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Condamnation fatale de Gaston Je me permets de refaire une petite mise au point (très résumée): les bagnards étaient répartis en 3 catégories: déportés (p.ex. Dreyfus), transportés (p.ex."Papillon", Seznec), relégués (p.ex. mon grand-père paternel). Ces derniers étaient auteurs de petits délits commençant par la mendicité, le vagabondage,...et étaient condamnés à rester à vie en Guyane, contrairement aux précédentes catégories... (Robert Badinter, dans un témoignage assez récent revue « l’histoire » déclare à propos de la Relégation : « c’est un scandale de la République » (1) et, plus récemment, à propos du bagne dans sa globalité : « un crime contre l’humanité »(2) . Malgré tout le respect que je peux avoir pour cet homme, je serais quand même plus nuancé pour la 2 ème affirmation… C’est sous la pression des Bourgeois, que le gouvernement Waldeck-Rousseau (alors ministre de l’intérieur) adopta la loi sur la Relégation pour débarrasser les rues des indésirables (les prisons étaient déjà pleines!). 17 000 hommes et femmes, jusqu'en 1953, en seront les victimes… Pour se donner bonne conscience, le Gouvernement revendiqua un projet « humanitaire » à savoir le repeuplement de la colonie mais ce fut, comme d’ailleurs le bagne dans sa globalité, un échec…Le bagne dut sa fermeture grâce à plusieurs acteurs : Albert Londres, qui diffusa un reportage particulièrement douloureux et bien argumenté sur les conditions de vie dans les camps, Gaston Monnerville député guyanais, le Front Populaire… Mon grand-père, comptable de métier, fut condamné aux travaux les plus pénibles: travaux d'aménagements routiers, forestiers...Divorcé pratiquement à la naissance de mon père, ses descendants, dont je fais partie, ne l'ont jamais connu... Il fut libéré du Camp de la Relégation pour bonne conduite un an avant son décès (à 39 ans), et libre de circuler librement mais exclusivement sur le territoire mais hélas, aucune des pistes explorées en Guyane* n’apporta le moindre renseignement sur son devenir, ce dont je suis particulièrement frustré. *Sans prétendre avoir une vision globale et impartiale de la question, certaines Archives de Guyane ont disparu, au moins momentanément et pour des raisons surprenantes : exemple1 ;exemple2 Les petits délits de mon grand-père Gaston De toute évidence, Gaston devint peut-être un filou, mais pas un bandit…Ayant fait le choix de se consacrer au « métier » d’artiste lyrique, après que cette activité ne fut que secondaire, et ne bénéficiant pas des allocations chômage qui sont accordées aujourd’hui aux « intermittents du spectacle », il est probable qu’il ne mangea pas à sa faim tous les jours…J e me pose la question de savoir si les « circonstances atténuantes » auxquelles il est fait état dans les premiers jugements ne sont pas en rapport avec cette situation ( les jugements

Condamnation fatale de Gaston · 2020-02-16 · (Rencontre insolite en Guyane-page 5), l’analyse de son dossier pratiquement complet, récupéré aux Archives Départementales du

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Page 1: Condamnation fatale de Gaston · 2020-02-16 · (Rencontre insolite en Guyane-page 5), l’analyse de son dossier pratiquement complet, récupéré aux Archives Départementales du

Condamnation fatale de Gaston

Je me permets de refaire une petite mise au point (très résumée): les bagnards

étaient répartis en 3 catégories: déportés (p.ex. Dreyfus), transportés

(p.ex."Papillon", Seznec), relégués (p.ex. mon grand-père paternel). Ces derniers

étaient auteurs de petits délits commençant par la mendicité, le vagabondage,...et

étaient condamnés à rester à vie en Guyane, contrairement aux précédentes

catégories... (Robert Badinter, dans un témoignage assez récent –

revue « l’histoire » – déclare à propos de la Relégation : « c’est un scandale de

la République » (1) et, plus récemment, à propos du bagne dans sa globalité :

« un crime contre l’humanité »(2). Malgré tout le respect que je peux avoir pour

cet homme, je serais quand même plus nuancé pour la 2ème

affirmation…

C’est sous la pression des Bourgeois, que le gouvernement Waldeck-Rousseau

(alors ministre de l’intérieur) adopta la loi sur la Relégation pour débarrasser les

rues des indésirables (les prisons étaient déjà pleines!). 17 000 hommes et

femmes, jusqu'en 1953, en seront les victimes… Pour se donner bonne

conscience, le Gouvernement revendiqua un projet « humanitaire » à savoir le

repeuplement de la colonie mais ce fut, comme d’ailleurs le bagne dans sa

globalité, un échec…Le bagne dut sa fermeture grâce à plusieurs acteurs : Albert

Londres, qui diffusa un reportage particulièrement douloureux et bien argumenté

sur les conditions de vie dans les camps, Gaston Monnerville député guyanais, le

Front Populaire…

Mon grand-père, comptable de métier, fut condamné aux travaux les plus

pénibles: travaux d'aménagements routiers, forestiers...Divorcé pratiquement à

la naissance de mon père, ses descendants, dont je fais partie, ne l'ont jamais

connu... Il fut libéré du Camp de la Relégation pour bonne conduite un an avant

son décès (à 39 ans), et libre de circuler librement – mais exclusivement – sur le

territoire mais hélas, aucune des pistes explorées en Guyane* n’apporta le

moindre renseignement sur son devenir, ce dont je suis particulièrement frustré.

*Sans prétendre avoir une vision globale et impartiale de la question, certaines

Archives de Guyane ont disparu, au moins momentanément et pour des raisons

surprenantes : exemple1 ;exemple2

Les petits délits de mon grand-père Gaston

De toute évidence, Gaston devint peut-être un filou, mais pas un

bandit…Ayant fait le choix de se consacrer au « métier » d’artiste lyrique, après

que cette activité ne fut que secondaire, et ne bénéficiant pas des allocations

chômage qui sont accordées aujourd’hui aux « intermittents du spectacle », il est

probable qu’il ne mangea pas à sa faim tous les jours…Je me pose la question de

savoir si les « circonstances atténuantes » auxquelles il est fait état dans les

premiers jugements ne sont pas en rapport avec cette situation ( les jugements

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sont réduits à leur plus simple expression pour des raisons évidentes

d’encombrement des archives, aujourd’hui bien organisées mais submergées de

dossiers : absence des plaidoiries des avocats, de témoignages lorsque cela s’eut

avéré utile… ). D’après la chronologie des évènements, il semble qu’il se soit

engagé dans cette voie après sa séparation conjugale qui l’a sans aucun doute

déstabilisé. Les délits de Gaston relèvent essentiellement de l’escroquerie, selon

différentes méthodes apprises « sur le tas », dans les milieux qu’il sera amené à

côtoyer dans son « métier », à savoir les rues malfamées (Lyon, Paris…) qui

vivaient la nuit (cabaret bien sûr où il exerçait son « art » mais aussi maisons de

jeu et de passe)…J’ai vérifié que l’on trouvait effectivement ce type

d’établissent rue Quincampoix à Paris, dernier domicile connu de Gaston… :

voir photo page 4, extraite de (3).

L’essentiel de son parcours fut celui d’un sdf (il se présenta d’ailleurs comme

tel au moins dans un jugement) puisque j’ai retrouvé des condamnations dans

plusieurs villes : de Metz à Périgueux en passant par Grenoble…

La condamnation fatale

Remarque : J’avoue honnêtement que si Gaston avait été disculpé dans cette

affaire, je ne suis pas certain qu’il fût définitivement libéré du joug qui pesait sur

ses épaules , sauf événement inattendu dans ses conditions de vie. Nul doute

qu’il était affranchi de ce qui l’attendait au prochain faux-pas…Je suis persuadé

aussi que sont sort était décidé par avance ; c’était classique à cette époque…

L’analyse de cette dernière condamnation donne néanmoins matière à

s’interroger sur la rigueur des procédures, des magistrats, de l’Administration

Pénitentiaire en général.

J’ai tendance à faire davantage confiance aux déclarations des forces de l’ordre

qui se sont rendus sur les lieux du délit, ont interviewé les différents

protagonistes…alors que le « scribouillard » a bâclé son travail de routine en

s’appuyant sur de vagues informations. (C’était certainement monnaie courante,

tant ces fonctionnaires avaient à faire…).

Après 3 condamnations successives à au moins 3 mois de prison, Gaston avait

réuni les conditions nécessaires (cf. la loi) pour être envoyé en Guyane au

prochain « dérapage ». À noter que les juges faisaient preuve d’excès de zèle, le

dernier jugement faisant état d’une peine de 3 mois et un jour

d’emprisonnement…

- « Exposé [ ] des faits », selon un document transmis par le Parquet Général à

la Maison d’Arrêt de Riom pour élaboration du dossier final de la condamnation

à la Relégation (page suivante). Avec ce premier document que j’ai eu en mains

et sans être expert judiciaire, j’ai tout de suite compris, avec un peu de bon sens,

que le scénario décrit est complètement rocambolesque :

- Qu’est-ce qui prouve que le 3è individu était un complice ou « compère »

(terme employé dans les jugements) ?Pour savoir que le tenancier accumulait sa

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recette derrière le comptoir, peut-être était-il un habitué du bistrot, sans pour

autant connaître les deux premiers?

-Pour que l'un au moins des "comparses" ait imaginé un tel scénario, il fallait

être un fin stratège ; or, la fuite, si elle avait fait partie du plan d'action, est en

totale contradiction avec l'hypothèse d'une stratégie bien calculée, car les

individus auraient dû se douter que pour être tous deux détenteurs d’un casier

judiciaire, ils allaient être immédiatement confondus...

-laissant libre cours à mon imagination, je me pose aussi cette question :

conscient du sort qui l’attendait, n’ayant plus rien à perdre, pourquoi Gaston n’a

pas « balancé » le coupable du vol, si c’était vraiment un complice ? Certes il

courait des risques mais cette issue n’aurait pas été pire que le sort qui

l’attendait : décès 4 ans après au bagne…

Le document qui suit a été modifié par l'Administration Pénitentiaire en dépit

du bon sens: virgule insérée entre Meunier, Blanchon (deux fois) alors que

« Meunier-Blanchon » n'est qu'un seul homme...Cette « boulette », qui n’a pas

empêché le rédacteur de parler d’un « 3è individu » mériterait elle aussi d’être

classée dans les annales. Comme déjà signalé dans un autre document

(Rencontre insolite en Guyane-page 5), l’analyse de son dossier pratiquement

complet, récupéré aux Archives Départementales du Puy de Dôme, révèle

nombre d’hérésies, aberrations, contradictions…, de quoi, avec le recul,

construire un véritable « bêtisier ». Je ne suis pas enclin à avoir de scrupules à ce

sujet, l’Administration Pénitentiaire n’ayant aucun état d’âme pour décider du

sort des relégués qui mourront en Guyane, ou – ce qui ne vaut pas mieux –

finiront dans une complète déchéance… À croire que certains fonctionnaires

bâclaient leur travail parce qu’ils étaient dépassés par la quantité d’affaires à

traiter ou alors que ce type de formalité était confié à des stagiaires sans

expérience (???). En tout cas, il est probable que l’application de la loi sur la

relégation laissa une certaine « marge de manœuvre » ouvrant la voie à nombre

de débordements.

Nota1 : c’est pour ne pas être suspecté d’avoir falsifié le document dont il

est question ici que j’ai demandé aux AD du Puy-de-Dôme d’apposer un

tampon « copie certifiée conforme »au bas du document… (À titre

anecdotique, le personnel des archives m’a fourni ce document sans contrepartie

financière, les interlocutrices en charge de mon dossier ayant sans nul doute

compris toute l’importance de ma démarche…). Merci à elles !!!

Nota2 : On ne trouvera le nom de Meunier - Blanchon que dans les jugements

qui suivirent l’arrestation, cet homme s’étant présenté aux forces de l’ordre

avec une fausse identité car il était interdit de séjour. Ce profil, sur lequel je

reviendrai par la suite, tend bien à illustrer le piège dans lequel Gaston s’était

«empêtré» à partir de relations plus que douteuses…

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Rue Quincampoix Paris (1932).Mon insatiable curiosité m’a permis de

confirmer la présence (et plus encore l’historique) d’un cabaret dit « de l’épée de

bois » établi au numéro 54 en 1658. Il a laissé place à l’Académie Royale de

Musique qui est ensuite devenue l’opéra de la rue Mazarine. Toutefois, un

cabaret a continué son activité dans la rue jusqu’en 1958. En 1719, il devint un

lieu de débauche et d’orgie, ce qui attira énormément de monde y compris des

gens célèbres comme Racine, Marivaux ou Madame de Tencin...

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Les incohérences entre l’ « exposé des faits »rapporté par le Parquet

Général ou les termes du jugement en appel et… la déclaration de la

victime:

C’est à ce stade qui tint du miracle*, que les choses s’éclaircirent enfin pour

moi, prenant très au sérieux le rapport des forces de l’ordre, intervenues

pratiquement et par chance dans les minutes qui suivirent. Leur déposition,

reprenant scrupuleusement et en détail celles du cafetier, met fin aux

spéculations, affabulations…des magistrats qui s’engageront dans la voie de la

facilité pour accabler les deux comparses, peut-être parce qu’eux-mêmes n’y

voyaient pas clair face à un scénario pour le moins abracadabrant. Je précise que

les divergences relèvent quelquefois de subtilités, d’abus de langage… de nature

à tromper assez facilement un lecteur qui, comme je l’ai fait moi-même dans un

premier temps, ne prendrait pas connaissance simultanément des documents.

*(j’avais lancé une première requête aux Archives de la Préfecture de Police de

Paris il y a 3 ans, restée sans suite, mais ma persévérance a fini par payer…)

Les termes du jugement en appel :

À quelques lacunes ou incertitudes près qui restent sans incidence sur le fond

(quelques mots illisibles, notamment au niveau d’une marge), je copie

intégralement le document, d’une part sous sa forme originale (scan), d’autre

part après une remise en forme facilitant la lecture. (Le premier manuscrit est

diffusé pour que je ne sois pas suspecté de partialité)

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Remarques :

-quoique d’importance minime, j’ai personnellement été impressionné-effrayé

par le nombre de signatures !!!

-ce jugement fait état d’une « 2ème

bouteille de Graves »

« Statuant sur l’appel interjeté par Cartier, Meunier-Blanchon et le (???) du

jugement sus énoncé et y faisant droit : Considèrent qu’il résulte de l’instruction

et des débats que le 7 janvier 1934 à Paris Cartier et Meunier- Blanchon se sont

rendus coupables (complices ?) d’un individu non identifié auteur d’un vol de

4 232 francs au préjudice du sieur Goudemèche, en aidant ou assistant ces

derniers dans les faits qui l’ont préparé ou facilité et notamment ils ont facilité

le vol en commandant une deuxième bouteille de Graves pour provoquer

l’absence de Goudemèche qui était allé chercher la bouteille dans la cave et

permettre à leur compère l’exécution du vol.

Considérant qu’il y a lieu, en raison de la gravité des faits, de faire aux prévenus

une application plus sévère de la loi.

Par ces motifs et ceux non contraires des premiers juges, élève à deux années la

peine d’emprisonnement prononcée contre chacun des prévenus Cartier et

Meunier-Blanchon et pour le surplus confirme le jugement dont est appel.

Condamne Cartier à la Relégation. »

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Déclaration des forces de l’ordre :

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Mes commentaires :

« Un 3ème

individu entre quelques instants plus tard » : faux ; il était déjà

présent dans l’établissement puisque le patron déclare que, pendant qu’il

descendait à la cave « un 3ème

individu […] dérobé un sac en cuir jaune

[…] ».

« Non identifié » : litigieux puisque le tenancier déclare le connaître de vue

pour l’avoir déjà accueilli comme client (peut-être était il venu dans

l’établissement au préalable pour faire une reconnaissance des lieux et

repérer où se trouvait la sacoche…)

« Meunier-Blanchon et Cartier le suivirent aussitôt » : faux car ces deux

hommes ne prirent la fuite que lorsque le patron donna l’ordre d’appeler

les agents.

Rien ne permet de considérer le 3ème

individu comme un compère des deux

premiers.

Il est clair que dans l’affolement ou la précipitation, l’un et l’autre

n’avaient que faire du soi-disant billet de 100F…

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Les commentaires additionnels de l’ami :

Pourquoi monter ce coup à 3, alors que les 2 amis auraient très bien pu se

débrouiller seuls ?

Qu’est ce qui les empêchait de « faire simple », c'est-à-dire, commander le

Graves, faisant ainsi descendre le bougnat* dans la cave et partir aussitôt

avec la recette ?

Étant sur place, pourquoi n’auraient-ils pas tranquillement refermé la trappe

de la cave et gagné un temps précieux dans leur fuite ?

*J’avoue humblement que je pensais que mon camarade faisait de l’humour

jusqu’à ce qu’il me rappelle, à juste titre, que « le bougnat » est le nom donné

aux Auvergnats de Paris. Historiquement, les bougnats vendaient des

matières premières (charbon, bois…) et il n’était pas rare qu’ils tiennent un

café dans la capitale …

Je ne pense pas qu’il faille remettre en cause les déclarations de Gaston qui

prétend avoir pris la fuite, comme je l’imaginais dans ma précédente analyse du

scénario parce qu’il sait, compte tenu de ses antécédents judiciaires, qu’il risque

gros à l’appel des forces de Police. Pire pour son compagnon, celui-ci était en

délit d’usurpation d’identité - interdit de séjour (cet élément explique pourquoi

son nom d’emprunt Biron, lors du délit, devient Meunier-Blanchon).

Remarque : et « la cerise sur le gâteau » qui confirme l’absurdité de la loi :

tandis que Gaston fut condamné à la Relégation, son complice qui avait plutôt le

profil d’un vrai truand, avec un casier judiciaire bien chargé que j’ai pu

consulter à partir des archives en ligne (en particulier tentative de détournement

de mineure ( !) s’en tira avec la même peine que Gaston et une confirmation

d’interdiction de séjour ; « il n’entrait pas dans le moule »…