5
COMMENT AMELIORER LA FERTILITE FEMININE EN DEHORS DE LA PMA PAR LE DOCTEUR STEPHANE SABBAGH GYNECOLOGUE OBSTETRICIEN PARIS 17 ème I-Introduction Ce sujet est vaste, et pas simple à développer. En effet, le mot FERTILITE peut concerner toutes les femmes qu’elles soient fertiles (mais avec une grossesse qui ne vient pas tout de suite), et les femmes qui ont une hypofertilité plus ou moins facile à expliquer, et à traiter, et enfin, les femmes présentant une infertilité bien avérée et difficile à « vaincre ». D’abord un petit rappel physiologique des conditions minimales en vue de l’obtention d’une grossesse. Comme le but de cet article n’est pas de faire un cours sur la physiologie de la fécondation, je pense qu’il est quand même nécessaire de rappeler quelques notions primordiales : 1-Pour espérer avoir une grossesse sans trop attendre, l’idéal est d’avoir des cycles réguliers de 28 jours, d’avoir une ovulation intervenant entre le 13 ème et 14 ème jour du cycle, d’avoir une bonne glaire cervicale, riche et propre, compatible avec le sperme du partenaire, d’avoir des trompes perméables, et enfin un endomètre suffisant et épais (7mm d’épaisseur au moment de l’ovulation) et une bonne vascularisation sous endométriale. 2-Les rapports les plus fécondants devraient être programmés à partir du 10 ème jour du cycle, pendant 1, 2, 3 jours, voire plus ; là aussi, il faudrait que premièrement, la glaire de la femme soit « accueillante » (en tout cas pas hostile aux spermatozoïdes du partenaire), et aussi que celui ci puisse nous fournir un sperme en nombre suffisant (20M/ml), et de bonne qualité ; à savoir : un % suffisant de formes typiques (min 4%), une vitalité assurée sur plusieurs heures, et surtout une mobilité qu’on appelle A, et qui concerne les spermatozoïdes fléchant allant dans le bon sens droit vers l’ovule. De façon très simple, et naturelle, et pour espérer avoir ce minimum, il faudrait se débarrasser des facteurs toxiques chez l’un et chez l’autre ; à savoir : tabac, stress, habitudes alimentaires excluant certains produits (protéines, lipides, et même sucreries), croyances et coutumes avec des dates interdites et d’autres permises pour les rapports, où d’autres prônant l’abstinence un certain nombre de jours, hygiène de vie : avoir un bon sommeil, pratiquer du sport régulièrement, et surtout une alimentation saine et variée apportant les vitamines nécessaires, et surtout ingéré de façon normal, physiologique et tranquille. I- Concernant la femme « normo-fertile » Tout dépend du désir du couple. Si il est pressé d’obtenir une grossesse, dès l’or qu’ils ont pris une décision de faire un

COMMENT AMELIORER LA FERTILITE FEMININE EN liorer · PDF filefréquents, et avec un homme au spermogramme normal. ... grossesse sera d’autant plus facile ; même avec une femme

  • Upload
    hacong

  • View
    214

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: COMMENT AMELIORER LA FERTILITE FEMININE EN liorer · PDF filefréquents, et avec un homme au spermogramme normal. ... grossesse sera d’autant plus facile ; même avec une femme

COMMENT AMELIORER LA FERTILITE FEMININE

EN DEHORS DE LA PMA PAR LE DOCTEUR STEPHANE SABBAGH

GYNECOLOGUE – OBSTETRICIEN PARIS 17ème

I-Introduction

Ce sujet est vaste, et pas simple à développer.

En effet, le mot FERTILITE peut concerner toutes les femmes qu’elles soient fertiles

(mais avec une grossesse qui ne vient pas tout de suite), et les femmes qui ont une

hypofertilité plus ou moins facile à expliquer, et à traiter, et enfin, les femmes

présentant une infertilité bien avérée et difficile à « vaincre ».

D’abord un petit rappel physiologique des conditions minimales en vue de l’obtention

d’une grossesse.

Comme le but de cet article n’est pas de faire un cours sur la physiologie de la

fécondation, je pense qu’il est quand même nécessaire de rappeler quelques notions

primordiales :

1-Pour espérer avoir une grossesse sans trop attendre, l’idéal est d’avoir des cycles

réguliers de 28 jours, d’avoir une ovulation intervenant entre le 13ème

et 14ème

jour du

cycle, d’avoir une bonne glaire cervicale, riche et propre, compatible avec le sperme du

partenaire, d’avoir des trompes perméables, et enfin un endomètre suffisant et épais

(7mm d’épaisseur au moment de l’ovulation) et une bonne vascularisation sous

endométriale.

2-Les rapports les plus fécondants devraient être programmés à partir du 10ème

jour du

cycle, pendant 1, 2, 3 jours, voire plus ; là aussi, il faudrait que premièrement, la glaire

de la femme soit « accueillante » (en tout cas pas hostile aux spermatozoïdes du

partenaire), et aussi que celui – ci puisse nous fournir un sperme en nombre suffisant

(20M/ml), et de bonne qualité ; à savoir : un % suffisant de formes typiques (min 4%),

une vitalité assurée sur plusieurs heures, et surtout une mobilité qu’on appelle A, et qui

concerne les spermatozoïdes fléchant allant dans le bon sens droit vers l’ovule.

De façon très simple, et naturelle, et pour espérer avoir ce minimum, il faudrait se

débarrasser des facteurs toxiques chez l’un et chez l’autre ; à savoir : tabac, stress,

habitudes alimentaires excluant certains produits (protéines, lipides, et même

sucreries), croyances et coutumes avec des dates interdites et d’autres permises pour les

rapports, où d’autres prônant l’abstinence un certain nombre de jours, hygiène de vie :

avoir un bon sommeil, pratiquer du sport régulièrement, et surtout une alimentation

saine et variée apportant les vitamines nécessaires, et surtout ingéré de façon normal,

physiologique et tranquille.

I- Concernant la femme « normo-fertile »

Tout dépend du désir du couple. Si il est pressé d’obtenir une grossesse, dès l’or qu’ils

ont pris une décision de faire un

Page 2: COMMENT AMELIORER LA FERTILITE FEMININE EN liorer · PDF filefréquents, et avec un homme au spermogramme normal. ... grossesse sera d’autant plus facile ; même avec une femme

Si pour ce couple, ne pas avoir de grossesse au bout de 5 à 6 mois, malgré des rapports

fréquents, et réguliers, le temps ne paraît pas long, et il ne commence pas à

désespérer ; il ne faut que leur dire la bonne parole, et les faire patienter dans un

environnement déstressé et optimiste.

Si en revanche, il commence à s’angoisser très vite, il faudra leur faire comprendre que

si cela ne fait pas encore 12 mois de tentatives infructueuses, ils continuent d’être

considéré dans les « normes » de façon à enlever l’angoisse et le stress, et qu’en

moyenne, pour les couples normaux, tout venant, la moyenne habituelle pour obtenir

une grossesse est de 6 cycles.

Bien sûr on pourra toujours à ce moment-là, leur rappeler que la femme doit

commencer à prendre de l’Acide folique à la dose de 0,4mg/jour (y compris pendant les

2 premiers mois de la grossesse), avant la conception, ce qui est valable pour toutes les

femmes, dès le désir de grossesse, et lequel Acide folique, avec d’autres

oligo-éléments, compléments alimentaires et vitamines, pourraient non seulement

éviter certaines malformations, et améliorer la qualité de l’ovulation et de la nidation.

II- La femme hypofertile

Par hypofertilité on entend la non obtention d’une grossesse au-delà d’un an de rapports

fréquents, et avec un homme au spermogramme normal.

Bien entendu, il est très important de connaître la qualité du spermogramme du

partenaire, mais celui-ci fera l’objet d’un paragraphe à part, et surtout, ceci impliquera

quelques examens complémentaires que nous ne voudrons pas approfondir dans cet

article.

En général, les causes de l’hypofertilité peuvent être variées, mais les plus fréquentes

sont : les ovaires micro poly kystiques (OPK) ; la dysovulation ; une glaire hostile ou

insuffisante, ou enfin une mauvaise qualité de l’ovule, mais malheureusement nous

n’avons pas de critères connus pour pouvoir juger de la qualité ovocytaire.

Dans ces cas-là, et avant de faire tout une batterie d’examens fastidieux et parfois

douloureux (test de hünner ; test post-coïtal ; dosages hormonaux, et

hystérosalpingographie), l’on pourrait « avec de petits moyens » améliorer la fertilité

de la femme ou du couple, avec quelques prescriptions de molécules qui peuvent aider

ce couple à obtenir une grossesse dans un délai raisonnable.

L’introduction de substances comme l’inositol, (certains laboratoires fabriquent des

complexes vitaminiques contenant de l’acide folique, des polyvitamines et de

l’inositol : Gametix F®- 1 sachet par jour), qui est une molécule organique que l’on

trouve facilement dans l’alimentation (en particulier les fruits comme les melons, et les

oranges). Cette molécule est impliquée dans une grande quantité de processus

biologiques parmi lesquels :

-insuline,

-régulation de la concentration intra cellulaire en calcium

-renforcement de la membrane cellulaire

-régulation de l’expression des gènes

Tous ces processus interviennent dans la qualité ovocytaire et endométriale ; et par

conséquent, le fait de supplémenter la femme avec cette molécule, ne peut

Page 3: COMMENT AMELIORER LA FERTILITE FEMININE EN liorer · PDF filefréquents, et avec un homme au spermogramme normal. ... grossesse sera d’autant plus facile ; même avec une femme

qu’augmenter ces chances de succès d’obtenir une grossesse sans être obligée de suivre

un peu trop vite des protocoles bien plus lourds, et coûteux.

A cela, certains ont proposé, pour améliorer la réceptivité de l’endomètre de booster et

de développer la micro-circulation sanguine endométriale ; soit de petites doses filées

d’acide salicilique : Kardégic® 75mg ou Aspégic® 100mg (1 sachet par jour), ou

encore mieux, des anti-inflammatoires non stéroïdiens AINS ; aussi à petite doses

200mg/jour ; genre Ibuprofène.

En effet certains auteurs (Samir Hamamah, et collaborateurs), sont arrivés à la

conclusion que le stress dans lequel évolue une femme, est générateur d’anti-radicaux

libres, et de DNA libres au sein même de ce fameux liquide folliculaire ; ce qui a

comme conséquence de diminuer la qualité ovocytaire en le rendant impropre ou inapte

à la fécondation.

Partant de cette constatation, l’ibuprofène à doses minimales de 200mg/jour, devrait

lutter contre ces « organites toxiques », en exerçant une action positive et bénéfique sur

le milieu dans lequel baigne l’ovocyte.

Dans ce même registre, et toujours pour lutter contre le stress, la prescription de

substances phyto-minérales à visées sédatives (Omezelis® 2, 4, voire 6 cp/jour) devrait

lutter contre les DNA Libres et rendre possible l’obtention d’ovocytes de bonne qualité

rendant ainsi la fécondation plus aisée.

III- Les femmes relevant d’autres protocoles

Pour les femmes qui présentent une véritable infertilité, qu’elle soit primaire ou

secondaire, et dont le tableau a nécessité, à juste titre, des explorations

complémentaires et paracliniques ; lesquels explorations ont aboutis à une indication

de AMP type IAC, FIV, ou ICSI, l’on pourrait appliquer ces concepts, et prescriptions

vues précédemment, y compris dans le cadre de leur préparation à de tels protocoles.

Ces petits moyens ne peuvent qu’améliorer leur chance de succès, et ne sont ni

contraignant, ni coûteux.

IV-Place de l’homme

a-Conduite à tenir, et principes généraux

Nous ne pouvons pas aborder la fertilité féminine, sans la corréler au partenaire, et donc

l’homme à une place prépondérante dans cette fertilité car nous savons très bien que

dans un couple donné, si le partenaire présente un sperme de bonne qualité, une

grossesse sera d’autant plus facile ; même avec une femme hypofertile, comparé à un

autre couple, où et la femme, et l’homme présentent une mauvaise qualité ovocytaire et

spermatique.

Il a déjà été établi que l’ovocyte d’une femme jeune possède l’équipement enzymatique

pour « réparer » les spermatozoïdes de mauvaises qualités ; réussissant à obtenir une

grossesse malgré un spermogramme défaillant.

Comme nous l’avons vu plus haut, pour les femmes tout venant, l’on pourrait appliquer

Page 4: COMMENT AMELIORER LA FERTILITE FEMININE EN liorer · PDF filefréquents, et avec un homme au spermogramme normal. ... grossesse sera d’autant plus facile ; même avec une femme

aux hommes ces quelques règles simples, et d’hygiène de vie pour donner au sperme

une qualité suffisante ; espérant ainsi, que cette règle existerait dans les deux sens ; à

savoir : un très bon sperme pourrait féconder un ovule de moyenne qualité (le rôle du

spermatozoïde est primordial et capital dans l’implantation et la nidation de l’œuf).

Il faut bien expliquer au couple, mais de façon facilement compréhensible et globale,

la physiologie de la reproduction en détaillant le rôle de l’homme et de la femme dans

ce processus et en donnant le plus d’information scientifique possible ; tout en tordant

le cou à des idées farfelues dans ce domaine.

Cela est très important car expliquer aux patients ce qu’il en ai fait partie du traitement

déjà, et enlève certainement le facteur angoisse ou inconnu, qui peuvent grever jusqu’à

20% des problèmes d’hypo et d’infertilité.

Lors de cette consultation le médecin en profitera pour sensibiliser l’homme sur son

rôle très important dans la procréation, mais surtout sur son mode de vie, qui de toute

façon, en l’améliorant et le rendant plus sain, ne pourra que apporter un bien être total et

une meilleure santé.

Il faut dire que le tabac est un véritable poison pour le sperme, et qu’il faut l’arrêter si

l’on veut obtenir une grossesse facile et de bonne qualité ; il faut aussi, essayer de

diminuer le stress chez l’homme par les petits moyens déjà cités, et il faudrait insister

sur l’importance d’avoir une alimentation équilibrée, saine et pas rapide, comme il

faudrait s’enquérir de savoir si il pratique des sports à outrance avec port de boxer

(vêtements serrés) ou l’usage très intensif de sauna ou hammam. De même un travail

constant près d’une source de chaleur (four, aciéries, verreries). Il faut également

s’enquérir d’éventuel traitement ou autre médication pris par le partenaire, car certains

peuvent être à l’origine d’une diminution de la qualité spermatique (immunothérapie,

chimiothérapie, dyalise rénale, et certains médicaments dermatologiques comme le

Finastéride).

Un bon sommeil, et une bonne hygiène de vie sont bénéfiques. De même l’habitus est

très important, en ce sens, qu’il faudra nuancer certaines coutumes ou pratiques qui

interdisent les rapports sexuels jusqu’à 7 jours après le moindre saignement

gynécologique. En effet, certaines femmes ont des règles trainantes avoisinant ou

dépassant 7 jours, ce qui fait que si son partenaire doit attendre 7 jours après la fin de

ces saignements, on se trouverait au-delà de la période d’ovulation, empêchant ainsi

toute chance de grossesse.

b-Cas spécifiques

Très souvent, si le partenaire suit ces principes généraux énoncés ci-dessus, on assistera

à une véritable amélioration de la qualité du sperme, et on observera rapidement une

grossesse. Mais il subsiste encore quelques cas où malgré l’application de ces principes

le sperme reste de mauvaise qualité ou peu fécondant.

Et là aussi, avant d’aller vers des explorations plus poussées, et avant d’avoir recours à

une aide médicale à la procréation (AMP), on pourra prescrire à ce partenaire, quelques

molécules à base de zinc, sélenium, carnitine, torrine, vitamines et minéraux, comme le

Gametix M ® 1 sachet/jour, ou autres produits contenant ces éléments :

Page 5: COMMENT AMELIORER LA FERTILITE FEMININE EN liorer · PDF filefréquents, et avec un homme au spermogramme normal. ... grossesse sera d’autant plus facile ; même avec une femme

-Le zinc stimule la fertilité et améliore la reproduction, en permettant la synthèse

normale de l’ADN ;

-La vitamine B9, améliore le processus de division cellulaire ;

-Le sélenium, stimule la spermatogénèse normale, et associé à la vitamine E, ils

préservent les cellules contre le stress oxydatif ;

-La vitamine B3, intervient dans le métabolisme énergétique et réduit la fatigue ;

-La vitamine B6, contribue à réguler l’activité hormonale ;

-La vitamine C, favorise l’absorption de fer et appui ainsi le rôle du sélenium et de la

vitamine E.

Ces complexes, non seulement améliorent la qualité spermatique, mais favorisent le

capital du bien être masculin.

Il faudrait les prendre sur une durée minimale de 3 mois avant d’avoir un résultat

probant.

VI-Conclusion

Cet article n’a pas pour prétention d’apporter un traitement révolutionnaire dans le

domaine de la fertilité, mais à la modeste sagesse de donner des indications très utiles et

souvent efficaces devant des tableaux cliniques ou la grossesse ne survient pas aussi

vite qu’on le voudrait.

L’application de ces principes améliore à coup sûr, à peu de frais, la fertilité de la

femme, comme celle de l’homme, et peut leur faire éviter, dans bien des cas, d’avoir

recours à une aide médicale à la procréation (AMP), qui on le sait tous, reste dans

certains cas indispensable, mais toujours un peu redoutée et source d’angoisse et de

stress supplémentaire pour le couple.

Pour résumer, avoir une bonne hygiène de vie, en éliminant toute intoxication

tabagique, ou alimentation inadéquate ; avoir une vie peu stressante, et suivre quelques

conseils médicaux (parfois en s’aidant de petits moyens naturels ou médicamenteux)

peut apporter une véritable amélioration de la fertilité féminine qui est de toute façon,

toujours corrélé à celle de l’homme.

Docteur Stéphane SABBAGH

Gynécologue – Obstétritien

Echographie – Stérilité – Endoscopie

8, avenue des Ternes

75017 PARIS

Tél. : 01.43.80.05.81

Références :

-SAMPIL, 2013-2014 ; -Samir hamamah, UNILAB congrès du 8/04/2014 ; -Congrès

GYNACTION 2014, communication du laboratoire DENSMORE.