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CHAPITRE I : LA FRANCE, L’EUROPE ET LE MONDE AU XVIII ème SIÈCLE I – LES ÉTATS D'EUROPE VERS 1720 État : c'est un territoire, délimité par des frontières et dirigé par un gouvernement indépendant. Royaume (ou monarchie) : c'est un État dont le chef, roi ou empereur, a reçu le pouvoir par hérédité (en héritage de sa famille). République : c'est un État dont le chef est choisi par les citoyens, c'est-à-dire ceux qu'il gouverne (au moins une partie d'entre eux). Documents : cartes du livre pages 10 à 19 Au XVIII ème siècle, les frontières et les États d'Europe sont différents de ceux d'aujourd'hui : certains États n'existent pas encore (ex. : l'Italie) ; d'autres ont disparu (ex. : Venise) ; quelques-uns se sont agrandi (ex. : la France) ; d'autres sont plus petits (ex. : l'Autriche). Les États d'Europe ont de nombreux points communs, mais aussi des différences importantes : La plupart sont des monarchies (royaumes ou empires), mais quelques-uns sont des républiques (Venise, Gênes, Provinces-Unies), dirigées par les riches familles de marchands. De plus, dans les monarchies, les pouvoirs du prince sont très variables (monarchie absolue en France, monarchie parlementaire en Angleterre). Plusieurs États ont conquis des colonies, principalement en Amérique, et possèdent des comptoirs commerciaux en Asie et en Afrique. Les principaux États coloniaux sont l'Espagne et le Portugal, mais ils sont concurrencés par la France, l'Angleterre et les Provinces-Unies. Sur le plan religieux, la plupart des États sont chrétiens, mais les États du Nord sont protestants (luthériens ou calvinistes) tandis que ceux du Sud sont catholiques (sous l'autorité du pape de Rome). A l'Est, les Russes sont chrétiens orthodoxes. Il y a aussi de nombreuses communautés juives. L'empire ottoman est un État musulman, très tolérant en matière religieuse (à condition de payer le dhimmi). La population des États est majoritairement rurale : dans les campagnes, les paysans cultivent la terre pour produire, tant bien que mal, de quoi se nourrir. Les famines et les épidémies sont encore fréquentes, mais la population de l'Europe augmente au cours du XVIII ème siècle.

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CHAPITRE I : LA FRANCE, L’EUROPE ET LE MONDE

AU XVIIIème SIÈCLE

I – LES ÉTATS D'EUROPE VERS 1720

État : c'est un territoire, délimité par des frontières et dirigé par un gouvernementindépendant.

Royaume (ou monarchie) : c'est un État dont le chef, roi ou empereur, a reçu le pouvoir parhérédité (en héritage de sa famille).

République : c'est un État dont le chef est choisi par les citoyens, c'est-à-dire ceux qu'ilgouverne (au moins une partie d'entre eux).

Documents : cartes du livre pages 10 à 19

Au XVIIIème siècle, les frontières et les États d'Europe sont différents de ceux d'aujourd'hui :certains États n'existent pas encore (ex. : l'Italie) ; d'autres ont disparu (ex. : Venise) ;quelques-uns se sont agrandi (ex. : la France) ; d'autres sont plus petits (ex. : l'Autriche).

Les États d'Europe ont de nombreux points communs, mais aussi des différences importantes :

• La plupart sont des monarchies (royaumes ou empires), mais quelques-uns sontdes républiques (Venise, Gênes, Provinces-Unies), dirigées par les riches famillesde marchands. De plus, dans les monarchies, les pouvoirs du prince sont trèsvariables (monarchie absolue en France, monarchie parlementaire en Angleterre).

• Plusieurs États ont conquis des colonies, principalement en Amérique, etpossèdent des comptoirs commerciaux en Asie et en Afrique. Les principaux Étatscoloniaux sont l'Espagne et le Portugal, mais ils sont concurrencés par la France,l'Angleterre et les Provinces-Unies.

• Sur le plan religieux, la plupart des États sont chrétiens, mais les États du Nordsont protestants (luthériens ou calvinistes) tandis que ceux du Sud sont catholiques(sous l'autorité du pape de Rome). A l'Est, les Russes sont chrétiens orthodoxes. Ily a aussi de nombreuses communautés juives. L'empire ottoman est un Étatmusulman, très tolérant en matière religieuse (à condition de payer le dhimmi).

• La population des États est majoritairement rurale : dans les campagnes, lespaysans cultivent la terre pour produire, tant bien que mal, de quoi se nourrir. Lesfamines et les épidémies sont encore fréquentes, mais la population de l'Europeaugmente au cours du XVIIIème siècle.

• Enfin, les États favorisent les marchands, le développement du commerce, desports et des villes, car ils sont considérés comme le meilleur moyen d'enrichir leroyaume et de percevoir des impôts.

Ces ressemblances et ces différences entretiennent une rivalité constante entre les États : cesrivalités sont à la fois politiques, religieuses et économiques. Elles sont particulièrement fortesentre les Etats les plus puissants. A la fin de son règne, Louis XIV a réussi à briser lapuissance des Habsbourg, et son petit-fils Philippe est devenu roi d'Espagne. Mais, sous LouisXV, une nouvelle menace apparaît pour le prestige de la France : c'est l'Angleterre.

II – LE GRAND COMMERCE MARITIME AU XVIIIème SIÈCLE

Activités pages 13, 15 et 17 à faire sur le cahier.

Lire le livre pages 18-19

Au Moyen Age, les marins et les marchands italiens ont progressivement pris le contrôle de lanavigation et du commerce dans la mer Méditerranée. A partir du XVème siècle, les Portugaispuis les Espagnols naviguent sur les océans (contournement de l'Afrique par Vasco de Gama,découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, tour du monde de Magellan) ; au XVIème etau XVIIème siècle, les Anglais, les Hollandais et les Français participent à leur tour auxvoyages d'exploration. Ainsi, en trois siècles, les marins et les marchands européens ont prisle contrôle des mers, et développé l'influence politique, commerciale et culturelle de l'Europesur les autres continents (Amérique, Afrique, Asie). Ce mouvement d'expansion européennese poursuit jusqu'au XXème siècle : on parle aujourd'hui de « mondialisation ».

Au XVIIIème siècle, des compagnies de commerce, créées ou soutenues par les rois, organisentle commerce maritime. Les bateaux partent des grands ports de l'Atlantique (Séville,Lisbonne, Bordeaux, Nantes, Cherbourg, Londres, Liverpool), à destination des coloniesd'Amérique, mais aussi des comptoirs d'Afrique et d'Asie. Ils reviennent chargés demarchandises exotiques (sucre, café, cacao, coton, indiennes, thé, porcelaine, …) qui sontensuite revendues à la noblesse ou la grande bourgeoisie. C'est la demande croissante desEuropéens en produit de luxe qui favorise l'expansion du commerce maritime et permet auxcompagnies de commerce de faire d'importants bénéfices (= capitalisme commercial).

Colonies : territoire conquis, occupé, dominé et exploité par une puissance étrangère nommémétropole.

Comptoir : ville ou quartier de ville administré par une puissance étrangère afin d'y contrôlerles commerçants et les échanges commerciaux.

Compagnie de commerce : entreprise commerciale, généralement créées et protégées par lesrois, afin d'organiser le grand commerce maritime avec les colonies et comptoirs dépendantdes métropoles européennes. Au XVIIIème siècle, chaque grand État européen a développé uneou plusieurs compagnie de commerce.

III – LA TRAITE NÉGRIÈRE ET L'ESCLAVAGE

Activités pages 27 et 29 sur le cahier. Correction orale en classe.

La traite négrière : commerce d’esclaves entre l'Afrique et le reste du monde.

Un esclave : un prisonnier (un captif), acheté ou vendu comme une marchandise,généralement contraint à un travail épuisant.

Un armateur : est responsable de l'équipement d'un ou plusieurs bateaux, c'est-à-dire qu'ils'occupe de l'équipage et du ravitaillement, en vue du transport de passagers ou demarchandises. Il n'est pas nécessairement propriétaire du bateau, mais même s'il en estlocataire, c'est l'armateur qui touche les bénéfices.

Un colon : propriétaire blanc d'une plantation, qui a quitté la métropole pour s'installer dansune colonie, et faire fortune.

Le marronnage : la fuite d'un esclave.

La traite négrière se développe surtout à partir du VIIème siècle, entre l'Afrique et l'empirearabo-musulman : plusieurs millions d'esclaves noirs ont ainsi été vendu par les Arabes,parfois jusqu'en Chine. A partir du XVIème siècle, pour compenser la disparition des Indiensd'Amérique (maladies, fuites, mauvais traitements), les Européens pratiquent la traite entrel'Afrique et les colonies américaines.

Les conditions matérielles de la traite sont très violentes et bien connues : des prisonniers sontcapturés par des potentats africains, pour être revendus aux armateurs, en échange de produitsfabriqués en Europe (armes, tissus, pacotille). Les captifs traversent l'Atlantique dans desconditions très cruelles, puis sont vendus aux colons Blancs, qui les font travailler dans lesplantations (coton, canne à sucre).

Ce commerce est très lucratif (les armateurs font souvent d'énormes bénéfices) mais devienthonteux lorsque les réalités de la traite et de l'esclavage commence à être connue en Europeau cours du XVIIIème siècle. Des ligues anti-esclavagistes (= abolitionnistes) sont créées, quiaboutissent à l'interdiction progressive de l'esclavage au XIXème siècle (en Europe et enAmérique) et au XXème siècle (en Asie).

Aujourd'hui, les conséquences de la traite et de l'esclavage sont encore sensibles, notammentdans les Antilles : le racisme entre Blancs et Noirs reste fréquent. La mémoire de la traitetransatlantique est parfois un moyen d'instrumentalisation de l'histoire, c'est-à-dired'utilisation du passé afin d'obtenir aujourd'hui des privilèges politiques ou économiques.

Joseph Vernet, L'intérieur du port de Marseille, 1754

Louis Le Nain, Famille de paysans, 1642