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27 librairie walden manuscrits, autographes et documents

Catalogue 27

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Catalogue 27 de la librairie Walden

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  • 27

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  • Les prix sont nets, indiqus en euros. Conditions de vente conformes aux usages du Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne.

    librairie Walden Herv & Eva Valentin

    9 rue de la bretonnerie 45000 Orlans

    p. 06 74 25 29 79p. 06 81 03 83 49

    t. 09 54 22 34 75

    [email protected]

    Tous les livres sont prsents complets et en bon tat, sauf mentions contraires. Les mesures sont exprimes en mm.Nos factures tiennent lieu de certificat d'authenticit.

  • Manuscrits, autographes & documents

    fvrier 2015

    catalogue n27

  • 16285 Jules-Amde Barbey d'AurevillyLettre autographe signe georges Landry 4 000 Saint-Sauveur le Vicomte, 3 septembre [1872]. 4 pp. sur 1 f. en-tte "never more", l'encre noire et date l'encre bleue, signes.

    Trs belle lettre Georges Landry, le futur secrtaire particulier de Barbey.

    " Je vous cris bien tard, mais le vagabondage auquel je me livre excuse tout. J'ai d'ailleurs pri M. Bloy de vous remercier de vos copies. Elles sont fort bien et je suis trs reconnaissant de ce que vous avez fait l pour moi.Quant aux copies du Figaro, puisque vous n'avez pas le loisir de les faire, laissons-les momentanment. Je ne suis pas press. Dans tous les cas, mon cher Georges (laissez-moi vous appeler Georges, cela me plat), je n'aurais point demand Villemessant de me prter sa collection et de vous autoriser l'emporter ; je ne veux pas le gner. Les collections, d'ordinaire, ne s'emportent pas. Elles restent au bureau pour les besoins de la rdaction.Vous pouvez compter sur l'exemplaire que vous me demandez de mes Posies, quand viendra la publication.Je fais mieux, en ce moment, que de faire des posies, je vis potiquement.A vous de grand cur. Jules Barbey d'Aurevilly.(En hte).

    Quelques jours plus tt, Barbey avait effectivement cris Bloy, en lui demandant instament de porter ses "remerciements monsieur Landry pour les copies [] - dans tous les cas, il peut compter sur l'exemplaire des posies qu'il me demande. Je puis dire que je n'aurai jamais de lec-teur aussi enthousiaste que lui". (Lettre Lon Bloy, in Correpondance, VII, 18).

    Georges Landry (1848-1924), tait un ami de Lon Bloy qui le prsenta Barbey peu avant la guerre de 1870. Landry s'installera avec Bloy rue Rousselet en 1873, afin de se rapprocher de Barbey et d'un autre de ses amis, Charles Hayem, dont il assurait galement le secrtariat. Avec Bloy, Landry tait charg de choisir les livres utiles Barbey pour ses sjours Valognes. Il lui corrigera galement la grande partie de ses articles pour Le Constitutionnel. Il demeurera un des rares proches de Barbey qui ne ft pas crivain et restera l'un des plus fidles amis de la rue Rousselet. Bloy habitait au 24, Barbey au 25. Georges Landry, partir d'avril 1873, occupera l'appartement contigu celui de Barbey. Correspondance, VII, 21Naissance d'une amiti, par l'entremise de Lon Bloy

    la premire lettre de Barbey Landry

    "Je fais mieux, en ce moment, que de faire des posies, je vis potiquement."

  • 14604 [barbey d'aurevilly] Flix Buhot suite des iLLustrations pour Le chevaLier destouches 300 Paris, Lemerre, Imp. Salmon, 1878. Cinq eaux-fortes (188 x 138), sur verg, signes dans la planche en marge infrieure.

    Le Bruit de deux sabots tranant ; Le Soir mme ; A cette lueur soudaine ; Je fis ce qu'on appelle un bon march ; On allume les cierges.

    L'dition originale du texte avait paru en 1864. Flix Buhot donnera trois srie pour l'diteur Lemerre. Celle-ci, une deuxime pour L'Ensorcele, puis une autre pour Une vieille matresse.

    Le chevaLier destouchesSuite complte des cinq eaux-fortes

  • 15866 Georges Bataille Lettre ses grand-parents 2 000 1 p. sur carte en-tte du "Snat" (110 x 10) encre noire. s.d. (juillet 1912 ?).

    "Chers grands parents []. Nous serons donc Riom le soir 9 h [] Mais ma tante et Marie Louise arriverons seulement deux ou trois jours aprs nous. En attendant que nous soyons tous reunis nous vous embrassons tout mille et mille fois. Votre petit fils qui vous aime. Georges"

    Belle missive du jeune garon, qui habite encore Reims avec ses parents. Il a rejoint son oncle et sa tante, Antoinette et Michel Bataille, Paris, ainsi que Victor et Marie-Louise, ses deux seuls cousins et cousines. Tous ensemble, ils se retrouveront Riom-s-Montagnes, le fief familal des deux familles Tournadre-Bataille [les deux frres ont pous les deux surs, enfants uniques les uns et les autres). Cousins et cousines ont donc les mmes grands parents paternels et maternels ! Information combien capitale pour mesurer l'uvre venir de Bataille

    Sur papier en-tte officiel : ici celui du Snat comme plus tard, sur certains de ses manuscrits des annes vingt sur papier en-tte de la Chambre des dputs (son cousin Victor sera dput du Cantal ds 1919), ou encore sur celui de la Bibliothque Natio-nale de France, aprs 1924.

    15919 Martial Bataille carte postaLe envoye du front son frre georges 1 000 Carte postale des armes (140 x 90), encre noire. "Sergent Bataille, 166e rgiment d'infanterie de Rebeval-Neufchateau, Vosges", 21 septembre 1914.

    "Mon cher Georges, J'ai reu ta lettre du 16, mais n'ai aucun rponse ni de papa, ni de Victor je commence tre inquiet. Ici ma situation est toujours la mme : j'attends. J'ai t heureux d'apprendre que cela allait un peu mieux Riom. Bon espoir et bon courage. Ne me fais pas attendre ta rponse. Embrasse tout le monde pour moi. Ton frre qui t'aime beaucoup. Martial." Martial Bataille, de huit ans son an, et t mobilis dans les premiers jours de la guerre, en aot 1914.

    Rarissime lettre de Georges Bataille, enfant

  • Belle lettre indite de jeunesse, voquant son pre, rest seul Reims

    15867 Georges Bataille Lettre autographe signe martiaL bataiLLe 3 000 3 pp. 1/2 en 1 f., pli, (224 x 174). Rioms s Montagnes, ce 13 fvrier [1915]

    Superbe lettre Martial Bataille, o les deux frres s'inquitent de n'avoir pas de nouvelles de leur pre et veulent lui faire parvenir courrier et argent. Cette dcision va l'encontre des volonts familiales, notamment celle de la grand-mre paternelle :

    " Je n'ai toujours rien de papa ; la poste on m'a assur que la lettre arriverait certainement. Je n'enverrai pas deux cent francs, mais pour parer tout lorsque j'aurai une lettre de papa ou si ce silence se prolongeait plus de deux ou trois jours j'enverrai un mandat tlegraphique. Il me semble que cela est pour le mieux [] Grand maman m'a dit qu'il etait inutile d'envoyer un mandat par tlegraphe. Je lui repondit que tu avais tes raisons pour insister sur ce point et qu'il me semblait que je n'avais pas de raison moi pour ne pas faire ainsi : elle me rpondit qu'elle savait bien que je voulais toujours en faire ma tte et qu'il tait inutile de me donner des conseils ! D'ailleurs ds qu'il s'agit d'envoyer de l'argent naissent des r-flexions toujours aussi interesses et quelquefois mme difiantes. D'ailleurs [] il est certain que j'entends n'en faire qu' ma tte - pour le mieux il me semble []".

    Bataille semble bien dcider tout faire, et dcline ses efforts pour cela : "'il avait t impossible d'ecrire via Pontarlier [] et que la lettre aprs avoir t jusqu' Montluon est retourne ici sans dlai [] En tous cas je m'en vais crire Gene-vive [la femme du cousin de Bataille, Victor] sans plus tarder". Il demande enfin des nouvelles plus prcises de son frre : "] 'aimerai mieux savoir comment ca se passe pour toi Saint Vallier [Drme] : tu dis que ca va bien mais aucun dtail; je me demandes dans quel sens ca va bien. Voil d'ailleurs plusieurs fois que je te demande des renseignements ce sujet". Quant sa grand-mre, "pour le moment elle est malade : il est a absolument impossible de la contenter : elle se fait un scrupule de demander un service, non pas de m'accabler de reproches quand je n'ai pas devin ce dont elle avait besoin []. Ton frre qui t'aime et t'embrasse de tout cur. Georges."

  • 15868 Georges Bataille Lettre son grand-pre materneL 2 500 3 pp. 1/2 en 1 f. (210 x 135). Paris, ce 9 mai 1919

    Georges Bataille est, depuis la rentre 1918, lve lEcole des chartes.

    Il remercie son grand-pre de lui avoir envoy 50 frs. pour le fliciter de sa russite lexamen :

    () Jen suis dautant plus heureux que je vois que tu as t content de mon succs. Tout cela mencourage beaucoup et je ferai de mon mieux pour continuer [] Comme maman a du te le dire tout va bien ici dans la famille. Pour moi jai repris mes tudes avec ardeur : enfin les grandes vacances approchent o nous pourrons retourner Riom. Ce sera plus calme quici sans doute, car jespre quon y parle pas encore de rvolution. () il y a ici un trs grand nombre de bolchevistes mais malgr tout ils ne sont quune minorit ; puis ceux qui les mnent sont dune maladresse et dune malhonntet telle quils sen perdront et avec eux toute cette agitation insense [] je ferai de mon mieux pour continuer bien que ce soit la une chose bien difficile parce que tout le monde lEcole des chartes travaille normment [] .

  • 15876 Georges Bataille Lettre autographe signe marie-Louise bataiLLe 3 000 6 pp. en 2 ff. (225 x 178) encre noire. Londres, 10 puis 13 septembre 1920.

    poignante lettre en deux temps, interrompue aprs "un tat de surexcitations nerveuse tellement violent que j'en suis effray". Georges Bataille y voque son avenir et Marie Delteil.

    " Je pense qu'il vaudrait bien mieux pour moi arriver un certain quilibre dans ma vie qui je l'avoue est de plus en plus dlirante [] C'est atroce. Je ne peux plus travailler []."

    "[] Comme je l'ai crit hier maman, mon affaire d'Amrique a rat au dernier moment. Je ne le regrette pas beaucoup. Cette histoire n'avait qu'un avantage pcuniaire immdiat. J'espre retrouver l'avenir d'autres combinaisons aussi avan-tageuses, car je n'avais pas beaucoup d'illusion et le traitement que l'on m'offrait ne m'aurait pas permis de mettre de cot autant d'argent qu'il pouvait sembler. Cependant j'ai acquis la conviction qu'il tait ncessaire d'aller chercher, pour un temps, fortune, ailleurs qu'en France ou la vie est rellement impossible peu prs. Seulement il vaut mieux attendre que mes tudes soient finies, gagner des diplomes etc. [] Mon sjour ici est une chose excellente tous points de vue. Je suis trs heureux de le prolonger jusqu' la fin d'octobre. Je dpense pas mal d'argent mais j'espre en gagner bientt. Une chose encore qui m'a beau-coup sduit est qu'il est peut-tre possible pour un franais d'aller enseigner dans une universit de l'Inde. Tu vois bien tout de suite ce que cela a de sduisant. J'ajoute que les traitements trs levs sont pays en roupies c'est a dire dans la monnaies du monde dont le cours est le plus haut. Enfin cela n'a que peu d'importance. Je pense qu'il vaudrait bien mieux pour moi arriver un certain quilibre dans ma vie qui je l'avoue est de plus en plus dlirante. Seul le souvenir de Marie arrive me secouer parfois d'une torpeur lamentable, d'une fievre trs malsaine. Je te ne sais comment te remercier de m'avoir parl d'elle comme tu l'as fait. A prsent je te l'avoue j'ai peur, j'ai affreusement peur de mon avenir. Je suis physiquement us et bris. Tu sais que l'aiguille des boussoles s'affolent parfois et ma tournent stupidement. Ma volont prsent est comme a. Si tu vois encore Ma-rie il ne faut pas lui parler de cela. D'ailleurs elle me sauve souvent de ces misres. je voudrais tant te dire quelque chose pour elle mais je ne le peux pas - ce que je voudrais lui dire c'est tout prsent elle est toute ma vie ! Tout ce qui - et ce ne puis sans elle -, toutes les choses de ma vie a venir m'apparaissent comme inutiles comme des joies vaniteuses est insenses. Je ne vois plus qu'elle pour vivre sauf mon orgueil qui me donne ma nause. Je te demande pardon pour cette lettre lamentable, mais je suis dans un tat de surexitation nerveuse tellement violent que j'en suis effray. C'est atroce. Je ne peux plus travailler []." Bataille aban-donne sa lettre, qu'il reprend 3 jours plus tard, le 13 septembre : " pardonne moi cette interruption []. Je me suis repris : je vais essayer de travailler. Je ne veux pas desesprer. Lorsque je songe Marie j'ai honte ; et si tu la vois encore, je veux que tu lui donnes cette promesse de moi : je veux absolument faire ce que je dois. Crois bien que je ne t'oublies pas. Je t'embrasse comme mon amie et ma sur. Georges ".

  • Un jeune et lgant seigneur se trouva pris au dpourvu sans cuyer dans une armure de combat au milieu de la campagne, par un froid de dix degrs. [] Malheureusement les sentiments amou-reux taient chez lui si imprieux quil ne serait retourn chez lui sous aucun prtexte

    15734 Georges Bataille La chteLaine gentiane prix sur demande 6 pp. en 4 ff. (195 x 250). rdiges lencre violette et noire, sur papier en-tte de La Chambre des Dputs. S.l.n.d. [Paris, circa 1921].

    manuscrit complet du premier texte de fiction connu de Georges Bataille, rest indit de son vivant.

    Lunivers de La Chtelaine gentiane est celui du moyen ge et de la chevalerie, thmes au centre des proccupations du jeune tudiant : Georges Bataille est, depuis 1919, lve de l'Ecole des chartes et il prpare sa thse sur une dition de LOrdre de chevalerie. Conte en vers du XIIIe sicle qui trouve dans la Premire ptre de Saint Paul aux Thessaloniciens partir de l'anne suivante, avec le texte de Lon Gautier, La Chevalerie, comme livre de chevet. Il souhaite y dissocier lesprit chevaleresque du christianisme, ide combien prsente dans La Chtelaine gentiane, ce qui laisse supposer une rdaction contemporaine de ces premires annes dtudes lEcole des chartes, mais aussi des voyages et recherches effectus par Bataille cette poque - notament Londres et dans le sud de l'Angleterre. Plusieurs lments des futures fictions sont dj runis, comme par exemple le lieu o se droule le rcit, le chteau de Louvres-haut. C'est le premier des fameux chteaux imaginaires et lugubres que lon retrouvera dans bon nombre de ses romans.

    Bien quil y ait ici des maladresses certaines de forme on ne peut nier la valeur documentaire et prophtique du rcit qui, en dpit de sa maigreur, constitue par son sujet mme une premire bauche de ce que lcrivain appellera la socit de consumation des amants" (Notes de l'dition Pliade) ; La Chtelaine peut tre lue comme lillustration de la formule qui ouvrira en 1957 LErotisme, "lapprobation de la vie jusque dans la mort" : un chteau isol au milieu dune campagne sinistre et enneige, cadre d'une initiation lamour noir de la chtelaine Gentiane et de son jeune amant. Anims l'un et l'autre par des sentiments contradictoires, il sont destins dans un sursaut de dlire se retrouver dans la mort. Ce texte, si prcieux dans la chronologie batalienne, tait rest indit jusqu'en 2004, date il laquelle il fut communiqu aux rdacteurs de l'dition Bataille dans la collection de la Pliade, qui n'en eurent que des copies. Il y sera prsent dans la sections des Rcits retrouvs, en compagnie de deux autres manuscrits de jeunesse : Ralph Webb (cf. nsuivant) et Evariste.

    Nombreuses ratures, corrections et ajouts.

  • Le papier en-tte utilis par Bataille confirme l'poque de la rdaction de ce texte : c'est celui de son propre frre, Martial Ba-taille, prsent la Chambre des dputs entre 1919 et 1924, comme lu de Mauriac, dans la Cantal, prs du fief familial de Riom-s-Montagnes. La rdaction de la Chtelaine Gentiane remonterait donc bien au plus tt aux annes 1920/1921 [] et au plus tard lt 1922, date laquelle lcrivain entre au dpartement des Imprims de la Bibliothque nationale. (OC, Romans et Rcits, 1341.)

    La premire page porte dans langle suprieur droit une ddicace mademoiselle Eugnie Droz (diplme de lEcole pratique des Hautes Etudes, elle fondera la maison ddition ponyme en dcembre 1924), elle est suivie du titre La Chatelaine Gentiane ; en marge gauche du titre, Bataille a not des indications, sans doute destines une future mise au propre pour publication 73 lignes / de 45 lettres et la mutiplication de 365 x 292 .

  • 15735 Georges Bataille raph Webb prix sur demande5 pp. en 4 ff. (195 x 250) rdiges lencre violette et noire sur papier en-tte de La Chambre des dpu-ts. S.l.n.d. [Paris, circa 1921].

    Comme La Chtelaine Gentiane, le texte est sans doute crit entre 1920 et 1922, lorsque Georges Bataille est encore lve de lEcole des chartes. Plus encore que La Chtelaine gentiane, Ralph Webb semble avoir t crit au retour du voyage de Bataille en Angleterre : il vient d'y effectuer des recherches au British Museum sur les romans de chevalerie, avant de se rendre au monastre de Quarr Abbey, sur la cte nord-est de lle de Wight. Lintrigue de Ralph Webb, justement, se droule dans le Dorsetshire, soit lancien nom du Dorset, situe en face de lle de Wight. Le nom de son hros, sur lequel Bataille hsit, est Ralph Webb - avant de le nommer successivement Ralph Watson, Holborn puis enfin Webb.

    Bataille est, au terme de sa deuxime anne lEcole des chartes, tout entier proccup par ce moyen ge fantastique et religieux quil explore. Une autre notion majeure de l'uvre de Bataille est galement prsente dans Ralph Webb : celle du rire, qui apparat ici pour la premire fois. Une notion qui restera attache son uvre du dbut la fin, de faon si indissoluble quil serait peine abusif dy voir lune des cls qui lont ouverte (M. Surya, Georges Bataille, La Mort luvre), que Bataille dcouvre en Angleterre lorsqu'il y rencontre Bergson (en septembre-octobre 1920) : la veille de dner Londres avec le philosophe, il lit Le Rire la hte.

    Ralph Webb possde en outre avec La Chtelaine Gentiane des tournures stylistiques semblables (pas de subordonnes, propositions juxtaposes ou relies par la conjonction et etc.), qui accrditent encore lhypothse de dates de rdaction voisines. Comme dans La Chtelaine Gen-tiane, le rcit se droule dans un de ces chteaux noirs qui hanteront les fictions de Bataille : ici un manoir de la campagne du Dorsetshire. Tout y annonce les textes futurs qui appartiendront ce que lon appelle chez Bataille les rcits de mort, caractriss par la concentration de laction ou l'absence de description des personnages. Ralph Webb est le premier texte de luvre de fiction qui relve de ce statut.

    Manuscrit complet du deuxime texte de fiction de Georges Bataille

  • 15843 Georges Bataille photomaton originaL 1 000 S.l.n.d. [Paris, circa 1924].

    Rare portrait de Georges Bataille, l'poque de la Bibliothque Nationale.

    C'est la seule photographie de Georges Ba-taille conserve par sa cousine Marie-Louise.Elle tait range avec la lettre prcdente, tel le tmoin d'une vie passe. A la lecture des leurs changes, il n'est pas impossible que Marie-Louise, qui ne se maria jamais, ait eu un faible pour son cousin, qui ne le lui rendit pas. Malgr la rupture de 1925, elle continuera, annes aprs annes, rester son interlocutrice familiale privilgie, pour ne pas dire unique.

    15878 Georges Bataille Lettre autographe signe marie-Louise bataiLLe 7 000

    1 p. 1/2 sur 1 f. bleu (215 x 270) encre noire. Env. cons (cachet : Paris Saint-Roch 3.ix.1925).

    Importante lettre, qui tmoigne du revirement dfinitif de Bataille envers sa vie passe et marque sa rupture de fond avec sa cousine.

    Bataille, cette date, fait la rencontre de Fraenkel, Artaud, Desnos, Tzara ; il lit Freud, Mauss, Sade et Nietzsche et entre en possession des fameuses

    photographies des supplicis chinois. Une date cl, l'vidence, qui voit Bataille rdiger son premier livre sulfureux, demeur inachev : W.C.,

    qu'il reprendra en 1945 (sous le titre de Dirty). "On doit placer avant lui 'La Chtelaine Gentiane', 'Ralph Webb' et 'variste', mais il ouvrait le premier roman que Bataille ait, un temps, voulu fermement publier. Et cest en juin de cette anne 1925, puis en octobre, que Bataille emprunte la Bibliothque nationale Le sous-sol de Dostoievski. Or, voici la premire phrase de 'Dirty ' : 'Dirty tait saoule ct de moi ; dans les sous-sols dun bouge ignoble.' (Jean-Franois Louette, Bataille et Dostoievski).

    Ce sont l les premires lignes du nouveau Bataille, qui aura cette date, l'vidence, choisi son camp, sa littrature, et son hmisphre : "Je nglige tes prjugs autant que

    tu ngliges les miens. Tu habites un hmisphre et moi un autre et pour moi qui ai habit les deux, je nai gard que du mpris pour celui ou tu restes". C'est ainsi que, aprs plus de dix annes de confidences et dchanges privilgis, Georges et Marie-Louise, "son amie, sa sur", prennent leurs premires distances : [] Les circonstances peuvent disparaitre : il restera limpossibilit de ma part de baser des relations damiti sur une incomprhension totale. Avant tout cest pour moi une question morale et je te renvoie une fable significatrice, celle du loup et du chien [].

    De fait, les lettres suivantes, lettres de familles entre adultes - ils auront alors tous deux dpass la trentaine - seront plus circonstancies, ce qui nempchera pas les confidences de Bataille. Malgr cette distance morale, ce sera encore et toujours vers elle quil se tournera, notamment pour ses problmes matriels. Petit signe de l'importance de cette lettre pour Marie-Louise Bataille, c'est la seule de toute sa correspondance avec Bataille qu'elle ait conserve pieusement plie et dans son enveloppe d'origine.

    "Tu habites un hmisphre et moi un autre"

  • La Grange, la maison et les terres de Riom-s-Montagnes

  • La famille Tournadre possde, en Auvergne, plusieurs rsidences familiales ainsi que plusieurs terrains. A la mort de la mre de Bataille, en 1930, les deux fils en hritent, ainsi que leur tante, Antoinette Bataille, ne Tournadre : les deux frres Bataille ont en effet pous les deux surs Tournadre.

    Attache ses terres, o elle continuera de vivre, Antoinette Bataille rachtera ses deux neveux plusieurs parts des terrains et proprits. Cest, pour Georges Bataille, une source de revenus dans les annes trente. Victor, son cousin, est avocat au Creusot (il en sera le dput-maire) et soccupera de grer les questions administratives. Plusieurs lettres font tat de cette priode de transactions immobilires, qui semblent tomber pic pour un Bataille dj en proie aux difficults financires Paris.

    Bataille, ici et l, a bien reu le mandat et remercie Victor pour les pourparlers quil a eu au sujet de la grange. Il nous rendrait un rel service sil abou-tissait. Pour la question de la valeur le notaire a pu nous dire quen principe nous avions song 39 ou 35 000 ? mais il crve les yeux que cest un chiffre impossible : je lui avais dit et nous tions tombs daccord sur ce point que toute proposition si faible quelle soit mritait dtre examine [] . Il est jeune mari depuis 1928 avec Sylvia Makls et jeune pre depuis peu : Bien des choses de Sylvia et toutes mes amitis tous. Embrasse bien le petit Michel. La petite Laurence va bien maintenant [] , dont la sant fragile des premiers mois avaient, l aussi, caus Bataille plusieurs tracas sur le plan financier. Quelques temps plus tard, il insiste nouveau sur le besoin de cette vente, partager avec son frre, son cousin Victor et sa cousine Marie-Louise : [] Puis-je te mettre au courant ? [] En fait, je dois te dire que 1 nous sommes presque assurs que nous nen trouverons jamais 30 000 et peut-tre proba-blement moins 2 nous avons de vives apprhensions sur ltat qui pourrait ncessiter des rparations que nous ne voulons envisager en aucun cas [] . Le besoin semble rel, et press, tant Bataille est embarrass : [] il ne faut pas quil croit que nous nous faisons des illusions sur la valeur de la grange. [] Pourrais-tu me dire le plus vite possible si il confirme que la somme sera disponible, comme il nous avait t promis, vers le milieu de la semaine. Jai en effet un intrt urgent savoir quoi men tenir pour prendre mes dispositions immdiatement . Georges Bataille fait tout pour rgler au plus vite ces hritages, qui seront tous solds la fin de l'anne 1931. A partir de cette date, il devra se tourner vers sa cousine ou sa tante pour percevoir, rgulirement ou pas, plusieurs sommes d'argent.

    15889-15890 Georges Bataille Lettres autographes signes marie-Louise bataiLLe2 pp. en 1 f. (170 x 230) encre noire. S.l. [Issy] s.d. [fin 1930] ; 4 pp. en 1 f. sur papier quadrill (201 x 176), encre noire. s.d. [samedi, Issy les Moulineaux, fin 1930] ; 1 p. en 1 f. (200 x 290), encre noire. Paris, le 8 juillet 1931 ; 2 pp. et 1 f. (200 x 260), l'encre noire. S.l.n.d. (Aiguilles, Hautes-Alpes, Hotel de l'Alpe, t 1931) ; 1 p. en 1 f. sur papier en-tte du "Caf Restaurant de l'Univers. Paris" (210 x 270) encre noire. [Paris, circa septembre 1931] ; 1 p. sur 1 f. papier quadrill (214 x 272), encre noire. s.d.

    15918 Martial Bataille Lettre autographe signe georges bataiLLe3 pp. sur 1 f. (135 x 200), encre noire. Vendredi 8 avril 1931

    15889 Georges Bataillecontresigne par Martial BatailleLettre autographe signe antoinette bataiLLe1 p. sur 1 f. papier quadrill (214 x 272), encre noire. S.l. s.d. (circa mai 1931)

    bel ensemble de correspondance au sujet des hritages familiaux des terres et proprits du Cantal

    8 lettres - 5 000

  • Les proprits du Roussilou, dans le Cantal, sont rachetes par la tante de Georges Bataille (mre de Marie-Louise et Victor). Bataille prcise les comptes avec sa tante propos de cette vente, qui comprend la grande maison de Riom dune part et le pr, la grange et la petite maison dautre part [] De cette faon la question de la maison est rgle pour ma part . L'affaire est conclue en avril, et les deux frres Bataille signent en juillet le compromis et accusent rception de la somme de soixante mille francs qui porte cent vingt mille francs lacompte vers par toi sur le prix de la vente de la ferme de Roussillou. Reste donc une somme de cent trente mille francs pour laquelle intrt sera vers conformment au taux pratiqu par le crdit foncier.

    Un peu plus tt, Martial lui avait confi son dsir, lui aussi, de cder au plus vite le bien en commun : Comme je te lai tlgraphi je suis daccord avec toi. La petite maison est dans un tel tat de vtust quil faut profiter de cette occasion de la vendre, mme ce prix de 17 000 francs. Nous ne pourrions que perdre attendre. Jespre que le notaire arrivera conclure pour la grange et le pr, fais pour le mieux [] .

    Deux belles lettres de cet ensemble sont caratristiques du ton et des changes employs concernant ces questions d'argent, et les relances incessantes de Bataille pour rcuprer des fonds. Nous les reproduisons in-extenso : "Ma Chre Marie-Louise, Nous venons de nous installer Aiguilles dans le Queyras, pays trs agrable au sud-ouest de Brianon. Il fait trs beau et j'espre que le climat et l'altitude remettront Laurence d'aplomb car en fait elle est arrive ici assez mal en point (mauvaise mine etc., il est vrai justifie par une rcente opration des amygdales). J'espre que de votre ct vous avez pu vous installer Riom en toute tranquillit. Je suppose que Michel va tout fait bien. N'oublie pas de me donner des nouvelles de mes amies de Riom et de leur faire mes amitis (je crois que c'est la premire anne depuis longtemps que je n'y vais pas). () Si tu vois le notaire peux-tu lui demander o en est la vente du pr des Mazets. Il est invraisemblable qu'elle n'ait pas encore abouti. Pour ce qui est de la somme dont vous devez disposer ces temps-ci, comme tu me l'as dit avant mon dpart, tu seras tout fait gentille de me prvenir de ce qu'il en est ou doit tre. Je t'avais dit que je me renseigne pour savoir si vous pouviez verser par mandat mon compte mais le dernier jour que j'ai pass Paris, veille du 14 juillet, la banque tait ferme quand j'y suis all. affectueusement. Georges."

  • "Peut-tre d'ailleurs auriez-vous facilement le renseignement Riom qui est un plus grand trou qu'ici ? En tous cas mon compte a le n 18861 la Socit gnrale Agence A rue Raumur. Peut-tre y-a-t-il d'ailleurs Riom une agence de la Soc. Gn. fonctionnant tous les huit jours. Dans ce cas, le virement est trs facile. Mais si vous disposez de l'argent, n'envoyez pas tout Paris : ce serait trs commode pour moi que vous envoyiez ici Aiguilles un mandat de deux mille francs. Pour l'instant je te demande seulement un petit mot pour me fixer. Sylvia vous fait tous ses meilleures amitis et je vous embrasse".

    "Ma chre Marie Louise, Je suis rentr Paris depuis un certain temps. Je suis tonn de ne pas avoir de tes nouvelles. Je t'avais demand de me donner un renseignement prcis au sujet des sommes dont vous deviez disposer mais tu as oubli de m'en parler dans tes lettres et aujourd'hui tu ne m'cris plus. Excuse-moi de t'ennuyer mais pourrais-tu me dire le plus tt possible ou en sont les choses. J'en parle bien entendu sans acrimonie mais il me semble que ce soit Riom en personne qui soit responsable de cette impossibilit d'tre renseign ! De tout ce qu'il y a dans ce pays tonnant il semble impossible d'avoir la moindre nouvelle (hlas dans ce cas j'ai peut-tre hrit en partie du caractre local puisque, de mon ct, il m'arrive de ne pas tre trop diligent). En tous cas, je t'en prie, cris-moi tout de suite ce qu'il en est afin que je sche quoi m'en tenir. Donne-moi en mme temps des nouvelles de tous, pour lesquels je te charge de toutes sortes d'amitis. Bien affectueusement toi. Georges Bataille".

    Trs clairant ensemble de huit lettres autographes mlant les quatres enfants Tournardre-Bataille (Georges, Martial, Victor et Marie-Louise) et la seule res-cape de la gnration prcdente, Antoinette Bataille. Elles mettent en lumire l'incessante qute financire de Bataille, qui s'amplifiera avec les annes comme le montrera les lettres suivantes. Cet ensemble est en cela des plus intressants.

  • 15892 Georges Bataille Lettre autographe signe marie-Louise bataiLLe 900 2 pp., sur 1 f. (214 x 272) encre noire. [Dinard], 11 aot Pension Armoric, boulevard de la Mer, Dinard (Ile-et-Vilaine). [1932, daprs reu de La Poste agraf en angle].

    En vacances Dinard avec sa femme Sylvia et sa fille Laurence, Georges Bataille a encore besoin de quelques liquidits. Puis-je te demander lenvoi (tout ou moiti) de ce que je tavais demand Paris (sur 4080 frs 1500 ont dj t remis ; dautre part je sais quil y a lieu de dduire ce que vous devrez verser pour les assurances ; il resterait donc environ 2280) . Les problmes de sant de Sylvia sont la raison avance par Bataille pour rclamer ces sommes. Je ne comptais pas demander cela si tt mais jai eu des frais de dentistes levs qui ont fortement dsquilibr mon budget. Il senquiert aussi de ce qui reste vendre Riom car je ne puis compter sur le notaire pour me ren-seigner . Enfin il transmet ses amitis au docteur Delteil (le pre de Marie Delteil, son premier amour). [de la main de Sylvia Bataille] qui a ajout Avec mes meilleures amitis et les bons baisers de Laurence. Sylvia.

    15846-15848 Georges Bataille 2 Lettres autographes signes genevive bataiLLe 700 2 lettres de 2 pp. en 1 f. (135 x 210) sur papier ocre rouge, encre noire. Boussy-Saint-Antoine, Par Brunoy, chez Madame Mor, Seine-et-Oise, le 18 juillet 1942 puis 2 pp. en 1 f. (135 x 210), Boussy-Saint-Antoine, Par Brunoy, chez Madame Mor, Seine-et-Oise, le 27 juillet 1942 .

    En avril, aprs une nouvelle crise de tuberculose, Bataille est mis en disponibilit de la Bibliothque Nationale en 1942. Il sinstalle partir de la deuxime quinzaine de juillet chez la mre de Marcel Mor, Boussy-Saint-Antoine, son compagnon de la revue Dieu vivant.

    Cest l quil travaille LExprience intrieure (publi en janvier 1943), aprs avoir un temps envisag, comme nous lindiquent ces deux lettres Genevive Bataille, de sinstaller au calme de la zone sud, Saint-Ho-nor. Il y terminera galement le texte inaugural dAcphale.

  • "Je ne voudrais pas trop passer pour homme des livres, car ils contiennent aussi beaucoup de vanit et dartifices, mais enfin on atteindrait mal sans eux ce que la vie apporte de meilleur."

    15889 Georges Bataille Lettre autographe signe micheL bataiLLe 1 000 2 pp. en 1 f. (135 x 210), encre noire. Boussy-Saint-Antoine , [le 18 juillet 1942].

    Outre les deux missives Genevive Bataille, celle son petit-cousin Michel, alors g de 16 ans, retient notre attention : il vient de brillamment russir ses examens de lyce et montre, dj, un intrt pour les livres : Marie-Louise et ta maman mont dit toute la curiosit que tu avais pour les livres. Je ne voudrais pas trop passer pour homme des livres, car ils contiennent aussi beaucoup de vanit et dartifices, mais enfin on atteindrait mal sans eux ce que la vie apporte de meilleur. Et souvent, ils sont des signes de reconnaissance [] . Michel Bataille publiera, cinq ans plus tard, son premier roman, Patrick, qui sera couronn du prix Stendhal. A cette occasion, Bataille lui dira tout le bien qu'il pense de lui, avec une rserve : " si j'ai beaucoup de sympathie pour son livre, je ne puis pas du tout l'approuver" (lettre du 1er octobre 1947, de Vzelay, Marie-Louise-Bataille).

  • Lettres de Vzelay

  • 15889 Georges Bataille Lettres autographes signes marie-Louise, victor et genevive bataiLLe 8 lettres - 4 600

    Huit lettres autographes, entre 1945 et 1949, avant le dpart de Georges Bataille pour Carpentras.

    Joint cet ensemble : une photographie de la maison de Vzelay, 1 tirage couleur (89 x 130) preuve Kodak 9-69 , conserve avec les lettres. Elle reprsente la faade du 59 rue Saint-Etienne, o Bataille sjourna jusqu'en 1949.

    C'est en mai 1944 que Bataille sinstalle Vzelay avec Diane Kotchoubey de Beauharnais, qui est sa matresse depuis prs d'un an. Bataille est Vzelay mais est venu Paris au mois de septembre et a manqu Marie-Louise. Jai su au moment de partir que vous tiez rentrs (par Mademoiselle Bonville) mais trop tard en ce sens que malade ce moment-l et devant repartir le surlendemain, jtais plus ou moins sans dessus dessous et tu sais les difficults que jai Il la rassure sur sa sant actuelle et fait toutes [s]es amitis Michel et tous . Georges Bataille est encore proccup par la sant, cette fois-ci de Diane qui elle aussi des problmes dentaires ; elle a du se faire faire une extraction de dents reprises et subir dabominables douleurs, los tant touch. . Enfin il voque ce que Marie-Louise lui a dit sur Georges Delteil et qui leffraie, Je ten prie : cris-moi tout de suite . Il lui promet son prochain retour Paris de tlphoner et insiste Ne crois pas que je ne sois pas le premier ennuy : une fois de plus, Bataille est ennuy des retards de ses lettres et se sent une fois de plus coupable, mais jai t malade (pas gravement dune crise de rhumatismes). Tout mon travail en retard etc. Il prpare pour sa cousine une liste de demandes dachats ces jours-ci et ten enverra un double avec des indications sur lintrt des livres. Il faut aussi que je tenvoie un acte de naissance et un extrait de casier[] J'ai su au moment de partir que vous tiez rentrs (par Mademoiselle Bonville) mais trop tard en ce sens que malade ce moment-l et devant repartir le surlendemain, j'tais plus ou moins sans dessus dessous et tu sais les difficults que j'ai [] Je vais trs bien maintenant mais reste Vzelay. Je ne sais quand je ferai un saut jusqu' Paris .

    Quelques mois plus tard, il confie sa cousine son dsir dpouse Diane Kotchoubey de Beauharnais, et lui annonce la grossesse de cette dernire. Le couple, qui se mariera effectivement quelques mois plus tard, verra arriver le 1er dcembre 1949 la seconde fille de lcrivain, Julie, qui natra Genve : Ma chre Marie-Louise, [] Je ne veux pas tarder davantage (je crois avoir dj trop tard mais tu ne connais que trop mes retards, et ma sant tous ces temps l les a multiplis) tannoncer la nouvelle. Diane attend un enfant (tout est prvu cet gard dailleurs et nous allons pouvoir nous marier prochainement). Je dois dire que de cela nous sommes trs heureux [] Jai toujours un travail fou : jai t malade, sans gravit, deux fois en mai et septembre. Je narrive plus rattraper le retard.

    2 pp., sur 1 f. (140 x 215), encre noire. Vzelay (Yonne), 27 octobre 1945 ;2 pp., sur 1 f. (140 x 215), encre noire. Vzelay, 26 janvier 1946 ;2 pp., sur 1 f. (140 x 215), encre noire. Vzelay, 8 juillet 1946 ;2 pp., sur 1 f. (200 x 290) en-tte de la revue Critique, encre noire. Vzelay, le 16 juillet 1948 ;

    2 pp., sur 1 f. (200 x 290), encre noire. Vzelay, le 1er octobre 1948 ;1 p. sur 1 f. (135 x 200), encre noire. Vzelay, rue Saint-Etienne, le 29 avril 1949.1 p. sur 1 f. (135 x 200), encre noire. Vzelay, rue Saint-Etienne, le 29 avril 1949 ;3 pp., sur 2 f. (135 x 210), encre noire. Vzelay, le 24 aot 1949.

  • Deux lettres de Georges Bataille sont envoyes ses deux seuls cousin(e)s - Marie-Louise et Victor : ils viennent de perdre leur mre, Antoi-nette Bataille, la chre tante de Bataille, celle de Riom. Elle tait la fois l'pouse du frre de son pre, et la sur de sa mre :

    Ma chre Marie-Louise, Je crains que cette lettre arrive bien tard pour vous tmoigner de tout ce que jai laiss Riom et qui me rapproche de vous le jour o ma pauvre tante y retournera. Combien il mest amer en ce moment de navoir pas la force dentreprendre le voyage. Je voudrais en tout cas que vous me sentiez de cur avec vous. Je vous embrasse tous affectueusement, Georges ;

    Mon cher Victor, je tenvoie tout hasard cette lettre au Creusot. Je crains que la lettre envoye Marie-Louise Riom parvienne tard (je mtais absent quelques jours de Vzelay dans le voisinage). Je voudrais mettre une chance de plus, tcrivant ainsi, pour vous tmoigner temps de mon affection et vous dire tous combien je suis de tout cur avec vous. Malheureusement je ne puis songer faire un voyage qui maurait rapproch pourtant de si chers souvenirs. Je tembrasse, mon cher Victor, et te demande de transmettre tous mon amiti, Georges .

    La dernire lettre famililale envoye de Vzelay est l'adresse de sa belle-sur, Genevive, la femme de Victor.

    "Ma chre Genevive,Voici des mois maintenant que je veux vous crire et j'en serais dsespr si je n'esprais que vous attribuerez ma ngligence et mon oubli ce retard insens. Ngligence n'est d'ailleurs pas le mot la vrit le temps passe si vite dans les doigts que je dois sans cesse remettre au lendemain []. Vos lettres m'ont beau-coup touchs et j'aurais aim vous le dire autrement que par mes malheureuses lettres.Ne me direz vous pas vos projets pour cet hiver ? J'ai t bien heureux des penses de Michel. J'ai t heureux aussi de ce que vous m'avez dit des amitis que j'ai laiss Riom. Je suis vraiment triste de n'avoir pas vu Georges Delteil depuis si longtemps. J'ai song un moment aller jusqu' Riom cette anne mais j'ai du remettre cela des temps moins compliqus. Donnez moi surtout des nouvelles de tous. Je crains malheureusement que la situation du Creusot soit bien difficile amliorer maintenant. Je rentre Paris la fin du mois prochain j'espre y trouver Marie-Louise. Mais vous-mme ?Je suis encore pour l'instant ici pas trop mal install et bien ravitaill (je n'ai jamais mang autant de viande aussi bonne). Mais il y a six mois maintenant que je n'ai pas mis les pieds Paris, je prends mes insufflations Auxerre. Je vais bien en tout cas. Je vous charge de toutes sortes d'amitis sans doute Marie-Louise est-elle en ce moment auprs de vous ? - et vous demande de croire toute mon affection (mlange de remords) Georges".

    Papiers froisss, quelques lettres avec trous de classeurs dont une avec dchirures et manques (celle de l'annonce de la grossesse), sans manque ou atteinte au texte.

  • 16183 Georges Bataille [La part maudite] 5 000 brouiLLon autographe abondament raturS.l.n.d. [Vzelay, circa 1948]. 1 f. (134 x 210), lencre noire avec corrections en bleu, vert et rouge, achurages et surcharges

    Etonnant manuscrit de travail, avec dabondantes corrections et ratures, dune extrme minutie quant aux corrections apportes, achures avec un soin maniaque.

    Le rle de lEglise et de la Rforme. Lconomie chrtienne avant la Rforme. () Le Christianisme assume la maldiction latente de la richesse. Le Seigneur a renvers les puissants de leu trne, il lve les petits. La festivit paenne succombe sous les coups de cette haine ; juridiquement, la fortune elle-mme ne fut pas atteinte, elle fut au contraire libre de son obligation religieuse () Aux obligations pour autrui des jeux et des ftes, le christianisme a fait succder laumne - que chaque personne peut donner.

    On a plusieurs fois not et Michel Surya le premier, dans son indispensable Georges Bataille, la mort luvre comment Bataille, du fait de son aversion pour le spirituel, rompait avec toute vision de la compltude et, ft-elle lacise, de lhis-toire. Les passages du document, et ses multiples corrections, ne se retrouvent pas tels quels dans La Part maudite, mais tout laisse penser quils lui servirent pour rdiger les parties III et IV de son essai, et quil souhaitait les y incorporer. La valse des hsitations que contiennent ce feuillet tendent prouver combien fut difficile la rdaction de ce premier tome - seul paru - de la collection LUsage des richesses .

    La rdaction de La Part Maudite s'effectua en grande partie Vzelay, o Georges Bataille sjourna une premire fois en 1942, avant de sy installer dfinitivement en mars 1943, jusqu son dpart pour Orlans, en 1949, lanne de la publication de La Part Maudite. C'est galement dans la petite maison de la rue Saint-Etienne qu'il fonda la revue Critique et dveloppa sa conception dun nouvel humanisme.

  • 15900-15909-15910-15913 Georges Bataille Lettres autographes signes marie-Louise bataiLLe 4 lettres - 2 200 2 pp., sur 1 f. (200 x 290), encre noire, en-tte de la Bibliothque Municipale dOrlans. Orlans, 4 aot 1952 ; 2 pp., sur 1 f. (200 x 290), encre noire. Orlans, 22 mars 1954 ; 2 pp., sur 1 f. (135 x 200), encre noire, en-tte de la Bibliothque de la ville dOrlans. Orlans, 29 mars 1954 ; 2 pp., sur 1 f. (135 x 200), encre noire, en-tte de la Bibliothque de la ville dOrlans. Orlans, 14 aot 1954.

    Ma chre Marie-Louise, Voici ce que nous avons arrang avec nos amis, le Dr Franois et sa femme ils reviendront finale-ment, vers Paris, en passant par Riom o ils dposeront dans laprs-midi de dimanche, Diane, Julie et moi. Je ne peux gure fixer dheure prcise mais nos amis ont lintention de dner Nevers. Inutile de te dire combien je me rjouis de compter le temps qui se rapproche. Veux-tu faire toutes nos amitis tous. Je tembrasse trs fort. A dimanche. Georges. P.S. Peut-tre serait-il utile que tu me dises, tout hasard, quel n je pourrais vous appeler le dimanche ?

    Bataille, bibliographe, conseille sa cousine - traductrice et ditrice - au sujet de publications concernant lnologie, sujet qui semble intresser Marie-Louise Bataille. Les deux dernires correspondances entre Georges Bataille et sa cousine portent sur ce sujet.

    Ma chre Marie-Louise, larticle dont il sagit est dHenri Ajalbert, de la facult des Lettres de Bordeaux. Il a paru, en deux parties dans les n 3 et 4 de 1953 dAnnales (Economies - Socits - Civilisations- p. 315-328 et 457-474 sous le titre Comment naissent les grands crus. Bordeaux. Porto. Cognac. Je crois, bien que je naie pu y jeter quun coup dil rapide quil sera trs intressant pour toi. [] Tu vois que lorsque jai pris date, je puis aboutir temps. Encore une fois, je te charge de toutes mes amitis pour tous. Trs affectueusement toi, je tembrasse de tout cur, Georges // Ma chre Marie-Louise, Jaurais dj d tcrire dautant que nous navons convenu de rien et que nous sommes sans nouvelles. Nous aurions voulu avoir en tout cas des nouvelles de la journe de Victor Aurillac samedi dernier. Note que dans le n des Annales (Economies - Socits - Civilisations) qui vient de paratre il y a un article savant : deux monographies du vignoble franais. Cela tintresse-t-il toujours ? Comment vous dire tout le souvenir que nous gardons de ce sjour bien court Riom, et toute ta gentillesse ? Trs affectueusement tous de Diane et de moi, je tembrasse, Georges .

    Bataille fut, aprs Carpentras, mut Orlans. Il sera le conservateur de la Bibliothque Municipale de la rue Dupanloup, o il tait galement log, dans un bel htel particulier le long des jardins de l'vch, de 1951 jusqu' sa mort, en 1962. L'ancienne salle de lecture de la bibliothque, qui hberge maintenant le Centre Universitaire et de Recherche d'Orlans, porte aujourd'hui son nom.

  • Lettres d'Orlans1952-1954

  • 16275 Georges Braquecouverture de derrire Le miroir n4 1 200 S.l.n.d. [1948]. Reproduction d'poque sur papier beige (220 x 220), contrecolle sur carton fort et sous Marie-Louise, signature et mot autographe l'encre noire.

    Tirage au format de la lithographie qui orne la couverture de Derrire le miroir (n4), juin 1947, dit l'occasion de la 1re exposition de Georges Braque la Galerie Maeght. Il est tir sur un papier beige au lieu du fond blanc de la couverture de la revue.

    Tirage offert avec envoi sign : "Pour Criel, G. Braque, 1948"

    Secrtaire dAndr Gide et locataire de Jean-Paul Sartre, assistant de Jean Cocteau sur le tournage de La Belle et la Bte, Gaston Criel fut galement pote et romancier : il est l'auteur de Swing, remarquable ouvrage consacr son autre passion, le jazz.

    Braque illustrera pour Criel son recueil Pomes-Manifestes, qu'il ornera d'un magnifique frontispice pour une dition pa-rue en 1951, imprime 50 exemplaires. Ce frontispice avait t ralis pendant l't 1948. Il parat vraisemblable que cette ddicace ait t offerte par Braque pendant cette priode.

  • 14142 Andr BretonLes aptres, un doigt Lev 2 000 S.l.n.d. 1 p., 14 lignes en 1 f. (247 x 362), sur papier verg.

    Etonnant pome autographe, indit, voquant le Chaos du Moulin.

    Ce site enchanteur, au pied du lac du village de Huelgoat, en Bretagne, dans les Monts d'Arre, borde la rivire Fao, surnom-me La rivire d'Argent. Elle serpente entre d'innombrables chaos aux formes tranges et recouverts de mousse, "torrent de pierres", comme le nomme Breton, qui serait l'uvre de Gar-gantua : le gant irascible aurait jet l des blocs de pierre pour se venger du mauvais accueil des habitants du Huelgoat ; une autre lgende explique aussi l'origine du chaos par une dispute entre les habitants des deux villages de Plouy et du Huelgoat : les populations se seraient battues coups de pierres gantes, et faute de force suffsante, ces pierres seraint retombes mi-che-min, d'o le chaos. Le camp d'Artus , galement voqu, fut le plus important camp gaulois, vaste de 30 hectares. Le rempart principal est dcrit par Jules Csar dans De bello gallico, VII, 23. Il se trouve quelques lieues du Chaos.

    Huelgoat pt interpeller Andr Breton pour ses berceaux litt-raires : Victor Segalen y est dcd le 21 mai 1919, tenant son Shakespeare la main, sur un promontoire surplombant le gouffre ; Paul Srusier y a peint plusieurs tableaux et Jack Ke-rouac est le descendant de Franois-Joachim Le Bihan sieur de Kervoac, notaire royal de la commune et natif d' Huelgoat. Mais c'est vraisemblablement grce Yves Tanguy que Breton visite ces lieux : le plus breton des surralistes a grandi quelques kilomtres, Plestin-les-Grves, et possdait une maison dans les environs, visite par Andr Breton et sur laquelle le pote crira un pome, publi celui-l, La Maison dYves Tanguy.

    Provenance : Vente Andr Breton, 2003.

  • 15469 Albert Camus Lettre autographe signe [georges combaLuzier] 4 000 S.l.n.d. [circa 1947]. 1 p. en 1 f. (208 x 270) en-tte de la Librairie Gallimard, encre noire.

    L'une des toutes premires lettres manifestant l'envie de Camus de s'installer Lourmarin : " Je vous remercie trs vivement de votre lettre et de votre proposition [] Je crois cependant que, sauf extraordi-naire, je ne la mettrai pas contribution. C'est partir de cet t, en effet, que je me serais install dans votre beau pays. Il faudrait que j'y accom-plisse un nouveau voyage d'exploration cet hiver pour profiter de votre maison [] Par ailleurs j'ai encore l'espoir de trouver quelque chose de provisioire Lourmarin. Si seulement je pouvais acheter ensuite, je m'en rjouirais doublement, l'ide de vous revoir et de remuer avec vous quelques ides. (En fait, j'aime mieux les conversations faites autour d'un verre de vin). Je me permets de vous envoyer par le mme courrier une dition complte du Mythe de Sisyphe. N'oubliez pas, si vous le lisez, qu'il s'agit d'une position provisoire, un "doute" systmatique et thorique, sur le plan de l'existence []".

    Cette lettre a figur l'exposition "Albert Camus : de Tipasa Lourmarin", n186 du catalogue, reproduit.

  • 15469 Albert Camus carnets i 850 Paris, Gallimard - Imprimerie de Lagny, [---] 1962. 1 vol. (140 x 190) de 252 pp. et 2 ff., en ff. de 16 cahiers de 16 pp., sous ficelle et tiquette jaune imprime

    Epreuves de l'imprimerie de Lagny, dates du 21 mars 1962 : "aprs corrections, veuillez retourner ces preuves accompagnes de votre manuscrit ou des preuves prcdentes Suz.[anne] Duconget [directrice de la fabrication chez Gallimard], Librairie Gallimard, 5 rue Sbastien-Bottin, Paris (VIIe)."

    De lge de vingt-deux ans jusqu sa mort, Albert Camus consigna ses rflexions, des extraits de lecture, les bauches de ses romans, des confidences. Ce sont ces notes qui formeront les futurs Carnets, dont Camus avait prpar la publication et corrig les dactylogrammes. Ils seront repris, aprs sa mort, par Francine Camus et Roger Quilliot en 1962 et 1964, avec l'assentiment de Jean Grenier et de Ren Char.

    Cette lettre a figur l'exposition "Albert Camus : de Tipasa Lourmarin", n 201 du catalogue, reproduite.

    Ce jeu d'preuves est celui de Ren Char [certificat joint].

  • 13177 Francis Carco Le couteau 2 000 manusrit autographe sign11 rue de Douai, Paris IXe. [1924]. 1 vol. (140 x 210) de 18 pp. ch., demi-maro-quin rouge, dos nerfs, titre dor, tte dore (Reliure de lpoque)

    Manuscrit original et complet.

    Envoi sign : pour Florence Jay Gould, ce couteau dans le cur, Fr. Carco Autoportrait la plume dessin sous lenvoi, sign par Carco.

    Plusieurs corrections dans le texte, autographes. L'ensemble est entirement mont sur onglet. Le texte paratra en 1925 aux ditions de La Porte troite et sera ddi, comme le manuscrit, Tristan Bernard..

    Figure bien connue des milieux littraires et artistiques, Florence Jay Gould tiendra salon sa vie durant, que ce soit l'htel Meurice ou chez elle, avenue Malakoff.

    En 1923, alors qu'elle vient d'pouser le milliardaire Frank Jay Gould, le jeune couple part en lune de miel sur la cte d'Azur ; bientt ils feront construire une superbe villa Juan-les-Pins. Ds 1924, Francis Carco sera l'un des pre-miers invits aux somptueuses ftes donnes par les htes. L'envoi de l'auteur, assez coutumier des amours impossibles ou difficiles, pourait sous-entendre un espoir perdu.

    On joint : le tirage de tte de l'dition imprime : 1/20 sur japon, broch.

  • 16155 Ren Char Lettre autographe signe armeL-ferraud 2 800 Nmes 1928. 1 p.1/2 en 1 f. (210 x 290), l'encre bleue, enveloppe conserve avec cachet du 21-8-28 et mention de l'expditeur au dos : "Envoi de R.E. Char. Bibliothque des officiers Nmes".

    Rare lettre des dbuts littraires de Ren Char, qui envoie son ami crivain avignonnais son recueil Les Clches sur le cur et lui annonce la cration de sa future revue littraire Mridiens (qui sera publie en 1929 l'Isle-sur-la-Sorgue en collaboration avec Andr Cayatte et dont seule-ment trois numros paratront) : " [....] Je suis en train de mettre la main l'laboration d'une revue d'avant-garde que je baptise 'Mridiens'. Le premier numro verra moins d'imprvu le jour courant novembre. Revue d'essence pure, lectrique. Collaboration d'ans consacrs et de jeunes venir, ligne de conduite, le talent, en dpit des chapelles et des coles littraire [sic] Libert d'expression et d'entendement, le coeur qui se cherche pourra faire escale et trouver son mode d'expression dans Mridiens. Mais ds maintenant je repousse classicisme et no-clacissisme, je ne veux pas de la posie pompier et plagie sur plusieurs sicles. Voici en un mot le squelette de Mridiens. Prose & posie prendront la plus grande place. Essais ensuite et critique des livres. Edit en province, diffusion dans les prin-cipaux centres intellectuels. Je te recommande de revoir srieusement une de tes uvres et de me l'envoyer sans retard [....]".

    Il propose son ami d'y publier ses uvres dont il fera "un choix".

    C'est sous l'adresse des ditions Mridiens qui paratront l'anne suivante les 26 exemplaires de l'dition originale d'Arsenal.

  • 6371 amiti cachete 800 S.l.n.d.n.. [PAB, 1951]. 85 x 90.

    dition originale. Tirage unique 50 + 5 exemplaires Le premier livre de Char dit par PAB.

    14032 bonne grce d'un temps d'avriL 300 Als, PAB, [1955]. 142 x 125.

    dition originale. Tirage unique 51 exemplaires sur Rives (+3 sur japon).

    14189 epitaphe 400 Als, PAB, [mars 1957]. 105 x 175.

    dition originale. Tirage unique 20 exemplaires sur Auvergne. Exemplaire sign par PAB, justifi et dat "avril 1957, 16/20, R.C." par Ren Char.

    16287 nous avons 400 S.d.n.d. [PAB janvier 1958]. 1 f. in-16 pli en deux, papier chiffon brun, just. l'encre par Char, 2/33.

    dition originale. Tirage unique 33 exemplaires, celui-ci justifi 2/33 par Ren Char. Ce pome de Char connatra une dition illustre quelques semaines plus tard, en fvrier 1958, sous forme d'une gravure sur cellulod dcoup et tire en vert 46 exemplaires sur auvergne, illustr par Joan Miro (ce sera le neuvime livre de Miro publi par PAB, le troisime avec Char). Le texte paratra ensuite une nouvelle fois dans le n68 de la Nouvelle Revue franaise (1er aot 1958).

    14059 eLisabeth petite fiLLe 500 Als, PAB, [janvier 1958]. 85 x 85.

    dition originale. Tirage unique 75 exemplaires sur Rives. Exemplaire n24, sign par PAB. Frontispice en lithographie de Ren Char, lgrement rehauss de couleurs l'aquarelle et la gouache blanche.

    14023 outrages 500 Ribaute-les-Tavernes, PAB, [1967]. 120 x 150.

    dition originale. Tirage unique 40 ex. sur Rives (+3 sur japon). Exemplaire n7, sign par PAB et Ren Char. Frontispice en pointe-sche originale de Char.

    14037 aLins 500 Als, PAB, [20 novembre 1968]. 108 x 108.

    dition originale. Tirage unique 50 exemplaires. Exemplaire n24, sign par PAB et Brigitte Simon, avec une gravure en tte, enrichi d'une ddicace et d'un dessin original la mine de plomb en tte.

    14094 sznes 700 Als, PAB, [1971]. 120 x 150.

    dition originale. Tirage unique 6 exemplaires, soit le plus petit tirage d'un Char chez PAB. En hommage son ami le peintre hongrois Arpad Sznes, qui avait pous Vieira Da Silva. Sznes avait galement enlumin un manuscrit de Char de gouaches originales, Le Terme pars, en 1966.

    Ren Char dit par Pierre Andr Benoit

    p a b

  • 14190 Ren Char "franchise a commis mon gard une escroquerie" 1 800 S.l.n.d. [circa ]. 1 f. (270 x 350) de 15 lignes, crayon bleu sur papier crme, sign.

    Etonnante note personnelle de Ren Char o celui-ci, trs nerv, "couche sur [s]on carnet de comptes rgler" ce qu'il considre comme une "escroquerie commis[e] [s]on gard [] Ce journal des bordels clandestins [] publie sous la signature d'Edouard Lb un exrait de la lettre prive que je lui avais adresse il y a six mois [] Ces tauliers avertis, naturellement, on cisaill ma lettre, l'ont dtourn de sa signification. Beau travail dont je ne m'tonne plus aujourd'hui que je lis leur torche-cul. Piti pour les femmes. Mon petit Ren, a t'apprendra ! "

    pas d'humeur

  • 14195 Ren Char au demeurant 600 S.l.n.d. [circa ]. 3 ff. recto. (210 x 297), tapuscrits, corrections et ajouts l'encre.

    Tapuscrit avec corrections autographes, variantes et ajouts manuscrits de ces suites d'apho-rismes qui seront receuillis dans Fentres dormantes et porte sur le toit.

    Cette version tapuscrite est l'une des premires du pome Au demeurant : elle contient, en pigraphe, ce mot d'Hubert, le transparent, que Char avait dj cit en pigraphe du Soleil des eaux : " Mme si besoin tait, je ne vous conterais pas une histoire trop aride. Je n'attends que mon amour". Toutes les corrections et repentirs prsents sont indits et ne figurent ni dans l'dition des uvres compltes en Pliade, ni dans l'Atelier du pote, o Au demeurant est l'un des pomes reproduits de Fentres dormantes et portes sur le toit. C'est dans ce re-cueil, paru en 1979, qu'Au demeurant parat, dans la quatrime section, intitule Tous partis.

    Dans notre tapuscrit, neuf strophes sont prsentes, la dernire, en premier jet, l'tat de manuscrit. - Char en ajoutera une dernire. La troisime strophe originelle est elle com-pltement barre, et ne sera jamais reprise ; la neuvime, " Les grands rves dvastateurs" est quant elle presque entirement rcrite, dans sa version presque dfinitive. Char hsite encore "s'envoient des messages" et "se servent de messages". Ce sera, finalement, "se lancent des messages" dans la version publie.

    Intressant document sur la gense du texte.

  • 6701 Ren Char L'homme qui marchait dans un rayon de soLeiL 1 500 S.l.n.d. [Paris, 1949]. Tapuscrit de 11 pp., en 11 ff.

    Tapuscrit original du mimodrame publi dans Les Matinaux en 1950

    Il correspond la premire version parue dans Les Temps Modernes en mars 1949 et comporte de nombreuses variantes non reprises dans l'dition de La Pliade. Ren Char a inscrit sur la premire page du tapuscrit le nom de Georges Braque, pressenti pour illustrer le texte. Ce sera finalement Fernand Lger.

    Un autre tapuscrit, d'un second tat, est conserv la Bibliothque Doucet (Fonds Ren Char, coll. Yvonne Zervos).

    Entre 1946 et 1953, dans une priode de temps assez restreinte, Char compose une srie duvres pour la scne : pices, ballets, mimodrame. Plusieurs dentre elles taient mme lorigine destines au cinma. Ces nouveaux moyens dexpression,

    Char les associe une communaut, forme de proches et damis, en partie venus du maquis ce qui faisait dire Georges Bataille que ces textes taient des crits de circonstance .

    ct des textes de Recherche de la base et du sommet et des pomes de Fureur et mystre et des Matinaux, ces uvres apportent un clairage sur la conception de lhistoire dans luvre, aprs la guerre, et sur le positionnement de Char cette

    priode, pendant laquelle il s'tait interdit toute posie. Parmi les six textes pour la scne regroups dans Trois coups sous les arbres, trois sont lorigine des scnarios de films : ce sont, dans lordre de leur criture, Le Soleil des eaux, Sur les hauteurs, et Claire. Un ballet, La Conjuration, est dabord intgr la premire dition de Fureur et mystre en 1948. Enfin, ce mimodrame LHomme qui marchait dans un rayon de soleil, qui est rdig pendant l'anne 1949 et qui sera publi dans Les Matinaux en 1950. Auparavant, Fernand Lger aura enlumin le manuscrit original, aujourd'hui conserv la B.n.F. Il semble que Georges Braque ait t dans un premier temps le choix de Ren Char, si l'on en croit l'inscription manuscrite porte en tte.

    Premier tat du tapuscrit, avec ratures et corrections autographes de Char au stylo et deux lignes ajoutes.

  • 16504 Ren CharLe soLeiL des eaux [tapuscrit] 24 000 S.l.n.d. [circa octobre 1946]. 88 pp. en 88 ff. (211 x 270) tapuscrits, 2 pp. en 2 ff. (211 x 270) autographes (page de titre et liste des personnages), et 1 p. (210 x 220) autographe d'une scne, sous tui-chemise plein papier.

    Contemporaine des textes du Pome pulvris, Le Soleil des eaux se caractrise par la forme mme du mdium utilis, le cinma - puis, finalement, le thtre. Pas anodin, pour qui veut montrer le plus. Quoi de mieux que la lumire du soleil, la clart, le visible, le soleil, comme un retour la lumire aprs la nuit de la Rsistance ? C'est, de tous les projets cinmatographiques que Ren Char entreprit au sortir de la guerre, celui qui fut le plus prs daboutir. Le scnario princeps fut rdig daot octobre 1946 : il raconte lhistoire dune communaut de pcheurs au dbut du sicle, en Provence, dans le Comtat Venaissin. L'implantation d'une usine au bord de la rivire Crillone qui baigne le petit village de Saint-Laurent dclenche une rvolte parmi les pcheurs de truites et d'anguilles, confronts la pollution de leur rivire par les rejets de chlore de cette papeterie. Comment concilier le bonheur agreste et la technique dvastatrice ?Le lieu prvu du tournage tait L'Isle-sur-la-Sorgue, o devaient tre recruts bon nombre de figurants. Ce serait, dit-il un film dont lambition est de faire oublier quil est un film, cest--dire un peu plus quune nourriture pour les yeux : une preuve pour le cur , qu'il souhaite partager avec Jean Vilar, qui il avait pens pour tenir un des rles et qui il crit le 12 dcembre : Il serait urgent que je vous voie [] Jai crit le scnario et les dialogues dun film qui sera tourn au printemps dans des conditions srieuses. Yvonne Zervos, directrice de la galerie des Cahiers dart, est contacte pour financer le projet ; un contrat est sign avec la socit Sifdac de Serge Sandberg en fvrier 1947. Sans exprience de la ralisation, Ren Char fit appel quatre metteurs en scne successifs, quil se chargerait de superviser . Mais face aux conditions difficiles (dont la grande grve de 1947), les financiers se retirrent et seuls quelques plans furent tourns.

    Ce prcieux tapuscrit, abondamment corrig, offre de nombreuses variantes par rapport au texte publi et au manuscrit original. Il est placer, dans la chronologie des versions prparatoires, entre le manuscrit conserv Doucet (Ac-III 42) et le deuxime tapuscrit (AE-III-42), dfinitif.

    Il forme ainsi le chanon manquant entre les deux autres versions connues et est celui qui comporte le plus de corrections portes aux feuillets.

    N'y apparaissent pas encore toutes les indications des cadrages, ni le dernier paragraphe du texte final, absent aussi du manuscrit, et est rdig en une colonne. Ces spcificits permettent de placer sans aucun doute cette version comme la premire frappe tapuscrite, partir du manuscrit original conserv Doucet, avec les principales et quasi-dfinitives corrections apportes au texte que reprendront les tapuscrits postrieurs, mme si ceux-l comporteront eux aussi des modifications, mais de moindre importance.

    premire frappe dactyLographie du soLeiL des eaux abondamment corrige par ren char

  • Les 87 ff. recto sont enrichis d'une page de titre autographe de Char, et d'un second feuillet qui prsente la liste des personnages, y compris les "pcheurs, personnages pisodiques et passants", tels de nouveaux " Transparents ". Presque chaque feuillet du tapuscrit comporte corrections, ratures ou ajouts autographes, l'encre noire. Une autre version tapuscrite, destine la cration radiophonique de l'uvre, existe galement. Cette copie, estampille de Lucienne Sotier "La Maison de la copie", est une version dactylographie postrieure aux frappes originales, qui contient de nouvelles didascalies spcifiques cette version radiophonique (cf. Artcurial, vente du 16 avril 2014, lot 239), cre par Alain Trutat en 1948, avec une musique de Pierre Boulez. Le texte, rduit, sera dit par Henri Matarasso en avril 1949, illustr par Georges Braque, dans une dition de luxe imprime 200 exemplaires. Enfin, Le Soleil des eaux connatra quand mme sa version "en images", mais pour la tlvision en 1968, dans une mise en scne de Jean-Paul Roux :

    [Joint] Le soLeiL des eaux. musique originaLe de pierre bouLez. un fiLm de Jean-pauL roux.S.l.n.d. [Paris, fvrier 1938]. 1 cahier oblong (270 x 210) de 114 ff. ch. et 1 f. blanc., dos coll.Tapuscrit original, imprim 83 exemplaires. Il est sans doute destin aux acteurs et participants au tournage. Ce tournage pour la tlvision sera intgralement ralis l'Isle-sur-la-Sorgue pendant l't 1968, avec Victor Lanoux et Michel Vitold. La mme anne, texte et musique feront galement l'objet d'un ballet mont par Georges Skibine ; une mise en scne avait t auparavant joue en fvrier 1968 au Studio des Champs-Elyses, par la compagnie Jacques Guimet. Le tlfilm sera diffus l'anne suivante, en avril 1969, sur la premire chane de l'O.R.T.F. Pas d'autre diffusion connue, mis part des projections prives. Nous n'avons trouv ni bobine du film, ni d'autre exemplaire de cette dactylographie dans les collections publiques.

  • 16512 Ren Charportrait-reportage 8 000 S.l.n.d. [novembre 1967]. 88 photographies noir & blanc, majoritairement format (85 x 85), faites par Edwin Engelberts et dveloppes sur place, chez Jacques Irisson Lisle-sur-la-Sorgue. Pochettes originales conserves, avec mentions autographes d'Irisson et d'Engelberts.

    C'est en 1967 que le cinaste suisse romand Michel Soutter filme Ren Char chez lui, l'Isle-sur-la-Sorgue. Le pote a alors tout juste 60 ans et a reu l'anne prcdente le Prix des critiques pour l'ensemble de son uvre. Son grand ami l'diteur suisse Edwin Engelberts sera, sur ce tournage, le collaborateur artistique de Soutter. Les deux hommes, genevois, se connaissent depuis plusieurs annes. C'est vraisemblablement grce l'appui d'Engelberts que Char accepte de rpondre favorablement une lettre du cinaste, qui lui propose en 1966 une rencontre. Car Char, en principe, refusait d'tre film - il n'existe d'ailleurs aucun autre documentaire qui lui ait t directement consacr de son vivant. Mais Soutter, par retour du courrier, reoit une rponse: "Venez". Accompagn d'un preneur de son et d'un camraman, la petite quipe de la TSR (Tlvision Suisse Romande) passe trois jours, du 19 au 21 novembre 1967, camra 16 mm la main, avec le pote qui les entrane sur les chemins, les champs, les collines, au bord de la Sorgue. Les limites sont claires : Char accepte non de parler de sa personne ou de sa cration, mais seulement de lire des pomes choisis pour cette occasion. Soutter dirige alors une mission mensuelle pour la TSR " Champ libre, magazine des arts, des lettres et du spectacle", qui fut programme du 17 novembre 1965 au 25 juin 1968, avec dix-huit ditions, d'environ 45 mn chacune. C'est pour ce format qu'il ralise ce documentaire unique de 23 mn qui voit Char dclamer ses pomes, en marchant ou devant sa table de travail, au hasard des rues de Lisle-sur-la-Sorgue, aux Busclats, Thouzon et dans les collines environnantes. Edwin Engelberts, lui, vient de publier avec Ren Char la fameuse dition de La Postrit du Soleil, avec les textes de Camus et Char accompagnant les photographies d'Henriette Grindat. Et se prpare publier le catalogue de l'exposition Giacometti, pour lequel Char rdigera la prface, Clbrer Giacometti. Arm de son appareil photo, il mitraille Ren Char et l'quipe de Soutter, sous tous les angles, tous les instants. C'est une vritable plonge dans les coulisses du reportage et ses prparatifs. Engelberts, pendant la dure de ces trois jours, fait immdiatement tirer les premier ngatifs chez le photographe Jacques Irisson, grand ami de Char - les clbres photographies de guerre du "capitaine Alexandre" et celles de l'immdiat aprs-guerre sont souvent son uvre - l'Isle-sur-Sorgue, dans la petite boutique "photo-cin Irisson", diriges par le deux frres. Au total, une petite centaine de clichs imprims sur papier Kodak seront tirs. Il s'agit sans aucun doute du seul jeu tir cette poque. Engelberts offrira Soutter, quelques temps plus tard, deux contretypes, aujourd'hui la Cinmathque Suisse (fonds Michel Soutter), qui serviront illustrer l'ouvrage paru sur le cinaste en 2001, crit par Freddy Buache. Les autres clichs sont rests entirement indits. Mais aprs avoir accept ce portrait film, aprs avoir patiemment emmen Soutter sur tous les lieux o taient ns plusieurs de ses pomes, Ren Char, dans une volte-face dont il pouvait tre coutumier, s'opposa en bloc la diffusion de ce film qui restera dans les archives Soutter, dposes aprs sa mort en 1991 la Cinmathque suisse. Il est fort heureusement aujoud'hui visible et constitue et tmoignage de premier ordre sur le pote.

    Dans ces photographies indites, pieusement gardes par Edwin Engelberts, 45 mettent en scne Ren Char. Les autres prises de vues sont celles qui montrent l'quipe, et particulirement Soutter, au travail. Elles sont rparties en trois pochettes de chez Irisson, nommes ainsi : "L'Equipe", "Busclats" et "Thouzon".

    Qulelques notes au crayon par Engelberts au dos, qui a numrot certaines sries. Parfait tat.

  • 5584 Chas-laborde (Charles Laborde, dit)carnet de croquis 7 000 S.l.n.d. [Angleterre et Pays basque, 1905]. 1 cahier (200 x 250) de 36 ff., percaline prune, dos lisse, sous embotage toile noire, titre dor au dos et premier plat.

    Carnet de voyage, entirement manuscrit, constitu d'une soixantaine de croquis la mine de plomb, ainsi qu'une dizaine de dessins la plume. La premire garde est signe par Laborde la plume et est occupe par de nombreux petits croquis, galement la plume - dont peut-tre un autoportrait, sketck-book en main.

    Depuis 1903, Charles Laborde est Paris, o il suit les cours de l'cole des Beaux-Arts et de l'Acadmie Jullian. Il habite au 3 bis place de la Sorbonne (jusqu'en 1906), adresse qui figure en tte de ce cahier et qui permet de le dater du premier sjour de Laborde en Angle-terre, pendant l't 1905. Il y retourna tous les ans, jusqu'en 1914, dans la famille de son camarade d'acadmie, un certain Cooper. Ce premier sjour lui fait dcouvrir Londres, Ealing, Selsey, poursuivant par Bosham et Chichester (Sussex). Laborde regagne ensuite la

    France, mi-aot 1905, et la seconde partie du cahier prend alors pour cadre le Pays Basque : Hendaye, Biriatou, Ciboure ou bien encore Labatut (Arige). Il sjourne dans la rgion afin d'assister la vente de la proprit familiale, le chteau d'Escout, prs d'Oloron-Sainte-Marie. Sitt rentr Paris, en septembre, il se met en qute d'un nouveau logement. Il quittera la place de la Sorbonne en janvier 1906 pour un atelier Montmartre, rue des Saules, o ses voisins se nomment Carco, Mac Orlan, Falk et Gus Bofa.

    Pendant son sjour anglais, Laborde s'attache surtout croquer des scnes buccoliques, mais l'on dnombre galement quelques portraits, marines, monuments, scnes de genre, d'intrieur (dont sans doute l'appartement qu'il occupait alors). La partie basque est davantage consacre aux reprsentations animales ainsi qu' la figuration de faades de maisons basques, ne dlaissant nanmoins pas les portraits et les paysages.

    Un tel cahier, si tt dans la vie et l'uvre de Laborde, est exceptionnel.

    Le plus ancien carnet de dessins de Chas-Laborde, pendant son premier sjour en Angleterre en 1905.

  • 14825 Colette Lettre autographe signe 650 S.l.n.d. [Paris, circa dcembre 1921]. 2 pp en 1 f. oblong en-tte du journal Le Matin et monogramme, 32 lignes l'encre, sign "Colette de Jouvenel".

    " Monsieur et cher confrre, On ne peut pas toujours vivre avec un remord. C'est entre deux rptitions de Chri que me hante celui de n'avoir pas rpondu votre lettre. Non, je ne lis pas, - pas assez - la Revue des Deux-Mondes. Je l'ai achete, pour y lire, sur votre conseil, un charmant Grard d'Houville sur Raquel Meller et je ne sais plus quoi. Je me suis aperue ainsi que j'oprais dans un genre identique, depuis un mois, la Revue de Paris. Est-ce dire que je me bornerai l ? Non pas. Laissez-moi sortir dune petite ghenne de rptitions, et nous reparlerons littrature"

    Raquel Meller est considre comme l'une des plus grandes figures du music-hall parisien de 1919 1937, tte d'affiche de l'Olympia, l'Alhambra, et surtout ayant fait des revues au Casino de Paris et au Palace. C'est effectivement Grard d'Houville qui, de nombreuses fois, l'avait clbr dans la revue : " dans ses chroniques sur le spectacle, d'Houville avait jadis dcouvert Raquel Meller et la danseuse Argentina au cours de pages blouissantes, de mme elle se plaisait suivre et encourager les jeunes auteurs qu'elle rejoignait par sa fracheur d'esprit. Grard d'Houville n'est plus. La Revue ne perdra pas le souvenir de son prestige, de son art du bien-dire, ni de sa grce" in In Memoriam Grard d'Houville, revue des Deux-Mondes, 1963).

  • 16172 Marc ChagallLe peintre et Le modLe 3 000 Lithographie originale (228 x 505), encadre.

    Un des plus petits tirages d'une uvre multiple de Chagall. Tirage unique seulement 20 exemplaires sur vlin d'Arches. Celle-ci porte le n 19, signe par l'artiste la mine de plomb en bas droite, justife gauche. Elle a t ralise en 1959 .

    Au cours de sa longue vie, Marc Chagall a utilis la peinture, la sculpture, le dessin, le vitrail, la mosaque, la cramique, la posie. Son uvre de graveur et d'illustrateur, moins connue, est galement considrable : "Mon art vient des livres que j'ai vus sur les pupitres et dans les armoires des synagogues, et que j'ai touchs de mes mains ples". Ses premiers essais datent de 1922, lors de sa premire exposition personnelle Berlin ; le directeur de la Galerie Cassirer lui propose d'diter son manuscrit "Ma vie" qu'il illustrera de ses propres gravures, par la pointe sche. C'est l qu'il exprimente ce procd pour la premire fois. Le livre ne paratra jamais mais, dix ans plus tard, c'est nouveau par la gravure qu'il rejoit Paris : par l'intermdiaire de Blaise Cendrars, Ambroise Vollard lui propose d'illustrer "Les mes mortes" de Gogol et l'invite travailler Paris. Deux ans de labeur, o Chagall cre 107 planches, cette fois-ci l'eau-forte. Enfin, la fin de la Seconde Guerre mondiale - il est encore rfugi aux Etats-Unis - Chagall dcouvre la lithographie, qui deviendra son mode d'expression privilgi pour l'illustration, qu'il perfectionne chez Mourlot avec Charles Sorlier, grce qui il acquiert une totale matrise de la technique. Sa production est impressionnante et Sauret publie, partir de 1960, les six tomes de Chagall lithographe, jusqu'en 1986. L'ensemble rpertorie 1101 lithographies de l'artiste sur une priode de plus de 60 ans (de 1922 1985). Chagall y aura expriment de nombreuses techniques, de la pointe sche l'eau-forte (au trait, l'aquatinte), de la lithographie la gravure sur bois. Parfait tat.

    Mourlot, II, 214.

  • 15889 [Luc Dietrich & Lanza del vasto]photographie originaLe des deux hommes 3 000 Photographie originale en noir et blanc de Lanza del Vasto et Luc Dietrich vers 1942. Tirage argentique d'poque, tampon de tirage original de Rosie Rey.

    C'est La Borie Noble situe dans le Haut-Languedoc, Roqueredonde que Lanza del Vasto et sa femme Chanterelle installrent dfinitivement la com-munaut de l'Arche en 1962. Auparavant, Lanza del Vasto parcourait l'Europe a pied lorsqu'il croisa le chemin de Dietrich. Il n'avait pas encore entam le voyage initiatique qui devait le mener en Inde et qu'il effectua en 1937. Il y rencontra Gandhi, ce quoi il aspirait depuis sa lecture de Romain Rolland, et devait quelques annes plus tard, en 1948, fonder la communaut de lArche.

    Luc Dietrich, mort en 1944 ne verra pas la concrtisation de la sagesse de son ami. Il lui avait auparavant ddi son chef-d'uvre, Le Bonheur des tristes, qui fut pour lui - tel qu'il l'crit dans la ddicace qu'il crira son ami - un chemin de salut qui n'aurait pu avoir lieu sans cette rencontre. Les deux hommes se rencontrrent pour la premire fois la fin du mois de mars 1932. La douceur et la noblesse du futur fondateur de la communaut de l'Arche fit qu'on ne sut jamais qu'il tait souvent "derrire" son paule lorsqu'il crivait, pour ce livre comme plus tard pour L'Apprentissage de la ville.On connaissait une autre photographie de cette scne, presque jumelle, dans une prise, maintes fois reproduite, postrieure de quelques secondes.

    Tirage indit.

  • 16132 Juliette Drouet Lettre autographe signe victor hugo 3 800 Paris, 29 dcembre [1850] Dimanche matin 9 h. . 4 pp. et 1 f. recto-verso (437 x 290), papier bleu, encre sepia.

    De 1833 - date de leur rencontre - 1883 - anne de la mort de Juliette Drouet- , celle-ci crivit Victor Hugo prs de 15000 lettres quelle appelait restitus gribouillis quotidiens , ou contingent damour ; 16 226 ont t dposes la Bibliothque nationale et 994 autres sont conserves par la Maison de Victor Hugo, place des Vosges Paris. Ctait l le vu de Juliette Drouet : Quand Paul Meurice, en 1902, fonda la Maison de Victor Hugo, place des Vosges, il signa avec M. Louis Koch, neveu et hritier de Mme Drouet, un trait par lequel celui-ci sengageait faire don la Bibliothque nationale des lettres que Victor Hugo avait adresses sa tante et de tous les manuscrits quelle possdait.

    Cela fut fait, mme si probablement plusieurs centaines de missives furent conserves par Louis Koch, sans compter celles qui, du vivant de Juliette Drouet et de Victor Hugo, avaient dj pu schapper. Celle-ci ntait pas encore rpertorie et sinscrit lpoque o Victor Hugo est dput la Chambre et rside Saint-Mand.

    Il est probable que jirai demain St Mand. Cest une visite que je remets depuis trop long-temps et qui devient de plus en plus imprieuse pour mon coeur. Si tu ne vas pas de bonne heure la Chambre je serai revenue assez temps pour taccompagner. Dans le cas contraire il faudra que je me rsigne ne te voir que le soir. Ce sera bien long mais je ne saurais remettre plus tard ce plerinage annuel si triste et si doux que je le redoute autant quil mattire. Aujourdhui, mon petit bien aim, je suis tout toi car je reste chez moi. Ce nest dailleurs que parce que toi-mme tu dnais en ville ces trois derniers jours que jai suivie ton exemple. Maintenant je nirai chez mes villageois que le mercredi soir il ma t impossible de ne pas accepter de diner chez eux le premier de lan. Cela ne me contrarie qu cause de lheure laquelle ils dnent et de la distance qui nous spare. Autrement puisque tu as perdu la douce habitude de revenir me voir aprs ton diner il ny a pas de raison pour que je prfre rester chez moi aller chez ces braves gens qui ne savent quelle chre et quelle fte me faire. Hier ils ont t trs troubls par lapparition de Suzanne parce quils croyaient quil ttait arriv quelque malheur. Ils auraient bien dsir que tu restassent mais comme ils taient prvenus que tu ntais pas libre ils ne tont pas engag rester mais ils mont fait promettre de tamener trs prochainement. Je ten prviens davance afin que tu tches de disposer dune de tes soires en leur faveur et surtout en la mienne car je nai de joie et de bonheur quavec toi tu le sais bien. Je compte sur ton excessive bont pour me faire cette SURPRISE le plus tt possible. Jusque l je te baise de toute mon me.

    Les deux amants seront spars lors du rveillon du 31 dcembre, et cette lettre sera la dernire envoye par Juliette Drouet en cette anne 1850. Elle lui avait, la veille dj, renouvel tout son amour : ... Tu as t si bon et si convaincant hier que ma confiance a montr ses cornes comme de plus belle. Pourtant je te conseille de ne pas ty fier outre mesure car je sens moi-mme quelle ne serait pas longtemps seffaroucher et disparatre peut-tre pour toujours. En attendant, je crois votre vertu et votre fidlit... .

  • 16121 Juliette Drouet & Victor Hugo Lettre autographe signe Louis Koch[avec] L.a.s. sa nice; ottiLie Koch. 1 page ; [avec] L.a.s. de victor hugo Louis Koch. 1 page. 7 000 Guernesey 16 mars 73. Dimanche 20 Hauteville street. 4 pp. et 1 f. (437 x 290), papier bleu, encre noire.

    Juliette Drouet crit son cousin, puis sa nice, avant de laisser Hugo prendre la plume pour glisser quelques mots celui qui sera, trente ans plus tard, le premier directeur de la maison Victor HugoDrouet remercie son cousin pour les dmarches entreprises pour soulager la sant de ce cher et bienaim malade et de tout ce qui a rapport Petit Georges, Petite Jeanne et leur charmante mre. Mon grand ami [Victor Hugo] me charge, non de te remercier, mais de tembrasser pour le gracieux souvenir que tu lui envoies. Il a reu hier le bordereau des recettes de Marion de Lorme en fvrier qui confirme loquemment ce que tu me dis de son succs toujours croissant. M. E. Allix charg de louer trois fauteuils il y a huit jours attend encore son tour ce qui ne mtonne pas. Je nen dirai pas autant dun paragraphe de ta lettre o tu semble regretter la vie dissipe et tourmente des dsoeuvrs de Paris. Quant moi je te flicite, au contraire, de la monotonie activit de ta vie o tout devient llment de ton bonheur domestique. Les nids humains ont, comme ceux des oiseaux, besoin de tranquillit pour prosprer et ce nest pas dans lagitation et le bruit que se dveloppe les Svign en germe, comme Marguerite, et les philosophes en herbes, comme Ren [] Donc cest avec le plus grand plaisir que je te vois mordre belles dents dans lM de ton diteur et que je tembrasse de tout mon vieux et tanternel coeur. J.

    Juliette Drouet livre ensuite quelques mots pour Ottilie Snell, lpouse de Koch, que ce dernier avait pouse en 1865. Ils auront trois enfants : Marguerite (1866-1949), Ren (1869-1914) et, en lhonneur de sa cousine, Juliette (1872-1952) :

    La premire lettre de Victor Hugo adresse Louis Kock, sur une rare lettre quatre mains avec Juliette Drouet

  • Ne vous excusez pas, ma chre Ottilie, davoir laiss courir vers moi les charmantes petites pattes de mouche de votre gentille petite Marguerite car rien ne pouvait mtre plus agrable et plus doux que ce premier trait de plume de cette chre petite fille moi adress. Je compte lui faire la surprise de lui crire directement par la poste. Gardez-moi le secret et prvenez votre portier afin quil ne refuse pas la lettre sous prtexte dune variante dans la suscription et laissez-moi vous embrasser de tout mon coeur sur les joues de vos trois chers petits enfants : Marguerite, Ren et Juliette. Donnez-moi souvent de vos nouvelles et des leurs et croyez-moi tout jamais votre bonne vieille tante dvoue.

    Le dernier feuillet est alors laiss Victor Hugo. On ne connat pas de plus ancienne lettre de lun lautre : les seules quatre autres connues sont celles changes lors de laffaire Desormaux, quelques mois plus tard, lors de la fuite de Drouet Bruxelles aprs la dcouverte de la liaison de Hugo avec "Melle Amlie Desormaux". Elles sont en effet date de 22, 25, 26 et 27 septembre 1873 et font partie de la collection Springer, publies dans Lettres damants. Il n'en existe aucune autre ; aucune missive de Hugo Kock nest rcense la B.n.F, Guernesey ou au Muse Victor Hugo place des Vosges. Les quatre lettres prcdemment connues sont date de 22, 25, 26 et 27 septembre 1873.

    A la lecture du contenu, il est fort probable qu'en plus d'tre la plus ancienne connue, elle soit surtout la toute premire lettre adresse au neveu de Juliette Drouet, dont les liens avec sa tante ne cesseront de saffirmer jusqu en faire son principal hritier, son xcuteur testamentaire et lgataire universel. Victor Hugo lui-mme songera son tour en faire lun de ses excuteurs testamentaires, en fvrier 1881, mais il y renonce finalement cause de son inexprience en matire juridique. Louis Koch sera le premier directeur de la Maison Victor Hugo, en 1903.

    Mon cher Louis Koch, votre adorable tante a la bont de me laisser ce petit coin dans sa lettre. Jen profite pour vous dire combien je vous estime et je vous aime.

    Vous tes un travailleur, ce qui est bien, et vous tes un esprit ce qui est beau. Joffre mes hommages votre douce et charmante femme, jembrasse vos petits et je serre votre main cordiale.

    V. H.

  • Brlant billet de Juliette Drouet Victor Hugo, quelques heures avant la reprise de Ruy Blas au Thtre de lOdon. Indit.

  • 16132 Juliette Drouet biLLet autographe sign victor hugo 5 000 Paris, 19 fvrier 1872], "lundi, 5H 1/2". 1 p. sur 1 f. (133 x 103) quadrill bleu, l'encre.

    L'un des deux billets crits ce lundi 19 fvrier 1872, quelques heures avant la reprise de Ruy Blas au Thtre de lOdon, avec Sarah Bern-hardt dans le rle principal de la Reine Dona Maria de Neubourg. La premier, qui le prcde de 30 mn, est conserv la B.n.F.

    Quelques heures avant la grande premire de la reprise de Ruy Blas, quil essaie de remonter depuis prs de dix ans. Juliette lui crit une premire fois, [lundi soir, 5 h.]. Victor Hugo, dans la loge quil a rserve Juliette, souhaite la voir accompagner de Charles Roblin, un ami de jeunesse, architecte (il lavait aid ds lpoque de Notre-Dame-de-Paris sur les questions darchitecture) et ami fidle du couple Drouet-Hugo, quil visite rgulirement : Je crois, mon cher bien-aim, que jaurai bien de la peine conserver la pauvre petite loge que tu as eu la bont de me donner pour ce soir tant la curiosit pour cette premire reprsentation enfivre tout le monde. Ainsi voil que tu me fourres le bonhomme Robelin [sic] qui nest rien moins que sylphe. Pour peu que tu oublies que cette baignoire ne contient que quatre places, la mienne comprise, et que tu en disposes encore, ne ft-ce que pour une seule personne, me voil force de renoncer au plaisir dassister cette solennit archi-intressante. Que ta volont soit faite, ce nest pas la premire fois que jaurais fait de ncessit vertu en renonant ma part de bonheur () Maintenant que tu es averti cest toi dagir comme tu lentendras. Je ne veux ni te gner ni me sacrifier. Mon amour ne doit pas tre un long martyr. (BnF, Mss, NAF 16393, f. 47).

    Victor Hugo ne souhaite, visiblement, ne peiner ni lun ni lautre et trouve une solution, qui en tout cas peut permettre sa chre et tendre d'assister la premire de Ruy Blas. Moins de trente minutes plus tard, Juliette peut alors lui crire avant de se prparer pour la grande soire :

    Lundi 5 h 1/2. Rparation pour Robelin [sic] mon cher bien-aim ! Jembrasse tes genoux, tes yeux, tes mains, tes yeux, tes lvres en attendant que je tapporte le succs de Ruy Blas ce soir.

    La pice sera un triomphe, mais l'on ne connat pas la teneur du rapport de Juliette Drouet son bien-aim

    Le lendemain matin, 10h, elle lui crira : Ctait un dlire gnral qui allait crescendo chaque vers. Ta sublime posie subjuguait toutes les mes et on sentait des effluves dadoration sortant de tous les curs.

    Toutes les lettres du mois de mars sont conserves la BnF (NAF 16393) et ce billet avait t extrait avant le don global, et constitue le chanon manquant entre celle du 18 et celle du 19 fvrier 1872.

  • 1770 Georges Eekhoud Larmes et sourires 5 000 [Bruxelles ?], circa 1870. 1 carnet (155 x 195) de chagrin rouge, titre dor sur le 1er plat, filets dors sur les plats, dos nerfs orn de filets dors.

    Envoi sign : mademoiselle H. Orval, comme souvenir d'amiti, l'occasion du premier de l'an 1871, Georges Eekhoud

    Le recueil est rdig partir de pomes crits ds 1866 ; Georges Eekhoud a alors 14 ans et est collgien en Suisse, linstitut Breidenstein, Soleure ; il rentre en Belgique au printemps ou l't 1870.

    Ce manuscrit autographe, extrmement soign, est compos d'une prface de l'auteur, d'une page de ddicace, de XXI Posies, toutes prcdes dune page de titre enrichie d'une citation ; elles sont toutes dates (des lieux et date de rdaction : les plus anciennes de Soleure et Lucerne, en 1866 et 1867, les dernires de Bruxelles et Ostende, entre juin et septembre 1870, lorsquil rentre en Belgique). la fin du carnet figurent 16 pages de notes o Eekhoud indique les circonstances, l'esprit ou la raison d'tre des pomes. Les quatre dernires pages sont occupes par une Table du recueil suivie d'une page d'errata.

    Ses premires publications ne paratront que sept ans plus tard, compte d'auteur, Paris chez Jouaust : Myrtes et Cyprs et Zigzags potiques. Ces deux premiers recueils sont morcels des villes et des dates de son adolescence, exalte d'une mlancolie romantique. Le pote lui-mme, parlant de ses vers, avouera "qu'ils m'ont suivi dans les prgrinations de ma jeunesse, ma vie de jeune homme, dont ils composent pour ainsi dire jusqu' prsent le journal significatif." (Myrtes et Cyprs, prface). De la pension de Soleure en 1866, puis Bienne, Meiringen, Lausanne, jusqu'au retour en Belgique l't 1870 : tous ces lieux sont prsents ici, avant qu'ils ne soient repris dans ses deux premiers recueils. Les pomes qui composent ce cahier date des vnements qui les ont inspirs, et le collgien a rim de la sorte ds l'ge de 14 ans. Les pomes prsents ici, malgr leurs navets, leurs tournures maladroites, annoncent avec fermet les publications parisiennes d'Eekhoud, presque dix ans plus tard.

    Il est probable que Eekhoud ait entrepris la rdaction de ce cahier, rest indit en totalit, son retour en Belgique, partir des brouillons et notes conser-ves pendant ses annes d'tude en Suisse. On ne connait aucun autre manuscrit de cette priode. Il l'aura ensuite offert, comme cadeau de nouvelle anne, cette mademoiselle Orval que nous n'avons pu identifier. Sans doute, "comme souvenir d'amiti", n'tait-il pas encore certain d'embrasser cette carrire de pote. Ce recueil vient pourtant prouver que ses uves de jeunesse taient, pour le moins, des plus enthousiastes.

    La prface autographe en tte du cahier ne laisse qu