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LE TRANSPORT SANITAIRE EN FRANCE RAPPORT RASSUR de janvier 2020 www.rassur.org [email protected]

communication@rassur · Mettre en place un plan opérationnel de recherche d’efficience - Au niveau des établissements de santé et des transporteurs sanitaires : Mieux organiser

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LE TRANSPORT SANITAIRE EN FRANCE

RAPPORT RASSUR de janvier 2020

[email protected]

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RASSUR La structure RASSUR est née de la volonté des acteurs du Transport sanitaire et d’urgence de proposer une solution globale de gestion des flux pour harmoniser les pratiques au niveau national. Ils ont donc financé et développé le logiciel SIRA, décliné en deux versions : une pour les sorties hospitalières (SIRA Santé) et une autre pour l’urgence (SIRA Urgences).

RASSUR regroupe des Associations départementales de Transport sanitaire et d’Urgence (ATSU, ADRU, OTSU), qui représentent en moyenne 95 % des sociétés ambulancières en France. RASSUR, qui a vocation d’utilité publique, fédère aujourd’hui 10 départements, 600 sociétés, quelque 2 000 véhicules de transport sanitaire. Les logiciels SIRA sont implantés dans une centaine d’établissements de soins en France.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION : il y a urgence à remédier au désordre .............................................................. 4

La santé en crise .............................................................................................................................5

La philosophie de RASSUR ...........................................................................................................12

Des besoins toujours croissants ................................................................................................... 6

Une plateforme libre et transparente ..........................................................................................13

L’arrivée de réseaux ambulanciers et de logiciels de gestion de flux ....................................... 7

Financement et tarifs ...................................................................................................................13

Un modèle qui fonctionne ............................................................................................................14

Une mutation dans le désordre ....................................................................................................10

Le sentiment d’être mis à l’écart .................................................................................................11

1re PARTIE : LA SITUATION

2e PARTIE : LE MODÈLE QUE NOUS DÉFENDONS

CONCLUSION

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INTRODUCTIONIl y a urgence à remédier au désordre

Dans un secteur de la Santé en pleine crise en ce début d’année 2020, avec une complexité des problématiques touchant toutes les strates de notre système ancestral, le transport sanitaire ne fait pas exception, qu’il s’agisse

des missions programmées ou des transports dans le cadre de l’urgence. Maillon essentiel dans la chaîne de soins, le transport sanitaire souffre aujourd’hui d’un manque de clarté évident ainsi que d’une mise à l’écart de ses représentations nationales (associations, syndicats...) au moment du choix des politiques publiques.

Du coup, les évolutions que nous estimons évidemment nécessaires, pour faire entrer le transport sanitaire dans le XXIe siècle et lui rendre son efficience, interviennent dans un désordre total, sans chemin directeur national. Avec pour conséquence, à court terme, la disparition de nombreuses entreprises ambulancières. Le risque est double : la suppression d’emplois et la disparition du maillage territorial (auquel nous sommes très attachés) qui mettra fin à un accès aux soins pour tous. Et cela alors même que la demande de transport explose, du fait du vieillissement de la population, du développement de l’ambulatoire, de la hausse des traitements des maladies chroniques et de l’explosion des déserts médicaux.

Les problématiques existent : carences ambulancières au niveau national du fait d’un désengagement (subi ou volontaire) d’une partie des professionnels du transport sanitaire, difficultés pour répondre à la demande des centres de soins, lenteurs dans la mise à niveau technique et organisationnelle de certains acteurs...

Pour faire face à ces difficultés, centres de soins, groupements de cliniques, Ehpad, ARS, ambulanciers... chacun de ces acteurs expérimente telle ou telle solution, au niveau local ou régional, sans vision globale. Pour nous, toutes ces initiatives désordonnées mettent en danger notre modèle de répartition équitable des missions, ouvrent la porte à une ubérisation de la profession et aboutissent au risque, pour les pouvoirs publics, de voir leur échapper la gestion des flux de transport sanitaire alors même qu’il y a nécessité de contrôle et de bonne gestion.

Les problèmes existent c’est vrai, mais les solutions aussi. Celles que nous préconisons s’appuient sur un outil universel de gestion des flux, mis au point par des professionnels du transport sanitaire, qui n’entre pas dans une logique commerciale (puisque gratuit pour les centres de soins), qui peut se déployer nationalement et qui s’inscrit dans nos objectifs d’équité, d’indépendance et d’efficience. SIRA Santé et SIRA Urgences de RASSUR sont pour nous les solutions concrètes aux problèmes que rencontre notre secteur d’activité.

Vers une ubérisation du secteur

du Transport Sanitaire avec la confiscation de la gestion des

flux de transport

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La Santé en crise

1re PARTIE : LA SITUATION

L a France connait aujourd’hui des bouleversements sans précédents : crise de l’hôpital public, déserts médicaux, urgences sous pression, crise des vocations,

problèmes du financement... Autant de sujets essentiels sur la table des pouvoirs publics alors que toutes les études d’opinion montrent que la Santé reste une des préoccupations majeures de nos concitoyens, très attachés au système français (longtemps l’un des plus performants au monde).

Dans ce contexte, la composante Transport sanitaire du parcours de soins connaît, elle aussi, des bouleversements importants. Les sociétés ambulancières, au nombre de 5 500 en 2018, sont confrontées à de nombreux défis qui s’imposent : se moderniser en intégrant les nouvelles technologies, faire face à des tarifs de prestation qui n’augmentent pas alors même que les charges explosent, recruter et former du personnel impliqué...

Les professionnels ambulanciers sont inquiets aujourd’hui pour la pérénité de leur entreprise. Alors que leur image s’est dégradée dans l’opinion publique, qu’ils sont la cible régulièrement du mécontentement des Sdis qui rejetent sur eux les problèmes de carences, les ambulanciers de France tirent eux aussi le signal d’alarme.

Dans un contexte où la demande

de transport sanitaire ne cesse

d’augmenter

Le secteur est marqué par :

– Une fragilisation des entreprises, de nombreuses sociétés

sont en vente

– Une baisse forte de la profitabilité liée à l’accroissement des

charges, carburant, nouvelle convention sociale, CVAE

– Une régression de la rentabilité économique depuis 3 ans

impactée par la baisse de la profitabilité et par l’allongement des

délais de règlements avec la mise en place de l’article 80.

Observatoire du Transport Sanitaire

2019 de KPMG

“ ”5

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Des besoins toujours croissantsLe constat que nous faisons est le suivant : le besoin de transport sanitaire

(programmé et d’urgence) va continuer sa croissance naturelle dans les années qui viennent pour les raisons que nous avons déjà évoquées de vieillissement de la population, de hausse des prestations ambulatoires et des inégalités géographiques. Il faut rappeler ici que le transport sanitaire constitue un point clé du système de Santé, et qu’à ce titre il a droit au chapitre lors des discussions de transformation de notre système, dans le cadre de la politique que mène actuellement le ministère des Solidarités et de la Santé.

Le problème ne date pas d’hier. Le rapport Eyssartier de septembre 2010 pointait déjà la nécessité de rechercher de l’efficience dans le transport de patients grâce à la mise en place de plateforme de gestion des flux, donnant accès à une traçabilité d’ensemble et à des statistiques fiables permettant d’ajuster les besoins. Il mettait en avant aussi la nécessité de placer les ARS au centre du dispositif pour une meilleure régulation du secteur.

Principales préconisations du rapport Eyssartier

Mettre en place un plan opérationnel de recherche d’efficience- Au niveau des établissements de santé et des transporteurs sanitaires :Mieux organiser les demandes de transport au sein des établissements de santé par la mise en place de plate-forme de gestion des demandes de transportsTracer les demandes de transport au sein des établissements et les réponses apportées par les transporteursDévelopper des démarches qualités entre les établissements et les transporteurs sanitaires pour améliorer la réponse apportés aux patients et réduire les temps d’attente des transporteursMettre en place des organisations pour permettre le développement du transport partagé

- Au niveau régional :Appuyer les établissements de santé pour développer les organisations évoquées ci-dessusContractualiser avec ceux dont les prescriptions de transports apparaissent très importantes ou très dynamiques ou dont les organisations sont les plus défaillantes (temps d’attentes importants, pas d’anticipation des demandes...). La contractualisation devrait également porter sur le développement du transport partagéMettre en place avec les transporteurs sanitaires l’équivalent des contrats de bonne pratique précédemment passés avec les CPAM

- Au niveau national :Publication rapide du projet de référentiel concernant l’organisation des transports sanitaires post-hospitaliers, avec un suivi dans le temps de sa mise en œuvreDiffuser auprès des ARS et des établissements de santé les bonnes pratiques en matière d’organisation (plates-formes de demandes, gestion des lits et transport des patients, transports partagés...) Mettre à disposition des ARS les données utiles à la gestion de ce plan

Rééquilibrer les tarifications entre VSL et ambulances et développer des tarifications adaptées pour les transports spécifiques.Réfléchir à moyen terme sur les transports qui doivent être pris en charge directement par les établissements de santé (de manière homogène entre établissements publics et privés)

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L’arrivée de réseaux ambulanciers et de logiciels de gestion de flux

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ARTI

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U ne fois le constat établi d’un secteur qui doit se structurer (généralement partagé par l’ensemble des acteurs du dossier), voyons maintenant ce qu’il

s’est passé en France depuis quelques années. Deux mouvements simultanés et imbriqués ont transformé en profondeur le secteur du transport de patients :

- l’arrivée de géants du transport (Transdev et Keolis) qui, à travers la création de réseaux, regroupent des entreprises indépendantes sous une bannière unique- la création par des start-up de solutions destinées à la gestion des flux de transport sanitaire

1 - Les réseauxLes grandes manoeuvres commencent en 2016 lorsque le géant Transdev (filiale de la Caisse des Dépôts et de Veolia) crée Santé Mobilité Services (SMS) avec le concours de Thierry Schifano, une figure du secteur du transport sanitaire, aujourd’hui président de la Fédération nationale de la mobilité sanitaire (FNMS). S’en suit la mise en place du réseau Carius, qui regroupe à ce jour quelque 290 partenaires en France.

En 2017, le géant du transport Keolis (dont 70% du capital est détenu par la SNCF) lui emboîte le pas en créant sa filiale Keolis Santé, s’appuyant sur deux leaders historiques du transport sanitaire que sont les groupes Integral (Renaud Chaumet-Lagrange) et Douillard. La même année, Keolis Santé s’allie avec Jussieu pour créer le réseau Jussieu Secours (200 centres), devenant l’un des leaders du transport sanitaire en France.

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L’arrivée de ces géants du transport sur le secteur du sanitaire est diversement appréciée. Les deux groupes, qui ont déjà fait main basse sur le transport urbain, peuvent faire peur, surtout à ceux qui se souviennent qu’ils ont été condamnés dans les années 2000 à de lourdes amendes pour «entente illicite».

Certains (les entreprises en difficulté) les considèrent au contraire comme des sauveurs et se laissent soit racheter, soit fagociter par ces réseaux puissants, qui profitent de la nécessité du secteur de s’organiser et de se professionnaliser.

Face à ces deux acteurs omnipotents, de petits réseaux tentent de résister : réseau de mutuelles comme Harmonie Ambulances, réseau d’ambulanciers comme Rassyne ou SG2A, regroupements régionaux comme TSI en Bretagne.

Harmonie Ambulance

Les grands réseaux d’ambulanciers

Chiffres clés du Transport Sanitaire

CARIUS(Transdev)

JUSSIEU SECOURS(Keolis)

SG2A Rassyne

Les milliers d’ambulanciers indépendants

+

Les entreprises ambulancières se regroupent, soit sous l’égide de l’un des deux grands groupes de transport (Transdev ou Keolis), soit en se structurant en réseau d’ambulanciers. Il reste à ce jour des milliers d’entreprises du secteur encore indépendantes.

5 164 sociétés

2 201 indépendantsFin décembre 2017

Entreprise de 1 à 9 salariés

Entreprise de 10 à 49 salariés

Entreprise de + de 50 salariés

58%

41%

1%

58 812 salariés39% de femmes

4,6 milliards d’€

1,2 million

62 millions

dépensés en 2015 pour la consommation de services de transport de malades

de malades transportés

de trajets (ambulances, taxis, VSL) en 2015

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2 - Les solutions de régulationEn parallèle de ce déploiement des réseaux, une fois identifié le besoin d’une gestion informatisée des flux de transport, plusieurs éditeurs de logiciels vont proposer leur solution. Là encore, on retrouve les historiques, comme Lomaco ou Synovo, mais de nombreuses start-up se positionnent sur ce secteur dans la mouvance de l’e-santé, en plein essor en France : c’est le cas de Sanilea, start-up de Limoges, financée en partie par la Région Nouvelle Aquitaine, ou de Geosoft, jeune pousse de Bordeaux, qui s’est alliée en 2018 avec Santé Mobilité Service, la plateforme de Transdev.

On pourrait en citer bien d’autres, notamment Ambler, start-up créée en 2018 par des anciens de Blablacar et FlixBus et qui se présente comme le premier réseau intelligent de transporteurs sanitaires.

A noter que les grands réseaux (Carius et Jussieu) ont créé leur propre solution ou se sont alliés avec un éditeur historique.

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Les principales solutions de gestion des flux de transport

La solution SPS (pour Sirus Plateforme Santé) est hébergée par Lomaco. Sirus a été choisi par les réseaux Jussieu Secours et SG2A.

Optimos est la solution de Santé Mobilité Services, la plateforme de Transdev. Le réseau Carius propose évidemment cette solution maison.

PTAH est la solution développée par Géosoft Aquitaine. En mai 2018, Géosoft Aquitaine et Santé Mobilité Services (Transdev) se sont unis.

Speed Call, la solution de Saniléa, a été choisie par l’ARS Nouvelle Aquitaine notamment.

La start-up Ambler implante petit à petit sa solution dans des centres de soins à travers la France.

La solution de RASSUR a été créée par les associations d’ambulanciers et existe pour les centres de soins (SIRA Santé) et pour les SAMU (SIRA Urgences).

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On assiste dès lors à une foire d’empoigne dans laquelle chacun cherche à implanter sa solution. La gestion des flux de transport représente un enjeu

majeur pour ce secteur qui sait que sa survie passe aussi par la mise en place d’une organisation optimisée et d’outils de régulation efficaces.

Cette pagaille aboutit à une fragmentation du territoire, où d’un département à l’autre, d’un centre de soins à l’autre, la solution en place n’est pas la même. À l’échelle des régions, le constat n’est pas mieux : l’ARS Nouvelle Aquitaine a par exemple choisi Speed Call, la solution de Sanilea (forcément, la Région Aquitaine finance en partie cette start-up) alors que l’ARS des Hauts-de-France s’orienterait vers la solution PTAH de Géosoft.

Quand c’est directement un réseau de transport sanitaire comme Carius (Transdev) qui propose sa solution à un centre de soins ou à un groupement, on comprend facilement que seuls les ambulanciers adhérents du réseau bénéficieront de la majorité des missions. Et les autres ? Ils disparaîtront ou seront absorbés par ce groupe à l’appétit inextinguible.

Une mutation dans le désordre

Une course est lancée par les éditeurs de logiciels pour

implanter leur solution. Mais les ambulanciers

dans tout ça ?

Pour tout comprendre, retrouvez nos films consacrés aux réseaux de Transport Sanitaire et aux grandes plate-formes

www.rassur.org

Financeurs historiques : FCI Limousin SASUet Limousin Participations

SA au capital de 9 342 836,40 euros, Limousin Participations a pour principaux actionnaires BPI France (Banque Publique d’Investissement, 21,05%), la Région Nouvelle-Aquitaine (26,54%), plusieurs banques, des assurances, des mutuelles...

La solution Choisie par l’ARS Nouvelle Aquitaine

Le choix d’une solution qui concerne aussi les ambulanciers s’est fait sans eux. Mais surtout, on peut s’interroger sur la neutralité de l’ARS qui a choisi une entreprise financée parla Région ?

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L’organisateur du transport médical, basé à Limoges, a finalisé une levée de fonds de 2,5 millions d’euros (janv 2020). Ce financement venu du fonds d’investissement Extens, spécialiste de la e-santé et d’Aquiti

Gestion (GIE de la Région Nouvelle-Aquitaine), est le second du genre pour l’entreprise.

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Cet éparpillement engendre des problèmes importants pour les transporteurs sanitaires : quel outil choisir au final pour bénéficier des demandes de

transport ? Comment peser sur les choix faits au moment d’éditer les règles de répartition des missions ? Les transporteurs sanitaires ont le sentiment que tout échappe à leur contrôle, qu’ils deviennent des exécutants alors qu’ils sont avant tout des professionnels de santé qui savent mieux que quiconque ce qu’il convient de faire pour améliorer le système, organiser le secteur, avec comme souci premier le bien-être du patient, son droit à un transport sanitaire de qualité et de proximité, ce que la logique comptable de logiciels mal paramétrés ne prend pas en compte.

La profession est en souffrance depuis quelques années, consciente de la nécessité de se moderniser mais privée du contrôle de son évolution.

NON, nous ne voulons pas d’une France que se seraient partagé deux groupes de transport ventripotents, tentés (on n’échappe pas à ses démons) dans leur situation monopolistique d’imposer leur vision... et leurs tarifs.

NON, nous ne croyons pas que l’avenir du transport sanitaire soit dans cette gestion de plateformes privées qui réduit les ambulanciers au rôle de simples exécutants, et les patients à celui de colis à livrer.

OUI, nous pensons que le maintien d’un mailllage d’ambulanciers sur tout le territoire est viable, à condition qu’on laisse les professionnels s’organiser et gérer les règles de répartition des missions basées sur un Tour de rôle intelligent. Tout le monde est gagnant : le patient, en premier lieu, mais aussi les structures locales, le territoire, l’emploi de proximité, les finances publiques...

OUI, une solution existe pour que les valeurs qui prévalent encore dans notre système de Santé (d’équité, de solidarité, d’accès aux soins pour tous) soient respectées : il s’agit des outils SIRA Santé et SIRA Urgences mis au point par les associations d’ambulanciers professionnels regroupées au sein de RASSUR.

Le sentiment d’être mis à l’écart

Centres de soins SAMU

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2e PARTIE : LE MODÈLE QUE NOUS DÉFENDONS

La philosophie de RASSUR

L a structure RASSUR, dont sont actionnaires les associations départementales de transporteurs sanitaires, se présente sous forme d’une SAS à vocation

publique dans laquelle chaque association est représentée à part égale. Elle a été pensée pour être une SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) dont l’utilité sociale réside dans l’accès aux soins pour tous.

Seule structure de ce type regroupant des ambulanciers et leurs associations, RASSUR garantit l’équité entre tous les acteurs, dans une transparence totale, avec le souci d’une adéquation entre l’offre et les besoins que permet la mise en place d’une traçabilité incontestable.

Notre priorité première reste le patient, un homme, une femme, un enfant en situation de vulnérabilité et qui a besoin d’être transporté, d’être accompagné, par ceux et celles qui sont le plus souvent les premières personnes rencontrées dans la chaîne des soins.

Partant de là, notre démarche est simple : mettre au point un outil de régulation équitable, géré par les associations de transporteurs sanitaires, prenant en compte les besoins des établissements, sous le contrôle des ARS, et capable de fournir des statistiques départementales sur une base identique pour l’ensemble du territoire. Le logiciel SIRA est né, décliné pour les transports programmés et d’urgence.

L’ambulancier, premier contact du patient dans

son parcours de soins.

CENTRE DE SOINS : accès par Internet ou jonction avec le logiciel maison

Gestion automatisée des demandes1 2

Ensemble d’ambulances et taxis conventionnés, équipés pour répondre en temps réel aux demandes

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DEMANDE DE TRANSPORT

Règles de routageRecherche de disponibilités en temps réel. Règles établies par

les ambulanciers et validées par les autorités, basées sur un Tour

de rôle équitable et efficient

Support utilisateurs RASSURbasé en

France

Réponseà la demandeValidation claireSuivi en temps réelAccès à des statistiquesTraçabilité des échanges

Les grands principes de fonctionnement de SIRA

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Une plateforme libre et transparente

L ’outil SIRA permet de réduire les temps de prise en charge des patients notamment grâce à la géolocalisation des véhicules. À l’aide de sa base

de données à jour intégrant les acteurs et leur force d’action (véhicules, équipages...), RASSUR apporte aux centres de soins et aussi aux SAMU une réelle visibilité sur les capacités d’intervention.

Pour parvenir à nos objectifs de modernisation et d’uniformisation des pratiques, RASSUR accompagne les structures ambulancières dans leur professionnalisation.

Afin de respecter nos engagements de traçabilité de l’ensemble des missions, le logiciel SIRA intègre un outil statistique qui donne aux pouvoirs publics (ARS, ministère des Solidarités et de la Santé...) et aux établissements de soins une visibilité indispensable pour ajuster les stratégies de gestion des demandes de transport et anticiper les évolutions.

Tous les acteurs peuvent avoir accès à RASSUR, qu’ils appartiennent ou non à un réseau ou un groupe.

Financement et tarifsG râce à l’argent d’une partie des cotisations perçues, les associations

de transporteurs sanitaires ont financé le développement de leur outil. Ainsi, la mise en place de SIRA Santé dans un établissement de soins n’engendre aucun frais pour ce dernier dans l’utilisation de base. Il suffit de posséder un accès Internet. SIRA peut même s’interfacer avec le logiciel métier de l’établissement. Ainsi, les demandes de transports peuvent être intégrées directement dans le système que le personnel utilise au quotidien, pour un confort optimal.

Pour la société d’ambulances, le prix d’accès à la plateforme de gestion est mensualisé et calculé au plus juste. La formule d’adhésion de base est même gratuite pour les ambulanciers et taxis qui souhaitent participer, même avec peu de moyens disponibles.

2e PAR

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ADAPTÉ OUVERT MODERNEÉPROUVÉC’est parce qu’elle a été mise au point par des professionnels du transport sanitaire que la solution SIRA s’adapte aux besoins des centres de soins ou du SAMU.

Tous les acteurs du Transport sanitaire peuvent avoir accès aux outils de RASSUR dans le souci d’une répartition équitable des missions.

Les outils mis en place et le niveau de sécurité proposé font de RASSUR une solution techniquement très avancée, mais simple d’utilisation.

Les solutions RASSUR fonctionnent déjà dans de nombreux établissements (CHU, Ehpad, centres de secours...) sur tout le territoire.

IDENTIFIÉGérée en France, la plateforme RASSUR bénéficie d’un support utilisateurs de haut niveau. Les interlocuteurs connaissent l’outil sur le bout des doigts et ont une forte expertise métier.

Principales qualités de SIRA

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Un modèle qui fonctionneLe logiciel SIRA fonctionne déjà dans différents centres de soins, un peu partout

en France. La simplicité de gestion des demandes de transport offre un gain de temps évident au personnel en charge de cette fonction au sein de l’établissement. Les différentes validations (réponse, délai, suivi de mission) sécurisent l’ensemble du transport et libèrent le demandeur d’une source d’angoisse inutile.

Pour la bonne gestion de l’établissement, les donneurs d’ordre disposent alors des statistiques complètes relatives à la composante transport, peuvent conduire une politique d’ajustement des besoins et être alertés très vite des éventuels dysfonctionnements.

Pour l’Urgence, l’une des missions essentielles du transport sanitaire en France, le logiciel SIRA Urgences installé dans les centres SAMU permet une réponse immédiate et sécurisante, tenant compte de la localisation des véhicules et de leur équipement. La mise en place de cette solution engendre une diminution réelle et durable des carences ambulancières, soulageant ainsi les SAMU et les Services départementaux d’incendie et de secours.

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Exemple des effets de la mise en place de SIRA pour l’urgence

Appels SAMU Missions réalisées Carences

22 879

37 480

11 650

46,2 %

21 068 41,3%

x 1,63x 1,80

- 4,9%

Appels SAMU

Appels

Appels

Missions réalisées

Missions réalisées

Missions réalisées

Carences

20 972

2018 2019

8 888

53 417

6 372

15 613

23,13 %41 727

16 822

23 371

18,8 %

x 2,54 x 2,67 - 4,33%

dépa

rtem

ent 5

9dé

part

emen

t 62

1er semestre2014

2014

* Estimations

2014 2014

1er semestre2014

1er semestre2014

1er semestre2019

2019 * 2019 * 2019 *

1er semestre2019

1er semestre2019

HCentres de soins fonctionnant avec SIRA Santé

De + en + de missions

UNE CENTAINE

EN FRANCE

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CONCLUSION

Cessons de faire l’autruche !

E n ce debut d’année 2020, le transport sanitaire et d’urgence est à la croisée des chemins. Malmené depuis quelques années, écarté au moment des grandes décisions qui le concernent, le secteur doit réagir - MAINTENANT, après il sera trop tard -,

et commencer à enfin ouvrir les yeux !Que se passe-t-il en France ? Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que deux groupes (Keolis

et Transdev), deux géants mondiaux du transport, sont en train, à coups de rachats ou d’affiliations, de s’approprier rapidement une grande partie du Transport sanitaire hexagonal, profitant de sa désorganisation et de la nécessité évidente des acteurs de se professionnaliser, de se structurer et d’entrer dans l’ère numérique.

Il faut ouvrir aussi les yeux sur ce qu’il se passe en parallèle : les éditeurs de logiciel, pour répondre aux besoins, mènent une course effrénée à celui qui décrochera soit un établissement de soins, soit un groupement de cliniques, soit carrément une ARS, avec l’assurance dans ce dernier cas de toucher un maximum de clients. Ces éditeurs ont rarement la connaissance métier mais, plus grave, ils participent à cette pagaille nationale dans laquelle les ambulanciers sont empêtrés. Avec des questionnements d’une logique implacable : « On me dit de m’informatiser, mais quel outil choisir ? Qui gère concrètement les règles de transport qui m’impactent directement ? Quel rôle me revient au bout du compte ? Quelle logique suivent les ARS lorsqu’elles avancent dans un désordre évident, sans politique nationale de choix d’outils professionnels ? Qui me représente quand les arbitrages sont en cours ? Qui écoute ceux qui, comme nous, sont sur le terrain au quotidien ? »

Nous, ambulanciers regroupés en associations départementales et membres de RASSUR, nous disons STOP !!! Il y a urgence car les conclusions du dernier rapport 2019 de KPMG sur le secteur du transport sanitaire sont alarmantes : les entreprises ambulancières sont en grand danger.

Nous disons STOP à la DISPARITION annoncée de nombreuses entreprises en France, donc à celle du maillage territorial qui fait la force de notre modèle en répondant efficacement aux besoins de transport des populations excentrées. STOP à la MAINMISE de géants du transport qui appliquent des logiques industrielles qui n’ont pas lieu d’être s’agissant d’une activité d’utilité publique. STOP à l’UBÉRISATION de notre profession par des plateformes privées qui vendent leur solution à tout-va, sans concertation avec les principaux intervenants, nous privant de la gestion des flux de transport qui doit revenir au contraire à une autorité incontestable, regroupement des professionnels du transport sanitaire pour répondre au mieux aux besoins des centres de soins et sous le contrôle des agences régionales de santé.

Nous voulons une répartition équitable, une transparence totale. Nous sommes convaincus que toutes les structures ambulancières peuvent continuer d’exister, à condition d’être accompagnées dans le changement et de bénéficier d’une juste répartition des flux, participant ainsi à répondre activement aux besoins des centres de soins et à ceux des patients qui plébiscitent les services de proximité et qui méritent, quelle que soit leur situation géographique, un accès égal aux soins.

POUR TOUT CELA, NOUS EXHORTONS LES ENTREPRISES AMBULANCIÈRES À OUVRIR LES YEUX ET À SOUTENIR NOTRE DÉMARCHE : EN ADHÉRANT À RASSUR ET EN PLÉBISCITANT L’OUTIL SIRA, VOUS PRENEZ ENFIN VOTRE AVENIR EN MAIN.

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