2
4 m 30 m Vignes Arbres fruitiers 6 m Lyon Bourg en Bresse Saint Etienne Annecy Chambéry Grenoble Valence Privas Grandes cultures Fermes de démonstration Polycultures élevage Viticulture Arboriculture Sites expérimentaux (EXPE) Olivier de Serres Aubenas Bel Air Belleville Le Valentin Bourg-les-Valence L e s S a r d r e s Bourg-en-Bresse Cibeins Misérieux Montbrison Précieux Olivier de Serres Aubenas Bel Air Belleville Le Valentin Bourg-les-Valence Les Sardières Bourg-en-Bresse Cibeins Misérieux La Côte St André La Côte St André Montbrison Précieux les échos des expériences... Exploitations de l’Enseignement Agricole Public de Rhône Alpes 13 réseaux d’exploitations pilotes en Rhône-Alpes Concevoir un système de culture innovant en agroforesterie viticole ACTION 16 du plan national Ecophyto - EPLEFPA Olivier de Serres - Ardèche Action majeure du plan Ecophyto, le réseau DEPHY a vocation à développer, mutualiser et diffuser les expériences réussies de chan- gements de pratiques et de mise en place de systèmes de cultures économes en produits phytosanitaires. Il s’appuie sur 3 objectifs : Démontrer que la réduction de l’utilisation des intrants est possible Expérimenter des systèmes de cultures économes en produits phytosanitaires • Produire des références sur les sys- tèmes économes en PHYtosanitaires Le réseau DEPHY Ecophyto s’appuie sur plu- sieurs dispositifs, dont le dispositif FERME, déployé en 2011 et 2012 : - au niveau national : plus de 1 900 exploitations volontaires engagées dans 187 réseaux ; - au niveau régional : 130 fermes et 13 réseaux couvrant les 4 principales filières : Grandes cultures (3), Polyculture-Elevage (4) , Viticulture (3) et Arboriculture (3). Chaque groupe de fermes comprend une dizaine d’exploitations de même orientation de production, implantées dans une région Le diagnostic agro-environnemental DIALECTE, réalisé sur le domaine Olivier de Serres, indique un niveau de biodiversité satisfaisant sur l’exploitation. Par contre, à l’échelle de la par - celle viticole, des marges de progrès existent compte tenu de la monoculture de la vigne conduite par îlot, associant généra- lement un porte-greffe, un cépage et un clone. Le domaine Olivier de Serres est engagé depuis 3 ans dans l’action 16 du plan national d’Ecophyto, dont l’objectif est de concevoir et tester des systèmes de cultures innovants. Dans ce cadre, en 2012, une parcelle de l’exploitation, d’une sur- face de 1,85 ha a été implantée en agroforesterie, associant vigne et arbres fruitiers. Sur cette parcelle, tous les leviers agro- nomiques (composts organiques, engrais verts, rotation sur l’inter rang, gestion des adventices, travail du sol) ont été mis en œuvre. L’agroforesterie viticole s’appuie sur la complémentarité agro- nomique entre l’arbre et la vigne. Les bénéfices recherchés sont multiples : développement de la biodiversité, atténuation des chocs climatiques (vent, températures hautes…), accrois- sement du potentiel de fertilité des sols, complément de re- venu. La biodiversité possède différentes fonctions dont celle de réguler les organismes nuisibles en agriculture et permet dans certains cas une moindre utilisation des produits phytopharmaceutiques. agro-climatique homogène. Une exploitation de lycée agricole et des fermes en agricul- ture biologique sont associées chaque fois que possible. Chaque exploitation s’est fixé à échéance de 3 ans un objectif de réduction de l’usage des phytos, mesuré par l’indice de fréquence de traitement (IFT). L’animation et le suivi des groupes sont confiés à des ingé- nieurs réseau. La démarche méthodologique, la valorisation et la diffusion des références acquises vers les organismes de conseil et les autres exploita- tions relèvent d’un pilotage national. Par ailleurs, l’implantation de cette parcelle avec plusieurs clones de deux cépages de raisin noir de cuve (Syrah et Gre- nache) vise à diminuer la sensibilité aux parasites, compenser les limites culturales des clones et bénéficier des complémen- tarités organoleptiques. Sur la parcelle, afin de ne pas gêner la mécanisation, une ran- gée d’arbres est implantée tous les trente mètres, soit toutes les dix rangées de vigne. Pour limiter la concurrence, la dis- tance entre les arbres et la vigne est de quatre mètres. Les essences plantées sont des poiriers, des pommiers, des mûriers et des amandiers. Le protocole d’expérimentation, permettant de suivre cette expérimentation à long terme, comporte les éléments sui- vants : • Analyse de sol, profil cultural • Mesure de la croissance des arbres • Mesure de la production des vignes et de la vigueur • Observation des photos aériennes tous les cinq ans. Si l’agroforesterie commence à se développer en polyculture, les exemples en viticulture sont encore rares. Expérimenter des systèmes innovants afin de proposer aux professionnels et aux futurs agriculteurs des alternatives pour produire autre- ment est le défi relevé en Ardèche sur le domaine Olivier de Serres. Contact : [email protected] Directeur d’exploitation - 04 75 36 74 37 Les bénéfices recherchés sont multiples : développement de la biodiversité, atténuation des chocs climatiques… x édito Au delà des missions de formation initiale et continue pour les métiers de l’agriculture, de la forêt, du paysage et des territoires, les éta- blissements d’enseignement agricole assurent, grâce notamment à la présence de leurs ex- ploitations agricoles, des missions dans le do- maine de l’innovation, de l’expérimentation et du développement agricole. En Rhône-Alpes, l’enseignement agricole public, composé de 20 lycées, compte 16 exploitations agricoles ou horticoles. Parmi elles, sept contribuent (voir carte ci-contre) à la déclinaison du plan Ecophyto, mis en place par le Ministère en charge de l’agriculture, dont l’objectif est la réduction significative de l’usage des produits phytosanitaires. Intégrées dans des réseaux de fermes de référence DEPHY, ces exploitations apportent leur expérience pour identifier les leviers à mobiliser et définir des systèmes de cultures permettant une réduction effective de l’usage des pesticides. La valorisation pédagogique de ces actions constitue un atout majeur pour améliorer la formation des jeunes et les préparer à leur futur métier. Dans le cadre de son projet agro-écologique pour l’agriculture, le Ministre chargé de l’agri- culture a annoncé la mise en place d’un plan d’actions « Enseigner à produire autrement », contribution de l’enseignement agricole à la future Loi d’avenir. Dans ce plan, la mobilisa- tion des exploitations agricoles pour l’atteinte de la double performance, économique et éco- logique, est essentielle et ne pourra que ren- forcer leur rôle dans l’expérimentation et le développement de nouvelles pratiques. A travers cette lettre d’information, c’est la mission des exploitations de l’enseignement agricole que nous avons voulu illustrer, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Ecophyto. Gilles Pelurson Directeur Régional de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt Organisation spatiale simplifiée de la parcelle « Pour en savoir plus » Les lycées agricoles engagés dans les réseaux DEPHY Ecophyto en Rhône-Alpes Sur Ecophyto : - http://agriculture.gouv.fr/ecophyto - http://www.draaf.rhone-alpes.agriculture.gouv.fr/ Ecophyto - http://www.croppp.org/Ecophyto - http://agriculture.gouv.fr/Produisons-autrement Sur les systèmes de culture économes en produits phytosanitaires : - http://agriculture.gouv.fr/EcophytoPIC - http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/CNOS_2013_ Presentation_DEPHY_SCEP_cle816aef.pdf - http://agriculture.gouv.fr/36-systemes-de- culture-economes-en - http://agriculture.gouv.fr/Approche-systeme Action pilotée par le Ministère chargé de l’agriculture, avec l’appui financier de l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au finan- cement du plan Ecophyto.

échos - CROPPPcroppp.org/IMG/pdf/Lettre_ECOphyto-DRAAF_DEF_MEL_cle8162fd.pdf · DEPHY Grandes cultures Nord. Quels sont les objectifs et les actions mises en œuvre dans ce réseau

  • Upload
    others

  • View
    5

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: échos - CROPPPcroppp.org/IMG/pdf/Lettre_ECOphyto-DRAAF_DEF_MEL_cle8162fd.pdf · DEPHY Grandes cultures Nord. Quels sont les objectifs et les actions mises en œuvre dans ce réseau

4 m

30 m

Vignes

Arbres fruitiers

6 m

Lyon

Bourg en Bresse

Saint Etienne

Annecy

Chambéry

Grenoble

Valence

Privas

Grandes cultures

Fermes de démonstration

Polycultures élevage

Viticulture

Arboriculture

Sites expérimentaux (EXPE)

Olivier de SerresAubenas

Bel AirBelleville

Le ValentinBourg-les-Valence

Les SardièresBourg-en-Bresse

CibeinsMisérieux

MontbrisonPrécieux

Olivier de SerresAubenas

Bel AirBelleville

Le ValentinBourg-les-Valence

Les SardièresBourg-en-Bresse

CibeinsMisérieux

La Côte St AndréLa Côte St André

MontbrisonPrécieux

les échos des expériences...

Exploitations de l’Enseignement Agricole Public de Rhône Alpes

13 réseaux d’exploitations pilotes en Rhône-Alpes

Concevoir un système de culture innovant en agroforesterie viticole

ACTION 16 du plan national Ecophyto - EPLEFPA Olivier de Serres - Ardèche

Action majeure du plan Ecophyto, le réseau DEPHY a vocation à développer, mutualiser et diffuser les expériences réussies de chan-gements de pratiques et de mise en place de systèmes de cultures économes en produits phytosanitaires. Il s’appuie sur 3 objectifs : •Démontrer que la réduction de l’utilisation des intrants est possible • Expérimenter des systèmes de cultures économes en produits phytosanitaires • Produiredesréférencessurlessys- tèmes économes en PHYtosanitaires

LeréseauDEPHYEcophytos’appuiesurplu-sieurs dispositifs, dont le dispositif FERME, déployé en 2011 et 2012 : - au niveau national : plus de 1 900 exploitations volontaires engagées dans 187 réseaux ; - au niveau régional : 130 fermes et 13 réseaux couvrant les 4 principales filières : Grandes cultures (3), Polyculture-Elevage(4),Viticulture(3) et Arboriculture (3).

Chaque groupe de fermes comprend une dizaine d’exploitations de même orientation de production, implantées dans une région

Le diagnostic agro-environnemental DIALECTE, réalisé sur le domaine Olivier de Serres, indique un niveau de biodiversité satisfaisantsurl’exploitation.Parcontre,àl’échelledelapar-celle viticole, des marges de progrès existent compte tenu de la monoculture de la vigne conduite par îlot, associant généra-lement un porte-greffe, un cépage et un clone.

Le domaine Olivier de Serres est engagé depuis 3 ans dans l’action 16 du plan national d’Ecophyto, dont l’objectif est de concevoir et tester des systèmes de cultures innovants. Dans ce cadre, en 2012, une parcelle de l’exploitation, d’une sur-face de 1,85 ha a été implantée en agroforesterie, associant vigne et arbres fruitiers. Sur cette parcelle, tous les leviers agro- nomiques (composts organiques, engrais verts, rotation sur l’inter rang, gestion des adventices, travail du sol) ont été mis en œuvre.

L’agroforesterie viticole s’appuie sur la complémentarité agro-nomique entre l’arbre et la vigne. Les bénéfices recherchés sont multiples : développement de la biodiversité, atténuation des chocs climatiques (vent, températures hautes…), accrois-sement du potentiel de fertilité des sols, complément de re-venu.

La biodiversité possède différentes fonctions dont celle de réguler les organismes nuisibles en agriculture et permet dans certains cas une moindre utilisation des produits phytopharmaceutiques.

agro-climatique homogène. Une exploitation de lycée agricole et des fermes en agricul-ture biologique sont associées chaque fois que possible. Chaque exploitation s’est fixé à échéance de 3 ans un objectif de réduction de l’usage des phytos, mesuré par l’indice de fréquence de traitement (IFT). L’animation et le suivi des groupes sont confiés à des ingé-nieurs réseau.

La démarche méthodologique, la valorisation et la diffusion des références acquises vers les organismes de conseil et les autres exploita-tions relèvent d’un pilotage national.

Par ailleurs, l’implantation de cette parcelle avec plusieursclones de deux cépages de raisin noir de cuve (Syrah et Gre-nache) vise à diminuer la sensibilité aux parasites, compenser les limites culturales des clones et bénéficier des complémen-tarités organoleptiques.

Sur la parcelle, afin de ne pas gêner la mécanisation, une ran-gée d’arbres est implantée tous les trente mètres, soit toutes lesdix rangéesdevigne.Pour limiter laconcurrence, ladis-tance entre les arbres et la vigne est de quatre mètres. Les essences plantées sont des poiriers, des pommiers, des mûriers et des amandiers.

Le protocole d’expérimentation, permettant de suivre cette expérimentation à long terme, comporte les éléments sui-vants : • Analysedesol,profilcultural • Mesuredelacroissancedesarbres • Mesuredelaproductiondesvignesetdelavigueur • Observationdesphotosaériennestouslescinqans.

Si l’agroforesterie commence à se développer en polyculture, les exemples en viticulture sont encore rares. Expérimenter des systèmes innovants afin de proposer aux professionnels et aux futurs agriculteurs des alternatives pour produire autre-ment est le défi relevé en Ardèche sur le domaine Olivier de Serres.

Contact : [email protected] Directeur d’exploitation - 04 75 36 74 37

Les bénéfices recherchés sont multiples : développement de la biodiversité,

atténuation des chocs climatiques… x “

”é d i t oAu delà des missions de formation initiale et continue pour les métiers de l’agriculture, de la forêt, du paysage et des territoires, les éta-blissements d’enseignement agricole assurent, grâce notamment à la présence de leurs ex-ploitations agricoles, des missions dans le do-maine de l’innovation, de l’expérimentation et du développement agricole. En Rhône-Alpes, l’enseignement agricole public, composé de 20 lycées, compte 16 exploitations agricoles ou horticoles. Parmi elles, sept contribuent(voir carte ci-contre) à la déclinaison du plan Ecophyto, mis en place par le Ministère en charge de l’agriculture, dont l’objectif est la réduction significative de l’usage des produits phytosanitaires.

Intégrées dans des réseaux de fermes de référence DEPHY, ces exploitations apportentleur expérience pour identifier les leviers à mobiliser et définir des systèmes de cultures permettant une réduction effective de l’usage des pesticides. La valorisation pédagogique de ces actions constitue un atout majeur pour améliorer la formation des jeunes et les préparer à leur futur métier.

Dans le cadre de son projet agro-écologique pour l’agriculture, le Ministre chargé de l’agri-culture a annoncé la mise en place d’un plan d’actions « Enseigner à produire autrement », contribution de l’enseignement agricole à la future Loi d’avenir. Dans ce plan, la mobilisa-tion des exploitations agricoles pour l’atteinte de la double performance, économique et éco- logique, est essentielle et ne pourra que ren- forcer leur rôle dans l’expérimentation et le développement de nouvelles pratiques.

A travers cette lettre d’information, c’est la mission des exploitations de l’enseignement agricole que nous avons voulu illustrer, dans le cadredelamiseenœuvreduPlanEcophyto.

Gilles PelursonDirecteur Régional de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt

Organisation spatiale simplifiée de la parcelle

« Pour en savoir plus »

Les lycées agricoles

engagés dans

les réseaux DEPHY

Ecophyto en

Rhône-Alpes

Sur Ecophyto :

- http://agriculture.gouv.fr/ecophyto

- http://www.draaf.rhone-alpes.agriculture.gouv.fr/ Ecophyto

- http://www.croppp.org/Ecophyto

- http://agriculture.gouv.fr/Produisons-autrement

Sur les systèmes de culture économes en produits phytosanitaires :

- http://agriculture.gouv.fr/EcophytoPIC

- http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/CNOS_2013_ Presentation_DEPHY_SCEP_cle816aef.pdf

- http://agriculture.gouv.fr/36-systemes-de- culture-economes-en

- http://agriculture.gouv.fr/Approche-systeme

Action pilotée par le Ministère chargé de l’agriculture, avec l’appui financier de l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au finan-cement du plan Ecophyto.

Page 2: échos - CROPPPcroppp.org/IMG/pdf/Lettre_ECOphyto-DRAAF_DEF_MEL_cle8162fd.pdf · DEPHY Grandes cultures Nord. Quels sont les objectifs et les actions mises en œuvre dans ce réseau

Si nécessaire, nous utilisons un panel de moyens de lutte bio-logique différents comme : la pulvérisation d’argile et d’huiles minérales sur les vergers (pucerons), l’utilisation de phéro-mones (confusion sexuelle : carpocapse…) afin de lutter le plus efficacement possible contre les ravageurs.

Concernant la lutte fongique, la stratégie a été mise en place dès l’implantation du verger. Nous travaillons aujourd’hui avec des variétés résistantes aux principales maladies pré-sentes dans la région. C’est ainsi par exemple que toutes nos variétés de pommiers sont résistantes à la tavelure. La diversité des espèces et des variétés au sein d’un même verger nous permet également de diminuer la pression des maladies fongiques.

L’observation et l’utilisation de moyens préventifs et de tech- niques de lutte alternative sont donc les principaux leviers utilisés pour permettre de lutter contre les problèmes phy-tosanitaires du verger. Notre force : la mobilisation de 350 paires d’yeux des élèves et des étudiants et des équipes pédagogiques motivés par cet enjeu !

Favoriser la biodiversité pour bénéficier de l’action des auxiliaires de culture

Réduire l’utilisation des phytos en conservant une production quantitative et qualitative

3 Questions à Jérôme Facundo,conseiller agro-environnement à la chambre d’agriculture de l’Ain, animateur du réseau de fermes

DEPHY Grandes cultures Nord.

Quels sont les objectifs et les actions mises en œuvre dans ce réseau ?

LeréseauDEPHY«GrandesculturesNord»regroupe 11 exploitations, essentiellement des exploitations de la plaine de l’Ain orientées vers la production de maïs ainsi que l’exploita-tion du lycée de Cibeins, la seule exploitation du groupe en polyculture-élevage. En s’enga-geant dans la démarche, ces fermes, dont l’IFT est majoritairement en dessous de l’IFT régional souhaitent progresser encore dans la diminution des intrants. Après une phase de diagnostic, les agriculteurs ont d’abord cher-ché à améliorer l’efficacité des traitements et à réduire les volumes en recherchant les condi-tions optimales d’intervention (tôt le matin, pour bénéficier de conditions hygrométriques et de vent favorables). L’amélioration de l’effi-cacité peut permettre de réduire les doses de matièresactives.Parallèlement,chacunedesexploitations a développé une stratégie propre, en fonction de ses spécificités, en mobilisant d’autres leviers comme le désherbinage.Après 2 ans de mise en œuvre, les agriculteurs souhaitent se perfectionner dans la réduction des doses et la mise en place de couverts végétaux avant ou pendant la culture de maïs, qui permet d’éviter la prolifération de mau-vaises herbes et donc, de réduire l’usage des herbicides.

Comment se positionne l’exploitation de Cibeins au sein de ce réseau ? La stratégie du lycée de Cibeins, compte tenu de son orientation élevage, est différente. L’objectif premier est d’adapter le système de cultures à la recherche de l’autonomie ali-mentaire pour l’élevage bovin. Ce qui suppose de faire évoluer l’assolement et les rotations, avec introduction de la luzerne. L’allongement des rotations permettra une conduite des cultures plus économe en intrants, notamment phytosanitaires.Parailleurs,lelycéevatesterdes techniques alternatives de désherbage mécanique. Enfin, la technique du striptill, qui consiste à travailler le sol sur la bande de semis seulement en laissant un couvert permanent, sera mise en œuvre sur 9 ha. Cette technique permet d’éviter le recours aux herbicides.

Que peut apporter la présence d’un lycée dans un réseau DEPHY ? La présence du lycée est importante. Elle per-met de montrer aux agriculteurs du groupe des expériences et des stratégies différentes. Elle permet aussi de favoriser la valorisation des travaux du réseau auprès des élèves. En tant qu’animateur du réseau, j’interviens par exemple auprès des élèves de BTS dans le cadre de leur formation. C’est bien dans cet esprit que la collaboration se construit entre le lycée et le réseau.

ACTION 14 du plan national Ecophyto - EPLEFPA Le Valentin - Drôme

ACTION 14 du plan national Ecophyto - EPLEFPA Bel Air - Rhône

Lesfruitiersdel’exploitationagricoleduValentinsontproduitsselon le cahier des charges de l’agriculture biologique depuis la plantation des vergers, dans les années 2006 à 2010. La réflexion se fait à la fois à l’échelle de la culture, par l’uti-lisation de moyens de lutte biologique, mais aussi à l’échelle de l’environnement proche du verger : plantation de haies diversifiées autour des parcelles, mise en place de nichoirs, maintien de l’enherbement dans le verger… L’objectif : favoriser la biodiversité pour essayer de bénéficier au maximum de l’action des auxiliaires de culture !

Le nombre et le positionnement des interventions insecti-cides sont adaptés en fonction des conditions climatiques et des populations d’auxiliaires présentes sur le verger. Nous retardons au maximum les traitements pour favori-ser le développement des syrphes, coccinelles, carabes…Pour cela, nous effectuons un suivi rigoureux de l’évolution des populations de ravageurs et d’auxiliaires. Ces suivis, réa-lisés par les apprenants de l’établissement (en BPREA ou en filière Scientifique), nous permettent d’améliorer notre connaissance du verger et donc d’agir de façon plus cohé-rente et efficace.

Plusieurs leviersontétémisenœuvresur l’exploitationpourréduire l’utilisation des produits phytosanitaires tout en conser-vant une production tant quantitative que qualitative, afin d’as-surer la pérennité de la structure.

L’exploitation a d’abord développé des techniques alternatives aux herbicides mises en œuvre sur une surface plus impor-tante chaque année, au fur et à mesure de la restructuration du vignoble. Selon les parcelles, l’enherbement inter rang et/ou le désherbage mécanique permettent de réduire l’IFT (Indice de fréquence de traitement) herbicide, tout en s’adaptant aux différents types de sol et contraintes parcellaires. Ainsi la mise en place de l’enherbement inter rang permet de ré-duire jusqu’à 60% l’IFT herbicide sur les parcelles concernées.

Sur une parcelle en conversion en Agriculture Biologique, le travail mécanique (charrues, disques, lames interceps, griffes) est également mis en œuvre.

Les fongicides (lutte contre mildiou, oïdium, black-rot et botry-tis)représententlamajeurepartiedel’IFTHorsHerbicideviti-culture (> 80%). La base de toute réduction de ces traitements consiste en un suivi précis de la pression sanitaire tout au long delasaison.Pourcela,untémoinnontraité(quelquesrangsde vignes) est suivi très régulièrement (apparition des premiers symptômes, évolution des fréquences et intensités…). L’appui des conseillers de la Chambre d’Agriculture pour faire le point sur la pression sanitaire et les préconisations de traitement,

constitue un point fort, tout comme les rencontres entre viticulteurs organisées en saison (groupes « Observigne »). A partir des observations et des informations locales et régionales, la règle de décision Optidose (outil d’aide à la décision pour l’optimi-sation des doses) est appliquée sur l’ensemble des parcelles, permettant de réduire la dose de fongicide en fonction de la pousse végétative, du stade phénologique, et de la pression sanitaire locale.

Ainsi en 2013, année de pression sanitaire moyenne à forte, une réduction de 33% de l’IFT total a été possible sur l’exploitation, jusqu’à 44% sur certaines parcelles (réduction exprimée par rapport à l’IFT de référence Beaujolais).

Adapter son rendement à son objectif de moindre utilisation de phytosanitaires

ACTION 14 du plan national Ecophyto - EPLEFPA Les Sardières - Ain

L’exploitation agricole des Sardières (Bourg en Bresse) fait partie depuis 2012 dugroupedefermesDEPHYEcophytoanimépar l’associationADABIO.Ceréseau regroupe aujourd’hui à la fois des agriculteurs en conventionnel et en agriculture biologique. Il est constitué d’exploitations ayant un IFT (Indice de Fréquence de Traitement : indicateur d’intensité d’utilisation des produits phytosanitaires) bas voire nul pour les exploitations en agriculture biologique. L’objectif de ce groupe Ecophyto n’est donc pas forcément de baisser davantage la valeur de cet indice dans les diffé-rentes exploitations, mais de le maintenir à ce niveau.

L’ensemble des productions végétales des Sardières est destiné à l’alimentation des différents troupeaux. Pour maintenir un IFT bas, les membres de l’exploitation rai-sonnent à partir d’un objectif de rendement inférieur à la moyenne départementale. Le but est donc davantage de minimiser les coûts de production que de maximiser les rendements.Parexemple, l’objectifderendementdesparcellesencéréalesestfixé à environ 60 qx/ha. Cet objectif étant revu à la baisse, il est possible de diminuer la densité de semis, ce qui limite la pression de certaines maladies et donc l’utilisa-tion de fongicides. De même, les dates de semis de maïs peuvent être retardées afin

de semer sur un sol suffisamment chaud, permettant une germination et une levée rapide, ce qui diminue la pression des adventices et donc l’utilisation d’herbicides. Ceci implique des choix de variétés en fonction de la date de semis souhaitée et la vigueur au démarrage.

En ce qui concerne les apports d’engrais, ces objectifs raisonnables de rendements permettent également de diminuer les quantités apportées. De plus, certains apports comme l’azote peuvent se faire en plusieurs fois (2 ou 3) afin de limiter la lixiviation des éléments dans le sol et maximiser l’assimilation par la plante.

Ces exemples montrent certaines des pistes qu’utilise l’exploitation des Sardières pour diminuer les intrants dans la conduite de ses cultures. Ainsi, les coûts de pro- duction sont diminués et le gain économique reste égal voire supérieur, malgré un rendement plus faible que d’autres exploitations.

Nous retardons les traitements insecticides pour favoriser le développement

des syrphes, coccinelles, carabes…

La mise en place de l’enherbement inter rang permet de réduire jusqu’à 60% l’IFT

herbicide sur les parcelles concernées x

Pommes, poires, prunes, cerises : quand l’observation et l’utilisation de moyens préventifs permettent de lutter contre les problèmes phytosanitaires du verger…

Le Château de Bel Air, exploitation viti-vinicole du Lycée de Bel Air à Saint-Jean d’Ardières, est engagé dans le réseau DEPHY Beaujolais depuis 2011.

Contact : [email protected] Directeur d’exploitation - 04 75 83 32 25

Contact : [email protected] Directeur d’exploitation - 04 74 66 62 73

Contact : [email protected] Directeur d’exploitation - 04 74 45 50 84

Contact : [email protected] Directrice d’exploitation de Cibeins 04 74 08 88 28

Le but est davantage de minimiser les coûts de production que de maximiser les rendements…