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CAUNES MINERVOIS

Nicole Badia 

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Caunes Minervois

Caunes Minervois se situe sur le flanc méridional de la Montagne Noire, proche de la Méditerranée le vil-lage est entouré de vignobles et de garrigues qui sentent bon le serpolet.

Aux portes des gorges de l'Argent Double, réminiscences d'un passé moyenâgeux tumultueux ponctué par les invasions normandes, les troubles de la sanglante croisade des Albigeois et les incursions ravageuses du Duc de Joyeuse, Caunes-Minervois est un village fortifié .

Les carrières et le marbre de Caunes

C’est parmi les cistes, les immortelles et autres fleurs de la garrigue que nous nous dirigeons en suivant une fa-laise abrupte vers la carrière du roy.

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La carrière du roy

La légende :

Un centurion romain revenant de Cana rapportait une amphore remplie du vin des « noces de Cana », arrivé à Caunes il se fit dérober son précieux souve-nir...Mais le voleur s’enfuit vers les « terres blanches », il trébucha et cassa l’amphore. Le vin se répandit dans le calcaire et donna ainsi naissance au marbre incarnat, à l’endroit même jaillit un magnifique cep de vigne engendrant ainsi le cru Minervois.

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Les marbres rouges de Caunes ont été appréciés par les Romains et ils sont utilisés par les sculpteurs médiévaux. Leur renommée a sans doute été répandue par l'abbaye dès 791. Leur exploitation a été reprise par les Génois vers 1615.

Les échanges se multiplient entre Carrare (marbre blanc) et Caunes tandis que, les édifices religieux du midi pro-

Le marbre issu de ces carrières fait l'objet de curiosité de la part du roi Louis XIV qui en fait un matériau privilégié pour ses palais en construction.

Dès 1666, des compagnies marbrières com-mandent les marbres “incarnat” et “turquin” pour des sculptures à Versailles. L’ouverture du Canal du Midi en 1681, facilite le trans-port jusqu’à la Garonne, puis par mer, de Bordeaux vers Le Havre, et, remontant la Sei-ne jusqu’à Paris.

En 1700, un édit de Louis XIV établi le monopole royal du matériau, la carrière de Malecasse devient propriété exclusive du Roi, ce site est aujourd'hui classé à l'inventaire des monuments historiques.

La cour de Versailles la fit exploiter pour en faire des statues destinées au parc du Château. On tailla aussi 13 co-lonnes de 7 mètres de haut pour orner le Grand Trianon. La colonne qui se trouve dans un jardin de Carcasson-ne et qui marque le méridien de Paris, était mise en réserve au cas où l'une se casserait en route.

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Le transport du marbre fut longtemps effectué à l’aide de chars tirés par des bœufs.

Après l'ouverture du Canal du Midi, un chemin est construit par les États de Languedoc, pour rejoindre le port de Puichéric, le transport des pierres est donc facilité

La richesse du marbre incarnat entre dans la décoration de monuments presti-gieux :

Le Trianon et les statues du parc de Versailles, l’arc de triomphe du carrousel, les chevaux de Marly, l’opéra de Paris…

Mobilier de nombreux édifices religieux de la région.

Á Toulouse nous avons les colonnes du Capitole, la fontaine des Puits-Clos...

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Les carrières sont toujours exploitées, elles ont été adjugées et vendues au XIXe siècle à des entrepreneurs privés. Depuis 1965, les blocs sont directement acheminés par camions vers l’Italie, et sont diffusés largement aux États Unis, dans les pays arabes et au Japon.

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Nous traversons le village en suivant des ruelles étroites sur lesquelles donnent des maisons médiévales.

Maison de Pontus de la Gardie noble fran-çais entré au service de la Suède. Il épousa une fille naturelle du roi Jean III de Suède, dont il eut trois enfants. Général en chef des armées suédoises, il combattit contre Yvan le terrible. Il transplanta en Suède une branche de la maison de la Gardie, qu'il éleva au pre-mier rang de la noblesse de ce royaume. Il pé-rit dans un naufrage dans la Narva, le 5 no-vembre 1588.

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Le Village de Caunes-Minervois est construit autour de son abbaye bénédictine St Pierre et St Paul. L’abbaye et ses deux clochers fut fondée en 780 par l’abbé Anian, ami de Saint-Benoît d’Aniane, le fondateur de la règle bé-nédictine. Pendant la croisade contre les albigeois, l’abbé de Caunes reçu plusieurs fois les représentants du Pa-pe, venus prêcher l’orthodoxie catholique. En 1227, Pierre Isarn, évêque cathare du Carcassès fut brûlé à Cau-nes.

Chevet roman du XIème siècle et clocher sud, les chapiteaux sont parmi les plus anciennes sculptures romanes du Languedoc (avec ceux de Saint Martin du Canigou)

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Le clocher nord

Au Moyen Âge, l'abbaye devient une halte des pèlerins transalpins pour se rendre aux lieux-saint de Saint-Jacques de Compostelle, étape entre Narbonne et Carcassonne (Via Tolosane), la région comportait d'ailleurs beaucoup de commanderies templières qui hébergeaient les pèlerins dans leur parcours.

Les mœurs des abbés se relâchent et, en 1467, l'abbaye passe sous le régime de la commende, ce qui accélère son déclin. En 1590, le monastère est pillé par les protestants.

Au XVIIe siècle, l'abbé Jean d'Alibert originaire de Caunes reconstruit le logis abbatial dans un style très sobre.

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Le cloitre roman du Xème siècle a malheureusement été détruit pour être remplacé par celui-ci au XVIIIè-me siècle.

Des fouilles récentes ont mis à jour des vestiges du VIIIème siècle (époque carolingienne).

Sol en arêtes de poisson.

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La nef à vaisseau unique a été refaite au XIVe siècle. Les six travées ont été voûtées d'ogives au XVIIIe siècle. Ce qui frappe à l’intérieur c’est bien sûr l’omniprésence du marbre incarnat mélangé à des éléments en marbre de Carrare.

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