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SAPEURS - POMPIERS PROFESSIONNELS ET VOLONTAIRES CHEF D’ÉQUIPE www.asps.fr Conforme au GUIDE NATIONAL DE RÉFÉRENCE des emplois, des activités et des formations de tronc commun des sapeurs-pompiers professionnels et volontaires

chef d’équipe - SDIS14 · particulière à chaque étape, de la Marche Générale des Opérations (MGO), il doit dans ce cadre être parfaitement conscient de ses responsabilités

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des sapeurs-pompiers professionnels et volontaires

Gestion Opérationnelle et Commandement Niveau 1 GOC 1 SAVOIR Enoncer le rôle et les responsabilités du chef d'équipe, ainsi que son positionnement dans la hiérarchie opérationnelle SAVOIR FAIRE Diriger une équipe en opération SAVOIR ETRE Adopter une attitude responsable vis-à-vis de son équipe et de s'adapter à l'évolution de la situation

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A - BASES DU COMMANDEMENT OPERATIONNEL - ROLE DU CHEF D'EQUIPE A1 - Principes du commandement opérationnel Objectif : être capable de se situer dans la chaine du commandement opérationnel et d'expliquer son rôle. Le commandement opérationnel Le commandement, en général, et plus particulièrement en intervention exige du chef du chef d’équipe le respect et la stricte application de quelques principes de bases :

- le chef d’équipe dirige son binôme (le chef d’équipe et son équipier) ; - le chef d’équipe ne donne des ordres qu’à son subordonné direct ; - le chef d’équipe rend compte à son supérieur direct (le chef d’agrès) ; - le chef d’équipe contrôle les actions de son subordonné

direct, notamment en ce qui concerne le respect des mesures de sécurité.

Ce principe encadrement a pour but essentiel de garantir le succès d’une intervention avec la plus grande sécurité possible. Il permet en effet d’éviter toute confusion dans les ordres donnés, dans les comptes-rendus et de faciliter le contrôle des actions menées (personnels, missions, moyens), selon un niveau de compétence défini et garanti. La chaine de commandement L’organisation opérationnelle repose sur le bon fonctionnement de la chaîne de commandement opérationnel. Le chef d’équipe en est le premier maillon, c’est donc sur lui que repose le succès des ordres donnés quelque soit le niveau de la chaîne de commandement. Pour ne situer qu’un exemple c’est sur les comptes-rendus des chefs d’équipe à l’issue d’une reconnaissance longue sous ARI dans un sous-sol complexe que le Commandant des Opérations de Secours (COS) qui dirige une intervention va décider de la manœuvre pour mener à bien l’intervention en cours ; une mauvaise évaluation, une erreur de local reconnu, etc. par un ou plusieurs chefs d’équipe peuvent avoir des conséquences très importantes sur le succès final de la manœuvre ou la sécurité des binômes qui seront engagés dans la suite de l’intervention. Les différents niveaux de responsabilité opérationnelle et les fonctions opérationnelles qui leur correspondent sont généralement les suivants :

- l’équipe : dirigée par un chef d’équipe (caporal ou caporal-chef) qui commande à son équipier, c’est l’élément de opérationnel de base, le binôme ;

- l’agrès : commandé par un chef d’agrès (sergent à adjudant-chef ou, selon les UV détenues, caporal ou caporal-chef) qui commande au personnel de son agrès ;

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- le groupe : commandé par un chef de groupe (major ou lieutenant ou, selon les UV détenues, adjudant ou adjudant-chef) qui commande de 2 à 4 agrès ;

- la colonne : commandée par un chef de colonne (capitaine ou commandant) qui commande de 2 à 4 groupes ;

- le site : commandé par un chef de site (lieutenant-colonel ou colonel) qui commande à plusieurs colonnes.

Ainsi, le supérieur direct du chef d’équipe est le chef d’agrès duquel il recevra ses ordres et auquel il devra toujours rendre compte en cours d’action et en fin de mission.  

A2 - Rôle et obligations du chef d'équipe Objectif : avoir compris l’étendue de ses responsabilités et les conditions d’exécution des missions qui peuvent lui être confiées par son chef d’agrès. Une fois ses ordres reçus de son chef d’agrès, le chef d’équipe doit assurer le succès de sa mission par tous les moyens mis à sa disposition. Il doit faire preuve pour cela de discipline dans l'exécution, d'esprit de décision face à la situation à laquelle il est confronté (difficultés particulières non prévues, évolution de la situation, découverte d’une victime, etc.) et respecter parfaitement le secteur qui lui est attribué ainsi que les points de passage obligés. L'exécution parfaite de la mission doit être l'unique objectif du chef d'équipe. Il doit donc agir avec rigueur en toutes circonstances. Pour la bonne exécution de la mission, le chef d'équipe doit avant tout s'assurer qu'il dispose des moyens nécessaires et demander à son chef d’agrès ceux qui lui manquent ou viendraient à lui manquer. La réussite d'une opération résulte de la coordination des actions de chaque binôme (sauvetage, extinction, coupure des fluides, ouverture des ouvrants, etc.) qui doivent être réalisées chronologiquement et au bon moment. Le chef d’équipe doit donc veiller à ne jamais interférer sur les autres actions en cours qui ont été commandées et se concentrer sur sa mission. Seul un critère d’urgence absolue peut l’autoriser à détourner son binôme de sa mission (se porter au secours d’une personne en danger immédiat ou d’un binôme en difficulté, par exemple). Les responsabilités du chef d'équipe Premier maillon de la chaine de commandement, le chef d’équipe est responsable de sa mission et de son binôme. Autrement dit, il dirige son équipe et est en cela responsable des résultats de son action. Etre responsable, c’est diriger. Il doit pour cela faire preuve d’une parfaite maîtrise de la situation que seule sa compétence peut lui permettre d’avoir. Ce doit en être en toute circonstance un exemple pour son équipier (rigueur, courage, courtoise, probité, etc.). Que ce soit dans les opérations de lutte contre les incendies, de secours à personne, de protection des biens ou de l’environnement, le chef d’équipe a une place particulière dans le dispositif de secours et son action s’intègre de manière

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particulière à chaque étape, de la Marche Générale des Opérations (MGO), il doit dans ce cadre être parfaitement conscient de ses responsabilités. La reconnaissance Quelque soit le type d’intervention, le chef d'équipe peut se voir confier par son chef d’agrès une ou des reconnaissances partielles. Il doit être particulièrement attentif en visitant tous les locaux situés dans le secteur qui lui a été imparti et demander à son chef d'agrès tous les moyens nécessaires, notamment pour permettre l'ouverture des issues nécessitant une manœuvre de force. La propriété privée est inviolable. Elle est protégée par la loi. Toutefois, en cas de péril, le chef d'équipe a le droit de visiter appartements, caves, greniers, ateliers, etc. à son initiative. En cas de refus des occupants, il doit immédiatement en rendre compte. S'il n'y a pas d'urgence, le chef d'équipe doit impérativement demander à son chef d’agrès l'assistance de la police ou de la gendarmerie et attendre leur arrivée avant de pénétrer dans les locaux qu'il estime devoir visiter Les sauvetages Les sauvetages sont ordonnés par le chef d'agrès. Toutefois, le chef d'équipe doit faire preuve d'initiative si, à un quelconque moment de l’intervention, un sauvetage à faire se présente à lui. Il doit toujours avoir à l'esprit la sécurité de son équipier et immédiatement rendre compte d'une opération de sauvetage en cours ou terminée. Si, pour un sauvetage, il doit traverser un appartement ou un local et que les occupants s'y opposent, le chef d'équipe a le droit et le devoir de pénétrer malgré tout dans le lieu considéré, de force si nécessaire. Les établissements Dans le cadre d’un incendie, le chef d'équipe doit s'assurer que son équipier exécute correctement la manœuvre et se conforme aux règles d'établissement des tuyaux. L’attaque Toujours dans le cadre d’un incendie, l'attaque est une phase dangereuse de l’intervention, notamment lors qu’il s'agit de progresser à l'intérieur des locaux en feu. Le chef d'équipe doit tout particulièrement veiller à ne pas prendre de risques inutiles ni à en faire courir à son équipier. Il doit rendre compte en permanence à son chef d’agrès de l’évolution de la situation. La protection La protection peut atténuer très sensiblement les conséquences d'un sinistre. Le chef d'équipe doit prendre les dispositions nécessaires afin qu'aucun objet de valeur (bijoux, argent, toiles, argenterie, etc.) ne reste dans les lieux et le ou les remettre, le cas échéant, à son chef d'agrès ou, éventuellement, directement à la police ou à la gendarmerie.

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Le déblai Que se soit à l’issue des opérations d'extinction ou consécutivement à une explosion, un mouvement de terrain, etc., le chef d'équipe doit s'assurer qu'il soit très soigneusement fait dans son secteur en veillant à ce qu'aucun déblai inutile ne soit entrepris. Il s'assurera également que le déblai soit effectué proprement (sans, par exemple, abîmer ou salir les pièces et/ou les cages d'escalier qui n'ont pas été touchées) et en toute sécurité (il est notamment interdit de jeter des gravats par les fenêtres). Au cours du déblai, le chef d'équipe doit signaler sans délai à son chef d'agrès ou, éventuellement directement, à la police ou à la gendarmerie toute découverte d'objet suspect (engin explosif, armes, etc.) ou de valeur (bijoux, liquidités, œuvres d'art, etc.). Il doit veiller à ne pas faire disparaitre, autant que faire se peut, tout indice pouvant servir à la police ou à la gendarmerie pour exploiter une piste criminelle. La surveillance Le chef d'équipe peut être amené à commander un détachement de surveillance comprenant jusqu’à 4 sapeurs. Il assure les rondes ou les contrôles prescrits et rend compte de leur exécution. Le chef d'équipe et son équipier : ordres et sécurité Le chef d’équipe doit s’assurer de la bonne compréhension par son équipier de l’ordre donné par le chef d’agrès Tout ordre donné par le chef d’agrès doit être répercuté par le chef d’équipe à son équipier. De la bonne compréhension par son équipier de l’ordre donné par le chef d’agrès dépend le succès de la mission et la sécurité collective de l’agrès. Un ordre ne doit jamais être interprété ou modifié, sauf en cas d’urgence avérée ou de modification de la situation (le cheminement prévu s’avère impraticable, un plafond menace de s’effondrer, etc.). C’est aussi la garantie que l’équipier seconde efficacement sont chef d’équipe et, en cas d’accident survenu à ce dernier, lui permette de rendre compte avec précision (localisation de l’accident notamment), voire de continuer seul la mission. Le chef d’équipe est responsable de la sécurité du binôme Le chef d’équipe participe activement à la sécurité du personnel de l'équipage de l’agrès (sécurité collective) par le respect des consignes générales données par le chef d’agrès et il est personnellement et directement responsable de la sécurité individuelle au sein de son équipe. Que se soit dans le respect des règles d’utilisation des Equipements Individuels de Protection (EPI), des règles d’engagement sous ARI, des règles d’emploi du LSPCC, des règles de balisage (secours-routier), du barrage des fluides (gaz), etc. comme dans le respect des règles de sécurité au sens large (sécurité des cheminements, prévention du coup de chaleur, etc.), le chef d’équipe est également le premier maillon dans la chaîne de sécurité qui concours à la bonne conduite d’une opération. Il a dans ce domaine comme dans celui du respect des ordres et du compte rendu, une responsabilité éminente.

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En tout état de cause, en cours de mission, le chef d’équipe doit rendre compte sans aucun délai à son chef d’équipe de tout danger ou risque, potentiel ou avéré, qu’il est susceptible de rencontrer. Le chef d'équipe et son chef d'agrès : exécution de la mission et compte-rendu Le chef d’équipe est responsable de l’exécution de la mission qui lui est confiée par son chef d’agrès Le chef d'équipe doit remplir avec rigueur la mission reçue de son chef d'agrès. Il doit en respecter la lettre et l'esprit. Il doit cependant être à même de faire preuve d'esprit de décision (ou esprit d'initiative) face à toute évolution imprévue de la situation ou face à tout danger. Un défaut comme un excès d’initiative peuvent avoir des conséquences dramatiques. Le chef d’équipe doit donc en permanence faire face à cette importante responsabilité, toujours tenir compte de son environnement (autres binômes notamment) et ne jamais se détourner de sa mission sans une impérieuse nécessité. Les comptes-rendus en cours d’action Le chef d’équipe doit régulièrement rendre compte à son chef d’agrès en cours de mission. C’est de la fréquence et de la qualité de ses comptes-rendus que le chef d’agrès va pouvoir optimiser la manœuvre. Le compte-rendu opérationnel doit obligatoirement répondre aux questions suivantes :

- je suis ; - je vois ; - je fais ; - je demande.

Un compte-rendu en cours d’action est impératif dans les cas suivants :

- lorsque les moyens s’avèrent insuffisants ; - en cas de difficulté à remplir la mission ; - en cas d’accident ; - en cas de découverte de victime, d’objet suspect ou de valeur, etc.

Le compte-rendu du chef d’équipe doit toujours être :

- clair (un seul objet par compte-rendu) ; - précis (pas de détails superflus ou inutiles) ; - concis (un seul objet par compte-rendu).

Le compte-rendu en fin de mission Le compte-rendu de fin de mission doit permettre au chef d’agrès de mesurer le résultat de la mission et, le cas échant, d’en donner une nouvelle au chef d’équipe.

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A3 - Chef d'équipe - Chef d'agrès Objectif : être capable de suppléer, de façon exceptionnelle, à l’absence du chef d’agrès. Circonstances dans lesquelles le chef d'équipe peut être chef d'agrès Exceptionnellement le chef d’équipe peut tenir un emploi de chef d’agrès, notamment en cas de carence de chef d'agrès au moment du départ des secours ou en cas d’accident survenu au chef d’agrès en cours d’intervention. Dans ce cas, il doit en rendre compte immédiatement au CODIS (au départ des secours) et/ou au COS si l’accident a lieu en intervention et qu’un COS de niveau supérieur est présent. Le chef d’équipe peut également tenir l’emploi de chef d’agrès s’il est titulaire des unités de valeur DIV 2 (chef d’agrès VTU par exemple) et/ou SAP 2 (chef d’agrès VSAV ou VSR). Responsabilités et obligations du chef d'agrès Lorsque le chef d’équipe est chef d'agrès, il doit :

- avant le départ en opération : o se faire confirmer l’adresse de l’intervention ; o étudier avec soin l’itinéraire pour y parvenir ;

- à son arrivée sur les lieux : o effectuer une première reconnaissance ; o donner ses ordres ; o demander sans délai les moyens de renfort qu’il juge nécessaires,

le cas échéant ; o sécuriser les lieux de l’intervention ;

- pendant l'opération : o assurer la sécurité des intervenants ; o diriger et coordonner les équipes engagées ;

- avant de quitter les lieux : o s’assurer qu’il ne subsiste aucun danger ; o vérifier l’état et la quantité du matériel utilisé ;

- de retour au CIS : o assurer le reconditionnement et le nettoyage de l’agrès et des

moyens utilisés ; o rendre compte de toute blessure ou de toute détérioration de

matériel ; o rédiger un rapport d’intervention.

Enfin, le chef d’équipe agissant comme chef d’agrès peut être appelé à intervenir au côté d’autres chefs d’agrès et doit donc être capable de s’intégrer dans un groupe.

Techniques Opérationnelles Niveau 2 TOP2 SAVOIR Connaître les techniques et matériels communs à différents types d'opération dans l'objectif de diriger son équipe en situation opérationnelle SAVOIR FAIRE Participer, en toute sécurité, avec son équipier à la mise en œuvre des matériels précités SAVOIR ETRE S'adapter aux contraintes liées à l'environnement et aux risques

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A - LE CHEF D'EQUIPE ET L'ALIMENTATION DE L'ENGIN POMPE A1 - Alimentation de l'engin-pompe par l'équipe Objectif : être capable, avec son équipe, d'assurer l'alimentation de l'engin pompe. Le rôle du chef d'équipe en tant que chef du Binôme d’ALimentation (BAL) La tonne d'eau d'un engin-pompe varie de 500 et à 4 000 litres, selon les caractéristiques propres à chaque agrès. Compte-tenu du débit des lances, de leur nombre et de la capacité de sa tonne, l’autonomie d’un engin-pompe est variable. On retiendra que pour une LDV 500 et une tonne de 2 000 l, l’autonomie de l’agrès est de 4 min. Le délai imparti au BAL pour alimenter son engin-pompe est donc très court. Le chef d’équipe en tant que chef du BAL est donc vital car de la disponibilité permanente de l'eau à lance du ou des Binômes d'Attaque (BAT) dépend leur sécurité et le succès de leur mission d’extinction. Dans sa mission de chef du BAL, le chef d’équipe peut recevoir l’ordre de son chef d’agrès d’alimenter l’engin-pompe en fonction des points d’eau et/ ou des moyens disponibles :

- sur un hydrant (bouche ou poteau d’incendie) ; - en aspiration (plan d’eau, puisard…) ; - emploi d’un Camion Citerne Grande Capacité (CCGC) ; - au moyen d’un Dévidoir Automobile (DA) ; - etc.

Les règles d’engagement du BAL sont fixées par le Guide National de Référence (GNR) « Equipes en binômes – Etablissement des lances » auquel il convient de se rapporter. Ce guide est disponible sur le site Internet d’ASPS : www.asps.fr B - EMPLOI DES OUTILS CARTOGRAPHIQUES ET DE PREVISION B1 - Lecture de cartes et plans d'ETAblissements REpertoriés (ETARE) Objectif : être capable de diriger son équipe sur les lieux d’une intervention ou au sein d'un établissement. Lecture d'une carte routière Le chef d'équipe doit être capable de se rendre sur les lieux où il a reçu l'ordre d'exécuter sa mission. S’il ne connaît pas son point de destination et/ou l’itinéraire à emprunter il doit rapidement, avant le départ de l’agrès, déterminer le point de départ et le point d'arrivée entre lesquels il devra repérer des points intermédiaires en lisant une carte routière. La précision de la carte dépend de son échelle. Par

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exemple : une carte au 1 : 250 000 correspond à la représentation de 2,5 km sur le terrain par 1 cm sur la carte (1 cm sur la carte = 2,5 km sur le terrain). Tous ces éléments sont représentés sur la carte au moyens de symboles. Ces symboles figurent généralement en marge des cartes ou des plans (plans de ville par exemple) dans une partie appelée « cartouche ». La lecture d’une carte routière ou du plan de ville est d’usage quotidien et ne varie pas sensiblement d’une marque à l’autre. Lecture d'un plan d’intervention (ERP, habitation, industrie…) Les plans d´intervention que l’on trouve obligatoirement dans les Etablissements Recevant du Public (ERP), les immeubles de bureaux ou d’habitation, les établissements industriels et administratifs, etc. se trouvent à chaque niveau, à proximité des accès utilisables par les sapeurs-pompiers. De plus, un plan général, regroupant la totalité des niveaux, doit être placé à chacun des accès de l´établissement.

Ces plans sont essentiels au chef d’équipe, notamment lorsqu’il sera engagé dans des reconnaissances longues dans de grands volumes, en sous-sol comme en étage. Ils doivent à la fois lui permettre de se diriger, de savoir en permanence où il se situe et de pouvoir rendre compte avec précision à son chef d’agrès sur la localisation du sinistre ou de la victime. Le chef d’équipe doit donc en maîtriser parfaitement la lecture (se déplacer) et interpréter les symboles qui y figurent (barrages, produits dangereux, points d’eau, etc.). Attention : il ne faut pas confondre les plans d´évacuation qui sont les plans du local ou de l´établissement sur lesquels sont illustrés les éléments nécessaires à l´évacuation des personnes et sur lesquels peuvent figurer les éléments nécessaires

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à la première intervention et les plans d´intervention destinés à faciliter l´intervention des sapeurs-pompiers. Les éléments pouvant figurer sur les plans d´intervention sous la forme de symboles sont :

- les cloisonnements fixes avec indications des fenêtres, portes, soupiraux et autres ouvertures ;

- l’identification par fléchage des chemins d´évacuation ; - les dégagements, voies intérieures ou cours conduisant aux issues

d´évacuation des immeubles ; - les ascenseurs et monte-charges, avec leurs accès ; - les raccordements à l´égout et tampons hermétiques ; - le barrage-commande général de gaz ; - les barrages partiels de gaz ; - les organes de coupure de l´électricité, généraux et partiels ; - les contre-barrages, généraux et partiels, d´alimentation en eau ; - les barrages, généraux et partiels, de tous fluides autres que ceux

cités ci-avant ; - les chaufferies, gaines pompiers, vanne-police ; - les dépôts de combustible, avec mention de leur nature et capacité ; - le stockage de produits dangereux (avec identification de la nature) ; - les machineries d´ascenseurs ou de monte-charge ; - les cabines haute-tension et transformateurs ; - les groupes électrogènes, avec leur cuve de fioul (emplacement et

contenance) ; - les groupes de climatisation et de ventilation ; - les locaux d´ordures et réceptacle s´il existe un vide ordure ; - les moyens de secours, notamment :

o les prises de colonnes sèches ou humides ; o les robinets d´incendie armés ; o les commandes de désenfumage et de ventilation ; o le tableau de signalisation de détection d´incendie ; o les commandes manuelles de systèmes d´extinction ; o etc.

La légende des symboles utilisés doit figurer sur la consigne en regard du plan. Ils doivent être en noir. Les flèches indiquant les issues doivent obligatoirement être de couleur verte. Si les symboles sont coloriés, les couleurs suivantes sont réservées :

- le rouge aux équipements de protection et de lutte contre l´incendie ;

- le bleu aux réseaux d´eau ; - le jaune aux barrages de gaz.

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C - RESPECT DES MESURES DE SECURITE C1 - Rôle du chef d'équipe en matière de sécurité Objectif : faire appliquer les règles de sécurité au sein du binôme et savoir identifier les risques en opération. Concomitamment à l’exécution de sa mission, le chef d’équipe a pour impératif d’assurer la sécurité de son binôme. Les risques auxquels les équipes sont confrontés sont nombreux (liste non exhaustive) :

- liés aux incendies : o chute ; o effondrement (plafond, plancher, mur…) ; o brûlures ; o intoxication (fumées) ; o asphyxie ; o explosion ; o coup de chaleur ; o électrisation ;

- secours à personnes ; o accident d'exposition au sang (SIDA) ; o contamination ou contagion (hépatite…) ; o suraccident ;

- protection des biens et de l'environnement ; o noyade ; o morsure d’animal ; o chute d’arbre.

Il a donc pour devoir de limiter au maximum l’exposition au risque du binôme par des mesures de vérification avant l’engagement et de contrôle pendant l’engagement. Avant l’engagement, le chef d’équipe doit impérativement vérifier l'adaptation et la conformité des Equipements de Protection Individuels (EPI) de son équipier à la mission reçue par le chef d’agrès. Il doit en outre faire contrôler ses propres EPI par son équipier lorsqu’il ne peut le faire lui-même (contrôle croisé). Pendant l’engagement, le chef d’équipe doit, outre la surveillance constante de son binôme, assurer la sécurité collective des autres binômes de son agrès engagés à ses côtés, notamment en :

- gardant le contact avec eux (visuel de préférence, à défaut à la voix) ; - respectant strictement les consignes de sécurité données par son chef

d’agrès ; - surveillant en permanence son environnement de sorte à pouvoir alerter son

équipier ou un autre binôme de tout danger (potentiel ou avéré) ; - imaginant en permanence un chemin de repli au fur et à mesure de sa

progression. Les règles de sécurité relatives au port de l’ARI et à l’emploi du LSPCC sont fixées par les GNR « Appareils Respiratoires Isolants » et « Lots de Sauvetage Contre les

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Chutes » auquel il convient de se rapporter. Ce guide est disponible sur le site Internet d’ASPS : www.asps.fr Hygiène et sécurité Pour intervenir en sécurité, l’idéal est d’être reposé et en parfaite condition physique. Toutefois ces conditions sont difficiles à remplir si l’on tient compte de la succession des interventions dans un CIS important ou de leur imprévisibilité, notamment pour les sapeurs-pompiers volontaires. Pendant le trajet, le chef d’équipe doit donc évaluer ses propres limites et interroger son équipier pour évaluer l’état de sa forme de sorte à pouvoir « doser » ses efforts pendant l’intervention. Une fois engagé, notamment lors d’un incendie, le chef d’équipe devra être vigilant quant au coup de chaleur qui provoque une déshydratation. Un coup de chaleur peut être mortel. Les symptômes du coup de chaleur sont des maux de tête, une sueur abondante, des crampes musculaires, des nausées… Le chef d’équipe doit ainsi être particulièrement vigilant et ne pas hésiter, dès que c’est possible, à faire boire abondamment son équipier. Le compte-rendu au chef d’agrès Le chef d’agrès a pour devoir de rendre compte immédiatement à son chef d’agrès de tout accident survenu au sein du binôme. Il doit en particulier préciser :

- si la mission est compromise ou non ; - la nature et la gravité des blessures ; - sa position exacte ainsi que celle du blessé ; - le chemin de rempli utilisé ou, le cas échéant, le chemin à

prendre pour rejoindre le blessé.

sapeurs-pompiers professionnels et volontaires

chef d’agrès

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interventions DIVerses Niveau 2 DIV2 SAVOIR Décliner les différentes techniques et méthodes, les risques et les responsabilités liées aux interventions diverses SAVOIR FAIRE Diriger la mise en œuvre des matériels en fonction des différentes méthodes et techniques SAVOIR ETRE Prendre conscience des responsabilités engagées, des risques de litige et de la réglementation liée à l’environnement

ASPS janvier 2009 – Formation d’Adaptation à l’Emploi de Chef d’Agrès – UV DIV 2 – Page 2 Reproduction exclusivement autorisée en formation pour un usage individuel (article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle)

A - GENERALITES SUR LES INTERVENTIONS DIVERSES A1 - Généralités sur les interventions diverses Objectif : Etre capable d’expliquer les spécificités des interventions diverses et les responsabilités afférentes. Différents types d’interventions diverses Les interventions diverses consistent pour l’essentiel à porter assistance à des personnes (personne bloquée dans une cabine d'ascenseur, etc.) ou à protéger leurs biens (inondation, intervention pour animaux, etc.). Elles nécessitent du chef d’agrès, outre les connaissances techniques liées à l'emploi en toute sécurité des matériels nécessaires, un solide bon sens qui doit lui permettre d'intervenir efficacement en s'adaptant aux situations les plus variées, tout en causant le minimum de désagrément ou de détériorations aux sinistrés comme au voisinage. Limites des missions du SDIS D’une manière générale les interventions des sapeurs-pompiers doivent se limiter aux actions que réclame l'urgence. Le chef d’agrès doit donc, même sous la pression des sinistrés, ne pas se substituer aux entreprises spécialisées et entreprendre des travaux non compatibles avec sa formation et les matériels dont il dispose. Dans tous les cas, son intervention doit se limiter à la suppression de la cause des désordres et à assurer la sécurité des lieux des occupants. Dans tous les cas où il n'y a ni urgence, ni mise en péril des sinistrés et des voisins, le chef d'agrès doit inviter le sinistré à faire appel à une entreprise compétente. Le choix de cette entreprise est du ressort exclusif du sinistré. Le chef d’agrès ne doit en aucun cas s’immiscer dans le choix de cette dernière. Dans certains cas, et notamment en cas de carence d’entreprises compétentes ou d’indisponibilité absolue (cas des dimanches et jours fériés par exemple), le chef d’agrès peut demander au CODIS l’autorisation d’effectuer l’intervention ou de laisser du matériel sur place (destruction d’un nid de guêpes, motopompe, etc.). Le CODIS lui fixe alors les conditions financières de l’intervention qu’il n’entreprendra qu’après l’accord exprès du sinistré.

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Risques liés aux interventions diverses Les risques liés aux interventions diverses sont nombreux :

- chute (par exemple lors de la capture d'animaux ou de dépose de matériaux) ;

- électrocution ; - morsures, griffures, piqûres (capture d'animaux) ; - coupure (tronçonnage) ; - etc.

Dans tous les cas le chef d'agrès doit veiller à l'application stricte des règles de sécurité et à l'utilisation des équipements de protection individuels adaptés. La gestion des interventions diverses Le rôle général du chef d’agrès Outre son devoir général de sécurité et qu’il doit s’assurer du bien fondé de l’intervention, le chef d’agrès doit avoir pour préoccupation permanente de faire en sorte que son intervention ne cause pas de dommages inutiles, soit volontairement, soit involontairement. Volontairement lorsqu’il aura décidé de forcer des locaux dans lesquels il n’y avait manifestement pas de danger ; involontairement lorsque, par une manœuvre inadaptée, il provoque des dégâts importants (par exemple un tronçonnage d’arbre mal réalisé provoque l’écrasement d’un véhicule en stationnement). Les reconnaissances Pour lui permettre d’’être le plus efficient possible, c'est-à-dire efficace et économe des moyens humains et matériels, le chef d’agrès doit prendre le temps, sauf urgence, de reconnaître les lieux. Cette reconnaissance doit s’appuyer sur ce qu’il constate sur le terrain et sur les renseignements qu’il pourra obtenir des voisins, du gardien, etc. S’il a des doutes sur les moyens à mettre en œuvre il ne doit pas hésiter à demander conseil au CODIS. Les actions à mener Dans la plupart des cas le chef d’agrès devra se limiter à supprimer la cause du sinistre (par exemple barrer l’eau au barrage général de l’immeuble) ; dans d’autres cas il devra éliminer ou diminuer les conséquences de la cause (par exemple épuiser les locaux à risque d’une entreprise à la suite d’une inondation) ; parfois il devra effectuer une action de protection ou de sauvegarde des biens (par exemple bâcher puis évacuer une collection de tableaux de maître menacée). Dans tous les cas de figure il doit faire preuve d’à propos et de bon sens. Les situations sont presque aussi nombreuses que les interventions, aussi le chef d’agrès devra-t-il compter également avec son expérience.

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Relations avec les sinistrés Les relations du chef d’agrès avec les sinistrés doivent être empruntes de courtoisie, même si ces derniers ont attendu longtemps (du point de vue du sinistré le temps est toujours trop long), notamment lors d’évènements calamiteux (tempête, grêle, etc.). Souvent une explication simple de la situation permet de désamorcer le conflit. A2 - Opérations d’épuisement La reconnaissance des lieux Toute opération d'épuisement de locaux doit être précédée d'une reconnaissance au cours de laquelle le chef d'agrès doit se garder d'exposer dangereusement ses personnels et faire preuve de bon sens afin d'éviter toute détérioration inutile et sans commune mesure avec l'opération à effectuer. La reconnaissance répond au objectifs suivants :

- déterminer la cause de l'inondation et la supprimer sans délai si

possible (fermeture de robinet, de vanne, de contre barrage etc.) ; - définir les moyens à mettre en œuvre (évaluer le volume à épuiser,

la distance de cheminement des tuyaux) ; - déterminer les mesures de sécurité à prendre immédiatement

(coupure du courant…) ; - contacter les sinistrés

Lorsque l'inondation intéresse un sous-sol (cave, chaufferie, etc.) il est indispensable d'évaluer en le volume à épuiser afin d'adapter le moyen d'épuisement à l’opération. Pour un volume inférieur à 20 m3, une motopompe légère d'épuisement ou un hydro- éjecteur suffit. Pour les volumes supérieurs, une motopompe et un ou deux vide-caves sont nécessaires. Dans certaines zones, en période de crue ou d'orage, l'eau de l'égout ou d'un plan d'eau peut inonder les sous-sols. Il est alors inutile d'effecteur l'épuisement. Il faut attendre la fin de la crue ou de l'orage, en particulier si le sous-sol est en terre battue. L’eau est un élément doté d’une masse très importante (1 l = 1 kg), très difficile à contrôler (sans forme, s’écoule toujours vers le point le plus bas) et qui accumule rapidement beaucoup d’énergie (vitesse ou poids). Evaluer pour mieux agir Dans ce type d’intervention, il est important de bien comprendre la cause et la situation du sinistre. L’évaluation permettra de répartir les actions dans le temps et de déterminer les moyens nécessaires.

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La suppression de la cause et la coupure des fluides La reconnaissance a pour objet de permettre au chef d’agrès d’identifier la cause et l’état des lieux. En tout état de cause, il faut couper tous les fluides. L’arrivée d’eau évidemment, mais aussi la source naturelle ou non qui est à l’origine de l’inondation. L’électricité aura certainement disjoncté, mais le chef d’agrès doit s’en assurer, certaines parties pouvant être indépendantes. Le pompage va diminuer le niveau de l’eau stockée qui a pu se stabiliser. Si la source est toujours active, la rupture de cet équilibre va créer un nouveau flux et un déplacement de matière qui peut créer de nouveaux dégâts. Par exemple, une cave se remplit d’eau suite à des pluies importantes, le terrain environnant gorgé d’eau s’est alors équilibré avec la cave ; si l’on pompe cette cave, alors que le terrain est toujours gorgé d’eau, la cave va continuer à se remplir et l’on réactive un flux de matière au travers des murs de soutien, ce qui peut endommager la structure de l’édifice. Le chef d’agrès doit faire preuve d’une vigilance constante et mesure toutes les conséquences possible de ses choix. Le choix des techniques et des matériels d’épuisement Le chef d’agrès doit choisir le moyen d’épuisement le plus adapté en fonction :

- du temps alloué (interventions multiples, biens dont le dommage s’aggrave avec le temps d’immersion, etc.) ;

- des capacités d’évacuation : si elles sont limitées (caniveau étroit, ruisseau déjà engorgé) cela peut déplacer le sinistre et en créer un nouveau ;

- du danger : dans un local fermé l’emploi d’une motopompe thermique va créer une atmosphère toxique et explosible.

Les règles de sécurité Le respect et le contrôle des règles de sécurité est le premier devoir du chef d’agrès.

Source de danger Risques encourus Règles de sécurité

Eau Chute (noyade) Port d’un gilet de sauvetage dans les embarcations

Eau et électricité Electrisation Coupure des énergies avant toute intervention ; emploi d’éclairages portatifs étanches

Moteur thermique

Brûlures

Remplir le réservoir des motopompes moteur arrêté et refroidi pour éviter une inflammation due à la chaleur du moteur ; refermer le contenant et le tenir à l’écart (un bidon à demi-rempli est plus dangereux qu’un bidon plein)

Chute Remplir avec précaution et à l’écart du passage, pour limiter la zone glissante

Intoxication au monoxyde de carbone (CO)

Ne pas utiliser de moteur thermique dans un milieu peu ou pas ventilé (caves, sous-sols)

Liste non exhaustive.

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La fin de l’opération La fin de l’intervention est parfois difficile à trancher. Le chef d’agrès doit savoir faire la part des choses entre ce que peut traiter le sinistré, ce qui est du domaine d’intervention des sapeurs-pompiers et ce qui relève de la solidarité (personnes âgées, femmes seules avec des enfants, handicapés, etc.). Dans certains cas le chef d’agrès ira bien au-delà de la suppression de la cause. C’est son devoir et son honneur de porter assistance aux plus faibles et aux plus démunis. Avant de quitter les lieux il doit s’assurer de la stabilité des structures, la cas échéant de la prise en compte du relogement par le maire, de l’aération des locaux, etc. Il doit aussi contrôler le nettoyage et le reconditionnement du matériel, signaler à son retour les pannes, défauts, chocs, accidents… A3 - Les interventions animalières : cadre réglementaire Reconnaissance et catégorisation de l’animal Les animaux domestiques et de la ferme sont bien connus de tous et même les citadins les plus endurcis sont à même de les reconnaître. Il en va différemment des NAC, les Nouveaux Animaux de Compagnie comme les pythons, les mygales, différentes sortes de lézards, etc. Dans ce cas le chef d’agrès doit faire appel au propriétaire, aux témoins ou à un vétérinaire pour identifier l’animal auquel il a à faire et, surtout évaluer son degré de dangerosité (serpent venimeux ou non par exemple). Propriété des animaux domestiques Les animaux domestiques et d’élevage sont la plupart du temps identifiés par différents moyens : puces électroniques, tatouages, etc. Ils ont également un carnet d’identité et de santé détenu par leur propriétaire. Ces informations sont à transmettre par le chef d’agrès au vétérinaire si ce dernier est amené à intervenir. Dans tous les cas de figure le chef d’agrès devra chercher, si nécessaire, à identifier le propriétaire de l’animal et l’inviter à se déplacer sur les lieux de l’intervention. Animaux sauvages et espèces protégés La connaissance des animaux sauvages et des espèces protégées relève des vétérinaires et spécialistes animaliers. En cas de doute, le chef d’agrès doit faire appel à un vétérinaire ou aux services compétents comme, par exemple, l’office national de la chasse et de la faune sauvage. Il arrive fréquemment que des individus se livrent au trafic illégal d’espèces protégées. Le chef d’agrès qui le soupçonne doit alors faire appel à la police ou à la gendarmerie.

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Animal blessé, indemne ou errant Les animaux blessés doivent être confiés aux soins d’un vétérinaire ; les animaux indemnes doivent être remis à leur propriétaire ; les animaux errants doivent être récupérés par le service ou l’association chargé de la fourrière. Pour obtenir l’assistance d’un vétérinaire ou de la fourrière, le chef d’agrès doit solliciter leur présence par l’intermédiaire du CODIS. Animal féroce, mordeur, griffeur (rage) ou provoquant des dégâts Face à un animal présentant ces caractéristiques, le chef d’agrès doit demander sans délai l’assistance d’une équipe d’intervention animalière (s’il en existe une), d’un vétérinaire équipé d’un fusil hypodermique, de la police ou de la gendarmerie qui, en cas de danger peuvent faire usage de leur arme à feu. L’animal est un bien Tout propriétaire d’animal en est responsable. Cela vaut aussi bien pour les bons soins qu’il doit lui apporter (la maltraitance d’animaux est sévèrement punie) que pour la responsabilité des dommages que son animal peut causer. Du point de vue du chef d’agrès cela veut dire qu’il doit considérer un animal avec autant de soins et de précautions qu’une victime humaine. Responsabilité des maires Les maires sont tenus de prendre toutes les mesures nécessaires afin d’éviter tout évènement fâcheux dû à la divagation d’un animal (un animal est considéré en divagation lorsqu’il échappe à la surveillance de son maître, volontairement ou non). Il peut à ce titre imposer des mesures au propriétaire ou au gardien de l’animal (obligation de récupérer l’animal, mise en fourrière…). Face à une situation de ce type, le chef d’agrès doit demander au CODIS l’intervention du maire de la commune sur le territoire de laquelle l’intervention a lieu. Rôle du vétérinaire La présence d’un vétérinaire doit être demandée au CODIS par le chef d’agrès, notamment dans les cas suivants :

- animal blessé ; - animal dangereux ne pouvant être approché ; - animal de race inconnue ; - animal pris au piège dont l’extraction est délicate ; - etc.

A4 - Interventions animalières Dans tous les cas de figure, le chef d’agrès, s’il ne connaît pas lui-même la technique adéquate doit s’entourer des conseils des professionnels présents (éleveurs, soigneurs…) et ne pas hésiter à faire appel à un vétérinaire.

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Une fois entendu ces conseils c’est à lui et à lui seul que revient la décision d’agir de telle ou telle manière et la responsabilité de l’intervention lui incombe. S’il éprouve des difficultés il ne doit en aucun cas hésiter à demander au CODIS la présence d’un chef de groupe. Règles générales d’intervention Le chef d’agrès doit veiller à ce que l’opération :

- se déroule dans le calme : o pas de gestes brusques et amples ; o pas de cris, faire le moins de bruit possible (marcher et parler

doucement) ; o ne pas regarder l’animal dans les yeux, éviter son regard ; o le toucher avec douceur ; o faire preuve de patience ;

- se déroule avec prudence : o tout animal est potentiellement dangereux, surtout s’il a peur ou est

blessé. Capture d’animal La capture de certains animaux s’impose parfois, notamment si quelqu’un a été victime d’une morsure, surtout sans raisons apparentes. L’animal doit en effet obligatoirement être examiné par un vétérinaire afin de déterminer s’il est porteur ou non de la rage. La victime doit quand à elle être présentée sans délai à un médecin. La capture d’un animal présente toujours des risques :

- charge (jeunes bovins, taureaux, sangliers, cervidés, béliers…) ; - coups de corne (bovins, cervidés) ; - coups de pied (herbivores) ; - morsures (carnivores, chevaux, porcs, serpents, singes, mygales) ; - griffures (félins) ; - piqûres (guêpes, abeilles, scorpions, mygales) ; - plaies par les serres (rapaces) ; - coups de bec (rapaces, hérons).

Le chef d’agrès doit donc s’assurer de la protection la plus complète possible de son équipage qui doit revêtir la tenue de feu complète, y compris le surpantalon. En cas de danger avéré il doit tenter d’isoler l’animal dans un enclos, une cage, etc. et ne pas laisser son équipe s’approcher de l’animal. Hyménoptères Les abeilles sont protégées. Il est interdit de les détruire. Le chef d’agrès doit demander au CODIS l’intervention d’un apiculteur. Les nids de guêpes et frelons

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doivent être détruits par une entreprise spécialisée, sauf en cas de carence (intervention le plus souvent payante) ou d’urgence. Dans tous les cas le chef d’agrès doit veiller à ce que ses équipiers soient revêtus d’une combinaison de protection spéciale. En cas de destruction d’un nid seuls les produits autorisés et mis en service par le SDIS sont autorisés d’emploi. Animal enlisé, dans l'eau ou en excavation Les interventions concernant les animaux enlisés dans l'eau ou en excavation, sont des interventions particulières qui nécessitent de faire appel à un vétérinaire qui jugera des moyens à mettre en œuvre (chèvre, moyen de levage, etc.) et des soins à apporter à l'animal. Relevage d'animal blessé, capture d'animal Un animal blessé doit être transporté sur un plan dur. La méthode de relevage doit s'inspirer des méthodes classiques du secourisme. Il est cependant impératif que la contention de l'animal blessé qui va être relevé soit parfaitement réalisée afin d'éviter tout risque de suraccident (morsure, coups, etc.). A5 - Dégagement de personne d’une cabine d’ascenseur Les interventions relatives aux personnes bloquées dans une cabine d’ascenseur ne sont, en principe, pas du ressort des sapeurs-pompiers mais des entreprises d’entretien (il s’agit souvent des fabricants eux-mêmes). Toutefois, le chef d’agrès peut se trouver à y faire face en cas d’accident, en cas d’urgence (malaise cardiaque, accouchement, crise d’angoisse…) ou de carence des prestataires de service. Ces interventions particulières ne sont pas dénuées de danger et le chef d’agrès doit faire preuve d’une grande vigilance dans le maniement des différents organes de coupure et de sécurité. Généralités sur les ascenseurs On distingue deux grandes familles d’ascenseurs :

- les ascenseurs électriques ; - les ascenseurs hydrauliques.

Les règles de sécurité sont en général les mêmes. Le chef d’agrès doit impérativement avoir à l’esprit qu’aucune manœuvre, tentative de dégagement ou autre ne doit être entreprise sans que le courant d’alimentation de la machinerie ne soit coupé. Les ascenseurs et les monte-charge se composent des éléments suivants :

- d’une gaine ; - d’une machinerie ; - d’un treuil ;

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- de câbles métalliques ; - de la cabine ; - des organes moteurs et tracteurs (machinerie, treuil) ; - du contrepoids, équilibrant la cabine ; - de guides verticaux (ou rails) assurant le guidage et le maintien

vertical de la cabine ; - de systèmes de sécurité ; - de vérins (ascenseurs hydrauliques).

La cabine et le contrepoids sont suspendus aux deux extrémités d'un même jeu de câbles passant sur les gorges d'une poulie, l'entraînement étant produit par l'adhérence des câbles dans des gorges.

La cabine se déplace généralement dans une gaine communiquant avec les paliers par une (ou des) porte(s) (porte de cabine et/ou porte palière). Plusieurs ascenseurs peuvent se trouver dans une même gaine. Ils sont alors dits « en batterie ». Opérations à effectuer Opérations préliminaires :

- situer le local de la machinerie : couper le courant d'alimentation

dans le local (retirer les fusibles quand ils sont accessibles). Laisser un gradé ou un sapeur près de l'interrupteur pendant toute la durée de l'intervention ;

- le chef d'agrès doit s'assurer qu'en aucun cas l'ascenseur ne pourra être remis sous tension. Attention : les machineries des appareils modernes se trouvent en partie haute de la gaine. Cependant, sur les vieilles installations, on peut les trouver en partie basse de la gaine;

- s'assurer de l'état de la ou des victimes et les rassurer; s'assurer de la fermeture et du verrouillage effectif de toutes les portes palières;

- reconnaître les lieux : o identifier le modèle d'ascenseur ; o rechercher l'existence de la clef de porte palière ;

- déterminer le genre d'intervention à effectuer. Opérations finales :

- s'assurer, avant de quitter les lieux de l'intervention, de la fermeture et du verrouillage effectif des portes palières, ainsi que de la mise hors service de l'appareil ;

- ne jamais rétablir l'alimentation électrique de l'installation ; - préciser à la personne qualifiée (syndic, propriétaire, concierge...)

la mise hors service de l'appareil et la nécessité de faire intervenir un spécialiste ; en son absence, inscrire sur la porte palière du rez-de-chaussée la mention « ascenseur hors service ».

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Conduite à tenir dans tous les cas Le chef d'agrès ne doit jamais oublier de :

- ne pas pratiquer de manœuvres électriques ; - couper le courant en machinerie à l'exclusion de toute autre

coupure tout en essayant de maintenir l’éclairage de la cabine et du local machinerie, si possible;

- après coupure du courant s'assurer du complet refroidissement naturel du moteur ;

- manœuvrer le levier de déblocage du frein par à-coups successifs pour contrôler le mouvement de la cabine ;

- attendre quelques secondes après l'immobilisation totale de la cabine pour l'ouverture de la porte palière ;

- toujours procéder aux dégagements par la porte palière supérieure, au niveau du toit de la cabine ;

- si des manœuvres spéciales (enlèvement de boulons, guides, coulisseaux, etc.) ont été faites, le signaler à la personne qualifiée ou à la société chargée de l'entretien ;

- laisser les clefs de porte palière et de machinerie à la personne qualifiée après intervention ;

- rendre les fusibles à l'installateur ou signaler à celui-ci leur absence ;

- demander à la personne qualifiée de téléphoner à la société assurant l'entretien.

Interventions sur les ascenseurs électriques de type courant Le déplacement de la cabine permet de déplacer la cabine par déblocage du frein à l'aide du levier se trouvant en machinerie. Les organes de manœuvre (levier et volant) sont peints en rouge ou en jaune. Les consignes de manœuvre sont en principe affichées à proximité du moteur. La manœuvre consiste à débloquer le frein à l'aide du levier. Il faut pour cela faire tourner le treuil à la main dans le sens le plus aisé, jusqu'à amener la cabine à un palier. Ne pas laisser prendre de vitesse à la cabine ; il ne serait plus possible de stopper le mouvement. Systèmes de sécurité à parachutes Les systèmes de sécurité des ascenseurs ont pour but L'empêcher la chute accidentelle de la cabine. Ils entrent en fonctionnement dès que la vitesse de celle-ci dépasse une certaine limite en descente. Ils sont constitués par des organes appelés parachutes, qui sont en général fixés sous la cabine et agissent sur les guides lors de la survitesse. Ils fonctionnent en général selon le principe du coin (blocage d'une pièce entre deux organes). Les parachutes sont commandés par le régulateur de vitesse placé en machinerie et un système de tringlerie. Lors d'une prise de parachutes, une coupure électrique intervient juste avant l'arrêt mécanique. Le déblocage des parachutes ne doit

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pouvoir se faire qu'en déplaçant la cabine dans le sens de la montée et en agissant directement sur les organes de prise. II existe des systèmes de parachutes à pinces qui immobilisent totalement la cabine en montée ainsi qu'en descente. II faut alors débloquer les pinces à l'aide d'une clef spéciale par des regards disposés sur les côtés du plancher de la cabine. La présence d'un ascensoriste est nécessaire pour les manœuvres de déblocage des parachutes. Interventions sur les ascenseurs électriques de type particuliers Ascenseurs des IGH Les opérations à effectuer sont identiques à celles prévues pour les ascenseurs électriques de type courant. II faut en outre savoir que :

- la machinerie est toujours située en partie haute ; - les portes palières du rez-de-chaussée portent un numéro ou une

lettre permettant de désigner les cabines ; - il faut donc :

o repérer la cabine concernée ; o couper en machinerie l'alimentation du groupe portant le

même numéro que la cabine. Dans les IGH (et dans certains immeubles possédant des ascenseurs groupés en « batterie »), il est possible de passer d'une cabine à l'autre par le dispositif d'intercommunication (porte latérale dans chaque cabine). Dans ce cas, on peut manœuvrer la cabine voisine de la cabine en panne grâce à une « clé de commande accompagnée ». On peut ainsi amener les deux cabines à même hauteur et passer sans danger de l'une à l'autre par les portes latérales. II faut :

- situer la cabine en panne ; - se procurer la « clef de commande accompagnée » au poste de

sécurité ou chez la personne qualifiée (suivant la catégorie de l'immeuble) ;

- pénétrer dans la cabine voisine de la cabine en panne ; - introduire la clef dans le contacteur prévu à cet effet, permettant

de commander à volonté le mouvement de la cabine de l'intérieur de celle-ci ;

- surveiller par l'œilleton de la porte d'intercommunication l'arrivée au niveau de la cabine à secourir ;

- ouvrir les portes d'intercommunication (2 tours de clef) ; - dégager les personnes en les faisant passer dans la cabine de

secours ; - refermer les portes à double tour (un seul tour n'autorise pas la

descente de la cabine de secours) ; - mettre les deux ascenseurs hors service.

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Ascenseurs pouvant recevoir plus de 8 personnes Ces ascenseurs doivent être dotés :

- d’une trappe de secours ne s'ouvrant que de l'extérieur provoquant l'arrêt et le maintien à l'arrêt de l'appareil, échelle métallique permettant d'atteindre le toit à partir de l'intérieur (placée soit dans la cabine, soit sur le toit, soit latéralement) ;

- d’une échelle métallique placée sur un palier ou en machinerie, permettant d'atteindre le toit de l'intérieur à partir du niveau le plus proche. Elle est remplacée par une échelle fixée à demeure dans la gaine quand la distance entre deux portes palières d'ascenseurs isolés est supérieure à 8 m.

Ascenseurs des immeubles d'habitation de la 4ème famille Dans les bâtiments d'habitation, à chaque niveau desservi, les ascenseurs doivent toujours être accessibles depuis les circulations communes. Dans les habitations de la 4ème famille, les ascenseurs doivent comporter un dispositif d'appel et de commande prioritaire d'une cabine au moins par batterie, destiné à mettre ces appareils à la disposition des sapeurs-pompiers dès leur arrivée sur les lieux. En cas d'incendie, la cabine ne doit pas pouvoir s'arrêter au niveau sinistré. Différents types d'accidents On distingue plusieurs types d'accidents :

- personne enfermée dans la cabine ; - personne coincée entre cabine et gaine ; - personne bloquée par un objet à l'intérieur de la cabine ; - personne tombée dans la gaine ; - personne prise dans les câbles ; - personne bloquée sur le toit de la cabine ; - enfant ou animal suspendu dans la gaine ; - personne coincée sous la cabine ; - parachutes bloqués.

D'une manière générale, l'arrêt d'une cabine et l'impossibilité d'en sortir créent un phénomène de claustrophobie. Certaines personnes malades cardiaques; personnes âgées...) peuvent, quant à elles, ne pas supporter de rester longtemps enfermées pour d'autres raisons (médicaments à prendre, déshydratation...). Il convient de rassurer les personnes enfermées puis de pratiquer l'intervention le plus rapidement possible. Dégagement de personnes enfermées dans une cabine arrêtée entre deux étages Deux cas peuvent se présenter :

- la cabine n'est pas immobilisée dans la gaine : o ramener la cabine à un palier par manœuvre manuelle ;

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o à l'arrivée de la cabine au palier, ouvrir la porte palière, faire sortir les personnes ;

- la cabine est immobilisée dans la gaine – sauf si celui-ci est doté de parachutes, voir procédure ci-dessous – et ne peut être déplacée (iI arrive souvent que le plancher de la cabine se trouve à une certaine hauteur au-dessus du palier d'un étage et qu'entre ce palier et le plancher de la cabine existe un intervalle suffisant pour créer un vide qui peut être dangereux si on ouvre la porte palière) ; le dégagement des personnes doit s'opérer vers le haut :

o soit par la trappe en toit de cabine s'il y en a une ; o soit directement vers le palier supérieur s'il existe un

intervalle entre le toit de la cabine et le palier. En cas d'impossibilité, le découpage du toit de la cabine permet de créer une ouverture. Cette manœuvre n'est entreprise qu'après avoir pris les précautions suivantes :

- accrochage de la cabine au moyen de cordes ou d'élingues sur un point d'ancrage ;

- avertir les occupants du niveau sonore à supporter (présence d'enfants, de personnes âgées, de malades).

Si le découpage n’est pas possible, le chef d'agrès doit ordonner une manœuvre de force. Le dégagement peut également s'opérer sans danger par utilisation du dispositif d'intercommunication entre les cabines lorsqu'il existe (batteries d'ascenseurs. Personne tombée dans la gaine Après les opérations préliminaires :

- localiser la porte palière défectueuse et interdire matériellement son approche (mettre un sapeur-pompier en faction, installer un obstacle important devant l'ouverture...) ;

- procéder au dégagement de la victime. Si elle se trouve sur le toit de la cabine, ouvrir la porte palière du niveau immédiatement supérieur pour l'atteindre.

Déblocage des parachutes Le blocage de la cabine peut avoir plusieurs causes :

- surcharge entraînant une accélération ; - rupture du câble du contrepoids ; - panne du moteur.

Le déblocage peut concerner la cabine ou le contrepoids, si celui-ci est doté de parachutes. II ne peut se faire que dans le sens de la montée de l'organe bloqué. II convient donc de suivre le processus suivant :

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- ne couper, si possible, que le courant de l'ascenseur à l'exclusion du courant d'éclairage du local, de la cabine et du circuit d'alarme ;

- rechercher les parachutes qui ont fonctionné (cabine ou contrepoids) ;

- se renseigner sur le sens de déplacement de la cabine au moment de la prise de parachute (c'est le parachute de l'organe descendant qui est bloqué ; dans certains cas, ce sont les deux) ;

- essayer la manœuvre manuelle en machinerie ; - si cette manœuvre ne permet pas le déblocage, juger s'il est possible

d'attendre l'arrivée du spécialiste de l'installateur. Sa présence est nécessaire car il est seul capable de déceler la cause du blocage ;

- si le chef d'agrès ne peut l'attendre (secours à victime) opérer dans la gaine :

- par création d'une ouverture dans le toit de la cabine ; - manœuvre de force, si la création d'une ouverture n'est pas possible.

Personne prise dans les câbles Cet accident peut arriver à des ouvriers travaillant à l'entretien ou à l'installation des ascenseurs. II faut localiser exactement l'emplacement de la victime et ouvrir la porte palière immédiatement supérieure. II est souvent nécessaire de sectionner un ou plusieurs câbles de traction. Dans ce cas :

- arrimer la victime au moyen de sangles et cordages ; - arrimer la cabine et les contrepoids ; - couper les câbles en cause.

Porte automatique « désabrée » L'ouverture automatique des portes palières est réalisée grâce à un opérateur de portes situé sur le toit de la cabine. Une tringle, appelée sabre, fixée sur la cabine, pénètre entre deux galets lors de l'arrivée à l'étage demandé et soulève un pêne. L'opérateur ouvre alors les portes. Il peut arriver que ce sabre ne passe plus entre les galets. Les portes ne peuvent plus s'ouvrir. Après être monté sur le toit de la cabine, il Suffit, lorsque la cabine est au niveau palier, de faire tourner l'opérateur à la main ou de pousser les biellettes si le moteur de l'opérateur ne comporte pas d'axe ou de volant apparent. Le sabre retrouve alors sa place. Pour ouvrir, du palier, les portes palières automatiques :

- introduire la clef spéciale ; - déverrouiller la serrure ; - retenir à la main le panneau coulissant, quand la porte s'ouvre ; - ôter la clef ; - ouvrir entièrement le panneau.

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A6 - Ouverture de porte D’une manière générale les ouvertures de portes ne doivent être effectuées que lorsqu'il y a une notion de danger. Dans le cas contraire, le chef d’agrès doit inviter les demandeurs à faire appel à un serrurier. Cependant, les ouvertures de porte sont souvent nécessaires pour pénétrer dans un local lors d'intervention pour :

- feu ; - odeur suspecte ; - secours ou assistance à personnes ; - personne ne répondant pas aux appels.

Sauf en cas d’urgence absolue, le chef d’agrès doit chercher à tout prix à limiter les dégâts et rechercher le moyen le plus astucieux et le moins dommageable pour pénétrer dans un local. Il doit toutefois garder à l’esprit que la sécurité des intervenants demeure une priorité. Si le sinistré est présent sur les lieux, le chef d’agrès doit impérativement l’informer le demandeur des dégâts possibles et obtenir son accord. En l'absence du propriétaire du local à ouvrir l'opération doit autant que faire se peut être effectuée en présence d'un témoin dont l'identité est relevée. A l'issue de l'intervention, en l'absence de l'occupant du local, il faut toujours essayer de refermer la porte de façon sûre. Si le système de verrouillage de la porte est détérioré, le chef d’agrès ne doit pas quitter les lieux sans avoir confié la garde à la police ou à la gendarmerie. A7 - Menace de chute d’objet ou de matériaux Le plus souvent le chef d’agrès est confronté à une cheminée, une corniche, etc., qui menace de tomber. Dans ce type d’intervention la plus grande prudence s’impose, l’objet ou les matériaux concernés risquent de tomber à tout moment, notamment sur les intervenants, voir risquer de les entrainer dans leur chute. L'utilisation du LSPCC ou de la ceinture et de la longe de maintien au travail est impérative pour les intervenants. Le chef d’agrès fera :

- arrimer la charge concernée par des cordages ; - consolider ou soutenir la charge concernée à l'aide de madriers ou

d'étais ; - éventuellement déposer la charge concernée.

Le chef d'agrès veillera à ne pas se lancer dans des opérations qui dépassent ses capacités matérielles et techniques. Dans ce cas, il orientera le demandeur vers une entreprise spécialisée dans le levage et la manutention. Sa mission se limite alors à sécuriser la zone empiétant sur le domaine public, notamment si une chute de matériaux est à craindre comme, par exemple, un pan de mur ou une cheminée

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(création d’un périmètre de sécurité dont la surveillance sera laissée à la charge de la police ou de la gendarmerie). A8 - Dégagement de voie publique Les dégagements nécessaires de la voie publique sont le plus souvent consécutifs à la collision de véhicules ou la chute d'objets entravant la circulation (arbre, échafaudage, etc.). Dans tous les cas le chef d’agrès établit ou fait établir (police, gendarmerie, équipement, services municipaux...) un périmètre de sécurité dont l'importance est appropriée au risque ou à son évolution prévue. Il choisit la méthode de dégagement en fonction de l'objet à déplacer (véhicule léger, poids lourd, arbre, etc.) et ne fait réaliser en tout état de cause que les opérations strictement nécessaires au rétablissement de la circulation (déplacement, dépose). Le chef d’agrès doit veiller à la bonne utilisation des matériels adaptés à la méthode de dégagement qu'il a choisie (outils de désincarcération, manœuvre de force par treuillage ou levage, tronçonnage, etc.) et en toute sécurité. A9 – Fuite de gaz Les interventions pour fuite de gaz sont particulièrement dangereuses (risque d’explosion) et nécessitent une grande prudence. Le chef d’agrès doit s’assurer au plus vite de l’alerte des services spécialisés de Gaz De France (GDF). Reconnaissance du risque Dans tous les cas, le chef d'agrès, après une rapide reconnaissance du site (accessibilité, risques pour l'environnement, etc.) évalue la faisabilité de l'opération de barrage du gaz et demande d’urgence les moyens nécessaires s’il considère que cette opération n’est pas à sa portée. Périmètre de sécurité Dans le cas d’une fuite importante qui ne peut être stoppée rapidement, le chef d’agrès doit immédiatement faire évacuer les lieux et établir un périmètre de sécurité. Suppression du risque Quand la fuite se situe sur une conduite de distribution dans une habitation en aval des barrages d’appartement ou de l’immeuble, elle peut être facilement arrêtée en actionnant le barrage de l’appartement ou de l’immeuble concerné.

Si la fuite se situe en amont d’un barrage et qu’elle est peu importante, la colmater provisoirement (adhésif, etc.) et demander l’intervention des services spécialisés de GDF.

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En cas de fuite sur une canalisation moyenne pression, l’arrêt de la fuite s’effectue en principe par ballonnement (introduction d’un ballonnet gonflable à l’intérieur de la conduite côté amont). Cette opération est du ressort des équipes spécialisées de GDF. Les fuites sur conduite de transport (pression pouvant atteindre plus de 40 bars) ne peuvent être stoppées que par une action sur des barrages situés le long de la conduite de transport. Cette action est réalisée en amont et en aval de la fuite par des équipes spécialisées de GDF. A10 - Autres intervention Récupérations d’objet tombé dans un égout Le chef d’agrès ne doit effectuer ce genre d’intervention que quand elle s'avère vraiment nécessaire. Si la descente dans l’égout est nécessaire, l'opération ne doit être effectuée par un binôme, sous ARI en cas de doute sur l’atmosphère, avec une équipe de sécurité à l’extérieur. Arrêt d’alarmes sonores Bien que ne relevant pas directement de leurs missions, les sapeurs-pompiers sont souvent appelés pour arrêter des dispositifs d'alarme sonore, installés dans des magasins, des banques voire dans des appartements ou des maisons en raison de la pollution sonore qui en résulte. Le chef d’agrès doit toujours tenter de contacter le propriétaire des lieux. Si celui-ci peut le rejoindre, il est préférable de l'attendre. Dans le cas contraire, ou s'il n'a pu être contacté, l'arrêt de l'alarme ne sera effectué qu'en présence de la police ou de la gendarmerie qui doit donner son accord préalable. Bâchage de toiture Avant d’opérer le chef d’agrès doit s’assurer que le propriétaire des lieux s’est trouvé dans l’impossibilité d’obtenir l’intervention d’un couvreur et que la demande est justifiées. L'emploi du LSPCC est impératif. Une fois les bâches posées, il doit les faire prendre en compte par le propriétaire, qui en devient responsable. Le chef d’agrès doit toujours lui indiquer que le bâchage effectué par les sapeurs-pompiers ne peut être que provisoire et de courte durée.

Secours A Personnes Niveau 2

SAP 2 SAVOIR Connaître les rôles et responsabilités du chef d'agrès VSAV SAVOIR FAIRE Diriger l'équipe du VSAV SAVOIR ETRE Collaborer efficacement avec les partenaires impliqués dans le secours à personnes. S'intégrer au sein d'un dispositif de type plan rouge

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A - GESTION D'UNE OPERATION DE SECOURS A PERSONNE A1 - Différentes responsabilités du chef d'agrès VSAV Objectif : comprendre la portée des responsabilités incombant au chef d'agrès VSAV. Place et rôle des sapeurs-pompiers dans le dispositif du secours à personnes Dans le cadre des missions dévolues aux SDIS, les sapeurs-pompiers exercent la mission de secours d'urgence aux personnes victimes d'accidents, de sinistres ou de catastrophes ainsi que leur évacuation. Cette mission tient même une part prépondérante dans l’activité des SDIS, très souvent supérieure à la moitié du total des interventions. Cette mission est partagée avec le service public de santé, l’hôpital avec en son sein un Service d’Aide Médicale Urgente (SAMU), qui s’appuie lui-même sur les Service Mobiles d’Urgence et de Réanimation (SMUR) et les entreprises de transport sanitaire, les ambulanciers. D’une manière générale on peut résumer l’activité des sapeurs-pompiers et du SAMU selon le découpage suivant :

- SAMU : régulation médicale d’ensemble ; - SMUR : urgences médicales à domicile ; assistance médicale aux sapeurs-

pompiers sur la voie publique et dans les lieux publics ; - sapeurs-pompiers : interventions sur la voie publique et dans les lieux publics ;

en tous lieux en cas de détresse vitale ou de carence des ambulanciers ; - ambulanciers : interventions dans les lieux privés.

Mais chaque département connaît une situation particulière et les différences peuvent être importantes d’un SDIS à l’autre. Cependant, pour le chef d’agrès VSAV cela a peu d’importance. L’essentiel pour lui est d’accomplir sa mission avec compétence et professionnalisme quel que soit le lieux et la nature de l’intervention sur laquelle il aura reçu l’ordre de se rendre. Il convient également de préciser que les associations de secourisme (Croix Rouge Française, Protection Civile, etc.) peuvent également jouer un rôle soit directement auprès des SAMU, voire des sapeurs-pompiers, soit indépendamment comme dans le cas des postes de secours pour les manifestations sportives, etc. Elles sont également partie prenante dans les plans de secours de grande ampleur comme le plan rouge. Là aussi les situations sont très différentes d’un département à l’autre.

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Les responsabilités du chef d'agrès VSAV Les responsabilités du chef d’agrès VSAV sont très importantes. Outre sa mission de secours à proprement parler (effectuer le bon geste au bon moment selon la bonne méthode), il se trouve en relation avec de très nombreux interlocuteurs, pour des raisons très diverses. Les victimes Le chef d’agrès a en tout premier lieu en charge les victimes. Il doit toujours garder à l’esprit qu’il doit toujours :

- porter secours en tous lieux et en toutes circonstances, même au péril de sa vie, quelque soient le sexe, l’âge, la religion, l’origine, la nationalité, la moralité ou les opinions de la victime ;

- avoir en toutes circonstances un comportement exemplaire, même dans des conditions d’intervention difficiles (agression, insultes, etc.) et ne jamais tutoyer les victimes ;

- attacher une importance particulière à la souffrance morale des victimes, souvent bien plus importante que la souffrance physique elle-même ; être attentionné et à l’écoute ;

- informer très précisément la victime des soins prodigués, de son lieu d’hospitalisation, etc.

Son équipage Le chef d’agrès du VSAV doit s’assurer :

- des conditions de sécurité de l’intervention (déplacement, sécurité des lieux, transport de la victime, retour au CIS) ;

- de la qualité et de l’adéquation des gestes et des actions secouristes entreprises ;

- du débriefing de l’intervention au plan technique (ce qui a été, ce qui est à améliorer) comme au plan émotionnel ;

- de la parfaite remise en condition de l’équipage (hygiène, repos…). Sa hiérarchie Le chef d’agrès VSAV est le plus fréquemment en seul contact avec le CODIS. Il lui rend notamment comte :

- de son arrivée sur les lieux ; - du déroulement de l’intervention.

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En cas de doute ou de difficulté il ne doit jamais hésiter à demander les renforts nécessaires ou conseil auprès de l’officier CODIS. En tout état de cause il reste en contact permanent avec le CODIS. Si un chef de groupe, ou d’une manière générale tout supérieur hiérarchique est présent sur les lieux, il s’adresse à lui et suit précisément ses ordres, le cas échéant. La régulation médicale La régulation médicale ou « Centre 15 » a un rôle prépondérant dans l’action de secours à personnes. C’est elle qui :

- reçoit du chef d’agrès VSAV le bilan de chaque victime ; - décide de la médicalisation ou non de l’intervention ; - guide et conseille le chef d’agrès VSAV en matière de conduite à tenir vis-à-

vis de la victime ; - décide du lieu de l’hospitalisation.

La régulation médicale n’a pas d’autorité hiérarchique sur le chef d’agrès VSAV, son rôle est purement technique. Les membres du corps médical et les infirmiers Dès lors qu’un médecin est présent sur les lieux d’une intervention, quel qu’il soit et à quel que titre que ce soit, il devient responsable de la victime et peut prescrire ou effectuer tout geste médical sous sa propre responsabilité. Le chef d’agrès et son équipage lui apportent tout le soutien et l’assistance demandés. Cependant, de même que pour la régulation médicale, le médecin n’a pas d’autorité hiérarchique sur le chef d’agrès VSAV, son rôle est purement technique. Si le médecin présent sur les lieux n’est ni un médecin du SMUR ni un médecin du Service de Santé et de Secours Médical (SSSM) des sapeurs-pompiers, il appartient au chef d’agrès VSAV de le mettre en rapport avec le médecin régulateur du Centre 15. Si il s’agit d’un infirmer, le chef d’agrès doit tenir compte de ses conseils mais reste responsable de la victime. Si l’infirmier présent sur les lieux n’est ni un infirmier du SMUR ni un infirmier du SSSM, il doit rendre compte à la régulation médicale de la présence d’un infirmer sur les lieux de l’intervention et éventuellement le mettre en rapport avec le médecin régulateur.

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Les autres services de secours et d’assistance Le chef d’agrès VSAV peut avoir à faire à de nombreux interlocuteurs, notamment :

- la police ou la gendarmerie : le chef d’agrès doit leur demander toute l’assistance nécessaire pour la sécurité des lieux (risque de suraccident sur la voie publique par exemple), de son équipage (émeute…) ou de la victime (agresseurs…) ; il doit en outre leur confier toute somme d’argent ou objet précieux découvert sur la victime ou les lieux d’intervention ; enfin il doit les renseigner précisément sur les circonstances de l’intervention, l’état, le nombre et l’identité des victimes, etc.

- les services sociaux : les services sociaux peuvent être présents sur les lieux d’une intervention au titre du relogement des sinistrés, de la protection de l’enfance, etc. Le chef d’agrès se doit de faciliter leur mission ;

- les ambulanciers : le chef d’agrès doit coordonner leur action avec eux, sous couvert de la régulation médicale ;

- les services d’urgence des sociétés d’autoroute ou de l’équipement : le chef d’agrès VSAV doit leur demander toutes les actions nécessaires au balisage des lieux comme au nettoyage et au dégagement de la chaussée.

Les autorités administratives et judiciaires Le chef d’agrès VSAV peut essentiellement être en relation directe avec les autorités suivantes :

- le maire ou ses adjoints : l’intervention du chef d’agrès VSAV est placée sous l’autorité du maire de la commune où se déroule l’intervention. En cas d’une demande ou d’une exigence particulière du maire, le chef d’agrès VSAV soit le mettre en rapport sans délai avec le CODIS ;

- la police ou la gendarmerie dans leur rôle de police judiciaire : les agents et officiers de police judiciaire ont pour mission d’enquêter, notamment en cas de crime ; le chef d’agrès doit alors leur apporter son concours, sans toutefois que cela puisse être préjudiciable à la victime (par exemple, si déplacer le corps d’une victime pour effectuer un point de compression est indispensable le chef d’agrès a le devoir de le faire, même si cela compromet des preuves pour l’enquête ; en revanche il s’abstiendra de le faire si c’est possible afin de préserver au maximum l’intégrité des lieux afin de faciliter l’enquête) ; enfin le chef d’agrès VSAV doit exécuter toutes les réquisitions qui lui seront présentées par écrit, dans ce cas il doit rendre au CODIS sans aucun délai ;

- les magistrats du parquet (procureurs et substituts) et les juges d’instruction : le chef d’agrès doit agir de même qu’avec la police judiciaire.

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Le devoir de discrétion D’une manière générale, les sapeurs-pompiers ont un devoir de discrétion professionnelle. Cela signifie qu’ils ne doivent, d’une manière générale, pas révéler ou divulguer d’informations sur les interventions en dehors de leur hiérarchie ou, pour les interventions de secours à personnes du corps médical. Il s’agit de protéger et de respecter l’intimité des citoyens qui ont droit au respect absolu de leur vie privée (ce qu’ils font, comment et avec qui ils vivent, etc). Cette protection est valable que ce soit pour des informations verbales ou écrites (fiches bilan, rapport d’intervention, etc.). Le secret médical Les médecins et les professions de santé sont soumis à une obligation légale stricte de secret. En agissant au côté des médecins, les sapeurs-pompiers sont donc mis, de facto, dans le secret de la relation du médecin et du patient. médical. Ainsi, dans ces circonstances, les sapeurs-pompiers sont strictement tenus par ce même secret médical. Il s’agit en particulier de ne pas divulguer d’informations sur l’état de santé de la victime (maladie dont elle est atteinte notamment). A2 - Déroulement chronologique d'une opération de secours à personnes Objectif : être capable de décrire le déroulement chronologique d'une opération de secours à personne. Le chef d’agrès VSAV est investit d’une grande responsabilité. En tout premier lieu envers la victime, envers son équipage et aussi envers son SDIS, notamment parce qu’il engage financièrement ce dernier en se voyant confier du matériel sophistiqué et extrêmement coûteux. Cette responsabilité s’exerce avant, pendant et après l’intervention. Avant l'intervention Inventaire, contrôle et hygiène du matériel L’inventaire exhaustif du matériel présent dans le VSAV, le contrôle de son bon état de fonctionnement du matériel et son hygiène parfaite est la première responsabilité du chef d’agrès. S’il est de garde au CIS, ces opérations sont faites par son équipage, sous sa direction attentive, le matin à la prise de fonctions. Généralement une fiche de contrôle point à point doit être remplie et remise au chef de garde ou au chef de centre.

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S’il s’agit d’un CIS uniquement composé de SPV, cette responsabilité incombe de fait non pas au chef d’agrès qui part en intervention mais à celui qui en revient. L’intervention n’est en effet terminée que lorsque le VSAV est prêt à repartir en intervention, tous inventaires, contrôles et vérifications effectués. Formation continue Dans le cadre d’une garde en CIS, la formation continue de l’équipage est de la responsabilité du chef d’agrès VSAV qui, en se conformant au planning de la manœuvre quotidienne, doit s’assurer de la parfaite connaissance de la mise en œuvre des matériels du VSAV. Le chef d’agrès doit tenir compte de l’expérience et du niveau de qualification de son équipage. Départ en intervention et trajet La fiche de départ et l’itinéraire Dès qu’il est alerté pour une intervention, le chef d’agrès du VSAV doit en premier lieu prendre connaissance de la fiche de départ qui contient les informations suivantes : nature de l’intervention, adresse, engins engagés, des compléments d’information (étage, code d’accès, précisions sur le contexte de l’intervention, etc.). S’il lui semble qu’il manque un moyen (par exemple un VSR pour un accident de circulation sur une 2 x 2 voies), il doit le demander en renfort au CODIS dès le départ des secours ; s’il lui manque du personnel soit en nombre, soit en qualification, il doit demander au CODIS l’envoi d’un autre VSAV en ses lieu et place ou décider de partir en rendant précisément compte de sa situation d’effectif. C’est le CODIS qui décidera alors ou non d’envoyer un deuxième VSAV en renfort. Le chef d’agrès VSAV doit également s’assurer, avant le départ du trajet à emprunter pour se rendre sur les lieux de l’intervention. Il peut compléter une première indication rapide de l’itinéraire par une lecture précise de la carte pendant le trajet. Cependant, plus le trajet est court, plus il doit s’assurer de l’itinéraire avant de partir. Il ne doit pas hésiter à moduler son trajet en fonction de l’horaire ou de la météo (conditions de circulation) et des conditions d’accès aux lieux de l’intervention (routes barrées ou inondées, violences urbaines, accès autoroutier, hauteur de certains tunnels, etc.). Message de départ Dès que le VSAV roule et quitte sa remise, le chef d’agrès informe le CODIS de son départ. Il ne doit jamais le faire avant.

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Conduite pendant le trajet Le chef d’agrès doit guider et, le cas échéant, modérer son conducteur. En effet, bien plus que toute notion de vitesse ou de priorité, ce qui compte est d’arriver sur les lieux de l’intervention pour remplir la mission. D’une manière générale le chef d’agrès doit se souvenir que s’il n’est pas tenu par les limitations de vitesse il doit cependant maintenir une vitesse raisonnable et faire preuve de prudence (dépassements, conditions météo, etc.). S’agissant de la priorité de passage que les usagers de la route lui doivent il doit s’assurer, avant de la demander, que les avertisseurs sonores et lumineux du VSAV sont actionnés (gyrophare et deux tons) et que les usagers veulent bien leur céder le passage. Le chef d’agrès ne doit jamais inciter son conducteur à le forcer. En revanche, il a le droit et le devoir de signaler à son retour à la police ou à la gendarmerie le numéro d’immatriculation du véhicules qui n’aurait pas cédé le passage de sorte que, ce sur rapport, le conducteur fautif soit sanctionné. Le chef d’agrès doit en outre s’assure de la sobriété absolue du conducteur. En cas de doute il a le devoir impératif de le remplacer et, s’il n’y pas d’autre conducteur, de demander un autre VSAV au CODIS. Sur les lieux de l’intervention Message d’arrivée Dès qu’il est sur les lieux le chef d’agrès doit immédiatement indiquer son arrivée au CODIS. En cas de retard anormal de présentation du VSAV sur les lieux d’une intervention le CODIS cherchera à joindre le chef d’agrès et, à défaut de réponse, enverra un autre VSAV suspectant, par exemple, un accident grave de trajet. Protection du suraccident En arrivant sur les lieux de l’intervention, le chef d’agrès doit avoir pour priorité de limiter à tout prix le risque de suraccident. Il choisira donc un emplacement pour le VSAV qui permettent le débarquement de l’équipage en sécurité ; balise correctement les lieux, dans un premier temps ; assure la protection de la victime. Ce choix est délicat et est très dépendant de la nature des lieux, du type d’intervention, etc. Le chef d’agrès doit faire preuve de prudence et d’esprit de décision. Bilan des victimes Dès son arrivée sur le lieux le chef d’agrès doit se faire une idée rapide du bilan des victimes, notamment en cas de pluralité de victimes ou de détresse vitale, de sorte qu’il demande sans délai au CODIS les moyens de renfort nécessaires, y compris médicaux. Il contactera la régulation médicale aussitôt que possible. Traitement des victimes Le chef d’agrès VSAV doit toujours disposer du maximum de recul par rapport à l’intervention. Il doit en effet être disponible pour renseigner le CODIS, dialoguer avec la régulation médicale, coordonner son action avec la police ou la gendarmerie, etc.

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Le traitement des victimes est donc du ressort de son équipage. Il doit cependant être très attentif aux gestes et soins prodigués (adéquation par rapport aux blessures, technicité, hygiène, etc.). Choix et réalisation du relevage Le choix de la méthode de relevage de la victime et sa réalisation sont de la responsabilité du chef d’agrès VSAV. Messages de renseignement Le chef d’agrès VSAV doit renseigner de façon régulière le CODIS. En tout état de cause dans les 5 min suivant son arrivée sur le lieux puis toutes les 20 min environ, selon la situation. Les messages doivent être conformes aux règles générales d’élaboration des messages :

- précis ; - concis ; - respectant le canevas du compte-rendu :

o je suis : o je vois ; o je fais ; o je demande.

Transport des victimes D’une manière générale la vitesse excessive nuit au confort des victimes. De plus, il faut éviter au maximum les effets d’accélération et de décélération. La vitesse de transport recommandée est de 60 km/h. Une fois la victime mise en condition, à l’abri, au chaud et sous surveillance (éventuellement médicale), l’urgence (prudente) de l’arrivée sur les lieux ne se justifie plus. Le chef d’agrès devra donner au conducteur les consignes prudence qui s’imposent, sa place étant avec la victime pendant le transport. Après l'intervention Recomplètement et remise en état du matériel L’intervention n’est close que lorsque le VSAV est prêt à repartir en intervention. Il doit donc faire effectuer les recomplètements nécessaires (compresse, oxygène, etc.), la désinfection (selon le protocole établi par le SSSM) et un inventaire du matériel. Compte-rendu Toute intervention doit faire l’objet d’un compte-rendu. Le chef d’agrès doit veiller à son exactitude. Les comptes-rendus d’intervention pouvant être communiqués tant aux victimes elles-mêmes qu’à la police judiciaire ou à la justice.

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A3 - Régulation médicale et hospitalisation Objectif : être capable de communiquer avec la régulation médicale et connaître les règles afférentes à l'hospitalisation des victimes. Rôle de la régulation médicale Le Centre 15 a pour vocation essentielle de donner un avis médical au chef d’agrès VSAV, de décider de la médicalisation des secours et du lieux d'hospitalisation de la victime. Hospitalisation des victimes Généralement la régulation médicale oriente son choix de lieu d’hospitalisation en fonction de la nature des blessures, de la maladie de la victime ou des lits disponibles. La plupart du temps les victimes acceptent ce choix. Le chef d’agrès VSAV doit toutefois savoir que toute victime a le libre choix du lieu de son hospitalisation. En cas de demande de la part de la victime d’être hospitalisée dans tel ou tel établissement hospitalier, il doit en informer la régulation médicale qui prendra les mesures nécessaires. Si l’établissement choisi est dans la même ville que celle de l’hôpital de secteur il n’y a généralement pas de difficulté à ce que le chef d’agrès du VSAV puisse effecteur le transport. En revanche, dans les autres cas, le transport n’est en aucun cas de son ressort. Dans cette situation il existe deux possibilités :

- soit il laisse la victime sur place et un ambulancier effectuera le transport (cas d’un malade à domicile, par exemple) ;

- soit il assure le transport à l’hôpital de secteur qui se chargera de faire transporter la victime vers l’établissement de son choix.

Le chef d’agrès ne doit jamais céder à aucune pression pour effectuer un transport autre que vers l’hôpital de secteur. En cas de difficulté il doit rendre compte au CODIS qui lui donnera les instructions nécessaires. Refus d’hospitalisation ou de soins Toute victime est en droit de refuser son hospitalisation ou des soins. Il est cependant du devoir du chef d’agrès VSAV de tout faire de la convaincre, dans son intérêt. Si la victime maintient son choix, le chef d’agrès doit lui faire signer une attestations de refus de soins ou de transport, souvent appelée « Décharge de responsabilité », et si possible contresignée par des témoins extérieurs à l’équipage (famille, médecin…). Il doit rendre compte au CODIS et à la régulation médicale. Spécificité de l'hospitalisation psychiatrique Toute hospitalisation en milieu psychiatrique est soumise à des règles complexes. Il s’agit d’éviter d’enfermer des personnes sans de sérieuses garanties quand à leur déficience mentales, pour éviter l’arbitraire. Face à cette situation, le chef d’agrès VSAV ne doit effectuer aucun transport sans l’accord formel du CODIS qui

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s’assurera de sa validité juridique et vérifiera si l’une des deux modalités particulières d’hospitalisation suivantes sont bien respectées. L’Hospitalisation sur demande d’un Tiers (HDT) Il arrive que les troubles dont sont atteintes certaines personnes altèrent leur jugement au point que cela rend impossible leur hospitalisation avec leur consentement alors que leur état impose des soins immédiats assortis d’une surveillance constante en milieu hospitalier.

Dans ce cas précis un membre de la famille du malade, une personne ayant des relations personnelles le malade peuvent effectuer une HDT. Ce n’est qu’au vu de deux certificats médicaux qu’elle est prononcée par le directeur de l’établissement hospitalier d’accueil. Le premier certificat doit avoir été établi par un médecin extérieur à l’établissement hospitalier d’accueil (en cas d’urgence la production d’un seul certificat médical, éventuellement rédigé par un médecin exerçant dans l’établissement d’accueil est suffisante). L’Hospitalisation d’Office (HO) Une HO ne peut être prononcée que par le préfet, sur avis médical. Cette procédure concerne les personnes dont les troubles mentaux nécessitent des soins et compromettent la sûreté des personnes ou portent atteinte, de façon grave, à l’ordre public.

Le certificat médical sur lequel s’appuie le préfet doit comporter une description précise de l’état mental du patient, établir un lien entre les troubles mentaux et le fait que ces troubles compromettent la sûreté des personnes et/ou portent atteinte de façon grave à l’ordre public. En cas de danger imminent attesté par un avis médical ou, à défaut par la notoriété publique, c’est le maire qui prend les mesures provisoires nécessaires. B - SITUATIONS SPECIFIQUES B1 - Cas particuliers Objectif : être capable de décrire le déroulement chronologique d'une opération spécifique de secours à personnes. Accident sur la voie publique Outre la protection du suraccident immédiatement à son arrivée sur les lieux, le chef d’agrès VSAV doit s’assurer de la présence systématique de la police ou de la gendarmerie pour prendre le relais et assurer la police de la circulation.

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Tentative de suicide Certaines personnes qui tentent de se suicider peuvent le faire au moyen d’une arme à feu. Dans ce cas le chef d’agrès VSAV doit mettre son personnel à l’abri et, tout en tentant par le dialogue de dissuader la personne de commettre l’irréparable, demande au CODIS d’urgence la présence de la police ou de la gendarmerie pour la maitriser. Dans les autre cas (menace de chute depuis un point haut, de se jeter sous un train, etc.), le chef d’agrès doit faire preuve de psychologie et de patience. Il doit être attentif aux moindres gestes de la personne et, si besoin, demander des moyens spécifiques qui pourraient s’avérer nécessaires (GRIMP par exemple). Les victimes ou personnes violentes Généralement il suffit d’isoler la personne du milieu dans lequel elle se trouve et qu’elle juge hostile pour qu’elle se calme et faire preuve de beaucoup de patience. Dans certains cas il est nécessaire de la maîtriser. Le chef d’agrès ne doit s’engager dans cette voie qu’en cas d’extrême nécessité, notamment si les gestes de la personnes peuvent la mettre en danger elle-même ou mettre autrui en danger. Il devra s’assurer le concours de tous ses équipiers et bien préparer à l’avance les moyens nécessaires (bracelets de contention par exemple) en faisant bien attention à ce que la contrainte physique qui est, le ca échéant, exercée sur la victime soit en proportion des troubles manifestés ou du dangers qu’elle présente pour elle-même ou pour autrui. Dans ce cas, il devra systématiquement demander la présence de la police ou de la gendarmerie. Aussitôt que cela est possible, le chef d’agrès devra faire cesser l’entrave. Les victimes alcoolisées ou droguées Ces victimes peuvent avoir le même genre de comportement que les personnes violentes mais la durée de leur agressivité et limité à la durée des effets de la drogue ou de l’alcool. Les victimes contaminantes Les victimes contaminantes ou contagieuses doivent être isolées au maximum des personnes sur le lieux d’intervention. Le chef d’agrès doit veiller à ce que son équipage soit le mieux protégé possible de la contamination éventuelle. En fin d’intervention, il prendra les mesures de désinfection ou de décontamination nécessaires, après avis d’un médecin du SSSM. Accouchement En présence d’un accouchement, le chef d’agrès VSAV doit chercher à isoler la mère le mieux possible du milieu ambiant (cas d’un accouchement sur la voie publique ou

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dans un lieu public). Toute mère peut souhaiter garder l’anonymat (accouchement sous X), le chef d’agrès doit impérativement respecter ce choix et ne pas chercher à connaître l’identité de la mère. Il doit le signaler à la régulation médicale et au médecin auquel il remettra la mère et l’enfant. C’est ensuite à l’hôpital de régler cette situation particulière. B2 - Intégration dans un plan rouge Objectif : s’intégrer dans le dispositif d'un plan rouge. Le plan rouge est un plan destiné à intervenir dans le cadre d’accidents ayant entrainé de nombreuses victimes. Préétabli, il a pour objectif de permettre la concentration rapide de moyens importants sous un commandement unique.

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Déclenchement

Le plan rouge est déclenché par le préfet du département, sur demande du COS. Dans la pratique on peut considérer qu’une intervention nécessitant l’activation d’un Poste Médical Avancé (PMA) ou à partir d’une quinzaine de victimes nécessite le déclenchement du plan rouge. Organisation L’organisation du plan rouge s’articule autour de deux axes :

- la chaîne incendie et secours dont les missions sont : o les reconnaissances ; o la lutte contre le sinistre et les effets secondaires ; o la recherche, la localisation et la protection des victimes ; o le dégagement des victimes ;

- la chaîne médicale dont les missions sont : o l’évaluation du nombre de victimes ; o le relevage et le brancardage des victimes vers le PMA ; o les soins et la mise en condition des victimes ; o l’évacuation.

Responsabilités Sous la direction du préfet (Directeur des Opérations de Secours – DOS), le COS est assuré par le DDSIS ou un de ses adjoints. Le commandement de la chaîne incendie et secours est assuré par un chef de site, le Directeur des Secours Incendie – DSI ; le commandement de la chaîne médicale est assurée par le médecin-chef du SDIS ou par le médecin-chef du SAMU (ou un de leurs adjoints), le Directeur des Secours Médicaux (DSM). Mission du VSAV Le chef d’agrès VSAV, à son arrivée sur les lieux va être pris en charge par un officier soit au point de transit, soit au Poste de Commandement (PC). Une fois sa mission reçue, il doit se présenter à l’officier duquel il dépendra généralement :

- officier ramassage (relevage des victimes et transport au PMA) ; - officier PMA (accueil des victimes, soins, mise en condition pour le transport) ; - officier évacuation (évacuation des victimes).

Il peut éventuellement être sous les ordres :

- de l’officier transit (accueil des véhicules au point de transit) ; - de l’officier logistique ; - de l’officier en charge du dépôt mortuaire ; - etc.

Ces missions s’effectuent toujours avec l’ensemble de son équipage mais pas nécessairement avec le VSAV.

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Le ramassage Sur le terrain, l’officier ramassage est doté d’une chasuble rouge ; les sapeurs-pompiers affectés au ramassage portent un brassard rouge. Classiquement, la mission du chef d’agrès et de son équipage est de se rendre auprès d’une victime avec un brancard ou tout autre moyen de relevage adapté à la circulation et, après une prise en charge sommaire (qui peut être médicalisée), brancarder la victime jusqu’au PMA où elle sera prise en charge. Il recommence cette mission jusqu’à ce que la dernière victime ait été relevée. Le PMA Le médecin qui dirige le PMA est assisté d’un officier PMA qui porte une chasuble blanche, les sapeurs-pompiers affectés au PMA portent un brassard blanc. Le PMA comporte :

- une entrée (tri) ; - une zone de soins divisée en deux :

o les Urgences Absolues (UA) ; o les Urgences Relatives (UR) ;

- une sortie (évacuation) ; - un dépôt mortuaire.

Le chef d’agrès VSAV et son équipage peuvent se voir participer :

- au montage et à l’installation du PMA ; - à la gestion des matériels, équipements, énergie, gaz (O2) nécessaires ; - à l’aide aux soins par les équipes médicales ; - à le gestion des victimes (tenue des registres d’entrée et de sortie, relevé des

identités, etc.).

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L’évacuation La couleur de reconnaissance est le bleu (chasuble et brassards). Le chef d’agrès et son équipage peuvent, soit participer à la gestion du flux des VSAV et des ambulances qui vont et viennent des hôpitaux ; soit, avec le VSAV participer au transport. Dans ce cas, à la fin de chaque transport, le chef d’agrès revient avec son VSAV à la zone d’évacuation, prend en charge une nouvelle victime, et ainsi de suite.

C - HYGIENE ET ENTRETIEN DU MATERIEL C1 - Règles d'hygiène individuelles et collectives Objectif : être capable faire appliquer par l’équipage du VSAV les règles de base d’hygiène et de sécurité individuelles et collectives. Les interventions de secours à victime requièrent une grande hygiène de la part des intervenants au regard des risques d’infection (du secouriste vers la victime) et de contamination (de la victime vers le secouriste). Cela se traduit par des règles simples auxquelles le chef d’agrès au VSAV doit impérativement veiller à leur respect.

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Lavage des mains et port des gants Le lavage des mains est une règle de base. Elle est d’autant plus impérative chez les sapeurs-pompiers qu’ils réalisent en permanence de nombreuses autres missions, souvent salissantes. Le chef d’agrès au VSAV doit donc être exigeant sur ce point : au départ ou pendant le déplacement sur les lieux de l’intervention, en cours d’intervention si nécessaire. L’utilisation d’une paire de gants stériles avant de toucher la victime est un moyen efficace lorsque le lavage des mains est imparfait. Les gants doivent être mis sans toucher à l’extérieur sans quoi la mesure est illusoire. Antiseptise des plaies Le chef d’agrès doit veiller à ce que les plaies soient abondamment rincées avec de l’eau ou du sérum physiologique avant leur désinfection. Accident d’exposition au sang Le contact du secouriste avec le sang d’une victime contaminée consécutivement à une piqûre avec un aiguille, une coupure ou un contact du sang contaminé sur une blessure du secouriste peut avoir de graves. Le risque le plus élevé est celui d’une piqûre avec une aiguille. La prévention de ce type d’accident doit être une priorité et les risques de transmission sont nombreux (tétanos, SIDA, syphilis, hépatites B et C, etc.). Le chef d’agrès VSAV doit donc :

- faire face au risque potentiel en faisant respecter les règles générales d’hygiène ;

- informer son équipage si le risque est avéré. En cas de suspicion de contamination il doit :

- faire nettoyer immédiatement la plaie avec su savon et rincer ; - désinfecter la plaie ; - déclarer l’accident au CODIS ; - dans l’heure qui suit au maximum faire consulter par un médecin.

C2 - Contrôle de l'entretien sanitaire du VSAV Objectif : être capable de faire appliquer les règles d’entretien sanitaire spécifiques au VSAV. La plupart des SDIS ont édicté un protocole de désinfection auquel il convent de se reporter précisément. Cependant quelques règles de bases peuvent utilement être suivies avec rigueur.

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Désinfection et décontamination du petit matériel A chaque fois que le petit matériel du VSAV est utilisé, le chef d’agrès doit le faire désinfecter :

- dans un local propre, si possible prévu à cet effet ; - en commençant par un lavage à l’eau claire suivi d’un savonnage, brossage et

rinçage ; - en le faisant tremper dans une solution désinfectante suivi d’un rinçage à l’eau

claire et d’un séchage avec un papier à usage unique. Lorsque le contact de l’eau est incompatible avec le matériel (tensiomètre, stéthoscope, aspirateur de mucosités, etc.), le nettoyage s’effectue à l’aide d’un papier à usage unique imbibé de détergent. Désinfection de la cellule du VSAV Les brancards, matelas coquille, plans durs, cloisons de la cellule sanitaire, tiroirs, grilles de ventilation, etc. peuvent être nettoyés soit à l’hôpital, soit de retour au CIS. Le chef d’agrès doit toujours veiller à ce que la désinfection soit précédée d’un nettoyage correct. Les opérations de désinfection seront toujours faites selon le principe suivant : de haut en bas en commençant par les surfaces verticales, puis horizontales, pour terminer par le sol. Pour les surfaces verticales il faut passer une lavette ajourée à usage unique imprégnée de détergent avec un seau pour le produit et un seau pour le rinçage. Pour le sol la même méthode est à utiliser, avec un balai à frange.