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Compagnons de Jésus. La genèse de l'ordre des jésuites by Gérard WilkensReview by: Jean SéguyArchives de sciences sociales des religions, 25e Année, No. 49.2 (Apr. - Jun., 1980), pp. 315-316Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30125156 .

Accessed: 14/06/2014 01:48

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BULLETIN DES OUVRAGES

aujourd'hui, &tre marginalis&e. Les divers systhmes de pens6e sont r~sumts avec brio dans leurs arites essentielles : la bibliogra- phie, selective par n6cessit6 vu le format de la collection, n'en parait pas moins remar- quable par la pertinence de ses choix. L'A. accorde une place importante g la prC-his- toire de la sociologie, de mime qu'aux sciences voisines (anthropologie, ethnologie, psychanalyse). Sa critique de la sociologie comme < science positive >, appuy6e sur une lecture 6galement p6n&trante de Marx et de Weber ne fera pas les d6lices de tous ses lecteurs.

Comment la sociologie des religions peut- elle aujourd'hui r6-investir la position cen- trale qu'elle occupait dans la critique sociale et la sociologie commengante ? Pour l'A., cela demande- entre autres choses- de revoir le concept de < sicularisation >. La religion n'est-elle vraiment qu'une affaire d6pass6e (ou du pass6) ? Cela demande aussi de reposer la question d'une d6finition de la religion. Dans cette perspective, I'A. voit des 616ments de solution dans les travaux d'H. Desroche (Marxisme et religions, cf. Arch., 13, no 128, et Socialismes et socio- logie religieuse, ibid., 22, n0 157), dans la mesure oii notre colligue refuse implicite- ment la dichotomie soci6t6-religion dans laquelle le premier terme d6signerait le r6el, le rationnel, le politique, tandis que le second 6voquerait le pass6 et le non-rbel. Sur ce thbme, nous aurions aim6 que 1'A. aille plus loin et nous dise comment il congoit, dans sa perspective propre, ce rapport politique- religion auquel plus d'un chercheur actuel consacre - jusqu'ici en pure perte - ses veilles.

Jean S6guy.

49.538 WEILL (Georges J.).

Catalogue des manuscrits de la bibliothique de I'Alliance Isra6lite Universelle. T. I Manuscrits judai'ca. Paris, Alliance Isral61ite Universelle, 1979, 107 p.

La bibliothbque parisienne de l'Alliance Isra6lite Universelle, fondde en 1860, posshde non seulement I'un des fonds d'imprim6s relatifs au judaisme des plus importants d'Europe, mais encore des manuscrits. Aussi ce premier catalogue des manuscrits en lan- gues non hdbraiques, concernant l'histoire juive moderne et contemporaine (XVIIIe- XXe sidcles) ainsi que les relations entre les Juifs de diff6rents pays et leurs concitoyens, constitue un instrument de travail important pour les chercheurs qui s'intbressent au judai'sme.

Doris Bensimon.

49.539 WEIR (Robert F.), &d. Ethical Issues on Death and Dying. New York, Columbia University Press, 1977, 406 p.

Cet ouvrage prend place parmi les nom- breux symposiums parus r6cemment aux Etats-Unis sur les problkmes d'6thique mdi- cale. Celui-ci r6unit des m6decins, des biolo- gistes, des moralistes et des juristes. Cinq points cruciaux sont 6tudi6s successivement: la v6rit6 aux incurables, les critbres de la mort, la permission de mourir, I'euthanasie et le suicide. Comme le dit l'auteur de l'in- troduction (R.F. Weir), c'est la mort elle- mime, dans son ensemble, qui, par son carac- tare de fascinans, provoque un sentiment du mime ordre que le sacrd de R. Otto et les connaissances que l'on peut avoir des pro- cessus biologiques ne font qu'accroitre le mystbre en 6parpillant en quelque sorte l'6v6- nement-mort en une multiplicit6 de ph6no- manes. Cela n'empiche pas l'6thique de la mort d'&tre s6cularis6e dans son ensemble, sauf - et cette exception est significative - sur les deux points oi l'Eglise catholique est intervenue r6cemment, en ce qui concerne le laisser-mourir des enfants anormaux et I'eu- thanasie. Sur le premier point, l'intervention de J.M. Gustafson, sp6cialiste d'< Ethique th6ologique >, fait rdfdrence aux positions reli- gieuses bien connues (caractbre sacr6 de la vie humaine) mais s'appuie, en d6finitive, sur des critbres s6culiers. Sur le second point, en revanche, R.F. Drinan d6veloppe explicite- ment le point de vue de l'Eglise catholique. Comme l'ensemble de ces colloques, celui-ci ne conclut pas, et la coexistence des positions donne

. leur r6union un caractbre pluraliste.

1 s'agit finalement davantage de faire admettre ? chacun les positions des autres comme 16gitimes, plut6t que d'arriver i des conclusions communes.

Frangois-A. Isambert.

49.540 WILKENS (Gbrard). Compagnons de Jesus. La genbse de I'ordre des j6suites. Rome, Centrum Ignatianum Spiritualitatis, 1978, 340 p. (Recherches, 14).

Etude originale de la gendse d'un ordre religieux. Plut6t qu' < iniguistes , les disciples d'Inigo (par la suite Ignace) de Loyola choi- sissent d'&tre connus comme < Compagnie de J6susf, de se dire 'compagnons de J6sus >. Que signifie ce choix en termes de relations entre ces hommes et les autres hommes, entre eux et Dieu, entre eux seuls enfin ?

A ras de textes, G.W. s'efforce de r6pondre A cette question; il examine l'6volution des

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

relations d'Ignace avec Dieu et les autres hommes, puis avec ses disciples, et aussi les diffdrentes structurations de ces relations aux divers moments de la carribre d'Ignace et de ses amis jusqu'en 1539. Cette date est, en effet, celle ohi les compagnons se d~cident 5 < demeurer ensemble comme groupe uni par le lien de l'obbissance , dans la d~pen- dance apostolique du pape, et deviennent la Compagnie de J6sus.

On prend plaisir B lire ce livre oh les textes des premiers compagnons sont abondamment cites et permettent de p6nitrer - in quantum hoc fieri potest - dans leur intimit~, de retrouver un peu la nouveaut6 de leur d~mar- che. Mais on a du mal 5 comprendre sur quelle m~thodologie s'appuie l'analyse, quels sont ses principes d'interpr~tation. Nous ddclarer que, dans les contacts d'Ignace ou de ses compagnons ( la rencontre m~diati- sante du Christ > est centrale, en tant qu'elle d6tache le sujet de lui-m~me et de ses besoins de contacts humains, dans la perspec- tive de l'apostolat - ce qui nous semble Stre la these de l'ouvrage - nous parait bien intbressant : peut-8tre plus pour la lecture spirituelle ou l'oraison que du point de vue des sciences sociales, cependant. Etudier la gendse d'un groupe suppose, certes, que l'on restitue le discours des participants aux diverses &tapes du parcours. Encore faut-il annoncer comment on s'y prend et pourquoi, et surtout ne pas en rester 1a. Les compa- gnons d'Ignace seraient-ils devenus compa- gnons de Jesus > par la seule efficace d'une dialectique interne a leur experience? De toute 6vidence, non. Ils ont v6cu dans une soci6t6 profane et religieuse dont rien ne nous est dit ici; ses probl~mes pourraient bien pourtant ne pas 8tre &trangers aux 6volutions d'Ignace et des iniguistes.

L'A. avait choisi, dbs le depart, de snober les sciences sociales : ... < Nous ne ferons pas un usage m6thodique de ces sciences, vu que celles-ci ne se pr~tent gubre 5 une approche ad6quate de la formation d'un grou- pement religieux > (p. 10). On croit rover; mais non; une explication suit : <Les lignes de force qui profilent un groupement, tel qu'une communaut6 religieuse, a partir de motivations s'inspirant de la foi, ne peuvent s'apercevoir que dans une optique th~olo- gique. Car seule la thbologie en tant que science de la foi prend en consideration ce que la foi seule peut voir : la communion avec le Christ > (p. 10). Dans ce cas, I'A. ne s'6tonnera pas de n'8tre pas entendu par les non-thbologiens.

Jean S~guy.

49.541 WILLAIME (Jean-Paul).

Les ex-pasteurs. Strasbourg, Universite de Strasbourg-II, Centre de Sociologie du Pro- testantisme, 1979, 100 p.

Introduite par R. Mehl (directeur) et comment~e par J.P. Willaime (sous-directeur) cette enqu~te du Centre de Sociologie du Protestantisme prelude & une enquate nette- ment plus importante en cours de d6pouille- ment sur le corps pastoral du protestantisme frangais actuellement en activit6.

Selon les Eglises protestantes en France, une centaine de pasteurs auraient quitt6 leur fonction pastorale entre 1950 et 1975. Les enqu&teurs ont r6ussi & retrouver la trace de quatre-vingts d'entre eux. Quarante-trois ont r~pondu au questionnaire qui leur a it envoy6. D'oi la n6cessit6 de pond~rations que J.P.W. effectue h plusieurs reprises.

Bien qu'environ la moitie des r6pondants d~clarent avoir rencontr6 un certain nombre de difficultis pour se riinsbrer professionnel- lement, les trois-quart exercent, en fait, des poste de responsabilit&s ranges dans la cat6- gorie I.N.S.E.E. des cadres superieurs, pro- fessions lib~rales . II y a eu, commente I'A., gain de revenus et ascension au niveau du prestige social sans forc~ment de grands changements de statut et de responsabilite professionnels.

Le plus souvent une triple mise en question semble avoir 6t6 5 l'origine de l'abandon du pastorat par les r6pondants : crise de la foi, remise en cause du systhme paroissial, senti- ment d'etre en marge de la vie sociale. Les motivations d'ordre plus ou moins politiques ne viennent qu'ensuite, mme si la majoritd des ex-pasteurs se situe < a gauche f. La crise de cr6dibilit6 et d'identit6 apparait done plus importante que la contestation politique, mais on peut se demander si cette crise n'a pas 6t6 vivement ressentie par les ex-pasteurs a cause d'un climat politico-id ologique. L'in- diquerait le fait que plus de la moiti6 des d6parts se sont produits entre 1968 et 1973 et que pros de 40 % des ex-pasteurs se sont affili6s a un syndicat ou 5 un parti peu de temps apris avoir quitt6 le pastorat. Ce dernier facteur peut d'ailleurs &tre 6galement analys6 comme le r6investissement d'une ferveur religieuse dans un groupe laique pr6- sentant une certaine ressemblance de struc- ture avec l'institution eccl6siastique.

La rupture complete avec cette dernibre n'est d'ailleurs le fait que d'une minorit6 de r6pondants (le quart). Les contacts qui sont gard6s sont divers et parfois se cumulent : abonnement a une (ou des) revue(s) protes- tante(s), relation avec un centre de rencontre et de recherche, appartenance & une paroisse,

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