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Présenté par : RAVELOSON Onjalalaina Judicaël Marcia Promotion : 2014 UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE DEPARTEMENT MINES MEMOIRE DE FIN D’ETUDES EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER EN INGENIERIE MINIERE TITRE : INGENIORAT DES MINES CONCEPTION D’UN PROGRAMME DE Modélisation Géostatistique Basé SUR DES CODES SOURCES OUVERTS

Conception d’un programme de modélisation géostatistique

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Page 1: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

Présenté par :

RAVELOSON Onjalalaina Judicaël Marcia

Promotion : 2014

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE

DEPARTEMENT MINES

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES

EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE

MASTER EN INGENIERIE MINIERE

TITRE : INGENIORAT DES MINES

CONCEPTION D’UN PROGRAMME DE

Modélisation Géostatistique Basé SUR DES

CODES SOURCES OUVERTS

Page 2: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE

DEPARTEMENT MINES

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES

EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE

MASTER EN INGENIERIE MINIERE

TITRE : INGENIORAT DES MINES

Présenté et soutenu publiquement le 19 Novembre 2015 par :

RAVELOSON Onjalalaina Judicaël Marcia

Devant le Jury composé de :

Président : Monsieur RANAIVOSON Léon Félix, Chef de Département Mines

Rapporteur : Monsieur ANDRIATSITOMANARIVOMANJAKA Rasamoelina Naina

Examinateurs : Monsieur DAMY Joachin Clotaire

Monsieur FABIEN Remi Roger

Monsieur RAZAFINDRAKOTO Boni Gauthier

CONCEPTION D’UN PROGRAMME DE

Modélisation Géostatistique Basé SUR DES

CODES SOURCES OUVERTS

Page 3: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

«Ny fatahorana an’i Jehovah no

fiandoham-pahendrena ;

Ary ny fahafantarana ny Iray Masina no

fahazavan-tsaina. »

Ohabolana 9 :10

Page 4: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

i

REMERCIEMENTS

Ces années d’études au sein de l’ESPA m’ont été d’une extrême importance. D’abord,

scientifiquement et techniquement, elles m’ont permis d’aborder des thématiques variées, et

aussi humainement, j’ai pu rencontrer des personnes venant de divers horizons passionnées par

leur désir et leur soif d’apprendre.

Aussi, je rends grâce à Dieu puisqu’Il m’a donné la santé et la force qui m’ont permis

de mener à terme mes études et de terminer jusqu’au bout les travaux relatifs à ce mémoire.

Je tiens à adresser mes vifs remerciements en particulier à :

Monsieur ANDRIANARY Philippe Antoine, Directeur de l'ESPA pour m'avoir

accueilli dans l’établissement durant ces cinq dernières années.

Monsieur RANAIVOSON Léon Félix, Chef de Département Mines, qui a fait en sorte

que ces années dans la filière Mines nous ont vraiment formés et instruits.

Mon encadreur pédagogique monsieur ANDRIATSITOMANARIVOMANJAKA

Rasamoelina Naina, enseignant à l’ESPA, pour ses précieux conseils, sa disponibilité,

sa patience ainsi que sa relecture attentive et constructive de ce rapport. Je le remercie

pour l'honneur qu'il m'a donné en acceptant de m'encadrer tout en me prodiguant des

conseils dans l’orientation et l’élaboration du présent mémoire.

Mes examinateurs, monsieur DAMY Joachin Clotaire, monsieur FABIEN Remi

Roger, et monsieur RAZAFINDRAKOTO Boni Gauthier, pour m'avoir fait

l'honneur d'examiner ce mémoire. Je suis très sensible à la bienveillante spontanéité

avec laquelle ils ont accepté de faire partie des membres du Jury de soutenance.

Je salue le dévouement et les sacrifices prodigués par ma famille, durant ces longues

années d'études, sans oublier leurs soutiens tant affectifs et moraux ainsi que matériels qui

m’ont toujours encouragé à entreprendre mes études universitaires.

Enfin, sans qu'il soit possible de les énumérer tous, j’exprime mes plus sincères

reconnaissances à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce présent

mémoire.

Merci infiniment !!!

Page 5: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

ii

SOMMAIRE

LISTE DES ABREVIATIONS ET DES ACRONYMES

LISTE DES ANNEXES

LISTE DES TABLEAUX

LISTE DES FIGURES

GLOSSAIRE

INTRODUCTION

PARTIE I : GENERALITES SUR LA GEOSTATISTIQUE

Chapitre 1. Introduction à la géostatistique

1.1. Introduction générale

1.2. Histoire de la géostatistique

1.3. Langage de la géostatistique

Chapitre 2. Utilisation de la géostatistique

2.1. Définition de la géostatistique

2.2. Objet de la géostatistique

2.3. Application de la géostatistique à la recherche minière

PARTIE II : METHODOLOGIE DE L’ESTIMATION DES RESERVES

Chapitre 3. Nuance entre ressources minérales et réserves minérales

3.1. Ressources minérales

3.2. Réserves minérales

Page 6: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

iii

Chapitre 4. Théorie des variables régionalisées

4.1. Variables régionalisées

4.2. Fonctions aléatoires

4.3. Variogrammes et modèles de variogrammes

4.4. Régression

4.5. Variance de dispersion - Variance d’estimation

Chapitre 5. Analyse structurale

5.1. Objet de l’analyse structurale

5.2. Acquisition et vérification des données

5.3. Calcul du variogramme expérimental

5.4. Ajustement du variogramme expérimental à un modèle mathématique

Chapitre 6. Modélisations géostatistiques

6.1. Krigeage

6.2. Simulations

Chapitre 7. Estimation des réserves

7.1. Généralités

7.2. Calcul d’estimation de réserve

7.3. Estimation globale – Estimation locale

PARTIE III : ELABORATION DU PROGRAMME "SoftORE"

Chapitre 8. A propos du programme

8.1. Présentation de "SoftORE"

8.2. Langages de programmation : Fortran et Visual Basic

8.3. Spécificité

8.4. Structure du programme

Page 7: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

iv

Chapitre 9. Les fonctionnalités disponibles utilisées par "SoftORE"

9.1. Options

9.2. Exécution des programmes individuels

9.3. Affichage des résultats

9.4. Interface graphique

Chapitre 10. Application de SoftORE : cas des réserves de nickel d’Ambatovy

10.1. Informations sur le gisement de nickel d’Ambatovy

10.2. Analyse variographique

10.3. Krigeage - Simulation - Estimation globale

CONCLUSION GENERALE

ANNEXES

BIBLIOGRAPHIE

WEBOGRAPHIE

TABLE DES MATIERES

Page 8: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

v

LISTE DES ABREVIATIONS ET DES ACRONYMES

1D : Une dimension (ou unidimensionnel)

2D : Deux dimensions (ou bidimensionnel)

3D : Trois dimensions (ou tridimensionnel)

ASCII : American Standard Code for Information Interchange

BASIC : Beginner's All-purpose Symbolic Instruction Code

BMP : BitMaP

CD-ROM : Compact Disc/Read-Only Memory

CNRS : Centre National de la Recherche Scientifique

DOS : Disk Operating System

ERE : Erreur Relative d'Estimation

ESPA : Ecole Supérieure Polytechnique d'Antananarivo

Fortran : Formula Translation

Geo-EAS : Geostatistical Environmental Assessment Software

GNU : GNU’s Not UNIX

GPL : General Public License

Gzip : GNU Zip

IBM : International Business Machines

Ltd. : Limited Company

MS-DOS : Microsoft Disk Operating System

MyLib : My Library

N.B : Nota Bene

Ni : Nickel

OS/2 : Operating System/2

Page 9: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

vi

PDF : Portable Document Format

Q-Q : Quantile-Quantile

SoftORE : Software for Ore Reserve Estimation

TIFF : Tagged Image File Format

UNIX : UNiplexed Information and Computing Service

USB : Universal Serial Bus

VA : Variable Aléatoire

VB : Visual Basic

VBA : Visual Basic for Applications

VR : Variable Régionalisée

Win32 : Windows 32 bits

Page 10: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

vii

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Classification des ressources et des réserves…………………..xiii

Annexe 2 : Abaques pour le modèle sphérique …………………..………………………xiv

Annexe 3 : Présentation des modules disponibles dans SoftORE……………………….xvi

Annexe 4 : Extrait des codes sources de quelques programmes de MyLib……………xviii

Annexe 5 : A propos de GSview/Ghostscript…………………………………………..…xxi

Page 11: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

viii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Raccordement d‘un variogramme expérimental à un modèle théorique…..50

Tableau 2 : Valeurs du variogramme de la teneur en nickel..............................................99

Tableau 3 : Valeurs du variogramme de l’accumulation …….........................................101

Tableau 4 : Valeurs du variogramme modélisé de la teneur en nickel............................105

Tableau 5 : Valeurs du variogramme modélisé de l’accumulation …….........................108

Tableau 6 : Résultats de la teneur en nickel estimée par krigeage...................................112

Tableau 7 : Résultats de l’accumulation estimée par krigeage.........................................114

Tableau 8 : Résultats caractéristiques du gisement d’Ambatovy.....................................121

Page 12: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

ix

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Nuage de corrélation, teneur estimée et teneur vraie. Les quatre zones de la

justesse de la décision minerai/stérile à partir d’un seuil de teneur………………………9

Figure 2 : Variable régionalisée dans l’espace…………………………………………….18

Figure 3 : Exemple de minéralisation……………………………………...………………18

Figure 4 : Portée et palier de variogramme……………………………...…………...……22

Figure 5 : Anisotropie elliptique ou géométrique……...………………………………….23

Figure 6 : Anisotropie zonale……………...………………………………………………..23

Figure 7 : Variogramme à effet de pépite ou nugget effect……………………………….25

Figure 8 : Variogramme à palier…………………………………………………...………25

Figure 9a : Modèle exponentiel…………………………………………………………...27

Figure 9a : Modèle exponentiel…………………………………………………………...27

Figure 10 : Variogramme sphérique…………………………………………………….…28

Figure 11 : Variogramme linéaire avec a=1……………………………………………….29

Figure 12 : Variogramme de Wisjeen………………………………………………...……29

Figure 13a : Modèle à effet de trou…………………...……………………………………30

Figure 13b : Modèle à effet de trou……………………………...…………………………31

Figure 14 : Variogramme composé…………………………...……………………………32

Figure 15 : Illustration du variogramme composé…………...………………………...…32

Figure 16 : Cas de la dispersion multiplicative………………................................………33

Figure 17 : Cas de la dispersion additive……………......................................................…34

Figure 18 : Droite des moindres…………….....................................................................…34

Figure 19a : Estimation d’une teneur……………...........................................................…37

Figure 19b : Estimation d’une teneur……………................................………………...…38

Page 13: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

x

Figure 20 : Variance d’estimation à 5% de précision……………..................................…42

Figure 21 : Fonction auxiliaire L ……………................................…….……………...42

Figure 22 : Fonction auxiliaire F L ……………................................................................43

Figure 23 : Fonction auxiliaire ,L l ……………………………………..………...…44

Figure 24 : Fonction auxiliaire ,H L l ……………………………………...…………..….45

Figure 25 : Fonction auxiliaire ,F L l ……………………………………..….………….…45

Figure 26a : Détermination de la portée a……………………………………...……….…49

Figure 26b : Raccordement d‘un variogramme expérimental à un modèle théorique…50

Figure 27 : Krigeage et simulation conditionnelle à partir des mêmes données………...56

Figure 28 : Simulation 1D (ici alternance de valeurs +1 et -1) et son épandage dans

l’espace……………………………………..……………………………………………...…58

Figure 29 : Schéma principe de la compilation…………………………………..…..……72

Figure 30 : Schéma principe d’un interprète……………………………………..…….…72

Figure 31 : Fenêtre d’accueil du programme SoftORE……………..……………………74

Figure 32 : Interface graphique de SoftORE……………………………………..….……74

Figure 33 : Fenêtre de l’option "Files"……………………………………..……………...76

Figure 34 : Fenêtre de l’option "Parameters"……………………………………….……77

Figure 35 : Fenêtre du répertoire de projet………………………………………..………78

Figure 36 : Barre des menus du programme SoftORE………………………………...…78

Figure 37 : Interface "Histplt"……………………………………..………………………80

Figure 38 : Affichage des résultats de données sous l’invite de commande DOS….……81

Figure 39 : Affichage des résultats de données sous GsView……………………..………82

Page 14: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xi

Figure 40 : Menu "Variogram" élargi avec un fichier GV_twowell.par…………...……83

Figure 41 : Clic droit du fichier GV_twowell.par……………………………..………..…83

Figure 42 : Fenêtre batch de SoftORE……………………………………..………………84

Figure 43 : Exemple de trois programmes au Batch script de SoftORE…………...……85

Figure 44 : Aperçu des premières lignes du fichier de données Ambatovy.dat…………..87

Figure 45a : Echantillons……………………………………………………………………88

Figure 45b : Echantillons……………………………………………………….…..………89

Figure 46 : Points d’échantillonnage……………………………………………….………91

Figure 47 : Carte de localisation……………………………………..…………………..…92

Figure 48 : Histogramme de la teneur en nickel ……………………………...…..………94

Figure 49 : Histogramme de l’accumulation ……...……………………………………....95

Figure 50 : Classe d’angle et de distance……………………………………..……………97

Figure 51a : Variogramme de la teneur en nickel……………………………………..…100

Figure 51b : Variogramme de la teneur en nickel (avec ligne) …………………………100

Figure 52a : Variogramme de l’accumulation ……..……………………………………102

Figure 52b : Variogramme de l’accumulation (avec ligne) …………...………...………102

Figure 53 : Paramètre vmodel de SoftORE de la teneur en nickel …...………..………104

Figure 54 : Modélisation du variogramme de la teneur en nickel …………………...…106

Figure 55 : Paramètre vmodel de SoftORE de l’accumulation ……...………………....107

Figure 56 : Modélisation du variogramme de l’accumulation ………………………….109

Figure 57a : Teneur en nickel estimée par krigeage………………..…..………………..113

Figure 57b : Teneur en nickel estimée par simulation……………………...……….…..113

Figure 58a : Accumulation du nickel estimée par krigeage……………...………….…..115

Figure 58b : Accumulation du nickel estimée par simulation…………………...……...115

Page 15: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xii

GLOSSAIRE

Analyse structurale (ou variographie, ou analyse variographique) : estimation et étude d'un

variogramme sur une variable aléatoire.

Anisotropie (contraire d'isotropie) : c’est la propriété d'être dépendant de la direction. Quelque

chose d'anisotrope pourra présenter différentes caractéristiques selon son orientation.

Cokrigeage : en géostatistique, c’est une extension du krigeage au cas multivarié. Dans le cas

simple, l'on souhaite interpoler une variable régionalisée Z en s'appuyant sur une variable

régionaliséeY .

Corrélation : en probabilités et en statistiques, étudier la corrélation entre deux ou plusieurs

variables aléatoires ou statistiques numériques, c’est étudier l'intensité de la liaison qui peut

exister entre ces variables.

Corrélogramme : en analyse des données, c’est une représentation graphique mettant en

évidence une ou plusieurs corrélations entre des séries de données.

Covariance : en théorie des probabilités et en statistique, la covariance entre deux variables

aléatoires est un nombre permettant de quantifier leurs écarts conjoints par rapport à leurs

espérances respectives. Elle s’utilise également pour deux séries de données numériques (écarts

par rapport aux moyennes). La covariance de deux variables aléatoires indépendantes est

nulle, bien que la réciproque ne soit pas toujours vraie. En bref, c’est une extension de la notion

de variance.

Dispersion : décrit dans quelle mesure, les observations sont divergentes autour de la tendance

centrale.

Ecart-type : une notion mathématique définie en probabilités et appliquée à la statistique. En

probabilité, l'écart type est une mesure de la dispersion d'une variable aléatoire ; en statistique,

il est une mesure de dispersion de données.

Espérance mathématique : valeur que l'on s'attend à trouver, en moyenne, si l'on répète un

grand nombre de fois la même expérience aléatoire. Elle se note ( )E X et se lit "espérance de

X ".

Estimation : en géostatistique, c’est la recherche d'une valeur globale ou locale d'une variable

régionalisée ; c'est l'équivalent d'une prédiction en statistique.

Page 16: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xiii

Géostatistique : étude des variables régionalisées, à la frontière entre les mathématiques et les

sciences de la Terre. Son principal domaine d'utilisation a historiquement été l'estimation des

gisements miniers, mais son domaine d'application actuel est beaucoup plus large et tout

phénomène spatialisé peut être étudié en utilisant la géostatistique.

Géostatistique intrinsèque : branche de la géostatistique qui étudie une variable régionalisée

en le considérant comme une réalisation d'une fonction aléatoire.

Géostatistique transitive : branche de la géostatistique qui étudie la variable régionalisée

sans hypothèse supplémentaire.

Histogramme : diagramme formé d'une suite de colonnes avec un intervalle de classe en

abscisse et une courbe de fréquences en ordonnée.

Indépendance : notion probabiliste qualifiant de manière intuitive des événements aléatoires

n'ayant aucune influence l'un sur l'autre. Il s'agit d'une notion très importante en statistique et

en théorie des probabilités.

Indice (pour une substance) : traces observées en un point permettant d’envisager que cette

substance existe non loin en plus grande abondance.

Interpolation spatiale : en géostatistique, elle consiste à reconstruire les valeurs d'une variable

régionalisée sur un domaine à partir d'échantillons connus en un nombre limité de points.

Isotropie : caractérise l’invariance des propriétés physiques d’un milieu en fonction de la

direction.

Krigeage : terme provenant du nom de famille de l'ingénieur minier sud-africain "Danie G.

Krige". Il a été formalisé pour la prospection minière par Georges Matheron.

En géostatistique, c’est la méthode d’estimation linéaire garantissant le minimum de

variance. Il réalise aussi l'interpolation spatiale d'une variable régionalisée par calcul de

l'espérance mathématique d'une variable aléatoire, utilisant l'interprétation et la

modélisation du variogramme expérimental.

Krigeage universel : c’est un krigeage des résidus d'une variable après avoir modélisé les

variations systématiques de cette variable par une tendance générale.

Palier : en géostatistique, il représente la valeur de la semi-variance à partir de laquelle un

variogramme ne croît plus.

Page 17: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xiv

Pépite : en géostatistique, elle indique la valeur de la semi-variance vers laquelle on tend

quand la distance entre les observations tend vers 0. Elle représente les variations spatiales liées

aux erreurs de mesure ou à des variations à des distances inférieures au pas d'échantillonnage.

Portée : en géostatistique, distance à partir de laquelle un variogramme ne croît plus ; elle est

interprétée comme la distance à partir de laquelle des observations ne sont plus corrélées entre

elles.

Simulation : en géostatistique, c’est une méthode qui vise à proposer une variable

régionalisée reproduisant un phénomène (ou processus) désiré. On parle de simulation

conditionnelle lorsque les valeurs de la variable régionalisée en certains points sont définies.

Sondage : action de creuser pour prélever un échantillon dans le sous-sol, pour effectuer des

mesures.

Variable aléatoire : en théorie des probabilités, c’est une application définie sur l'ensemble

des éventualités, c'est-à-dire l'ensemble des résultats possibles d'une expérience aléatoire.

Variable régionalisée (VR) : dans le domaine de la géostatistique, c’est toute fonction

mathématique déterministe qui est destinée à modéliser un phénomène présentant une structure

plus ou moins prononcée dans l'espace et/ou le temps : phénomène physique ou abstrait.

Variance : en statistique et en théorie des probabilités, c’est une mesure servant à caractériser

la dispersion d'un échantillon ou d'une distribution. Elle indique de quelle manière la série

statistique ou la variable aléatoire se disperse autour de sa moyenne ou son espérance. Une

variance de zéro signale que toutes les valeurs sont identiques. Une petite variance est signe

que les valeurs sont proches les unes des autres alors qu'une variance élevée est signe que celles-

ci sont très écartées.

Variation d'échantillonnage : variation qu'accusent des échantillons d'une même population

qui sont différents, mais d'une même taille.

Variogramme : une fonction mathématique utilisée en géostatistique, en particulier pour le

krigeage. On parle également de semivariogramme, de par le facteur 12

de sa définition.

Page 18: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

Conception d’un programme de modélisation géostatistique basé sur des codes sources ouverts

M

INES

2014

1

INTRODUCTION

Actuellement, les sciences et techniques se développent à une vitesse impressionnante,

et plus particulièrement dans le domaine de l’informatique qui recouvre la quasi-totalité de

toutes nos activités quotidiennes et/ou professionnelles.

Pour cette raison, ce mémoire a donc pour objectif principal à concevoir un programme

pour l’estimation des réserves, dénommé "SoftORE", afin de faciliter la tâche humaine dans

l’application de la géostatistique en traitant les données minières d’un gisement par le biais d’un

ordinateur.

Pour ce faire, cet ouvrage qui s’intitule "Conception d’un programme de modélisation

géostatistique basé sur des codes sources ouverts" se structure en trois parties distinctes. La

première partie parlera de la géostatistique en générale tout en abordant son origine et

l’importance de son utilisation dans l’industrie minière. Ensuite, la seconde partie sera

consacrée à la méthodologie de l’estimation des réserves, où l’on peut voir en détail sur les

outils mathématiques de la géostatistique dans la théorie des variables régionalisées, l’analyse

structurale, les modélisations par krigeage et par simulations, et ainsi que les différentes

méthodes de calcul pour estimer les réserves. Et enfin, dans la troisième partie, on présentera

l’élaboration du programme "SoftORE" tout en mentionnant les modules disponibles pour

traiter les fichiers de données minières, et son application dans le cas des réserves du gisement

de nickel d’Ambatovy jusqu’à l’affichage des résultats.

L’intérêt de ce mémoire est donc de faire connaître la nécessité de la programmation

informatique dans le domaine minier, puis la réalisation et la démonstration de l’efficacité de

ce programme.

Page 19: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

2

PARTIE I : GENERALITES SUR LA GEOSTATISTIQUE

Page 20: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

Conception d’un programme de modélisation géostatistique basé sur des codes sources ouverts

M

INES

2014

3

Chapitre 1. Introduction à la géostatistique

1.1. Introduction générale [10]

Dans les années 50, des ingénieurs des mines sud-africains faisaient des calculs pour

évaluer les ressources en minerai d’un gisement à partir d’un petit nombre de sondages prélevés

en des sites irrégulièrement répartis dans le domaine d’étude. Dans ce contexte, la quantité

d’intérêt (la réserve totale disponible) était inconnue et traitée comme une variable aléatoire.

Mais il était impossible d’assimiler les teneurs mesurées aux différents sites sondés à des

réalisations de variables aléatoires indépendantes. En effet, si on suppose une indépendance

statistique entre les mesures réalisées entre différents points de l’espace, la meilleur prédiction

que l’on peut faire de la teneur en un site non informé (i.e où l’on n’a pas réalisé de sondage)

est d’attribuer la moyenne de l’échantillon. On sent bien que cette “solution” a quelque chose

de sous-optimal, en particulier il semble souhaitable d’utiliser une méthode qui donne plus de

poids aux sites proches qu’aux autres points de mesure.

On rencontre dans cette situation :

un formalisme probabiliste pour représenter des quantités inconnues,

l’impossibilité de supposer une indépendance entre les données,

l’existence d’une structuration de la variable étudiée par rapport aux coordonnées

d’espace est caractéristique de la statistique spatiale.

Quand les mesures sont réalisées en des sites irrégulièrement espacés choisis par

l’expérimentateur (on dit alors que la position des sites est non informative), on se trouve

exactement dans la situation du problème d’évaluation d’un gisement, qui a donné lieu à de

nombreux développements méthodologiques : la Géostatistique.

Il arrive que les sites de mesures soient régulièrement espacés sur une grille par exemple

lorsque la mesure est réalisée par un satellite. Cette régularité géométrique apporte de

nombreuses simplifications mais elle s’accompagne d’une complication : les données régulières

sont en général fournies en très grand nombre (typiquement 128×128 pixels) et il faut se limiter

à des modèles pour lesquels les calculs ne sont pas trop complexes. C’est précisément l’objet

des techniques statistiques d’analyse d’image.

Page 21: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

Conception d’un programme de modélisation géostatistique basé sur des codes sources ouverts

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INES

2014

4

Il existe enfin des situations où la position des sites de mesure est une des variables du

problème à modéliser. On peut penser par exemple au problème de l’évaluation de la quantité

de bois d’une parcelle forestière à partir d’un relevé de la position et du volume de quelques

arbres de la parcelle. L’évaluation du volume total passe nécessairement par une évaluation de

la position (inconnue) des arbres non mesurés. Ce type de situation est abordé à l’aide de modèle

spécifique : les processus aléatoires ponctuels.

1.2. Histoire de la géostatistique [25]

La géostatistique est connue depuis près de 40 ans. Tout a commencé dans les mines

d’or du Witwatersrand où Daniel G. KRIGE proposa une correction statistique à la manière

traditionnelle d’estimer la teneur d’un bloc de minerai à partir d’un nombre limité

d’échantillons pris autour du bloc à exploiter. La théorie était formulée 10 ans plus tard par

Georges MATHERON qui introduisit un outil pour analyser la continuité spatiale des teneurs

appelé "le variogramme" et une méthode d’estimation basée sur le variogramme appelée "le

krigeage".

Durant les 20 années suivantes, ces outils ont été employés sur une vaste variété de

gisements du simple minerai de fer sédimentaire à de l'uranium hautement variable ou des cas

de métaux précieux. Ils ont été aussi raffinés. Les dix dernières années ont vu l'apparition de

plusieurs façons efficaces d'analyser la continuité spatiale de minéralisations avec un

variogramme clair. Des variantes de la méthode de krigeage ont été proposées. L'emphase a été

mise sur l'estimation des blocs récupérés (tonnage et teneurs au-dessus des coupures) plutôt

qu'une moyenne d'un simple bloc de teneurs. La simulation conditionnelle a été proposée

comme une alternative à "kriger" pour la production de multiples "images stochastiques" d'un

gisement.

Finalement, dans les gisements où l'exploitation est hautement sélective et le contact

minerai/stérile peu visible, la géostatistique a démontré sa puissance de traitement des données

de contrôle des teneurs. L'avenir de la géostatistique semble brillant. Avec toutes les

expériences et les développements des trente dernières années, la géostatistique est devenue

une alternative possible aux méthodes géométriques traditionnelles de l'estimation des

gisements. D'autres disciplines qui utilisent des données distribuées spatialement (pétrole,

environnement, hydrologie, océanographie, foresterie) ont commencé à l'adopter.

Page 22: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

Conception d’un programme de modélisation géostatistique basé sur des codes sources ouverts

M

INES

2014

5

1.3. Langage de la géostatistique [12]

La géostatistique s'intéresse à des grandeurs telles que teneurs, puissances,

accumulations, surfaces et volumes minéralisés, etc., qui sont considérées comme des variables

régionalisées caractérisées par un support (échantillon, coupe) dans un champ (le gisement). Le

rapport dimensionnel support/champ varie dans de larges dimensions suivant le phénomène

étudié, on observe expérimentalement que la dispersion de la variable régionalisée est fonction

inverse du rapport support/champ. Les variables régionalisées sont le reflet des effets

superposés de multiples phénomènes physico-chimiques et de ce fait ont des variations parfois

très brutales qui leur donnent un caractère apparemment aléatoire, alors qu'elles ne sont pourtant

pas indépendantes : deux points proches ont des valeurs "corrélées", la corrélation diminue

lorsque la distance augmente et s’annule au-delà d'une certaine portée. Les variables

régionalisées peuvent être représentées par des "fonctions aléatoires" c’est-à-dire une famille

de fonctions telles qu’une probabilité de réalisation soit associée à chaque membre de la famille.

L'hypothèse de départ est que la distribution de la grandeur étudiée dans le gisement est

une réalisation particulière z x , résultant d'un tirage au sort, d'une fonction aléatoire Z x . La

valeur de la variable en un point 0x est la fonction aléatoire 0Z x dont la réalisation

particulière est 0z x .

Une deuxième hypothèse permet de raisonner à partir de la réalisation particulière

observée : on admet que le phénomène observé est homogène dans l'espace étudié, ce qui

s’exprime en disant que la dispersion du phénomène obéit dans tout le champ à une même loi

de dispersion intrinsèque ou absolue, ou encore que la fonction aléatoire Z x est stationnaire.

En géostatistique d’estimation, on ne considère que les deux premiers moments de cette

fonction, qui doivent être invariables par translation dans tout l'espace de définition. On est

généralement réduit à accepter une "quasi-stationnarité" : stationnarité locale et faible dérive.

Le moment d'ordre 1 est la moyenne (espérance mathématique) :

E Z x E Z x h m ou m h cte

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Le moment d'ordre 2 peut être exprimé de plusieurs façons :

2 ,E Z x Z x h m C x h , fonction unique dans tout le domaine (le

gisement), exprimant la covariance qui peut se définir:

,C x h E Z x h m x h Z X m x

On définit également le (semi)-variogramme (fonction liée à la fonction covariance) :

220,5 0,5h h E Z x h Z x

Remarque :

Les massifs rocheux et en particulier les gisements sont très souvent anisotropes. La

stationnarité est relative à une direction de translation (n est un vecteur). Si la covariance et le

variogramme correspondant aux directions principales sont respectivement peu différents, on

adopte généralement une valeur moyenne en considérant l’espace comme isotrope.

1.3.1. Support des observations

Dans la pratique, Z x ne sera jamais mesuré sur un support ponctuel mais sur un

support physique relativement très petit par rapport à la taille du gisement (disons v avec v G

). Il est de toute première importance de s'assurer que toutes les observations proviennent de

supports identiques.

En effet, les statistiques habituelles calculées sur des supports différents n'ont aucun

sens physique précis.

1.3.2. Deux problèmes complexes

L'exemple précédent illustre l'importance de tenir compte du support sur lequel s'opère

la sélection lors de l'exploitation. On reconnaît donc un premier problème : l'information dont

on dispose est définie sur de petites unités échantillonnées (carottes, échantillons en vrac,

cannelures).

Comment, à partir de cette information, prédire ce que sera la distribution d'unités de

sélection d'un volume très supérieur ?

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Supposons que l'on connaisse la loi de distribution des teneurs des blocs. On peut

calculer, comme on l'a fait à l'exemple précédent, les réserves récupérables en fonction des

différentes teneurs de coupure.

Ces réserves calculées correspondent à ce que nous obtiendrions si l’on connaissait

effectivement la vraie teneur de tous les blocs du gisement. En pratique, ces vraies valeurs ne

sont jamais connues et doivent être estimées à partir de l'information disponible. Quel

estimateur choisir ? Quelle quantité d'échantillonnage effectuer ? Peut-on prédire maintenant

ce qui sera effectivement récupéré plus tard à partir d'une quantité d'information supérieure ?

Ces deux problèmes sont fondamentaux en géostatistique, on leur a donné un nom:

l'effet de support et l'effet d'information.

1.3.2.1. Effet de support

En géostatistique, le terme de "support" désigne la taille et le volume d'un échantillon

ou d'un bloc. Ici, les échantillons ont un support de1 1 , tandis que les blocs possèdent un

support de 2 2 . En général, le support des échantillons est plus petit que celui des blocs.

L'effet support indique que la distribution des teneurs dépend de la taille des blocs que

l'on considère. Ainsi pour un même tonnage extrait et supposant que l'on connaisse les vraies

valeurs des blocs, on retire toujours plus de métal si la sélection s'effectue sur de petits blocs

plutôt que sur des gros blocs (l'opération sur de petits blocs est plus sélective). L'effet

information indique que l'on ne dispose pas des vraies teneurs des blocs qui nous intéressent

mais seulement d'une estimation de celles-ci. Pour un même tonnage extrait, la sélection

s'effectuant sur des blocs d'une taille donnée, on récupérera toujours moins de métal avec un

estimateur qu'avec les vraies valeurs. Normalement plus on améliore l'estimateur, soit en

recourant à de meilleures méthodes d'estimation, soit en augmentant le nombre de données,

plus on retire de métal pour un même tonnage.

La méthode polygonale, en prenant pour teneur d'un bloc la teneur d'un échantillon,

substitue à 1'histogramme des blocs celui des échantillons - même s'ils sont très différents. Ceci

explique la mauvaise performance de cet estimateur dès qu'on s'intéresse à la sélectivité, c'est-

à-dire lorsque l'on veut savoir si la variable régionalisée dépasse un certain seuil. Tout bon

estimateur se doit de prendre en compte la différence entre le support des échantillons et celui

des blocs à estimer, c'est-à-dire l'effet de support.

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1.3.2.2. Effet d’information

L'effet d'information est relatif à notre manque d'information au moment précis où nous

devons faire un choix entre les blocs de minerai et les blocs "stériles". Nous disposons

seulement d'estimations des teneurs des blocs, et non des teneurs réelles. On peut faire un

graphique représentant les teneurs réelles (axe des ordonnées) en fonction des teneurs estimées

(axe des abscisses) pour les trois différentes méthodes d'estimation. Pour l'estimateur idéal, les

teneurs estimées seraient égales aux teneurs réelles, si bien que tous les points seraient situés

sur la première diagonale. Malheureusement ce n'est pas le cas.

Lorsqu'on choisit des blocs à exploiter, tous les blocs dont la valeur estimée est

supérieure au seuil fixé sont considérés comme du minerai. Pour représenter ceci

graphiquement, on a dessiné une droite verticale d'équation 30X . Les blocs situés à droite

de cette ligne sont sélectionnés pour être exploités.

Ce que nous voulions en fait, ce sont les blocs dont la teneur réelle est supérieure à 30,

c'est-à-dire les blocs situés au-dessus de la droite horizontale d’équation 30Y . On a ainsi

séparé le plan en quatre zones :

Estimée

Vra

ie

Figure 1 : Nuage de corrélation, teneur estimée et teneur vraie. Les quatre

zones de la justesse de la décision minerai/stérile à partir d’un seuil de teneur.

Source : Caractérisation, estimation et valorisation de gisements d'argiles

kaoliniques du bassin des Charentes

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Teneur réelle > 30 et teneur estimée > 30 : ces blocs de minerai ont été à raison

considérés comme du minerai (Figure 1, zone 1).

Teneur réelle < 30 et teneur estimée < 30 : ces blocs stériles ont été à raison considérés

comme stériles (Figure 1, zone 2).

Teneur réelle > 30 et teneur estimée < 30 : ces blocs de minerai ont été à tort considérés

comme stériles. Cette erreur d'estimation représente un manque à gagner pour la mine

(Figure 1, zone 3).

Teneur réelle < 30 et teneur estimée > 30 : ces blocs stériles ont été considérés à tort

comme du minerai (Figure 1, zone 4).

Cette erreur d'estimation n'empêche en rien le type d'erreur précédent et constitue aussi

un manque à gagner pour la mine.

Nous avons donc vu que l'effet d'information et l'effet de support étaient deux causes

d'erreur importante lors de la prévision des réserves. Nous en savons maintenant plus sur les

propriétés à exiger d'un estimateur. On peut voir que la pondération des données dans le

voisinage des blocs à estimer est importante. La première partie de ce cours traitera du

variogramme. Il s'agit d'un outil statistique permettant d'évaluer la similarité des teneurs de

deux échantillons en fonction de la distance séparant ces échantillons. Dans la seconde partie

du cours, le variogramme permettra de calculer les pondérations optimales à considérer pour

estimer un bloc ou un point (krigeage).

N.B :

Un problème très important relié à l'effet information et à l'effet support est le

problème de biais conditionnel. Très souvent, pour un tonnage extrait donné, on aura retiré

beaucoup moins de métal que ne le prévoyait l'estimation, ce qui risque d'être ruineux pour la

compagnie minière. Pour minimiser ce biais conditionnel, il faut utiliser des estimateurs qui

tiennent compte à la fois de l'effet support et de l'effet information. C'est ce qui fait le krigeage.

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Chapitre 2. Utilisation de la géostatistique

2.1. Définition de la géostatistique [1]

Une première définition consiste à classer la géostatistique comme une science qui sert

à déterminer la précision sur l’évaluation d’un gisement. Dans la phase de prospection, on

utilise la reconnaissance systématique pour estimer les tonnages du minerai T contenu dans le

gisement, les tonnages du métal Q , et les teneurs " x " liées par la relation :

Q T x

On peut aussi définir la géostatistique comme une application du formalisme de

fonctions aléatoires à la reconnaissance et à l’estimation des phénomènes naturels comme

l’évaluation du gisement pour l’industrie minière, l’estimation des quantités des espèces

végétales pour l’environnement, etc.

2.2. Objet de la géostatistique [22]

Le terme géostatistique, employé par Georges MATHERON, désigne l’emploi de la

statistique dans l’étude des phénomènes géologiques.

Lors de l’évaluation d’un gisement, on doit avoir les résultats suivants :

le volume du minerai ou cubage ;

le tonnage du minerai ;

la quantité du métal contenu dans le gisement ;

la définition d’un mode d’exploitation ;

la définition du type de traitement.

2.3. Application de la géostatistique à la recherche minière [1]

La géostatistique est appliquée à la recherche minière en utilisant essentiellement

différentes informations qui sont disponibles concernant le gisement. Ces informations doivent

être de qualité et de quantité suffisantes, telles que les informations sur les structures

géologiques, sur les valeurs des teneurs obtenues lors des campagnes de sondage.

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Voici quelques opérations utilisant l'approche géostatistique :

2.3.1. Estimation globale d’un gisement

Une fois que la première campagne systématique est achevée, on procède généralement

à l’estimation globale des ressources in situ, aux estimations du tonnage du minerai, de la

quantité du métal et de la teneur moyenne par krigeage.

La détermination de l'erreur d'estimation sous forme de variance de krigeage est aussi

obtenue à l'aide de la géostatistique. Elle constitue l'un des principaux avantages de la

géostatistique par rapport aux méthodes traditionnelles d'estimation.

Au stade de l’évaluation globale des ressources, il n’y a pas de méthode spécifique de

la géostatistique pour la détermination de cette estimation. Par exemple, une minéralisation en

surface peut-être estimée par interpolation entre les trous de forage négatifs et positifs.

2.3.2. Estimation locale

Une fois la minéralisation jugée exploitable, la phase suivante est l'estimation bloc par

bloc. Cette estimation locale donne non seulement des renseignements sur la distribution

spatiale in situ des ressources, mais aussi le tonnage et la teneur moyenne des blocs à exploiter.

Elle peut aussi fournir des valeurs estimées à l’aide des variables de qualité comme la teneur en

cendre, en sulfure, la capacité calorifique, etc.

2.3.3. Espacement des trous de sondage

On peut à l’aide de la géostatistique évaluer la variance d'estimation pour plusieurs

variétés de schéma de sondage. Ainsi, sans avoir à exécuter de sondages, on peut calculer la

variance d'estimation dépendant à la fois du modèle de variogramme et de la localisation des

trous de sondage. On peut donc réaliser une économie sur le budget alloué au sondage ou à

l'échantillonnage.

On remarque aussi que la géostatistique est utilisée généralement pour le cas de

l'estimation des valeurs dans les mailles régulières.

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2.3.4. Estimation de la récupération

L’ingénieur responsable doit prévoir le taux de récupération et les teneurs récupérées

des blocs de taille spécifiées pour le traitement. La teneur moyenne des blocs doit être

supérieure à la teneur de coupure économique.

2.3.5. Analyse structurale

C’est une étude qui consiste à élaborer un modèle optionnel de variogramme

caractéristique de la région. On y étudie la nature physique du phénomène. L’objectif était de

parvenir à estimer les caractéristiques du gisement.

Un variogramme représente l’espérance mathématique du carré de l’écart, les

accroissements de la valeur de la variable étudiée lorsqu’on passe d’un point x à un autre point

x’ distant de h du premier.

Soit 2

2 h E Z x h Z x

Z x étant la variable étudiée (teneur), h ainsi définie s’appelle le

"variogramme".

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PARTIE II : METHODOLOGIE DE L’ESTIMATION DES

RESERVES

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Chapitre 3. Nuance entre les ressources minérales et les

réserves minérales

3.1. Ressources minérales [3]

Les ressources minérales sont des concentrations ou indices minéralisés d'une substance

naturelle solide organique ou inorganique présente au sein ou sur la croûte terrestre, dont la

forme, la quantité et la teneur ou qualité sont telles qu'elles présentent des perspectives

raisonnables d'extraction rentable.

Suivant l'ordre croissant de confiance géologique, elles sont subdivisées en :

Ressources présumées,

Ressources indiquées,

Ressources mesurées.

3.1.1. Les ressources minérales présumées

Une "ressource minérale présumée" constitue la partie de la ressource minérale dont

on peut estimer la quantité et la teneur ou qualité sur la base de preuves géologiques et d'un

échantillonnage restreint et dont on peut raisonnablement présumer, sans toutefois la vérifier,

de la continuité de la géologie et des teneurs. L'estimation est fondée sur des renseignements et

un échantillonnage restreints, recueillis à l'aide de techniques appropriées à partir

d'emplacements tels des affleurements, des tranchées, des puits, des chantiers et des sondages.

En raison de l'incertitude liée à cette catégorie, on ne peut émettre l'hypothèse que des

ressources minérales présumées passeront, en tout ou en partie, à une catégorie supérieure, les

ressources minérales indiquées ou mesurées, par suite de travaux d'exploration. Le degré de

confiance de l'estimation est insuffisant pour permettre la mise en application significative de

paramètres techniques et économiques ou pour permettre une évaluation de la viabilité

économique qu'il serait justifié de rendre publique. Les ressources minérales présumées doivent

être exclues des estimations formant la base des études de faisabilité ou autres études

économiques.

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3.1.2. Les ressources minérales indiquées

Une "ressource minérale indiquée" constitue la partie de la ressource minérale dont on

peut estimer la quantité et la teneur ou qualité, la densité, la forme et les caractéristiques

physiques avec un niveau de confiance suffisant pour permettre la mise en place appropriée de

paramètres techniques et économiques en vue de justifier la planification minière et l'évaluation

de la viabilité économique du gisement. L'estimation est fondée sur des renseignements

détaillés et fiables relativement à l'exploration et aux essais, recueillis à l'aide de techniques

appropriées à partir d'emplacements tels des affleurements, des tranchées, des puits, des

chantiers et des sondages dont l'espacement est assez serré pour émettre une hypothèse

raisonnable sur la continuité de la géologie et des teneurs.

Une minéralisation peut être classée dans la catégorie des ressources minérales

indiquées par la personne qualifiée lorsque la nature, la qualité, la quantité et la distribution

des données sont telles qu'elles permettent d'interpréter avec confiance le contexte géologique

et d'émettre une hypothèse raisonnable sur la continuité de la minéralisation. La personne

qualifiée doit reconnaître l'importance de la catégorie des ressources minérales indiquées pour

l'avancement de la faisabilité du projet. La qualité d'une estimation de ressource minérale

indiquée est suffisante pour justifier une étude préliminaire de faisabilité pouvant servir de base

à la prise de décisions majeures d'aménagement.

3.1.3. Les ressources minérales mesurées

Une "ressource minérale mesurée" constitue la partie des ressources minérales dont la

quantité et la teneur ou qualité, la densité, la forme et les caractéristiques physiques sont si bien

établies que l'on peut les estimer avec suffisamment de confiance pour permettre une

considération adéquate de paramètres techniques et économiques en vue de justifier la

planification de la production et l'évaluation de la viabilité économique du gisement.

L'estimation est fondée sur des renseignements détaillés et fiables relativement à l'exploration

et aux essais, recueillis à l'aide de techniques appropriées à partir d'emplacements tels des

affleurements, des tranchées, des puits, des chantiers et des sondages dont l'espacement est

assez serré pour confirmer à la fois la continuité de la géologie et des teneurs.

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Une minéralisation ou une autre substance naturelle présentant un intérêt économique

peut être classée dans la catégorie des ressources minérales mesurées par la personne qualifiée

lorsque la nature, la qualité, la quantité et la distribution des données sont telles que l'on puisse

estimer le tonnage et la teneur de la minéralisation à l'intérieur de limites concises et lorsqu'une

variation de l'estimation n'aurait pas d'incidence notable sur le potentiel de viabilité

économique. Cette catégorie nécessite un niveau élevé de confiance et de compréhension de la

géologie et des contrôles du gîte minéral.

3.2. Réserves minérales [3]

Les réserves minérales sont une portion des ressources minières qui peuvent être

exploitées légalement et à profit. Les recettes dégagées doivent couvrir la totalité des coûts

opératoires y compris les amortissements des investissements à venir en équipements et en

infrastructures liées à leur exploitation.

De même que les ressources minérales, suivant l'ordre croissant de confiance

géologique, les réserves minérales sont subdivisées en

Réserves probables,

Réserves prouvées.

3.2.1 Les réserves minérales probables

Les "réserves minérales probables" constituent la partie économiquement exploitable

des ressources minérales indiquées et, dans certains cas, des ressources minérales mesurées,

démontrée par au moins une étude préliminaire de faisabilité. L'étude doit inclure les

renseignements adéquats sur l'exploitation minière, le traitement, la métallurgie, les aspects

économiques et autres facteurs pertinents démontrant qu'il est possible, au moment de la

rédaction du rapport, de justifier l'extraction rentable.

3.2.2. Les réserves minérales prouvées

Les "réserves minérales prouvées" constituent la partie économiquement exploitable des

ressources minérales mesurées, démontrée par au moins une étude préliminaire de faisabilité.

L'étude doit inclure les renseignements adéquats sur l'exploitation minière, le traitement, la

métallurgie, les aspects économiques et autres facteurs pertinents justifiant l'extraction rentable

au moment de la rédaction du rapport.

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Chapitre 4. Théorie des variables régionalisées

4.1. Variables régionalisées [1][15][17]

On désigne par variable régionalisée une fonction d’espace dont la valeur varie d’un

point à un autre avec une certaine apparence de continuité, sans qu’il soit possible d’en

représenter la variation par une loi mathématique exploitable.

D’après Georges MATHERON, la donnée d’une variable régionalisée suppose la

connaissance de deux critères géométriques :

4.1.1. Un champ géométrique

C’est le domaine dans lequel la variable est susceptible de prendre des valeurs

définies et à l’intérieur duquel on étudiera sa variation.

4.1.2. Un support géometrique

C’est le volume pour lequel la valeur de la variable régionalisée est définie ou

calculée. Par exemple, le volume de l’échantillon prélevé sert de support géométrique pour

la teneur. Dans certains cas, le support géométrique pourra être réduit à un point, par

exemple, le pendage ou la puissance d’une formation est, en principe, des variables à

support ponctuel.

Un grand nombre de phénomène peuvent être représenté par des répartitions

spatiales de variables caractéristiques appelées "variables régionalisées".

On peut citer par exemple le cours du métal, la répartition de l’espace à 3

dimensions (3D) des teneurs, de la densité, etc.

Mathématiquement, on peut représenter une variable régionalisée par une fonction

f(x) du point x(u,v,w) dans l’espace à 3 dimensions avec une variabilité très irrégulière.

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w

Au point x, z prend la valeur z(x) qui est appelée "variable régionalisée".

Soit une minéralisation quelconque, on peut définir :

( )p x est la puissance de la minéralisation ;

( )a x est l'accumulation, i.e. la quantité de métal relative à la puissance ( )p x ;

( )z x est la teneur, avec ( ) ( ) ( )z x a x p x ;

Et l'accumulation ( ) ( ) ( )a x p x z x

( )a x , ( )p x et ( )z x sont des variables régionalisées.

v

u

x(u,v,w)

0 x Surface

Bed-rock

( ), ( )a x p x

Figure 2 : Variable régionalisée dans l’espace

3D

Figure 3 : Exemple de minéralisation

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4.1.3. Observations sur la mise en œuvre de la géostatistique

a) Pour la définition d'une V.R. (variable régionalisée), on doit spécifier:

sa signification : teneur de minerai, épaisseur ou puissance,...;

son support : le volume où la variable est définie ;

son champ d'application ou domaine où on étudie la répartition spatiale de la

variable. Ce champ peut être tout le gisement ou une partie seulement.

b) On choisit généralement le support de la V.R. comme constante afin de faciliter

l'expression de l’estimation avec des échantillonnages de types différents. On

sépare ainsi les informations selon leur origine.

4.2. Fonctions aléatoires [15]

Etant donné que la teneur ( )z x n'est connue qu'en certains points 0x , on désire

connaître ( )z x sur tous les points x . La teneur ( )z x en un point précis x d'un gisement est

considérée comme une réalisation particulière d'une certaine variable aléatoire ( )z x au point

x .

L'ensemble des teneurs ( )z x pour toutes les implantations x du gisement peut être

considéré comme une réalisation particulière de l'ensemble des variables aléatoires (VA ).

( ), gisementVA z x x

On définit la fonction aléatoire ( )z x comme l'ensemble des variables aléatoires.

4.2.1. Hypothèse de stationnarité

On connaît peu de données sur ( )z x , il est donc presque impossible de prévoir les

valeurs de :

la moyenne m x ,

l’écart-type x , et

la covariance ( ), ( ) ( , )Cov z x z y C x y .

Pour faciliter le problème, on pose la condition de stationnarité pour ( )z x c'est-à-dire

que la loi ( )z x est la même sur tous les points x .

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La distribution est donc invariante par translation :

1 2, , , nz x z x z x et 1 2, , , nz x h z x h z x h ont la même loi de

distribution.

4.2.2. Stationnarité d'ordre 2

En géostatistique, on ne s'intéresse qu'aux deux premiers moments c'est à dire la

moyenne et la covariance qui devront être constantes. Ce phénomène est nommé stationnarité

du second ordre si :

l'espérance mathématique E z x existe et ne dépend pas du point

d’implantation x.

,E z x m x

la covariance entre deux points x et x h est indépendante du point x , elle

dépend seulement de l'interdistance h .

2

2

0 0

C h E z x z x h m

si h E z x m C Var z x

4.2.3. Hypothèse intrinsèque

L'hypothèse par laquelle la variable aléatoire ( )z x est stationnaire est trop rigoureuse

; plutôt, on dira que les accroissements de ( )z x sont stationnaires c'est-à-dire que:

z x h z x est une fonction aléatoire stationnaire. C'est l'hypothèse

intrinsèque.

Les propriétés de cette fonction aléatoire sont les suivantes :

2

0

2

E z x h z x

Var z x h z x E z x h z x h

(h) est le variogramme.

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4.3. Variogrammes et modèles de variogramme [4][5]

4.3.1. Définition

Par définition, un variogramme représente l'espérance mathématique du carré de

l'écart des accroissements de la valeur de la variable étudiée lorsqu'on passe d'un point x à un

autre point x’ distant de h du premier.

Soit 2

2 h E z x h z x

z x étant la variable étudiée (teneur,...)

(h) ainsi défini est le "variogramme".

4.3.2. Propriétés du variogramme

4.3.2.1. Relation avec la covariance

2 2

2

2

2

2

2 2 2

0

Var z x h z x Var z x h Var z x Cov z x h z x

C h

h C h

h C h

h C C h

4.3.2.2. Symétrie

1 1' '

2 2h Var z x h z x Var z x z x h h

h h

4.3.2.3. Signe du variogramme

0h , car c'est une variance.

4.3.2.4. Isotropie

En considérant le vecteur h, h est une fonction de vecteur (longueur, direction).

Dans le cas où ne dépend que de la longueur du vecteur h , on dit qu’il y a "isotropie".

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0 a

C h

h

4.3.3. Stationnarité du variogramme

Considérons une variable stationnaire z x .

E z x m est une constante.

Par définition, ,Cov z x h z x E z x h m z x m C h

En prenant 0h , , 0Cov z x z x C Var z x

4.3.4. Portée et palier du variogramme

La portée " a " constitue le début de la stabilité de la valeur du variogramme.

Pour une distance h > a , la valeur limite atteinte est appelée "palier". Le palier n'est

autre que la variance de la fonction aléatoire.

0Var z x C

Une zone d’influence de l'information ( )z x est ainsi délimitée par la portée a, car pour

les distances h > a , il n'y a plus de corrélation entre z x et z x h .

0C h pour h > a

h

C

(h)

0C

0C

Figure 4 : Portée et palier de variogramme

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0

vertical

0C

1

2

Figure 6 : Anisotropie zonale

h

h

L'existence d'une portée a permet de limiter l'étude du gisement à un champ égal au

panneau a . Elle renseigne aussi sur les caractéristiques géologiques de la formation.

4.3.5. Anisotropie

En calculant le variogramme pour toute paire de points dans plusieurs directions, on

constate que les variogrammes ne sont pas les mêmes. Ce phénomène démontre que dans les

cas miniers, l'isotropie est très rare.

1- Direction Nord-Sud

2- Direction Est-Ouest

C

(0)

2a 1a

h

h

0

a

horizontal

Figure 5 : Anisotropie elliptique ou géométrique

0

h

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24

4.3.6. Le variogramme expérimental

Les données utilisées sont les variables régionalisées réparties dans le plan ou dans

l'espace ou sur une ligne.

4.3.6.1. Le variogramme dans le plan

Le variogramme dans ce cas doit être calculé suivant au moins quatre (4) directions

différentes afin de mettre en évidence l'anisotropie. Pour les données arbitrairement espacées,

le variogramme sera calculé suivant des classes d'angles.

4.3.6.2. Le variogramme dans l’espace

On peut utiliser le procédé de calcul précédent pour évaluer le variogramme dans le

plan en considérant des classes d'angle solide.

L'importance pratique de la troisième (3e) dimension réside dans le fait qu'il n’y a plus

de variabilité dans la direction verticale que celle de l'horizontale. Ce phénomène s'explique par

la présence de stratification suivant la direction de la profondeur.

4.3.6.3. Construction et méthode de calcul

Expérimentalement, on sait qu'à partir des données brutes, on peut tracer un

variogramme sur un maillage régulier suivant des directions appropriées.

On utilise généralement la formule suivante:

2

1

1

2

N h

i i

i

h z x h z xN h

avec iz x : les valeurs des données

ix : les points ou échantillons localisés.

N h : nombre de couples ,i ix x h . C'est le nombre de points séparés par la

distance h qui sont tenues en compte pour le calcul du variogramme.

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h

h

0 h a

4.3.7. Les modèles de variogramme

4.3.7.1. Modèle de variogramme à effet de pépite : "Nugget effect"

Deux cas limites se présentent :

0h si 0h

h C si h > 0

Il y a indépendance, ce phénomène n'a aucune régularité, c'est l'aléatoire pur.

4.3.7.2. Modèle de variogramme à palier

0 h

0C

Figure 7 : Variogramme à effet de pépite ou nugget effect

0 h

Figure 8 : Variogramme à palier

C

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Ce cas de variogramme est très fréquent,

a : portée

2a >0 0h C = constante

Dans ce modèle, on peut rencontrer deux types de variogramme :

Le modèle exponentiel ;

Le modèle sphérique.

i. Le modèle exponentiel (Figure 9a et 9b)

La distribution est Poissonnienne de la forme te .

Soit à l'instant t un événement C .

P C = probabilité par rapport à l'origine de l'événement à l'instant t .

tP C e

Soit B un événement à l’instant t T .

t TP B e

t T

T

t

P B C eP B C e

P C e

PosonsT h , d’où hP B C e

Soit A l'événement ayant pour probabilité hP A e

1 hP A e

22 2 1 hh e

D’où 1h

ah C e

, avec 1

a

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0

On peut aussi rencontrer le cas où 0 1h

ah C C e

Ce modèle se rencontre très rarement dans le cas minier.

h

0

a

h

Figure 9a : Modèle exponentiel

C

0

h

0C

C

h

Figure 9b : Modèle exponentiel

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0 0C

ii. Modèle sphérique (Figure 10)

3

0 1,5 0,5h h

h C Ca a

, pour h < a

h C , pour h > a

0h , pour h = 0

Soit V le volume de la sphère,

r

3 34

3V r Cr

Calculons le volume hachuré

3

1 3

3 1

2 2

h hV C

D D

2D r

C'est cette relation qu'on utilise pour obtenir l'expression du variogramme dans le

modèle sphérique.

h a

2

h

0C

C

h

h

Figure 10 : Variogramme sphérique

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0

0

4.3.7.3. Modèle de variogramme sans palier

Ce modèle a comme équation générale de la forme : h C h

On a deux modèles pratiques sans palier.

i. Le modèle linéaire avec a=1 (Figure 11)

0h Ch C si 0 0C , il y a effet de pépite

Le variogramme n'a pas de palier. Tout l'espace connu est organisé mais la dispersion

est très grande entre sondages éloignés.

ii. Le modèle de Wisjeen (Figure 12)

h

0 h

h

h Figure 11 : Variogramme linéaire avec a=1

0C

h

h

0C

Figure 12 : Variogramme de Wisjeen

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0

L'équation est de la forme : 3 ( )h aLog h B

3a étant le coefficient de dispersion absolue (pente droite en abscisses logarithmiques).

Effet de pépite : 0

33

2C B a Loge

4.3.7.4. Modèle à effet de trou : "Hole effect" (Figure 13a et 13b)

Ce modèle a pour équation : sin( )

1ah

hh

Ce type de modèle est un phénomène très particulier.

On va l'expliquer à l'aide d'un exemple de gisement sédimentaire. Les sédiments

minéralisés se succèdent avec des unités non minéralisées. (Figure 13b)

h

h Figure 13a : Modèle à effet de trou

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0

On peut encore rencontrer d’autres modèles comme :

Le modèle à fonction puissance

a

h h avec 0 2a

Le modèle parabolique

2

0h Ch C pour h petit

Le modèle gaussien

2

2

1

h

ah C e

Teneur

h

h Figure 13b : Modèle à effet de trou

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h

0

2a

1a

h

Figure 14 : Variogramme composé

0C

1C

2C

1a

0C

C

Figure 15 : Illustration du variogramme composé

4.3.7.5. Composition de variogramme (Figure 14)

Un variogramme peut aussi se présenter suivant la figure ci-dessus.

C'est une composition de deux variogrammes :

1 2h h h

1 h correspond à 1 1,a C

2 h correspond à 2 2,a C

On peut illustrer cette composition de variogramme par l'exemple simple suivant :

h est ici la composition d'un modèle à effet de pépite 0C et d'un modèle sphérique

de portée a et de palier C.

h

C

2

0

h

C

01

h

0

h

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X

Y 0

4.4. Régression [22]

4.4.1. La liaison entre deux variables

Le problème consiste à étudier la relation existant entre deux variables aléatoires X

et Y . Connaissant donc une valeur x de X , comment déterminer y de Y ?

On peut classer la variable aléatoire X comme la variable explicative et la variable

aléatoire Y comme l'expliquée.

Deux types de liaison peuvent se présenter :

La liaison fonctionnelle;

La liaison statistique.

Pour la liaison fonctionnelle, avec la valeur x de X , on connaît immédiatement y

de Y car les variables sont liées fonctionnellement par la relation Y f X .

Pour le cas d'une liaison statistique, il n'y a pas de relation ferme et exacte liant ces

deux variables.

La liaison statistique se présente graphiquement sous forme de nuage de points. Ces points sont

dispersés. Lorsque x est donné, y n'est pas complètement déterminé. La liaison statistique n'est

pas une liaison fonctionnelle. Les valeurs se dispersent autour des valeurs moyennes.

L'ensemble des valeurs moyennes décrit une courbe appelée "ligne de régression".

Remarque :

Une dispersion est dite multiplicative dans le cas où le nuage a une tendance comme

celle qui se présente sur la figure ci-dessus.

On n'est donc pas dans l'hypothèse du modèle de la régression linéaire.

0

Figure 16 : Cas de la dispersion multiplicative

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Pour résoudre ce problème, on fait un changement de variables tels que :

U LogX

V LogY

On obtient ainsi un nuage de points représenté par le schéma suivant :

4.4.2. La régression linéaire

On parle de régression linéaire lorsque la tendance du nuage de points a une forme

linéaire.

L'objectif est de déterminer l'équation de la droite D qui exprime le mieux la

tendance de la régression ou la tendance de l'ensemble des points.

D a comme équation de la forme : :D y ax b

Y

0

V LogY

U LogX

0

Figure 17 : Cas de la dispersion additive

Figure 18 : Droite des moindres

carrés

ie

D ,i ii x y

y

0 x

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Le point i est caractérisé par le résidu ie défini par la distance séparant le point i à la

droite D :

,ie dist i D

i ie y y

( )i ie y ax b

Au point i , on a : ( )i i ie y ax b

( )i i iy e ax b

On définit la moyenne e des résidus

1

1 n

i

i

e en

Pour que ( )i D , on doit satisfaire à deux conditions :

1

10

n

i

i

e en

La variance des ie est minimale : 2

1

1 min

n

i i

i

Vare en

La droite D ainsi obtenue s'appelle "droite des moindres carrés".

D passe par le centre de gravité du nuage de points.

e y ax b , or 0e

0e y ax b

Le point ,ci x y D , a étant la pente de la droite D

y y a x x

1 1 1 1

( )n n n n

i i i i i i

i i i i

e y ax b e y a x b

1 1 1 1

1 1 1n n n n

i i i

i i i i

ae y x b

n n n n

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2 2

X Y Y

X X X

Cov XYa

Détermination de la pente a

iVare minimum

( )i i ie y ax b

i i iy y a x x e

2 2 ( ) ( )iVare VarY a VarX aCov XY f a

2 2iVare VarY a VarX aCov XY f a

22 2 ( ) 0 2 2XaVarX aCov XY a Cov XY

D’où

Notons yy m et xx m

*: y xD y ax b ax m am

*

y x xy m ax am a x m

or on note ( )

X Y

Cov XY

le coefficient de corrélation entre X et Y avec 1 1

En tirant ( )Cov XY on a :

( ) X YCov XY

D'où la valeur de a devient :

2

1

1 min

n

i

i

en

2

1

1min min

n

i i i i i i

i

e y y a x x Vare y y a x xn

2 22

1 1 1

1 1 12

n n n

i i i i

i i i

y y a x x a y y x xn n n

min 0

i

i

d VareVare

da

2

X

Cov XYa

b y ax

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D'où l'équation se met sous la forme :

4.5. Variance de dispersion – Variance d'estimation [15][16]

4.5.1. Estimation d'une teneur

Considérons un volume V et n petits volumes iv .

Les iv peuvent être des carottes de sondage ou des rainurages de puits ou de saignées

de galerie. L'objectif est de reconnaître le volume V à partir des petits volumes iv , c'est-à-

dire d'estimer la teneur de V à partir des teneurs de iv .

Notons par :

z v : la teneur du volume V ;

iz v : la teneur partielle due au sondage numéro i ou d'un petit bloc i .

Les iz v sont donc connues.

1 2 3, , ,..., nv v v v v

Déterminons d'abord l'expression de la teneur moyenne z V .

On sait que :

( )

1

v

z v z x dxv

et 1 2 3, , ,..., nv v v v v

* Yy x

X

y m x m

V

nv

1v

3v

V

2v

Figure 19a : Estimation d’une teneur

kv

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V

D’où

Notons par *z v la moyenne pondérée des teneurs des iv

L'erreur commise est donc :

*

Ve z V z v z z

4.5.2. Erreur d'estimation

On constate que cette méthode d'estimation est très grossière car si un des iv est très

loin de V , on tient encore compte de son influence alors que cela ne doit pas être le cas.

Ainsi, en estimant z V par z v , on commet une erreur e .

e z V z v

Il faut donc caractériser cette erreur. Pour cela, on considérera z V z v comme une

réalisation de la variable aléatoire z V z v .

x

1 2 31 2 3( ) ( ) ( )

1 1 1 1...

v v v

z v z x dx z x dx z x dxv v v v

( ) ( )

1.

i i

i i i

i v v

z v z x dx z v v z x dxv

1 1 2 2

1. . ... .n nz v z v v z v v z v v

v

1

1.

n

i i

i

z v z v vv

*

1

1.

n

i i

i

z v z v z v vv

Figure 19b : Estimation d’une teneur

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On doit donc calculer E z V z v et Var z V z v .

Calcul de : E z V z v

1 1

( ) ( )V v

E z V z v E z x dx z x dxV v

1 1

( ) ( )V v

E z x dx E z x dxV v

1 1

V v

E z x dx E z x dxV v

or z étant une variable aléatoire stationnaire

,E z m x d’où

1 1

0E z V z v mdx mdxV v

0E z V z v

On dit alors que "l'estimation de z V est sans biais".

4.5.3. Variance d’estimation – Variance d’extension

Pour connaître un gisement, on définit les caractéristiques comme le volume, les

dimensions, la production journalière d'un chantier, d'un bloc ou d’un panneau d'exploitation.

Pour évaluer ce gisement, on étend à une zone d'influence les caractéristiques d'un

échantillon. D'une façon générale on est amené à étendre les caractéristiques d'un volume v à

un volume V .

On remarque que les notions de "variance d’estimation" et de "variance

d'extension" sont semblables.

On parle d'extension à partir d'un échantillon (point, volume) et d'estimation à partir

de plusieurs échantillons dispersés.

Notons par Vz la variable aléatoire à estimer et par *z l'estimateur.

Pour que l'estimation soit sans biais, il faut que :

* 0VE z z

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La variance d'estimation s'écrit :

22 22 * * * *est V V V VVar z z E z z E z z E z z

Si la variable est stationnaire, on peut écrire :

2 2 22 * * 2 *est V V VE z m z m E z m z m z m z m

2 22 * 2 *est V VE z m E z m E z m z m

2 , , 2 ,est C V V C v v C V v

En passant au variogramme, l'expression de la variance d'estimation devient :

,v v = valeur moyenne pour le domaine v

,V V = valeur moyenne pour le domaine x

,V v = valeur moyenne pour deux points associés.

Ces valeurs moyennes sont calculables après modélisation du variogramme du

gisement si les volumes v et V sont définis géométriquement.

4.5.4. Variance de dispersion

Les variances d'estimation permettaient de situer une valeur moyenne par rapport à

son estimation. Par contre, la variance de dispersion compare entre elles des caractéristiques

vraies mais inconnues d'un volume V comme, l'abattage journalier par rapport à un panneau,

ou panneau par rapport à un gisement.

En considérant un champ ou une zone de prospection V , divisé en blocs iV , qui à

son tour, est divisé en petits blocs iv avec des échantillons ijw .

On a donc l'expression : V N M échantillons ijw

avec iV : N blocs iv

iv : M blocs ijw

2 2 , , ,est V v V V v v

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Notons par z V la moyenne des blocs

1 1 1

1 1N N M

i ij

i i j

z V z v z wN NM

2

1

1 N

i i

i

Var z v z v z VN

La variance d'un échantillon par rapport au champ est de la forme :

2

2

1 1 1 1

1 1N M N M

ij i ij i i

i j i j

z w z v z w z v z v z VNM NM

2 2

1 1 1 1 1 1

1 1 1 1 1 12

N M N M N M

ij i i ij i i

i j i j i j

z w z v z v z V z w z v z v z VN M N M N M

2 2

1 1 1 1

1 1 1 10

N M N M

ij i i

i j i j

z w z v z v z VN M N M

D’où on peut écrire :

2 w v étant la variance de l’échantillon w se rapportant au bloc v .

2 v V étant la variance du bloc v se rapportant au champ V .

4.5.5. Utilisation pratique de la variance d'estimation

Par définition, la variance d'estimation est notée :

2 ,E v V Var z V z v

C'est l'erreur commise en remplaçant V par v . Connaissant 2 ,E v V , on peut définir

l'intervalle de confiance de l'estimation comme suit :

2 Ez v < z V < 2 Ez v

Si par exemple la précision est de 5%, on peut tracer la figure suivante :

2 2 2w V w v v V

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42

4.5.6. Utilisation des fonctions auxiliaires pour le calcul des variances

d'estimation

4.5.6.1. Définition d'une fonction auxiliaire

Une fonction auxiliaire est une valeur moyenne , 'V V

précalculée. Elle correspond à des géométries v et 'v particulièrement

simple que l'on retrouve fréquemment dans les études.

4.5.6.2. Fonction auxiliaire à une dimension

a) Fonction auxiliaire L :

Longueur de AB L

2,5% 2,5%

2 2

A B

x

y L

Figure 20 : Variance d’estimation à 5% de précision

Figure 21 : Fonction auxiliaire L

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43

La fonction L est définie par les points x et y . Le point est fixe en A tandis

que y parcourt le segment AB . La valeur L est une valeur moyenne de x y lorsque

x reste en A et y se déplace sur la longueur L .

Exemple d'application pour un modèle sphérique

Pour le modèle sphérique, le variogramme s'écrit :

3

3 1

2 2

h hh C

a a

pour h < a

h C pour h a

En calculant par intégration, on a :

b) Fonction auxiliaire F L :

F L est une fonction auxiliaire définie comme la valeur moyenne de x y quand

les points x et y parcourent le segment AB indépendamment.

1

0

1L y dy

L

3

3

3 1

4 8

31

8

L LC

a aL

LC

a

pour L < a

pour L a

A B x

y

1 1

2

0 0

1F L dx x y dy

L

Figure 22 : Fonction auxiliaire F L

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44

A B L

Exemple d'application pour un modèle sphérique

En procédant de la même manière que précédemment, c'est à dire par intégration de

h , on obtient :

4.5.6.3. Fonction auxiliaire à deux dimensions

a) Fonction auxiliaire ,L l :

C'est la valeur moyenne de x y quand x décrit un des côtés AC ou BD de

longueur l et y tout le rectangle ABDC .

En notant S la surface du rectangle :

b) Fonction auxiliaire ,H L l :

C'est la valeur moyenne de x y quand le point x reste en A et le point y décrit

le rectangle ABDC .

3

3

2

2

1

2 20

3 11

4 5

L LC

a aF L

a aC

L L

pour L < a

pour L a

B

D

x

L

1

0

1,

y S

L l dx x y dylS

1

,S

H L l y dyS

D

C

y

Figure 23 : Fonction auxiliaire ,L l

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B

D

A B

D

On montre que ,H L l est également la valeur moyenne de x y quand x

parcourt AB ou CD et y se déplace sur le côté AC ou BD .

c) Fonction auxiliaire ,F L l :

La fonction auxiliaire ,F L l est la moyenne de x y quand le point x et le

point y décrivent indépendamment le rectangle ABDC .

Pour le cas du modèle sphérique, on peut trouver les expressions exactes des fonctions

auxiliaires ,L l , ,H L l , ,F L l mais, en pratique, on préfère utiliser les abaques gradués

en La

et la

avec a comme portée du variogramme.

A

C

x

2

1,

S S

F L l dx x y dyS

A

C C

x

y

x

y

Figure 24 : Fonction auxiliaire ,H L l

x

y

C D

A B

Figure 25 : Fonction auxiliaire ,F L l

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46

Chapitre 5. Analyse structurale

5.1. Objet de l’analyse structurale [7]

Une étude géostatistique doit commencer généralement par l'analyse structurale. C'est

l'étude qui consiste à élaborer un modèle opérationnel de variogramme caractéristique de la

région. On y étudie la nature physique du phénomène étudié. Dans le domaine minier, l'objectif

étant de parvenir à estimer les caractéristiques du gisement.

Pour estimer convenablement ces caractéristiques, trois étapes principales devraient

être considérées :

la collecte et la vérification des données et des informations concernant la position du

problème.

le calcul du variogramme expérimental.

l'ajustement du variogramme expérimental à un modèle mathématique.

5.2. Acquisition et vérification des données [7]

La phase d'acquisition et de vérification des données est très importante en

géostatistique car ces données constituent les matières premières que le géostatisticien va

utiliser ultérieurement. En d’autres termes, elles représentent les informations de base

conduisant à l'identification du gisement étudié.

La collecte devra être faite suivant une procédure d'échantillonnage bien définie. Il se

peut qu’au cours de la campagne de prospection, on change de procédure. Ce changement devra

être pris en compte ultérieurement lors de la vérification, en utilisant les méthodes de calcul de

la statistique.

On vérifie aussi l'homogénéité sur le plan géologique de la région où on a effectué la

collecte d'informations.

Enfin, on contrôle si l'échantillonnage a été réalisé sur des zones à haute teneur ou

non.

C'est dans cette phase d'acquisition et de vérification des données que le

géostatisticien effectue le test statistique. Il calcule la moyenne, la variance et la corrélation afin

de pouvoir affirmer si la population étudiée est homogène. Le responsable de l'étude doit définir

si les variables étudiées sont stationnaires ou non. Il choisit aussi le support qui se réfère à la

dimension et à la forme d'un volume. Il vérifie aussi si les variables sont additives.

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47

On peut ainsi avancer que la teneur moyenne d'une zone est la moyenne arithmétique

des teneurs pour les cas ponctuels et la moyenne pondérée pour les cas des teneurs

correspondants à différentes épaisseurs de couche.

Illustrons le calcul par l’exemple suivant :

Ces résultats nous incitent à utiliser le produit : Puissance Teneur , appelé

"accumulation".

5.3. Calcul du variogramme expérimental [12]

On a déjà explicité dans les paragraphes précédents que la construction et la méthode

de calcul du variogramme peuvent se calculer sur un maillage régulier suivant des directions

appropriées.

Le variogramme expérimental est donc calculé suivant des pas différents, des classes

d'angle et des classes de distance.

La représentation graphique est choisie suivant le cas où on observe le plus de couple

au voisinage de l'origine. On essaie aussi de mettre en évidence l'existence de l'anisotropie

suivant les directions différentes.

2 m 3 m

:5Teneur cmg t

:10Teneur cmg t

2 3

2,52

m

5 10

7,5 /2

cmg t

(5 2) (10 3)

8 /2 3

cmg t

Puissance

Teneur moyenne arithmetique

Teneur moyenne pondérée

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5.4. Ajustement du variogramme expérimental à un modèle

théorique [7][10]

Afin de pouvoir mener à bien le calcul du krigeage, on assimile le variogramme

expérimental à un modèle mathématique.

On peut associer deux ou trois modèles pour pouvoir représenter le plus fidèlement

possible l'allure du variogramme expérimental.

On doit donc mettre en évidence lors de cet ajustement les points suivants :

l'effet de pépite ;

le comportement à l'origine ;

la portée ;

le palier ;

les anisotropies.

5.4.1. Le comportement à l'origine et la détermination de C0 : Effet de

pépite

On admet généralement que le variogramme a un comportement linéaire à l'origine.

Ce qui est très fréquent dans le domaine minier. On obtient 0C par l’intersection de l'axe des y

avec la droite D passant par les deux premiers points du variogramme expérimental ou par

extrapolation jusqu’à l'origine des premières valeurs du variogramme.

On peut améliorer l'estimation de la valeur de 0C en effectuant des sondages

additionnels à courte distance.

On essaie de déterminer également la tangente à l'origine car l'allure du variogramme

pour les faibles distances h a une importante influence sur le krigeage. On trace la tangente

à partir des trois ou quatre premières valeurs de .

5.4.2. Détermination du palier C

La stabilisation des valeurs du variogramme à partir d'une certaine distance permet de

fixer la valeur du palier C . Cette valeur coïncide généralement avec la variance dans le cas des

variables stationnaires.

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5.4.3. Détermination de la portée a

a étant la portée.

La droite D coupe le palier au point d'abscisse 2

3a car on sait que :

3

0

3 1

2 2

h hh C C

a a

pour le modèle spherique

2

3

0

3 3

2 2h

d h hC

dh a a

I a comme abscisse

2

3a

On peut également déterminer visuellement la valeur de cette portée. On peut

rencontrer des cas où on observe l'existence de deux portées car les variogrammes représentent

aussi l'anisotropie suivant la géométrie.

Exemple de raccordement d'un variogramme expérimental à un modèle

théorique :

h pouce 200 282 400 488 564 600 800 1000 1200 1400 1800

0,43 0,57 0,63 0,75 0,85 0,85 0,87 0,88 0,87 0,85 0,80

0

h

a

0C

C

𝑎 2

3𝑎

I

D

Figure 26a : Détermination de la portée a

Tableau 1 : Raccordement d‘un variogramme expérimental à un modèle théorique

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22 1

0,81i

i

s z x zn

0 0,10C

0,81 0,1 0,71C

2400 600

3a a

On peut donc écrire :

h

0 h

0 0,1C

200 400 600 800 1000

0,40

0,81

33 1

0,1 0,712 600 2 600

0,81

0

h h

h

pour ℎ < 𝑎 = 600

pour ℎ ≥ 600

pour ℎ = 0

Figure 26b : Raccordement d‘un variogramme expérimental à un modèle théorique

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Chapitre 6. Modélisations géostatistiques

6.1. Le krigeage [6][10][11]

6.1.1. Définition du krigeage

Le krigeage est une technique qui consiste à trouver la meilleure estimation possible

de la teneur d'un panneau, compte tenu des informations disponibles au voisinage, c'est-à-dire

des teneurs des différents échantillons qui ont été prélevés, soit à l'intérieur, soit à l'extérieur du

panneau que l'on veut estimer.

6.1.2. Principe du krigeage

Le krigeage consiste à réaliser une pondération en attribuant un poids à la teneur de

chaque échantillon. On calcule ensuite ces poids de façon à rendre minimale la variance

d'estimation résultante, correspondant aux caractéristiques géométriques du gisement comme

les formes, les dimensions et implantation relative du panneau et des échantillons.

Généralement, le krigeage attribuera des poids faibles aux échantillons éloignés, et

inversement. Il est nécessaire de faire certaines hypothèses sur les caractéristiques

géostatistiques du gisement étudié pour pouvoir résoudre le problème de krigeage.

On suppose que le gisement est géostatistiquement homogène c'est-à-dire que les

teneurs, à l'intérieur de ce gisement, considérées comme une variable régionalisée z x ,

peuvent être interprétées comme une réalisation d'un schéma intrinsèque. Cette hypothèse

d'homogénéité est fondamentale car aucun krigeage rigoureux n'est possible entre des portions

hétérogènes d'un même gisement. La seconde hypothèse, qui est moins fondamentale, concerne

l'isotropie. On la considère ainsi car certains types d'anisotropie, comme l'anisotropie zonale et

l'anisotropie géométrique, fréquents en pratique, peuvent être ramenés à un modèle isotrope.

6.1.3. Les équations générales du krigeage

L'intérêt du krigeage découle de sa définition car en minimisant la variance

d'estimation, on est sûr de tirer profit au maximum des informations dont on dispose, autrement

dit, obtenir l'estimation la plus précise possible du gisement.

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Dans les problèmes de krigeage, le terme du meilleur estimateur signifie que :

l'estimation est sans biais ;

la variance d'estimation est minimale ;

Pour établir les équations générales du krigeage, désignons par iz les valeurs données

disponibles et par *

kz l'estimateur en question.

*

kz étant la combinaison linéaire des iz . Elle s'exprime suivant la relation suivante :

*

k i i

i

z z

La première condition signifie que l'erreur *

i kz z doit avoir une espérance nulle.

*

i k i i i i

i i

E z z E z E z E z E z

En admettant l’hypothèse de stationnarité, on a : iE z m E z

Ce qui entraîne que :

* 0 1 0i k i i

i i

E z z m m m

La condition de l’estimation sans biais se traduit donc par :

La deuxième condition exprimant la variance minimale se traduit par l’expression :

2* *

v k v kVar z z E z z minimum

En introduisant la formule de Lagrange, on peut écrire :

𝑉𝑎𝑟(𝑧 − 𝑧𝑘∗) 𝑚𝑖𝑛𝑖𝑚𝑢𝑚

1i

i

}

{

𝑉𝑎𝑟(𝑧 − 𝑧𝑘

∗) + 𝑢 ( 1i

i

)𝑚𝑖𝑛𝑖𝑚𝑢𝑚

1i

i

u étant le paramètre de Lagrange.

1i

i

(1)

(2)

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En calculant les dérivées partielles de l'expression (1) par rapport à i , et en égalisant

à zéro, on obtient la condition de "minimum". Il s'agit donc d’optimiser la variance sous

contrainte : 1i

i

On montre que ce problème peut se présenter sous la forme d’un système d’équations

linéaires dit : "système de krigeage".

où iv et jv sont les supports des informations ;

V étant l’étendue du volume inconnu (volume du panneau à estimer) ;

u : le paramètre de Lagrange ;

: la valeur moyenne du variogramme quand les extrémités du vecteur h décrivent

indépendamment iv et jv ou iv et V .

On peut écrire le système de krigeage sous la forme matricielle suivante :

1 1 1 2 1 3 1 1

2 1 2 2 2 3 2 2

1 2

, , , , , 1

, , , , , 1

, ,

i n

i n

i i

v v v v v v v v v v

v v v v v v v v v v

v v v v

3

1 2 3

, , , 1

, , , , , 1

1 1 1

i i i i n

n n n n i n n

v v v v v v

v v v v v v v v v v

11

22

,

,

,

,

u 1 1 1 1 0 1

i i

n n

v V

v V

v V

v V

G est une matrice symétrique calculable par la position et la valeur des échantillons.

( effet de pépite éventuelii )

est le vecteur des inconnues i et u ;

M est le vecteur dont les composantes sont les variogrammes moyens entre le bloc

à estimer et les échantillons utilisés pour l'estimation.

1

1

, ,

1

n

j i j i

i

j

j

v v u v V

I

𝑖 ∈ 1,… , 𝑛 (3)

(4)

G

M

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L'inversion de G nous donne la résolution du système de krigeage en donnant les

valeurs de .

En pratique, ces calculs nécessitent l'utilisation d'un ordinateur. La variance de

krigeage ou la variance de l'erreur *( )i kz z est donnée par la relation :

6.2. Les simulations [6][11][23]

6.2.1. Qu’est-ce-qu’une simulation? Pourquoi des simulations?

La cartographie d’une variable régionalisée, telle qu’on peut la faire par exemple par

krigeage à partir de points de données, n’est pas la réalité. La recherche d’une précision

optimale conduit inévitablement à un lissage: quantité de détails présents en réalité ne peuvent

être reproduits à partir des seuls points de données et sont gommés de la cartographie.

Paradoxalement même, d’une certaine façon, plus la variabilité spatiale de la réalité est

prononcée, moins les détails sont accessibles à la cartographie, et plus le lissage est important

(dans le cas pépitique pur d’une variabilité extrême, l’estimation hors des points de données est

constante et égale à la moyenne des données).

Parfois il importe, non d’obtenir la meilleure précision, mais de reproduire la

variabilité spatiale: ainsi pour tester des scénarios d’exploitation minière, ou plus généralement

pour évaluer une quantité complexe et sinon inaccessible. On a alors recours aux simulations.

De même que la réalité était considérée comme une réalisation du modèle de fonctions

aléatoires (FA en abrégé), de même chaque simulation est une réalisation, sur un certain

domaine, de ce même modèle. En outre nous appellerons simulation conditionnelle une

simulation restituant, aux points de données, les valeurs qui y sont connues.

Il existe nombre de méthodes et variantes pour simuler des FA. Certaines nécessitent

un maillage, une discrétisation régulière de l’espace. Nous préférons présenter ici des méthodes

s’en affranchissant.

1

G M

(5)

2 2 , ,k i iv V V V u (6)

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6.2.2. Jetons aléatoires - dilution de points poissonniens

La méthode des jetons consiste en ceci. On génère, à 2 ou 3D , des points poissonniens

selon une densité (nombre moyen de points par unité de surface/volume) donnée. Entendons

par là, pour simplifier, des points aléatoires, indépendants, et uniformes sur le domaine. En

chacun de ces points, on implante un jeton, par exemple, un disque à 2D ou une sphère à 3D

, de covariogramme géométrique K h . La valeur en un point quelconque est alors le nombre

(aléatoire) de jetons recouvrant ce point. Hors des bordures, ce nombre a pour moyenne 0K

et obéit à la covariance K h . En prenant des sphères à 3D , on peut ainsi simuler une FA

stationnaire de covariance sphérique (d’où ce nom).

Figure 27 : Krigeage (au milieu) et une simulation conditionnelle (en bas),

à partir des mêmes données (en haut).

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56

Les variantes sont multiples. La taille ou la forme des jetons peut être par exemple

aléatoire. Par ailleurs, compter le nombre de jetons recouvrant chaque point revient à implanter,

en chaque point poissonnien, un jeton valué à 1 et à faire la somme de ces valuations. Plutôt

que d’implanter, en chaque point poissonnien, une fonction égale à 1 sur le jeton, et à 0 sinon,

on peut implanter une fonction f x , s’annulant de préférence au-delà d’une certaine distance.

Cette variante, connue sous le vocable de dilution de points poissonniens, revient en effet à

diluer par la fonction f x une masse ponctuelle qui serait implantée en chaque point

poissonnien. La FA obtenue par sommation a une covariance proportionnelle au

covariogramme transitif de la fonction f x :

g h f x f x h dx

6.2.3. Les méthodes spectrales

Ces méthodes sont basées sur la décomposition d’un processus stationnaire en

processus sinusoïdaux, et de sa covariance en somme de cosinus. Considérons par exemple à

1D le processus sinusoïdal de fréquence u :

cos 2A ux

Si A est une variable aléatoire de variance 2 , et une phase uniforme entre 0 et 2 , ce

processus a une covariance stationnaire égale à:

2 cos 2C h uh

La somme de tels processus indépendants:

cos 2i i iA u x

a alors comme covariance:

2 cos 2i iC h u h ,

et l’ensemble des fréquences iu , et de leurs "énergies" 2

i en constitue le "spectre".

Plus généralement :

0

( )cos 2 ( )dA u ux u

aura comme covariance: 2

0

( )cos 2C h d u uh

avec 2

0

( ) 0d u C

supposé fini.

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Il s’agit là en fait d’un résultat général (théorème de Bochner). Toute covariance

stationnaire en effet, et pas seulement à 1D , étant de type positif, se décompose en somme de

cosinus:

cos2 ( )C h uh du

où est une mesure positive sommable ( ( ) 0du C fini), et inversement.

(Dans cette expression, si C h est défini à 3D par exemple, u est un vecteur fréquence à 3

composantes, et uh représente le produit scalaire habituel : 1 1 2 2 3 3u h u h u h .)

Ceci permet théoriquement de simuler la FA correspondante comme une somme de

processus sinusoïdaux indépendants. Il s’agit cependant d’une somme, en général infinie, sur

l’espace des fréquences, et les hautes fréquences sont d’autant plus sollicitées que le

comportement aux petites distances de la variable et de sa covariance est irrégulier. Il devient

alors problématique de simuler, en pratique par une somme finie, une FA non dérivable (cas

courant des covariances linéaires à l’origine), ce qui réduit l’intérêt de cette méthode directe.

6.2.4. Les bandes tournantes

Pour contourner la difficulté, Georges MATHERON a proposé de considérer les

fréquences u rs , d’abord selon leur direction s u u , puis selon leur module r u . On a

alors:

0

( ) cos 2 ( )sC h F ds r sh G dr

où ( )F ds est la loi du vecteur direction s sur la sphère unité, et ( )sG dr celle du

module r le long de cette direction s .

Mais (toujours le théorème de Bochner) 0

cos 2 ( )sr sh G dr

est elle-même une covariance

stationnaire à 1D , disons sC sh , d’où la décomposition générale:

( ) sC h F ds C sh

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Ainsi, en simulant le long d’une droite de direction s , et pour des directions s suivant

la loi ( )F ds , une FA unidimensionnelle sY de covariance sC , puis en effectuant un épandage

sY sh de chacune de ces simulations dans l’espace, on obtient par :

( ) sZ x F ds Y sh

une simulation de covariance stationnaire C h .

Dans le cas isotrope et à 3D , s décrit uniformément la sphère unité, et sC ne dépend

plus de s , soit 1C . On montre alors le résultat :

1

0

1( )

h

C h C u duh

Inversement :

1

d h C hC h

dh

donne la covariance qu’il convient de simuler sur chaque droite pour en déduire C h

à 3D (les formules sont plus compliquées pour passer de 1 à 2D ).

s s

Figure 28 : Simulation 1D (ici alternance de valeurs +1 et -1) et

son épandage dans l’espace

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Pratiquement on utilise un grand nombre N (couramment quelques centaines) de

directions js de droites tirées uniformément, et le long de ces droites, on construit des

simulations jsY de covariance 1C . La FA définie par:

1

js jZ x Y s xN

obéit alors à la covariance C h .

Exemples :

1) La covariance exponentielle :

expC h h a

à 3D sera obtenue par simulations 1D de la covariance :

1 1 expC h h a h a

Christian Lantuéjoul a montré qu’on pouvait obtenir une telle simulation 1D en

valuant respectivement à +1 et -1 la première et la seconde moitié de chacun des

intervalles formés par les points consécutifs d’un processus de Poisson sur la droite.

2) Simuler à 3D la covariance sphérique de portée a :

3

1 3 2 1 2C h h a h a pour h < a ,

s’obtiendra en simulant pour chaque (direction de) droite la covariance:

3

1 3 2C h h a h a pour h < a ,

Celle-ci peut être obtenue en diluant des points poissonniens sur la droite par la fonction

f x égale à x pour x < 2a et à 0 sinon.

3) On remarque que tout monôme h

de la covariance de départ donne, dans la covariance

1D associée, un monôme de même degré , résultat qui demeure valable en non

stationnaire pour des variogrammes ou des covariances généralisées.

Simuler un variogramme linéaire revient alors à simuler un variogramme linéaire sur

chaque droite. Ceci peut s’obtenir en considérant, pour chacune des droites, une

valuation s’incrémentant aléatoirement de +1 ou -1 au passage de chacun des points

d’un processus de Poisson.

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6.2.5. Fonction aléatoire gaussienne et conditionnement d’une

simulation

Lorsqu’on fait une simulation, on veut, dans le cas stationnaire, non seulement

reproduire une covariance donnée, mais également une distribution, un histogramme. Or les

techniques de simulations obtenues par sommation à partir d’un grand nombre de droites ou de

jetons génèrent des distributions (asymptotiquement) gaussiennes. C’est pourquoi on simule le

plus souvent, non pas directement la variable brute, mais sa transformée gaussienne (avec sa

propre structure), avant de repasser en brut.

Par ailleurs les FA multi-gaussiennes (où théoriquement toutes les combinaisons

linéaires sont gaussiennes) se prêtent bien au conditionnement. En effet, on a en tout point x :

K K

Y x Y x Y x Y x

où K

Y x représente le krigeage de Y x à partir des données (de la transformée gaussienne).

Dans le cas d’une FA multi-gaussienne, le résidu en tout point K

Y x Y x

est indépendant

des valeurs aux points de données. L’idée est alors de substituer à ce résidu indépendant mais

inconnu un résidu simulé ayant exactement la même structure.

Pour ce faire, on fabrique une simulation non conditionnelle de la variable, soit ( )sY x

, sur le domaine considéré. Puis on calcule en tout point x , le résidu de son krigeage à partir

des valeurs prises par sY aux points de données:

K

s sY x Y x

La recombinaison:

K K

sc s sY x Y x Y x Y x

donne alors une autre simulation de la FA, mais qui est maintenant conditionnelle: en un point

de donnée on retrouve bien la valeur connue:

sc i i s i s i iY x Y x Y x Y x Y x

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6.2.6. Autres modèles

Il existe une immense variété de modèles qu’il est possible de simuler, qu’il s’agisse

de fonctions, d’ensembles ou de partitions aléatoires. Souvent il sera nécessaire de construire

un modèle ad hoc qui pourra représenter une réalité donnée. Voici deux modèles élémentaires,

effectivement utilisés dans la modélisation des ressources naturelles.

6.2.6.1. Le seuillage d’une FA

Il s’agit simplement de seuiller une simulation d’une FA, à loi stationnaire gaussienne

par exemple.

L’application d’un seuil unique conduit à simuler un ensemble aléatoire et son complémentaire,

autrement dit à partitionner l’espace en deux faciès.

L’application de seuils multiples donne une partition en plusieurs faciès séquentiels (pour

passer d’un faciès à un autre, on passe par les faciès intermédiaires).

Les seuils dont déterminés de façon à respecter les proportions des différents faciès.

Très souvent cependant, celles-ci montrent des variations systématiques en vertical, que l’on

peut bien mettre en évidence expérimentalement en traçant les courbes de proportions des faciès

selon la verticale. Pour respecter cette donnée, le seuillage devra lui aussi varier en vertical.

6.2.6.2. Le schéma booléen

Dans la technique des jetons aléatoires, on implantait en des points poissonniens des

objets, les jetons, et on faisait la somme des valuations. Le schéma booléen lui, est l’ensemble

aléatoire obtenu par réunion de tels objets. Il existe quantité de variantes (dépendance entre

objet et point d’implantation, non-stationnarité du processus de points poissonniens, contraintes

exercées de façon à ce que les objets ne puissent se recouvrir...).

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Chapitre 7. Estimation des réserves

7.1. Généralités [4][5]

Les reconnaissances géologiques réalisées sur un gîte, permettent de collecter des

informations et des données à caractère généralement qualitatif, rarement quantitatif pour une

maille non systématique. Elles constituent les informations introductives ou en amont,

nécessaires à l'étude par approche géostatistique.

Elles seront utilisées ultérieurement lors de l'analyse structurale faite à partir des

données de la première campagne à caractère systématique.

Pour construire et interpréter les variogrammes expérimentaux, on a besoin des

réalités géologiques.

7.2. Calcul d’estimation de réserve [19]

L’estimation de réserve est effectuée d’habitude pour donner une idée de l’importance

du gisement.

7.2.1. Les différentes méthodes d’estimation des réserves

Plusieurs méthodes sont utilisées pour le calcul de réserve. Et le choix dépend des

données disponibles.

Dans la suite, nous allons présenter brièvement six méthodes de calcul de réserve qui sont :

la méthode des blocs géologiques

la méthode des blocs d’exploitation

la méthode du polygone

la méthode du triangle

la méthode des sections géologiques

la méthode des isolignes

7.2.1.1. Méthode des blocs géologiques

La méthode des blocs géologiques consiste à diviser le gisement en des blocs avec la

condition qu’un bloc ne doit pas être affecté par un accident tectonique et doit être suffisamment

large.

Pour chaque bloc, on détermine l’aire, l’épaisseur moyenne, le volume. Et en se

servant de la masse volumique du minerai, on peut calculer la réserve d’un bloc.

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63

La réserve totale sera égale à la somme des réserves calculées dans chacun des blocs.

Cette méthode est universelle, donc la plus utilisée.

7.2.1.2. Méthode des blocs d’exploitation

Pour cette méthode, l’unité de base du calcul est représentée par un schéma bloc

d’exploitation, ceci étant une partie du gisement qui est délimitée par deux sections.

Le processus de calcul est analogue à celui des blocs géologiques.

7.2.1.3. Méthodes du polygone

Cette méthode est utilisée dans le cas des gisements de morphologie simple, comme

ceux de charbon ou de minerai de manganèse.

Elle consiste à diviser le gisement en des polygones dont on calcule les réserves.

7.2.1.4. Méthode du triangle

La procédure est la même que la précédente, à la seule différence que le gisement est

divisé en des prismes triangulaires.

7.2.1.5. Méthode des sections géologiques

Pour cette méthode, le calcul peut se faire suivant deux possibilités, soit par sections

géologiques parallèles horizontales ou verticales, soit par des sections géologiques non

parallèles.

Pour la première variante, on procède comme suit :

On prend deux sections parallèles verticales ou horizontales passant par le

gisement ;

On détermine ensuite les surfaces du gisement projeté sur ces coupes ;

On multiplie la somme de deux surfaces par la distance entre elles, pour trouver,

le volume délimité par les deux sections.

Pour la seconde variante, si les deux sections font un angle entre eux :

Lorsque cet angle est inférieur à 10 , le volume délimité par les deux sections

est calculé avec la formule ci-après :

1,2 1,2V e l L

où 1,2V : Volume du bloc délimité entre les coupes 1 et 2

e : épaisseur de la couche

l : largeur du gisement

1,2L : distance entre les deux coupes 1 et 2

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Dans le cas contraire ( >10 )

1 2 1 21,2

sin 2 2

P P H HV

où 1,2V : Volume du bloc délimité par les sections 1 et 2

1P et 2P : Aires respectives des sections géologiques 1 et 2

1H et 2H : Longueur du perpendiculaire allant du centre de gravité de la section

1P (respectivement 2P ) vers 2P (respectivement 1P )

: Angle entre les deux sections (en radian)

7.2.1.6. Méthodes des isolignes

Pour cette méthode, le gisement est transformé en une figure limitée d’une part par

des plans horizontaux et d’autre part par la surface topographique de ceux-ci.

Le volume est ensuite calculé avec la formule suivante :

01 1

2 2

nx n

P PV h P P

où iP : aire du gisement délimité par l’isoligne

h : Distance entre deux isolignes (le signe + est adopté si le gisement présente

un pic et le signe - si le gisement présente une dépression)

xh : égale à 12

h , au-dessus ou au-dessous de la dernière isoligne.

7.2.2. Les paramètres et formules de base du calcul des réserves

En general, les parametres du calcul de reserve sont les suivants :

l’épaisseur moyenne

la teneur moyenne en minerais utiles

le poids de l’unité de volume

la surface

7.2.2.1. Epaisseur

La formule de calcul de l’épaisseur varie selon la forme du gisement.

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Conception d’un programme de modélisation géostatistique basé sur des codes sources ouverts

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7.2.2.2. Teneur moyenne en minerai utile

La teneur en minerai utile est donnée :

en % de masse des éléments chimiques (ex : Pb, Zn) ou,

en % de masse des composantes du minerai utile (ex : LiO2, Cr2O3) ou,

en g

t pour un gisement primaire d’or, d’argent ou de platine ou pour

les gisements d’ilménite, de wolframite, de cassitérite,

en kg de minerai utile par 3m de gisement (ex : mica),

en mg ou 3carat

m pour le gisement de diamant,

en % de masse de minerai utile en relation avec la masse du minerai de

matière première.

La formule générale est :

n

i

ip

C

Cn

où n : nombre d’échantillons

pC : teneur en minerai utile de l’échantillon i

7.2.2.3. Poids de l’unité de volume

C’est le rapport de poids du minerai avec son volume (densité).

Il est obtenu par une mesure de laboratoire :

peser un échantillon,

mesurer le volume par l’immersion de l’échantillon dans l’eau,

lire le volume d’eau déplacée dans une vaisselle calibrée.

7.2.2.4. Surface

La surface peut être calculée avec l’une des méthodes ci-dessous :

Soit à l’aide d’un planimètre (pointer le planimètre le long du périmètre à

mesurer après ajustement de l’appareil) ;

Soit en utilisant une grille de papier transparent : la surface est égale au

nombre de points sur la surface délimitée plus la moitié du périmètre ;

Soit en projetant la section longitudinale sur l’horizontale.

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Conception d’un programme de modélisation géostatistique basé sur des codes sources ouverts

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7.3. Estimation globale – Estimation locale [1]

7.3.1. Estimation globale

Après une première reconnaissance systématique, où les sondages ont été implantés

suivant une maille plus ou moins régulière, sans privilégier des zones particulières, il est

nécessaire de faire des estimations globales des ressources disponibles. Des intervalles de

confiance doivent être établis pour permettre de prendre une décision concernant la suite du

projet de recherche vers le projet d'exploitation proprement dit.

L'étape suivante étant celle de l'évaluation des réserves récupérables. Lors de la phase

d'estimation globale, on essaie d'estimer :

la teneur moyenne du gisement : *m ;

le volume : *V ;

et la quantité de métal contenue : * * *Q m V

Il se peut que les informations dont on dispose proviennent de supports différents

comme par exemple les saignées et les sondages. Il faudra donc dans ce cas pondérer ces

différentes informations.

A ce stade d’évaluation globale des réserves, l'outil d'évaluation comme la

géostatistique ne propose pas de méthodes strictes afin de fournir les estimateurs. On estime,

par exemple, une surface minéralisée par interpolation des sondages positifs et négatifs. On

utilise aussi la technique de la moyenne arithmétique des données positives, correspondant à

une maille pseudo-régulière, pour estimer une puissance moyenne ou une teneur moyenne.

D'autres méthodes comme les études de coupe et de profil sont aussi utilisées pour réaliser cette

phase.

La géostatistique est capable de définir une fiabilité pour toutes ces méthodes.

L’estimation globale utilise le concept de la variance d'estimation pour:

établir une classification objective des ressources en utilisant une échelle de variance

d'estimation ;

prévoir les caractéristiques des informations supplémentaires comme le nombre, la

disposition et la répartition, ceci afin de rendre plus fiable l'estimation.

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Conception d’un programme de modélisation géostatistique basé sur des codes sources ouverts

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7.3.2. Estimation locale

Une fois que la décision de classer le gisement globalement exploitable est prise, on

procède à la phase de l'estimation locale.

Cette estimation décrit la répartition spatiale des ressources du gisement. Elle est

nécessaire afin d'établir l'évaluation des réserves dites récupérables.

La maille de reconnaissance est évidemment resserrée lors de la réalisation de

l'estimation locale.

On utilise alors le calcul de la variance d'estimation :

2 , , ,V vE z z V v V V v v

On estimera donc, à la fin de la reconnaissance à maille fine, la teneur moyenne des

blocs individuels, aussi proche que possible de l'unité à exploiter afin d'établir le plan

d'exploitation prévisionnel. Il s'agit donc d'élaborer le meilleur estimateur possible de chaque

panneau ou bloc. Ainsi, on effectue le calcul des moyennes pondérées sur les données

disponibles et on détermine la pondération adéquate de chaque donnée en se référant à sa nature

(sondage, puits, saignée, ...), à sa position par rapport aux autres données, à sa position par

rapport au bloc ou panneau à estimer, à ses caractères structuraux (zone d'influence,

anisotropie,...), au degré de continuité spatiale de la variable étudiée. Le variogramme est

exprimé dans ce cas par 2 , h . Pour effectuer cette résolution, on utilise le krigeage.

7.3.3. Les erreurs dans une estimation globale

Lors de cette phase d'estimation globale, on peut généralement distinguer deux types

d'erreur :

7.3.3.1. L'erreur géométrique

Elle est liée au fait que l'on ignore exactement les limites exactes de la minéralisation

ou du gisement.

7.3.3.2. L'erreur de qualité

Elle est liée à l'estimation des teneurs et des autres caractéristiques moyennes du

minerai.

En résumé, on parle d'estimation locale quand on évalue les caractéristiques d'un point

à partir d'un ou de plusieurs échantillons. Dans ce cas, la variance est directement donnée par :

2 h .

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L'estimation locale conduit au tracé des isolignes. Par contre, l'évaluation des

caractéristiques moyennes s'étend pour un volume important dans le cas d'une estimation

globale.

En resserrant la maille d'échantillonnage, le résultat obtenu est que la variance

d'estimation diminue. Le résultat est donc beaucoup plus précis et plus fiable. C'est ce que nous

obtenons en passant de l'estimation globale vers l’estimation locale.

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Conception d’un programme de modélisation géostatistique basé sur des codes sources ouverts

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Conclusion partielle

Nous avons pu constater, dans la progression des chapitres, que la méthodologie de

l’estimation des réserves procure le maniement des modèles probabilistes pour représenter les

phénomènes réels étudiés. Nous avons remarqué que très souvent, en géostatistique, on travaille

sur un phénomène (par exemple un gisement minier) considéré comme une réalisation unique

d’une fonction aléatoire.

Par l’usage qu’elle fait des modèles probabilistes de fonctions aléatoires, la

géostatistique peut être vue comme une partie intégrante des probabilités. Mais à côté de ses

développements propres, l’originalité de la géostatistique réside dans la mise à disposition de

tels outils probabilistes à l’ingénieur, au praticien de la mine, du pétrole, ou d’un autre domaine,

et ceci en particulier grâce à des concepts clés (par exemple: la variance d’estimation, la

variance de dispersion, le support et les lois de changement de support), adaptés à la

compréhension physique du phénomène. Appliqué à l’information très fragmentaire que

constituent les données, ceci se traduit par un savoir-faire, avec tours de main et approximations

adéquates.

La géostatistique ne se résume pas à un ensemble de méthodes et de modèles

répertoriés. Dans tel gisement minier, le géostatisticien devra manier habilement différents

ingrédients pour rendre compte d’une relation particulière entre teneur et géologie. La

géostatistique apparait donc comme une discipline toujours en évolution, tant sur le plan

pratique, que sur le plan méthodologique, comme le montre l’intérêt croissant pour les

ensembles aléatoires et pour les modèles physiques.

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PARTIE III : ELABORATION DU PROGRAMME "SoftORE"

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Conception d’un programme de modélisation géostatistique basé sur des codes sources ouverts

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Chapitre 8. A propos du programme

8.1. Présentation de "SoftORE"

Tout d’abord, SoftORE est l’acronyme récursif de l’anglicisme "Software for Ore

Reserve Estimation" qui se traduit par "Logiciel pour l’estimation des réserves de minerai".

C’est une interface graphique codée en langage de programmation Visual Basic dépendant de

40 programmes basés sur des codes sources ouverts en langage Fortran nommés MyLib (My

Library), et ce n’est que par ces programmes que SoftORE pouvant être exécuté.

En résumé, SoftORE fournit une interface utilisateur à chacun des 40 programmes de

MyLib en toutes les options permises.

8.2. Langages de programmation : Fortran et Visual Basic [8][9][13]

8.2.1. Définition du langage

8.2.1.1. Composition d’un ordinateur :

1 microprocesseur pour calculer

de la mémoire pour ranger des données

En fait, le microprocesseur ne sait effectuer que des opérations simples sur des

nombres codés en binaire (1 et 0) :

additionner

soustraire

multiplier

diviser

lire dans la mémoire

écrire dans la mémoire

etc.

C'est le code machine, très éloigné de la logique humaine.

8.2.1.2. Langage

On voit donc qu'il manque un chaînon entre l'homme et la machine, un langage

commun. C'est le langage informatique.

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Un langage est constitué par :

un ensemble de mots-clés

un ensemble d'objets manipulables, éventuellement extensible

des règles de syntaxe

de structures logiques

Programmer, c'est écrire un texte respectant les règles du langage, susceptible de

résoudre un problème donné.

8.2.1.3. Compilation

Ce texte est ensuite vérifié et traduit en une suite de codes machines par l'intermédiaire

d'un compilateur. Si le texte est incorrect, le compilateur indique les erreurs de compilation,

qu'on pourrait comparer à des fautes d'orthographe et de grammaire dans un langage courant.

Exécuter le programme, c'est faire dérouler par la machine cette séquence de codes

machines ainsi créée.

8.2.1.4. Interprète

Pour les langages interprétés, chaque instruction est traduite en langage machine et

exécutée immédiatement lorsqu’elle est reconnue comme étant correcte.

Homme Compilateur Machine

Homme

Instruction

Source

Interprète Exécution

Instruction

Machine

Programme

Source

Programme

Objet

Figure 29 : Schéma principe de la compilation

Figure 30 : Schéma principe d’un interprète

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8.2.2. Choix du langage Fortran

Ce langage est né en 1954 dans les laboratoires d’IBM. C’est le premier langage

évolué de programmation. L’objectif est de remplacer les langages trop proches de la machine

et de concevoir des programmes portables d’une machine à une autre.

Le FORTRAN est le langage par excellence de programmation numérique. Son nom

provient de "FORMULA TRANSLATION". Opérationnel depuis près d’un quart de siècle,

c’est évident qu’il soit très répandu dans les domaines de recherche et de l’industrie.

Ce langage compilé suit les évolutions des matériels informatiques de plus en plus

puissants. Afin de rendre le langage plus performant, un consortium entre constructeurs de

matériels et développeurs de logiciels a été créé pour définir une nouvelle norme : FORTRAN

90. Cette norme prend en compte des instructions supplémentaires spécifiques à la

programmation objet.

8.2.3. Adoption du langage Visual Basic

Visual Basic 6.0 est un langage de programmation développé par Microsoft en 1998,

et qui permet de programmer des applications indépendantes sous l’environnement Windows.

Il est intégré dans tous les logiciels de Bureautique de Microsoft (Word, Excel,

Access) sous le nom de VBA (Visual Basic Application). Visual Basic est un langage interprété,

c'est-à-dire que chaque instruction est traduite en langage machine et exécutée immédiatement

lorsqu’elle est reconnue comme étant correcte.

Le processus de développement d’une application est assimilé certains concepts sur

lesquels est fondé Visual Basic. Comme il s’agit d’un langage de développement Windows, il

convient également de s’être familiarisé avec l’environnement Windows.

8.3. Spécificité du programme

SoftORE est un programme, flexible et portable, qui :

fournit des forfaits complets les plus disponibles en géostatistique ;

possède un fichier de données générique de MyLib pour les tests ;

peut travailler sur des données minières polymétalliques ;

traite aussi un fichier de données de pétrole avec la porosité et la perméabilité.

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8.4. Structure de "SoftORE"

8.4.1. Fenêtre d’accueil

SoftORE est lancé à partir de son fichier exécutable se trouvant dans la partition

système Windows du disque dur de l’ordinateur ou à travers son raccourci copié sur le bureau.

8.4.2. Fenêtre principale

Figure 31 : Fenêtre d’accueil du programme SoftORE

Figure 32 : Interface graphique de SoftORE

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Une fois, le chargement de la fenêtre d’accueil prit fin, cette fenêtre principale s’ouvre

ensuite, et on remarque que la plupart des options sur la barre des menus sont grisées jusqu'à ce

qu'un projet soit défini.

A propos de l’interface graphique :

La première zone (étiqueté 1 sur la fenêtre principale) est une structure arborescente qui

stocke une copie de tous les fichiers de paramètres exécutés dans le projet actuel sous

le titre approprié. Chaque rubrique concerne un élément de menu au début. Et il est

également possible qu’on peut également lancer un programme directement depuis cette

arborescence, mais plus sur ces détails dans le second chapitre.

Le deuxième domaine (marqué 2 dans la fenêtre principale) est de préparer un fichier

de commandes; c'est une fonctionnalité avancée qui sera discuté aussi dans le chapitre

suivant.

La troisième zone noire dans la fenêtre principale est une fenêtre d'information où les

sorties standard de tous les programmes seront présentés, qui est, toute la production

qui serait vu à l'invite de commande DOS ou Shell Unix, est montré ici pour la

vérification des erreurs.

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Chapitre 9. Les fonctionnalités disponibles utilisées par

"SoftORE"

9.1. Options

9.1.1. Fichiers

Au premier lancement, l'utilisateur doit aller à l'option de menu "Tools" sur le côté droit

de la barre de menu et choisit la sélection "Options". La fenêtre suivante apparaît.

L'éditeur et les options "Save parameters files" peuvent être par défaut; toutefois, le

"PostScript viewer executable" et le "Directory containing the MyLib executables"

doivent être définis afin de fonctionner SoftORE. Les emplacements corrects peuvent être

spécifiés si tous les paramètres par défaut sont choisis pendant le chargement.

Le premier paramètre est "External editor". En appuyant sur le bouton en forme de

dossier, ceci permet de parcourir l’éditeur de texte favori. Mais si on clique sur le point

d'interrogation en rouge, l'éditeur de texte par défaut de Windows va être recherché

automatiquement. Si cela est laissé en blanc, alors l'éditeur de bloc-notes de Windows sera

utilisé.

Figure 33 : Fenêtre de l’option "Files"

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Le second paramètre est le programme "PostScript viewer" ; on pointe sur

l'emplacement enregistré lors du chargement GhostScript / GsView. Si on suit les valeurs par

défaut, le programme peut avoir l'emplacement correct déjà spécifié. L’emplacement des

exécutables de MyLib doit être également spécifié.

9.1.2. Paramètres

Si "Default parameter files" est activé et un répertoire validé est spécifié, SoftORE va

regarder dans ce répertoire pour les fichiers de paramètres lors de l'ouverture de nouveaux

modèles. Si le fichier de paramètre correspondant au modèle (par exemple, hisplt.par pour le

modèle de traçage d’histogramme) se trouve dans le répertoire, les paramètres dans ce fichier

seront utilisés comme paramètres par défaut. Sinon, les paramètres par défaut seront utilisés.

Chaque modèle défini dans SoftORE peut contenir un bref commentaire. Si l'option

"Show comment" est cochée, le commentaire sera affiché dans la fenêtre des paramètres.

Lors de l'enregistrement d'un nouveau fichier de paramètres, SoftORE peut utiliser l'une

des deux méthodes suivantes pour suggérer un nom de fichier:

Figure 34 : Fenêtre de l’option "Parameters"

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Soit en utilisant le type de modèle et incrémenter un numéro (par exemple,

histplt001.par, histplt002.par, ...).

Soit en prenant le fichier de données d'entrée pour en construisant un nom de

celle-ci (par exemple, HP_data.par si data.par est le nom du fichier de données

d'entrée).

On coche "Get parameter file name from output file name" pour choisir la deuxième

option.

9.1.3. Mise en place d'un nouveau projet

Un projet doit être défini avant que SoftORE pourrait être utilisé avec des données.

On choisit le menu "Files", puis on clique sur "New project" pour ouvrir la fenêtre suivante.

Par défaut, SoftORE fonctionne avec trois répertoires:

Les fichiers de données ou "Data files"

Les fichiers de sortie ou "Output files"

Les fichiers de paramètres ou "Parameter files"

Cependant, il est parfaitement acceptable d'utiliser un seul répertoire pour stocker tous

les fichiers appartenant à donner projet.

9.2. Exécution des programmes individuels

Il y a un certain nombre de menus déroulants à partir de laquelle l'interface entre les

différents programmes peut être lancée :

Figure 36 : Barre des menus du programme SoftORE

Figure 35 : Fenêtre du répertoire de projet

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Conception d’un programme de modélisation géostatistique basé sur des codes sources ouverts

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La plupart des menus sont explicites :

Le menu "Files" contrôle les paramètres du projet, permet des nouveaux projets

qui seront ouverts et ainsi de suite.

Le menu "PostScript" est pour les programmes qui créent des diagrammes de

postscript.

Les menus "Variogram", "Kriging", "Simulation" et "Help" sont évidents.

Le menu "Postprocess" est pour les programmes qui affichent des réalisations

de processus multiples ou les résultats d’indicateur de krigeage.

Le menu "Tools " est de définir les options de SoftORE et de combiner plusieurs

diagrammes de "PostScript" sur une page de la sortie imprimée.

Un nouveau fichier de paramètres "blanc" est ouvert lorsque l'interface à un programme

est sélectionnée à partir des menus principaux.

Pour cette raison, dans la pratique, ce menu en haut ne doit être utilisé que pour la

première fois lorsqu’un programme est ouvert; après, il est plus commode d'ouvrir le fichier de

paramètres directement à partir de la structure arborescente (coin supérieur gauche de la fenêtre

principale). On peut importer un fichier de paramètre quand une fois l'interface est lancée.

Par exemple, en choisissant l'option "Histplt" dans le menu, "PostScript" lancera

l’interface histplt dans la page suivante:

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L'interface dispose de toutes les options disponibles dans le programme de "histplt" de

MyLib; à ne pas oublier que SoftORE est une interface pour les programmes de MyLib. Ces

paramètres de l'interface sont enregistrés dans un fichier paramètre, puis exécuté. Les options

(ou boutons) en bas de la fenêtre sont essentiellement auto-explicatives.

Il y a quelques notes:

"Import" va tenter de lire dans les paramètres d'un fichier de paramètres

existants. Ce sera écraser tous les paramètres actuels.

"Save" permettra de sauvegarder sur le même nom de fichier (si c’est déjà

spécifié).

"Save as" fera une sauvegarde d’un nouveau nom de fichier qu’on peut

spécifier.

Figure 37 : Interface "Histplt"

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"Run" va déclencher une sauvegarde (si cette option est spécifiée dans les

options), puis exécute le programme. Les options principales sont inactives et

grisés alors que le programme est lancé; les options sont à nouveau disponibles

lorsque le contrôle est renvoyé à l'interface. La sortie standard des programmes

MyLib est présentée dans la fenêtre inférieure en noir sur l’affichage principal

de SoftORE.

"View" tentera d'ouvrir les fichiers de sortie. Si la sortie est "PostScript",

donc "GhostView" sera utilisé. Si la sortie est un fichier ASCII, alors l’éditeur

choisi sera utilisé. Il est à noter que le bouton "View" peut être pressé avant

d'exécuter les programmes, on peut voir les anciens résultats ou obtenir un

message d'avertissement.

"Comment" permet d'associer un bref commentaire avec le fichier de

paramètres.

"Close" quittera l'interface du programme en cours sans sauvegarder quoi

que ce soit, l’interface ne demande pas de sauver, même si des modifications

sont apportées aux paramètres.

9.3. Affichage des résultats

Lorsqu’on clique sur l’option "Run" de la fenêtre histplt, le programme sera exécuté et

l'information sera imprimée à la fenêtre du bas de SoftORE, comme l’exemple ci-dessous :

Figure 38 : Affichage des résultats de données sous l’invite de commande DOS

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On verra ensuite si le programme exécuté serait avec succès ou non. Les deux icônes en

bas au coin à gauche permettent d'effacer la fenêtre ou de sauvegarder les résultats dans un

fichier.

Et enfin, en appuyant sur le bouton "View" de l’interface histplt lancera le programme

"GsView" avec la sortie suivante:

N.B : L’exécution de tous les programmes procède de manière similaire, mais dans certains cas,

la sortie peut être un fichier de données ASCII.

9.4. Interface graphique

9.4.1. Structure arborescente

La structure arborescente dans le coin supérieur gauche de la fenêtre principale peut être

particulièrement utile pour garder les fichiers de paramètres organisés et permettant un contrôle

rapide et réexécution des programmes.

Voici un exemple de structure de l'arbre élargi avec un fichier gamv.par. Il y aurait plus

fichiers de paramètres en vertu de ce programme si nous avions créées et exécutées davantage.

Figure 39 : Affichage des résultats de données sous GsView

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Conception d’un programme de modélisation géostatistique basé sur des codes sources ouverts

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Lorsqu’on fait un clic droit sur les principaux éléments de menu, par exemple,

"Variogram", on obtiendra la même liste de programmes disponibles que sous ce point de

menu en haut de la fenêtre SoftORE. Lorsqu’on clique droit sur un nom de programme, par

exemple, gamv, on a la possibilité de créer un nouveau fichier de paramètres. D’un air plus

important, lorsqu’on clique droit sur le nom d'un fichier de paramètres, par exemple,

GV_twowell, on aura au moins les choix suivants :

Figure 40 : Menu "Variogram" élargi avec un fichier GV_twowell.par

«

Figure 41 : Clic droit du fichier GV_twowell.par

«

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A propos de ces 9 choix :

1) "New" va lancer l'interface de ce programme avec un nouveau fichier de

paramètres.

2) "Information" affiche des informations sur le fichier de paramètre.

3) "Edit" lancera l'interface avec ce fichier de paramètres en permettant de

modifier certains des paramètres et les ré-exécuteront.

4) "Run" va exécuter le programme sans lancer l'interface. La sortie MyLib sera

écrite à la fenêtre du journal inférieure.

5) "View result" déclenchera "GsView" ou l’éditeur pour montrer le fichier de

sortie associé avec le fichier de paramètres.

6) "Run & view result" exécutera le programme sans lancer l'interface. La sortie

MyLib est écrite dans la fenêtre du journal inférieure. Ensuite, "GsView" ou

l’éditeur sera lancé avec le fichier de sortie.

7) "Add run to batch" va ajouter l'exécution du programme correct de MyLib

avec ce fichier de paramètres à la fenêtre batch vers la droite (voir dans le

paragraphe suivant).

8) "Add view to batch" ajoute la visualisation du résultat à la fenêtre batch.

9) "Delete" permet de supprimer le fichier de paramètres à partir de la structure

de l'arbre et/ou du disque dur; c’est utile aussi pour nettoyer les fichiers.

9.4.2. Fenêtre Batch script

Cette fenêtre, dans le coin supérieur droit de la fenêtre principale, peut être utile pour

effectuer rapidement des calculs répétitifs.

Figure 42 : Fenêtre batch de SoftORE

«

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Les six options au-dessus de la fenêtre de fichier batch:

ajoute le fichier programme / paramètre choisi au batch script. Un fichier de

paramètre est "choisi" à partir de la structure d'arbre à gauche.

ajoute la commande de la vue à partir du fichier de paramètre choisi au batch

script. Une fois de plus, un fichier de paramètre est choisi à partir de la structure

d'arbre à gauche.

ajoute une commande DOS à la séquence batch.

exécute le batch script. La sortie qui serait normalement écrit à l'écran (invite

de commande DOS) est écrit dans la fenêtre du journal en bas de la fenêtre de

SoftORE.

lance une fenêtre de sélection de fichier de sorte qu’on peut charger un

fichier batch qui existe déjà.

enregistre le fichier batch, on sera interrogé pour le nom d'un fichier de

paramètres si cela est un nouveau fichier batch.

efface la fenêtre de fichier batch.

Voici un exemple avec trois programmes ajoutés au fichier batch :

9.4.3. un calcul du modèle de variogramme

9.4.4. la création d'un tracé de variogramme

9.4.5. la visualisation de la sortie du tracé de variogramme

Figure 43 : Exemple de trois programmes au Batch script de SoftORE

«

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Conception d’un programme de modélisation géostatistique basé sur des codes sources ouverts

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La procédure serait ainsi :

1) ouvrir l'interface de vmodel

2) faire quelques changements

3) enregistrer le fichier de paramètres

4) exécuter le script batch

5) regarder au tracé résultant

6) retourner à l'étape ii. jusqu'à ce que le résultat final soit satisfaisant.

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Chapitre 10. Application de "SoftORE" : cas des données

de résultats d’analyse chimique du nickel d’Ambatovy

Annotation :

Avant de commencer, on effectue avec ce programme les étapes de base à une

analyse géostatistique des propriétés des réserves. Le fichier Ambatovy.dat est fourni avec

les 5 variables suivantes : ( )X m , ( )Y m , (%)Nickel , ( )Puissance m , et

( %)Accumulation m .

10.1. Informations sur le gisement de nickel d’Ambatovy [22]

10.1.1. Disposition de fichiers de données

Les données d’Ambatovy.dat sont contenues dans un fichier de données de Mylib.

Les premières lignes du fichier de données pour Ambatovy, nommé Ambatovy.dat, sont

comme suit:

Figure 44a : Aperçu des premières lignes du fichier de données Ambatovy.dat

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10.1.2. Reconstitution et régulation des échantillons

On reconstitue les teneurs des échantillons en adoptant le principe ci-après :

Pour le cas des gisements d'Antampombato, d'après J. Conraux (1963), les échantillons

analysés étaient des carottes de longueur Im (passe métrique). Chaque échantillon a été analysé

au laboratoire de Moramanga (examen des cuttings à la binoculaire).

Les teneurs des échantillons ont été obtenues suivant ce principe de calcul :

1e

3e

4e

5e

6e

7e

1 1,l t

2 2,l t

3 3,l t

4 4,l t

1 1 1 1 2 2 1 2,l t e t e t e e

2 2 3 2 3 2,l t e t e t

3 3 4 2 5 3 6 4 4 5 6,l t e t e t e t e e e

4 4 4,l t t

Figure 45a : Echantillons

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A chaque point de sondage correspond donc une teneur t reconstituée de la façon

précédente. L'épaisseur totale considérée pour chaque sondage était celle qui correspondait à la

teneur passant 1% de nickel.

10.1.3. Analyse exploratoire des données

On peut générer un affichage de données pour l'épaisseur, soit en choisissant l'option

"Locmap" dans le menu "PostScript", soit en double-cliquant sur l'entrée de fichier de

paramètres pour la porosité sous locmap dans la liste de l'histoire et de modifier les informations

de manière appropriée (changement les valeurs de variable, le fichier Postscript, titre de la carte,

et les légendes).

1 1 k ne t e t e t e tt

n e

Figure 45b : Echantillons

1 m

1t

1 m

1 m

2t

1t

1 e m

1 1 k nt t t tt

n

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10.1.4. Choix des variables régionalisées

Les données (teneur) utilisées dans cette étude proviennent d'une reconnaissance

effectuée pendant une durée précise. La représentativité de ces données est donc constante dans

le temps. Elles ont été obtenues par le même procédé (sondage tarière) pour le gisement tout

entier donc la représentativité des données est constante dans l'espace.

10.1.4.1. Définition des variables étudiées

Nous allons commencer par le recueil des points d’échantillonnage dont les valeurs ont

été obtenues par des variables étudiées représentées par la figure 46 (Scattergram).

a. Variable régionalisée "teneur"

On sait déjà qu’une variable régionalisée est une fonction d'espace dont la valeur varie

d’un point à un autre de l’espace avec une certaine apparence de continuité.

Pour notre cas, la première variable a les caractéristiques suivantes :

Nature : teneur moyenne pondérée ;

Support : tronçon de carotte de diamètre d (diamètre de sondage) de longueur

constante 1 l m .

Champ géométrique : la concession minière d’Ambatovy.

On peut dire que les conditions pour qu’une variable soit régionalisée sont toutes

satisfaites.

b. Variable régionalisée "accumulation"

Pour étudier l'estimation globale d'un gisement, la variable "accumulation" doit être

considérée dans l’étude car l'objectif est de déterminer le tonnage total du minerai et la quantité

de métal utile.

Par définition, l'accumulation ( )A x est obtenue par la relation :

( ) ( ) ( )A x t x p x .

Pour notre cas,

( )t x étant la teneur moyenne pondérée;

( )p x la puissance moyenne des teneurs supérieures à 1% Ni.

Le support pour notre cas sera considéré comme ponctuel car on a ramené à la surface

libre les valeurs obtenues sur chaque point de sondage.

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Le champ géométrique est toujours la concession minière d'Ambatovy. En effet, les

conditions nécessaires pour que l'accumulation soit une variable régionalisée sont toutes

vérifiées.

Un autre terrain d'exploration de base est un affichage des valeurs de données dans les

emplacements de puits, qu’on peut produire en sélectionnant Location map (locmap) dans le

menu PostScript puis en modifiant les valeurs de paramètres dans la boîte de dialogue locmap.

Cette carte de localisation ci-dessous affiche les valeurs de la teneur en nickel

représentées par une gamme de couleurs affiché à l'emplacement des points d’échantillonnage.

Figure 46 : Points d’échantillonnage

Source : Scattergramm (scatplt) de SoftORE

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Figure 47 : Carte de localisation

Source : Location map (locmap) de SoftORE

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10.1.4.2. Vérifications des règles correspondant au choix des variables

a. Additivité des variables

Les teneurs sont des valeurs obtenues en faisant la moyenne pondérée des teneurs par

passe métrique tout le long d'un trou de sondage. L'accumulation est une variable issue de la

variable teneur. La règle de l'additivité est vérifiée pour les deux variables.

b. Homogénéité des variables

La nature du minerai sur ce gisement est la même selon les observations géologiques

déjà effectuées. La nature et le support de la variable "teneur" varient peu car les tronçons

étudiés sont tous de même taille 1 m . On est en présence des données homogènes.

10.1.5. Construction des histogrammes des variables régionalisées

10.1.5.1. Histogramme de la teneur en nickel

On va maintenant regarder un histogramme de la teneur en nickel et on a besoin de

connaître les limites de données pour une analyse ultérieure.

Les échantillons ont été regroupés par 20 nombres de classes. Selon les résultats

statistiques, on a ici trouvée une valeur qui varie de 1 à 2,120%Ni, dont la moyenne est de

1,363%Ni, et un coefficient de variance de 0,219.

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Figure 48 : Histogramme de la teneur en nickel

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10.1.5.2. Histogramme de l’accumulation

Les accumulations ont été regroupées par 4 nombres de classes. La valeur moyenne de

ces accumulations est de 25.748 ( m% ) avec un coefficient de variance de 0,865. Les résultats

statistiques nous montrent que les valeurs varient de 1,060 à 99,360(m%), dont la moyenne est

de 25,748(m%).

Figure 49 : Histogramme de l’accumulation

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10.2. Analyse variographique [7]

10.2.1. Principe de l’organisation informatique du calcul du

gisement

L'ensemble du gisement est rapporté à un système d'axes orthonormés direct. Les

données de base disponibles stockées dans le fichier nommé "Ambatovy.dat" sont :

les coordonnées X et Y de l'ouverture des sondages (tête de sondage) ;

les teneurs moyennes pondérées des passes de sondage ;

la puissance du minerai à chaque sondage ;

l'accumulation correspondante ( , ) ( , ) ( , )A x y t x y p x y .

A chaque point d'implantation correspond une teneur moyenne. [Figure 48]

Remarque :

On doit signaler que pour notre cas, l'étude se réduit au calcul à deux dimensions avec

0z (3ème dimension) étant donné qu'on ait ramené à la surface libre les teneurs moyennes

pondérées relatives à chaque ouverture de sondage. Dans la suite de l'exposé, nous devons donc

tenir compte de la présente remarque.

10.2.2. Variogrammes horizontaux

10.2.2.1. Description qualitative de l'approche informatique du calcul

de variogramme

Pour le calcul du variogramme horizontal, on admet que les points marqués x

représentent la projection orthogonale des centres de gravité des échantillons (par passe

métrique) dans le plan de la surface libre. On a effectué cette projection pour faciliter la

visualisation pratique de la méthode.

Par exemple, si on calcule le variogramme suivant la direction X , on procède de la

manière suivante :

une tolérance d'angle est prise autour de l'axe et une tolérance d pour les

distances h du pas du variogramme ;

pour un pas h , le programme procède comme suit :

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0

d d d d

d

en se plaçant au point de départ, point "1" par exemple, il cherche

dans un voisinage h d les informations disponibles.

Si une information "2" se trouve dans ce voisinage, il calcule le carré

de la différence des teneurs 2

1 2z z et augmente d'une unité le

nombre de couples ayant vérifié la condition.

si le point ne peut plus former d'autres couples avec d’autres points

vérifiant la condition de voisinage précédente, le pointeur va se mettre

au point "2" et recommence les opérations précédentes dans un

voisinage identique à . On admet que est déduit de par

similitude directe.

Ce cycle recommence et se répète jusqu'au dernier point de sondage. En somme,

l'important dans cette étape était le choix des classes d'angle et de distance d .

Figure 50 : Classe d’angle et de distance

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10.2.2.2. Description quantitative de la méthode de calcul

Le variogramme représente la variabilité d'un phénomène étudié suivant une direction

considérée. Il constitue un outil précieux pour les études et l'analyse des structures.

La définition mathématique du variogramme est l'espérance mathématique du carré de

l'accroissement de la valeur de la variable étudiée lorsqu'on passe d'un point x à un autre point

x distant de h du premier, suivant la direction considérée :

soit : 2

2 ( ) ( ) ( )h E z x h z x

( )z x étant la variable régionalisée étudiée (teneur moyenne pondérée ou accumulation

pour notre cas).

Lorsque le nombre de points considérés augmente et devient suffisant, on a l'expression

:

2( )

1

12 ( ) ( ) ( )

( )

N h

i

h z x h z xN h

, qui constitue un bon estimateur du variogramme.

( )N h étant le nombre de couples distant de h suivant la direction considérée et vérifiant

la condition de voisinage décrite au paragraphe précédent.

Pour notre étude, la côte z étant nulle et on considère qu'on calcule le variograinme

uniquement au niveau 1 (à la surface libre).

Le variogramme horizontal moyen suivant les deux directions X et Y s'obtient par la

formule :

avec 1 2N N N

*

1( )h : valeur du variogramme dans le plan horizontal suivant la direction X pour h

donnée.

*

2 ( )h : valeur du variogramme dans le plan horizontal suivant la direction Y pour h

donnée.

* *

1 1 2 2( ) ( )( )

N h N hh

N

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Les calculs ainsi que les tracés des variogrammes expérimentaux déduits des

expressions précédentes ont été faits par le programme après le regroupement par classes

d'angle et de distance.

10.2.2.3. Résultats

a. Variogramme de la teneur en nickel

Le variogramme est présenté sur les figures 51a et 51b avec :

D’après ce tableau, les colonnes, de gauche à droite, représentent:

nombre de décalage (lag number),

distance de décalage (lag distance),

valeur de variogramme (ou semivariogramme),

nombre de paires de données (number of data pairs for this lag)

moyennes de tête et de queue (head and tail means).

Le nombre de paires de données est important, car nous avons besoin d'un nombre

raisonnable de paires pour obtenir une estimation fiable.

Autres paramètres :

nombre de décalage : 5 ;

séparation de distance de décalage : 35 ;

tolérance de décalage : 60.

Tableau 2 : Valeurs du variogramme de la teneur en nickel

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Figure 51a : Variogramme de la teneur en nickel

Figure 51b : Variogramme de la teneur en nickel

(avec ligne)

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b. Variogramme de l'accumulation

Le variogramme est présenté sur les figures 52a et 52b :

Autres paramètres :

nombre de décalage : 05 ;

séparation de distance de décalage : 30 ;

tolérance de décalage : 50.

Tableau 3 : Valeurs du variogramme de l’accumulation

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Figure 52a : Variogramme de l’accumulation

Figure 52b : Variogramme de l’accumulation

(avec ligne)

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10.2.3. Modélisation des variogrammes

10.2.3.1. Modélisation du variogramme de la teneur en nickel

(Voir figure 54)

Par souci de krigeage, on doit remplacer le variogramme empirique (calculé à partir des

données) par un variogramme modélisé.

La modélisation de variogramme dans SoftORE est un processus fastidieux, impliquant

l'utilisation du programme de vmodel pour générer un fichier de variogramme modèle qui peut

ensuite être tracée avec le variogramme empirique pour la comparaison.

Après plusieurs essais, on a pu déterminer les paramètres de la structure modélisant au

mieux les valeurs expérimentales du variogramme.

L'expression de est la suivante :

3

0 1 3

3 1( )

2 2

h hh C C

a a

Pour notre cas :

0 0,049C ; 1 0,07C ; 220a

Finalement, on a comme modèle pour la variable régionalisée de la teneur en nickel :

3

3

1,5 0,5( ) 0,049 0,07

220 220

h hh

Le palier total 0 1 0,119C C autour duquel on a une courbe stable, n'est pas loin de la

variance de dispersion expérimentale qui est égale à 0,089. On peut assimiler cette variance de

dispersion expérimentale à la variance de dispersion théorique car les informations sont

uniformément reparties autour de la valeur modale.

On peut donc admettre que les paramètres ont été estimés avec une précision suffisante.

Voici une confrontation des valeurs expérimentales aux valeurs données par le modèle

d'ajustement après avoir exécuté le programme vmodel. Puis on remarque sur le fichier de sortie

que les données de modèle commence en fait avec deux entrées pour décalage de 0, à la fois

avec une valeur de variogramme de 0. (Il paraît qu’avec une pépite non nulle, un de ces entrées

aurait une valeur nulle de variogramme et l'autre aurait la valeur de pépite).

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Figure 53 : Paramètre vmodel de SoftORE de la teneur en nickel

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Tableau 4 : Valeurs du variogramme modélisé de la teneur en nickel

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Figure 54 : Modélisation du variogramme de la teneur en nickel

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10.2.3.2. Modélisation du variogramme de l’accumulation

Par prolongement de la droite joignant les deux premiers points expérimentaux jusqu'à

l'axe du variogramme, on obtient la valeur de l'effet de pépite 0 440C . Plusieurs essais ont été

ensuite réalisés pour essayer de modéliser le variogramme. L'expression du meilleur modèle

caractérisant la structure est la suivante :

3

3

1,5 0,5( ) 440 90

220 220

h hh

Dans ce cas :

0 440C ; 1 90C ; 220a

Le palier total vaut donc 0 1 530C C C .

Nous allons essayer de voir à l’aide du tableau ci-dessous une confrontation des valeurs

expérimentales aux valeurs données par le modèle d'ajustement après avoir exécuté le

programme vmodel (Figure 55). Et de même que précédemment, sur le fichier de sortie, les

données de modèle commencent avec deux entrées pour décalage de 0, avec une valeur de

variogramme de 0.

Figure 55 : Paramètre vmodel de SoftORE de l’accumulation

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Tableau 5 : Valeurs du variogramme modélisé de l’accumulation

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Figure 56 : Modélisation du variogramme de l’accumulation

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Les variogrammes de la teneur en nickel et l’accumulation du nickel ont la même portée

de 220 m. En considérant deux points du gisement avec des teneurs quasi-ponctuelles, distants

de h , on peut écrire que la variabilité existant entre deux teneurs, étudiée à l'aide du

variogramme, peut avoir comme origine :

échelle ponctuelle ( 0)h : une première variabilité qui peut être due à des

erreurs de mesure ;

échelle pétrographique (1 10 )cm h cm : la variabilité dans cette partie est due

aux transitions d'un élément riche (filon ou couche) à une couche stérile.

L'épaisseur est de l'ordre du décimètre ;

échelle d'un panneau de tir (20 1 )cm h m : la variabilité traduit le passage

d'un filon composé d'éléments riches et stériles à une bande franchement stérile

que l'on doit rejeter en cours d'exploitation ;

échelle du gisement : à cette échelle, on peut envisager que ce soit le phénomène

tectonique qui est à l'origine de la variabilité.

Les variabilités citées précédemment peuvent agir ensemble et en même temps. Pour

notre cas, le support des échantillons était une carotte de1m . On peut dire que les variabilités à

l'échelle ponctuelle, à l'échelle pétrographique et à l’échelle d'un panneau de tir ont été

masquées. Ces variabilités se comportent donc comme une seule variabilité et se matérialise

sous l'effet de pépite. Il ne nous reste que la variabilité à l'échelle du gisement, ce qui n'est pas

étonnant du fait que la valeur de la portée pour les deux variables est assez importante

( 220 )a m .

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10.3. Krigeage - Simulation - Estimation globale [1][6][10][11][16][23]

On rappelle que le "krigeage" est une technique qui essaie de trouver une meilleure

estimation possible de la teneur d'un panneau à partir des informations disponibles au voisinage.

Avant d'entamer cette méthode, nous tenons à faire quelques remarques:

le programme SoftORE crée des mailles régulières fictives pour effectuer le

calcul par krigeage. Les paramètres de ces mailles à savoir la longueur suivant

la direction X et la largeur suivant la direction Y peuvent être remplacés par

l’opérateur selon les besoins. Pendant le calcul, le programme affectera à chaque

maille les valeurs correspondantes (teneur, variance, écart-type,...). Ce sont ces

résultats que l'on exploitera plus tard :

le voisinage dans lequel on se permet de chercher des informations pour

l'estimation devrait être fait par une étude spécifique. Etant donné que nous

sommes dans le cas de l'estimation globale d'un gisement, on a pris l'initiative

de choisir les paramètres des variogrammes étudiés dans la partie précédente

pour choisir les limites du voisinage de recherche.

Les simulations sont nécessaires dès que l’on a pour objectif d’obtenir un modèle de

gisement qui a les mêmes caractéristiques de variabilité que le phénomène réel. Et ce sont par

ces méthodes qu’on cherche à reproduire la variabilité réelle du phénomène étudié en générant

d’autres réalisations de la même fonction aléatoire : c’est ce qu’on connait sous le nom de

"simulations conditionnelles". Elles permettent :

d’estimer les tonnages et teneurs récupérées lorsque le critère est un peu

compliqué, comme par exemple : coupure sur une combinaison de plusieurs

éléments d’un gisement polymétallique, contraintes d’exploitation

(accessibilité des infrastructures …).

de quantifier la confiance dans les estimateurs.

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10.3.1. Teneur en nickel estimée par krigeage (Voir figure 57a)

Le calcul du krigeage est entièrement effectué par l'ordinateur à l'aide du programme

SoftORE. Nous allons présenter les résultats sous forme de tableau :

Teneur estimée % Variance 2

k

variance cr k

Voisinage N

1.35 0.0416 8 -0.016

1.35 0.0276 12 -0.010

1.48 0.0205 14 -0.007

1.39 0.0243 13 -0.008

1.41 0.0243 10 -0.009

1.19 0.0323 10 -0.013

1.32 0.0340 14 -0.010

1.39 0.0170 16 -0.005

1.57 0.0145 16 -0.004

1.51 0.0192 16 -0.006

1.31 0.0211 12 -0.008

1.50 0.0228 15 -0.007

1.43 0.0233 14 -0 008

1.49 0.0412 9 -0.017

1.45 0.0303 9 -0.014

1.24 0.0265 10 -0.011

1.36 0.0249 8 -0.013

1.42 0.0265 9 -0.012

Paramètres du variogramme de la teneur en nickel :

Type : sphérique

0 0,049C

1 0,07C

220a m

Moyenne des teneurs krigées : % 1,398%Ni

Tableau 6 : Résultats du teneur en nickel estimée par krigeage

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Figure 57a : Teneur en nickel estimée par krigeage

Figure 57b : Teneur en nickel estimée par simulation

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10.3.2. Accumulation du nickel estimée par krigeage

(Voir figure 58a)

Voici le tableau montrant les résultats de krigeage :

Accumulation estimée

(m%)

Variance 2

k

Voisinage N M

30.3 101 8 -68.091

27.1 73.5 12 -45.860

29.3 60.1 14 -36.047

33.1 67.1 13 -40.473

31.9 74.6 10 -49.576

21.7 84 10 -55.388

25.1 71.8 14 -40.549

26.7 53.5 16 -30.481

24.7 48.2 16 -28.604

29.2 54.2 16 -30.987

23.5 62.8 12 -41.333

23.5 58.9 15 -34.348

27 63.3 14 -38.047

26.7 96 9 -64.359

29.8 85.9 9 -61.532

28.1 78.7 10 -54.085

38.9 82 8 -63.597

37.6 80.9 9 -58.168

Paramètres du variogramme de l’accumulation du nickel utilisé :

Type : spherique :

0 440C

1 90C

220a m

Moyenne des accumulations du "nickel" krigées : 28,56 %m

Tableau 7 : Résultats de l’accumulation du nickel estimée par krigeage

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Figure 58a : Accumulation du nickel estimée par krigeage

Figure 58b : Accumulation du nickel estimée par simulation

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10.3.3. Estimation de la surface minéralisée

(Voir figure 57a ou 58a)

On a déjà signalé auparavant que le programme a créé une maille fictive. La dimension

de cette maille est la suivante :

1

2

242,222

279

a m

a m

La surface totale étudiée a donc été divisée en 10 unités 1a et 10 unités 2a .

Après krigeage, on constate que le nombre de maille que l’ordinateur estime contenir

plus de 1% de nickel est de 18 :

18n

On a 18 teneurs et 18 accumulations estimées par krigeage. L'estimation de surface à

partir d’une maille régulière rectangulaire 1 2( , )a a des problèmes à deux dimensions est donnée

par la formule de la variance relative d’estimation de surface :

2 2

122 2

2

1 10,06

6

S NN

S n N

avec 10n , n étant le nombre de sondages positifs.

L'estimateur de surface devient donc : *

1 2S n a a

2 1N N , 12N et 22N sont les nombres d'éléments parallèles aux côtés de la maille

1 2( , )a a constituant ainsi le périmètre de la surface *S des sondages positifs.

Pour Ambatovy, on a donc :

n = 18 sondages positifs

Sur le périmètre de la surface estimée*S , on observe les caractéristiques suivantes :

12N = 16 éléments de longueur 1a parallèles au côté 1a de la maille ;

22N = 12 éléments de longueur 2a parallèles au côté 2a de la maille.

La variance d'estimation relative de la surface S a donc comme valeur :

2 2

2 2 2

1 1 8 1 646 0,06 1 0,06 0,005062

18 6 6 18 6

S

S

Page 134: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

Conception d’un programme de modélisation géostatistique basé sur des codes sources ouverts

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117

Soit un écart-type relatif de 0,071146 7%S

S

La formule de la distribution normale des erreurs d'estimation, pour un intervalle de

confiance à 95%, s'exprime de la façon suivante :

1,96 0,139446 14%S

S

Application numérique :

* 2

1 2 18 279 242,222 1216438,884 121,64S n a a m ha

10.3.4. Estimation de la quantité de métal

10.3.4.1. Estimation de l'accumulation moyenne

Par définition,

( ) ( ) ( )A x p x t x

La variance d'estimation globale à champ connu peut se calculer par composition directe

:

1 2

2 * 21EA S Ea aE A A

n

avec 1 2

2

1 2 1 22 2; 2 ,Ea a H a a F a a

1 22; 2 121,111;139,5 121,111 220;139,5 220H a a H H

0,550;0,634 0,600H , d’après l’abaque n°3 pour un modèle sphérique.

242,222 220;279 220 1,101;1,268 0,700F F , d'après l’abaque n°4.

1 2

2 2 0,600 0,700 0,500Ea a

1 2

2 21 0,5000,028

18EA Ea a

n

2 0,028EA (2,8%)

Application numérique :

21 216 438,884 169 627S m

25,758 % 0,715 %A m m

Page 135: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

Conception d’un programme de modélisation géostatistique basé sur des codes sources ouverts

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118

Remarque sur l'unité de l'accumulation :

L'unité %m de l'accumulation est bien courante en géostatistique mais elle peut gêner

certains lecteurs. C'est pourquoi, nous estimons utile de le signaler.

On peut mettre aussi l'accumulation sous une autre forme. Par exemple, pour notre cas :

25,758 % 0,25758A m m

On voit que l'accumulation se comporte ici comme la longueur d'un élément, ce qui est

vrai car des objets qui s'accumulent possèdent une certaine longueur.

10.3.4.2. Estimation de la quantité de métal

Par définition, la quantité de métal Q a pour expression :

Q S A d

S : Surface minéralisée en 2m ;

A : Accumulation du métal en %m ;

d : Densité.

En utilisant l'hypothèse de l'indépendance interne, les erreurs d'estimation sont

supposées indépendantes. Ainsi, on peut écrire :

2 2 22

2 2 2 2

Q S dA

Q A S d

Etant donné que les informations sur la densité ne sont pas suffisantes, on peut supposer

que le terme 2

2

d

d

est assez insignifiant pour être négligé.

2 22

2 2 2

Q SA

Q A S

2

20,005062 0,028 0,032840

Q

Q

0,181217 18,12%Q

Q

On doit remarquer que l'erreur sur l'accumulation 2

2

A

A

l'emporte sensiblement sur

l'erreur de surface

2

2

S

S

.

Page 136: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

Conception d’un programme de modélisation géostatistique basé sur des codes sources ouverts

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119

Remarque sur la densité (J. Conraux, 1963)

La densité moyenne d'un minerai tout-venant humide est de 1,5. Plusieurs

déterminations de la teneur en eau par séchage du tout-venant à 100°C ont donné une moyenne

de 30% d'eau en poids. On a ainsi ramené la densité du minerai sec à 1,05.

Application numérique :

1216438,884 0,25758 1,05 364785,6925 Q S A d tonnes

avec 18,12%Q

Q

10.3.5. Estimation du tonnage du minerai

La variance d'estimation relative pour le tonnage total est donnée par :

2 2 22

2 2 2 2

t S dP

t S P d

or on a pris

2

20d

d

2 2 2

2 2 2

t S P

t S P

1 2

2 * 21EP S Ea aE P P

n

avec 1 2

2

1 2 1 22 2; 2 ,Ea a H a a F a a

0,550;0,634 0,600H

1,101;1,268 0,860F

1 2

2 2 0,6 0,860 0,340Ea a

1 2

2 21 0,340,019

18EP Ea a

n

2 2 2

2 2 20,005062 0,019 0,023951t S P

t S P

0,154760t

t

(15,4%)

328 894,663 59 601,218 Q tonnes tonnes

Page 137: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

Conception d’un programme de modélisation géostatistique basé sur des codes sources ouverts

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120

Application numérique :

L'estimation du tonnage du minerai est donnée par la relation :

t S p d

S : Surface minéralisée ;

p : Puissance moyenne du minerai ;

d : Densité moyenne du minerai.

*

*

AP

Ni

1216438,884 18,596327 1,05 26093397,18 tonnest

10.3.6. Estimation de la teneur moyenne en nickel

Par définition, la teneur s'exprime par la relation :

A

P

A : accumulation ;

P : puissance.

La variance d'estimation relative à un quotient s'écrit de la façon suivante :

2 2 2

2 2 22A P A P

APA P A P

AP existe car l'accumulation et la puissance ne sont pas des variables indépendantes.

On peut aussi constater que les deux fonctions structurales ( )A h et ( )P h sont

proportionnelles, les deux configurations de leurs valeurs moyennes sont analogues, on peut

calculer le coefficient de corrélation classique AP entre les variables ( )A x et ( )p x .

Après le calcul effectué par l’ordinateur, pour les variables ( )A x et ( )p x ,

on a : 0,970AP

D'où la variance relative d'estimation de la teneur peut s'écrire :

2 2 2

2 2 22A P A P

APA P A P

23 752 359,426 3 675 912,051 t tonnes tonnes

Page 138: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

Conception d’un programme de modélisation géostatistique basé sur des codes sources ouverts

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121

avec 2

20,028A

A

; 0,164A

A

;

2

20,0188P

P

; 0,137P

P

2

20,028 0,019 2 0,970 0,167 0,138 0,002229

0,047210

(4,7%)

Application numérique :

10.3.7. Récapitulation des résultats

Le tableau suivant résume les résultats des caractéristiques de l’estimation des réserves

de nickel d'Ambatovy :

Estimation Valeur estimée Limites

Surface minéralisée 1 216 438,884 2m 169 627

2m

Accumulation moyenne 25,748 %m 0,715 %m

Quantité de métal 328 894,663 tonnes 59 601,218 tonnes

Tonnage du minerai 23 752 359,426 tonnes 3 675 912,051 tonnes

Teneur moyenne 1,385 %Ni 0,065 %Ni

1,385% 0,065%

Tableau 8 : Résultats caractéristiques du gisement d’Ambatovy

Page 139: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

Conception d’un programme de modélisation géostatistique basé sur des codes sources ouverts

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Conclusion partielle

Le programme SoftORE a été conçu pour fonctionner avec des études géostatistiques

comme ci-dessus. Cet exemple de cas de gisement de nickel d’Ambatovy a montré une étude

de cas simple pour illustrer les concepts de base d'un modèle géostatistique.

Les résultats de l'estimation globale du gisement d'Ambatovy, acquis lors de cette

étude, nous permettent de montrer le modèle mathématique correspondant à la minéralisation

de ce gisement. La fluctuation des variables régionalisées étudiées est représentée par le modèle

sphérique. C'est le modèle classique et le plus fréquent aux problèmes miniers.

Les données numériques sur la réserve en nickel du gîte d'Ambatovy ont pu être

obtenues grâce au calcul par la méthode du krigeage. Des intervalles de confiance par paramètre

d'évaluation (teneur, accumulation métal, tonnage minerai, surface minéralisée) accompagnent

ces résultats numériques.

Page 140: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

Conception d’un programme de modélisation géostatistique basé sur des codes sources ouverts

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123

CONCLUSION GENERALE

Le programme de modélisation géostatistique "SoftORE" a joué un rôle important

dans l’estimation des réserves de minerai, comme celui du cas de nickel d’Ambatovy dans ce

présent ouvrage. Le principal défi était de mettre en œuvre le programme pour qu’il soit

opérationnel pour traiter toutes sortes de fichiers de données minières et pétrolières. La

conception de ce programme a été une longue période pour aboutir finalement à la réalisation

réussie des résultats appropriés et cohérents.

SoftORE a été prouvé être un outil clé dans le processus d'estimation des réserves de

minerai. Le programme tel que "PostScript" qui s’avère très utile pour le traçage des

histogrammes et des diagrammes de probabilité. Les mesures de continuités spatiales comme

le variogramme fournissent de nombreuses mesures différentes (semi-variogramme

traditionnelle, covariance / corrélogramme, etc.). Le module "kriging" a été necessaire pour la

grille de krigeage en 1,2 ou 3D, l’indicateur de krigeage et le co-krigeage. Et enfin, le module

"Simulation" qui permet l’application des méthodes Gaussien, indicateurs (cosimulation,

Markov-Bayes), et la simulation booléenne.

Une analyse complète de toutes les informations disponibles implique une expérience

pour valider indépendamment que les réserves déclarées sont disponibles pour l'exploitation

minière. Les résultats de l'estimation par krigeage doivent être examinés et vérifiés pour la

cohérence. La procédure doit ainsi être bien documentée pour que la méthode d’estimation soit

reproductible et les paramètres utilisés se trouveraient raisonnables.

Page 141: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

ANNEXES

Annexe 1 : Classification des ressources et des réserves

RESSOURCES

GEOLOGIQUES ET

MINIERES

RESERVES MINIERES

MARGE

D’ERREUR

FIN

E

Mesurées I :

Délimitation par deux traçages

amont et aval et des sondages à

maille régulière serrée (+/-

16×16)

Prouvées I :

Mêmes informations que la

ressource Mesurée I.

Requise pour la

planification finale des

chantiers.

10%

DE

LIM

ITA

TIO

N Mesurées II :

Délimitation par deux traçages

avec des sondages à maille plus

ou moins régulière et large

(15×25). - Délimitation par un

traçage et des sondages à maille

régulière et large.

EC

ON

OM

IQU

E Prouvées II :

Mêmes informations que

la ressource Mesurée II.

Prouvées I et II sont

requises pour le plan

d’exploitation d’une zone.

20%

LA

RG

E

Indiquées I :

Délimitation par deux traçages

amont et aval et quelques

sondages à maille irrégulière

avec une projection de 15m en

extension latérale par rapport au

dernier impact.

Délimitation par des sondages à

maille régulière et large avec une

projection de 15m en extension

latérale et 25m en verticale par

rapport au dernier impact. ET

UD

E T

EC

HN

ICO

Probables I :

Mêmes informations que la

ressource Indiquée I.

Ne permet qu’une étude de

préfaisabilité.

30%

DE

LIM

ITA

TIO

N

Indiquées II : -

Délimitation par un traçage

amont et quelques sondages à

maille irrégulière large avec une

projection de 15m en extension

latérale et 25m en verticale par

rapport au dernier impact. -

Délimitation par des sondages à

maille irrégulière et large avec

une projection de 15m en

extension latérale et 25m en

verticale par rapport au dernier

impact.

Probables II :

Mêmes informations que la

ressource Indiquée II. Ne

permet qu’une étude

prospective.

40%

Page 142: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xiv

Annexe 2 : Abaques pour le modèle sphérique

Abaque n°3 : Pour la fonction de ( , )H L l

Page 143: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xv

Abaque n°4 : Pour la fonction de ( , )F L l

Page 144: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xvi

Annexe 3 : Présentation des modules disponibles dans SoftORE

Data manipulation

o Change Coordinates System

o Cell Declustering

o Normal Score Transform

o Normal Score Back-Transformation

o General Transformation

o Markov-Bayes Calibration

o Histogram Smoothing

o Scattergram Smoothing

Postscript plots

o Histograms (frequency or cumulative)

o Scattergram

o Q-Q and P-P Plots

o Location Map & Cross Validation

o 2-D Map and Cross-section

o Bivariate Probability Density Map

o Variogram Plot

Variograms

o Regularly Spaced Data

o Irregularly Spaced Data

o Variogram Map

o Indicator Variogram Computation

o Variogram file from model

Kriging

o 2-D Kriging

o 3-D Kriging

o 3-D Cokriging

o Indicator Kriging

Simulation

o Monte Carlo Drawing

o LU Simulation

o Sequential Gaussian Simulation

Page 145: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xvii

o Gaussian Truncated Simulation

o Probability Field Simulation

o Boolean Simulation

o Sequential Indicator Simulation

o Simulated Annealing

Postprocessing

o Add Coordinates

o Indicator Kriging Postprocessing

o Processing of Multiple Realizations

Page 146: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xviii

Annexe 4 : Extrait des codes sources de quelques programmes de

MyLib

Histograms (histplt.for) : Un programme pour visualiser un histogramme et

des statistiques sommaires des données.

c

c Note VERSION number:

c

write(*,9999) VERSION

9999 format(/' HISTPLT Version: ',f5.3/)

c

c Get the name of the parameter file - try the default name if no input:

write(*,*) 'Which parameter file do you want to use?'

read (*,'(a)') str

end if

if(str(1:1).eq.' ') str(1:20) = 'histplt.par '

write(*,*) 'ERROR - the parameter file does not exist,'

write(*,*) ' check for the file and try again '

write(*,*)

if(str(1:20).eq.'histplt.par ') then

write(*,*) ' creating a blank parameter file'

call makepar

write(*,*)

end if

stop

endif

Page 147: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xix

Variogram plot (vargplt.for) : trace les points expérimentalement calculés de

variogramme (résultat de gam ou de gamv) et/ou le modèle de variogramme

(résultat de vmodel).

program main

use msflib

parameter (MAXLAG=5001,BIGNUM=1.0e21,EPSLON=1.0e-5,MAXCAT=24,

+ VERSION=3.000)

integer redint(MAXCAT),grnint(MAXCAT),bluint(MAXCAT),test

character outfl*512,textfl*512,title*40,lotext(16)*80,str*512

real xx(MAXLAG),yy(MAXLAG)

eq.' ') str(1:20) = 'vargplt.par '

inquire(file=str,exist=testfl)

if(.not.testfl) then

write(*,*) 'ERROR - the parameter file does not exist,'

write(*,*) ' check for the file and try again '

write(*,*)

if(str(1:20).eq.'vargplt.par ') then

write(*,*) ' creating a blank parameter file'

call makepar

write(*,*)

end if

endif

Page 148: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xx

The 2D Kriging (kb2d.for) : un petit programme conçu pour des personnes qui

se renseignent sur le krigeage et ont besoin d'un programme simple pour voir

comment cela fonctionne.

c Module to declare dynamic arrays in multiple subroutines:

c

module geostat

use geostat

MAXNST = 4

UNEST = -999.

EPSLON = 1.0e-10

VERSION = 3.000

c Note VERSION number:

c

write(*,9999) VERSION

9999 format(/' KB2D Version: ',f5.3/)

end if

if(str(1:1).eq.' ') str(1:20) = 'kb2d.par '

inquire(file=str,exist=testfl)

if(.not.testfl) then

write(*,*) 'ERROR - the parameter file does not exist,'

Page 149: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xxi

Annexe 5 : A propos de GSview/Ghostscript

GSview est une interface graphique pour Ghostscript sous MS-Windows, OS/2 et Unix.

Ghostscript est une suite logicielle permettant le traitement des formats de fichiers PostScript

et PDF. C'est un logiciel libre distribué sous licence GNU GPL. Pour des documents après les

conventions structurantes de document de l'Adobe PostScript, GSview permet aux pages

choisies d'être regardées ou imprimées.

Les dispositifs incluent:

Affichage et copie de PostScript et des dossiers PDF.

Visualisation des pages dans l'ordre arbitraire (Next, Previous, Go to).

Choix automatique de la taille et l'orientation des pages choisies ou choix en utilisant le

menu.

Impression des pages choisies en utilisant Ghostscript.

Conversion des pages en bitmap, PDF ou PostScript.

Résolution sélectionnable d'affichage, profondeur, alpha.

Bouton de simple zoom.

Extraction des pages choisies à un autre dossier.

Copie de bitmap.

Sauvegarde en fichier BMP.

Ajout de bitmap ou prévision d’utilisateur au fichier EPS (Interchange, TIFF or

Windows Metafile)

Sélection graphique et affichage de la boîte de bondissement pour le fichier EPS.

Extrait de la prévision de bitmap ou le PostScript à partir du fichier EPS de DOS.

Extrait de texte ou recherche de texte.

Lecture des fichiers de PostScript compressés gzip et des fichiers PDF.

Aide en ligne.

Exécutable sur Win32, OS/2 et GNU/Linux.

Possibilité d’être lancé directement sur un CD-ROM ou par un mémoire USB

(application portative).

Langues : Français, Anglais, Catalan, Néerlandais, Allemand, Grec, Italien, Russe,

Slovaque, Espagnol et Suédois.

Fichiers d'initialisation pour l’utilisateur Windows.

Page 150: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xxii

Inclusion du programme d'installation.

Libre (Aladdin Free Public Licence).

Travail avec Ghostscript 7.04 – 9.19 (GSview vérifie le nombre de version de

Ghostscript). Une version plus ancienne de GSview fonctionnera avec Ghostscript 4.03

– 6.99.

Changement de la version 4.9 :

Difficulté mineur de bug.

Emploi de la dernière version des bibliothèques gzip.

Possibilité d’être lancé comme application portative du flash USB.

GSview a été écrit par Russell Lang à Ghostgum Software Pty Ltd.

Page 151: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xxiii

BIBLIOGRAPHIE

[1] ARMSTRONG, M. & CARIGNAN, J. GEOSTATISTIQUE LINEAIRE : Application au

domaine minier. Ecole des mines de Paris. Ed. Durand. 1997

[2] BERROUIGEL, R.O. Informatisation de l’estimation des ressources minières et la

conception mine. Compagnie minière de Gueyiassa. 2005

[3] COMITE AD HOC DE L'ICM. Normes de l'ICM sur les définitions pour les ressources

minérales et réserves minérales. 2005

[4] DAVID, M. & BLAlS, R.A. Geostatistical Ore Reserve Estimation. Ecole Polytechnique,

Montreal, Canada.

[5] DAVID, M. & FROIDEVAUX, R. & SINCLAIR, A.J. & VALLEE, M. Ore Reserve

Estimation: Methods, Models and Reality. The Canadian Institute of Mining and Metallurgy.

1986.

[6] DERAISME, J. L’apport des Simulations Géostatistiques à l'estimation et la classification

des ressources minières. Geovariances. 2012

[7] DESPAGNE, W. Méthodes géostatistique pour l’interpolation et la modélisation en 2D/3D

des données spatiales. Université de Bretagne Sud, Institut Universitaire Professionnalisé,

Informatique et Statistique. 2006.

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Grignon. 2004.

[11] JEANNEE, N. La Géostatistique: Besoins mathématiques et Applications aux

géosciences. Geovariances.

[12] KONESHLOO, M. Caractérisation, Estimation et Valorisation de gisements d'argiles

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[13] LOUISNARD, O. & LETOURNEAU, J.J. & GABORIT, P. Initiation au Fortran.

Ecole des Mines d'Albi, Ed. Carmaux. 1997-2000.

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Centre de Morphologie Mathématique de Fontainebleau. Fascicule 2. 1969

[16] MATHERON, G. Rapport technique de visite aux mines de fer de Cassinga (Angola).

ECOLE DES MINES DE PARIS. 27 Mars 1967.

[17] PIERRE, J.S. Introduction aux géostatistiques : La statistique des phénomènes spatiaux.

UMR 6552. 03 Mars 2005.

[18] RAFARALAHY. Forage minier. Cours 4ème Année Mines. ESPA. 2012-2013

[19] RAJAONARISOA, V. H. Etude d’implantation et d’établissement d'un programme de

forage pour la prospection du gisement de charbon de Sakoa. Mémoire de fin d’études en vue

de l’obtention du diplôme d’ingénieur des Mines. ESPA. 2005.

[20] RAMANAKOTO T. N. Modélisation numérique. Cours 5ème Année Mines. ESPA.

2013-2014

[21] RAMBININTSOATIANIAVO, R. H. Contribution à l’étude d’exploitation des

gisements de nickel-cobalt : cas du projet d’Ambatovy-Analamay. Mémoire de fin d’études en

vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur des Mines. ESPA. 04 avril 2005.

[22] RASOLOMANANA E. Géostatistique. Cours 4ème Année MINES. ESPA. 2012-2013.

[23] RIVOIRARD, J. Concept et méthode de la géostatistique. Ecole des mines de Paris.

Centre de géostatistique, 35 Rue Saint-Honoré, 77305 Fontainebleau (France). Octobre1995.

Page 153: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xxv

WEBOGRAPHIE

[24] http://mirror.cs.wisc.edu/pub/mirrors/ghost/ghostgum (consultée le 10 Juillet 2015).

[25] http://theses.ulaval.ca/archimede/fichiers/23419/ch07.htm (consultée le 20 Juillet 2015).

[26] http://www.geostat.com/geostat.pdf (consultée le 12 Juin 2015).

[27] http://www.memoireonline.com/a/fr/cart/add/4813 (consultée le 09 Mai 2015).

Page 154: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xxvi

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ................................................................................................. i

SOMMAIRE .............................................................................................................. ii

LISTE DES ABREVIATIONS ET DES ACRONYMES ...................................... v

LISTE DES ANNEXES .......................................................................................... vii

LISTE DES TABLEAUX ...................................................................................... viii

LISTE DES FIGURES ............................................................................................ ix

GLOSSAIRE ........................................................................................................... xii

INTRODUCTION ..................................................................................................... 1

PARTIE I : GENERALITES SUR LA GEOSTATISTIQUE .............................. 2

Chapitre 1. Introduction à la géostatistique ........................................................... 3

1.1. Introduction générale [10] ............................................................................ 3

1.2. Histoire de la géostatistique [25] .................................................................. 4

1.3. Langage de la géostatistique [12] ................................................................. 5

1.3.1. Support des observations ..................................................................... 6

1.3.2. Deux problèmes complexes .................................................................. 6

Chapitre 2. Utilisation de la géostatistique ........................................................... 10

2.1. Définition de la géostatistique [1] .............................................................. 10

2.2. Objet de la géostatistique [22] .................................................................... 10

2.3. Application de la géostatistique à la recherche minière [1] .................... 10

2.3.1. Estimation globale d’un gisement ..................................................... 11

2.3.2. Estimation locale ................................................................................ 11

2.3.3. Espacement des trous de sondage ..................................................... 11

2.3.4. Estimation de la récupération ........................................................... 12

2.3.5. Analyse structurale ............................................................................ 12

PARTIE II : METHODOLOGIE DE L’ESTIMATION DES RESERVES ..... 13

Page 155: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xxvii

Chapitre 3. Nuance entre les ressources minérales et les réserves minérales .. 14

3.1. Ressources minérales [3] ............................................................................ 14

3.1.1. Les ressources minérales présumées ................................................ 14

3.1.2. Les ressources minérales indiquées .................................................. 15

3.1.3. Les ressources minérales mesurées ................................................... 15

3.2. Réserves minérales [3] ................................................................................ 16

3.2.1. Les réserves minérales probables ..................................................... 16

3.2.2. Les réserves minérales prouvées ....................................................... 16

Chapitre 4. Théorie des variables régionalisées ................................................... 17

4.1. Variables régionalisées [1][15][17] ............................................................... 17

4.1.1. Un champ géométrique ...................................................................... 17

4.1.2. Un support géometrique .................................................................... 17

4.1.3. Observations sur la mise en œuvre de la géostatistique .................. 19

4.2. Fonctions aléatoires [15] ............................................................................. 19

4.2.1. Hypothèse de stationnarité ................................................................ 19

4.2.2. Stationnarité d'ordre 2 ....................................................................... 20

4.2.3. Hypothèse intrinsèque ........................................................................ 20

4.3. Variogrammes et modèles de variogramme [4][5] .................................... 21

4.3.1. Définition ............................................................................................. 21

4.3.2. Propriétés du variogramme ............................................................... 21

4.3.3. Stationnarité du variogramme .......................................................... 22

4.3.4. Portée et Palier du variogramme ...................................................... 22

4.3.5. Anisotropie .......................................................................................... 23

4.3.6. Le variogramme expérimental .......................................................... 24

4.3.7. Les modèles de variogramme ............................................................ 25

4.4. Régression [22] ............................................................................................ 33

4.4.1. La liaison entre deux variables ......................................................... 33

Page 156: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xxviii

4.4.2. La régression linéaire ......................................................................... 34

4.5. Variance de dispersion – Variance d'estimation [15][16] .......................... 37

4.5.1. Estimation d'une teneur ..................................................................... 37

4.5.2. Erreur d'estimation ............................................................................ 38

4.5.3. Variance d’estimation – Variance d’extension ................................ 39

4.5.4. Variance de dispersion ....................................................................... 40

4.5.5. Utilisation pratique de la variance d'estimation .............................. 41

4.5.6. Utilisation des fonctions auxiliaires pour le calcul des variances

d'estimation 42

Chapitre 5. Analyse structurale .......................................................................... 46

5.1. Objet de l’analyse structurale [7] .............................................................. 46

5.2. Acquisition et vérification des données [7] ............................................... 46

5.3. Calcul du variogramme expérimental [12] ............................................... 47

5.4. Ajustement du variogramme expérimental à un modèle théorique [7][10]

48

5.4.1. Le comportement à l'origine et la détermination de C0 : Effet de

pépite 48

5.4.2. Détermination du palier C ................................................................. 48

5.4.3. Détermination de la portée a ............................................................ 49

Chapitre 6. Modélisations géostatistiques .......................................................... 51

6.1. Le krigeage [6][10][11] ................................................................................... 51

6.1.1. Définition du krigeage ........................................................................ 51

6.1.2. Principe du krigeage .......................................................................... 51

6.1.3. Les équations générales du krigeage ................................................ 51

6.2. Les simulations [6][11][23] ............................................................................. 54

6.2.1. Qu’est-ce-qu’une simulation? Pourquoi des simulations? ............. 54

6.2.2. Jetons aléatoires - dilution de points poissonniens .......................... 55

6.2.3. Les méthodes spectrales ..................................................................... 56

Page 157: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xxix

6.2.4. Les bandes tournantes ....................................................................... 57

6.2.5. Fonction aléatoire gaussienne et conditionnement d’une simulation

60

6.2.6. Autres modèles .................................................................................... 61

Chapitre 7. Estimation des réserves ................................................................... 62

7.1. Généralités [4][5] .......................................................................................... 62

7.2. Calcul d’estimation de réserve [19] ........................................................... 62

7.2.1. Les différentes méthodes d’estimation de réserve ........................... 62

7.2.2. Les paramètres et formules de base du calcul de réserve ............... 64

7.3. Estimation globale – Estimation locale [1] ............................................... 66

7.3.1. Estimation globale .............................................................................. 66

7.3.2. Estimation locale ................................................................................ 67

7.3.3. Les erreurs dans une estimation globale .......................................... 67

Conclusion partielle ................................................................................................ 69

PARTIE III : ELABORATION DU PROGRAMME "SoftORE" .................... 70

Chapitre 8. A propos du programme ................................................................. 71

8.1. Présentation de "SoftORE" ..................................................................... 71

8.2. Langages de programmation : Fortran et Visual Basic [8][9][13] ............. 71

8.2.1. Définition du langage ......................................................................... 71

8.2.2. Choix du langage Fortran .................................................................. 73

8.2.3. Adoption du langage Visual Basic .................................................... 73

8.3. Spécificité du programme ........................................................................ 73

8.4. Structure de "SoftORE" .......................................................................... 74

8.4.1. Fenêtre d’accueil ................................................................................ 74

8.4.2. Fenêtre principale .............................................................................. 74

Chapitre 9. Les fonctionnalités disponibles utilisées par "SoftORE" ............. 76

9.1. Options ....................................................................................................... 76

Page 158: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xxx

9.1.1. Fichiers ................................................................................................ 76

9.1.2. Paramètres .......................................................................................... 77

9.1.3. Mise en place d'un nouveau projet ................................................... 78

9.2. Exécution des programmes individuels .................................................. 78

9.3. Affichage des résultats .............................................................................. 81

9.4. Interface graphique .................................................................................. 82

9.4.1. Structure arborescente ...................................................................... 82

9.4.2. Fenêtre Batch script ........................................................................... 84

Chapitre 10. Application de "SoftORE" : cas des données de résultats d’analyse

chimique du nickel d’Ambatovy ........................................................................................... 87

10.1. Informations sur le gisement de nickel d’Ambatovy [22] ........................ 87

10.1.1. Disposition de fichiers de données .................................................... 87

10.1.2. Reconstitution et régulation des échantillons .................................. 88

10.1.3. Analyse exploratoire des données ..................................................... 89

10.1.4. Choix des variables régionalisées ...................................................... 90

10.1.5. Construction des histogrammes des variables régionalisées .......... 93

10.2. Analyse variographique [7] ....................................................................... 96

10.2.1. Principe de l’organisation informatique du calcul du gisement .... 96

10.2.2. Variogrammes horizontaux ............................................................... 96

10.2.3. Modélisation des variogrammes ..................................................... 103

10.3. Krigeage - Simulation - Estimation globale [1][6][10][11][16][23] ................. 111

10.3.1. Teneur en nickel estimée par krigeage ........................................... 112

10.3.2. Accumulation du nickel estimée par krigeage ............................... 114

10.3.3. Estimation de la surface minéralisée .............................................. 116

10.3.4. Estimation de la quantité de métal ................................................. 117

10.3.5. Estimation du tonnage du minerai ................................................. 119

10.3.6. Estimation de la teneur moyenne en nickel ................................... 120

Page 159: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

xxxi

10.3.7. Récapitulation des résultats ............................................................. 121

Conclusion partielle .............................................................................................. 122

CONCLUSION GENERALE .............................................................................. 123

ANNEXES .............................................................................................................. xiii

Annexe 1 : Méthode de classification des Ressources et des Réserves .......... xiii

Annexe 2 : Abaques pour le modèle sphérique ............................................... xiv

Annexe 3 : Présentation des modules disponibles dans SoftORE ................. xvi

Annexe 4 : Extrait des codes sources de quelques programmes de MyLib xviii

Annexe 5 : A propos de GSview/Ghostscript .................................................. xxi

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................... xxiii

WEBOGRAPHIE ................................................................................................. xxv

Page 160: Conception d’un programme de modélisation géostatistique

Auteur : RAVELOSON Onjalalaina Judicaël Marcia

Contact tel : +261 34 79 719 91

E-mail : [email protected]

Adresse : Lot 07D parcelle 12/12 Tanamakoa - TOAMASINA I

Titre: "Conception d’un programme de modélisation géostatistique basé sur des codes

sources ouverts"

Nombre de pages : 123

Nombre de tableaux : 8

Nombre de figures : 67

Résumé

L'objectif principal de cette étude est de développer un programme dont le but est l'estimation

des réserves de minerai. Plusieurs facteurs ont été pris en considération lors de l'élaboration de

ce programme. Il a été développé sur la base des codes sources ouverts écrits en langage Fortran

90 et peut ainsi être lancé sur Windows XP, Windows 7 et les autres versions ultérieures.

Compte tenu des coordonnées X et Y avec une ou plusieurs variables, pour un certain nombre

de points d'échantillonnage dans la zone d'essai, ce programme peut être utilisé pour déterminer

une superficie, un volume, mais le tonnage des réserves de minerai sont calculés sous Excel.

Les résultats sont présentés sous forme de tableaux et de cartes de contour. Ce programme a été

développé et appliqué en utilisant des données de la mine de nickel d’Ambatovy, Moramanga.

Il est dénommé "SoftORE", et sa mise en œuvre est rapide et facile. Ses résultats obtenus sont

précis.

Mots-clés : softore, géostatistique, estimation, variogramme, krigeage.

Abstract

The main objective of this study is to develop a computer program for the purpose of ore reserve

estimation. Several factors were taken into account in developing this program. It was

developed based on open source code written in Fortran 90 and can be run on Windows XP,

Windows 7 and other future releases. Given X and Y coordinates with one or more variables

for a number of sampling points in the test area, this program can be used to determine an area,

a volume, but the tonnage of ore reserves are calculated in Excel. The results are presented in

tables and contour maps. This program has been developed and applied using data from the

Ambatovy nickel mine, in Moramanga. It is called "SoftORE" and its implementation is quick

and easy. Its results are accurate.

Keywords : softore, geostatistic, estimation, variogram, kriging.