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www.david-malka-mpsi.fr Cours CH2 Molécules & solvants moléculaires David Malka MPSI – 2020-2021 – Lycée Jeanne d’Albret

CH2 - Molécules et solvants moléculaires · MPSI–2019-2020–LycéeJeanned’Albret D.Malka CH2–Molécules&solvantsmoléculaires Capacitésexigibles 1.ÉtablirunschémadeLewispouruneentitédonnée

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Cours CH2

Molécules & solvants moléculaires

David Malka

MPSI – 2020-2021 – Lycée Jeanne d’Albret

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Table des matières1 Structure des ions et des molécules - Modèle de la liaison covalente 1

1.1 Pourquoi la formation de molécules ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11.2 La liaison covalente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

1.2.1 Modèle de la liaison covalente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11.2.2 Valence d’un élément chimique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21.2.3 Rôle des électrons de valence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21.2.4 Schéma de Lewis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21.2.5 Règles de stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

1.3 Schéma de Lewis d’une molécule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41.4 Polarité d’une molécule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

1.4.1 Polarité d’une molécule diatomique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61.4.2 Polarité d’une liaison interatomique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71.4.3 Géométrie des molécules – Représentation de Cram . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71.4.4 Polarité d’une molécule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

2 Forces intermoléculaires : les liaisons faibles 92.1 Interaction de Van der Waals . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

2.1.1 Interaction dipôle permanent - dipôle permanent – Terme de Keesom . . . . . . . . . . . 102.1.2 Interaction dipôle permanent - dipôle induit - Terme de Debye . . . . . . . . . . . . . . . 102.1.3 Interaction dipôle induit - dipôle induit – Terme de London . . . . . . . . . . . . . . . . . 102.1.4 Energie potentielle d’interaction de Van der Waals . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

2.2 Liaison-hydrogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122.3 Interprétation des température de transition de phase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

3 Solvants moléculaires 133.1 Caractéristiques d’un solvant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133.2 Mise en solution d’un composé ionique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133.3 Miscibilité de deux corps purs liquides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143.4 Choix d’un solvant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

Table des figures1 Dihydrogène H—–H. Densité électronique croissante : bleu → blanc → rouge. . . . . . . . . . . . 6

(a) Molécule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6(b) Densité électronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

2 Chlorure d’hydrogène H—–Cl. Densité électronique croissante : bleu → blanc → rouge. . . . . . 6(a) Molécule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6(b) Densité électronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

3 Chlorure d’hydrogène H −Cl . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7(a) Géométrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7(b) Représentation de Cram . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

4 Eau H2O . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8(a) Géométrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8(b) Représentation de Cram . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

5 Méthane CH4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8(a) Géométrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8(b) Représentation de Cram . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

6 L’eau est une molécule polaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87 Polarisation d’une molécule apolaire par une molécule polaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108 Le benzène C6H6. De part sa géométrie, les moments dipolaires propres à chaque liaison se

compensent : le benzène est apolaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11(a) Molécule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11(b) Densité électronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

9 Energie potentielle d’interaction de Van der Waals . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1110 Liaison hydrogène entre deux molécules d’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

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Capacités exigibles1. Établir un schéma de Lewis pour une entité donnée.2. Relier la structure géométrique d’une molécule à l’existence ou non d’un moment dipolaire permanent.3. Déterminer direction et sens du vecteur moment dipolaire d’une molécule ou d’une liaison. Forces in-

termoléculaires : lier qualitativement la valeur plus ou moins grande des forces intermoléculaires à lapolarité et la polarisabilité des molécules.

4. Prévoir ou interpréter les propriétés physiques de corps purs par l’existence d’interactions de van derWaals ou de liaisons hydrogène intermoléculaires.

5. Interpréter la miscibilité ou la non-miscibilité de deux solvants.6. Justifier ou proposer le choix d’un solvant adapté à la dissolution d’une espèce donnée, à

la réalisation d’une extraction et aux principes de la Chimie Verte.

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IntroductionA part les gaz nobles (He, Ne, Ar. . .), les éléments chimiques n’existent pas à l’état atomique.

— Les atomes gagnent ou perdent des électrons pour former un ion plus stable que l’atome.

Exemple : L’atome de chlore Cl peut former l’ion chlorure Cl−.— Les atomes se lient à d’autres atomes pour former une molécule ou un ion moléculaire.

Exemple : L’atome de chlore Cl peut se lier à un atome d’hydrogène pour former une molécule dechlorure d’hydrogène HCl ou bien à un autre atome de chlore pour former une molécule de dichlore Cl2.

L’étude de la structure des molécules via un modèle très simple – le modèle de la liaison covalente – estl’objet de la première partie du cours.

La connaissance de la structure des molécules composant une espèce chimique permet d’expliquer et deprédire qualitativement les valeurs de quelques grandeurs physico-chimiques macroscopiques la caractérisantcomme sa solubilité/ sa miscibilité dans un solvant donné, ses températures de transition de phase. . .Ce pointest traiter dans la deuxième partie du cours.

1 Structure des ions et des molécules - Modèle de la liaison covalente1.1 Pourquoi la formation de molécules ?

Considérons la molécule de chlorure d’hydrogène HCl. L’atome de chlore et l’atome d’oxygène sont liés parune interaction et, à l’équilibre, la distance d entre les deux atomes vaut d0 = 137 pm. On souhaite dissociercette molécule en ses atomes constitutifs ce qui revient à faire tendre la distance d vers l’infini :

HCl(g) = H(g) +Cl(g)

Une telle opération est possible à condition de fournir une énergie suffisante, l’énergie de liaison. Il fautainsi fournir 419 kJ pour dissocier une mole de molécules de chlorure d’hydrogène soit 4,35 eV par molécule dechlorure d’hydrogène.

Longueur de liaison : d0 ∼ 100 pmEnergie de liaison : E0 ∼ 100− 1000 kJ ·mol−1 ou E0 ∼ 1− 10 eV

Ordre de grandeur

Cela montre que le système {H+Cl} est moins énergétique donc plus stable sous forme moléculaire (liée)que sous forme dissociée. Ce résultat se généralise à toutes les molécules et explique leur existence.

1.2 La liaison covalenteLe modèle de la liaison covalente a été proposé par Lewis en 1916, soit 10 ans avant la théorie quantique

et la notion d’orbitale. Dans ce contexte, l’idée de Lewis apparaît comme une intuition géniale et brille par sasimplicité. Le modèle de la liaison covalente donne de bons résultats essentiellement pour les éléments des blocss et p.

1.2.1 Modèle de la liaison covalente

La liaison covalente entre deux atomes résulte de la mise en commun d’une paire d’électrons. Cette paired’électrons est appelée doublet liant.

Modèle de la liaison covalente

Exemple :H + H = H HNH3 + Cu2+ = [Cu NH3]2+

R Le modèle de Lewis est un modèle parmi d’autres. Par exemple, le modèle quantique des molécules interprètela liaison interatomique en terme d’interaction entre certaines orbitales atomiques.

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1.2.2 Valence d’un élément chimique

On appelle valence v d’un élément chimique, le nombre de liaisons que peut former cet élément.Valence d’un élément chimique

En général, la valence v d’un élément est égal au nombre d’électrons nécessaire pour saturer la couche devalence de cet élément (voir règles de stabilité, paragraphe 1.2.5).

https://vimeo.com/davidmalka/ch21

Valence d’un élément chimique

Exemple :Carbone C : 1s22s22p2, v = 4. Ainsi, le carbone forme le plus souvent quatre liaisons covalentes (carbonetétravalent) mais il arrive aussi qu’il n’en forme que trois (carbone trivalent).Oxygène O : 1s22s22p4, v = 2. Ainsi, l’oxygène forme le plus souvent deux liaisons covalentes mais il arriveaussi qu’il n’en forme qu’une.

Déterminer la valence de l’élément chlore Cl (Z=17) et de l’élément hydrogène H. Justifier.

Réponse

H : 1s1 : pour saturer sa couche de valence, l’atome d’hydrogène a besoin d’un électron. Sa valence vautdonc 1. A noter que l’hydrogène forme systématiquement une seule liaison covalente.Cl : 1s22s2p63s23p5 : pour saturer sa couche de valence, l’atome de chlore a besoin d’un électron. Savalence vaut donc 1. Le chlore et, plus généralement, les halogènes, forment une seule liaison covalente leplus souvent.

Application 1

1.2.3 Rôle des électrons de valence

Seuls les électrons de valence des atomes interviennent dans la formation des liaisons covalentes. Les électronsde cœur sont fermement liés aux noyaux atomiques et ne peuvent donc pas être partagés pour former des liaisons :nous les ignorons donc par la suite.

1.2.4 Schéma de Lewis

La formule de Lewis d’une molécule est la représentation des atomes qui composent la molécule, des liaisonsentre ces atomes ainsi que des doublets non liants des couches de valence des atomes. On donne, pour exemple,le schéma de Lewis de l’acide méthanoïque HCOOH :

H C

O

O

H

—– doublet non liant—– doublet liant

Nous apprendrons ultérieurement à déterminer le schéma de Lewis d’un molécule.

1.2.5 Règles de stabilité

La remarquable stabilité, et donc inertie chimique, des gaz nobles nous amène à énoncer la règle de stabilitésuivante.

Les atomes s’ionisent ou forment des liaisons covalentes de façon à saturer leur couche de valence. Leursconfigurations électroniques tendent alors vers la configuration électronique du gaz noble le plus proche.

Règle générale

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Cette règle générale se décline en deux règles : la règle de l’octet et la règle du duet.

L’hydrogène cherche à s’entourer de deux électrons (duet d’électrons).Règle du duet

Exemple : A l’état de corps simple, l’hydrogène existe sous forme de dihydrogène H2 :

H H

En partageant un doublet électronique, chaque atome d’hydrogène est entouré d’un duet d’électrons et satisfaitdonc à la règle de stabilité.

En général, les atomes des blocs s et p s’ionisent ou forment des liaisons covalentes de façon à s’entourer dequatre doublets électroniques a c’est-à-dire d’un octet d’électrons.

a. Ces doublets peuvent être liants ou non liants.

Règle de l’octet

https://vimeo.com/davidmalka/ch22

Règles de l’octet et du duet

Exemple : La forme stable de l’oxygène à l’état de corps simple est la molécule de dioxygène :

O O

On constate que, la double liaison étant partagée par les deux atomes d’oxygène et chaque atome d’oxygènepossédant deux doublets non liants en propre, chaque atome d’oxygène est entouré de quatre doublets.

Déterminer l’ion stable formé par l’atome d’oxygène. En déduire le schéma de Lewis de cet ion.

Réponse

O : 1s22s22p4. L’atome d’oxygène doit capter deux électrons pour saturer sa couche de valence doncformer l’ion O2−.O2− : 1s22s22p6

2O : l’ion O2− est bien entouré d’un octet d’électrons.

Application 2

Exceptions

1. Manque d’électron dans la molécule pour satisfaire à la règle de l’octet. C’est le cas des hydrures, parexemple :

Li H

Dans l’hydrure de lithium, l’hydrogène H satisfait à la règle du duet mais le lithium Li ne satisfait pasà la règle de l’octet.

2. Hypervalence. Le soufre S et le phosphore P sont susceptibles de s’entourer de plus que quatre doublets.On donne, pour exemple, la formule de Lewis de l’acide sulfurique H2SO4 :

H O S

O

O

O H

L’atome de soufre est entouré de six doublets.3. Les orbitales d et f des éléments de transition autorisent plus de quatre doublets.

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1.3 Schéma de Lewis d’une molécule

https://vimeo.com/davidmalka/ch23

Déterminer la formule de Lewis d’une molécule (I) : sans charge formelle

https://vimeo.com/davidmalka/ch24

Déterminer la formule de Lewis d’une molécule (II) : avec charges formelles

https://vimeo.com/davidmalka/ch25

Déterminer la formule de Lewis d’une molécule (III) : ions polyatomiques

Dans ce paragraphe, on indique une méthode pour déterminer le schéma de Lewis d’une molécule à partirde sa formule brute. Cette méthode ne garantit pas un résultat systématiquement correct. En particulier, lanature des liaisons au sein de la molécule ne peut être connue précisément que par spectroscopie. Chaque étapeest illustrée sur l’exemple de l’acide nitrique HNO3.

¬ Dénombrer le nombre N d’électrons de valence :O : 1s22s22p4 → 6 e− de valenceN : 1s22s22p3 → 5 e− de valenceH : 1s22s22p3 → 1 e− de valenceD’où :

N = 3× 6 + 1× 5 + 1× 1 = 24 e−

R Dans le cas d’un ion, il ne faut pas oublier de soustraire ou d’ajouter le nombre de charges de l’ion.­ En déduire le nombre D de doublets (liants et non liants confondus) à placer sur le schéma

de Lewis :

D =N

2 = 12

® Placer les atomes les plus valents au centre, les moins valents à la périphérie :

N

O

O

O H

¯ Relier chaque atome à ses voisins par un doublet liant :

N

O

O

O H

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Il reste 8 doublets à placer± Placer les doublets restant de façon à ce qu’il y ait un maximum d’atomes qui satisfassent

à la règle de stabilité (duet ou octet).

N

O

O

O H

Il y a bien 12 doublets sur la molécule.R Attention à l’hypervalence !

² Placer les charges formelles sur chaque atome :

⊕N

O

O

O H

Calcul des charges formelles q :q = nombre d’électrons dans la couche de valence de l’atome isolé− nombre d’électrons entrourant l’atome dans la molécule

Pour l’azote N , cela donne qN = 5− 4 = 1 qu’on note ⊕.Pour l’oxygène O du haut, cela donne qO = 6− 7 = −1 qu’on note .

https://vimeo.com/davidmalka/ch26

Déterminer la formule de Lewis d’une molécule (IV) : que faire si on a « trop » ou« pas assez » d’électrons ?

³ Si plusieurs formules de Lewis peuvent-être écrites, comment discriminer le schéma le plusacceptable ? Par ordre de priorité :1 le maximum d’atomes doit satisfaire à la règle de stabilité (sauf pour les éléments hypervalents etéléments de transition.),

2 la somme des valeurs absolue des charges formelles doit être minimale,3 attribuer préférentiellement les charges formelles négatives aux éléments les plus électronégatifs et lescharges formelles positives aux éléments les moins électronégatifs.

A notre niveau, il se peut que plusieurs schémas de Lewis soit acceptables.

https://vimeo.com/davidmalka/ch27

Déterminer la formule de Lewis d’une molécule (V) : quel schéma de Lewis choisirparmi plusieurs solutions ?

Proposer une formule de Lewis pour le dioxyde de soufre SO2 puis l’ion sulfate SO2−4 .

Application 3

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Réponse

SO2 :⊕

S

O

O

ou⊕

S

O

O

ou S

O OCes trois schémas sont acceptables même si, à notre niveau, on privilégiera les deux premiers satisfaisantla règle de l’octet pour tous les atomes.

SO2−4 :

O S

O

O

O

1.4 Polarité d’une molécule1.4.1 Polarité d’une molécule diatomique

Considérons une molécule diatomique homoatomique c’est-à-dire constitué de deux atomes identiques. Il estévident que les électrons du(des) doublet(s) liant(s) sont équitablement partagés par les deux atomes. C’est lecas pour la molécule de dihydrogène H H (fig.1).

(a) Molécule (b) Densité électronique

Figure 1 – Dihydrogène H—–H. Densité électronique croissante : bleu → blanc → rouge.

Quand est-il d’une molécule diatomique hétéroatomique ? Prenons l’exemple du chlorure d’hydrogène H Cl(fig.2).

(a) Molécule (b) Densité électronique

Figure 2 – Chlorure d’hydrogène H—–Cl. Densité électronique croissante : bleu → blanc → rouge.

On constate alors que le nuage électronique est réparti inéquitablement au profit de l’atome de chlore. Celas’explique par l’électronégativité du chlore (χCl = 3, 2) supérieure à celle de l’hydrogène (χH = 2, 2). Pourrendre compte de cet effet, on associe à l’atome d’hydrogène une charge partielle δ+ traduisant un excès decharge électrique et à l’atome de chlore une partielle δ− traduisant un déficit de charge électrique.

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On peut alors modéliser la répartition de charge des atomes par un moment dipolaire électrique permanent :~p dépendant des charges δ+ et δ− et de la distance a entre les barycentres N et P des charges négatives etpositives.

H Clδ+ δ-

p

1.4.2 Polarité d’une liaison interatomique

En première approximation, nous supposons que la polarité d’une liaison interatomique à l’intérieur d’unemolécule quelconque résulte uniquement de la différence d’électronégativité des atomes 1. Ainsi, une liaisonC C est non polarisée, une liaison C H est faiblement polarisée et une liaison O H est fortementpolarisée.

Une liaison est d’autant plus polarisée que la différence d’électronégativité des atomes mis en jeu est élevée.Polarisation d’une liaison

1.4.3 Géométrie des molécules – Représentation de Cram

Pour évaluer le moment dipolaire d’une molécule, il faut connaître sa géométrie c’est-à-dire l’agencementspatial des liaisons. Des modèles et des mesures permettent de la déterminer. La représentation de Cram permetde rendre compte de manière simplifiée de cette géométrie. Quelques exemples : fig.3, fig.4, fig.5.

https://vimeo.com/davidmalka/ch28

Géométrie des molécules

(a) Géométrie

H Cl

(b) Représentation de Cram

Figure 3 – Chlorure d’hydrogène H −Cl

1. On néglige alors l’influence des autres liaisons au sein de la molécule tel que l’effet inductif.

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(a) Géométrie

HO

H

(b) Représentation de Cram

Figure 4 – Eau H2O

(a) Géométrie

HC

H

H

H

(b) Représentation de Cram

Figure 5 – Méthane CH4

1.4.4 Polarité d’une molécule

En première approximation, le moment dipolaire électrique ~p d’une molécule est égale à la somme vectorielledes moments dipolaires électriques associés à chacune des liaisons.

Une molécule est dite polaire si elle possède un moment dipolaire électrique permanent non nul. Dans le cascontraire, la molécule est dite apolaire.

Polarité d’une molécule

Exemple : Chaque liaison O H de la molécule d’eau est fortement polarisée. Du fait de sa géométrie,la somme des moment dipolaire de liaison est non nulle : l’eau est une molécule (très) polaire (fig.6).

p⃗1p⃗2

p⃗= p⃗1+ p⃗2

Figure 6 – L’eau est une molécule polaire

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Moment dipolaire de l’eau : p = 1, 83D où 1D ≈ 3, 33.10−30C.mOrdre de grandeur

https://vimeo.com/davidmalka/ch29

Comment déterminer si une molécule est polaire ou apolaire ?

1. Représenter le vecteur moment dipolaire électrique associé à chaque liaison.2. Faire la somme de ces vecteurs. Si le vecteur résultant est non nul, la molécule est polaire. Sinon, elle

est apolaire.3. La polarité d’une molécule dépend donc de la polarité de ces liaisons internes mais aussi de sa

géométrie.

Comment déterminer si une molécule est polaire ?

Parmi les molécules suivantes, lesquelles sont polaires ?(a) Cl Cl, (b) N

HH H

, (c) O

H Cl

Réponse

(a) : apolaire, (b) : polaire, (c) : polaire.

Application 4

Le caractère polaire ou apolaire d’une molécule est très important car il rend compte en partie des interactionsentre molécules (interactions de Van der Waals).

2 Forces intermoléculaires : les liaisons faiblesLa liaison covalente explique la cohésion des molécules. Mais comment expliquer le cohésion d’un liquide ou

d’un solide c’est-à-dire la cohésion qui peut exister entre différentes molécules ? Nous allons voir que l’existencede liaisons dites faibles 2 explique cette cohésion.

2.1 Interaction de Van der WaalsDans une molécule, bien que globalement électriquement neutre, le barycentre des charges négatives N et

le barycentre des charges positives P peut ne pas coïncider. Nous savons que dans ce cas là, elle possède unmoment dipolaire électrique permanent ~p. Ce sont les forces d’interaction électrique entre les moments dipolairesélectriques des molécules que l’on appelle forces intermoléculaires de Van der Waals. On distingue trois typesd’interaction entre moments dipolaires.

https://vimeo.com/davidmalka/ch210

Les liaisons faibles - Forces de Van der Waals

2. Appelée ainsi car d’énergie plus faible que les liaisons covalentes ou ioniques, dites liaisons fortes.

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2.1.1 Interaction dipôle permanent - dipôle permanent – Terme de Keesom

Considérerons par exemple le chlorure d’hydrogène HCl qui est une molécule polaire. Dans le gaz HCl,chaque molécule possède un moment dipolaire permanent. Ces différents moments dipolaires interagissent ets’attirent.

Plus les moment dipolaires électriques permanents des molécules sont importants, plus les forces intermolé-culaires sont intenses.

Influence du moment dipolaire

2.1.2 Interaction dipôle permanent - dipôle induit - Terme de Debye

Considérons un mélange de molécules polaires et de molécules apolaires. Existe-il une interaction entre cesdeux types de molécules ? La réponse est oui. Comment ? Le champ électrique créé par les molécules polairespolarisent les molécules apolaires 3 : fig.7. A l’équilibre, les molécules polarisées possèdent alors un momentdipolaire induit ~pi :

~pi = α−→E

ppi=αEMolécule polaire (polarisante)

Molécule polarisée

E=0

Molécule apolaire

Figure 7 – Polarisation d’une molécule apolaire par une molécule polaire

où −→E est le champ électrique au voisinage de la molécule et α est la polarisabilité de la molécule.

Une molécule est d’autant plus polarisable qu’elle est « grosse » (i.e de numéro atomique élevé) car ellepossède plus d’électrons et ils sont moins liés au noyau donc plus facilement déplaçables.

Plus une molécule comporte d’électrons, plus elle est polarisable. Plus une molécule est polarisable, plus lesforces intermoléculaires sont intenses.

Influence de la polarisabilité

2.1.3 Interaction dipôle induit - dipôle induit – Terme de London

D’après ce que nous venons de voir, si l’on considère un liquide purement constitué de molécules apolairestelle que le benzène C6H6 par exemple (fig.8), il ne devrait pas exister d’interaction entre ces molécules. Enconséquence de quoi le benzène ne devrait exister qu’à l’état gazeux. Or, sous pression atmosphérique, le benzèneest liquide aux températures inférieures à 6 C̊. Comment l’expliquer ?

Une molécule apolaire n’est en fait apolaire qu’en moyenne. A chaque instant, la forme du nuage électroniquede la molécule change, et donc la molécule apolaire possède en fait un moment dipolaire instantanée sanscesse changeant. Les molécules apolaires interagissement alors via leurs moments dipolaires instantanées. Lesmolécules, même celles apolaires en moyenne, se polarisent donc les unes les autres et s’attirent fortement.

3. Le champ électrique entraîne le noyau dans un sens tandis qu’il entraîne le nuage électronique dans l’autre sens

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(a) Molécule (b) Densité électronique

Figure 8 – Le benzène C6H6. De part sa géométrie, les moments dipolaires propres à chaque liaison se com-pensent : le benzène est apolaire.

Les molécules apolaires peuvent se polariser. Plus une molécule comporte d’électrons, plus elle est polarisable.Plus une molécule est polarisable, plus les forces inter-moléculaires sont intenses.

Influence de la polarisabilité

R Hormis pour des molécules de très grand moment dipolaire permanent, c’est l’interaction dipôle induit -dipôle induit qui contribue le plus aux forces intermoléculaires.

2.1.4 Energie potentielle d’interaction de Van der Waals

La somme des termes de London, Debye et Keesom auxquelles on ajoute la répulsion à très très courtedistance entre nuages électroniques donne le potentiel d’interaction de Van der Waals (fig.9) :

Ep,V dW (r) =b

r12 −a

r6

dont dérive la force d’interaction de Van der Waals, où r est la distance entre deux molécules, a et b desparamètres qui dépendent des molécules considérées (entre autres de leurs moments dipolaires permanentséventuels et de leurs polarisabilités). Voir cours M3.

4.0 4.5 5.0 5.5 6.0 6.5 7.0r (m) 1e 10

8

6

4

2

0

2

4

6

8

Ep (

kJ/m

ol)

Figure 9 – Energie potentielle d’interaction de Van der Waals

Energie de liaison intermoléculaire : E0 ∼ 1−10 kJ ·mol−1

Longueur d’une liaison de Van der Waals : r0 ∼ 500 pm.

Ordre de grandeur

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2.2 Liaison-hydrogèneLa prise en compte des forces de Van der Waals n’explique pas la valeur de certaines grandeurs physiques

caractéristiques d’une espèce chimique. Par exemple, le modèle de Van der Waals prédit une température defusion égale à −75 C̊ pour l’eau pure sous pression atmosphérique au lieu des 100 C̊ constatés expérimenta-lement. Il faut donc supposer l’existence d’un autre type de liaison entre les molécules d’eau : c’est la liaisonhydrogène.

Dans l’eau, la charge partielle portée par l’hydrogène est très importante du fait de la grande différenced’électronégativité entre l’oxygène O et l’hydrogène H. De ce fait, un doublet non liant d’une molécule d’eauest très attiré par un atome d’hydrogène d’une autre molécule. C’est la liaison-hydrogène (fig.10).

O

H

H

O

H

HLiaison

hydrogène

-2δ

-2δ

Figure 10 – Liaison hydrogène entre deux molécules d’eau

https://vimeo.com/davidmalka/ch211

Les liaisons faibles - La liaison hydrogène

On appelle liaison-hydrogène, la liaison qui s’établit entre un atome d’hydrogène H lié à un petit atome trèsélectronégatif O, N ou F et le doublet électronique d’un atome O, N ou F d’une autre molécule.

Liaison hydrogène

Energie de liaison : E0 ∼ 10−50 kJ ·mol−1

Longueur de liaison r0 ∼ 300 pm

Ordre de grandeur

2.3 Interprétation des température de transition de phasePour interpréter les températures de transition de phase d’un un corps pur, il faut analyser les liaisons

intermoléculaires qui opèrent.

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Interprétation des températures de transition de phase

— Plus les forces de Van der Waals sont importantes, plus les températures de fusion et de vaporisationd’une espèce chimique sont élevées.

— L’existence de liaisons-hydrogène augmente de façon très importante les températures de fusion et devaporisation de l’espèce chimique.

Température de transition de phase

La température d’ébullition du butane C4H10 vaut −0, 5̊ C. Celle de l’heptane C7H16 est de 9, 4̊ C. Situerles températures d’ébullition du pentane C5H12 et de l’octane C8H18 par rapport aux températuresprécédentes. Justifier.

Réponse

Plus la masse molaire de l’alcane est grande, plus il est polarisable. Plus il est polarisable, plus les inter-actions entre molécules sont fortes. Plus les interactions entre molécules ont fortes, plus la températured’ébullition est élevée. On peut supposer que la température d’ébullition de l’octane est supérieure à 9, 4̊ Cet celle du pentane comprise entre −0, 5̊ C et 9, 4̊ C.

Application 5

3 Solvants moléculairesOn rappelle qu’un solvant est l’espèce ultra-majoritaire d’un mélange. Les autres espèces sont appelées

solutés. Les réactions chimiques qui peuvent se dérouler au sein d’une solution sont très influencées par lanature du solvant.

Dans cette partie, nous cherchons essentiellement à interpréter la solubilité d’une espèce dans un solvantdonné, la miscibilité d’un solvant dans un autre et à choisir un solvant d’extraction d’une espèce chimique.

3.1 Caractéristiques d’un solvantOn classe les solvants suivant les trois caractéristiques suivantes :— Le pouvoir ionisant d’un solvant est défini comme la capacité de ce solvant à transformer un composé

moléculaire ionisable (ex : HCl). Un solvant est d’autant plus ionisant que son moment dipolaire estélevé.

Exemple : L’eau est un solvant fortement ionisant.— Le pouvoir dissociant d’un solvant est défini comme sa capacité à dissocier une paire d’ions (les paires

Na+,Cl− du chlorure de sodium NaCl). Plus la permittivité électrique relative εr d’un solvant estgrande, plus l’interaction anion-cation est affaiblie dans ce solvant.

Exemple : L’eau est un solvant fortement dissociant : εr = 80— Un solvant est dit protique s’il est constitué de molécules possédant un atome d’hydrogène polarisé

positivement. En conséquence ce solvant est susceptible d’établir des liaisons hydrogènes avec le soluté.Exemple : L’eau est un solvant protique.

3.2 Mise en solution d’un composé ionique

https://vimeo.com/davidmalka/ch213

Mise en solution d’un composé ionique

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La mise en solution d’un composé ionique se fait en trois étapes :1. ionisation : le composé ionique est transformé en paire d’ions ;2. dissociation : l’anion et le cation sont séparés ;3. solvatation : les molécules de solvant forment des liaisons faibles (Van der Waals, hydrogène, interaction

ion-dipôle. . .) avec les ions.

3.3 Miscibilité de deux corps purs liquides

On dit que deux solvants sont miscibles si leur mélange constitue une phase homogène. Les molécules dechacun des solvant sont alors uniformément réparties au sein du mélange. Deux liquides peuvent être :

— totalement miscibles : le mélange forme une phase unique ;— partiellement miscibles : le mélange forme deux phases différentes mais chaque phase est un mé-

lange des deux corps pur à proportion différentes ; il faudrait parler ici plus proprement de solubilité(quantifiable) ;

— non miscibles : le mélange est constitué de deux phases, chacune des phases ne contenant qu’un seuldes deux corps. La phase la plus dense occupe la partie inférieure du mélange.

Miscibilité de deux corps pur liquides

Pour interpréter la miscibilité de deux liquides, il faut comparer l’intensité des forces intermoléculaires entremolécules identiques avec les forces intermoléculaires entre molécules différentes : ce sont les liaisons faibles quipeuvent s’établir entre les molécules des deux espèces qui déterminent si deux liquides sont miscibles.

R On interprète de la même manière la dissolution d’un solide non ionique (tel que le diiode I2) ou d’un gaz(tel que l’ammoniac NH3). On parle alors de solubilité de l’espèce chimique dans un solvant.

https://vimeo.com/davidmalka/ch214

Interprétation de la miscibilité de deux liquides

3.4 Choix d’un solvant

https://vimeo.com/davidmalka/ch215

Choix d’un solvant d’extraction

1. Les espèces chimiques polaires ou fortement polarisable sont très solubles dans les solvants polaires(ex :HCl dans l’eau). Au contraire, les espèces apolaires et/ou peu polarisables sont peu solublesdans l’eau (ex : les alcanes dans l’eau).

2. Les espèces chimiques protiques sont très solubles dans les solvants protiques (ex : éthanol dans l’eau).3. Les espèces chimiques apolaires se dissolvent bien dans les solvants apolaires (ex : le diiode I2 dans

le cyclohexane).

Choix d’un solvant

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Pour extraire une espèce dissoute dans un solvant, on utilise un autre solvant dans lequel elle est bien plussoluble, ce nouveau solvant étant lui-même très peu miscible avec le solvant initial. Par agitation, l’espèce aextraire passe du premier au deuxième solvant. L’opération est réalisée dans une ampoule à décanter.

D’après http://culturesciences.chimie.ens.fr

La dangerosité et la toxicité du solvant sont aussi des critères à prendre en compte. Dans la cadre de laChimie Verte, on cherche à mettre au point de nouveaux solvants efficaces et inoffensifs.

Extraction par solvant

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