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Évolution des inégalités sur le long
terme
Retour des inégalités
Dynamique des inégalités et
facteurs indirects Mesure des inégalités
Problématique:Moyennisation /polarisation
de la société
Problématique:Inégalités et croissance
…INÉGALITÉSDe quoi s’agit-il
Stratification sociale et…
Caractères multi-dimensionnel des
inégalités
Être grand ou petit, blond ou brun …sont des différences, mais si être blond procure un accès privilégié à des ressources valorisées de la société ,alors on peut parler
d’inégalités individuelles; mais pas encore d’inégalités sociales.
Si un groupe social (aux caractéristiques sociales communes), n’a pas accès à ces ressources en raison même de ces caractéristiques alors on peut parler d’inégalités sociales.
Ce sont ces dernières qui vont être étudiées dans ce chapitre.
Complétez le tableau (doc 3 poly) en déduire les définitions de:
Égalité juridique ou de droit
Égalité politique
Égalité arithmétique
Égalité des chances
Équité
INÉGALITÉS – DIFFÉRENCES (doc 1 poly)
Évaluations statiques des inégalités
Les quantiles (quartiles, quintiles, déciles, centiles)
La coube de Lorenz ( coefficient de Gini)
Les strobiloïdes (L. Chauvel)
Évaluation dynamique des inégalités
Temps qu’il faut à une CSP pour rattraper le niveau de revenu d’une autre CSP (L. Chauvel)
Évaluation probabiliste
L’odds ratio
Indicateur synthétique
Le BIP 40
Distribution en déciles des niveaux de vie (Revenu disponible)
En euros 2006 2002 2004 2005 2006
1er décile (D1) 9 287 9 357 9 560 9 723
2ème décile (D2) 11 387 11 474 11 900 12 089
3ème décile (D3) 13 032 13 098 13 709 13 958
4ème décile (D4) 14 661 14 713 15 479 15 755
Médiane (D5) 16 359 16 318 17 296 17 597
6ème décile (D6) 18 290 18 278 19 325 19 683
7ème décile (D7) 20 567 20 571 21 787 22 240
8ème décile (D8) 23 787 23 676 25 389 25 799
9ème décile (D9) 29 812 29 357 32 251 33 193
Rapport interdécile (D9/D1) 3,21 3,14 3,37 3,41
Lecture : en 2006, 10 % des individus ont un niveau de vie inférieur à 9 723 euros.Champ : France métropolitaine, individus dont le revenu déclaré au fisc est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
Sources : Insee-DGI, enquêtes Revenus fiscaux 2002 à 2005, Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2005 et 2006.
Le niveau de vie est égal au Revenu Disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même ménage. [ RD = Revenus d’activité + Revenus du patrimoine + Revenus de transfert - impôts]Les Unités de Consommation sont généralement calculées selon l'échelle d'équivalence dite de l'OCDE modifiée qui attribue 1 UC au premier adulte du ménage; 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans.
Déciles et rapport interdécileDéciles:
Si on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffre d'affaires…, les déciles sont les valeurs qui partagent cette distribution en dix parties égales.Ainsi, pour la distribution des revenus présentée dans cette diapositive : le 1er décile (noté D1) est le revenu au-dessous duquel se situent 10 % de la population
Le 5ième décile (noté D5) ou médiane est le revenu qui partage la population en deux parties égales: une moitié percevant un revenu supérieur à D5, l’autre moitié percevant un revenu inférieur à D5
le 9ième décile (noté D9) est le revenu au-dessous duquel se situent 90 % de la population
Le premier décile est, de manière équivalente, le revenu au-dessus duquel se
situent 90 % des revenus des plus aisés ; le neuvième décile est le revenu au-
dessus duquel se situent 10 % des revenus des plus aisés.
Rapport interdécile : D9/D1 = 33 193/9723
D9/D1= 3,41 signifie que le revenu le plus élevé des 90% les plus
«aisés» est 3,41 fois plus élevé que le revenu le plus élevé des 10% les moins «aisés»
Exercice pour se familiariser aves les déciles
Courbe de LORENZ
A
O B
CoeffGINI
Lecture
Lecture de la courbe de LORENZ
Les cas extrêmes
90% des pluspauvres se partagent
50% des revenus
Formulation équivalente: 10% des plus riches se partagent 50% des revenus
Les deux cas etrêmes
Indice de GINI= ------------------------- (0 ≤ Indice ≤ 1)
OAB
Indice= o → pas d’inégalité (il y a une équirépartition des richesses)Indice=1 → inégalités maximales
Calcul de l’indice de GINI (principe)
Mode de construction
Interprétation
• Le « strobiloïde » (du grec strobilos, toupie) est une « invention » du sociologue• Henri Mendras, mais c'est Louis Chauvel qui l’a popularisé.
Sur l'axe vertical est représenté la variable sous forme d'indice croissant (plus on monte, plus le niveau de la variable est important !). L'indice 100 correspond à la médiane de la variable (revenu médian et/ou patrimoine médian).
• Sur l'axe horizontal est représenté la proportion d'individus en pourcentage. Chacun des points de la courbe indique quelle proportion de la population touche quel revenu (resp. détient quel patrimoine).
• Rappel : les « pauvres » sont définis, en France, comme les personnes qui perçoivent moins de la moitié du revenu médian (50%). Les « classes moyennes » se situent entre 50% du revenu médian et 200%. Les riches au-dessus de 200%.
• La forme du strobiloïde indique alors le type de répartition des inégalités (et donc de société) auquel on a à faire ; ex:
• – Un strobiloïde en forme de sapin, dénote une société relativement inégalitaire : la concentration des individus en-dessous de la médiane est caractéristique. Cependant, il ne s'agit pas nécessairement de la forme de société la plus inégalitaire : il existe des « très riches », il y a peu de « riches », un peu plus de « moyens », beaucoup de « pauvres » mais très peu de « très pauvres ». Ce cas correpond à celui des Pays-bas. On remarquera que plus la courbe s'étire vers le haut (le sapin est haut) et plus les inégalités seront fortes.
Un strobiloïde en forme de toupie révèle une société où les inégalités sont relativement fortes : il y a des « riches » et des « très riches », beaucoup de « moyens » et des« pauvres ». Plus que l'importance de la pauvreté, c'est la différence entre les « très riches » et les « pauvres » qui caractérise les inégalités. Celacorrespond à la situation de la FRANCE.
Des inégalités dynamiques: le temps de rattrapage
Les inégalités ne sont pas simplement instantanées (quel niveau de salaire, quel rang, quelle intensité des écarts ?). Elles sont aussi dynamiques: en combien de temps est-il possible d'améliorer son sort, à quel degré? Lors des « Trente Glorieuses », le salaire réel des ouvriers croissait de 3 à 4%. Dès lors, les classes populaires connaissaient une rapide amélioration de leur sort : en 20 ans, à 3,5 % de croissance annuelle, le salaire moyen double, et il aurait fallu une trentaine d'années pour que le salaire ouvrier rattrape celui des cadres ... si celui-ci n'avait pas changé pendant ces trente années, entre-temps. Évidemment, le salaire des cadres évolue lui aussi, mais plus ce temps de rattrapage est réduit, plus les catégories les plus modestes peuvent projeter leur avenir en observant les catégories situées au-dessus d'elles. Si ce temps est de l'ordre de trente ans, un jeune ouvrier peut espérer en fin de carrière un revenu proche de celui des cadres qu'il voit, et un ouvrier plus âgé peut attendre pour ses enfants un sort nettement ascendant au regard du sien propre.
Dès lors que la croissance ralentit, comme c'est le cas depuis les années 1980 les inégalités dynamiques s'accroissent: avec une croissance de seulement 0,5%, il faut 140 ans pour assister au doublement du pouvoir d'achat des ouvriers et deux ou trois siècles pour qu'ils rattrapent les cadres. Ce qui se faisait en une génération se fait maintenant en dix.
Louis Chauvel, 2003
L’ odds ratio(Cet indicateur sera utilisé et précisé dans l’étude de la mobilité sociale)
L’odds ratio est le rapport des rapports de chance de deux catégorie sociales d’accéder aux sociales supérieures plutôt qu’aux positions inférieures; dit autrement, c’est le rapport des chances relatives d’accéder aux différentes positions sociales. Plus l’odds ratio tend vers 1 plus la société est égalitaire.
Ex: les fils de cadre ont 5 fois plus de chances de devenir cadre qu’un fils d’ouvrier de le devenir lui-même. L’odds ratio vaut ici 5, ce qui correspond à une situation inégalitaire.
Comment interpréter le
BIP40 ?
Construction du BIP 40
La méthodologie retenue pour procéder à cette agrégation s’inspire des travaux réalisés sur cette question, par exemple pour la confection de l’IDH (Indice du développement humain du PNUD) ou d’indicateurs analogues.Cette démarche comporte deux étapes :
dans un premier temps, chaque série de base (par exemple le taux de chômage) est normalisée sur un intervalle commun variant de 0 à 10. Une note de 0 est accordée à la valeur de l’indicateur qui correspond à la valeur la plus basse observée sur la période (le plus faible degré d’inégalité ou de pauvreté) et, réciproquement, une note de 10 est accordée à la valeur la plus haute (celle qui traduit le plus fort degré d’inégalité ou de pauvreté). Sur cet intervalle de 0 à 10, les valeurs des séries de base sont ensuite normalisées.
dans un second temps, on procède à l’agrégation des indicateurs normalisés ainsi obtenus en accordant à chacun d’eux un certain poids. Cette étape fait nécessairement intervenir une part de subjectivité. C’est le cas pour la confection du BIP40 comme pour le calcul de tout indice d’inégalité, y compris les indices synthétiques les plus couramment employés.
Pondérations (en % du total)1970-2003 1980-2003 1990-2003 1993-2003
Pondération Pondération Pondération Pondération
Emploi et revenus 86,6 52,1 51,2 50,0
- dont emploi 41,3 23,5 25,6 25,0
- dont revenus 45,3 28,5 25,6 25,0
Santé 13,4 13,0 12,8 12,5
Education 0,0 9,1 10,4 12,5
Logement 0,0 5,2 12,8 12,5
Justice 0,0 20,7 12,8 12,5
Nombre total
d’indicateurs14 32 58 60
La pondération et le nombre d’indicateurs ont évolué au cours du temps
Évolution des inégalités sur le long terme
Une décrue générale des inégalités au cours des Trente Glorieuses
Baisse du taux de pauvreté
Démocratisation de l’école
Une baisse régulière de D9/D1 au cours des 30 Glorieuses
Les hauts salaires se rapprochent des bas salaires sur long terme
La disparition des rentiers présents au début du XX siècle notamment grâce à l’impôt progressif institué en 1914
Moyennisation de la société
Réduction des inégalités entre pays en pondérant par la démographie
Les inégalités mondiales se creusent
Une baisse régulière des inégalités au cours des trente glorieuses
Il existe un pays où les inégalités de revenus entre les citoyens baissent, où les écarts de salaires entre hommes et femmes se réduisent, où les scolarités s'allongent au profit des plus défavorisés et même où la pauvreté diminue ... Ce pays, c'est la France. On peut se frotter les yeux devant les statistiques, c'est bien ce qu'elles montrent. En 1970, les 10 % les plus riches gagnaient au minimum 4,8 fois plus que les 10 % les plus pauvres. En 1984, c'est « seulement » 3,5 fois plus, et 3,2 fois en 2003. Les femmes rattrapent aussi lentement le salaire des hommes : il y a trente-cinq ans, les salariées du privé employées à temps plein percevaient en moyenne les deux tiers du salaire masculin, contre plus de 80 % aujourd'hui. Dans le même temps, la pauvreté se réduit : en 1970, on comptait presque 18 % de personnes vivant avec moins de 60 % du revenu médian ; en 2003, on en compte 12 %. En particulier, la pauvreté des personnes âgées s'est considérablement réduite ... On pourrait multiplier les exemples de ce type. À l'école notamment, on comptait 20 % de bacheliers par génération en 1970; ils sont 43,5 % vingt ans plus tard et 62 % aujourd'hui. Les plus défavorisés ont profité de cet allongement des scolarités. Parmi les fils d'ouvriers nés à la fin des années 1960, on comptait 20 % de bacheliers ; la proportion a presque atteint 50 % pour ceux nés dix ans plus tard.
Louis Maurin, Patrick Savidan, l'État des inégalités, Belin, 2007
Baisse du taux de pauvreté
Niveau général de formation selon l'âge2007 en %
15 à 19 ans 20 à 24 ans 25 à 49 ans 50 à 64 ans 65 ans ou plus Ensemble
Aucun diplôme ou CEP
3,2 8,8 16,7 34,7 64,6 28,7
BEPC seul 1,6 6,3 7,1 9,3 7,4 7,2
CAP, BEP ou diplôme équivalent2,4 14,1 25,5 26,2 12,1 20,4
Bac, brevet professionnel ou équivalent 0,6 14,2 18,0 12,3 8,3 13,2
Baccalauréat + 2 ans 0,0 7,2 14,9 7,9 2,6 9,1
Diplôme supérieur 0,0 3,8 16,5 9,6 5,0 10,4
En cours d'études initiales 92,2 45,6 1,3 0,0 0,0 11,0
Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
Champ : personnes de 15 ans ou plus en France métropolitaine.
Source : Insee, enquêtes Emploi.
Démocratisation de l’éducation au fil des générations
Évolution du rapport interdécile concernant les revenus après redistribution
Evolution du rapport entre le niveau des 10 % des plus hauts salaires et des 10 % les plus bas salaires
Source : Insee
La disparition de la classe des rentiers
Voir absolument la conférence (très claire et pédagogique) de Thomas Piketty proposée à la page d’accueil de ce chapitre 6
Les inégalités entre pays progressent ou régressent selon l’indicateur que l’on choisiDeux coefficients de Gini des inégalités de PIB/hab. entre pays du monde
Le coefficient de GINI pondéré raisonne sur un monde fictif dont tous les habitants auraient comme revenu le PIB/hab. de son propre pays, et on calcule l’indice de Gini de l’ensemble de ces habitants du monde. Cet indicateur ne tient pas compte des inégalités internes à chaque pays .Le coefficient de Gini du monde fictif diminue depuis le début des années 60 (voir courbe jaune). Mais on peut montrer que la Chine est à elle seule responsable (statistiquement) de cette inversion, car le même coefficient calculé sans ce pays progresse sensiblement depuis vingt ans.Le coefficient de Gini non pondéré prend en compte aussi la richesse moyenne de chaque pays mais il ne tient pas compte du « poids» démographique de chaque pays.(Courbe rouge)
Les inégalités internes: trois mesures des inégalités dans le monde, selon l’indice de Theil
En 1820, le revenu moyen des 5 % les plus riches du monde était " seulement " 27 fois supérieur à celui des 20 % les plus pauvres. En 1992, ce rapport était de 65, soit 2,4 fois plus élevé.
François Bourguignon et Christian Morisson en 1999.
Tendance à la baisse sur le long terme… mais une
inversion depuis 1960, à l’instar de la Chine où les
inégalités explosent depuis les années 80.
Le coefficient de Gini pondéré montre une évolution contraire
Cf Note ci-dessous
Les inégalités internes explosent en Chine
Dans une étude récente de la Banque mondiale, Shubham Chaudhuri et Martin Ravallion mettent en évidence - avec bien des insuffisances statistiques qu’ils commentent - un accroissement spectaculaire des inégalités de revenus en Chine depuis vingt ans. L’indice de Gini passe ainsi de 0,26 en 1983 à 0,41 en 2003, soit une progression énorme.On est passé d’une situation où le revenu moyen des 10 % les plus riches était 6 à 7 fois plus élevé que celui des 10 % les plus pauvres (soit des inégalités moindres qu’en France), à une situation où ce rapport est de l’ordre de 15 ou 16, comme... aux Etats-Unis ! La Chine n’atteint certes pas les records d’inégalités du Brésil (Gini à 0,59, rapport de 1 à 85 entre les revenus des 10 % extrêmes), mais elle en prend le chemin.Du fait de ce creusement des inégalités, notent les auteurs, la réduction de l’extrême pauvreté (personnes vivant avec moins d’un dollar par jour en parité de pouvoir d’achat), qui a été forte dans ce pays (selon la Banque mondiale, on est passé de 33 % de la population vers 1990 à 16,6 % vers 2000), est toutefois restée " décevante " au regard de ce qu’aurait permis le considérable enrichissement national.
François Bourguignon et Christian Morisson en 1999
La thèse de la « moyennisation » de MENDRAS(les cadres diffusent leur mode de vie dans tous les milieux sociaux)
Constellation centrale
Indépendants
Pauvreté
Elite
Divers
Constellation populaire
Diversité des inégalités inégalités de salaire
inégalités de niveau de vie
inégalités de patrimoine Par classe d’âge Par quartile
Inégalités de revenu h/f
Inégalité face aux études:
inégalités face à l’emploi:
Chômage selon CSP
Emploi selon l’origine
inégalités devant la mort selon la CSP
Inégalités face à la santé
inégalités culturelles
inégalités de consommation
Inégalités h/f en politique
Employeurs de domestiques par décile
……..
Selon le diplôme des parents
Selon la CSP des parents
Accès aux CPGE selon le sexe
Bacheliers selon le sexe
Répartition des niveaux de salaires nets mensuels par décile et par sexe
Unité : euros
Ensemble Hommes Femmes
10 % des salariés gagnent moins de 1 060 1 099 1 005
20 % des salariés gagnent moins de 1 186 1 232 1 119
30 % des salariés gagnent moins de 1 297 1 353 1 211
40 % des salariés gagnent moins de 1 417 1 480 1 311
50 % des salariés gagnent moins de 1 555 1 625 1 429
60 % des salariés gagnent moins de 1 727 1 809 1 579
70 % des salariés gagnent moins de 1 957 2 067 1 776
80 % des salariés gagnent moins de 2 324 2 487 2 051
90% des salariés gagnent moins de 3 084 3 363 2 585
Rapport interdécile (entre les 90 % et les 10 %) 2,9 3,1 2,6
Salariés en temps complet du secteur privé et semi-public
Source : Insee. Année des données : 2006
Distribution des niveaux de vie (Revenu disponible)
En euros 2006 2002 2004 2005 2006
1er décile (D1) 9 287 9 357 9 560 9 723
2ème décile (D2) 11 387 11 474 11 900 12 089
3ème décile (D3) 13 032 13 098 13 709 13 958
4ème décile (D4) 14 661 14 713 15 479 15 755
Médiane (D5) 16 359 16 318 17 296 17 597
6ème décile (D6) 18 290 18 278 19 325 19 683
7ème décile (D7) 20 567 20 571 21 787 22 240
8ème décile (D8) 23 787 23 676 25 389 25 799
9ème décile (D9) 29 812 29 357 32 251 33 193
Rapport interdécile (D9/D1) 3,21 3,14 3,37 3,41
Lecture : en 2006, 10 % des individus ont un niveau de vie inférieur à 9 723 euros.Champ : France métropolitaine, individus dont le revenu déclaré au fisc est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
Sources : Insee-DGI, enquêtes Revenus fiscaux 2002 à 2005, Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2005 et 2006.
Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre
d'unités de consommation (uc). Le niveau de vie est donc le même pour tous les
individus d'un même ménage.
Les unités de consommation sont généralement calculées selon l'échelle
d'équivalence dite de l'OCDE modifiée qui attribue 1 uc au premier
adulte du ménage, 0,5 uc aux autres personnes de 14 ans ou plus
et 0,3 uc aux enfants de moins de 14 ans.
Masse du patrimoine détenue par les x % les plus riches
Masse du patrimoine
détenue par : 1997 2003
les 10 % les plus
riches 46 46
les 20 % les plus riches 64 64
les 30 % les plus riches 76 76
les 40 % les plus riches 85 86
les 50 % les plus
riches 92 93
les 60 % les plus riches 97 97
les 70 % les plus riches 99 99
les 80 % les plus riches 100 100
les 90 % les plus riches 100 100
Note : le patrimoine détenu comprend les biens immobiliers, les actifs financiers ainsi que le patrimoine professionnel pour les actifs indépendants.
Lecture : En 2003, les 10 % d'individus aux patrimoines les plus élevés détiennent 46 % de la masse totale du patrimoine.
Note : Ces indicateurs appartiennent à la liste des indicateurs préconisés par le rapport "Niveaux de vie et inégalités sociales" du CNIS. Ceux en gras sont des indicateurs dits "indicateurs de base".
Champ : France métropolitaine.
Source : Insee, enquêtes Patrimoine 1998 et 2004.
Courbe de Lorenz de répartition des revenu et du patrimoine
Comparez la répartition des revenus et du patrimoine, laquelle est la moins inégalitaire? Justifiez votre réponse
-2-1
Décomposition des écarts de revenu entre hommes et femmes
Les femmes gagnent ... de moins que les hommes
Ecart tous temps de travail confondus 26,7 %
(dont effet du temps partiel) (7,5%)
Ecart pour des temps complets 19,2%
(dont effet des heures supplémentaires et primes) (5,8 %)
Ecart des salaires horaires 13,4 %
(dont effets de structure (*)) (3,7 %)
Ecart toutes choses égales par ailleurs 9,7 %
(*) Les facteurs explicatifs des écarts de salaire utilisés sont le niveau de diplôme, l'expérience professionnelle, la catégorie
socioprofessionnelle, le type de contrat de travail, le temps partiel, le secteur d’activité et la taille de l’entreprise. Lecture : les
salaires des femmes sont en moyenne inférieurs de 26,7 % à ceux des hommes. Si l'on ne tient compte que des temps complets,
en retirant l'effet du temps partiel (7,5 %), l'écart est de 19,2 %.
Source : Insee-Dares, minstère du travail. Année des données : 2006, salariés des entreprises
de 10 salariés ou plus du secteur concurrentiel
Niveau atteint par les élèves selon l'accès ou non de leurs parents au baccalauréat
Unité : %
Diplôme
inférieur
au bac ou
pas de
diplôme
Bac sans
poursuite
d'études
Bac et études
supérieures
sans obtention
de diplôme
Diplôme de
niveau
Bac+2
Diplôme égal
ou supérieur à
Bac+3
Aucun
parent
bachelier
47,0 9,7 11,3 15,6 16,4
Père et/ou
mère
bachelier
18,5 4,4 11,9 17,0 48,2
Source : Sénat, rapport d'information n°370 du 3 juin 2008, panel 1989, Ministère de l'éducation nationale.
Niveau atteint par les élèves selon l'origine sociale
Unité : %
Diplôme
inférieur au Bac
ou pas de
diplôme
Bac sans
poursuite
d'études
Bac et études
supérieures
sans obtention
de diplôme
Diplôme de
niveau Bac+2
Diplôme de
niveau égal ou
supérieur à
Bac+3
Enseignant 12,8 3,5 7,4 13,4 62,9
Cadre supérieur 15,9 2,9 14,2 14,8 52,2
Profession
intermédiaire25,4 6,7 11,3 20,9 35,7
Agriculteur 32,6 11,3 4,5 23,3 28,3
Employé 43,3 8,3 12,7 15,9 19,8
Artisan,
commerçant42,2 9,0 13,4 15,8 19,6
Ouvrier qualifié 45,7 10,9 10,3 16,3 16,8
Ouvrier non
qualifié - inactif58,9 8,2 12,1 10,1 10,7
Source : Sénat, rapport d'information n°370 du 3 juin 2008, panel 1989, Ministère de l'éducation nationale.
Taux de chômage par catégories sociales
Unité : %
Taux de chômage
Cadres, professions
intellectuelles supérieures4,9
Professions intermédiaires 5,5
Employés 10,3
Ouvriers 12,5
Source : Insee. Année des données : 2005, enquête emploi
Espérance de vie à l’âge de 35 ans
Unité : années
Hommes
1976-1984
Hommes
1991-1999
Femmes
1976-1984
Femmes
1991-1999
Cadres supérieurs 41,5 46 47,5 50
Professions
intermédiaires40,5 43 46,5 49,5
Agriculteurs 40,5 43,5 45,5 48,5
Artisans, Commerçants
et Chefs d'entreprises39,5 43 46 49
Employés 37 40 45,5 48,5
Ouvriers 35,5 39 44,5 47
Inactifs non retraités 27,5 28,5 44,5 47
Ensemble 38 41 45 48
Lecture : compte tenu des niveaux de mortalité mesurés entre 1991 et 1999, un homme cadre de 35 ans pouvait
espérer vivre en moyenne encore 46 années, soit jusqu’à 81 ans au total.
Source : Insee, Insee Première n°1025, juin 2005
Taux d'accès des ménages aux différentes technologies de l'information selon le niveau de vie
Unité: %Télévision Ligne de
téléphone fixe
Téléphone
portable
Micro-
ordinateur
Internet
10 % les moins riches 93 69,6 62,6 34,5 20,5
Entre 10 et 20 % 98,4 81,5 62,3 31,6 18,5
Entre 20 et 30 % 96,6 85,6 64,6 41,2 22,6
Entre 30 et 40 % 97,3 88 66 39,5 26,9
Entre 40 et 50 % 96,3 85,5 71,2 46 32,1
Entre 50 et 60 % 96,6 88,1 78,8 53,9 37,7
Entre 60 et 70 % 97,6 89,9 79,5 53,8 40,2
Entre 70 et 80 % 97,2 90,3 83,1 61,3 47,2
Entre 80 et 90 % 98 90,6 86,3 67,4 55,1
10 % les plus riches 96,6 94,8 89,5 73,9 63,4
Lecture : 26,9 % des ménages, dont le niveau de vie est situé dans la catégorie des 30 à 40 % les moins aisés, disposent d'un accès à Internet à domicile.
Source : Insee. Année des données : 2005
La représentation des femmes en politique
Année Part de femmes
en %
Députées 2007 18,5
Sénatrices 2008 21,8
Maires 2008 13,8
Conseillères générales 2008 13,1
Conseillères régionales 2004 47,6
Conseillères municipales 2008 35
Députées européennes 2004 43,6
Source : Observatoire de la parité, ministère de l'intérieur
Retour des inégalités et persistance
Des inégalités qui explosent en Chine
Des très riches de plus en en plus riches:
Aux États-Unis
En Grande Bretagne
En France
La perspective de rattrapage pour les bas revenus s’éloigne de nouveau
Panne de l’ascenseur social en France
Les inégalités internes explosent en Chine
Dans une étude récente de la Banque mondiale, Shubham Chaudhuri et Martin Ravallion mettent en évidence - avec bien des insuffisances statistiques qu’ils commentent - un accroissement spectaculaire des inégalités de revenus en Chine depuis vingt ans. L’indice de Gini passe ainsi de 0,26 en 1983 à 0,41 en 2003, soit une progression énorme.On est passé d’une situation où le revenu moyen des 10 % les plus riches était 6 à 7 fois plus élevé que celui des 10 % les plus pauvres (soit des inégalités moindres qu’en France), à une situation où ce rapport est de l’ordre de 15 ou 16, comme... aux Etats-Unis ! La Chine n’atteint certes pas les records d’inégalités du Brésil (Gini à 0,59, rapport de 1 à 85 entre les revenus des 10 % extrêmes), mais elle en prend le chemin.Du fait de ce creusement des inégalités, notent les auteurs, la réduction de l’extrême pauvreté (personnes vivant avec moins d’un dollar par jour en parité de pouvoir d’achat), qui a été forte dans ce pays (selon la Banque mondiale, on est passé de 33 % de la population vers 1990 à 16,6 % vers 2000), est toutefois restée " décevante " au regard de ce qu’aurait permis le considérable enrichissement national.
François Bourguignon et Christian Morisson en 1999
Répartition du revenu national américain détenu par : Etats Unis
Unité : %
Rappel
1973
Part du revenu
2005
Les 20 % les plus pauvres 4,2 3,4
Ménages situés entre les 20 et 40 % 10,5 8,7
Ménages situés entre les 40 et 60 % 17,1 14,8
Ménages situés entre les 60 et 80 % 24,6 23,4
Les 20 % les plus riches 43,6 49,7
Les 5 % les plus riches 16,6 21,2
Rapport entre déciles*
Rapport entre 9ème décile/1er décile 8,84 11,18
Rapport entre 8è décile/5ème décile 1,71 1,99
* Un décile est le niveau de revenu le plus élevé d’une tranche de 10 % de population. Le 9e
décile est le revenu le plus élevé des 90 % les moins aisés, qui correspond au niveau le plus bas
des 10 % les plus aisés... Les données ne sont pas établies sur les mêmes bases qu'en France et ne
sont donc pas comparables. Lecture : les 20 % les plus démunis perçoivent 3,4 % du revenu
national américain.
Source :Census bureau. Année des données : 2007
Le jackpot des salariés riches (France)
Salaire mensuel
(en euros)
Evolution 1998-2006
(en %)
0,01 % les mieux payés 83 410 68,9
0,1 % les mieux payés 28 661 35,8
1 % les mieux payés 10 844 18,3
5 % les mieux payés 5 831 10,6
10 % les mieux payés 4 477 8,2
90 % les moins bien payés 1 254 0,9
Source : "Top Incomes in France : booming inequalities" Camille Landais
- Ecole d'Economie de Paris - juin 2008
La perspective de rattrapage s’éloigne
Lors des « Trente Glorieuses », le salaire réel des ouvriers croissait de 3 à 4%: en 20 ans, à 3,5 % de croissance annuelle, le salaire moyen double, et il aurait fallu une trentaine d'années pour que le salaire ouvrier rattrape celui des cadres ...
Dès lors que la croissance ralentit, comme c'est le cas depuis les années 1980 les inégalités dynamiques s'accroissent: avec une croissance de seulement 0,5%, il faut 140 ans pour assister au doublement du pouvoir d'achat des ouvriers et deux ou trois siècles pour qu'ils rattrapent les cadres.
Ce qui se faisait en une génération se fait maintenant en dix générations.
Louis Chauvel, 2003
Panne de l’ascenseur social
(L Chauvel)
Des inégalités auto-entrenues qui s’érigent en système
Dynamique d’enrichissement (et de pauvreté)
Cycle de pauvreté des familles défavorisées
Facteurs indirects d’inégalités
La dynamique revenu - patrimoine
Le cercle vertueux de l’enrichissement
Salaire élevé
Patrimoine élevéRevenus du
patrimoine élevé
Epargne élevée
Avec cette structure de raisonnement on peut aussi mettre en évidence un cercle vicieux de pauvreté
Quelques facteurs explicatifs des inégalités
Le progrès technique biaisé en faveur des qualifiés, déqualification de certains via l’intégration des savoirs dans la machine, exclusion des plus fragiles…les nouvelles formes d’organisation du travail qui tendent à individualiser les carrières et rémunérations
La mondialisation qui creuse un fossé dans le secteur exposé à la concurrence: d’un côté les gagnants de la mondialisation (hautement qualifiés) de l’autre les perdants qui sont en concurrence avec la main-d’œuvre bon marché (working poors)
L’essor d’un capitalisme patrimonial qui favorise les actionnaires au détriment des salariés
Le délitement de l’État-Providence, le retour des politiques libérales, la flexibilité
La montée de l’individualisme (à relier au déclin de l’ État-Providence), le déclin syndical, la précarité de l’emploi …. ont affaibli le potentiel de négociation des salarié
VOIR TD