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1 Civilisation romaine Luc Guay, Ph.D, didactique de l’histoire, M.A. études anciennes. Cours 4 : Du pain et des jeux! Plan 16. Du pain et des jeux! 17. Les combats de gladiateurs 18. Les courses de chars 19. Tout le monde aux thermes! 20. Place au théâtre! 16. Du Pain et des Jeux 16.1. expression provenant du satiriste Juvénal (1 er s.) : « Panem et circenses » (du pain et des jeux du cirque) : - pour se gagner la faveur populaire, les consuls et les empereurs romains ont distribué des rations de blé et offerts des jeux (combats de gladiateurs, courses de chars) aux plébéiens. - l’avantage était que pendant que les plébéiens étaient « occupés » à s’amuser et à manger, ils ne pensaient pas à critiquer les politiciens et leurs politiques; - l’inconvénient, c’est que ces distributions et ces jeux coûtaient cher aux politiciens et à l’État… 16.2. Du Pain : - il y avait à Rome 254 boulangeries qui fournissaient quotidiennement le pain aux plébéiens; - jusque vers 175 av. J.C. chaque maison fabriquait son pain qui était à la base de l’alimentation; puis après, Rome fit venir des boulangers professionnels et la corporation s’organisa peu à peu. - Le blé provenait des provinces romaines, entreposé dans des greniers puis acheminé dans les boulangeries. - Si le pain venait à manquer…la stabilité de l’État était à redouter! 16.3. …et des Jeux : - les jeux de l’amphithéâtre : les combats de gladiateurs - les jeux du cirque : les courses de chars 17. Les combats de gladiateurs 17.1. les jeux de l’amphithéâtre : o il y avait des combats de gladiateurs, des combats navals. o Le plus célèbre amphithéâtre est le Colisée qui pouvait recevoir 50 000 spectateurs. o Édifice ovale, 188m de diamètre x 50 m de haut

Civilisation romaine Luc Guay, Ph.D, didactique de l

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Civilisation romaineLuc Guay, Ph.D, didactique de l’histoire, M.A. études anciennes.

Cours 4 : Du pain et des jeux!

Plan16. Du pain et des jeux!17. Les combats de gladiateurs18. Les courses de chars19. Tout le monde aux thermes!20. Place au théâtre!

16. Du Pain et des Jeux16.1. expression provenant du satiriste Juvénal (1er s.) : « Panem et circenses » (du pain et desjeux du cirque) :

- pour se gagner la faveur populaire, les consuls et les empereurs romains ont distribué desrations de blé et offerts des jeux (combats de gladiateurs, courses de chars) aux plébéiens.

- l’avantage était que pendant que les plébéiens étaient « occupés » à s’amuser et à manger,ils ne pensaient pas à critiquer les politiciens et leurs politiques;

- l’inconvénient, c’est que ces distributions et ces jeux coûtaient cher aux politiciens et àl’État…

16.2. Du Pain :- il y avait à Rome 254 boulangeries qui fournissaient quotidiennement le pain aux

plébéiens;- jusque vers 175 av. J.C. chaque maison fabriquait son pain qui était à la base de

l’alimentation; puis après, Rome fit venir des boulangers professionnels et la corporations’organisa peu à peu.

- Le blé provenait des provinces romaines, entreposé dans des greniers puis acheminé dansles boulangeries.

- Si le pain venait à manquer…la stabilité de l’État était à redouter!

16.3. …et des Jeux :- les jeux de l’amphithéâtre : les combats de gladiateurs- les jeux du cirque : les courses de chars

17. Les combats de gladiateurs17.1. les jeux de l’amphithéâtre :

o il y avait des combats de gladiateurs, des combats navals.o Le plus célèbre amphithéâtre est le Colisée qui pouvait recevoir 50 000

spectateurs.o Édifice ovale, 188m de diamètre x 50 m de haut

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o Un voile (velarium) couvrait une partie du Colisée pour protéger les spectateurs dusoleil : ce voile était tendu par des marins.

o Les arches sont utilisées pour la construction des murs en hauteur ça permettaitd’économiser les matériaux et donner impression de légèreté;

o Différentes sections : Gradins où s’assoyaient les spectateurs Arène (sable) permettait de faire évoluer les gladiateurs, les fauves Lors des simulations de combat naval, l’arène était aussi inondée afin que

les bateaux puissent évoluer; Coulisses pour entreposer bêtes et équipement :sous les gradins, et sous

l’arène.

o Activités de l’amphithéâtre : Assister à des combats de gladiateurs  Assister à des naumachies : combats navals

• Simulations de véritables guerres avec des bateaux• Le Colisée était rempli d’eau• Les premières furent organisées par César en 46 av. J.C.

Jeux organisés par des magistrats (questeurs, préteurs, consuls et plus tardles empereurs)

• Les jeux furent interdits en 405 par empereur Honorius (fils deThéodose);

Entrée gratuite pour tous• Combats de corps à corps• Gladiateurs = professionnels et esclaves• Entraînement sous surveillance des organisateurs des jeux• Combats simples entre 2 gladiateurs ou contre des animaux• La mort est redoutée pcq gladiateurs s’entraînaient à s’entretuer ou

à combattre des fauves.

• Catégories de gladiateurs :o Rétiaires : poignards, trident et fileto Mirmillons : casque, bouclier, glaiveo Thraces : casque, bouclier, cimeterre (épée recourbée).

Texte d’époque : UN COMBAT DE GLADIATEURS

"Le hasard m'avait mené à midi à l'amphithéâtre: j'attendais des jeux, des facéties, de cesintermèdes où l'oeil du spectateur se repose de voir couler le sang humain. Or, le contraire arriva:dans les combats de la matinée on avait, par comparaison, fait preuve d'humanité. En ce moment,trêve de plaisanteries: c'étaient de purs massacres. Le gladiateur n'a rien pour se couvrir; toutesles parties de son corps sont exposées aux coups, jamais un engagement sans blessure. Lesspectateurs, en majorité, préfèrent ce genre de combat à celui que se livrent les couples degladiateurs ordinaires ou supplémentaires. Et comment ne le préféreraient-ils pas? Point decasque, point de bouclier contre l'épée. Pourquoi des armes défensives? pourquoi une luttesuivant les règles? Ce ne sont que des moyens de retarder la mort. Le matin, on livre des hommes

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aux lions et aux ours; à midi, c'est aux spec-tateurs qu'on les livre. Après avoir tué, il faut semesurer à un autre pour être tué à son tour; le vainqueur est réservé, lui aussi, à la mort. Pour lescombattants, une seule issue: la mort; l'affaire se traite par le fer et le feu. Et tout cela se passependant l'entreacte."(Sénèque, Lettres à Lucilius, VII)

17.2. plan d’un amphithéâtre :

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18. Les courses de chars18.1. présentation de courses de chars- le grand cirque (circus maximus) pouvait contenir 385 000 spectateurs

o espace elliptique de la piste de course : 600m x 100 mo chars tirés par chevaux (soit 2, 3,4, 6 ou 8)o il y avait 4 équipes portant les couleurs : bleu, blanc, rouge, verto les « bleus » étaient des patricienso les « verts » supporteurs de l’empereuro les « blancs » et les « rouges » étaient des plébéienso les gens pariaiento il y avait entre 20 et 24 courses par jouro fallait faire 7 fois le tour de la pisteo les cochers étaient des professionnels.

18.2. plan d’un cirque :

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Texte d'époque : Course enlevante au cirque- "On entendait soudain craquer les verrous; toutes les barrières s’ouvraient au même instant, leschars s’élançaient dans l’hippodrome et d’immenses clameurs s’élevant de tous côtésremplissaient l’air. Bientôt un épais nuage de poussière enveloppait les chars lancés…lesconducteurs, le corps fortement penché en avant, excitaient leurs chevaux par des cris…Plus lacourse approchait de son terme plus on voyait croître l’anxiété, les craintes ou la rage, semanifester la jubilation ou éclater la pétulance du public. Ne perdant pas un moment les chars desyeux, les spectateurs battaient des mains et criaient à tue-tête, bondissaient sur leurs sièges, sepenchaient en avant, agitaient leurs mouchoirs et leurs vêtements, excitaient les chevaux de leurparti par des clameurs, étendaient en gesticulant les bras vers la lice, grinçaient des dents,menaçaient de la mine et du geste, se querellaient, proféraient des invectives ou se délectaientdans la jouissance de leur triomphe. Le premier char atteignait-il enfin le but, la jubilation desgagnants, à laquelle se mêlaient les jurons et les imprécations des perdants, retentissait au loincomme un tonnerre sur les rues désertes de Rome." (Tertullien, né en 155 et décédé en 220).

19. Tout le monde aux thermes!19.1. bains publics ou privés- c’étaient des complexes de loisirs et comprenaient des :- gymnases, bibliothèques, salles de repos, massage, épilation, jardins, vestiaires- bains d’eau chaude (caldarium), d’eau tiède (tepidarium), froide (frigidarium)- bains de vapeur (sudatorium)- 2 heures par jour, avant la Cena (repas du soir, vers 16 heures);- entrée gratuite ou presque (1 as!)- 11 grands thermes à Rome à la fin de l’Empire- 830 thermes privés.

19.2. construction :- système de fourneaux à bois et de canalisations : système hypocauste- sol et pilotis : canalisations en terre cuite le long des murs- eau chauffée par esclaves avec charbon et bois- l’eau était acheminée via des aqueducs- l’eau provenait des collines voisines- aqueducs : constructions en forme d’arches qui servaient à acheminer l’eau d’une rivière à

la ville;o les pentes étaient calculées pour avoir un débit suffisanto certains branchements vers les maisons étaient clandestins…o il y avait des fontaines dans tous les carrefourso ex. le Pont du Gard en France (qui a servi aussi de pont pour l’armée), ou celui de

Ségovie en Espagne.- 9 aqueducs à Rome à la fin du 1er s; 2 autres s’ajoutèrent ensuite;- fallait aussi des latrines : il y en avait 260 à Rome…

19.3. thermes de Caracalla :- 337 m 328 m- 1500 personnes pouvaient y accéder en même temps

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19.4. plan d’un thermes

Texte d'époque : les thermes« Aussi nous entrons dans le bain; et une fois bien réchauffés par la sudation, nous allons à ladouche froide. Déjà Trimalcion, tout inondé de parfum se faisait essuyer non avec de la toileordinaire, mais avec des serviettes de la plus douce laine. » (Pétrone, Le Satiricon).

« On se juge pauvre et sans ressources, si l’on n’a pas une salle de bains dont les parois soientbrillantes de vastes cercles de marbre d’un grand prix; si l’on ne relève pas l’éclat du marbrealexandrin d’incrustations, de marbre numidique; si les murailles n’ont pas un copieuxencadrement de mosaïque, à la façon d’une peinture; si le plafond n’est pas entièrement vitré; sila pierre de Thasos que jadis on voyait rarement même dans les temples, n’entoure pas nospiscines, où nous plongeons nos corps exténués par une abondante transpiration; si l’eau necoule pas à flots de robinets d’argent. Et encore, je parle là de conduites d’eau dans les bains dela plèbe; que dire de ceux des affranchis? Que de statues! Que de colonnes qui ne soutiennentrien et sont placées là uniquement pour l’ornement et pour faire voir qu’on a beaucoupdépensé! » (Sénèque, Lettres à Lucilius)

20. Place au théâtre!20.1. pièces présentées dans des édifices rappelant les théâtres grecs- les théâtres grecs étaient semi-circulaires avec une « orchestra » circulaire- les théâtres romains étaient aussi semi-circulaires mais l’ « orchestra » était aussi semi-

circulaire.- Les gradins où s’assoyaient les spectateurs étaient disposés en demi-cercle;

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- L’orchestra permettait au chœur grec d’interagir avec les trois acteurs qui se trouvaienthissés sur une plateforme (proskénium), tandis que l’orchestra romaine recevait les hautsdignitaires;

- Un rideau de scène fut ajouté- Entrée gratuite payée par l’État.

20.2. types de pièces- on y jouait des mimes et des pantomimes (mines avec danse)- on y jouait des comédies (cf celles de Plaute et Térence par exemple)- les femmes pouvaient jouer dans les mimes mais pas dans les autres types de

représentations;- les acteurs étaient souvent des esclaves car s’exhiber en public était considéré comme

infamant;

20.3. plan d’un théâtre

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Texte d’époque : le théâtre« Des garçons et des filles, dans la jeune fleur de leur adolescence, remarquablement beaux,élégamment vêtus, s’avançaient avec des gestes expressifs pour danser la pyrrhique des Grecs.Disposés en bon ordre et décrivant avec grâce de changeantes figures, on les voyait tantôt tournerune ronde flexible, tantôt se déployer obliquement en ligne comme les anneaux d’une chaîne, semasser pour former les côtés d’un carré, puis se diviser en deux groupes. Mais voici queprennent fin, sur une sonnerie de trompette annonçant la dislocation, les mouvements alternés etleurs évolutions complexes; le rideau est levé, les tentures sont repliées et la scène apparaît avecson décor. »(Apulée, Les Métamorphoses, 2e s)

Une ville romaine et ses édifices :