Conduite a Tenir Devant Un État d'Agitation

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Conduite A Tenir devant un tat dagitation

Introduction Dfinition Intrt de la questionDiagnostic positifExamen clinique Entretien Examen somatique Examen psychiatriqueExamens complmentairesDiagnostic tiologiqueTraitement Traitement non mdicamenteuxTraitement mdicamenteuxDcision dhospitalisationConclusion Plan de la question

I. Introduction Ltat dagitation est une urgence absolue. Elle ncessite une prise en charge immdiate avec deux objectifs qui sont de maitriser la situation durgence et de raliser le diagnostic tiologique. En effet, elle est symptomatique de nombreuses affections organiques et psychiatriques. Nous allons essayer de passer en revue la conduite tenir devant un tat dagitation.

II. DfinitionLtat dagitation est un trouble du comportement psychomoteur caractris par une hyperactivit motrice associe une perte de contrle des actes, de la parole et de la pense. Elle est souvent associe une surestimation de soi, un trouble de lhumeur ou un ralentissement somatique important (insomnie). Lenvironnement se retrouve immdiatement impliqu: familial, mdical, policier

III. Intrt de la questionLes tats dagitations constituent avec le comportement suicidaire lurgence psychiatrique type. Il peut mettre en jeu le pronostic vital du patient et de son entourage.Lagitation est un symptme complexe quil est important de restituer dans un contexte clinique, afin dadopter au mieux la prise en charge de cette urgence.

IV. Diagnostic positif Les manifestations cliniques de l'agitation sont: Motrice: Dambulations, mouvements intenses et brusques, auto-et ou htro-agressivit, crises clastiques. Verbale: lvation de la voix, tendance logorrhique, cris La fureur: forme d'agitation extrme, incoercible, caractrise par la violence des manifestations motrices tendance destructrice.

La dmarche diagnostique repose sur 4 critres Lobservation du patient et de son comportement Etablir le contact avec le patient Entretien avec lentourage puis avec le patient Recherche tiologique

1. Examen clinique a. Entretien avec lentourage puis avec le patient Antcdents psychiatriques et mdicaux Antcdents de violence ou suicidaires Traitements actuels Dbut de lpisode Facteur de stress Prise de toxique Existence dune personne ressource b. Examen Somatique et neurologique lmentaire Pouls TA temprature Glycmiec. Examen psychiatrique Vigilance Contenu et cours de la pense 2. Bilan standard Glycmie capillaire Bilan standard : ionogramme, calcmie, NFS, CRP, bilan hpatique; Saturation artrielle en oxygne SpO2 Alcoolmie, recherche qualitative de mdicaments dans le sang ECG Imagerie crbrale; PL; EEG Vitesse de sdimentation Eventuellement recherche de toxique

V. Diagnostic tiologique3 groupes tiologiques : Effets des toxiques et intoxications mdicamenteuses ou iatrognie Troubles organiques Affections psychiatriques

1. Psychiatriquesa. Agitation nvrotique: Elle est brve et comprhensible en raison dun contexte particulier. Lagitation met en avant lexpression corporelle qui se substitue la parole. Lintensit parfois bruyante associe une anxit importante. Elle est contrlable par le sujet est particulirement sensible lapproche relationnelle. Le contexte motionnel intense va orienter le diagnostic.

b. Agitation maniaque : Lexaltation euphorique de lhumeur ou lhyperthymie expansive caractristique de laccs maniaque saccompagne frquemment dune excitation psychique et physique. Le diagnostic repose sur les lments smiologiques ainsi que sur la notion dantcdents dpisodes maniaques ou mlancoliques.

c. Agitation des syndromes dpressifs: le ralentissement psychomoteur est inconstant. Il peut tre remplac par une agitation motrice dclenche par une angoisse importante. Laspect clinique des troubles moteurs peut tre polymorphe, allant de linhibition lhyperactivit anxieuse et ltat dagitation qui peut alimenter et prcipiter un passage lacte suicidaire.

d. Agitation des bouffes dlirantes aigus: Elle est secondaire ladhsion au dlire. Cette agitation est dsordonne, fluctuante, imprvisible. La recherche dune cause organique ou toxique est une priorit. Lagitation de la bouffe dlirante aigu se distingue de ceux de laccs maniaque par une plus grande labilit de lhumeur, de frquentes hallucinations et des symptmes dlirants, varis et nombreux. La sdation de lagitation simpose dans la majorit des cas.

e. Agitation des schizophrnies: Les tats dagitation peuvent mailler lvolution dune maladie schizophrnique. Les antcdents et les symptmes schizophrniques sont vocateurs du diagnostic. Les tats dagitation atypiques, associs des interprtations dlirantes, un syndrome dinfluence, un syndrome dissociatif peuvent constituer un mode dentre dans la schizophrnie.

f. Agitation des paranoas: Lagitation paranoaque est rare ; elle est gnralement induite par la problmatique dlirante sous la forme de passage lacte htro-agressif le plus souvent mdico-lgaux. Le risque apparat majeur lorsquil existe un perscuteur dsign. Lagitation concerne autant les formes cliniques des dlires passionnels que les dlires dinterprtation.

g. Agitation et confusion mentale: Le tableau clinique est facile reconnatre avec lassociation de lobnubilation de la conscience, dune dsorientation temporo-spatiale, de troubles mnsiques et dun dlire onirique

h. Agitation et dmence: Lagitation peut mailler lvolution dune dmence constitue. La symptomatologie est polymorphe associe des modifications du caractre, des pisodes de turbulence nocturne, des troubles de la conscience et peut tre ponctue dun acte agressif dont les motivations sont obscures. Il est impratif dliminer une tiologie organique pouvant tre lorigine ou associe ltat dagitation.

i. Agitation lie lalcoolisme: Urgence trs frquente. Caractrise par un tat dexcitation psychomotrice qui peut aboutir au dchanement brutal dune agressivit aussi imprvue que redoutable.

j. Agitation et toxicomanie: La consommation de toxiques, drogues ou mdicaments, peut tre lorigine dun tat dagitation secondaire une dcompensation psychiatrique aigu : dlire, confusion, angoisse massive. Linterrogatoire et lexamen clinique orientent le diagnostic.

2. Affections organiquesa. Mdicaments: Isoniazide, psychotropes, corticodesb. Autres intoxications: CO, plomb, atropiniques, amphetaminesc. Causes mtaboliques et endocriniennes : Hypoglycmie, Acidoctose diabtique ; Urmie; Grandes dshydratations(coma hyperosmolaire) ; Perturbation de la natrmie, de la calcmie ; Hypocapnie, hypercapnie (insuffisance respiratoire) Hyperthyrodie Syndrome de Cushing , Hyperparathyrodie.d. Causes neuromninges Hmorragies mninges Mningite Encphalites Tumeurs crbrales (frontales) Hypertension intracrnienne pilepsie Hmatome sous dural (aigu ou chronique)

VI. Traitement

Dignit physique et morale

1. Moyens non pharmacologiques: Le retour au calme Labord du mdecin est calme mais ferme. Le principe est de se prsenter, de rassurer, de sparer le patient de ce qui semble contribuer son tat dagitation, dessayer de le ramener la ralit. Le mdecin garde toujours une distance de scurit et se positionne systmatiquement vers la sortie, porte ouverte. Contention physique Elle sadresse aux patients dangereux Mesure dexception, temporaire, qui ne constitue pas elle seule un traitement Toujours lassocie une sdation mdicamenteuse Consquences de la contention: Blessures + lsions cutanes Perte dapptit, dshydratation, constipation Comportement dsorganis + troubles motifs La surveillance du patient agit est continue comportant: La pression artrielle Frquence cardiaque Surveillance de ltat neurologique (score de Glasgow) Frquence respiratoire et de la saturation artrielle en oxygne. Temprature

2. Moyens pharmacologiques: Le traitement est bien entendu tiologique quand il existe une cause somatique et un traitement curatif.Neuroleptiques sdatifsOn peut utiliser (par voie orale de prfrence ou en injection si le patient refuse le traitement) des produits tels que la loxapine (Loxapac : 50 300 mg/IM en 2 3 prises), la cyammazine (Tercian : 100 300 mg/j) ou lactate de zuclopenthixol semi-retard (clopixol semi-prolong : 50 ou 100 mg (50 150 mg en une prise tous les2 3 jours sans dpasser 6 jours), Levopromazine (Nozinan). Cependant, le risque tensionnel (plus frquent pourle dernier produit cit) imposera une surveillance de la TA, voire la prise en position allonge, jambes surleves (si ncessaire). La survenue deffets neurologiquesindsirables (dystonie aigu) imposera leur correction par un antiparkinsonien anticholinergique.TranquillisantsLes benzodiazpines nont en gnral quun effet sdatif modr et tardif. Ils ne sontdonc pas utiliss au premier chef en urgence dans les tats dagitation. Par contre, ils sont utiliss en premire intention lorsque lagitation est lie lanxit (hystrie,attaques de panique), en labsence de signes psychotiques. Les benzodiazpines sont indiques essentiellement dans les agitations lies une crise dangoisse aigu, ou ausevrage alcoolique et/ou aux benzodiazpines. Il faut tre prudent dans la prescriptionde tranquillisants dans les agitations de cause toxique, alcoolique en particulier (potentialisation de leffet du toxique).Les composs de dlai daction courte seront prfrs : pour la plupart des benzodiazpines, la rsorption par voie intra-musculaire est plus lente que per os.3. La dcision dhospitalisationEn milieu spcialis, ne se justifie quen cas dagitation svre non-rductible par le traitement immdiat et/ou coexistence d'un trouble susceptible de justifier lhospitalisation (trouble psychotique, agitation dorigine toxique, agitation symptomatique dune pathologie organique). Une hospitalisation sous contrainte peut tre ncessaire. Une hospitalisation brve peut tre ncessaire dans les services durgence (agitation isole rsolutive, agitation situationnelle, ou nvrotique).VII. Conclusion Lagitation est un trouble du comportement frquent. Il sagit dune urgence absolue. Lexamen clinique symptomatologique est orient, si besoin, par dautres examens complmentaires en fonction de la symptomatologie. La prise en charge dpend du diagnostic tiologique.

Rfrence:

AGITATION, Rdaction : P. Lebain S. Dollfus, Universit de Rouenhttp://psychiatriefes.org/Pedagogie/Cours_Psychiatrie/12_CAT_etat_agitation.pdfENC, Pierre Levy-Soussan, 3me dition augment, 20071