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Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques physicochimiques et nutritionnelles des larves de mouches soldats noires (Hermetia illucens) comme aliment alternatif pour l'alimentation animale. Mémoire M'ballou Cisse Maîtrise en sciences animales - avec mémoire Maître ès sciences (M. Sc.) Québec, Canada © M'ballou Cisse, 2019

Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

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Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques physicochimiques et nutritionnelles

des larves de mouches soldats noires (Hermetia illucens) comme aliment alternatif pour l'alimentation

animale.

Mémoire

M'ballou Cisse

Maîtrise en sciences animales - avec mémoire

Maître ès sciences (M. Sc.)

Québec, Canada

© M'ballou Cisse, 2019

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Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur

la charge microbienne, les caractéristiques physicochimiques et

nutritionnelles des larves de mouches soldats noires (Hermetia

illucens) comme aliment alternatif pour l’alimentation animale.

Mémoire

M’ballou Cissé

Sous la direction de :

Linda Saucier, directrice de recherche

Cristina Ratti et Grant W. Vandenberg, codirecteurs de recherche.

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Résumé

Les larves de mouches soldat noires (Hermetia illucens, HI) sont une source alternative de

protéines et d’énergie pour l’alimentation du bétail. De nombreux aspects liés à

l’optimisation des procédés de transformation pour assurer l’innocuité, la conservation et la

qualité nutritionnelle de ce nouvel ingrédient sont cependant encore peu connus. Cette étude

vise à optimiser les techniques de conditionnement et de séchage des larves pour réduire

efficacement leur contenu en eau et leur charge microbienne, afin d’établir les paramètres de

transformation en une farine de larves respectant les exigences de l’Agence canadienne

d’inspection des aliments, tout en minimisant les impacts négatifs sur la qualité

nutritionnelle. Après 10 jours d’alimentation sur une diète de contrôle Gainesville à 27 °C et

70 % d’humidité, les larves de mouches HI ont été récoltées par immersion, rincées à l’eau

stérile, emballées sous vide pour être congelées, et ainsi euthanasiées, à -40 °C (n=3

productions). Après décongélation, des aliquotes de 30g/traitement (n= 3) ont été prétraitées,

ou non, par blanchiment (100 °C/40 s), ébouillantage (100 °C/2, 4, 6 et 8 min) ou perforées

mécaniquement avant d’être séchées à air chaud (60 °C) ou lyophilisées (40 °C) jusqu’à une

activité de l’eau finale ≤ 0,3 pour la farine de larve. La qualité microbiologique des larves a

été évaluée par dénombrement incluant les aérobes mésophiles totaux (AMT), Pseudomonas

spp., Listeria spp., les bactéries lactiques présomptives, les entérobactéries et les coliformes.

L’impact des techniques de séchage sur les propriétés physicochimiques et nutritionnelles a

été déterminé par la couleur (L*, a*, b*, ∆E), le pH des larves avant et après transformation,

l’oxydation des lipides (TBARS, Xylénol Orange) ainsi que la teneur en lipides et en

protéines. Nos analyses ont montré que la contamination initiale des larves en AMT (9 log

ufc/g de larves fraîches sur base sèche) pouvait être réduite de l’ordre de 3 à 4 log ufc/g après

prétraitement suivi d’un séchage à air chaud (60 °C). L’ébouillantage pendant 4 min à 100

°C suivi d’un séchage à l’air chaud à 60 °C pendant 6 h se sont avérés être les paramètres à

suivre pour un traitement optimal. La présence d’une cuticule recouverte de cires, qui réduit

la déshydratation chez les larves vivantes, pourrait bien constituer un frein notable à

l’évaporation lors du séchage.

Mots clés : larves de mouches soldats noires, ébouillantage, séchage à air chaud,

lyophilisation, Qualité nutritionnelle, oxydation des lipides, couleur.

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Abstract

Black soldier fly larvae (Hermetia illucens; BSFL) are an alternative source of protein and

energy for livestock feeding. Many aspects related to process optimization to ensure the

safety, conservation and nutritional quality of this new ingredient are still unknown. The

presence of a wax-coated cuticle, to reduce drying of the larvae, constitutes a barrier to

evaporation. The purpose of this study was to optimize larval conditioning and drying

techniques to effectively reduce their water content and microbial load in order to establish

the processing parameters into larval meal required by the Canadian Food Inspection Agency

while minimizing negative impacts on nutritional quality. After 10 days of feeding on a

Gainesville control diet at 27 ℃ and 70% moisture, BSFL were collected by sieving, they

were rinsed with sterile water, packaged under vacuum, frozen at -40 °C (n=3 replicates).

After thawing, aliquots of 30 g/treatment (n=3) were pretreated, or not, by blanching (100 °C

for 40 s), boiling (100 °C for 2, 4, 6 or 8 min) or mechanically perforated before being hot-

air dried (60 °C) or freeze-dried (40 °C) until a final water activity ≤ 0.3 was obtained for the

larval meal. The microbiological quality of the larvae was assessed by enumeration of total

aerobic mesophilic (AMT), Pseudomonas spp., Listeria spp., presumptive lactic acid

bacteria, Enterobacteriaceae and coliforms. The impact of drying techniques on

physicochemical and nutritional properties have been evaluated using colour (L*, a*, b*),

larval pH before and after processing, lipid oxidation (xylenol orange, TBARS) and proximal

composition including lipid and protein levels. The results demonstrate that the initial larvae

contamination (9 log CFU/g AMT of fresh larvae on dry basis) was reduced by 3 to

4 log CFU/g after a pre-treatment followed by hot air drying (60 °C); 4 min boiling at 100 °C

followed by hot air drying at 60 °C for 6 h was found to be the optimal treatment parameter.

Key words: black soldier fly larvae, processing boiling, drying, freeze drying, nutritional

quality, fat oxidation, colour.

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Table des matières

Résumé .............................................................................................................................. ii

Abstract ............................................................................................................................ iii

Table des matières ............................................................................................................ iv

Liste des tableaux............................................................................................................ viii

Liste des abréviations, sigles, acronymes............................................................................ x

Remerciements ................................................................................................................. xi

Avant-propos .................................................................................................................. xiii

Introduction ....................................................................................................................... 1

Chapitre I : Revue de la littérature ...................................................................................... 2

1.1. Besoins en aliments alternatifs pour les animaux d’élevage monogastriques ............ 2

1.2. Le gaspillage alimentaire et la gestion des matières organiques résiduelles .............. 3

1.3. La mouche soldat noire comme aliment alternatif pour les animaux ......................... 4

1.4. L'espèce ................................................................................................................... 4

1.5. Qualité nutritionnelle des larves ............................................................................... 6

1.5.1. Composition proximale ..................................................................................... 6

1.6. Production de mouches soldats noires ...................................................................... 8

1.6.1. L'industrie......................................................................................................... 8

1.6.2. Cadre réglementaire et normes de salubrité des aliments ................................. 10

1.6.3. Écologie microbienne associée aux larves d’insectes ...................................... 12

1.6.4. Écologie microbienne de l’habitat naturel de la larve de mouche soldat noire et

du substrat de production .......................................................................................... 13

1.6.5. Les larves dans leur habitat nature, en conditions d’élevage ............................ 14

1.6.6. Risques sanitaires liés à l’introduction de larves d’insectes dans l’alimentation

animale .................................................................................................................... 14

1.7. Procédés de transformation des larves de mouches soldats noires .......................... 16

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v

1.7.1. Décontamination............................................................................................. 16

1.7.2. Blanchiment ................................................................................................... 17

1.7.3. L'ébouillantage ............................................................................................... 17

1.7.4. Procédés de séchage ....................................................................................... 18

1.7.4.1. Lyophilisation .......................................................................................... 18

1.7.4.2. Séchage à air chaud .................................................................................. 20

1.8. Efficacité dans le contrôle des agents pathogènes ................................................... 21

1.8.1. Procédés de réduction de charge microbienne ................................................. 21

1.8.2. Impact sur la qualité des larves ....................................................................... 23

1.8.3. Procédés de lyophilisation .............................................................................. 24

1.8.4. Influence sur la qualité du produit ................................................................... 25

1.9. L’oxydation des lipides .......................................................................................... 25

1.9.1. Méthode du xylénol orange-oxydation ferreux (FOX) ..................................... 27

1.9.2. Méthode TBARS ............................................................................................ 27

1.10. Couleur ................................................................................................................ 28

1.11. Broyage ............................................................................................................... 28

1.12. Entreposage ......................................................................................................... 29

2.1. Problématique ........................................................................................................ 30

2.1.1. Pression réglementaire .................................................................................... 30

2.1.2. Difficultés liées au séchage ............................................................................. 31

2.2. Hypothèse .............................................................................................................. 32

2.3. Objectif principal ................................................................................................... 32

2.3.1. Objectifs spécifiques ....................................................................................... 32

Chapitre III : Transformation des larves de mouches soldats noires pour l’alimentation

animale .................................................................................................................... 33

Page 7: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

vi

3.1. Matériel et méthodes .............................................................................................. 33

3.1.1. Design expérimental ....................................................................................... 33

3.2. Matériel biologique ................................................................................................ 35

3.3. Optimisation du procédé de décontamination ......................................................... 35

3.3.1. Optimisation du procédé de séchage ............................................................... 36

3.4. Mesure de la teneur en eau ..................................................................................... 36

3.5. Paramètre de lyophilisation .................................................................................... 37

3.6. Paramètres de séchage à air chaud ......................................................................... 37

3.7. Préparation des farines d'insectes ........................................................................... 37

3.8. Mesure de la couleur .............................................................................................. 38

3.9. Activité de l’eau (aW) ............................................................................................. 38

3.10. Mesure du pH ...................................................................................................... 38

3.11. Matières sèches analytiques et cendres ................................................................. 39

3.12. Analyse des lipides et protéines brutes ................................................................. 39

3.13. Oxydation des lipides ........................................................................................... 40

3.13.1. Méthode TBARS ................................................................................... 41

3.14. Analyses microbiologiques ............................................................................... 42

3.15. Entreposage .................................................................................................... 43

3.16 Analyse statistique .............................................................................................. 44

3.17 Résultats .......................................................................................................... 44

3.17.1. Caractérisation initiale (avant déshydratation) des larves de mouches soldats

noires 44

3.17.1.1. Propriétés physicochimiques et nutritionnelles ........................................... 44

3.17.1.2. Aspects microbiologiques avant déshydratation ......................................... 45

3.17.2. Courbes de séchage ..................................................................................... 48

Page 8: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

vii

3.17.3. Qualité des larves après la déshydratation ........................................... 51

3.17.3.1. Propriétés physicochimiques et nutritionnelles ........................................... 51

3.17.3.2. Qualité microbiologique des larves après séchage ...................................... 52

3.17.3.3. Impact global de la transformation sur la qualité et l'innocuité des larves ... 52

3.18. Entreposage ......................................................................................................... 59

3.18.1. Propriétés physicochimiques et nutritionnelles .............................................. 59

3.16. Discussion ........................................................................................................ 62

3.18.1. Caractérisation initiale (avant déshydratation) de larves de mouches

soldats noires .......................................................................................................... 62

3.18.1.1. Propriétés physicochimiques et nutritionnelles ........................................... 62

3.18.1.2. Qualité microbiologique .......................................................................... 63

3.18.2. Courbes de séchage ..................................................................................... 64

3.18.3. Qualité des larves après la déshydratation ..................................................... 65

3.18.3.1 Propriétés physicochimiques et nutritionnelles ............................................ 65

3.18.3.2 Qualité microbiologique après séchage ....................................................... 69

3.19. Essai d’entreposage ............................................................................................. 71

3.19.1. Propriétés physicochimiques et nutritionnelles .............................................. 71

3.19.1.2. Qualité microbiologique après 30 jours d’entreposage à température pièce 71

Conclusion générale ......................................................................................................... 73

Bibliographie ................................................................................................................... 74

Annexe ............................................................................................................................ 92

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viii

Liste des tableaux

Tableau 1.1. Protéines et matières grasses brutes dans différentes sources de protéines ...... 7

Tableau 1.2. Profil d'acides aminés essentiels de quatre espèces d'insectes et quelques

ingrédients utilisés dans l'alimentation animale ........................................................... 8

Tableau 1.3. Profil d'acides gras de quatre insectes sélectionnés pour l'alimentation des

animaux d'élevage ....................................................................................................... 8

Tableau 3.1. Propriétés physicochimiques des larves de mouches soldats noires après

prétraitement ............................................................................................................. 46

Tableau 3.2. Dénombrement microbien (log ufc/ g) des larves de mouches soldats noires

non traitées et après prétraitement ............................................................................. 47

Tableau 3.3. Temps optimaux de séchage, réduction du temps de séchage et teneur en eau

des larves selon la méthode de séchage. .................................................................... 50

Tableau 3.4. Propriétés physicochimiques et nutritionnelles des larves de mouches soldats

noires après séchage à air chaud (60 ℃; x/x0 < 0,1) .................................................. 54

Tableau 3.5. Propriétés physicochimiques et nutritionnelles (%, base sèche) des larves de

mouches soldats noires après séchage par lyophilisation (40 ℃; x/x0 < 0,1) .............. 55

Tableau 3.6. Dénombrement microbien (log ufc/ g des larves de mouches soldats noires

prétraitées après séchage à air chaud ......................................................................... 56

Tableau 3.7. Dénombrement microbien (log ufc/ g) des larves de mouches soldats noires

prétraitées après lyophilisation. ................................................................................. 57

Tableau 3.8. Différentes valeur-p entre les prétraitements (p) et le séchage (s) des larves de

mouches soldats noires prétraitées et séchées pour les propriétés physicochimiques et

nutritionnelles. .......................................................................................................... 58

Tableau 3.9. Différentes valeur-p entre les prétraitements (p) et le séchage (s) des larves de

mouches soldats noires prétraitées et séchées pour les comptes microbiens. .............. 58

Tableau 3.10. Propriétés physicochimiques des larves de mouches soldats noires

décongelées, ébouillantées 4 min et séchées à air chaud (60 ℃) après 30 jours

d'entreposage à température pièce (21 ℃). ................................................................ 59

Tableau 3.11. Dénombrement microbien (log ufc/ g) sur les larves de mouches soldats

noires décongelées, ébouillantées 4 min et séchées à air chaud (60 ℃) pendant un

entreposage à température pièce (21 ℃) de 30 jours.................................................. 61

Page 10: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

ix

Liste des figures

Figure 1.1. Protocole expérimental pour la transformation des larves de mouches soldats

noires ........................................................................................................................ 34

Figure 3.1. Courbe de séchage à air chaud (60 ℃) des larves d mouches soldats noires selon

les prétraitements appliqués. Ébouil. = ébouillantées. ............................................... 49

Figure 3.2. Courbe de séchage par lyophilisation des larves de mouches soldats noires selon

les prétraitements. ..................................................................................................... 49

Figure 3.3. Impact global du prétraitement et du séchage sur l'oxydation secondaire des

larves. ....................................................................................................................... 67

Figure 3.4. Changement de couleur des larves selon le prétraitement et les méthodes de

séchage. .................................................................................................................... 68

Page 11: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

x

Liste des abréviations, sigles, acronymes

ACIA Agence canadienne d’inspection des aliments

AMT Aerobes mésophiles totaux

ANOVA Analyse de variance

aW Activité de l’eau

CIE Commission internationale de l'éclairage

FAO Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture

FDA Administration des aliments et des médicaments

g Gramme

g/kg Gramme/ kilogramme

kg Kilogramme

LAB Bactéries lactiques

Log Logarithme

MAPAQ Ministère de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation de Québec

MDA Malonaldehyde oC Degré Celsius

T Température

t Temps

ufc Unité formant une colonie

X Teneur en eau finale (g d'eau/g de matières sèches)

X/Xo Teneur en eau sans dimension en base sèche

Xo Teneur en eau initiale

MS Matières sèches

FOX Orange-ferrous oxidation

TBA Acide thiobarbiturique

TBARS Thiobarbituric Acid Reactive Substances (substances réactives à l’acide

thiobarbiturique)

eq. Équivalent

HPC Hydroperoxyde de Cumène

Kp Facteur de conversion

h Heure

nmol Nanomole

s Seconde

min Minute

j Jour

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xi

Remerciements

Le mérite de ce travail, je le dois à l’ensemble du Département de sciences animales de

l’Université Laval, en particulier mes directrices et mon directeur de recherche, les

professeurs Linda Saucier, Cristina Ratti et Grant W. Vandenberg pour leur disponibilité,

leur soutien moral et leur volonté de former. Sans leur contribution, il m’aurait été difficile

de produire un tel document. Je dois également le mérite de ce travail au Programme

canadien de bourses de la francophonie (PCBF) pour le soutien financier et moral qu’ils

n’ont cessé de m'apporter durant mon séjour au Canada. Nos remerciements vont également

à l’endroit de Monsieur Youssouf Sidimé, directeur général de l’Institut supérieur des

sciences et de médecine vétérinaire de Dalaba, pour son soutien inlassable. Nous remercions

du fond du cœur le programme Innov’Action agroalimentaire, "un programme issu de

l’accord cultivons l’avenir 2 conclu entre le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de

l’Alimentation du Québec, et Agriculture et agroalimentaire Canada" pour son aide

financière.

Je remercie spécialement mes amis et collaborateurs qui m'ont soutenu moralement tout au

long de ma formation ici à Québec dans le grand froid qui me paraissait invivable au début

et dans la rédaction de ce mémoire. Il s’agit de Monsieur Mohamed Lamine Dioubaté

(docteur en administration, évaluation en éducation à la Faculté des Sciences de l’éducation

de l’Université Laval) et de son épouse Kadiatou Keita, Dr Daouda Koman, enseignant

chercheur au département de sociologie à l’université général Lansana Conté de Sonfonia,

messieurs Mohamed Salif Condé, Moussa Doumbouya et Ibrahima Sory Bangoura ; nos

collègues du Ministère des pêches, de l’aquaculture et de l’économie maritime de la

République de Guinée plus particulièrement ceux de la direction nationale de la pisciculture ;

je remercie spécialement monsieur Fodé Mohamed Sankhon et monsieur Amara Mickael

Sylla, Directeur du Bureau stratégique de développement et assistant du directeur des

ressources humaines du Ministère des Pêches, de l'Aquaculture et de l'Économie Maritime.

Je tiens également à remercier toutes les personnes sans lesquelles ce projet n’aurait pas pu

se réaliser : Dr Marie-Hélène Deschamps, Yolaine Lebeuf, Frédéric Prayal, Dominic Gagné,

Dr Amenan Prisca Koné qui ont eu l’amabilité de me lire et d’apporter les critiques

Page 13: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

xii

nécessaires à l’avancement de ce mémoire. Je remercie aussi tous les étudiants du laboratoire

du Prof. Grant W. Vandenberg et M. Piterson Florendin pour leur soutien. Un grand merci

aux techniciennes du laboratoire du Département de sciences animales.

Je voudrais adresser mes sincères remerciements à mes chers parents. Mon bien aimé feu

Père Elhadj Amara Cissé, ma feue belle-mère Hadja Aminata Camara et mon adorable mère

Hadja Adama Sylla pour les efforts consentis à notre éducation. À mes beaux-parents : Sékou

Camara, feu Maciré Traoré, Hadja Nantènin Sidibé, Sékouba Traoré, Moussa Sékou Camara

et Alama Camara, Siraman Camara, Salématou Bangoura. Que ma chère jumelle madame

Aïssatou Cissé et ses enfants Daouda et Aicha Sylla, ma tante Amy Kaba et mes frères et

sœurs de toute la famille Cissé y trouvent mon infinie reconnaissance pour leur soutien moral

et financier.

Mes remerciements vont aussi à l’endroit de mon époux monsieur Sékouba Camara et notre

fils Sékou Camara qui ont priorisé ma formation en me laissant poursuivre mes études au

Canada. Leur patience à supporter mon absence pour les deux ans de ma formation m'a

tellement marqué que je manque de mots pour les remercier. Qu’ils en soient sincèrement

remerciés.

Page 14: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

xiii

Avant-propos

La population mondiale ne cesse d’augmenter. Les estimations de l’organisation des Nations

unies (ONU) font état de 9 milliards d’individus à l’horizon de 2050 (Damon, J. 2003). Pour

faire face aux besoins nutritionnels de cette population, la production alimentaire actuelle

devra doubler. Les filières de productions de viandes suscitent aujourd’hui de plus en plus

d’inquiétudes quant à leur impact sur l’environnement et la vie sur terre. Revoir nos façons

de produire et nos habitudes alimentaires s’impose à l’aube de ce millénaire comme le moyen

le plus efficace pour améliorer la sécurité alimentaire. À cet effet, l’utilisation des insectes

comestibles dans l’alimentation des humains et des animaux s’est avérée une franche

opportunité de lier les connaissances antérieures traditionnelles sur les insectes collectés dans

la nature et celles de la science moderne sur la production de masse non seulement dans les

pays en développement, mais aussi ceux développés. Ce programme de recherche sur les

sources alternatives de protéine est né de l’initiative du Prof. Grant W. Vandenberg de la

Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) de l’Université Laval a été

réalisé grâce à un financement du programme de soutien à l’Innov’action agroalimentaire,

un programme issu de l’accord du cadre Cultivons l’avenir conclu entre le ministère de

l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, et Agriculture et Agroalimentaire Canada.

Ce mémoire de maîtrise est issu de cette programmation scientifique. Il comporte une

introduction générale qui en fait la mise en contexte, et quatre chapitres. Le premier chapitre

correspond à la revue de la littérature en rapport avec la production et la transformation des

larves de mouches, les différentes méthodes de transformation et de décontamination des

larves. Le deuxième est structuré comme suit : la problématique, l’hypothèse de recherche,

l’objectif général et les objectifs spécifiques. Le troisième chapitre parle de la transformation

des larves de mouches soldats noires pour l’alimentation animale. Il contient le matériel et

les méthodes utilisés dans la réalisation de ce projet. Viennent ensuite les résultats, la

discussion et une conclusion générale. Ce mémoire jette les bases sur la production et la

transformation des insectes et devrait servir à l’industrialisation de ce nouvel ingrédient à

grande échelle.

Page 15: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

1

Introduction

Plusieurs recherches réalisées ces dernières années ont décrit les risques éventuels et les

avantages liés à l’introduction des insectes, en particulier les diptères (mouches domestiques

et mouches soldats noires), dans l'alimentation animale (Van Huis et al., 2013 ; Van Huis et

al., 2015 ; ANSES, 2015). Par exemple, la présence de certains microorganismes dans les

larves de mouches (Escherichia coli, Salmonella, Staphylococcus et les moisissures) pourrait

causer des infections intestinales chez les humains et animaux (Lee et al., 1995) suite à la

consommation de tissus de larves contaminés. Cependant, ces auteurs précisent que leurs

expériences n’ont pas couvert les impacts que ces microorganismes peuvent avoir sur les

performances zootechniques des animaux d’élevage. La préservation de la qualité des

aliments pour le bétail et le maintien palatabilité de même que leurs propriétés fonctionnelles

et nutritionnelles demeurent également des préoccupations majeures de l’industrie

alimentaire (Van Huis, 2013). Rares sont les études qui ont porté sur l’oxydation des lipides

contenus dans les aliments à base d’insectes ou de leurs larves. Dans les années 80, des

travaux américains ont démontré que les procédés thermiques utilisés dans la transformation

des larves peuvent détériorer, à différents degrés, les lipides qui les composent (Frankel,

1980). Ces procédés peuvent à la fois causer l’oxydation des lipides susceptible de changer

leurs odeurs et leurs saveurs, mais aussi de diminuer leur qualité nutritionnelle et leur

innocuité (Frankel, 1980). La nécessité de choisir une technique de transformation optimale

qui réduirait les risques sanitaires et permettrait de contrôler la détérioration des lipides

s’impose (ANSES, 2015). Plusieurs procédés thermiques sont actuellement disponibles dans

l’industrie agroalimentaire, mais certains d’entre eux peuvent affecter la qualité des produits

(Caparros Megido et al., 2015). Parmi les plus prometteurs pour les larves de mouches

mentionnons la pasteurisation à chaud (De Roux, 1994), le séchage par lyophilisation et à

l’air chaud (Vandenweyer et al., 2017). Ceux-ci visent à éliminer l’eau et/ou à réduire la

prolifération microbienne dans les produits pour en permettre la stabilisation et un

entreposage de longue durée (Brochu et al., 1994). Les séchages par lyophilisation et à air

chaud ont été appliqués aux larves de mouches soldats noires dans ce projet de recherche.

Page 16: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

2

Chapitre I : Revue de la littérature

1.1. Besoins en aliments alternatifs pour les animaux d’élevage

monogastriques

La production mondiale d’aliments pour animaux était estimée à 870 millions de tonnes en

2011 avec un revenu généré par la fabrication et la commercialisation aux environs de

350 milliards de dollars US (Van Huis et al., 2013). Avec un doublement attendu de la

production de viande (200 millions de tonnes entre 2010 et 2050) en raison de l’augmentation

mondiale de la population et de la demande accrue en protéines, la production d’aliments

devrait augmenter de 70 pour cent afin de couvrir le besoin alimentaire du bétail (volaille,

porc et bœuf) en 2050 (IFIF, 2012). Le secteur de l’élevage utilise principalement les farines

de céréales et animales pour l’alimentation des animaux (Brillant, 2016). L’alimentation

classique des monogastriques est basée sur des sources en protéines végétales, céréalières

(orge, maïs) et animales (farines de poissons et de viande, farine de plumes, farine de sang,

gras de poulet, etc.) de haute qualité (Purschke et al., 2018).

Ces dernières décennies ont été marquées par de fortes flambées des prix des denrées

alimentaires et elles ont entraîné une augmentation du nombre de personnes affligées par la

famine et la malnutrition révélant ainsi la fragilité du système alimentaire mondial. La

pénurie alimentaire constitue une menace planétaire à l’horizon de 2050. Les sources

d’aliments (céréales et végétaux) pour animaux peuvent être redirigées vers l’alimentation

humaine et ouvre la voie à d’autres sources de protéines novatrices dans les aliments pour le

bétail, telles que les produits à base d’insectes moins chers, écoresponsables et durables

(Sauvant, 2005; FAO et IFIF, 2013). Les difficultés liées à l’approvisionnement de ces

produits classiques (farine maïs et de soja), la rareté de la farine de poissons et celle des terres

disponibles pour l’élevage ont engendré une forte demande en protéines animales et justifie

l’intérêt pour l’utilisation d'insectes comme source alternative de protéines dans

l’alimentation des animaux d’élevage (Lee et al., 2003; FayazBhat et al., 2011).

L’introduction des produits à base d’insectes contribue à l’élaboration d’une ration

journalière équilibrée, suffisante en protéines, acides aminés essentiels, lipides et en

micronutriments, vitamines et minéraux, qui répondent aux besoins de croissance du bétail.

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3

Elle permettra aussi de réduire les coûts liés à la culture des surfaces fourragères qui constitut

un tiers des terres cultivables (FAO, 2015).

Les insectes ou leurs produits seraient également une source de vitamines, minéraux et autres

nutriments précieux qui peuvent contenir, par exemple, un taux de thiamine variant entre 0,1-

0,4 mg par 100 g de matières sèches (MS) et de riboflavine compris entre 0,11 et 0,8 mg par

100 g de MS, nettement supérieurs à celui des sources classiques de protéines telles que : le

bœuf dont le taux de riboflavine varie entre 0,2-0,3 mg par 100 g, les grains de soja avec 0,2

mg par 100g de MS (Ramos Bukkens, 1997; Elourdy et al., 2002; Finke, 2002; Bukkens et

Paoletti, 2005; Van Huis et al., 2013).

1.2. Le gaspillage alimentaire et la gestion des matières organiques

résiduelles

Les données de la FAO (2013) indiquent que près du tiers des fruits et légumes, viandes et

poissons, céréales, aliments transformés est perdu ou gaspillé. La FAO conclut que ce

gaspillage augmentera la demande mondiale en denrées alimentaires à près de 70% d’ici 35

ans (FAO, 2013). Le Canada n’est pas épargné par ce gaspillage. Au Québec, les denrées

alimentaires perdues dans cette province et qui pourraient être consommées si elles avaient

été mieux valorisées représentent près de 2 Mt (Statistiques Canada, 2015). Cette perte de

denrées pourrait avoir des conséquences environnementales, sociales et économiques. Face

à cette situation, l’entotechnologie reste l’une des solutions idoines de valorisation matières

organiques résiduelles de façon non seulement durable, mais aussi écologique (Sheppard et

al., 1994; Diener et al., 2009). Le choix des insectes dans ce processus s’explique par le fait

qu’ils se nourrissent d’un large éventail de matières organiques et offrent des bioproduits

variés (protéine, huile, compost, chitine, enzymes, antimicrobiens) importants tant pour les

marchés agroalimentaires, médicaux, pharmacologiques qu’énergétiques (MDDELCC,

2016). Dussault, 2017 a montré que la production de masse des mouches soldats noires est

une réelle opportunité pour lutter contre le gaspillage alimentaire et un moyen efficace de

valorisation des matières organiques de manière durable et écoresponsable. Cette espèce est

connue pour son efficacité à réduire des matières organiques résiduelles. Pour environ 2 kg

d'aliments, il est possible de produire 1 kg de larves ou 1 kg d’œufs de mouches soldats noires

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4

peut générer en moyenne 10 tonnes de larves vivantes qui permettraient d’éliminer entre 40

à 50 tonnes de déchets alimentaires (Dussault, 2017).

1.3. La mouche soldat noire comme aliment alternatif pour les animaux

Quoique la production d’insectes pour l’alimentation animale soit très ancienne dans

certaines régions du monde, notamment en Afrique et en Asie, elle est récente dans les pays

occidentaux et son utilisation dans l'alimentation du bétail y est en émergence (Van Huis et

al., 2015). Il existerait, potentiellement, près de 2163 espèces d'insectes comestibles tel que

rapporté par la FAO (2013), et sont représentés entre autres par les ordres des diptères

(mouches soldats noires, mouches domestiques), des coléoptères (scarabées et

coccinelles), des lépidoptères (papillons et mites), des hyménoptères (abeilles, guêpes et

fourmis), des orthoptères (sauterelles et grillons), des isoptères (termites), des hémiptères

(punaises), des homoptères (cigales) (FAO, 2013).

Pour le moment, seulement quelques espèces d’insectes (grillons, vers de farine, super vers

et mouches soldats noires) seraient particulièrement intéressantes pour l’élevage de masse en

raison de la maîtrise actuelle du cycle de vie de l'animal, des taux de conversion élevés requis

(aliments/protéines), de la valeur nutritionnelle visée, de leur résistance au stress, de leur taux

de croissance, et de leur capacité à s'alimenter sur des substrats alimentaires variés (Kok,

2012 ; Cabrera et al., 2015). Parmi ces espèces, la mouche soldat noire (Hermetia illucens)

s’avère indéniablement très prometteuse pour répondre aux besoins en protéines et réduire le

gaspillage alimentaire (Van Huis et al., 2014).

1.4. L'espèce

La mouche soldat noire appartient à la famille des Stratiomyidaes, de l'ordre des diptères.

Son apparence physique (Fig. 1.1.) et son comportement lui font ressembler à une guêpe,

mais contrairement à la guêpe, elle n’est pas offensive (ne pique pas, ne mord pas) (Hardouin,

1997; Hardouin et al., 2000; Hardouin et Mahoux, 2003). La mouche soldat noire est

originaire du Sud-Est des États-Unis d’Amérique, mais elle s’est propagée partout dans les

régions tropicales et subtropicales humides du monde où les températures peuvent atteindre

45°C (Planelle, 2014). Comparativement aux mouches domestiques qui supportent les

Page 19: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

5

températures basses, les milieux froids ne sont pas propices pour la mouche soldat noire ; à

0 °C elle ne survit pas, ce qui est un atout pour la biosécurité. La mouche soldat noire adulte

est de couleur noire et sa taille varie de 15 à 20 mm de long (Hardouin et al., 2000; Hardouin

et Mahoux, 2003). Le cycle de vie normal de la mouche soldat noire varie entre quatre et

cinq semaines et peut être prolongé jusqu’à quatre mois selon les conditions et la température

du milieu de vie (Hardouin et al., 2000). Contrairement à la mouche domestique qui ne

produit que 100 œufs par ponte ou 500 à 1000 œufs par femelle pour une durée d’éclosion

de 8 à 9 jours (Emond, 2017), la reproduction de la mouche soldat noire est plus rapide, les

femelles peuvent pondre jusqu’à 9000 œufs en forme de chapelets dans les zones les moins

humides du fumier ou du lisier (Emond, 2017). Les œufs qu’elles pondent vont éclore au

bout de quatre jours et donnent des larves qui se développent dans des matières organiques

en décomposition, de grain humide et de fumier (Hardouin et al., 2003, Emond, 2017). Les

larves au dernier stade larvaire peuvent atteindre jusqu'à 27 mm de long et 6 mm de large

pour un poids pouvant atteindre jusqu'à 220 mg (Makkar et al., 2014). Les étapes les plus

importantes sont les stades de prépupe et de nymphe. Pendant les premiers stades larvaires

de prépupe, les larves ne se nourrissent plus et ne se déplacent plus. Elles vident alors leur

tube digestif et développent un corps gras qui fournira l’énergie dont elles ont besoin pour

migrer de son milieu d’éclosion à un autre plus sec et qui facilitera leur passage de prépupe

à l’état adulte. C’est au stade larvaire ou prépupe que peuvent être récoltés les insectes pour

être utilisés dans l’alimentation animale. La migration au dernier stade larvaire et la capacité

des larves de s’entasser les unes sur les autres (jusqu’à 14 kg) automatisent l’élevage et la

récolte (Burtle et al., 2012).

Les larves de mouches soldats noires ont une grande capacité d’adaptation à tous les milieux

de production. Leur capacité à recycler les déchets résoudrait d'ailleurs de nombreux

problèmes environnementaux liés notamment aux fumiers et à d’autres déchets organiques

comme la réduction du volume de fumier, le taux d’humidité et les odeurs nauséabondes et

produirait du matériel alimentaire de valeur pour les animaux (Newton et al., 2005). Les

recherches ont déterminé qu’elles peuvent se développer sur les restes de vertébrés

(Tomberlin et al., 2005), déchets de cuisine, fruits et légumes, poisson cru, foie (Nguyen et

al., 2013, 2015), abats (St-Hilaire et al., 2007), déchets municipaux (Diener et al., 2011) et le

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6

fumier de cheptel laitier (Myers et al., 2008). Cette plasticité fait des mouches soldats une

espèce idéale pour la production de masse (Cortes Ortiz et al., 2016).

1.5. Qualité nutritionnelle des larves

1.5.1. Composition proximale

Les animaux d’élevage ont des besoins nutritionnels spécifiques en protéines, lipides,

glucides, vitamines, minéraux et micronutriments pour leur croissance, le fonctionnement de

leur organisme et leur survie. Un apport trop faible de ces nutriments influencerait la ponte

des œufs chez les poules, et la constitution des muscles chez les porcs (Finke, 2012; 2013).

Les larves de mouches soldats noires peuvent fournir environ 35-75 % de protéines de haute

qualité, 35% de matières grasses et 227 kg de chitine, qui ont des vertus comparables à la

farine de poisson et peuvent fournir un apport calorique élevé pour les aliments riches en

énergie (De Foliart, 1992; Bukkens, 1997; Bukkens et Paoletti, 2005; Finke, 2013; Gahukar,

2011).

Les données de Planella (2014) démontrent que les larves de mouches soldats noires ont un

taux élevé de matières grasses et de protéines d’insectes (Tableau 1.1.) pouvant ainsi

substituer les aliments pour le poisson d’élevage et autres animaux (Planella, 2014).

L’expérience de Finke (2013) sur quatre espèces d’insectes (mouche domestique adulte, ver

de soie jaune, les nymphes de cafard du Turkestan et les larves de mouches soldats) révèle

que les larves de mouches constituent un complément alimentaire riche en acides aminés

essentiels bien que certains profils chez le cafard les dépassent légèrement ceux des larves

de mouches (Tableaux 1.2 et 1.3; Finke, 2013). Cette expérience montre également que les

larves de mouches soldats noires sont une source importante d’acides gras essentiels donc les

acides linoléiques et alpha-linoléniques soit 42 % (Bukkens, 1997; Bukkens et Paoletti,

2005). Elles constituent, de ce fait, une contribution calorique plus élevée comparativement

à la diète à base de soja, de maïs (Gahukar, 2011) et un régime complet pour la volaille

(Bondari et Sheppard, 1987; Sheppard et Newton, 2000), les poissons et les animaux

monogastriques (Pimentel et al., 2004; Sheppard et al., 2008). Ces acides gras ne sont pas

produits par ces animaux, ils ne peuvent les assimiler que dans leur nourriture (Bussières,

2016).

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7

Une autre expérience montre que les larves de mouches sont riches en lysine et thréonine,

ces deux acides aminés essentiels ne sont pas forcément présents en même temps dans le blé,

le riz, le manioc et les régimes à base de maïs, ce qui constitue une lacune pour l’alimentation

animale parce que les animaux d’élevage ont besoin de ces acides aminés pour leur maintien

et croissance (Foliart, 1992).

Tableau 1.1. Protéines et matières grasses brutes dans différentes sources de protéines.

Sources protéiques Protéine brutes (%) Graisse (%)

Hermetia illucens (mouche noire) 35-75 35

Musca domestica (mouche commune) 43-68 4-32

Tenebrio molitor (ver de farine) 44-69 23-47

Farine de poisson 61-77 11-17

Farine de soja 49-56 3

Tiré de Planella (2014).

Les résultats d’une expérience sur l’évaluation des qualités nutritionnelles des larves dans

l’alimentation de la barbue de rivière et le tilapia bleu ont démontré que les diètes constituées

de larves de mouches soldats séchées contenaient au moins 38-40% de protéines, de matières

grasses dans une proportion de 18-28% et de fibres avec une proportion de 5-7% (Saint-

Hilaire et al., 2007). Sur la base des résultats obtenus, ces auteurs concluent, cependant, que

les larves ne contiennent pas tous les nutriments essentiels à la croissance des animaux

d’élevage, c’est pourquoi elles doivent être complétées par d’autres sources telles que la

farine de poisson. L’expérience de Finke (2013) sur quatre espèces d’insectes (mouche

domestique adulte, Ver de soie jaune, les nymphes de cafard du Turkestan et les larves de

mouches soldats) révèle que les larves de mouches constituent un complément alimentaire

riche en acides aminés essentiels bien que certains profils d’acide chez le cafard les dépassent

légèrement (Tableaux 1.2. et 1.3). (Finke, 2013). Cette expérience montre également que les

larves de mouches soldats noires sont une source importante d’acides gras essentiels donc les

acides linoléiques et alpha-linoléniques (42%, Bukkens, 1997; Bukkens et Paoletti, 2005).

Elles constituent, de ce fait, une contribution calorique plus élevée comparativement à la

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8

diète à base de soja, de maïs (Gahukar, 2011) et un régime complet pour la volaille (Bondari

et Sheppard, 1987; Sheppard et Newton, 2000), les poissons et les animaux monogastriques

(Pimentel et al., 2004; Sheppard et al., 2008). Ces acides aminés ne sont pas synthétisés par

ses animaux, ils doivent être apportés par les aliments qui leur sont donnés (Médale et

Kaushik, 2009).

Tableau 1.2. Profil d'acides aminés essentiels de quatre espèces d'insectes et quelques

ingrédients utilisés dans l'alimentation animale.

Acides

aminés

essentiels g/kg

Mouches

soldats

noires

(larves)

Ver de

soie

jaune

(larves)

Cafard

Turkestan

(Nymphes)

Mouches

domestiques

(Adulte)

Maïs Soja Poissons

Histidine 5,94 4,08 5,49 5,71 3,01 2,62 2,70

Isoleucine 7,62 6,51 7,73 8,14 4,21 5,00 4,95

Lysine 11,9 8,72 12,8 12,8 1,62 6,62 8,13

Méthionine 4.39 3,35 4,79 7,24 2,41 1,40 2,65

Phénylalanine 19,66 13,42 21,97 17,17 6,30 5,30 4,00

Thréonine 7,02 7,88 8,38 6,97 3,01 3,80 4,40

Tryptophane 3,00 1,56 1,66 2,40 3,01 1,60 1,00

Valine 12,9 9,71 12,31 11,00 4,40 5,11 5,30 Tiré de Finke (2013); Donadelli et al., (2018).

Tableau 1.3. Profil d'acides gras de quatre insectes sélectionnés pour l'alimentation des

animaux d'élevage.

Acides gras

essentiels (g/kg)

Mouches soldats

noires (larves)

Ver de

soie jaune

(larves)

Cafard

Turkestan

(nymphes)

Mouches

domestiques

(adultes)

Linoléiques 16,9 6,99 21,6 4,15

Alpha-Linolénique 0,65 0,45 0,71 0,45

Tiré de Finke (2013).

1.6. Production de mouches soldats noires

1.6.1. L'industrie

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9

La production industrielle de larves de mouches soldats noires pour nourrir les animaux est

une pratique émergente. En Afrique et en Asie, les entreprises Agri Protein (Afrique du Sud)

et JM Green (Chine) explorent leur production industrielle (Hardouin, 2003 ; Ekonda, 2013).

En Europe, une poignée d'entreprises, dont Ynsect (production de vers de farine) en France

et Protix aux Pays-Bas, expérimentent la production à grande échelle de mouches soldats

noires. Depuis plusieurs années, les États-Unis produisent des larves de mouches soldats dans

le fumier de volaille et de porcs (Cabrera et al., 2015). L’entreprise Enviroflight évolue dans

les techniques d’élevage favorisant une production massive. Elle utilise les coproduits de

brasseries, les déchets alimentaires et d’épicerie pour élever les larves (Burtle et al., 2012).

Au Canada, plusieurs entreprises émergent dans la production et la transformation des

insectes comestibles, telles que : Larvatria à Québec, Entomo Farms en Ontario, Enterra Feed

en Colombie-Britannique, etc. L’entreprise Enterra Feed corporation produit jusqu’à 15

tonnes de larves de mouches soldats par jour nourries de déchets organiques de pré

consommation provenant de fermes, de serres et de commerces d’alimentation de la région

de Vancouver. Les frass servent de fertilisant pour les agriculteurs (Enterra Feed, 2015).

Les mouches soldats noires (Hermetia illucens) peuvent être produites sur des résidus

alimentaires et organiques (fruits et légumes) qui ne sont plus propres à la consommation

provenant de la récupération des fermes, serres, supermarchés, boulangeries, producteurs

agricoles de céréales, transformateurs, grossistes en alimentation, etc. avec un avantage de

réduction de la charge microbienne même sans génération de chaleur pour assurer l’innocuité

du compost larves de mouches ne favorisent pas la survie des bactéries pathogènes, telles que

E. coli, possiblement à cause des interactions entre les invertébrés, les microorganismes et

les conditions physicochimiques dans le substrat d’élevage par rapport au compostage

traditionnel (Van-Huis, 2013; Cabrera et al., 2015, Enterra Feed, 2016a; Hénault-Ethier et

al., 2016d). Deux systèmes s’avèrent prometteurs dans la production de masse des mouches

soldats noires et leurs larves (ANSES, 2015). Le premier système concerne la production

continue qui consiste à inoculer des larves de mouches tous les jours dans les auges

construites avec des murs inclinés dans lesquels les larves sont nourries avec un flux constant

de déchets à faible volume (Cortes Ortiz et al., 2016).

Page 24: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

10

1.6.2. Cadre réglementaire et normes de salubrité des aliments

Bien que les mouches soldats noires soient l’une des alternatives les plus durables dans la

valorisation des matières résiduelles et la lutte contre le gaspillage, du fait qu’elles se

nourrissent de matières organiques très variées, elles doivent tout de même respecter les

normes de salubrité avant d’être introduites dans l’alimentation du bétail. En Afrique et en

Asie, la production industrielle doit se conformer à la réglementation internationale sur

l’innocuité des aliments pour animaux. Par contre, les insectes ou leurs larves peuvent être

récoltés dans leur milieu de vie naturel selon les saisons et la biomasse sans aucune législation

spécifique (Hardouin, 2003 ; Ekonda, 2013). En Europe, les farines d’insectes n’étaient

autorisées que dans l’alimentation des animaux de compagnie, c’est tout récemment qu’elles

ont été accréditées pour l'alimentation des poissons d'élevage. Les données de l’Autorité

européenne de sécurité des aliments (EFSA) indiquent qu’en dépit de la modification de la

réglementation européenne n°999/2008 sur les protéines animales transformées pour

l’alimentation du bétail, la production de masse des larves d’insectes et de leurs farines ne se

fera que progressivement (Finke, 2015).

La production de masse d’insectes aux États-Unis est soumise au contrôle du Federal Food,

Drug, and Cosmetic Act (FFDCA). En outre, certains insectes classés dans la catégorie des

additifs et utilisés dans l’alimentation doivent suivre le protocole "348 Food additives" de la

FFDCA qui précise que « Toute personne peut utiliser un additif alimentaire à condition de

déposer auprès du secrétaire une pétition proposant l’émission d’un règlement prescrivant les

conditions dans lesquelles l'additif peut être utilisé en toute sécurité ». En plus, tous les

producteurs d’insectes doivent étiqueter leurs produits en indiquant le nom commun et le

nom scientifique et, s’il y a lieu, un avertissement d’allergie potentielle doit être mis sur

l'emballage du produit conformément aux normes de l’United States Food and Drug

Administration (USFDA; Good Manufacturing Practice GMP, Cabrera et al., 2015). Au

Canada, il existe des standards pour les contaminants chimiques, mais pas de standard

microbien dans l’alimentation des animaux d’élevage en raison de la diversité et de la

variabilité de leur composition (Burtle et al., 2012). Ce qui explique les difficultés qu’a

l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) à prédire les risques pour la santé

que ces aliments nouveaux pourraient représenter pour les humains et pour les animaux. Par

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11

ailleurs, les produits d'insectes sont considérés comme de "nouveaux aliments" qui doivent

être soumis à des évaluations par le Bureau des dangers microbiens qui applique un cadre

normatif régissant la salubrité de ces nouveaux aliments (ACIA, 2014). Les sérotypes de

Salmonella étant considérés pathogènes chez l’humain, elles se doivent d’être contrôlées

dans les aliments du bétail et la chaîne alimentaire. L’ACIA met tout en œuvre pour que les

aliments du bétail soient exempts de cette bactérie dans tout le continuum agroalimentaire,

de la production à la mise sur le marché. Les politiques mises en place se basent sur

l’évaluation des produits avant la mise sur le marché et l’approbation ou l'enregistrement des

ingrédients individuels et de tous les aliments mélangés composés d’un ingrédient ou plus.

Elle exige que les renseignements fournis sur les étiquettes des aliments du bétail soient

exacts et conformes aux normes relatives à la forme et à la composition fixée par l’Agence

(ACIA, 2017). À part les éleveurs qui fabriquent des aliments pour nourrir exclusivement

leurs animaux sans ajouter de médicament et autre substance pouvant nuire à la santé ou à

l'environnement, les règlements relatifs aux aliments du bétail s'appliquent à tous les produits

destinés à la vente, à la fabrication et à la mise sur le marché. L’ACIA réalise fréquemment

des inspections auprès des fabricants et détaillants canadiens d'aliments du bétail ainsi que

certaines exploitations agricoles afin de s’assurer de la conformité des produits quant aux

exigences concernant la salubrité, la composition et la qualité des produits (ACIA, 2017).

L’ACIA, l’organisme responsable du suivi des normes établies par Santé Canada (Forge,

2002) administre et met en application la Loi sur l’emballage et l’étiquetage des produits de

consommation, qui s’applique à divers produits alimentaires vendus au Canada. Cette agence

doit également s’acquitter de responsabilités dans le domaine de la santé des animaux en ce

qui concerne l’introduction de tout nouvel aliment dans leur alimentation (Forge, 2002). Par

ailleurs, ces normes ne s’appliquent pas aux aliments nouveaux, comme les produits de

mouches fabriqués dans les établissements de recherche gouvernementale, universitaire et

privée tant qu’ils ne sont pas vendus et que les établissements assument la responsabilité

d’éliminer de façon sécuritaire tous les produits animaux obtenus à partir de ces aliments

(ACIA, 2014). De nos jours, il n’existe aucune norme ni de recommandation sur la

production (élevage, transformation et entreposage) et la commercialisation des insectes

comestibles au Canada. Cela étant dit, les produits d’insectes destinés à l’alimentation

humaine ou animale doivent satisfaire aux mêmes normes d’hygiène et de salubrité que tous

Page 26: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

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les autres aliments vendus ou consommés au Canada (ACIA, 2018; Ministère de la justice

du Canada, 2015). Avec tous les facteurs cités plus haut et leur pertinence pour la population

canadienne, il a été décidé de soumettre tous les insectes comestibles à une étude préliminaire

qui permettra d’obtenir une base sur la salubrité des produits et coproduits. Au cours de cette

étude qui s’est déroulée du 1 er avril 2017 au 30 mars 2018 soit un an, les insectes entiers

séchés et en poudre achetés en ligne et aux détaillants du Canada ont été analysés (ACIA,

2018). Sur les 51 échantillons analysés pour la détection de Salmonella spp. et d’Escherichia

coli, aucun de ces organismes qui donnent des informations des conditions sanitaires sur la

chaîne de production alimentaire, n’a été détecté. Ce résultat permet de dire que les insectes

comestibles soumis à cette étude ont été produits dans des conditions sanitaires acceptables

(ACIA, 2018). Ceci n’exclut pas la réalisation d’autres études en rapport avec la production,

la transformation, la manipulation et l’entreposage des insectes comestibles à fin d’avoir une

assurance sur la qualité des produits d’insectes (ACIA, 2018).

1.6.3. Écologie microbienne associée aux larves d’insectes

Une grande diversité de microorganismes et d’agents pathogènes se retrouve tant dans les

insectes capturés dans la nature que dans ceux élevés dans des conditions standardisées. Ces

microorganismes et agents pathogènes peuvent être présents dans la microflore intestinale,

sur la cuticule ou l'exosquelette des insectes (FAO, 2013). Les mouches soldats noires

partagent les mêmes bactéries que la plupart des insectes notamment les espèces du

genre Staphylococcus, Bacillus, Campylobacter, Pseudomonas, Micrococcus,

Acinetobacter, Proteus, Escherichia et autres entérobactéries de même que certaines

bactéries sporulées (Klunder et al., 2012 ). Belluco et al. (2013) précisent que certaines

toxines d’origine microbienne ne peuvent être neutralisées par traitement thermique minimal

(par exemple celle Staphylococcus aureus) et sont susceptibles d’entraîner de graves

conséquences pour la santé (Belluco et al., 2013).

Les petits crustacés peuvent constituer un point de départ sur le type d’analyse

microbiologique à effectuer afin d’établir la qualité microbiologique et la salubrité des larves

d’insectes. Des études ont révélé que les crevettes crues peuvent être contaminées par des

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bactéries naturellement présentes dans l’environnement marin d’où elles sont issues, comme

Vibrio spp., Aeromonas spp., Pseudomonas spp., Flavobacterium spp., Serratia spp.,

Shewanella spp. (Hanninen et al., 1997 ; Gopal et al., 2005 ; Jeyasekaran et al., 2006) ou des

bactéries présentes dans leur tube digestif, notamment Carnobacterium, Enterococcus et

Lactobacillus (Gomez-Gil et al., 1998 ; Al-Harbi, 2003). Ces bactéries peuvent se développer

très rapidement sur les crevettes crues et participer à leur altération en raison de leur pH

neutre (pH proche de 7), d’une activité de l’eau élevée 1et de la présence de composés

chimiques de faible poids moléculaire facilement assimilables tels que les acides aminés

(Jeyasekaran et al., 2006). Cependant, la cuisson des crevettes permet de réduire leur charge

bactérienne initiale telle que les bactéries à Gram positif incluant Brochothrix thermosphacta

et des bactéries lactiques (Carnobacterium, Enterococcus et Lactobacillus ; Dalgaard et al.,

2003 ; Mejlholm et al., 2008).

Par ailleurs, une expérience réalisée par Van Huis, (2013) sur les éléments nutritifs contenus

dans les mouches soldats noires a démontré que la chitine produite par ces mouches exerce

une action non négligeable sur la diminution de bactéries intestinales des volailles comme E.

coli ou des espèces du genre Salmonella au profit des Lactobacillus. Ce qui permettrait aux

éleveurs de diminuer l’utilisation d’antibiotique dans la nourriture des animaux pour la

prévention de certaines maladies infectieuses (Caparros-Megido et al., 2015, Lopez, 2015).

1.6.4. Écologie microbienne de l’habitat naturel de la larve de mouche soldat noire et

du substrat de production

Les mouches soldats noires adultes vivent naturellement près de matières organiques en

décomposition, fumier, déchets alimentaires, etc. Elles pondent dans ces substrats où peuvent

vivre une gamme très variée de microorganismes notamment l’E. coli, Pseudomonas

aeruginosa, Salmonella typhimurium, Shigella dysenteriae, S. aureus et Bacillus subtilis

(FAO, 2013). Une étude réalisée par Erickson et al., (2004) confirme que l’élevage des larves

1 aw : se définie par le rapport aw = (p/p') T où p = pression partielle de vapeur d'eau du milieu d’étude et p' =

pression partielle de vapeur d'eau à l'état initial, c'est-à-dire de l'eau pure à la même température.

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de mouches est facile sur ces substrats, mais leur écologie microbienne peut varier d’un

substrat à l’autre. L’expérience de ces auteurs a prouvé que les fumiers de bétail et de

volailles contiennent naturellement toutes sortes de bactéries, de virus et de protozoaires,

mais les principaux sont E. coli 0157:H7 et Salmonella. Cependant, l’activité métabolique

des larves réduit considérablement ces agents pathogènes dans les fientes de poulet (Erickson

et al., 2004). Une autre étude démontre la présence de salmonelles, Staphylococcus doré,

Clostridium botulinum et perfringens et autres germes anaérobies dans les résidus

alimentaires et les matières organiques putrescibles. Mais les larves les ingèrent et récupèrent

tous les acides aminés et les autres nutriments pour les métaboliser en protéines et en matières

grasses (Erickson et al., 2004; Emond, 2017). Les recherches ont révélé que les larves de

mouches possèdent des propriétés antimicrobiennes qui contribueraient à leur capacité de

digérer les microbes et les substances phytosanitaires contenus dans les végétaux et

réduiraient les risques sanitaires (Enterra Feed, 2016a).

1.6.5. Les larves dans leur habitat nature, en conditions d’élevage

Les substances contenues dans le corps des insectes, notamment des larves de mouches,

peuvent être de nature chimique : anti-nutritionnelles, des résidus de produits vétérinaires

(antibiotiques, vaccins) pour les insectes élevés sur des déchets animaux, des polluants

organiques (pesticides) présents dans l'environnement ou l'alimentation des insectes, etc.

(Finke, 2015). Elles peuvent aussi contenir des parasites, des virus, des bactéries et leurs

toxines qui nécessitent l’établissement de normes spécifiques visant à assurer le contrôle des

risques pour la santé (ANSES, 2015). Un rapport de la FAO précise après une évaluation des

conditions d’élevage des insectes qu’il y eût plus de risques liés à la consommation d’insectes

récoltés dans la nature que ceux élevés dans un milieu standardisé ou contrôlé avec un suivi

régulier des étapes de développement (FAO, 2013).

1.6.6. Risques sanitaires liés à l’introduction de larves d’insectes dans l’alimentation

animale

Des études réalisées par Giaccone (2005) et Belluco et al., (2013) sur les vers de farine géants

(Zophobas morio), des vers de farine (Tenebrio molitor), des chenilles de la fausse teigne

Page 29: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

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(Galleria melonella) et des grillons domestiques (Acheta domesticus) d'élevage et frais ont

conclu que la microflore de ces insectes se composait essentiellement de bactéries à Gram

négatif, dont entre autres les coliformes. La population Gram positive est constituée

principalement de Micrococcus spp., de Lactobacillus spp. (105 ufc/g) et de Staphylococcus

spp. environ 103 ufc/g (Giaccone, 2005; Belluco et al., 2013). Ces travaux n’ont pas révélé la

présence de Salmonella ni de Listeria monocytogenes. Cependant, une étude réalisée sur

d'autres espèces d’insectes, notamment les mouches, a conclu que ces espèces sont des

vecteurs de Salmonella spp. et Campylobacter spp. chez les animaux (Klunder et al., 2012;

Belluco et al., 2013). Certaines données indiquent que les larves de mouches,

particulièrement les mouches soldats noires, se nourrissent de matières organiques qui n’ont

pas déjà été dégradées par des bactéries (Furman et al., 1959; Sheppard et al., 2002; Van Huis

et al., 2013; Schlüter et al., 2016). En raison de leur densité et leur capacité à assimiler les

aliments, les larves traitement rapidement les matières organiques fraîches. Le risque de

croissance des bactéries est ainsi minimisé. Par conséquent, la contamination bactérienne est

réduite et les larves ne sont pas considérées insalubres et vectrices de maladies (Myers et al.,

2008).

Par ailleurs, certaines recherches ont démontré que les larves de mouches soldats noires

peuvent être la cause de myiases2 intestinales chez les humains et chez les animaux (Lee et

al., 2003). Les parasites peuvent être présents dans l’organisme animal et se nourrir des tissus

vivants ou morts de l’hôte ou de la nourriture qu’il ingère. Cependant, ne connaissant pas les

impacts que ces parasites (Diptera) peuvent avoir sur la croissance des animaux d’élevage,

Lee et al., (2003) suggèrent la réalisation de recherches qui pourraient s’intéresser à

l’influence de la présence des parasites Diptera dans l’organisme animal, sur leur croissance

ou leur bien-être (Lee et al., 2003).

2 Les myiases sont des zoonoses causées par l'infestation de l'homme ou des animaux vertébrés par diverses

espèces de larves de diptères des familles Calliphoridae, Sarcophagidae, Cuterebridae, Muscidae, notamment

les mouches (Ajili et al., 2013).

Page 30: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

16

En comparant les risques potentiels liés à l’introduction des farines d’insectes dans la diète

animale avec ceux associés aux sources traditionnelles de protéines animales,

l’EFSA ( 2015) a abordé la question du transfert des contaminants avec un profil de risques

qui met en lumière les dangers potentiels de nature biologique et chimique , ainsi que

l'allergénicité et les problèmes environnementaux associés à l’utilisation des larves ou de

leurs farines dans l’alimentation animale (EFSA, 2015). Les résultats de cette recherche ont

précisé que la présence éventuelle de risques biologiques et chimiques dans les produits de

larves peut dépendre de plusieurs facteurs, tels que les méthodes de production,

l’alimentation, le stade du cycle de vie au moment de la récolte et les méthodes de traitement

qu’ils subiront (EFSA, 2015). Cette agence signale que les substances susceptibles de

présenter des risques sanitaires sont souvent des protéines que les mouches semblent partager

avec les autres insectes. Les principales protéines ayant un potentiel allergisant sont les

tropomyosines, l’arginine kinase, les hémocyanines qui respectivement sont utilisées pour le

mouvement, pour le métabolisme énergétique, le transport de l’oxygène.

1.7. Procédés de transformation des larves de mouches soldats noires

1.7.1. Décontamination

Une grande diversité de méthodes modernes de transformation et de conservation des

coproduits de mouches sont actuellement décrites, mais des mesures spécifiques pour

s’assurer de la qualité du produit restent nécessaires, en fonction de leur constitution. Le

choix d’une ou des méthodes optimales de transformation sera un facteur déterminant dans

l’introduction des coproduits de mouches soldats noires dans l’alimentation du bétail (Van

Huis et al., 2013).

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17

1.7.2. Blanchiment

Le blanchiment est un prétraitement de conservation qui consiste à chauffer brièvement les

larves de mouches soldats noires jusqu’à 100 °C et les refroidir avant de les sécher (Bazinet,

et Castaigne, 2011). Le but de cette technique est d’inactiver les enzymes microbiennes qui

peuvent agir pendant la conservation réfrigérée et causer l'altération des vitamines et des

qualités sensorielles par oxydation (Bazinet et Castaigne, 2011; Amrouche, 2016). Il permet

de modifier la structure cellulaire des larves en réduisant le volume et en facilitant

l’entreposage (Patras, Tiwari et Brunton, 2011).

Les conditions de blanchiment peuvent varier d’un produit à l’autre. Appliqué habituellement

pour la désactivation des enzymes, le blanchiment doit être réalisé à une température et un

temps qui pourrait détruire toutes les enzymes qui résistent à la chaleur. Ceux-ci doivent être

compris entre 85 et 100 °C et 1 à 10 minutes, respectivement. Pour la plupart des aliments,

il s’effectue entre 2 à 3 minutes à 100 °C avec la possibilité d’augmenter le temps en fonction

des dimensions du produit (Bazinet et Castaigne, 2011). En deçà de ces températures, elles

seront trop basses pour éliminer efficacement les microorganismes dans un temps

raisonnable ; au-dessus, elles risquent de dénaturer le produit. Pour contrôler la prolifération

des microorganismes qui résistent à la chaleur, les produits doivent être soumis à d’autres

traitements notamment le séchage (Patras, Tiwari et Brunton, 2011; Amrouche, 2012).

1.7.3. L'ébouillantage

L’ébouillantage est un prétraitement qui, tout comme le blanchiment, consiste à inactiver les

enzymes responsables du changement de la couleur, la saveur ou la valeur nutritive. Cette

technique précède la congélation, les larves doivent d’abord être ébouillantées pour réduire

les germes aérobies avant d’être congelées (Purschke et al., 2018). L’ébouillantage efficace

se fait à une température minimum avoisinant 65 °C jusqu’à un maximum de 100 °C pour

une durée de 1 à 15 min ((Purschke et al., 2018, Klunder et al., 2012).

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18

1.7.4. Procédés de séchage

Le séchage est une opération qui consiste à éliminer l’eau contenue dans un produit (liquide

ou solide) afin de le transformer en produit sec dont l’humidité résiduelle est très faible

(Amrouche, 2010). Plusieurs procédés sont utilisés pour sécher les produits agricoles et

agroalimentaires (Huang et al., 2018; David-Birman et al., 2018; David-Birman et al., 2018 ;

David-Birman et al., 2018). Le séchage permet de convertir des denrées périssables en

produits stabilisés, par abaissement de l’activité de l’eau exprimée sur une échelle de 0 à 1.

Ce paramètre constitut un indicateur de stabilité à la conservation et à l’entreposage. Une

valeur élevée (proche de 1) de l’activité de l’eau d’un produit favorise sa dégradation

accélérée (Bonazzi et Bimbenet, 2003 ; Amrouche, 2010).

1.7.4.1. Lyophilisation

Trois étapes principales et indissociables composent la lyophilisation. La congélation qui

consiste à transformer l’eau libre contenue dans les larves en cristaux, la sublimation qui

permet la dessiccation primaire des cristaux formés et la désorption qui favorise l’élimination

de l’eau non congelée adsorbée à la surface des pores de la matière sèche ou incluse dans la

masse du lyophilisat (René et Marin, 2000 ; Bogdani, 2013). La lyophilisation a pour objet

de préserver les propriétés et la fraîcheur du produit traité et d'éviter son altération chimique

et bactériologique (René et Marin, 2000 ; Bogdani, 2013). Ensuite, le produit placé sous un

vide avoisinant 0,4 mm Hg, apporte de la chaleur avec un profil déterminé afin que la réaction

soit complète. Les régulations d’une lyophilisation doivent être très précises, car elle

conditionne directement la qualité du produit. Pendant ce procédé, lorsque la vapeur d’eau

est captée par un condensateur, la déshydratation du produit se poursuit jusqu’à sublimation

de la plus grande partie de l’eau. Le produit ainsi réchauffé perd environ 80 à 90% de son

eau, ce qui facilite le conditionnement qui doit se faire à l’abri de l’air et de l’humidité, sous

vide ou à température ambiante (Bogdani, 2013).

La congélation permet de limiter les réactions de détérioration des produits à lyophiliser. Le

produit doit être à une température inférieure à la température de fusion de l’eau et à celle du

produit. C’est-à-dire, congelé à une température inférieure à la plus basse température de

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fusion de chaque élément présent dans le produit (René et Marin, 2000 ; Désage et

Toulemonde, 2016). La deuxième étape est la mise sous vide dont le but est de baisser la

pression dans l’enceinte du lyophilisateur en éliminant l’atmosphère qui s’y trouve au moyen

des pompes à vide ou de groupe de pompage au vide à haut débit pendant environ 10 à

15 min. Une réduction progressive du débit de la pompe assurera le maintien de la basse

pression. La pression initiale étant égale à la pression atmosphérique qui avoisine 1013 Pa

(soit environ 760 mmHg) et la pression finale au début de dessiccation primaire doit se situer

entre 133.3 et 40 Pa (soit 1 et 0,3 mmHg) selon les produits et les appareillages utilisés

(Désage et Toulemonde, 2016). L’étape suivante est la sublimation ou dessiccation initiale

qui est un changement d’état au cours duquel un corps passe de l’état solide à l’état gazeux

sans passer par l’état liquide. L’apport de la chaleur est nécessaire au produit congelé pour

éviter le refroidissement excessif qui pourrait constituer un blocage à la réaction de

sublimation (Jeantet et al., 2006). La désorption est l’étape qui succède à la sublimation. Elle

commence lorsque le produit est totalement décongelé et une partie de l’eau contenue dans

le produit est éliminée. À cette phase, la surface du produit apparaît sèche, mais il a absorbé

une quantité importante d’eau qui doit être éliminée pour éviter qu’elle nuise à la

conservation sécuritaire du produit lyophilisé. Donc, la désorption correspond à une l’étape

d’isotherme pendant laquelle l’eau est éliminée du produit sous forme moléculaire à pression

et température non variables et constantes (Antal et al., 2013 ; Désage et Toulemonde, 2016).

Certains paramètres dont la transition vitreuse (Tg), l’isotherme de sorption, la réhydratation

du produit doivent être maîtrisés pour une lyophilisation réussie (René et Marin, 2000 ; Antal,

Sikolya et Kerekes, 2013). La transition vitreuse est le paramètre repère qui favorise le

maintien du produit à l'état vitreux dans le but de réduire non seulement le risque de

changement de la texture du produit ou de son goût, mais aussi de garder les propriétés

structurelles et organoleptiques des produits lyophilisés (Jeantet et al., 2006; Liu et al., 2006).

Quant à l’isotherme de sorption, il est l’un des paramètres clés de la lyophilisation, qui doit

équilibrer l’activité de l’eau à une certaine température (Khalloufi et al., 2000; René et Marin,

2000). Quant à la réhydratation, elle se caractérise par la reconstitution ou le remplacement

de l'eau perdue dans le produit lors de la déshydratation. Une attention particulière doit être

portée aux traitements effectués sur le produit avant la réhydratation pour éviter tout

Page 34: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

20

changement de structure, une réduction des propriétés hydrophiles ou encore une perte

d'intégrité cellulaire. La capacité de réhydratation est une mesure du dommage qu’aura subi

le produit lors du séchage (Krokida et Maroulis, 2001).

1.7.4.2. Séchage à air chaud

Le séchage à l'air chaud est une technique qui consiste à placer un produit humide dans un

courant d'air assez chaud et sec parfaitement maîtrisé : température, humidité, vitesse

(Vazquez-Vila et al., 2009). Il nécessite l’établissement spontané d’un écart de température

et de pression partielle d'eau entre le produit et l'air, permettant non seulement le transfert de

chaleur par convection, qui est dû au gradient de température entre l'air et la surface du

produit, mais aussi le transfert d'eau dû au gradient de pression de vapeur d'eau entre la

surface du produit et celle dans l'air (Vazquez-Vila et al., 2009).

L'air chaud appliqué au produit lui transmet une part de sa chaleur qui développe une pression

partielle en eau à sa surface supérieure à la pression partielle de l'eau dans l'air utilisé pour le

séchage. Ce qui facilite un transfert de matière de la surface du solide vers l'agent séchant.

Au départ, le produit soumis au séchage est humide avec une pression de vapeur faible, d'où

un transfert de masse lent. Cependant, le gradient de température entre l'air chaud et la surface

du produit est très élevé, ce qui occasionne un transfert important de chaleur vers la surface

du produit et une diminution du gradient de température (Mafart, 1991 ; Vazquez-Vila et al.,

2009).

La cinétique du séchage à air est exprimée à partir de la teneur en eau dépendamment du

temps de séchage, la vitesse de séchage en fonction du temps, la vitesse de séchage en

fonction de la teneur en eau (Bonazzi et Bimbenet, 2003). La mesure expérimentale de cette

cinétique permet de caractériser le comportement de séchage d’un produit. S’il s’agit de

soumettre un corps solide au séchage à air chaud, il est nécessaire de le placer dans le courant

d’air chaud et sec, et d’enregistrer l’évolution de son poids par pesée à chaque étape de

l’opération (Bonazzi et Bimbenet, 2003; Grabowski et al., 2003). L’opération de séchage à

l'air chaud doit prendre en compte trois paramètres principaux qui peuvent affecter le taux et

le temps global du séchage. Il s'agit de propriétés physiques du produit (dimension

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particulaire et géométrie), les propriétés de l'air (la température, l'humidité, la vitesse) et les

caractéristiques de conception de l'appareil de séchage (Bonazzi et Bimbenet, 2003;

Grabowski et al., 2003). Un taux élevé de transfert de chaleur et de matière peut causer un

surchauffage causant des dommages, la dénaturation du produit notamment sans améliorer

considérablement la cinétique de séchage (Raisul et al., 2003). Pour maintenir un flux

thermique conforme au taux d'évaporation, l’air de séchage doit être élevé au début du

séchage puisque la teneur en eau du produit est également élevée. Elle doit être diminuée

graduellement au fur et à mesure que la teneur en eau du produit diminue (Raisul et al., 2003).

Afin d’optimiser le séchage du produit, les paramètres opératoires influençant la qualité du

produit peuvent être étudiés, c’est-à-dire sa teneur en eau, la masse et la nature du produit à

sécher, la vitesse de l’air, la température de l’air et l’humidité initiale du produit à sécher

(Laguerie, 1994, Bonazzi et Bimbenet, 2003). Ces paramètres peuvent être déterminés par

rapport à l’appareil, au produit et aux conditions opératoires (Bonazzi et Bimbenet, 2003).

1.8. Efficacité dans le contrôle des agents pathogènes

1.8.1. Procédés de réduction de charge microbienne

La question de la décontamination initiale des larves d’insectes a été abordée dans certaines

études pour minimiser les risques microbiologiques qui leur sont associés. Une étude réalisée

en Afrique sur les larves de chenilles présente des résultats probants. Trois étapes (une

période de jeûne de 24 h, suivi d’une étape de blanchiment allant de 15 à 30 min et d’un

séchage au soleil de trois jours) ont permis d’identifier plusieurs espèces de bactéries et cinq

genres de moisissures à partir des larves de chenilles traitées. Toutefois, l'ébullition avant le

traitement a réduit la charge bactérienne en dessous de la limite pour la viande hachée fraîche

6,7 log ufc/g (Capparos-Megido et al., 2017). Les résultats d’une étude réalisée sur les

ténébrions ont confirmé qu'une étape d'ébullition réduit le nombre d'Enterobacteriacea et

que la torréfaction diminue la charge en spores bactériennes (Klunder, 2012, Capparos-

Megido et al., 2017).

Une autre étude réalisée par Vandeweyer et al. (2017) sur les effets d'une courte étape de

blanchiment (10 à 40 s) suivie d'un entreposage réfrigéré ou d’un séchage par micro-ondes a

conclu que la conservation des larves de mouches blanchies peut se faire pendant six jours

Page 36: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

22

sans croissance microbienne substantielle après réfrigération. Le blanchiment (avec ou sans

séchage par micro-ondes) ne tue pas les spores bactériennes, il détruit les microflores de

façon sélective (Nout et al., 2003 ; Nogani et al., 2006 ; Kelly et Zeece, 2009 ; Zeece et al.,

2009). Le contrôle des microflores sporulées nécessite un traitement thermique plus sévère

qui risque de détruire ou dénaturer les cellules du produit (Vandeweyer et al., 2017).

Rumpold et al., (2014) ont étudié la décontamination de surface et volumétrique de vers

de farine par différentes techniques, dont un traitement thermique de pasteurisation

(Rumpold et al., 2014). Certaines recherches démontrent que le blanchiment de 10 à 15 min

dans un bain d'eau à 90 °C est un prétraitement qui permet de réduire de trois unités

logarithmiques le nombre total de bactéries aérobes mésophiles totaux des larves (Roux,

1994, Amrouche, 2012). Par ailleurs, les résultats d’une étude qui a comparé l’efficacité de

différents traitements des larves d’insectes (pasteurisation, lyophilisation, 200 °C pendant 30

minutes et la cuisson au four micro-ondes avec une fréquence de 2450 MHz durant 15

minutes) sur la microflore des aérobies mésophiles totaux, les levures et moisissures et les

microflores spécifiques (Entérobactéries, E. coli et Clostridium perfringens) de Tenebrio

molitor et d’Acheta domesticus provenant de fermes d’élevage ont prouvé que les larves

ayant subi des traitements thermiques présentent une charge microbienne moins importante

que celle n’ayant subies aucun traitement thermique (Alibas et al., 2005; Caparros Megido

et al., 2015). L’innocuité des larves de mouches ayant subi une pasteurisation et une cuisson

au four à micro-ondes de 15 et 30 minutes peut être assurée. Cependant, les larves fraîches

et lyophilisées présentent une forte charge microbienne puisque la lyophilisation ne fait que

sécher; on conserve les collections de microorganismes par lyophilisation (Caparros-Megido

et al., 2015). Par ailleurs, la réduction de l’aw du produit final contrôle la croissance

microbienne.

L’analyse microbiologique a révélé la présence de plusieurs types de microbes dans les larves

de mouche soldats noires (Hermetia illucens), les entérobactéries notamment dont les

niveaux ont été réduits à moins de 10 ufc/g, le refroidissement des larves blanchies étant

recommandé avant de les soumettre à d’autres traitements (Bessa et al., 2017), il est important

de s’assurer que les larves sont gardées à une condition empêchant la production d’effluents

contaminés (Bazinet et Castaigne, 2011).

Page 37: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

23

L’expérience de Klunder et al., (2012) a révélé que le nombre total de germes aérobies et

d'entérobactéries dans les produits ébouillantés est réduit à < 10 ufc/g. L’ébouillantage ne

peut pas cependant inactiver toutes les spores. Selon les conditions, les spores qui résistent à

l’ébouillantage peuvent arriver à germination pendant le processus de transformation et se

multiplier pendant la conservation (Klunder et al., 2012 ; Purschke et al., 2018). Ce procédé

est utilisé pour conserver les souches microbiennes en laboratoire, il n’est pas

particulièrement efficace pour réduire la charge microbienne. En conséquence, les produits

obtenus sont épurés et ont une bonne qualité sanitaire (Bazinet et Castaigne, 2011). La

congélation du produit avant la lyophilisation permet d'arrêter l'activité microbiologique et

son entreposage sans ajout d’agent de conservation (Berry et al., 2009).

1.8.2. Impact sur la qualité des larves

Comme tout traitement à la chaleur, le blanchiment réduit certaines des propriétés

fonctionnelles et nutritionnelles des larves de mouche. Les larves peuvent perdre certains

éléments nutritifs par destruction des composés sensibles à la chaleur telles que les vitamines

B1, B12, etc. (Jensen et al., 2014). La méthode de blanchiment, le temps et la température de

blanchiment ainsi que la méthode de refroidissement peuvent déterminer la quantité de

substances nutritives perdues. Elle peut varier entre 10 à 50%. Le temps de traitement fait de

cette méthode, une technique moins sévère que la pasteurisation (85-100 C) et la stérilisation

(˃ 100 C), en ce sens qu’elle n’affecte pas considérablement la teneur en eau, le profil

lipidique ainsi que la couleur des larves tout en empêchant les réactions enzymatiques (Bessa

et al., 2017).

Quant à l’influence de l’ébouillantage sur la qualité du produit, la température et le temps de

la cuisson jouent un rôle important dans le maintien et la détérioration de la qualité du produit.

L’ébouillantage de longue durée et à une haute température peut contribuer à la perte de

capacité de rétention d'eau, ce qui a pour effet de concentrer les protéines, les graisses et les

cendres dans le produit (Jensen et al., 2014; Momenzadeh et al., 2017). Il peut aussi avoir

des effets délétères sur le contenu vitamines et minéraux essentiels présents dans le produit

(Yu et al., 2017 ; Fereira et al., 2018).

Page 38: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

24

1.8.3. Procédés de lyophilisation

La lyophilisation n’est dotée d’aucune valeur stérilisatrice ou pasteurisatrice, donc les

produits qui la subissent ne sont pas stériles (Roux, 1994). L’évaporation refroidit la surface

du produit et ralentit l’atteinte des températures létales (Amrouche, 2014).

Étant donné que le séchage à lui seul n’a pas de pouvoirs stérilisateurs, d’autres traitements,

notamment la pasteurisation et la lyophilisation doivent être associées pour qu’il soit plus

efficace (Roux, 1994). Le suivi de la température de congélation et de déshydratation au

cours de la lyophilisation, ainsi que leur vitesse de progression, sont des facteurs importants

pour la conservation de la structure des produits lyophilisés. Les facteurs à considérer lors de

la déshydratation sont les températures au-dessus desquelles le produit (zone sèche) subit des

dommages thermiques tels que le brunissement non enzymatique des larves. Afin d'éviter

tout changement de couleur et tout brunissement des larves, la température de lyophilisation

doit être maintenue à 50 °C dépendamment des caractéristiques particulières des larves à

lyophiliser (Hammami et René, 1998; Marin et René, 2000), car l’augmentation de la

température du produit peut détruire certaines vitamines, dénaturer les protéines, favoriser

ou inhiber des réactions enzymatiques et affecter les acides gras (Ratti, 2001 ; Bonazzi et

Bimbenet, 2003). Cependant, en raison du fait que les températures doivent être augmentées

progressivement, la lyophilisation est plus longue et ses équipements s’avèrent beaucoup plus

coûteux que d'autres méthodes de déshydratation. L’application de procédés alternatifs, tels

que le séchage à air chaud est nécessaire pour réduire les coûts liés notamment à la

consommation d’énergie et prendre en charge les microorganismes qui ne sont pas détruits

par la lyophilisation (Bonazzi et Bimbenet, 2003). Par rapport aux autres techniques de

séchage, la lyophilisation s’avère la plus efficace pour produire des larves séchées de qualité

en raison de l'utilisation de basses températures et l'absence d'oxygène produit par le vide qui

est appliqué, ce qui minimise la dégradation des nutriments essentiels de l'aliment tels que

les protéines, les lipides et les vitamines (Ratti, 2001)..

Ce type de séchage, selon Shakourzadeh (2002), a un cycle très lent, ce qui permet d’effectuer

facilement l’échange d’humidité entre la suspension (humide) et les bulles (plutôt sèches).

Cependant, cette technique ne chauffe que légèrement le produit, ainsi, ni les enzymes ni les

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25

bactéries ne sont totalement détruites. Des étapes de blanchiment et d’ébouillantage sont

indispensables afin d’inactiver les enzymes et les microorganismes qui contaminent le

produit (Bonazzi et Bimbenet, 2003 ; Antonini, 2007).

1.8.4. Influence sur la qualité du produit

Des expériences réalisées par Min et al. (2005) et Alibas et al. (2005) arrivent à la conclusion

que la température et la vitesse de séchage à air chaud sont très élevées. Ainsi, la température

à la surface et à l'intérieur du produit atteint rapidement la température de l'air, ce qui peut

avoir des effets négatifs sur la qualité du produit. Ces auteurs affirment également que le

séchage à l’air chaud à haute température affecte négativement la qualité du produit. Le

maintien de la qualité nutritionnelle et physicochimique des larves déshydratées à l'air chaud

reste problématique (Ratti, 2001). Plusieurs études, dont celles réalisées par Alibas et al.,

(2005), ont montré que le séchage à air chaud influence les caractéristiques qualitatives et

causes des changements chimiques, comme les réactions enzymatiques, le brunissement non

enzymatique, l'oxydation des lipides, de la couleur, et ce pour tout produit déshydraté (Alibas

et al., 2005). Ces changements indésirables peuvent aboutir à une diminution de la qualité

nutritionnelle et physicochimique de même qu’à la valeur commerciale des larves séchées.

Le choix de bonnes conditions de séchage afin d’optimiser le procédé est primordial pour

réduire le risque de détérioration de la qualité des larves tout en conservant les qualités des

nutriments essentiels dans le produit déshydraté (Ratti, 2001; Alibas et al., 2005). De plus,

étant donné que la qualité d’un aliment séché est évaluée à travers sa texture après séchage

et sa capacité à se réhydrater, le couple temps/température du traitement susceptible d’altérer

la valeur nutritionnelle du produit fini doit être maîtrisé (Bonazzi et Bimbenet, 2003 ;

Antonini, 2007).

1.9. L’oxydation des lipides

L’oxydation des lipides est une réaction par laquelle l’oxygène atmosphérique réagit

spontanément avec les acides gras insaturés des lipides. Plusieurs facteurs facilitent les

réactions d’oxydation soit : l’auto-oxydation déclenchée par la température, les ions

métalliques, les radicaux libres ; la photooxydation, provoquée par la lumière en présence de

photosensibilisateurs et l’oxydation enzymatique initiée par la lipoxygénase. Ces

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26

mécanismes se déroulent en fonction du milieu et des agents initiateurs (Eymard, 2003).

L’auto-oxydation est un des principaux mécanismes de l’oxydation des lipides dans les

aliments. C’est un enchaînement radicalaire qui se déroule en trois étapes, à savoir

l’initiation, la propagation et la terminaison. L’initiation a lieu lorsqu’il y a formation d’un

radical hydrogène libre à partir de la position allylique de l’acide gras insaturé. De cette

réaction, résulte la formation d’un radical alkyle libre d’acide gras produit en présence

d’initiateurs tel que des métaux ou des hydroperoxydes (Bergeron et al., 2007). Lorsque le

radical alkyle libre réagit avec de l’oxygène pour former un radical peroxyde, commence

alors la phase de propagation qui s’enclenche pour soustraire un atome d’hydrogène et

favoriser la formation d’une molécule d’hydroperoxyde et un nouveau radical alkyle libre

qui à son tour alimentera la réaction en chaîne en réagissant avec l’oxygène pour former à

nouveau un radical pyroxylé. Le radical ainsi formé réagit à nouveau avec un acide gras pour

produire un autre radical alkyle et ainsi de suite (Márquez-Ruiz et al., 2013). La phase de

propagation ne s’arrête qu’à l’étape de la terminaison qui est atteinte lorsqu’une liaison

covalente stable s’établit entre deux radicaux libres. Barriuso et al., (2012) précisent que plus

la quantité de radicaux libres diminue, plus l’oxydation ralentit jusqu’à éventuellement

s’arrêter.

Chacune des réactions impliquées dans le mécanisme d’oxydation produit plusieurs sous-

produits formés de composés primaires tels que les hydroperoxydes relativement instables et

qui se décomposent facilement en sous-produits secondaires comme des aldéhydes, des

cétones, des alcools et des hydrocarbures (Eymard et Genot, 2003). Ces composés sont

responsables des modifications d’odeurs, de saveurs, de couleurs et de textures des aliments.

Pour déterminer l’état d’oxydation des lipides, il faut nécessairement mesurer les quantités

des produits tant primaires que secondaires résultants de cette oxydation des lipides (Velasco

et Dobarganes, 2002).

Une grande variété de méthodes est disponible en fonction de l’information et de la précision

recherchée et du substrat étudié. Dans cette étude, la méthode modifiée du xylénol-orange-

oxydation ferreux (FOX ; Hermas-Lima et al., 1995 ; Grau et al. 2000) et la méthode

modifiée TBARS pour les insectes (Uchiyama et Mihara, 1977; Joanisse et Kenneth, 1998)

ont été utilisées.

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27

1.9.1. Méthode du xylénol orange-oxydation ferreux (FOX)

Cette méthode permet de quantifier les produits primaires de l’oxydation des lipides. C’est

une méthode colorimétrique basée sur l’oxydation en milieu acide des ions ferreux (Fe2+) en

ions ferriques (Fe3+) par les hydroperoxydes de l’échantillon. Le complexe coloré bleu-

mauve formé entre les ions ferriques et le xylénol orange possède un maximum d’absorbance

entre 560-600 nm. Simple et rapide, la méthode FOX a une sensibilité élevée et ne nécessite

pas d’extraction de la matière grasse et ainsi minimise la perte des hydroperoxydes pendant

l’étape de l’évaporation des solvants. Cette méthode a déjà été appliquée pour doser les

hydroperoxydes sur des extraits tissulaires de mammifères, de végétaux et du poulet crue et

cuite (Hermas-Lima et al., 1995 ; Grau et al., 2000).

1.9.2. Méthode TBARS

La méthode TBARS (substances réactives à l’acide thiobarbiturique) permet de quantifier les

produits secondaires de l’oxydation des lipides. C’est une méthode colorimétrique qui

mesure le malonaldéhyde (MDA), qui est un produit secondaire de l’oxydation des acides

gras polyinsaturés (Velasco, et Dobarganes, 2002). Cette quantification est favorisée en

milieu acide par l’acide thiobarbiturique (TBA) qui réagit avec le malonaldéhyde pour former

un complexe MDA-TBA de couleur rose quantifiable par spectrophotométrie à 530-535nm

(Uchiyama et Mihara, 1977; Joanisse et Kenneth, 1998). Cependant, des molécules non

oxydatives peuvent interférer sur la mesure. Considérant que les insectes absorbent aussi le

faisceau lumineux à une longueur d’onde de 532 nm, une première mesure de l’échantillon

est réalisée afin de déterminer l’effet d’absorbance de celui-ci et une deuxième mesure est

effectuée à 600 nm qui correspond à l’absorbance du complexe MDA-TBA. La différence

entre l’absorbance à (A532nm - A600nm) donne le résultat TBARS corrigé vis-à-vis de la

turbidité due à l’échantillon (Joanisse et Kenneth, 1998).

En dépit de son manque de spécificité, cette méthode est la plus utilisée pour mesurer la

détérioration oxydative des matières grasses en raison de sa simplicité, sa rapidité et son

caractère de bon indicateur d’oxydation lipidique (Barriuso et al., 2012). L’efficacité de cette

méthode a été prouvée pour mesurer l’effet de suppléments dans l’alimentation des lapins

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sur le taux d’oxydation (Castellini et al., 1998; Dal Bosco et al., 2014). L’expérience sur les

lapins a révélé qu’en plus de sa simplicité et sa rapidité, cette méthode ne nécessite pas

d’extraction de la matière grasse (Morcuende et al., 2008).

1.10. Couleur

La couleur est un attribut important dans l’appréciation de la qualité et directement

perceptible par les consommateurs. Elle influe sur l’anticipation quant à la saveur, la

fraîcheur, c’est pourquoi une attention particulière doit lui être portée pendant toute la chaîne

de transformation des produits (MacDougall, 2002). Pour la mesurer, des méthodes

objectives et répétables des matières premières à l’origine, des ingrédients jusqu’au produit

final prêt à être consommé doivent être utilisées. Tous les produits alimentaires qui subissent

des traitements sur les matières premières de façon à éviter leurs altérations rapides, comme

la cuisson, la congélation, le séchage, la friture, le rôtissage, etc. nécessitent une analyse

précise et un contrôle adéquat des changements de couleur dans tout le processus

(MacDougall, 2002). Cependant, au cours de ces traitements, interviennent des opérations

qui peuvent provoquer des modifications susceptibles de rendre le produit fini très différent

des matières premières initiales. Ces modifications peuvent être visuelles, par la couleur et

influencer à la fois le goût et les décisions d'achat des consommateurs (Minolta, 2012).

L’utilisation des instruments de mesure, à tous les niveaux de la production, se fait selon les

normes de la Commission internationale de l’éclairage (CIE), et le système (L*, a*, b*) de

mesure de chromacité (Minolta, 2012) permet de s’assurer du maintien de la couleur des

produits finis notamment des produits laitiers, confitures, produits carnés, fruits et légumes

et d'autres produits exposés dans les supers marchés.

1.11. Broyage

En alimentation animale, le broyage est utilisé pour réduire les composants d’un solide (ou

d’un ensemble de matières premières) en particules afin de permettre un mélange plus

homogène et plus stable de même qu’une mise en forme plus aisée (Melcion, 2000; Marcus

et Rollins, 2007). Ce procédé améliore l’uniformité du mélange, accroît l’absorption de la

vapeur et facilite la digestion des aliments. Le broyage comporte toujours deux aspects, l’un

lié à la dimension des particules obtenues, l’autre lié à la modification de la surface de ces

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29

particules. La procédure de fragmentation peut aboutir à une augmentation de la surface qui

pourrait augmenter la réactivité physique, chimique ou enzymatique des solides à broyer.

Comme le broyage consiste en une fracturation des structures cellulaires, cette opération peut

accroître la disponibilité de certains composants nutritionnels, tels que les protéines et les

fibres. Cependant l’élévation de température due à l’énergie d’arrachement des molécules

peut modifier certaines caractéristiques physicochimiques des aliments (Melcion, 2000;

Marcus et Rollins, 2007).

1.12. Entreposage

La préparation et la conservation des aliments sont étroitement liées. La richesse des insectes,

en nutriments et leur fort taux d’humidité, font d’eux un milieu favorable au développement

et à la prolifération de microorganismes (Klunder et al., 2012). C’est pourquoi une

manipulation hygiénique est importante pour prévenir les risques de contamination des

produits d’insectes.

Après le broyage des produits, il est primordial de vérifier l’humidité de la pièce

d’entreposage afin d’éviter la prolifération des bactéries et des moisissures ; d’assurer

fréquemment la propreté de l’aire d’entreposage et de maintenir cette propreté jusqu’au

retrait du produit de la pièce (Wibowo et al., 2015). Le maintien de la température est très

important pour la qualité des produits. Cela passe par la vérification des conditions

d’entreposage pour éviter que la pièce soit trop chaude ou trop froide (on vise 21- 23 °C) au

point de détériorer la salubrité et la qualité de la farine de mouche (Wibowo et al., 2015).

L’exposition à la chaleur, la lumière, l'humidité et l'air peut abîmer certains éléments nutritifs

des aliments et occasionner la perte de saveur, de texture et de la valeur nutritionnelle s'ils

sont conservés pendant trop longtemps. Une manipulation et un entreposage inadéquats

soulèvent également le risque d'intoxication alimentaire (Wibowo et al., 2015). Comme

d'autres produits animaux, les insectes sont riches en nutriments avec une teneur en eau

élevée favorable à la croissance des microbes, ce qui les rend sensible à la dégradation. Par

conséquent, les produits et coproduits de ce nouvel ingrédient doivent être traités et

entreposés avec soin (Klunder et al., 2012).

Page 44: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

30

Chapitre II : Problématique, hypothèse et objectifs

2.1. Problématique

Le rapport de 2013 publié par l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et

l’agriculture (FAO) indique que la population mondiale doublera à l’horizon de 2050 et que

les nouvelles tendances du marché pour les sources classiques d’alimentation des animaux et

des poissons d’élevage impliquent l’intensification des pratiques actuelles pour la production

des protéines animales (FAO, 2013; Gallen et Pantin-Sohier, 2015). L’élevage des insectes

pour assurer la souveraineté alimentaire des neuf milliards de personnes à nourrir sur Terre

en 2050 a interpellé tous les pays occidentaux principalement les É-U, l’Europe et le Canada

(Dobermann, 2017; FAO, 2015).

Fort des préoccupations écologiques et les prévisions de la FAO, l’intérêt du Canada pour la

protéine d’insectes particulièrement la farine de mouche soldat noire pour l’alimentation du

bétail, a pris de l’essor. Au Québec, aux États-Unis, comme en Europe, plusieurs entreprises

d’élevage et de transformation d’insectes ont émergé dans la foulée, déterminées à

développer des aliments écoresponsables et très protéinés, produits dans des conditions de

salubrité acceptables (Dussault, 2017). Les matières organiques résiduelles, incluant les

restes d’aliments, sont propices à ce type de production. En plus de se préparer à la prévision

de la FAO sur la croissance démographique, le Canada est engagé à lutter contre le gaspillage

alimentaire qui représente 40% par an sur toute la chaîne de production (Recyc-Québec,

2015). De cet engagement sont apparues les premières initiatives de production et de

transformation d’insectes au Canada et au Québec. Les acteurs de ce secteur émergent

doivent respecter les normes de l’ACIA en matière d’hygiène et de salubrité (ACIA, 2018).

Le Canada et le Québec sont dans la phase de définition des législations concernant

l’introduction des insectes dans l’alimentation humaine et animale ; le développement des

techniques de production relève de la responsabilité des producteurs. Ceux-ci doivent faire

une demande d’approbation à l’ACIA et attendre la réponse avant d’entamer toute

production, quel que soit le temps que cela prendra. Ce qui de nos jours freine le déploiement

de l’industrie des insectes au Canada et particulièrement au Québec.

2.1.1. Pression réglementaire

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L’Agence canadienne d’inspection des aliments a par ailleurs approuvé, en 2016, les insectes

destinés à l’alimentation animale dépendamment des demandes faites par les compagnies qui

doivent démontrer la traçabilité des intrants organiques, l’innocuité chimique et biologique

des insectes, ainsi que les qualités nutritionnelles favorables au développement des animaux

d’élevage. Par contre, au Canada et au Québec, aucun procédé industriel n’a officiellement

été approuvé afin de fabriquer des produits stables sans nuire à leurs propriétés nutritionnelles

ou leur potentiel en tant que source durable de protéines de haute qualité pour la croissance

des animaux d’élevage. La production de coproduits de mouches soldats noires qui répondent

aux normes de l’ACIA du point de vue biosécurité environnementale et alimentation du bétail

est problématique. Trois aspects importants doivent être considérés soit la qualité, la sécurité

et la conservation. Plus précisément, on s’attend à un produit∕ coproduit :

1) de haute qualité nutritionnelle dont le contenu en protéine, lipides et l’oxydation des lipides

sont déterminés;

2) l’absence d’organismes pathogènes, plus spécifiquement Salmonella ;

3) sec et stable avec tous les paramètres à contrôler mesurés (pH, couleur, activité de l’eau).

De plus, les larves de mouches soldats noires, malgré l’accréditation par l’ACIA, sont

toujours classées parmi les « aliments nouveaux » qui nécessitent une évaluation de

l’innocuité et doivent être exempts de salmonelles (ACIA, 2014), avec une charge en E

coli inférieure ou égale à 2 log ufc∕ g (MAPAQ, 2019).

2.1.2. Difficultés liées au séchage

Il est important de préciser que les larves de mouches soldats noires (Hermetia illucens) sont

hautement périssables à l’état frais en raison de leur teneur en eau (65%), leur charge

microbienne élevée et variée, leur composition en protéine, lipide et autres nutriments, ainsi

que leur pH élevé proche de la neutralité (Zheng et al., 2012). Pour assurer leur stabilité et

leur conservation, elles doivent être séchées. Plusieurs méthodes de séchages (séchage au

four, séchage au four à micro-onde, lyophilisation, séchage au micro-ondes industriel,

séchage à air chaud) peuvent être utilisées prolonger la durée de vie des coproduits de larves

de mouches soldats noires. Les larves se prêtent mal au séchage à cause d’une couche épaisse

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de cuticule (50-100 µm) et de cire qui recouvrent leur corps (Boevé et al., 2004). C’est

pourquoi des prétraitements s’avèrent nécessaires pour réduire leur charge microbienne et

développer des techniques de séchage moins coûteuses et moins sévères afin de préserver la

qualité nutritionnelle des protéines et des lipides.

2.2. Hypothèse

Ce mémoire de maîtrise part de l’hypothèse selon laquelle les méthodes de prétraitement et

de séchage ont des effets positifs sur la charge microbienne et la qualité nutritionnelle des

coproduits de larves de mouches soldats noires. Ultimement, la préservation finale du produit

séché variera en fonction de la combinaison de procédés utilisés pour les produire. La

préservation est un concept multifactoriel nécessitant une analyse globale des risques et des

bénéfices.

2.3. Objectif principal

Comparer différents paramètres de transformation pour la production de coproduits de

mouches soldats noires stables à température de la pièce.

2.3.1. Objectifs spécifiques

1- Évaluer l’effet des différentes méthodes de prétraitement (blanchiment,

ébouillantage, perforation) et de séchage sur les larves.

2- Évaluer la charge microbienne des larves au cours des différentes étapes de

transformation (prétraitement, séchage).

3- Évaluer les propriétés physicochimiques et nutritionnelles des larves avant et après

transformation.

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Chapitre III : Transformation des larves de mouches soldats noires pour

l’alimentation animale

3.1. Matériel et méthodes

3.1.1. Design expérimental

La figure 2.1 décrit le plan expérimental qui a été utilisé pour cette recherche. Les larves ont

été produites dans des conditions contrôlées et similaires tout au long des essais avant d'être

soumises à des procédés de prétraitement et de séchage. Des courbes de séchage ont été

établies pour déterminer le temps minimal de séchage à utiliser pour chaque traitement. Une

fois la courbe de séchage établie pour chaque prétraitement, les larves ont été séchées aux

temps optimaux (air chaud et lyophilisation). Les larves ont été soumises à des analyses

physiques (pH, couleur, activité de l’eau, humidité), des analyses de qualité nutritionnelle

(lipides, cendres, protéines, oxydation des lipides), des dénombrements microbiens, incluant

les levures et les moisissures, tout au long du procédé de transformation et après

l’entreposage.

Page 48: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

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Figure 3.1. Protocole expérimental pour la transformation des larves de mouches

soldats noires.

Page 49: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

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3.2. Matériel biologique

Les larves de mouches soldats noires (Hermetia illucens) ont été produites en continu sur une

période de 12 mois comprise entre le février 2017 et février 2018 au Laboratoire aquatique

de recherche des sciences aquacoles de l’Université Laval (LARSA). Les larves ont été

élevées à la noirceur dans des chaudières en plastique de 5L (IPL-5L, 22.8 x 17,7 cm)

maintenues en conditions contrôlées (27 °C, 67-70% d’humidité) dans des incubateurs

(MLR-350, Sanyo, Osaka, Japon). Dès l’éclosion, les larves ont été alimentées à satiété sur

diète Gainesville (50% son de blé, 20% maïs, 30% luzerne; 70% humidité ; Hogsette, 1992),

avec l’ajout d’un antifongique (0,15%; methyl 4-hydroxybenzoate, Sigma-Aldrich, H5501,

Oakville, ON). Les larves de 10 jours (17 ± 2,2 mm de longueur, 5,2 ± 0,3 mm de largueur,

0,14 ± 0,03 g de poids) ont été récoltées par immersion dans l’eau suivie d'un tamisage (tamis

Retsch inox 200 mm; maille 2,36 mm) sous l'eau courante avant d'être rincées à l'eau stérile,

épongée et emballée sous vide dans des sacs de plastique de 100 g (Sacs transparents en

polyéthylène Éco Vacuum pro, Orved, Musile di Piave, Italie ; perméabilité à l’oxygène

825 cc/100 sq. in. par 24 h à 23 °C ; transmission de la vapeur d’eau 24 g/100 sq. in. par 24 h

à 38 °C et 90% humidité relative). Les larves ont alors été immédiatement transférées sur

glace au Laboratoire de technologie alimentaire de l'Université Laval. Des larves fraîches

ont été utilisées pour estimer la charge microbiologique initiale (voir ci-bas) et celles

emballées sous vide ont été euthanasiées par congélation directe à - 40 °C et maintenues

comme telles avant leur conditionnement et leur séchage.

3.3. Optimisation du procédé de décontamination

Afin de déterminer un procédé de réduction de la charge microbienne efficace, des triplicatas

d'échantillons de 30 g de larves fraîches de bacs différents et de 30 g de larves décongelées

au frigo toute la nuit (à la noirceur) ont été blanchis 40 secondes ou ébouillantés pendant 2,

4, 6 et 8 min par immersion directe dans un bain d’eau à 100 °C dans un chaudron de cuisine,

au Laboratoire du Groupe de Recherche intégré en Physiologie et sciences animales de

l'Université Laval (GRIPHA).

Page 50: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

36

3.3.1. Optimisation du procédé de séchage

Afin de déterminer les conditions de séchage optimales, des courbes de séchage par

lyophilisation et à air chaud ont été déterminées selon la méthode proposée par Capparos-

Megido et al., (2017) chez des larves brutes, perforées avec un appareil à aiguilles multiples

(trous de 50 µm), pour faciliter le passage de l’eau à travers la cuticule des larves, ou bien

ébouillantées. Brièvement, cette méthode consiste à suivre le poids des échantillons de larves

à intervalles réguliers par procédé : à toutes les 2h pour le séchoir à air chaud (Model UOP8-

G, Armfield, Hamsphire, England; vitesse de l’air 1,5 m/s; humidité relative 30 %) et à toutes

les 4h dans le lyophilisateur (Freeze mobile 25 L Vir Tis Company, Gardiner, NY, USA) en

fonction du prétraitement.

3.4. Mesure de la teneur en eau

La teneur en eau a été calculée en utilisant les valeurs de masse sèche déterminées par la

méthode du four sous vide. Les échantillons de larves de mouches ont été placés dans un four

sous vide en présence d’un agent asséchant. La température du four (vacuum oven model

6273, Thermo Scientific, Haverhill, Massachusetts, USA) était à 60 °C à une pression de 25

mmHg. Les échantillons ont été séchés pendant 48 heures et sortis du four, refroidis dans un

dessiccateur à température pièce et pesés sur une balance de précision (±0,001g ; Arias-Farias

et al., 2011).

A l’aide du poids des larves mesurées, les teneurs en eau en base sèche pour chaque

échantillon ont été calculées selon les formules suivantes :

X0 = P0 −MS

MS

Où X0 = teneur en eau initiale sur base sèche (g d’eau/g de matière sèche)

P0 : poids initial du produit (g)

MS : matière sèche (poids final du produit après four sous vide (g)

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X = Pf −MS

MS

Avec X = teneur en eau en base sèche (g d’eau/g de matière sèche)

Pf : poids du produit après séchage (g)

MS : matière sèche (poids final du produit après four sous vide (g).

Pour suivre l’évolution et la cinétique de séchage, les courbes de variation de la teneur en

eau X/X0 en fonction du temps (t) de séchage pour chaque échantillon ont été tracées.

3.5. Paramètre de lyophilisation

Les larves congelées à - 40 °C ont été lyophilisées, selon la procédure décrite par Ratti (2011),

à une température constante de tablette de 40 °C, sous un vide de 30 mTorr avec un

lyophilisateur de laboratoire (Freeze mobile 25 L Vir Tis Company, Gardiner, NY). Les

courbes de séchage ont été obtenues par pesées périodiques des échantillons de larves en

fonction du temps de lyophilisation soit 14, 24, 48 et 72 h, respectivement, pour les larves

ébouillantées 8 min, perforées, blanchies 40 s et brutes (témoin non traitées).

3.6. Paramètres de séchage à air chaud

Des échantillons de larves de 30 g pour chaque traitement en triplicata ont été séchés dans

un séchoir à air chaud avec plateau (Model UOP8-G, Armfield, Hamsphire, England) à

température constante (60 °C), à une vitesse de l’air de 1,5 m/s et une humidité du séchoir de

30% selon la procédure décrite par Arias-Farias et al., (2011) pendant (4, 6, 10, 12 et 14 h)

pour les larves ébouillantées 2, 4, 6 et 8 min, les trouées, les blanchies 40 s et les brutes. Les

larves ont été placées en couches minces (15 cm d’épaisseur) dans des grillages en fer (8 cm

de long sur 4 cm de large) confectionnée manuellement, de maille 2,36 mm.

3.7. Préparation des farines d'insectes

Après l’étape de séchage, les larves ont été boyées (Magic Bullet, Model MB1001,

Taylorsville, Kentucky, USA) et entreposées à – 20 °C jusqu'aux analyses sur la qualité des

larves. Sur tous les échantillons de larves séchées, la teneur en eau, le pH, la charge

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microbienne, la couleur des larves entières séchées ont été déterminés à la fin du séchage

pour chaque échantillon.

Pour l’analyse de la qualité du produit, les échantillons de larves broyées ont été analysés en

triplicata pour l’oxydation des lipides, l’activité de l'eau, le contenu en matières sèches, les

cendres, les teneurs en protéines brutes et en lipides bruts.

3.8. Mesure de la couleur

Afin d'évaluer le changement de couleur dû aux différents procédés de prétraitements et de

séchages, la couleur des échantillons a été mesurée à la température de la pièce (21 °C) à

l'aide d'un colorimètre Minolta CR-300 (Konica Minolta Sensing Inc., Osaka, Japon) selon

l'échelle CIELAB. L’analyse de la couleur a été effectuée sur chaque échantillon en triplicata.

La différence de couleur (ΔE*Lab) a été déterminée en utilisant la formule ci-bas (équation 1)

en utilisant les larves brutes décongelées et non traitées comme référence pour les

prétraitements et les larves brutes séchées comme références pour les larves séchées (Bubler

et al., 2015 ; Joubran et al., 2015 ; Puschke et al., 2018).

ΔE= [(L*réf.-L

*traitées)

2 +(a*réf.-a

*traitées)

2 +(b*réf-b

*traitées)

2]1/2

Où L* = Clarté ou luminance (de 0-100)

a* = Écart chromatique rouge -vert (de +60 à -60)

b* = Écart chromatique jaune-bleu (de +60 à -60)

∆E*= Différence totale de couleur.

3.9. Activité de l’eau (aW)

Pour valider la stabilité du produit à l’entreposage, l’activité de l’eau (aW) des échantillons

(3 g) de larves broyées a été mesurée à l'aide d'un analyseur d’humidité halogène (Mettler

Toledo HR73; AQUA LAB, Guelph, ON).

3.10. Mesure du pH

Des échantillons de 1 g de larves entières ont été dilués dans 10 mL d’eau distillée et

maintenus sur glace pour être homogénéisés (VWR, VDI 25 S41, Radnor, PA) pendant 40 s

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39

à puissance 3. Le pH de la solution a été mesuré immédiatement après homogénéisation à

l'aide d'un pH-mètre (AB15 pH meter, Accumet BASIC, Thermo Fisher Scientific, , MA),

combiné une sonde de température (928 007UMD, micro-sondes ATC, Waltham, MA ;

Koniecko, 1984).

3.11. Matières sèches analytiques et cendres

Le contenu en matières sèches analytiques (%) a été obtenu après séchage des échantillons

dans un four à vide (Vaccuum Oven LAB-LINE, model 230F, Thermo Fisher Scientific,

Waltham, MA) à 98 °C (AOAC, 934.01; 2016). L’incinération pour la détermination du

contenu en cendre a été effectuée à 600 °C selon la méthode de l’AOAC 942.05 ; 1998

(Lindberg/Blue M LGO, model BF518, Box Furnace, Thermo Scientific, Asheville, NY).

Les analyses ont été réalisées en triplicata pour chaque échantillon de larves brutes,

prétraitées et séchées entières et broyées.

3.12. Analyse des lipides et protéines brutes

La teneur en protéines brutes a été déterminée sur 0,1 g d’échantillon de farine de larves par

la méthode de Dumas (AOAC 934.01, 2016); grains et oléagineux (AOAC 992.05, 1998)

avec l’appareil (TruSpec N Leco, St. Joseph, Michigan). Le facteur de conversion de l’azote

en protéine Kp = 4.76 a été utilisé pour les calculs selon Jansen et al. (2017).

La teneur en lipides bruts de la farine de larves a été analysée sur 0,5 g d’échantillon dans

des sacs filtrants XTA (méthode 1 02-10-09; Ankom Technology, NY). De la terre diatomée

(0,5 g) a été ajoutée aux échantillons, car leur teneur en lipides était plus élevée que 20 %

ainsi cela a permis de mieux extraire les lipides (Ankom Technology, 2018). Une étape

d’hydrolyse a été effectuée avec un hydrolyseur (Ankom HCl instrument, Ankom

Technology, NY) en présence de 500 ml de l’acide chlorhydrique (HCl), pendant deux heures

à 90°C. Une fois la digestion acide terminée, les sacs ont été pressés sur des papiers essuie-

tout pendant deux minutes à l’aide du buvard Ankom. Ils ont ensuite été séchés pendant deux

heures à 110°C dans un séchoir à air pulvérisé (ANKOM RD drayer, Ankom Technology,

NY) et par la suite placés toute la nuit dans un four à 100°C avant d’être pesés. Les lipides

des échantillons hydrolysés ont été ensuite extraits avec l’appareil XT15 (ANKOM

Technology, NY) à une température de 90 ± 2,0 °C pour deux heures en présence d'éther

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éthylique. Les échantillons ont été évaporés sous la hotte et placés pendant la nuit (16 heures)

dans un four à 100 °C, puis gardés au dessiccateur une demi-heure avant d’être pesés. Le

pourcentage de lipides a été ensuite déterminé par la formule ci-dessous :

Lipides bruts = 100 x ((W2-(W3 + (W blanc initial-W blanc final)) /W1

où:

W1 = poids initial de l'échantillon

W2 = poids de l'échantillon et du sac après hydrolyse

W3 = poids de l'échantillon et du sac après extraction

W blanc initial = poids du sac initial

W blanc final = poids du sac sans échantillon après extraction.

3.13. Oxydation des lipides

L’analyse des composés primaires de l’oxydation des lipides a été déterminée par une

méthode modifiée de xylénol orange oxydation ferreux (FOX) pour les larves de mouches

soldats noires qui permet de quantifier les hydroperoxydes (Herma-Lima et al., 1995; Grau

et al., 2000). L’analyse des composés secondaires de l’oxydation des lipides a été réalisée

par la méthode TBARS (Thiobarbituric Acid Reactive Substances) mise au point par Yagi

en 1976, mais adaptée pour les insectes (Joanisse et Storey, 1998), qui permet de doser le

malonaldéhyde (MDA).

Brièvement 3,5 g de larves humides ou 1,0 g de farine de larves séchées ont été homogénéisés

(VDI 25, VWR, Radnor, PA) sur glace (45 s ou 1 min à puissance 3 pour la farine de larves

et les larves fraîches, respectivement) dans un tube conique de 50 ml contenant 5 ml de

méthanol de grade HPLC (1:5 m/v). L’homogénat a été centrifugé à 3000 g, 10 min à 4 °C

(Sorvall legend XTR, Thermo Scientific, Waltham, MA). Le surnageant a été transféré dans

des tubes coniques de 15 ml, centrifugé (3000 g, 5 min à 4 °C) et conservé sur glace à la

noirceur. Dans de nouveaux tubes, les réactifs suivants ont été ajoutés en respectant cet

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41

ordre et homogénéisés par la suite : 250 μl d’une solution aqueuse de (NH4)2 Fe (SO4)2,

100 μl de 25 mM H2SO4 dans du méthanol, 100 µl d'une solution de 0,1 mM d’xylenol

orange dans du méthanol, 450 μl de méthanol et 100 μl de surnageant. (Herma-Lima et al.,

1995; Grau et al., 2000). Une courbe standard a été faite à partir d’une solution mère

d'hydroperoxyde de cumène (HPC) 1 mM et le méthanol a été utilisé comme blanc. Après

cette étape tous les tubes ont été vortexés (5 Multi-tube vortexer VX-2500, VWR, Radnor,

PA) et incubés (60 min) à la noirceur à température ambiante (21 °C) pour que la réaction

atteigne un point final stable. Ensuite, 200 μl de chaque tube ont été transférés en triplicata

dans une plaque de 96 puits et l’absorbance a été lue au spectrophotomètre (Varioskan;

Thermo Fisher Scientific, Waltham, MA) à une longueur d’onde de 580 nm. À partir des

absorbances corrigées pour le blanc (Aéchantillon- Ablanc), la concentration des hydroperoxydes

lipidiques des échantillons a été calculée en utilisant l’équation de la régression linéaire de la

courbe standard de HPC. Les résultats ont été exprimés en équivalents nmoles de HPC par g

de larves.

3.13.1. Méthode TBARS

Les échantillons de larves fraîches (3,5 g/analyse) et de larves séchées (1,0 g/analyse) ont été

homogénéisés (VDI 25, VWR; puissance maximale de 3, 1 min ou 40 s, respectivement)

dans des tubes coniques de 50 ml placés dans un bain de glace avec 10 ml d’une solution

d'acide phosphorique 1,15%. Après centrifugation (3000 g, 10 min à 4 °C ; Sorvall Legend

XTR, Thermo Fisher Scientific), le surnageant a été transféré dans des tubes coniques de 15

ml, centrifugé (3000 g, 5 min à 4 °C) et conservé sur glace à la noirceur. Dans les tubes de

verre témoins négatifs, 400 μl de l’échantillon à analyser et 400 µl de HCl 3 mM ont été

ajoutés. Dans les tubes pour les échantillons à doser, 400 µl de surnageant ont été mélangés

à 400 µl de la solution de TBA (acide thiobarbiturique 1% et hydroxytoluène butylé 0,1 mM

dans une solution de NaOH 0,05 M). Dans tous les tubes, 200 µL d’une solution d'acide

phosphorique 7 % a été ajoutée puis vortexés. Une courbe standard a été faite à partir d’une

solution mère de MDA 25 µM. Les tubes ont été mis dans un bain-marie à 100 °C durant

15 min et pour ensuite être refroidis à température ambiante. Le complexe TBA-aldéhyde a

été extrait avec 1,5 ml de n-butanol. Les tubes ont été vortexés 1 min et centrifugés (2000

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g, 5 min à 4 °C). Un aliquote de 200 µl de la phase supérieure a été transféré en triplicata

dans une plaque de 96 puits et l'absorbance a été mesurée à 532 nm et à 600 nm au

spectrophotomètre (Varioskan, Thermo Fisher Scientific). À partir des absorbances corrigées

pour le blanc (AMDA=A532-A600), la concentration de TBARS des échantillons a été calculée

en utilisant l’équation de la régression linéaire de la courbe standard de MDA. Les résultats

ont été exprimés en nmoles de MDA par g de larves.

3.14. Analyses microbiologiques

Une procédure semblable à celle décrite par Vandeweyer et al. (2017) pour les ténébrions a

été suivie pour le dénombrement microbien des larves. Chaque échantillon de larves séchées

(2 g) a été homogénéisé dans 18 ml d’eau peptonée (Difco., Becton Dickinson, Franklin

Lakes, NJ), pendant 60 s à 230 RPM à l’aide d’un Stomacher® 400C (Seward Laboratory

Systems Inc., London, UK); pour les larves décongelées, les larves vivantes ont été

homogénéisées au mélangeur domestique (25 g dans 225 mL d’eau peptonée 0,1%;

Conair™ Waring™ Laboratory Blenders: Single Speed, Fisher Scientific, Ottawa, ON), car

elles demeurent vivantes avec le Stomacher®.

Des dilutions successives (1 :10) ont été réalisées dans de l’eau peptonée (0,1%) pour le

dénombrement sur gélose (Saucier et al., 2000). Les comptes des aérobies mésophiles totaux

(AMT) ont été effectués sur le milieu Plate Count Agar (PCA; Difco Laboratories Inc.) après

incubation à 35 °C pendant 48 h (MFHPB-18 ; Santé Canada, 2001). Conformément à la

procédure décrite par Saucier et al., (2000), les bactéries lactiques présomptives (LAB) ont

été dénombrées sur gélose de Man, Rogosa et Sharp (MRS ; Difco Laboratories Inc. ; Saucier

et al., 2000) après incubation à 25 °C pendant 48 h dans des jarres anaérobiques

(AnaeroGen™ 2.5 L, AN0025A, Oxoid Company Nepean, ON). Les Pseudomonas

présomptifs ont été dénombrés sur gélose Heart Infusion Broth Agar (Difco Laboratories

Inc.) après avoir ajouté un supplément de Cétrimide-Fucidin-Céphalosporine-CFC (Oxoid,

No.SR0103E, Thermo Scientific), les plaques ont été incubées à 25 °C pendant 48 h (Koné

et al., 2018). Les Enterobacteriacea ont été dénombrés sur gélose Violet Red Bile Glucose

Agar (VRBG, DifcoTM Laboratories Inc), incubée à 37 °C pendant 24 h. Les coliformes ont

été dénombrés sur gélose Violet Red Bile Agar (VRBA, DifcoTM Laboratories Inc), les

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43

plaques ont été incubées à 37 °C pendant 24 h. Le compte de Listeria spp. a été réalisé sur

gélose PALCAM (Milipore Sigma, St. Louis, MO). Le dénombrement des E. coli a été

effectué à l’aide de plaques 3M Petrifilm™ (3M Food Safety, London, ON) après incubation

à 37 °C pendant 18-24 h (MFHPB-34 ; Santé Canada, 2013). Les levures et moisissures ont

été dénombrées sur gélose Rose Bengal Agar (DifcoTM Laboratories Inc.) après ajout de 0,05

g de chloramphenicol dilué dans 2 ml d'éthanol à 95% (Xi'an Henrikang Biotech Co., Ltd.

GA13183, Shaanxi, Chine).

et incubation en conditions aérobies à 25 °C pendant sept jours. Le compte de Clostridium

spp. a été réalisé sur gélose Reinforced Clostrial Broth (HiMedia Laboratories, Mumbai,

Inde) incubée à 36°C pendant 48 h (MFHPB-01, Santé Canada, 2018), dans des jarres

anaérobiques (AnaeroGen™ 2.5 L, AN0025A, Oxoid). Toutes les analyses microbiologiques

ont été effectuées en duplicata sur un minimum de trois échantillons pour les larves séchées,

9 pour les fraîches décongelées et les unités formant une colonie (ufc) ont été transformées

en logarithme en base10 par g de poids de larves (log10 ufc/g ; Gill, 2000).

3.15. Entreposage

Après l’application des différentes méthodes de prétraitements et de séchages à différents

temps, les larves ébouillantées pendant 4 min à 100°C suivies d'un séchage à air chaud à

60°C pendant 6 h ont été soumises à un test d’entreposage. Treize échantillons de larves

entières séchées de 22 g chacun ont été emballés (Whirl-pak, Nasco, Fort Atkinson, WI) et

entreposés pendant 30 jours à la noirceur dans un incubateur (model 1320, VWR

Manufacturing, Inc., Sheldon, OR) à température pièce (21,6 ± 0,4°C). Des analyses

physicochimiques, nutritionnelles et microbiologiques ont été réalisées au jour zéro en

triplicata pour les témoins et en quintupla au jour 15 et au jour 30 pour les larves entreposées

(Klunder et al., 2012).

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44

3.16 Analyse statistique

Pour déterminer l’effet des prétraitements et les méthodes de séchage sur la charge

microbienne, les dénombrements ont d’abord été transformés en logarithme. Ces résultats,

de même que ceux sur la qualité du produit, ont été soumis à une analyse de variance

(ANOVA) à deux facteurs pour voir l’interaction entre les prétraitements et le séchage, une

ANOVA à un facteur pour les méthodes de séchage (air chaud, lyophilisation) avec le logiciel

R Studio (R version 3.5.1 (2018-07-02), suivie d’un test de Tukey HSD pour comparer les

différents prétraitements en fonction des méthodes de séchage. Les Tests de Shapiro et de

Bartlett ont été utilisés pour vérifier respectivement la normalité des résidus et l’homogénéité

des variances. Les transformations : logarithmiques ont été réalisées sur les paramètres

(couleur L*, a*, b*, matières sèches, lipides, protéines, aw, cendre) n’ayant pas respectés les

postulats. Le temps (J0, J15 et J30) a été pris en considération pour le test d’entreposage.

Tous les paramètres ont été analysés en trois répétitions (prétraitements et séchages), en cinq

répétitions pour le test d’entreposage et les résultats exprimés en moyenne ± écart type. Les

différences significatives ont été considérées à P < 0,05.

3.17 Résultats

3.17.1. Caractérisation initiale (avant déshydratation) des larves de mouches soldats

noires

3.17.1.1. Propriétés physicochimiques et nutritionnelles

Les résultats des propriétés physicochimiques des larves brutes et après différents

prétraitements sont présentés au tableau 3.1. Les larves brutes ont montré des pH proches de

la neutralité (6,5 à 6,8). Cependant, lorsque blanchi et ébouillanté, le pH des larves a

augmenté (pH = 8,5 à 8,9) comparativement aux larves brutes. À l'opposé, plus le

prétraitement d'ébouillantage des larves était prolongé, plus les teneurs en MS étaient faibles

(MS = 21,5% vs. 18,6% pour les larves blanchies 40s et ébouillantées 8 min, respectivement).

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45

En ce qui concerne l’oxydation lipidique, bien qu’on observe une diminution des FOX et de

TBARS avec les traitements thermiques, la différence n’est pas significative entre les

différents traitements ; seulement le blanchiment et l’ébouillantage à 6 et 8 min sont

significativement différents des larves brutes. La teneur en cendres des larves prétraitées est

comparable à celles des larves brutes (10,4%). Les prétraitements utilisés dans ce projet ont

influencé la couleur. Les valeurs les plus élevées de la valeur L*, qui représente la luminosité,

ont été obtenues chez les larves fraîches décongelées (49,15 ± 0,11; Tableau 3.1), de même

que pour la valeur a* (3,71 ± 0.10) et b* (20,06 ± 0,22) tandis que des valeurs plus basses

ont été observées chez les larves prétraitées. Enfin, tous les paramètres de couleurs mesurés

(L*, a*, b*, ∆E) sur les larves ont été affectés par les types de prétraitement (P ˂ 0,001). La

valeur a* diminue significativement avec la sévérité du traitement thermique (P < 0,05)

indiquant que l’intensité du rouge s’atténue. Les prétraitements ont affecté de façon

significative (P <0,001) tous les paramètres mesurés sur les larves de mouches. Les méthodes

de séchages n'ont pas eu d'impact sur la composition proximale des larves (MS, cendres,

protéines et lipides), mais ont affecté de façon significative la qualité physique des farines

(pH, aw, couleur) ainsi que le niveau d'oxydation des lipides.

3.17.1.2. Aspects microbiologiques avant déshydratation

Les résultats concernant les charges microbiennes avant et après prétraitements sont

présentés au tableau 3.2. La charge microbienne des larves fraîches décongelées en aérobes

mésophiles totaux (8,28 ± 0,01 log ufc/g) a diminué significativement en fonction des

prétraitements P ˂ 0,001). Pour l’ensemble des dénombrements microbiens, les réductions

logarithmiques les plus importantes ont été obtenues par ébouillantage et ont atteint 3,03 log

ufc/g pour les Pseudomonas spp. chez les larves ébouillantées 8 min. Pour toutes les bactéries

à l’étude, une réduction supérieure à 1 log a été observée avec des prétraitements par

ébouillantage sauf pour les larves ébouillantées 2 min qui ont donné une réduction

logarithmique en Pseudomonas spp. inférieure à 1 log (0,80 ufc/g). Le traitement par

blanchiment (40 s) n’a pas été suffisant pour réduire la charge microbienne d’au moins 1 log,

par rapport aux larves de référence (témoin non traités, décongelées), pour toutes les

bactéries, sauf les AMT où la réduction a atteint 1,06 log.

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46

Tableau 3.1. Propriétés physicochimiques des larves de mouches soldats noires après prétraitement1.

Blanchiment Ébouillantage

Paramètres2

Brutes

fraîches3

40 s

2 min 4 min 6 min 8 min

pH 6,47 ± 0,07e 8,64 ± 0,12b 8,87 ± 0,03a 8,79 ± 0,17a 8,49 ± 0,09c 8,54 ± 0,08c

MS% 22,09 ± 0,14b 21,47 ± 0,42b 20,99 ± 0,33bc 19,99 ± 0,21cd 19,78 ± 0,11d 18,57 ± 0,72e

Cendres, % 10,35 ± 0,06a 10,22 ± 0,06a 10,34 ± 0,34a 10,44 ± 0,30a 9,86 ± 0,66a 10,39 ± 0,28a

FOX (nmol eq. HPC/g) 198,44±30,25ab 152,01 ±5,80b 210,36±39,60ab 175,03±36,18ab 158,16±53,72b 148,63± 15,75b

TBARS (nmol MDA/g) 58,88 ± 4,09b 46,01±3,65c 53,33 ± 1,46bc 49,74 ± 4,88c 46,07 ± 0,40c 44,47 ± 2,50c

L* 49,15 ± 0,11a 37,51± 0,40b 31,38 ± 1,21d 31,54 ± 0,03d 38,36 ± 0,06b 33,80 ± 0,17c

a* 3,71 ± 0,10a 2,78 ± 0,13b 1,03 ± 0,17d 1,68 ± 0,03c 1,39 ± 0,02c 1,44 ± 0,02c

b* 20,06 ± 0,22a 13,49 ± 0,04bc 7,95 ± 0,33d 7,08 ± 0,05e 8,47 ± 0,05c 8,27 ± 0,12cd

ΔE4 0,00 ± 0,00f 13,08 ± 0,04d 21,64 ± 1,12a 21,93 ± 0,02a 15,92 ± 0,06c 19,44 ± 0,16b

1 Les valeurs représentent les moyennes ± écarts types pour n= 6. Sur une même ligne, les valeurs ayant une lettre identique ne sont pas différentes

significativement (p < 0,05). 2 FOX = xylénol orange- oxydation ferreux; TBARS = Thiobarbituric Acid Reactive Substances (substances réactives à l'acide thiobarbiturique); eq. = équivalent;

HPC = hydroperoxide de cumène; MDA= malonaldéhyde; les résultats sont exprimés sur base sèche. 3 Larves fraîches décongelées avant séchage. 4 ΔE= [(L*

réf.-L*traitées)2 (a*

réf-a*traitées)2 (b*

réf-b*traitées)2]1/2, indique la différence de couleur par rapport aux larves fraîches décongelées.

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47

Tableau 3.2. Dénombrement microbien (log ufc/g) des larves de mouches soldats noires non traitées et après prétraitement1.

Avant Séchage

Blanchiment Ébouillantage

Paramètres2 Brutes

Fraîches BH3

Brutes

Fraîches BS3

Perforées

BS

40 s

BS

2 min

BS

4 min

BS

6 min

BS

8 min

BS

AMT 8,28 ± 0,015 8,96 ± 0,01a 8,38 ± 0,00b

(0,58)4

7,90 ± 0,02c

(1,06)

7,78 ± 0,01d

(1,18)

7,27 ± 0,02e

(1,39)

6,92 ± 0,01f

(2,04)

6,72 ± 0,05g

(2,24)

Pseudomonas spp. 7,81 ± 0,10 8,42 ± 0,01a 8,03 ± 0,01b

(0,39)

7,71 ± 0,02c

(0,71)

7,62 ± 0,02d

(0,80)

7,24 ± 0,04e

(1,18)

6,96 ± 0,02f

(1,46)

5,39 ± 0,05g

(3,03)

LAB 7,71 ± 0,15 8,26 ± 0,01a 7,80 ± 0,00b

(0,46)

7,54 ± 0,03c

(0,72)

7,07 ± 0,06d

(1,19)

6,76 ± 0,06e

(1,50)

5,85 ± 0,05f

(2,41)

5,50 ± 0,05g

(2,76)

Enterobacteriaceae 6,56 ± 0,23 6,92 ± 0,03a 6,40 ± 0,02c

(0,52)

6,47 ± 0,01b

(0,45)

5,85 ± 0,02d

(1,07)

5,71 ± 0,03e

(1,21)

5,40 ± 0,09f

(1,52)

5,30 ± 0,01g

(1,62)

Coliformes 6,59 ± 0,26 6,92 ± 0,00b 7,09 ± 0,01a

(-0,17)

6,43 ± 0,02c

(0,49)

5,89 ± 0,06d

(1,03)

5,73 ± 0,04e

(1,19)

5,53 ± 0,04f

(1,39)

5,00 ± 0,04g

(1,92) Listeria spp. 6,49 ± 0,07 7,49 ± 0,01a 7,06 ± 0,16b

(0,43)

6,83 ± 0,04c

(0,66)

6,24 ± 0,07d

(1,25)

5,85 ± 0,05e

(1,64)

5,54 ± 0,12f

(1,95)

5,62 ± 0,07g

(1,87)

Escherichia coli 6,19 ± 0,01 7,52 ± 0,47a 7,39 ± 0,03b

(0,13)

ND ND ND ND ND

1 Les valeurs représentent les moyennes ± écarts types en base humide, n = 9, ND= Non déterminé. Sur une même ligne, les valeurs ayant une lettre identique ne

sont pas différentes significativement (p < 0,05). 2 AMT= aérobes mésophiles totaux, LAB= bactéries lactiques. 3 BH= Base humide, BS= base sèche. Les résultats pour les larves brutes fraîches décongelées exprimés sur base humide ne font pas partie des comparaisons

multiples, elles nous donnent une idée de la contamination initiale de la matière première. Tous les autres résultats sont exprimés en base sèche pour faciliter la

comparaison avec le produit final séché. 4 Les résultats entre parenthèses représentent les réductions logarithmiques entre les larves brutes fraîches et celles prétraitées sur base sèche. Les réductions > 1

Log sont en caractère gras. 5 Contamination initiale des larves fraîches décongelées non traitées (témoin).

Page 62: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

48

3.17.2. Courbes de séchage

La diminution de la teneur en eau en fonction du temps est présentée à la figure 3.1 pour le

séchage à air chaud et à la figure 3.2, pour la lyophilisation. Les prétraitements ont eu une

incidence sur le temps de séchage. Par exemple, lors des essais de séchage à air chaud (figure

3.1), et pour une teneur en eau de 0,1g d’eau/g de matières sèches, seulement 4 h ont été

nécessaire pour sécher des larves ébouillantées durant 8 min, tandis qu’il a fallu 12 h pour

les larves brutes non traitées.

Le séchage des larves par lyophilisation à 40°C de température de tablette (14-72h) a été très

lent comparé au séchage à air chaud à 60°C (4-12h). Par exemple, lors des essais de

lyophilisation, une teneur en eau de 0.1 g d’eau/g de matières sèche n’a été atteinte qu’après

14 h chez les larves ébouillantées 8 min et plus de 72 h, pour les brutes (témoin, sans

prétraitement). L’effet du prétraitement sur la réduction de la teneur en eau résiduelle est

significatif par rapport aux échantillons non-traités et ce pour les deux méthodes de séchage

étudiées (air chaud et lyophilisation).

Les temps optimaux de séchage, la réduction de temps de séchage grâce aux prétraitements

et la teneur en eau résiduelle des larves BSF sont résumés dans le tableau 3.3. Il faut de 2 à

6 fois plus de temps pour sécher les larves par lyophilisation comparativement au séchage au

four à 60 °C.

Page 63: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

49

Figure 3.1. Courbe de séchage à air chaud (60 ℃) des larves d mouches soldats noires

selon les prétraitements appliqués. Ébouil. = ébouillantées.

Figure 1.2. Courbe de séchage par lyophilisation des larves de mouches soldats noires

selon les prétraitements.

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

0 2 4 6 8 10 12

X/X

0

Temps (h)

Brutes séchées

Perforées

Blanchies 40 s

Ébouil. 2 min

Ébouil. 4 min

Ébouil. 6 min

Ébouil. 8 min

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

0 20 40 60 80

X/X

0

Temps (h)

Brutes séchées

Perforées

Blanchies 40 s

Ébouil. 8 min

Page 64: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

50

Tableau 3.3. Temps optimaux de séchage, réduction du temps de séchage et teneur en

eau des larves selon la méthode de séchage.

Traitements

Temps de séchage (h)

Pour obtenir un niveau

de 10% X∕X0 dans tous

les échantillons (n= 3)

Réduction du temps

de séchage (%)

Teneur en eau x/x0

(g d’eau/ g de MS)

Air chaud

Brutes (témoin) 12 --- 0,03 ± 0,01b

Perforées 10 16,7 0,02 ± 0,01

Blanchies 40s 8 33,3 0,02 ± 0,00

Ébouila. 2 min 6 50,0 0,02 ± 0,00

Ébouila. 4 min 6 50,0 0,02 ± 0,00

Ébouila. 6 min 6 50,0 0,02 ± 0,00

Ébouila. 8 min 4 66,7 0,01 ± 0,03

Lyophilisation

Brutes (témoin) 72 --- 0,05 ± 0,02

Perforées 24 66,7 0,03 ± 0,02

Blanchies 40s 48 33,3 0,03 ± 0,01

Ébouila. 8 min 14 80,6 0,03 ± 0,01

a Ébouillantées ; b ± écart type.

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51

3.17.3. Qualité des larves après la déshydratation

3.17.3.1. Propriétés physicochimiques et nutritionnelles

Après séchage à air chaud ou lyophilisation, les larves ont été soumises à l’analyse des

propriétés physicochimiques les résultats ont été reportés dans les Tableaux 3.4 et 3.5,

respectivement.

Comme après l'étape de prétraitements, les pH des larves brutes et perforées étaient

faiblement acides comparés aux larves blanchies et ébouillantées qui étaient faiblement

basiques et ce, quelle que soit la méthode de séchage utilisée (air chaud, lyophilisation). De

la même façon, des teneurs plus élevées en MS chez les ébouillantées (tous les temps

compris) comparées aux larves brutes ont été observées. De plus, les teneurs en MS étaient

plus faibles chez les larves perforées comparées aux larves brutes lorsque séchées à air chaud

(tableau 3.4) ; elles étaient légèrement supérieures à la suite des essais de lyophilisation

(perforée = 89,7%) comparativement à celles des larves brutes, sans prétraitement (85,8%;

tableau 3.5).

Les valeurs de l’activité de l’eau obtenues pour les différents prétraitements étaient

significativement différentes et diminuaient pour les larves ayant subi un temps

d’ébouillantage plus long (6 et 8 min). Aussi, les taux en matières sèches, étaient

significativement différents (P ˂ 0,05), plus élevés chez les larves prétraitées par rapport au

témoin (brutes). Les teneurs en lipides et en protéines ont montré des différences

significatives avec un P ˂ 0,01 pour tous les prétraitements. Les larves perforées ont donné

des valeurs plus faibles en teneur en lipide.

Les résultats pour les cendres à la suite de la lyophilisation et au séchage à air chaud semblent

être contradictoires. Avec la sévérité du traitement thermique (> 4 min), les teneurs en

cendres diminuent chez les larves séchées à air chaud alors que l'inverse a été observé lors

des essais de lyophilisation.

À la suite du séchage à air chaud, les larves brutes, perforées et ébouillantées 8 min

présentaient des indices d’oxydation primaire des lipides plus élevés que les autres

Page 66: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

52

prétraitements (Tableau 3.4), alors que des signes d'oxydation secondaires n'étaient observés

que chez les larves brutes et perforées. À l'opposé, après la lyophilisation (Tableau 3.5), ce

sont les larves ébouillantées 8 min qui ont eu des valeurs en FOX inférieures aux autres

traitements et aucune différence significative des indices d'oxydation secondaires (TBARS)

n'a été observée pour le séchage à air chaud ou pour la lyophilisation également.

Tout comme après l'étape des prétraitements, tous les paramètres de couleurs mesurés (L, a,

b, ∆E) sur les larves ont été affectés par les types de prétraitement et de séchage (P ˂ 0,001).

Alors que les larves brutes et perforées (L = 25,3 et 22,9, respectivement) étaient plus foncées

que les larves des autres traitements (L = 32,4 à 40,8 pour les larves ébouillantées) après

séchage à air chaud, ce sont les larves brutes et blanchies 40s qui l'ont été après les essais de

lyophilisation (Voir Annexe).

3.17.3.2. Qualité microbiologique des larves après séchage

La charge microbienne après chaque procédé de séchage est présentée aux Tableaux 3.6 et

3.7. Les résultats montrent que les méthodes de séchage à elles seules ont réduit la charge

microbienne des larves de l'ordre de 3,56 à 4,35 log ufc/g pour le séchage à air chaud (tableau

3.6) et de 1,51 à 2,69 log ufc/g pour le séchage par lyophilisation (tableau 3.7). Ainsi, on

observe une différence significative (p ˂ 0,001) entre les larves brutes séchées, blanchies et

ébouillantées. Les réductions logarithmiques (3 à 4 log ufc/g) les plus élevées ont été

obtenues à partir du blanchiment 40s et tous les temps d’ébouillantage pour tous les microbes.

Les charges microbiennes des larves brutes séchées et trouées sont restées pratiquement les

mêmes pour tous les types de microbes (Tableau 3.6). Des réductions de l’ordre de 3 à 4 log

ont été obtenues seulement avec les larves prétraitées (40s, 8 min) indépendamment de la

méthode de séchage, pour tous microbes avec des différences significatives observées à

P ˂ 0,001. Les charges bactériennes des larves brutes et trouées n’ont été réduites que de 1

à 2 log même après lyophilisation (Tableau 3.7).

3.17.3.3. Impact global de la transformation sur la qualité et l'innocuité des larves

Les valeurs p des ANOVAs à 2 facteurs obtenus pour les différents paramètres

physicochimiques et nutritionnels chez les larves prétraitées et séchées aux temps optimaux

Page 67: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

53

sont présentées au tableau 3.8. Pour tous les paramètres mesurés, une interaction entre les

prétraitements et les méthodes de séchage (P x S) a été observée.

Les valeurs p des ANOVAs à 2 facteurs obtenus pour les différents dénombrements

bactériens chez les larves prétraitées et séchées aux temps optimaux sont données au tableau

3.9. Les interactions entre les prétraitements, les méthodes de séchage (P x S) ainsi que l’effet

des prétraitements et des méthodes de séchage étaient significativement différentes (p ˂

0,001) pour tous les dénombrements effectués sur les larves. Seule l’interaction entre les

prétraitements et les méthodes de séchage (P x S) pour les levures et moisissures n’était pas

significative (P > 0,05).

Page 68: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

54

Tableau 3.4. Propriétés physicochimique et nutritionnelles des larves de mouches soldats noires après séchage à air chaud (60 ℃;

X/X0 < 0,1)1.

Séchage à air chaud

Blanchiment Ébouillantage

Paramètres2 Brutes

Séchées3 Perforées 40 s

2 min 4 min 6 min 8 min

pH 6,69 ± 0,16d 6,49 ± 0,04d 8,41 ± 0,02b 8,03 ± 0,10c 8,84 ± 0,02a 8,11 ± 0,07bc 8,36 ± 0,23b

aw 0,35 ± 0,01a 0,34 ± 0,01ab 0,24 ± 0,01c 0,37 ± 0,05a 0,31 ± 0,01ab 0,29 ± 0,01b 0,29 ± 0,01b

MS % 88,07 ± 1,11e 82,02 ± 3,28f 94,63 ± 0,21ab 91,72 ± 0,73cd 95,10 ± 0,16a 93,26 ± 0,18abc 90,81 ± 1,50cd

Cendres, % 10,35 ± 0,06a 10,05 ± 0,44a 9,20 ± 0,03ab 9,07 ± 0,05ab 8,16 ± 0,11b 8,70 ± 0,09b 8,99 ± 0,40b

Protéines, % 39,99 ± 1,06a 38,69 ± 1,00ab 36,50 ± 0,32cd 37,73 ± 0,61abc 35,43±0,04d 38,03 ± 0,32abc 37,50 ± 1,22bc

Lipides, % 24,27 ± 0,40b 18,67 ± 2,22c 25,03 ± 0,34ab

23,75 ± 1,02b 29,06 ± 0,35a 24,44 ± 0,53b 25,85 ± 3,53a

FOX (nmol eq.

HPC/g) 1427,7 ±48,1b 1412,7 ± 103,3b

488,89 ± 14,38cd

473,1 ± 40,03d 368,53 ±30,41d 603,89 ± 41,71c

1934,90 ± 178,7a

TBARS (nmol

MDA/g) 142,24 ±3,83a 132,54 ± 7,83a 54,34 ± 2,05cd

61,35 ± 7,48c 43,00 ± 1,06d 66,16 ± 5,15c 91,28 ± 2,84b

L* 25,29 ±4,88bc 22,85 ± 1,72c 40,77 ± 1,06a 28,43 ± 4,78bc 32,40 ± 3,28ab 35,23 ± 3,25ab 34,11 ± 2,28ab

a* 3,62 ± 0,15b 3,99 ± 0,59a 3,70 ± 0,64b 3,66 ± 0,63b 3,79 ± 0,31c 3,08 ± 0,26c 2,38 ± 0,32d

b* 5,22 ± 0,23e 19,10 ± 0,87a 14,01 ± 0,54b 14,00 ± 0,54c 13,40 ± 0,24c 13,89 ± 1,20c 10,81 ± 1,34d

ΔE4 Référence5 6,00 ± 3,21c 19,13 ± 2,50a 14,35 ± 5,01b 16,30 ± 3,62b 16,52 ± 3,61ab 15,71 ± 4,01b

1 Les valeurs représentent les moyennes ± écarts types pour n= 3 sur une même ligne, les valeurs ayant une lettre identique ne sont pas différentes significativement (p < 0,05). 2 aw = Activité de l’eau, MS = matières sèches, FOX = xylénol orange- oxydation ferreux, TBARS= Thiobarbituric Acid Reactive Substances (substances réactives à l'acide

thiobarbiturique),

eq = équivalent, HPC = hydroperoxide de cumène, MDA = Malonaldéhyde; les résultats sont exprimés sur base sèche. 3 Larves séchées sans traitement préalable. 4 ΔE = [(L*

réf-L*traitées)2 (a*

réf-a*traitées)2 (b*

réf-b*traitées)2]1/2, indique la différence de couleur par rapport aux laves fraîches décongelées.

5 couleur initiale.

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55

Tableau 3.5. Propriétés physicochimiques et nutritionnelles (%, base sèche) des larves de mouches soldats noires après séchage

par lyophilisation (40 °C; X/X0 < 0,1)1.

Lyophilisation

Blanchiment Ébouillantage

Paramètres2 Brutes séchées

3 Perforées 40 s 8 min

pH 6,18 ± 0,07c 6,79 ± 0,08b 8,08 ± 0,38a 8,58 ± 0,36a

aw 0,37 ± 0,02a 0,28 ± 0,01c 0,26 ± 0,01c 0,33 ± 0,01b

MS % 85,83 ± 1,53c 89,74 ± 0,91b 92,62 ± 0,76a 91,30 ± 0,51a

Cendres, % 8,76 ± 0,12d 9,40 ± 0,09b 10,02 ± 0,10a 9,06 ± 0,06c

Protéines (Kp = 4.76), % 38,46 ± 0,48a 37,10 ± 0,30b 37,33 ± 0,17b 38,62 ± 0,50a

Lipides, % 23,25 ± 0,50a 18,74 ± 0,47b 20,69 ± 1,90ab 21,72 ± 0,78a

FOX (nmol eq HPC/g) 1937,67 ± 132,14a 1213,76 ± 36,25b 1162,73 ± 89,48b 596,87 ± 56,91c TBARS (nmol MDA/g) 62,16 ± 4,82b 80,01 ± 4,37a 65,82 ± 13,93b 58,77 ± 11,03b

L* 43,44 ± 1,94b 56,08 ± 0,59a 47,04 ± 2,71b 59,82 ± 5,30a

a* 3,88 ± 0,49a 1,81 ± 0,02c 2,97 ± 0,16b 3,86 ± 0,03a

b* 17,71 ± 0,21a 16,71 ± 0,01ab 14,88 ± 1,39bc 13,46 ± 0,07c

ΔE4 0,00 ± 0,00b 12,24 ± 0,51b 16,12 ± 0,02b 18,71 ± 0,04a

1 Les valeurs représentent les moyennes ± écarts types pour n = 3, ND= Non déterminé. Sur une même ligne, les valeurs ayant une lettre identique ne sont pas

différentes significativement (p < 0,05). 2 aw = Activité de l’eau, MS = matières sèches, FOX = xylénol orange- oxydation ferreux, TBARS = Thiobarbituric Acid Reactive Substances (substances réactives

à l'acide thiobarbiturique),

Eq = équivalent, HPC = hydroperoxyde de cumène, MDA = Malonaldéhyde, Kp = Facteur de conversion; les résultats sont exprimés sur base sèche. 3 Larves séchées sans traitement préalable. 4 ΔE = [(L*

ref-L*traitées)2 (a*

ref-a*traitées)2 (b*

ref-b*traitées)2]1/2, indique la différence de couleur par rapport aux larves fraîches décongelées.

Page 70: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

56

Tableau 3.6. Dénombrement microbien (log ufc/ g des larves de mouches soldats noires prétraitées après séchage à air chaud1.

Après séchage

Blanchiment Ébouillantage

Paramètres2 Brutes

Fraîches BS3

Brutes

Séchées

Perforées 40 s 2 min 4 min 6 min 8 min

AMT 8,95 ± 0,01 5,39 ±0,01ab

(3,56)4

5,47±0,00a

(3,48)

5,29±0,01ab

(3,66)

5,18 ± 0,01b

(3,77)

4,92 ± 0,01c

(4,00)

4,52± 0,02d

(4,43)

4,21±0,08e

(4,74)

Pseudomonas spp. 8,41 ± 0,02 4,98 ± 0,01b

(3,43)

5,08 ± 0,01a

(3,33)

5,11 ± 0,01a

(3,30)

4,87 ± 0,04c

(3,54)

4,72 ± 0,02d

(3,69)

4,33 ± 0,02f

(4,08)

3,47± 0,05e

(4,94)

LAB 8,25 ± 0,03 4,50 ± 0,12ab

(3,75)

4,74 ± 0,04a

(3,51)

4,64 ± 0,21a

(3,61)

4,58± 0,02ab

(3,67)

4,35± 0,05bc

(3,90)

4,12± 0,06c

(4,13)

3,46± 0,05d

(4,79)

Enterobacteriacea 6,94 ± 0,04 3,31 ± 0,02a

(3,63)

3,69 ±0,05a

(3,25)

3,78 ± 0,01a

(3,16)

3,37± 0,01ab

(3,57)

3,24± 0,02ab

(3,69)

2,83± 0,03b

(4,11)

2,71 ±0,05b

(4,23)

Coliformes 6,92 ± 0,04 3,25±0,02c

(3,67)

3,52±0,07b

(3,40)

3,71 ± 0,03a

(3,21)

3,20 ±0,00c

(3,72)

3,17±0,01c

(3,75)

2,84±0,05d

(4,08)

2,56± 0,08e

(4,36) Listeria spp. 7,48 ± 0,03 3,55 ± 0,03bc

(3,93)

4,12 ± 0,01a

(3,36)

4,10 ± 0,01a

(3,38)

3,55 ±0,07bc

(3,93)

3,64 ± 0,11b

(3,84)

3,40 ±0,07c

(4,08)

2,92± 0,03d

(4,56)

Escherichia coli 7,19 ± 0,50 2,84 ± 0,04cd

(4,35)

3,49 ±0,02b

(3,70)

3,65 ± 0,02a

(3,54)

3,27±0,02c

(3,92)

2,79 ± 0,08d

(4,40)

2,61± 0,02e

(4,58)

2,36 ± 0,10f

(4,83)

Clostridium spp. 5 ND 5,19 ± 0,01a 5,04 ±0,00b 4,88 ± 0,00c 4,69 ±0,01d 4,50 ± 0,01e 4,30 ±0,02f 4,11 ±0,02g

Levures et moisissures5 ND 4,83 ± 0,00a 4,67±0,04b 4,46 ± 0,03c 4,36 ± 0,03c 4,09 ± 0,03d 3,41± 0,07e 2,92 ± 0,07f

1 Les valeurs représentent les moyennes ± écarts types, n= 9 pour les larves fraîches et n= 3 pour les séchées, ND= Non déterminé. Sur une même ligne, les valeurs

ayant une lettre identique ne sont pas significativement différentes (p < 0,05). 2 AMT= aérobes mésophiles totaux, LAB= bactéries lactiques. 3 BS = Base sèche 4 Les valeurs entre parenthèses représentent les réductions logarithmiques entre les larves brutes fraîches décongelées et celles sèches, sur base sèche. 5 Les analyses ont été effectuées seulement sur les larves séchées. Les réductions > 1 log sont en caractère gras.

Page 71: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

57

Tableau 3.7. Dénombrement microbien (log ufc/ g) des larves de mouches soldats noires prétraitées après lyophilisation1.

Après lyophilisation

Blanchiment Ébouillantage

Paramètres2 Brutes

Fraîches BS3

Brutes

Séchées

Perforées 40 s séchées 8 min séchées

AMT 8,97 ± 0,01

7,46 ± 0,00a (1,51)4

7,47 ± 0,01a (1,50)

5,29 ± 0,01b (3,68)

4,96 ± 0,01c (4,01)

Pseudomonas spp. 8,43 ± 0,01 7,30 ± 0,01a

(1,13)

7,17 ± 0,01b

(1,26)

5,26 ± 0,01c

(3,17)

4,94 ± 0,01d

(3,49) LAB 8,26 ± 0,00 6,97 ± 0,01a

(1,29)

6,72 ± 0,03b

(1,54)

4,58 ± 0,04c

(3,68)

4,55 ± 0,02c

(3,71)

Enterobacteriaceae 6,90 ± 0,01 5,35 ± 0,05a (1,55)

5,44 ± 0,07a (1,46)

3,21 ± 0,05b (3,69)

3,03 ± 0,02c (3,87)

Coliformes 6,92 ± 0,02 5,24 ± 0,05a

(1,68)

5,33 ± 0,07a

(1,59)

3,11 ± 0,04b

(3,81)

3,03 ± 0,02b

(3,89)

Listeria spp. 7,49 ± 0,04 6,34 ± 0,01a (1,15)

6,16 ± 0,03b (1,33)

4,06 ± 0,06c (3,43)

3,41 ± 0,06d (4,08)

Escherichia coli 7,86 ± 0,02 5,17 ± 0,04a

(2,69)

5,36 ± 0,02b

(2,50)

3,13 ± 0,02c

(4,73)

2,91 ± 0,03d

(4,95) Clostridium spp.

5 ND 5,02 ± 0,01a 4,95 ± 0,01b 4,90 ± 0,01c 4,20 ± 0,03d

Levures et moisissures5 ND 4,90 ± 0,01a 4,71 ± 0,03b 4,49 ± 0,01c 3,03 ± 0,05d

1 Les valeurs représentent les moyennes ± écarts types pour n= 3, ND= Non déterminé. Sur une même ligne, les valeurs ayant une lettre identique ne sont pas

différentes significativement (p < 0,05). 2 AMT = aérobes mésophiles totaux, LAB= bactéries lactiques. 3 BS = Base sèche. 4 Les valeurs représentent les réductions logarithmiques entre les larves fraîches et celles séchées, sur base sèche. 5 Les analyses ont été effectuées seulement sur les larves séchées. Les réductions > 1 log sont en caractère gras.

Page 72: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

58

Tableau 3.8. Différentes valeur-p1 entre le prétraitement (P) et le séchage (S) des larves

de mouches soldats noires prétraitées et séchées pour les propriétés physicochimiques

et nutritionnelles.

1 *, ** et *** pour les valeurs de p ˂ 0,05, p ˂ 0,01 et p ˂ 0,001, respectivement. NS = Non significatif.

2 aw = Activité de l’eau, MS = Matières sèches, FOX = xylénol orange- oxydation ferreux, TBARS = Thiobarbituric Acid Reactive Substances

(substances réactives à l'acide thiobarbiturique), eq = équivalent, CHP= cumène hydroperoxyde, MDA= malonaldéhyde; les résultats sont

exprimés sur base sèche.

3 Prétraitement = larves blanchies 40 s, larves ébouillantées 2, 4, 6 et 8 min/100 °C et les larves trouées.

4 Séchage= séchage à air chaud et lyophilisation.

5 P*S = Interaction prétraitement-séchage (air chaud et lyophilisation).

6 ΔE= [(L*ref-L*

traitées)2 (a*ref-a*

traitées)2 (b*ref-b*

traitées)2]1/2, indique la différence de couleur par rapport aux larves fraîches.

Tableau 3.9. Différentes valeur-p1 entre les prétraitements (P) et le séchage (S) des

larves de mouches soldats noires prétraitées et séchées pour les comptes microbiens.

Paramètres2 Prétraitement3 Séchage4 P*S5

AMT *** *** ***

Pseudomonas spp. *** *** ***

LAB *** *** ***

Enterobacteriacea *** *** ***

Coliformes *** *** ***

Listeria spp. *** *** ***

Escherichia coli *** *** ***

Clostridium présomptif spp. *** *** ***

Levures et moisissures *** *** NS

1 *, ** et *** avec les valeurs de p ˂ 0,05, p ˂ 0,01 et p ˂ 0,001, respectivement; NS = Non significatif. 2 AMT = aérobes mésophiles totaux, LAB= bactéries lactiques. 3 Prétraitement = larves blanchies 40 s, larves ébouillantées 2, 4, 6 et 8 min/100 °C et les larves perforées. 4 Séchage = séchage à air chaud et lyophilisation. 5 P*S= Interaction prétraitement-séchage (air chaud et lyophilisation).

Paramètres2 Prétraitement3 Séchage4 P*S5

pH *** *** ***

aw *** NS **

MS % *** NS ***

Cendres, % *** NS ***

Protéines, % *** NS **

Lipides, % *** *** *

FOX (nmol eq HP/g) *** *** ***

TBARS (nmol MDA/g) *** *** ***

L* *** *** ***

a* *** NS *

b* *** *** ***

ΔE6 *** *** ***

Page 73: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

59

3.18. Entreposage

3.18.1. Propriétés physicochimiques et nutritionnelles

Les propriétés physicochimiques et nutritionnelles des larves de mouches soldats noires

ébouillantées 4 min et séchées à l'air chaud (60 °C) après 30 jours d’entreposage à

température pièce (21 °C) sont présentées au tableau 3.10. Ces résultats montrent que le pH

a diminué significativement au cours de l’entreposage entre le jour zéro et 15

comparativement au jour 30 (P ˂ 0,001). L’activité de l’eau reste stable durant l’entreposage.

L’évolution de l’oxydation primaire et secondaire des lipides a été progressive pendant

l’entreposage avec une différence significative entre chaque temps d’entreposage

(P ˂ 0,001). En ce qui concerne le changement de couleur au cours de l’entreposage, il n’y

pas eu de différence significative pour les paramètres L*, a*, b*, mais ΔE augmente

significativement avec le temps (P < 0,05). Les résultats de l’analyse des propriétés

physicochimiques et nutritionnelles des larves ébouillantées 4 min à 100 °C, séchées à air

chaud pendant 6 h et entreposées pendant un mois à température pièce (21 °C) montrent une

diminution du pH durant l’entreposage avec des valeurs de 7,67, 7,63 et 7,38, respectivement,

pour les j0, j15 et j30.

Tableau 3.10. Propriétés physicochimiques des larves de mouches soldats noires

décongelées, ébouillantées 4 min et séchées à air chaud (60 °C) après 30 jours

d'entreposage à température pièce (21 °C)1.

Paramètre2 Temps d’entreposage

j0 j15 j30

pH 7,67 ± 0,04a 7,63 ± 0,06a 7,38 ± 0,05b

aw 0,33 ± 0,00a 0,32 ± 0,00a 0,34 ± 0,01a

FOX (nmol eq. HPC/g) 554,83 ± 28,23a 768,38 ± 45,83b 861,15 ± 61,08b

TBARS (nmol MDA/g) 59,52 ± 4,27a 66,41 ± 4,07b 72,72 ± 1,32c

L* 32,14 ± 1,28a 31,1 ± 2,70a 31,7 ± 2,11a

a* 3,54 ± 0,21a 3,60 ± 0,02a 3,33 ± 0,20a

b* 13,42± 0,71a 13,53 ± 1,03a 12,20 ± 1,01a

ΔE3 --- 9,88 ± 1,30a 12,47 ± 2,79b

1 Les valeurs représentent les moyennes ± écarts types pour n= 5. Sur une même ligne, les valeurs ayant une lettre identique ne sont pas différentes

significativement (p < 0,05). 2 aw = Activité de l’eau, FOX = xylénol orange- oxydation ferreux, TBARS = Thiobarbituric Acid Reactive Substances (substances réactives à l'acide

thiobarbiturique), eq. = Équivalent, HPC= hydroperoxyde de Cumène, MDA= malonaldéhyde; les résultats sont exprimés sur base sèche. 3 ΔE = [(L*

ref-L*traitées)2 (a*

ref-a*traitées)2 (b*

ref-b*traitées)2]1/2, indique la différence de couleur par rapport aux larves non entreposées (J0).

Page 74: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

60

3.18.1.2. Qualité microbiologique des larves de mouches soldats noires ébouillantées

4 min et séchées à air chaud (60 °C) après 15 et 30 jours d’entreposage à température

pièce

Les dénombrements microbiens pendant la durée de l’entreposage sont résumés dans le

tableau 3.11. Les résultats montrent une diminution de la charge en AMT en fonction du

temps d’entreposage avec une différence significative (P ˂ 0,001) entre le jour zéro et le jour

15 et 30, mais avec une réduction logarithmique de seulement 0.09 à 0,14 log. Entre les

valeurs des jours 15 et 30 jours aucune différence significative n’a été constatée par contre.

Les comptes de Pseudomonas spp. et LAB ont aussi diminué durant l’entreposage avec une

différence significative (P ˂ 0,001) entre chaque temps d’entreposage, mais sans atteindre 1

log de réduction logarithmique. Les dénombrements de levures et moisissures sont demeurés

stables pendant l’entreposage. Les différences logarithmiques entre la concentration initiale

et après 15 et 30 jours d’entreposage sont toutes inférieures à une unité logarithmique. Les

comptes de salmonelles étaient sous le seuil de détection à tous les temps d’échantillonnage

(1,70 log ufc/g).

Page 75: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

61

Tableau 3.11. Dénombrement microbien (log ufc/ g) sur les larves de mouches soldats

noires décongelées, ébouillantées 4 min et séchées à l'air chaud (60 °C) pendant un

entreposage à température pièce (21 °C) de 30 jours1.

1 Les valeurs représentent les moyennes ± écarts types pour n = 5. Sur une même ligne, les valeurs ayant une

lettre identique ne sont pas significativement différentes (p < 0,05). 2 AMT= aérobes mésophiles totaux, LAB= Bactéries lactiques. 3 SSD = sous le seuil de détection qui est de 1,70 log ufc/g. L’absence de salmonelles a été confirmée par

enrichissement dans un laboratoire externe avec la méthode MFHPB-20 de Santé Canada (2009).

Paramètres2 Temps d’entreposage

j0 j15 j30

AMT 4,94 ± 0,01a 4,83 ± 0,02b 4,80 ± 0,01b

Pseudomonas spp. 4,78 ± 0,02a 4,52 ± 0,04b 4,36 ± 0,06c

LAB 4,33 ± 0,04a 4,16 ± 0,08b 4,06 ± 0,04c

Enterobacteriacea 3,24 ± 0,04a 3,03 ± 0,03b 3,27 ± 0,49a

Coliformes 3,14 ± 0,02a 3,08 ± 0,04b 3,02 ± 0,02b

Listeria spp. 3,53 ± 0,12a 3,13 ± 0,13b 3,09 ± 0,09b

Escherichia coli 2,83 ± 0,13a 2,51 ± 0,15a 2,43 ± 0,13a

Clostridium présomptif spp. 4,55 ± 0,03a 4,45 ± 0,07ab 4,40 ± 0,04bc

Levures et moisissures 4,03 ± 0,02a 4,04 ± 0,01a 4,05 ± 0,01a

Salmonelles SSD3 SSD SSD

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62

3.16. Discussion

3.18.1. Caractérisation initiale (avant déshydratation) de larves de mouches soldats

noires

3.18.1.1. Propriétés physicochimiques et nutritionnelles

Les propriétés physicochimiques d’un produit font référence à son pH, son aw, sa couleur et

celles nutritionnelles à sa teneur en lipides, protéines, en cendres, l’oxydation primaire et

secondaire de ses constituants en éléments nutritifs (Van Huis et Tomberlin, 2017). Nous

avons déterminé toutes ces propriétés sus mentionnées. La teneur en matières sèches des

larves brutes est plus élevée (22,09%), comparativement aux larves blanchies, trouées et

ébouillantées (Tableau 3.1). Le blanchiment et l’ébouillantage à l’eau utilisés dans ce projet

peuvent lors du lessivage causer la perte des substances solubles telles que les minéraux, les

glucides, les protéines et les vitamines solubles (Bazinet et Castaigne, 2011).

La déstructuration de la cuticule externe des larves par les traitements thermiques pourrait

favoriser la dissolution des constituants dans l’eau de traitement. Ceci pourrait être attribué

à l’augmentation du pH des larves à cause des traitements par chaleur. Il est bien connu

qu’une augmentation de pH par rapport au point isoélectrique d’un composé protéique,

produira un incrément d’eau liée et de la capacité de ce matériau à retenir de l’eau, réduisant

ainsi l'humidité totale du produit immergé dans l’eau bouillante (Hamm et Deatherage, 1960;

Erdogdu et al., 2004).

L’impact des différents prétraitements thermiques dans la diminution des indices d’oxydation

lipidique pourrait s’expliquer par l’inactivation des certaines enzymes qui favoriseraient ces

réactions d’oxydation (Cillard et Cillard, 2006). Étant donné qu’il n’y a pas de différence

significative entre les différents temps d’ébouillantage, une valeur moyenne de 172,75 nmol

eq HPC/ g et de 48,40 nmol MDA/g pour les FOX et TBARS, respectivement, sera utilisée

dans l’interprétation des données de séchage.

Dans l’industrie agroalimentaire, la couleur des produits joue un rôle important dans

l’acceptabilité des aliments en général, mais aussi pour les aliments nouveaux comme les

Page 77: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

63

produits d’insectes incorporés à la diète (Tan et coll., 2015). Les variations de couleur

observées après prétraitement de blanchiment et d’ébouillantage (tableau 3.1) pourrait être

dues à des réactions de brunissement non enzymatiques (Pathare et al., 2013). La cuisson des

viandes est responsable de changements de couleur, avec une réduction des paramètres a* et

b* (Choi et al., 2009).

3.18.1.2. Qualité microbiologique

Capparos-Megido et al. (2017) ont suggéré que la charge en AMT pour les insectes

comestibles avant traitement devrait être similaire à celle de la viande hachée fraîche (6,7 log

ufc/g). Dans le même ordre d’idée, selon un plan d’échantillonnage à trois classes du

MAPAQ (2019) établit que pour 5 échantillons analysés (n = 5) seulement deux échantillons

(c = 2) peuvent se situer entre la concentration acceptable m de 6 log ufc/g sans jamais

dépasser la concentration inacceptable M de 7 log ufc/g pour les AMT dans la viande fraîche.

Les larves fraîches décongelées avaient des comptes supérieurs à 8 log ufc/g sur base humide

pour les AMT ; ce qui est bien au-dessus de la limite pour la viande fraîche. Ainsi, la matrice

de départ est particulièrement contaminée et nécessite des interventions robustes pour assurer

le contrôle microbien. Comme l’indiquent Klunder et al., (2012), une étape de prétraitement

est nécessaire pour pallier ou réduire les risques associés à la consommation des insectes en

général. Les prétraitements ont été efficaces pour réduire les AMT en dessous de 5 log ufc/g

en fonction des temps de prétraitement. Les conclusions de la recherche de Vandenweyer et

al. (2017) sur l’effet du blanchiment à différents temps (10, 20 et 40 s) sur les vers de farine

corroborent avec nos résultats. Selon ces auteurs, la charge en AMT diminuait

considérablement en fonction du temps de blanchiment (3,5 ; 1,8 ; 2,0 log ufc/ g,

respectivement) par rapport aux larves non blanchies (7,9 log ufc/ g). Nos résultats sont aussi

en accord avec ceux de Capparos-Megido et al. (2018) qui ont réduit la charge en AMT des

larves de ténébrion après 1 min d’ébouillantage à 100 °C de 1,6 log ufc/g alors qu’elle était

initialement de 8,5 log ufc/g pour les non prétraités.

Par ailleurs, le pH des larves prétraitées, des larves prétraitées et séchées à l’air chaud de

même que celles ébouillantées 8 min et lyophilisées est plus élevé comparativement aux

larves fraîches décongelées. Ces pHs élevés se comparent au pH du blanc de l’œuf

Page 78: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

64

nouvellement pondu qui est alcalin (8,0) et reconnu pour son pouvoir antimicrobien (Heath,

1977). De fait, en s’éloignant de la neutralité, les pH acides ou alcalins sont moins favorables

à la croissance microbienne (MAPAQ, 2018) notamment pour E. coli à pH élevé (Geveke,

2008). Cette augmentation du pH pourrait être due au déploiement de l'imidazolium,

conduisant à une exposition du groupe basique R de l’acide aminé histidine durant le

chauffage ou à des réactions de décarboxylation (Choi et al., 2009 ; Marshall et Bal’a, 2001).

3.18.2. Courbes de séchage

Aux figures 3.2 et 3.3, les courbes de séchage présentent la tendance caractéristique de la

perte en eau par déshydratation soit de forme exponentielle négative avec une diminution

importante de la teneur en eau au début du procédé, suivi d’un ralentissement indiquant que

l’eau à enlever est de plus en plus liée à la matrice soumise au séchage. Vers la fin de la

déshydratation, un plateau est atteint signalant l’équilibre de transfert de matière entre le

produit et l’environnement sans possibilité de sécher davantage dans les conditions

expérimentales utilisées; c’est la fin de séchage (Ratti, 2011; Azzollini et al., 2017).

Tel qu’anticipé, le séchage par lyophilisation (Figure 3.3), même en opérant à une

température de tablette élevée (40 °C), est très lent comparé au séchage à air chaud à 60 °C

(Figure 3.2). La perte en eau contrôlée par la diffusion de la vapeur dans un milieu poreux

constitue un processus limitant, donc réalisé par une cinétique particulièrement lente selon

un « front de cinétique progressive » (Ratti, 2011). Purschke et al., (2018) ont étudié le

séchage des larves de Tenebrio monitor L. blanchies, lequel a pris 24 h dans un four ventilé

à 60C, et 48 h au lyophilisateur, allant ainsi dans la même direction que les méthodes de

déshydratation utilisées ici.

Les résultats obtenus lors des essais de séchage à air chaud et de lyophilisation des larves de

mouches soldats noires brutes non prétraitées montrent qu’elles sèchent lentement, 12 heures

pour le séchage à air chaud et 72h pour la lyophilisation comparativement aux larves

prétraitées qui elles sèchent 3 à 5 fois plus vite (Tableau 3.3). Ce phénomène a été déjà

observé dans la déshydratation de petits fruits entiers où la cuticule des fruits, constituée

d’une couche de cire sur leur surface, empêchait la sortie de l’eau en raison de son caractère

Page 79: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

65

hydrophobe (Araya-Farias et al., 2014; Ketata et al., 2013). Après observations

microscopiques, ces recherches ont démontré que l’épaisseur des cuticules et la présence de

cire diminuent après différents prétraitements, facilitant le séchage. Dans le cas des larves

d’insectes, une couche de cire cristalline déposée sur leur cuticule a déjà été signalée dans la

littérature (Boevé et al., 2004; 2011), ce qui peut expliquer un temps de séchage

significativement plus long pour les larves sans prétraitement. Ainsi, le fait de percer la

surface ou bien de retirer la cire par ébouillantage a permis d’accélérer le procédé et de

réduire de 15 à 66% le temps de déshydratation par perforation et de 60 à 80% de réduction

par fusion de la cire cuticulaire superficielle durant l’ébouillantage 8 min, pour le séchage et

la lyophilisation (Tableau 3.4). Les résultats de cette étude révèlent que les techniques

d'ébouillantage et de perforation des larves pourraient être en mesure de fissurer

l'exosquelette (cuticule) et/ou de retirer les cires présentes sur la surface des larves et

favoriser le séchage de celles-ci.

3.18.3. Qualité des larves après la déshydratation

3.18.3.1 Propriétés physicochimiques et nutritionnelles

Le principal but de l’application du séchage sur les produits est d’empêcher ou de ralentir le

développement microbien, les activités enzymatiques et les réactions de brunissement

(Khalloufi, Giasson, et Ratti, 2000; Vandeweyer et al., 2017). Si l’activité de l’eau demeure

élevée, le traitement appliqué est insuffisant et favorise la résistance des microorganismes à

la chaleur. Les valeurs de l’activité de l’eau obtenues dans cette étude sont celles

normalement obtenues pour des aliments secs (˂0,6 ; MAPAQ, 2018). En dessous de cette

valeur de 0,6, le développement microbien est contrôlé, tandis qu’une activité de l’eau allant

de 0,2 à 0,4 réduit les activités enzymatiques et les réactions de brunissement (Rahman,

2007). Ainsi, les traitements appliqués sur nos larves seraient efficaces pour contrôler la

croissance microbienne des larves une fois séchées.

Nous avons déterminé la teneur en protéine de nos échantillons en fonction de la teneur totale

en azote avec 4,76 comme facteur de conversion azote-protéine (Jansen et al. 2017). La

concentration des protéines dans nos larves variait de 35,43 à 39,92% sur base sèche en

Page 80: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

66

fonction des prétraitements pour le séchage à air chaud et de 37,10 à 38,62% sur base sèche

pour les larves lyophilisées. Ces résultats sont supérieurs à ceux rapportés dans l’article de

revue de Nowak et al. (2016) où la concentration en protéines était en moyenne de 17,85

(min = 13,68; max = 22,32) g/100g de portion comestible d’insectes (sauterelles, cricket,

mouches, papillons, etc.) soit 21 % en moyenne sur base sèche (min = 25 %; max = 31 %).

Nos résultats sont proches de ceux obtenus par Huang et al. (2018) sur la même espèce de

larves dans une étude de l’impact de la méthode de séchage sur la valeur nutritive (42,0% de

protéines brutes en base sèche). Nos larves ainsi séchées peuvent être classées parmi les

aliments riches en protéines, car leur teneur dépasse le barème protéique établi par l’OMS et

la FAO (2007) soit 5 g/100 g minimum – 10 g/100 g maximum. Les différences observées

dans la teneur en protéines entre les temps d’ébouillantage pourraient être liées à la perte de

fraction des protéines solubles dans les eaux d'ébouillantage. Les résultats de la présente

étude rejoignent également ceux des travaux de Purschke et al. (2018) qui ont montré que la

teneur en protéine des larves de vers de farine diminuait après blanchiment en fonction des

méthodes de séchage (séchage au four, lyophilisation; 65,5, 55,0%, respectivement). La

teneur en lipides plus élevée a été obtenue chez les larves ébouillantées 4 min (29,06%) et la

plus faible avec les larves perforées (18,67%), ce qui pourrait être dû à la perte de lipides lors

de la perforation.

La figure 3.3 montre une compilation des résultats d’oxydation secondaire des lipides. Tel

qu’indiqué déjà, le prétraitement par ébouillantage provoque une diminution de l’oxydation

par rapport aux larves brutes non traitées. Cette diminution pourrait bien être due à

l’inactivation des enzymes catalysant les réactions d’oxydation. Toutefois, l’indice

d’oxydation a augmenté de 141% entre les larves brutes avant et après séchage à cause du

temps de séchage (12 heures) qui permet un contact prolongé de l’échantillon avec l’oxygène.

Le prétraitement par ébouillantage permet une réduction de l’oxydation des larves séchées,

ce qui pourrait être expliqué par l’inactivation des enzymes par la chaleur, mais aussi à cause

de la réduction du temps de séchage (Figure 3.3). Cependant, lorsque l’on compare les temps

d’ébouillantage entre eux, on observe un impact négatif sur l’oxydation du temps de

traitement probablement dû à l’enlèvement de la cire recouvrant la surface des larves qui

protège les lipides contre l’oxydation comme observé chez les petits fruits (Araya-Farias et

Page 81: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

67

al., 2014 ; Ketata et al., 2013). Ainsi, bien que l’ébouillantage soit bénéfique pour la

réduction du temps de séchage à air chaud, il peut cependant nuire à la qualité du produit en

favorisant son oxydation. Les larves brutes lyophilisées présentent un niveau d’oxydation

semblable à celui des larves brutes initiales à cause de l’absence de l’oxygène durant le

procédé. Le prétraitement par ébouillantage 8 min avant la lyophilisation a permis de réduire

le temps de lyophilisation de 80,6% (Tableau 3.3), mais aussi de préserver le produit contre

l’oxydation (figure 3.3). Finalement, malgré l’inactivation des enzymes responsables des

réactions d’oxydation par les traitements thermiques, l’impact sur la cuticule externe pourrait

expliquer l’influence négativement sur l’oxydation.

Figure 3.3. Impact global du prétraitement et du séchage sur l'oxydation secondaire des

larves.

La figure 3.4 montre le changement de couleur total des larves prétraitées et séchées par

rapport aux larves brutes initiales qui constituent notre référence. Les différences de couleur

peuvent être classées en fonction des valeurs de ΔE. Si ΔE > 3, la différence est très visible,

et si ΔE est compris entre 1,5 < ΔE < 3 cela signifie que la différence est visible et si

ΔE < 1.5, la différence est considérée minime (Purschke et al., 2018 ; Adekunte et al., 2010).

Comme observé à partir de la figure 3.4, tous les traitements étudiés (prétraitement et

séchage) ont provoqué un changement de couleur majeur des larves. En comparant les

Page 82: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

68

données sur l’oxydation de la figure 3.3 avec celles du changement de couleur présenté à la

figure 3.4, nous observons un lien entre les deux variables (oxydation des lipides et

changement de couleur. Avec la viande, le changement de couleur peut être fonction du taux

d’oxydation de la myoglobine en metmyoglobine causé par le contact avec l’oxygène ou

l’exposition à la lumière (Yin et Faustman, 1993). Chez les insectes, on note la présence

d’hémoglobine monomère, une molécule dont la structure est proche de celle de la

myoglobine (Huber et al., 1971). Cette molécule peut s’oxyder au contact de l’air et

provoquer un changement de couleur. Le changement de couleur peut aussi être expliqué par

la réflexion de la lumière sur les larves, car la lumière est mieux réfléchie sur les larves brutes

dont sa capacité d’absorption est limitée grâce à son contenu en eau extra cellulaire élevé

(Faustman et al., 1989).

Figure 3.4. Changement de couleur des larves selon le prétraitement et les méthodes de

séchage.

Dans le cas de séchage à air chaud, les larves brutes séchées ont montré le changement de

couleur le plus important avec l'oxydation des lipides la plus importante. De la même

manière, l’augmentation du changement de couleur des larves séchées en fonction du temps

d’ébouillantage a été observée conjointement à l’oxydation des lipides (Figure 3.3).

Page 83: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

69

La lyophilisation n'a pas occasionné de changements significatifs de la couleur des larves.

Ces résultats sont semblables à ceux de Purschke et al. (2018) qui ont montré que les larves

blanchies et lyophilisées ont gardé leur couleur initiale, tandis que les larves blanchies et

séchées au four à 80 °C avaient une différence de couleur plus marquée.

3.18.3.2 Qualité microbiologique après séchage

Bien que les larves utilisées dans ce projet soient produites en conditions standardisées, la

charge microbienne des larves brutes est restée élevée (8,95 et 8,96 log ufc/g sur base sèche

pour les AMT ; Tableau 3.6 et 3.7) et font en sorte qu’on ne peut les consommer directement

à l’état frais. La présence d’une gamme importante de microorganismes dans le tractus

digestif des insectes pourrait être contributoire à ce niveau de contamination élevée puisque

les larves sont traitées entières sans éviscération en raison de leur petite taille (Klunder et al.,

2012). Afin d’évaluer la salubrité et l’innocuité du produit, différents dénombrements

bactériens ont été effectués. Les prétraitements à eux seuls sont en mesure de réduire les

différentes microflores dénombrées jusqu’à une valeur maximale de 2,76 log selon le

microorganisme à l’étude et la sévérité du traitement (Tableau 3,2). Avec le séchage, cette

réduction logarithmique peut attendre 4,83 et 4,95 log pour un traitement à air chaud (60 °C)

et de lyophilisation, respectivement, selon les organismes analysés (Tableaux 3.6 et 3.7). Les

concentrations en AMT optimales ont été obtenues par un séchage précédé d’un

ébouillantage de 8 min et atteignaient 4,21 ± 0,08 log ufc/g pour le séchage à air chaud

(60 °C) et 4,96 ± 0,01 log ufc/g pour la lyophilisation. La lyophilisation à elle seule n’est pas

aussi efficace que le séchage à air chaud (60 °C) pour réduire la charge microbienne. Elle

n’est généralement pas reconnue comme une méthode efficace pour réduire la charge

microbienne, parce qu’elle préserve les microbes (Capparos-Megido, et al., 2015). Elle n’est

rendue efficace que par le prétraitement, d’où l’interaction significative entre le prétraitement

et la méthode de séchage (Tableau 3.9). De fait, les réductions logarithmiques avec la

lyophilisation sans prétraitement varient de 1,15 à 2, 29 log, selon les microorganismes

énumérés, alors qu’elles varient de 3,43 à 4,35 pour le séchage à air chaud (60 °C). Pour

qu’une réduction des dénombrements microbiens soit reconnue comme ayant une valeur

pratique industrielle valable, elle doit être ≥ 1 log (FDA, 1999).

Page 84: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

70

Les normes établies par le Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du

Québec (MAPAQ, 2019) pour les œufs en poudre et les petites crevettes cuites sont celles

qui se rapprochent le plus des conditions retrouvées dans nos larves séchées. Selon un plan

d’échantillonnage à deux classes, il a été établi qu’aucun échantillon (c = 0) ne peut avoir

une concentration dépassant 5,70 log ufc/g pour les AMT. Tous les traitements étudiés,

incluant la perforation des larves, permettent de rencontrer cette norme pour le séchage à air

chaud (60 °C ; Tableau 3.6) alors que pour la lyophilisation, seulement les larves prétraitées

par traitement thermique rencontrent cette cible (Tableau 3.7). Pour les coliformes toutefois,

seules les larves ébouillantées 8 min et séchées à air chaud (60 °C) se rapprochent de la norme

de 2,70 log ufc/g alors que pour les levures et moisissures, aucun des traitements ne rencontre

la norme de 2,70 log ufc/g. Dans son rapport sur les Bactéries pathogènes dans les insectes

comestibles, l’ACIA (2018) est très claire quant à la norme à respecter pour E. coli et

l’absence des Salmonelles. Pour une évaluation satisfaisante du produit, sa charge en E. coli

doit être inférieure à 2 log ufc/g et une valeur supérieure à 3 log ufc/g est jugée insatisfaisante.

Ainsi, aucun des traitements analysés ne permet de rencontrer ces normes, car même les plus

efficaces sont > 2 log ufc/g. Ainsi, des traitements antimicrobiens plus sévères seront

nécessaires pour atteindre ces cibles. L’utilisation de barrières microbiologiques multiples

pourrait s’avérer nécessaire afin d’obtenir une meilleure qualité microbiologique. Les larves

obtenues dans ce projet étant exemptent de Salmonelles, pourraient être utilisées comme

ingrédient dans l’alimentation animale.

Page 85: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

71

3.19. Essai d’entreposage

3.19.1. Propriétés physicochimiques et nutritionnelles

Les valeurs de l’activité de l'eau (0,33, 0,32 et 0,34 pour j0, j15 et j30, respectivement) sont

inférieures à 0,60. En dessous de cette valeur, la croissance bactérienne est contrôlée

(Bonazzi et Dumoulin, 2011). Nos résultats sont semblables à ceux de Lenaerts et al. (2018)

qui ont obtenu 0,36 comme valeur de l’activité de l’eau des larves de Tenebrio molitor

séchées aux micro-ondes. L’oxydation primaire et secondaire a augmenté au cours de la

période d’entreposage avec des différences significatives entre le j0, j15 et j30 (p ˂ 0,001).

Pour l’oxydation aussi, nos résultats sont similaires à ceux de Lenaerts et al. (2018). Pour les

paramètres de couleur L*, a* et b*, tous les échantillons se sont demeurés constants durant

toute la période d’entreposage. Pour le ΔE, qui constitue la différence de couleur entre les

échantillons au j0 et les ceux entreposés (j15 et j30), une variation entre les jours d’entreposage

(j15 et j30) a été observée (9,88 et 12,47, respectivement). Les valeurs obtenues pour le ΔE

sont supérieures à 0,6, la différence de couleur serait donc visible par les consommateurs

(Wibowo et al., 2015). Ces résultats sont en accord avec la littérature, la couleur des larves

séchées change avec le temps d’entreposage (Lenaerts et al., 2018).

3.19.1.2. Qualité microbiologique après 30 jours d’entreposage à température pièce

Bien que l'analyse statistique révèle des différences significatives pour les comptes

microbiens sur les larves de mouches soldats noires séchées et ébouillantées 4 min à 100 °C

pendant un entreposage de 30 jours à température pièce (21 °C), les variations sont toutes

inférieures à 1 log indiquant qu’en pratique, l’effet est limité. L’absence de croissance

microbienne durant la période d’entreposage est en accord avec les résultats de Klunder et

al. (2012) qui ont montré que les larves de Tenebrio molitor séchés et deux espèces de cricket

prétraitées par ébouillantage sont restées stables à l’entreposage à température ambiante sans

croissance bactérienne (˂ 1,7 et ˂ 1 pour les AMT et les Enterobacteriacea, respectivement).

Les résultats de cette expérience présentés au tableau 3.10 montrent qu'il n'y a pas eu de

croissance microbienne. Le séchage de larves prétraitées à l’eau bouillante constitue une

approche efficace pour réduire la charge microbienne puisque les Enterobacteriacea

Page 86: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

72

subissent une réduction logarithmique de l’ordre de 3 log et que les dénombrements de

salmonelles à l’entreposage sont demeurés sous le seuil de détection (1,70 log ufc/g).

Pour valider l’absence de salmonelles dans les larves produites dans ce projet, des analyses

microbiologiques supplémentaires ont été effectuées dans un laboratoire externe (Microbios

Analytique Inc.), sur des larves ébouillantées 4 minutes et entreposées pendant 1 mois à

température pièce (21 ℃). Les Salmonella spp. étaient absentes dans tous les échantillons

analysés.

Page 87: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

73

Conclusion générale

Dans cette étude, les propriétés physicochimiques, nutritionnelles et microbiologiques des

larves avant prétraitement après prétraitement sur la base des deux méthodes de séchage ont

été analysées. Toutes les méthodes de prétraitement et tous les procédés de séchage utilisés

dans ce projet ont eu des effets non seulement sur la qualité, mais aussi sur la charge

microbienne des larves. Les larves prétraitées et séchées ont donné des valeurs en AMT et

en LAB inférieures aux normes établit par le MAPAQ (≤ 6 log). Au fur et à mesure que le

temps d’ébouillantage augmente, le séchage devient efficace et la charge microbienne réduit

de façon considérable. Les échantillons ébouillantés et blanchis ont augmenté de pH par

rapport aux larves décongelées non traitées. Il a été démontré dans cette étude que le

blanchiment 40s et 4min d’ébouillantage permettent d'éviter l'oxydation des lipides et que

l’augmentation du temps d’ébouillantage au-delà de 4 min augmente l'oxydation des lipides.

Ce qui nous a permis de dire que l’ébouillantage pendant 4 min à 100 °C suivis d'un séchage

à l'air chaud à 60 °C pendant 6 h s’est avéré être les paramètres de traitements optimaux,

appropriés pour la transformation industrielle des larves de mouches et pourrait plus

préserver les nutriments. Certains avantages du séchage à air chaud (temps de séchage et

coût) par rapport à la lyophilisation, font que le séchage à air chaud est préférable à la

lyophilisation pour le séchage des larves de mouches soldats noires.

Les larves de mouches soldats noires utilisées dans ce projet de maîtrise semblent être

produites dans des conditions sanitaires acceptables et qu’il est possible de les entreposer à

température pièce à 21 °C sans croissance bactérienne. Néanmoins il serait important de faire

d’autres études pour déterminer le temps optimal d’entreposage pour garantir la durée de vie

des larves de mouches soldats noires transformées et s’assurer que le produit obtenu soit de

qualité. Par conséquent, comme tout autre produit alimentaire, il est recommandable aux

producteurs, et aux consommateurs une manipulation hygiénique.

Page 88: Comparaison de différentes techniques de prétraitement et ... · Comparaison de différentes techniques de prétraitement et de séchage sur la charge microbienne, les caractéristiques

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Annexe

A. Néonates. B. Larves ébouillantées 4 min. C. Larves brutes séchées à air chaud. D. Larves

brutes lyophilisées. E. Farines de larves ébouillantées (2, 4, 6 et 8 min) séchées à air chaud.

F. farine de larves brutes lyophilisées.

A. B.

C. D.

E. F.