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CHANGEZ TOUT · 2019. 10. 24. · Archimag. franchit le cap des 300 ! Merci à vous, fidèles lectrices et lecteurs, et fidèles annonceurs ; nous poursuivons pour vous et avec vous

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300300

300

[STRATÉGIES & RESSOURCES DE LA MÉMOIRE & DU SAVOIR]

n° 300 18 euros ■ décembre 2016 - janvier 2017

Sylvaine Denis : grandes ondes en archivesp. 49

Tristan Nitot : « La surveillance de masse a été rendue économiquement possible »p. 50

Valérie Schafer coordinatrice du projet Web90p. 10

données personnelles : ce qui va changer

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archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017 1

Annoncez-vous sur Archimag et Archimag.comContactez Cathy Potel : 01 55 31 92 30, [email protected]

Abonnez-vous à Archimag : www.archimag.com/boutique

Serda édition-IDP24, rue de Milan, F-75009 ParisTél. : +33 (0)1 55 31 92 30Fax : +33 (0)1 44 53 45 [email protected] contacts [email protected] rédactionrédacteur en chefMichel Remize directrice de la rédactionLouise Guerredirecteur de la publication Pierre Fuzeau

l’équipe de rédacteursClémence Jost, Éric Le Ven, Bruno Texiernos correspondantsÉlisabeth Lavigueur (Montréal), Philippe Laurent (Bruxelles), Julie Vuagniaux (Genève)ont collaboré à ce numéroMichel Dumas, Didier Frochot, Cécile Gardièssite web, newsletterClémence Jostconception graphiqueJulio Arias-Arranz, ArncoatmaquetteBruno Dalèle, Exeterra.frdessinateurYves Barros

publicitéCathy Potel01 55 31 92 30responsable marketing et commercialAlexandre Corbier01 44 53 45 00vente au numéroservice abonnementSuzanne [email protected]éclamationsinfos :[email protected] 95-92244 Malakoff Cedextarifs et conditions d’abonnementvalables jusqu’au 31-12-2017France : 1 an, 125 eurosFrance : 2 ans, 228 eurosTarif étudiant : 1 an, 30 eurosTarif demandeur d’emploi : 1 an, 57 euros

Tarif demandeur d’emploi :1 an, 54 eurosVente au numéro : 18 eurosimprimeurInore Groupe Impression4 rue Thomas Edison 58640 Varennes VauzelleséditeurIDP Sarl, au capitalde 40 000 eurosInformation, documentation, presseN° de commission paritaire : 1216 T 85484ISSN : 2260-166XDépôt légal à parution du numérocrédits photosCouverture : © FotoliaIntérieures : droits réservés,sauf mentions différentes

annonceursArkhenum : 25Atol CD : 9Cadic : 31Cedrom SNI : 36-37IDP : 21, 23, 4e de couverture, encartJLB : excartKentika : 2e de couvertureLocarchives : 2Neopost : 29Paris Healthcare Week : 3e de couverturePMB : 13Tessi Document Services : 18Archimag sur les réseaux sociaux

Facebookà www.facebook.com/pages/archIMAG/102327599812643Twitterà twitter.com/ArchimagRedacArchimag est une publication

du groupe Serda. Toute adaptation ou reproduction même partielle des informations parues dans Archimag est formellement interdite sauf accord écrit d’IDP SARL.

Ce numéro est accompagné d’un supplément spécial Technolex accessible en ligne gratuitement.

nous faisons Archimag

est-il mal né ?

Pris le 28 octobre dernier et publié

le 30, en plein week-end de la

Toussaint, un décret a autorisé « la création d’un traitement de don-

nées à caractère personnel relatif aux passe-ports et aux cartes nationales d’identité ». Il

s’agit de rassembler dans un même fichier les

données personnelles des détenteurs d’une

carte d’identité ou d’un passeport. Cette base

de données TES (Titres électroniques sécuri-

sés) est le fruit de l’addition du précédent TES,

consacré aux passeports, et du fichier national

de gestion, consacré aux cartes d’identité.

Seulement voilà, tout ce qui touche aux don-

nées personnelles et aux mégafichiers poten-

tiellement inquisiteurs est aujourd’hui très

sensible. Sont en jeu à terme les données bio-

métriques de près de 60 millions de Français.

Les réactions n’ont pas manqué.

Parmi elles, celle du CNNum ou Conseil

national du numérique, commission consul-

tative indépendante, faut-il le préciser, qui le

7 novembre est allé jusqu’à appeler le gouver-

nement à suspendre la mise œuvre de TES,

en s’autosaisissant de la question. 48 heures

après, l’AAF (Association des archivistes fran-

çais) lui emboîte le pas.Les critiques sont de trois ordres. Politique :

en fichant tous les Français ou presque

que peut-il advenir si TES tombe entre les

mains d’un pouvoir au penchant totalitaire ?

Méthodologique : aucune concertation préa-

lable n’aurait été organisée ; des avis d’experts

d’horizons divers devraient être recueillis, un

débat parlementaire pourrait être envisagé ;

Technique : un énorme fichier centralisé

est-il le bon outil ? Rien de mieux pour faci-

liter les cyberattaques. Certains avancent des

solutions alternatives, dans une logique de « privacy by design » (protection de la vie

privée dès la conception) ; les données bio-

métriques pourraient être conservées sur un

support individuel « exclusivement détenu par la personne »...

Le débat semble lancé. Il n’est pas favorisé par

un contexte difficile, non seulement de fin de

quinquennat et de focalisation sur l’échéance

présidentielle, mais aussi d’état d’urgence.

Qui montre que, selon les circonstances,

certains pouvoirs de contrôle ou d’enquête

peuvent être renforcés. On a donc tout intérêt

à poser en amont les jalons d’une régulation la

plus équilibrée et sûre possible. n

Michel Remize[Rédacteur en chef]

Ce document est imprimé sur papier certifié PEFC

Michel Remize DR

numéro 300 !

Avec ce numéro de décembre-janvier 2017, Archimag franchit le cap des 300 ! Merci à vous, fidèles lectrices et lecteurs, et fidèles annonceurs ; nous poursuivons pour vous et avec vous notre mission d’information et de service, dans l’esprit Archimag.Et puisque ce numéro arrive aussi pour la période de Noël et la nouvelle année, toute l’équipe d’Archimag en profite pour vous souhaiter d’excel-lentes fêtes. Nos meilleurs vœux pour 2017 ! n

à noter

TES ? Tss-tss…

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archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017 3

sommaire

La sensibilité aux problématiques des données personnelles s’est aujourd’hui généralisée : maîtrise de sa réputation, protection de sa vie privée, propriété sur ses propres données. Mais un nouveau règlement européen vient d'être pris.

Sommaire p. 15

24

53

04 300... et nous !08 l'Ompi opte pour le libre accès10 3 questions à Valérie Schafer11 vous êtes en garde à vue... numérique !11 le CNNum réclame la suspension du fichier TES12 Dropbox renforce la protection des données12 sécurité accrue chez CA Technologies13 meilleure data visualisation 2016

14 données personnelles : ce qui va changer

24 le patrimoine audiovisuel à portée de clic27 nouveautés 2017 : ce qui vous attend !32 entrée difficile du bulletin de paie dans le coffre- fort électronique34 50 nuances de veille média à 360°38 bibliothèques et sociétés en mutation39 comment favoriser la littératie informationnelle41 des scanners petit volume très polyvalents44 animer une séance de créativité en 7 étapes46 le droit à l’image des objets d’art et la nouvelle exception de panorama48 favoris : messageries sécurisées49 Sylvaine Denis : grandes ondes en archives

50 Tristan Nitot : « La surveillance de masse a été rendue économiquement possible par la centralisation de nos données »52 archimag store : applis, cadeaux, beaux livres...54 dans les archives d’Archimag, décembre-janvier 1997

13

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[actualités]

4 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 20174 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

300... et nous !Numéro 300 ! Pour fêter cet événement - qui n’aurait pas lieu sans vous, mille mercis chères lectrices et chers lecteurs -, Archimag vous livre ses secrets de fabrication et dévoile qui fait quoi, en quatorze étapes

1. planning rédactionnel

chaque automne et depuis peu

aussi chaque printemps, pour

coller à l’accélération de l’évolu-

tion des technologies, la rédac-

tion « brainstorme » pour choisir

les sujets de l’année future. Une réflexion

orchestrée par Michel et qui se nourrit de

rencontres, salons et divers événements et

s’appuie sur une veille collaborative perma-

nente. Le planning rédactionnel ne doit rater

aucune tendance, ni aucun des fondamen-

taux de son lectorat afin qu’il y trouve son

compte, quelles que soient les compétences

exercées. Dix numéros sont à concevoir avec

chacun un dossier fort et une demi-douzaine

d’articles de types tendance, enquête, point

technique, outils, méthode… Un contenu qui

se concrétise pour chaque nouveau magazine

par un « chemin de fer », véritable feuille

de route de la rédaction. Parallèlement, les

sujets des quatre prochains guides pratiques

Archimag sont aussi définis.

2. conférence de rédaction

Tous les lundis à 14 heures précises, la

rédaction d'Archimag se réunit pour pré-

parer le prochain numéro à paraître. Les

journalistes discutent des sujets à traiter et

des angles à privilégier. Ils proposent des

noms d'experts à interroger et jargonnent beaucoup : « Combien de signes pour ta rivière (article principal du dossier) ? »,

« quel poids pour ton illustration ? »...

Des plumes extérieures - professeurs, au-

teurs, consultants, juristes… - sont solli-

citées pour prendre en charge certains des

sujets les plus pointus.

Une fois les sujets attribués, les journalistes

prennent rendez-vous avec les meilleurs ex-

perts des domaines de l'infodoc (archivistes,

bibliothécaires, juristes, ingénieurs...) pour

rassembler une information fiable et à jour.

Vient alors l'heure de rédiger.

3. marketing et publicité

Rédiger des articles ne suffit pas à faire

vendre un magazine, il faut aussi le

promouvoir ! Cela passe par une com-

munication régulière auprès des abon-

nés (ça va ? Alexandre ne vous spamme

pas trop ?) et par une prospection pour

le recrutement de nouveaux, étudiants

et professionnels en poste. Mais il n’y

a pas que les e-mailings, Alexandre est

également hyper actif sur LinkedIn, et

très attentif à la présence d’Archimag

sur des salons partenaires, Documation

et i-expo en tête.

En même temps, Cathy part à la chasse

des annonceurs. Des fidèles nous font

régulièrement confiance pour leur

promotion, rejoints par des nouveaux

au fil des thèmes abordés par le maga-

zine. Outre les pages de publicité ou

publireportages, différents services

sont proposés, des livres blancs aux

Focus de la rédaction.

Louise GuerreDirectrice de la rédaction

Cofondatrice d’Archimag, directrice de la rédaction, Louise Guerre est à la fois soucieuse de garder le cap et de voguer vers de nouveaux horizons. Active dans la définition des plannings rédactionnels, elle s’attache à capter les tendances pour qu’Archimag reste à l’avant-garde sans pour autant laisser sur le quai ses fidèles lecteurs. Elle est toujours attentive au bon fonctionnement de son équipage, journalistes, marketing, publicité et relation abonnés. C’est la première lectrice du magazine, qu’elle reçoit elle aussi dans sa boîte aux lettres. Mais éditer suppose par ailleurs de tenir un budget : avec elle, la barre est entre de bonnes mains. Pour se changer les idées, une expo d’art contemporain et un verre du meilleur Bourgogne font l’affaire ! n

Pierre FuzeauDirecteur de la publication

Cycliste parisien - « forcené », confesse-t-il -, Pierre Fuzeau est aujourd’hui directeur de la publication. Il n’en oublie pas les débuts d’Archimag, qu’il a créé aux côtés de Louise Guerre. Petit rétropédalage vers les années 80 : « On signait à plusieurs pseudos pour faire “grosse équipe de rédaction internationale”, on torturait le clavier de la machine à écrire à boules pour que la mise en page ait une ressemblance, très relative, avec les grands magazines, et on allait jusqu’à charger les exemplaires dans une Coccinelle deux portes, véhicule bien connu pour son hyper praticité ! » Depuis, le numérique a tout de même permis de changer quelques habitudes. n

mini portraits

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5archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

4. rédaction des articles

Au moment d'écrire leurs articles, les

journalistes se posent bien des questions :

quelle « attaque » (première phrase d'un

article) ? Quel ton adopter ? Faut-il uti-

liser un vocabulaire spécialisé ou grand

public ? Quelle « chute » (dernière phrase

de l'article) ? Une fois ces questions réso-

lues, les rédacteurs doivent respecter un

calibrage précis en termes de signes et

d'illustrations. Sachez qu'un article de

deux pages d'Archimag comporte 8 500

signes (espaces compris).

5. articles du site web

Le travail des journalistes ne s’arrête

pas là ! Loin de se cantonner au maga-

zine, Clémence et Bruno pratiquent une

veille quotidienne active sur le net et les

réseaux sociaux afin de relayer plusieurs

fois par semaine des brèves d'actualité

sur Archimag.com. Et ce, avec un seul mot d'ordre : « Informer, oui ! Être rasoir, non ! » Le tout en s'adaptant

aux contraintes du web : choisir une

photo et un titre accrocheurs, soigner

ses mots-clés pour un bon référence-

ment, etc. La plateforme Drupal, dans

laquelle ces articles sont directement

écrits, gère très bien tous ces éléments.

6. réseaux sociaux

Une fois les articles publiés sur le site

internet, chaque journaliste les relaie

Arc

him

ag

Chemin de fer en main, le prochain numéro se construit pendant la conférence de rédaction.

Michel RemizeRédacteur en chef

Revendiquant volontiers ses origines cantaliennes, Michel Remize est monté à la capitale et occupe depuis près de vingt ans le poste de rédacteur en chef d’Archimag. Entre l’animation de l’équipe de rédaction, la définition des sujets, la recherche de nouveaux auteurs, la gestion des plannings, la rédaction ou le suivi de fabrication, il est un peu l’homme à tout faire du magazine. Son plus grand plaisir : afficher sur un mur les pages du prochain numéro et contempler le travail accompli. Un travail collectif qui a toujours sa part de miracle ! n

Bruno TexierJournaliste

Arrivé au sein de la rédaction d’Archimag en 2006, Bruno Texier écrit d’interminables articles sur les archives, les bibliothèques, la veille et la dématérialisation du courrier entrant... Son jeu préféré consiste à placer des contrepèteries douteuses dans ses articles sans se faire repérer par le rédacteur en chef. Très marqué par ses nombreux séjours en Asie, il médite chaque jour ce célèbre proverbe japonais : « La Chine se lève à la vue des Nippons ». Tromboniste contrarié, il n’évite pas toujours les fausses notes. n

Clémence JostJournaliste et webmaster

Clémence Jost est la caution féminine de la rédaction d'Archimag depuis quatre ans. Journaliste et webmaster du site internet, elle jongle avec les mots et les balises HTML, constamment branchée sur les réseaux sociaux. Surnommée « miss convivialité », « event planner » de l'entreprise, elle se distingue par d'abyssales notes de frais en viennoiseries (pour ses collègues !). Quand elle n'est pas à son club de lecture, elle chasse des appartements pour ses proches ou boit des cafés dans le 18e. Raconter les exploits de son fiston de deux ans est son quotidien. n

mini portraits

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[actualités]

6 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

Éric Le VenJournaliste

Adepte de la phrase toute faite - « Après la pluie, le beau temps », « Il ne l’emportera pas au paradis », etc. -, Éric Le Ven compense son manque d’imagination par un sens de l’humour typiquement breton, persuadé que tout peut se régler avec un bon mot (et accessoirement une part de kouign-amann). Au quotidien, il s’occupe des guides pratiques et des contenus créés pour l’Agence Digitale, bref, tout ce que les autres ne font pas. Très imbu de sa personne, il se plaît à placarder chaque matin sur son grand tableau blanc sa pensée du jour qu’il est définitivement le seul à lire (et à comprendre). n

Alexandre CorbierResponsable marketing et commercial

Alexandre Corbier fait partie du côté obscur de la rédac. Démon de l’emailing, le « Spammeur des Carpates » a pour mission de faire connaître les publications d’Archimag au commun des mortels. Sous ses airs de premier de la classe, on retrouve un être habité qui ne trouve le sommeil que lorsque la couverture du numéro du mois a été choisie. Point culminant de sa personnalité déviante, il a tenté de venir déguisé en kangourou au salon Documation, en vain. n

Cathy PotelChef de publicité

C’est de Normandie que vient Cathy Potel. Mais avec elle, pour la vente d’espaces publicitaires dans le magazine ou de bannières pour Archimag.com, pas d’hésitation ! Néophyte, elle s’est lancée tête baissée dans la gestion documentaire, les SIGB et l’archivage électronique : c’est qu’il s’agit de comprendre les sujets prévus dans le planning rédactionnel pour pouvoir les présenter aux annonceurs potentiels, et la vente, c’est aussi du conseil en communication. Elle est aussi devenue une pro dans l’organisation, pour les abonnés, de petits-déjeuners bien garnis et d’afterworks pétillants !. n

sur Twitter, Facebook et LinkedIn. Les

réseaux sociaux constituant en effet de

formidables outils de partage, rien n'est laissé au hasard : en tant que webmas-

ter, Clémence se charge par exemple de

préparer plusieurs messages avec diffé-

rents hashtags pour un même article,

de les publier à différents moments de

la journée, et d'en programmer pour le

soir et le week-end.

7. newsletter

Tout cela, sans compter sur la newsletter

du site, que prépare Clémence chaque

jeudi. Là encore, il s'agit de bien choisir

les six articles mis en avant en alternant

les thématiques, les articles légers et

les plus sérieux. Ne pas oublier égale-

ment de faire la promotion du magazine

en cours et des autres publications du

groupe. Surtout, l'envoyer avant l'heure

du déjeuner afin qu'elle n'arrive pas au milieu de la nuit dans les messageries !

8. guides pratiques

Éric jongle allègrement avec les trois

supports : le magazine papier pour lequel

il réalise un article chaque mois, le site

où il publie différents posts liés à l'acti-

vité des clients de L'Agence Digitale et les

guides pratiques. Les trois univers étant

étroitement liés, il participe aux confé-

rences de rédaction et apporte autant

d’informations qu’il en collecte. Ne dit-

on que la force d'une organisation réside

dans son intelligence collective et dans sa capacité à mobiliser les compétences ?

9. choix de la couverture et des dessins

L'un des moments les plus sympathiques

de la fabrication du magazine consiste

à choisir la couverture du prochain nu-

méro. Bruno, le maquettiste, envoie six propositions ; elles sont affichées dans la

salle de rédaction et chacun y va de son

commentaire : « trop kitsch », « trop éloignée du sujet », « superbe photo » !

Il arrive qu'aucune de ces six proposi-

tions ne fasse l'affaire... Une nouvelle

sélection est alors lancée. Même procé-

dure pour les trois dessins qui illustrent

le magazine. Yves, le dessinateur, envoie

plusieurs propositions. À la rédaction de

retenir les plus drôles et pertinentes.

10. fabrication

Les articles étant remis le jour J, Michel

se lance dans les relectures, attentif au

fond et à la forme (ah, ces articles trop

longs ou sans « chapô »...). En fait, ils

sont tous déposés dans le CMS Drupal

d’Archimag.com afin d’être ensuite ou-

verts aux abonnés. Le maquettiste y a

accès. Il télécharge textes et images, fait

travailler son correcteur, met en page et

envoie ses PDF. Le rédacteur en chef les

parcourt une dernière fois et valide le

tout. Des PDF techniques sont adressés

à l’imprimeur. Il n’y a plus qu’à délivrer

le BAT (bon à tirer) et c’est parti pour

l’impression.

11. mise en vente sur le site

Dès que la version PDF d'une nouvelle

publication est prête, Clémence la récu-

père et la met à disposition des abon-

nés dans leur espace personnel, sur

Archimag.com, qu'ils pourront ainsi

télécharger pendant trois mois. C'est

également elle qui se charge de mettre

en vente les derniers magazines et

guides sur le site. Les internautes non

mini portraits

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7archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

Suzanne AmiaResponsable relation abonnés

Depuis un an, telle une mère, Suzanne Amia veille avec attention sur les clients d’Archimag.Toujours souriante et motivée, elle est devenue une spécialiste des abonnements et des réclamations - rares ! Pendant son temps libre, quand elle n’est pas occupée à donner les bons pronostics de l’Euro (sans l’aide de sa cadette, promis !), elle écume les salles de sport et la campagne yvelinoise. Amoureuse des belles-lettres, elle vient de publier son premier roman « Les Boukarous de Suzy The Queen », aux éditions La Vie est Belle, et rêve de décrocher le prochain Goncourt des Lycéens. n

Bruno DalèleMaquettiste

Dessinateur, musicien, chanteur, auteur... : si Bruno Dalèle a de multiples talents, pour Archimag, il exerce celui de correcteur et graphiste. Chaque mois, il se connecte au back-office d’Archimag.com où les articles du prochain numéro l’attendent. À lui la chasse aux fautes d'orthographe et aux phrases mal construites, la mise en page d’articles souvent trop longs et les propositions de photo pour la couverture. Et idem pour les guides pratiques. Mais pas de risque de burn-out, ses deux chiens sont toujours là pour l’emmener faire une promenade ! n

Yves BarrosDessinateur

Dessinant pour un magazine qui parle beaucoup de dématérialisation, Yves Barros reste un grand consommateur de papier. C'est pourtant par mail que ce télétravailleur bordelais amoureux du littoral landais reçoit les commandes de ses dessins. Il s'empresse d'imprimer les articles à illustrer, les lit, surligne, souligne et commence à griffonner. Une idée prend forme, il la dessine au propre, la scanne, la colorie (sur écran, tout de même) et l’envoie à la rédaction. Le mensuel est un travail collectif, « moi, je suis tout seul dans une équipe ! », commente-t-il. De quoi exacerber son regard décalé sur les TIC. n

abonnés peuvent ainsi les commander

en ligne à l'unité, en format numérique

ou en format papier, et les recevoir au-

tomatiquement.

12. relation abonnés

Si vous téléphonez à la rédaction

d'Archimag ou envoyez un e-mail,

vous aurez pour première interlocu-

trice Suzanne, en charge de la relation abonnés : renseignements, attribu-

tion des accès en ligne, réclamations

diverses... Il lui arrive même d’aller à

la cave où se trouve un stock de maga-

zines, pour remonter un ancien numé-ro réclamé par un lecteur ! Son emploi

du temps est également rythmé par la

gestion des accès à la base de données

des durées de conservation. Suzanne

s'occupe aussi des relations avec les

agences d'abonnement et les librairies

qui commercialisent Archimag dans

toute la France et à l’étranger.

13. mise en ligne des articles payants

Quelques semaines après la sortie du

magazine, Clémence entame la mise en

ligne des articles se trouvant dans le

back-office d’Archimag.com. Ils le se-

ront en « mode payant », pendant un

an. Publier des articles que l'on n’a pas

forcément écrits est un drôle d'exer-

cice, car il faut souvent les remanier,

notamment en changeant les titres

et les photos, pour qu'ils soient plus

adaptés au web et bien référencés.

14. le mois prochain, on recommence !

La rédaction

Arc

him

ag

Sérieuse discussion autour des dessins humoristiques de Barros.

mini portraits

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[actualités]

8 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

l'Ompi opte pour le libre accès

un mois après la Semaine du libre accès (open access week) qui s'est tenue

en octobre, l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle a déci-

dé d'adopter une politique de libre accès à ses publications. L'Ompi met

ainsi sa production éditoriale à portée des chercheurs, des spécialistes,

mais aussi de tous les internautes.« Les publications de l'Ompi renferment une mine d'informations. Cette politique de libre accès est un acte concret qui témoigne de notre volonté d'améliorer sans cesse l'accès de tous à cette connaissance », explique Francis Gurry, directeur général de l'Ompi.

L'Ompi s'appuiera sur les licences dites CC IGO : creative commons pour les organisations

internationales. Cette version particulière des licences creative commons a vu le jour en

2013. Elle est le fruit d'une réflexion entamée autour de la diffusion des connaissances

par plusieurs organisations internationales : Onu, Unesco, Agence spatiale européenne,

Banque interaméricaine de développement, Organisation internationale du travail... La

licence CC IGO autorise le partage (copie, distribution et communication d'un document

par tous les moyens et sous tous les formats) et l'adaptation (remixer, transformer et créer

à partir du matériel pour toute utilisation y compris commerciale). n

à www.wipo.int

open data pour la Métropole européenne de LilleLa Métropole européenne de Lille (Mel,

85 communes, 1,2 million d’habitants)

a décidé d’ouvrir ses données au grand

public avec un site internet dédié. Cela

concerne tous les domaines d’interven-

tion de l’institution. Un double objectif est poursuivi : la transparence de l’ac-

tion publique et l’incitation aux entre-

prises de créer de nouveaux services ou

applications pour les habitants.

À son ouverture, 56 jeux de données sont disponibles - 58 à l’heure où nous

écrivons.

Ces données de domaines très variés (localisation des abris de vélos, des pistes cy-

clables, disponibilité des parkings, subventions versées par la MEL, volume d’eau

consommé par commune…) sont collectées par des outils et capteurs, de plus en plus

nombreux sur le territoire métropolitain.

La Mel précise que son site pourra servir de plateforme pour une mutualisation avec

l’ensemble des communes de son territoire, la Loi Lemaire obligeant les communes

de plus de 3 500 habitants à publier leurs données. n

à opendata.lillemetropole.fr

sur Archimag.com

suivez-nous sur Twitter :à twitter.com/ArchimagRedac

les tweets du mois

DR

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9archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

SGB mutualisés : quatre éditeurs sur la ligne de départAprès seize mois de travail, quatre éditeurs ont été retenus par l'Abes dans le cadre

du projet SGBM (systèmes de gestion de bibliothèques mutualisés) : Decalog-Data

Management, Ex-Libris, Linagora-Bibilibre et OCLC. Le choix de ces quatre édi-

teurs a été acté au terme « d'une analyse poussée des solutions », explique l'Agence

bibliographique de l'enseignement supérieur.

Les quatre fournisseurs sont désormais habilités à équiper les 46 établissements

documentaires d'une solution SGBM. Dès le printemps 2017, des sites pilotes se-

ront dotés de logiciels avant un déploiement plus large.

trois objectifsPorté par l'Abes, le projet SGBM vise plusieurs objectifs. D'abord, fournir un sys-

tème de gestion locale mutualisé aux bibliothèques des établissements membres du

réseau Sudoc. Ensuite, fournir un outil de découverte local associé au système de

gestion. Enfin, garantir l’articulation entre le SGBM et les systèmes nationaux de

signalement administrés par l’Abes pour les bibliothèques. n

e-gestion de collections

Axiell (logiciels de gestion de collections) lance Axiell Collections. Cette solution permet aux musées et aux archives d’accéder à leurs systèmes de gestion de collections via le web. Ainsi, les informations relatives aux collections seront enrichies de données provenant de ressources internes existantes et de données issues du crowdsourcing (production participative).Un simple navigateur web suffit, via tablette ou ordinateur PC et Mac. Axiell Collections est aujourd’hui disponible pour une utilisation conjointe avec le système de gestion des collections Adlib et bientôt avec les autres solutions d’Axiell. n

#AdopteUneGEDhttp://www.atolcd.com/alfresco

DR

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[actualités]

10 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

3 questions à Valérie SchaferValérie Schafer est chargée de recherche à l’Institut des sciences de la communication (ISCC, CNRS-ParisSorbonne-UPMC) et coordinatrice du projet Web90.

« à défaut d’être exhaustives, les collectes [concernant l'archivage du web] se veulent représentatives » 2016 marque le vingtième anni-versaire de l'archivage d'internet. Que représente cet archivage en chiffres ?

nous célébrons un double

événement : les vingt ans

d’Internet Archive, fondation

étatsunienne qui s’est donnée

pour mission d’archiver le

web mondial, et les dix ans du dépôt légal

du web en France. Les archives du web sont déjà pléthoriques : 510 milliards de

pages pour Internet Archive. Mais il faut

y ajouter toutes les pages archivées par les

institutions nationales dans le monde !

Pour vous donner une idée, chaque année

la Bibliothèque nationale de France fait une collecte de près de 4,5 millions de sites.

Quant à l’Institut national de l’audiovisuel, en plus de son archivage de sites web, sa

collection de tweets liés au monde de l’audiovisuel atteint les 400 millions.

Qui procède à cette collecte et de quelle façon : exhaustive ou ciblée ?En France, l’Ina s’est vu confier la conservation de contenus qui relèvent de l’au-

diovisuel. La BNF prend en charge « le reste ». Celui-ci ne se limite pas au .fr,

mais vise aussi le .re ou des contenus produits par des Français ou des auteurs

domiciliés en France, dont les adresses sont en .com, .org., etc. J’ai évoqué les

4,5 millions de sites collectés par la BNF chaque année. La collecte de masse

ne permet de les garder qu’une fois par an. Cependant, il y a des collectes plus

régulières sur 20 000 sites, parfois journalières, par exemple pour les sites de

presse. L’Ina a un périmètre plus restreint (environ 11 000 sites) et effectue des

collectes plus régulières.

Dans tous les cas, l’archivage n’est pas exhaustif et les sites ne sont souvent archi-

vés qu’à quelques clics de profondeur. Mais, à défaut d’être exhaustives, ces col-

lectes se veulent représentatives.

Où peut-on consulter ces archives ?Les collections d’Internet Archive sont en ligne, consultables via la Wayback

Machine. C’est le cas aussi du Portugal avec arquivo.pt. Pour la France, il faut se

rendre dans les enceintes de la BNF, ou encore dans certaines bibliothèques en

région. C’est une des contraintes du dépôt légal, mais en retour ce cadre fournit aussi quelques libertés : à ce titre, la BNF collecte par exemple les contenus du site

du journal Le Monde qui comporte des robots.txt, un protocole d’exclusion destiné

aux robots d’archivage, alors qu’Internet Archive ne les archive pas. n

Bruno Texier

un livre...

Les livres dans l'univers numérique

Christian Robin. - Paris : La Documentation française, 2016. - 179 p. - ISSN 1763-6191 / 14,90 eurosEn 2010, le livre numérique semblait en passe de tout bousculer sur son passage. Six ans plus tard, force est de constater que l'e-book n'a pas disrupté le marché du livre et que le format papier résiste mieux qu'on ne l'avait pensé dans un premier temps. Dans cette nouvelle édition, Christian Robin revient sur l'histoire du livre face aux transformations numériques : « Cela fait maintenant deux décennies que la quasi-totalité des ouvrages imprimés est d'abord électronique », constate l'auteur, maître de conférence à l'université Paris XIII. De fait, la PAO (publication assistée par ordinateur) règne depuis plus de vingt ans dans le monde de l'édition. Puis vint le tour des bibliothèques numériques, du format ePub et des plateformes d'achat en ligne... Mais le livre (ou plutôt l'écriture) est désormais impacté dans son ADN avec de nouvelles formes d'écriture telles que le récit collaboratif ou le récit hypertextuel. En bout de chaîne, les lecteurs modifient également leurs habitudes, sans oublier les bibliothèques qui doivent repenser leurs missions et mettre en place - difficilement - un système de prêt de livre numérique. n

DR

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11archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

vous êtes en garde à vue... numérique !

Publié le 28 octobre dernier, un décret autorise le ministère de l'Intérieur à mettre en œuvre

« un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé informatisation de la gestion des gardes à vue ». Ce registre des gardes à vue (GAV) dématérialisé sera

susceptible de contenir une cinquantaine de données concernant aussi bien la personne en

garde à vue que les personnels de la police ou de la gendarmerie. Pour les premiers : nom,

domicile, photographie, antécédents judiciaires, éléments connus relatifs à la santé... Pour

les seconds : nom, grade, sexe et numéro de matricule. S’ajoutent les informations relatives

à la garde à vue : date et heure du début, contre-indication alimentaire, identité de l'avocat,

identité des personnes de l'entourage...

Le décret fixe également la durée de conservation de ces données à une année à compter de

leur enregistrement. Mais « à l'issue de ce délai, les données à caractère personnel et infor-mations mentionnées à l'article R. 15-33-78 sont conservées pendant une durée de neuf ans et uniquement accessibles aux personnes mentionnées aux 3° et 4° du I et au II de l'article R. 15-33-79 » : policiers, gendarmes, magistrats, défenseur des droits...

Un droit d'accès à ces données pourra être exercé « de manière indirecte auprès de la Commission nationale de l'informatique et des libertés » (Cnil). n

le CNNum réclame la suspension du fichier TESTES ou « titres électroniques sécurisés » est le nom de la base de données qui contenait

jusque-là les informations dédiées à la gestion des passeports biométriques. Le 30 octobre

dernier, le gouvernement a élargi le TES aux cartes d'identité afin de lutter contre la fraude

documentaire, faisant de ce fichier la plus grande base de données centralisée jamais créée

sur les Français de plus de douze ans depuis 1940.

Ce fichage intégral, qui concerne donc plus de 60 millions de personnes, inquiète le Conseil

national du numérique (CNNum). Il appelle le gouvernement à suspendre sa mise en oeuvre.

De plus, ayant lancé le débat, le CNNum a recueilli 435 contributions en ligne. Leur synthèse

doit servir de base à la publication d’un prochain avis. n

les Français séduits par l'e-administrationLe baromètre Digital Gouv a été réalisé par l'institut Ipsos pour la société Sopra Steria (septembre 2016, 4 000 personnes inter-rogées en France, Allemagne, Norvège et Royaume-Uni. Quel regard les Européens portent-ils sur l'administration électronique ? Voici quelques réponses pour la France :n 88 % des personnes prêtes à utiliser les services de l’e-administration ;n 70 % estiment « avancé » le déve-loppement de ses services ;n état civil et santé à développer prioritairement (40 % et 32 %) ; n seulement 29 % estiment les services en ligne dédiés à la justice et à la police sont suffisamment développés ;n confiance à 65 % dans la capacité des pouvoirs publics à assurer la sécurité et la confidentialité des données. n

réduisez votre consommation de papierLe 25 octobre dernier avait lieu la Jour-née mondiale sans papier. Un salarié consomme en moyenne 70 à 85 kg de papier chaque année, soit pour une société d'une centaine de personnes de 10 000 et 25 000 euros par an. À ce coût, s’ajoutent les frais en consommables et la maintenance. L'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), qui déplore un recyclage insuffisant, rappelle que « depuis le 1er juillet 2016, les administrations de plus de vingt personnes et les entreprises de plus de cent salariés ont l'obligation de trier leurs papiers de bureau ». n

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[actualités]

12 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

Visibrain : nouvelle plateforme de veille en ligne

Visibrain lance une plateforme de veille des médias en ligne pour sur-

veiller au quotidien les blogs, la presse en ligne et les médias sociaux.

Il s’agit de permettre de mieux piloter la réputation des marques au

quotidien et d’anticiper les situations de crise.

Parmi les fonctionnalités phares, on note en particulier un système

d’alerte paramétrable selon cinq niveaux, le cinquième, par exemple, avertissant

des nouveaux éléments qui buzzent autour de sujets choisis, et un système de fil-

trage pour « retirer le bruit » et, entre autres, faire ressortir des influenceurs.

L’interface se veut sobre et intuitive.

Expresso NewsÀ noter aussi la sortie d’Expresso News, autre solution de Visibrain. Elle propose à

ses inscrits de recevoir chaque matin à 9 heures dans leurs boîtes e-mail le top 10

des articles de presse les plus partagés sur les réseaux sociaux. n

Dropbox renforce la protection des donnéesDropbox annonce de nouveaux outils d'administration à destination des clients

Dropbox Business et Dropbox Enterprise. Ils agissent notamment contre la fuite

de données : l’administrateur peut bloquer l'utilisation des comptes Dropbox

personnels non autorisés sur le réseau de l'entreprise, tout en maintenant l'accès

aux comptes professionnels. Cet environnement de sécurité fonctionne avec des

partenaires tels que Barracuda Networks, Skyhigh Networks et Symantec. Par

ailleurs, dans un souci d’accès élargi et mieux sécurisé, l’administrateur peut

limiter le nombre d'appareils synchronisés et créer un processus d'approbation

sur mesure avec des paramètres de gestion et une liste d'exceptions utilisateur

personnalisable… n

sécurité accrue chez CA TechnologiesCA Technologies présente une nouvelle solution d’analyse comportementale inté-

grée avec CA Privileged Access Manager (PAM, Gestion des accès à forts privi-

lèges). Baptisée CA Threat Analytics for PAM, elle propose des fonctionnalités de

machine learning facilitant la détection des menaces et la prévention des fuites

de données provoquées par les utilisateurs dotés de privilèges élevés. CA annonce

également CA Identity Service, une nouvelle solution d’identité sous forme de ser-

vice (IDaas) clé en main assurant la gestion des identités et des accès (IAM) des

applications cloud et sur site. n

un livre...

Maîtriser l'information, la documentation et la veille juridique

Didier Frochot. - Voiron : Territorial Éditions, 2016. - 217 p. - ISBN 978-2-8186-1124-1 / 62 eurosNul n'est sensé ignorer la loi. Pourtant, il est souvent difficile pour une collectivité territoriale, bien qu'elle-même productrice de droit et tenue de respecter la réglemen-tation en vigueur, de savoir par quel bout prendre l'information juridique, d'identifier les sources de confiance et d'élaborer une veille efficace en la matière sur internet. L'ouvrage de Didier Frochot, consultant et formateur en droit de l'information et des technologies de l'information, s'adresse à tous, juristes et non-juristes, documen-talistes et non-documentalistes. Ainsi, chacun peut s'orienter et accéder facilement à l'information juridique recherchée.Organisé en cinq parties, cet outil de travail rappelle d'abord les fondements du droit et toute la culture nécessaire à un travail efficace dans ce domaine. Il propose ensuite des méthodes de recherche avant de s'intéresser aux principales sources d'information juridique sur le web. Enfin, après avoir présenté des méthodes de veille juridique et les différents circuits d'élaboration du droit à connaître pour bien la maîtriser, il se termine sur un panorama d'outils et de techniques sur internet. n

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13archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

PMB ServicesZI de Mont sur Loir

72500 Château du Loir - FRANCETél : +33 (0)2 43 440 660

Mail : [email protected]

La liberté à votre service

W A T C H & S H A R E

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Structurez votre veille et capitalisez vos connaissances avec PMB

Avec Watch&Share, outil de veille intégré à PMB, collectez et organisez votre veille à partir de tous types de sources et partagez-la par différents canaux.

OAI

Produitsdocumentaires :

meilleure data visualisation 2016Le site Information is beautiful vient de décerner ses prix aux meilleures réalisations

infographiques de l'année 2016. La palme de « la plus belle » visualisation revient à

la réalisation « Spies in the sky » qui propose une représentation particulièrement

réussie de la surveillance aérienne du territoire des États-Unis par le FBI.

Dans la catégorie « data vizualisation », la première place du podium est attribuée à

une frise chronologique (timeline) consacrée à l'évolution de la température dans le

monde à travers les âges. Médaille d'argent, le projet Ukko propose une représentation

céruléenne dédiée aux prévisions météorologiques grâce à l'analyse des mouvements

de vents. En troisième position, la réalisation FiveThirtyEight s'intéresse aux 30 000

personnes qui meurent chaque année aux États-Unis sous les coups d'une arme à feu.

récompense à « Terre urbaine »Comme dans l'industrie du cinéma, Information is beautiful multiplie les catégories

de nominés. La France se voit ainsi récompensée dans la catégorie « non anglo-phone » grâce à « Terre urbaine », une vidéo consacrée à l'urbanisation de la Terre

qui agrège plus de 130 000 données géographiques, démographiques et sociales. n

à www.informationisbeautifulawards.com

spectaculaire vitalité du logiciel françaisLa part de l'industrie du logiciel dans l'économie française représente désor-mais 113,1 milliards d'euros, 2,6 mil-liards d'euros d'investissement en R&D et près de 1,2 million d'emplois. Cette filière affiche un dynamisme inouï, passant de 1,7 % du PIB en 2014 à 5,3 % du PIB en 2016. (Source : rapport publié par The Software Alliance) n

PMB ServicesZI de Mont sur Loir

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14 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

[dossier]

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15archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

données personnelles : ce qui va changerLa sensibilité aux problématiques des données personnelles s’est aujourd’hui généralisée : maîtrise de sa réputation, protection de sa vie privée, propriété sur ses propres données. Le cadre juridique s’est récemment précisé au niveau européen, avec un nouveau règlement et un calendrier contraignant. Impossible pour les entreprises de faire l’impasse sur une gestion conforme, comme le rappelle un expert. Méthodes et outils sont à disposition. Un prestataire décrit sa démarche.

17 Fabrice Mattatia : « Il reste 18 mois pour se préparer au nouveau règlement européen »19 maîtriser la gestion des données personnelles22 se faire aider dans sa mise en conformité

sommaire

c’est un chiffre qui en dit long sur les entreprises : 96 % d’entre elles ne comprennent pas clairement le nouveau règlement européen de pro-

tection des données personnelles. Adopté au mois d’avril dernier, ce règlement (RGPD) n’entrera en vigueur qu’au printemps 2018, mais son adoption risque de poser de sé-rieux problèmes aux entrepreneurs. Selon une étude menée dans trois pays européens (France, Royaume-Uni et Allemagne) par la société de protection informatique Symantec, 92 % des décideurs informatiques et diri-geants d’entreprises français craignent de ne pas être en conformité avec le nouveau règlement. Et peut-être pire : seulement 25 % d’entre eux estiment qu’il s’agit d’une priorité.« Il y a une déconnexion évidente et signi-ficative entre l’importance que revêt la

confidentialité et la sécurité des données pour les consommateurs et la priorité des entreprises, explique Laurent Lecroq, direc-teur général de Symantec France ; il reste certes quelques mois pour se préparer, mais le passage à l’action doit être rapide ».

le Crédit Agricole ne vendra plus les données personnelles de ses clientsEn attendant l’entrée en application de ce nouveau règlement européen prévue pour le 25 mai 2018, certaines entreprises ont pris les devants en se dotant de codes de bonne conduite. C’est par exemple le cas du Crédit Agricole qui appliquera dès le 1er janvier 2017 une « charte des données ». Particularité : ce document a été coproduit avec ses clients autour de cinq principes. Notamment la

sécurité des données que la banque place en tête de ses préoccupations : « Les solu-tions que nous utilisons pour conserver les données de nos clients font l’objet de nos procédures rigoureuses de validation et de certification ».Le Crédit Agricole s’engage par ailleurs à ne pas vendre des données personnelles de ses

Siège du Crédit Agricole. Pier

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16 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

clients. Celles-ci ne seront utilisées qu’au sein de l’établissement pour proposer des services personnalisés : « Nous nous enga-geons à ne jamais collecter ni traiter les données de nos clients à leur insu et à res-pecter l’exercice de leur droit d’opposition », précise la banque. Cette charte sera diffusée auprès de tous les collaborateurs du Crédit Agricole qui annonce également un projet de création d’un espace client sécurisé dédié à la gestion des données.Les entreprises ne sont pas les seules à être préoccupées par la gestion de leurs don-nées personnelles. Le gouvernement est confronté depuis plusieurs semaines à une fronde après la publication d’un décret ins-tituant une base de données biométriques baptisée fichier TES (Titres électroniques sécurisés). La « création d’un traitement de données à caractère personnel commun aux passeports et aux cartes d’identité » devrait rassembler de multiples informa-tions : empreintes digitales, couleur des yeux, image numérisée du visage, taille... Objectifs : « Prévenir et détecter la falsifi-cation et la contrefaçon de ces documents », explique le gouvernement. Ces données

seront conservées 15 ans pour un passeport et 20 ans pour une carte nationale d’identité (10 et 15 ans pour un mineur). Environ 60 millions de Français sont concernés par le fichier TES.Mais du côté des opposants, on préfère par-ler de « mégafichier » voir de « monstre » ! Également réservée, l’Association des archi-vistes français (AAF) « s’interroge sur les options techniques retenues et réclame l’ouverture d’une concertation pour conci-lier sécurité et traçabilité de l’action admi-nistrative et protection des données person-nelles des citoyens ». Habitués à conserver des documents contenant des données

personnelles, les archivistes sont donc « par-ticulièrement sensibles et attentifs aux conditions de collecte, de conservation et d’utilisation des informations à caractère personnel, dans le respect de la vie privée des citoyens », souligne l’AAF. De leur côté, la Cnil et le Conseil national du numérique ont apporté des propositions techniques alternatives pour améliorer la sécurité des titres d’identité et assurer la protection des données personnelles des citoyens.Ces critiques semblent avoir été entendues par le gouvernement. Bernard Cazeneuve et Axelle Lemaire ont annoncé le 10 no-vembre dernier une évolution du fichier : le versement des empreintes digitales du demandeur d’une carte nationale d’iden-tité dans une base de données sera soumis à son « consentement exprès et éclairé ». Concrètement, le refus de ce transfèrement d’empreintes digitales n’empêchera pas la délivrance d’une carte d’identité. Pas sûr que cela ne convainque les associations. Pas sûr non plus que les polémiques liées au traite-ment des données personnelles ne soient éteintes un jour. n

Bruno Texier

la Cnil adresse une mise en demeure à Cdiscount et épingle le Parti socialiste

Le ton du communiqué est impitoyable : « La formation restreinte de la Cnil a prononcé un avertissement public à l’encontre de la société Cdiscount en raison de manquements graves portant notamment sur la sécurité des données. Par ailleurs, la Présidente de la Cnil a mis en demeure la société pour de nombreux autres manquements constatés lors de contrôles ».Depuis 2015, le distributeur a fait l’objet de 80 plaintes relatives, entre autres, à des défaillances techniques ayant entraîné la divulgation de données à des tiers non autorisés. Cdiscount se voit reprocher une inquiétante série de manquements notamment la conservation en base de données de plusieurs millions de comptes d’anciens clients et prospects sans aucune suppression ni limitation de durée. Autre grief : la conservation de plus de 4 000 données bancaires associées pour certaines à des cryptogrammes visuels, de manière non sécurisée... Les contrôles de la Cnil ont également mis en lumière des « commentaires non pertinents » du type « client avec maladie chronique » ou bien « client raciste »... sans oublier l’absence de consentement des personnes à la conservation de leurs données bancaires.Pour sa défense, le distributeur fait valoir qu’aucune faille de sécurité n’a été relevée dans ses systèmes. Et assure que ces pratiques « demeurent isolées et sont contraires aux valeurs de Cdiscount qui les juge inadmissibles ». Cdiscount dispose de trois mois renouvelables une fois pour se conformer à la loi.

nom, prénom et montant de la cotisation au PSLa Cnil a également épinglé le Parti socialiste : « Les contrôleurs de la Cnil ont pu accéder librement, par la saisie d’une URL, à la plateforme de suivi des primo-adhésions au Parti socialiste effectuées en ligne. Ils ont notamment pu prendre connaissance des éléments suivants : nom, prénom, adresses électronique et postale, numéros de téléphone fixe et mobile, date de naissance, moyen de paiement et montant de la cotisation de certains adhérents ». Ce contrôle a permis de constater que le PS conservait des données personnelles sans limitation de durée. C’est le cas de demandes d’adhésion de 2010 « qui auraient dû a minima être stockées en archives ».En raison du caractère particulièrement sensible des données à caractère politique, la Cnil a décidé de rendre public son avertissement lancé au Parti socialiste. n

repères

Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, et Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du numérique.

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17archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

F. Mattatia : « 18 mois pour se préparer au nouveau règlement européen »Fabrice Mattatia est ingénieur général des mines, docteur en droit et chercheur associé à l’université Paris-I. Il est également l’auteur de l’ouvrage « Le droit des données personnelles » (Eyrolles, 2016).Le Règlement européen de protection des données personnelles a été adopté au mois d’avril dernier. Quelle est la philoso-phie générale de ce nouveau règlement ?

le RGPD a pour objectifs d’unifor-miser la protection effective des données dans toute l’Union euro-péenne et de mettre à jour le droit européen. En effet, le droit actuel,

basé sur la directive 95/46/CE de 1995, n’avait pas prévu le web, les moteurs de recherche, les réseaux sociaux, les objets communicants, le cloud computing, le big data, le quantified self… Face à un besoin universel de protection des données, gé-nérées et gérées désormais non seulement par les États et par les entreprises, mais par chacun d’entre nous, le RGPD sup-prime pour les traitements courants les contraintes de formalités administratives, et renforce en contrepartie le pouvoir de contrôle et de sanction des Cnil. Il modi-fie également le champ d’application de la protection, puisque désormais tous les services, même non européens, qui visent des personnes se trouvant dans l’Union, devront appliquer le RGPD.Enfin, les Cnil devront harmoniser leurs pra-tiques, ce qui assurera pour les entreprises un système réellement paneuropéen de ges-tion des traitements de données, et pour les citoyens un niveau uniforme de protection.Précisons que le RGPD ne sera applicable

qu’à partir du 25 mai 2018. Il reste donc 18 mois pour s’y préparer.

Selon un sondage réalisé par Symantec, 96 % des entreprises des trois princi-pales économies européennes se disent perdues face à ce nouveau règlement ! Que doivent-elles mettre en place pour répondre à ces exigences ?Je présume que les 4 % d’entreprises qui se déclarent « sereines » n’ont pas dû entendre parler du RGPD. En effet, soit une entreprise n’est pas du tout concernée par le RGPD (un boulanger qui exerce seul et qui n’a en infor-matique que sa comptabilité ?), soit elle l’est, et alors il n’est pas possible de se sentir prêt, car on ne sait pas encore comment il faudra appliquer le RGPD. Ce n’est pas surprenant, car, d’une part, le règlement prévoit des pos-sibilités d’options nationales (âge jusqu’au-quel les mineurs ont besoin du consente-ment de leurs parents pour s’inscrire sur un site web ; possibilité d’actions de groupe à l’initiative des associations de défense des consommateurs, etc.), options que la France n’a pas encore tranchées, et, d’autre part, il laisse à l’ensemble des Cnil européennes le soin de déterminer collégialement certains

points critiques, notamment le seuil du « risque élevé » au-delà duquel il sera néces-saire d’obtenir un feu vert explicite de la Cnil pour traiter des données.

Ce nouveau règlement a-t-il également un impact sur les administrations dans leur gestion des données personnelles des usagers ? Que doivent-elles faire ?Les administrations sont impactées notam-ment par l’obligation de nommer désormais un délégué à la protection des données, nou-velle appellation du correspondant infor-matique et libertés (Cil). Pour le reste, elles bénéficieront comme toute organisation de la suppression des formalités préalables, du moins tant qu’on est en dessous du « risque élevé », et de leur remplacement par le re-gistre tenu par le délégué…

Quels sont les risques encourus par les organisations qui ne respecteraient pas ce nouveau règlement ?Les sanctions financières par les Cnil seront harmonisées dans l’UE, à partir de 2018, à 20 millions d’euros ou 4 % du chiffre d’af-faires mondial de l’entreprise (le plus haut des deux), contre 3 millions d’euros actuelle-ment en France (et seulement 150 000 euros avant l’adoption de la loi pour une répu-blique numérique en octobre 2016). Le volet pénal demeure applicable en parallèle (pour la France, 5 ans de prison, quasiment jamais prononcés sauf en cas de volonté manifeste de nuire, et 300 000 euros d’amende).Il est désormais clair que toute organisa-tion qui traite les données de personnes résidant sur le territoire européen devra respecter le règlement. Cela constitue une évolution notable par rapport à la directive de 1995 qui ne s’appliquait pas aux acteurs basés hors d’Europe et dont les serveurs étaient hors d’Europe.

DR

Fabrice Mattatia

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18 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

Le 19 octobre dernier, la Cnil a adressé un avertissement et une mise en demeure au distributeur Cdiscount pour différents manquements concernant la sécurité et la confidentialité des données personnelles.

Faut-il s’attendre à une multiplication des mises en demeure de la part de la Cnil ?Le renforcement des contrôles et des sanc-tions par la Cnil fait effectivement partie de la nouvelle philosophie impulsée par le règlement.

Les organisations, entreprises et adminis-trations, doivent-elles déployer des outils informatiques particuliers ?La philosophie du RGPD conduit à interna-liser les contraintes de protection des don-nées personnelles, en les prenant en compte dès la conception des traitements, et en documentant en interne ces traitements afin d’être en mesure de répondre à tout

contrôle de la Cnil (concept dit « accoun-tability »). Pour les traitements à risque, il sera nécessaire de procéder à une étude d’impact préalable. Les méthodes à suivre pour réaliser ces différentes opérations doivent encore être précisées.

Conseillez-vous aux entreprises et aux organisations de se doter d’un correspon-dant informatique et libertés ?Pour le secteur public, la nomination d’un délégué sera obligatoire en 2018. Pour le sec-teur privé, cette démarche n’a pas de raison d’être systématique. Une PME « classique », qui n’a qu’un fichier clients et un fichier em-ployés, peut sans doute s’en passer. En revanche, dès que l’organisation gère des données multiples et effectue des traitements dessus, et ce d’autant plus qu’il s’agit de don-nées sensibles (santé, origine ethnique, opi-nions politiques, religieuses ou syndicales, etc.), la présence d’un Cil - ou d’un délégué - sera très utile pour connaître les obligations

légales, effectuer les démarches (jusqu’en 2018) et tenir les registres internes (à partir de 2018), dialoguer avec la Cnil, conseiller en amont la direction de l’entreprise et les développeurs sur les choix à privilégier… La désignation d’un délégué sera également obligatoire si l’entreprise réalise un suivi sys-tématique de personnes ou traite à grande échelle des données sensibles.Il existe une association, l’AFCDP (Association française des correspondants aux données personnelles) (1), qui propose des formations et des échanges entre pairs. Il n’est pas obligatoire d’être Cil pour y ad-hérer ; l’entreprise peut trouver intérêt à y chercher de l’information. La Cnil propose également sur son site web des informa-tions générales et un soutien aux Cil (2).

Bruno Texier

(1) à www.afcdp.net(2) à www.cnil.fr

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19archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

maîtriser la gestion des données personnellesDe législation en législation, les mesures de protection adossées à des sanctions en cas de non-respect imposent une gestion rigoureuse des données personnelles. Voici des conseils et outils pour s’y plier.

n les conseils de la Cnil

vous avez participé à un jeu-concours ou demandé une carte de fidélité ? Vous avez donc transmis des données personnelles à une entre-

prise ou à un organisme. « Mais vous disposez de droits sur ces données grâce à la Loi informatique et liber-tés », rappelle la Cnil :n droit d’accès : vous pouvez accéder aux informations que détient un orga-nisme sur vous ; il est ainsi possible de lui demander quelles informations il utilise et dans quel but ;n droit de rectification : vous pouvez faire corriger une erreur et demander

la suppression d’une information par-ticulière ;n droit d’opposition : vous avez la possibilité de vous opposer à figurer dans un fichier ;n droit au déréférencement : vous pouvez saisir les moteurs de recherche et demander le déréférencement d’une page web associé à votre nom.Incontournable source de bonnes pra-tiques, la Cnil propose également de nombreux conseils ainsi que des mo-dèles de lettres dans la rubrique « les courriers pour agir ».

à www.cnil.fr

n audit de conformité

Plusieurs prestataires en sécurité des systèmes d’information proposent des audits de conformité labellisés par la Cnil. C’est le cas, par exemple, de Digitemis qui vérifie le niveau de conformité des traitements mis en œuvre par les entreprises. Cet état des lieux peut faire l’objet d’un accompa-gnement en vue de l’obtention du label gouvernance de la Cnil. De même, la fonction de correspondant informa-tique et libertés peut être externalisée auprès d’une société spécialisée.

n nettoyage de bases de données

De nombreuses entreprises n’ont ni le temps, ni les ressources pour procéder au nettoyage de leurs bases de données. Des sociétés spécialisées (Experian, Talend, MailKitchen, Neopost...)

peuvent s’en charger. Cette opération consiste à corriger ou supprimer les données erronées et susceptibles d’en-traver la bonne marche de l’entreprise. Sans compter les risques liés au non-respect de la législation en vigueur.

n Tails, un système d’exploitation qui contourne la censure « quasiment partout » Oubliez Windows 10, Mac iOS et même Linux. Et essayez Tails (the amnesic incognito live system) : « Tails est un système live dont le but est de préser-ver votre vie privée et votre anony-mat. Il vous permet d’utiliser internet de manière anonyme et de contourner la censure quasiment partout où vous allez et sur n’importe quel ordina-teur », expliquent les créateurs de ce système d’exploitation encore confi-dentiel. Facile à installer, il suffit de le télécharger sur le site ressource et de l’installer sur un poste informatique via une clé USB, un DVD ou un carte SD indépendamment du système installé sur l’ordinateur.

à tails.boum.org

n Framasoft ou comment « dégoogliser internet »

Créée en 2004, l’association Framasoft s’est donnée pour objec-tif de « dégoogliser internet » via « la culture du libre », notamment les logiciels libres. Ce réseau propose

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20 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

une impressionnante série de services alternatifs : moteur de recherche, trai-tement de texte, tableur, lecteur de flux RSS, stockage... La communauté Framasoft est composée de nombreux bénévoles (et quelques salariés) qui enrichissent continuellement les ou-tils mis à disposition des internautes. La plupart d’entre eux sont gratuits.

à framasoft.org

n HTTPS Everywhere

Très facile à installer sur un naviga-teur, cette extension utilise le fameux « S » du protocole HTTPS qui permet de sécuriser les transactions bancaires. La navigation web devient ainsi proté-gée ainsi que les données qui transitent pendant la connexion. Développée par l’ONG Electronic Frontier Foundation qui lutte pour la liberté d’expression sur le web, HTTPS Everywhere est utilisée par le lanceur d’alerte Edward Snowden qui en connaît un rayon sur la protection des données person-nelles. Compatible avec les navigateurs Firefox, Chrome et Opera.

à www.eff.org/https-everywhere/

n 4 astuces pour empêcher Google de collecter vos donnéesGoogle vous connaît mieux que certains de vos proches, et ce, grâce aux traces que laissent vos actions collectées par défaut sur votre ordinateur, votre smartphone ou votre tablette. Voici

quatre astuces pour utiliser Google et Chrome le plus anonymement possible (il vous faut pour cela vous connecter à votre compte Google) :n Astuce nº 1Supprimer les annonces Google est im-possible. Mais vous pouvez néanmoins empêcher que celles-ci soient basées sur vos centres d’intérêt.Où ça ?Dans « mon compte » > « paramètres des annonces ».n Astuce nº 2Désactiver la collecte de vos données de géolocalisation par Google Maps se fait en quelques clics.Où ça ?Dans « mon compte » > « vos infor-mations personnelles » > « accéder aux commandes relatives à l’activité » > désactivez l’onglet « historique des positions ».

n Astuce nº 3Effacer votre historique de navigation dans Chrome n’empêche pas Google de collecter des informations sur votre activité (recherches et sites visités). Les supprimer prend 15 secondes.Où ça ?Dans « mon compte » > « accéder à mon activité » > « supprimer des ac-tivités par » > sélectionnez « toute la période » et « tous les produits » > « supprimer ».

n Astuce nº 4Depuis la page compilant l’ensemble des applications ayant accès à certaines de vos données Google, vous pouvez supprimer les droits d’accès que vous ne jugez plus pertinents.Où ça ?Dans « mon compte » > « applications et sites connectés ».

n testez votre e-réputation

55 % des recruteurs sont influencés par ce qu’ils apprennent sur leurs candi-dats via les réseaux sociaux. Nothing to Hide (rien à cacher) est une application française gratuite qui se charge d’analy-ser à votre place vos comptes Facebook, LinkedIn, Instagram et Twitter. Elle évaluera votre niveau d’expertise en e-réputation et vous donnera surtout de précieux conseils pour maîtriser les paramètres de confidentialité afin de cacher ou montrer uniquement ce que vous aurez décidé.

à nothing-to-hide.fr

n après les databiographies...

Albertine Meunier est une artiste nu-mérique. À l’origine du mouvement DataDada, elle dresse depuis dix ans l’inventaire de ses recherches sur inter-net pour les publier sur son site web et même dans un livre papier, My Google search history, publié en 2011. Ses mo-tivations ? Massifier ses données pour

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21archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

dresser une sorte d’autobiographie nu-mérique, poétique et impertinente. Un deuxième tome de l’ouvrage, en prépa-ration, couvrira ses recherches de 2011 à 2016.

à albertinemeunier.net

n ... les dataprédictions

Les informations que vous dévoilez sur les réseaux sociaux, même les plus

anodines, en disent long, très long sur vous ! C’est la démonstration de Predictive World, une plateforme si-gnée Ubisoft, qui établit 60 prédictions sur votre avenir (espérance de vie, dan-ger, consommation d’alcool, salaire annuel, etc.) grâce uniquement à votre profil public Facebook et votre locali-sation. Une prise de conscience, certes anecdotique, sur les dangers potentiels du big data !

à predictiveworld.watchdogs.com

n un nouveau réseau social anonyme

Vous connecter à des personnes se si-tuant autour de vous, en fonction de ce que vous faites, de ce que vous aimez ou de vos opinions, tout en restant totale-ment anonyme est désormais possible. C’est ce que propose Yik Yak, un réseau

social géolocalisé né en 2013 aux États-Unis qui permet notamment de publier des Yaks (post de 200 caractères) sans révéler son identité. Déjà présente dans plusieurs pays, l’application est arrivée en France en novembre dernier sur iOs et Android.

à yikyak.com

Clémence Jost

5 raisons pour passer à la facture électronique avec Tessi Invoice

Conformité : Tessi INVOICE est une plateforme SaaS en totale conformité avec les nouvelles dispositions de la réglementation fiscale. Auditée par Ernst & Young Société d’Avocats, elle permet la dématérialisation des factures selon les 3 voies autorisées : EDI (échanges de flux XML structurés), fichiers PDF avec signature électronique RGS**, autres formats numériques via la gestion d’une piste d’audit.

Couverture fonctionnelle : Tessi INVOICE est capable de gérer les factures entrantes et sortantes, mais aussi la facturation intra-groupe et l’auto-facturation. Elle assure également la centralisation au sein d’un même dossier de tous les documents de gestion rattachés aux factures. Son module de gestion des litiges offre un espace de dialogue, pour faciliter la résolution des incidents entre clients et fournisseurs.

De la facture au paiement : Couplée à Tessi POP, portail proposant différents « moyens de payer » la facture (prélèvement, virement, télérèglement, carte bancaire, SEPAmail, etc.), Tessi INVOICE offre une alternative intégrée pour automatiser les processus Order to Cash.

Interopérabilité : Tessi INVOICE s’interface avec les plateformes tierces référentes telles que Chorus, et s’intègre avec les ERP SAP, Microsoft Dynamics, PeopleSoft, Sage, etc.

Accompagnement sur mesure : Des prestations BPO de dématérialisation, d’accompagnement au changement et un service d’aide à l’affiliation, facilitent la transition vers la facturation électronique et l’adhésion des clients ou fournisseurs.

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22 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

se faire aider dans sa mise en conformitéLe nouveau Règlement général relatif à la protection des données personnelles (RGPD) entrera bientôt en vigueur. Mais par quel bout prendre cette mise en conformité et comment se passe un tel projet ? Voici la méthode opérationnelle et technique développée par IBM pour assister les entreprises dans cette démarche.

le nouveau Règlement général relatif à la protection des données personnelles (RGPD) entrera en application le 25 mai 2018. Chaque organisation, privée ou publique, devra alors être en me-

sure de démontrer la conformité des traite-ments mis en oeuvre sur les données qu’elle détient. À défaut, elle pourrait devoir s’ac-quitter d’amendes administratives pouvant aller jusqu’à 20 millions d’euros pour un organisme public ou jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires de groupe pour une entreprise.Des prestataires se sont positionnés afin de proposer un accompagnement aux entre-prises qui souhaiteraient se faire assister dans ce projet. C’est le cas d’IBM, qui s’est associé à différents partenaires (cabinets d’avocats, d’audit) afin d’offrir une démarche opérationnelle outillée de mise en confor-mité sur mesure pour les organisations. « Tout l’enjeu de ce projet transversal est de proposer des compétences multi-expertise, explique Thierry Brun, ambassadeur RGPD au sein d’IBM ; grâce à l’embarquement de nos technologies au sein des méthodologies d’assessment (1) de nos partenaires, l’audit n’est plus simplement déclaratif : nous

pouvons enfin regarder et intervenir direc-tement dans le système d’information ».

1. assessment

Le projet débute par une phase de « GDPR assessment », composée de trois types d’expertises (juridique, conseil et techno-logique) et qui peut durer entre quelques semaines et plusieurs mois, selon la taille de l’organisation et le niveau d’expertise demandé. C’est elle qui permet de dresser un premier état des lieux de la maturité de la maîtrise, par l’entreprise, de ses don-nées personnelles. « Cette phase sert par exemple à élaborer les analyses d’écarts, explique Thierry Brun ; ces analyses défi-niront la trajectoire du projet de mise en conformité ». C’est également lors de cet assessment que les plans de PIA (« privacy impact assessment ») sont élaborés. Aussi appelés « études d’impact sur la vie pri-vée » (EIVP), ils sont rendus obligatoires par l’article 35 du nouveau règlement pour tous les traitements exercés sur les données susceptibles d’engendrer des risques élevés pour les droits et libertés. Enfin, cette phase est complétée par un « assessment tech-nique » destiné à cartographier les données personnelles et les zones à risque au sein du système d’information, et ainsi savoir exac-tement où et dans quelles proportions se situent les données sensibles.« Deux technologies IBM sont alors utili-sées, poursuit Thierry Brun ; Information Analyzer, pour les données structurées, et StoredID, qui est une technologie unique sur le marché permettant d’analyser les zones non structurées, comme un serveur de mes-sagerie, et de les filtrer ». Cette première étape est très importante pour l’entreprise, puisqu’en plus de son aspect curatif, elle per-met d’envisager les projets à venir de l’entre-prise : les notions de « privacy by design » et

de « privacy by default » (protection de la vie privée garantie dès la conception d’une tech-nologie ou par défaut), ainsi que la modifica-tion éventuelle des processus de collecte des données, devront alors être abordées.

2. trajectoire

Ce n’est qu’à l’issue de cette première étape que sont décidés les chantiers à mettre en oeuvre dans la phase « trajectoire » du projet. Si ces chantiers varient évidemment d’une organisation à une autre, il peut s’agir d’anonymisation de données, de chiffre-ment de fichiers, ou même de processus de suppression, de mise en quarantaine ou de déplacement (si les données n’étaient pas localisées au bon endroit). La gestion du consentement explicite des clients ou des utilisateurs sur la finalité d’usage de leurs données peut aussi faire partie des opéra-tions à mettre en place. Et ce n’est qu’une fois tous ces chantiers réalisés que sera déployée une protection opérationnelle des données avec, par exemple, la mise à dispo-sition d’outils dédiés garantissant leur sécu-rité (détection des failles, gestion des inci-dents, contrôles d’activité des utilisateurs et des administrateurs, etc.).« Nous ne sommes qu’au tout début de l’incroyable essor que prendra, à terme, la valeur des données personnelles, termine Thierry Brun ; d’ici 2020, leur capitalisa-tion pourrait en effet valoir mille milliards d’euros par an (2). Sans compter les enjeux business et marketing ainsi que les actes malveillants qu’elles pourraient susciter. Les protéger est donc essentiel ! » n

Clémence Jost

(1) Ensemble de méthodes d’évaluation « en situation » qui utilisent différents moyens et outils.(2) Source : Boston Consulting Group (BCG).

[dossier]

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Guide pratique n° 56 Transition numérique : l’infodoc relève le défi à renvoyer accompagné du règlement à Archimag 24, rue de Milan F-75009 Paris■ Tél. : + 33 1 55 31 92 30 ■ Fax : + 33 1 44 53 45 01 ■ Courriel : [email protected] ■ Site : www.archimag.com

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ce qui provoque leur dispersion et nuit à leur visibilité. Ils s’appuient pourtant sur

un socle de compétences communes, à la fois classiques et renouvelées, tirant

profi t des technologies de l’information. Et s’imposent comme des acteurs clés de la

transformation digitale des organisations.

Au sommaire de ce guide :

1. MUTATIONS, ÉVOLUTIONS, PERSPECTIVES

Le management de l’information aujourd’hui

Enquête Archimag sur les professionnels de l’information

Débat d’experts : le devenir des managers de l’information

2. MÉTHODES Réussir la transformation digitale de son service

Mettre en place un langage et une documentation contrôlés dans une

organisation Architecture de l’information et expérience utilisateurs

Le social knowledge management

La veille : collaborative et décisionnelle

3. RETOURS D’EXPÉRIENCE : L’INNOVATION EN MANAGEMENT

DE L’INFORMATION

Fonction documentaire repositionnée

Services de documentation paperless

Nouveaux services documentaires et marketing

Gestion des connaissances

Animer une collectivité sous un réseau social

Veille globale et mutualisée

Plateforme de veille dans une collectivité territoriale

4. EMPLOI, COMPÉTENCES ET FORMATIONS

Marché de l’emploi - enquête

Évolution des formations

Panorama des formations initiales

Panorama des formations continues

5. LES OUTILS DU MANAGEMENT DE L’INFORMATION

Enquête SerdaLab sur les outils

Cartographies des solutions

souvent mise à mal - viennent directement prêter main forte aux opérationnels des

entreprises, administrations et collectivités. Ils interviennent dans la gouvernance de

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Au sommaire de ce guide :

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2. MÉTHODES

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24 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

le patrimoine audiovisuel à portée de clicAccéder aux archives audiovisuelles n’a jamais été aussi facile. Les plateformes se sont multipliées et proposent des services à valeur ajoutée pour le public professionnel ainsi qu’un colossal corpus vidéo destiné au grand public.

il est loin le temps où il fallait dé-

bourser une petite fortune pour

accéder aux archives audiovisuelles

françaises. Jusqu’en 2006, ce patri-

moine était réservé aux profession-

nels et représentait un coût non négli-

geable pour les chaînes de télévision à la

recherche d’images anciennes. Les choses

ont commencé à bouger le 27 avril 2006 avec le lancement de la plateforme Ina.fr :

100 000 archives représentant 10 000

heures de programme étaient alors mises

à disposition des internautes. Et 80 % de

ce corpus étaient proposés gratuitement !

Dix ans plus tard, l’offre a été largement

enrichie au rythme des campagnes de nu-

mérisation de l’Institut national de l’au-diovisuel. À ce jour, plus de 43 000 heures

issues de la télévision et de la radio fran-

çaises peuvent être consultées : archives

de l’ORTF, de France 2, de France 3, de

TF 1 (avant sa privatisation en 1986), de

Radio France... Mais aussi des publicités,

des dossiers thématiques (Apsotrophes,

Cinq colonnes à la une...) et des docu-

mentaires produits par l’Ina. « 80 % des vidéos et sons présents sont consultables en ligne gratuitement dans leur intégra-lité », précise l’Ina. Pour les 20 % restants,

les internautes ont le choix entre deux

solutions : soit souscrire un abonnement

au pass illimité Ina premium au prix de

2,99 euros par mois, soit procéder à un

téléchargement définitif en mode VOD ou

en mode DVOD (gravure sur DVD).

traitement documentaire et notices bilinguesÀ côté de ces couloirs marchands des-

tinés au grand public, il existe une voie

réservée aux professionnels des médias et de la communication : Ina Mediapro

propose 1,4 million d’heures de télévi-

sion et de radio, soit un corpus bien plus

important que celui disponible sur Ina.

fr. Surtout, ce patrimoine a fait l’objet

d’un traitement documentaire poussé

avec 7 millions de notices disponibles

en français et en anglais. « La qualité de la documentation est un élément clé dans le processus d’identification et de sélection », souligne-t-on à l’Ina. De

nombreux outils d’aide à la navigation et

à la recherche sont intégrés au service :

éphéméride, suggestion de sujets d’ac-

tualité, dossiers documentés, moteurs

de recherche plein texte, tri multicritère,

découpage des vidéos en chapitres... En

bout de chaîne, la livraison des contenus

sélectionnés par le client peut se faire sur

support physique ou bien par serveur FTP. Résultat : la plateforme compte

7 000 professionnels accrédités dont un

tiers est situé hors de France.

Autre prestation très utile, les équipes

d’Ina Mediapro « s’occupent de libérer les droits selon les exploitations envi-sagées ». Autant dire un gain de temps

considérable, car les questions des

droits d’auteur et de diffusion sont par-

ticulièrement ardues.

YouTube, deuxième site le plus fréquenté dans le monde

Si l’Ina fait figure de ressource docu-

mentaire de référence dans le service

public, il existe également des plate-

formes privées d’accès aux archives au-

diovisuelles. YouTube est sans conteste

la plus connue d’entre elles. Au point

qu’elle est désormais le deuxième site le

plus fréquenté dans le monde derrière

Google, mais devant Facebook.Véritable

caverne d’Ali Baba, YouTube demande

tout de même un sérieux effort de mé-

thodologie si l’on ne veut pas finir noyé

sous le flot des 300 heures de vidéo qui

sont mises en ligne chaque minute. Car

l’on aurait tort de considérer YouTube

comme une plateforme qui diffuse seu-

lement des vidéos de chiens en train de faire du skate-board !

Chaîne d’information de la Principauté de Monaco sur YouTube. D

RPlateforme Ina Mediapro destinée au public professionnel. D

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[outils]

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26 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

« Depuis juillet 2015, plus de 8 000 partenaires (parmi lesquels de nom-

breux grands groupes audiovisuels, stu-

dios de cinéma et maisons de disques) ont revendiqué plus de 400 millions de vidéos via Content ID », souligne-t-on

chez YouTube. Content ID est une base

de données qui permet de comparer les

vidéos mises en ligne aux fichiers éta-

blis par les propriétaires de contenus.

Riche de plus 50 millions de fichiers de

référence, Content ID a conduit You-

Tube à reverser « deux milliards de dollars aux titulaires de droits ayant choisi de monétiser leurs vidéos reven-diquées depuis le lancement de Content ID en 2007 ».

Dailymotion, un catalogue de plus de 50 millions de vidéosParmi les milliers de partenaires évo-

qués par YouTube, on compte de nom-

breuses institutions archivistiques qui

y ont ouvert une chaîne, à commencer

par l’Ina qui bénéficie ainsi d’un canal

de diffusion qui va bien au-delà de son

public national. Mais on y trouve aussi

la chaîne d’information de la Principau-

té de Monaco qui y diffuse une partie de

ses archives. Ou bien la chaîne Rabnass

Archives Algérie ou bien encore l’agence

de presse Associated Press qui y a versé plus de 17 000 heures de vidéo !

Autre poids lourd du secteur, le fran-

çais Dailymotion propose près de 100

chaînes adossées de près ou de loin à

des institutions archivistiques recon-

nues... et plus artisanales. Dans la pre-

mière catégorie, on trouve les Archives

nationales, des services d’archives

départementales (Alpes maritimes,

Pas-de-Calais), des services d’archives

municipales (Lyon), des sources étran-

gères (Radio Canada)... Dans la deu-

xième catégorie, les associations de

tous types y écoulent leur patrimoine audiovisuel : les archives du Salon

d’automne ou bien celles du Parti com-

muniste français, par exemple. Au

total, 147 882 vidéos liées au milieu

archivistique (en novembre 2016) sont

mises à disposition des internautes.

Dailymotion revendique un total de 3,5

milliards de vidéos regardées chaque

mois par 300 millions d’utilisateurs. Son catalogue, quant à lui, est colossal :

environ 50 millions de vidéos ! Naviguer

dans ce corpus est cependant relative-

ment aisé : un moteur de recherche et

des catégories permettent d’effectuer

une première sélection. Les vidéos les

plus regardées sont signalées par un

système de recommandation et il est

également possible de s’abonner à une

chaîne afin d’être averti des dernières

mises à jour. Les suggestions qui appa-

raissent sur la droite de l’écran sont éga-

lement un bon moyen pour trouver un

contenu proche de celui que l’on est en

train de regarder.

Vimeo et FilmoTV, deux plateformes alternativesMoins connu, Vimeo a été lancé en 2004

par des vidéastes et des cinéastes dési-

reux de partager leurs créations. Une

douzaine d’années plus tard, la plate-

forme se singularise par son modèle éco-

nomique qui va de la gratuité à une grille

tarifaire échelonnée à 5, 14 et 40 euros

par mois. Le mode gratuit offre un stoc-

kage limité à 500 Mo par semaine alors

que l’abonnement à 40 euros propose un

stockage illimité par semaine. De nom-

breux services viennent s’ajouter selon le prix de la formule retenue : statis-

tiques plus ou moins détaillées, tableau

de bord, assistance... Vimeo propose

d’entrer dans son catalogue par diffé-

rents moyens, dont une exploration par catégories : documentaire, cuisine, sport

ou éducatif.

Encore moins connu, FilmoTV

s’adresse plus particulièrement aux

cinéphiles. Son catalogue est en effet

constitué « de centaines de films »

sélectionnés par une équipe de chroni-

queurs spécialisés. Les films peuvent

être visionnés « à la carte » à partir

de 1,99 euro ou de façon illimitée pour

9,99 euros par mois. Bonne nouvelle :

l’ouverture d’un compte sur FilmoTV

permet une utilisation multi-écran

(ordinateur, tablette, téléphone et

console de jeu). n

Bruno Texier

Le direct sur Dailymotion. DR

Page d’accueil de Vimeo. DR

Page d’accueil de FilmoTV. DR

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27archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

nouveautés 2017 : ce qui vous attend !Des utilisateurs qui en demandent plus, des fournisseurs tournés vers le développement et l’innovation : voilà pourquoi 2017 s’annonce riche en nouveautés pour les professionnels de l’information ! Archimag vous les présente catégorie par catégorie, en précisant le trimestre de sortie.

1. bibliothèque-édition

1D Labn 1D touch & livre numériqueOffre de lecture en ligne mettant en avant la création indépendante avec un nouveau partage de la valeur concernant la rémunération des créateurs. La rencontre de la musique, du jeu vidéo et du livre sur une même plateforme. Avec des outils de médiation.Sortie : 3e trimestre

Agence Rhône-Alpes pour le livre et la documentationn Booktubes du patrimoineBooktubes (vidéos) réalisées à partir des collections des fonds patrimoniaux des bibliothèques des villes centres de Rhône-Alpes ; valorisation des fonds patrimoniaux à destination des jeunes, médiation autour des fonds locaux.Sortie : 1er trimestre

Cairn.infon Outil d’analyse du traficOutil d’analyse du trafic enregistré sur la plateforme Cairn.info et de compréhension des usages de lecture numérique.Sortie : 1er trimestren Mon Cairn.infoEspace personnel permettant une personnalisation de l’expérience de navigation, de recherche et de veille à partir de Cairn.info ; aidera à mieux comprendre chaque utilisateur et lui proposer des suggestions de

lecture et des résultats de recherche pertinents.Sortie : 3e trimestre

Decalogn BibEnPocheApplication mobile pour smartphones (Android et iOS) favorisant l’interaction entre le lecteur et sa bibliothèque ou son réseau de bibliothèques d’appartenance ; consultation du catalogue, affichage des commentaires de lecteurs, accès au compte lecteur, notifications, suggestions.Sortie : 1er trimestre

i2Sn CopiBook OSAvec le CopiBook Open System, sur le segment de marché du format A2, i2S est en capacité de proposer des solutions qui seront de facto compatibles avec la future Iso 19264 (photography - archiving systems - image quality analysis).Sortie : 1er trimestre

Mood Editionn MoodViewerRecommandations de contenus multi-environnement (desktop et mobile) ; analyse en temps réel le profil et les centres d’intérêt de chaque internaute pour lui proposer un magazine entièrement personnalisé (2 000 sources d’information, veille, notifications…).Sortie : 1er trimestre

Numérique Premiumn Vie politique française au XXe siècleBouquet de livres numériques offrant un riche panorama de sources et d’études sur différents aspects de la vie politique française au XXe siècle (vie des partis, gouvernements, grandes crises nationales, politique internationale, propagande, censure, expression au sein des médias).Sortie : 2e trimestren Sciences religieusesCollection inédite d’ouvrages numériques (plus de 160) issue de l’éditeur Beauchesne, retraçant à travers les âges la théologie historique ; avec des séries comme « Bible de tous les temps » ou « L’histoire des diocèses » en 22 volumes, ou encore « Études sur la Sainte Vierge ».Sortie : 1er trimestre

PMB Servicesn Une navigation innovante grâce au FRBRImplémentation du modèle FRBR finalisée dans le back-office ; côté portail, intégration d’outils de datavisualisation en cours, pour une exploitation optimale de la FRBRisation du fonds en offrant une navigation visuelle (graphes, frises, chords, etc.).Sortie : 1er trimestre

2. archives-patrimoine

CADNn Bâtiment d’archivesConstruction d’un bâtiment avec une capacité de conservation de 100 kml ; respect des normes ; réalisé dans le cadre d’un projet visant l’obtention de l’agrément des prestataires d’archivage sur support papier ainsi que la certification NF Z 40-350.Sortie : 3e trimestre

i2Sn MotzyOutil nomade et abordable pour les services patrimoniaux ayant besoin de numériser des documents hétérogènes en mobilité ; s’adapte à tous types de document.Sortie : 1er trimestre

Locarchivesn Solution de gestion des archives internesOutil simple et souple pour sécuriser la gestion des archives et dossiers métier conservés dans les bureaux ; portail disponible en mode Saas, prise en main facile par tout type d’utilisateur, même les non-archivistes !Sortie : 2e trimestre

V-Technologies, logiciel Ligeo Archivesn Le récolement douchetteRécolement par douchette directement dans les magasins en scannant les étiquettes espaces puis articles, puis synchronisation mettant à jour Ligeo Gestion ; traitement en masse ; gain de temps important ; avec vérification de cohérence.Sortie : NC

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28 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

3. mobilier

BC Intérieurn Chariots à livres ergonomiques, Push & PullNouvelle gamme de chariots encore plus ergonomiques, avec prise en main à l’avant ou à l’arrière, conçu selon les normes ARBO ; design pour une meilleure prise en main quelle que soit la taille de l’utilisateur.Sortie : 1er trimestre

Diplexn ProfilTUBRayonnage léger pour l’archivage, tubulaire, tôlé ou avec des supports pour dossiers suspendus ; solution sur-mesure.Sortie : 1er trimestre

4. veille

Iscopen Veille et cartographie de contenusNouvelle approche méthodologique pour accompagner les responsables de veille et d’IE dans la définition de leur périmètre de veille à l’aide de cartographies et de dataviz, pour mieux cibler les attentes des utilisateurs et faire évoluer leur plan de veille « visuellement ».Sortie : 1er trimestren Module d’analyse cartographiqueModule de la plateforme KeyWatch évoluant vers une cartographie dynamique et personnalisable des contenus restitués par la plateforme ; simplifie l’analyse des données dans le temps.Sortie : 1er trimestre

5. documentation

Aideln Supremia InventoryInventaire électronique du fonds documentaire : récolement des ressources douchées par identification des documents perdus, mal rangés et en prêt ; gain de temps et risque d’erreur évité.Sortie : 1er trimestre

Antidotn Fluid TopicsUnifie les sources et formats variés de documentation technique et les rend utilisables et accessibles par les utilisateurs ; contenu plus facile à trouver et à naviguer.Sortie : 1er trimestre

GB Conceptn Nouvelle plateforme en architecture répartieGestion de très gros volumes de données pour des sites à forte fréquentation.Sortie : 3e trimestre

Questeln Intellixir V14De nombreuses sources scientifiques structurées sont déjà analysables avec Intellixir et cette nouvelle version, intégrée à la suite logicielle Questel IPBI (IP Business Information), permettra l’analyse de données web ; création et partage de rapports d’étude dynamiques.Sortie : 2e trimestre

6. dématérialisation

BlueXMLn Gestion des subventions sur AlfrescoFormulaire permettant la gestion automatisée des subventions européennes ou locales, pour les administrations ou les collectivités ; automatisation des traitements.Sortie : 1er trimestre

Cotranetn Atelier de numérisationAteliers de numérisation professionnels, créés, homologués et supervisés par Cotranet pour la numérisation des dossiers archives et des flux papier entrants ; participe à la réinsertion professionnelle des travailleurs handicapés, avec diminution de la contribution à la taxe AGEFIPH.Sortie : 1er trimestre

Damaris SAn Damaris RM V4Solution respectant la norme Iso 15489, gestion du cycle de vie des documents indépendant du support ; full web et mobile (Android et iOS) : le records management partout !Sortie : 1er trimestre

Labgroupn Facturation électroniqueSolution de dématérialisation des factures entrantes et sortantes ; économie d’échelle, gain de temps et meilleure conservation.Sortie : 1er trimestre

Legalboxn Lettre recommandée électroniqueCapacité à envoyer des lettres recommandées au

format électronique avec la même valeur probante que les recommandées papier ; économique pour toute organisation envoyant de nombreux courriers recommandés (tarifs plus faibles, moins d’investissement humain).Sortie : 1er trimestre

Locarchivesn Dématérialisation des bulletins de paye et coffre-fort électroniqueSolution complète de dématérialisation des bulletins de paye et de conservation numérique ; totalement sécurisée et pérenne, disponible en mode Saas.Sortie : 1er trimestre

Neopostn Dématérialisation des dossiers RHStockage et gestion des documents RH (bulletins de paie, contrat de travail...) dans le cloud ; pour sécuriser tous les documents associés à un salarié, de son recrutement à son départ en retraite ou de l’entreprise, dans un dossier centralisé ; efficacité et ROI ; image de modernité.Sortie : 1er trimestre

Oxyad Softwaren Oxy ActesGestion dématérialisée des actes administratifs pour les collectivités territoriales : convocation électronique des élus, signature électronique des actes.Sortie : 1er trimestre

Prologue Numériquen Use it ChorusModule de gestion des factures Chorus Pro CP2017 ; centralisation avec un outil unique, authenticité et parapheur électronique, traçabilité et journalisation, pièces jointes en mode services API, portail tiers.Sortie : 1er trimestre

SILPCn Plateforme Dém@’Tic SantéGestion globale de la dématérialisation (applications métier, BPM, Ged, archivage, signature électronique) au travers de l’optimisation des processus métier pour les établissements de santé ; en Saas.Sortie : 1er trimestre

SSL Europan Certificate Life ManagerOutil de sécurité informatique destiné aux entreprises ayant besoin de gérer un parc important de certificats SSL.Sortie : 1er trimestre

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29archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

Vialinkn Vialink KYCPlateforme de contrôle en temps réel des pièces justificatives d’un dossier client ; fiabilisation des informations du futur client, lutte contre la fraude ; sécurisation des ventes, accélération du processus de souscription.Sortie : 1er trimestren 7 - numérisation

Damaris SAn Prestation de dématérialisationService de recensement des documents physiques, numérisation et livraison des PDF ; reprise d’historique ou courant ; utilisation des technologies QR Code et NFC ; s’appuie sur Damaris RM.Sortie : 1er trimestre

HP incn Scanner HP Scanjet Pro 2000s1 (L2759A)n Scanner HP Scanjet Pro 3000s3n Scanner HP ScanJet Enterprise Flow 7000 s3

Scanners à alimentation feuille à feuille, compacts, recommandés pour un cycle d’utilisation de 2 000, 3 500 ou 7 500 pages par jour avec une vitesse de 24 ppm-48 imp, 35 ppm-70 imp ou 70 ppm-140 imp ; papier de 50 à 180 g/m² ou de 40 à 413 g/m², Twain et Isis, USB 3.0, détecteur de doubles pages par ultrason, détection de code barres, option Wifi Direct, suite logicielle HP Scan, licence Kofax VRS Pro (selon modèle).Sortie : 1er trimestre

IBMn IBM Datacap Cognitive CaptureNouvelles capacités cognitives pour étendre la capture de documents et l’extraction de données à de nouveaux types de documents plus complexes ; identification, classement, extraction automatique d’informations clés pour utilisation dans les processus-systèmes métier.Sortie : 1er trimestre

8. Ged-ECM

Archimedn Elise-Parapheur électroniquePermet aux décideurs d’annoter, de valider et de signer électroniquement des lots des documents, en mobilité, de commenter et de valider des documents issus de la Ged Elise ou d’applications métier.n Elise-ChorusConnexion d’Elise au portail Chorus pour la réception de factures fournisseurs à valider et l’envoi de factures vers des tiers, selon le PESV2 ; simplification des échanges entre collectivités et fournisseurs ; optimisation des processus de validation et piste d’audit fiable (fonctions d’Elise).n Elise CloudSortie : 2e trimestre

CEO-Vision SASn Nouveau socle technologique de GoFast V3

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30 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

Ajout et montée en version des technologies open source (dont Alfresco 5), compris dans l’abonnement, offrant plus d’ergonomie, d’outils collaboratifs et une version mobile (tablette ou smartphone) ; nouveaux outils Suite Office Collaborative et Visioconférence.Sortie : 1er trimestre

Cincomn Cincom ECM EntrepriseSolution permettant de travailler sur les documents sans connexion avec le serveur, puis de les synchroniser lorsque la connexion avec le serveur est rétablie.Sortie : 3e trimestren Cincom ECM OfficeSolution Ged-ECM pour les TPE-PME.Sortie : 2e trimestren Cincom ECM ProfessionalVersion de la solution Cincom ECM adaptée aux clients de la solution CinDoc pour leur permettre de migrer.Sortie : 1er trimestre

Cotranetn Gestion de courrierPlateforme logicielle de gestion de courrier, service intuitif et sécurisé pour grandes et petites structures : simplification en quelques clics du traitement des flux papier et numérique ; réduction des coûts ; meilleure communication entre services.Sortie : 1er trimestre

DAMAaaSn Modélisation graphique des processusModélisation intuitive et puissante des processus de l’entreprise ; seulement trois types d’objets à manipuler et à relier ; automatisation des processus sans recourir à des spécialistes développeurs informatiques.Sortie : 1er trimestre

Elo Digital Office FRn Elo ECM Suite 10Version dotée d’une nouvelle interface et de nouvelles fonctionnalités : design plus clair, plus précis, plus compact, interface en tuiles, fil d’actualité optimisé, avec la nouvelle version d’Abbyy FineReader ; création de workflows ad hoc.Sortie : 1er trimestre

IBMn Box RelayNouvelle plateforme d’automatisation du workflow dans le cloud, simple, puissante, permettant la collaboration avec des utilisateurs externes, tout en bénéficiant des fonctionnalités de Box en termes de sécurité, conformité et collaboration.Sortie : 2e trimestre

Maarchn Maarch Courrier 2.0Rend la gestion et l’organisation de l’information administrative plus proches des métiers.Sortie : 4e trimestre

Numenn Easyfolder Case ManagerCollecter les informations, coordonner et sécuriser les interactions entre les intervenants, accélérer et fiabiliser le traitement décisionnel d’un dossier ; optimisation de l’expérience et relation client, réduction des délais et des coûts.Sortie : 1er trimestre

PMB Servicesn Gestion de la demande de copie numériqueModule pour automatiser et traiter les demandes de numérisation des usagers par un worflow adapté au sein du SIGB PMB ; suivi, conservation, capitalisation et remise facilitée aux usagers.Sortie : 1er trimestre

Ventya (anciennement Accelya France)n Clear’ Invoice pour Chorus ProInterconnexion à Chorus Pro/Chorus Factures pour accompagner les entreprises dans la facturation électronique vers la sphère publique (État, collectivités locales, établissements publics).Sortie : 1er trimestre

9. gouvernance de l’information

Antidotn TaruqaMoteur de recherche probabiliste qui révolutionne la pertinence et la flexibilité du search, connectant les données et informations aux nouveaux modes de consommation ; motorisation des chatbots, création d’applications contextuelles, adaptation

dynamique au profil de l’utilisateur, etc.Sortie : 2e trimestre

Cadic Servicesn ZéphyrSolution logicielle pour la gestion de fonds documentaires multimédias, d’archives, de collections muséales, de documents physiques ou numériques ; interfaces responsives, dynamisme des affichages, navigation facilitée et intuitive, objets drag and drop…Sortie : 1er trimestre

Kentika SASn Kentika TeamGestion fine des accès aux documents : documents de projet, travail en équipe, workflow de publication ; puissance d’un outil documentaire et gestion des documents de travail.Sortie : 3e trimestre

PYX4n PYX4 StorePermet à des entités d’un même groupe ou des entreprises d’un même secteur de partager des processus de façon sécurisée (processus organisationnels).Sortie : 1er trimestre

10. archivage électronique

Arkheosn ArkVault Portail de versement et ArkVault Localisation d’archivesPortail de versement pour la dépose manuelle volontaire avec métadonnées descriptives de documents électroniques ; permet aux archivistes de mutualiser l’archivage volontaire de documents électroniques et l’archivage automatique des données électroniques.Portail de versement pour la localisation des archives papier au sein d’un archivage électronique unifié.Sortie : 1er trimestren ArkSQL Archivage des bases de donnéesPermet l’archivage des données et journaux transactionnels des bases de données relationnelles avec une recherche e-discovery.Sortie : 1er trimestre

Maarchn Maarch RM

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31archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

Version 2.0 de cette solution d’archivage légal à valeur probante ; redonner de la valeur aux fonds d’archives, garder la maîtrise de son patrimoine documentaire.Sortie : 2e trimestre

Prologue Numériquen Use it SAEApporter l’assurance de la force probante et la garantie d’une conservation normée et légale de tous les documents sensibles des entreprises ; intégration dans le SI et sécurité.Sortie : 1er trimestre

11. big data

Weenoven Prédiction des donnéesMise à jour de l’outil Biwee avec une version prédictive des données : projection des données, prise de décision plus fiable, amélioration des prévisions, analyse des comportements.Sortie : 1er trimestre

12. données personnelles

Labgroupn Conseil en gestion des informations personnellesAider les clients à gérer leurs données personnelles ; mise en conformité avec le règlement européen sur la dataprotection.Sortie : 1er trimestre

13. vie numérique

Aideln Design Web et communication éditorialeConception personnalisée du portail incluant deux propositions de maquettes graphiques et la création d’illustrations clé en main ; conseil en agencement éditorial, rédactionnel et référentiel pour une visibilité numérique optimale.Sortie : 1er trimestreJaliosn 1Day 1Learn (ouverture d’une filiale)

Learning management system de nouvelle génération intégrant les meilleures techniques de social learning (formation, information et collaboration) afin de tirer parti des nouveaux usages liés au numérique ; environnement d’apprentissage formel ou informel.Sortie : 1er trimestre

Opsomain Support des vidéos 360 °Prise en charge des vidéos 360 ° au format YouTube ; visionnage interactif de ces vidéos au sein même de la médiathèque.Sortie : 3e trimestre

Yatedon Yatedo IntelligenceSolution de recrutement prédictif prenant en compte de nombreux critères subjectifs : prêt à bouger, période d’essai, turnover, compétences, overachiever, fort potentiel, autodidacte (moteur de recherche sémantique de personnes). Sortie : 1er trimestre

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32 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

entrée difficile du bulletin de paie dans le coffre-fort électroniqueAnnoncé depuis plus de dix ans, le bulletin de paie électronique (BPE) est aujourd’hui mieux affirmé par la loi et n’attend qu’à se généraliser. Reste à savoir quelle forme.

entériné par la loi n° 2009-526

du 12 mai 2009, de simplifica-

tion et de clarification du droit

et d’allègement des procédures,

et accepté par le Code du tra-

vail, l’usage du bulletin de paie électro-

nique s’inscrit depuis plusieurs années

déjà dans la transformation digitale des

entreprises et répond à une volonté de

simplification des processus comptables. Il est aujourd’hui poussé par l’article 24

de la réforme du Code du travail (dite loi

El Khomri) qui prévoit qu’au 1er janvier

2017, toutes les entreprises du secteur

privé seront concernées, quel que soit leur

effectif salarial.

le bulletin de salaire électronique par défautLa loi El Khomri inverse, en effet, la

règle d’option de la loi de 2009 et fait

du bulletin de paie électronique la solu-

tion de droit commun, tout en permet-

tant au salarié de demander le maintien

ou le retour à une diffusion sous format

papier de son bulletin de paie. Ce cadre

juridique existe dans la plupart des pays

européens, sans que cela n’ait soulevé de

critique particulière de la part des sala-

riés et de leurs représentants. Il incombe

toutefois à l’employeur de fournir un ser-

vice de conservation des données garan-

tissant la pérennité de ces bulletins de

paie et permettant d’identifier l’émetteur

(l’employeur) afin d’éviter la fraude. Ce

qui rend délicate la transmission du BPE

par simple mail, et ce, afin d’éviter toute

perte ou interception. Celui-ci doit donc

être stocké dans un espace personnel sé-

curisé auquel seul le salarié a accès, et ce

gratuitement.

un problème, trois solutions !Aujourd’hui, plusieurs solutions s’offrent

aux entreprises pour assurer la conserva-

tion de la valeur probante des documents

à long terme et permettre aux utilisateurs d’y accéder de manière sécurisée :

n les solutions d’entreprises conformes à

la norme Afnor NF Z42-025, qui garantit

la sécurité de la diffusion et de la conser-

vation des bulletins dématérialisés. Cette

norme prévoit des recommandations

minimales et complémentaires sur la dif-

fusion (modalités de l’accord du salarié),

sur la sécurité de la conservation (notam-

ment en cas de défaillance de l’opérateur),

mais aussi sur l’intégrité des documents

conservés (garantie contre la falsification

par des techniques comme le scellement numérique) ;

n les coffres-forts électroniques opérés

par des tiers de confiance. La fourniture à

tous les salariés d’un compte personnel de

formation (CPF) depuis le 1er janvier 2015,

amené à se transformer en compte per-

sonnel d’activité (CPA) en 2017, constitue

d’ailleurs une possibilité. « Cette solution de coffre-fort électronique public est une voie prometteuse et pourrait donc égale-ment accueillir les bulletins de paie des salariés en France, avec les garanties de pérennité de conservation et de confiance qu’assure l’État », explique Jean-Chris-

tophe Sciberras, ex-conseiller technique

au sein du cabinet ministériel de Martine

Aubry (alors ministre du Travail) dans

son rapport « Pour une clarification du bulletin de paie ». Le coffre-fort pour-

rait ainsi, à terme, abriter d’autres types

de documents comme les demandes de

congés, les bulletins d’intéressement ou

de participation, etc.

n le projet déployé par l’État pour les

fonctionnaires consistant dans la mise à

disposition du bulletin de paie dans un

espace individuel sécurisé. Ce projet a été testé fin 2015 chez les militaires, pour

un pilote en 2016 et une généralisation

en 2018.

une histoire de sousQuelle que soit la solution choisie, la dé-

matérialisation permettrait de faire de 10

à 32 centimes d’économie par bulletin de

paie. En effet, le coût de diffusion déma-

térialisée atteint 10 centimes par bulletin,

alors que celui de la diffusion papier (hors

affranchissement) dépasse les 20 cen-

times et grimpe jusqu’à 42 centimes avec

l’affranchissement. Sauf que les coffres-

forts électroniques aussi ont un coût (il

s’agit le plus souvent d’une licence Saas en

Le compte à rebours est lancé pour le passage au bulletin de paie électronique déposé dans un espace personnel sécurisé.

DR

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33archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

fonction du nombre d’utilisateurs) et que

celui-ci varie selon la durée de conserva-

tion choisie : 15 centimes par bulletin pour

5 ans de conservation (durée minimale

fixée par l’article L. 3243-4 de la loi travail)

et jusqu’à 42 centimes pour 50 ans (durée

légitime du parcours professionnel d’un

salarié pouvant être ajoutée comme option à la norme Z42-025). Et ce, hors coût d’in-

tégration et développement spécifique.

quid de l’envoi par mail ?Et qu’en est-il de l’envoi du bulletin de paie

par mail ? La loi reste floue sur le sujet,

mais dans le texte, rien ne l’interdit. L’ar-

ticle 1369-3 du Code civil autorise, en effet,

l’envoi d’informations à un professionnel

par mail et l’article 1316-3 du même code

donne la même force à l’écrit électronique

qu’à celui sur papier. L’employeur devra

cependant veiller à bien respecter les men-

tions des articles R. 3243-1 à R. 3243-6 du

Code du travail, à savoir pouvoir être iden-

tifié et présenter le bulletin dans un for-

mat qui ne peut pas être modifié. Le vrai

problème vient de la nécessité de stockage

qui doit durer cinq ans pour l’employeur et cinquante ans - dans les bonnes pratiques -

pour l’employé. Le coffre-fort électronique

semble alors inévitable.

passage en forceMalgré les bienfaits incontestés de la

dématérialisation, on peut malgré tout se

demander si cette modification de la loi

n’est pas un peu prématurée. Surtout du

côté des petites entreprises qui n’auront

pas forcément les moyens de passer par

un prestataire de service, sans compter

que bon nombre risquent de se montrer

réfractaires à ce système, en raison du

surcoût d’une impression à domicile et

de la peur de la perte des données avec le

temps. In fine, on risque de voir augmen-

ter le nombre de bulletins de paie impri-

més au bureau et envoyés par mail, ce qui

va créer de nouveaux conflits quant à la

légitimité des documents.

Enfin, ce passage forcé à la dématérialisa-tion met en exergue deux éléments :

n primo, le fait que la France soit très en

retard en matière de dématérialisation.

Une étude Solvay révèle que le taux de

dématérialisation est seulement de 15 %

en France, contre 95 % en Allemagne,

73 % en Grande-Bretagne, 57 % en Italie

et 54 % en Belgique. Les freins à la déma-

térialisation sont principalement liés à

l’inégalité des salariés devant les outils

informatiques et dans l’accès à internet.

Quant aux facteurs de réussite, ils ré-

sident dans la recherche par l’entreprise

d’une réduction de coûts et la réponse aux

attentes des jeunes collaborateurs.n secundo, le fait que le bulletin de paie

reste une usine à gaz. En France, il pos-

sède 40 lignes contre 15 en Allemagne, 14

aux États-Unis et 12 au Japon. Et sa pro-

duction et gestion coûtent cher, trop cher.

C’est donc dans une volonté de redonner du

sens au bulletin de paie et de rendre plus

compréhensible les fondements du système

français de solidarité, que le gouvernement

a décidé de donner nouvel élan à la déma-

térialisation, avant peut-être une simplifi-

cation pure et dure du document lui-même.

Mais cela est une autre histoire. n

Éric Le Ven

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34 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

50 nuances de veille média à 360°Le marché de la veille média est marqué par la présence d’acteurs historiques qui font évoluer leurs solutions au rythme des réseaux sociaux et du traitement automatique des langues. Mais de nouveaux entrants proposent des plateformes qui ne manquent pas d’atouts.

l’expression est passée à la

postérité : la veille à 360° est

devenue en quelques années

un axiome incontournable de

la pratique des veilleurs. Au

point de se répandre comme une traînée de poudre sur le web : le moteur de re-

cherche Google fait ainsi remonter près

de 622 000 résultats lorsque l’on saisit

la requête « veille à 360° » !

Pour les éditeurs de logiciels et les sociétés

de prestation de veille, le spectre à 360°

est également un incontournable élément

de langage en direction des prospects et

des clients. Europresse, par exemple,

joue la carte de la production éditoriale

au sens large. Cette plateforme propose

bien entendu des ressources reconnues de la presse traditionnelle : 13 918 sources

françaises et étrangères, généralistes et

spécialisées. Mais aussi des études de

marché, des communiqués de presse, des

biographies... Sans oublier une revue de

sites web et une veille réalisée sur la radio

et la télévision. « Nous avons écouté les besoins de nos clients tout en essayant d’anticiper les évolutions de demain afin de développer des fonctionnalités inno-vantes et d’intégrer des contenus de plus en plus divers (presse, web, télé, réseaux sociaux…) », explique Carole Chevalier,

directrice marketing et communication

de Cedrom-SNi (1).

Selon Europresse, les clients attachent

désormais la même importance aux

sources traditionnelles qu’aux pure

players tels que Rue89 ou Mediapart.

Leurs besoins informationnels prennent une forme inédite : « Les clients sont

aujourd’hui confrontés au défi de maî-triser plusieurs technologies pour suivre les différents types de médias. Ceci représente un enjeu colossal et implique souvent des coûts importants d’acquisition de solutions, de formation

et d’entretien de stratégies de veille. Nous croyons fortement que l’avenir de l’agrégation passe par une couverture à 360° de tous les types de médias dis-ponibles », souligne Carole Chevalier.

plus de 22 000 supports presse et webPlus spécifiquement destiné aux acteurs

de la documentation d’entreprise et des

services marketing, Pickanews est un

moteur de recherche opéré par le groupe Kantar Media qui couvre plus de 22 000

supports presse et web en attendant la

radio et la télévision.

Son accès est ouvert à tous les inter-

nautes qui peuvent effectuer une re-

cherche sur une entreprise ou une per-

sonnalité. Mais le détail des retombées

est réservé aux abonnés qui devront

consentir un budget à partir de 219 eu-

ros pour un abonnement de trois mois

et limité à 60 unités média. Un carnet

d’unités média permet aux utilisateurs

de commander des extraits qui seront

automatiquement décomptés.

Kantar Media est également présent

sur le segment de la personnalisation

de la prestation de veille. Les « revues médias et synthèses » se présentent

sous la forme de livrables consultables

DR

Capture d’écran du tableau de bord de Mention. D

R

Solution Luqi de L'argus de la Presse.

[outils]

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35archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

au format numérique sur ordinateur ou

terminal mobile. Des rédacteurs sélec-

tionnent les contenus qui correspondent

aux besoins et aux recommandations

exprimés par les clients. Cette veille est

réalisée aussi bien sur des titres de la

presse généraliste que spécialisée.

détection de signaux faiblesDu côté de L’Argus de la Presse, la veille

à 360° s’exprime en volumes impres-

sionnants : chaque mois 18 000 heures

de programmes radio-TV, 1,3 million

de pages issues de la presse et plus de

5 millions de pages web sont recensées.

Sans oublier les contenus glanés sur

les réseaux sociaux. Par nature, cette

production éditoriale est hétérogène et

pas toujours structurée (dans la forme

comme dans le langage). « L’Argus s’est donc engagé dans une démarche de mise en cohérence de la gestion de l’information de type big content. Elle donne au veilleur-analyste de nou-velles perspectives dans l’analyse des résultats (“smart content”) et dans la détection des signaux faibles (“small contents”) », expliquent Théo Péroz,

responsable du pôle market intelli-

gence et Odile Quesnel responsable

ArgusLab (2).

Pour cela, une série de traitements do-

cumentaires sont appliqués aux conte-

nus. À commencer par un traitement

automatique des langues (TAL) qui per-

met par exemple de repérer les entités

nommées (noms de personnalités, de

marques, de pays...) et de générer des

descripteurs thématiques. Deuxième

traitement, le « content analytics » a

pour objectif de révéler les relations

qui lient les différents contenus collec-

tés. Enfin, des modèles algorithmiques

et des apprentissages automatiques

permettent de concevoir des modèles prédictifs : « Il s’agit de pouvoir par exemple développer des systèmes qui apprennent à exécuter des tâches à tra-vers l’expérience comme un système de reconnaissance de caractères (OCR) ou de reconnaissance vocale », précise-t-

on à L’Argus de la Presse.

Le prestataire propose par ailleurs Luqi

une « solution media intelligence » qui

affiche la couleur : « Je suis 360° » !

Cette plateforme offre la possibilité de

sélectionner des contenus, d’organiser

un panorama de presse et de le diffuser

auprès des destinataires. Commerciali-

sée sur trois segments (Luqi One, Luqi

Initial et Luqi Essentiel), elle décline

ses fonctionnalités avancées en fonc-

tion de ces trois segments. Ainsi, la

création et la diffusion d’un panorama

de presse sont-elles réservées à la for-

mule la plus complète (Luqi Essentiel).

Servi par une interface épurée, l’outil

met le glisser-déposer à l’honneur et

propose une brique « analyse » qui

comprend, entre autres, le signalement

d’indicateurs clés pour mieux saisir

l’actualité d’une marque.

de nouveaux entrants sur le registre des réseaux sociauxLa veille à 360° crée des vocations et

favorise l’arrivée de nouveaux entrants

qui évoluent plutôt dans le registre des

réseaux sociaux. À l’image de Mention,

société française née en 2012 qui reven-dique aujourd’hui 500 000 utilisateurs

répartis dans plus de 125 pays et 4 000

entreprises clientes. Très présente sur le

segment des réseaux sociaux, la société

ne manque pas d’appétit : « Grâce à la

capacité de Mention de surveiller des milliards de sources dans plus de qua-rante langues, vous ne raterez rien de ce que l’on dit sur vous. Et puisque les mentions sont en temps réel, vous pour-rez répondre immédiatement depuis l’interface de Mention ».

Orienté veille concurrentielle, la plate-

forme permet de mettre en surveillance

un mot-clé et de filtrer l’énorme collecte

de résultats. Ce filtre porte sur la langue,

la source et le sentiment. Le veilleur et

le community manager peuvent ensuite

engager une conversation avec les in-

ternautes et leur répondre sans quitter

l’application. Côté tarification, trois

plans sont proposés allant de 29 euros

par mois pour un seul utilisateur à 99

euros par mois pour trois utilisateurs

et des fonctionnalités supplémentaires

comme la recherche avancée et l’ana-

lyse de tonalité. Un prix sur mesure est

disponible pour les organisations dési-

reuses de bénéficier d’un compte illimi-

té en termes d’utilisateurs et d’alertes.

Autre acteur apparu en 2009, Talkwal-ker voit également les choses en grand :

150 millions de sites édités en 187 lan-

gues sont scannés et filtrés par une

cinquantaine de critères (localisation,

tonalité, influenceurs, détracteurs...). Lors du salon Documation 2016 au mois

d’avril dernier, Louis Védère d’Auria,

responsable commercial de Talkwal-

ker avançait un autre atout : « La qua-lité des livrables que nous proposons nous permet de nous distinguer de nos concurrents notamment grâce à l’expé-rience utilisateur de l’export, de l’auto-matisation de l’envoi et de l’analyse des données qui sont entièrement person-nalisables par le client ».

Les veilleurs et community managers

ne sont donc pas démunis face à la sur-

veillance du web. Il leur reste cepen-dant un défi : faire une veille à 360° sur

un marché des logiciels en perpétuelle

évolution. n

Bruno Texier

(1) Voir Archimag n° 286, juillet-août 2015.(2) Voir Guide Archimag n ° 54 « Experience data ».

Capture d’écran : rapport d’analyse réalisé par Europresse 360°. D

R

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Après un détour au pays de l’EDI fin septembre, c’est sur la veille décisionnelle que s’est concentré le 10e Focus de la rédaction d’Archimag.

M ichel Remize, le rédacteur en chef d’Archimag, a d’abord planté le décor en soulignant l’importance de la veille dans

tout type d’organisation en précisant que, même si certains veilleurs ne vont jamais au-delà de la première page des résultats de Google, la veille s’affine et se profes-sionnalise. Le veilleur tend ainsi gagner en autonomie et à se rapprocher des opérationnels afin de savoir de quoi ils ont vraiment besoin. L’heure est à la veille sur mesure. « On s’oriente vers une veille collaborative, ajoute Michel Remize. Mais avec quels outils ? Le problème, c’est qu’il y en a des tonnes. Reste à trouver les bons, ouverts, dans le cloud et mobile ».

N’ayez pas peur du collaboratif !

Jérôme Bondu, consultant chez Inter-Ligere et formateur Serda Formation, a poursuivi en remontant le temps, en expli-quant les origines de la veille et en arguant que dans « un environnement de plus en plus complexe, la veille est le moyen de donner de l’assurance aux managers ». Il a ensuite interrogé l’auditoire sur le pour-quoi de la veille collaborative. « Parce que l’essor des réseaux sociaux nous pousse

vers cela, pardi, a-t-il souligné. Surtout avec la génération Y, née avec Internet et les SMS. Des adeptes du partage de l’in-formation ». Or, il ne faut pas avoir peur du collaboratif. S’il existe bel et bien une réticence naturelle à aller vers les outils lorsqu’ils sont nouveaux, Jérôme Bondu a rappelé que l’intelligence n’était pas un acte individuel, mais collectif. «  Tous les grands savants n’ont-ils pas travaillé en col-laboratif ? » a-t-il terminé en souriant.

Comment mettre en place une veille col-laborative ?

Primo, il convient de définir un objectif réel et sérieux, porté par l’exemple (autre-ment dit par le management). Ainsi, dans une entreprise de la grande distribution, la direction a décidé de mettre en place un RSE pour que les employés puissent poster des idées (anonymement) et se réinventer.

Secundo, il faut trouver les ressources : un budget (forcément), l’informatique et les outils, l’humain, le managérial.

Tertio, il est impératif de définir un plan-ning. Il faut environ 6 mois pour installer une veille stratégique opérationnelle, et entre un et deux ans pour en ressentir les effets bénéfiques.

L’information à 360°

Enfin, CEDROM-SNi a conclu les dé-bats en présentant Europresse.com, sa solution de veille à 360° permettant

de surveiller des contenus issus de la presse imprimée, du web, de la radio, de la télévision, des blogs, des réseaux sociaux et autres (plus de 10 000 sources d’information françaises et étrangères, généralistes et spécialisées) et intégrant la gestion des droits d’auteur. De quoi proposer un service sur mesure à haute valeur « stratégique », tant en termes de sélection des données qu’en termes de diffusion. Ludovic Vaz d’Europresse.com a notamment souligné le rôle essentiel des Experts, les outils permettant juste-ment de replacer ces experts au centre de la veille. n

Veille stratégique & décisionnelle : il est temps de revoir sa stratégie !

publirédactionnel

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Presse

Télévisionet radio

Études etrapports

Répertoires et références

Médiassociaux

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36 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

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Marie-Dominique Desmarchelier, Knowledge & Information Manager au sein du cabinet d’avocats d’affaires Clifford Chance Europe LLP, a partagé son expérience sur la veille presse, un élément éminemment stratégique pour les avocats.

«P our un avocat, le temps est précieux et la veille doit permettre de fournir l’information demandée

au bon moment », précise la Knowledge Manager. « Le travail en réseau pour nous est très important et nous essayons de trouver les recettes pour améliorer la veille pour qu’elle soit plus efficace et adaptée aux vrais besoins ». Et ce, dans une dé-marche de «  continuous improvment  » avec, bien entendu, ce que cela implique en terme de réticences au changement. « Car nous avons radicalement modifié la façon de fournir la veille. Aujourd’hui, c’est plus la question de la conduite du chan-gement qui se pose que la réalisation de la veille à proprement parler  ». Le tout avec un budget contraint et des produits qui coûtent de plus en plus cher.

Avec le bon outil, la veille devient plus efficace et moins chronophage

Le centre de documentation du cabinet se compose de huit personnes et réalise, outre les veilles juridiques spécialisées, une revue de presse générale, une revue de presse ciblée tous les matins avec 15 ou 20 articles triés sur le volet, ainsi qu’un panorama de presse pour des demandes spécifiques liées à certains clients stratégiques. «  Nous avons établi un pilote sur 28  clients stratégiques du cabinet en nous limitant à deux sources, en regrou-

pant les clients par secteurs d’activités, ne sélectionnant que les articles de plus de 100 mots et en créant une adresse mail spécifique, explique Marie-Dominique Desmarchelier. Ainsi, en changeant nos

habitudes de travail et utilisant le bon outil, nous avons diminué de 80  % les demandes ponctuelles et réduit le temps de recherche (de 2 h, à 30 minutes) ».

Quand la veille devient stratégique et décisionnelle

Avec Europresse.com, la veille du cabinet a incontestablement gagné en qualité, en précision, en rapidité et a pris une véritable dimension stratégique. L’immédiateté de l’accès à l’information constitue pour ce produit, la valeur ajoutée apportée par les documentalistes. « Nous considérons

que les articles sélectionnés sont déjà per-tinents », affirme la responsable du centre de documentation du cabinet qui s’oriente aujourd’hui vers un portail fournissant un accès encore plus facile par clients. n

Retour d’expérience : la veille dans un cabinet d’avocats d’affaires

Clifford Chance Europe LLP1 rue d’Astorg, CS 60058, 75377 Paris Cedex 08Ligne directe : +33 (0)1 44 05 83 99www.cliffordchance.com

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37archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

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38 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

Vu de Montréal bibliothèques et sociétés en mutation

Le premier Congrès des professionnels de l’information (CPI) s’est tenu à Montréal au mois de novembre dernier. Fruit du foisonnement de plusieurs associations professionnelles (CBPQ, ASTED et SLA-SEC), ce rendez-vous a rassemblé des experts de l’information du Québec et d’ailleurs.

[de notre correspondant à Montréal]

que de belles découvertes ! Cette

première édition du Congrès des

professionnels de l’information a

mis en lumière tout ce qui se couve,

s’innove et se réalise au Québec.

Que de projets, que de bons coups. La biblio-

thèque du 3e lieu n’est plus un secret. Place à

la lumière qui inonde abondamment les salles

de la nouvelle bibliothèque de Drummond-

ville ou aux nombreux BiblioLab et LivingLab

qui créent des espaces d’immersion et d’expé-

rience humaine. Les usagers n’attendent plus

d’être servis, mais deviennent des créateurs,

des acteurs et des innovateurs. Les bibliothé-

caires désormais médiateurs structurent et

animent des projets participatifs et n’en sont

plus les seuls intervenants majeurs.

Voici quelques exemples. La bibliothèque de

l’École de technologie supérieure de Mon-

tréal a mis en place des ateliers d’aide à la

rédaction scientifique, avec validation par les

pairs et organisation de concours de rédac-

tion. Le succès a été immédiat.« L’innovation est désordonnée ! Lancez un produit brut, mettez-le dans les mains des usagers et voyez ce qui se passe ». C’est

en ces termes que Jasmine Bouchard, de

l’université d’Ottawa a présenté la réalisa-

tion de son plan d’action à la médiathèque.

L’approche « maker culture » consistant à

créer des objets, a pour but de développer

des habiletés en communication et de bâtir

une communauté, et ce, au sein d’une équipe

multidisciplinaire (chercheurs, usagers, étu-

diants et autres). Des livres dans lesquels

les étudiants peuvent colorier, des thèses de

doctorat en bande dessinée, des idées d’en-

treprises concoctées et concrétisées pendant 24 heures ou plus de 55 000 vidéos en ligne,

voilà le portrait de cette médiathèque.

technologies perturbatricesAfin de faire émerger des nouvelles façons

de faire, des ateliers d’idées fertiles ont été

de vrais tremplins à des innovations dans les

bibliothèques de l’université Laval. « L’ins-tantanéité et la multiplicité de l’informa-tion et l’omniprésence des technologies perturbatrices bouleversent les démarches traditionnelles de veille », souligne Monica

Malowan, de l’université de Moncton au

Nouveau Brunswick. « Elles ne peuvent plus être linéaires et cartésiennes ».

L’innovation par la coopération fut illustrée

par un projet de transformation de manuels

scolaires en guides gratuits disponibles en

creative commons, révisés par les pairs, im-

pliquant plus 50 professeurs. Voilà encore la

preuve du collaboratif et du libre accès à l’in-

formation dans les bibliothèques (Edmon-

ton Public Library, Alberta et autres).

penser en fonction de l’ère numérique« Il n’y a plus aucune audace avec les SIGB », mentionne Richard Dumont, direc-

teur général des bibliothèques, université de

Montréal. « Il faut penser en fonction de l’ère

numérique ». La réponse est aujourd’hui

dans la mise en place d’un projet de plate-

forme partagée de services interinstitutions.

On parle de catalogage collaboratif, on va

voir si un collègue a écrit un document, on y

ajoute son grain de sel. « Ce répertoire mon-dial permettra la récupération des talents et renforcera des synergies interinstitu-tionnelles », souligne le conférencier. On est

dans l’innovation ouverte.

BAnQ de son côté multiplie les projets. L’utilisation du modèle Bibframe 2.0 (open

source), construit sur le RDF, est un chantier

relatif à l’échange de données interopérables

sur le web et à la gestion des URI. Plusieurs

bibliothèques au Québec participent à cette

base de données ouverte.

Bien d’autres conférences inspirantes ont été données. En nommer, c’est en oublier ! Mais

il n’en faut pas plus pour avoir un aperçu de

ce qui se trame en sciences de l’information.

Un petit bémol peut être ! La gestion de l’in-

formation et des documents a vraiment été

sous-représentée. C’était une première.

déclaration des bibliothèques québécoisesEnfin, c’est avec une passion communica-

tive que la PDG de BAnQ a parlé du « rôle de passeur, de chef d’orchestre et de proxi-mité » des bibliothécaires. Avec fierté, elle

a annoncé le dépôt à l’Assemblée nationale

de la Déclaration des bibliothèques québé-

coises et de la mise sur pied d’une table per-

manente de concertation des bibliothèques. « La seule chose perpétuelle qui existe, c’est le changement », dit-elle.

Dans la foulée de la préparation des fêtes du

375e anniversaire de Montréal, bien d’autres

projets sur les bibliothèques sont sur la table

à dessin et vont émerger. n

Élisabeth Lavigueur

[outils]

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39archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

comment favoriser la littératie informationnelleTout pousse aujourd’hui au numérique, dans l’entreprise comme à l’extérieur, cela devient même une obligation. Le numérique donne l’accès au savoir et permet tout simplement de travailler. Mais que faire pour les personnes souffrant d’« incompétence informationnelle » ?

1. pour une définition de la littératie informationnelle

la littératie informationnelle - en

anglais « information literacy »

- est « l’alphabétisation dans le domaine de l’information ». Cette

expression semble avoir été utilisé

pour la première fois en 1974, par Paul

Zurkowski, président de l’US Informa-

tion industries association, et était ap-

pliquée à l’activité industrielle et com-

merciale afin de résoudre des problèmes

d’information.

trouver, évaluer et exploiterDans le domaine des bibliothèques, c’est

l’Association des bibliothèques améri-

caines (American library association,

ALA), en 1989, qui précise que « to be information literate, a person must be able to recognize when information is needed and have the ability to locate, evaluate and use effectively the needed information ».

Si la notion « d’information literacy »

peut se définir aujourd’hui comme être

compétent dans l’usage de l’information,

cela « signifie que l’on sait reconnaître quand émerge un besoin d’informa-tion et que l’on est capable de trouver l’information adéquate ainsi que de l’évaluer et de l’exploiter » (Chevillote,

2005). « La recherche d’information (à visée documentaire et de construction de connaissances) est une activité com-plexe qui exige du lecteur-utilisateur la maîtrise d’environnements techniques et de pratiques documentaires, de notions sur son objet de recherche, d’orientation spatiale dans les espaces virtuels, de résolution de problèmes, de prise de dé-cision… Les compétences requises sont nombreuses » (Juanals, 2003).

2. l’information au centre

Ainsi, on peut dire que maîtriser l’infor-

mation correspond à la capacité de cha-

cun d’apprendre à utiliser effectivement

et efficacement l’information au travers

d’opérations de recherche, d’extraction,

d’organisation, d’analyse et d’évaluation,

à des fins concrètes de prise de décisions

ou de résolution de problèmes dans la

société. En effet, dans le contexte éco-

nomique, éducatif et social actuel, l’in-

formation est numérique, abondante et

facile d’accès pour le plus grand nombre.

Les savoirs eux semblent en constante

évolution, parfois mouvants ou même

en permanence remis en question. Les

nouvelles pratiques informationnelles

interrogent les modalités de travail ainsi

que les dispositifs qui organisent la mise

à disposition de l’information.

C’est dans ce contexte que le numérique

est largement promu, car il est censé

à la fois faciliter l’appréhension de sa-

voirs complexes et faciliter-adapter-

changer les pratiques professionnelles

en s’appuyant sur des méthodes et des

outils numériques. Le terme de « numé-rique » semble supplanter un certain

nombre d’autres expressions, comme

« technologies de l’information et de la communication », ou encore « société de l’information ». Du point de vue de

l’information, elle est qualifiée de nu-

mérique pour signifier cette matérialité

particulière qui provient d’un processus

de numérisation. Ce qui signifie que

l’information subit un processus pour

être numérique, elle ne naît pas numé-

rique, elle le devient.

isolement dans le processus d’apprentissageDu point de vue des dispositifs, il s’agit

d’une organisation particulière des in-

formations numériques traitées et mises

ensemble pour être communiquées dans

des systèmes cohérents. On peut dire

que l’on a des dispositifs qui permettent

de proposer des informations sous la

forme de contenus organisés grâce à des

technologies et des outils numériques

en vue d’une diffusion à un public don-

né. Ces dispositifs s’appuient sur une

nécessaire autonomie des usagers et

renvoient dans certains cas à un iso-

lement dans le processus d’apprentis-

sage. Les difficultés ne proviennent pas

de l’accès à l’information, aujourd’hui

largement facilité, mais plutôt des dif-

ficultés de sélection et d’appropriation

de ces informations (Baltz, 2013) qui

interrogent également les processus de

médiation (au sens de tiers, d’interfaces

qui accompagnent l’usager et facilitent

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40 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

les usages). Ce qui reste central dans ses

problématiques, c’est l’information et

son rôle face au partage des savoirs.

3. mais qu’est-ce que l’information ?

L’information est considérée comme l’as-

pect cognitif du contenu de la communi-

cation à partir du moment où les acteurs

lui reconnaissent un sens. L’information

n’est donc pas une donnée préconstruite,

ni une ressource transmise par un canal,

elle est une connaissance construite et

circulante dans des processus de com-

munication, elle est utile, plus ou moins

spécialisée et plus ou moins durable. Elle

est inscrite sur un support, ce qui lui per-

met d’être véhiculée en s’affranchissant

du temps et de l’espace.

L’information numérique dans l’accep-

tion sociale de son processus de création (couramment nommé web 2.0) peut

donner l’illusion d’une inversion de ce

paradigme. La connaissance (person-

nelle) médiatisée, relayée, commentée,

étayée prenant une place plus prégnante

que le savoir scientifique moins présent,

moins visible, en tout cas moins popu-

laire au sens algorithmique du terme.

Ce sont les pratiques sociales qui pré-

dominent en fonction des dynamiques

de régulation et de médiation qui les

accompagnent. Ainsi, le numérique per-

mettrait de compléter, de valider, de

communiquer des savoirs.

formalisation numérique des connaissancesEn effet, l’information numérique per-

met cette réduction du temps de l’espace

et permet quelquefois même de s’éman-

ciper de la verticalité hiérarchique de

son contexte d’émission. Les entreprises

ont saisi cette manne informationnelle

complémentaire à la documentation

grise institutionnelle, aux procédures et

autres fiches de postes. Les opérateurs

porteurs des connaissances nourries

de leurs expériences sont désormais

susceptibles de produire une formali-

sation numérique de ces connaissances

et d’en faire profiter l’entreprise bien

au-delà du simple « tuilage » nécessaire

à la passation de poste. Cette informa-

tion enrichie, mutualisée, bien que très

contextualisée est souvent transposable.

C’est tout l’enjeu du knowledge manage-

ment contemporain.

4. quelles connaissances sont nécessaires dans la société actuelle ?

Il paraît aujourd’hui indispensable de se

recentrer sur la connaissance de l’infor-

mation numérique, son organisation,

son traitement, sa mise en système, sa

mise à disposition (gestion raisonnée de

l’information numérique dans chaque

milieu professionnel). En lieu et place

de la formation aux outils ou aux tech-

nologies, c’est surtout la formation à et

par l’information numérique pour favo-

riser son usage qui paraît nécessaire.

Pour diversifier, personnaliser, tou-

cher le plus de personnes possibles, il

faut repenser les frontières de temps et

d’espace, et pour cela il paraît de plus en

plus nécessaire de se former au et par le

numérique, pour mieux comprendre et

notamment de s’adapter aux nouveaux

modes d’accès à l’information. C’est-à-

dire, être en capacité de rechercher, trai-

ter et organiser de l’information numé-

rique en vue de l’apprentissage, connaître

et prendre en compte les pratiques et les

usages des professionnels en matière de

numérique, accompagner différemment

la construction de connaissances en

prenant en compte la mise à disposition

massive d’informations (enseigner et

apprendre la manière dont l’information

est construite (contexte d’énonciation),

traitée (indexation manuelle profession-

nelle ou profane, indexation automa-

tique), organisée (systèmes d’informa-

tions, moteurs de recherche, web2 et web

sémantique).

5. comment accompagner ?

Il s’agit alors de penser une médiation

des savoirs pour accéder à des savoirs

complexes, apprendre à les question-

ner, développer son esprit critique par

un travail sur l’information. Ce tra-

vail sur l’information passe par une

connaissance des processus de créa-

tion, de circulation et de réception de

l’information (contexte d’émission de

l’information, intentionnalité, contexte

de réception, modes d’appropriation

de l’information). Agir, produire, régu-

ler, médiatiser, permettre à la connais-

sance individuelle de participer à un

mouvement de construction de savoirs

collectifs sont autant d’éléments cen-

traux à un nécessaire accompagnement.

L’école, l’entreprise, la vie publique en

règle générale tirent déjà profit de cette

dynamique d’échange d’informations et

de constructions de connaissances et de

savoirs ainsi partagés.

savoirs de référencesC’est au moment où les algorithmes qui

permettent le traitement automatique

de grosses quantités d’informations

sont de plus en plus perfectionnés, que

le paradoxe de la création « amatrice »,

non-experte d’information numérique

prend du sens. En effet, les profes-

sionnels de la formation le savent, on

n’apprend jamais mieux que lorsque

l’on a à faire, à formaliser, à communi-

quer voire à enseigner. Or, la produc-

tion d’informations numériques, même

lorsqu’elle est réalisée par des profanes,

permet de se projeter dans une dimen-

sion constructiviste qui élève le niveau

de connaissance de l’ensemble des pro-

ducteurs qui s’y impliquent. Tout l’enjeu

de cette dynamique réside alors dans un

ancrage nécessaire dans des savoirs de

références permettant une intelligibilité

de l’ensemble et une mise en perspective

des informations reçues, indispensable

à l’abstraction et donc à la construction

de connaissances. n

Cécile Gardiès[Professeure de sciences de l’information et de la communication, ENSFEA]

Michel Dumas[Formateur en documentation, ENSFEA]

[outils]

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41archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

des scanners petit volume très polyvalentsPouvant numériser jusqu’à une centaine de pages par jour, les scanners petit volume répondent à des besoins de production relativement constants, la plupart du temps dans le cadre d’une Ged. Et pour se rendre encore plus indispensables, ils misent aussi sur leur polyvalence.

on souligne régulièrement

la difficulté de faire entrer

les scanners dans des caté-gories homogènes : scan-

ners de bureaux, de service,

départementaux, de production… La

performance en nombre de pages nu-

mérisées est certes un critère impor-

tant, mais pas exclusif. Les scanners

destinés à de petits volumes de numé-

risation n’échappent pas à ce constat. Il suffit de regarder les prix : le premier

prix est inférieur au millier d’euros

quand le plus cher dépasse allègrement

6 000 euros !

cartes, Vitale, bancaire, d’identitéMais cette disparité ou variété de l’offre

est probablement une réponse à des

besoins qui eux-mêmes ne sont pas for-

cément homogènes. Tous les produits acceptent le format A4 - format profes-

sionnel le plus courant -, et assez sou-

vent le format A3 (quitte à le plier en

deux pour le scanner et à le reconstituer

avec le logiciel). Tous aussi traitent les

chèques et les cartes de visite. Le char-

geur est également ouvert à d’autres

cartes, Vitale, bancaire, d’identité…

Selon les modèles, documents longs

ou épais peuvent être traités, de même

que des livres reliés. On quitte ici une

logique de production pour entrer dans

du ponctuel. Il n’est pas étonnant que

ces scanners puissent s’adresser autant

à des professionnels indépendants et

des TPE qu’à des entreprises de types

PME-PMI.

Reste que les scanners petit volume sont

d’abord choisis dans le cadre d’une Ges-

tion électronique de documents (Ged).

C’est ce que souligne Kevin Nadin,

responsable France chez le distribu-

teur Autrex, qui souligne avoir affaire « autant à des nouveaux achats qu’à des remplacements ». Il précise aussi

qu’intégrer un achat de scanner dans

un projet de Ged permet de bénéficier

de fonctionnalités de traitement à la fois

plus souples et plus performantes que

celles des logiciels embarqués native-

ment dans les scanners.

Si la volumétrie quotidienne s’étage de 6 000 à 25 000 pages, il faut aussi être

attentif aux fonctionnalités en place,

dont dépend aussi beaucoup la producti-

vité à obtenir. On pense en particulier à :

n la détection de doubles (par ultrason) ;

n la détection de documents agrafés ;

n la détection et suppression de pages

vierges ;

n la détection automatique des couleurs

et du monochrome (pour conserver les

documents dans leur aspect d’origine et optimiser la taille des fichiers) ;

n la distinction de lots ;

n la numérisation recto verso automa-

tique ;

n des fonctions de préréglage du

contraste ;

n des fonctions d’envoi direct vers une

destination prédéfinie (mail, dossier

réseau, etc.) ;

n des fonctions de post-impression per-

mettant d’imprimer des informations

sur les documents originaux après nu-

mérisation à des fins de gestion ou de

conformité… (1)

panneau de commande tactileL’ergonomie est également considérée

(place du chargeur, sortie des docu-

ments par l’avant ou par l’arrière) ; le

panneau de commande tactile se géné-

ralise. Côté connexion, l’acceptation

de l’USB est universelle. Au contraire

du WiFi, qui peut parfois être proposé,

mais ne correspond pas à un besoin très répandu : il n’est pas question ici de mo-

bilité et les bureaux et les équipements

sont généralement pourvus des câblages

et ports nécessaires.

En résumé, pour Kevin Nadin, les

conseils d’achat à donner en priorité à un client sont au nombre de trois : s’as-

surer de la bonne préhension du papier

(qu’il faut tester avec ses propres lots

de documents), la robustesse du scan-

ner (on peut se préserver avec une

durée de garantie longue) et le coût de

la maintenance. On ne l’identifie pas

forcément en amont du projet d’équi-

pement, il faut pourtant éviter les mau-

vaises surprises qui peuvent laisser des

regrets. n

Michel Remize

(1) Pour plus de détails et d’informations, voir le guide pratique Archimag n °55 « dématérialisation et pérennité de l’information ».à www.archimag.com/le-kiosque

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42 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

scanners petit volume

Nom de la société Avision Brother Canon France Epson France Fujitsu HP Inc. Kodak Alaris Kodak Alaris Kodak AlarisSite brother.fr www.canon.frCA France (en M€) NC NC NC NC NC NC NCImplantation en France Non NA Couverture nationale Levallois (siège), Clichy, Lille,

Strasbourg, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes

Paris Boulogne Billancourt, Les Ulis, Grenoble, L'Isle d'Abeau

NC

Distributeurs en France Spigraph et Autrex NC (contacter Brother [email protected])

Commercialisation via un réseau de distributeurs non exclusifs partout en France (Canon Partner Channel) et de grossistes

Bureauticiens, revendeurs spécialisés, grossistes

Spigraph,Techdata Grossistes : Ingram, Tech-data, Also, Dexxon ; réseau de revendeurs ; boutique en ligne HP

Spigraph, Tech Data

GammeNom de la gamme AD280 Gamme PDS ImageFormula DR-M160II ImageFormula DR-

6010CImageFormula DR-M1060

ImageFormula DR-6030C

ImageFormula DR-G1100

WorkForce DS-70000 series WorkForce DS-860 series fi-Series HP ScanJet Kodak i2620/i2820 Kodak i2900 Kodak i3250 / i3300 / i3450

Année de création de la gamme

2016 2015 1996 2012 2014 NC 2007 2015 2013 2014

Dernier scanner de cette gamme

AV280 PDS-6000 Scanfront 400 DS-70000/N DS-860/N fi-7480 HP ScanJet Enterprise Flow 7000 s3

NC NC i3300

Année de sortie de ce dernier scanner

2015 2015 2016 2012 2014 2016 2016 (octobre) NC NC 2016

Cibles de cette gamme TPE et professionnels Administration, industries, banque et assurance

Toutes entreprises Toutes entreprises Toutes entreprises Toutes entreprises Toutes entreprises Professionnels, grands comptes, agences décentrali-sées, PME-PMI

Professionnels, grands comptes, agences décentrali-sées, PME-PMI

Professionnels exigeant une solution de numérisation pou-vant gérer un large éventail de besoins et de volumes

Entreprises Sociétés de toutes tailles souhaitant numériser leurs documents pour les intégrer dans leurs processus métier

Sociétés ayant des besoins de numérisation de docu-ments variés

Sociétés ayant besoin de numériser des lots de docu-ments A4 et A3

Formats des documents entrantsA3 Non Non Non Non Oui Oui Oui Oui Oui (plié en deux avec

reconstitution logicielle du document)

Oui Oui (support du A3 plié en deux)

Non Non Oui

A4 Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui OuiChèque Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui (vitre d'exposition) Oui Oui Oui Oui Oui OuiCarte de visite Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui (vitre d'exposition) Oui Oui Oui Oui Oui OuiAutres Carte Vitale, carte d'identité Tout autre type de document

sur la vitre d'expositionPossibilité de numériser des documents très épais jusqu'à 1,5 mm (carte Vitale, carte bancaire, etc.)

Cartes plastifiées Factures de fret, formulaires sans carbone, supports A4 à A8, B5

Gestion des formats spé-cifiques jusqu'au A3, docu-ments reliés ou fragiles grâce au module de numérisation à plat connectable en option ; mode document long (4 m)

Numérisation des livres, documents reliés, épais ou fragiles grâce au flatbed A4 intégré au scanner Mode documents longs (4m)

Numérisation des livres, documents reliés, épais ou fragiles grâce au flatbed intégré au scanner ; mode documents long (4 m)

PerformancesCapacité du chargeur 100 feuilles 100 feuilles 60 feuilles 100 feuilles 60 feuilles 100 feuilles 500 feuilles 200 feuilles recto verso un

seul passage80 feuilles recto verso un seul passage

100 feuilles A4 : 80g/m2 80 feuilles 100 documents 250 documents 250 documents

Vitesse de numérisation en noir et blanc

80 ppm/160 ipm (300 dpi, A4, noir et blanc)

100 ppm 60 ppm 60 ppm 60 ppm 80 ppm 100 ppm 70 ppm / 140 ipm 65 ppm / 130 ipm NC Jusqu'à 150 ppm i2620 : 60 ppm i2820 : 70 ppm (à 200 ou 300 dpi)

60 ppm (à 200 et 300 dpi) i3250 : 50 ppm i3300 : 70 ppm i3450 : 90 ppm (à 200 ou 300 dpi)

Vitesse de numérisation en couleur

80 ppm,160 ipm (300 dpi, A4, couleur)

100 ppm 60 ppm 60 ppm 60 ppm 80 ppm 100 70 ppm / 140 ipm 65 ppm / 130 ipm Recto 80 ppm, recto-verso 160 ppm

Jusqu'à 75 ppm 60 ppm 60 ppm (à 200 et 300 dpi) i3250 : 50 ppm i3300 : 70 ppm i3450 : 90 ppm (à 200 ou 300 dpi)

Volumétrie quotidienne moyenne observée

10 000 feuilles/jour 6000 p/jour 7000 p/jour 7500 p/jour 7500 p/jour 10000 p/jour 25000 p/jour 8000 p/jour 7000 p/jour Jusqu'à 12 000 p/jour 7500 pages recommandées i2620 : 7000 p/jour i2820 : 8000 p/jour

10 000 p/jour i3250 : 15 000 p/jour i3300 : 17 500 p/jour i3450 : 20 000 p/jour

Type de connexionUSB Oui USB 3.0 Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui, USB 2.0 Hi-Speed Oui, USB 2.0 Hi-Speed Oui (USB 3.0) Oui Oui Oui OuiWifi Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Adaptateur sans fil en option Non Non NonLogiciels intégrésPilote Twain, Isis, WIA Twain, WIA, Sane, Isis, Kofax Drivers Isis et Twain Drivers Isis et Twain Drivers Isis et Twain Drivers Isis et Twain Drivers Isis et Twain Twain et Isis Twain et Isis PaperStream IP (Twain, Isis) HP WIA, HP Twain, Isis Twain, Isis, WIA Twain, Isis, WIA Twain, Isis, WIANumérisation Avision Button Manager

V2, Avision AvScan 5.0Windows : Button Manager V2, Nuance Omnipage 18SE, DS Capture Mac : DS Capture, Newsoft Presto PageManager 9

CaptureOnTouch Pro Capture Perfect CaptureOnTouch Pro Capture Perfect CaptureOnTouch Pro Suite logicielle Epson Document Capture Suite pour Windows (poste et serveur) et Mac offerte par Epson

Suite logicielle Epson Document Capture Suite pour Windows (poste et serveur) et Mac offerte par Epson

PaperStream Capture Logiciel intelligent de numéri-sation de documents HP

Kodak Capture Pro Limited Edition, Smart Touch

Kodak Capture Pro Limited Edition, Smart Touch

Kodak Capture Pro Limited Edition, Smart Touch

OCR Nuance PaperPort SE 14 Nuance Omnipage 18SE (Windows) et Newsoft Presto PageManager 9 (Mac)

CaptureOnTouch Pro Capture Perfect CaptureOnTouch Pro Capture Perfect CaptureOnTouch Pro OCR de zone inclus dans Document Capture Suite

OCR de zone inclus dans Document Capture Suite

Oui Iris Readiris Pro OCR Nuance Omnipage NC NC

Autres e-Copy PDF Pro, Kofax VRS Kofax VRS e-Copy PDF Pro, Kofax VRS

Kofax VRS Kofax VRS Software Operation Panel, 2D Barcode pour PaperStream, Scan to Microsoft SharePoint, Abbyy FineReader, Scanner Central Admin Agent

Iris Cardiris, Nuance Paper-Port, pilote EMC ISIS, Kofax VRS Pro

Nuance PaperPort ; logiciels Mac fournis : NewsSoft Presto ! Page Manager, NewSoft Presto ! Bizcard Xpress

Logiciel Mac fourni : NewSoft Presto! Page Manager

Prix (en € HT) 1 099 € PDS-5000 : 950 € PDS-6000 : 1550 €

995 € 3 200 € 2 995 € 4 340 € 6 600 € 3699 € (version USB) 3949 € (version Ethernet)

899 € (version USB) 1099 € (version Ethernet)

3750 € 974 € i2620 : 1195 € i2820 : 1695 €

2 995 € i3250 : 4 495 € i3300 : 4 645 € i3450 : 5 995 €

Remarques Détection de double alimentation par ultrasons

Panneau de commande, interface réseau Ethernet Gigabit en standard sur ver-sion N, détection de double alimentation par ultrasons, séparation de lots...

Panneau de commande, interface réseau Ethernet Gigabit en standard sur ver-sion N, détection de double alimentation par ultrasons, séparation de lots...

Numérisation jusqu'au A1 Garantie 3 ans incluse (échange standard du scanner)

Garantie 3 ans incluse (échange standard du scanner)

Garantie 1 an

[outils]

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43archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

Nom de la société Avision Brother Canon France Epson France Fujitsu HP Inc. Kodak Alaris Kodak Alaris Kodak AlarisSite brother.fr www.canon.frCA France (en M€) NC NC NC NC NC NC NCImplantation en France Non NA Couverture nationale Levallois (siège), Clichy, Lille,

Strasbourg, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes

Paris Boulogne Billancourt, Les Ulis, Grenoble, L'Isle d'Abeau

NC

Distributeurs en France Spigraph et Autrex NC (contacter Brother [email protected])

Commercialisation via un réseau de distributeurs non exclusifs partout en France (Canon Partner Channel) et de grossistes

Bureauticiens, revendeurs spécialisés, grossistes

Spigraph,Techdata Grossistes : Ingram, Tech-data, Also, Dexxon ; réseau de revendeurs ; boutique en ligne HP

Spigraph, Tech Data

GammeNom de la gamme AD280 Gamme PDS ImageFormula DR-M160II ImageFormula DR-

6010CImageFormula DR-M1060

ImageFormula DR-6030C

ImageFormula DR-G1100

WorkForce DS-70000 series WorkForce DS-860 series fi-Series HP ScanJet Kodak i2620/i2820 Kodak i2900 Kodak i3250 / i3300 / i3450

Année de création de la gamme

2016 2015 1996 2012 2014 NC 2007 2015 2013 2014

Dernier scanner de cette gamme

AV280 PDS-6000 Scanfront 400 DS-70000/N DS-860/N fi-7480 HP ScanJet Enterprise Flow 7000 s3

NC NC i3300

Année de sortie de ce dernier scanner

2015 2015 2016 2012 2014 2016 2016 (octobre) NC NC 2016

Cibles de cette gamme TPE et professionnels Administration, industries, banque et assurance

Toutes entreprises Toutes entreprises Toutes entreprises Toutes entreprises Toutes entreprises Professionnels, grands comptes, agences décentrali-sées, PME-PMI

Professionnels, grands comptes, agences décentrali-sées, PME-PMI

Professionnels exigeant une solution de numérisation pou-vant gérer un large éventail de besoins et de volumes

Entreprises Sociétés de toutes tailles souhaitant numériser leurs documents pour les intégrer dans leurs processus métier

Sociétés ayant des besoins de numérisation de docu-ments variés

Sociétés ayant besoin de numériser des lots de docu-ments A4 et A3

Formats des documents entrantsA3 Non Non Non Non Oui Oui Oui Oui Oui (plié en deux avec

reconstitution logicielle du document)

Oui Oui (support du A3 plié en deux)

Non Non Oui

A4 Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui OuiChèque Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui (vitre d'exposition) Oui Oui Oui Oui Oui OuiCarte de visite Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui (vitre d'exposition) Oui Oui Oui Oui Oui OuiAutres Carte Vitale, carte d'identité Tout autre type de document

sur la vitre d'expositionPossibilité de numériser des documents très épais jusqu'à 1,5 mm (carte Vitale, carte bancaire, etc.)

Cartes plastifiées Factures de fret, formulaires sans carbone, supports A4 à A8, B5

Gestion des formats spé-cifiques jusqu'au A3, docu-ments reliés ou fragiles grâce au module de numérisation à plat connectable en option ; mode document long (4 m)

Numérisation des livres, documents reliés, épais ou fragiles grâce au flatbed A4 intégré au scanner Mode documents longs (4m)

Numérisation des livres, documents reliés, épais ou fragiles grâce au flatbed intégré au scanner ; mode documents long (4 m)

PerformancesCapacité du chargeur 100 feuilles 100 feuilles 60 feuilles 100 feuilles 60 feuilles 100 feuilles 500 feuilles 200 feuilles recto verso un

seul passage80 feuilles recto verso un seul passage

100 feuilles A4 : 80g/m2 80 feuilles 100 documents 250 documents 250 documents

Vitesse de numérisation en noir et blanc

80 ppm/160 ipm (300 dpi, A4, noir et blanc)

100 ppm 60 ppm 60 ppm 60 ppm 80 ppm 100 ppm 70 ppm / 140 ipm 65 ppm / 130 ipm NC Jusqu'à 150 ppm i2620 : 60 ppm i2820 : 70 ppm (à 200 ou 300 dpi)

60 ppm (à 200 et 300 dpi) i3250 : 50 ppm i3300 : 70 ppm i3450 : 90 ppm (à 200 ou 300 dpi)

Vitesse de numérisation en couleur

80 ppm,160 ipm (300 dpi, A4, couleur)

100 ppm 60 ppm 60 ppm 60 ppm 80 ppm 100 70 ppm / 140 ipm 65 ppm / 130 ipm Recto 80 ppm, recto-verso 160 ppm

Jusqu'à 75 ppm 60 ppm 60 ppm (à 200 et 300 dpi) i3250 : 50 ppm i3300 : 70 ppm i3450 : 90 ppm (à 200 ou 300 dpi)

Volumétrie quotidienne moyenne observée

10 000 feuilles/jour 6000 p/jour 7000 p/jour 7500 p/jour 7500 p/jour 10000 p/jour 25000 p/jour 8000 p/jour 7000 p/jour Jusqu'à 12 000 p/jour 7500 pages recommandées i2620 : 7000 p/jour i2820 : 8000 p/jour

10 000 p/jour i3250 : 15 000 p/jour i3300 : 17 500 p/jour i3450 : 20 000 p/jour

Type de connexionUSB Oui USB 3.0 Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui, USB 2.0 Hi-Speed Oui, USB 2.0 Hi-Speed Oui (USB 3.0) Oui Oui Oui OuiWifi Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Adaptateur sans fil en option Non Non NonLogiciels intégrésPilote Twain, Isis, WIA Twain, WIA, Sane, Isis, Kofax Drivers Isis et Twain Drivers Isis et Twain Drivers Isis et Twain Drivers Isis et Twain Drivers Isis et Twain Twain et Isis Twain et Isis PaperStream IP (Twain, Isis) HP WIA, HP Twain, Isis Twain, Isis, WIA Twain, Isis, WIA Twain, Isis, WIANumérisation Avision Button Manager

V2, Avision AvScan 5.0Windows : Button Manager V2, Nuance Omnipage 18SE, DS Capture Mac : DS Capture, Newsoft Presto PageManager 9

CaptureOnTouch Pro Capture Perfect CaptureOnTouch Pro Capture Perfect CaptureOnTouch Pro Suite logicielle Epson Document Capture Suite pour Windows (poste et serveur) et Mac offerte par Epson

Suite logicielle Epson Document Capture Suite pour Windows (poste et serveur) et Mac offerte par Epson

PaperStream Capture Logiciel intelligent de numéri-sation de documents HP

Kodak Capture Pro Limited Edition, Smart Touch

Kodak Capture Pro Limited Edition, Smart Touch

Kodak Capture Pro Limited Edition, Smart Touch

OCR Nuance PaperPort SE 14 Nuance Omnipage 18SE (Windows) et Newsoft Presto PageManager 9 (Mac)

CaptureOnTouch Pro Capture Perfect CaptureOnTouch Pro Capture Perfect CaptureOnTouch Pro OCR de zone inclus dans Document Capture Suite

OCR de zone inclus dans Document Capture Suite

Oui Iris Readiris Pro OCR Nuance Omnipage NC NC

Autres e-Copy PDF Pro, Kofax VRS Kofax VRS e-Copy PDF Pro, Kofax VRS

Kofax VRS Kofax VRS Software Operation Panel, 2D Barcode pour PaperStream, Scan to Microsoft SharePoint, Abbyy FineReader, Scanner Central Admin Agent

Iris Cardiris, Nuance Paper-Port, pilote EMC ISIS, Kofax VRS Pro

Nuance PaperPort ; logiciels Mac fournis : NewsSoft Presto ! Page Manager, NewSoft Presto ! Bizcard Xpress

Logiciel Mac fourni : NewSoft Presto! Page Manager

Prix (en € HT) 1 099 € PDS-5000 : 950 € PDS-6000 : 1550 €

995 € 3 200 € 2 995 € 4 340 € 6 600 € 3699 € (version USB) 3949 € (version Ethernet)

899 € (version USB) 1099 € (version Ethernet)

3750 € 974 € i2620 : 1195 € i2820 : 1695 €

2 995 € i3250 : 4 495 € i3300 : 4 645 € i3450 : 5 995 €

Remarques Détection de double alimentation par ultrasons

Panneau de commande, interface réseau Ethernet Gigabit en standard sur ver-sion N, détection de double alimentation par ultrasons, séparation de lots...

Panneau de commande, interface réseau Ethernet Gigabit en standard sur ver-sion N, détection de double alimentation par ultrasons, séparation de lots...

Numérisation jusqu'au A1 Garantie 3 ans incluse (échange standard du scanner)

Garantie 3 ans incluse (échange standard du scanner)

Garantie 1 an

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44 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

animer une séance de créativité en 7 étapesLa créativité est l’affaire de tous ! Si organiser en interne une séance de créativité est un moyen fédérateur et diaboliquement efficace pour générer un maximum d’idées, elle ne s’improvise pas. En voici les sept étapes clés, listées avec un expert en innovation, Médéric Gillet, co-auteur d’Animer une séance de créativité (Dunod, 2016) (1).

seuls les gens créatifs peuvent

générer de nouvelles idées.

Voici un préjugé commun à de

nombreuses entreprises, sou-

mises pourtant à une même contrainte : celle d’innover pour sur-

vivre. Certes, les solutions en matière

d’innovation sont nombreuses (think

tank, cabinet de conseils, experts, desi-

gner, etc.), mais pourquoi ne pas pui-

ser dans une mine d’or rarement bien exploitée : la créativité en interne ?

Les séances de créativité constituent

le cadre idéal de ce type de démarche

collective, mais requièrent une grande

préparation. Pourtant, tenter sans pré-

paration de réveiller la part de créati-

vité qui sommeille en nous peut être

une vraie performance. Sans parler

de la faire coexister avec celle d’une

dizaine de collègues - un exploit - ou

d’en tirer des résultats innovants - un

miracle. Médéric Gillet, chef de produit

chez Bodet et co-auteur d’Animer une séance de créativité, en résume ainsi le concept : « La séance de créativité n’est ni un brainstorming, ni une solu-tion miracle obtenue en claquant des doigts ; il s’agit avant tout d’une vraie méthode, puissante, mise en œuvre pour résoudre un problème ou générer de l’idée ». Véritable session de travail,

elle peut durer de deux heures à deux

jours et réunir, pour les « animateurs »

chevronnés, jusqu’à 50 personnes (un

« animateur » fraîchement formé à ces

techniques se contentera de groupes de

neuf personnes maximum). Elle se dé-roule autour d’un concept clé : celui de

« divergence/convergence », ou com-

ment s’écarter avec extravagance d’un

sujet pour mieux revenir ensuite vers

des solutions novatrices et fructueuses. En voici les sept étapes :

1. convaincre le « décideur »

« Votre récréation va nous faire perdre combien de temps ? » Cette phrase ré-

sume à elle seule les craintes que peut

susciter cette méthode plutôt originale

qui risque de monopoliser trop long-

temps une équipe. Les arguments pour la défendre sont nombreux : d’abord,

réunir différents profils et exploiter le

potentiel créatif du groupe est bien plus

efficace que des entretiens individuels.

Ensuite, ce type de séance permet non

seulement de générer de meilleures

idées et en plus grande quantité, mais

aussi de fédérer les équipes et d’appor-

ter une image positive de l’entreprise.

2. la préparation

Une fois le « décideur » convaincu,

l’animateur devra dialoguer avec lui

afin d’identifier précisément le besoin

auquel devra répondre la séance.

« l’idée étant de réveiller son cerveau et la part

d’enfant qui sommeille en nous, il est plutôt conseillé de sortir du lieu de travail

et de choisir un endroit nouveau »

Plus celui-ci sera défini clairement, plus

la réussite de la séance sera grande, car

c’est à partir du résultat attendu que

l’animateur la préparera (choix des

participants, des méthodes, etc.). Pour

cela, une « fiche récap » listant notam-

ment le cadre de la séance, les résultats

attendus, les contraintes, ou encore les

mots-clés associés au sujet est à dispo-

sition dans l’ouvrage de Médéric Gillet. Autre point important : déterminer le

[outils]

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45archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

lieu où se déroulera la séance. « L’idée étant de réveiller son cerveau et la part d’enfant qui sommeille en nous, il est plutôt conseillé de sortir du lieu de tra-vail et de choisir un endroit nouveau »,

explique Médéric Gillet. Si cela n’est pas

possible, modifier les espaces de réunion

habituels, en sortant les tables, en instal-

lant un éclairage coloré, des bonbons ou

même de la musique, peut suffire.

Si, côté matériel, n’importe quel objet,

même le plus incongru, peut servir à

une séance de créativité, prévoir deux

paperboards minimum, un maximum

de feuilles, des marqueurs de couleur,

du scotch et des post-it en quantité

sont indispensables. Ces séances sont grandes consommatrices de papier !

3. l’introduction

Une fois le groupe réuni, l’animateur

commence par un petit brief d’une poi-

gnée de minutes expliquant l’objectif

de la séance, puis les règles de la créa-tivité, résumées par l’acronyme CQFD :

Censure interdite : ne pas se polluer

avec des a priori négatifs de type « on n’a pas le budget pour » ou « le chef ne voudra jamais ça » ;

Quantité : c’est elle qui est privilégiée ;

les participants doivent partager toutes

leurs idées ;

Farfelu : ne pas être dérouté par l’appa-

rent hors sujet de certaines phases de

la séance ; c’est le fameux concept de

divergence/convergence ;

Démultiplication : en créativité, 1+1 = 3 ;

c’est le principe de l’association d’idées.

« À partir d’une simple idée, un parti-cipant peut en amener un autre à en trouver une nouvelle, explique Médéric Gillet ; d’où l’importance de faire parler tout le monde, tout le temps ».

4. le jeu

Après cette rapide présentation,

l’animateur organise un jeu d’une

dizaine de minutes destiné à mettre

les participants à l’aise et à instaurer

une ambiance créative différente des

réunions classiques. Un exercice fré-

quemment utilisé consiste à mettre

une feuille A4 au sol pour symboli-

ser un iceberg au milieu de l’océan.

L’objectif pour le groupe sera de

faire tenir toutes les personnes qui le

composent en équilibre sur la seule

surface de l’iceberg durant trois se-

condes. « Bien que cette phase puisse sembler anodine, c’est elle qui va in-suffler l’esprit d’équipe de départ »,

précise Médéric Gillet.

5. la chauffe

L’objectif de la phase de chauffe est

d’amorcer en douceur le processus

créatif des participants en « échauf-fant » leur cerveau comme le muscle

d’un sportif. Elle peut prendre la forme

d’un brainstorming d’une quinzaine

de minutes qui a pour seul objectif de

bousculer les habitudes de réunions

classiques. En faire abstraction pour-

rait nuire à la suite de la séance.

6. les phases divergentes et convergentes

Une fois la phase de chauffe termi-

née, il est temps de rentrer dans le

vif du sujet. Difficile de dérouler ici le

contenu d’une séance type puisque les

exercices et méthodes employés va-

rient selon le sujet et le type de résul-tat attendu : concrets (ex. : développer

un nouvel automate de prêt en biblio-

thèque), nouveaux (ex. : comment in-

citer les citoyens à se rendre dans les

bibliothèques) ou conceptuels (ex. :

à quoi ressemblera le poste de travail

du futur ?). Néanmoins, ces trames ont

toutes en commun l’utilisation de trois

ou quatre méthodes de créativité diffé-

rentes et l’alternance de phases diver-

gentes et convergentes.

Lors de la phase divergente, les partici-

pants se laissent guider par l’animateur

via des outils divergents. Il peut s’agir

de brainstormings, de mind mapping,

d’analogies ou d’inverses, etc. « Par exemple, si l’objet de la séance est de développer un nouveau produit de protection pour bébé, il pourra être de-mandé au groupe de lister des concepts

associés au mot “protection” dans tous les univers de la vie courante (ex. : air-bag) ou de lister justement tout ce qui peut faire mal à un bébé (ex. : tomber de la table à langer), explique Médéric

Gillet ; les participants peuvent avoir l’impression de s’éloigner du sujet, mais cela servira pour la suite ».

La phase convergente, elle, combine

ensuite les mots et concepts listés en

se recentrant sur le problème de dé-

part afin de mener progressivement

les participants vers des idées et des

résultats. « Si je reste sur le sujet pré-cédent, utiliser la méthode “matrice tableau” pourra par exemple donner l’idée à un participant d’associer l’air-bag à la chute du bébé et de créer un nouveau produit : l’airbag pour table à langer ».

7. la concrétisation

Le groupe passera ensuite une heure

à rédiger des « fiches idées », détail-

lant chaque idée finale lancée lors de

la séance. À lui seul, un groupe de neuf

personnes peut en produire entre 50 et 100 ! « Chaque fiche doit être accro-chée au mur afin qu’elle puisse être vue par tout le monde et pourquoi pas générer de nouvelles idées, explique Médéric Gillet ; elles sont l’expression même des résultats de la séance ».

Ce n’est qu’une fois la séance terminée

que le décideur et l’animateur se réu-

niront pour évaluer l’intérêt de chaque

idée selon sa faisabilité, l’identité de

l’entreprise, son budget et la concur-

rence. Il faut avoir en tête que nous ne gardons généralement pas plus de 5 %

de ce qu’aura dit une personne lors

d’une séance de créativité, prévient Mé-

déric Gillet ; d’où l’intérêt de les faire

parler et se lâcher au maximum ! » n

Clémence Jost

(1) Médéric Gillet et Thibault de Maillard, Animer une séance de créativité, Dunod, 2016. Les personnes souhaitant animer ce type de séance trouveront dans ce livre pédagogique toutes les bases et méthodes pour débuter, se rassurer et se perfectionner.

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46 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

le droit à l’image des objets d’art et la nouvelle exception de panorama1. le contexte

rappelons que le droit de l’image

est constitué de deux droits à

l’image – image des personnes,

mais aussi image des biens

présents sur une image – et de

droits d’auteur sur les images – droit

du créateur de l’image (photographe,

peintre…), mais encore droit d’auteur

sur les créations visibles sur les images.

C’est sur ce dernier aspect du droit de

l’image qu’il nous faut nous pencher à la

faveur d’une nouvelle exception au droit

d’auteur insérée par la loi du 7 octobre

2016 pour une République numérique.

Cette loi porte un grand nombre de dis-

positions nouvelles dans le domaine du

numérique, toutes plus importantes les

unes que les autres (mort numérique,

droit à l’oubli des mineurs, publication

de l’ensemble des décisions de justice

anonymisées, recommandé électro-

nique… pour n’en citer que quelques-

unes). Par voie d’amendements, d’autres

dispositions concernant moins le numé-

rique se sont glissées dans ce texte (ce

qu’on nomme un « cavalier législatif »)

telle que cette nouvelle exception dite de

panorama.

Il nous faut la replacer dans le contexte

déjà mouvant du droit des auteurs sur

les images de leurs créations.

2. un droit à l’image absolu ?

Jusqu’à une époque récente, les archi-

tectes et les sculpteurs ayant des œuvres

exposées dans des lieux publics pou-

vaient considérer que toute photo per-

mettant de voir leur création supposait

un accord d’exploitation de leur part, le

plus souvent monnayé.

Mais cette pratique pour le moins exor-

bitante, qui faisait par exemple que le

simple fait de voir une sculpture parmi

d’autres objets sur une photo en plan

large générait immédiatement un droit

à rémunération du sculpteur, a été reca-

drée dans une mémorable affaire qui est

venue modérer les appétits de certaines

créateurs.

2. l’affaire de la place des Terreaux à Lyon

Cette place a été réaménagée par l’ar-

chitecte urbaniste Christian Drevet,

aidé dans son travail par le sculpteur

Daniel Buren. Des cartes postales pré-

sentant l’ensemble de la place ayant été

commercialisées, les deux artistes ont

assigné les éditeurs en contrefaçon pour

défaut d’accord de leur part et demandé

un intéressement au chiffre d’affaires de

vente des dites cartes.

La cour d’appel de Lyon dans un arrêt

du 20 mars 2003 avait débouté les

plaignants, mais ils se sont pourvus en

cassation. La Cour de cassation va donc

trancher le litige, apportant une solution

équilibrée qui prend valeur de principe

juridique. C’est ainsi qu’elle est couram-

ment considérée depuis lors, même si la

décision ne constitue pas à proprement

parler un « arrêt de principe » posant

expressément une règle générale.

La 1ère chambre civile de la Cour de cas-

sation, dans son arrêt du 15 mars 2005

relève qu’au vu des faits, « l’œuvre [des créateurs] se fondait dans l’ensemble architectural de la place des Terreaux dont elle constituait un simple élé-ment ». La cour d’appel a donc « exac-tement déduit qu’une telle présentation de l’œuvre litigieuse était accessoire au sujet traité, résidant dans la repré-sentation de la place, de sorte qu’elle ne réalisait pas la communication de cette œuvre au public ».

3. la notion d’accessoire

La Cour use d’une théorie assez cou-

rante en droit, spécialement en droit

de l’image, celle du principal et de

l’accessoire. Elle relève en l’espèce que

les créations des deux auteurs ne sont

que l’accessoire du sujet des photos,

lesquelles présentaient en plan large, à

titre principal, l’ensemble de la place.

De sorte que les auteurs ne pouvaient

considérer que les photos objets du

litige constituaient une communica-

tion de leur œuvre au public. Les deux

plaignants ont donc été logiquement

déboutés de leurs prétentions et leur

pourvoi rejeté.

4. de l’accessoire au principal

Cette décision est fort équilibrée en ce sens

que si l’on se livre à l’analyse a contrario

de la solution ainsi dégagée, si les pho-

tos avaient porté à titre principal sur les

[outils]

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47archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

créations des auteurs, il se serait agi d’une

communication de leur œuvre au public, et

par conséquent, d’un mode d’exploitation

de leur œuvre, supposant leur accord et

une éventuelle rémunération.

C’est donc la solution qu’il importe de déduire de cet arrêt de 2005 :

n si l’œuvre n’est que l’accessoire de

l’image, il n’y a lieu ni à autorisation, ni

à rémunération ;

n si l’œuvre est le sujet principal de

l’image, on retombe dans le droit d’ex-

ploitation classique des auteurs.

Cette décision est intervenue dans le

cadre de l’exploitation commerciale de

photos, en l’occurrence de cartes pos-

tales. On en a cependant tiré une règle

générale, faute d’autre indication.

Mais la loi pour une République numé-

rique vient d’ajouter une nouvelle dis-

position qui ouvre un peu plus le champ

de la liberté d’exploitation.

5. l’exception dite de panorama

L’article 39 de la loi vient d’ajouter un 11° à

l’article L.122-5 du Code de la propriété in-

tellectuelle, article qui porte l’ensemble des

exceptions au droit d’auteur. Il s’agit en fait

de la transcription tardive d’une des excep-tions proposées par la directive 2001/29/

CE du 22 mai 2001 dite DADVSI, en l’oc-

currence l’article 5, § 3, h qui d’ailleurs est

formulée un peu plus largement.

Ce 11° est ainsi formulé : « Les repro-ductions et représentations d’œuvres architecturales et de sculptures, placées en permanence sur la voie publique, réalisées par des personnes physiques, à l’exclusion de tout usage à caractère commercial. »

6. les conditions et contours de l’exception

Pour pouvoir bénéficier de l’exception,

et donc pouvoir par exemple exploiter

librement en photo ou vidéo un bâtiment

d’architecte ou une sculpture, il faut :

n être une personne physique s’abste-

nant d’exploiter l’image à usage com-

mercial ;

viser des œuvres architecturales et/ou

des sculptures placées en permanence

sur la voie publique.

Chaque mot compte dans ce texte.n Personne physique : ceci exclut des

appareils plus ou moins automatisés tels

que des drones ou encore le Google car

ou Google bike destinés à recueillir des

images sur la voie publique pour l’appli-

cation Google Street View. La directive

n’introduisait pas cette restriction, pro-

prement française, donc.n Exclusion de tout usage commer-cial : c’est bien les photos des particu-

liers, notamment des touristes qui sont

ainsi visées et autorisées.n Œuvres placées sur la voie pu-blique : cette condition doit être bien

délimitée. Il ne faut pas confondre la

« voie publique » et un « lieu public »

encore dénommé « espace public »

par d’autres lois (notamment celle sur

le voile intégral). Un lieu ou espace

public est plus vaste que la voie pu-

blique puisqu’il intègre des lieux privés

ouverts au public tels que magasins,

restaurants, cafés, musées, théâtres,

cinémas… La voie publique quant à elle

se limite aux espaces de circulation pu-

blique tels que les rues, avenues, places

et parcs publics. La directive visait

quant à elle plus largement « des lieux publics ».

n Œuvres placées « en perma-nence » : il doit s’agir d’œuvres affec-

tées à l’exposition sur la voie publique.

Ceci exclut toute exposition tempo-

raire d’œuvres d’art plastique comme

on en voit par exemple souvent sur les

Champs Élysées ou encore dans les jar-

dins de Versailles.

7. combiner les deux dispositifs

On se trouve donc en présence d’un

double dispositif qu’il faut combiner

pour bien comprendre le périmètre de

ce qu’il est possible de faire, selon qu’on

est professionnel ou particulier.n Les professionnels de l’image doivent se conformer exclusivement à la

jurisprudence de la place des Terreaux :

n pas d’autorisation à solliciter si

l’œuvre architecturale ou la sculpture

n’est que l’accessoire de l’image qu’ils

créent, et ce quel que soit le lieu public

où ils se trouvent (voie publique ou

autre) ;

n demande d’autorisation à l’auteur si

l’image présente l’œuvre à titre princi-

pal.n Les particuliers, quant à eux,

doivent pouvoir bénéficier de la pré-

cédente solution si les œuvres qu’ils

captent ne sont que l’accessoire des

images qu’ils créent, et ce également,

quel que soit le lieu public où ils se trouvent ; mais si les œuvres en ques-

tion se trouvent en permanence sur la

voie publique, ils peuvent les photogra-

phier, les filmer comme sujet principal

et même publier ces images à titre non

commercial. n

Didier Frochotà www.les-infostrateges.com

n à retenir

Il résulte de la jurisprudence de la place des Terreaux et de la nouvelle exception dite de panorama que les particuliers ont la possibilité de photographier ou de filmer, même à titre principal, les œuvres architecturales ou les sculptures placées sur la voie publique. Les professionnels quant à eux peuvent librement exploiter des images sur lesquelles les œuvres en question sont visibles à titre accessoire. Dès lors qu’ils cadrent une de ces œuvres, l’autorisation des auteurs est nécessaire.

n droit applicable

Directive 2001/19/CE du 22 mai 2001 sur l’harmonisation de certains aspects du droit d’auteur et des droits voisins dans la société de l’information, notamment article 5, § 3, h.Cass. Civ. 1ère 15 mars 2005.Code de la propriété intellectuelle, article L.122-5 11° n

repères

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48 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

favoris : messageries sécurisées

Signal

à whispersystems.org

après les révélations d’Edward

Snowden, quelle messagerie uti-

liser ? L’informaticien américain

réfugié en Russie recommande

de communiquer sur Signal,

une messagerie chiffrée développée par

Open Whisper Systems. À première vue, Si-

gnal ne se distingue guère des messageries

traditionnelles avec ses bulles de conversa-

tions blanches et bleues. Mais ce qu’elle fait ne se voit pas : elle rend toutes vos commu-

nications totalement inviolables. L’applica-

tion n’utilise pas d’identifiant de connexion,

pas de code Pin, ni de mot de passe. Et ne

conserve aucune métadonnée.

Pour l’utilisateur, ce traitement est indo-lore : il peut alors envoyer et recevoir des

SMS chiffrés de bout en bout. Selon l’édi-

teur, tous les types de communication sont

protégés : textes, images et vidéos. Après

l’installation, Signal analyse votre carnet

d’adresses et détecte vos contacts qui ont

également installé l’application. Bonne nouvelle : Signal s’améliore constamment

et propose désormais à ses utilisateurs une

fonction de messages éphémères.

Gratuite et sans publicité, Signal est dis-

ponible sur l’Apple Store et Android.

Depuis quelques mois, la messagerie peut

également être utilisée sur un ordinateur

via le navigateur Chrome grâce à une ap-

plication dédiée.

Telegram

à telegram.org

Précédée d’une réputation sulfureuse en

raison de son utilisation par les terroristes

de l’organisation État islamique, Telegram

serait aujourd’hui adoptée par plus de 100

millions de mobinautes dans le monde. Avec un rythme - dit-on - de 350 000 nou-

veaux utilisateurs par jour ! Gratuite et dis-

ponible sur les trois principaux écosystèmes

du marché (Apple, Android et Windows

Phone), l’application promet une confi-

dentialité à toute épreuve de vos commu-

nications... À condition de bien utiliser la

fonction « secret chat » (repérable au petit

cadenas) qui chiffre les communications de

bout en bout. Celles-ci ne sont alors acces-

sibles que depuis d’appareil ayant lancé ou

accepté le « chat ». Les plus paranoïaques

des utilisateurs pourront même program-

mer l’autodestruction des messages créés

dans le « secret chat ».

Après avoir créé un compte, l’utilisateur a

la possibilité de communiquer sous pseu-

donyme et ne pas divulguer son numéro de

téléphone. Selon l’organisation Electronic

Frontier Foundation, Telegram obtient la

note parfaite de 7/7 pour la confidentialité

de son mode « secret chat ».

Attention cependant : comme dans les

(bonnes) séries d’espionnage, le compte

s’autodétruit après une durée d’inactivité

fixée à six mois par défaut. Veillez donc à

paramétrer cette autodestruction.

WhatsApp

à www.whatsapp.com

Rachetée par Facebook en 2014 pour

la somme colossale de 19 milliards de

dollars (environ 17 milliards d’euros),

WhatsApp a récemment déployé un

système de chiffrement « de bout en bout » qui assure la confidentialité des

échanges : seuls l’émetteur et le desti-

nataire peuvent accéder aux messages.

Une clé différente est associée à chaque envoi : un message ancien ne peut ainsi

être lu par une tierce personne. Notons

que l’application n’est pas réservée aux

smartphones puisqu’elle peut égale-

ment être installée sur un ordinateur

PC ou Mac. WhatsApp permet par ail-

leurs de créer des listes de discussion

et d’envoyer des pièces jointes (jusqu’à 100 Mo).

Autres points positifs qui raviront les

utilisateurs : WhatsApp affirme ne

faire aucun commerce des données

laissées par les utilisateurs. L’éditeur

assure également que l’application res-

tera vierge de toute publicité malgré sa

gratuité.

Disponible en une trentaine de langues

dont le français, WhatsApp et déclinée

pour les trois principales plateformes

du marché AppleStore, Android et Win-

dowsPhone.

Bruno Texier

DR

DR

DR

[outils]

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49archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

Sylvaine Denis : grandes ondes en archives«ici Europe n° 1, here is

Europe number 1, Hier ist Europa nummer 1 ». Voici les tout pre-

miers mots prononcés à

l’antenne d’Europe 1 le 1er janvier 1955, à

6 heures 30 du matin. Cette pépite sonore

fait partie du patrimoine inestimable ac-

cumulé depuis plus de 60 ans par la sta-tion : 70 000 heures de programmes et de

reportages soigneusement archivés et en

grande partie numérisés, qui font la fierté

de la responsable de la documentation et

des archives de la station, Sylvaine Denis :

« Notre patrimoine sonore est incroyable, s’exclame-t-elle avec enthousiasme ; Eu-rope 1 est d’ailleurs la seule radio généra-liste privée à avoir conservé ses archives depuis sa création ». Si la gardienne du

temple est particulièrement attachée à

son trésor, c’est parce que cela fait 25 ans

qu’elle couve sa collection et la fait vivre. « C’est quasiment mon premier job »,

s’amuse cette passionnée de littérature,

tombée par hasard dans la documentation.

Originaire d’Angers, Sylvaine Denis s’en-

gage après le bac dans des études litté-

raires tout en rêvant d’un métier plutôt ori-ginal : choisir les musiques pour les films.

Journalisme, cinéma, édition... La jeune

femme se cherche pendant quelque temps.

« C’est lors d’un job d’été à la bibliothèque municipale d’Angers qu’une stagiaire m’a parlé de l’Institut national des sciences et techniques de la documentation (INTD), se souvient-elle ; elle m’a dit que travail-ler dans la documentation permettait de vraiment entrer dans le document. Cela a créé l’étincelle ».

Une fois diplômée, Sylvaine Denis s’oriente

vers la radio. « J’étais attirée par la presse, mais pas par le papier, explique-t-elle ; je connaissais bien Europe 1, car c’était la radio qu’écoutaient mes parents, j’y ai donc postulé ». Après un passage de trois

mois chez Sygma Press, Sylvaine Denis

entre au 26 bis rue François 1er, à Paris,

le 31 janvier 1991. « Bien que l’essentiel de

ma carrière se soit passé ici, j’ai l’impres-sion d’avoir fait plusieurs métiers, pour-

suit-elle ; ils jalonnent toute l’histoire de l’archivage de la station ».

un service en mouvementC’est un tout petit service de deux per-

sonnes que découvre Sylvaine Denis à

son arrivée au sein de la magnétothèque d’Europe 1, dont elle doit mettre en place

l’informatisation. « C’était un peu notre bébé, explique-t-elle ; nous avons alors construit l’arborescence de la base de don-nées et choisi les champs. Il y avait un côté “sur mesure” très intéressant ».

Moins de dix ans plus tard, en 1998, c’est à la

numérisation de la station que Sylvaine De-nis prend part. Europe 1 est alors la première

radio généraliste à passer en production nu-

mérique. « Encore un chantier passionnant, car le métier changeait à nouveau, poursuit-

elle ; nous avons beaucoup travaillé avec les ingénieurs et des informaticiens pour mettre au point une base de données hyper moderne ».

Autre tournant : celui de l’arrivée d’internet,

fin 1999. Europe 1 décide alors de reprendre

à son compte sa documentation papier,

jusque-là réalisée par Hachette, en s’abon-

nant à un agrégateur de presse. Sylvaine

Denis assume presque seule cette nouvelle

tâche jusqu’à ce que la station accepte enfin, en 2005, d’ouvrir deux nouveaux postes :

« La direction avait alors décidé de mettre davantage en avant le patrimoine de la sta-tion en créant des émissions entièrement dédiées à ses archives, explique-t-elle ; nous avions désormais un rôle éditorial à jouer, car c’est nous qui choisissions les documents à partir du thème de l’émission ». Enfin, c’est

sous l’impulsion d’Anne Fauconnier, nom-

mée secrétaire générale d’Europe 1 en 2007,

que la valorisation commerciale des archives

est amorcée. Leur vente servira à financer la

préservation des documents conservés dans

les caves de la station.« Cette évolution du service fait que je ne me suis jamais lassée », s’enthousiasme

Sylvaine Denis. Il faut dire que les jour-

nées de cette passionnée de cuisine et de

musique ne ressemblent jamais aux précé-dentes : « Nous nous répartissons toutes ces tâches par demi-journées, explique-

t-elle ; depuis l’indexation de ce qui a été diffusé la veille à la documentation, en passant par la recherche d’archives pour les émissions et la valorisation. C’est ça la documentation : ça bouge ! »Et n’allez surtout pas dire à cette mère de

famille épanouie que rester 25 ans dans la

même station est un problème : « Selon moi, la doc et les archives sont des métiers où le fait de rester longtemps est un plus : non seulement on s’attache à son fonds, mais on le connaît toujours mieux ! ». n

Clémence Jost

elle likeSon livre préféré : Les 20 livres des Rougon-Macquart, d’Émile Zola. Je me suis amusée récemment à tous les relire dans l’ordre.Son plat préféré : Un plateau de fruits de mer.Son émission de radio préférée : Un Europe Midi présenté par Jacques Paoli, dans les années 60. n

Sylvaine Denis

DR

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50 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

Tristan Nitot : « La surveillance de masse a été rendue économiquement possible par la centralisation de nos données »Tristan Nitot vient de publier Surveillance, les libertés au défi du numérique : comprendre et agir (C & F éditions).

Votre ouvrage s’ouvre sur une expé-rience personnelle : votre smartphone vous avertit qu’il est temps de partir pour être à l’heure à un rendez-vous, Google trace en continu vos dépla-cements dans Paris, et les publicités que vous recevez correspondent à vos goûts personnels. Avez-vous encore une vie privée ?

j’ai indéniablement une vie privée ! Mais il est vrai que je m’expose beaucoup en donnant des confé-rences, en parlant sur Twitter, en bloguant... Ma vie privée est

peut-être plus restreinte que celle d’un « individu moyen » et puis tout dépend de la définition de la vie privée. Google et Facebook savent-ils tout de moi ? On pourrait penser que non, mais j’essaie de démontrer qu’ils en savent beaucoup. Car, en cascade, il y a des agences gou-vernementales qui se sont fixé comme objectif de tout savoir sur tout le monde. Or Edward Snowden nous a appris que la surveillance de masse a été rendue économiquement possible par la centra-lisation de nos données chez les grands acteurs d’internet. Écouter 7 milliards de Terriens, c’est compliqué, mais écou-ter 3 milliards d’internautes qui mettent toutes leurs données sur quelques sites ça devient économiquement possible.

Les créateurs d’internet étaient épris de liberté et animés par une grande envie de partage des connaissances. Aujourd’hui, « tous nos pas dans le cyberespace sont suivis, enregistrés et analysés », dites-vous. Comment en est-on arrivé là ?Je viens de fêter mes 50 ans et je me consi-dère comme un vieux natif du numérique. J’ai commencé l’informatique en 1980 et j’ai porté ces valeurs de partage et d’huma-nisme. Aujourd’hui, avec le recul, je ne suis pas subitement devenu technophobe, mais je me rends compte qu’il faut sépa-rer le bon grain de l’ivraie : tout n’est pas positif dans cette société du numérique. Nous sommes arrivés à un phénomène de centralisation des données. Cela s’ex-plique : c’est du business ! C’est le modèle capitaliste qui, avec ses capital-risqueurs, investit dans des sociétés qui accumulent des données afin de les monétiser. Cela pousse à la centralisation des données ; cela pousse également au profilage de l’uti-lisateur pour lui envoyer de la publicité

ciblée. Le partage et la décentralisation qui étaient au coeur du web ont été noyés au milieu de ces forces puissantes de centrali-sation et de profilage.

Ces investisseurs ont-ils mis la main sur la main au détriment des premiers utili-sateurs d’internet ?Ceux que l’on appelle les Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon) sont sou-vent perçus comme étant l’internet. Mais Facebook passe des accords contraires à la neutralité du net avec certains opérateurs pour permettre l’accès gratuit à sa plate-forme. Magnanime, Facebook explique qu’elle offre aussi l’accès à Wikipédia et à une poignée d’autres sites. Mais l’accès à d’autres sites est payant... Peut-on consi-dérer comme philanthrope le dealer de drogue qui offre la première dose ?

Vous rappelez que Google s’est donné pour « mission d’organiser l’information du monde, de la rendre utile et accessible de partout ». Comment expliquer le suc-

Mat

thia

s D

ugué

« les nouveaux entrants vont être pires que les

acteurs plus anciens. Au final, tout le monde va

vers le pire »Tristan Nito

[perspectives]

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51archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

cès planétaire de Google alors que dans le même temps nous critiquons Google et qu’il existe des outils alternatifs ?Notons d’abord que les alternatives à Google ne sont pas si nombreuses : pour la recherche, il existe par exemple le moteur européen Qwant. Ensuite, les technologies numériques ont infiltré la société, mais sans que celle-ci n’ait été formée aux enjeux du numérique. Les enfants sont à l’aise dans cet univers, mais les adultes, et plus encore les séniors, ont plus de mal avec le numérique. Et, malheureusement, il n’existe pas de for-mation au numérique. Dans le même temps, il y a une injonction à se servir de ces outils. Mais il n’y a pas de pensée critique sur ces questions importantes : pourquoi est-ce gra-tuit ? Quel est le modèle économique ?

Prônez-vous un enseignement de la recherche documentaire et de l’utilisation de tous ces outils dès le plus jeune âge ?Oui, ce serait une bonne idée. Mais encore faut-il que les professeurs soient eux-mêmes formés !

Le philosophe Bernard Stiegler présente les Gafa comme « les cavaliers de l’apo-calypse » ! Faut-il seulement se méfier de Google, Apple, Facebook et Amazon ? Et faire confiance aux autres y compris les nouveaux entrants comme Uber, par exemple ?Pas du tout ! Ce système produit inévitable-ment des Gafa ! Et tous ceux qui essaient de les détrôner sont probablement de la même eau. À ses débuts, Google proposait des choses intéressantes d’un point de vue éthique. Mais avec l’arrivée de Facebook, qui a une boussole éthique moins affûtée, Google a été entraîné vers le fond. Google a du mal à garder son cap éthique alors qu’il est en train de se faire doubler par Facebook. Les nouveaux entrants vont être pires que les acteurs plus anciens. Au final, tout le monde va vers le pire.

Faut-il se tourner vers des outils alterna-tifs comme Framasoft, Firefox, Opera ou Open Office ?Autant que faire se peut, oui. Dans ce livre, après avoir décrit les problèmes, je propose des solutions. Je souhaite inciter les internautes à résister à la surveillance

grâce à quelques règles d’hygiène informa-tique. Il est possible de limiter la surveil-lance à défaut de la supprimer totalement. Je souhaite lutter contre la résignation en utilisant, au choix, Firefox, Qwant...

Ces solutions sont-elles issues du logi-ciel libre ?Oui, pour des raisons finalement assez simples. Le juriste Lawrence Lessig fait un constat : « Code is law » (« le code in-

formatique, c’est la loi »). Celui qui écrit le code du logiciel a tout pouvoir sur ce que l’utilisateur final peut faire. Le codeur n’est ni député, ni juriste, mais c’est lui qui décide de ce que l’on peut faire ou pas avec un smartphone ou avec un logiciel. Au XIX e siècle, c’est le parlementaire qui faisait la loi ; aujourd’hui, alors que l’in-formatique est partout, c’est l’informati-cien qui fait la loi.

Que sait-on de la surveillance du cybe-respace par les États ?Grâce à Edward Snowden qui a transmis une masse considérable de documents de la NSA, nous en savons beaucoup sur le vaste programme de surveillance mis en place par les États-Unis. N’oublions pas non plus que les États-Unis ont passé des accords avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et le Canada

dans le cadre d’une alliance des services de renseignement connue sous le nom de Five Eyes. En ce qui concerne la France, nous ne disposons pas d’autant d’informations, mais nous pensons qu’il existe des choses comparables probablement à une moindre échelle, faute de moyens.

Vous évoquez les « beacons » ces cap-teurs disposés dans les rues : de quoi s’agit-il ?Il s’agit de capteurs utilisés essentiellement à des fins publicitaires. Ils permettent de suivre le parcours client d’un individu grâce à son téléphone. On sait ainsi si ce-lui-ci est déjà venu dans ce magasin, com-bien de temps il y passe et les rayons qu’il visite. En rapprochant ce parcours client de son identifiant (Gmail par exemple), on peut lui envoyer un message person-nalisé. Notons que Google a récemment revu ses conditions générales d’utilisation (CGU) afin que les données de profilage deviennent nominatives.

Vous avez été l’un des fondateurs puis présidé l’association Mozilla Europe qui est à l’origine de la création du navigateur Firefox. Quel souvenir en gardez-vous ?Ce fut une aventure passionnante et exal-tante qui m’a permis de vivre une utopie en marche : rassembler des bénévoles autour d’un projet de valeur (Firefox) et aller bot-ter les fesses de Microsoft ! D’un point de vue financier, ça n’a pas été facile tous les jours, mais au bout du compte ce fut une victoire. Firefox a donné un vent d’espoir au web et à tous ceux qui créaient des sites web. J’ai toujours considéré le web comme une promesse formidable et j’étais très triste de voir Microsoft planter cette pro-messe en arrêtant de développer Internet Explorer après avoir coulé Netscape. Cela dit, Microsoft reste extrêmement profi-table grâce à son marché entreprise.Je constate que le monde informatique change à une vitesse vertigineuse. Il n’est pas complètement exclu que Facebook et Google aient disparu dans les quinze ans à venir. Voyez où en est Yahoo! au-jourd’hui... n

Bruno Texier

DR

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qu’est-ce que tu lis ?Les férus de lecture vont pouvoir afficher leurs goûts littéraires sur leurs tenues. Et ce, grâce à Litographs, un site américain qui met en forme puis imprime le texte complet de livres classiques ou contemporains sur des tee-shirts, des écharpes ou encore des tote bags. Gatsby le magnifique, le Petit Prince ou encore Frankenstein, tout est permis ! Plus de 200 références sont proposées et c’est plutôt réussi !

à www.litographs.com

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beaux livres,

expos. . .

archimag store

plaisir solitaire

On connaissait déjà l’accord mets et vin. Voici maintenant la rencontre entre la dégustation d’un bon vin et le plaisir de la lecture. Librottiglia (de l’italien « libro », livre, et « bottiglia », bouteille), conçue par Inverse Innovation et la cave de Matthew Corregia, propose un petit « livre-étiquette » collé sur une bouteille de vin, qui renferme une histoire courte inspirée par les caractéristiques du vin en question. Les 375 ml de la bouteille suffisent largement pour déguster le texte en sirotant les deux verres qu’elle contient. Trois vins au choix, 15 euros.

à www.libriottiglia.com

archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 201752 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

Yves Saint-Laurent raconté par ses archives

Yves Saint-Laurent a laissé une oeuvre indélébile dans le monde de la haute couture. Il laisse également un magnifique patrimoine documentaire composé de photographies, de croquis, de correspondances. Ce bel ouvrage rend hommage au génial couturier grâce à des fac-similés qui témoignent d’une créativité féconde dans le domaine du vêtement, bien sûr, mais aussi dans le théâtre et les arts plastiques.

All about Yves, Catherine Ormen, éditions Larousse. 45 euros

[perspectives]

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archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

Black mirror, notre monde de demain ?Impossible d’échapper à cette série britannique d’anticipation qui prend le spectateur aux tripes et au cerveau. Grave et dérangeante, elle nous interroge sur la place de la technologie et des écrans omniprésents qui captent le moindre de nos mouvements et la moindre des émotions. Black Mirror en est à sa troisième saison et est célébrée aussi bien dans les pays européens qu’en Chine pour la qualité de son scénario.

Coffret DVD Saisons 1 et 2. À partir de 19,90 euros.

Paris-Métro-PhotoInépuisable source d’inspiration pour les photographes, le métro parisien a été immortalisé par Henri Cartier-Besson, Robert Doisneau, Willy Ronis, Raymond Depardon... Ce splendide ouvrage leur rend hommage autant qu’au patrimoine métropolitain grâce à des clichés issus en partie des fonds photographiques de la RATP. Même en noir et blanc, le métro reste haut en couleur.

Paris-Métro-Photo, éditions Actes Sud, 2016. 49 euros

PARIS.

MÉTRO.PHOTO ACTES SUD

les procès faits aux femmesEn écho à l’exposition « Présumées coupables » qui se tient actuellement aux Archives nationales, les éditions L’Iconoclaste proposent une sélection de documents de justice issus des procès impliquant des femmes depuis Jeanne d’Arc jusqu’aux tondues de la Libération : sorcières, empoisonneuses ou infanticides, elles furent jugées (parfois de façon expéditive) et bannies de la société. Superbement illustré, cet ouvrage propose des reproductions de procès-verbaux d’interrogatoire de Violette Nozières et Arletty.

Présumées coupables, éditions L’Iconoclaste, 2016. 25 euros

notre coup de

cœur

un sac connectéCe sac modulable peut se porter de multiples façons : sur l’épaule, sur le dos... Il est également connecté à votre smartphone grâce à une télécommande qui permet de lancer une série d’actions depuis la bandoulière : appel mains libres, contrôle de la musique, enregistrement de notes vocales... Doté d’une batterie rechargeable via un port USB, il est compatible iOS et Android. Environ 299 euros.

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53archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

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54 archimag n° 300 décembre 2016 - janvier 2017

dans les archives d’Archimag, décembre - janvier 1997

«une bibliothèque où il fait bon vivre », scandait Archimag il y a vingt ans pour qualifier la

Bibliothèque nationale de France qui venait tout juste d’ouvrir ses portes au public. Et d’insister : « Ce slogan n’est pas suffisam-ment fort pour évoquer la sensation que l’on éprouve lorsque l’on visite pour la première fois l’établissement ». Les mots sont élo-quents. Il faut dire, comme le rappelle votre magazine, que jamais une aussi grande bi-bliothèque n’avait jailli du sous-sol français : le chantier de la BNF représentait en effet 7,5 hectares de superficie, pour 60 000 m² de bâtiments et 12 000 m² de jardin inté-rieur. Et ce, pour 57 560 m² de magasins et 40 000 m² de salles de lecture. C’est donc un véritable vaisseau-bibliothèque qui émer-geait alors après huit années de réflexions, de remises en cause et de travaux.Mais nos journalistes n’ont pas été bluffés que par les dimensions de ce gigantesque pa-quebot ! Dans ce dossier « Spécial ouverture de la BNF », mis à l’honneur dans le numéro 100 d’Archimag, on s’extasie également sur la liste, qualifiée d’»exceptionnelle », de services proposés par la BNF à ses lecteurs : réservation à distance, postes de lecture assistée par ordinateur (PLAO), multimé-dia, livres imprimés, documents et images

numérisées, accès par l’internet, catalogue national». Et ce, grâce au fameux système d’information unique et intégré destiné à gérer l’ensemble des activités de la BNF. Si Archimag espère alors que cette grande bibliothèque, surnommée « la TGB » (très grande bibliothèque) en 1988, saura com-biner « le subtil dosage qui existe entre les livres anciens et les nouvelles technologies », nul doute que le pari est aujourd’hui tenu. Sa bibliothèque numérique Gallica, lancée en octobre 1997, et ses 4 032 187 documents disponibles (1) en sont la preuve. Sans compter le premier hackaton organisé en no-vembre dernier par l’établissement et qui a rassemblé une centaine de participants sou-haitant collaborer à l’évolution de ses outils numériques. Le projet Gallicarte, vainqueur du prix de ce hackaton, verra son application de géolocalisation des résultats de recherche dans Gallica rejoindre, dans les prochains mois, les autres services numériques de la bibliothèque. Bravo ! Reste à lutter contre la baisse de la fréquentation... physique. n

Clémence Jost

(1) chiffres d’octobre 2016.

Retrouvez la collection Archimag 1985-2010, plus de 200 numéros en texte intégral sur :à collection.archimag.com

archi… kitsch

au prochain numéro

[dossier]n réinventer la veille

[outils]n quels lecteurs pour les ebooks en bibliothèques ?n 24 heures dans la vie d’un archiviste freelance les aides publiques au numériquen choisir sa solution intranetn réussir la transformation digitale de son service

Forum du GFII 20166-7 décembre, ParisLa quatrième édition du Forum du GFII (Groupement français de l’industrie de l’information) interrogera le rôle de l’innovation dans les transformations de la chaîne de valeur et des savoir-faire de l’industrie de l’information à travers quatre demi-journées thématiques. à www.gfii.fr

Sitem10-12 janvier, Les Docks, Cité de la mode et du design, ParisSalon international des musées, des lieux de culture et de tourisme. Avec plus de 150 exposants. à www.museumexperts.com

7es Rencontres nationales culture et innovations13 janvier, Cité des Sciences et de l’Industrie, Paris rnci.clicfrance.fr

i-expo 201721-23 mars, Porte de Versailles, ParisLe salon i-expo dédié à l’information numérique professionnelle, la veille et la gestion des connaissances met l’accent sur le knowledge management, le big data, l’open data, le smart data... à www.i-expo.net

Documation - Dif 201729-30 mars, Porte de Versailles, ParisDocumation et data intelligence forum : les événements pour réussir sa digitalisation. Conférences, ateliers experts et exposition. Un partenariat Archimag. à www.documation.fr

Congrès de l’Ifla19-25 août, Wroclaw, PologneLe congrès mondial des bibliothèques et des professionnels de l’information. à 2017.ifla.org

DR

agenda

Couverture d’Archimag, décembre - janvier 1997

[perspectives]

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