Chapitre 1_Les fondements de l'intervention de l'État

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Chapitre 1 : Les fondements de lintervention des pouvoirs publicsIntroduction gnrale : Dans les conomies ouvertes, les formes de la rgulation et les modalits de lintervention des pouvoirs publics se transforment. Au niveau national sajoutent les niveaux infra et supranationaux, notamment europen. Nous proposons une analyse de ces interventions, en insistant surtout sur les enjeux des politiques publiques. Les fondements de lintervention des pouvoirs publics : allocation, redistribution, rgulation, rglementation Il sagit damener les lves rflchir sur les diffrents objectifs que peuvent poursuivre les pouvoirs publics en matire de politiques conomiques et sociales. Leur intervention peut trouver des justifications conomiques dans les diffrentes dfaillances du march (externalits, biens et services collectifs). De plus, elle peut avoir un fondement politique et social : la recherche de la justice sociale. Cet aspect sera voqu sous langle de lgalit, mais aussi de lquit. Il ne sera pas trait de faon thorique, mais on pourra, par exemple, retenir les cas de la progressivit de limpt et des politiques de discrimination positive. En ce qui concerne la redistribution, il ne sagira pas de dresser une liste de toutes les formes que peuvent prendre les politiques de redistribution mais de sinterroger sur lobjectif poursuivi. La protection sociale sera envisage partir du dbat entre logique dassurance et logique dassistance . Vocabulaire : Dfinition de pouvoirs publics

L'expression "pouvoirs publics" dsigne le gouvernement et l'ensemble des services chargs de l'administration d'un Etat ou d'une collectivit territoriale. Elle peut aussi dsigner plus spcifiquement telle ou telle administration. La notion de "pouvoirs publics" ne s'applique que dans le cadre d'un Etat, l'intrieur d'un territoire dlimit dirig par des institutions, dans les domaines politique, judiciaire, conomique, ou social. Ces institutions (administrations nationales ou locales, collectivits territoriales) sont gres par des autorits comptentes qui reprsentent les pouvoirs publics et qui bnficient d'un pouvoir rglementaire parfois important. Elles dterminent et conduisent l'action politique. En France, les pouvoirs publics correspondent aux organes crs ou mentionns par la Constitution de 1958 et dont le statut est tabli par des lois organiques. En Allemagne, les pouvoirs publics correspondent aux organes crs ou mentionnes par la constitution de 1949 (Grundgesetz). >>> Autres Termes connexes : Autorit, Pouvoir, Terme connexe : Pouvoir excutif

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Ainsi, ltat est un agent conomique groupant toutes les administrations publiques dont la fonction est de fournir la collectivit des services non marchands (gratuits ou dont le prix est infrieur 50% du cot de production) et de redistribuer des revenus. L'Etat comprend donc : L'Etat central : les ministres, la Banque centrale Les collectivits territoriales: Commune-Dpartement-Rgion, les Lnder en Allemagne. La Scurit sociale : lassurance sociale de la protection sociale.-

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Prcaution : Les administrations publiques ne doivent pas tre confondues avec secteur public . Ce dernier comprend les administrations publiques et les entreprises publiques . Les premires sont finances par les impts et/ou des cotisations sociales. Les secondes tirent l'essentiel de leurs revenus du march, par la vente des biens et services qu'elles produisent. De mme, les administrations publiques ne sont pas les seuls agents produire des services non marchands. Il existe des administrations prives : ONG (Organisations non Gouvernementales), syndicats, associations but non lucratif....

- Pour connatre le poids de l'Etat dans l'conomie, on utilise, en gnral, deux indicateurs : Le taux des prlvements obligatoires = Impts + Cotisations sociales/PIB x 100 Le poids des dpenses publiques dans le PIB = Dpenses publiques/PIB x 100

- Selon la thorie librale de la main invisible d'Adam Smith, la poursuite des intrts individuels dbouche sur le bien tre collectif dans le cadre d'une conomie de march qui se rgule automatiquement. Dans ce cas, l'intervention de l'Etat dans l'conomie doit tre limite aux fonctions de LEtat minimal ou de l'Etat Gendarme : La protection des individus : Arme, Police, Justice. La protection des marchs : lois anti-trust, droit de proprit La prise en charge des infrastructures non rentables indispensables l'conomie (routes, canaux, etc.) car leur consommation est collective ; leur cot marginal est nul ; Aucune entreprise prive nest prte la fournir (non rentable).

I -Les pouvoirs publics interviennent afin datteindre diffrents objectifs A- Ltat rgule le march.La loi de Wagner (conomiste allemand, 1835-1917) exprime le fait que plus un pays se dveloppe, plus lintervention de lEtat dans lconomie saccrot. Cette loi, corrobore par les volutions observes, sexplique par le fait que la demande de services publics (ducation, sant) augmente plus vite que le revenu.

LEtat est toujours intervenu dans lconomie, mais on peut distinguer : 2

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La situation du XIXe sicle caractrise par un Etat circonscrit charg des fonctions rgaliennes et des infrastructures ncessaires au bon fonctionnement de lconomie de march. La situation de la seconde moiti du XXe sicle, qui se caractrise par un Etat insr responsable de lensemble de la dynamique sociale.

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1) LEtat gendarme ou lEtat rgalien :

Adam Smith ( 1723-1790 ), fondateur de la thorie conomique moderne, a dfini les missions de lEtat dans une conomie librale : protger les frontires et assurer lordre intrieur afin que les mcanismes autorgulateurs du march puissent sexercer sans entraves. LEtat gendarme ainsi bas sur le maintien de lordre, la justice et la dfense est en fait une ralit trs ancienne. A partir du XVe sicle, les rois de France qui incarnent lEtat ont prlev rgulirement un impt sur le revenu pour financer larme : la fiscalit est donc ne de la ncessit de dfendre le royaume. Certains continuateurs de la pense dA.Smith (courant libral), prconisent un retour un Etat minimal seffaant devant les rgles du march et limitant le plus possible ses interventions. Cet Etat gendarme ne serait pas exactement comparable celui que prconisait A.Smith, car certains acquis sociaux ne sauraient tre remis en cause (infrastructure, ducation).

Structure des dpenses publiques de l'Etat central (en %) 1880Administration gnrale (justice, diplomatie) Dfense, police Transports, communications Education, culture, recherche Action sociale, sant, emploi Action conomique Logement, urbanisme, environnement Service de la dette 19,4

192014,4

26,2 13,4 3,8 0,5 0,8 1,7

41,4 11,6 3,7 3,5 0,4 2,3

Total

34,2 100,0

22,7 100,0

2) LEtat- Providence :

La notion dEtat-Providence caractrise les interventions conomiques et sociales de lEtat. Cette nouvelle conception de lEtat est ne avec les assurances sociales obligatoires du chancelier Bismarck et le plan Beveridge de Scurit sociale, puis sest impose aprs la 3

seconde guerre mondiale du fait de lvolution conomique et sociale et du renouvellement de la pense conomique par Keynes qui montre que lEtat doit pallier aux insuffisances du march. LEtat providence se dveloppe ainsi sur la base dune contestation du caractre autorgulateur du march. Il sagit notamment, en priode de basse conjoncture, de lutter contre le chmage et dassurer une protection lensemble de la population. La notion d'Etat-Providence a deux sens : Au sens large : il s'agit de toutes les interventions conomiques et sociales de l'Etat. Au sens troit : il s'agit uniquement lintervention de ltat dans le domaine social, particulirement travers le systme de protection sociale

Laccroissement du rle conomique et social de lEtat peut se mesurer en calculant la part des dpenses des administrations publiques (Etat au sens large ) dans le PIB ou la part des prlvements obligatoires ( impts et cotisations sociales ) dans le PIB. Cette part a t particulirement leve pendant les conflits mondiaux et les crises conomiques.

B- LEtat complte le march :

1 ) La justification du rle conomique de lEtat :

Selon les conomistes noclassiques, en principe lEtat ne doit pas intervenir dans lactivit conomique. En effet, en vertu du principe de la main invisible, le march sautorgule et une action de lEtat ne ferait que perturber ce bon fonctionnement. Pourtant, il peut arriver que le march connaisse des dfaillances. Dans ce cas, cest a lEtat dintervenir pour corriger ces imperfections et rtablir les conditions permettant datteindre loptimum conomique tel quil a t dfini par Pareto, cest-a-dire une situation dans laquelle il est impossible damliorer le bien-tre dun individu sans dgrader celui dun autre. Ainsi, lEtat doit assurer la production et lallocation des biens qui ne sont ni rares ni divisibles : les biens publics. De mme, les situations dexternalits dans lesquelles lacte de consommation ou de production dun agent influe positivement ou ngativement sur dautres agents, ncessitent lintervention de lEtat. Enfin, lorsque la concurrence est imparfaite, il appartient aux pouvoirs publics de mettre en place des mesures visant a limiter cette imperfection.2 ) Lanalyse thorique de lEtat rgulateur :

Pour John Maynard Keynes (1883-1946 ), lEtat doit intervenir de manire active dans la sphere conomique. Livr a lui mme, le march ne conduit pas a une situation dintrt 4

gnral mais le plus souvent, a un quilibre de sous-emploi. Le rle de lEtat est alors de stimuler la croissance conomique par une politique de grands travaux, par des commandes publiques, en distribuant des revenus aux mnages ou encore en limitant le niveau des taux dintrts. LEtat devient alors un vritable acteur conomique.

LEtat doit remplir les trois fonctions qui le caractrisent daprs Robert Musgrave : fonction dallocation ou daffectation des ressources, fonction de redistribution et fonction de stabilisation de lconomie.

II-

Quels sont les objectifs poursuivis par les pouvoirs publics ?

A- Lallocation des ressources Allocation des ressources (Zuwendungen): dfinition du lexique LEtat intervient dans lallocation des ressources pour corriger les dfaillances du march, tablir un cadre rglementaire dans lequel sexerce lactivit conomique, crer les institutions qui permettent le bon fonctionnement de lconomie, contrler les monopoles et les oligopoles (Dico Bral) Cest dire, ltat affecte des moyens la prise en charge de certaines productions non marchandes : ducation, infrastructures publiques, services publics diversque le march ne peut pas fournir ou mal fournir. B- La rgulation de lactivit conomique Rgulation conomique : dfinition du lexique Processus complexe par lequel un systme conomique et social parvient se reproduire dans le temps en conservant lessentiel de ses caractristiques structurelles par-del les crises qui laffectent..(Dico Nathan). Les termes anglo-saxons rgulation et drgulation signifient rglementation et drglementation , cest dire adoption ou suppression des rgles. En France, (en Allemagne... ?), rgulation et rglementation ont des sens diffrents, bien que les deux notions soient lies. En effet, parmi les diffrents mcanismes contribuant la rgulation dun mode de production, la rglementation par ltat joue souvent un rle primordial. Exemple : le SMIC est une grande rglementation du salaire, il peut sinterprter comme une institution ayant une fonction de rgulation conomique.

Cest dire, ltat doit rguler lconomie afin de prvenir les dsquilibres macroconomiques qui pourraient driver dun laissez-faire excessif. Cela consiste raliser, dans la mesure du possible, le carr magique de Nicolas Kaldor : absence de chmage, absence d'inflation, forte croissance de la production et quilibre extrieur. 5

LEtat joue donc un rle de rgulation ou de rglementation du march. Cette notion de rgulation est apparue aux Etats-Unis loccasion du New Deal en 1933. En France, lintervention de lEtat dans la sphre conomique a t plus marque notamment au moyen de plans ou de nationalisations) et sapparente davantage a la rglementation. Aujourdhui, mme le recul du poids des pouvoirs publics dans lactivit conomique ne met pas en cause la ncessit de leur action, tout dpend du degr de lintervention tatique. La fonction de stabilisation sinscrit dans le cadre des politiques conomiques mises en oeuvre par ltat afin de maintenir ou rtablir les objectifs conomiques fondamentaux : la croissance conomique, le plein-emploi, la stabilit des prix et lquilibre des changes extrieurs. Elle a une porte court terme : il sagit de la politique conjoncturelle. Dfinition "La politique conjoncturelle est l'ensemble des actions des pouvoirs publics destines rgulariser l'volution globale de l'conomie" (M. Cabannes, Les politiques conjoncturelles, A. Colin, 1998). Les pouvoirs publics cherchent donc, par un ensemble de mesures, agir court terme sur l'activit conomique de manire rtablir les "grands quilibres" (prix, emploi, solde extrieur). Les mesures prises sont de nature trs varie. La politique conjoncturelle a toujours un objectif (agir sur l'activit conomique dans un sens jug souhaitable par les pouvoirs publics).C'est en fonction de l'objectif recherch que l'on distingue politique de rigueur (ou d'austrit) et politique de relance. La politique conjoncturelle est mise en place aprs une analyse de la situation conomique du pays : pour agir sur l'activit conomique, il faut bien s'tre demand quelle tait l'origine de cette situation, c'est- -dire l'interprter. C'est pourquoi l'on peut dire que certaines politiques conjoncturelles sont d'inspiration librale (exemple, lutter contre le chmage en rduisant le salaire minimum, ce qui signifie que l'on pense que le chmage est d un cot du travail trop lev, analyse librale du chmage), que d'autres sont d'inspiration keynsienne (exemple : lutter contre le chmage en augmentant le SMIC, ce qui signifie qu'on pense que le chmage est d une insuffisance de la demande effective, analyse keynsienne du chmage voir plus bas) Exemples de mesures relevant d'une politique de relance : hausse sensible du SMIC, hausse du traitement des fonctionnaires, hausse du montant des allocations familiales, etc. dans l'objectif de relancer la demande, en esprant que cela limitera la hausse du chmage. Exemples de mesures relevant d'une politique de rigueur : hausse des taux d'intrt, diminution des dpenses publiques, hausse des impts et/ou des cotisations sociales. L'objectif est de freiner la demande et de freiner la cration montaire de manire limiter l'inflation et restaurer l'quilibre extrieur.

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Cependant la politique conjoncturelle n'a pas que des effets court terme : les mesures conjoncturelles ont souvent aussi une action sur les structures conomiques et sociales, et il est parfois bien difficile de distinguer les deux aspects. Enjeux Connatre la politique conjoncturelle mene par un Etat un moment donn permet non seulement de reprer les difficults reconnues par le pays lui-mme, mais aussi de connatre l'analyse qu'en font les pouvoirs publics, ce qui met en vidence en gnral des choix politiques et idologiques. Exemple : face un chmage fort (difficult reconnue par les pouvoirs publics), l'Etat dcide de diminuer le montant des cotisations sociales patronales (mesure de politique conjoncturelle).Comment interprter cette dcision ? On peut penser que l'analyse qui est faite est d'inspiration librale : en abaissant les cotisations sociales patronales, on abaisse le cot du travail ; en prenant cette dcision, on montre que l'on pense que le chmage est du au cot du travail, ce qui est une analyse librale. Autre exemple : dans la deuxime moiti des annes 80 en France, les dsquilibres portaient la fois sur l'emploi (chmage lev), les prix (inflation forte) et le commerce extrieur. L'Etat a choisi de s'attaquer aux prix (politique de dsinflation comptitive) : cela traduit un choix politique, puisqu'en freinant la hausse des prix, on esprait retrouver une meilleure comptitivit et donc rtablir l'quilibre extrieur mais au prix, au moins dans l'immdiat, d'un chmage peut-tre croissant. Comme autre exemple rcent de politique conjoncturelle, pour faire face la crise financire de 2008, une politique budgtaire dinspiration keynsienne a t applique. Il sest agi daccrotre les dpenses en agissant sur la consommation, comme le soutien de lindustrie automobile et/ou linvestissment. Le dficit ponctuel doit tre couvert ex post par le surcrot de recettes que la croissance aura contribu relancer. Comment agir sur la demande ?

Source : Sciences conomiques et Sociales, 1re- Bral -2005

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Les politiques budgtaires visent, par lintermdiaire du niveau et de la structure des recettes et des dpenses publiques, influer sur lactivit conomique. Ainsi, par exemple, une augmentation des dpenses publiques peut accrotre la demande, ce qui poussera les entreprises augmenter leur niveau de production. Les politiques montaires ont pour objectif de contrler le niveau de la masse montaire, et donc indirectement le niveau de linflation. Depuis 1993, les politiques montaires ne sont plus de la responsabilit des tats en Europe, mais des banques centrales nationales, runies depuis au sein de la Banque centrale europenne (BCE).

Dans certaines situations. Les pouvoirs publics peuvent tre incits mener une politique budgtaire volontariste. Ainsi en considrant les dpenses publiques comme une composante de la demande globale voir schma plus haut - au mme titre que les exportations ou la consommation et linvestissement privs), ltat peut dcider de les accrotre pour stimuler lactivit conomique ou de les rduire, (ou les freiner) sil sagit de lutter contre linflation. Par exemple, en cas de fprte dgradation de la conjoncture, ltat peut augmenter ses dpenses publiques, afin de soutenir lactivit cconomique court terme, en faisant jouer le multiplicateur.

Leffet multiplicateur

100 millions sont injects dans lconomie sous forme dinvestissments public, ce qui a gnr 100 millions de revenus supplmentaires : salaires, bnfices...) pour ceux qui ont particp la ptoduction de ces investissements publics. La propension marginale consommer consommer tant de 0,85. Dfinition propension marginale consommer :

La propension consommer ( die Konsumneigung) dsigne la part du revenu qui est consacre la consommation. Propension consommer = consommation du mnage / revenu du mnage Cette propension consommer est qualifie de moyenne, car on dfinit aussi une propension marginale consommer qui reprsente la part du revenu supplmentaire, lorsque celui-ci augmente, qui est consacre un supplment de consommation. 8

Propension marginale consommer = augmentation de la consommation / augmentation du revenu).

Donc 85% vont tre consomms (85 millions) et le reste (15%, donc 15 millions) va tre pargn. Au bout de 5 ansm cet investissement public initial de 100 millions aura gnr une augmentation de la production, donc des revenus de 415,23 millions. Leffet multiplicateur est dautant plus fort que la part des revenus engendrs par linvestissment de dpart et consacrs lacquisition de biens et services produits sur le territore est leve.

Cependant pour atteindre les 4 objectifs finaux, ltat dispose aussi de politiques tournes vers le long terme : la politique structurelle.

Donc, a long terme, il sagit de la politique structurelle qui concerne l'ensemble des interventions de l'Etat susceptibles de modifier l'volution long terme des structures de l'conomie (structures sectorielles, structure des marchs). Ce sont donc des politiques qui cherchent plus influencer les conditions doffre que les conditions de demande. Dans une optique no-classique, elles cherchent libraliser les marchs, alors que, dans une optique keynsienne, elles cherchent renforcer le poids de lintervention publique sur ces marchs. La politique structurelle a deux grands objectifs : 9

Moderniser l'appareil productif afin d'assurer l'conomie nationale une comptitivit qui procurera au pays une forte croissance sans inflation ni chmage (effort pour la recherche, constitution de grandes entreprises nationales) Dans ce cas, on parlera d'une politique industrielle . Rendre les marchs plus concurrentiels pour pousser les firmes innover et pour rduire les cots de production afin de rendre les firmes plus comptitives ce qui devrait bnficier au consommateur (produits innovants moins chers).

Politique conjoncturelle- Baisse des taux dintrt de la Banque centrale - Dvaluation de la monnaie nationale - Augmentation des rserves obligatoires - Augmentation de la prime pour lemploi

Politique structurelle Privation des entreprises Baisse de limpt sur le revenu Loi sur la rduction du temps de travail Crdit dimpt pour les firmes innovatrices Dremboursement de certains mdicaments

Politique structurellePolitique rglementaire

Politique de recherche

Politique ducative

Politique industrielle

C- La redistribution des revenus Redistribution des revenus : ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics pour modifier la rpartition des revenus en prlevant des impts et des cotisations sociales et en distribuant des revenus de transfert. (Dico Bral).

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Cest dire, une fonction assure par l'Etat et par la Scurit sociale ( Krankenkassen und andere mter) pour protger les individus du risque et assurer une certaine justice sociale : prestation sociales (Sozialleistungen) : Revenu Minimum dInsertion, Sozialhilfe... La fonction de redistribution des revenus, se justifie par des impratifs de protection sociale et de justice sociale. LEtat-providence poursuit donc plusieurs objectifs : Librer lhomme du besoin cest--dire rduire, voire faire disparatre, la pauvret ; Substituer une solidarit collective la solidarit familiale ou celle de la paroisse. La protection sociale relve dsormais de la Nation et du salariat et non des familles qui sont plus ou moins bien dotes en capital ; Enrichir les catgories qui ont une forte propension consommer. Cela va permettre lEtat de soutenir la demande selon les principes keynsiens et de lutter contre le chmage ; Rduire les ingalits conomiques pour atteindre une certaine forme de justice sociale garante de la cohsion sociale; Couvrir un certain nombre de risques sociaux. Un risque social est un vnement qui peut survenir au cours de la vie et qui provoque soit une augmentation des dpenses (la maladie, le handicap), soit une perte de revenus (le chmage, la vieillesse, les accidents du travail). Ces risques comprennent : Le risque maladie ou sant : dune part la maternit, le dcs et linvalidit, et dautre part, le risque de sant li au travail : accident du travail, maladie professionnelle. Le risque vieillesse : les prestations accordes au titre du risque vieillesse ont pour objectif de permettre la cessation de lactivit professionnelle (retraite) et dassurer un revenu dcent lorsquun ge donn est atteint (aides sociales pour la dpendance). Le risque famille : il permet loctroi de prestations verses pour lducation des enfants ainsi que celles correspondant aux diminutions de revenus lors de la mise au monde denfants. Le risque emploi : il correspond linadaptation professionnelle (rinsertion) et au chmage. Le risque pauvret : il sagit de la protection sociale alloue aux personnes dont les ressources sont estimes insuffisantes pour vivre normalement

LEtat providence ainsi sappuie sur tout un systme de protection sociale (scurit sociale) mis en place dans les pays europens au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. De nombreuses lois sur les assurances sociales existaient auparavant mais la suite du rapport Beveridge de 1942, ces pays ont gnralis progressivement lensemble de la population les mcanismes destins assurer des ressources rgulires aux individus placs dans des circonstances particulires (ce sont les minimas sociaux comme la maladie, les accidents de travail, le chmage, la cessation dactivit).

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On distingue deux modles de couverture des risques sociaux (et plus largement, deux modles dEtat providence) : le modle bismarckien qui repose essentiellement sur des mcanismes dassurance, avec des cotisations et des prestations proportionnelles au salaire. Le modle beveridgien fond sur une redistribution et une couverture sociale gnralise mettant en uvre le principe de solidarit.

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Le modle franais est un mlange dassurance et de solidarit. Les prestations sociales (allocations familiales, retraites, allocations chmage) verses aux mnages sont finances par des cotisations sociales bases sur les revenus dactivit des individus. ( principe de lassurance ). Certaines dpenses de protection sociale sont cependant prises en charge par limpt (RMI, minimum vieillesse, ), au nom de la solidarit envers les plus en difficult. Le versement est alors soumis des conditions de ressources et non a une contribution pralable de la part des bnficiaires. Enfin, il existe des prestations universelles, grce auxquelles lEtat verse des allocations visant a satisfaire des besoins fondamentaux que la socit estime devoir tre satisfaits, indpendamment du niveau de revenu. (les allocations familiales par exemple). Notons que face au dveloppement des dpenses de protection sociale, un recours croissant est fait aux ressources du budget de lEtat, on parle de fiscalisation de la protection sociale ; en effet, de nouveaux prlvements comme la contribution sociale gnralise (CSG), sont destins assurer un financement par limpt et non par une augmentation des prlvements sur les revenus des seuls salaris.

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