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6 Résumés des communications orales libres / Médecine et maladies infectieuses 44 (2014) 5-6 COL03-04 Épidémie de grippe et shigellose dans un camp d’orpaillage, Guyane Française, mars 2013 E.-M. Mosnier (1), L.-C. Carvalho (2), A.-M. Mahamat (1), M.-V. Ville (1), F.-D. Djossou (1) (1) Centre hospitalier Andrée-Rosemon, Cayenne, France, (2) Cire Antilles Guyane, Fort-de-France, France. Introduction – objectifs : Début mars 2013, une épidémie de diarrhée avec syndrome respiratoire aigu fébrile touchant une communauté d’orpailleurs tra- vaillant sur un site unique en forêt tropicale a été signalé au Centre Délocalisé de Prévention et de Soin (CDPS) de Maripasoula en Guyane Française. Matériels et méthodes : 11 patients présentant un tableau clinique sévère ont bénéficié d’une hospitalisation à l’Hôpital de Cayenne et ont fait l’objet d’une investigation épidémiologique, clinique et microbiologique rigoureuse et standar- disé. Résultats : L’enquête microbiologique a mis en évidence la présence intriquée de grippe saisonnière H1N1 associée à de nombreuses co-infections parasitaires, bactériennes ou virales avec notamment 3 cas de Shigella flexneri et 7 cas d’ankylostomoses. L’ensemble des patients a présentés une bonne évolution avec guérison rapide après prise en charge adaptée. Conclusion : La présence de ces germes pathogènes et leur association reflètent les conditions de précarité sanitaire et de promiscuité importante exis- tant dans ces camps. La gravité des tableaux cliniques présentés était principa- lement due aux co-infections ou à des surinfections. D’autre part, la diversité de ces co-infections parasitaires, virales et bactériennes est un bon témoin du type et de la complexité de la prise en charge médicale des patients précaires en zone tropicale. COL03-05 Évaluation de l’impact des conseils aux voyageurs sur la connaissance des principaux risques infectieux liés au voyage en zone tropicale C. Lestelle (1), S. Aymeric (2), A. Pouliquen (1), J. Chandenier (1), L. Bernard (3), L. Grammatico-Guillon (12) (1) Centre de médecine des voyages, hôpital Bretonneau, CHRU de Tours, Tours, France, (2) Laboratoire de Santé publique, CHRU de Tours, Tours, France, (3) Service de médecine interne et maladies infectieuses, CHRU de Tours, Tours, France, (12) Laboratoire de Santé publique et Centre de médecine des voyages, CHRU de Tours, Tours, France. Introduction – objectifs : La prévention des risques sanitaires liés à un séjour en zone tropicale conduit à délivrer aux voyageurs une importante quantité d’informations. L’objectif de cette étude était d’évaluer les connaissances acquises par les voyageurs lors d’une consultation de médecine des voyages. Matériels et méthodes : Une étude avant-après a été menée. Les connais- sances de 202 voyageurs portant sur l’alimentation, l’hygiène, les mesures anti- vectorielles et les infections sexuellement transmissibles ont été évaluées par auto- questionnaire (score sur 100 points) avant et après leur consultation en centre de vaccination internationale. Les résultats ont été comparés globalement et par thème. Résultats : Une amélioration des connaissances globales était retrouvée (66,1 versus 75,5 % ; p < 0,001) ainsi que dans chacun des thèmes abordés. L’améliora- tion était plus importante pour les questions sur l’hygiène (+ 12,5 % ; p < 0,001), plus faible pour les infections sexuellement transmissibles (+ 5,8 % ; p < 0,001). En analyse multivariée, l’absence de recherche d’informations préalablement à la consultation était le principal facteur associé à l’amélioration des connaissances globales (p < 0,001) (voyage professionnel avec départ précipité vs. humanitaires avec projet longue date). Les consignes alimentaires étaient moins bien assimilées chez les voyageurs de plus de 50 ans que chez les moins de 30 ans (p < 0,002). Conclusion : Une consultation spécialisée améliore les connaissances des voyageurs dans les principaux domaines de prévention sans leur permettre d’acquérir toutes les connaissances requises. Tenir compte des connaissances ini- tiales et des capacités d’assimilation des voyageurs pourrait permettre d’améliorer l’impact de la consultation du voyage.

COL03-04: Épidémie de grippe et shigellose dans un camp d’orpaillage, Guyane Française, mars 2013

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Page 1: COL03-04: Épidémie de grippe et shigellose dans un camp d’orpaillage, Guyane Française, mars 2013

6 Résumés des communications orales libres / Médecine et maladies infectieuses 44 (2014) 5-6

COL03-04Épidémie de grippe et shigellose dans un camp d’orpaillage, GuyaneFrançaise, mars 2013

E.-M. Mosnier (1), L.-C. Carvalho (2), A.-M. Mahamat (1), M.-V. Ville (1),F.-D. Djossou (1)(1) Centre hospitalier Andrée-Rosemon, Cayenne, France, (2) CireAntilles Guyane, Fort-de-France, France.

Introduction – objectifs : Début mars 2013, une épidémie de diarrhée avecsyndrome respiratoire aigu fébrile touchant une communauté d’orpailleurs tra-vaillant sur un site unique en forêt tropicale a été signalé au Centre Délocalisé dePrévention et de Soin (CDPS) de Maripasoula en Guyane Française.

Matériels et méthodes : 11 patients présentant un tableau clinique sévère ontbénéficié d’une hospitalisation à l’Hôpital de Cayenne et ont fait l’objet d’uneinvestigation épidémiologique, clinique et microbiologique rigoureuse et standar-disé.

Résultats : L’enquête microbiologique a mis en évidence la présence intriquéede grippe saisonnière H1N1 associée à de nombreuses co-infections parasitaires,bactériennes ou virales avec notamment 3 cas de Shigella flexneri et 7 casd’ankylostomoses. L’ensemble des patients a présentés une bonne évolution avecguérison rapide après prise en charge adaptée.

Conclusion : La présence de ces germes pathogènes et leur associationreflètent les conditions de précarité sanitaire et de promiscuité importante exis-tant dans ces camps. La gravité des tableaux cliniques présentés était principa-lement due aux co-infections ou à des surinfections. D’autre part, la diversitéde ces co-infections parasitaires, virales et bactériennes est un bon témoin dutype et de la complexité de la prise en charge médicale des patients précairesen zone tropicale.

COL03-05Évaluation de l’impact des conseils aux voyageurs sur la connaissancedes principaux risques infectieux liés au voyage en zone tropicale

C. Lestelle (1), S. Aymeric (2), A. Pouliquen (1), J. Chandenier (1),L. Bernard (3), L. Grammatico-Guillon (12)(1) Centre de médecine des voyages, hôpital Bretonneau, CHRU de Tours,Tours, France, (2) Laboratoire de Santé publique, CHRU de Tours, Tours,France, (3) Service de médecine interne et maladies infectieuses, CHRUde Tours, Tours, France, (12) Laboratoire de Santé publique et Centre demédecine des voyages, CHRU de Tours, Tours, France.

Introduction – objectifs : La prévention des risques sanitaires liés à un séjouren zone tropicale conduit à délivrer aux voyageurs une importante quantitéd’informations. L’objectif de cette étude était d’évaluer les connaissances acquisespar les voyageurs lors d’une consultation de médecine des voyages.

Matériels et méthodes : Une étude avant-après a été menée. Les connais-sances de 202 voyageurs portant sur l’alimentation, l’hygiène, les mesures anti-vectorielles et les infections sexuellement transmissibles ont été évaluées par auto-questionnaire (score sur 100 points) avant et après leur consultation en centre devaccination internationale. Les résultats ont été comparés globalement et parthème.

Résultats : Une amélioration des connaissances globales était retrouvée (66,1versus 75,5 % ; p < 0,001) ainsi que dans chacun des thèmes abordés. L’améliora-tion était plus importante pour les questions sur l’hygiène (+ 12,5 % ; p < 0,001),plus faible pour les infections sexuellement transmissibles (+ 5,8 % ; p < 0,001).En analyse multivariée, l’absence de recherche d’informations préalablement à laconsultation était le principal facteur associé à l’amélioration des connaissancesglobales (p < 0,001) (voyage professionnel avec départ précipité vs. humanitairesavec projet longue date). Les consignes alimentaires étaient moins bien assimiléeschez les voyageurs de plus de 50 ans que chez les moins de 30 ans (p < 0,002).

Conclusion : Une consultation spécialisée améliore les connaissances desvoyageurs dans les principaux domaines de prévention sans leur permettred’acquérir toutes les connaissances requises. Tenir compte des connaissances ini-tiales et des capacités d’assimilation des voyageurs pourrait permettre d’améliorerl’impact de la consultation du voyage.