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Presses Universitaires du Mirail La metrópoli insular: rivalidad comercial canario-sevillana (1650-1708) Ediciones IDEA, 2008 by Pablo E. PÉREZ-MALLAINA BUENO Review by: Michel BERTRAND Caravelle (1988-), No. 92, Cinémas du réel en Amérique latine (XXIe siècle) (Juin 2009), pp. 283-285 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40854516 . Accessed: 14/06/2014 16:06 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 195.34.79.223 on Sat, 14 Jun 2014 16:06:26 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Cinémas du réel en Amérique latine (XXIesiècle) || La metrópoli insular: rivalidad comercial canario-sevillana (1650-1708) Ediciones IDEA, 2008by Pablo E. PÉREZ-MALLAINA BUENO

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Presses Universitaires du Mirail

La metrópoli insular: rivalidad comercial canario-sevillana (1650-1708) Ediciones IDEA, 2008 byPablo E. PÉREZ-MALLAINA BUENOReview by: Michel BERTRANDCaravelle (1988-), No. 92, Cinémas du réel en Amérique latine (XXIe siècle) (Juin 2009), pp.283-285Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40854516 .

Accessed: 14/06/2014 16:06

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Comptes rendus 283

convertis à leurs anciens rites, croyances, cérémonies voire pratiques sacrificielles. C'est elle qui justifie, aux yeux de l'Eglise, la mise en place d'une répression contre l'idolâtrie devenue l'une de ses principales préoccupations, voire une véritable obsession. Ces poursuites visent tout spécialement les dépositaires du sacré indigène, ces hommes et, parfois, ces femmes, à même d'assurer la survie d'une religion interdite. S'ils ne constituent pas véritablement un clergé indigène, ces brujos confirment en tout cas la capacité indigène à résister, voire leur volonté de refuser la nouvelle religion. Pourtant, et dans le même temps, l'Eglise trouve d'utiles relais à sa conquête spirituelle. Le rôle des élites indiennes se révèle ici décisif, elles qui deviennent souvent les véritables auxiliaires indigènes auprès du clergé local. Résistance et adhésion se côtoient donc partout au jour le jour, favorisant autant une indianisation de la religion chrétienne qu'un progressif éloignement vis-à-vis de l'ancienne religion. A ce propos, ce qui se révèle sans doute décisif, c'est la rapide christianisation de la vie sociale indigène. La multiplication des bâtiments religieux, même modestes le plus souvent, inscrit la nouvelle religion dans le paysage. Mais il y a plus. Des cloches au calendrier chrétien, ce sont les repères de la vie quotidienne indigène qui sont profondément transformés. En ce sens, on peut conclure avec l'auteur de l'étude que, si l'adhésion à la nouvelle religion reste probablement très superficielle en termes de croyances, elle ne s'en traduit pas moins par une transformation profonde de l'univers religieux indigène. A cette aune, on peut alors admettre que ce premier demi-siècle d'évangélisation dans le Mexique colonial assure les bases d'une transformation religieuse qui, sans avoir atteint les objectifs utopiques que les évangélisateurs s'étaient eux-mêmes fixés, n'en possède pas moins une réalité profonde.

Michel BERTRAND Université de Toulouse-Le Mirai/

Pablo E. PÉREZ-MALLAINA BUENO.- La metrópoli insular: rivalidad comeräal canario-sevillana (1650-1708).- Sta. Cruz de Tenerife, Ediciones IDEA, 2008.- 136 p.

Dans un nouveau petit livre, le spécialiste des espaces maritimes coloniaux qu'est Pablo E. Pérez-Mallaina Bueno revient sur un sujet très classique mais non dénué d'intérêt, à savoir les échanges commerciaux entre Espagne et Amérique à l'époque coloniale. Plus précisément, les deux textes ici réunis abordent la question pour la seconde moitié du XVIIe siècle à partir d'un angle d'attaque commun, à savoir la rivalité commerciale quasi permanente entre commerçants sévillans et canariens. Depuis 1503 et la création de la Casa de la Contratación, les premiers s'étaient vu attribuer le monopole de ces échanges commerciaux alors que les seconds profitaient de la situation des îles Canaries, escale obligée entre Seville et les ports américains autorisés. En d'autres termes, la problématique de l'ouvrage renvoie aux dénonciations des premiers accusant les seconds de mettre à mal leur privilège en s'adonnant à ce qu'ils assimilent à de la contrebande. Quant aux seconds, ils justifient leur participation en en minimisant la réalité économique tout en s'appuyant sur les concessions qui leur étaient régulièrement délivrées.

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Le premier texte analyse l'argumentation de chacune des deux parties dans ce conflit au long cours en examinant les arguments mobilisés par les deux corporations en présence et en les confrontant aux sources disponibles même si, et par définition, mesurer la réalité d'une contrebande reste chose particulière- ment difficile. Partant des dénonciations des Sévillans, la première conclusion à laquelle débouche l'auteur est celle de la réalité de cette « contrebande », les échanges des Canariens dépassant largement les limites qui leur étaient légalement imposées. Dans un second temps, il s'attache à la reconstruction du système de contrebande permettant de tels abus. Dans ce domaine, il retrouve ce que d'autres, sous d'autres latitudes coloniales, qu'il s'agisse de Veracruz ou de Buenos Aires, avaient déjà mis en évidence. Aux Canaries comme ailleurs, on retrouve la présence de commerçants étrangers résidant en Andalousie, le recours à des commerçants insulaires servant d'intermédiaires, l'intervention de marins acceptant d'accompagner la marchandise et enfin le silence complice des autorités locales percevant en échange le fameux «buen pasaje».

Face à ces dénonciations, quels sont les arguments des Canariens afin de plaider leur cause ? A leurs yeux, l'essentiel repose sur l'idée de laisser à ces îles suffisamment d'autonomie afin de leur permettre d'assurer la défense des îles, garantie évidente à la pérennité de la route des Indes. Autrement dit, loin de se défendre sur le fond de la querelle, ils mettent en avant les avantages qu'en retire très directement la couronne. Pourtant, comme le démontre l'auteur dans son analyse, les profits tirés du non-respect des restrictions légales imposées au commerce canarien étaient loin d'être marginaux pour ses bénéficiaires : les gains obtenus de ces opérations commerciales irrégulières étaient cinq fois supérieurs à celles respectant les règles de la Carrera de Indias. . .

Le second texte du livre s'appuie sur les débats suscités dans l'entourage de la couronne à propos de la situation du commerce transatlantique à l'aube du XVIIIe siècle. La période ne résulte bien sûr pas du hasard : correspondant à la guerre de Succession d'Espagne, elle coïncide avec une époque durant laquelle la moindre capacité espagnole à assurer le contrôle de la Carrera est la plus manifeste. C'est cette situation de crise qui suscita auprès de la nouvelle dynastie propositions et suggestions afin de restaurer un commerce vital pour la métropole.

Après avoir étudié la situation de ce commerce sous l'angle de la participation canarienne, l'auteur propose une analyse des débats menés au sein de la Junta de Establecimiento del Comerão. Il souligne d'abord l'importance acquise par le commerce des Canaries à une période où la métropole n'arrive que très marginalement à maintenir son lien commercial. Cette position acquise se manifeste d'ailleurs dans le simple fait que ladite junte, destinée au départ à réfléchir sur le commerce espagnol, consacra une part de son travail de réflexion à la question canarienne. Dans le même temps, les ports métropolitains à monopole - à savoir Seville et Cadix - n'eurent de cesse de défendre leurs intérêts auprès de la Junte, freinant ainsi toute velléité réformatrice radicale. Il est vrai qu'ici les deux parties ne jouaient pas à armes égales. Pour l'essentiel, les Canariens ne trouvaient à mobiliser que leurs arguments traditionnels. A l'inverse, les Andalous pouvaient faire valoir les nombreux prêts octroyés à la couronne pour répondre à la situation de crise dans laquelle elle se trouvait et faire ainsi valoir leurs intérêts... Aussi, si des mesures radicales furent bien

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débattues dans le cadre de cette junte - suppression des flottes, disparition du monopole portuaire - les Andalous imposèrent finalement sans réelle difficulté leur point de vue. Pourtant, et contrairement à ce que ces derniers affirmaient, les responsables du déclin du commerce espagnol des Indes n'étaient pas vraiment les Canariens, leurs traditionnels rivaux. La cause de l'effondrement commercial espagnol aux Indes au début du XVIIIe siècle est en réalité davantage à rechercher dans la présence des commerçants étrangers, tout spécialement français. Ces derniers, forts de l'Union des deux Couronnes, virent s'ouvrir largement à eux le marché américain et l'inondèrent de marchandises sans passer par leurs intermédiaires légaux habituels. Si les Canariens tirèrent probablement mieux leur épingle du jeu que les Andalous, ils n'en restèrent pas moins, à cette époque, dans une position secondaire par rapport aux commerçants étrangers.

Ce petit livre de Pablo-Emilio Pérez-Mallaina vient apporter un éclairage, sans doute ponctuel mais richement documenté, sur l'état du commerce trans- atlantique de la seconde moitié du XVIIe siècle. A ce titre il offre, sur un sujet certes déjà largement balisé, des compléments de connaissances d'un réel intérêt et d'une grande précision d'analyse à partir de sources parfaitement maîtrisées.

Michel BERTRAND Université de Tou/ouse-Le Mirai/

Rodrigo CONTRERAS OSÓRIO (coordinateur).- La gauche au pouvoir en Amérique latine.- Paris, L'Harmattan, 2007.- 226 p.

A lire la presse qui s'en est fait régulièrement l'écho depuis près de deux ans, en France notamment, on pourrait être tenté d'adhérer sans trop d'hésitation à cette formule-choc en forme de slogan : la gauche est de retour en Amérique latine ! On comprend d'emblée l'impact d'une telle formulation en termes de communication, voire plus simplement de marketing, quand on choisit un titre d'ouvrage qui s'en rapproche. Depuis les années 60, l'histoire politique contemporaine de l'Amérique latine reste en effet identifiée à des épisodes dictatoriaux, sans doute divers mais regroupés sous l'appellation générique de « dictatures de sécurité nationale ». Derrière cette dénomination au relent sinistre vient aussitôt à l'esprit la théorie des horreurs auxquelles ces moments douloureux de l'histoire récente du sous-continent sont tristement associés : disparitions, exécutions extrajudiciaires, centres de torture, répressions multiformes, libertés bâillonnées ou encore exils en sont quelques-unes des manifestations les plus cruelles... Après une décennie de transitions démocratiques correspondant aux années 90, l'aube du XXIe siècle coïnciderait donc avec une sorte de retour au premier plan de la gauche latino-américaine remise de ses déroutes, de ses divisions et de sa dispersion. C'est cette vision, simplificatrice mais largement répandue, que l'ouvrage veut précisément discuter. Peut-on effectivement parler aujourd'hui d'un virage à gauche de l'Amérique latine ?

Indiscutablement, les différents processus électoraux s'étant déroulés depuis quelques années dans le sous-continent marquent une rupture avec l'histoire antérieure. La plupart des vainqueurs, à quelques rares exceptions qui ont nom Mexique et Colombie, se sont très majoritairement inscrits en rupture avec le

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