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1 THEME UTILISATION DES LANCES À EAU À MAIN SOURCE DDSC – AFNOR - GNR TP EB UL Les lances à main destinées aux services d’incendie et de secours Les lances à eau à main ont pour objet de permettre au binôme d’attaque de projeter un agent extincteur sur un incendie afin d’en assurer l’extinction. Il en existe de différentes familles mais celles utilisées de nos jours et vulgairement appelées LDV sont réglementairement classifiées comme “ Lances mixtes à débit et jet réglables ″ conformément à la norme NF EN 15182-2 Ces lances ont pour principal atout de permettre au porte lance de sélectionner le jet et le débit les plus adaptés à la situation et, éventuellement de produire de la mousse bas et moyen foisonnement. Les lances mixtes à débit et jet réglables Types des lances - De nombreuses marques proposent des modèles de lances répondant aux prescriptions générales nécessaires pour intégrer la classe des lances mixtes à débit et jet réglables, néanmoins leur principe de fonctionnement pouvant être différent, l’organisme de normalisation a scindé cette classe de lances en 4 types: Seul 2 de ces types de lances sont en service dans les engins du calvados : Les lances type 3 appelées aussi lances avec jet réglable et débit constant sélectionnable - On retrouve 2 modèles de type 3 au sein du sdis 14 Le modèle « QUADRAFOG » de marque Leader Le modèle « MAGIKADOR » de marque POK Ce sont des lances équipées d’un robinet ouverture/fermeture à boisseau sphérique (fig. 1), d’une tête de diffusion rotative permettant le réglage de 3 jets différents et d’une seconde bague (fig. 2), rotative également, permettant de sélectionner les différents débits pré-calibrés ainsi que de passer en position jet purge INC Fiche Support de Cours Code D17 Figure 1

INC Fiche Support de Cours Code - sdis14.fr · binôme d’attaque et pouvoir d ... Les possibilités opérationnelles des lances à eau à mains en ... Soit en crayonnant par la

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THEME UTILISATION DES LANCES À EAU À MAIN

SOURCE DDSC – AFNOR - GNR TP EB UL

Les lances à main destinées aux services d’incendie et de secours

Les lances à eau à main ont pour objet de permettre au binôme d’attaque de projeter un agent extincteur sur un incendie afin d’en assurer l’extinction. Il en existe de différentes familles mais celles utilisées de nos jours et vulgairement appelées LDV sont réglementairement classifiées comme “ Lances mixtes à débit et jet réglables ″ conformément à la norme NF EN 15182-2

Ces lances ont pour principal atout de permettre au porte lance de sélectionner le jet et le débit les plus adaptés à la situation et, éventuellement de produire de la mousse bas et moyen foisonnement.

Les lances mixtes à débit et jet réglables

���� Types des lances

- De nombreuses marques proposent des modèles de lances répondant aux prescriptions générales nécessaires pour intégrer la classe des lances mixtes à débit et jet réglables, néanmoins leur principe de fonctionnement pouvant être différent, l’organisme de normalisation a scindé cette classe de lances en 4 types:

Seul 2 de ces types de lances sont en service dans les engins du calvados :

���� Les lances type 3 appelées aussi lances avec jet réglable et débit constant sélectionnable

- On retrouve 2 modèles de type 3 au sein du sdis 14

� Le modèle « QUADRAFOG » de marque Leader � Le modèle « MAGIKADOR » de marque POK

Ce sont des lances équipées d’un robinet ouverture/fermeture à boisseau sphérique (fig. 1), d’une tête de diffusion rotative permettant le réglage de 3 jets différents et d’une seconde bague (fig. 2), rotative également, permettant de sélectionner les différents débits pré-calibrés ainsi que de passer en position jet purge

INC Fiche Support de Cours Code D17

Figure 1

2

Attention : les debits affichés ne sont valables que sous la pression de Référence de la lance (6 bars)

���� Les lances type 4.2 appelées aussi lances avec jet réglable et débit réglable à pression constante

- On retrouve 2 modèles de type 4.2 au sein du sdis 14 tous deux issus de la gamme MACH 3 du groupe Leader

� Le modèle « MIDMATIC » � Le modèle « MIDFORCE »

Ces lances sont équipées d’un robinet cranté à boisseau coulissant qui permet à la fois l’ouverture/fermeture mais aussi la sélection des différents débits disponibles (fig. 1). La tête de diffusion rotative permet quant à elle le réglage des 4 jets.

Outre les quelques différences par rapport au type 3, la principale particularité réside dans le

mécanisme de régulation (fig. 2) qui, en fonction de la pression disponible fait varier l’ajutage, stabilise la pression et maintien un jet et une portée efficace.

Le modèle MIDFORCE est un modèle MIDMATIC auquel on a rajouté un système de double régulation de pression (pression standard/basse pression)

Figure 2

Figure 1

Figure 2

3

���� Dénomination des lances

Quelque soit leur type de fonctionnement, les lances mixtes à débit et jet réglables ont été rangées, pour des besoins opérationnels, en 3 catégories. Ces catégories de lances ont été définies en fonction de la plage de débit maximum qu’elles peuvent fournir à leur pression de référence (6 bars)

� Lance 150

� Lance équipée d’un raccord de 20 mm de Ø

� Lance 500

� Lance équipée d’un raccord de 45 mm de Ø

� Lance 1000

� Lance équipée d’un raccord de 65 mm de Ø Dans la pratique, on retrouve ces dénominations dans l’élaboration des ordres d’établissement et cela, indépendamment du type de lance. Exemple : Ordre préparatoire � Binôme d’attaque : Pour l’établissement d’une lance 500 “ En reconnaissance″ Ordre d’exécution � Une lance 500 : Point d’attaque …, Point d’eau la division mixte, Débit 250 l /min, mission : éviter la propagation en façade “ Etablissez″

���� Les différents jets -4 types de jets peuvent être créés par les lances vu ci-dessus, néanmoins le choix du jet à utiliser est directement lié à l’objectif recherché à l’instant T. Chaque jet présente des avantages et inconvénients

���� Le jet droit

- Il est utilisé lorsque l’on recherche une portée maximale et/ou un effet d’impact et de pénétration important.

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Mémo : Si je veux mettre en jet Droit, je tourne la tête de diffusion à Droite

���� Le jet diffusé d’attaque

-C’est le jet de prédilection des feux d’espace clos, il associe : porté correct, protection du binôme d’attaque et pouvoir d’absorption calorifique important.

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���� Le jet diffusé de protection

-C’est le jet diffusé ayant la plus large ouverture. Il est employé pour protéger les équipes engagées lorsque le potentiel calorifique élevé invite le binôme à se replier ou lors de la survenue d’un phénomène thermique

���� Le jet purge

-Destiné à évacuer les particules ayant réussi à franchir le filtre, et risquant de perturber le bon fonctionnement de la lance, il peut accessoirement être utilisé pour noyer des foyers résiduels.

Il se règle sur la bague de sélection des débits pour les lances type 3 et, sur la tête de diffusion pour les types 4.

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Les possibilités opérationnelles des lances à eau à mains en phase d’attaque

���� Règles de base

Les opérations d’attaque nécessitent le respect des règles de sécurité individuelles et collectives de base associées aux devoirs du porte lance et du double porte lance

� Port complet des EPI � Binôme indissociable

L’équipe d’attaque doit également garder à l’esprit que des risques particuliers peuvent être présent et que l’emploi des lances à eau peut aggraver ou créer des risques supplémentaires

� Risques liés aux énergies � Risque d’instabilité des structures et fluides

� Risque engendré par l’utilisation de la lance

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���� Les techniques d’attaque -Bien que sous les ordres d’un chef d’agrès, le binôme d’attaque est susceptible, lors des reconnaissances, de se retrouver devant un scenario où il lui appartient seul d’analyser la situation et d’agir en conséquence. Pour ce faire il peut suivre le canevas type:

IDENTIFIER ���� EVALUER ���� AGIR

Pour agir le binôme dispose d’une lance permettant le choix du débit et du jet adéquat mais il lui reste à définir la méthode d’attaque la plus appropriée.

���� L’attaque directe -Elle est utilisée lorsque le foyer est localisé et visible. L’attaque se fait en jet droit

ou en jet diffusé d’attaque. ���� L’attaque en hauteur

-Lorsqu’ il est nécessaire d’attaquer le feu en le dominant, l’attaque en hauteur à l’aide d’un moyen aérien (EPS, EPC, BEA) ou portable (échelle à coulisses) peut être pratiquée. Cette technique impose le respect de règles de sécurité draconiennes en ce qui concerne l’amarrage du porte

lance, du tuyau ou du moyen aérien en lui-même. Si l’attaque d’un feu dans un bâtiment s’effectue par une ouverture il est important de veiller à la sécurité des binômes qui sont susceptibles de s’engager par l’intérieur.

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���� L’attaque indirecte -Employée pour l’attaque des feux en espace clos ou semi ouvert, 3 méthodes peuvent être appliquées Méthode 1 � Technique employée lorsque le binôme ne voit pas le foyer et ne peut pas pénétrer dans le volume, elle consiste à inerter le volume en pulsant de petites quantités d’eau dans la couche de fumée

Méthode 2 � Cette technique consiste à projeter de l’eau contre les parois chaudes du volume afin de produire une grande quantité de vapeur qui va chasser et remplacer les gaz de combustion

Méthode 3 � Cette 3éme méthode consiste à diriger un jet droit directement sur le plafond du local afin que l’eau retombe en pluie sur le foyer

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���� L’attaque Combinée -Cette méthode associe l’attaque directe et indirecte en manœuvrant sur le foyer et la couche de fumée Cette attaque est réalisée en utilisant la technique des “8″ ou des lettres “ Z.O.T ″

���� Principe d’attaque en volume clos ou semi ouvert Toute attaque de feux en espace clos impose l’utilisation d’une lance permettant de délivrer un débit de 500 l/min qui devra bien évidemment être en eau avant l’ouverture de l’ouvrant. Une fois ces 2 conditions réunies, le binôme peut se concentrer sur l’attaque en effectuant

une lecture précise du feu afin d’évaluer le risque ainsi que les actions et techniques à adopter .Pour ce faire il applique les techniques d’engagement désignées sous le sigle mnémotechnique de T.O.O.T.EM

Toucher : Le chef du binôme d’attaque évalue la chaleur radiante en touchant l’ouvrant du bas vers le haut. Il vérifie avec sa main la température

de l’ouvrant .S’ il s’agit d’une porte, le binôme regarde si la peinture colle ou cloque et éventuellement si après avoir mouillé légèrement celle-ci un dégagement de vapeur d’eau se produit.

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Observer : Afin d’éviter de provoquer un phénomène thermique, le binôme doit rechercher tous les signes annonciateurs (voir GNR EF /EGE). L’analyse de ces signes permettra de définir les actions à mener et la technique d’attaque la plus adaptée

Ouvrir : Si les conclusions des 2 actions précédentes le permettent, le binôme se place en fonction de la configuration du volume soit : � les 2 du même coté de l’ouvrant � l’équipier d’un coté et le chef d’équipe de l’autre (voir FEX 1.2) Quel que soit la position choisie, le binôme se tient le plus prés du sol et à l’abri du cône d’expansion des flammes.

-

Si la lecture du feu laisse présager un fort potentiel calorifique le porte lance peut, juste avant l’ouverture et si besoin après, projeter de l’eau par impulsion au dessus de l’ouvrant afin d’éviter l’embrassement des fumées sortantes.

Tester : Dés l’ouverture du volume le porte lance effectue un test de plafond en projetant de petit volume d’eau par impulsion dans la couche de fumée au moyen de sa lance réglée en jet diffusé d’attaque et

affichant idéalement le plus petit débit .Néanmoins même réglée sur

500 l/min ,l’important reste de projeter le moins d’eau possible afin de ne pas fausser le test et de ne pas toucher les parois ,chose qui aurait pour effet la production d’une grande quantité de vapeur compromettant la suite de la progression.

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Quoi qu’il en soit, une fois que le porte lance a effectué son test 2 solutions s’offrent à lui : � Soit l’eau retombe en gouttelettes et permet la progression dans le local � Soit l’eau se vaporise et implique donc l’inertage des fumées avant de progresser Si l’inertage des fumées et le refroidissement sont nécessaires, ils s’effectuent en projetant à 500 l/min soit : � des volumes d’eau par impulsions et cela jusqu'à ce que l’eau ne soit plus vaporisée � Soit en crayonnant par la technique des lettres (Z.O.T)

Il peut être nécessaire d’effectuer l’inertage du volume dès son ouverture si la forte intensité thermique ne fait aucun doute

Engagement minimum : Une fois que les actions précédentes permettent la progression, celle-ci doit se faire par étapes de 1 à 2 mètres au bout de laquelle un nouveau test de plafond est effectué. Le binôme à sa convenance progresse :

A genou ou Accroupi Si malgré toutes les précautions prisent un accident thermique survient, le binôme doit se jeter au sol, regrouper face contre terre, et maintenir sa lance au dessus de sa tête en jet diffusé de protection au débit maximum

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���� Les autres possibilités d’utilisation des lances

���� Extinction d’une nappe d’hydrocarbure enflammé

Attention de ne jamais se trouver dans les eaux de

ruissellement contenant des hydrocarbures susceptibles de s’enflammés

���� Ecran de protection Lance en jet diffusé de protection permettant, entre autre, la fermeture d’une vanne sur une conduite enflammée

���� Dilution d’un nuage de gaz inflammable Action similaire à une lance écran. Permet de diluer, dans l’air, un nuage de gaz inflammable

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���� Création d’un écran d’eau Action permettant la protection d’une structure contre le rayonnement d’un incendie

���� Refroidissement d’un contenant de stockage Le refroidissement d’un contenant soumis directement ou indirectement à un incendie, a pour objet d’éviter un phénomène de type BLEVE

���� Protection d’une façade Afin d’éviter la propagation verticale d’un incendie par

l’extérieur, une lance de plain pied peut être établie par l’extérieur. Attention à diriger le jet au dessus de l’ouvrant et non à l’intérieur de celui-ci

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���� Ventilation par jet d’eau En projetant de l’intérieur du volume un jet diffusé par une ouverture, le passage de l’eau dans cette dernière crée l’aspiration des fumées et permet une ventilation sommaire

���� refroidissement ou humidification d’une

surface Le refroidissement d’une surface peut éviter dans certains cas la montée en température à l’intérieur d’un volume et éventuellement l’embrasement de celui ci

���� Protection d’un intervenant ou d’une équipe Une lance en appui du binôme d’attaque est indispensable

quand le risque d’EGE ou d’EF est avéré. Cette même lance peut aussi être nécessaire pour protéger un sapeur lors d’une mission ponctuelle pouvant présenter un risque.

���� Inertage des gaz chauds et fumées de combustion

Action destinée à éviter l’inflammation des gaz

de combustion évacués par un exutoire Cette mission est réalisée en dirigeant un jet diffusé dans le volume de fumée en veillant à ne pas diriger ce jet dans l’ouverture mais légèrement au dessus

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Evaluation avant ouverture d’un volume Le binôme d’attaque effectue une lecture du feu et veille à ne pas manipuler un ouvrant (porte, fenêtre, etc.) avant d'avoir évaluer sa température afin de ne pas provoquer un phénomène thermique. Cette évaluation est effectuée en touchant l’ouvrant (bâti,panneau, vitre, poignée, etc.) avec la main, sans gant si nécessaire, du bas vers le haut afin d’évaluer la chaleur radiante. Dans le cas d’une porte, elle peut être réalisée par la projection d’une faible quantité d’eau sur le haut de la porte avec la lance, la production de vapeur d’eau indiquant un niveau thermique élevé. Le binôme d’attaque ne procède à l'ouverture d'un volume qu'en présence d'eau à la lance et en s'abritant hors du cône d’expansion des flammes en se tenant le long de la paroi. Dans la mesure du possible, les équipiers se placent du même côté de l'ouverture et du même côté du tuyau afin de pouvoir coordonner leur action et leur déplacement (attaque statique, pénétration, repli) et assurer leur protection au moyen de la lance, si nécessaire.

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Si la lecture du feu laisse présager un fort potentiel thermique à l’intérieur du volume, le porte-lance peut effectuer des jets d’eau par impulsion vers le haut de la porte d’entrée juste avant de procéder à son ouverture. Dans un vestibule ou un couloir, contiguë du feu, cette action peut empêcher les gaz surchauffés de s’enflammer à leur sortie du compartiment au moment de l’ouverture. De même, après ouverture, en cas d’écoulements importants de gaz surchauffés se dégageant vers l’extérieur le porte-lance veille à les refroidir afin d’éviter tout allumage lors de leur mélange avec l’air. En cas de forte intensité thermique dans le volume, le binôme ne pénètre qu’après avoir procéder à un test du plafond, à l’inertage des fumées et au refroidissement. Le test du plafond consiste à évaluer la température de la couche de fumées en partie haute du volume. Il est effectué en projetant un faible volume d’eau en impulsion « ouvrir / fermer » en jet diffusé d’attaque dans la couche de fumées située en partie haute du volume, sans toucher les parois. Le porte-lance doit projeter l’eau juste en avant et au-dessus du binôme afin de permettre d’apprécier son éventuelle retombée ou sa vaporisation. Si l’eau projetée se vaporise, le binôme d'attaque doit considérer que le risque d’embrasement généralisé éclair est important. Il passe en mode défensif et doit agir immédiatement sur la couche de fumées ou rapidement se replier.

En présence d'une couche de fumées en partie haute d'un volume, le test du plafond doit être effectué de manière systématique par le porte-lance avant toute pénétration, et régulièrement lors des progressions, afin de garantir la sécurité du binôme.

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