure à 25% et l’usage supérieure à 100 gr/ha. - Si la fréquence de détection est inférieure à 10% est l’usage inférieure à 100 gr/ha.

Aptitude aléatoire : pour les matières actives à détection unique et à usage élevée. Aptitude non définie : lorsque les usages ne sont pas connus ou très faibles (<10 gr/ha) et que la fréquence de détection est inférieure à 10%.

3.4-Analyse qualitative : seuil d’évaluation de la qualité

L’agence de l’eau a établi une méthode d’évaluation de la qualité de l’eau. De manière simplifiée, cette méthode permet de qualifier pour un ensemble d’échantillon, la classe d’aptitude du paramètre analysé pour l’ensemble des usages potentiels de l’eau une pour un usage particulier.

Pour chacun usage de l’eau (abreuvage, irrigation, potentialités biologiques, aquaculture,…), des tableaux

de valeurs seuils ont été établis. Dans le cas de la Gayère, l’usage retenu est la potentialité biologique du cours d’eau. Les valeurs seuils d’une classe d’aptitude ont été définies à partir des données toxicologiques de chaque matière active (CE/L50*, NOEC**) (voir tableau 7).

Les seuils et les classes d’aptitudes sont définies de la manière suivante : Figure n°17 : Classe d’aptitude à la biologie et définition de seuils.

*CE/L50 : concentration d’exposition ou concentration létale à 50%, concentration de substance qui provoque, par immersion (CE50), ou par injetion (CL50), l’immobilisation ou la mort de 50% des individus d’une population. **NOEC : Concentration sans effet observé, en anglais No Observed Effect Concentration. Afin de juger de la qualité de l’eau sur un ensemble de prélèvements, il est nécessaire d’agréger les

données afin d’obtenir une valeur. La méthode proposée par le S.E.Q. Eau est la règle des 90%. Celle-ci retient comme valeur, la plus pessimiste de l’ensemble des échantillons à conditions qu’elle soit représentée dans au moins 10%. Elle retient donc le résultats associé à un prélèvement, sans interpoler entre deux résultats.

Dans le cas de la Gayère, la règle des 90% appliquée aux 23 prélèvements, donnent comme valeur

d’évaluation, la 21ème dans l’ordre croissant (tableau 7).

Douze paramètres sur trente trois détectés ont des valeurs seuils de classe d’aptitude définies :

- 7 sont dans la classe d’aptitude bleue. - 3 sont dans la classe d’aptitude verte. - 7 sont dans la classe d’aptitude jaune. - Aucun paramètre ne se situe dans une classe d’aptitude orange ou rouge.

Risque négligeable d’effets néfastes surtoutes les espèces

Risque d ’effets chroniques (sublétaux)pour les espèces les plus sensiblesnotamment pour les juvéniles

Risque d ’effets chroniques (subléaux);possibilités de réduction de l ’abondance;prédominance d ’espèces tolérantes.

Risque d ’effets létaux sur les espèces lesplus sensibles; diminution de l’abondance

Très grand riques d ’effets léplusieurs espèces ; diminutl ’abondance et de la variét

La plus basse concentration chronique fiable sans effet (NOEC)avec un facteur de sécurité de 10 ou la plus basse valeur fiableaiguë CE/L50 avec un facteur de sécurité de 1000.

La plus basse valeur fiable aiguë CE/L50 sans facteur desécurité.

La plus basse concentration chronique fiable sans effet (NOEC)sans facteur de sécurité ou la plus basse valeur fiable aiguëCE/L50 avec un facteur de sécurité de 100.

La moyenne géométrique des plus basses valeurs fiables aiguësgues, plantes,

taux surion de

é des espèces

CE/L50 pour trois niveaux trophiques (alinvertébrés et poissons).

Figure n°7 : aptitude au transfert et classification S.E.Q.Eaux.

> [C] (µg/l)%de

détection> [C] (µg/l)

%de détection

> [C] (µg/l)%de

détection> [C] (µg/l)

%de détection

< [C] (µg/l)%de

détection

terbuthylazine et déséhyl terbuthylazine 176 96% 6.1 élevée terbuthyalzine 0,2 52% 2 34% 20 14% 200 0% 200 0% 3,1

simazine non connue 30% 0.11 élevée simazine 0.02 70% 0.2 30% 2,2 0% 2000 0% 2000 0% 0,09atrazine non connue 4% 0.02 élevée atrazine 0,1 100% 0,3 0% 0,5 0% 2 0% 2 0% 0

terbuméton non connue 4% 0.06 élevéediuron 239 57% 10 élevée diuron 0,2 69% 2 17% 20 14% 550 0% 550 0% 2,9

norflurazon + norflurazon-desméthyl 117 74% 1.15 élevée norflurazon 0,1 61% 1,2 39% 12 400 400 0,82

napropamide 123 30% 0.91 élevéeoryzalin 93 9% 12,9 aléatoire

pendiméthaline 1.5 4% 0.41 non définie2.4D non connue 9% 0.05 non définie

glyphosate + AMPA 416 78% 10.6 élevée glyphosate 0,4 52% 4 43% 1400 4% 2000 0% 2000 0% 2,7aminotriazole 106 78% 31.1 élevée aminotriazole 38 100% 380 0% 3800 0% 27200 0% 27200 0% 1,81chlortoluron non connue 4% 0.08 moyenne chlortoluron 1 100% 10 0% 24 0% 3800 0% 3800 0%

triclopyr non connue 9% 0.7 moyennedimétomorphe 53 39% 1.6 élevéeazoxystrobine 64 61% 7.8 élevée

krésoxym-méthyl 16 9% 0.16 moyenneoxadixyl 3.4 52% 0.35 élevée oxadixyl 46 100% 460 0% 46000 0% 206300 0% 206300 0% 0,19

métalaxyl non connue 39% 0.21 élevéebénalaxyl non connue 4% 0.14 non définie

folpel 1347 4% 14.5 aléatoiretébuconazole 52 17% 0.21 élevée tebuconazole 1 100% 10 0% 110 0% 2000 0% 2000 0% 0,08myclobutanil 2.5 9% 2.2 non définie

diazinon non connue 4% 0.12 non définiequinalphos non connue 4% 0.1 non définiethiodicarbe 3.7 4% 0.08 non définieméthomyl 10 4% 0.35 non définie

parathion-méthyl 4.3 4% 0.04 non définie parathion-méthyl 0,002 96% 0,02 0% 2 4% 80 80 0DNOC non connue 9% 0.06 non définie

lindane non connue 4% 0.01 non définie lindane 0,01 96% 0,1 4% 1,1 0% 22 0% 22 0% 0

Qté moy (gr/ha)

Risque de transfert

Valeur maxi (µg/l)

Fréquence de détection

Classification Seq-Eaux

Règle des 90%Paramètres retenus

Matières actives et métabolites

Aptitude au transfert

CONCLUSION

La phase de diagnostic est aujourd’hui achevée. Bien que la qualité des eaux de la Gayère n’est pas d’après les éléments permettant de la juger détériorée et totalement impropre à la vie aquatique, il convient néanmoins d’établir un plan d’action afin de limiter les transferts. Au préalable ce plan d’action s’appuiera sur les connaissances que fournit ce diagnostic mais également sur les études concernant les limitations de transferts.

En ce qui concerne le diagnostic, nous avons vu que la contamination des eaux est

essentiellement dû à la viticulture. Malgré un contexte d’emploi d’herbicides modéré, ce sont ces matières actives qui sont le plus fréquemment détectées dans les eaux. Les phénomènes sont nettement accrues lors des périodes de pluies qui induisent un ruissellement des eaux sur le sol. Le plan d’action devra donc porté sur la limitation du ruissellement à la parcelle mais aussi sur l’amélioration des potentialités d’infiltration des zones tampons comme les tournières. Le contexte climatologique de type méridional fera parti de la réflexion sur la mise en place des mesures relatives à l’enherbement.

Cette étude par son caractère unique en PACA, apportera des éléments de réflexion

d’ordre environnementale dans la définition des stratégies phytosanitaires par toute la filière technique viticole mais aussi par l’ensemble des viticulteurs engagés dans une démarche de lutte raisonnée.

Bibliographie MEFFRE.A, 2003. Etude de transfert de produits phytosanitaires dans les eaux superficielles : cas du bassin versant de la Gayère en Côtes du Rhône, 20p. CORPEN, Cahier des charges pour le diagnostic de bassin versant AGENCE DE L’EAU, 1999. Les études de l’Agence de l’eau n°72, les outils d’évaluation des cours d’eau (s.e.q.) : Principes généraux, 11p. AREDVI, 2003. Guide de protection du vignoble, 80p. N.RAMPNOUX A.FAUCHAS (2001) Elaboration du réseau de suivi des produits phytosanitaires dans les eau souterraines – Plaine d’Orange, Vaucluse.Appui au FREDEC PACA (décembre) Rapport BRGM R 50895, 4 fig, 2 tabl, 34 pages, 5 annexes. Recensement agricole 2000 – DRAF SRSA FREDEC PACA - diagnostic des risques de transfert de matières actives dans les eaux souterraines, cas de la nappe alluviale de la plaine d’Orange. septembre 2002 – 35p.