Concours des CROUS Exprimez vos fantasmes · SOMMAIRE 34 Décembre 2010 Éditions Édito ÉPICURE — Décembre 2010 — N° 34 Édité par Éditions ÉPICURE – Directeur de la

Comment monter son journal étudiant ?

Budget 2011Quoi de neuf dans les facs ?

Concours des CROUSExprimez vos fantasmes

34Décembre 2010

Le mag de la v ie é tud iante

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Arts,BTS,Droit,Sport,Histoire,Ingénieurs,Commerce,Psychologie...

Dans la rubrique Théma Dossiers

Parcours d’études, orientation, projet professionnel...

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SOM

MAI

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34Décembre 2010

Éditions

Édito

ÉPICURE — Décembre 2010 — N° 34Édité par Éditions ÉPICURE – www.editions-epicure.comDirecteur de la publication : Philippe TOUZEAU-MENONIRédacteur en chef : Fabien CLUZEL ([email protected])Rédaction : Nadia BIJARCH, Dan BROWN, Fabien CLUZEL, Jean-Luc ÉLUARD, Sylvie de MATHUISIEULX , Rémi RAHER, Gil OZZY-ROLLAND. Katy PERRY nous a écrit pour nous dire qu’elle aimait beaucoup ce qu’on faisait. On lui a répondu que nous aussi, on aimait beaucoup ce qu’on faisait.Direction artistique : Sébastien DEGLIAME ([email protected])Révision : Élisabeth KNEBELMANNCrédit photos : Sébastien DEGLIAME, iStockPhoto, PhovoirPublicité : Marc ROUANET ([email protected])ISSN 1967-5526Dépôt légal : Décembre 2010Impression : SOPAN-SAJICTirage : 200 000 exemplairesJournal gratuit, à ne pas jeter sur la voie publique (ni ailleurs, vous le gardez !)Tous droits réservés pour tous pays. Reproduction interdite, quel que soit le procédé. Toute représentation ou reproduction même partielle sans accord préalable est illicite (article L. 122-4 du code de la propriété intellectuelle).

Je ne me suis toujours pas remis de l’audace du dernier remaniement ministériel.

Remplacer Valérie Pécresse par Pécresse Valérie, fallait oser.

Non, blague à part, on s’y attendait : c’est une des seules ministres qui a pu respecter les promesses de Sarkozy (l’effort budgétaire est indiscutable), elle a multiplié les réformes et géré la crise des universités de 2009 en limitant les dégâts en terme d’image (même si sur le fond elle a perdu). Il n’y a rien à dire, elle méritait de garder sa place.

Mai 68 pour tousMais bon, quoiqu’elle fasse, elle n’échappera pas au mouvement cyclique de la contestation étudiante : en principe, un mouvement devrait paralyser les campus de SHS d’ici peu. Ben oui, 2011 est normalement une année à grève, vu que la dernière remonte au printemps 2009. Ça veut dire que beaucoup d’étudiants n’ont pas encore connu leur rite d’initiation et le TD « mai 68 pour tous ».

À ce sujet, je viens de lire « Votre jeunesse » de Loïc Lorent, qui était lui-même étudiant lors des blocages de 2006, eux-mêmes réédités en 2009.

Son livre, d’une qualité littéraire irréprochable, est une chronique acide de l’occupation d’une grande université. Les AG, le Comité de lutte, les motions anti-impérialistes, la gauche modérée marginalisée comme « socio-traître », les votes sous influence, la « fascisation » des déblo-queurs… Tout y est, et c’est très drôle.

Vivement donc un nouveau mouvement qu’on puisse déguster le tome 2.

Fabien Cluzel, rédac’chef

ACTUSSoit dit en passant Ö 4Actus internationales Ö 8

VIE ÉTUDIANTEComment monter son journal étudiant ? Ö 10

VIE ÉTUDIANTEConcours des CROUS : laissez libre cours à vos fantasmes Ö 12

POLITIQUE UNIVERSITAIREBudget 2011 : quoi de neuf dans les facs ? Ö 14

ORIENTATIONLes métiers de l’enfance Ö 16

TECHNOTwitter : l’oiseau bleu a du mal à s’envoler Ö 18Marché de Noël Ö 20

CHRONIQUE NIHILISTEBlocage mental Ö 19

CULTURECULTURE-ROCK | Kess t’as ta ? Ö 22CINÉ-DVD | Petit Papa Baston Ö 24BIBLIO-CULTURE Ö 26JEUX VIDÉO Ö 28

DÉCOUVERTELes raids étudiants : entre sport et aventure Ö 29

Vous pouvez rentrer chez vous Ö 33

Rite d’initiation

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4 { EPICURE #34 — Décembre 2010 EPICURE #34 — Décembre 2010 } 5

Actus

Concours de l’enseignement 45 000 candidats44 907 candidats se sont présentés au concours externe de l’enseignement (professeur des écoles, CAPES, agré-gation) en 2009, et 15,6 % ont été admis, soit cinq points de moins qu’en 2008, selon les statisticiens de l’Éducation nationale. Le nombre de candidats par postes augmente (4,9 en 2008 contre 6,1 en 2009) alors que le nombre de postes diminue. Il apparaît également que la discipline du diplôme des candidats aux concours conditionne la réussite puisque, si le taux de réussite global a chuté de 5,3 points de 2008 à 2009, les étudiants diplômés de dis-ciplines scientifiques, notamment en physique et chimie, affichent un succès constant.

Montpellier 1 Un diplôme pour l’engagement

Montpellier 1 a créé cette rentrée un DU (Diplôme univer-

sitaire) « Engagement étudiant » pour valoriser celui-ci

dans les conseils de l’université et les activités associa-

tives. La maquette pédagogique du diplôme a été conçue

par le bureau de la vie étudiante. Objectif : répondre à

l’attente des élus de conseils universitaires ou des asso-

ciations. Pour ce faire, le DU propose un socle commun de

15 heures sur les « bases de communication » puis deux

parcours optionnels de 15 heures également : « adminis-

trateur, élu étudiant » ou « gestion associative ». Un stage

de 40 heures, réalisé dans le cadre de l’option choisie,

clôture le DU. Le diplôme est gratuit et les formateurs

interviennent gracieusement.

Plan licence Bilan mitigé

Les inspecteurs de l’Éducation nationale ont pondu un

rapport plutôt critique sur le Plan licence lancé par Valérie

Pécresse dans les universités, il y a 3 ans, pour réduire

de 50 % l’échec en licence. Il apparaît, entre autres, que

l’objectif de proposer 5 heures d’enseignement hebdoma-

daire de plus par étudiant de L1 n’a pas été atteint, que

le tutorat ne fonctionne pas assez bien, que les profs ne

sont pas très motivés par ces mesures, mais surtout que

le plan est appliqué de manière très hétérogène entre les

universités. Ça, on s’en doutait un peu.

BU Angers au topOuverte de 8 h 30 à 22 h 30 du lundi au samedi, soit 84 heures par semaine, la BU d’Angers revendique à juste titre « la BU la plus ouverte de France ». Elle propose par ailleurs 850 places de lecteurs, 85 ordinateurs et 800 000 documents en libre accès. Un bel exemple à suivre.

Soit dit en passantInfos utiles, insolites, consternantes, stimulantes…Toute l’actu du monde étudiant en bref et en brèves

EPICURE #34 — Décembre 2010 } 5

Carte musique Économisez 50 % sur le sonÇa, c’est une bonne nouvelle : le lancement de la Carte musique pour les 12-25 ans. Comment ça marche ? En s’inscrivant sur www.carte-musique.gouv.fr, vous pou-vez acheter des crédits de 5, 10 ou 25 euros utilisables sur une vingtaine de plates-formes, et l’État les double. C’est-à-dire que pour 25 euros de crédit achetés, vous pou-vez en dépenser 50 ! Et tout ça en mélangeant les offres de plusieurs plates-formes ou formules différentes. Par exemple, un abonnement à 10 euros sur une plate-forme de streaming et deux souscriptions à des formules de téléchargement à 20 euros chacune coûteront 25 euros au total au lieu de 50. Évidemment, au départ, il faut quand même être prêt à débourser 50 % du prix d’achat.

Tous drogués à la malbouffeSelon un article du très sérieux New Scientist, un consen-sus comment à se former chez les chercheurs autour de l’idée que la malbouffe crée une dépendance semblable à celle des drogues. Par exemple, de récentes études montrent que des rats gavés de bacon, de saucisses, de glaces et de chocolats ont présenté des troubles physio-logiques et comportementaux en tout point semblables aux rongeurs rendus accros à la morphine. Et si vous pen-sez que vous êtes supérieurs aux petits rongeurs, sachez que ces similitudes ne s’arrêtent pas aux animaux. « Il y a maintenant des preuves convaincantes que les aliments riches en sucre, en graisses et en sel, peuvent modifier la chimie de votre cerveau d’une manière proche de celles de drogues hautement addictives comme la cocaïne et l’héroïne », explique l’étude. Alors, que faire ? Selon Hank Cardello, un ancien cadre de Coca-Cola, une solu-tion consisterait à donner un petit coup de pouce fiscal aux entreprises qui produisent des aliments sains : « Les gens ne vont pas changer leur comportement. Pour moi, il faut enlever les calories de la circulation ! »

Fuite des cerveaux L’Afrique toujours pillée

« L’émigration des femmes qualifiées, une composante

occultée de la fuite des cerveaux africains », titrait Le Monde

du 3 novembre, commentant les conclusions d’une étude

publiée par Abdelslam Marfouk, chercheur à l’Université

catholique de Louvain, pour qui les femmes « constituent

non seulement une large part » de la migration africaine

vers les pays de l’OCDE (44 %), mais sont de surcroît

« diplômées de l’enseignement supérieur pour plus de la

moitié d’entre elles ». Ce phénomène n’est « guère visible

en Europe », mais apparaît « saisissant » en Amérique

du Nord et en Australie, où « plus de 60 % des migrantes

africaines ont fait des études supérieures ». Laissez venir

à nous les têtes bien faites.

Études de santé C’est quoi ton numerus ?

Le numerus clausus en médecine sera de 7 400 places

en 2010-2011, 1 154 en odontologie, 1 015 pour les études

de sage-femme et 3 090 en pharma. M’en fous, chuis en

socio.

http://www.carte-musique.gouv.fr


Actus

Emploi des jeunes diplômés Le mieux se confirme« Bloquées à un niveau très bas depuis début 2009, les intentions de recrutement pour les jeunes diplômés s’amé-liorent nettement et retrouvent leur étiage de 2008 » : c’est ce qu’indique l’APEC (Association pour l’emploi des cadres) dans sa dernière note de conjoncture. Le mieux que nous évoquions dans notre précédent numéro semble donc se confirmer. Ainsi, 47 % des entreprises prévoient de recru-ter des jeunes diplômés au 4e trimestre 2010, soit 25 points de plus que l’année dernière au même moment. « De sur-croît, indique l’APEC, ces intentions sont confirmées par les recrutements effectifs de cadres : près de la moitié des entre-prises qui ont recruté au troisième trimestre indiquent avoir

embauché des jeunes diplômés. Cette proportion atteint 69 % dans l’informatique, 68 % dans la construction et 64 % dans l’ingénierie-R & D ».De son côté, le baromètre trimestriel Emploi-jeunes diplô-més de l’EDHEC (grande école de management) confirme ces constats puisqu’il enregistre, pour la deuxième fois consécutive, « une embellie » sur le marché de l’emploi des jeunes diplômés : « La confiance revient : la tendance à une relative embellie se confirme et même s’amplifie, puisque les entreprises confirment avoir réalisé leurs précédentes intentions de recrutement et an noncent vouloir embaucher davantage aux cours des trois prochains mois. Les intentions sont hautes pour les fonctions marketing et communication, ce qui est un signe encourageant car en général ces fonctions supports sont les premières à souffrir en temps de crise ». Pourvu que ça dure.

Les jeunes et la politique Ça progresseLes 18-29 ans montreraient plus d’intérêt pour la politique qu’il y a 10 ans, si l’on en croit une intéressante étude de l’INJEP*. Le phénomène irait notamment de pair avec une progression de la participation protestataire et reste conditionné par le niveau d’études.

On apprend notamment que la po-litique occupe une importance croissante dans leur vie : 5 %

des jeunes estimaient que la politique jouait une part « très importante » dans leur vie en 1999, mais sont aujourd’hui

13 %, tandis que 37 % considèrent « assez importante » la place de la politique dans leur vie, contre un quart il y a 10 ans.

Du devoir au droitSelon Bernard Roudet, auteur de l’étude, « ce qui augmente particulièrement parmi les jeunes, c’est l’abstentionnisme intermittent. Avec le renouvellement générationnel, le vote est moins conçu comme un devoir, autrefois accompli sans même être politisé, que comme un droit exercé au gré des enjeux mobilisa-teurs du moment ».

Une nette majorité (65 %) des 18-29 ans, se prononce pour une amélioration « petit à petit » « par des réformes », 10 % sont opposés à tout changement, mais près du quart estiment qu’il faut « changer radicalement l’organisation de notre société par une action révolu-

tionnaire » — ils étaient 11 % en 1981 et 6 % en 1990. Mais si la part de ceux qui se positionnent à l’extrême gauche est stable (de 12 à 14 % de 1981 à 2008), celle de ceux qui se situent à l’extrême droite est passée dans le même temps de 1 à 7 %.

L’INJEP s’est également penchée sur le lien entre le niveau d’étude et la politisation. Qu’ils aient terminé leurs études à 18 ans ou 22 ans, seuls 19 % des jeunes font confiance aux partis po-litiques. Mais 52 % de ceux qui ont fini leurs études après 21 ans ont confiance dans le Parlement contre 34 % des jeunes qui ont terminé avant 19 ans. Peut-être parce qu’ils savent ce que c’est, le Parlement (boah, c’est facile).

F.C.

*Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire

Tous les résultats icihttp://bit.ly/hhfClz



Actus internationales

Le monde en brefLe monde étudiant est aussi un village où il se passe toujours quelque chose !

L’Angleterre double les droits

d’inscription

Les droits d’inscription des universités anglaises vont dou-bler et passer de 3 000 livres (3 500 euros) à 6 000 livres (7 000 euros) par an, voire 9 000 (10 500 euros) « dans des circonstances exceptionnelles », jolie formule pour dire « dans les meilleures universités ». C’est la conséquence des coupes budgétaires annoncées par le gouvernement qui a supprimé 3 milliards de livres de budget aux univer-sités. Les étudiants ne seront pas obligés de payer immé-diatement, mais verseront 9 % de leurs revenus annuels en remboursement une fois qu’ils gagneront au moins 21 000 livres par an. En échange, le nombre de places d’études sera accru de 10 % et les bourses pour les étu-diants les moins riches passeront de 2 900 à 3 250 livres par an. Le système de bourses sera doté de 150 millions de livres gagnées… en supprimant les repas gratuits pour les élèves de primaire les plus pauvres. Pour rappel : Robin des Bois est mort et le shérif de Nottingham lui a piqué sa femme et ses sandwichs.

Pas un rond ? Privatisation !

La London School of Economics, l’une des meilleures

écoles du monde en sciences sociales, envisage de

devenir privée. Prenant acte du fait que le gouverne-

ment va baisser de 40 % les budgets de l’enseignement,

elle estime qu’elle ne pourra pas tenir son rang si elle

ne peut pas faire payer les étudiants au-delà ce que

propose l’État. Elle prendrait exemple sur les tarifs de

l’université de Buckingham (17 000 livres par an). La LSE

a été fondée en 1895 pour renforcer la justice sociale et

créer les bases de l’État providence. C’est sans doute ça,

l’humour anglais.

Cours de gagasOn aime bien vous rapporter les créations de cours à la con : l’université de Caroline-du-Sud va lancer un cours de sociologie dédié à la vie de Lady Gaga. Son enseignant, Mathieu Deflem, citoyen belge, veut analyser la chose sous l’angle du phénomène social. N’empêche qu’il a vu Lady Gaga trente fois en concert. Ça par contre, c’est de l’humour belge.Têtes de

coupables

Le syndicat américain des professeurs d’université est en

rogne contre l’université Bethune-Cookman. Outre son

nom ridicule, cette université s’est permis de virer sept

profs, dont quatre pour harcèlement sexuel, après des

accusations basées essentiellement sur des on-dit et des

propos d’étudiants anonymes relayés par une entreprise

de consultants qui passait par là. De quoi se plaignent-

ils ? En Espagne au xve siècle, on vous brûlait un prof pour

moins que ça.

Ticket si’oupléL’université d’économie de Vienne a trouvé comment éviter l’engorgement des amphis de première année : seuls sont admis les étudiants qui ont le bon ticket. Bon, pour éviter un carnage, elle propose plusieurs horaires possibles, mais une fois son ticket pris, plus question d’y aller un autre jour. Un employé contrôle à l’entrée. Le placement dans l’amphi reste libre…

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Vie étudiante

Comment monter son journal étudiant

Il y a mille et une manières originales de réaliser un journal, à vous de trouver la vôtre. Voici quelques conseils pour vous éclairer dans cette aventure éditoriale qui fera peut-être de vous le Citizen Kane des facs… Cependant, n’oubliez pas que faire un journal doit aussi être un plaisir !

La première chose à faire quand on veut créer un journal est d’en définir la formule. Première question : à qui vous adressez-vous ? Car vous

ne ferez pas la même feuille de chou si vous vous adressez à tout le monde ou si vous visez uniquement les étudiants de votre filière. Question suivante : que souhaitez-vous faire ? Un journal d’information, un fanzine culturel, un périodique pour interpeller vos condisciples… ? Soyez clair avec vous-même et avec vos lecteurs.

Un fois qu’on sait ce qu’on veut faire, il faut savoir QUI va le faire. Donc : qui écrit ? En effet, ne serait-ce que pour la cohérence de votre journal, il faut savoir qui sera publié : entre les membres de la rédaction et tous ceux qui veulent bien envoyer un article, les options ne manquent pas. Le corollaire de ce choix sera le style du journal : l’originalité de sa ligne éditoriale fera sa personnalité. Et réfléchir au style évite de ne pas en avoir !

Enfin, il faudra faire des choix techniques en fonction de vos moyens humains et matériels. Pour commencer : faites un choix réaliste quant à la périodicité de parution et n’annoncez pas un rythme que vous ne pourrez pas tenir. Mieux vaut un bimestriel bien construit qu’un mensuel bouclé à l’arrache et toujours en retard. Sur l’impression du journal en tant que telle, ce sera surtout en fonction de votre budget, car si la pho-tocopieuse et l’imprimerie ne donnent pas le même résultat, elles ne coûtent pas non plus le même prix…

Les mentions obligatoiresVous devez impérativement faire apparaître le nom du responsable de publication, la date de parution, le prix de vente et l’imprimeur. Si vous photocopiez vous-même votre journal, indiquez « imprimerie spéciale ».


Une maquette qui en jette !Un adage veut que la maquette soit le costume d’un journal et que l’habit fasse le moine. Si ça ne fait pas envie, aucune chance d’être lu ! La maquette doit donc refléter l’identité du journal : à journal sérieux, maquette sobre, à journal ludique, maquette dynamique. Et la maquette a aussi une fonction pratique, celle de guider vos lecteurs et de rendre la lecture agréable. Par exemple, du gris sur fond noir, c’est moche et fatigant à lire.

Parmi les paramètres, il faudra définir le format du journal, le nombre de colonnes (un grand bloc de texte décourage les lecteurs) et la charte graphique. Cette dernière regroupe tous les éléments de votre maquette : la police, la taille et l’épaisseur des caractères, les couleurs, etc. À retenir : n’utili-sez pas plus de trois polices différentes par page et préférez les polices fines pour le texte et les polices grasses pour les titres.

Enfin, ne négligez pas le logo : c’est la représentation gra-phique du nom du journal et votre premier ambassadeur… Ne vous privez pas des services d’un graphiste ou d’un des-sinateur !

Du bon usage de l’écriture…Oubliez la méthode scolaire et le plan plan-plan ; la règle d’or dans la rédaction d’un article est que l’information essen-

tielle doit figurer en tête du papier. Pour être simple, faites exactement l’inverse d’une dissertation : commencez par la conclusion puis expliquez le pourquoi et le comment.

Concernant le style, soyez percutant. Concision, clarté et simplicité sont les mots-clés. Exprimez-vous simplement (avec des mots que tout le monde comprend), faites des phrases courtes selon le schéma « une idée = une phrase » et écourtez les paragraphes pour ne pas égarer vos lecteurs dans un texte trop dense et des détails inutiles. Pourquoi toutes ces précautions me demanderez-vous, les lecteurs n’ont qu’à être au niveau, non ? Pour une raison qui tient à la règle de base du journalisme : on écrit pour être lu.

Du chemin de fer à l’impressionLe « chemin de fer » est un schéma des pages du journal que vous disposez les unes à la suite des autres. C’est un outil de travail qui vous aidera dans la réalisation de votre publication en vous offrant une vision d’ensemble. Ainsi, il sera plus simple de voir comment regrouper les articles traitant d’un même thème, d’alterner les articles sérieux avec ceux plus légers et de voir comment répartir les illustrations au sein des articles.

Concernant les illustrations, elles doivent faire partie inté-grante du journal : elles aèrent la maquette et permettent souvent d’appuyer le propos en illustrant un exemple ou en faisant de l’humour. Dans l’idéal, les dessins, les photos et les caricatures doivent être les vôtres, ça marquera encore plus votre personnalité et retiendra l’attention de vos lecteurs.

Dernière étape avant l’impression : effectuez un réel travail de relecture et de correction, ça vous évitera de passer pour des bouffons. Une fois que c’est fait, vous pouvez faire tourner les rotatives !

6 Saint-John Alexis

Le directeur de publicationLa loi française oblige tous les journaux à désigner un directeur de publication, qui est civilement et pénalement responsable de la publication (dans une association, le directeur de publication est par défaut le président).

les déclarations et les dépôts légauxPour faire les choses dans les règles, sachez qu’il existe une déclaration préalable de publication et des dépôts légal, judiciaire et administratif. Pour faire plus simple, vous pouvez vous limiter à un seul des trois dépôts, ce qui permet d’archiver votre journal et de le dater aux yeux de la loi. Renseignez-vous auprès de la préfecture.

Les conseils du technicien†††Si vous ne vous sentez pas sûr de vous avec la couleur,

commencez par faire du noir & blanc, il vaut mieux faire un beau noir & blanc qu’une mauvaise couleur (sans parler du surcoût de cette dernière).

†††Si vous voulez faire imprimer votre journal chez un impri-meur, allez le voir avant, pour lui parler de votre projet, posez-lui des questions sur ce qu’il attend techniquement. Il en va de son intérêt et du vôtre : moins de soucis avec la technique = moins de surcoût. C’est aussi un professionnel qui peut vous donner pas mal de ficelles pour réaliser votre maquette !


Vie étudiante

Concours des CROUSLaissez libre cours

à vos fantasmes

Condition de base pour participer : être inscrit dans un éta-blissement d’enseignement supérieur, tout simplement. Dans chaque CROUS, un jury régional se réunira vers la

fin de l’année universitaire pour attribuer des prix et sélec-tionner les meilleures œuvres par académie. Celles-ci pour-ront, dans un deuxième temps, concourir au niveau national : là, outre la consécration d’une reconnaissance hexagonale et un éventuel coup de boost sur votre CV, les prix dans chaque catégorie s’élèveront à 2 000 euros pour le lauréat, 1 000 euros pour le 2e prix et 500 pour le 3e.

Concernant tout d’abord la nouvelle, les règles de rédaction sont simples. Votre prose doit être :†† un récit bref comportant peu de personnages et un temps fort autour duquel la trame nar-rative se construit,†† une œuvre originale non publiée comportant un titre et 2 500 mots maximum,

†† un document écrit en français, anonyme, soigné, dactylo-graphié et paginé.

Côté BD, votre création pourra se faire sur le support de votre choix dans les courants man-ga, comics, ou BD européenne et devra être :†† une histoire courte de 1 à 7 planches maxi-mum sur 2 supports :†† support papier de format 21 x 29,7 cm (cou-leur ou noir et blanc), sans limitation de cases, avec ou sans texte, en format portrait ou paysage, avec utilisation d’un seul côté,

†† support numérique format PDF ou TIFF résolution 300 dpi/A4 quadrichromie,†† accompagnée d’un commentaire de l’auteur remis sur fichier Word,†† la forme et l’époque du récit sont libres (récit poétique, dra-matique, fantastique, humoristique, passé, présent, futur)

ainsi que les techniques utilisées (crayon, plume, feutre, gouache, pastel, fusain, craie, peinture, bille).

Vos talents de photographe doivent ré-pondre aux critères suivants :†† une à deux photographies (légendées ou pas) présentée(s) sous forme de tirage photographique sur papier,††noir et blanc ou couleur,

††numérique ou argentique,††de format maximum 21 x 30 cm,††sans encadrement.

Enfin, les Spielberg des campus devront proposer :†† une œuvre originale sur support vidéo, en langue française ou sous-titrée ou sans dialogue (documentaire, art vidéo, narration, fiction, expérimental et ani-mation), avec générique, en couleur ou en noir et blanc,†† et ne pas excéder 5 minutes.

Vous savez l’essentiel. Maintenant, y’a plus qu’a…

F.C.

En savoir plusLes formulaires d’inscription sont disponibles dans les services culturels des CROUS et téléchargeables sur le site de l’action culturelle du CNOUSwww.culture.cnous.fr

Le calendrierDates limites d’envoi des projets :- 16 mars pour les nouvelles,- 15 mai pour les BD, les photos et les films courts.

Fantasmes : tel est le thème excitant des concours étudiants 2010-2011 animés par le réseau des œuvres universitaires

(CROUS). Nouvelle, BD, photo, court-métrage… Si le thème vous stimule, voilà comment ça se passe.



Budget 2011Quoi de neuf dans les facs ?

25 milliards d’euros et quelque : le budget de l’Enseignement supérieur et de la Recherche progressera de près de 2 % en 2011. L’Enseignement supérieur (14,7 milliards) profitera d’une manne supplémentaire de 706 millions d’euros par rapport à 2010, assure la ministre Valérie Pécresse. Mais dans les faits, qu’est-ce que ça va changer ?

Pour être honnête, pas grand-chose : d’une année sur l’autre, l’étudiant peut difficilement voir ce qui change fondamentalement dans ses conditions d’études.

Hormis le financement d’un mois de bourse de plus par an, quand même, ou un chantier immobilier qui met de nouveaux services à disposition ou désengorge des amphis.

L’effort budgétaire est constantAu-delà des mesures concrètes, pour évaluer l’effort de l’État, il faudrait faire revenir sur les campus des étudiants qui en sont partis il y a 10 ou 15 ans : eux pourraient juger les progrès accomplis.

Si l’on regarde froidement les chiffres, il y en a : d’un strict point de vue comptable, le budget de l’Enseignement supé-rieur a plus progressé ces trois dernières années que lors des 15 précédentes. Le secteur est également exempté de

la règle de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui partent à la retraite.

Quant à 2011, ce sont donc 706 millions d’euros supplémen-taires qui viendront (viendraient ?) irriguer les universités et les campus. L’effort est louable, même s’il faut rester prudent

Politique universitaire

Que dit la DIE, dis ?La DIE (dépense intérieure d’éducation) est l’effort global réalisé par la nation (État, collectivité, familles, entreprises) pour l’éducation. Elle est variable selon le niveau de formation et s’élève à :††† 10 219 euros par étudiant en université en 2009 (8 548 euros en 2006, soit + 19 % en trois ans selon le ministère).†††14 853 euros pour les élèves de prépa,†††13 760 euros pour les élèves de BTS.


avec les chiffres et leur habillage opportuniste (lire les réac-tions de l’intersyndicale) : une partie de cet effort est en effet conditionné à la réalisation de partenariats public-privé dans le cadre de l’aménagement des campus. Ce n’est donc pas toujours de l’argent frais qui tombe directement dans les caisses des universités.

En termes bruts et concrets, celles-ci toucheront quand même 82 millions d’euros de plus qu’en 2010, dont la moitié au titre du plan Licence destiné à remédier au fort taux d’échec lors des premières années d’études.

1,6 milliard pour les boursesCôté vie étudiante, le budget flèche la coquette somme de 2,08 milliards d’euros (+ 70 millions) : plus de la moitié (1,6 milliard) est affectée aux « aides directes » (bourses), 270 millions d’euros aux « aides indirectes » (logement et restauration universitaire), 63 millions pour l’action « santé des étudiants et activités associatives, culturelles et spor-tives », ou encore 49 millions d’euros au titre des aides au mérite (26 387 bénéficiaires).

Et le reste ? Essentiellement de la masse salariale.

Voilà, vous pouvez désormais expliquer doctement à vos parents où part une partie de leurs impôts.

F.C.

Réactions†††« Dans le contexte budgétaire que nous connaissons, avoir

un budget de l’Enseignement supérieur et de la Recherche qui ne baisse pas et des emplois sauvegardés nous permettent de pousser un soupir de soulagement », Simone Bonnafous, vice-présidente de la CPU (Conférence des présidents d’université).

†††L’intersyndicale supérieur-recherche, qui réunit no tamment l’UNEF et le SNESUP, appelle « la communauté universitaire et les étudiants à dénoncer [un] budget qui lèse la plupart des établissements et des laboratoires, à expliquer partout cette présentation trompeuse et à se mobiliser pour faire connaître les exigences de la communauté universitaire ». Pour elle, « en dépit de l’affichage s’appuyant sur des effets d’annonce », « les crédits de paiement […] augmentent de moins de 2 % en valeur, ce qui correspond à une stagnation en euros constants : c’est une situation sans précédent depuis des années. »

Pendant ce temps-là, sur une îleAu prétexte de rééquilibrer les finances de l’État et de réduire la dette, le budget Enseignement supérieur au Royaume-Uni va essuyer une saignée budgétaire historique : – 40 % ! Le budget Recherche est quant à lui gelé pour quatre ans. On n’ose imaginer ce que l’annonce de telles mesures susciterait comme réaction en France. Outre-Manche, quelques milliers d’étudiants ont manifesté dans les rues de Londres et sont allés rendre une visite musclée au siège du parti conserva-teur. Pour info, les droits d’inscription sont actuelle-ment plafonnés à 3 800 euros au Royaume-Uni.

Un mois d’APL à la trappe ?Après l’épisode estival de la reculade spontanée du gouvernement sur la fin puis le maintien du cumul demi-part fiscale et APL, le projet de loi de finance-ment de la sécurité sociale voté début novembre par les députés prévoit la suppression de la rétroactivité sur trois mois du versement des APL (objectif, 240 mil-lions d’euros d’économies) : cela signifierait que les étudiants qui ont payé en septembre un loyer dont le dossier n’a été bouclé qu’en octobre auprès des CAF ne toucheraient aucune aide sur le mois précédent. Un amendement sénatorial supprimant cette disposition a peut-être été adopté au moment où nous imprimons.


Les métiers de l’enfance

On a plutôt l’habitude d’entendre parler du vieillissement de la population européenne. Et pourtant, chaque année, environ 800 000 bébés voient le jour, rien qu’en France. Comme il faudra garder, éduquer et soigner tous ces enfants, il y a du boulot en perspective dans le secteur des métiers de l’enfance !

Celui-ci emploie aujourd’hui des personnels aux compé-tences diverses et complémentaires, qui exercent dans des structures publiques ou privées, de la pouponnière

au centre aéré en passant par l’hôpital ou l’école élémentaire, avec le même objectif : accompagner l’enfant dans son quoti-dien, l’aider à devenir autonome, et jouer le rôle de personne ressource auprès des parents, que ce soit pour l’apprentissage de gestes techniques ou en cas de problème particulier.

Attention : si, traditionnellement, les métiers de l’enfance sont très féminisés, on y rencontre de plus en plus d’hommes. Alors les garçons, profitez donc de cette avancée de l’égalité des sexes !

Avec le bacPour travailler en pouponnière, crèche ou halte-garderie, visez un poste d’auxiliaire de puériculture (AP). Vous vous y

occuperez des soins quotidiens aux jeunes enfants et orga-niserez les diverses activités d’éveil. Si c’est l’école mater-nelle qui vous attire, vous pouvez devenir ATSEM (Agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles) pour assis-ter le personnel enseignant dans l’accueil, l’animation et l’hygiène des enfants. Le recrutement concernant ces deux types d’emplois s’effectue sur concours, les candidats étant en principe titulaires du CAP Petite enfance (certains établis-

Orientation

La PMILe service de Protection maternelle et infantile dé-pend du département. Il est dirigé par un médecin et doit assurer la protection sanitaire de la famille et de l’enfant. Il organise des consultations médicales et des actions de prévention : suivi pré ou postnatal, actions de dépistage des troubles d’ordre physique, psychologiques, organisation des modes de garde…


sements proposent aux bacheliers de le préparer en un an). Autant dire qu’il va falloir vous réorienter !

Vous souhaitez œuvrer dans un centre socio-culturel, une ludothèque ou une association accueillant des enfants ? Vous pouvez passer le BAFA (Brevet d’aptitude aux fonctions d’ani-mateur, voir encadré) ou bien devenir éducateur de jeunes enfants (EJE) : le concours débouche sur une formation théo-rique (1 500 heures) et pratique (15 mois).

À condition d’habiter en ville et d’avoir une certaine mobilité, vous pouvez aussi vous lancer dans le soutien scolaire à domicile. Depuis quelques années, de nombreuses enseignes se sont spécialisées dans le créneau des cours particuliers qui connaît une très forte évolution. Elles recrutent à partir du bac pour l’aide aux devoirs et permettent de travailler à temps partiel.

Avec un bac + 3/4De nombreux professionnels du domaine paramédical travaillent essentiellement avec un jeune public. Par exemple, les orthophonistes interviennent pour dépister et corriger les déficiences ainsi que les troubles de la communication orale et écrite (bac + 4) et les psychomotriciens ont en charge la rééducation de troubles du mouvement et du geste (bac + 3).

Pour s’occuper exclusivement de bébés, après l’école d’infir-mière ou de sage-femme, il faut encore une formation d’une année pour devenir puéricultrice. On peut alors exercer dans le milieu hospitalier, une PMI ou une structure d’accueil, et

après quelques années de pratique, envisager d’évoluer vers un poste de direction d’une telle structure.

Enfin, l’assistant(e) social(e) (bac + 3), formé(e) dans des écoles agréées par l’État (entrée sur examen), vient en aide aux plus démunis pour améliorer leur situation économique, psychologique et culturelle. Il ou elle mène d’importantes ac-tions auprès des familles, et plus spécifiquement des enfants.

Avec un bac + 5 et au-delà…Les instituteurs, ou professeurs des écoles, de la maternelle (2 ans et +) à l’école primaire (jusqu’à 11 ans) enseignent toutes les matières et veillent au bon développement de leurs petits élèves. Le concours est ouvert à tous les bac + 5, mais un Master des métiers de l’enseignement et de la formation vous y prépare plus spécifiquement à l’université.

Vous voici convaincu que le secteur des métiers de l’enfance est l’un des plus riches et des plus passionnants qui soient ? Ajoutons que malgré la crise, c’est une branche qui continue de recruter, l’offre, notamment dans le domaine de la garde des plus jeunes, n’étant pas encore satisfaisante…

Alors, pourquoi ne pas réveiller la Nanny McPhee qui est en vous ?

Sylvie de Mathuisieulx

Parole de pro« Les qualités requises pour réussir une carrière dans le secteur de la petite enfance sont nombreuses : il faut être patient, attentif, aimer le travail en équipe, pouvoir supporter le bruit (cris, pleurs…). Comme il est difficile de décrocher un CDI dans la branche, il vaut mieux préparer un ou plusieurs concours administratifs qui débouchent sur un emploi : ATSEM, AP, EJE… »Corinne Schulzé, enseignante en CAP Petite enfance.

Le BAFALa formation est organisée pendant les vacances sco-laires par des organismes habilités. On commence avec une session d’enseignement général suivie d’un stage pratique, pour finir avec une session d’ap pro fon dis-sement. Attention, les parties théoriques coûtent, selon les centres, entre 350 et 600 euros chacune. Pour plus de renseignements, consultez www.bafa-bafd.gouv.fr


Technos

L’oiseau bleu a du mal à s’envolerEn France, Twitter est loin de déchaîner les foules. Créée en juillet 2006, cette plate-forme communautaire est basée sur le microblogging. Original, pratique et facile à utiliser, cet outil présent sur tous les continents a pourtant du mal à trouver son public dans l’hexagone. Et ce, malgré les avantages qu’il présente.

D’après une enquête de l’Ifop réalisée en septembre dernier, Twitter arrive en 7e position sur les 32 ré-seaux sociaux étudiés. Cette année, il enregistre

encore une progression de son score de notoriété. En effet, aujourd’hui, il est connu de 80 % des internautes français en âge de voter contre 63 % à l’automne 2009. Mais le taux d’inscrits lui, n’a augmenté que de 2 points. Et seulement un cinquième des étudiants interrogés déclare en être membre. Pourtant, le site de microblogging a de quoi leur plaire.

Rester connecté à son mondeEn s’inscrivant gratuitement à Twitter, l’utilisateur peut en-voyer des messages courts avec un maximum de 140 carac-tères, appelés « tweets ». Pour suivre en temps réel les tweets de quelqu’un sur son compte, il suffit de s’abonner à son profil. Et si une personne vous suit, elle recevra les vôtres. Pour choisir le type d’informations qu’on souhaite recevoir, il suffit de s’abonner aux « twittos » (utilisateurs) qui nous intéressent. On peut ainsi prendre des nouvelles régulières de ses amis, suivre le parcours des stars qu’on apprécie ou encore recevoir des infos de son quotidien préféré.

Élargir son réseau professionnelTwitter peut aussi aider un étudiant à la recherche d’un stage ou d’un premier emploi à mettre en avant son profil. Comment ? En tweetant des informations pertinentes liées à son domaine d’études, en se démarquant par un profil original ou en étudiant les nouvelles annonces tweetées. Il a alors des chances de se faire connaître en attirant l’attention de professionnels, et de développer son réseau.

Être au courant des dernières tendancesEnvie d’être informé des nouveaux produits ou services dans les domaines qui vous intéressent ? Il suffit pour ça de suivre les marques, les créateurs ou les sociétés qui s’y rapportent. On passe en revue les différents tweets reçus et on choisit les liens sur lesquels on souhaite cliquer (articles, photos, vidéos…). Mais attention, plus le nombre de comptes que l’on suit est important, plus les tweets reçus seront nombreux.

Nadia Bijarch

Un accès instantané à l’infoÉmilie, 24 ans, en 4e année de communication/Marketing (Sup de Pub), Brunoy (91)« Je me suis inscrite sur Twitter pour avoir les dernières infos de mes radios et artistes préférés, les dernières actus en matière de communication (agences de pub, magazines spécialisés, personnalités…), et suivre quelques amis. Avec cet outil, j’ai accès à l’information instantanément et de manière concise et rapide, je n’ai pas besoin de lire de longs articles. L’inconvénient est que je reçois trop d’alertes sur mon téléphone. Du coup, j’ai supprimé l’application sur mon iPhone et je consulte mon compte via un ordinateur, seulement deux fois par semaine environ. »


Chronique nihiliste

Qui suis-je ?Esprit critique, lucide et frap-peur, Alex Nihilo ne respecte rien et s'en prend tous les mois à l'actualité - ou à ce qui lui tombe sous la plume... enfin, sur le clavier - avec une verve délicieusement imper-tinente et politiquement très incorrecte.

Ah, ces jours merveilleux où l’on se réunit d’AG en sous-commissions préposées à la préparation de l’AG suivante dont la tenue

sera votée ultérieurement après le vote sur la manière dont il faut voter !

Ah, ces tentatives désespérées de croire en la démocratie en sachant très bien que la minorité estimera qu’elle n’a pas été écoutée et que le vote n’était pas légal, comme dans n’importe quel pays du tiers-monde où le vaincu conteste le vote dès qu’il sait que l’Occident pourra éventuellement le soutenir dans ces demandes.

Bref, ces moments dantesques où la mauvaise foi des uns le dispute à l’idéalisme des autres, ça s’est reproduit encore cette année et une nouvelle fois, il y a là-dedans comme un truc qui m’énerve légèrement.

Pénalité mon culJ’ai entendu donc lors des dernières manifestations et autres tentatives d’occupation plonplon des universités, façon mai 1968 sous Lexomil, quelques énergumènes propres sur eux s’offusquer à l’idée de manquer quelques heures de cours : « On ne veut pas de blocage parce qu’on ne veut pas être pénalisés ».

Mais, tas de larves grotesques à l’imagination aussi atrophiée que le talent de Philippe Val, croyez-vous vraiment qu’un ouvrier à 1 000 euros par mois qui s’enquille 15 jours de grève alors qu’il a deux gosses à nourrir ne sera pas plus pénalisé

que vous dont, la seule perspective de manquer une journée de cours vous fait transpirer d’horreur ? Que vous n’en ayez rien à battre d’avoir la retraite à 60 ou 80 ans, que ces mou-vements de pue-la-sueur arpentant les rues en vociférant quelques slogans mal dégrossis et rimant approximativement (sans parler de l’absence de césure à l’hémistiche) nuisent à votre sens de l’esthétisme et que, subséquemment, vous refusiez mordicus de vous y associer, c’est une opinion et, comme toute opinion, elle se défend.

Mais que vous pétochiez comme des végétariens enfermés dans un restaurant « L’entrecôte » à l’idée de louper une journée de cours par semaine, ce n’est pas une opinion mais un déballonnage consciencieux et fuyant, une lâcheté intellectuelle maquillée sous les atours peu glorieux de la conscience professionnelle que vous n’avez pas.

Des ânes et des livresCroyez-vous vraiment que c’est ça qui vous fera avoir ou pas votre année ? Si vous avez du talent, ou simplement si vous êtes un tant soit peu malin, vous aurez vos examens même en manquant quelques journées de cours. « Un âne se croit savant parce qu’on le charge de livres » dit un proverbe et seuls les abrutis pensent que chaque respiration du saint professeur a un pouvoir thaumaturge qui peut les prémunir contre l’échec. Alors que l’expérience humaine glanée lors de ces journées à l’utilité politique approximative, elle, ne s’apprend pas dans les livres.

Alex Nihilo

Blocage mentalOù l’on regrette que ceux qui ne veulent pas bloquer le fassent pour de mauvaises raisons. Et que l’hypocrisie devienne un principe politique.


En panne d’idées cadeau pour vous, vos meilleurs amis ou vos parents ? Du bouquin-bijou au gadget high-tech en passant par le cadeau nostalgie pour vos parents, il y en a pour tous les goûts… et à tous les prix.

Le petit livre à offrir à un amateur de rockNon seulement l’objet est joli avec sa couv’ magnétique dépliante et ses pages glacées (pas froides, glacées : lisses et brillantes), mais son titre ne ment pas : l’amateur, même déjà bien formé au rock et à son histoire, découvrira plein de nouvelles anecdotes et

pourra tester ses connaissances.

Tana Éditions, 128 pages, 14,90 euros.

Les jeux du fictionnaire Inventez les bonnes réponses pour gagner !

Fictionnaire est un véritable jeu de bluff qui permet de gagner même sans connaître les réponses aux questions. Lorsqu’une question est posée, chaque joueur (sauf un) invente une réponse en espérant piéger ses adversaires. Les joueurs marquent des points si leur réponse est choisie, même si elle est complètement loufoque !

Sur ce mode, Le Fictionnaire propose quatre jeux différents : Classic Encyclopedia est à base de définitions de mots du dictionnaire rares et compliqués. Incroyable… ment vrai, ras-semble toutes sortes d’histoires étranges ou de records sortis du Guiness des Records. Naturals, regroupe des questions portant sur la nature. Enfin, Tout est relatif, propose des ques-

tions relatives à la science et aux expériences inconcevables. Chacun est conçu pour 4 à 7 joueurs et compte 60 cartes, avec 120 questions recto verso. Ou comment (re) découvrir les joies du jeu du dictionnaire grâce à un jeu de cartes condi-tionné dans un paquet de cigarettes.

Prix : 8 euros et ne nuit pas gravement à la santé !

VibmusicDes martiens sous le sapin

Pour les accros aux gadgets étonnants, le Vibmusic lancé par Yoo Digital affiche un look d’ovni qui dissimule un bijou de magie acoustique : une fois l’enceinte posée sur un meuble, les surfaces deviennent des caisses de résonance, modulant et propageant le son à 360°. Dispo en 4 coloris (noir glacé, bleu marine, vert pomme, rose nacré).

Prix public conseillé 59,90 euros.

Au pieddu sapin

Marché de Noël


SEGA SM 4000C’est plus fort que toi

Ça peut être LE cadeau qui va faire fondre votre père, et dont vous profiterez aussi : cette console portable contenant 20 jeux cultes redonne vie aux héros des années 90 qu’ont adorés vos parents, au rythme du slogan « Sega, c’est plus fort que toi » et de la légendaire console de salon Megadrive.

Prix public conseillé : 49 euros.

EcoPad MacallyDu bambou pour l’ordi

Maman est écolo ? Et si vous lui offriez un support d’ordi en bambou ? Ce bel objet cache une petite planche rétractable pour pouvoir poser sa souris.

Prix public conseillé : 29,95 euros.

Rock & Folk in the UKRock & Folk, premier mag de la presse musicale française, propose une anthologie du rock britannique des années 50 à aujourd’hui comprenant 100 titres et un livret 16 pages. Pour vous ? Pour vos parents ? Et pourquoi pas les deux ? De quoi réjouir toutes les générations, des baby aux papy-rockers !


Idéal pour enregistrer les cours en amphiLe LFH 882Voilà l’outil qui va bien pour ne pas rater une miette de cours : il capte la voix jusqu’à 12 mètres, atténue les bruits latéraux, enregistre sous un format haute qualité et, entre autres, les fichiers audio sont téléchargeables rapidement via un port USB 2.0.

Bon, c’est clair,

l’objet coûte un bras. Mais il peut aussi être un bon investis-sement pour tous ceux qui souffrent pendant les prises de notes et bossent des cours plein de trous. Et puis ça peut aussi être un outil acheté à plusieurs.



Culture

22 { EPICURE #34 — Décembre 2010

Kess t’as ta ?Cette apostrophe n’a qu’un seul but : capter votre attention. Maintenant que c’est réglé, poursuivez donc la lecture de cette inénarrable rubrique. Vous y apprendrez, si ce n’est chose jà* faite, tout un tas de choses : la chanson française non formatée a de beaux jours devant elle, Robert Miles n’est pas mort, Fumuj innove, et Sky Larkin DOIT rentrer dans vos mp3.by Fab

Sky Larkin, Kaleide (Wichita Recordings/Coop) [rock indé]

Il faut absolument que ce groupe britannique sorte de son statut confi-dentiel : un rock indé électrique (à chanteuse-leadeuse) de si belle eau, inventif et sans concession malgré son classicisme – guitare basse bat-terie un peu de clavier – ne saurait rester chasse gardée des initiés.

Deerhunter, Halcyon Digest (4AD/Beggars Banquet) [dreampop]

« Plus grand groupe du monde que personne ne connaît » : on ne saurait mieux dire que ce com-mentaire publié par Rock & Folk, premier mag rock de France (à ne pas confondre avec les Inrocks, torchon de prêt-à-pensez-comme-nous-sinon-vous-êtes-des-cons) sur le groupe d’Atlanta et son 4e et dernier album. Le leader Bradford Cox, génie auteur d’un superbe premier album solo sous le pseudo d’Atlas Sound, fait encore et tou-jours des merveilles. Le monsieur soigne des orchestrations folk oni-riques, ses arpèges aériens et ses riffs low tempo hypnotiques promènent l’auditeur sur des rivages sonores délicieux. Et comme d’hab, une cover dérangeante illustre le tout (si, c’est bien un nain dragqueen).

Fumuj, Drop A Three (LHD/Cleaneight) [rock hip-hop]

Amateurs de fusion, halte-là : rock, hip-hop et électro se conjuguent ici avec des gros beats bien martelés, que ça soit à la batterie ou au clavier. Le groupe (français) risque aussi de faire un buzz avec ses concerts d’un nouveau genre : pour proposer une véritable expérience « sonore » aux malentendants, le groupe va installer dans les salles des dispositifs senso-riels inédits (récepteurs perso pour transmettre les vibrations, vidéo inte-ractive, batterie lumineuse, recours au langage des signes). À découvrir.

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EPICURE #34 — Décembre 2010 } 23 EPICURE #34 — Décembre 2010 } 23

OK Go, Of The Blue Colour of The Sky (Paracadute) [pop indé]

Qui n’a pas vu un de leurs clips cho-régraphiques sur le web ? Non ? Alors n’attendez plus. Le groupe vient de quitter sa maison de disques et ressor-tir son dernier album sur son propre label. La différence entre les deux ? Un CD bonus 16 titres incluant notam-ment Shooting The Moon, composé pour la BO de Twilight, des reprises, des remixes et des démos.

Robert Miles, Thirteen (Salt Records/La Baleine) [elecro-chillout]

Ce nom ne vous dit rien ? Z’étiez peut-être trop jeune. Robert Miles, DJ italien à ses origines (Roberto Concina ça sonne pas pareil), est un des fondateurs de la techno-trance/dream music. Il s’est, depuis, beau-coup calmé, mais affectionne toujours autant les voyages sonores d’altitude (ou de redescente, ça dépend de votre état initial). La preuve avec cet opus nanti de quelques superbes accents floydiens.

Melissmell, Écoute s’il pleut (Discograph)

Elle n’est pas la première à chanter que « le monde il est tout pourri » en hissant le drapeau rouge (les méchants sont riches et les pauvres gentils), mais elle le fait avec une poésie et une musique qui la distingue trèèèès largement du lot. Elle parle aussi de la vie, de l’amour, des choses

simples, mais jamais avec simplisme. Sa voix superbe diaboliquement maîtrisée égrène des textes accrocheurs, le tout puise dans d’incontestables racines du côté de Léo Ferré, Noir Désir et Janis Joplin, les violons en plus, mais sans jamais céder à l’imitation. Une œuvre sensible, engagée et originale qui ne laisse pas indifférent.

Radiosofa, Le Souffle court (Opposition Prod/Discograph)

Les Rouennais signent un 2e album tendu quelque part entre le cold-rock et le songwri-ting intimiste. Au menu : des textes d’écorchés, des mélodies percutantes, du spleen, des riffs acides et des lignes de basses comme sait en faire Interpol, tout ça chanté en français à l’exception

d’une reprise : c’est plus que rare pour être signalé. Une réussite.

Été 67, Passer la frontière (Pias)

Sorti il y a déjà quelques mois dans le plat pays et prévu en début d’année chez nous, ce 2e album de nos amis belges tutoie résolument le meilleur du folk, du blues et du rock. Beaucoup de guitare acoustique mais pas que, un peu de cuivre, de banjo et d’harmonica, de la révolte, de la mélan-

colie et des textes qui veulent dire quelque chose. Ce n’est pas donné à tout le monde.

Flow, Larmes Blanches (Wagram)

Écorchée vive, ancienne reporter-photographe auprès des damnés de la terre, la meneuse Florence Vaillant met les mots sur les maux et sur une vision du monde pas très rigolote, faut bien le dire, la plupart du temps accompagnée

d’une orchestration très « chanson à texte » (piano, accordéon, low tempo). Pas très joyeux, mais des textes léchés. Les alter adoreront.

Chantons français

5sur5


Culture

Ciné/DéVéDés

Nowhere Boy

I am the Walrus, de Sam Taylor-Wood, avec Aaron Johnson, Anne-Marie Duff…

Imagine, Mind games, Women, Jealous Guy ou Love : la carrière solo de John Lennon a apporté la preuve que l’homme était capable d’évoluer hors de la bulle Beatles. Rebelle et attachant, Lennon n’a jamais baissé la garde, s’évertuant à brouiller les pistes, à coups de déclarations fracas-

santes et autres manifestations pour la paix. Lennon fut un homme com-plexe, animé d’une passion et d’une rage qui lui valurent autant de haine et d’incompréhension que d’amour. Lennon s’est fait assassiner, en bas de chez lui, alors qu’il revenait du studio un soir de décembre 1980.

Nowhere Boy n’est pas un biopic ordi-naire. Il ne synthétise pas toute la vie du Beatle, mais son adolescence, en cherchant à comprendre comment John est devenu Lennon. Comment un gamin des rues de Liverpool élevé

par sa tante et réfractaire à toute forme d’autorité a fini par devenir un mythe planétaire. Le film s’arrête alors que les quatre garçons sont en passe de deve-nir célèbres. Pas encore dans le vent mais presque, quand ils enchaînent les concerts dans les faubourgs d’Ham-bourg, parmi les catins et les poivrots.

Le film est un évènement, en cette année de célébration, qui voit l’anni-versaire de la naissance et de la mort de l’auteur d’Imagine.

Petit Papa BastonÇa va cogner au pied du sapin ! Stallone et sa clique de gros bras tatoués débarquent en DVD pour un retour aux sources fracassant. Les dents vont voler, pour un réveillon explosif assaisonné à la nitro et aux bourre-pifs. Histoire d’apporter un peu de douceur, le cinéma s’intéresse à l’histoire de John Lennon. Cette année, celui qui « gagna la guerre » du Viet-Nam aurait fêté ses 70 ans. Un hommage en grande pompe est de mise sous les guirlandes…par Gil’Ozzy

4sur5

4sur5


Expendables : unité spéciale

Retour de bâton, de et avec Sylvester Stallone, mais aussi Mickey Rourke, Jet Li…

Ceci n’est pas un film. Ou du moins pas uniquement. Ceci est un fan-tasme sur pellicule. Le rêve pour tout bon amateur de film d’action bour-rin, élevé aux séries B des années 80 comme Rambo, Tango & Cash ou encore Commando. Imaginez un peu : Sylvester Stallone devant et derrière la caméra, accompagné de Dolph Lundgren (Rocky 4), Jet Li (Roméo doit mourir), Steve Austin (le catcheur de la WWE), Mickey Rourke (The Wrestler, Angel Heart), Eric Roberts (Best of the Best), Jason Statham (Hyper Tension) ou Randy Couture (le champion d’ultimate fighting), plus un caméo des supers-tars Schwarzenegger et Bruce Willis.

On ose à peine y croire et pourtant, Sly l’a fait. Une dream team burnée pour un film d’action au pitch aussi simple qu’efficace, qui voit un groupe de mer-cenaires partis pour désarçonner un dictateur dans un pays d’Amérique

Latine. Le tout était bien entendu de bien respecter son cahier des charges et d’exploiter le sujet jusqu’au bout.

Planet HollywoodÀ la vision du film un constat s’im-pose : ceux qui attendaient la chose avec impatience risquent fort d’être un poil déçus. Explications : Stallone a réalisé ici un film choral qui voit se croiser tout un tas de personnages. Difficile dans ce cas de tous les faire

briller et forcément certains des héros burinés se retrouvent plus ou moins sous-exploités. Pour résumer la chose, seuls Dolph Lundgren, Jason Statham et Sly

lui-même trouvent dans Expendables de multiples occasions de briller. Mickey Rourke, de son côté la joue pépère et surfe sur la fibre sensible de son rôle mémorable dans The Wrestler.

Le méchant n’est pas non plus vrai-ment à la hauteur. Un bon méchant est essentiel à la réussite d’une telle entreprise et ici, ce n’est pas vraiment le cas. Autre point de litige, les effets spéciaux. Au lieu de jouer la carte old school à fond en ressortant des tiroirs les vieilles ficelles, Stallone a préféré convoquer les technologies numériques.

Mais au fond tout cela n’est pas très im-portant. C’est l’intention qui compte et l’impression de déception n’est rien en comparaison du plaisir que pro-cure la vision du film. Les répliques qui claquent, les bastons bien choré-graphiés, les gueules cassées et le côté bourrin remportent largement la mise et font oublier les petites faiblesses.

Inception

Dream Theater, de Christopher Nolan, avec Leonardo DiCaprio, Marion Cotillard…

Entre deux épisodes de Batman, Christopher Nolan, le réalisateur le plus doué de sa génération, a pris le temps de tourner ce thriller onirique de haute volée, aidé par la crème des jeunes acteurs dans le vent.

Le film suit les déboires d’une équipe chargée de subtiliser des informa-tions dans les rêves de leurs victimes. Un scénario original, prétexte à des scènes surréalistes, d’ores et déjà ins-crites dans les mémoires collectives, mais qui pèche pourtant par des ra-mifications inutilement alambiquées. La faute à un réalisateur pointilleux qui, par souci d’offrir à son public un divertissement intelligent, a sacrifié l’efficacité au profit de la prise de tête que provoque son histoire.

C’est d’autant plus dommage que, au fond, la trame principale d’Incep-tion n’est pas si compliquée que ça. Déplorons qu’elle soit enveloppée de tout un tas d’histoires secondaires, qui ne font que parasiter l’impact de l’intrigue initiale. Reste une réalisa-tion impressionnante, illustrée par des effets spéciaux grandioses et par un casting au poil.


BiblioCulture

26 { EPICURE #34 — Décembre 2010

Culture

Roman

La Prophétie Charlemagne

Surfant avec ta-lent sur la vague danbrow-nienne, Steve Berry livre avec ce 5e roman un thriller

ésotérico-historique parfaitement ficelé. Décidé à savoir pourquoi son père est mort disparu dans un sous-marin secret américain quelque part sous l’Antarctique, il y a plusieurs dizaines d’années, Cotton Malone, personnage récurrent de Berry, plonge le lecteur dans les mystères (authentiques) de la fascination que la société secrète des Nazis, l’Ahne-nerbe, nourrissait pour ce continent, où les susnommés ten tèrent même de fonder une nouvelle région « aryenne », la Nouvelle-Souabe. Aux racines de l’intrigue, un manuscrit d’Eginhard, proche conseiller de Charlemagne, et d’étranges signes intraduisibles – dont certains par-faitement authentiques eux aussi, extraits du manuscrit de Voynich. Un bon page turner comme on les aime, idéal pour une nuit blanche.

Steve Berry, Le Cherche Midi, 672 pages, 22 euros.

BD

La pire espèce

Jouissif. Excellent. Une jubila-toire varia-tion sur le thème de la Fer me des animaux de Georges Orwel. Échoués sur une île lors du Déluge, les animaux s’y comportent comme les humains avec leurs pires défauts : oiseaux journalistes à la re-cherche du scoop malsain, cochons politisés (Union majoritaire des porcs), ânes gauchistes (Nouveau parti des ânes), paresseux écolo-warriors défoncés, pitbulls fachos, hippopotames banquiers, hyènes féministes… Seuls les bonobos et les loups philosophes tirent leur épingle du jeu et donnent espoir dans cette animalité qui renvoie aux travers d’un autre grand singe. Pour le reste, les partis, les groupes de pression et d’opinion en tout genre et les bons sentiments à peu de frais en prennent plein la gu… Une courageuse satire de la société contemporaine en forme de fable animalière, très drôle, subtile, n’épargnant personne et qui donne à réfléchir.

R. Malka – A. André – Ptiluc, Grasset/Vents d’Ouest, 96 pages, 15 euros.

Essais

Le nouveau gouvernement du monde

Oubliant – ou méprisant – les racines philosophiques du libéralisme éco-nomique des origines, qui cher-chait à émanciper les sociétés des absolutismes monarchiques et reli-gieux, le néolibéralisme se nourrit d’un idéalisme simpliste et virulent qui rappelle l’esprit doctrinaire du socialisme « scientifique ». Voici la thèse de l’auteur, économiste et his-torien libanais, qui s’emploie avec conviction et pédagogie à montrer comment « l’économie-fiction » néo-libérale a envahi les cours de millions d’étudiants en économie et gestion, futurs cadres du pouvoir mondia-lisé. Il propose ce faisant une analyse novatrice de la structure et du fonc-tionnement de ce pouvoir et de sa capacité à bloquer les changements, tout en dévoilant ses failles. Ce plai-doyer pour une « démondialisation » raisonnée dans un monde ouvert, pour la fin des dogmatismes et la réhabilitation des valeurs d’éthique dans l’enseignement de l’écono-mie, pourrait devenir un classique.

Chaudement recommandé aux étudiants en sciences sociales.

Gorges Corm, La Découverte, 298 pages, 19 euros.

EPICURE #34 — Décembre 2010 } 27 EPICURE #34 — Décembre 2010 } 27

Refonder l’université Pourquoi l’enseignement supérieur reste à reconstruire

En mai 2009, alors que s’enli-sait le mouvement engagé par de nombreux uni-versitaires contre la loi Libertés et responsabilités des universités

(LRU) de 2007, un petit groupe d’entre eux lançait un « Appel à refon-der l’université ». Ces refondateurs publient aujourd’hui leur conviction qu’aucune réforme positive ne peut se faire sans un diagnostic lucide de la situation et un large consensus des universitaires. L’ouvrage est engagé, parfois technique et ses diagnostics sur le mouvement de grève de 2009 ainsi que sur les conséquences de la LRU sont parfois discutables. Mais il dresse aussi des constats très clair-voyants sur les difficultés de l’uni-versité, sur ses blocages structurels, et a surtout le courage de remuer quelques tabous sur la sélection à l’université ou les droits d’inscrip-tion. Il dresse par ailleurs une liste de « modestes propositions » très constructives pour réformer l’ensei-gnement supérieur, parmi lesquelles la création d’un « grand service propédeutique de l’enseignement supérieur » – une sorte d’année de prépa aux études accessible à tous en vue de la réussite de tous. Un indis-pensable si on s’intéresse de près au milieu dans lequel on étudie. Mieux encore, si l’on y milite.

La Découverte, 274 pages, 19 euros.

Le bonheurDix philo-sophes, dix approches d u b o n -heur : qu’il s’agisse

du bonheur de comprendre, d’être vertueux, d’être sim plement, d’agir ou de s’autosuffire, les chemins sont nombreux et il n’est pas inutile de le rappeler par ces temps de sinistrose. D’Aristote à Comte-Sponville en pas-sant par Sénèque, Descartes, Alain, Kant et évidemment Épicure, les textes des sages sont ici commentés avec simplicité pour mieux en com-prendre les itinéraires.

P. Danino, E. Oudin, Eyrolles, 199 pages, 13,90 euros.

Nawak

Comment survivre à une attaque de Zombies de l’espace

Comme son titre ne l’indique pas, il s’agit du manuel de référence chez les scientifiques les plus en pointe sur la question. Non, ne riez pas, ça pour-rait bien arriver. D’ailleurs qu’est-ce que non arghhhh…

Annie Pastor, Desonge & Hugo & Cie, 160 pages, 12,95 euros.


Civilization V[PC]Vous qui avez une vie sociale, perdez tout espoir : on sait quand ça commence… Pour ce qui est de finir, c’est une autre histoire.

Les possibilités de gestion et de stra-tégie sont telles, le temps nécessaire pour se développer, partie intégrante du plaisir, est tel, qu’on ne joue pas à Civilization en glanant une heure ou deux par-ci par-là. Les « anciens » qui, comme votre serviteur, ont passé des heures devant le légendaire Civ II re-gretteront à juste titre que la recherche effrénée du « mieux » graphique et la lourdeur du logiciel dévorent du temps de processeur entre deux tours, là où les « anciens » Civ permettaient du quasi-instantané.

Ajoutons à cela que la profusion de cases aménagées par les ouvriers parti-cipent à une confusion visuelle lorsque

des unités s’y massent. Regret aussi, ne pas pouvoir empiler des unités de combat est assez frustrant mais oblige à adopter des tactiques offensives bien réfléchies. Pour cela, une innovation majeure est à signaler et à féliciter : le choix de proposer désormais des cases hexagonales façon wargame de plateau.

Le plaisir de cogiterPar ailleurs, l’interface est bien pensée, et malgré des difficultés à comprendre certaines subtilités (s’agissant du com-merce et de la collecte de certaines res-sources en particulier), la prise en main n’est pas longue pour qui est rompu aux jeux de gestion. Quant à se perfection-ner, il faudra évidemment du temps. Le plaisir est donc au rendez-vous, et on aime à cogiter entre deux sessions sur les stratégies à adopter et les dévelop-pements à « prioriser ».

Tout cela étant dit, sachez ceci : le choix de l’éditeur d’obliger le joueur à créer un compte Steam est un scandale. Il oblige à disposer d’une connexion pour lancer le jeu et impose des contraintes d’installation qui peuvent faire perdre des heures entières. Je l’ai encore en travers, et les témoignages de joueurs mécontents sont nombreux sur les forums.

Firaxis/K Games, 50 euros.

Star WarsLe Pouvoir de la Force 2[XBOX 360 – PS3]En pleine quête d’identité, Starkiller échappe à la « bienveillance » de Dark Vador pour rejoindre les Jedis. Que voilà un beau prétexte à de nouveaux combats au sabre laser.Vous avez envie de dégommer du Stormtrooper et de faire siffler le sabre lumineux au-dessus (voire dans) des têtes ? Ça tombe bien. Comme dans le premier opus, la Force Jedi offre des possibilités de mixage de différentes capacités dont la mise en œuvre est proprement hallucinante et permet d’infliger de gros dégâts.

Visuellement, c’est toujours aussi époustouflant. Si le premier « épisode » vous a accroché, alors cette suite vous est indispensable.

LucasArts Entertainment – Autour de 50 euros.

http://www.jeuxactu.com/developpeur-lucasarts-entertainment-36.html


Les raids étudiantsEntre sport et aventure

Découverte

Découvrir le Maroc d’une façon originale, venir en aide à sa population et vivre une expérience sportive unique, telles sont les promesses que tiennent les raids étudiants 4L Trophy et Students Challenge. De quoi donner envie de se lancer dans une aventure d’un autre genre.

Découvertes, rencontres, entraide, dépassement de soi, respect des autres… Les raids étudiants 4L Trophy et Students Challenge sont deux événements d’excep-

tion mêlant défi sportif, aventure et solidarité.

Le 4L Trophy Premier événement étudiant sportif et humanitaire d’Europe

Il s’agit d’un raid qui s’effectue dans le désert marocain à bord de Renault 4L, et qui est basé sur diverses épreuves de franchissement et d’orientation. Les équipes, compo-sées d’un pilote et d’un copilote, n’ont comme seuls outils de navigation qu’une boussole, un road book et une carte ! Un classement, réalisé chaque soir, désigne l’équipage qui remporte l’étape du jour.

Mais attention : la vitesse ne trouve pas sa place dans cet événement et le code de la route doit être respecté. En plus de la dimension sportive, l’objectif du 4L Trophy est d’ache-miner des fournitures scolaires et sportives afin d’aider à la scolarisation des enfants les plus démunis du Maroc. Envie de participer à la 14e édition de ce raid qui aura lieu du 17 au 27 février 2011 ? Alors dépêchez-vous ! Le bulletin de pré-inscription doit être retourné avant le 17 décembre.

Students Challenge, le raid étudiant éco-responsable

Ce raid, qui se déroulera du 13 au 24 février 2011, est avant tout basé sur la régularité et l’orientation.

L’objectif des équipages est de réaliser un parcours sur les pistes dans le désert du sud marocain, en respectant une allure imposée par l’organisation. Là aussi, la vitesse n’est donc pas la clé de la réussite. Le but est de conduire avec justesse, de savoir préserver son véhicule, de se dé brouiller pour suivre un itinéraire sur une carte, ou encore d’oser s’aventurer hors des pistes ! Cette épreuve automobile se veut aussi une grande aventure humaine dans un respect éthique et écologique. Ainsi, chaque participant s’engage à respecter la « Charte de conduite responsable » édictée par l’organisateur. Et les produits qu’achemineront les par-ticipants afin d’aider les populations seront orientés vers le développement durable : sacs cabas réutilisables, lampes dynamo ou solaires… La date de clôture des inscriptions à cette 4e édition est fixée au 13 janvier.

Nadia Bijarch


Sport

Comment les futurs participants préparent-ils leur raid ?

« Pour participer au 4L Trophy, Clément et moi avons créé une association avec un autre équipage en avril dernier. Nous avons alors réalisé une plaquette de partenariat pour aller démarcher les sponsors et créé un site Internet, 4l.ille.free.fr. Après notre pré-inscription au mois de mai, nous avons entamé nos démarches de sponsoring auprès des entreprises locales. À ce jour, nous avons bouclé notre budget à 80 % mais nous avons encore des projets lucratifs pour la fin d’année : réalisation de calendrier et de porte-clés, organisation d’une soirée dans un bar lillois… Au mois de septembre, nous avons monté, avec un instituteur, un partenariat avec l’école primaire de Paillencourt (59). Il s’agit d’un projet éducatif dont l’objectif est de sensibiliser les enfants à une œuvre humanitaire. Ils seront présents à nos côtés le 17 février à Paris pour le départ. Pendant ce temps, nous essayons de concilier au mieux la préparation de notre voiture et nos études, ce qui n’est pas toujours évident. »Maxime, 20 ans, étudiant en 3e année de médecine à Lille

Quelles sont leurs motivations ?« Avec Students Challenge, Brice et moi allons pouvoir vivre une expérience unique mais aussi humaine dans un pays gorgé d’histoire et de culture que nous ne connaissons pas. Le fait d’acheminer des dons est aussi quelque chose de très important pour nous, ils seront distribués dans des petits villages qui en ont le plus besoin.Une autre action qui nous tient à cœur également est le « Green Day » : 2 jours durant le raid seront consacrés à

planter des palmiers et des dattiers dans les villages les plus retranchés. Il faut savoir que beaucoup de familles survivent grâce à l’agriculture. Et à mon avis, partir dans le désert marocain avec une 4L, accompagné d’un ami, sera une aventure inoubliable ! Pour finir, je pense que cela va nous permettre de nous ouvrir l’esprit et de nous rendre vraiment utiles vis-à-vis de ces populations qui sont dans le besoin. »Hugo, 22 ans, étudiant en Master 2 de marketing à Aix-en-Provence.

Qu’espèrent-ils retirer de cette expérience ?

« L’expérience 4L Trophy sera, je l’espère et j’en suis per-suadée, très enrichissante dans tous les sens du terme. En effet, depuis le début de la préparation jusqu’au retour, on apprend. Déjà, je pense que le fait de monter ce projet est instructif. Ça nous apprend à prendre des initiatives, surtout lors de la recherche de partenaires, il faut é nor-mément démarcher.Ma coéquipière Bérénice et moi allons également nous former en mécanique, domaine que nous ne connaissions pas du tout avant de nous lancer dans ce projet ! Au-delà, une fois sur place, ce seront les valeurs d’entraide qui vont dominer : entre les étudiants et vis-à-vis des populations, puisque nous leur apportons des fournitures scolaires et sportives. Ce sera une expérience exceptionnelle, pleine d’émotions, dont je me souviendrai toute ma vie. Toutes les personnes à qui j’en parle me disent de mener à bout ce projet, que c’est une chance de pouvoir faire ça tant qu’on est étudiant, et qu’il ne faut pas la laisser passer. »Justine, 22 ans, étudiante en 4e année de pharmacie à Nantes.

Pour plus d’infos :

†††www.4ltrophy.com

†††www.studentschallenge.com


(1) Livret Jeune : taux compris entre 2% et 3,25% selon les Fédérations duCrédit Mutuel susceptible de variations. (2) Livret Bleu : taux fixé par l’Etat etsusceptible de modification. Les Livrets Jeune et Bleu sont non imposables. Voir conditions en agence.

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Concours des CROUS Exprimez vos fantasmes · SOMMAIRE 34 Décembre 2010 Éditions Édito ÉPICURE — Décembre 2010 — N° 34 Édité par Éditions ÉPICURE – Directeur de la