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Licence 1 d’Économie-Gestion - Université d’Évry D. Glaymann – Sociologie – 2019-2020– Chapitre 2
Chapitre 2 : Inégalités et hiérarchies sociales
1. Inégalités de droit et inégalités de fait
2. Analyser les hiérarchies sociales
3. Inégalités et redistribution
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
« Nous n’avons plus de castes, nous avons encore des classes ».
E. Goblot (1925), La barrière et le niveau.
4. Les classes sociales
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
Inégalités et sociétés
Sociétés basées sur l’inégalité des droits.
Sociétés prônant la valeur de l’égalité des droits.
- Sociétés esclavagistes (exemple d’Athènes au temps de Périclès)
Les inégalités au cœur de la démocratie AthénienneAux Vè et IVè siècles avant JC, Athènes distinguait des statuts sociaux inégaux. Seuls les hommes majeurs (plus de 20 ans), libres (excluant les esclaves) et de père athénien (puis de père et de mère athénienne mariés après la loi de 451) étaient des citoyens dotés de droits civiques. Les non-citoyens étaient exclus des droits civiques : - les femmes mineures (placées sous l'autorité de leur père puis de leur mari) pouvaient participer à des activités religieuses à dimension politique et contribuaient à transmettre la citoyenneté à leurs fils à partir de 451 ; - les mineurs (enfants puis éphèbes entre 18 et 20 ans) ; - les étrangers (grecs ou "barbares") dotés du statut de "métèque" ("celui qui habite avec nous") avaient des droits sociaux (résider, se marier, travailler, s’enrichir) mais pas politiques (sauf cas très rares d’admission à la citoyenneté). Tout en bas de l’échelle, les esclaves (étrangers non grecs) appartenaient à leur maître, étaient soumis au travail forcé, aux châtiments et à la vente sans jouir d’aucun droit. Ceux qui étaient affranchis devenaient libres, mais pas citoyens puisqu’ils accédaient au statut de "métèque". Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
Licence 1 d’Économie-Gestion - Université d’Évry D. Glaymann – Sociologie – 2019-2020– Chapitre 2
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
Inégalités et sociétés
Sociétés basées sur l’inégalité des droits.
Sociétés prônant la valeur de l’égalité des droits.
- Sociétés esclavagistes (exemple d’Athènes au temps de Périclès) - L’Ancien régime en France : société d’ordres
- L’Inde des castes, l’Afrique du Sud de l’Apartheid
- Les États-Unis d’Amérique (cf. Déclaration d’indépendance).
« Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. »
Déclaration d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique, 1776
L’égalité, une valeur fondatrice aux Etats-Unis d’Amérique
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
Inégalités et sociétés
Sociétés basées sur l’inégalité des droits.
Sociétés prônant la valeur de l’égalité des droits.
- Sociétés esclavagistes (exemple d’Athènes au temps de Périclès) - L’Ancien régime en France : société d’ordres
- L’Inde des castes
- Les États-Unis d’Amérique (cf. Déclaration d’indépendance).
- La République française (cf. DDHC et Constitutions)
Licence 1 d’Économie-Gestion - Université d’Évry D. Glaymann – Sociologie – 2019-2020– Chapitre 2
« Liberté, égalité, fraternité. »
Devise de la République française (à partir de 1848, puis 1879)
L’égalité, une valeur centrale de la République française
« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. »
Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen, 1789
« La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme. »
Préambule de la Constitution, 1946 et 1958
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
Inégalités et sociétés
Sociétés basées sur l’inégalité des droits.
Sociétés prônant la valeur de l’égalité des droits.
- Sociétés esclavagistes (exemple d’Athènes au temps de Périclès) - L’Ancien régime en France : société d’ordres
- L’Inde des castes
- Les États-Unis d’Amérique (cf. Déclaration d’indépendance).
- La République française (cf. DDHC et Constitutions)
- La plupart des sociétés contemporaines (cf. Constitutions et Traités)
L’égalité des droits, idéal ou leurre ?Certains sociologues voient la valeur de l’égalité comme un objectif vers lequel les sociétés contemporaines tendent même s’il est inatteignable. « Parmi les objets nouveaux qui, pendant mon séjour aux États-Unis, ont attiré mon attention, aucun n’a plus vivement frappé mes regards que l’égalité des conditions. Je découvris sans peine l’influence prodigieuse qu’exerce ce premier fait sur la marche de la société ; il donne à l’esprit public une certaine direction, un certain tour aux lois ; aux gouvernants de maximes nouvelles, et des habitudes particulières aux gouvernés. »
A. Tocqueville de, De la Démocratie en Amérique, Gallimard, 1991, p. 37)
D’autres sociologues considèrent qu’il s’agit d’une tromperie qui masque et légitime les inégalités systémiques. « L’”égalité des chances” est un pur leurre. Comment peut-on imaginer créer les conditions d’une pareille égalité dans une situation où règnent, dans tous les domaines et sous tous les rapports, les inégalités entre les individus ? Le lot général réel, c’est précisément l’inégalité des chances face à l’enseignement, à l’emploi, au logement, à la santé, à la culture, etc. »
A. Bihr, R. Pfefferkorn, Le Système des inégalités, La Découverte, 2008, p. 20
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
Licence 1 d’Économie-Gestion - Université d’Évry D. Glaymann – Sociologie – 2019-2020– Chapitre 2
Égalité de droit et inégalités de fait
La proclamation politique et juridique de l’égalité des droits n’empêche pas l’existence d’inégalités sociales.
Les inégalités concernent notamment : - les accès aux diplômes, aux emplois ou au logement, - la répartition des revenus et des patrimoines, - l’appartenance aux réseaux et aux cercles d’influence, - la maîtrise des codes sociaux et des références culturelles, - la proximité avec les pouvoirs politique, médiatique et économique, - le prestige et la reconnaissance sociale.
On observe en particulier des inégalités entre hommes et femmes, entre les générations, entre ruraux et urbains, entre ouvriers et cadres, entre enfants d’ouvriers et enfants de cadres, entre riches et pauvres…
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
Des inégalités qui se creusent en France
« Entre 1996 et 2008, les inégalités de niveau de vie évoluent peu. Cependant, jusqu’en 2004, celles-ci se réduisaient sous l’effet d’une hausse plus marquée des niveaux de vie situés au bas de la distribution, malgré une hausse concomitante du poids du haut de la distribution. Depuis 2004, elles ont plutôt tendance à augmenter en raison d’une hausse du poids du haut de la distribution, principalement sous l’effet de la dynamique des revenus du patrimoine dont disposent les personnes les plus aisées. De 1996 à 2008, le niveau de vie des non-salariés augmente plus vite que celui des salariés. […] Le taux de pauvreté monétaire atteint 13% en 2008. Il est en recul de 1,5 point par rapport à 1996, la baisse portant surtout sur la période 1997-2001. Les personnes au chômage sont de plus en plus exposées au risque de pauvreté et le rôle protecteur de l’emploi contre la pauvreté se renforce. Les personnes vivant dans des familles nombreuses avec deux parents sont de moins en moins pauvres. À l’inverse, la pauvreté des familles monoparentales s’accroît. »
P. Lombardo et al., « Inégalités de niveau de vie et pauvreté de 1996 à 2008 », Insee, Les revenus et le patrimoine des ménages, édition 2011
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
Des inégalités qui se creusent dans tous les pays riches
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
Dans les pays anglo-saxons En Europe continentale
T. Piketty, Le capital au XXIè siècle, Seuil, 2013, p. 501 et 503
Licence 1 d’Économie-Gestion - Université d’Évry D. Glaymann – Sociologie – 2019-2020– Chapitre 2
34
Source : Banque mondiale (2018a)166 et note méthodologique167
Et tandis que les élites accumulent toujours plus de revenus et de richesses, les
perdants ne sont pas seulement les personnes les plus pauvres, mais
également les classes moyennes. Dans les pays riches, celles-ci voient souvent
leurs revenus stagner168.
Les inégalités sont l’une des principales raisons à cela. Le rapport sur les
inégalités mondiales 2018 a révélé qu’entre 1980 et 2016, seulement 12 cents
par dollar d’augmentation des revenus dans le monde revenaient aux 50 % les
plus pauvres, contre 27 cents par dollar pour les 1 % les plus riches169.
L’éradication de la pauvreté est indissociable de la lutte contre les inégalités170.
Les inégalités financières et le fossé entre les hommes et les femmes La majorité des personnes les plus fortunées dans le monde sont des
hommes171. À l’échelle mondiale, les femmes gagnent 23 % de moins que les
hommes172. Ces écarts salariaux entre femmes et hommes soulèvent de graves
problèmes à travers le monde.
Moins compris mais tout aussi alarmants, les écarts de richesses entre les
femmes et les hommes incluent les actifs, l’épargne et les investissements, en
plus des revenus. Cette année, le Credit Suisse a estimé que la part des
richesses mondiales revenant aux femmes s’établirait à 40 %173, avec toutefois
des différences très significatives au niveau régional et entre les différents
groupes de femmes. Par exemple :
• En Afrique et dans des pays comme l’Inde, le Pakistan et le Bangladesh, les
femmes ne possèdent qu’entre 20 et 30 % des richesses174.
• Aux États-Unis, les hommes blancs célibataires possèdent 100 fois plus de
richesses que les femmes hispaniques célibataires175.
Le foncier est une source de richesse essentielle dans de nombreux pays, mais
de nombreuses femmes n’y ont pas accès176. Les femmes ne possèdent ainsi
que 11 % des terres au Brésil177 ; au Bangladesh, la part d’hommes
propriétaires fonciers est six fois supérieure à celle de femmes possédant des
terres178.
Des inégalités qui se creusent dans le monde
« 26 personnes possèdent à elles seules autant que la moitié la plus pauvre de l’humanité soit 3,8 milliards de personnes, contre 43 l’année dernière. »
25
Les impôts sur la fortune, comme l’impôt sur les successions ou la taxe sur les plus-values, ont été réduits ou complètement supprimés dans de nombreux pays riches et sont souvent très peu mis en œuvre dans la plupart des pays en développement. Ils sont souvent pris pour cibles par les femmes et les hommes politiques, par les commentatrices et commentateurs hostiles111 et attaqués malgré les preuves indiscutables du fait qu’ils touchent surtout les personnes les plus riches, et non les citoyen-ne-s ordinaires. Au lieu de s’appliquer aux personnes fortunées, les taxes pèsent sur la main-d’œuvre112.
Figure 2 : Évolution des recettes fiscales 2007–2015 (% PIB)
Calculs d’Oxfam basés sur des données de l’OCDE disponibles pour 35 pays de l’OCDE et 43 pays non membres de l’OCDE (moyennes non pondérées)113.
De plus, à long terme, les États réduisent à la fois le taux maximum moyen d’impôt sur le revenu des particuliers et le taux d’imposition des sociétés. Ne serait-ce qu’en 1980, le taux maximum d’impôt sur le revenu des particuliers était de 70 % aux États-Unis. Il a pratiquement été divisé par deux pour atteindre aujourd’hui 37 %114. Du fait des nombreuses exonérations et d’autres failles, les entreprises et les personnes riches sont en réalité soumises à des taux encore plus faibles.
Par conséquent, dans certains pays, les taux d’imposition des personnes les plus riches sont à leur niveau le plus bas depuis un siècle. En Amérique latine, par exemple, le taux d’imposition effectif des 10 % des revenus les plus élevés n’est que de 4,8 %115.
Dans certains pays, si l’on tient compte à la fois des impôts payés sur les revenus et de ceux sur la consommation (taxe sur la valeur ajoutée, ou TVA), les 10 % les plus riches payent un taux plus faible que les 10 % les plus pauvres.
Oxfam, « Services publics ou fortunes privées », Rapport Davos 2019, https://www.oxfamfrance.org/
Chapitre 2 : Inégalités et hiérarchies sociales
1. Inégalités de droit et inégalités de fait
2. Analyser les hiérarchies sociales
3. Inégalités et redistribution
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
4. Les classes sociales
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
Analyser les inégalités et les hiérarchies sociales
Analyser des inégalités implique de constater des données et de construire une interprétation qui est toujours une construction sociale.
L’analyse implique de choisir : - des critères de différenciation pour distinguer des groupes
entre eux, - des critères de regroupement pour réunir des individus
dans un même groupe.
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Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
L’âge, un critère pour représenter une société
Source : Insee
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
La population de la France métropolitaine au 1er janvier 2019 classée en 2 groupes d’âge (mineurs/ majeurs)
Mineurs 21,4%
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Majeurs 78,6%
D’après des données de l’Ined sur la population de la France métropolitaine au 1er janvier 2019
La même population classée en 7 groupes d’âge
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
D’après des données de l’Ined sur la population de la France métropolitaine au 1er janvier 2019
Enfants 16,5%
Adolescents 8,5%
Jeunes adultes 17,4%
Âge moyen 19,4%
Jeunes séniors 19,2%
3ème âge 3,6%
4ème âge 5,5%
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Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
La même population classée en 3 groupes d’âge
D’après des données de l’Ined sur la population de la France métropolitaine au 1er janvier 2019
20 ans et - 25,0%
21-60 ans 49,9%
61 ans et + 25,1%
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
La même population classée en 5 groupes d’âge
Avant limite obligation scolaire
18,9% 0 0 0 0 0 0 0 0 0
16-25 ans 11,6%
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 26-62 ans 46,8%
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Au-delà âge légal de
la retraite 22,7%
D’après des données de l’Ined sur la population de la France métropolitaine au 1er janvier 2019
1. Agriculteurs exploitants
11 Agriculteurs sur petite exploitation
12 Agriculteurs sur moyenne exploitation
13 Agriculteurs sur grande exploitation
2. Artisans, commerçants, chefs d'entrep.
21 Artisans
22 Commerçants
23 Chefs d'entreprise de 10 salariés ou plus
3. Cadres et professions intellectuelles sup.
31 Professions libérales
33 Cadres de la fonction publique
34 Professeurs, professions scientifiques
35 Professions de l’information, arts et spectacles
37 Cadres administratifs et commerciaux d’entreprise
38 Ingénieurs et cadres techniques d’entreprise
4. Professions intermédiaires
42 Instituteurs et assimilés
43 Professions intermédiaires santé et travail social
44 Clergé, religieux
45 Professions intermédiaires de la fonction publique
46 Professions interm. adm. et comm. des entrep.
47 Techniciens
48 Contremaîtres, agents de maîtrise
5. Employés
52 Employés civils et agents de service
de la fonction publique
53 Policiers et militaires
54 Employés administratifs d’entreprise
55 Employés de commerce
56 Perso. des services directs aux particuliers
6. Ouvriers
62 Ouvriers qualifiés de type industriel
63 Ouvriers qualifiés de type artisanal
64 Chauffeurs
65 OQ manutention, magasinage et transport
67 Ouvriers non qualifiés de type industriel
68 Ouvriers non qualifiés de type artisanal
69 Ouvriers agricoles
81 Chômeurs n’ayant jamais travaillé
La nomenclature des PCS de l’Insee
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
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L’évolution de la structure des PCS depuis 1954
D’après des données de l’INSEE
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
45%
1954 1962 1975 1982 1990 2011 2017
Ouvriers
Employés
Agriculteurs exploitants Professions intermédiaires
Artisans, commerçants, chefs d'entreprise
Cadres et professions intellectuelles supérieures
Chômeurs n'ayant jamais travaillé
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
Les individus classés par déciles selon leur niveau de vie (en France, en 2016)
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
Source : Insee
< 1er décile (A) 8 380 € Entre le 1er et le 2e décile 12 550 € Entre le 2e et le 3e décile 15 060 € Entre le 3e et le 4e décile 17 300 € Entre le 4e et le 5e décile 19 430 € Entre le 5e et le 6e décile 21 690 € Entre le 6e et le 7e décile 24 290 € Entre le 7e et le 8e décile 27 650 € Entre le 8e et le 9e décile 33 220 € > 9e décile (B) 56 230 € Ensemble 23 580 € Rapport interdécile (B)/(A) 6,71
Évolution de l’écart interdécile des niveaux de vie individuels
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
6,19 6,15 5,95
6,17 6,27 6,23
6,01 6,06 6,09
6,53 6,63 6,59 6,66 6,72
7,08 7,21
7,34 7,33 7,45
6,73 6,87 6,84
6,71
4,00
4,50
5,00
5,50
6,00
6,50
7,00
7,50
8,00
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2010 (1)
2011 2012 2012 (2)
2013 2014 2015 2016
Source : Insee
Licence 1 d’Économie-Gestion - Université d’Évry D. Glaymann – Sociologie – 2019-2020– Chapitre 2
Les inégalités de patrimoine en France (en 2018)
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
Source : Insee
1er décile 3 800 €«
2e décile 11 200 €
3e décile 30 300 €
4e décile 96 100 €
5e décile (médiane) 163 100 €
6e décile 221 200 €
7e décile 289 600 €
8e décile 392 500 €
9e décile 607 700 €
95e centile 878 900 €
99e centile 1 946 600 €
Répartition du patrimoine entre les ménages Montant du patrimoine selon les déciles
Chapitre 2 : Inégalités et hiérarchies sociales
1. Inégalités de droit et inégalités de fait
2. Analyser les hiérarchies sociales
3. Inégalités et redistribution
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
4. Les classes sociales
Redistribution et réduction des inégalités économiques
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
Le rôle des impôts et ses limites.
Les systèmes de protection sociale et leurs évolutions.
L’exemple de la retraite par répartition.
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Chapitre 2 : Inégalités et hiérarchies sociales
1. Inégalités de droit et inégalités de fait
2. Analyser les hiérarchies sociales
3. Inégalités et redistribution
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
4. Les classes sociales
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
La notion de classe sociale
Une classe sociale est un groupe qui comprend un nombre important d’individus ayant une certaine homogénéité dans leurs conditions de vie (travail, rémunération, habitat, scolarité), leur style de vie, leurs opinions et leurs valeurs, ce qui les distingue d’autres groupes sociaux.
L’existence de classes sociales tient à la division du travail, aux inégalités de revenus et de patrimoine, aux différences de visibilité et de prestige et aux relations de pouvoir.
Les analyses sociologiques en termes de classes sociales se distinguent sur la définition d’une classe, la place accordée aux conflits d’intérêts entre les classes et la conscience des individus d’appartenir à une classe.
Les classes sociales selon Marx
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
« Les individus ne constituent une classe que pour autant qu’ils ont à soutenir une lutte commune conter une autre classe : pour le reste, ils s’affrontent en ennemis dans la concurrence. Par ailleurs, la classe devient à son tour indépendante à l’égard des individus, de sorte que ces derniers trouvent leurs conditions de vie établies d’avance, reçoivent de leur classe, toute tracée, leur position dans la vie et du même coup leur développement personnel ; ils sont subordonnés à leur classe. »
K. Marx, L’idéologie allemande, éd. sociales, 1970, p. 38
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Les classes sociales selon Weber
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
« Nous appelons ”situation de classe” la chance typique, qui dans un régime économique donné, résulte du degré auquel et des modalités d’utilisation selon lesquelles un individu peut disposer (ou ne pas disposer) de biens ou de services afin de se procurer des rentes ou des revenus ; chance qui doit être évaluée sous les trois chefs de sa capacité à se procurer ces biens, de ses conditions de vie extérieures, de sa destinée personnelle. »
M. Weber, Économie et société, Plon, 1971, p. 309
25%
34%
10%
28%
1,6%
1,4%
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40%
Lower-lower
Upper-lower
Upper-middle
Lower-middle
Lower-upper
Upper-upper
Les classes sociales aux États-Unis en 1949 selon Warner
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
Capitaux économiques +
-
+
-
Capitaux sociaux et culturels
Les inégalités entre classes sociales selon Bourdieu
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry
Licence 1 d’Économie-Gestion - Université d’Évry D. Glaymann – Sociologie – 2019-2020– Chapitre 2
L’actualité des classes sociales en question
« Le constat que je fais est que, depuis 20 ou 25 ans […], il n’y a plus de rapprochement entre les groupes sociaux, mais une réouverture des écarts. Jusqu’aux alentours de 1983, l’éventail des revenus des salariés français s’était resserré, la dynamique de moyennisation annoncée par Henri Mendras était à l’œuvre, avec le développement d’une culture moyenne animée par un groupe social intermédiaire, une ”constellation centrale” dans laquelle venaient se déverser les enfants de la classe ouvrière en mobilité ascendante, mais aussi les enfants de la bourgeoisie. […] Après 1983, toute cette dynamique d’amoindrissement des contours de classe s’étiole. Quand on délaisse l’étude des moyennes pour préférer une division plus subtile - la dynamique générationnelle -, le retour des classes apparaît clairement. On constate qu’en 1984 encore, les plus pauvres étaient les générations âgées, amenées à disparaître dans un délai assez court. La situation est maintenant différente : les pauvres sont maintenant jeunes et pleins d’avenir… »
L. Chauvel, Sciences humaines, hors-série n°39, 2003, p. 79
Sociologie. L1 Économie-Gestion. Université d’Évry