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- 7 - Chapitre 1 : La consommation et l’épargne

Chapitre 1 : La consommation et l’épargne

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Page 1: Chapitre 1 : La consommation et l’épargne

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Chapitre 1 :

La consommation et l’épargne

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Dans ce chapitre vous allez :

- Distinguer les différents types de consommation.

- Découvrir de quels facteurs dépend la consommation.

- Étudier ce qu’est l’épargne.

- Apprendre à distinguer les motifs et les formes d’épargne.

- Découvrir comment mesurer la consommation et l’épargne.

- Analyser l’évolution de la consommation.

Mots-clefs :

- La consommation individuelle / la consommation collective,

- la consommation intermédiaire / la consommation finale,

- les déterminants de la consommation : le revenu, le taux d’intérêt, les facteurs

socioculturels,

- l’épargne,

- les motifs d’épargne : prévoyance, précaution, spéculation,

- les formes d’épargne : la thésaurisation, l’épargne financière et non financière,

- les instruments de mesure : la consommation, les coefficients budgétaires, le taux

d’équipement, le taux d’épargne.

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1. Introduction

« Faire ses courses, consulter son dentiste, louer une villa au bord de la mer pour

les vacances constituent autant d’actes de consommation. Les économistes

distinguent deux formes de consommation : une consommation marchande et une

consommation non marchande. La consommation marchande se déroule dans le

cadre du secteur privé de l’économie. Les ménages achètent les biens et les

services produits par des entreprises privées et proposés à un prix de marché qui

incorpore le bénéfice de l’entreprise. Parallèlement, l’intervention croissante de l’Etat

a été à l’origine du développement d’une consommation de type non marchande.

Cette dernière est liée à la production de biens et services collectifs qui sont soit

distribués à titre gratuit aux ménages, par exemple l’enseignement public en France,

soit vendus à un prix égal ou inférieur aux coûts de production. Les différentes

infrastructures culturelles (musées, monuments publics, théâtres subventionnés)

relèvent de cette dernière catégorie. » 1

Dans le circuit économique, les ménages apparaissent comme détenteurs des

facteurs de production (capital et travail) qu’ils mettent à la disposition des

entreprises. En contrepartie ils reçoivent une rémunération (salaire, intérêts,

dividendes…) qui leur permet d’acheter les biens et services nécessaires pour

satisfaire leurs besoins multiples. Généralement, les ménages ne dépensent pas la

totalité de leur revenu, mais en épargnent une partie. Ils remplissent donc trois

fonctions essentielles: celle de salarié, celle de consommateur et celle

d’épargnant.

La consommation finale représente la valeur des biens et services acquis pour

satisfaire les besoins humains. Elle comprend les achats de biens, mais également

de services et peut être regroupée en différents postes : alimentation, transport,

communication, logement, loisirs, …

L’épargne représente la partie du revenu non dépensée mais gardée en réserve en

vue de dépenses futures.

1 Dictionnaire de l’économie A•Z, sous la direction de Pierre Bezbakh et Sophie Gherardi, Larousse, 2003.

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2. La consommation

2.1. Les différents types de consommation

La consommation finale des ménages peut être subdivisée en deux types :

- La consommation individuelle de biens et de services marchands est réalisée

par les ménages et financée par leurs revenus. Une fois le bien acheté, il ne

profite qu’à l’acheteur même, voire au ménage (ex. : habillement, articles

électroménagers,…).

- La consommation collective porte sur des services non marchands financés par

les impôts et mis à disposition de la collectivité à titre gratuit, ou presque. Elle

concerne un grand nombre de consommateurs à la fois (ex. : infrastructures

routières, éducation nationale, justice,…).

Notons que les ménages ne sont pas les seuls consommateurs. D’où une deuxième

subdivision s’impose :

- La consommation des entreprises est appelée consommation intermédiaire.

Elle concerne les biens et services externes acquis par les entreprises,

transformés au cours du processus de production (ex. : énergie, matières

premières, produits intermédiaires…) et incorporés dans le produit final.

- La consommation des ménages est appelée consommation finale. Elle porte

sur des biens et services acquis et détruits plus ou moins rapidement. Les biens

peuvent être de type durable (électroménager) semi-durable (vêtements) ou non-

durable (alimentation).

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Réflexion : La consommation intermédiaire, illustration à l’aide de BMW

Source : Focus 20/2006, p.178.

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2.2. Les déterminants de la consommation

Le niveau de consommation est avant tout déterminé par le niveau de revenu. En

principe, plus le revenu est élevé, plus la consommation est élevée et diversifiée.

L’effet inverse peut également être constaté, mais il a lieu avec un certain temps de

retard. On parle alors d’un « effet cliquet », qui freine la baisse de la consommation

en cas de diminution du revenu.

Les taux d’intérêt bancaires, qui représentent en quelque sorte le prix de la

monnaie, jouent également un rôle dans les décisions de consommation. Ainsi, une

baisse des taux stimule la consommation, car elle rend les crédits moins onéreux.

Une hausse des taux par contre aura comme effet de freiner la consommation.

Consommer, c’est bien sûr une affaire de goûts et de préférences individuelles,

mais la sociologie et la psychologie ont mis en évidence une série de facteurs qui

peuvent influencer nos actes de consommation. Ainsi, l’appartenance à une

catégorie socioprofessionnelle (cadres, employés, ouvriers, artisans, inactifs,…),

l’origine sociale ou ethnique, l’appartenance religieuse ou les traditions culturelles, de

même que la composition du ménage sont des facteurs qui entraînent différents

choix de consommation.

« L’effet d’imitation » peut conduire certaines personnes à en imiter d’autres ou à

adopter un mode de consommation similaire, afin de s’identifier au même groupe

social.

On parle d’ «effet de distinction » lorsque certaines personnes tentent de se

distinguer des autres ou de leur entourage en achetant des produits onéreux ou

exclusifs.

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Réflexion : Les lois d’Engel

La composition de la consommation change avec la variation du pouvoir d’achat. Le

statisticien et économiste Ernst Engel (1821-1896), après étude du budget des

ouvriers, a décrit la relation entre la composition des dépenses et le revenu des

ménages à l’aide de trois lois :

- Loi 1 : la part des dépenses consacrée à l’alimentation diminue si le revenu

augmente ; les biens correspondants sont qualifiés de biens inférieurs.

- Loi 2 : la part des dépenses consacrées à l’habillement, au logement et au

chauffage, qualifiés de biens normaux, reste plus ou moins constante si le revenu

augmente.

- Loi 3 : la part des dépenses consacrée aux loisirs, aux voyages ou à la culture,

qualifiés de biens supérieurs, augmente avec l’augmentation du revenu.

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3. L’épargne

L’individu est amené à opérer un choix entre une consommation immédiate ou une

consommation différée. L’épargne constitue donc la partie du revenu disponible qui

n’est pas dépensée immédiatement, mais conservée et reportée dans le temps.

Il convient d’analyser plus en détail les motifs qui sont à la base de l’épargne ainsi

que les formes qu’elle peut prendre.

3.1. Les motifs de l’épargne

Les individus peuvent avoir différents motifs pour épargner :

- L’épargne de prévoyance est celle accumulée en vue de dépenses déjà

programmées.

Ex. : acquisition d’une voiture, préparation des vacances,…

- L’épargne de précaution est celle constituée afin de se prémunir contre des

imprévus.

Ex. : maladie, risque de chômage, souci de l’avenir des enfants, niveau de la

retraite,…

- L’épargne de spéculation est la partie de l’épargne utilisée à des fins de

spéculation, c’est-à-dire de placement dans des actifs financiers afin de se

constituer un revenu supplémentaire.

Ex. : achats d’obligations, d’actions, de SICAVs, d’options,…

3.2. Les formes de l’épargne L’épargne peut se faire sous différentes formes :

- La thésaurisation est l’épargne que l’on conserve sans la placer : c’est la partie

improductive et inactive de l’épargne.

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- L’épargne financière est l’épargne constituée afin de rapporter un revenu. Elle

peut revêtir différentes formes (compte d’épargne, actions, obligations, SICAVs,

assurance-pension), différents degrés de risques (compte d’épargne vs. actions)

et différents degrés de liquidité (compte courant vs. assurance-pension).

- L’épargne non financière est la partie du revenu qui permet de financer les

achats d’immeubles (logements ou terrains) à des fins d’habitation ou de location.

4. Les instruments de mesure

L’utilisation de différents agrégats permet de calculer, d’interpréter et de prévoir des

tendances de la consommation et de l’épargne :

- La consommation est mesurée par la valeur totale des biens et services

destinés à satisfaire directement les besoins des ménages.

- Pour analyser la structure de la consommation on calcule les coefficients

budgétaires par poste de la manière suivante :

Le coefficient budgétaire est exprimé en pourcentage et exprime la part du

revenu consacrée à un type de bien précis.

- Le taux d’équipement exprime, en pourcentage, combien de ménages disposent

d’un certain bien de consommation durable.

- Le taux d’épargne exprime, en pourcentage, le rapport entre l’épargne des

ménages et le revenu disponible :

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Réflexion : L’évolution de la consommation

Dépenses de consommation effective des ménages sur le territoire (en millions EUR) 1977 - 2005

Année

Spécification 1977

Coefficients budgétaires

2005 Coefficients budgétaires

1. Produits alimentaires et boissons non-alcoolisées * 1254,70 9,68

2. Boissons alcoolisées, tabacs et stupéfiants *

3875,37 40,15 1478,00 11,40

3. Articles d'habillement et articles chaussants 760,12 7,87 492,00 3,80

4. Logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles 1102,61 11,42 2751,00 21,23

5. Ameublement, équipement du ménage et entretien courant de la maison 864,08 8,95 1036,50 8,00

6. Santé 264,35 2,74 178,30 1,38

7. Transports * 2513,50 19,39

8. Communications * 1282,90 13,29

201,60 1,56

9. Loisirs et culture 550,30 5,70 1040,90 8,03

10. Enseignement pas d'indications 43,70 0,34

11. Hôtels, cafés, restaurants pas d'indications 872,30 6,73

12. Autres biens et services 953,40 9,88 1098,00 8,47

Total 9 653,12 € 100,00% 12 960,00 € 100,00% SOURCE : www.statec.lu

* en 1977 les catégories 1et 2 étaient regroupées sous une catégorie « produits alimentaires, boissons et tabacs » et les catégories 7 et 8 sous la catégorie « transports et communications », tandis que les catégories 10 et 11 ne figuraient pas dans la liste des données relevées par le STATEC.

Remarques : On constate que la part relative de certains postes baisse (produits alimentaires,

habillement), tandis que la part relative d’autres postes progresse nettement

(logement, transports, communication, loisirs et culture). Il semble que les besoins

primaires des ménages soient satisfaits et que la consommation porte de plus en

plus sur des biens liés aux modes de vie modernes : mobilité, communication, loisirs,

culture…

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5. Synthèse

La consommation représente la valeur des biens et services acquis pour satisfaire

immédiatement des besoins. Il existe différents types de consommation (finale,

intermédiaire, individuelle et collective), ainsi que de multiples facteurs qui

l’influencent (revenu, taux d’intérêts, préférences individuelles, facteurs sociologiques

et psychologiques).

L’épargne est la partie du revenu disponible qui n’est pas consommée

immédiatement, mais reportée à un instant ultérieur. Les individus peuvent avoir

différents motifs pour épargner (la prévoyance, la précaution et/ou la spéculation) et

se fait sous différentes formes (thésaurisation, épargne financière et/ou non

financière).

Il existe donc plusieurs raisons et formes de consommation et d’épargne. Notons que

les comportements de consommation et d’épargne sont mesurables et variables

dans le temps et l’espace.

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6. Questions de synthèse

1. Quelles sont les trois fonctions principales remplies par les ménages ?

2. Distinguer - consommation marchande / consommation non-marchande ;

- consommation individuelle / collective ;

- consommation intermédiaire / finale.

3. Enumérer les déterminants de la consommation.

4. Décrire la relation entre revenu et consommation.

5. La BCE décide d’augmenter les taux d’intérêts directeurs. Quelle sera l’influence

sur la consommation ? Expliquer.

6. Définir l’épargne.

7. Expliquer «actif financier».

8. Quels types d’actifs financiers connaissez-vous ?

9. Caractériser les différents types d’actifs financiers.

10. Citer les différentes formes d’épargne.

11. Supposons un revenu disponible de 3.000 € et une consommation de 2.000 €.

Calculer le taux d’épargne. Expliquer.