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Éditions OUEST-FRANCE ITINÉRAIRES DE DÉCOUVERTES TEXTE Frédérique Barbut PHOTOGRAPHIES Jacques Debru LA ROUTE DES ABBAYES EN LANGUEDOC- ROUSSILLON

LA ROUTE DES ABBAYES EN LANGUEDOC- ROUSSILLON90 Abbaye de Caunes, à Caunes-Minervois 5 95 Circuit 4 / Les Pyrénées-Orientales 96 Serrabona 5 98 Sainte-Marie d’Arles 5 102 Saint-Génis

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  • Éditions OUEST-FRANCE

    ITINÉRAIRES DE DÉCOUVERTES

    TEXTE Frédérique BarbutPHOTOGRAPHIES Jacques Debru

    LA ROUTE DES ABBAYES EN LANGUEDOC-ROUSSILLON

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  • P Y R É

    Llivia (Esp.)

    Ax-les-Thermes

    2409Port d'Envalira

    Col du Puymorens1915

    Tunnel de Puymorens

    Foix

    Pamiers

    A 68

    Villefranche-de-Rouergue

    Gaillac

    Graulhet

    Villefranche-de-Lauragais

    Castelnaudary

    Mirepoix

    Lavelanet

    Belcaire

    les-Bains

    Mont-Louis

    Bourg-Madame

    Font-Romeu

    Llivia

    A 61

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    E S P A G N E

    ANDORRE

    RÉGIONLANGUEDOC-ROUSSILLON

    Saint-Papoul

    Tarn Tarn

    Lot

    Agout

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    Ariège

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    Canal du Midi

    Aude

    P Y R É

    Llivia (Esp.)

    Ax-les-Thermes

    2409Port d'Envalira

    Col du Puymorens1915

    Tunnel de Puymorens

    Foix

    Pamiers

    A 68

    Villefranche-de-Rouergue

    Gaillac

    Graulhet

    Villefranche-de-Lauragais

    Castelnaudary

    Mirepoix

    Lavelanet

    Belcaire

    les-Bains

    Mont-Louis

    Bourg-Madame

    Font-Romeu

    Llivia

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    E S P A G N E

    ANDORRE

    RÉGIONLANGUEDOC-ROUSSILLON

    Saint-Papoul

    Tarn Tarn

    Lot

    Agout

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    Ariège

    Ariège

    Canal du Midi

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    TARN-ET-GARONNE

    Ax-lAx-lARIÈGE

    HAUTE-GARONNE

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    Table des matières

    5 Introduction

    11 Circuit 1 / Le Gard12 Abbaye Saint-André, à Villeneuve-lès-Avignon !18 Chartreuse Notre-Dame du Val de Bénédiction "26 Chartreuse de Valbonne #28 Saint-Gilles $32 Saint Roman de l’Aiguille % 37 Circuit 2 / Hérault38 Sainte-Marie de Valmagne &44 Sainte-Marie de Quarante '46 Fontcaude (50 Prieuré de Cassan )52 Saint-Sauveur d’Aniane *54 Saint-Guilhem-le-Désert +60 Abbaye du Vignogoul ,62 Abbaye Saint-Félix de Montceau - 65 Circuit 3 / L’Aude66 Fontfroide .72 Sainte-Marie de Lagrasse /76 Sainte-Marie de Rieunette 078 Saint-Hilaire 180 Saint-Polycarpe 282 Notre-Dame d’Alet 384 Saint-Papoul 488 Sainte-Marie de Villelongue 590 Abbaye de Caunes, à Caunes-Minervois 5 95 Circuit 4 / Les Pyrénées-Orientales96 Serrabona 598 Sainte-Marie d’Arles 5102 Saint-Génis des Fontaines 5105 Saint-André de Sorède 5106 Saint-Martin du Canigou 5110 Saint-Michel de Cuxa 5 118 Glossaire119 Coordonnées des sites120 Bibliographie120 Remerciements

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    Des merveilles d’architecture ponc tuent ce second circuit!: les églises de Sainte-Marie de Quarante et de Saint-Guilhem-le-Désert sont d’éclatantes manifestations du pre-mier art roman méridional!; l’abba-tiale de l’abbaye de Vignogoul allie la tradition romane à la modernité gothique!; le prieuré de Cassan et

    l’abbatiale d’Aniane ont la majesté d’une cons truction classique!; la nef de l’abbaye Sainte-Marie de Valmagne offre un magni fique exemple de l’art gothi que rayon-nant. Même les vestiges des abbayes de Fontcaude et de Saint-Félix de Montceau laissent entrevoir toute leur splendeur passée.

    Circuit 2

    L’Hérault

    Béziers

    Narbonne

    Lodève

    Olargues

    Roujan

    BédarieuxLamalou-les-Bains

    Le Bousquet-d'Orb

    Saint-Chinian

    Capestang

    CoursanValras-Plage

    MontpellierAniane

    Gignac

    Saint-Martin-de-Londres

    Sète

    St-Guilhem-le-Désert

    Clermont-l'Hérault

    Palavas-les-Flots

    Frontignan

    Lattes

    Mauguio

    Pézenas

    Montagnac

    Agde

    Le Cap-d’Agde

    Marseillan

    Cap-d'Agde

    0

    Légende : voir carte générale

    20 km

    Sainte-Marie-de-Valmagne

    Prieuréde Cassan

    Abbaye deVignogoul

    Abbaye deFontcaude

    Sainte-Marie de Quarante

    Saint-Guilhem-le-Désert

    Aniane

    Saint-Félix-de-Montceau

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    Aude

    Étang deThau

    Lac deSalagou

    Étang de Vic

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    Hérault

    Étang de MauguioOrb

    Orb

    Canal du Midi

    PARC DESGRANDS-CAUSSES

    Béziers

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    BédarieuxLamalou-les-Bains

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    Clermont-l'Hérault

    Palavas-les-Flots

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    Le Cap-d’Agde

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    Légende : voir carte générale

    20 km

    Sainte-Marie-de-Valmagne

    Prieuréde Cassan

    Abbaye deVignogoul

    Abbaye deFontcaude

    Sainte-Marie de Quarante

    Saint-Guilhem-le-Désert

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    Hérault

    Étang de MauguioOrb

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    Page de gauche :Abbaye de Valmagne!: galerie du cloître.

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    le plus élevé, par la main-d’œuvre avoisinante tandis que les frères convers défrichent, plantent la vigne et ensemencent froment, orge ou avoine.

    Le nouveau monastère, qui reçoit l’aide et la protection de Raymond Trencavel, vicomte de Béziers, est placé sous l’auto-rité de l’abbaye de Cadouin, en Périgord, et soumis à la règle de saint Benoît, conformément aux statuts de Fontevrault. Mais le second abbé demande dès 1144 son rattachement à l’ordre cistercien qui a pris, en moins de cinquante ans, une ampleur exceptionnelle grâce au rayonnement de Bernard de Clairvaux. Le pape Eugène III, ancien moine de Clairvaux, accorde aussitôt l’autorisation. L’affi liation défi nitive n’interviendra cepen-dant qu’en 1159, tant sont grandes les résistances d’Ardorel et de Cadouin, mais aussi de Cécile, mère de Raymond Trencavel!: elle

    SAINTE-MARIE DE VALMAGNELa fondation en 1139 de l’abbaye de Valmagne s’inscrit dans l’ordre de Fontevrault. Fondé par Robert d’Arbrissel et approuvé par le pape Pascal II en 1106, cet ordre est à son apogée au milieu du xiie siècle. Ainsi, le monastère d’Ardorel, dans le diocèse d’Albi, attire tel-lement de vocations qu’il devient impératif d’essaimer. Foulques et quelques compagnons le quittent et partent fonder une maison fi lle. La communauté s’établit au cœur d’un territoire désert et sauvage, couvert de garrigues, sur un site dénommé Vallis magna ou Villa magna. Arrosé par une source déjà connue des romains, la source de Diane, il est aussi abrité des vents du nord par les dentelles de Valmagne, amoncellements rocheux aux formes aiguës. L’église, simple et en forme de croix latine, est bâtie en premier, sur le point

    Vue extérieure sur les bâtiments monastiques et l’église abbatiale.

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    Saint-Maur sauve momentané-ment l’abbaye. Après avoir com-mandité la remise en état des édifi ces, elle l’investit en 1644 et y rétablit l’observance de la règle. Elle agrandit au xviiie siècle les locaux au sud du monastère (il en subsiste deux vastes ailes). Le coup de grâce est porté en 1783 par l’abbé Monseigneur Fumel qui obtient la suppression de l’abbaye et l’attribution de tous ses biens au diocèse de Lodève.

    Tandis que l’église devient paroissiale, les bâtiments sont vendus à la Révolution. Ils abritent une filature puis une tannerie. Le cloître, acquis par un maçon, est dépecé de ses sculp-tures au profi t de particuliers. Les Monuments historiques stoppent en 1840 le processus de dégradation.

    Au tout début du xxe  siècle, l’évêché de Montpellier rachète l’ancien monastère et y installe un

    Saint Guilhem, histoire et légendeL’abbaye de Gellone n’a pris qu’au XIIe siècle le nom de son fondateur, l’illustre Guillaume (Guilhem en occitan), comte de Toulouse, duc d’Aquitaine, devenu au fi l des ans le «"bienheureux Guillaume"» vénéré par les pèlerins, puis le Guillaume d’Orange, Court-Nez ou Fièrebrace de la légende. Les trouvères se sont en eff et emparés du destin singulier de ce guerrier redouté qui, arrivé au sommet de la gloire et des honneurs, quitte le monde pour se consacrer à Dieu comme simple moine. Tant et si bien que la vie réelle et la légende sont depuis diffi ciles à distinguer.Issu d’une noble famille franque et proche parent de Charlemagne, Guillaume occupe à la cour les plus hautes fonctions et combat les Arabes qui multiplient les incursions en Languedoc. Après la victoire décisive contre Barcelone en 803, il retrouve son ami d’enfance devenu le grand Benoît d’Aniane et se tourne peu à peu vers l’idéal monastique. Il commence par fi nancer la création des communautés de Notre-Dame de Cazeneuve à Goudargues et Saint-Sauveur de Gellone. Il dépose les armes à l’issue d’un pèlerinage à Saint-Julien de Brioude, prononce ses vœux en 806 à Aniane dans les mains de son ami Benoît, puis se retire dans sa fondation de Gellone. Il y meurt en 812 en réputation de sainteté.Dans la Geste de Guillaume d’Orange, ses exploits, magnifi és ou inventés, se multiplient. Sa retraite dans «"le désert"» trouve une explication autrement plus romantique que l’appel de Dieu. Sa dame, la Sarrasine Oriabel, à laquelle un amour merveilleux l’a uni pendant cinquante ans, étant morte, il se réfugie dans la solitude. Ainsi aurait été créé Gellone, «"reliquaire du plus bel amour conjugal"».

    Une maison dans le village.

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    ABBAYE SAINT-FÉLIX DE MONCEAUC’est à l’emplacement d’un ora-toire du viiie siècle, perché sur le fl anc du massif de la Gardiole et dédié à saint Félix, martyr de la pro-vince de Gérone en Espagne, que la prieure Dominique fonde vers 1080 un monastère bénédictin,

    modeste communauté dont l’eff ectif n’a jamais dépassé vingt-huit moniales. En 1169, elles sont con traintes par décision papale de se soumettre à la rigueur cistercienne. La communauté étant trop fragile pour résister aux ravages de la seconde moi-tié du xive siècle, la prieure Bone Garsabalde prend, en 1415, la déci-sion de quitter la colline pour fon-der une nouvelle maison à l’abri des remparts de Gigean. Par son rattachement à l’abbaye bénédic-tine Saint-Geniès-des-Mourgues, Saint-Félix perd son exis tence propre en 1749.

    Curieusement, l’absence de vertu de ses moniales semble, en fait d’histoire, avoir marqué les esprits. Légende inéluctable autour d’une communauté féminine très isolée!? Il est vrai qu’une ordonnance de

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    Le maître de CabestanyC’est par référence au tympan de l’Assomption, vestige conservé dans l’église du village de Cabestany en Roussillon, que!l’on désigne sous le!nom de maître de!Cabestany un sculpteur anonyme de la!fi n du!XIIe!siècle. Il a laissé de la Navarre à!la Toscane en passant par!la Catalogne, le!Languedoc et le Roussillon, une série d’œuvres très personnelles. Au-delà de la!vigueur de!son ciseau et de sa liberté de!composition des scènes et des détails, sa!signature réside dans l’expression farouche des personnages aux mains très!allongées, aux!visages taillés en!angle, aux yeux en amande et aux pupilles globuleuses, marqués d’un coup de trépan de chaque côté de l’œil. Son!génie éclate sur le sarcophage de saint Sernin conservé dans l’ancienne abbatiale de Saint-Hilaire.À Saint-Papoul, il est l’auteur des chapiteaux du chevet de l’église et des!modillons représentant des têtes humaines et des animaux fantastiques. Deux chapiteaux sont simplement décorés de feuilles d’acanthe tandis que!les autres sont historiés (leur reproduction est aujourd’hui exposée dans l’ancien réfectoire transformé en!salle d’exposition). Daniel dans la fosse aux lions est entouré de sept lions qui le!lèchent tranquillement. Il reçoit sa!nourriture du prophète Habacuc qu’il!tire par la barbe. Suite de l’histoire, le!châtiment des Babyloniens qui avaient obligé le roi Cyrus à condamner Daniel nous les montre dévorés par ces!mêmes lions.

    Les deux chapiteaux historiés du maître de Cabestany!: Daniel dans la fosse aux lions (en bas) et le châtiment des Babyloniens (en haut)

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    Marie ou la place des archanges et des saints.

    Au xvie siècle, la crypte est fer-mée et comblée de terre, ce qui l’a préservée, tandis qu’une chapelle Renaissance dédiée à la Vierge est ajoutée dans l’axe du chœur à l’est de l’église haute (1592). Atrium et église de la Trinité ont été détruits au xviie siècle.

    Au xiie siècle, s’était constitué à Cuxa, avec la construction du cloître puis de la tribune, le pre-mier grand atelier de sculp-teurs romans roussillonnais. L’ornementation des chapiteaux du cloître est empruntée essen-tiellement aux étoff es du Moyen-Orient transportées en Europe&: feuillages stylisés, monstres, aigles ou nombreux lions se redres-sant, s’affrontant ou dévorant. Le thème des deux seuls chapi-teaux historiés remontés dans la galerie Nord indique leur appar-tenance probable à un portail&:

    Reine du ciel&». Plus bas que l’église Saint-Michel, il était séparé d’elle par un atrium. L’ordonnancement et la forme de tous ces sanctuaires sont également didactiques&: ils enseignent aux fi dèles le mystère de la Sainte Trinité, le rôle de la Vierge

    Ci-contre et page de droite :Témoins de l’art des sculpteurs romans roussillonnais du XII

    e siècle, les chapiteaux du cloître.

    Le cloître, l’église et son clocher.

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