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gO» a n n ée de LA REVUE Louis Ruchonnet, fondateur. \ HÉII Q U O T I D I E N D O P I N I O N ET D I N F O R M A T I O N F O N D ' É EN 1 8 6 8 CHRONIQUE Toujours le bout de l’oreille Récemment, une Jeune personne, farou chement embrigadée dans la gauche vou lait venir confier au public suisse ce qu’elle avait vu en Grèce. Ce n’était, bien sûr, pas d ’un intérêt brûlant, car ce qu’ei.L avait vu ou pouvait le deviner d’avance : de vaillants, héroïques et innocents com munistes contre d’affreux gouvernemen taux. La tournée de conférences n’a pu avoir lieu, par suite d’une intervention des autorités. Pourquoi ? Récemment aussi, M. Sacha Guitry vou lait parler de lui à Lausanne et autres lieux. Il avait choisi pour cela la forme qui lui convient le mieux: la conférence. At| moins, il est seul ; et une conférence n’a pas trois actes, ce qui vaut mieux pour un feu d’artifice ! Là aussi, les autorités s’en sont mêlées, et M. Guitry n’a pas pu venir. Pourquoi ? Franchement, c’est inquiétant. Notez que, personnellement, je ne serais allé ni à l’une ni à l’autre conférence. Je préfère les gens objectifs, et M. Guitry me donne considérablement sur les nerfs. Mais ce n’est pas une raison. Parce que, si l’on veut se souvenir d’il y a dix-douze ans, c’est ainsi que cela a commencé. Il suffisait qu’un groupe de gaillards déterminés annonce qu’il avait l'intention de « chahuter » une conférence peur que les autorités interdisent la ma- piiestation, par mesure de prudence. Cela cœduit loin, car il y a des énergumènes dus tous les camps. Et l’on en vient assez rapidement à un système de com pensation qui est bien le plus détestable <fuè je connaisse. A l’époque, cela donnait à peu près ceci: « On vous demande de laisser parler M. Oltramare, et on autorisera M. Nicole pour vous récompenser ». Cela avait plutôt mal fini... Mais il y a plus : il y a certains prin cipes en Jeu. Ce journal le rappelait récemment : no tre notion de la démocratie, nous devons la déiendre en l'appliquant. Cela présente parfois certains risques, il iaut les courir. C'est une des justifications de notre dé mocratie que de postuler une sorte d’équi libre qu’il faut défendre chaque Jour. Et le postulat numéro un de la démo cratie telle que nous l’entendons, c’est la liberté d'opinion et d’expression. Le rôle de la police ne doit pas être d’in tervenir, en limitant cette liberté, pour éviter des incidents ; 011 doit savoir, au contraire, que la police peut, au besoin, faire respecter cette liberté. Alors voilà : ou voudrait bien savoir pourquoi nos autorités ont pris sur elles de mettre les bâtons dans les roues. Les deux orateurs victimes de ces mesures étaient des gens an sujet desquels les opi nions ’difièrent ; mais c'étaient l’un et l’autre des gens polis et bien élevés, qui n'auraient certainement pas outrepassé leurs droits. Et mémo s'ils l’avaient fait, il aurait été facile d’intervenir après la première con férence. au lieu de rétablir en leur « fa veur » la censure préalable. On se permet donc d’exprimer le vœu Que uos autorités 11e s’engagent pas sur cette voie. Interdiction de coniérences, puis de Journaux, puis de partis... non, vraiment, ce n'est pas pour cela que nous bataillons au nom de la liberté. Ou alors, reconnaissons que nous nous battons au nom de principes inapplicables, auquel cas il ue resterait plus qu’à recon- paltre que les chefs des <>démocraties po pulaires » ont au moins le mérite de la franchise. Nous sommes tout de même quelques uns à croire que nous n’en sommes pas là ! S. Ch. Aide-toi, les Etats-Unis t’aideront... De notre collaborateur financier André Herminjard Les biens des ennemis... Les accords de Washington, on s'en souvient, nous ont imposé une pénalité de 500 millions pour avoir su conserver notre neutralité et protéger les intérêts étrangers qui nous furent confiés pendant la guerre. Nous trouvons trace de ce paie ment dans le rapport annuel de la Banque Nationale Suisse : la Confédération a ver sé, l’an dernier, la moitié de cette somme en or conformément aux exigences amé ricaines. Si l’on admet que ce inétal a été cédé sur la base légal du franc suisse et que l'or fait prime sur tous les marchés du monde, ce n’est finalement pas avec 500, mais avec 600 millions environ que la Suisse a réglé le prix de sa non-belligé rance. Au reste, cette indemnité devait mettre un terme aux discussions concer nant les avoirs allemands, mais 11e nous dispensait nullement de l’obligation de li vrer ces biens aux vainqueurs. Une pro cédure extrêmement rigoureuse est en cours d'exécution sous le contrôle de l’Of fice suisse de compensation, flanqué d’une commissoin interalliée. Non seulement la fortune personnelle, mais également les participations allemandes découlant de re lations industrielles ou commerciales très anciennes et très normales seront à re mettre aux autorités de Washington. Ain si. sommes-nous entrés, bon gré, mal gré, dans les opérations de liquidation de cette dernière guerre. En dehors de cela, il était naturel que la Suisse recherchât et restituât les biens spoliés au cours des hostilités. ...et ceux des amis Il s’est trouvé à l’époque des gens bien intentionnés pour prétendre qu'un mauvais arrangement valait mieux qu’un bon pro cès et qu’un seul bombardement, sur l'une de nos villes principales, eût coûté plus cher que ces concessions à notre tradi tionnelle neutralité. C’était méconnaître la brutalité des méthodes américaines auxquelles, une fois de plus, viennent de se heurter les négociateurs que nous avons envoyés outre-Atlantique pour rechercher une solution aux difficultés que nous créent les avoirs étrangers en dépôt à New-York sous le couvert des banques suisses. Si des satisfactions leur ont été accordées sur des points tout à fait secondaires et sans importance pratique, leurs proposi tions qui tendaient pourtant à la mobili sation partielle de ces comptes au bénéfice du Plan Marshall et qui, par là-même, se rapprochaient sensiblement des intentions de leurs interlocuteurs, ont été froidement rejetées. Les fonctionnaires du Trésor américain n’ont pas voulu discuter le point de vue de la Suisse. Faisant usage de leur toute puissance et de la position confor- TAPIS d ’ORIENT HICHEL-HOSSLÉX TRUE HALDIMAND.LAUSANNF Caisse d’Epargne etde Crédit Vevey LAUSANNE Retiens 4. me du Simpior '/. rue Centrale 1 . rue de > 'Aveu ' t vous offre ses LIVRETS D'EPARGNE nominatifs, ou au porteur. table que leur donnent nos dépôts blo qués chez eux, ils ont exigé de connaître nommément les détenteurs de ces comptes d’ici au 31 mai prochain. Passé ce délai, . ces ionds seront remis aux pays de do micile des personnes qui se seront annon cées ou purement et simplement saisis par les autorités de justice de leur pays. La complexité et le cout élevé d’une procé dure en restitution et l'hostilité non dé guisée du Trésor à l'égard des banques suisses excluent d'ores et déjà tout espoir d'un retour de ces avoirs même si, par la suite, leurs propriétaires sont.eu mesure de satisfaire aux exigences de Washington. Par dessus le droit Les Etats-Unis ne se préoccupent pas de savoir quelles sont les relations de droit existant entre les banques suisses et leurs clients ; ils 11e se soucient pas de connaître les répercussions économiques et financières que pourrait avori, pour notre pays, bien plus que pour nos éta blissements de crédit, la volatilisation d’une fraction importante des capitaux étrangers dont il avait la garde. Qu’elle 1e veuille ou non la Suisse doit payer. Ses avoirs à New-York <|é.it très -.suffisants pour assurer sa participation forcée au Plan. Marshall, mais cette‘fois, ce sont les capitaux des ressortissants de pays al liés qui feront les frais de l’affaire ! Effets de représailles ? Notre excellent rédacteur parlementaire. M. Georges Perrin, s’est fait l'écho, jeudi dernier, d'une opinion française attribuant l’intransigeance américaine à des raisons d’ordre politique. On aurait été mécontent de voir la Suisse signer un accord com mercial avec l’U.R.S.S. et Washington 11e comprendrait pas l’obstination que nous mettons à vouloir nous tenir à l’écart des grandes organisations internationales. (Et le Comité des 16?). M. Perrin estime tou tefois, que cette opinion n’est pas fondée et que la véritable raison de l'attitude américaine doit être recherchée dans la politique intérieure des Etats-Unis. En sai sissant les avoirs étrangers, le Trésor 11e fait que prendre des précautions pour échapper aux reproches que pourraient lui faire les contribuables de 11e bas exiger des bénéficiaires du Plan Marshall qu’ils commencent par-s’aider eux-mèmes s’ils en ont les moyens. Si cela devait être une explication, il n'y aurait, à notre avis, aucune raison pour que la Suisse ne prélève pas l’indemnité de 600 millions sur les avoirs étrangers en ses mains ou ne procède à des restitu tions de comptes sous déduction des mon tants considérables déboursés par l’ensem ble de notre population en faveur de la Croix-Rouge, du Don Suisse, de l'Aide à l’Europe, du Secours aux enfants et des colis qui, par milliers, quittent chaque jour notre territoire à destination des pays éprouvés par la guerre. Nous ne voyons pas pourquoi le contribuable américain serait ménagé au prix d’une violation des intérêts d’une petite nation, alors que la Suisse se trouve dans la situation identique de détentrice de capitaux étrangers et de bienfaitrice de l'humanité. Non, la véritable explication doit être recherchée ailleurs. Nous sommes main tenant au centre des zones d’action des gouvernements américain et russe et l’un comme l’autre pratiquent à notre égard une politique exempte de formes et de ce respect d’autrui qui devaient être l'apa nage de notre civilisation... et qui 11e l'est plus. Il faut en supporter les conséquences avec la résignation du faible, sans se dé partir un instant de la fermeté que nous donne le sentiment d'agir selon les règles du bon droit et de la fidélité.1 Le dollar baisse La saisie des avoirs étrangers déposés sous le couvert des banques suisses aux Etats-Unis aura de graves répercussions sur notre activité bancaire et sur l’écono mie générale de notre pays. Les milieux financiers craignent que cet acte de dis position unilatéral ne modifie sensiblement l’opinion de leur clientèle à l'égard des valeurs américaines et ils seront les pre miers à regretter la disparition d’un mar ché qu’ils se sont efforcés de développer sur la base de la sécurité que paraissaient offrir les institutions politiques de Was hington. Nous savons que les banquiers améri cains partagent entièrement notre opinion à ce sujet et qu’ils n’ont négligé aucun et'- AU SOMMAIRE Page 2 : Féminités. » 3 : Les districts vaudois. » 4 : Toute la ville. » 5 : Magazine. » 6 : Les courriers romands. fort pour éviter ce coup de iorcc. Malheu reusement, le Département du Trésor a cédé à la pression politique des membres du Congrès sans qu’il soit possible de dé terminer si cette attitude inamicale à notre égard est réellement inspirée par les be soins de la politique fiscale des Etats-Unis. En attendant l’échéance fatidique, le dol lar financier a baissé de 4.18 à 3.95 et les établissements «suisses de crédit procèdent à d’importantes réalisations de titres à la bourse de New-York. A. H. OU Leur attitude devant le sport Pour la plupart des femmes, le sport, c'est d'abord une question de costume. Comme de bien entendu. Ainsi, quand une lemme a envie de caracoler sur la plus noble conquête de l'homme, il lui Iaut, avant le cheval, un gracieux cos tume d'êquitation. 1 Et pas de danger qu’on puisse utiliser ce dernier à d'autres lins, pour les « à tond », par exemple, ou pour faire du ski. Chaque sport nécessite un'accoulre- ment spécial. Je ne parle pas de la nata tion où il en Iaut deux : un maillot de bain et un « deux pièces » tout conlorl pour se coucher à l’ombre ou au soleil. Le tennis exige la robetle à pli, genre evzone, ou le short révélateur, blanc comme la conscience d ’u n fiancé ù la veille de son mariage. Pour forcer les secrets de « l'Alpe clai re au bord de l'inljni songeuse », une lois de plus le vêtement change. Moins ces dames grimpent, plus l'accoutrement im pressionne. Pour celles qui se contentent de mener la vie ù grandes guides, sans suivre jamais un seul de ceux-ci, le cos tume est étudié avec un soin tout ù lait remarquable. A donner le vertige à ceux qui ne l'éprouvent jamais !... Les chasseresses sont rares dans nos régions. Les femmes sont trop sensibles et trop impressionnables pour assassiner elles-mêmes les charmantes bêtes qu'elles mettent sur leurs chapeaux ou dont elles portent la fourrure. Voyez la frayeur que leur inspire les innocentes petites sou ris !... Au fond, le meilleur sport féminin, le plus complet, celui qui fait travailler harmonieusement toutes les parties du corps ou presque ! c'est le ménage, avec son entrainement quotidien, avec les performances des grandes revues an nuelles cl l’esprit de saine émulation qui règne entre ces dames, quand elles ta pent sur leurs matelas et sur leurs tapis comme si elles se vengeaient. Seulement voilà : ce genre clc sport ne lire pas. Le costume n'est pas joli, joli. Ah ! ce serait très dilférent si les maîtres secrets et tout-puissants de la mode in ventaient un ravissant « ensemble ména ger » !... Jean Peitrequin. Soyons bon prince et laissons mon vis- à-vis marquer ce point : si quelques hommes aiment le sport comme ils ai ment la guerre, pour la gloire, la plupart sont sportifs comme ça, pour le plaisir. Inclinons-nous devant cet amour désin téressé de la neige, de l'eau, de la soli tude, ou des chevreuils cernés par les chiens. Il serait cependant exagéré de dire (voilà, les restrictions commencent, com me elle est désagréable, cette voisine !) qu'ils sont insensibles à l'effet qu'ils pro duisent lorsqu'ils passent, harmonieuse ment balancés par de noirs palefrois. J’ai même connu un homme qui se préten dait ravi d'avoir les jambes arquées : « De celle laçon, disait-il sérieusement, on saura que je fais du cheval ». Mais je me hâte d'ajouter qu'il s'agit là d'une exception, qu'au reste ce cavalier était un peu timbré. Ils ne sont pas plus modestes lorsqu'ils nous présentent, au volant d'une Dela- haye, un prolil durci par le vent des ■grandes routes, à moins que ce ne soit par la vue de ces microbes qu'on nomme piétons. Ou lorsqu'ils reviennent au pays natal, les dimanches soirs, en cuissettes, avec une couronne de lauriers qui leur pend au cou. J'ai aussi entendu dire que l’humilité n’était pas la vertu dominante des joueurs de football en général. Seu lement ça, je vour le concède, c’est une rumeur lancée par les comités de clubs, ces comités qui se composent, comme a dit un journaliste spirituel, de « sportifs assis ». Au surplus, je voudrais vous voir de meurer modestes, si vous étiez un centre- avant adulé par les populations et encen sé par le reporter local, quand ce n’est pas par la « Semaine sportive » elle-mê me. Pariois vous entendez votre nom à la radio, ou bien vous le lisez sur les manchettes. Un jour l’une d’elles portait ce titre : « G/no dans la nuit ». Eh bien, vrai ! si j’avais été Gino, quelle bouffée d'orgueil me lût montée au front à l'idée que des milliers de sportifs m ’i m a g i naient, les bras dramatiquement tendus dans l'obscurité, cherchant mon chemin à un carrefour fatal. Voilà donc la « petite différence » : les femmes font du sport fou feignent de le pratiquer) par coquetterie, pour montrer aux hommes qui auraient tendance à l'oublier qu’elles ont de jolies jambes, une iolic peau, de jolies épaules, etc., etc., bref, qu’elles sont désirables. Les hommes, eux, lont du sport pour leur plaisir, pour leur santé cl aussi afin 'de se prouver à eux-mêmes seulement ù eux-mêmes ? — qu'ils sont de beaux mâ les conscients de leur lorce, de leur sou plesse, de leur pouvoir. Ce que nous ap pellerons : leur noble attitude devant le sporl. Suzanne Delacoste.

CHRONIQUE Aide-toi, les Etats-Unis t’aideront€¦ · les autorités de justice de leur pays. La complexité et le cout élevé d’une procé dure en restitution et l'hostilité

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Page 1: CHRONIQUE Aide-toi, les Etats-Unis t’aideront€¦ · les autorités de justice de leur pays. La complexité et le cout élevé d’une procé dure en restitution et l'hostilité

gO» année de LA R EVUE Louis R uchonnet , fondateur .

\ H É I I

Q U O T I D I E N D ’ O P I N I O N E T D ’ I N F O R M A T I O N F O N D ' É E N 1 8 6 8

C H R O N I Q U E

Toujours le bout de l’oreilleRécemment, une Jeune personne, farou­

chement em brigadée dans la gauche vou ­lait venir confier au public su isse ce qu’elle avait vu en G rèce. Ce n’était, bien sûr, pas d’un intérêt brûlant, car ce qu’ei.L avait vu ou pouvait le deviner d’avance : de vaillants, héroïques et innocents com ­munistes contre d’affreux gouvernem en­taux.

La tournée de conférences n’a pu avoir lieu, par su ite d’une intervention des autorités.

Pourquoi ?Récemment aussi, M. Sacha Guitry vou ­

lait parler de lui à Lausanne et autres lieux. Il avait choisi pour cela la forme qui lui convient le m ieu x : la conférence. At| moins, il e st seul ; et une conférence n’a pas trois actes, ce qui vaut m ieux pour un feu d’artifice !

Là aussi, les autorités s ’en sont m êlées, et M. Guitry n’a pas pu venir.

Pourquoi ?Franchement, c’est inquiétant.Notez que, personnellem ent, je ne serais

allé ni à l’une ni à l’autre conférence. Je préfère les gens objectifs, et M. Guitry me donne considérablem ent sur les nerfs.

Mais ce n’est pas une raison.Parce que, si l’on veut se souven ir d’il

y a dix-douze ans, c ’est ainsi que cela a commencé. Il suffisait qu’un groupe de gaillards déterm inés annonce qu’il ava it l'intention de « chahuter » une conférence peur que les autorités interdisent la m a- piiestation, par m esure de prudence. Cela cœduit loin, car il y a des énergum ènes dus tous les cam ps. Et l’on en vient

assez rapidem ent à un sy stèm e de com ­pensation qui est bien le plus détestable <fuè je connaisse.

A l’époque, cela donnait à peu près cec i: « On vous dem ande de la isser parler M. Oltramare, et on autorisera M. N icole pour vous récom penser ».

Cela avait plutôt mal fini...Mais il y a plus : il y a certains prin­

cipes en Jeu.Ce journal le rappelait récem m ent : no­

tre notion de la dém ocratie, nous devons la déiendre en l'appliquant. Cela présente parfois certains risques, il iaut les courir. C'est une des justifications de notre d é­mocratie que de postuler une sorte d’équi­libre qu’il faut défendre chaque Jour.

Et le postulat numéro un de la dém o­cratie telle que nous l’entendons, c’est la liberté d'opinion et d’expression .

Le rôle de la police ne doit pas être d’in­tervenir, en lim itant cette liberté, pour éviter des incidents ; 011 doit savoir, au contraire, que la police peut, au besoin, faire respecter cette liberté.

Alors voilà : ou voudrait bien savoir pourquoi nos autorités ont pris sur e lles de mettre les bâtons dans les roues. Les deux orateurs v ictim es de ces m esures étaient des gens an sujet desquels les opi­nions ’difièrent ; m ais c 'éta ient l’un et l’autre des gens polis et bien é lev és , qui n'auraient certainem ent pas outrepassé leurs droits.

Et mémo s'ils l’avaien t fait, il aurait été facile d’intervenir après la prem ière con­férence. au lieu de rétablir en leur « fa­veur » la censure préalable.

On se perm et donc d’exprim er le vœu Que uos autorités 11e s ’engagent pas sur cette voie. Interdiction de coniérences, puis de Journaux, puis de partis... non, vraim ent, ce n'est pas pour cela que nous bataillons au nom de la liberté.

Ou alors, reconnaissons que nous nous battons au nom de principes inapplicables, auquel cas il ue resterait plus qu’à recon- paltre que les chefs des <> dém ocraties po­pulaires » ont au m oins le m érite de la franchise.

Nous som m es tout de m êm e quelques uns à croire que nous n’en som m es pas là !

S. Ch.

Aide-toi, les Etats-Unis t’aideront...De notre collaborateur financier André Herminjard

Les biens des ennemis...

L es a c c o rd s de W ash in g to n , on s'en souvien t, nous on t im posé une pénali té de 500 millions pour av o ir su c o n se rv e r no t re n eu tra l i té e t p r o té g e r les in té rê ts é t r a n g e r s qui nous fu ren t confiés pen d an t la g u e r re . Nous t ro u v o n s t r a c e de ce p a ie ­m en t d a n s le r a p p o r t annuel de la B anque Nationale Su isse : la C o n féd éra t io n a v e r ­sé, l’an d e rn ie r , la moitié de c e t te som m e en o r co n fo rm é m e n t a u x e x ig en ces a m é ­r ica ines . Si l’on a d m e t que ce inétal a été cédé su r la b a se légal du f ranc su isse e t que l 'or fait p r im e su r tous les m a rc h és du m onde, ce n’e s t f ina lem ent p a s a v ec 500, m a is a v e c 600 millions env iro n que la Su isse a rég lé le prix de sa non-be ll igé­rance . Au res te , c e t te indem nité dev a i t m e t t r e un t e rm e aux d iscuss ions c o n c e r ­nan t les a v o ir s a llem ands, m a is 11e nous d ispensa i t nu l lem en t de l’obliga t ion de li­v r e r c es b iens a u x v a in q u eu rs . Une p r o ­cé d u re e x t r ê m e m e n t r ig o u reu se e s t en co u rs d 'ex écu tio n sous le co n trô le de l’Of­fice su isse de com pensa tion , f lanqué d ’une com m isso in in teral l iée . Non seu lem en t la fo r tune pe rsonnelle , m ais ég a lem e n t les p a r t ic ip a t io n s a l lem an d es d éco u lan t de r e ­lations industr ie l le s ou co m m e rc ia le s t rè s an c ien n es e t t r è s n o rm a le s s e ro n t à r e ­m e t t r e a u x a u to r i t é s de W ash in g to n . Ain­si. so m m es-n o u s e n tré s , bon gré , m al gré , da n s les o p é ra t io n s de l iquidation de ce t te de rn iè re g u e rre . En d eh o rs de cela, il é ta i t na tu re l que la Su isse r e c h e rc h â t et r e s t i tu â t les b iens spoliés au co u rs des hostili tés .

...et ceux des amis

Il s ’e s t t ro u v é à l’é poque des gens bien in ten t ionnés pour p ré te n d re qu 'un m au v a is a r r a n g e m e n t v a la i t m ieux qu ’un bon p ro ­cès e t qu ’un seul b o m b ard e m e n t , su r l'une de nos villes p r incipales , eû t co û té plus ch er que ces concess ions à no tre t rad i ­tionnelle n eu tra l i té . C ’é ta i t m éco n n a î t re la b ru ta l i té des m éth o d es a m ér ica in es auxquelles , une fois de plus, v iennent de se h e u r te r les n ég o c ia te u rs que nous avons e n v o y é s o u tre -A tlan t ique pour r e ch e rch e r une solu tion aux difficultés que nous c rée n t les a v o ir s é t r a n g e r s en d é p ô t à New-Y ork sous le c o u v e r t des ban q u es su isses . Si des sa t is fac t ions leur on t été a c c o rd ée s sur des points tout à fait sec o n d a i re s et sa n s im p o r tan ce p ra tique , leurs p ropos i­tions qui ten d a ien t p o u r tan t à la m obili­sa t ion par tie l le de ces co m p te s au bénéfice du P lan Marsha ll e t qui, p a r là -m êm e, se r a p p ro c h a ie n t sens ib lem en t des in ten t ions de leurs in te r locu teu rs , on t été f ro idem en t re je tée s . Les fonc tionnaires du T ré s o r a m ér ica in n’on t pas voulu d iscu te r le point de vue de la Suisse . F a isa n t usage de leur tou te pu issance e t de la position confor-

TAPIS d’ORIENT

HICHEL-HOSSLÉXT R U E HALDI MAND. LAUS ANNF

Caisse d’Epargne et de CréditV e v e y L A U S A N N E Retiens

4. me du Simpior '/. rue Centrale 1. rue de >'Aveu' t vous offre ses

L I V R E T S D ' E P A R G N Enominatifs , ou au porteur .

tab le que leur donnent nos d ép ô ts b lo ­qués chez eux, ils ont ex igé de c o n n a î t re n o m m é m en t les d é ten teu rs de c es co m p tes d’ici au 31 mai prochain. P a s s é ce délai,

. ces ionds se ro n t remis aux p a y s de d o ­micile des p e rso n n es qui se se ro n t a n n o n ­cée s ou p u re m e n t et s im plem en t sa is is p a r les a u to r i té s de justice de leur pays . La co m p lex ité e t le cout é levé d’une p ro c é ­dure en rest i tu t ion et l 'hostil i té non d é ­gu isée du T r é s o r à l 'éga rd des b anques su isses ex c lu en t d 'ores e t dé jà tou t espoir d 'un re to u r de ces avo irs m êm e si, p a r la suite, leurs p ro p r ié ta i re s s o n t . e u m esu re de sa t is fa i re aux ex igences de W ash in g to n .

Par dessus le droit

Les E ta ts-U nis ne se p ré o cc u p en t pas de sa v o i r quelles sont les re la t ions de dro i t e x is ta n t en tre les ban q u es su isses e t leu rs c lients ; ils 11e se so u c ien t p a s de c o n n a î t re les répercuss ions économ iques e t f inanc iè res que p ourra i t avor i , pour no tre p a y s , bien plus que pour nos é t a ­b l is sem en ts de crédit, la vo la t i l isa t ion d’une frac t ion im portan te des cap i tau x é t r a n g e r s don t il avait la g a rd e . Q u’elle 1e veuille ou non la Suisse doit p a y e r . Ses a v o i r s à N ew -Y o rk <|é.it t r è s -.suffisants pour a s s u r e r sa pa r tic ipa tion fo rcée au Plan. M arshall , m a is c e t t e ‘fois, ce so n t les c ap i tau x des re sso r t i s san ts de p a y s a l­liés qui fe ron t les frais de l’a ffa ire !

Effets de représailles ?

Notre exce llen t r é d ac te u r p a r le m e n ta i re . M. G e o rg es P e r r in , s ’es t fait l 'écho, jeudi dern ier , d 'une opinion f rança ise a t t r ib u a n t l’in tran s ig ean ce am ér ica ine à des ra isons d ’o rd re polit ique. On au ra i t é té m éco n ten t de voir la Su isse s igner un a cc o rd c o m ­m erc ia l a v e c l’U.R.S.S . et W ash in g to n 11e c o m p re n d ra i t p a s l’obst inat ion que nous m e t to n s à voulo ir nous ten ir à l’é c a r t des g ra n d es o rg an isa t io n s in te rna t iona les . (Et le C om ité des 1 6 ? ) . M. P e r r in e s t im e to u ­tefo is , que ce t te opinion n’est pas fondée et que la vé r i tab le ra ison de l 'a t t i tude a m ér ica in e doit ê tre re ch e rch ée dans la polit ique in té r ieu re des E ta ts-Unis . En sa i ­s is san t les av o ir s é t ra n g ers , le T r é s o r 11e fait que p ren d re des p ré ca u t io n s pour éch a p p e r aux re p ro c h e s que p o u r ra ie n t lui fa ire les co n tr ib u ab le s de 11e b as ex ige r des bénéfic ia ires du Plan Marshall qu ’ils co m m e n ce n t p a r - s ’a id e r eu x -m è m e s s ’ils en on t les m oyens .

Si cela d ev a i t ê t re une exp licat ion , il n 'y a u ra i t , à n o t re avis , aucune ra ison pour que la Su isse ne pré lève pas l’indem nité de 600 millions su r les a v o ir s é t r a n g e r s en se s m ains ou ne p rocède à d e s r e s t i tu ­tions de co m p te s sous déduction des m o n ­tan ts co n s id é ra b le s déb o u rsés p a r l’e n se m ­ble de n o t re populat ion en fa v eu r de la C ro ix -R o u g e , du Don Suisse, de l'Aide à l’E urope , du S e c o u rs aux en fan ts e t des colis qui, p a r milliers, qu i tten t c h aq u e jour n o t re te r r i to i re à des t ina t ion des p a y s é p ro u v és p a r la guerre . Nous ne v o yons pas pourquoi le c on tr ibuab le am ér ica in s e ra i t m én ag é au prix d’une v io la tion des in té rê ts d ’une pe ti te nation, a lo rs que la Su isse se t rouve dans la s i tuat ion identique de d é te n t r ic e de cap i tau x é t r a n g e r s e t de b ienfa itr ice de l 'humanité .

Non, la v é r i tab le explicat ion doit ê tre re ch e rch é e a il leurs . Nous so m m es m ain ­ten an t au c en t re des zones d ’act ion des g o u v e rn e m e n ts am ér ica in e t russe et l’un com m e l’a u tre p ra t iq u en t à no tre égard une polit ique e x em p te de fo rm es et de ce re sp ec t d’au tru i qui d ev a ien t ê tre l 'ap a ­nage de no tre civilisation.. . e t qui 11e l 'est plus. Il faut en su p p o r te r les co n séq u en ces avec la rés ignat ion du faible, sans se d é ­pa r t i r un ins tan t de la fe rm e té que nous donne le sen t im en t d 'ag ir selon les règ les du bon droit et de la f id é l i té .1

Le dollar baisse

La sa is ie des av o ir s é t r a n g e r s d éposés sous le c o u v e r t des b an q u es su isses aux E ta ts-U n is a u ra de g ra v e s ré p e rcu ss io n s su r n o t re a c t iv i té b a n ca ire et su r l’éco n o ­mie gé n éra le de n o t re pays . Les milieux f inanc ie rs c ra ig n en t que ce t a c te de d is­position un i la té ra l ne modifie sensib lem en t l’opinion de leur c lientè le à l 'éga rd des v a leu rs a m ér ica in es et ils se ro n t les p r e ­m ie rs à r e g re t t e r la d ispar it ion d’un m a r ­ché qu ’ils se son t e ffo rcés de d évelopper su r la b a se de la sécu ri té que p a ra issa ien t offrir les inst i tu t ions polit iques de W a s ­hington.

Nous sa v o n s que les b an q u ie rs a m é r i ­ca ins p a r ta g e n t e n t iè re m en t n o t re opinion à ce su je t e t q u ’ils n ’ont négligé aucun et'-

AU S O M M A I R E

P a g e 2 : Fém inités.

» 3 : Les d istricts v au d o is .

» 4 : T ou te la ville.

» 5 : M ag az in e .

» 6 : Les courriers rom ands.

fort pour év i te r ce coup de iorcc . M alheu­reu sem en t, le D é p a r te m e n t du T r é s o r a céd é à la p ress ion polit ique des m em b res du C o n g rè s sa n s qu ’il so it possible de d é ­te rm in e r si c e t te a t t i tu d e inam ica le à no tre ég a rd es t rée l lem en t inspirée p a r les b e ­soins de la polit ique fiscale des E ta ts-U nis .

En a t t e n d a n t l’éch éan ce fa tid ique, le do l­lar f inanc ier a ba issé de 4.18 à 3.95 e t les é tab l is se m e n ts «suisses de c réd i t p ro c èd e n t à d ’im p o r ta n te s réa l isa t ions de t i t re s à la b o u rse de N ew -Y ork . A. H.

O U

Leur attitude devant le sport

Pour la p lupart d e s fem m es , le sport, c 'est d 'a bord une q uest ion de costume. C o m m e de b ien en tendu . A ins i, quand u n e l e m m e a e n v ie de caracoler sur la p lus noble co n q u ê te de l 'hom m e , il lui Iaut, a van t le cheva l , un g rac ieux co s­tu m e d 'êquita t ion .1

Et pas de danger q u ’on pu isse util iser ce dern ier à d 'au tres lins, pour les « à tond », par e xe m p le , ou pour faire du ski. C haque sport nécess i te u n 'a c co u lre - m e n t spécial. Je ne parle pas de la na ta ­tion où il en Iaut d e u x : un mail lo t de bain et un « d e u x p ièces » tout conlor l pour se coucher à l’om bre ou au soleil.

Le tenn is e x ig e la robe t le à pli, genre evzo n e , ou le short révéla teur , blanc c o m m e la con sc ien ce d ’un f iancé ù la ve i l le de son mariage.

Pour forcer les secre ts de « l 'A lp e clai­re au bord de l 'inljni so n g e u se », u n e lois de p lus le v ê te m e n t change. M oins ces d a m es grim pen t , p lus l 'accou trem en t im ­press ionne . Pour cel les qui se co n ten ten t d e m en er la v ie ù grandes guides , sans su iv re jam ais un seu l de ceux-ci , le cos­tum e est é tu d ié a v e c un soin tout ù lait remarquable . A d onner le v er t ig e à ceu x qui ne l 'ép ro u ve n t jam ais !...

Les ch a sseresses so n t rares dans nos régions. Les fe m m e s son t trop sensib les et trop im press ionnab le s pour assassiner e l le s -m êm es les ch a rm a n te s b ê te s qu 'e lles m e t te n t sur leurs ch a p ea u x ou don t elles p orten t la fourrure. Voyez la frayeur que leur inspire les innocen tes p e t i te s so u ­ris !...

A u fond, le m e illeur sport fém in in , le plus com plet , celu i qui fait travailler h a rm o n ie u se m e n t tou tes les part ies du corps — ou pre sq u e ! — c'est le ménage, avec son en tra in e m e n t quo tid ien , a v ec les pe r fo rm a n ces des grandes revu es an­n ue lles cl l ’esprit de sa ine ém ula tion qui règne en tre ces dames, quand e lles ta­pen t sur leurs m ate las et sur leurs tapis c o m m e si e lles se vengeaien t .

S eu le m e n t voilà : ce genre clc sport ne lire pas. Le co s tu m e n 'est pas joli, joli. A h ! ce serait très d i l fé ren t si les maîtres secre ts et tou t-pu issan ts de la m o d e in ­v en ta ien t un rav issan t « en sem b le m é n a ­ger » !...

Je a n Peitrequin.

S o y o n s bon prince e t la issons m on vis- à-vis marquer ce po in t : si q u e lq u e sh o m m e s a im ent le sport c o m m e ils ai­m en t la guerre, pour la gloire, la plupart son t sporti fs c o m m e ça, p o u r le plaisir. Inc linons-nous d e v a n t cet am our d é s in ­téressé de la neige, de l 'eau, de la so li­tude, ou des c h evreu il s cernés par les chiens.

Il serait cepen d a n t e xa g é ré de dire (voilà, les res tr ic tions c o m m e n ce n t , c o m ­m e elle est désagréable , c e t te v o is in e !) qu'i ls sont in sensib les à l 'e ffet qu 'i ls p ro ­d u isen t lorsqu'ils passen t , h a rm o n ie u se ­m e n t balancés par de noirs palefrois. J ’ai m ê m e connu un h o m m e qui se p ré te n ­dait ravi d 'avo ir les ja m b e s arquées : « De ce l le laçon, disait-il sé r ieu sem en t , on saura q u e je fais du c h e v a l ». M ais je m e hâte d 'a jou ter qu'i l s'agit là d 'une excep t io n , qu 'au reste ce cava lier était un p eu timbré.

Ils ne sont pas p lus m o d es te s lorsqu'ils nous pré sen ten t , au vo lan t d 'u n e Dela- haye , un prolil durci par le v e n t des

■grandes routes, à m o ins que ce ne soit par la v u e de ces microbes qu 'on n o m m e piétons. Ou lorsqu'ils rev ien n en t au p a y s natal, les d im a n ch es soirs, en cu isse ttes , a v e c u n e co u ro n n e de lau r ie rs qui leur p e n d au cou. J'ai aussi e n ten d u dire que l ’hu m i l i té n ’était pas la v er tu d o m in a n te des joueurs de football en général. S e u ­lem en t ça, je v o u r le concède , c ’est une rum eur lancée par les co m ité s de clubs, ces co m ité s qui se com posen t , c o m m e a dit un journalis te spirituel, de « sporti fs assis ».

A u surplus, je voudra is v o u s vo ir d e ­m eurer m odestes , si v o u s é tiez un centre- a van t adulé par les popu la tions et e n c e n ­sé par le reporter local, quand ce n ’est pas par la « S em a in e sp o r t ive » e lle -m ê­me. Pariois vous en te n d ez vo tre nom à la radio, ou b ien vo u s le l isez sur les m anchettes . Un jour l ’u n e d ’e lles portait ce titre : « G/no dans la nu i t ». Eh bien, vrai ! si j ’ava is é té Gino, qu e lle b o u f fée d'orgueil m e lût m o n té e au front à l 'idée que des milliers de sporti fs m ’im ag i­naient, les bras d ra m a tiq u em en t tendus dans l 'obscurité , cherchant m o n chem in à un carrefour fatal.

Voilà donc la « p e t i te d i f fé rence » : les fe m m e s font du sport fou fe ignen t de le pratiquer) par coquetter ie , pour m ontrer a u x h o m m e s qui auraient tendance à l 'oublier q u ’e lles ont de jolies jam bes, une iolic peau, de jo lies épaules , etc., etc., bref, q u ’e lles sont désirables . Les hom mes, eux , lont du sport pour leur plaisir, pour leur sa n té cl aussi afin 'de se p ro u ver à e u x -m ê m e s — seu lem en t ù e u x -m ê m e s ? — qu 'ils sont de b e a u x m â ­les consc ien ts de leur lorce, de leur so u ­plesse , de leur pouvoir . Ce que nous ap ­pe lle rons : leur noble a t t i tude d e va n t le sporl.

Suzanne Delacoste.