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CHAPITRE VI :
INTERMEDIATION ET
INFRASTRUCTURE BANCAIRE
Conséquence de la persistance des déséquilibres macroéconomiques,
notamment des comptes extérieurs, les ressources collectées par les banques
ont diminué pour la première fois depuis l’année 2009, année de forte
contraction des ressources provenant des recettes d’exportation.
Cependant, à l’exception des dépôts, les autres indicateurs de l’intermédiation
bancaire ont plutôt continué à évoluer favorablement. Il en est ainsi des crédits
à l’économie, en dépit de la baisse de la liquidité bancaire, comme des
indicateurs de bancarisation. De même, les indicateurs de solidité et de
rentabilité des banques ont été peu affectés par la contraction de l’activité
économique hors hydrocarbures.
VI.1 - INDICATEURS DE L’INTERMEDIATION BANCAIRE
A fin 2016, le système bancaire demeure toujours constitué de vingt-neuf (29)
banques et établissements financiers, ayant tous leur siège social à Alger, dont :
- six (6) banques publiques, dont la caisse d'épargne ;
- quatorze (14) banques privées à capitaux étrangers, dont une à capitaux
mixtes ;
- trois (3) établissements financiers, dont deux publics ;
- cinq (5) sociétés de leasing dont trois (3) publiques ;
- une (1) mutuelle d'assurance agricole agréée pour effectuer des opérations
de banque qui a opté, à fin 2009, pour le statut d’établissement financier.
Les banques, en tant qu’intermédiaires financiers, (i) assurent la collecte des
ressources auprès du public, (ii) distribuent des crédits à la clientèle
directement ou par le biais d’acquisition d’obligations émises sur le marché
financier par les entreprises et autres institutions financières et (iii) mettent à
la disposition de la clientèle des moyens de paiement et assurent leur gestion.
Elles effectuent aussi différentes opérations bancaires connexes. En revanche,
les établissements financiers effectuent toutes les opérations de banque à
l’exception de la collecte de dépôts auprès du public et de la gestion des
moyens de paiement.
58
Dans le paysage bancaire algérien, bien que les banques publiques demeurent
toujours prédominantes par l’importance de leurs réseaux d’agences réparties
sur tout le territoire national, le réseau d’agences des banques privées s’est
densifié au cours des dernières années pour représenter près du quart du réseau
des agences bancaires. Néanmoins, le réseau d’agences des banques privées
est implanté principalement au nord du pays alors que celui des banques
publiques couvre l’ensemble du territoire national.
A fin décembre 2016, le réseau des banques publiques comprend 1 134
agences, celui des banques privées 355 agences et celui des établissements
financiers 88 agences contre respectivement 1 123 agences, 346 agences et 88
agences à fin 2015. Le total des guichets d’agences des banques et
établissements financiers s’établit, ainsi, à 1 577 contre 1 557 en 2015, soit
un guichet pour 25 900 habitants (25 660 habitants en 2015). Le ratio
population active/guichets bancaires est demeuré quasiment stable à 7 680
personnes en âge de travailler par guichet bancaire en 2016 contre à 7 600
personnes en 2015. Quant aux centres des chèques postaux, il dispose d’un
réseau d’agences, à fin 2016, beaucoup plus dense que celui des banques avec
3 654 guichets reliés électroniquement et répartis sur l’ensemble du territoire
national, soit un guichet pour 3 320 personnes actives. Au total, l’ensemble
des guichets des banques et des chèques postaux s’élève à 5 231, soit un ratio
population active/guichets de 2 316 personnes par guichet contre 2 320
personnes en 2015.
Pour ce qui est du niveau de bancarisation et de développement du secteur
bancaire, le nombre de comptes ouverts par les banques à la clientèle des
déposants (comptes actifs en dinars et en devises) et par les centres de chèques
postaux en 2016 est estimé à environ 2,95 comptes par personne active contre
2,93 en 2015. Rapporté à la population de plus de 16 ans, ce ratio est de 1,26
compte par personne contre 1,25 compte en 2015.
Le ratio actifs bruts du secteur bancaire
(banques et établissements financiers)/
produit intérieur brut est demeuré
stable à 74,4 %, contre 75,3 % à fin
2015 et 69,8 % à fin 2014. Le ratio
actifs bruts du secteur bancaire (hors
dépôts du secteur des hydrocarbures)/
produit intérieur brut hors
hydrocarbures, s’élève à 86,6 % contre
89,1 % en 2015 et 89,2 % en 2014. Le
59
Graphique VI.1 : Evolution comparée du
PIB et du total des actifs
ratio total dépôts hors hydrocarbures/produit intérieur brut hors hydrocarbures
s’établit à 59,7 % contre 64,2 % à fin 2015 et 66,0 % à fin 2014.
Les crédits à l’économie des banques
et établissements financiers (crédits
aux résidents), y compris les crédits
rachetées par le Trésor par émission de
titres (titres non échus), représentent
62,4 % du produit intérieur brut hors
hydrocarbures contre 58,3 % en 2015
et 55,0 % en 2014 ; le secteur des
hydrocarbures ne recourant pas aux
crédits bancaires.
Ces indicateurs globaux montrent que l’intermédiation bancaire s’est
améliorée sous l’angle du développement du réseau, du nombre de comptes
et des crédits distribués. En revanche, sous l’angle des dépôts collectés, un
léger recul est constaté en 2016. Ces performances demeurent, néanmoins,
relativement insuffisantes, en matière notamment de distribution de crédits
aux petites et moyennes entreprises et aux ménages et de collecte de ressources
(dépôts). Dans le contexte d’asséchement de la liquidité bancaire, la collecte
de ressources devient un impératif stratégique pour les banques, d’autant que
la part de la monnaie fiduciaire dans la masse monétaire M2 est extrêmement
élevée.
Dans un contexte de hausse relativement faible des actifs des banques (3,0 %
en 2016 contre 4,4 % en 2015), la part relative des banques publiques dans le
total des actifs s’élève à 86,8 % contre 87,2 % à fin 2015. Au sein des banques
publiques, la part des actifs des deux plus grandes banques représentent, à
parts quasi égales, près de la moitié des actifs du secteur. En ce qui concerne
les banques privées, leur part dans le total des actifs des banques est de 13,2 %
dont 6,1 % pour les trois premières banques qui totalisent 46,0 % du total des
actifs des banques privées contre respectivement 5,7 % et 44,9 %, à fin 2015.
Centrée quasi exclusivement sur le secteur économique privé tant pour la
mobilisation des ressources que la distribution des crédits, l’activité des
banques privées progresse, néanmoins, presqu’au même rythme que celle des
banques publiques tout en progressant en termes de parts de marché (9,8 %
en 2008 contre 13,2 % en 2016).
60
Graphique VI.2 : Evolution comparée du
PIBHH et du total des dépôts et des crédits
VI.1.1 - Ressources collectées
Après la baisse de 2,2 % enregistrée en 2015, l'encours des dépôts à vue et à
terme collectés par les banques a encore baissé en 2016 de 2,3 % (contre une
hausse de 17,8 % en 2014). De même, le total des dépôts collectés à fin 2016
incluant les dépôts affectés en garantie d’engagements par signature1, (crédit
documentaire, avals et cautions) a diminué de 1,3 % contre une hausse de
0,9 % en 2015 et de 17,1 % en 2014.
Tableau VI.1 : Evolution des ressources collectées des banques publiques (y compris
CNEP) et des banques privées
Après les augmentations enregistrées en 2014 et 2015, la part des dépôts des
banques publiques s’élève à 87,1 %, en baisse de 1,2 point de pourcentage par
rapport à 2015 et celle des banques privées passe de 11,7 % en 2015 à 12,9 %
en 2016.
Par nature des dépôts, la part des dépôts à vue dans le total des dépôts à vue
et à terme collectés par les banques est en baisse (45,8 % contre 46,7% à fin
2015). Ce recul résulte de la baisse des dépôts à vue des secteurs hors
hydrocarbures, notamment dans les banques publiques où ils ont diminué de
7,2 % ; les dépôts à vue du secteur des hydrocarbures ayant, quant à eux,
augmenté de 10,6 %. En revanche, ces dépôts sont en hausse dans les banques
privées à hauteur de 13,1 %. Pour mémoire, en 2015, les dépôts à vue dans
les banques avaient baissé aussi bien dans les banques publiques (11,0 %) que
privées (17,8 %).
1Ces dépôts ne sont pas inclus dans la masse monétaire au sens de M2
61
De même, les dépôts à terme sont en légère baisse dans les banques publiques
(-1,6 %) et en hausse dans les banques privées (8,4 %) contre des hausses aussi
bien dans les banques publiques et privées en 2015, respectivement de 7,3 %
et 26,7 %. Cela a induit une augmentation de la part des dépôts à terme dans
le total de dépôts collectés à vue et à terme qui passent de 53,3 % à fin 2015
à 54,2 % à fin 2016.
Les dépôts reçus en garantie des engagements par signature à fin 2016 (crédits
documentaires, avals et cautions) sont en hausse dans les banques publiques
(11,0 %) mais en baisse dans les banques privées (-8,5 %). Globalement, ils
ont néanmoins augmenté de 8,4 %, soit une hausse de 14,7 % pour les dépôts
en garantie de crédits documentaires et une baisse de 8,1 % pour les dépôts de
garantie des avals et cautions.
La répartition des dépôts par secteur institutionnel est la suivante :
Tableau VI.2 : Répartition des dépôts par secteur institutionnel
L’analyse de l’évolution des dépôts bancaires collectés, hors dépôts constitués
en garantie d’engagements par signature accordés par les banques, permet de
dégager les principales tendances enregistrées au cours de l’année sous revue :
62
- la poursuite de la baisse des dépôts collectés auprès du secteur public de
11,9 % après celle de 2015 (-8,9 %) contre une hausse de 25,3 % en 2014
de sorte que la part de ces dépôts dans le total des dépôts bancaires collectés
passe de 41,0 % en 2015 à 36,9 % en 2016. Par échéance, la part des dépôts
à terme dans les dépôts du secteur public s’élève à 37,9 % contre 37,7 % en
2015,
- à l’inverse, les dépôts collectés auprès du secteur économique privé
progressent très légèrement de 0,7 % contre 1,4 % en 2015 et 10,9 % en
2014 ; mais leur part dans le total des dépôts collectés augmente plus
nettement à 63,1 % contre 59,0 % en 2015. Par échéance, la part des dépôts
à terme dans les dépôts du secteur privé s’élève à 66,6 % contre 67,3 % à
fin 2015,
- les dépôts collectés auprès du secteur public par les banques publiques ont
diminué de 381,7 milliards de dinars (-324,2 milliards en 2015) alors que
ceux collectés auprès du secteur privé ont augmenté de 129,9 milliards de
dinars (273,5 milliards en 2015),
- les dépôts collectés auprès du secteur privé par les banques privées ont
progressé de 101,8 milliards de dinars (55,6 milliards auprès des entreprises
et 46,2 milliards auprès des ménages et associations), contre une diminution
de 69,5 milliards en 2015.
Au sein du secteur économique privé :
- le rythme d’augmentation des dépôts des entreprises ne s’élève qu’à 0,7 %,
bien en deçà de celui des ménages et associations qui affiche 6,4 % contre
9,2 % en 2015 ; mais la part des dépôts des ménages et associations dans
les dépôts du secteur privé est demeurée relativement stable à 67,9 %
(67,5 % à fin 2015),
- une baisse des dépôts en devises qui a concerné aussi bien les ménages
(-1,8 %) que les entreprises privées (-7,4 %),
- une stabilité du ratio dépôts en devises des ménages/total des dépôts en
devises collectés par les banques à 62,6 % contre 61,6 % à fin 2015 et
64,5 % à fin 2014 (les dépôts en devises font partie de la masse monétaire).
Enfin, à fin 2016, les dépôts à vue et à terme collectés par les banques auprès
des entreprises et autres organismes publics, des entreprises privées et des
ménages représentent des parts relatives respectives de 35,1 %, 18,1 % et
40,7 %. Quant au reliquat de dépôts (6,1 %), il couvre les dépôts des
associations à but non lucratif au service des ménages, des assurances, non
répartis par secteur juridique, et des opérations venant de la chambre de
compensation à fin décembre 2016 non comptabilisés sur les comptes de la
clientèle à fin 2016.
63
VI.1.2 - Crédits distribués
La décélération du rythme de progression des crédits bancaires à l’économie
s’est poursuivie en 2016. Le total des crédits, déduction faite des rachats de
créances par le Trésor, s’établit à 7907,8 milliards de dinars, soit un
accroissement de 8,7 % contre 11,9 % en 2015 et 26,2 % en 2014. Les rachats
de créances par le Trésor en 2015 et 2016 inclus, le taux d’accroissement des
crédits s’élève à 14,4 % contre 16,6 % en 2015.
Durant cet exercice, le Trésor a procédé à de nouveaux rachats de créances
sur les entreprises publiques pour un montant brut de 456,2 milliards de dinars,
ce qui porte le total des rachats nets en 2015 et 2016 à 761,1 milliards de
dinars. Le Trésor a annulé le prêt de 161,2 milliards de dinars accordé aux
banques au titre de ces crédits et a émis des obligations pour le reliquat (599,9
milliards de dinars).
Le tableau ci-après décrit le profil de l’activité de crédits à l'économie des
banques (crédits rachetés par le Trésor déduits) :
Tableau VI.3 : Répartition des crédits par banques publiques (y compris CNEP) et
banques privées
64
Les crédits au secteur public se sont accrus de 7,2 % et ceux au secteur privé
de 10,3 %, contre, respectivement, 9,0 % et 15,0 % en 2015. Les rachats par
le Trésor inclus, la progression des crédits au secteur public a été quasiment
identique à celle de 2015 (18,0 % en 2016 et 18,1 % en 2015). Hors rachats
de crédits, ces progressions différenciées des crédits ont abouti à une légère
augmentation, à hauteur de 50,0 % à fin 2016, de la part des crédits aux
entreprises privées et ménages dans l'encours total des crédits distribués par
les banques contre (49,3 % à fin 2015)
En l’absence de marchés financiers développés, les crédits directs prédominent
avec 95,8 % de l’encours des crédits distribués au secteur public (95,5 % en
2015) ; les achats d’obligations d’entreprisse et autres institutions représentent
4,2 % contre 4,5 % en 2015. Pour le secteur privé, la totalité de leur
financement en 2016, comme en 2015, a été assuré par les crédits directs. Pour
mémoire, les banques publiques assurent la totalité du financement direct du
secteur public et leur part dans le financement du secteur privé demeure
importante (75,4 % contre 74,9 % en 2015).
Au cours de l'année sous revue, les crédits, nets de rachats, des banques
publiques se sont accrus de 8,8 %. En flux, cet accroissement des crédits a
plus bénéficié aux entreprises privées et ménages (294,9 milliards de dinars
contre 348,4 milliards de dinars en 2015) qu’aux entreprises publiques (264,3
milliards de dinars contre 305,6 milliards de dinars en 2015) ; mais les banques
publiques demeurent fortement engagées dans le financement des grands
projets d’investissement en particulier dans les secteurs de l’énergie et de l’eau.
Quant au rythme d’expansion des crédits distribués par les banques privées,
quasi exclusivement au secteur économique privé, il s’établit à 8,1 %. En flux,
cela correspond à 73,5 milliards de dinars en 2016 contre 118,2 milliards de
dinars en 2015. Ce qui porte la part des crédits distribués par les banques
privées à 12,4 % en 2016 (12,5 % en 2015 et 12,2 % en 2014).
Hors dépôts de garantie des engagements par signature et dépôts en devises,
l’encours total des crédits distribués est devenu supérieur à l’encours des
dépôts collectés en 2016, soit un taux de crédits de 103,2 % contre 92,8 % en
2015 et 80,1 % en 2014. Ce ratio est moins élevé dans les banques privées
(97,9 % contre 101,6 % à fin 2015) que dans les banques publiques (104,0 %
contre 91,7 % à fin 2015).
Par maturité, les crédits à l'économie des banques et de la caisse d’épargne
(après déduction des créances rachetées par le Trésor public) ont évolué
comme suit :
65
Tableau VI.4 : Répartition des crédits par maturité
La structure de l’encours des crédits distribués par les banques à fin 2016
confirme le niveau élevé des crédits à moyen et long termes, qui ont atteint
une part relative de 75,8 % (76,5 % à fin 2015) du total de crédits distribués
(nets de rachats) contre une part de 24,2 % pour les crédits à court terme
(23,5 % à fin 2015). Il s’agit d’une tendance à la hausse amorcée à compter
de 2006 et qui résulte de la progression des crédits à long terme (6,6 % contre
12,7 % en 2015 et 39,0 % en 2014) liés aux financements des investissements,
notamment dans les secteurs de l’énergie et de l’eau. Cette tendance à la hausse
est plus importante en 2016 pour les crédits à moyen terme (10,3 %) car les
rachats de crédits par le Trésor en 2016 n’ont pas porté sur les crédits à moyen
terme.
A fin 2016, les crédits à moyen et long termes distribués par les banques
publiques représentent 80,7 % du total de leurs crédits contre 81,9 % à fin
2015 et 80,9 % en 2014. Pour les banques privées, cette part, qui avait atteint
un niveau appréciable à fin 2009 (52 %), a reculé progressivement, suite au
ralentissement de la distribution des crédits aux ménages, pour atteindre
41,0 % en 2016 contre 38,6 % à fin 2015 et 34,5 % à fin 2014.
Concernant les crédits hypothécaires, leur encours est passé de 359,6 milliards
de dinars à fin 2014 à 421,8 milliards de dinars à fin 2015, pour atteindre 483,3
milliards de dinars à fin 2016, soit un accroissement appréciable de 14,6 % en
2016 contre 17,3 % en 2015 et 17,0 % en 2014. Dans les banques publiques,
l’évolution des crédits hypothécaires est tirée par ceux de la caisse d’épargne,
dont la part relative dans le total des crédits hypothécaires des banques
publiques progresse à 66,1 % en 2016 contre 65,2 % à fin 2015 et 64,5 % à
fin 2014. Dans le total des crédits distribués aux ménages par les banques
66
publiques et privées, la part des crédits hypothécaires a augmenté en 2016.
Dans les banques publiques, cette part a atteint 92,6 % contre 91,6 % à fin
2015 et 92,0 % à fin 2014 ; dans les banques privées, elle passe à 73,7 % en
2016 contre 85,6 % en 2015 et 61,6 % à fin 2014.
S’agissant des créances des banques sur l'Etat, à fin 2016, la part des banques
privées est restée relativement modeste. Leurs créances sur l'Etat sont
représentées par les bons du trésor acquis et les avoirs détenus en comptes
courants au Trésor et Centre des Chèques Postaux. Les créances des banques
publiques sur l’Etat sont prédominantes en raison des différentes opérations
d’assainissement patrimonial des entreprises publiques et privées et des
exploitations agricoles effectuées par le Trésor par émission de titres.
Au cours de l’année 2016, le Trésor a continué à rembourser, selon un
échéancier, les obligations émises entre 2009 et 2012, en contrepartie du rachat
de créances non performantes des entreprises publiques et quelques créances
sur des entreprises privées et exploitations agricoles. Au cours des années 2015
et 2016, le Trésor a racheté, par émission de titres, certaines créances des
banques sur la clientèle d’entreprises publiques faisant porter l’encours des
obligations de rachat de ces dernières, à fin 2016, à 855,3 milliards de dinars
contre 419,9 milliards de dinars, à fin 2015.
L’encours des créances que les banques publiques détiennent effectivement
sur le Trésor au titre des rachats de créances non performantes (une partie de
ces titres a été vendue aux assurances) a baissé progressivement jusqu’à fin
2014 (351,2 milliards de dinars à fin 2014 contre 450,6 milliards de dinars à
fin 2013) ; ce montant est ensuite remonté en 2015 et 2016 suite aux nouveaux
rachats de créances par le Trésor. Les banques publiques détiennent aussi des
créances sur le Trésor sous forme de titres participatifs (101,2 milliards de
dinars) ou encore sous forme de bons et obligations du trésor (967,5 milliards
de dinars contre 448,7 milliards de dinars à fin 2015). Elles détiennent aussi
d’autres créances sur le Trésor, dont des créances au titre des opérations
effectuées pour compte.
Le tableau ci-après montre l'importance des créances détenues sur le Trésor
par les banques :
67
Tableau VI.5 : Evolution des créances détenues par les banques sur le Trésor
En 2016 comme en 2015, le crédit intérieur (crédits à l’économie + créances
nettes sur l’Etat) des banques représente 119,9 % de leurs dépôts collectés en
dinars (100,7 % à fin 2015 et 86,3 % à fin 2014), soit un ratio 123,3 % pour
les banques publiques et 97,0 % pour les banques privées. Cela indique que
l’excès de liquidité des banques a baissé progressivement conduisant les
banques à recourir en 2016 au refinancement auprès de la Banque d’Algérie
pour faire face à leurs besoins de trésorerie, y compris l’objectif de constitution
des réserves obligatoires.
Graphique VI.3: Evolution des dépôts en dinars et du crédit intérieur des banques
VI.1.3- Solidité du secteur bancaire
Au regard des indicateurs de solidité financière, la situation du secteur bancaire
demeure appréciable. Certains indicateurs se sont améliorés alors que d’autres,
notamment les créances non performantes rapportées aux fonds propres
68
réglementaires et leur niveau ainsi que les taux de provisionnement, se sont
légèrement dégradés mais demeurent à un niveau proche de ceux des systèmes
bancaires des pays émergents et en développement comparables.
En matière de fonds propres, à la faveur de la mise en place effective, fin 2009,
du nouveau cadre règlementaire portant capital minimum des banques et
établissements financiers, les fonds propres des banques privées ont été
considérablement renforcés. Ceux des banques publiques, déjà au-delà du
minimum réglementaire, ont été renforcés par l’Etat propriétaire qui avait
décidé, courant 2015 et 2016, d’augmenter le capital de trois de ces banques.
Parallèlement, les banques publiques ont continué à mettre en réserves une
partie de leurs résultats. Ce qui leur a permis de répondre largement à la
réglementation prudentielle concernant la couverture des risques bancaires
(risques de crédit, opérationnel et de marché).
A fin 2016, le ratio de solvabilité par rapport au fonds propres de base a atteint
16,4 % et le ratio de solvabilité par rapport aux fonds propres réglementaires
18,9 %, soit des taux largement supérieurs aux normes minima recommandées
par Bâle III.
La rentabilité des banques publiques et privées est encore confortable en 2016
bien qu’en légère baisse pour le rendement des fonds propres comparativement
aux taux atteints en 2014 et 2015. Le taux de rentabilité des fonds propres
(return on equity) s’élève à 18,04 % et le rendement des actifs (return on assets,
ROA) à 1,83 % contre respectivement 20,45 % et 1,83 % en 2015. Le recul
du taux de rentabilité des fonds propres des banques publiques résulte de
l’accroissement plus important des fonds propres moyens par rapport à
l’accroissement des résultats en raison du coût de refinancement, jusque-là
nul, qui est venu s’ajouter aux charges d’intérêt. L’accroissement des résultats,
qui va de pair avec l’accroissement des actifs, explique la relative stabilisation
de leur ROA.
Par contre, les taux de rentabilité des fonds propres et des actifs des banques
privées, demeurés relativement stables les deux dernières années, ont baissé
en 2016 en raison des augmentations de 6,1 % de leurs fonds propres moyens
et de 10,8 % de leurs actifs moyens.
La hausse du produit net bancaire (PNB) des banques publiques, de 13,6 %
(contre 21,6 % en 2015), résulte de l’augmentation de la marge d’intérêt de
15,4 % et de la marge sur commissions de 12,3 %. En revanche, dans les
banques privées, la marge bancaire est demeurée relativement stable en 2016
(+1,3 %) en raison des baisses des marges sur commissions et sur « autres
produits » que n’a pu compenser la hausse de la marge d’intérêt (5,4 %).
69
S’agissant des marges d’intermédiation des banques, elles sont composées
principalement : des marges d’intérêt à hauteur de 77,2 % pour les banques
publiques et de 76,9 % pour les banques privées ; des marges sur autres
produits de 5,5 % et 0,2 % respectivement et des marges sur commissions qui
sont nettement plus importantes dans les banques privées (22,6 %) que dans
les banques publiques (17,0 %). Quant aux emplois de ces marges, la part des
charges d’exploitation s’élèvent à 39,5 % dans les banques privées et à 25,1 %
dans les banques publiques ; celle des dotations aux provisions demeure plus
importante dans les banques publiques (29,2 %), en raison du taux de créances
non performantes encore élevé, que dans les banques privées (9,1 %). Par
contre, la part des dotations aux amortissements est plus élevée dans les
banques privées (4,7 %) que dans les banques publiques. La répartition des
emplois des marges d’intermédiation dans les banques aboutit à un taux de
marge de profit supérieur dans les banques privées (46,7 %) contre 44,0 %
dans les banques publiques. pour mémoire, ces taux étaient, respectivement
de 49,6 % et de 46,9 % en 2015.
Par ailleurs, contrairement à la période d’excès de liquidité (2002-2014) où
les dépôts en dinars des banques couvraient largement l’encours de leurs
crédits, la tendance à la hausse des crédits à moyen et long termes s’est traduite
par des baisses du ratio actifs liquides/total des actifs à 24,1 % contre 27,2 %
en 2015 et du ratio actifs liquides/passifs à court terme qui passe de 61,6 % en
2015 à 59,8 % en 2016.
En outre, bien que des progrès aient été réalisés par les banques en matière de
gestion des risques de crédit, le niveau des créances non performantes par
rapport au total des créances (crédits distribués et autres créances entrant dans
le calcul de ce ratio) est en hausse en 2016 (12,0 % contre 9,7 % en 2015)
après avoir baissé progressivement pour atteindre 9,2 % en 2014.
Enfin, il est utile de relever que le coût du risque (provisions
constituées/résultat brut d’exploitation) demeure élevé (36,4 % contre 30,1 %
en 2015), notamment dans les banques publiques (39,8 % contre 33,3 % en
2015). Par contre, le coefficient d’exploitation (charges d’exploitation générale
+ dotations aux amortissements / produit net bancaire) poursuit sa tendance
baissière, passant de 40,7 % en 2012 à 30,0 % en 2016.
VI.1.4 - Activités de la caisse d'épargne - une institution-spécialisée
Agréée en 1997 pour effectuer des opérations de banque, la caisse d’épargne
a développé progressivement ses activités bancaires et ses indicateurs
d’activité sont intégrés aux données des banques publiques. Il s’agit d’une
institution spécialisée dans le financement de l'immobilier : promotion
70
immobilière, acquisition de logements neufs auprès des promoteurs publics et
privés et acquisition de logements neufs ou anciens auprès des particuliers
Adossée à un réseau d’agences d’Algérie poste qui collecte près d’un tiers de
ses ressources, la caisse d’épargne utilise les livrets et bons d'épargne comme
principaux instruments de collecte de ressources ; l'activité de gestion des
comptes chèques et des comptes courants étant relativement récente.
A fin 2016, les ressources de la caisse d'épargne ont progressé de 5,7 % pour
atteindre 1 257,5 milliards de dinars contre 1 189,5 milliards de dinars à fin
2015. La part des dépôts à terme (livrets et bons d'épargne inclus) est
prépondérante et relativement stable (94,8% contre 96,5 % à fin 2015). Les
ressources de la caisse d'épargne proviennent pour l’essentiel du secteur des
ménages (96,5 % contre 97,8 % à fin 2015).
La caisse d'épargne assure le financement des entreprises de construction de
logements, dont une grande partie à moyen terme, et des ménages (crédits
hypothécaires à long terme) dans le cadre de l'accession à la propriété. A fin
2016, les crédits distribués aux entreprises publiques, soit directement, soit
par l’achat d’obligations émises par celles-ci, s'élèvent à 364,7 milliards de
dinars contre 400,1 milliards de dinars à fin 2015, pendant que ceux distribués
aux entreprises privées ont atteint 211,3 milliards de dinars contre 190,4
milliards de dinars à fin 2015. Les crédits aux ménages (principalement à long
terme) se sont élevés à 292,1 milliards de dinars contre 255,4 milliards de
dinars à fin 2015.
Graphique VI.4 : Evolution des dépôts en dinars et des crédits distribués par les caisses d’épargne
71
En 2016, les crédits au secteur public, rachats de créances inclus, sont en
hausse de 5,2 %, un rythme d’expansion moins élevé que celui de l’année
2015 (10,8 %), alors que les crédits distribués aux entreprises privées
enregistrent une hausse de 11,0 % contre 18,0 % en 2015. Les crédits aux
ménages progressent plus régulièrement, soit 14,3 % contre 15,5 % en 2015
et 17,0 % en 2014.
Au total, les crédits de la caisse d’épargne aux secteurs public et privé, rachats
inclus, sont, comme en 2015, en hausse. Cependant, la distribution de crédits
par la caisse d’épargne aux ménages est fortement conditionnée par l’offre de
logements, en particulier de logements promotionnels aidés destinés aux
ménages à revenus moyens. Ces crédits demeurent encore nettement inférieurs
aux dépôts collectés auprès des ménages.
VI.1.5 - Activité des établissements financiers
Comme en 2015, en 2016, l’activité des établissements financiers demeure
encore relativement faible. L’évolution du total de leurs actifs est passée de
70,3 milliards de dinars à fin 2014 à 79,5 milliards de dinars à fin 2015 et 84,7
milliards de dinars à fin 2016. Le faible développement de l’activité de
distribution de crédits des établissements financiers est lié à leurs ressources
limitées puisqu’ils ne collectent pas de dépôts auprès du public. Les ressources
des établissements financiers à fin 2016 sont constituées des fonds propres à
concurrence de 42,7 milliards de dinars (capital 33,7 milliards de dinars,
réserves 9,0 milliards de dinars) et des emprunts obtenus pour un montant de
20,7 milliards de dinars.
Les crédits distribués par les établissements financiers s'élèvent à 59,5
milliards de dinars contre 55,6 milliards de dinars à fin 2015. Une grande partie
de ces crédits est distribuée aux entreprises privées (55,9 milliards de dinars
dont 53,9 milliards de dinars en crédits-bails). Les crédits aux ménages sont
pratiquement insignifiants à fin 2016 (0,3 milliard de dinars).
En dépit de l’augmentation appréciable des crédits hypothécaires accordés par
les banques entre 2006 et 2016, de l’amenuisement de la liquidité bancaire et
du recours des banques au refinancement de la Banque d’Algérie,
l’accroissement des crédits hypothécaires n’a pas été suivi par leur
refinancement auprès de l’établissement financier concerné.
72
VI.2 - DEVELOPPEMENT DE L’INFRASTRUCTURE BANCAIRE
Les progrès réalisés en matière de technologies de transmission de données et
les progrès en informatique ont conduit à la diversification des instruments et
moyens de paiement et contribué à révolutionner les procédures de paiement
et de règlement. Il en est de même des centrales d’information, notamment les
centrales des risques de crédit et des bilans des entreprises qui se sont
développés à l’intérieur comme à l’extérieur des banques centrales contribuant
à une meilleure gestion des risques de crédit par les banques.
En Algérie, la mise en exploitation de deux nouveaux systèmes de paiement
interbancaires a eu lieu courant 2006. Il s’agit d’abord du système de
règlements bruts en temps réel de gros montants et paiements urgents appelé
système ARTS (Algeria Real Time Settlements) qui est entré en production
en février 2006 et qui est le socle de la modernisation des systèmes de
paiement. En ce qui concerne le système de télé-compensation des paiements
de masse, dénommé système ATCI (Algérie Télé-Compensation
Interbancaire), il est en production depuis mai 2006. Le système de livraison
versus règlement des titres (en activité depuis décembre 2004) a été connecté
au système ARTS dès la mise en exploitation de celui-ci.
Bien que la Banque d’Algérie ait, depuis 2003, une mission légale de contrôle
des systèmes de paiement (article 52 de l’ordonnance n° 03-11 relative à la
monnaie et au crédit), les nouvelles dispositions législatives d’août 2010
(ordonnance n° 10-04) lui confèrent des prérogatives encore plus larges en la
matière, englobant le fonctionnement, la surveillance et la sécurité des
systèmes de paiement. C’est ainsi qu’au cours de l’année 2014, la Banque
d’Algérie a entrepris la mise à jour des infrastructures techniques des systèmes
de paiement.
Cette ordonnance a renforcé aussi le dispositif légal en matière de centrales
en précisant qu’il s’agit, pour la Banque d’Algérie, d’organiser et gérer une
centrale des risques entreprises, une centrale des risques ménages et une
centrale des impayés.
La nouvelle centrale des risques, aux standards internationaux, est entrée en
exploitations en septembre 2015. Les banques et établissements financiers sont
tenus d’adhérer à cette centrale et de fournir les informations sur les crédits
accordés, les crédits effectivement utilisés, les engagements par signature
donnés et les garanties obtenues pour chaque crédit et/ou engagement par
signature. L’objectif de la centrale est de mettre en commun les informations
73
que les banques et établissements financiers détiennent sur leurs débiteurs et,
à travers le partage de ces informations, d’améliorer leur gestion du risque de
crédits. Cette base de données partagée favorise la meilleure prise de décision
en matière d’octroi de crédits et les bonnes pratiques bancaires en matière du
suivi de la clientèle de consommateurs de crédits. L’utilisation effective de
cette base de données a des effets positifs sur les banques et établissements
financiers aussi bien au niveau microéconomique que macroéconomique.
VI.2.1 - Système de règlements bruts en temps réel de gros montants et
paiements urgents
La mise en exploitation, en février 2006, du système de règlements bruts en
temps réel de gros montants et paiements urgents (système ARTS) et sa montée
en cadence progressive ont eu un impact positif sur la gestion de la trésorerie
des banques ; tous les paiements interbancaires d’un montant supérieur ou égal
à un million de dinars et des paiements urgents étant effectués par virement
via ce système. Il s’agit aussi bien des virements pour le propre compte des
banques, établissements financiers et centre de chèque postaux, participants à
ce système, que des virements pour le compte de leur clientèle.
En 2016, les opérations traitées par le système ARTS ont enregistré une légère
baisse de 1,9 %, soit 328 404 opérations contre 334 749 opérations de
règlement comptabilisées sur les livres de la Banque d’Algérie en 2015 et une
importante chute en valeur de 23,9 % (201 692,3 milliards de dinars contre
264 140,6 milliards de dinars en 2015. En moyennes quotidiennes, le système
a traité 1 314 opérations pour 806,8 milliards de dinars contre 1 313 opérations
en 2015 pour 1 039,8 milliards de dinars. Ces reculs des opérations en valeur
s’expliquent autant par la baisse des opérations de politique monétaire que des
opérations entre les participants.
En termes de structure des opérations de paiements traitées dans le système
ARTS, les virements en faveur de la clientèle des banques prédominent
toujours avec une part de 69,8 % contre 71,4 % en 2015 alors que les
transactions de banque à banque ne représentent que 30,2 % (28,60 % en
2015). En valeur, la part des opérations de virement de la clientèle représente
4,3 % (4,0 % en 2015) du montant total des transactions contre 95,7 % pour
l’interbancaire.
Dans le système ARTS, les opérations en valeur de la banque centrale et des
banques (y compris le Centre des chèques postaux et le Trésor) atteignent
95,4 % contre seulement 4,6 % pour les soldes nets multilatéraux des systèmes
74
exogènes (système de télé-compensation des paiements de masse et système
de règlement/livraison de titres). Les opérations de la Banque d’Algérie portent
principalement sur les opérations de politique monétaire, qui sont en recul de
29,4 %.
Au cours de l’année 2016 le volume des transactions des systèmes exogènes
ne représente que 1,8 % du total des opérations traitées par le système ARTS
dont 94,8 % pour les règlements des soldes nets multilatéraux de la télé-
compensation et 4,3 % seulement pour les opérations sur titres.
Par tranches de montant, la part des paiements urgents dans la volumétrie
globale (au-dessous d’un million de dinars) est insignifiante, celle des
paiements dont le montant se situe entre un et cinq millions de dinars n’atteint
que 0,17 % alors que les paiements au-delà de cent millions de dinars
représentent 90,1 %. Le volume de paiements des montants se situant entre
cinq et cent millions de dinars représente 1,17 % de la volumétrie globale. Ce
profil de paiements accentue la prédominance des paiements au-dessus de 100
millions de dinars, observée en 2015, alors que celui de 2014 révélait la part
élevée des opérations portant sur des montants entre cinq et cent millions de
dinars (42,4%).
VI.2.2 - Système de télé-compensation des paiements de masse
Le système de télé-compensation dit ATCI, mis en production en mai 2006,
permet l’échange de tous les moyens de paiement de masse (chèques, effets,
virements, prélèvements automatiques, opérations sur carte).
La volumétrie traitée dans le système ATCI au cours de l’année 2016 s’est
légèrement accrue (1,1 %) pour atteindre près de 21 millions d’opérations
contre 20,8 millions en 2015. En valeur, la volumétrie échangée dans le
système est de 17 639,5 milliards de dinars contre 15 892 milliards de dinars
en 2015, soit une hausse de 11 % %. En moyenne journalière, le système a
traité 82 296 opérations pour une valeur de 69,2 milliards de dinars.
Le volume des opérations de paiement traitées dans le système ATCI demeure
en deçà de ses capacités et largement inférieur aux volumes traités dans les
systèmes de paiement de pays comparables. Celà tient, notamment, au fait que
les paiements intra-bancaires des banques publiques, prédominantes et à
grands réseaux d’agences, sont très importants et représentent une volumétrie
supérieure de cinq fois celle des paiements interbancaires.
75
La volumétrie du système ATCI, en nombre de transactions, montre la nette
progression et la prédominance des paiements par virement qui passent de
8,75 millions de transactions en 2015 à 10,06 millions en 2016 (8,5 millions
pour le chèque), soit un accroissement de 15 %. La part des virements dans la
volumétrie globale du système ATCI est de 47,9 % contre 40,4 % pour le
chèque. En valeur, la structure des échanges du système ATCI en 2016 révèle
la nette prédominance du chèque avec 16 353,3 milliards de dinars (14 695
milliards en 2015), soit 92,7 % de la valeur globale.
Le volume des transactions par carte bancaire, faible par ailleurs, a encore
fortement baissé en 2016 (-28,9 % contre -32,3 % en 2015), soit 2,2 millions
d’opérations (3,1millions en 2015) représentant 10,5 % du total des opérations
de paiement contre 14,9 % en 2015. Néanmoins, une volumétrie beaucoup
plus importante portant sur les opérations de retrait par carte effectuées par la
clientèle sur les distributeurs de billets appartenant aux banques et à Algérie
Poste ne transite pas par le système ATCI.
Quant au volume des effets de commerce (lettres de change et billets à ordre),
il ne représente en 2016 que 1,15 % du volume total des moyens de paiement
échangés dans le système.
VI 2.3 - La centrale des risques
A fin 2016, la nouvelle centrale des risques (entreprises et ménages), en
activité depuis le 15 septembre 2015, dispose d’un fichier descriptif de
758 473 personnes physiques et morales contre 541 832 personnes physiques
et morales à fin 2015. Cette centrale encore en développement, les banques et
établissements financiers continuent à adresser, en parallèle, leurs déclarations
à l’ancienne centrale. Le numéro d’identification des entreprises et particuliers
n’étant pas le même dans les deux centrales, l’historique des déclarations est
transposé graduellement dans la nouvelle centrale.
L’encours des crédits et des engagements par signature déclarés à fin décembre
2016 (cumul des crédits par caisse et des crédits par signature effectivement
utilisés) s’élève à 8 314,534 milliards de dinars et 420,393 milliards de dinars
au titre des crédits aux particuliers contre 8 886,755 milliards de dinars à fin
décembre 2015 au titre des entreprises et professions libérales et 412,147
milliards de dinars de crédits aux particuliers.
76
VI 2.4 - La centrale des impayés
Les incidents de paiement enregistrés à la centrale des impayés à fin 2016 ont
augmenté, en nombre, de 3,9 % et de 26,3 % en valeur par rapport à 2015. Ce
qui représente 64 699 chèques d’une valeur de plus de 99,4 milliards de dinars
en 2016 et 62 267 chèques correspondant à une valeur 68,7 milliards de dinars
en 2015.
Le nombre des déclarations de régularisation passe de 11 672 en 2015 à 10 569
en 2016, en baisse de 9,5 %.
Le nombre des interdictions de chéquiers, déclaré à la Banque d’Algérie,
enregistre une baisse de 12,0 % passant de 8 455 à fin 2015 à 7 437 à fin 2016.
En application des dispositions relatives à la prévention et la lutte contre
l’émission de chèques sans provision, 385 demandes d’annulation
d’interdiction de chéquiers ont été formulées et levées en 2016 contre 470
demandes en 2015.
En rapprochant les données générées par le système de télé compensation des
paiements de masse (ATCI) avec celles des fichiers déclarés à la centrale des
impayés, il a été observé que sur 62 621 chèques rejetés en télé-compensation
durant l’année 2016 pour défaut de provision, 51 041 chèques ont été déclarés
à cette centrale, soit un taux de déclaration de 81,5 %. Pour l’année 2015, ce
taux était de 78,9 %.
Les chèques impayés déclarés à la Banque d’Algérie demeurent concentrés
sur la tranche comprise entre dix (10 000) mille et un (1) million de dinars,
soit 75,1 % du total des chèques. Par secteur juridique, le nombre d’incidents
se répartit à hauteur de 47,9 % sur la clientèle classée sous la rubrique
« particuliers » du secteur privé et 88,2 % pour les établissements à caractère
industriel et commercial du secteur public.
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