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CONSEIL GENERAL DE LA DRÔME DIRECTION DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE SERVICE AGRICULTURE PG-RapportFinal(Vf) SCHEMA DIRECTEUR D’IRRIGATION DE LA DROME Rapport final Décembre 2009

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CONSEIL GENERAL DE LA DRÔME

DIRECTION DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

SERVICE AGRICULTURE

PG

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inal

(Vf)

SCHEMA DIRECTEUR D’IRRIGATION DE LA DROME

Rapport final

DDéécceemmbbrree 22000099

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Schéma directeur d’irrigation du département de la Drôme | Rapport Final

SCHÉMA DIRECTEUR D’IRRIGATION DU DÉPARTEMENT DE LA DRÔME

Rapport Final

PRÉAMBULE....................................................................................................................1

LISTE DES ABRÉVIATIONS ET ACRONYMES ...............................................................4

1. CONTEXTE DE L’ÉTUDE ET CADRAGE DU SDI .....................................................6

2. RAPPEL DES PRINCIPALES CONCLUSIONS DU DIAGNOSTIC............................6 2.1 Nécessité d’améliorer le niveau de connaissance sur la ressource en eau et

ses usages 6 2.2 Intérêt économique de l’irrigation 8 2.3 L’état des ressources en eau 10

2.3.1 La pluviométrie 10 2.3.2 Les ressources superficielles 12 2.3.3 Les ressources souterraines 13 2.3.4 Bilan sur l’état de la ressource en eau 16

2.4 La question de l’irrigation des jardins 19 2.5 Irrigation et protection de l’environnement 19 2.6 Le découpage en secteurs 21

3. LES ORIENTATIONS DÉPARTEMENTALES DU SDI.............................................23 3.1 Le SDI et le développement durable 23

3.1.1 Gestion durable et partage de la ressource en eau 23 3.1.2 Améliorer le bilan énergétique 25 3.1.3 La satisfaction des besoins en eau agricole sans hypothéquer les autres

usages 26 3.1.4 La substitution de ressources 27

3.2 Faire des économies d’eau 28 3.2.1 Pistes à développer pour faire des économies d’eau 28 3.2.2 Promotion des bonnes pratiques d’économie d’eau et de fertilisation 29

3.3 Quels systèmes d’exploitation privilégier 30 3.3.1 Réflexions sur l’agriculture en sec et irriguée 30 3.3.2 Agriculture biologique et irrigation 32 3.3.3 Quelle place pour un système assuranciel 32

3.4 Suivi - évaluation de la ressource en eau utilisable pour l’irrigation 33 3.4.1 Mesures et comptages 33 3.4.2 Suivi piézométrique des aquifères 33 3.4.3 Contrôle des forages 33 3.4.4 La qualité des eaux d’irrigation 34

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Schéma directeur d’irrigation du département de la Drôme | Rapport Final

3.5 Gestion de la ressource et des réseaux 35 3.5.1 Meilleure gestion et mobilisation de nouvelles ressources 35 3.5.2 Priorité aux réseaux collectifs d’irrigation 35 3.5.3 Développement des réseaux d’eau brute à usage divers 35 3.5.4 Recherche du bon équilibre financier 36

3.6 Mesures compensatoires 37 3.6.1 Recharge des nappes 37 3.6.2 Indemnisation des gestionnaires de réseaux collectifs agricoles sur les

terres en mutation 37 3.7 Mesures d’accompagnement 38

3.7.1 Mesures institutionnelles 38 3.7.2 Mesures législatives 38 3.7.3 Accompagner la création de réseaux d’irrigation d’une restructuration

foncière 39 3.7.4 Regrouper les irrigants dans des structures assurant leur représentation 39 3.7.5 Concertation entre les gestionnaires de la ressource en eau 39 3.7.6 Equité de traitement dans le contrôle des prélèvements et l’utilisation de

l’eau 40 3.7.7 Rôle patrimonial des ouvrages 40 3.7.8 Aménager l’espace agricole 40

4. ORIENTATIONS PAR SECTEUR ET DÉFINITION DE PROJETS OPERATIONNELS ...................................................................................................41 4.1 Considérations générales 41

4.1.1 Orientations communes à tous les secteurs 41 4.1.2 Priorités du SDI pour la réalisation des projets 41

4.2 Le secteur Bievre – Liers – Valloire (N°1) 42 4.2.1 Problématique du secteur 43 4.2.2 Principes généraux déclinés pour le secteur 44 4.2.3 Scénarios proposés dans le cadre de la réunion locale 45

4.3 Le secteur Galaure – Herbasse (N°2) 48 4.3.1 Problématique du secteur 49 4.3.2 Principes généraux déclinés pour le secteur 50 4.3.3 Scénarios proposés dans le cadre de la réunion locale 50

4.4 Le secteur de la plaine de Valence (N°3) 54 4.4.1 Problématique du secteur 55 4.4.2 Principes généraux déclinés pour le secteur 55 4.4.3 Scénarios proposés dans le cadre de la réunion locale 56

4.5 Le secteur Vercors – Royans (N°4) 59 4.5.1 Problématique du secteur 60

4.6 Le secteur du Val de Drôme (N°5 et N°6) 61 4.6.1 Problématique du secteur 62 4.6.2 Principes généraux déclinés pour le secteur 63 4.6.3 Scénarios proposés dans le cadre de la réunion locale 64 4.6.4 Besoins des ASA 68

4.7 Le secteur des Baronnies (N°7) 69 4.7.1 Problématique du secteur 70 4.7.2 Principes généraux déclinés pour le secteur 71 4.7.3 Scénarios proposés dans le cadre de la réunion locale 71

4.8 Le secteur de Montélimar (N°8) 78 4.8.1 Problématique du secteur 79 4.8.2 Principes généraux déclinés pour le secteur 79 4.8.3 Scénarios proposés dans le cadre de la réunion locale 80

4.9 Le secteur du Tricastin (N°9) 81

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Schéma directeur d’irrigation du département de la Drôme | Rapport Final

4.9.1 Problématique du secteur 82 4.9.2 Principes généraux déclinés pour le secteur 83 4.9.3 Scénarios proposés dans le cadre de la réunion locale 83 4.9.4 Détail des actions envisagées 84

4.10 Le cas des ASA 90 4.10.1 Problématique des ASA 90 4.10.2 Orientations 90

5. CHIFFRAGE DES INVESTISSEMENTS ET MODALITÉS DE MISE EN ŒUVRE DU SDI .......................................................................................................91 5.1 Chiffrage des investissements 91

5.1.1 Coût global 91 5.1.2 Investissements par secteur du SDI 93 5.1.3 Montant des études à engager 93

5.2 Définition des projets prioritaires 95 5.3 Financement des projets 97 5.4 Mesures d’accompagnement 98

6. SUIVI - EVALUATION ..............................................................................................99

7. LE RÔLE DES PARTENAIRES DANS LA MISE EN ŒUVRE DU SDI ..................100

8. IMPACTS ATTENDUS DU SDI ..............................................................................103

9. CONCLUSIONS DU SDI ........................................................................................106

BIBLIOGRAPHIE ..........................................................................................................108

ANNEXES .....................................................................................................................109

ANNEXE 1 Carte des territoires en déséquilibre quantitatif pour les eaux souterraines et les eaux superficielles ................................................................110

ANNEXE 2 Article de presse ...................................................................................113

ANNEXE 3 Arrêté sécheresse .................................................................................115

ANNEXE 4 Arrêté du maire de Nyons .....................................................................120

ANNEXE 5 Projet Aqua Domitia ..............................................................................123

ANNEXE 6 Comptes-rendus des réunions du Comité de Pilotage et des réunions dans les secteurs Grille de synthèse et d’analyse par secteur ........124

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Schéma directeur d’irrigation du département de la Drôme | Rapport Final

ILLUSTRATIONS

TABLEAUX Tableau 1 : Données synthétiques des nappes aquifères de la Drôme .......................................... 14 Tableau 2 : Classement des aquifères du département de la Drôme.............................................. 18 Tableau 3 : Comparaison de cultures en sec et sous irrigation ....................................................... 30 Tableau 4 : Règles de définition des priorités .................................................................................. 41 Tableau 5 : Demandes des ASA sur le secteur des Baronnies ....................................................... 76 Tableau 6 : Demandes des ASA dans le secteur de Montélimar .................................................... 80 Tableau 7 : Coût de chaque phase de l’adducteur Sud Drôme – Nord Vaucluse ........................... 88 Tableau 8 : Demandes des ASA dans le secteur du Tricastin......................................................... 89 Tableau 9 : Tableau global d’investissement du SDI ....................................................................... 92 Tableau 10 : Montant des investissements par secteur................................................................... 93 Tableau 11 : Liste des études à engager......................................................................................... 94 Tableau 12 : Classement des projets du SDI par ordre décroissant de priorité .............................. 96 Tableau 13 : Rôles des partenaires dans la mise en œuvre du SDI ............................................. 102

FIGURES ET SCHÉMAS Figure 1 : Localisation des 5 composantes de la nappe de la Molasse du Bas-Dauphiné ............. 17 Figure 2 : Localisation des projets envisagés dans la plaine de Valence........................................ 58 Figure 3 : Site de Vaunaveys-la-Rochette ....................................................................................... 66

CARTES Carte 1 : Distribution de la pluviométrie annuelle sur le département de la Drôme......................... 11 Carte 2 : Les secteurs du SDI .......................................................................................................... 22 Carte 3 : Carte de localisation du secteur N°1 ..... ............................................................................ 42 Carte 4 : Zone d’extension des réseaux du SIPIDN ........................................................................ 46 Carte 5 : Carte de localisation du secteur N°2 ..... ............................................................................ 48 Carte 6 : Scénarios d’extension du périmètre du SII de Larnage (SIIL) en partie Ouest................. 52 Carte 7 : Scénarios d’extension du périmètre du SIPIRR au Nord de Romans .............................. 53 Carte 8 : Carte de localisation du secteur N°3 ..... ............................................................................ 54 Carte 9 : Carte de localisation du secteur N°4 ..... ............................................................................ 59 Carte 10 : Carte de localisation du secteur du Val de Drôme.......................................................... 61 Carte 11 : Maillage des réseaux du SIEL et du SIAM...................................................................... 65 Carte 12 : Carte de localisation du secteur N°7 .... ........................................................................... 69 Carte 13 : Localisation de sites potentiels de retenue muli-usage de grande capacité

sur le bassin de l’Eygues ............................................................................................. 74 Carte 14 : Localisation de sites potentiels de retenue multi-usage de grande capacité sur

l’Ouvèze ....................................................................................................................... 75 Carte 15 : Carte de localisation du secteur N°8 .... ........................................................................... 78 Carte 16 : Carte de localisation du secteur N°9 .... ........................................................................... 81 Carte 17 : Ouvrage de dérivation en rivière Lez dans le secteur du Tricastin ................................. 85 Carte 18 : Reconversion du vignoble dans la vallée de la Berre ..................................................... 86

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Schéma directeur d’irrigation du département de la Drôme | Rapport Final

Documents constitutifs du Schéma Directeur d’Irrigation de la Drôme

L'étude Schéma Directeur d'Irrigation de la Drôme comprend :

Le rapport de phase 1 "Diagnostic ", qui contient les documents suivants:

- Un rapport principal en deux tomes:

* Tome 1 : L'état de l'irrigation dans le département de la Drôme

* Tome 2 : Données technico-économiques sur l’irrigation

- Un rapport d'annexes au rapport principal

- Un atlas cartographique au format A3

- 9 cartes au format A0: une carte par région du schéma d'irrigation

Le rapport de phase 2 "Rapport final" et ses annexes, sur les orientations retenues en matière d'irrigation et études de scénarios.

Le présent document constitue le rapport de phase 2 « Rapport final » sur les orientations retenues en matières d’irrigation et études de scénarios.

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Préambule

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Schéma directeur d’irrigation du département de la Drôme | Rapport Final

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PPRRÉÉAAMMBBUULLEE

Le Conseil Général de la Drôme intervient depuis une vingtaine d’années dans le domaine de l’irrigation collective et individuelle en apportant son concours technique et financier à la réalisation de projets dans le domaine de l’irrigation.

Il est soucieux de préserver un équilibre entre le rôle indispensable de l’agriculture et des exploitants agricoles dans l’économie départementale et la pérennité ainsi que la diversité du patrimoine naturel et environnemental, dont l’eau est une des composantes essentielles.

L’irrégularité des précipitations inter-annuelles et les années de sécheresse (2003 à 2006, 2009) ont montré qu’il était nécessaire d’envisager une meilleure gestion de la ressource en eau au niveau départemental afin de mieux anticiper les situations de pénurie.

Cette nécessité a été réaffirmée au niveau national avec la publication des mesures du plan de gestion de la rareté de l’eau qui s’articulent autour de trois axes : une priorité à l’eau potable, une gestion économe de l’eau accompagnée d’un partage entre les différents usages, et enfin une meilleure valorisation de l’eau.

Le plan de gestion de la ressource en eau est décliné au niveau régional par le SDAGE Rhône-Méditerranée adopté par le Comité de Bassin le 16/10/2009.

Le présent Schéma Directeur d’Irrigation (SDI) du département de la Drôme élaboré en concertation avec les différents partenaires concernés par l’usage des ressources hydriques et par l’irrigation, présente :

- Une stratégie vis-à-vis de la demande des usages agricoles et de ses évolutions possibles ;

- Comment répondre à une préoccupation d’aménagement du territoire, en se plaçant dans un cadre d’équité territoriale vis-à-vis de la ressource en eau afin que cette dernière contribue au maintien ou au développement d’activités dans des zones soumises à handicaps ;

- Une approche multi-usage de la ressource en eau (eau potable, environnement, industrie, agriculture, tourisme, eau à usages divers) afin de prévenir les conflits d’usage et répartir au mieux la ressource disponible sachant que le Département de la Drôme ne dispose pas d’un Plan de gestion des ressources en eau ;

- L’insertion de l’irrigation dans une perspective de développement durable et de cohérence avec les objectifs de bon équilibre des masses d’eau en 2015 définis dans la Directive Cadre sur l’Eau. A cet effet, il a été considéré que les critères définissant le bon état biologique des rivières, bien que non encore établis par rivière, seraient certainement plus contraignants que l’actuelle définition du débit de réserve (dixième du module) réduisant de ce fait les possibilités d’usage de l’eau superficielle. En effet, pour de nombreux cours d’eau du département, le débit d’étiage est inférieur au débit de réserve comme cela a été mentionné dans le rapport diagnostic du SDI1.

Le SDI est un outil d’aide à la définition de politiques de gestion quantitative de l’eau à usage d’irrigation pour les différents partenaires qui y sont associés, et notamment les signataires de l’accord cadre: Etat, Département de la Drôme, Chambre d’agriculture, Agence de l’eau, SYGRED (SYndicat de Gestion de la Ressource en Eau de la Drôme), ADARII (Association Départementale des Agriculteurs en Réseau d’Irrigation Individuel). Il ne constitue pas un engagement à financer les scénarios retenus ou à se positionner comme maître d’ouvrage de projets à venir.

1 Rapport diagnostic – Tome 1 page 51 Tableau 14

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Préambule

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Schéma directeur d’irrigation du département de la Drôme | Rapport Final

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Le Schéma Directeur d’Irrigation (SDI) se fixe comme horizon de planification des besoins, les 15 prochaines années et a été élaboré selon une approche prospective de la demande sur cette période issue de la concertation avec les acteurs socio-économiques locaux et les représentants des structures en charge des politiques de l’eau, lors des réunions organisées dans le cadre de l’élaboration du SDI sur chacun des 9 secteurs géographiques qui composent le SDI.

Le SDI a été élaboré en réalisant, dans un premier temps, un diagnostic des pratiques de l’irrigation dans le département de la Drôme qui a permis de quantifier les surfaces irriguées (53 358 ha en intégrant les jardins) et les volumes prélevés (environ 121 millions de m3) par type de structure. Ce chiffre conduit à une consommation unitaire moyenne de 2 270 m3/ha irrigué/an.

Cette valeur moyenne de consommation est compatible avec les évaluations données par les structures professionnelles (Chambre d’Agriculture, SISEV, Rapport Irrimieux sur le secteur du SICB).

A ce montant, il convient d’ajouter la part d’irrigation des jardins sous contrôle des structures collectives (SYGRED, ASA) ou sur forage privé sachant que dans ce dernier cas il n’est pas possible de disposer d’un inventaire. On observe néanmoins une multiplication de ces forages privés qui, même si les débits prélevés sont faibles, du fait de leur multiplicité, impactent les nappes phréatiques en terme de quantité prélevée et de risque de pollution.

Le rapport diagnostic a placé le débat au niveau de la consommation en eau pour l’irrigation, puisque tel est l’objectif du SDI, et non au niveau de la gestion globale de la ressource en eau, ce qui relève d’une autre étude (Schéma directeur des ressources en eau de la Drôme et de leur utilisation) dont on peut regretter qu’elle n’ait pas été effectuée auparavant car elle aurait permis de définir les quotas d’eau attribuables à l’agriculture.

A cet effet, les surfaces irriguées et volumes consommés ont été déclinés en toute transparence pour chacun des 9 secteurs d’irrigation identifiés dans le cadre de l’étude et par grand bassin versant. Des réunions ont eu lieu dans chaque secteur pour valider les conclusions du diagnostic et définir les perspectives en matière d’irrigation. Il s’agit du premier travail de synthèse sur le sujet réalisé dans le département de la Drôme qui a concerné l’irrigation collective (SYGRED, structures Hors SYGRED, ASA) et individuelle (Irrigants regroupés au sein de l’ADARII ou non).

Le SDI, dans le cadre de la concertation sectorielle, a élargi son champ d’étude à la protection de l’environnement et au développement durable, en examinant la possibilité d’économiser l’eau et/ou de s’orienter vers d’autres productions dans les zones d’enjeu environnemental fort où les prélèvements ont un impact sensible sur le milieu naturel (sud du département à climat méditerranéen).

Le SDI s’inscrit dans l’objectif affiché de passer d’une logique de gestion de crise, en période de sècheresse (soit pratiquement une année sur deux si l’on se réfère aux dix dernières années), à une gestion permanente équilibrée de la ressource. A cet effet, il préconise de poursuivre et d’engager des SAGE par rivière (Galaure, Herbasse, Bourne…) ou par nappe phréatique (Bièvre Liers Valloire, Molasse Miocène) pour contractualiser la protection de la ressource et l’usage de l’eau.

Cette réflexion s’est appuyée sur les études économiques réalisées par la chambre d’Agriculture de la Drôme qui ont montré que l’irrigation s’intégrait bien aux systèmes actuels de production et que le passage en sec des mêmes cultures introduirait en zone rhodanienne un aléa non admissible engendrant l’abandon de nombreuses exploitations. Dans l’arrière pays, le passage à des systèmes de culture en sec ne pourrait se faire que sur des formes d’agriculture extensive avec une forte diminution du nombre d’exploitations et un exode rural important. S’agissant de zones rurales où le secteur primaire reste l’activité dominante tout au long de l’année, on s’orienterait progressivement vers la suppression de tous les services, ce qui ne pourrait que nuire aux activités touristiques estivales. Le SDI intervient donc comme support du maintien d’une activité rurale et contribue à l’aménagement du territoire.

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Préambule

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Schéma directeur d’irrigation du département de la Drôme | Rapport Final

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La question du changement climatique analysée dans le rapport diagnostic a montré que l’on s’orienterait vers une pluviométrie identique mais répartie de façon plus irrégulière et vers une augmentation générale des températures ayant pour effet une réduction des cycles culturaux et une consommation en eau plus forte par évapotranspiration et plus précoce en utilisation (on constate actuellement que les blés sont irrigués lorsque le printemps est sec).

Le SDI affiche donc une stratégie de maintien de l’irrigation dans un souci de sécurisation des revenus des exploitations familiales grâce à la régularité des rendements (toutes choses égales par ailleurs), la maîtrise de la qualité des produits, et la possibilité d’avoir des cultures de diversification en fonction de la main d’œuvre disponible, donc de maintenir l’activité agricole.

Il n’a pas pour objet de développer une agriculture irriguée intensive mécanisée et à fort capital qui serait basée sur l’augmentation incessante de prélèvements d’eau pour accroître les surfaces irriguées et valoriser au maximum le potentiel des terres agricoles.

L’extension des surfaces à irriguer rentrera dans le cadre d’une valorisation optimum des infrastructures hydrauliques réalisées (densification des réseaux) et des équipements acquis par les agriculteurs ainsi que pour les zones de reconversion du vignoble (cas du Vignoble du Tricastin) qui nécessitent l’apport de l’irrigation et pour irriguer de nouvelles zones arboricoles venant se substituer aux secteurs contaminés par la Sharka. Dans ce cas de nouvelles ressources en eau issues préférentiellement de la ressource considérée comme pérenne (Isère, Rhône) seront mobilisées et il n’y aura pas accroissement des prélèvements en rivière.

La réalisation d’économies d’eau et de pratiques de fertilisation respectueuses de la qualité de l’eau, par de meilleures techniques d’irrigation, font partie des actions à poursuivre.

Les projets du SDI ont été classés selon trois niveaux de priorité en fonction de l’existence d’une structure porteuse du projet (maître d’ouvrage), de la faisabilité du projet prouvée par une étude et du niveau de priorité par rapport aux objectifs du SDI.

Ce sont les secteurs du val de Drôme, des Baronnies et du Tricastin qui seront majoritairement les bénéficiaires de ces projets considérant qu’il s’agit des secteurs où l’agriculture a le plus besoin d’eau pour l’irrigation tout en préservant le milieu naturel.

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Liste des abréviations et acronymes

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Schéma directeur d’irrigation du département de la Drôme | Rapport Final

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LLIISSTTEE DDEESS AABBRRÉÉVVIIAATTIIOONNSS EETT AACCRROONNYYMMEESS

AOC Appellation d’Origine Contrôlée

ASA Association Syndicale Autorisée

BDD Banque De Données

BET Bureau d’Etude Technique

BRL Bas-Rhône Languedoc

CA26 Chambre d’Agriculture de la Drôme

CCVD Communauté de Commune du Val de Drôme

CEMAGREF Centre Expérimentale de Machinisme Agricole du Génie Rural et des Eaux et des Forêts

CNR Compagnie Nationale du Rhône

CTE Contrat Territorial d’Exploitation

DDAF Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt

DRAF Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt

EARL Exploitation Agricole à Responsabilité Limitée

EDF Electricité De France

ETP Evapo-Transpiration Potentielle

EUD Eau à Usages Divers

GAEC Groupement Agricole d’Exploitation en Commun

INRA Institut National de la Recherche Agronomique

MES Matières En Suspension

MIPAIS Méthodologies et Instruments pour la Planification et la gestion durable de l’Irrigation en conditions de Sècheresse

MISE Mission Inter Service de l’Eau

PAC Politique Agricole Commune

PAD Projet Agricole Départemental

PPAM Plantes à Parfums Aromatiques et Médicinales

QMNA5 Débit en année quinquennale sèche

RGA Recensement Général de l’Agriculture

RMC Rhône Méditerranée Corse

SAGE Schéma d’Aménagement et de Gestion des eaux

SAU Surface Agricole Utile

SCOP Surface en Céréale et Oléo-Protéagineux

SDAGE Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des eaux

SDIS Syndicat Départemental d’Incendie et de Secours

SCEA Société Civile d’Exploitation Agricole

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Liste des abréviations et acronymes

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Schéma directeur d’irrigation du département de la Drôme | Rapport Final

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SDI Schéma Directeur d’Irrigation

SMARD Syndicat Mixte d’Aménagement Rural de la Drôme

SYGRED Syndicat de Gestion des Ressources en Eau de la Drôme

TPG Trésorier Payeur Général

UAFR Union d’Associations Foncières de Remembrement

UAFI Union d’Associations Foncières Intercommunales de Remembrement

UMR Unité Mixte de Recherche

SICB Syndicat d’Irrigation du Canal de la Bourne

SICN Syndicat d’Irrigation de Crest Nord

SICP Syndicat d’Irrigation du Canal de Pierrelatte

SICS Syndicat d’Irrigation de Crest Sud

SIEH Syndicat d’Irrigation des Hautes Eaux de l’Herbasse

SIIAM Syndicat Intercommunal d’Irrigation d’Allex Montoison

SIIEL Syndicat Intercommunal d’Irrigation d’Etoile Livron

SIILE Syndicat Intercommunal d’Irrigation de Larnage

SIIME Syndicat Intercommunal d’Irrigation de Marsanne et Environs

SIIRM Syndicat Intercommunal d’Irrigation Rhône Montélimar

SIIT Syndicat Intercommunal d’Irrigation du Tricastin

SILC Syndicat d’Irrigation de Loriol Cliousclat

SIOR Syndicat d’Irrigation de l’Ouest Romanais

SIPIDN Syndicat Intercommunal Pour d’Irrigation de la Drôme Nord

SIPIRR Syndicat Intercommunal Pour d’Irrigation de la Région de Romans

SISEG Syndicat d’Irrigation Serves Erome Gervans

SISEV Syndicat d’Irrigation du Sud Est Valentinois

SIVAG Syndicat d’Irrigation de Valloire Galaure

SIVOM Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple

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1. Contexte de l’étude et cadrage du SDI

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1. CONTEXTE DE L’ÉTUDE ET CADRAGE DU SDI

En préalable, il est important de rappeler que le présent schéma directeur d’irrigation a du être élaboré en l’absence d’un schéma directeur de la gestion de la ressource en eau et de SAGE (hors Vallée de la Drôme) sur des secteurs sensibles, et en l’absence de choix exprimés sur certains territoires, ce qui a conduit à proposer des orientations et des scénarios qui pourront être remis en cause à la lumière des études à venir.

Le rapport diagnostic a placé le débat au niveau de la gestion de l’eau pour l’irrigation, puisque tel est l’objectif du SDI, et non au niveau de la gestion globale de la ressource en eau, ce qui relève d’une autre étude (Schéma directeur des ressources en eau de la Drôme et de leur utilisation) dont on peut regretter qu’elle n’ait pas été effectuée auparavant car elle aurait permis de définir les quotas d’eau attribuables à l’agriculture.

2. RAPPEL DES PRINCIPALES CONCLUSIONS DU DIAGNOSTIC

2.1 NÉCESSITÉ D’AMÉLIORER LE NIVEAU DE CONNAISSANCE SUR LA RESSOURCE EN EAU ET SES USAGES

La Directive Cadre sur l’Eau (DCE) impose l’atteinte du bon état des masses d’eau en 2015 et le principe de non dégradation. L’atteinte de cet objectif passe nécessairement par la résorption des déficits quantitatifs des masses d’eau. Le SDAGE préconise de mettre en place les priorités suivantes :

- Privilégier la prévention et les interventions à la source pour plus d’efficacité ;

- Concrétiser la mise en œuvre du principe de non dégradation des milieux aquatiques ;

- Intégrer les dimensions sociales et économiques dans la mise en œuvre des objectifs environnementaux ;

- Organiser la synergie des acteurs pour la mise en œuvre de véritables projets territoriaux de développement durable ;

- Lutter contre les pollutions, en mettant la priorité sur les pollutions par les substances dangereuses et la protection de la santé ;

- Préserver et redévelopper les fonctionnalités naturelles des bassins et des milieux aquatiques ;

- Atteindre l’équilibre quantitatif en améliorant le partage de la ressource en eau et en anticipant l’avenir ;

- Gérer les risques d’inondation en tenant compte du fonctionnement naturel des cours d’eau ;

Si l’on veut parvenir au bon état des masses d’eau en 2015, et gérer correctement la ressource en eau de surface ou souterraine, il importe d’améliorer substantiellement le niveau de connaissance de la ressource en eau, des quantités prélevables et de leur utilisation, tous usages confondus.

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Ce travail est en cours selon plusieurs voies :

- Des études détaillées du potentiel des nappes souterraines notamment celle de la Molasse du Bas-Dauphiné et celle des alluvions quaternaires de Bièvre – Liers – Valloire ;

- Des études sur les volumes prélevables seront prochainement réalisées sur l’ensemble des masses d’eau ;

- La mise en place par le Conseil Général de la Drôme d’un réseau plus dense de suivi piézométrique des nappes souterraines ;

- L’établissement d’accords interdépartementaux pour mesurer et quantifier les débits de réserve des rivières à leur point de franchissement des limites départementales et la fixation de règles communes de gestion par bassin versant (cas notamment de la Galaure et de l’Herbasse);

- L’élaboration de SAGE par grand bassin versant (cas du SAGE de la rivière Drôme) ou par grande nappe alluviale (cas de la nappe de Bièvre – Liers – Valloire). Le bassin versant le plus important est celui de la rivière Drôme, puisqu’il occupe à lui seul 1 630 km² sur une superficie totale départementale de 6 560 km², soit environ le quart du territoire départemental ;

- Au niveau des prélèvements agricoles des irrigants individuels regroupés au sein de l’association ADARII, nous observons que les mécanismes de demande d’autorisation de prélèvement effectués en début de campagne d’irrigation et de déclaration des prélèvements effectués en fin de campagne d’irrigation se sont améliorés. Le renouvellement de ces autorisations pour l’année suivante (année n) est directement lié à la déclaration de fin de campagne (année n-1) ;

- Au niveau des réseaux collectifs d’irrigation gérés par les Syndicats d’irrigation, une déclaration annuelle est effectuée au niveau de l’Agence de l’eau et des systèmes de comptage sont mis en place au niveau des stations d’exhaure ainsi que sur les bornes des abonnés ;

- Au niveau des ASA (62 ASA qui s’occupent d’irrigation ont été répertoriées) qui effectuent des prélèvements gravitaires en rivière au fil de l’eau pour irriguer, les systèmes de comptages des volumes ou des débits existent rarement. Par contre nous constatons que pour celles qui sont passées en réseau pressurisé des économies substantielles d’eau sont réalisées et des systèmes de comptage sont mis en place.

Cependant, nous avons pu observer un manque d’informations et de transparence :

- Sur les forages individuels à usage jardin, soumis à déclaration et qui le sont rarement dans la pratique. Même si ces ouvrages ne prélèvent pas de grosses quantités, leur multiplication dans des zones de lotissement habitat impacte fortement le niveau des nappes superficielles et crée une iniquité de traitement entre le monde agricole et les autres usagers. Cette question a été souvent évoquée lors des réunions de secteur entre partenaires usagers de l’eau ;

- Sur certains gros prélèvements (pisciculture, industrie, carrière…) qui ne sont pas répertoriés dans les fichiers de prélèvement.

Le souhait actuel des partenaires est de disposer d’un mécanisme d’évaluation et de suivi de l’état de la ressource afin de gérer au mieux les disponibilités pour l’irrigation et faire en sorte que les situations de crise nécessitant la prise d’arrêtés préfectoraux pour réglementer les prélèvements ne constituent pas le processus normal de gestion mais interviennent selon une fréquence de deux années sur dix. Depuis l’an 2000, nous sommes en fréquence de gestion de crise cinq années sur dix.

Afin de parvenir au bon état des masses d’eau en 2015, des efforts importants restent à faire pour connaître l’état actualisé des prélèvements en débit instantané et en volume, la ressource en eau utilisée (superficielle, souterraine) et l’utilisation qui est faite de la ressource (agriculture, AEP, industrie, autres usages).

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Le SDI a apporté une contribution importante à cette connaissance des prélèvements, qui doit être ensuite affinée par des études plus précises par type de ressource (surface, souterraine) et par bassin versant.

Il est rappelé toutefois que la connaissance et la gestion de la ressource en eau départementale ne relèvent pas du SDI mais d’un schéma directeur départemental des ressources en eau et de leur utilisation qui reste à réaliser.

2.2 INTÉRÊT ÉCONOMIQUE DE L’IRRIGATION

La part de l’agriculture irriguée dans le département de la Drôme a été mise en évidence dans le diagnostic en terme de valeur de la production, d’emploi et d’effets induits notamment dans le conditionnement, l’expédition et la transformation des fruits et légumes de la Drôme.

De ce fait, le SDI doit contribuer à développer l’attractivité et le dynamisme de la Drôme dans le secteur de la production de denrées agricoles et des filières agro-industrielles à l’aval. Il confortera l’image de marque du département en ce domaine.

L’irrigation présente les avantages suivants qui expliquent son développement dans le département :

- Sécuriser la production et améliorer les rendements Les fortes variations inter-annuelles et intra-annuelles de la pluviométrie mises en évidence par l’étude du projet européen Interreg « Méthodologies et Instruments pour la Planification et le gestion durable de l’Irrigation en conditions de sècheresse » (MIPAIS) conduite en 2008-2009 par l’UMR G-EAU de Montpellier2 dans le Val de Drôme en partenariat avec la CCVD et la Chambre d’Agriculture de la Drôme, montrent que la culture uniquement en cycle pluvial présente des risques en terme de rendements et fragilise de ce fait les exploitations agricoles.

Les aléas climatiques actuels et le fait qu’ils vont s’accroître sous l’effet du changement climatique, militent pour une sécurisation des besoins en eau des cultures estivales (Cf. Etude ECOFYS/ MEDCIE sur les effets du changement climatique sur le grand Sud-Est)

Par ailleurs, équiper l’exploitation à l’irrigation pour les cultures d’été est aussi une garantie de pouvoir intervenir en phase finale des cultures de printemps à la sortie d’un hiver sec comme on le constate actuellement avec le blé qui est irrigué alors qu’autrefois il ne l’était pas.

L’irrigation sécurise le revenu des exploitations en permettant de développer des cultures à forte marge brute : cultures légumières, arboriculture, semences, céréales irriguées. Le SDI s’inscrira donc dans le maintien d’une agriculture familiale diversifiée sur des surfaces souvent petites ou moyennes, caractéristique du département de la Drôme.

- Produire dans des zones où cela serait impossible sans irrigation Les exploitations drômoises ne peuvent assurer leur viabilité économique sans accès à la ressource en eau, particulièrement au Sud de Montélimar où l’absence d’irrigation ne signifie pas baisse des rendements mais le plus souvent absence de production. Comme le rappelait l’avant-projet d’état des lieux de la Directive Cadre sur l’Eau, "l’irrigation n’apporte pas seulement une garantie de production ou de qualité, elle est vitale pour nombre de cultures au Sud de Valence (…), les besoins en eau étant multipliés par 2 en passant de Dijon à Valence et par 1,5 en passant de Valence au Languedoc Roussillon".

2 L’Unité Mixte de Recherche Gestion de l’Eau Acteurs et Usage existe depuis le 1er janvier 2005 et regrouper des

chercheurs de l’ENGREF, du CEMAGREF, du CIRAD, de l’IAMM et de Montpellier Supagro

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Vouloir substituer des cultures en sec (soit uniquement en cycle pluvial) aux cultures irriguées, au Sud de Valence signifierait l’abandon d’un grand nombre d’exploitations agricoles et pour l’arrière pays où l’agriculture reste quasiment l’unique source d’emploi, une destruction du tissu rural.

- Développer des productions à forte valeur ajoutée (diversification) L’eau permet la diversification des cultures au sein des exploitations de polyculture mais aussi la spécialisation en certaines cultures irriguées à forte valeur ajoutée (semences) et l’adaptation à la demande du marché. La planification à long terme des productions est toujours une opération délicate dans le contexte d’une économie de libre marché. L’irrigation apporte la souplesse nécessaire pour s’adapter à la demande du marché. Par contre, en système de production en sec (uniquement pluvial) ces possibilités d’adaptation sont beaucoup plus restreintes (Cf. les problèmes que rencontre la viticulture méridionale).

Le SDI affiche la préoccupation d’un optimum économique en matière de valorisation de l’eau. Cet optimum se décline au niveau de l’exploitation agricole et au niveau de la collectivité en affectant la ressource aux usages qui permettent de satisfaire les besoins basiques prioritaires (AEP) et assurer la meilleure valorisation possible du mètre cube d’eau entre plusieurs usages hors AEP.

- Atteindre des normes de qualité, nécessaire à l’obtention de certains contrats La culture sous contrat de production avec un industriel est généralement assujettie à un équipement de l’exploitation à l’irrigation. Ainsi, pour la production de semences - très importante en Drôme - l’accès garanti à une ressource en eau est une condition sine qua non pour l’obtention de contrat.

De même, l’irrigation du blé permet d’atteindre des objectifs de qualité3 définis dans des cahiers des charges dans le cadre de contrats de qualité signés avec les coopératives, et permettant une meilleure rémunération des productions.

- Atteindre des normes de calibrage En évitant à la plante de subir le stress hydrique, le fruit parvient à se développer selon un calibre optimal répondant à la demande des circuits commerciaux. Or, le paiement de certains fruits étant directement proportionnel au calibre (fruits à noyaux, noix), l’irrigation permet d’atteindre les normes de calibrage de la catégorie premier choix (ce qui ne signifie pas nécessairement une amélioration gustative du produit final).

- Régulariser l’apport à la filière aval La régularité de la production et de la qualité des produits conditionnent un bon approvisionnement des filières de transformation situées en aval, qu’il s’agisse des ateliers de fabrication d’aliment du bétail ou de transformation agro-industrielle. L’irrigation permet une meilleure régularité des rendements et donc de la production.

Considérant qu’environ 80 % du maïs consommation produit dans le département sert à l’alimentation animale régionale (Drôme essentiellement, départements voisins, Italie du nord), c’est là un moyen d’augmenter la valeur ajoutée locale plutôt que d’exporter le produit brut (produire local et consommer local dans l’intérêt des filières et pour réduire les émissions de CO2).

3 En permettant une meilleure maîtrise de la teneur en protéine.

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2.3 L’ÉTAT DES RESSOURCES EN EAU

La gestion de l’irrigation dans le département de la Drôme tient compte :

- De la situation de déficit quantitatif des masses d’eau (superficielles et souterraines), identifiées par le SDAGE Rhône – Méditerranée – Corse (Cf. Annexe 1);

- De l’hypothèse forte de réchauffement et/ou changement climatique induit par l’augmentation des gaz à effet de serre.

On constate toutefois que l’état des connaissances de la ressource et des prélèvements doit être amélioré pour atteindre le bon état des masses d’eau en 2015. Les ressources en eau globalement satisfaisantes en volume grâce au Rhône et à l’Isère ne doivent pas faire oublier les situations de déficit notamment sur la partie méditerranéenne du département.

2.3.1 La pluviométrie

Le réseau drômois compte 50 points de mesure :

- 8 stations transmettent à Météo France leurs données une fois par mois uniquement (en général la hauteur quotidienne des précipitations). Tous les autres points de mesure sont automatiques avec une transmission au moins quotidienne à Météo France ;

- 6 stations appartiennent à Météo France, elles font partie du programme RADOME ;

- 1 station appartient à l'INRA mais grâce à une convention d'échange de données, Météo France y a accès ;

- Le réseau du Comité Météorologique Départemental composé de 35 stations essentiellement agro-météorologiques.

Subissant les influences méditerranéennes, la pluviométrie se caractérise par une forte irrégularité : importante au printemps et en automne (Normale de 153 mm en octobre à Montélimar), faible en hiver, pouvant être nulle en été avec une demande climatique très élevée. L’évapo-transpiration (ETP) atteint en juillet des valeurs de 5 mm/jour à Valence et 6 mm/jour à Montélimar (Cf. volet diagnostic).

La carte des isohyètes élaborée à partir d’une série climatologique trentenaire (1971 – 2000) montre que les précipitations varient de 700 mm à 1 600 mm par an, les plus fortes se trouvant dans la partie montagneuse située à l’est et notamment dans le Vercors.

Les cumuls annuels s’échelonnent de 700 à 850 mm pour le Sud (Sud d’une ligne Montélimar/Nyons) et jusqu’à 1400 à 1600 mm sur les reliefs (Vercors, et pays de Bourdeaux).

Les trois secteurs les moins arrosés (700 à 900 mm) sont celui de la vallée du Rhône en amont de Valence, le Tricastin et l’ouest des Baronnies et le secteur de la moyenne vallée de la Drôme.

On note une pluviométrie de 1000 à 1100 mm sur les montagnes du bassin de Dieulefit. Où prennent naissance le Roubion, le Jabron, le Lez et la Roanne.

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DieLivron/Drôme

Montélimar

Nyons

Romans/Isère

Valence

865

929

907

983

962

992

908

985

941

1580

971

858

1044

910

919

1128

945

841

906

924

1057

763777

927

872

1097

881

895

1035

1022

884

941

828

965

825

722

1009

807

IGN

copyright METEO-FRANCE

700 750 800 850 900 1000 1100 1200 1400

Précipitations en mm Normales annuelles 1971-2000

Carte 1 : Distribution de la pluviométrie annuelle sur le département de la Drôme

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2.3.2 Les ressources superficielles

Le réseau hydrographique drômois s'articule autour du Rhône (axe Nord / Sud) et de ses affluents (s'écoulant de l'Est vers l'Ouest) qui sont du Nord au Sud :

- Les rivières et ruisseaux de la Valloire (Le Bancel, Les Collières, L’Argentelle, La Veuse, L’Oron, La Dolure ) ;

- La Galaure passant par Hauterives et Châteauneuf de Galaure ;

- L'Isère et ses affluents (Herbasse, Savasse, Joyeuse notamment), venant de Grenoble, puis traversant Romans sur Isère ;

- La Bourne, La Lyonne et la Vernaison, les rivières du Vercors ;

- La Véore et la Barberolle dans la plaine de Valence ;

- La Drôme et ses affluents (le Bès, la Roanne et la Gervanne) traversant le Diois et se jetant dans le Rhône entre Livron sur Drôme et Loriol sur Drôme ;

- Le Roubion et le Jabron qui se rejoignent à la hauteur de Montélimar ;

- La Berre qui traverse le Tricastin ;

- L'Eygues, l'Ouvéze, le Lez, les rivières du Sud du département qui s'écoulent en aval vers le département de Vaucluse ;

- Et pour une toute petite partie de leur cours, le Büech et la Méouge affluents de La Durance ;

Parmi ces ressources superficielles, le Rhône et l’Isère ont été considérées comme des ressources pérennes et abondantes à l’horizon d’étude du SDI.

Leur fonctionnement hydrologique est de type nival se caractérisant par des débits abondants au printemps et en début d’été lors de la fonte des neiges, au moment où les prélèvements pour l’irrigation sont importants.

S’agissant de rivières à fort débit (333 m3/s pour l’Isère à Beaumont-Monteux en débit annuel moyen4 et 1 410 m3/s en débit annuel moyen pour le Rhône à Valence5), on a considéré que cette ressource de surface était abondante et pérenne.

Il suffirait en effet d’utiliser au maximum 4%6 du débit de ces deux rivières pour irriguer par aspersion, l’ensemble des superficies irriguées du département de la Drôme en année très sèche.

Le régime méditerranéen des cours d’eau caractérisé par un fort contraste entre les hautes eaux de l'automne - hiver et les étiages de l'été (crue subite et étiage estival) est de plus en plus marqué en allant vers le sud. Lorsque ces rivières présentent une pente importante elles sont qualifiées de torrent méditerranéen nécessitant l’instauration de mesures de protection contre les crues et l’érosion.

4 Données calculées sur 50 ans par la CNR le 14/6/09 avec un intervalle de confiance de 95%. Le calcul du débit

d’étiage effectué sur la même série 1956-2005, à la même date donne un débit de l’Isère à Beaumont-Monteux de 395 m3/s pour le mois de juillet en année moyenne et 160 m3/s en année quinquennale sèche (QMNA5) selon Loi de Galton.

5 Données calculées sur 86 ans par la CNR le 14/6/09 avec un intervalle de confiance de 95%. Le calcul du débit d’étiage effectué sur la même série 1920-2005, à la même date donne un débit du Rhône à Valence de 1 280 m3/s pour le mois de juillet en année moyenne et 560 m3/s en année quinquennale sèche (QMNA5) selon Loi de Galton.

6 Le débit annuel écoulé dans le Rhône à Valence est de l’ordre de 44 milliards de m3. Les besoins agricoles totaux sont de 124 millions de m3 pour environ 50 000 ha irrigués soit 124/44 000 = 2,8 % en année sèche.

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Ce réseau hydrographique de surface lorsqu’il est sollicité pour l’irrigation requiert :

- Le maintien du débit de réserve (Loi pêche) qui se pose avec acuité pour les rivières où il existe des prélèvements agricoles pour l’irrigation (pratiquement toutes), période qui correspond aussi à l’étiage. Pour la majorité des cours d'eau du sud du département de la Drôme (Lez, Eygues, Ouvèze, Roubion, Jabron…), les étiages sont importants, c'est à dire inférieurs au dixième du module, impliquant une interdiction de pompage pendant cette période.

- Le besoin impératif de réaliser un stockage hivernal des débits excédentaires pour une utilisation pour l’irrigation en période estivale, dans les secteurs où l’accès à la ressource pérenne n’est pas possible pour raison économique (soit tout l’arrière pays). Cette politique de stockage libérerait des volumes pour l’AEP et l’environnement.

2.3.3 Les ressources souterraines

2.3.3.1 Typologie des aquifères

En se référant à l’étude conduite récemment (2008) par le Cabinet IDEES EAUX pour le Conseil Général, on compte 15 aquifères distincts sur le département de la Drôme, à savoir :

- Alluvions du Rhône

- Alluvions de la Drôme

- Alluvions du Jabron et du Roubion

- Alluvions de l'Eygues et du Lez

- Alluvions de la plaine Bièvre-Valloire

- Alluvions anciennes Isère - Plaine de Valence

- Cailloutis d'Alixan

- Molasse du Bas Dauphiné – Nord Drôme

- Molasse du Bas Dauphiné – Sud Isère et basse Drôme

- Molasse du bassin tertiaire de Valréas

- Calcaires turoniens du synclinal de Saou

- Formations variées du piémont du Vercors

- Calcaires et marnes crétacé du Vercors

- Calcaires peu productifs du sud de la Drôme

- Calcaires urgoniens du plateau de Vaucluse

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Type Précisions Localisation Surface (km²)

Surface de nappe libre

(km²)

Renouvellement (km3/an)

Epaisseur (m)

volume (km3)

Rhône 270 270 60 10 à 30 5.4 la Drôme 35 35 8 0 à 20 0.35

Jabron et Roubion 170 170 38 1 à 10 0.85

Récentes

Eygues et Lez 68 68 15 <15 0.68

Plaine Bièvre-Valloire 120 120 27 10 à 50 3.6

Isère - Plaine de Valence

450 450 100 0 à 25 7.65

Alluvions

Anciennes

Cailloutis d'Alixan 210 210 47 0 à 15 2.1

Bas Dauphiné - Plaine de Valence

1600 740 164 0 à 600 350

Molasse

Bassin tertiaire de Valréas 230 140 31

200 39 Karstique Calcaires turoniens du

Synclinal de Saou 31 31 7 400 à 600 3.1

Plus ou moins Karstique Formations variées du piémont du Vercors

200 200 44 0 à 100 10

Karstique Calcaires et marnes crétacé du Vercors 608 608 135

500 182.4 Présence de grès Calcaires peu

productifs du sud de la Drôme

3220 3220 715 150 483

Cal

caire

s

Calcaires urgoniens du plateau de Vaucluse 98 98 22

jusqu'à 700 9.8 Source : Etude CG 26 – IDEES EAUX

Tableau 1 : Données synthétiques des nappes aquifères de la Drôme

Remarques

1) Dans certains cas, ces nappes souterraines s’alimentent les unes les autres. On peut citer le cas de la nappe superficielle des alluvions quaternaires de Bièvre – Valloire qui alimente la nappe de la Molasse du Bas Dauphiné dans la partie est et qui est alimentée par cette dernière dans sa partie aval. Il y a également le cas de la nappe de la molasse du Bas Dauphiné qui alimente la nappe d’accompagnement de la basse vallée de la Drôme. Ces échanges d’eau posent le problème du maintien de la qualité des nappes profondes, du fait que la qualité des nappes superficielles est souvent altérée (nitrates, pesticides…).

2) La Molasse du Bas Dauphiné qui comprend 5 bassins d’alimentation comme le montre la carte ci-dessous, a été divisée en deux parties : une partie Nord regroupant les sous-bassins Valloire-Galaure et Nord Isère, ayant comme zone d’alimentation les Chambarrans et une partie Sud regroupant les sous-bassins Sud Isère, Plaine de Valence-Chabeuil et Vallée de la Drôme dont la zone d’alimentation est le piémont de Vercors.

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Cette nappe de la molasse du Bas-Dauphiné est la plus prometteuse dans sa partie nord où sa recharge s’effectue relativement rapidement par le massif des Chambarrans tandis que dans la partie sud regroupant les sous-bassins Sud Isère, Plaine de Valence-Chabeuil et Vallée de la Drôme, la zone d’alimentation est le piémont de Vercors avec une recharge plus lente (temps de renouvellement de 64 ans), selon les études effectuées par Rémi de la Vaissière. Cette nappe étant de bonne qualité et d’une vaste étendue, elle est l’objet d’un enjeu majeur à la fois pour le département de la Drôme et celui de l’Isère.

Cette nappe est actuellement peu utilisée pour l’irrigation. Du fait de sa qualité, son utilisation sera préférentiellement réservée à l’AEP en veillant à ce qu’elle ne soit pas contaminée par les nappes superficielles dont l’eau est généralement de moins bonne qualité en raison de la présence de nitrates.

3) L’analyse des prélèvements effectués sur les nappes drômoises et les bilans (Ressources- Prélèvements) calculés en considérant que la ressource utilisable est équivalente à 50% de la capacité de recharge annuelle de la nappe, montre que l’on se trouve en situation critique pour la nappe des Alluvions de la plaine Bièvre – Valloire, et pour la nappe des anciennes alluvions du Rhône (secteur de Loriol, Livron). En ce qui concerne les nappes d’accompagnement du Roubion et du Jabron, elles ne sont plus guère utilisées pour l’irrigation depuis la mise en place du réseau collectif d’irrigation de Marsanne mais présentaient des limitations à une utilisation en période estivale du fait du fort étiage de ces rivières. On doit noter les essais en cours en basse vallée de la rivière Drôme pour prélever dans la nappe des anciennes alluvions du Rhône et la nappe d’accompagnement afin d’alimenter en eau le département de l’Ardèche (1,7 millions de m3 par an).

2.3.3.2 Classement des aquifères

Une analyse multicritère a été effectuée sur la base des éléments suivants :

- Quantité et disponibilité,

- Qualité et vulnérabilité,

- Pertinence et enjeux d’utilisation,

et a conduit au classement en trois groupes.

- Aquifères avec des problèmes existants pour les 3 critères :

- Alluvions du Rhône

- Alluvions de la Drôme

- Alluvions du Jabron et du Roubion

- Alluvions de la plaine Bièvre-Valloire

- Alluvions anciennes Isère - Plaine de Valence

- Aquifères avec des problèmes existants pour les 1 ou 2 des 3 critères :

- Alluvions de l'Eygues et du Lez

- Cailloutis d'Alixan

- Molasse du Bas Dauphiné - Plaine de Valence

- Autres aquifères

Les 6 autres nappes ne présentent donc pas de vulnérabilité particulière vis-à-vis de la quantité, qualité ou des enjeux associés.

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2. Rappel des principales conclusions du diagnostic

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Le classement des aquifères proposé par IDEES EAUX fait ressortir les éléments suivants :

Par ordre décroissant en fonction de la quantité disponible :

- Alluvions du Rhône

- Alluvions de la plaine Bièvre – Valloire

- Molasse du Bas Dauphiné – Nord Isère et Valloire

- Alluvions anciennes de l’Isère dans la plaine de Valence

- Molasse du Bas Dauphiné – Sud Isère à Crest

- Alluvions de la Drôme

Par ordre décroissant en fonction de la qualité de l’eau

- Alluvions de l’Eygues et du Lez

- Alluvions du Jabron et du Roubion et de Bièvre – Valloire

- Alluvions anciennes de l’Isère dans la plaine de Valence

- Alluvions du Rhône

En effectuant une analyse multicritère avec pondération uniforme, le classement final par ordre décroissant pour les 5 premiers aquifères est le suivant (voir tableau ci-après):

1. Alluvions du Rhône

2. Alluvions de la plaine Bièvre – Valloire

3. Alluvions anciennes de l’Isère dans la plaine de Valence

4. Molasse du Bas Dauphiné – Nord Isère et Valloire

5. Nappes d’accompagnement du Jabron et du Roubion

2.3.4 Bilan sur l’état de la ressource en eau

D’une façon générale, l’état de disponibilité de la ressource en eau est très hétérogène. Il n’y a pas équité territoriale face à la disponibilité de la ressource.

Le sillon rhodanien et celui de l’Isère dispose de l’existence de fleuves comme ressources abondantes ainsi que des potentialités offertes par la présence de la nappe de la molasse miocène du Bas Dauphiné.

Par contre, dans l’arrière pays (zone de montagne sèche) la ressource superficielle est généralement très limitée dans les bassins de l’Eygues, de l’Ouvèze et du Lez et les nappes souterraines du réseau karstique offrent une ressource en eau aléatoire, mais ces zones peuvent profiter d’une pluviométrie abondante par une politique de stockage de cette ressource pour pallier aux décalages entre les périodes de précipitation et les cycles de végétation.

On constate que les problèmes de tension sur la ressource en eau sont localisés principalement dans le sud du département sur les cours d’eau aboutissant aux plaines de la vallée du Rhône.

Sur ces secteurs qui ne peuvent être desservis par le Rhône et l’Isère, car trop éloignés, la seule alternative est de stocker la ressource en eau hivernale, généralement abondante, pour l’utiliser en été. Nous verrons que la mise en œuvre de ce principe de bon sens plébiscité par tous les partenaires ne va pas sans difficulté dès qu’il faut passer à la réalisation concrète.

Le Département de la Drôme dispose de potentialités en eau nécessaires au maintien de ses activités agricoles.

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2. Rappel des principales conclusions du diagnostic

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Lors de la préparation du SDAGE, les masses d'eau souterraines et les sous bassins versants nécessitant des actions relatives au bon état quantitatif ont été identifiés et cartographiés (Cf. cartes 16 et 17 en Annexe 1). Il s'avère que l'ensemble des bassins versants sont concernés par ces actions. Quant aux masses d'eau souterraine, il s'agit des nappes superficielles de Bière-Liers-Valloire, de la plaine de Valence et des parties aval de la Drôme, du Jabron et du Roubion.

Dans le SDAGE Rhône-Méditerranée adopté par le Comité de Bassin le 16/10/2009, les masses d’eau de la Drôme sont classées en déficit quantitatif et l’objectif pour 2015 est de retrouver l’équilibre quantitatif.

Figure 1 : Localisation des 5 composantes de la nappe de la Molasse du Bas-Dauphiné

Source : IDEES EAUX

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2. Rappel des principales conclusions du diagnostic

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Ensemble des critèresquantité et disponibilité - qualité et vulnérabilité - pertinence et enjeux

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Quantité et disponibilité

48 106 110 115 56 62 112 139 204 179 132 134 155 60 77

1 (poids) 1 6 7 9 2 4 8 12 15 14 10 11 13 3 5

Vulnérabilité 46 84 38 27 38 45 47 66 162 142 137 128 128 65 78

1 (poids) 5 10 2 1 2 4 6 8 15 14 13 11 11 7 9

Pertinence et enjeux 73 143 154 190 154 85 188 195 207 211 190 127 157 80 74

1 (poids) 1 6 7 11 7 4 10 13 14 15 11 5 9 3 2total du pointage 7 22 16 21 11 12 24 33 44 43 34 27 33 13 16

classement final 1 8 5 7 2 3 9 11 15 14 13 10 11 4 5

Tableau 2 : Classement des aquifères du département de la Drôme

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2.4 LA QUESTION DE L ’IRRIGATION DES JARDINS

Le Comité de Pilotage s’est interrogé sur la nécessité de distribuer de l’eau en région méditerranéenne auprès des particuliers pour entretenir des pelouses, des espaces verts ou réaliser des jardins potagers.

Le constat a été fait qu’avec le développement de l’habitat pavillonnaire, il existe une demande sociale très forte pour réaliser des jardins potagers et disposer d’espaces verts. En l’absence de réseau collectif d’eau brute, la ponction est effectuée sur les réseaux AEP ou bien directement sur le milieu naturel par des forages le plus souvent non déclarés.

Les impacts sont un gaspillage d’eau potable traitée alors que l’on pourrait se contenter d’eau brute pour l’irrigation, un besoin plus rapide de renforcement des réseaux AEP (en l’absence de double réseau) et la multiplication de forages non déclarés qui ponctionnent la ressource en eau superficielle et privent les réseaux collectifs présents d’une recette, avec le risque de pollution accidentelle.

Il apparaît également qu’il conviendrait de changer l’image de marque de l’agriculture, principale consommatrice d’eau par rapport aux autres usages. La prise en compte des autres besoins d’eau brute dans la conception des réseaux d’irrigation, notamment l’irrigation des jardins, contribuerait positivement à afficher cette intention de partage de la ressource en eau.

De façon globale, sur les réseaux collectifs existants, l’irrigation des jardins constitue une activité marginale en terme de superficie mais importante en terme de gestion de contrat (service à l’abonné, réparation des fuites). De ce fait, ce service à l’abonné fait l’objet d’une tarification majorée par rapport au tarif de desserte agricole mais toujours nettement en-dessous du prix de l’eau potabilisée.

Sur un plan technique, il convient de mentionner que l’extension de réseaux d’eau brute aux lotissements n’est pas toujours possible notamment pour des raisons de pression de service incompatible avec un usage domestique.

2.5 IRRIGATION ET PROTECTION DE L ’ENVIRONNEMENT

Le SDI s’inscrit dans un souci de protection de l’environnement et a pris en considération plusieurs éléments à ce sujet :

- La contribution de l’irrigation à la recharge des nappes ;

- La nécessité de maintenir le bon état biologique des rivières et zones humides adjacentes (faune piscicole, ripisylve) ;

- La nécessité de ne pas rompre l’écoulement en ne réalisant pas de seuils ou d’ouvrages de stockage venant barrer les rivières ou ruisseaux à écoulement permanent, de façon à ne pas perturber les migrations piscicoles ou bien prévoir des dispositions permettant le franchissement et la continuité sédimentaire ;

- Dans les rivières disposant d’une eau de qualité et de débits suffisants en période estivale pour un classement en première catégorie favorable aux salmonidés, on évitera d’utiliser la rivière comme vecteur de volumes d’eau stockés dans des retenues amont et libérés au fil de l’eau pour puisage en aval pour l’irrigation ;

- L’instauration de mesures de compensation des prélèvements notamment par des recharges de nappe ;

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Les secteurs présentant des enjeux environnementaux importants, notamment pour le maintien des zones humides classées Natura 2000 (comme la Réserve des Ramières), ont été identifiés et confrontés aux besoins d’irrigation en ces mêmes endroits. On en a déduit des zones sensibles qui répondent à trois critères :

- Des prélèvements superficiels importants à usage agricole qui placent les bassins versants de ces zones en situation TC (Très Critique) et C (Critique) ;

- Des enjeux écologiques importants en raison de la présence de zones humides dont certaines sont classées NATURA 2000 ;

- Les rivières à usage estival important du fait de leur intérêt touristique (baignade, activités nautiques, pêche).

Des zones qualifiées de zones sensibles de premier ordre qui sont en situation tendues ou conflictuelle eu égard à l’utilisation de la ressource en eau pour l’irrigation, sur la base des critères précédemment énoncés, ont été identifiées et sont les suivantes :

Vallée de la Joyeuse : Zone humide associée à la rivière et classée NATURA 2000 ; problème de débit estival de la rivière.

La Haute Véore (ASA de la Martinette – Commune de Chateaudouble) : Zone en situation de conflit d’usage en raison d’un manque d’eau dans la Véore pour répondre aux besoins d’irrigation.

Haute vallée de la Drôme - Diois

- Amont du Bès

- Confluence du Bès avec la Drôme : zone humide associée au réseau NATURA 2000

Basse vallée de la Drôme entre Crest et Livron : zone en situation limite en terme de prélèvement et à risque en raison des étiages sévères de la rivière ; toutefois les prélèvements ne devraient pas augmenter et des substitutions sont progressivement mises en place.

La zone située entre Crest et Montélimar sur la commune de La Répara – Auriple : sur ce secteur la ressource superficielle (rivière Grenette) ne permet pas de répondre aux besoins d’irrigation en raison de son débit.

La vallée de l’Eygues : Zone humide associée à la rivière et classée NATURA 2000. On observe un faible débit estival de cette rivière qui subit en outre une forte pression en période estivale pour les usages touristiques et agricoles.

Partie aval drômoise de l’Ouvèze : Zone humide associée à la rivière et classée NATURA 2000.

La plaine du Roubion : Zone humide associée à la rivière et classée NATURA 2000.

La plaine du Jabron : Intérêt de maintenir le débit de réserve et la ripisylve même si la rivière n’est pas classée NATURA 2000.

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2.6 LE DÉCOUPAGE EN SECTEURS

Pour des raisons de facilité de mise en œuvre et de façon à organiser la concertation par zones homogènes, le territoire départemental a été divisé en secteurs. Les critères retenus pour réaliser le découpage ont été les suivants :

- Le critère hydrologique (bassins versants et nappes souterraines) : ce critère est déterminant dans la gestion de la ressource en eau ;

- Le critère géographique qui a permis de définir les sous-unités géomorphologiques ;

- Le critère socio-économique : ce critère vise à identifier des zones socio-économiques homogènes en terme de système de production se prêtant à la mise en place d’une stratégie de gestion d’eau et de l’irrigation qui réponde aux besoins de développement de ces unités. Il s’appuie sur les zonages déjà réalisés (les territoires ruraux homogènes de la Drôme, les petites régions agricoles de la Drôme, les principales zones défavorisées de la Drôme) ;

- Le critère de gestion de la ressource en eau : ce critère a conduit à rattacher à la plaine de Valence les communes situées en rive droite de l’Isère qui sont alimentées à partir de l’Isère.

Le découpage finalement retenu aux termes de discussions au sein du Comité technique relève d’une synthèse des différents zonages, obtenue par ajustements itératifs sur le zonage hydrologique de base.

Au final, neuf secteurs sont identifiés dans le SDI :

- Secteur Bièvre – Liers – Vallois

- Secteur Galaure – Herbasse

- Secteur plaine de Valence

- Secteur Vercors – Royans

- Secteur haute vallée de la Drôme (Diois et bassin de la Gervanne))

- Secteur basse vallée de la Drôme (Crest – Loriol)

- Secteur des Baronnies

- Secteur plaine de Montélimar – Pierrelatte

- Secteur du Tricastin

La carte qui suit montre le découpage en secteurs.

Remarque

Le Val de Drôme a été divisé en deux secteurs pour tenir compte de l’usage de l’eau (pratique importante de l’irrigation à l’aval de Crest, peu d’irrigation sur la haute vallée) mais l’analyse a été effectuée dans sa globalité pour être en conformité avec le SAGE de la rivière Drôme.

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Carte 2 : Les secteurs du SDI

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3. Les orientations départementales du SDI

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3. LES ORIENTATIONS DÉPARTEMENTALES DU SDI

Les orientations qui ont été définies et validées par le Comité de Pilotage et le Conseil Général sont des axes de cadrage dans la définition de politiques de gestion de l’eau à usage d’irrigation pour les différents partenaires qui y sont associés.

3.1 LE SDI ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Vecteur de solidarité entre les territoires et entre les hommes, le Département a souhaité dès 2005 s'engager dans une démarche adaptée aux particularités de la Drôme pour contribuer à faire du développement durable une réalité possible pour tous.

Pratiquement, cela signifie orienter progressivement les politiques départementales, pour inscrire leurs actions en cohérence avec les objectifs de développement durable de la Drôme.

Les enjeux sont les suivants :

- Renforcer l'attractivité de la Drôme, en tant que territoire cherchant à concilier la préservation d'un environnement de qualité, le respect des hommes et leur épanouissement avec le dynamisme de son économie ;

- Pour le Département, agir de façon responsable, en contribuant à sa mesure à l'évolution globale des pratiques pour un mode de développement durable ;

- Impulser une dynamique à l'échelle du département, afin que citoyens, acteurs associatifs, entreprises et collectivités agissent en synergie.

Le SDI s’inscrit dans cette démarche de développement durable en mettant l’accent sur cinq thèmes majeurs qui seront déclinés au travers des actions proposées:

- La bonne utilisation des ressources naturelles (eau et sol),

- L’économie d’eau,

- L’utilisation d’énergies renouvelables,

- La préservation de la qualité de l’eau,

- L’aménagement du territoire,

3.1.1 Gestion durable et partage de la ressource en eau

Le SDI s’inscrit dans le cadre de la transversalité puisqu’il nécessite une gestion partagée et concertée de la ressource entre différents utilisateurs.

Ce partage s’inscrit dans l’espace (transferts, aménagement du territoire) et dans le temps (planification des besoins et des ressources à l’horizon d’une quinzaine d’années).

En attente de la réalisation d’un Plan des Ressources en eau, on notera la contribution positive que le SDI apporte au dispositif de gouvernance mis en place pour gérer la ressource en eau multi-usage notamment au niveau de la connaissance des prélèvements destinés à l’irrigation et de la recherche de solutions d’intérêt général.

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3. Les orientations départementales du SDI

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Au niveau de la gestion de la ressource en eau superficielle, le souci de parvenir au bon état des masses d’eau en 2015 impose le respect d’un débit biologique pour la rivière qui sera précisé dans les années qui viennent et sera certainement plus contraignant que l’actuel débit de réserve. Cette éventualité a été prise en considération dans le SDI en préconisant d’opérer à des substitutions de ressources pour les prélèvements en rivière notamment dans la zone méditerranéenne du département où l’on doit s’attendre dans le cadre de la révision des autorisations de prélèvement qui doit être faite avant le 31/12/2014, à ce que certaines autorisations ne soient plus accordées.

L’objectif est de définir un volume d’eau prélevable 4 années sur 5 en rivière pour ne pas être obligé de réunir de Comité sècheresse chaque année.

L’application à titre préventif préconisée par le SDI est d’opérer à une substitution de la ressource prélevée en rivière par une ressource pérenne lorsque cette dernière est proche ou bien de stocker les volumes équivalents en période excédentaire pour une utilisation en période déficitaire.

L’application de se principe se heurte à deux écueils : où stocker la ressource ? Comment la transférer ?

Le SDI a intégré les données relatives au changement climatique. Cette question analysée dans le rapport diagnostic, a montré que l’on s’orienterait vers une pluviométrie identique mais répartie de façon plus irrégulière (donc des risques de sècheresse accrus) et vers une augmentation générale des températures ayant pour effet une réduction des cycles culturaux et une consommation en eau plus forte par évapotranspiration et plus précoce en utilisation (on constate actuellement que les blés sont irrigués lorsque le printemps est sec).

En conclusion, la stratégie affichée par le SDI concernant l’utilisation des ressources en eau pour l’irrigation est donc :

- De ne pas encourager le tout irrigation mais promouvoir une irrigation qui s’inscrit dans le cadre d’une politique de développement durable visant à ne pas affecter la ressource ;

- De placer les agriculteurs drômois devant une égalité de chance, dans la mesure du possible, pour l’accès à la ressource en eau pour que certains ne cumulent pas tous les handicaps (montagne, sol, climat) ;

- De recourir aux ressources en eau renouvelables considérées comme pérennes (Rhône, Isère) ;

- De réserver l’eau des aquifères profonds pour l’AEP, et éventuellement pour d’autres usages en concertation avec les partenaires et après étude d’impact ;

- De poursuivre les programmes d’économie d’eau sachant que la marge de manœuvre est réduite en ce domaine car des progrès importants ont déjà été accomplis ;

- De favoriser le stockage individuel ou collectif des débits hivernaux notamment dans l’arrière pays où l’éloignement de la ressource pérenne ne permet pas des transferts depuis la ressource pérenne ;

- De ne pas exclure la création de retenues d’eau multi-usage de grande capacité (supérieures à un million de m3) dans les secteurs méditerranéens où les solutions précédentes ne permettent pas de répondre à la demande en eau ;

- D’avoir une meilleure gestion de la demande et une amélioration de la desserte ;

- D’intégrer les données sur le changement climatique ;

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3.1.2 Améliorer le bilan énergétique

L’irrigation en réseau pressurisé requiert de l’énergie. Sur certains réseaux nécessitant de relever la ressource en eau à une altimétrie importante, la consommation énergétique est élevée ce qui alourdit les charges de fonctionnement et au final les charges d’eau.

La réduction de la consommation énergétique permet à la fois de soulager les réseaux de distribution et de réduire la facture énergétique partant du principe que :

- L’énergie estivale ira en augmentant du fait d’une demande accrue en climatisation des logements ;

- La mise en place de la Taxe Carbone peut conduire à grever cette facture.

Il convient donc de rechercher des moyens de réduire la consommation d’énergie pour l’irrigation en limitant les hauteurs de relevage (travailler en moyenne et basse pression) et/ou de produire de l’énergie en compensation (turbinage, valorisation de la biomasse, éolienne) lorsque les sites s’y prêtent.

Le stockage hivernal devra également favoriser les solutions de remplissage gravitaire des bassins, ce qui n’est pas toujours possible pour les bassins en dérivation des rivières qui devront alors payer l’énergie au prix fort.

Réduction de la consommation énergétique

Cette réduction de la consommation énergétique pose le problème :

- De l’utilisation de la ressource pérenne abondante (Rhône, Isère), pour irriguer les hautes terrasses alluviales en considérant que les hauteurs manométriques totales d’élévation ne devraient pas dépasser 250 MCE7. Donc, à la fois l’éloignement (peu envisageable de transférer de l’eau au-delà de 20 km) et la consommation énergétique sont des obstacles à des transferts de cette ressource abondante ;

- De la pression de service : notamment l’utilisation d’enrouleurs sur les zones hautes, qui requièrent 8 à 9 bars à la borne ;

- Des contraintes réglementaires rencontrées pour la réalisation de barrages sur les cours d’eau pérenne et d’utilisation de la rivière comme vecteur de transfert ; cette solution permettant de réduire la consommation énergétique et dans certains cas de produire de l’énergie par turbinage ;

La production d’énergie de substitution

Les considérations agro-économiques montrent que dans les circonstances actuelles, la production d’agrocarburants à partir de cultures à vocation énergétique (colza et tournesol essentiellement) n’est pas adaptée au département de la Drôme, pour des problèmes de niveau trop faible de rendement (cas du colza) ou de compétition avec la production de semences (cas du tournesol).

C’est donc sur la voie des micro-centrales disposées sur les vecteurs de captage de la ressource en eau, de l’éolien lorsque l’on dispose de sites favorables, de la valorisation de biomasse de maïs ou éventuellement de la production d’énergie solaire8 qu’il faudrait s’orienter plutôt que vers les agrocarburants. Il s’agit à la fois d’améliorer le bilan énergétique (énergie consommée – énergie produite) et de trouver d’autres recettes aux structures d’irrigation pour améliorer l’équilibre financier.

On notera que l’économie d’eau contribue aussi à la réduction de la facture énergétique destinée à l’irrigation qui reste un objectif de même ordre à atteindre.

7 Mètre de Colonne d’Eau sachant que l0 MCE = 1 bar 8 Cette production consomme de la surface agricole qui vient s’ajouter aux pertes de terres arables liées à l’urbanisation

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3.1.3 La satisfaction des besoins en eau agricole sans hypothéquer les autres usages

L’utilisation des ressources en eau pour l’irrigation respectera les recommandations suivantes :

- Réserver les ressources souterraines en priorité pour l’AEP . Leur mobilisation pour l’irrigation ne sera justifiée que:

- Si cette utilisation intervient en aval des zones de prélèvement potentiel pour l’AEP ou au niveau de la restitution des nappes aux rivières qu’elles alimentent ;

- Si un mécanisme de compensation intervient visant à recharger une nappe en amont dans la perspective d’une utilisation à l’aval (pour des nappes de qualité déjà altérée);

- Pour des utilisations ponctuelles et en quantité limitée, s’il n’existe pas d’alternative de mobilisation des eaux de surface à partir des deux ressources pérennes précitées ou par stockage.

Dans tous les cas, cette utilisation devra être accompagnée d’installations (clapet anti-retour) assurant qu’il n’y aura pas de contamination de l’aquifère et d’un contrôle régulier de ces installations ;

- Utiliser préférentiellement les ressources en eau du Rhône et de l’Isère considérées comme abondantes et pérennes à l’horizon de planification du SDI (15 ans) et opérer des substitutions de ressources non pérennes par les ressources pérennes chaque fois que c’est possible ;

- Privilégier les ressources superficielles en prélevant directement dans les cours d’eau lorsque les débits disponibles le permettent (études sur les volumes prélevables) sans nuire au bon état biologique de la rivière ou dans des retenues alimentées par les cours d’eau en période hivernale (Cf. ci-dessous) ;

- Développer le stockage hivernal des volumes excédentaires dans des retenues alimentées par les cours d’eau ou par les eaux de ruissellement lors de fortes pluies caractéristiques des climats à influence méditerranéenne, pour une utilisation à des fins d’irrigation ou autres, en période estivale sèche ;

STOCKAGE D’EAU

L’étude et les acteurs conviennent de la nécessité d’augmenter le stockage hivernal dans les secteurs sensibles pour lesquels la ressource en eau conditionne le maintien (et éventuellement le développement) de l’activité agricole. Il s’agit de la seule alternative crédible pour répondre aux enjeux à venir à court et moyen terme, et assurer la protection des ressources patrimoniales à long terme.

Cette stratégie concernera plus particulièrement les secteurs déficitaires du Sud (Baronnies, Tricastin, Nyonsais) mais également la haute vallée de la Drôme et les secteurs trop éloignés d’une ressource pérenne.

Ce stockage peut être individuel ou collectif et dans ce cas il faut envisager la possibilité de la réalisation d’ouvrages de grande capacité (> 1 000 000 m3) qui de ce fait seront multi-usages (irrigation, lutte contre les inondations, DFCI9, régulation de débit d’étiage, plan d’eau pour permettre le développement d’activités nautiques liées au tourisme, production d’énergie…) afin de pouvoir les financer sous réserve que les objectifs d’utilisation soient conciliables avec l’irrigation (ce qui est généralement possible lorsqu’il y a volonté des acteurs de les réaliser). Cette approche recherchera la solidarité amont - aval dans la gestion de la ressource.

9 Défense de la Forêt Contre l’Incendie

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Dans les zones de montagne sèche ou défavorisées où les agriculteurs veulent introduire l’irrigation pour contribuer au maintien de leur exploitation, le développement de l’irrigation est étroitement conditionné à la mobilisation de nouvelles ressources. Les principes suivants seront adoptés :

- Mobiliser de nouvelles ressources par stockage de débits hivernaux excédentaires en dérivation des cours d’eau (bassins en dérivation de cours d’eau permanents, eaux dérivées vers des dépressions, barrages sur des talwegs) ;

- La mobilisation de réserves souterraines ou contenues dans les karsts ne se fera qu’après étude préalable des impacts possibles et des quantités d'eau effectivement prélevables sans affecter les autres usages ;

- La mobilisation par la réalisation d’ouvrages de stockage de grande capacité (> 1 million de m3) selon une approche multi-usage comme indiqué ci-dessus ;

Le coût de ces ouvrages se situe entre 1,5 et 3,5 €/m3.

Les priorités pour la réalisation de ces ouvrages sont les suivantes :

- Priorité 1 : en l’absence d’autres alternatives, proposer la création de réserves de petite capacité et à usage individuel (5 000 à 10 000 m3 de stockage) réalisées en coteau, par captage de source ou d’eaux de ruissellement et utilisées en irrigation complémentaire de cultures précoces ou demandant peu d’eau sur la base de 1000 à 1500 m3/ha ;

- Priorité 2 : retenues collinaires en coteau sur talweg ou en dérivation de rivière pour un usage collectif pour quelques irrigants (30 000 à 150 000 m3) ;

- Priorité 3 : retenues de grande capacité (supérieure à 1 million de mètres cubes) à vocation multiple réalisée sur un bassin versant apte à assurer son remplissage annuel.

BASSINS DE RÉGULATION

Sur les zones desservies par des réseaux collectifs d’irrigation, des bassins de stockage seront réalisés pour exercer une fonction d’écrêtement des pointes de la demande en eau sur les réseaux pressurisés et, moyennant une taille ad hoc, pour répondre à des demandes d’extension de la surface irriguée.

3.1.4 La substitution de ressources

Il s’agit de favoriser la substitution d’une ressource de bonne qualité ou fragile utilisée pour l’irrigation et qui se trouve en compétition avec d’autres usages notamment l’AEP, par une autre ressource abondante ou pérenne (Rhône ou Isère) ou de moins bonne qualité.

Cette situation concerne notamment :

- Le remplacement de ressources souterraines par des ressources superficielles issues du Rhône ou de l’Isère ;

- Le remplacement de prélèvements en rivière disposant de faible débit d’étiage, par un prélèvement dans une retenue d’eau ou par la ressource superficielle pérenne afin de libérer d’autant le débit prélevé pour la rivière ;

- Prélever dans la nappe superficielle de moins bonne qualité (cas de la nappe Bièvre-Liers-Valloire) au lieu de la nappe profonde (molasse du Bas-Dauphiné) en se réservant la possibilité d’une compensation par recharge dans une zone d’infiltration amont.

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3.2 FAIRE DES ÉCONOMIES D’EAU

3.2.1 Pistes à développer pour faire des économies d’eau

La recherche d’économies d’eau notamment au travers d’une gestion plus performante reste une constante du SDI prioritairement dans les secteurs où la ressource en eau est insuffisante ou déficitaire (sud du département essentiellement). Un travail sera effectué en ce sens au moyen des actions suivantes qui seront encouragées :

- Développer des systèmes d’irrigation et un matériel d’irrigation présentant une meilleure efficience : reconversion des réseaux gravitaires en réseaux pressurisés, éviter les équipements d’irrigation sensibles au vent ;

- Améliorer l’efficience des réseaux d’irrigation en limitant les pertes et les fuites dans les réseaux; appréciée en mesurant la différence entre les volumes pompés injectés dans le réseau et les volumes facturés aux abonnés qui doivent tous être enregistrés sur un compteur volumétrique ;

- Améliorer le pilotage de l’irrigation afin de se rapprocher au mieux du besoin en eau réel des plantes (ETP) pour limiter les pertes par percolation vers les nappes, source de pollution et de gaspillage. Il s’agira en particulier de développer tous les systèmes (automatismes, tensiomètres, bulletins d’information, etc.) ayant pour objet de rendre ce pilotage plus performant et facile à opérer par l’agriculteur ;

- Mettre en œuvre de meilleures pratiques de conduite de l’irrigation notamment en arrosant la nuit et en évitant l’arrosage en plein journée ou par grand vent, afin d’augmenter l’efficience de l’irrigation à la parcelle ;

- Jouer sur la gamme de précocité (durée du cycle de développement de la plante) des variétés lors du choix d’une culture pour faire coïncider au mieux les besoins en eau au cours du cycle végétatif avec les périodes de précipitation. Aujourd’hui, les variétés mises en place par les établissements semenciers sont des variétés demi-précoces pour effectuer leur cycle plus rapidement qui de ce fait, nécessitent moins d’eau que les variétés tardives (environ trois tours d’eau de moins).

- En secteur urbain, voir comment l’obligation de stockage des eaux pluviales pour ne pas aggraver les conditions d‘écoulement à l’aval peut se conjuguer à une réutilisation ultérieure pour l’irrigation des jardins et espaces verts ;

- Une information vulgarisant la conception de jardin d’agrément moins gourmand en eau que la très classique pelouse grande consommatrice d’eau pourrait être apportée par des techniciens formés à cet effet, comme cela existe dans le cadre de l’ADIL, par exemple, pour l’information sur les énergies ou la communication pour la valorisation des déchets.

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3.2.2 Promotion des bonnes pratiques d’économie d’eau et de fertilisation

La réalisation d’économies d’eau et de pratiques de fertilisation respectueuses de la qualité de l’eau des nappes superficielles par de meilleures techniques d’irrigation font partie des actions à poursuivre dans le cadre du SDI. On citera en particulier :

- Le programme Irri-Mieux qui a mis l’accent sur le réglage des enrouleurs et le pilotage de l’irrigation, afin d’économiser l’eau en apportant la dose d’irrigation qu’il faut au moment qu’il faut. L’étude du matériel d’irrigation a montré l’adaptation de ce matériel aux cultures, l’automatisation possible de l’irrigation et le problème de l’énergie pour le faire fonctionner. Les actions entreprises sur la plaine de Valence seront poursuivies sur les autres secteurs dotées de réseaux collectifs (Val de Drôme, Montélimar, Tricastin) ;

- Le programme Juste Azote qui a montré que l’on pouvait à la fois par une meilleure maîtrise de la fertilisation et des doses d’irrigation, parvenir à limiter les migrations d’éléments solubles dans les nappes phréatiques. Les observations effectuées par l’étude de la nappe alluvionnaire Bièvre-Liers-Valloire conduite par l’Agence de l’eau, ont également contribué à une meilleure connaissance de la qualité de l’eau en fonction des fluctuations de niveau de cette nappe superficielle et des risques liés à l’exploitation de matériaux par les carrières lorsque l’on s’approche du toit de la nappe ;

- La reconversion des systèmes d’irrigation gravitaire – notamment des ASA – en système pressurisé (aspersion ou goutte-à-goutte) ;

- Tour d’eau : Cette pratique a pour objet d’organiser les prélèvements pour l’irrigation des cultures ou l’arrosage des jardins et prairies, selon un rôle déterminé par avance afin de lisser les prélèvements pour éviter que plusieurs usagers ne ponctionnent trop fortement le débit de la ressource utilisée (rivière, canal d’irrigation, etc.) ;

- Pratiques respectueuses : il s’agit d’irriguer à bon escient (irriguer de préférence la nuit, ne pas irriguer si le vent dépasse les 3 m/s, etc.) et bien ajuster les doses d’arrosage pour limiter le lessivage et la percolation profonde. Ceci va de pair avec les pratiques de fertilisation (par exemple procéder à un fractionnement de l’apport d’engrais azoté pour limiter le lessivage), d’épandage (boues de station d’épuration, fumier…) et de traitements phytosanitaires ;

- Reconstituer les réserves en eau du sol avant semis de printemps lorsque les sols sont en déficit en sortie d’hiver ;

Concernant la réalisation d’économies d’eau, le secteur agricole - qui ne devrait pas être le seul concerné par ce sujet10 - a déjà mis en place des mesures visant à limiter la surface irriguée, notamment dans le cadre du SAGE de la rivière DROME, et souhaite poursuivre la reconversion des systèmes gravitaires en réseau pressurisé, s’il obtient des aides pour le faire.

10 Cf. question de l’irrigation des espaces verts et des jardins des particuliers

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3.3 QUELS SYSTÈMES D’EXPLOITATION PRIVILÉGIER

3.3.1 Réflexions sur l’agriculture en sec et irriguée

Il convient, en premier lieu, de réfléchir sur les assolements et les itinéraires techniques économes en eau, notamment dans les secteurs où la quantité d’eau disponible est limitée, de façon à avoir la meilleure valorisation possible de l’eau brute. Cette réflexion portera notamment sur la culture du maïs qui est la principale culture irriguée du département.

Les tableaux ci-après permettent de comparer des productions en sec et des productions sous irrigation.

Tableau 3 : Comparaison de cultures en sec et sous irrigation

Cultures Blé tendre irrigué

Blé tendre en sec

Maïs grain irrigué

Sorgho en sec

Colza

en sec

Tournesol en sec

Rendement 8o qx 50 qx 125 qx 60 qx 28 qx 25 qx

Produit/ha en euros 896 587 1625 671 604 455

Charge opérationnelle 545 445 1061 385 444 402

Marge brute 351 142 564 286 160 53

Source : Chambre d’agriculture de la Drôme, Données technico-économiques volet 1 du SDI

Cultures Abricot en

sec Orangé de Provence

Abricot irrigué Orangé de Provence

Abricot irrigué

Bergeron

Abricot irrigué

Orangered

Olivier en sec AOC Nyons

Olivier irrigué AOC Nyons

Rendement 8,75 t/ha 11 t/ha 13 t/ha 12,6 t/ha 2 t/ha 3 t/ha

Produit/ha en euros

3 772 € 6 772 € 9 532 € 10 252 € 5 640 € 8 460 €

Charge opérationnelle

2 936 € 4 612 € 4 952 € 5 082 € 2 029 € 2 122 €

Marge brute 836 € 2 160 € 4 580 € 5 170 € 3 612 € 6 510 €

Source : Chambre d’agriculture de la Drôme, Données technico-économiques volet 1 du SDI

Pour toute entreprise, dans un environnement donné, les choix sont déterminés par le revenu attendu. Il convient donc de rester réaliste sur les possibilités de reconversion de systèmes d’exploitation qui mettent en jeu le revenu d’exploitation et donc le maintien de l’activité agricole. Le passage à une agriculture en sec (agriculture pluviale) a montré qu’il aurait pour impact de réduire fortement le nombre d’exploitations agricoles et d’ôter valablement toute possibilité d’agro-industrialisation puisque la régularité d’apport et de qualité ne serait plus assurée (Cf. étude économique).

Toutefois, nous constatons qu’un ajustement des cultures s’effectue en fonction de la ressource en eau disponible dans les secteurs où cette ressource est restreinte.

Par exemple, dans le Haut Roubion (voir rapport intitulé « Etude d’un secteur en déséquilibre quantitatif par rapport à la ressource en eau : le Roubion amont, septembre 2009), il y a eu progressivement une prise de conscience de la part des établissements semenciers et des agriculteurs que, compte-tenu de la faiblesse de la ressource en eau sur ce secteur, la culture du maïs semence était trop aléatoire et mal adaptée aux conditions sèches de la région. Elle a été remplacée par du tournesol de semence.

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Par contre la situation sur la haute Véore se présente différemment. Le rapport réalisé par la Chambre d’Agriculture de la Drôme sur ce secteur11 mentionne « A l’heure actuelle, il semble difficile de proposer d’autres cultures en remplacement du maïs avec une marge brute correspondante. De plus, le matériel présent sur les exploitations ainsi que les filières économiques présentes dans le département contraignent les agriculteurs sur un choix de cultures assez limité».

Il faut savoir également que les bonnes pratiques agronomiques reposent sur le principe de rotation de cultures différentes pour ne pas appauvrir les sols. Privilégier les cultures d’hiver, au choix limité au demeurant, essentiellement céréales et colza, va à l’encontre de ce principe, et de plus les variétés de colza actuelles sont peu performantes dans le département.

En Drôme, les productions telles que maraîchage, semences, arboriculture, à forte marge brute, utilisatrices de main d’œuvre et à l’amont d’industries de transformation ne sont envisageables qu’avec l’irrigation. Dans ces conditions, sur les secteurs de l’arrière pays et de piémont, il semble difficile de proposer d’autres orientations ; car pourquoi ce qui est vrai en plaine ne le serait-il pas ailleurs ?

Dans les zones reculées (Baronnies, Tricastin) disposant de ressources superficielles mobilisables par prise au fil de l’eau ou par la création de retenues collinaires, l’irrigation permet le maintien de vergers (abricot, pomme), la production de cultures légumières et du maraîchage, commercialisables en circuit court notamment en période estivale auprès des touristes, et la production de fourrage pour l’élevage.

La culture en sec pratiquée dans les zones de montagne sèche où la ressource en eau est rare ou non mobilisée voit se développer une activité d’élevage de type extensif. La sécurisation de la ressource fourragère grâce à l’irrigation est un élément important pour maintenir ces exploitations ; d’autant plus que la perte de production fourragère suite aux épisodes de sécheresse qui se sont succédés a été reconnue comme calamité agricole (Cf. annexe 3) au même titre que d’autres productions.

Sur les Baronnies, se développent également des problèmes phytosanitaires liés au manque d’eau récurrent de ces dernières années : capnodes sur vergers, dépérissement sur la lavande.

A défaut, l’arrière pays (Baronnies, partie est du Tricastin) qui cumule déjà les handicaps dus au relief, à l’enclavement, à la qualité médiocre des sols, en plus de l’aridité du climat, aura des difficultés à maintenir ses agriculteurs. La population rurale permanente déclinera, les services et commerces ruraux disparaîtront et l’espace ne sera alors plus entretenu. De ce fait l’attrait touristique de cette région chutera et les risques d’incendie seront fortement aggravés.

Le maintien des populations agricoles en milieu rural dans les zones éloignées de la vallée du Rhône, constitue un enjeu essentiel en matière d’aménagement du territoire et l’irrigation y contribue car le secteur primaire constitue souvent l’activité productive principale ou unique de ces vallées.

11 Etude d’un secteur en déséquilibre quantitatif par rapport à la ressource en eau : la Véore amont, juin 2009

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3.3.2 Agriculture biologique et irrigation

Pour ce qui concerne la consommation d’eau d’une culture en mode de production biologique, elle n’est pas significativement différente de celle en agriculture conventionnelle car les apports se raisonnent de façon identique. C’est à dire en tenant compte de la capacité de réserve du sol et des besoins des plantes.

Néanmoins, l’agriculture biologique promeut le principe d’une bonne fertilité des sols qui repose en partie sur la succession de cultures différentes sur une même parcelle, d’où des systèmes d’exploitation plus diversifiés de polyculture - élevage.

Ces assolements plus diversifiés atténuent le poids du maïs qui n’est plus le pivot de l’exploitation mais une production s’insérant dans une rotation plus variée moins consommatrice d’eau.

En terme de résultat économique, la différence de marge brute est atténuée par la plus value apportée par le mode biologique.

Le développement de l’agriculture biologique est donc un facteur de non augmentation des besoins en eau d’irrigation.

Par contre, le facteur qualité de l’eau doit être souligné. En particulier, certains transferts d’eau du Rhône vers des zones d’agriculture biologique labellisée ou en voie de labellisation peuvent ne pas convenir (cas notamment du Val de Drôme qui développe un concept de « biovallée »).

3.3.3 Quelle place pour un système assuranciel

Actuellement la sécheresse est éligible au régime des calamités agricoles. Il est à prévoir qu’avec l’instauration d’un régime d’assurance qui se substituerait au régime actuel, le coût de la prime pour garantir le risque sécheresse sera difficilement supportable par les intéressés et les collectivités sollicitées pour apporter un financement, compte tenu que le manque d’eau est une réalité vécue au quotidien et non épisodiquement certaines années.

Ce constat milite pour atténuer la fragilité des exploitations en permettant l’accès à une ressource en eau dès lors que les autres orientations sont respectées.

En conclusion la reconversion des systèmes d’exploitation irrigués en système d’exploitation en sec n’est pas retenue dans le SDI. De même la promotion des systèmes d’exploitation et des itinéraires techniques en sec ne peut être préconisée à l’échelle départementale mais comme alternative possible localement.

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3.4 SUIVI - ÉVALUATION DE LA RESSOURCE EN EAU UTILISABLE POUR L’IRRIGATION

Cette action s’insèrera dans un dispositif plus vaste de gestion de l’ensemble de la ressource en eau qui ne relève pas de cette étude.

Certaines de ces mesures sont déjà prévues dans le cadre de la convention cadre notamment celles concernant les mesures et comptages.

3.4.1 Mesures et comptages

Mieux identifier les prélèvements individuels

Afin de parvenir à une évaluation précise des prélèvements d’eau agricole par les irrigants individuels, le travail de mise à jour de la base de données de ces prélèvements doit se poursuivre et les déclarations de fin de campagne doivent être plus précises (volume consommé, surface réellement irriguée).

Il conviendrait d’avoir en fin de campagne une photo exhaustive de l’irrigation en demandant au titulaire d’autorisation de prélèvement de communiquer en plus des volumes consommés, les surfaces irriguées par culture ainsi que les quantités d’eau apportées.

Mesures sur les ouvrages de prise

Des systèmes de mesure des volumes et/ou des débits aux points de prélèvement doivent être mis en place. En effet, il n’est pas suffisant de n’avoir que les volumes facturés car il n’est pas possible d’avoir une idée des pertes (point sur lequel les gestionnaires de réseau peuvent faire des efforts pour améliorer le rendement des réseaux et économiser de l’eau). Cette action concernera tout particulièrement les ASA qui devront placer des systèmes de mesure de débit au niveau des prises en rivière.

3.4.2 Suivi piézométrique des aquifères

L’importance croissante des prélèvements dans les nappes et les problèmes de recharge de ces aquifères observés depuis 2003 militent pour la pose d’un réseau de piézomètre de densité correcte sur les principaux aquifères et de la mise en place d’un système de suivi.

Une attention particulière sera portée aux nappes alluvionnaires en situation critique (Bièvre-Liers-Valloire, anciennes alluvions du Rhône).

3.4.3 Contrôle des forages

La multiplication de forages individuels de faible débit pour l’arrosage des jardins (et parfois à usage domestique) et de points de puisage dans les nappes d’accompagnement des rivières impacte fortement la ressource en eau sur certains secteurs. Le système de déclaration en mairie des forages de faible débit n’étant pas opérationnel, il est proposé :

- De s’orienter vers une déclaration à faire également directement par les sociétés de forage habilitées ;

- D’interdire les forages dans les secteurs équipés de réseaux collectifs qui sont à même de desservir les usagers12 et de faire inscrire cette disposition dans le SDAGE ou les futurs SAGE en cours d’élaboration.

12 Solution non envisageable sur les réseaux haute pression

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Pour les forages destinés à l’irrigation prélevant sur des aquifères également utilisés pour l’AEP (solution à éviter dans la mesure du possible), les installations doivent être réalisées et contrôlées par des professionnels de l’équipement de forage afin d’éviter toute contamination accidentelle.

Il est également rappelé qu’il doit y avoir équité devant la loi en ce qui concerne la déclaration de tous les forages, quelque soit leur usage (agricole ou non agricole).

3.4.4 La qualité des eaux d’irrigation

L’irrigation a besoin d’eau brute dont la qualité est inférieure à celle de l’eau potabilisée, mais doit respecter certaines normes de qualité eu égard :

- Au taux de matières en suspension : ces sédiments fins nécessitent de mettre en place une filtration fine pour les réseaux en goutte-à-goutte et ont l’inconvénient de tâcher les fruits et les légumes. A cet effet, l’eau de l’Isère présente un taux plus élevé de Matières En Suspension (MES).

Les eaux du Rhône et de l’Isère présentent des mollusques (moules d’eau douce) qui viennent se fixer et obstruer les canalisations dans les points de vitesse réduite13 ;

- A la qualité des éléments chimiques et bactériologiques présents dans l’eau (PCB, rejets de STEP, etc.) notamment sur les secteurs orientés vers l’agriculture biologique où cette qualité est associée au label des produits.

En fonction de la nature des cultures à irriguer, la réalisation de certains transferts d’eau à partir des ressources pérennes abondantes précitées, pourra être écartée ou bien des traitements complémentaires seront réalisés.

Inversement, l’irrigation favorise la percolation d’eau en profondeur (notamment si les doses appliquées sont trop importantes, ce qui est le cas sur les réseaux gravitaires) entrainant de ce fait les éléments solubles vers les nappes souterraines superficielles (engrais azotés, pesticides…).

Les nappes superficielles peuvent contaminer les nappes sous-jacentes dont l’eau de meilleure qualité (cas de la nappe de le molasse du Bas Dauphiné) sera réservée à l’AEP. Il est donc important que des programmes d’action destinés à assurer un bon pilotage de l’irrigation (Irrimieux, Juste Azote…) accompagnent le SDI.

13 Problème également rencontré sur les réseaux BRL qui utilisent les eaux du Rhône : possibilité d’injecter du sulfate de

cuivre en cristaux hydratés au niveau des stations de mise en pression avec pompe doseuse permettant une dose constante quel que soit le débit.

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3.5 GESTION DE LA RESSOURCE ET DES RÉSEAUX

3.5.1 Meilleure gestion et mobilisation de nouvelles ressources

D’une manière générale, il est convenu que l’on recherchera à faire des économies d’eau et à gérer au mieux la ressource existante avant de mobiliser de nouvelles ressources.

Chacun a pu noter que depuis le lancement de l’étude SDI, un regroupement des structures d’irrigation autour du SYGRED s’est opéré en vue de définir l’interlocuteur départemental unique.

Ce regroupement des moyens syndicaux, financiers et techniques doit favoriser l’émergence d’une maîtrise d’ouvrage pour prendre en charge la réalisation de projets sachant que le Département ne se portera pas Maître d’Ouvrage.

L’appel à des financements privés et à des projets réalisés en Participation Public Privé (PPP) ou avec le concours de Compagnies Nationales d’Aménagement, sera encouragé.

3.5.2 Priorité aux réseaux collectifs d’irrigation

Il s’agira d’organiser l’irrigation prioritairement sous forme de réseaux collectifs en favorisant au préalable :

- Une maîtrise d’ouvrage ;

- La création d’associations d’usagers de l’eau (aspect institutionnel) ;

- Un regroupement des terres à irriguer de façon à densifier la demande et réduire les coûts par la mise en œuvre d’opérations d’aménagement foncier.

Dans les secteurs où la constitution de grands périmètres irrigués n’est pas envisageable (vallées filiformes, SAU réduite…), il est proposé la mise en place de retenues collinaires pour desservir plusieurs exploitants. Le volume de ces retenues sera adapté à la superficie irrigable.

3.5.3 Développement des réseaux d’eau brute à usage divers

Dans le souci d’économiser l’eau potable, de réserver une eau de qualité pour les besoins AEP, et de réduire la pression exercée sur ces réseaux AEP en période estivale du fait d’usages divers (piscines, arrosage des pelouses…), il est proposé d’installer des réseaux d’eau brute pour l’irrigation des jardins et autres usages non agricoles (équipements communaux, DFCI…).

Ces réseaux seront réalisés par densification ou extension de réseaux d’irrigation existants.

Dans les secteurs où il existe à proximité un réseau collectif d’irrigation pressurisé, il est recommandé que les nouveaux lotissements et les zones d’activités soient équipés en double réseau.

Les collectivités urbaines seront donc associées à la réflexion en amont pour la création de réseaux d’eau à usage agricole, pour évaluer la part à réserver à l’Eau à Usage Divers (EUD) et examiner les modalités de desserte.

Ces dispositions seront inscrites dans les règlements d’urbanisme pour que les lotisseurs soient contraints d’instaurer un double réseau dès lors qu’il existe un réseau d’eau brute à proximité apte à satisfaire la demande pour l’arrosage des jardins et des espaces verts publics.

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La préférence sera donnée à l’établissement d’un point de desserte collectif du lotissement avec dispositif de comptage collectif plutôt qu’à des compteurs individuels, ceci afin de faciliter la tâche du gestionnaire. Les usagers pourront ensuite s’organiser en association ou le Syndic de locataires gèrera l’abonnement.

En l’absence de réseaux d’eau brute, des dispositions seront prises lors de l’élaboration des documents d’urbanisme visant à rendre obligatoire, dans les zones pavillonnaires, l’installation d’ouvrages de stockage des eaux pluviales.

A l’avenir, il convient de prévoir une desserte multi-usage pour les réseaux de distribution d’eau brute: usages agricole mais aussi urbain (jardins et espaces verts, équipements communaux, piscines), industriel, protection incendie, etc. Ceci contribue à favoriser le partage de la ressource avec le monde agricole, à favoriser l’acceptation sociale de l’irrigation et à améliorer la situation financière actuelle et future des réseaux collectifs.

3.5.4 Recherche du bon équilibre financier

Le constat d’un différentiel croissant entre les charges d’exploitation des réseaux collectifs (notamment le surcoût énergétique et les charges de personnel) et les recettes directement liées à la capacité des agriculteurs à payer les charges d’eau alors que leur revenu stagne ou régresse en euros constant, milite pour une diversification de la clientèle.

Parvenir à une gestion financière équilibrée des réseaux d’irrigation collectifs nécessite de diversifier la clientèle et les recettes, et d’agir au niveau de la tarification. Il convient donc de trouver de nouveaux usagers pour amortir les coûts de fonctionnement, ce qui peut conduire à un système d’exploitation différent des réseaux notamment eu égard à leur période d’utilisation (réseau en pression toute l’année, réseau en service uniquement pendant la période d’irrigation, lutte antigel…).

Il est donc souhaitable, à la fois dans un souci de meilleur équilibre financier et d’une meilleure intégration dans la gestion de la ressource en eau brute multi-usage, d’opérer à une diversification de la clientèle ce qui exige généralement en contrepartie de maintenir les réseaux en eau toute l’année et de sécuriser l’approvisionnement notamment pour les contrats industriels.

Concernant la tarification, elle est généralement effectuée sous forme binomiale avec un terme fixe lié au débit ou à la surface souscrite et un terme variable lié à la consommation lue sur un compteur volumétrique. On note cependant que les souscriptions de contrat sur la base de la superficie occupée par la culture dominante, au lieu de la superficie réellement irriguée toutes cultures confondues, ne vont pas dans le sens de la transparence et de l’équité de traitement entre les usagers.

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3.6 MESURES COMPENSATOIRES

3.6.1 Recharge des nappes

Ces mesures visent à utiliser les nappes alluvionnaires superficielles et les nappes d’accompagnement des rivières pour l’irrigation, moyennant un mécanisme de compensation des prélèvements, et à laisser les nappes profondes (Molasses du Bas Dauphiné) pour l’AEP.

En effet, la qualité de l’eau des nappes superficielles est souvent altérée par les nitrates ou d’autres polluants. De ce fait, leur recharge, qui constitue également un risque d’altération, présente dans ce cas un risque moindre pouvant au contraire améliorer la qualité.

La nappe devient dans ce cas un vecteur au même titre qu’un ouvrage de transfert. Trois secteurs présentent des situations permettant d’envisager cette formule :

- La recharge hivernale de la nappe alluvionnaire de Bièvre-Liers-Valloire (BLV) à partir d’un réseau d’anciens canaux permettant d’irriguer des prairies ;

- La recharge de la nappe des anciennes alluvions de l’Isère et des cailloutis d’Alixan par le Canal de La Bourne ;

- La recharge de la nappe d’accompagnement de la Drôme immédiatement en amont du seuil des Pues par acheminement différé de volumes d’eau prélevés dans la Drôme avant la période d’irrigation. L’eau extraite serait stockée en amont du seuil dans la nappe d’accompagnement comme s’il s’agissait d’un barrage d’inféroflux ;

Le SDI propose que tout nouveau prélèvement à usage collectif dans les nappes superficielles soit autorisé dès lors qu’un mécanisme de compensation par recharge est mis en place dans la même nappe et sans risque d’altération de la qualité de cette dernière et/ou de la nappe sous-jacente utilisée pour l’AEP.

3.6.2 Indemnisation des gestionnaires de réseaux collectifs agricoles sur les terres en mutation

La concurrence pour l’usage des sols à des fins d’urbanisation et de culture irriguée est forte le long de la vallée du Rhône, qui constitue l’axe majeur de développement économique du département de la Drôme. C’est aussi sur cette partie du territoire que l’on trouve la meilleure couverture en réseau collectif d’irrigation.

La mutation des terres agricoles en zone urbanisée, lorsqu’elle ne s’accompagne pas du maintien du réseau d’eau brute pour des usages divers, constitue une perte de recette pour les gestionnaires de réseaux.

Cette situation est différente pour les ASA où le droit d’eau est lié au foncier et où la redevance est due même si le propriétaire ne fait pas usage de l’eau.

Le SDI propose que des mécanismes de compensation financière soient mis en place auprès des lotisseurs afin d’imposer les doubles réseaux et dans le cas où ce n’est pas possible, que cela donne lieu à une indemnisation du propriétaire du réseau afin de compenser les investissements restant à sa charge et non amortissables en raison de la perte de clientèle.

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3.7 MESURES D’ACCOMPAGNEMENT

3.7.1 Mesures institutionnelles

En application de l’accord cadre, le Conseil Général est le Maître d’Ouvrage du SDI mais n’envisage pas de se porter maître d’ouvrage de la réalisation des actions inscrites au SDI.

Il convient donc que les différentes structures existantes opérant dans le domaine de l’irrigation se portent Maître d’Ouvrage ou que se créent de nouvelles structures pour réaliser de nouveaux ouvrages ou prendre en charge des équipements collectifs d’irrigation réalisés par le Conseil Général de la Drôme et qui seront transférés (cas du réseau de Saint Restitut).

Il convient également que des conventions interdépartementales se mettent en place avec l’Isère et le Vaucluse pour gérer de façon commune la ressource en eau de surface ou souterraine destinée à l’irrigation et/ou réaliser des ouvrages à vocation mixte (irrigation, écrêtement de crue, soutien d’étiage, protection environnementale, etc.).

Cette discussion interdépartementale devra également avoir lieu dans le cadre de SAGE qu’il est recommandé de mettre en place pour les principales rivières qui concernent un département riverain : Bourne, Galaure, Herbasse, Eygues, Ouvèze, Lez… ainsi que pour les nappes phréatiques interdépartementales (nappe BLV, molasse du Miocène).

3.7.2 Mesures législatives

On constate que la réalisation d’ouvrages de stockage (retenues collinaires, bassins en dérivation de rivière) se heurte à une réglementation de plus en plus contraignante nécessitant notamment pour les agriculteurs d’engager des sommes importantes en étude sans avoir la certitude d’une acceptation des dossiers de projet.

A l’opposé la réalisation de forages montre beaucoup plus de souplesse et explique la multiplication de ces ouvrages dont beaucoup ne sont pas déclarés.

L’une des conséquences de cette réglementation est la ponction de plus en plus forte observée sur la ressource souterraine pour tous les usages alors qu’elle devrait être réservée pour l’AEP, avec les risques que cela comporte en matière de contamination des nappes.

Le SDI affichant sans ambiguïté que :

- La ressource souterraine profonde doit être réservée pour l’AEP. Par voie de conséquence, ceci suppose qu’une réglementation plus adaptée soit mise en place pour la réalisation d’ouvrages de mobilisation des ressources superficielles sous forme de retenue ou plan d’eau à capacité limitée (inférieure à 300 000 m3). Cette politique de limitation du risque à la fois de sécheresse estivale et d’inondation en hiver, en encourageant le stockage, est préférable à celle qui résulte, par défaut, de la réalisation de forages dans les nappes. Ce qui en terme imagé revient à encourager une politique de fourmi (= stockage) et non de cigale (= forage) ;

- La réalisation de forages d’eau brute, dans les secteurs où il existe déjà un réseau d’eau brute collectif susceptible de répondre à la demande, ne doit pas être autorisée. Ces dispositions doivent être inscrites dans le SDAGE et les SAGE.

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3.7.3 Accompagner la création de réseaux d’irrigation d’une restructuration foncière

Des opérations de restructuration foncière ayant pour but de constituer des îlots d’irrigation seront mises en place. Ceci concernera notamment les zones de reconversion du vignoble (cas du vignoble du Tricastin) soumises à l’arrachage définitif. Le réseau d’irrigation permettra la diversification des cultures.

Ces opérations d’aménagement foncier à réaliser par des organismes fonciers professionnels, viseront également à permettre aux exploitations situées en zone sèche d’acquérir des parcelles en zone irriguée afin de diminuer la fragilité de ces exploitations.

3.7.4 Regrouper les irrigants dans des structures assurant leur représentation

Il convient d’encourager les différentes structures collectives d’irrigation à se fédérer au sein du SYGRED, et à promouvoir cette structure comme organisme représentatif unique qui sera l’interlocuteur de l’Administration.

Pour les irrigants individuels, l’attribution d’aides à l’irrigation sera assujettie à l’adhésion à l’ADARII.

Ces organismes devront veiller à ce que la réalisation de réseaux d’eau brute soit effectuée en concertation avec d’autres utilisateurs potentiels dans un souci de partage de la ressource en eau.

3.7.5 Concertation entre les gestionnaires de la ressource en eau

L’enjeu de bon état des masses d’eau en 2015 impose aux différents gestionnaires de la ressource en eau - notamment à l’administration en charge de la Police des Eaux - d’agir de façon concertée.

Il convient donc d’innover par des mesures d’accompagnement associant l’ensemble des partenaires pour une gestion concertée et convergente de la ressource. Au titre de ces mesures nous pouvons citer :

- Mettre un terme à la prolifération anarchique de forages individuels non déclarés, et inscrire dans les SAGE à venir de ne pas accorder d’autorisation de forage à des fins d’usage d’eau brute sur les secteurs équipés de réseaux collectifs d’irrigation ou susceptibles d’être desservis par extension de réseaux existants ;

- Les prélèvements individuels en rivière ne doivent plus être autorisés lorsqu’il existe une possibilité de desserte par un réseau collectif situé à proximité ;

- Généraliser les comptages des volumes prélevés par les irrigants individuels et faire en sorte que les autorisations de prélèvement ne soient pas renouvelées si cette déclaration n’est pas effectuée. Les déclarations de fin de campagne concerneront à la fois les volumes, les surfaces et les cultures ;

- Appliquer une équité de traitement dans l’application de la réglementation et la recherche d’économie d’eau quelle que soit l’utilisation de l’eau brute prélevée. En d’autres termes, ne pas focaliser le contrôle de l’usage de la ressource en eau uniquement sur le secteur agricole (même si l’irrigation constitue le principal usage) mais se préoccuper également des autres prélèvements (industrie, pisciculture, carrière…).

- Un recensement annuel des quantités prélevées sera effectué en recoupant toutes les informations disponibles et comparé à l’état de la ressource ;

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3.7.6 Equité de traitement dans le contrôle des prélèvements et l’utilisation de l’eau

Tous les usagers de l’eau étant égaux devant la Loi, dans un souci d’équité citoyenne face à l’usage de la ressource en eau, il convient de veiller à ce que les économies d’eau concernent tous les usages - et pas seulement l’agriculture - et de procéder à un contrôle plus strict des prélèvements effectués dans les nappes par les forages réalisés par les particuliers.

3.7.7 Rôle patrimonial des ouvrages

Certains ouvrages (Canal de la Bourne, Canaux des ASA, pont canal…) constituent des ouvrages à valeur patrimoniale ou desservent des ouvrages (moulins, usines…) à valeur patrimoniale. La restauration de ces ouvrages pour limiter les pertes en eau, la modernisation de réseaux gravitaires en réseaux pressurisés ou le transfert d’autres ressources de substitution, viendront en accompagnement du SDI.

3.7.8 Aménager l’espace agricole

Il s’agit de mettre en place des bonnes pratiques de mise en valeur des terres qui auront pour effets d’améliorer l’efficience des apports d’eau ou de favoriser l’infiltration en profondeur des eaux de ruissellement.

On rappellera les rôles multiples et bénéfiques des haies. Selon leur composition floristique, elles peuvent avoir un effet brise-vent en zone de plaine ventée ou constituer un outil de lutte contre le ruissellement et l’érosion en ralentissant les écoulements et en favorisant l’infiltration dans les couches profondes.

Il conviendra également de conserver et remettre en état des canaux abandonnés dont une des fonctions est la réalimentation des nappes (Cf. § 3.6.1)

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4. ORIENTATIONS PAR SECTEUR ET DÉFINITION DE PROJETS OPERATIONNELS

4.1 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

4.1.1 Orientations communes à tous les secteurs

Les orientations départementales ont été discutées en réunion de secteur du SDI en rappelant dans chaque cas les spécificités du secteur, les objectifs recherchés et les actions proposées. Il est apparu que des orientations sont revenues dans plusieurs discussions et avaient une portée générale. Elles sont mentionnées au chapitre précédent « Les orientations départementales du SDI ».

4.1.2 Priorités du SDI pour la réalisation des projets

Les projets retenus pour chaque secteur ont été classés selon trois ordres de priorité :

Priorité 1 Projet dont la faisabilité a été prouvée par une étude de faisabilité, disposant d’un Maître d’Ouvrage pour le réaliser et d’un montage financier possible. Ce projet peut être mis à exécution à court terme

Priorité 2 Projet dont la faisabilité reste à prouver par une étude de faisabilité, disposant d’un Maître d’Ouvrage pour le réaliser mais n’ayant pas de montage financier permettant d’en assurer le financement. Ce projet doit être envisagé à moyen terme.

Priorité 3 Projet dont la faisabilité reste à effectuer, ne disposant pas d’un Maître d’Ouvrage existant ou déclaré pour le porter et au financement non assuré. Il s’agit d’un projet « à mûrir » dont la réalisation éventuelle relèvera du long terme.

Tableau 4 : Règles de définition des priorités

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4.2 LE SECTEUR BIEVRE – LIERS – VALLOIRE (N°1)

Carte 3 : Carte de localisation du secteur N°1

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4.2.1 Problématique du secteur

C’est une région de polyculture (arboriculture, grandes cultures, cultures fourragères) où la surface irriguée a tendance à globalement se stabiliser depuis quelques années et à se déplacer vers l’est.

Il existe une demande d’extension des réseaux collectifs pour l’irrigation et pour l’eau à usage divers (EUD) qui ne peut être satisfaite qu’en renforçant la capacité de ces réseaux.

Sur la partie ouest, on note la présence de deux réseaux collectifs d’irrigation. Le réseau collectif irrigué du SIPIDN utilise la ressource pérenne rhodanienne (2 prises sur le Rhône) et 4 forages dans la ressource non pérenne (nappe alluvionnaire quaternaire). Le SIVAG prélève dans la nappe quaternaire (3 forages) et surtout dans la nappe profonde de la molasse du Miocène (15 forages). L’objectif pour les deux syndicats reste la sécurisation de la souscription.

Le réseau hydrographique de surface présente peu de potentialités. De ce fait, le problème majeur reste la sécurisation des prélèvements effectués essentiellement dans les deux nappes présentes sur l’ensemble du secteur qui s’étendent aussi dans le département de l’Isère :

- la nappe alluvionnaire quaternaire superficielle (environ 15 mètres) : cette nappe présente une qualité limitée du fait de son taux élevé de nitrate. La recharge de cette nappe alluvionnaire de Bièvre-Liers-Valloire dépend uniquement d’une alimentation pluviale sauf sur la partie aval où elle est alimentée par la nappe des molasses du Miocène. Cette nappe est utilisée à 35% de son taux de renouvellement selon les études d’incidence réalisées14 notamment du fait des prélèvements effectués par les particuliers qui ont réalisé de nombreux forages de 20 à 30 m de profondeur et par les piscicultures (Manthes) qui rejettent ensuite l’eau en rivière après traitement.

- La nappe profonde du Miocène : l’eau de cette nappe est de bonne qualité et doit être réservée prioritairement pour l’AEP.

Des interférences existent entre les deux nappes : en amont, la nappe BLV alimente la nappe de la Molasse et en aval la molasse restitue à la nappe BLV. Du fait de la qualité de l’eau limitée de la nappe BLV, il convient d’éviter que des contaminations par forage se fassent en direction de la nappe profonde.

Des canaux disposant de droits d’eau servaient autrefois à l’irrigation des prés dans le secteur de Moras Saint-Sorlin et contribuaient à la recharge de la nappe. Le cuvelage de ces canaux, l’abandon de l’irrigation gravitaire par submersion et/ou l’endiguement des ruisseaux pour empêcher les débordements font que la recharge de la nappe BLV par ce moyen s’effectue mal. Il y a donc nécessité de trouver un moyen de recharger la nappe si l’on veut effectuer d’autres prélèvements pour l’irrigation.

Un SAGE visant à définir l’usage des ressources hydriques, et en particulier celui de la nappe alluvionnaire, est en cours d’élaboration à la fois sur les départements de la Drôme et de l’Isère.

14 Le diagnostic du volet 1 du SDI a conclu à un taux de prélèvement voisin de 50% de la capacité de recharge de la

nappe (voir fiches de bilan hydrique par région du SDI) ce qui constitue un maximum. De ce fait la nappe a été classée en situation critique.

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4.2.2 Principes généraux déclinés pour le secteur

Les principes généraux déclinés sur ce secteur sont les suivants :

- La nécessité de respecter l’objectif européen de qualité des masses d’eau pour 2015 conformément à la loi cadre sur l’eau.

Ceci impose de bien connaître les prélèvements superficiels dans les ruisseaux (Le Bancel, Les Collières, L’Argentelle, La Veuse, L’Oron, La Dolure) et dans les deux nappes (en particulier les prélèvements actuels et futurs des piscicultures) de façon à pouvoir gérer correctement ces ressources en eau. Le réseau hydrographique de surface offre peu de possibilités de prélèvement pour l’irrigation.

- Avoir une approche interdépartementale avec l’Isère pour la gestion de l’eau souterraine dans le cadre du SAGE, définir la ressource en eau à réserver pour l’agriculture et généraliser le principe de compensation pour toute nouvelle demande. On inscrira dans le SAGE la mise en place d’actions spécifiques (Irri-Mieux, Juste Azote…) pour maintenir la qualité de l’eau des nappes superficielles et qui pourront donner lieu à l’instauration de mesures agri-environnementales.

- Privilégier l’utilisation de la ressource pérenne du Rhône et opérer à des substitutions de ressource lorsque c’est possible.

- Satisfaire une clientèle non agricole (eau à usage divers, irrigation des jardins) à partir des réseaux existants avec renforcement si nécessaire ; cette opération répond à plusieurs objectifs :

- Economiser l’eau des nappes profondes du Miocène pour l’AEP.

- Améliorer la situation financière actuelle des réseaux collectifs d’eau brute en vendant l’eau à prix majoré par rapport au prix agricole. La contrepartie est parfois la fourniture tout au long de l’année, ce qui nécessite de maintenir les réseaux en pression.

- Mettre en place des mesures d’économie d’eau (meilleure gestion de l’irrigation, systèmes d’irrigation plus économes en eau) ou de réutilisation de l’eau extraite des nappes (cas des piscicultures ou des carrières).

- Augmenter la recharge de la nappe superficielle des alluvions quaternaires par la mise en place de bassins d’infiltration (bassins en dérivation de cours d’eau pérennes ou remplissage d’anciennes gravières) et en favorisant le débordement des rivières dans les champs agricoles riverains. Surveiller la qualité de l’eau liée à ces recharges notamment l’évolution du taux de nitrate.

- Définir une profondeur d’exploitation des carrières permettant de laisser une hauteur de sol suffisante entre le toit de la nappe et le fond de la carrière pour limiter les risques de contamination de la nappe superficielle.

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4.2.3 Scénarios proposés dans le cadre de la réunion locale

Nous présentons ici différentes propositions permettant de mettre en application les principes généraux du schéma départemental, appliqués au secteur BLV, qui se déclinent suivant 5 axes :

- La bonne gestion de la nappe alluvionnaire BLV notamment une gestion rigoureuse des forages et prélèvements sur la nappe BLV, y compris pour les forages réalisés par les piscicultures et les particuliers qui devront tous être inventoriés ;

- La préservation pour l’AEP, de la nappe profonde de la molasse du Bas-Dauphine (miocène) en réservant son utilisation agricole uniquement sur les zones d’exutoire de la nappe vers le Rhône ;

- La densification des réseaux alimentés à partir du Rhône aussi bien pour l’agriculture que pour les usages divers (notamment le lavage des agrégats de carrière) ;

- La mise en place de mécanismes de compensation pour recharger la nappe superficielle alluvionnaire de BLV à hauteur des nouveaux prélèvements effectués. Cette solution ne sera pas appliquée à la nappe de la Molasse Miocène du Bas Dauphiné par mesure de précaution pour éviter tout risque de pollution ;

- Ce secteur ne comporte pas de projet prioritaire en attente sinon une extension ponctuelle limitée du réseau du SIPIDN près de St Rambert par récupération d’un forage communal ;

- Les projets d’extension devront se faire à partir du Rhône ou par recharge de la nappe BLV d’une quantité équivalente à celle prélevée

EN RELATION AVEC LES RESSOURCES SOUTERRAINES

Une meilleure connaissance de l’alimentation et du suivi des prélèvements de la nappe de BLV est nécessaire ; en particulier il faudra suivre le niveau piézométrique de la nappe alluvionnaire au moyen d’un réseau de piézomètres bien répartis sur le territoire.

La nécessité de réserver la nappe profonde du Miocène pour l’AEP et la préservation de la qualité de cette nappe sont à mettre en relation avec le contrôle strict des prélèvements effectués dans cette nappe.

On devra procéder à la définition d’objectifs de gestion dans le cadre du futur SAGE et l’établissement de niveaux d’alerte en fonction de la piézométrie de la nappe en fixant des seuils pour déclencher les mesures de restriction des prélèvements tous usages confondus (agricoles, piscicoles, industriels, carrières) sur cette nappe.

EN RELATION AVEC LES RESSOURCES DE SURFACE

Maintenir l’organisation de tours d’eau en rivière pour les prélèvements à usage agricole, en fonction des débits disponibles, en maintenant toujours le débit de réserve dans les cours d’eau.

Encouragement au stockage hivernal15 par bassin en dérivation des rivières ou retenue collinaire par stockage des eaux de ruissellement pour l’irrigation collective par les agriculteurs riverains.

15 Prendre la terminologie de stockage hivernal au sens de « pendant la période excédentaire » sachant que cette période

peut arriver en automne, en hiver ou au printemps

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EXTENSION DES RÉSEAUX COLLECTIFS

- Sur les périmètres irrigués du SIPIDN (Priorité 1) La solution envisagée par le SIPIDN consiste en une sécurisation des débits et une extension limitée des réseaux collectifs du SIPIDN vers l’est, à hauteur de 80 à 100 m3/h. Cette desserte peut être effectuée par extension du réseau existant qui prélève dans le Rhône (solution à privilégier) ou par la récupération d’un forage communal existant ou par la création de nouveaux forages dans la nappe superficielle moyennant mécanisme de compensation par recharge de la nappe sur un point d’infiltration ;

- Sur les périmètres irrigués du SIVAG (Priorité 2) Possibilité de densifier le réseau SIVAG à partir de forages dans la nappe alluvionnaire en substitution à des prélèvements en rivière pour répondre à la demande, sous réserve de la mise en place de mesures compensatoires décrites ci-après.

- En Valloire (Priorité 3) Si une demande d’irrigation des cultures se manifeste en Valloire, on mobilisera les ressources en eau locales à partir de la nappe BLV en mettant en place un mécanisme de compensation par recharge et en mobilisant les eaux traitées rejetées par les piscicultures.

En cas de cessation d’activité des piscicultures, la structure irrigante pourra reprendre à son compte les bassins et les installations de pompage de façon à poursuivre l’exploitation du réseau d’irrigation.

Le principe de compensation devra donc amener les syndicats d’irrigation à opérer sur la partie est du secteur, dans la zone des canaux et des piscicultures.

Carte 4 : Zone d’extension des réseaux du SIPIDN

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MESURES COMPENSATOIRES

On considère que tout nouveau prélèvement dans la nappe superficielle doit amener à une compensation par recharge de la nappe d’une quantité égale à celle prélevée. Ce principe devrait être inscrit dans le SAGE Bièvre-Liers-Valloire dans l’attente des résultats des études sur les volumes prélevables et par précaution.

Les moyens à mettre en œuvre pour favoriser la recharge de la nappe BLV du quaternaire sont à instaurer essentiellement sur la partie est du secteur :

- Favoriser l’infiltration à partir du réseau d’anciens canaux qui irriguaient autrefois les prairies entre Moras, Saint-Sorlin et Lapeyrouse, qui devraient être restaurés et mis en eau en hiver. Ces travaux pourraient être réalisés par un EPCI en charge d’aménagement de rivières et canaux ;

- Favoriser la création de bassins d’infiltration en liaison avec la nappe BLV, dans des dépressions ou d’anciennes carrières (notamment dans le département de l’Isère) permettant de réduire les débits prélevés en rivière ;

- Favoriser par des systèmes de surverse, l’épanchement des crues dans les vallées alluviales en accord avec les riverains ;

Ces mesures seront mises en application en compensation de la possibilité pour les structures d’irrigation, d’irriguer de nouvelles surfaces agricoles à partir de la nappe des alluvions quaternaires.

Elles pourront consister en :

- La mise à disposition de terrains pour submersion hivernale à partir de canaux ;

- La possibilité de réalisation d’ouvrages de surverse en berge de rivière pour inonder des terres agricoles riveraines. Ce système s’inscrit également dans la mise en place d’un système de régulation dynamique des crues pour lutter contre les inondations ;

ETUDES PRÉCONISÉES

- Etude hydraulique et hydrogéologique de la possibilité de recharge de la nappe de Bièvre-Liers-Valloire à partir de l’ancien réseau de canaux ou de carrières. Montant 30 000 € H.T.

- Extension du réseau du SIPIDN à partir de la ressource rhodanienne : 30 000 € H.T

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4.3 LE SECTEUR GALAURE – HERBASSE (N°2)

Carte 5 : Carte de localisation du secteur N°2

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4.3.1 Problématique du secteur

On trouve un très large éventail de problématiques à traiter sur ce secteur du SDI qui est très étendu et qui, pour une partie du territoire (partie ouest), peut accéder à la ressource en eau considérée comme pérenne et abondante dans le cadre du SDI :

- Le Rhône : le secteur présente une zone rhodanienne qui est irriguée en réseaux collectifs d’irrigation gérés par des syndicats d’irrigation (SII Larnage, UAFR Rhône Basse Isère)

- L’Isère : la partie sud-est incluant la vallée de la Joyeuse et jusqu’à la vallée de la Savasse, est irriguée par un réseau collectif (SIPIRR). A noter le problème de la qualité de l’eau de l’Isère qui, du fait de sa charge en sédiments (MES), peut tâcher les fruits et légumes.

Sur le plan agricole, de nouveaux secteurs d’arboriculture apparaissent dans les zones non atteintes par la Sharka, et la céréaliculture irriguée pourrait venir remplacer les élevages bovins viande importants dans la partie est, en fonction du cours de la viande. Dans la région de Romans, de jeunes agriculteurs installés sur les coteaux en production de viande pourraient s’orienter vers des cultures irriguées, dès lors qu’il y a de l’eau. On note également le besoin d’irrigation des noyers dans la zone AOC.

De ce fait, l’extension de l’irrigation requiert une sécurisation de la ressource en eau qui actuellement n’est pas acquise (certains ont acheté du matériel d’irrigation mais ne peuvent pas l’utiliser à pleine capacité par insuffisance de la ressource en eau).

En effet, les rivières sollicitées sont notamment la Galaure, la Savasse (qui s’assèche en été), la Joyeuse et l’Herbasse sur sa partie aval.

Le suivi des débits de la Galaure est effectué à la station de mesure DIREN de Sainte-Uze et au seuil de jaugeage de Roybon installé à la sortie du département de l’Isère. Un point de suivi des campagnes est prévu dans le bassin. Ces débits notés quotidiennement sont comparés aux débits d’étiage en année quinquennale sèche (Qmna5), en année décennale, au 1/5ème du module annuel, au 1/10ème du module annuel. Des dispositions sont prises au niveau de l’établissement des tours d’eau et en période de restriction imposée par la sécheresse.

Sur le plan de l’hydraulique fluviale, on note que ces rivières ont été affectées par les actions anthropiques : problèmes issus de l’extraction de matériaux dans les couches alluvionnaires des rivières (déstabilisation des berges, incision jusque dans le socle molassique, seuils emportés), reprofilage des berges, endiguement, etc.

Concernant les ressources souterraines, la nappe de la Molasse Miocène du Bas Dauphiné est présente sur l’ensemble du secteur à des profondeurs supérieures à la centaine de mètres et son exploitation se situe à 15% de la capacité de renouvellement. Cette nappe semble présenter des volumes disponibles intéressants selon les études effectuées par Rémy De la Vaissière mais son renouvellement est faible (64 ans). Elle est actuellement exploitée pour divers usages :

- Irrigation : on recense de nombreux forages (de 80 m3/h en général) à usage individuel ou pour desservir de petits réseaux collectifs (SIPIRR, Bren, Chavannes Marsaz, St Donat, Margès Pangon, Crépol-Montchenu, SIVAG). Ces forages sont situés dans la nappe du Miocène.

- Le SIPIRR irrigue les hautes terrasses de l’Isère à partir de 4 forages dans le Miocène mais ce réseau est saturé en été. Il n’y a pas de bassin de stockage et aucune sécurité en cas de panne. Le réseau n’est pas en service continu ce qui pose le problème d’une vente d’eau à usage divers (clientèle potentielle de jardins sur Génissieux).

- A l’ouest, on voit également se développer des forages individuels dans les zones desservies par des réseaux collectifs utilisant la ressource pérenne. C’est le cas du réseau d’irrigation de Larnage dont l’extension a été plusieurs fois différée pour des problèmes de montage financier.

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- Une extraction d’eau (190 m3/h) est faite en continu dans la nappe du Miocène par la société Chlor’Alp à partir de 9 forages et renvoie les saumures vers Grenoble.

- Une pisciculture sur l’Herbasse à Crépol qui fonctionne avec prélèvement en rivière plus forage dans le Miocène.

Le renouvellement de la nappe du miocène étant très faible dans ce secteur et considérant qu’elle contribue à la réalimentation de certains cours d’eau, si on baisse le toit de la nappe par des prélèvements trop forts, on doit s’attendre à des impacts au niveau des débits de ces cours d’eau et à un risque de migration des pollutions superficielles vers la nappe profonde.

Les enjeux majeurs sont la gestion interdépartementale des ressources en eau de l’Herbasse et de la Galaure et la résolution de l’extension du périmètre irrigué de Larnage (300 ha) en suspens depuis plusieurs années.

4.3.2 Principes généraux déclinés pour le secteur - La nécessité de respecter l’objectif européen de bon état (en quantité et en qualité) des

masses d’eau pour 2015 impose de laisser au moins le débit d’étiage dans les rivières pérennes que sont la Galaure, l’Herbasse, la Joyeuse et la Savasse ;

- Réserver la ressource souterraine de la nappe du Miocène préférentiellement pour l’AEP sauf à proximité des exutoires de la nappe vers le Rhône ou l’Isère où elle peut être exploitée pour un usage agricole ;

- Satisfaire la demande agricole prioritairement à partir de la ressource pérenne abondante par extension des réseaux existants ou la création de réseaux collectifs et opérer à des substitutions de ressource lorsque c’est possible ;

- Dans les secteurs éloignés de la ressource pérenne superficielle, ne pouvant être desservis dans des conditions économiques par cette ressource, mettre en place un système de stockage hivernal alimenté selon les situations par une prise en rivière ou par captage d’eaux de ruissellement ;

- Satisfaire une clientèle non agricole (eau à usage divers) à partir des réseaux collectifs utilisant la ressource pérenne et abondante afin :

- D’alléger la pression sur les réseaux AEP

- De substituer à des ressources non pérennes des ressources pérennes

- D’améliorer la situation financière actuelle et future des réseaux collectifs agricoles

4.3.3 Scénarios proposés dans le cadre de la réunion locale

MISE EN PLACE D’UNE GESTION INTERDÉPARTEMENTALE DE L’EAU AVEC LE DÉPARTEMENT DE L’ISÈRE

Cette gestion concernera la ressource en eau souterraine et la ressource superficielle avec, dans ce dernier cas, un contrôle des débits de la Galaure et de l’Herbasse à l’entrée sur le territoire Drômois. On veillera à maintenir ou s’approcher du débit d’étiage règlementaire sur toutes les rivières (135 l/s sur la Galaure à son entrée dans la Drôme, 147 l/s sur l’Herbasse, 34 l/s sur la Joyeuse, 41 l/s sur la Savasse) ou à appliquer les dispositions qui seront prises pour caractériser le bon état des masses d’eau dans ces rivières.

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EXTENSION DE L’IRRIGATION

Pour étendre l’irrigation, le SDI préconise de s’orienter prioritairement vers une utilisation de la ressource pérenne abondante, ce qui donne la priorité aux projets allant dans ce sens notamment le projet d’extension de réseau du Syndicat Intercommunal d’Irrigation de Larnage (SIILE) à partir du Rhône (une demande récurrente qui est prioritaire) et le projet de renforcement et d’extension du réseau du Syndicat Intercommunal Pour l’Irrigation de la Région de Romans (SIPIRR) à partir de l’Isère.

Extension du réseau collectif de Larnage

Le SIILE dispose de quatre alternatives et la possibilité d’inclure ou non un système antigel pour l’arboriculture (supplément de 40 m3/h/ha) :

- Solution A (priorité 1) : Par extension du réseau existant, qui prélève dans le Rhône près de Tain l’Hermitage, au-delà de la LGV (environ 300 ha) avec la création d’un réservoir de temporisation au sol et extension des réseaux vers l’Est ;

- Par la création d’un nouveau réseau issu de l’Isère près de l’embouchure de l’Herbasse et selon deux possibilités :

- Un réseau uniquement destiné à l’extension du SIILE avec puisage dans l’Isère et desserte des secteurs riverains. Coût d’investissement évalué à 3,5 millions d’Euros H.T. (scénario B , priorité 2) ;

- Un réseau qui remonterait le long de la vallée de l’Herbasse pour ensuite se diriger vers Chavannes, Chantemerle et être maillé avec le réseau de Bren. Les prises en rivière sur l’Herbasse basculeraient sur ce réseau et les nouveaux forages dans la nappe du Miocène ne seraient plus autorisés dans ce secteur. La demande d’eau brute non agricole serait satisfaite (solution C, priorité 3)

- L’option D qui consiste en la création de trois nouveaux forages dans la nappe de la molasse du miocène (forage à environ - 215m de profondeur pour un niveau statique de la nappe à - 120m), n’est pas retenue car non conforme aux orientations du SDI en l’état actuel, mais en fonction des conclusions des études sur les volumes prélevables, ce scénario pourra être réétudié.

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Extension du réseau collectif de Larnage

Option A : Extension réseau SIILE

Option B : prise sur Isère pour SIILE uniquement

Option D : 3 Nouveaux forages dans la Molasse

Option C : prise sur Isère pour SIILE + autres besoins

agricoles

Coût travaux Option A : 1 235 k€ HT

Coût travaux Option B : 2 781 k€ HT

Coût travaux Option C : 17 189 k€ HT

Coût travaux Option D : 3 000 k€ HT

Extension SIILE

Autres besoins en eau

Carte 6 : Scénarios d’extension du périmètre du SII de Larnage (SIIL) en partie Ouest

Les avantages des scénarios envisagés sont :

- De limiter les forages profonds dans la nappe du miocène en offrant une alternative à partir du Rhône ;

- D’offrir la possibilité de substitutions de prélèvements en rivière (basse vallée de l’Herbasse notamment).

Extension des réseaux collectifs du SIVAG à Chateauneuf de Galaure (priorité 3)

Il existe un projet d’extension de l’irrigation à l’est de Chateauneuf de Galaure. Il a été initialement envisagé de réaliser un forage dans la nappe de la Molasse du Bas Dauphiné pour un débit de 60 à 80 m3/h afin d’irriguer environ 30 ha supplémentaires et de reprendre des forages privés existants. Le coût de l’opération est évalué à environ 300 000 € H.T.

S’agissant d’une ressource réservée à l’AEP et d’une position du forage qui n’est pas en situation d’exutoire de nappe, ce projet ne pourra être pris en compte par le SDI que s’il s’oriente vers la mobilisation d’une autre ressource qui pourrait être la réalisation d’un bassin de stockage par captage d’eau de ruissellement ou de débits hivernaux dérivés de la Galaure.

Toutefois suite aux conclusions des études sur les volumes prélevables ce projet pourra être réétudié.

Irrigation des hautes terrasses en rive droite de l’Isère (priorité 3)

Un nouveau point de prélèvement sera réalisé sur l’Isère et une conduite refoulant en direction de Saint Michel sur Savasse, dans un réservoir au sol à la côte 425 m, sera mise en place.

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Irrigation des Hautes terrasses de l’Isère

R

Nouveau point de pompage dans

l’Isère

Nouveau réseau irrigation

Réservoir au sol

Maillage avec réseau du SIPIIR

Zone extension : 150 ha

Carte 7 : Scénarios d’extension du périmètre du SIPIRR au Nord de Romans

Ce projet d’un coût indicatif de 8 900 000 € conjuguerait les objectifs suivants :

- Desserte des hautes terrasses : la zone irrigable dans le secteur de Saint Michel – Montmirail serait d’environ 150 ha.

- Réservoir d’équilibre permettant la sécurisation de la ressource par maillage avec le réseau haut actuel du SIPIRR qui présente des insuffisances en année sèche.

- Extension du réseau vers la Savasse et substitution des prélèvements actuels sur la Joyeuse sur une superficie totale concernant environ 300 ha.

- Fourniture d’eau brute à usage non agricole sur l’est Romanais (espaces verts urbains, lotissements, zones d’activité, etc.).

CRÉATION DE RETENUES COLLINAIRES

Sur la zone est, éloignée de la ressource superficielle pérenne, il est proposé de mobiliser de nouvelles ressources en captant les eaux de ruissellement au moyen de retenues collinaires individuelles ou collectives sur la partie amont des bassins versants de l’Herbasse et de la Limone lorsque la configuration du site est favorable (remblai de digue limité et étanchéité assurée) afin d’y installer de petits réseaux d’irrigation desservant quelques exploitations riveraines essentiellement pour la sécurisation de réserves fourragères.

ETUDES PRÉCONISÉES

- Irrigation de la Basse Vallée de l’Herbasse et substitution des prélèvements en rivière et dans la molasse miocène du Bas Dauphiné : 50 000 €

- Création d'un réseau d'eau brute sur les hautes terrasses de l'Isère : 80 000 €

- Réalisation d’études de faisabilité de retenues collinaires sur la partie est du secteur.

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4.4 LE SECTEUR DE LA PLAINE DE VALENCE (N°3)

Carte 8 : Carte de localisation du secteur N°3

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4.4.1 Problématique du secteur

La plaine de Valence constitue une vaste zone agricole à haut potentiel où l’irrigation des céréales (Maïs) et des vergers est fortement présente. On considère que les extensions des surfaces irriguées en périphérie compenseront les pertes de terres agricoles liées à l’extension de l’urbanisation.

Ce secteur est largement doté de réseaux collectifs d’irrigation alimentés à partir de ressources pérennes (Rhône et Isère) : Syndicat du canal de la Bourne alimenté à partir de la rivière Bourne en hiver, ou de l’Isère en été, SIPIR Romans (nappe d’accompagnement de l’Isère et forages sur la molasse miocène en partie haute), SI Serves Erome Gervans (Rhône), AFR La Roche de Glun (Rhône), AFR Etoile (Rhône). L’enjeu pour le Syndicat d’Irrigation du Canal de la Bourne (SICB) est de compléter la desserte à partir de l’ossature existante afin de desservir de nouveaux usagers agricoles et non agricoles (diversification de la clientèle) et d’étendre les réseaux en périphérie pour l’irrigation de culture qui le justifient (cas des noyers dans la zone AOC).

Le canal de la Bourne qui traverse la Plaine de Valence constitue un vecteur structurant majeur. Il est doté d’un droit d’eau sur la rivière La Bourne, renouvelable dans une trentaine d’années. Il alimente la réserve de Juanons réalisée par le SISEV, laquelle alimente pour partie les réseaux du SIAM (irrigation de 110 ha), l’autre partie (irrigation de 460 ha) venant du pompage dans la rivière Drôme.

Si l’on fait exception du Rhône et de l’Isère qui traversent le département, les cours d’eau ayant leur bassin hydrographique sur le secteur ont un régime hydrologique méditerranéen et de faibles débits en période estivale. C’est le cas en particulier de la Véore.

On assiste à une multiplication des forages dans les nappes superficielles (anciennes alluvions de l’ancienne Isère et Cailloutis d’Alixan) pour les besoins domestiques et dans la nappe profonde de la molasse du Miocène.

4.4.2 Principes généraux déclinés pour le secteur Afin de respecter l’objectif européen de qualité des masses d’eau pour 2015 conformément à la loi cadre, engager des actions visant à bien connaître les prélèvements superficiels dans les ruisseaux (La Véore, La Barberolle, La Lierne) et dans les trois nappes (Nappe des alluvions de l’Isère, Cailloutis d’Alixan, nappe de la Molasse du Miocène) de façon à pouvoir gérer correctement ces ressources ;

Réserver l’eau des aquifères profonds pour l’AEP et utiliser de préférence la ressource pérenne pour alimenter les réseaux collectifs d’irrigation à usage agricole et à usage divers (jardins, espaces verts, zones d’activités…) ;

Satisfaire une clientèle non agricole (eau à usage divers, irrigation des jardins) à partir des réseaux existants avec renforcement si nécessaire. Cette opération répond à plusieurs objectifs :

- Economiser l’eau des nappes profondes pour l’AEP

- Soulager les réseaux AEP saturés et différer leur renforcement

- Améliorer la situation financière actuelle des réseaux collectifs d’eau brute en vendant l’eau à prix majoré par rapport au prix agricole. Cette mesure dont la contrepartie est parfois la fourniture d’eau tout au long de l’année, laquelle nécessite de maintenir les réseaux en pression, vient en compensation financière d’augmentation de charges énergétiques.

Mettre en place des bassins de stockage pour écrêter les pointes et/ou répondre à des demandes d’extension de la surface irriguée.

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4.4.3 Scénarios proposés dans le cadre de la réunion locale

Trois projets prioritaires se dessinent :

- L’extension de la fourniture d’eau brute à d’autres usages non agricoles afin de réduire la pression sur les réseaux AEP et élargir la clientèle des Syndicats d’irrigation ;

- La réalisation du projet de la Haute Véore – Chateaudouble ;

- L’extension de l’irrigation en périphérie de la plaine de Valence pour compenser les pertes de surface agricole du fait de l’urbanisation.

Maintenir en eau le Canal de la Bourne, toute l’année

Ceci dans le but d’étendre la fourniture à d’autre clients (industries, espaces verts urbains…) ; en particulier la perspective de créer entre Valence et Romans une grande zone d’activité (espace Rovaltain) en complément à la gare LGV va nécessiter d’amener de l’eau brute. Dans ce cas, le maintien en eau du canal de La Bourne est nécessaire tout au long de l’année ce qui peut permettre d’augmenter le stockage hivernal par création de bassins de stockage étanche destinés à répondre à d’autres besoins, à opérer des substitutions ou à recharger les nappes superficielles (anciennes alluvions de l’Isère, Cailloutis d’Alixan) dans la mesure où les coûts correspondants sont pris en charge par les usagers.

Bassin de stockage dans la carrière de Mondy

Pour répondre à la mise en eau permanente du Canal de la Bourne, le SICB envisage de créer une autre réserve tampon, qui pourrait être réalisée par réhabilitation de la carrière de Mondy (site N° 1 figure 2 p 58). Le projet permettrait de stock er 300 000 m3. Une étude de faisabilité doit être engagée dans le cadre de l’étude générale de mise en eau permanente du Canal de la Bourne.

Substitution de ressources non pérennes par des ressources pérennes

Dans la banlieue et les zones résidentielles de Valence, poursuivre la desserte de jardins en marge des réseaux agricoles (stratégie d’opportunité d’extension au meilleur coût mais on ne crée pas de nouveau réseau spécifique à des jardins).

Hormis pour l’AEP, ne pas autoriser de forages dans les zones dotées de réseaux collectifs. D’une façon plus générale, un mécanisme plus rigoureux de contrôle de l’exécution de forages par des particuliers est à mettre en place.

En rive droite de l’Isère procéder à la substitution ou la complémentation de ressources en eau issues de la nappe du Miocène par de l’eau pompée dans l’Isère (cas des réseaux du Syndicat d’Irrigation de l’Ouest Romanais – SIOR - et du réseau haut du SIPIRR).

Etendre ou renforcer les réseaux en périphérie de la plaine de Valence

Le Canal de la Bourne constitue le vecteur d’eau structurant de la Plaine de Valence et il mobilise une ressource considérée comme pérenne (Isère et son affluent la Bourne). Une mobilisation accrue de ses eaux est possible en faisant du stockage en période excédentaire – dès lors que le Canal reste en fonctionnement en cette saison – afin d’étendre la desserte en réseau collectif sur les zones périphériques et libérer la pression qui s’exerce sur les petites rivières de la plaine de Valence (Véore, Lierne…).

Les opérations qui suivent rentrent dans le cadre d’une meilleure valorisation des infrastructures hydrauliques existantes et notamment du Canal de la Bourne qui constitue l’ouvrage clef du secteur de la Plaine de Valence.

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Réaliser le projet de Chateaudouble – Haute Véore (priorité 1)

Ce projet prioritaire situé sur les communes de Chateaudouble et Peyrus, est en cours de négociation depuis plusieurs années (site N° 2 figu re 2 p 58).

Le projet a pour but de remédier durablement aux tensions sur la ressource en eau sur la rivière Véore notamment au lieu dit « Les Péris » en opérant à un stockage hivernal et en procédant à une substitution partielle à partir du Canal de la Bourne.

Le projet concerne deux maîtres d’ouvrage : L’ASA de La Martinette et le Syndicat d’Irrigation du Canal de la Bourne (SICB).

L’ASA de la Martinette dispose de droits d’eau fondés en titre pour utiliser l’eau issue de la source de Matras qu’elle capte par un canal dont le débit moyen est de 280 m3/h. La surface irriguée à partir de ce dispositif est de 100 ha.

La Véore, dans laquelle se jette la Lierne, est également utilisée pour l’irrigation en aval par des agriculteurs disposant d’autorisations de pompage. Les prélèvements soumis à autorisation annuelle atteignent des volumes supérieurs à ceux prélevés sur la Lierne.

L’objet du projet est de mobiliser les ressources en eau nécessaires pour permettre d’irriguer au total 309 ha (209 ha pour le SICB et 100 hectares pour l’ASA de la Martinette) sans avoir à prélever dans le milieu naturel durant la période d’irrigation.

Pour ce faire, il est prévu de créer deux bassins de stockage :

- Une retenue de 300 000 m3 gérée par le SYGRED avec remplissage hivernal par la Lierne et complémentation à partir du réseau du SICB (Bourne – Isère) ;

- Un bassin de 150 000 m3 réalisé par l’ASA de la Martinette effectuant du stockage hivernal à partir des eaux de la Lierne selon le droit qui lui est réservé et du Béal de Corts. Au terme du projet, les débits autorisés prélevés en rivière seront transférés sur les réseaux, et tout prélèvement pour l’irrigation au fil de l’eau sera interdit.

Le projet nécessite donc la création des deux réserves en eau et la mise en place d’un réseau collectif d’irrigation. Son coût total est de 4,5 millions d’Euros H.T.

Renforcement du réseau de Marche (priorité 1)

Cette opération (site N° 3 figure 2 p 58) rentre da ns le cadre du renforcement des réseaux du SICB alimentés à partir du système Bourne - Isère. Il s’agit de réaliser un réservoir au sol de 5 000 m3 de capacité afin d’écrêter des pointes de la demande. Le coût estimatif est de : 150 000 euros.H.T.

Reconversion de réseau gravitaire en réseau pressurisé : cas de Malissart – La Buzatte (priorité 1)

La zone irriguée (site N° 4 figure 2 p 58) se situe en extrémité du Canal de la Bourne alimentée par la Bourne et l’Isère. L’objet du projet est de convertir en réseau pressurisé le réseau gravitaire de la CUMA de Reboulet (40ha) en mauvais état et d’étendre la surface irriguée sur 30ha, soit au total créer un réseau pressurisé desservant 70 ha. Le projet prévoir d’étancher un bassin de stockage appartenant à l’ASA et d’améliorer l’efficience de l’irrigation, le tout permettant de réduire les pertes d’environ 1 000 000 m3 par an. Ceci permet d’affecter ces eaux issues du Canal de la Bourne, à un autre usage notamment le remplissage de Juanons. Le coût global de ce projet est de 450 000 € H.T.

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Irrigation des parties hautes de Beauregard – Hostun (priorité 3)

Il s’agit d’engager une étude pour voir comment étendre l’irrigation sur les parties hautes du secteur de Beauregard – Hostun (site N° 5 figure 2 p 58) qui souhaitent avoir accès à l’irrigation et en même temps faire une substitution de ressource sur le prélèvement d’eau dans le milieu naturel (bassin du Bessey, près d’Hostun), de la carrière de kaolin.

Ce projet mobilise les eaux du Canal de la Bourne entre la prise sur la Bourne et le point de complémentation à partir de l’Isère. De ce fait, en situation de fort étiage de la Bourne, une alternative doit être trouvée.

Source : ENGREF, Gestion de l’eau en France : enjeux et responsabilité des acteurs dans le département de la Drôme

Figure 2 : Localisation des projets envisagés dans la plaine de Valence

ETUDES PRÉCONISÉES

- Irrigation des parties hautes de Beauregard – Hostun : 10 000 €

- Conditions hydrauliques et de maintenance pour une utilisation du Canal de la Bourne avec mise en eau continue : 20 000 €

2

5

3

1

4

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4.5 LE SECTEUR VERCORS – ROYANS (N°4)

Carte 9 : Carte de localisation du secteur N°4

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4.5.1 Problématique du secteur

Il s’agit d’une région montagneuse bénéficiant d’une bonne pluviométrie et soumise à un climat continental. Cette région est essentiellement vouée à l’élevage.

Les ressources en eau disponibles sont dans des vallées profondes (résurgences, gorges) et il n’est pas envisageable de les transférer sur le plateau du Vercors pour l’irrigation.

De ce fait, ce secteur ne présente aucun enjeu majeur pour l’irrigation.

Les quantités d’eau prélevables pour l’irrigation dans les rivières issues du Vercors notamment sur la rivière Bourne qui alimente le Canal de la Bourne lequel dessert la plaine de Valence, devront être confirmées lors de la réalisation de SAGE.

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4.6 LE SECTEUR DU VAL DE DRÔME (N°5 ET N°6)

Carte 10 : Carte de localisation du secteur du Val de Drôme

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A la différence du secteur précédent, les deux secteurs du Val de Drôme qui ont été regroupés pour être en conformité avec les orientations du SAGE, constituent des secteurs à fort enjeu pour l’irrigation.

4.6.1 Problématique du secteur

Basse vallée de la Drôme

Il s’agit d’un secteur agricole dynamique où l’irrigation tient une place très importante pour la diversification des cultures et demeure indispensable au maintien des exploitations. La culture biologique est fortement présente dans cette vallée.

Le secteur de la Basse vallée de la Drôme est irrigué par plusieurs des réseaux collectifs qui prélèvent, soit dans la nappe d’accompagnement de la Drôme (Crest sud, Crest Nord, Alex Montoison) rivière au régime variable selon les années, soit dans le Rhône, ressource considérée comme pérenne ( SII Etoile Livron, SI Loriol Cliousclat), soit par transfert d’eau en provenance de la réserve des Juanons (SICN, SIAM) sachant que cette retenue est alimentée par de l’eau issue de la Bourne ou de l’Isère, via le Canal de la Bourne.

On dénombre en outre de nombreux prélèvements individuels par forage dans la nappe d’accompagnement de la Drôme (secteur de Crest) ou dans les anciennes alluvions du Rhône en aval de Livron sur Drôme, dont l’inventaire précis n’est pas connu (de 390 ha à 670 ha irrigués par ce moyen selon les estimations).

Il y a une pression importante de l’urbanisation dans la plaine (réduction des surfaces agricoles, augmentation des besoins AEP).

Un projet de pompage des eaux de la Drôme vers l’Ardèche est à l’étude dans le but de transférer un volume annuel de 1,5 million de m3 pour satisfaire des besoins AEP, avec un débit de pompage calibré à 400 m3/h. Le point de prélèvement se situerait dans la nappe d’accompagnement de la Drôme, près de la confluence avec le Rhône. Des essais ont été effectués durant l’été 2009 par le Syndicat Ouvèze – Payre.

La période critique estivale de la rivière s’étale généralement sur une durée de 3 semaines à un mois (entre le 20 juillet et le 20 août) mais qui peut aller au-delà16, sachant que par le passé la rivière s’est déjà trouvée à sec avant le point de confluence au Rhône alors que l’irrigation ne se pratiquait pas. Un assec a également été observé durant l’été 2009.

Haute vallée de la Drôme

On se trouve dans un secteur au relief marqué (montagne sèche) où l’espace agricole irrigable est relativement limité. Quelques exploitations en fond de vallée prélèvent au fil de l’eau dans le Diois, ainsi que quelques ASA. La ville de Die prélève dans la nappe d’accompagnement de la Drôme.

Les rivières de ce secteur sont souvent alimentées par des résurgences d’eaux issues du massif calcaire karstique du Vercors.

Dans la haute vallée, l’irrigation y est beaucoup moins développée que dans la partie aval du fait de la géomorphologie encaissée de la vallée (on indique le chiffre de 1 650 ha irrigués au total en amont de Crest) et du fait également de la population présente où les agriculteurs sont peu nombreux. On y trouve des résidences secondaires, des retraités et néoruraux extérieurs à la région. Le contexte social de la haute vallée est en mutation depuis une dizaine d’années.

16 Pour l’année 2009, cette période s’est étalée du 15 juillet au 15 septembre

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Au niveau de l’ensemble de la vallée

La rivière Drôme se présente comme un torrent méditerranéen avec des problèmes d’étiage sévère une année sur quatre.

La réglementation du SAGE impose de prendre en considération les éléments suivants :

- Un objectif de réduction des prélèvements ou des mesures compensatoires permettant de ne pas avoir un débit en-deçà de 2,4 m3/s au seuil des Pues situé en aval des gros prélèvements pour l’irrigation ;

- La restitution de 2 millions de m3 à l’horizon de 5 ans (soit 2001) afin de garantir le débit objectif trois années sur quatre (décidé en 1996 par la Commission Locale de l’Eau) ;

- Les surfaces irriguées et les débits de pompage sont gelés à la situation de 1995 ;

- Le SAGE préconise également le respect du débit de réserve sur l’ensemble du bassin versant (donc également sur l’amont où les prélèvements d’irrigation restent faibles).

L’objectif du SDI est de se conformer au SAGE en réduisant les prélèvements en rivière pendant la période critique, d’environ un million de mètres cubes.

La création de la réserve de Juanons a permis de substituer une partie des prélèvements d’eau à usage collectif, à hauteur de 1 million de m3, mais il demeure la nécessité de réduire encore ces prélèvements ou bien de compenser par l’apport d’une quantité équivalente à celle qui serait prélevée.

Deux autres bassins de stockage du même type sont envisagés : le bassin de Crest Sud situé près de l’actuelle station de pompage en rivière et la réserve de Vaunaveys-la-Rochette sur le secteur de Crest Nord.

Le projet de transfert d’eau à destination de l’Ardèche par prélèvement sur la nappe d’accompagnement de la Drôme, au niveau de la basse vallée de la Drôme, n’a pas été inclus dans la réflexion globale visant à réduire d’un million de mètres cubes les prélèvements pour l’irrigation pendant la période critique. Il équivaut à un transfert partiel d’usage de l’irrigation vers l’AEP.

Il y a un besoin de poursuivre la gestion concertée multi-usage de la ressource en eau sachant qu’il y a des aléas importants de débit de la Drôme d’une année climatique sur l’autre comme l’a montré le rapport MIPAIS réalisé par le CEMAGREF sur ce secteur.

Certains avancent que le concept de « biovallée » mis en place sur le Val de Drôme n’est pas compatible avec des transferts d’eau du Rhône en raison de la qualité de cette eau, ce qui exclurait la solution de maillage du réseau SIILE – SIAM.

Notons également que le Val de Drôme constitue une région à fort enjeu touristique. Ces activités apportent un complément de revenu aux exploitations agricoles et doivent être encouragées. Ceci suppose notamment la conservation des zones humides de la vallée de la Drôme et le maintien des activités nautiques donc un débit d’eau suffisant dans la rivière et la possibilité de soutenir ce débit lorsqu’il s’avère insuffisant.

4.6.2 Principes généraux déclinés pour le secteur - Nécessité de respecter l’objectif européen de qualité des masses d’eau pour 2015 conformément à la DCE, donc de laisser le débit d’étiage dans les rivières pérennes du bassin de la Drôme notamment La Drôme, Le Bès, La Gervanne, La Roanne. Ces débits sont nécessaires au maintien des enjeux environnementaux (notamment les zones humides) et la mesure de ces débits de réserve doit se faire à l’aval du seuil du SMARD (Crest) et au seuil des Pues (Allex) ;

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- Réserver la ressource souterraine pour l’AEP : ceci concerne la nappe d’accompagnement de la Drôme, la nappe du Miocène, les anciennes alluvions du Rhône et les karsts (notamment le karst de la Gervanne) ;

- La gestion de l’eau donnera lieu à une réflexion globale sur la vallée avec une concertation amont–aval. Tout nouveau prélèvement dans la nappe d’accompagnement de la Drôme quelque soit l’usage devra également s’inscrire dans le mécanisme de compensation et contribuer à son financement ;

- Réaliser des économies d’eau dans tous les usages. A cet effet, poursuivre la mise en place du programme de pilotage de l’irrigation afin que les consommations d’eau agricole soient proches de la satisfaction du besoin en eau des plantes (ETP), donc sans excès ;

- Trouver une solution pour compenser les prélèvements à usage agricole effectués sur la rivière Drôme ou sa nappe d’accompagnement de façon à atteindre l’objectif du SAGE (irrigation au niveau de 1995, 2,4 millions de m3/s au seuil des Pues). Ceci concerne tout particulièrement le secteur de Crest Sud qui ne bénéficie pas de la solution de substitution de Juanons ;

- Satisfaire une clientèle non agricole (eau à usage divers) en vendant l’eau à prix majoré à partir des réseaux collectifs afin de réduire la pression sur les réseaux AEP et d’améliorer la situation financière actuelle et future des réseaux collectifs agricoles. Cette desserte suppose toutefois que la pression de service des réseaux d’irrigation soit compatible avec une desserte domestique ;

- Examiner la possibilité de création d’ouvrages de stockage afin de récupérer les débits hivernaux excédentaires de la Drôme pour une utilisation estivale (entre le 15 juin et le 20 août).

4.6.3 Scénarios proposés dans le cadre de la réunion locale

Le but affiché du SDI est de substituer totalement les prélèvements en rivière Drôme durant la période critique.

Trois propositions de base ont été retenues pour opérer une substitution des prélèvements sur la rivière Drôme pour l’irrigation en période estivale, à hauteur de 1 millions de m3.

- Augmenter les transferts en provenance du Rhône, notamment par le maillage entre les réseaux du Syndicat d’Allex-Montoison (SIAM) et celui d’Etoile-Livron (SIIEL) ;

- Favoriser le stockage hivernal dans des bassins ou des retenues en substitution aux prélèvements directs dans la rivière Drôme (sites de Choméane, Mazorel–Divajeu, Vaunaveys, Trois Vernes) ;

- Favoriser le stockage dans la nappe d’accompagnement en amont du seuil des Pues.

1 - Augmenter les transferts en provenance du Rhône : maillage de réseaux du SIIEL et du SIAM (priorité 1)

- Il s’agit d’augmenter les ressources affectées à l’irrigation en basse Drôme en transférant un complément de ressources en eau pompé dans le Rhône par le Syndicat d’Etoile Livron (SIIEL) vers le réseau d’Allex – Montoison. Ce transfert sera opéré par maillage sur la conduite de diamètre 350 mm du SIIEL avec la création d’une nouvelle prise d’eau dans le Rhône au titre de mécanisme de compensation accordé au SIIEL dans le cadre d’un accord.

- La substitution prévue portera sur 360 000 m3 et le coût du maillage est de 600 000 Euros H.T. en incorporant le coût de la nouvelle prise au Rhône.

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Substitution des prélèvements sur la Drôme (option B : maillage du SIEL et du SIAM)

Station existante des petits Robins

(SIEL)

Nouvelle Station de pompage sur le

Rhône

Robins

Maillage SIEL SIAM

Carte 11 : Maillage des réseaux du SIEL et du SIAM

2- Favoriser le stockage hivernal en vue d’une substitution des prélèvements directs

Les solutions envisagées à ce titre consistent à créer des bassins ou des retenues de stockage à proximité des réseaux irrigués qui sont remplies en hiver par des apports de bassin versant ou du pompage hivernal dans la Drôme, avec ensuite une réinjection de cette eau dans les réseaux d’irrigation en été pour sécuriser la ressource de ces réseaux. Un site est envisagé en rive droite (Vaunaveys) - sachant qu’il existe déjà la retenue de Juanons – et trois sites potentiels en rive gauche (les trois Vernes, Choméane, Mazorel-Divajeu).

LA CRÉATION DE BASSINS DE STOCKAGE

Il est proposé de créer deux nouveaux bassins de grande capacité, l’un en rive droite et l’autre en rive gauche de la rivière Drôme.

- Le bassin de Choméane (priorité 1) Cette solution concerne le secteur de Crest Sud et vient en alternative à la création de la retenue des Trois Vernes.

Ce bassin serait situé à 150m de la station de pompage actuelle du Syndicat d’Irrigation de Crest Sud (SICS) sur un terrain rectangulaire d’une superficie d’environ 9 hectares en surélévation d’une vingtaine de mètres par rapport à la rivière Drôme.

Sa construction par équilibrage déblai-remblai nécessitera la construction d’une digue de 450 m de long et d’une hauteur permettant un stockage de 750 000 m3, à confirmer par une étude de faisabilité.

Le bassin sera relié par une conduite de diamètre 500 mm à la station de pompage actuelle qui effectuera le remplissage hivernal du bassin par pompage dans la rivière.

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Le montant d’investissement pour réaliser l’ouvrage en incluant la maîtrise d’œuvre et l’imperméabilisation par membrane sera de l’ordre de 6 millions d’Euros H.T. Ce projet coûte cher en investissement (dimension de la digue aval et problème d’étanchéité) et cher en fonctionnement puisque le remplissage du bassin doit se faire par pompage. Il présente l’avantage d’une maîtrise foncière assurée.

Si ce projet ne peut être réalisé, une autre solution pourra être envisagée par le bassin de stockage de Le Mazolel Divajeu.

- Le bassin de Vaunaveys-la-Rochette (priorité 1) Le site où le SICN envisage de réaliser un bassin se situe à 210 m d’altitude en rive droite de la rivière Drôme, à 1,2 km à l’est d’Eurre près de la LGV au lieu dit « Les Picoux ». La surface du terrain est de 6,3 ha et permettrait de stocker 500 000 m3 avec de l’eau issue de la Drôme (station de Chauffondes avec relevage de 120m), depuis le canal de la Bourne (station de Chaillard à Chabeuil avec relevage à 220 mètres) ou d’eaux de ruissellement (ruisseau de Saleine). Le mode de fonctionnement est similaire à celui de Juanons. Il consiste à effectuer du remplissage hivernal pour restitution en période d’irrigation. Le coût approximatif d’investissement est estimé à 4 millions d’Euros Hors Taxe.

Le projet présente l’avantage d’une maîtrise foncière assurée et d’être à proximité d’une conduite en Diamètre 350 qui transite entre Juanons et les stations de pompage sur la Drôme.

Figure 3 : Site de Vaunaveys-la-Rochette

LA CRÉATION D’UNE RETENUE SUR LE SITE DES TROIS VERNES (PRIORITÉ 2)

La création d’une retenue d’eau de 500 000 à 1,5 millions de m3 alimentée par des apports naturels de bassin versant constitue sur le plan énergétique et financier, la meilleure alternative de stockage. Le remplissage est gravitaire et le coût de stockage se situe entre 3 et 5 €/m3 selon la configuration des sites.

Cette solution se heurte toutefois à des problèmes de maîtrise foncière de l’emprise et à des problèmes psychologiques et politiques, qui fait que ce projet ne sera pas mené à terme s’il n’est pas soutenu fortement par les collectivités.

En 1998, six sites de retenue de grande capacité ont été envisagés en basse Drôme par les acteurs locaux et ont fait l’objet d’une étude de faisabilité : le Pas du Pont sur la Baume Cornillane, les Massons sur Monclar-sur-Gervanne, les Deux Eaux sur Beaufort-sur-Gervanne, les Trois Vernes sur Divajeu et Soyans, Didier-le-Moulin sur Eurre et Vaunaveys, Juanons sur Montmeyran.

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Parmi ces sites, trois ont été validés (Les Trois Vernes, Les Massons sur Monclar-sur-Gervanne, Juanons) et seule la retenue des Juanons a été réalisée à ce jour sachant que sur le plan énergétique elle ne constitue pas la meilleure solution (trois niveaux de pompage).

La création d’une retenue d’eau au lieu dit « Les trois Vernes » concerne trois communes (Divajeu, La Répara-Auriple et Soyans).

Photo 1 : Photomontage de la réalisation de la retenue des Trois Vernes

Le projet initial sera revu à la baisse en réalisant un ouvrage plus modeste et sa capacité sera ajustée afin de :

- Réduire les problèmes liés à la sécurisation de l’ouvrage (réduire la hauteur du corps de digue) et aux impacts de l’onde de crue en cas de rupture ;

- Eviter le pompage hivernal par transfert depuis la Drôme, qui coûte cher, en adaptant la capacité de la retenue au volume des apports naturels du bassin versant du ruisseau des Lambres ;

A cet effet, une capacité voisine de 500 000 m3 parait souhaitable, permettant de ne pas vider complètement la retenue en fin de période d’irrigation (voir possibilité d’autres usages).

La retenue serait reliée au réseau d’irrigation collectif de Crest Sud qu’elle alimenterait en période d’irrigation permettant ainsi de procéder à une substitution, en réduisant d’autant les débits prélevés actuellement dans la Drôme.

Le coût du projet peut être estimé à environ 5 millions d’Euros.

Des mesures d’accompagnement seront à définir pour retenir l’onde de crue en cas de rupture (rehausse de la route départementale sous forme de digue ou autres mesures visant à éviter l’inondation de zones habitées).

Remarque

- L’étude de faisabilité indiquera laquelle des solutions est la mieux adaptée entre la création de la retenue des Trois Vernes (version réduite), le bassin de Choméane (Crest Sud) et le bassin de Le Mazorel – Divajeu (gravière dans la nappe d’accompagnement de la Drôme), en terme de coût d’investissement et de fonctionnement ;

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- On notera qu’avec la réalisation de ces deux ouvrages (Vaunaveys et Crest sud ou Vaunaveys et Trois Vernes), il serait possible de mobiliser 1,25 million de mètres cubes - qui ne seraient plus prélevés dans la Drôme en période critique - et atteindre ainsi l’objectif du SAGE.

3 – Mobilisation de ressources souterraines complémentaires

Cette mobilisation peut être obtenue selon deux formules :

- Mobilisation et stockage dans la nappe alluvionnaire en amont du seuil des Pues (priorité 2). Cette solution en cours d’étude consisterait à augmenter la capacité de stockage de la nappe alluvionnaire en amont du seuil des Pues sur une superficie pouvant atteindre 700 ha, pendant une période de 2 à 3 mois à partir des eaux excédentaires de la Drôme pour ensuite disposer de ce volume pendant les deux mois de la période de tension sur la ressource du fait de l’irrigation.

Il y aurait donc un prélèvement hivernal au fil de l’eau, un stockage intermédiaire dans le sous sol après infiltration au moyen d’un réseau de canaux existants et un transfert gravitaire vers le seuil des Pues à une vitesse permettant une utilisation de la masse d’eau transférée, au moment de la période critique de la rivière.

Toutes les solutions devant être étudiées pour atteindre l’objectif de réduction des prélèvements et à terme de substitution totale des prélèvements en période critique, le SDI recommande la poursuite des études hydrogéologiques en vue d’une mobilisation accrue de la ressource souterraine, qui ne vienne pas concurrencer l’AEP.

- Recours à la nappe du Miocène (priorité 3) L’hypothèse a été émise que la nappe de la molasse Miocène recharge la nappe d’accompagnement de la Drôme. Un essai de mobilisation de cette ressource a été effectué en 2008 au niveau du forage des Freydières en pompant dans la nappe d’accompagnement sur un bassin annexe à la rivière et en mesurant les niveaux de rabattement.

Dans ce cas il s’agirait soit de pomper directement dans la nappe du Miocène (solution écartée) soit d’augmenter la contribution de cette nappe à la recharge de la nappe alluvionnaire par pompage dans la nappe alluviale près du point de restitution pour créer une dépression susceptible d’augmenter le volume restitué. La faisabilité de cette solution reste à approfondir en évaluant le débit de pompage qui n’affecte en rien la nappe d’accompagnement et le débit de la rivière (un essai qui ne semble pas affecter l’écoulement de la nappe d’accompagnement a été réalisé à hauteur de 900 m3/h. Cet essai devra être confirmé).

4.6.4 Besoins des ASA

Les besoins des ASA (essentiellement localisées dans la haute vallée de la Drôme) seront pris en compte s’ils s’inscrivent dans les orientations du SDI.

ETUDES PRÉCONISÉES

- Etude de faisabilité de la création du bassin de Choméane (Crest Sud) : 75 000 €

- Etude de faisabilité de la création du bassin de Vaunaveys-la-Rochette : 75 000 €

- Maillage des réseaux SIAM - SIEL : 30 000 €

- Etude hydrogéologique de mobilisation des ressources souterraines : 50 000 €

- Etude de faisabilité de création du bassin de stockage de Le Mazorel Divajeu en bordure de la Drôme : 10 000 €

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4.7 LE SECTEUR DES BARONNIES (N°7)

Carte 12 : Carte de localisation du secteur N°7

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4.7.1 Problématique du secteur

Le secteur se caractérise par des conditions difficiles d’accès liées au relief et à son cloisonnement. La pauvreté des sols et la sécheresse du climat, ont contribué à une désertification progressive du territoire des Baronnies, amplifiée par son isolement. Le secteur est éloigné de la ressource en eau considérée comme pérenne, abondante et durable au titre du SDI (Rhône, Isère).

L'ensemble des communes de l'arrière-pays Baronniard, souffre de l'éloignement des grands axes de communication et des centres urbains de la Vallée du Rhône. Ce secteur est à près de 2 heures de route de Valence (135 km) dont il dépend administrativement et 1 h 30 d'Avignon, chef-lieu du département de Vaucluse, vers lequel il est davantage orienté de par son positionnement géographique.

L'économie de l'ensemble du territoire se caractérise par une activité essentiellement agricole, mais en grande difficulté, et une pression touristique de plus en plus forte. La nécessité de maintenir une population agricole, seule susceptible d'entretenir un territoire menacé de désertification, implique d'apporter un soutien efficace au niveau des structures agricoles, de manière à conforter les exploitations en place et inciter les jeunes à s'installer.

L’agriculture est traditionnellement orientée vers des productions en sec (vigne, olivier, amandier, PPAM, chêne truffier, parcours et landes à des fins de pâturage) et quelques cultures irriguées (maraîchage, fraises, arboriculture, cultures fourragères) en fond de vallée ou à partir de bassins de captage de sources. L’élevage (ovin, caprin) constitue un élément important en matière de gestion de l’espace (lutte contre l’incendie) mais l’aridité du climat nécessite de constituer des réserves fourragères.

C’est une région gélive et la production arboricole (abricotiers, cerisiers) comporte des risques à moins de s’équiper de dispositifs de lutte contre le gel ; ce qui nécessite, si l’aspersion est pratiquée, des débits plus importants que l’irrigation en goutte à goutte, donc une faisabilité de tels projets qui reste à démontrer.

Il existe un problème de reconversion du vignoble en coteau, l’arrachage laissant la place à la friche.

Cette région connaît un afflux touristique important en période estivale, ce qui augmente la pression sur les réseaux AEP. Il y a donc un besoin de sécurisation de la ressource en eau face aux aléas pluviométriques et au changement climatique (accentuation des phénomènes extrêmes, augmentation des températures donc de l’ETP et des besoins en eau).

Les besoins en eau sont satisfaits essentiellement à partir de forages dans les nappes d’accompagnement des rivières et de captages de sources, ou de forages dans le réseau karstique, ou la nappe de la molasse tertiaire du bassin de Valréas.

La présence de zones calcaires karstiques fissurées outre le fait de rendre aléatoires les forages, pose le problème de l’étanchéité des ouvrages de stockage.

Le réseau hydrographique de surface (bassins de l’Ouvèze, de l’Eygues et de la Méouge) présente un caractère torrentiel en hiver et un régime méditerranéen en été avec des étiages très marqués pouvant conduire à des assecs de cours d’eau.

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4.7.2 Principes généraux déclinés pour le secteur

- Maintien de l’agriculture dans l’arrière pays comme moyen de maintenir la population, l’activité et les services hors saison touristique, et contribution déterminante de l’irrigation à maintenir cette activité ;

- Permettre aux agriculteurs d’avoir accès à la ressource en eau pour sécuriser leur production et pour ceux qui disposent de cette ressource, la sécuriser ;

- Sécuriser la ressource en eau destinée à l’AEP qui demeure prioritaire dans l’utilisation des nappes d’accompagnement des rivières ;

- Développer les pratiques agricoles d’économies d’eau et valoriser l’eau par des cultures à forte marge brute :

- Dans le choix des systèmes de production notamment au niveau des cultures irrigables

- Dans les méthodes d’irrigation (irriguer de préférence la nuit, tour d’eau)

- Dans le matériel d’irrigation (goutte-à-goutte)

- En aidant les ASA à reconvertir en réseaux pressurisés les réseaux gravitaires ;

- En limitant certains usages d’eau (irrigation de pelouses)

- Nécessité de respecter l’objectif européen de qualité des masses d’eau pour 2015 conformément à la loi cadre donc de laisser un débit d’étiage suffisant dans l’Eygues et l’Ouvèze. La définition des débits nécessaires au maintien du bon état des masses d’eau devant être précisée dans le futur, et considérant que les débits de réserve ne sont généralement pas satisfaits en période estivale du fait de la faiblesse des écoulements naturels, on se placera dans une hypothèse prudente d’utilisation de la ressource en eau superficielle qui consiste à stocker en période hivernale les débits que l’on utilisera en période estivale ;

- Avoir une approche interdépartementale : la gestion de rivières comme l’Ouvèze et l’Eygues devrait se faire de manière interdépartementale en associant plusieurs volets à cette gestion (Irrigation, DFCI, lutte contre les inondations….) ;

- La configuration géomorphologique (cultures en coteau, vallées encaissées) rend difficile la mise en place de réseaux collectifs en coteau dans des conditions de viabilité économique. Cette solution ne pourra concerner que les zones proches de retenues réalisées en fond de vallée ;

4.7.3 Scénarios proposés dans le cadre de la réunion locale

Le stockage d’eau en période hivernale constitue la seule alternative valable de mobilisation de ressource. De ce fait, il est proposé la mise en réserve des écoulements hivernaux à hauteur de 1% des écoulements annuels totaux du bassin versant capté par la rivière. Cet objectif sera atteint par la réalisation d’ouvrages de stockage qui pourront être de nature différente en fonction de la configuration des sites.

CRÉATION DE RÉSERVES D’EAU DE PETITE CAPACITÉ À USAGE INDIVIDUEL

Captage de sources ou d’eaux de ruissellement (priorité 1)

Le SDI favorisera la création de bassins de captage de sources ou d’eaux de ruissellement de thalwegs (de 1500 à 30 000 m3) à usage individuel ainsi que l’étanchéisation de retenues existantes, dans les zones ne pouvant pas bénéficier d’une irrigation collective. Il s’agit de grandes mares situées dans des dépressions ou des bassins étanchés par membrane. Ces ouvrages ne sont pas placés directement sur un cours d’eau pour éviter la sédimentation.

Un exemple de réalisation de ce type d’ouvrage est présenté dans l’article de presse en Annexe 2.

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L’estimation des besoins a été faite sur la base du nombre d’exploitations professionnelles dans le secteur des Baronnies qui est de 654 (source RGA 2000) dont 343 ont plus de 20 ha.

Actuellement le nombre d’ouvrages répertoriés est de l’ordre d’une centaine, leur volume moyen est de 3 000 à 5 000 m3 et leur coût de réalisation varie de 1,5 à 3,5 €/m3 hors étanchéité par membrane.

Au niveau des Baronnies, on peut estimer à cent le nombre d’ouvrages complémentaires à réaliser ce qui permettrait d’avoir au final la moitié du nombre des exploitations de plus de 20 ha pouvant disposer d’une telle réserve. Au final on mobiliserait donc environ 1,5 million de m3 d’eau.

On inclura dans ce programme, l’opération de la Vallée de La Méouge sur la Commune de Ballons où il existe un projet de création d’une retenue de 30 000 m3 à usage multiple (agricole, réserve DFCI, tourisme) en récupérant le trop plein d’un captage de source qui coule en permanence. Le montant initial du projet de création de la retenue est de 251 000 Euros.

CRÉATION DE RETENUES COLLINAIRES EN COTEAU OU EN DÉRIVATION DE RIVIÈRE, POUR UN USAGE COLLECTIF (30 000 À 100 000 M3)

Création de bassins de stockage en dérivation de la rivière (priorité 2)

La mise en place d’un ouvrage de dérivation en rivière a pour but l’utilisation de l’excédent d’eau hivernal en période estivale.

Ce type d’ouvrage nécessite la réalisation d’un seuil en rivière avec un canal de dérivation qui vient alimenter gravitairement la retenue, et d’un ouvrage de vidange en aval. L’irrigation se fait par puisage dans le bassin avec un poste d’exhaure mobile (ou flottant) ou par un poste fixe au niveau de l’ouvrage de vidange avec une petite station de mise en pression dans le réseau, reliée au réseau électrique.

Le bassin est réalisé par décaissement dans la couche alluviale. Les matériaux alluvionnaires n’étant généralement pas étanches, l’étanchéité est assurée soit par membrane avec réalisation d’une couche drainante sous-membrane soit par une couche argileuse compactée dès lors qu’un tel matériau se trouve à proximité.

Le profil encaissé des vallées ne permet pas de réaliser des ouvrages de grande capacité et ces ouvrages noient des terres agricoles. Leur coût s’avère élevé pour un seul usage agricole car creusés dans des alluvions et non alimentés en été, ces bassins doivent être étanchés et protégés des sous-pressions par un réseau de drainage.

Vue leur modeste capacité et le risque de sédimentation induit par un remplissage en période de crue, ils ne peuvent pas jouer un rôle écrêteur significatif.

La taille moyenne de ces retenues serait de l’ordre de 30 000 m3 et permettrait d’irriguer de 10 à 30 ha, sachant que les années humides le remplissage peut se poursuivre jusqu’au début de la saison d’irrigation et même pendant la saison d’irrigation de façon à maintenir la côte du plan d’eau pour d’autres usages. Il est possible de mettre en série plusieurs bassins en s’adaptant à la configuration du site et en ne réalisant ainsi qu’un seul seuil en rivière.

Le coût des travaux pour réaliser ces ouvrages est d’environ 500 000 € HT en incluant le seuil, les terrassements, l’étanchéité et l’ouvrage de vidange ce qui conduit à un coût unitaire de travaux de 20 €/m3 d’eau stocké. La réalisation du seuil (sachant que ces rivières ont des débits importants de crue) et l’étanchéisation de la retenue impactent fortement ce coût global.

Si l’on ajoute le coût du réseau (36 000 € HT) et de la station de pompage pour un réseau à 4 bars en amont des bornes (40 000 € HT), nous arrivons à un coût total de travaux de l’ordre de 576 000 euros H.T par site aménagé.

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Retenues collinaires en coteau (priorité 2)

- La configuration des Baronnies ne permet pas d’envisager de remonter en coteau par pompage l’eau qui serait stockée dans des bassins en fond de vallée. Donc ponctuellement les exploitations situées en coteau pourront réaliser des retenues collinaires (de 30 000 à 100 000 m3) permettant de satisfaire les besoins en irrigation collective de quelques agriculteurs soit l’irrigation de 15 à 50 ha à partir de ces retenues, en fonction des cultures pratiquées et du mode d’irrigation.

- Par définition il s’agit d’un ouvrage réalisé sur un ruisseau non permanent (thalweg) dont le cours est intercepté par un barrage. L’ouvrage capte donc essentiellement des eaux de ruissellement parfois chargées en matière en suspension si le bassin versant n’est pas suffisamment végétalisé.

- De ce fait, les pertes par évaporation et par infiltration ne sont pas compensées et il faudra trouver des sites favorables pour réduire ces pertes (infiltration, évaporation), car l’étanchéisation par membrane grèverait de façon trop forte le coût de ces ouvrages évalué à environ 12€/m3 stocké.

- Ce type d’ouvrage nécessite d’évaluer lors de l’étude préalable, tous les impacts environnementaux et hydrauliques, notamment l’onde de rupture. Le coût global pour réaliser 5 retenues serait de l’ordre de 4 000 000 € soit en moyenne 800 000 € par ouvrage.

CRÉATION D’UNE RETENUE DE GRANDE CAPACITÉ (PRIORITÉ 3)

La création d’une retenue de grande capacité multi-usage à la finalité suivante :

- Stocker un volume d’eau équivalent à la consommation tous usages en aval et autour de la retenue, plus une partie du débit de réserve pour compenser le différentiel entre le 1/10ème du module annuel et le débit quinquennal sec ;

- Ecrêtement de crue ;

- Effectuer des lâchers au fil de l’eau pour soutien d’étiage en période estivale en autorisant les prélèvements pour l’irrigation à l’aval selon un système de tour d’eau garantissant le débit de réserve. Tous les prélèvements en rivière seront alors facturés aux usagers pour participer au coût de stockage de la ressource ;

- La possibilité de turbiner l’eau en sortie du barrage pour produire de l’électricité ;

- Répondre à des besoins touristiques ;

- Constituer des réserves d’eau pour la lutte contre les incendies, d’autant plus à redouter si les sécheresses sont plus à craindre avec les conséquences du changement climatique ;

Il a été considéré que les transferts au fil de l’eau par la rivière depuis un tel ouvrage de stockage amont présentent en région méditerranéenne moins de risque en terme de qualité de l’eau que de laisser la rivière s’assécher ou s’eutrophiser en raison d’un débit insuffisant et d’une élévation de température. La masse d’eau stockée dans la retenue étant de bonne qualité et de température fraîche en raison de son origine et de la profondeur de la retenue, le soutien d’étiage par ce moyen peut être considéré comme une contribution positive au bon état biologique de la rivière (ce point sera vérifié dans l’étude d’impact préalable à la réalisation de l’ouvrage).

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SUR LE BASSIN DE L’EYGUES

Cette solution intervient en alternative à la création d’un adducteur structurant issu du Rhône, passant par Valréas et desservant le Sud des Baronnies notamment le Nyonsais exposé à un manque d’eau si la nappe d’accompagnement de l’Eygues faiblit suite à des étiages sévères répétés.

Le ou les ouvrages de stockage seront réalisés entre Nyons et Rosans ou sur une vallée adjacente. Une étude de site sera engagée pour préciser les options possibles afin de stocker environ 1% du module annuel d’écoulement de l’Eygues soit environ 2 millions de m3 sur un total des écoulements annuels du bassin versant qui est de 196 millions de m3.

Cette eau servira pour sécuriser les prélèvements agricoles le long de la vallée de l’Eygues dans les secteurs des Baronnies et du Tricastin (ASA de Sahune, ASA de DIM, ASA du Moulin du Canal, AF de Vinsobres, ASA du Comte de Tulette, etc.) ainsi que les besoins en eau brute de la ville de Nyons évalués à 250 000 m3/an.

A noter qu’une étude de préfaisabilité a été effectuée en 2005 sur la commune de Saint Sauveur Gouvernet afin de réaliser une retenue collinaire dans la vallée de l’Ennuye, affluent de l’Eygues, devant permettre un stockage inter-saisonnier de l’ordre de 400 000 à 600 000 m3 avec un plan d’eau de 8,7 ha. Cette retenue était sollicitée par plusieurs agriculteurs qui voulaient irriguer et qui au final se sont orientées vers des retenues individuelles.

Le montant d’investissement était de 1,5 millions € H.T. soit un coût du mètre cube stocké de 3 €/m3.

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2 sites potentiels : entre Nyons et Rosans ou Vallée de l’Oule

Volume : 2 000 000 m3

Coût Travaux : 9 840 k€ HT

Création d’une retenue multi-usage sur le bassin de l’Eygues

Carte 13 : Localisation de sites potentiels de retenue muli-usage de grande capacité

sur le bassin de l’Eygues

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SUR LE BASSIN DE L’OUVÈZE

- On s’orientera vers la réalisation d’une retenue de grande capacité ou de plusieurs retenues de moyenne capacité totalisant 1% des écoulements annuels de la rivière17.

- Ces ouvrages seront réalisés sur l’Ouvèze entre Buis-les-Baronnies et Saint Auban-sur-Ouvèze (en particulier un site a déjà été identifié et fait l’objet d’étude à Vercoiran).

- La partie à réserver à l’usage agricole correspond au volume prélevé au fil de l’eau en année sèche dans l’Ouvèze. En sus, une tranche d’eau de 520 000 m3 équivalent à un débit d’environ 100 l/s pendant deux mois (soit environ le sixième du débit de réserve) sera réservée à la sécurisation du débit de réserve (1/10 du module d’écoulement annuel). Au final, le volume à stocker devra représenter environ 1,5 millions de m3.

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Site potentiel : Vercoiran

Volume : 1 500 000 m3

Coût Travaux : 7 826 k€ HT

Création d’une retenue multi-usage sur le bassin de l’Ouvèze

Carte 14 : Localisation de sites potentiels de retenue multi-usage de grande capacité sur l’Ouvèze

Remarque

- La réalisation de ces 2 retenues de grande capacité est à envisager uniquement dans le cadre d’une vocation multiple et à long terme ;

- On pourra noter que l’ensemble des opérations de stockage qui sont proposées n’est pas de nature à affecter significativement les écoulements dans le réseau hydrographique, d’autant que les remplissages seront effectués en période hivernale où la ressource en eau est abondante ;

- L’incidence de ce stockage sur les écoulements serait de l’ordre de 5 millions de m3 d’eau soit très faible, en relation avec les débits transitant dans le bassin versant de l’Eygues (196 millions de m3) et de L’Ouvèze (186 millions de m3) ;

17 Le module annuel d’écoulement de la rivière est de 186 millions de m3

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ÉTUDE DE LA FAISABILITÉ D’UN RÉSEAU STRUCTURANT ISSU DU RHÔNE ÉTENDU JUSQU’À LA PARTIE AVAL DES BARONNIES

Le Nyonsais qui tire sa ressource de la nappe d’accompagnement de l’Eygues devra faire face à une situation de déficit en eau qui pourra être résolue :

- Par la réalisation d’une ou plusieurs retenues de grande capacité en amont pour recharger la nappe d’accompagnement de l’Eygues ;

- Par un transfert d’eau en provenance du Rhône grâce à l’adducteur Sud Drôme – Nord Vaucluse issu de Bollène et qui se prolongerait jusqu’à Nyons via Valréas si la première solution n’est pas mise en œuvre.

MODERNISATION DES RÉSEAUX DES ASA

Les ASA prélèvent généralement au fil de l’eau des rivières pour l’irrigation de jardins ou de prairies. Afin d’améliorer l’efficience de l’irrigation et permettre une restitution d’eau à la rivière, un passage en réseau pressurisé est envisagé.

Un exemple de cette reconversion est celle de l’ASA de DIM (Mirabel-aux-Baronnies) qui prélève sur l’Eygues en aval de Nyons. La surface à reconvertir concerne 140 ha et le coût de reconversion en réseau pressurisé est de 1 675 000 Euros.

Le SDI prendra en compte les demandes suivantes :

- La demande de modernisation du réseau de l’ASA de DIM de Mirabel-les-Baronnies (140 ha à convertir en réseau pressurisé)

- Les besoins exprimés par les ASA lors des enquêtes menées lors de la phase 1 du schéma directeur d’irrigation, s’ils répondent aux orientations départementales.

Tableau 5 : Demandes des ASA sur le secteur des Baronnies

Secteur Nom structure projets

Baronnies A.S.A. de défense et d’irrigation (26110 MIRABEL AUX BARONNIES)

Passage en réseau sous pression

Baronnies A.S.A. du Canal de Villeperdrix (26510 VILLEPERDRIX)

Stockage hivernal en vue de l’augmentation de la Surface

Irrigable

Baronnies A.S.A. des Arrosants Réunis (26170 BUIS LES BARONNIES)

Entretien et Amélioration de la prise d'eau

Baronnies ASA du canal des Iscles (26560 SEDERON) Réfection des canaux en Béton

Baronnies ASA Canal du Moulin ( 26560 LACHAU) Stabiliser les Berges

Baronnies ASA d’irrigation de Mollans/Ouvèze (26170 MOLLANS-SUR-OUVEZE)

Enrochement du canal de Grange neuve (92 000€ TTC) et création d'un

seuil carrossable (72 000€ TTC).

Baronnies ASA des Arrosants du Canal du Vallon (26170 Ste Euphémie/Ouvèze)

1 - Busage pour renforcer les berges 2 - Refaire le seuil en rivière

Baronnies A.S.A. des Arrosants de Coste (26170 BUIS LES BARONNIES) Travaux sur la prise d'eau

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La définition de priorités dans l’intervention se fera en fonction de la possibilité ou non de libération de débits dans le milieu naturel du fait de la reconversion de systèmes gravitaires en systèmes pressurisés et de la possibilité de substitution de ressource dans l’immédiat ou à court terme avec une ressource pérenne.

Dans le secteur des Baronnies, l’ASA de Défense de l’Irrigation de Mirabel (DIM) offre la possibilité de reconversion et de basculement ultérieur sur le réseau structurant issu du Rhône dont une antenne pourrait desservir le Nyonsais.

ÉTUDES PRÉCONISÉES

Recherche de sites de retenue de grande capacité sur l’Ouvèze et l’Eygues à niveau préfaisabilité et actualisation de l’étude du site de retenue de St Sauveur : 70 000 €.

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4.8 LE SECTEUR DE MONTÉLIMAR (N°8)

Carte 15 : Carte de localisation du secteur N°8

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4.8.1 Problématique du secteur

Le secteur se compose de deux grandes unités :

- Les zones de plaine : plaine de Montélimar, plaine des Andrans qui constituent des secteurs agricoles voués à la culture intensive et notamment aux cultures industrielles (semences, légumes de plein champ…) ;

- Les parties nord et est du secteur appartiennent à une zone de relief boisée relevant du système montagne sèche. Localement, des communes (haute vallée du Roubion) rencontrent des problèmes pour satisfaire leurs besoins en eau.

Le maintien de petites exploitations agricoles sur ce territoire est important pour conserver une activité hors zone estivale, maintenir la population et les services, entretenir l’espace par l’élevage face au risque d’incendie et de fermeture des paysages. L’irrigation permet ce maintien des exploitations (arrosage de la luzerne, brumisation des élevages de volaille, arboriculture, PPAM…). On dénombre de nombreux ruisseaux affluents du Roubion et du Jabron, pas toujours pérennes mais qui peuvent permettre un stockage d’eau en collectant les débits hivernaux.

La partie est constitue une zone touristique avec des points d’affluence estivale notamment dans les gorges du Roubion entre Pont-de-Barret et Soyans et dans le secteur de Dieulefit.

La partie ouest près du Rhône est irriguée en prélèvement individuel par forage dans la nappe d’accompagnement du Rhône dans le secteur de Pierrelatte ainsi que de Chateauneuf du Rhône, et par des réseaux collectifs d’irrigation gérés par des syndicats.

La zone irrigable à partir de la ressource pérenne du Rhône dans des conditions de viabilité économique est bien couverte ; de ce fait les prélèvements en rivière sur le Jabron et le Roubion ont été fortement réduits dans leur traversée de la plaine des Andrans.

On note toutefois que la demande sur ces réseaux dimensionnés pour des besoins agricoles est parfois tendue en période de pointe.

L’extension des zones urbaines le long de la vallée du Rhône et le projet de la gare TGV d’Allan doté d’une zone d’activité périphérique sont des futurs pôles de besoins d’eau brute. Il en est de même pour le projet de création de 2 000 logements au sud-est de Montélimar.

Cette extension des zones urbaines sur des terrains irrigués entraîne un report de charges sur les adhérents restants, car dans certaines situations il n'est pas possible de reporter les zones perdues à l'irrigation par une extension du réseau sur d’autres secteurs si ce dernier n'a pas été suffisamment dimensionné à l'origine.

4.8.2 Principes généraux déclinés pour le secteur

- Favoriser au maximum l’utilisation de la ressource pérenne et abondante rhodanienne en procédant à des substitutions de ressources chaque fois que cela sera possible notamment pour l’utilisation d’eau brute à usage divers et en associant les collectivités lors de la création de nouveaux réseaux et favoriser le stockage de l’eau sur les zones éloignées de la ressource pérenne.

- D’une façon générale, réserver la ressource souterraine pour l’AEP, et plus particulièrement dans l’arrière pays où cette ressource est la seule ressource en eau potable disponible.

- Favoriser la création de petits ouvrages individuels de stockage d’eau ou de retenues collinaires collectives.

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- Nécessité de respecter l’objectif européen de qualité des masses d’eau pour 2015 conformément à la loi cadre, donc de laisser le débit d’étiage dans le Roubion et le Jabron qui sont les deux principales rivières de ce secteur. Ceci nécessite de limiter tout prélèvement dans la rivière ou sa nappe d’accompagnement en période estivale car la ressource est insuffisante pour satisfaire le débit de réserve.

- Les aménagements décidés par les collectivités territoriales (département, commune, communauté de communes) qui modifient la destination agricole des terrains et réduisent les surfaces agricoles irriguées des réseaux collectifs pour y créer des constructions ou des ouvrages) sans contrepartie de pose de réseau EUD, doivent donner lieu au versement d'indemnités de compensation (principe adopté lors de la réalisation de la LGV Méditerranée).

4.8.3 Scénarios proposés dans le cadre de la réunion locale

Favoriser la consommation d’eau brute dans les zones urbaines et périurbaines de Montélimar à partir de la ressource pérenne du Rhône pour alléger la pression sur les réseaux AEP. On mettra en place des doubles réseaux (AEP, eau brute) sur les lotissements habitat et les zones d’activité économique à venir, proches du Rhône (notamment en zone périurbaine de Montélimar) ou proches des réseaux collectifs existants.

PRIORITÉ 1 : STOCKAGE HIVERNAL D’EAU POUR LES ZONES ÉLOIGNÉES DU RHÔNE N’AYANT PAS ACCÈS AUX RÉSEAUX COLLECTIFS D’IRRIGATION

- Créer des retenues de 100 000 à 200 000 m3 sur les affluents du haut Roubion (secteurs de Saou, Mornans, Francillon-sur-Roubion, Bourdeaux) ou du Jabron lorsque la configuration du site est favorable (remblai de digue limité et étanchéité assurée) afin d’y installer de petits réseaux collectifs d’irrigation desservant quelques exploitations ;

- Pour les exploitations ne disposant pas de sites favorables à la création de retenues collectives, favoriser la création de petits bassins individuels (3 000 à 10 000 m3) comme solution alternative ;

PRIORITÉ 2 : DESSATURATION DES RÉSEAUX D’IRRIGATION ET REDUCTION DES PERTES

- Afin de résoudre le problème de saturation des réseaux collectifs, étudier la possibilité de créer une ou deux réserves tampon pour écrêter la pointe de demande agricole et de diversifier la clientèle (eau à usage divers). Une étude sera réalisée à cet effet pour un montant prévisionnel de 50 000 Euros ;

MODERNISATION DES RÉSEAUX DES ASA

- Dans le cadre de l’enquête auprès des ASA qui a accompagné la réalisation du SDI, on retiendra les opérations mentionnées dans le tableau qui suit sous réserve que les ASA répondent aux orientations du SDI en particulier au niveau du comptage des prélèvements effectués.

Tableau 6 : Demandes des ASA dans le secteur de Montélimar

Secteur Nom structure projets

Plaine de Montélimar ASA du canal d’arrosage (26160 LA BEGUDE-DE-MAZENC)

Entretien du réseau

Plaine de Montélimar A.S.A. Canal des Grands Moulins (26220 DIEULEFIT) Remise en Etat du réseau

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4.9 LE SECTEUR DU TRICASTIN (N°9)

Carte 16 : Carte de localisation du secteur N°9

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4.9.1 Problématique du secteur

Ce secteur se présente sous la forme d’une couronne placée autour de l’enclave des Papes et contient sur sa partie nord-est une zone boisée importante appartenant à la zone de montagne sèche. On trouve également à l’ouest une zone de colline qui n’est pas classée en zone de montagne sèche mais en présente les caractéristiques.

Le réseau hydrographique de surface présente des cours d’eau à régime méditerranéen offrant peu de ressources en période estivale pour l’irrigation. La nécessité de maintenir un débit en rivière permettant d’atteindre le bon état des masses d’eau en 2015 pose problème sachant que le débit de réserve à laisser dans la rivière, issu du calcul du module d’écoulement annuel sur une série hydrologique pluriannuelle, est généralement inférieur au débit en année quinquennale sèche.

Sur la partie ouest du secteur, il y a possibilité d’accès à la ressource pérenne du Rhône par puisage dans le Canal de Donzère. Deux réseaux collectifs utilisent cette ressource : le réseau collectif du Syndicat d’irrigation du Tricastin et le Réseau de Saint Restitut actuellement propriété du Conseil Général de la Drôme mais, à terme, devant être transféré à un Syndicat intercommunal.

Le secteur connaît un fort développement touristique (résidences secondaires) qui impacte la demande AEP en période estivale. On peut noter l’importance des prélèvements AEP dans la nappe des alluvions du Lez et de l’Eygues (nappe d’accompagnement) et des prélèvements à usage divers.

Des situations conflictuelles sont signalées traduisant la tension sur le ressource en eau : conflits d’usage en raison de la multiplication des forages individuels sur des nappes de faible capacité de recharge (plateau de Clansayes), problèmes d’insuffisance en eau signalés sur les communes de Chamaret, Réauville et Montjoyer.

Paradoxalement, en période hivernale il y a un besoin d’écrêtement des crues de la Berre et du Lez pour réduire les inondations.

Le vignoble du Tricastin (AOC) d’environ 2 000 ha est en cours de reconversion pour une partie, et pour permettre une diversification des cultures, nécessitera la mise à l’irrigation des zones les plus favorables selon un scénario qui reste à établir. En 2009, les demandes d’arrachage portent sur une superficie de près de 400 ha. Une situation qui traduit les difficultés des viticulteurs du secteur.

Trois zones à concentration importante de vignes ont été identifiées :

- Le secteur de Montségur-sur-Lauzon

- La vallée de la Berre

- Le secteur de La Roche-St Secret – Béconne.

On note la présence d’une enclave vauclusienne au cœur du Tricastin présentant un fort potentiel pour le développement de l’irrigation mécanisée tandis que les terres périphériques présentent des cultures à intérêt limité pour la création de réseaux collectifs d’irrigation (vigne, PPAM, chêne truffier, amandiers, céréales…) du fait de la faible demande en eau qu’elles vont engendrer.

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4.9.2 Principes généraux déclinés pour le secteur

- Nécessité de respecter l’objectif européen de qualité des masses d’eau pour 2015 conformément à la loi cadre. Or, on fait le constat d’une situation de plus en plus tendue sur le débit des rivières en période estivale en particulier sur le débit d’étiage du Lez et de l’Eygues ;

- Parvenir à une connaissance précise de tous les prélèvements dans les nappes phréatiques ce qui nécessite qu’ils soient répertoriés dès leur création ;

- Avoir une approche interdépartementale de la gestion de l’eau souterraine et de surface notamment pour les rivières Lez et Eygues et parvenir à une cohérence d’action de tous les acteurs du territoire sur la politique de l’eau ;

- Réserver l’exploitation de la nappe d’accompagnement des rivières et de la nappe de la molasse Miocène de Valréas pour l’AEP ;

- Permettre aux agriculteurs d’avoir accès à la ressource en eau pour sécuriser leur production et pour ceux qui disposent d’une ressource, la sécuriser. Dans le cadre du programme de reconversion du vignoble du Tricastin, utiliser la ressource pérenne du Rhône pour étendre les réseaux collectifs actuels :

- Etendre le réseau de Saint Restitut vers Montségur-sur-Lauzon

- Etendre le Réseau du Tricastin vers Valaurie et Chantemerle-les-Grignan

Sur ces secteurs, accompagner l’arrachage des vignes d’une action foncière visant à concentrer l’irrigation sur des îlots. Les scénarios de desserte sont étroitement liés au programme de reconversion du vignoble du Tricastin (non connu à ce jour) ;

- Economie d’eau par reconversion de la partie gravitaire du SI du Tricastin et des ASA qui irriguent en gravitaire à partir des rivières Lez et Eygues en favorisant la substitution par l’eau du Rhône et en recherchant la meilleure valorisation de l’eau par des cultures à forte marge brute ;

- Augmenter la ressource en eau utilisable pour l’irrigation par stockage d’eau hivernal dans des petites retenues collinaires ou par une dérivation vers des dépressions ou des grands bassins en dérivation de cours d’eau pérennes.

4.9.3 Scénarios proposés dans le cadre de la réunion locale

Nous présentons ici différents scénarios permettant de mettre en application les principes généraux du schéma départemental, appliqués au secteur du Tricastin.

Substituer les ressources non pérennes par la ressource pérenne du Rhône

Etudier en approche interdépartementale la création d’un grand réseau d’eau brute multi-usage prélevant dans le Canal de Donzère et destiné au sud de la Drôme (Suze-la-Rousse, La Baume de Transit, Tulette) avec prolongation par 2 antennes en direction de Monségur sur lauzon et Nyons, et au nord du Vaucluse (enclave des Papes, St Cécile les Vignes, Vaison La Romaine).

Ce grand réseau aura une double vocation :

- Constituer un élément structurant d’aménagement et de développement de ce territoire ;

- Permettre de substituer tous les prélèvements effectués dans l’Eygues et l’Ouvèze dans la zone d’implantation du réseau (qui s’étendra jusqu’à Valréas) par la ressource rhodanienne, de façon à arriver au bon état des masses d’eau de ces rivières ;

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Stocker des débits hivernaux

Dans les secteurs de colline qui ne peuvent être atteints par le réseau interdépartemental ou lorsque les conditions technico-économiques ne le permettent pas (notamment pour des problèmes énergétiques lorsque le refoulement dépasse des hauteurs manométriques totales d’élévation supérieures à 250m), l’accès à la ressource en eau pour l’irrigation sera réalisé par la mise en place de retenues collinaires individuelles (5 000 à 10 000 m3) ou semi-collectives sur les talwegs ou petits ruisseaux (de 50 000 à 100 000 m3) permettant de satisfaire les besoins en irrigation de quelques agriculteurs (possibilité de couplage avec les opérations de lutte contre les inondations et d’entretien des ruisseaux, menées par le SIVOM du Tricastin).

Lorsque les conditions précédentes ne sont pas remplies, ce stockage se fera dans une dépression ou dans un bassin de dérivation de la rivière. L’objectif est de rechercher un remplissage gravitaire afin d’économiser l’énergie de pompage.

Dans ce cadre, on propose la réalisation d’ouvrages de dérivation du Lez qui pourront avoir un usage mixte (irrigation, tourisme…). Parmi les sites identifiés, le site des Basses Rouvières présente une configuration favorable pour réaliser un tel ouvrage qui comprend : un seuil en rivière, un canal d’amenée, un décaissement, une imperméabilisation par membrane, un drainage sous membrane, un ouvrage de vidange de la retenue18, une station de pompage, un réseau collectif (pour les ouvrages de taille réduite le pompage dans la retenue pourra être individuel).

4.9.4 Détail des actions envisagées

RECONVERSION DU RÉSEAU GRAVITAIRE EN RÉSEAU PRESSURISÉ SUR LA PLAINE DE LA GARDE ADHÉMAR ET EXTENSION (PRIORITÉ 1)

Le réseau gravitaire actuel du SI du Tricastin situé dans la plaine de La Garde Adhémar près de la LGV, date des années 50. Il est alimenté à partir d’un réservoir au sortir de la conduite de transfert des eaux du Rhône dont la capacité est de 4 800 m3/h. Les deux réseaux (gravitaire et pressurisé) puisent dans ce réservoir. Le réseau gravitaire utilise 2,1 millions de m3 par an et présente une efficience très faible (24%). Le secteur concerné par la reconversion est la plaine de Lagarde Adhémar (200 ha), les lotissements Kermès et les nouveaux irrigants de la commune de Donzère (150 ha). L’ancien réseau sera démantelé pour un coût de 250 000 €.

RECONVERSION DU VIGNOBLE DU TRICASTIN

L’importance des projets à mettre en place dépendra de l’étendue des zones de vignoble à reconvertir.

- Extension du réseau pressurisé du Syndicat d’irrigation du Tricastin vers Valaurie – Roussas L’objet du projet est d’étendre l’actuel réseau pressurisé vers les zones de vignoble à reconvertir à partir de la conduite de transfert des eaux du Rhône.

Le projet comprend trois tranches de travaux portant sur :

- L’alimentation des lotissements du village de Lagarde Adhémar (20ha) et les besoins communaux (50ha) ;

- L’alimentation des secteurs Les Gresses et le Golf sur le plateau de Clansayes ;

- La possibilité d’extension vers Les Granges Gontardes (150 à 200ha) et Valaurie (30 ha).

Le montant des investissements pour irriguer 630 ha en plaçant 210 bornes, 45 km de réseau et 4 pompes (3 pompes de 900 m3/h et 1 pompe de 500 m3/h) est d’environ 6 millions d’Euros H.T (maîtrise d’œuvre incluse).

18 Ce type de retenue doit avoir une emprise de 1 à 3 ha avec une profondeur moyenne de 2 à 3m et permettre de stocker

entre 30 000 et 50 000 m3 d’eau.

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Ce projet constitue le projet prioritaire pour ce secteur puisqu’il dispose d’un maître d’ouvrage et d’une étude de faisabilité.

Sur les autres secteurs du Vignoble du Tricastin concernés par la reconversion, l’objectif consistera à concentrer les zones à irriguer le long des conduites du réseau d’irrigation selon le schéma de desserte suivant :

- Extension du réseau de Saint Restitut vers Montségur avec possibilité de raccordement de l’ASA de Bigary qui puise dans le Lez de façon à opérer une substitution par la ressource en eau issue du Rhône.

Un bassin tampon au sol sera réalisé près du Lauzon et de la conduite en diamètre 400 mm arrivant jusqu’au Y du réseau, au lieu dit La Grèze situé à 400 m du Lauzon. Ce bassin sera alimenté à la fois par le Lauzon en période hivernale et si besoin par le réseau de Saint Restitut. La capacité de ce bassin à valider par une étude de faisabilité ne devrait pas être inférieure à 300 000 m3. Une conduite issue de ce bassin partira en direction de Solérieux et Montségur-sur-Lauzon pour irrigation de ce secteur. Une station de pompage sera placée au niveau du bassin. La surface de vignoble en reconversion qui pourrait être irriguée serait de 80 à 100 hectares. Le coût serait d’environ 2 800 000 € H.T.

- Le secteur de Chamaret – Grignan sera desservi à partir d’un ou plusieurs bassins de stockage placés en dérivation du Lez et alimentés gravitairement par cette rivière en période hivernale. L’un des sites favorables à la réalisation d’un tel ouvrage est le site des Basses Rouvières.

Cet ouvrage sera réalisé sur une emprise de 10 ha en bordure du Lez et sera rempli gravitairement en période hivernale par dérivation des eaux à partir d’un seuil de faible hauteur et d’un canal. La configuration du site permet de réaliser un stockage minimal de 250 000 m3 à confirmer par une étude de faisabilité.

Le niveau du plan d’eau est maintenu à partir de la rivière jusqu’au début de la campagne d’irrigation afin de compenser les pertes.

La zone irriguée dans le cadre du programme de reconversion du Tricastin se situera en périphérie du bassin et desservira les communes de Chamaret, Colonzelle et Grignan.

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Ouvrage de dérivation en rivière

Zone irrigable à partir de la retenue

Réseaux d’irrigation en aval

Stations de pompage

Bassin des Basses Rouvières

Carte 17 : Ouvrage de dérivation en rivière Lez dans le secteur du Tricastin

Enclave des Papes

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L’ouvrage comportera : un seuil en rivière de faible hauteur, un canal d’amenée, un bassin qui sera étanché par couche argileuse ou membrane, un dispositif de drainage pour éviter les sous-pressions.

Le coût de ce projet d’irrigation sera de l’ordre de 3 600 000 € H.T et il permettra d’irriguer entre 70 et 90 ha.

- La vallée de la Berre sera desservie par extension du réseau du SI du Tricastin sur Valaurie (Cf. schéma précédent). Pour la moyenne vallée, si la surface de vignoble à reconvertir le justifie, on pourra conforter la ressource en eau par une retenue en dérivation sur le haut bassin de la Berre en amont du pont de La Motte sur la D 541. Un maillage serait alors réalisé entre le réseau issu de la retenue collinaire et le réseau du SI du Tricastin. Le coût d’investissement de cet aménagement est de 3 000 000 € H.T.

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Retenue collinaire sur la Berre

Extension SI du Tricastin (Les Granges Gontardes ) 300 ha

Extension SI du Tricastin vers Valaurie

30 ha

Station de pompage

Site potentiel pour la retenue

Zone irrigable en aval de la retenue

Maillage avec Réseau du SI du Tricastin

Carte 18 : Reconversion du vignoble dans la vallée de la Berre

Au final, le programme d’irrigation inscrit au SDI dans le cadre de la reconversion la plus étendue possible du vignoble du Tricastin, concernera :

- Les extensions prévues du réseau du Syndicat d’Irrigation du Tricastin (SIT) vers les Granges Gontardes, Valaurie et le plateau de Clansaye à réaliser sous maîtrise d’ouvrage du STI ;

- Les nouveaux ouvrages et réseaux qui sont proposés sur la vallée de la Berre, la vallée du Lauzon et le secteur de Chamaret – Grignan dont le coût total sera de l’ordre de 9,4 millions d’Euros H.T ;

- La possibilité, dans le cadre d’un réseau d’eau brute interdépartemental, d’irriguer le secteur de La Baume de Transit par un nouvel adducteur issu du Rhône vers le Nyonsais.

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RÉSEAU STRUCTURANT SUD DRÔME NORD VAUCLUSE (PRIORITÉ 1)

Il s’agit d’un projet interdépartemental structurant ayant pour objet de desservir l’Enclave des Papes jusqu’à Valréas, le sud du Tricastin et l’aval des Baronnies selon la faisabilité, à partir d’un puisage dans le Canal de Donzère, en substitution des prélèvements dans le milieu naturel, pour une utilisation multi-usage. Le territoire concerné couvre 8 600 ha.

Carte 19 : tracé possible d’une conduite d’eau brute et raccordement avec les vallées alluviales voisines

En ce qui concerne l’agriculture, ce projet offrira la possibilité de diversification des cultures grâce à l’irrigation notamment dans le domaine de l’arboriculture et des cultures légumières de plein champ. A noter que la platitude des terres de la microrégion de Valréas (dénommée l’Enclave des Papes) offre la possibilité de développer l’irrigation mécanisée sur les meilleures terres. La surface irriguée (à confirmer par une étude de la demande) serait de 3 000 ha.

Les ASA puisant dans le Lez (Suze-la-Rousse) ou l’Eygues (Tulette), une fois effectuée leur reconversion en réseau pressurisé pourront venir se brancher sur l’adducteur de façon à opérer une substitution totale de ressource sur ces rivières.

Un maillage avec le réseau de Saint Restitut sera effectué pour permettre, la densification de l’irrigation dans le secteur de Suze la Rousse et l’extension vers Montségur-sur-Lauzon. Suivant le tracé retenu, cet adducteur pourra être une alternative à l’extension du réseau de Saint Restitut ou un moyen de sécurisation par maillage comme indiqué sur la carte 19.

Le secteur de La Baume-de-Transit situé dans le Tricastin, sera raccordé à cet adducteur.

Canal d e Donzère

Réseau de Saint Restitut

ASA du Bigary

Bassin du Lauzon

Vers ASA de la vallée de L’Eygues

Montségur – Vallée du Lauzon

Adducteur de Valréas

Vers Vaison -la-R.

2ème tranche

1ère tranche

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Le coût d’investissement de ce projet (station de pompage sur le Canal de Donzère, adducteur, réseau de distribution) est de 78 millions d’Euros H.T.

La réalisation sera décomposée en deux tranches :

- Première tranche : Prise sur le canal de Donzère au niveau de Donzère et pose de l’adducteur jusqu’au point d’entrée dans l’enclave vauclusienne (trait vert sur la carte). Un raccordement des ASA qui puisent sur le Lez et l’Eygues sera réalisé (ASA de Bigarry, ASA de Tulette, etc.). Un maillage avec le réseau du Tricastin sera effectué afin de soutenir le programme de diversification lié à la reconversion du vignoble du Tricastin ;

- Deuxième tranche : Pose d’un accélérateur et extension du réseau vers Valréas avec antenne en direction de Vaison-la-Romaine (substitution des prélèvements de long de l’Eygues).

PHASAGE DES TRAVAUX Phase 1 Phase 2 Total en € H.TRéseau 35 730 000 17 060 000 52 790 000Surpression 11 760 000 4 700 000 16 460 000Maitrise d'œuvre + aléas 5 700 000 2 620 000 8 320 000Total Investissement 53 190 000 24 380 000 77 570 000

Tableau 7 : Coût de chaque phase de l’adducteur Sud Drôme – Nord Vaucluse

Cet adducteur qui va nécessiter la mobilisation de financements importants est un ouvrage structurant sur le long terme et s’inscrit dans ce qu’il convient d’appeler la « grande hydraulique » tandis que les ouvrages précédents visent à apporter des solutions à court et moyen terme aux problèmes rencontrés.

L’adducteur intègrera l’évolution de la demande de population et les perspectives de changement climatique avec des sècheresses répétitives qui affecteront de plus en plus le sud du département de la Drôme et donc la ressource en eau de cette région. Son impact pourra s’étendre jusqu’à Nyons si besoin est, notamment si un ou plusieurs ouvrages de stockage de grande capacité ne sont pas réalisés sur la vallée de l’Eygues ou de ses affluents permettant de desservir cette ville qui devra faire face à des problèmes d’eau dans un avenir prochain.

Il n’y a pas incompatibilité à réaliser les ouvrages mentionnés précédemment et ensuite l’adducteur, car ce dernier aura également pour fonction de sécuriser la ressource en eau issue de projets de petite et moyenne hydraulique, si nécessaire. Des maillages seront alors réalisés si besoin est (par exemple avec la vallée du Lauzon, avec le réseau issu de la réserve de Basses Rouvières, etc.).

APPUI À LA PETITE HYDRAULIQUE LOCALE (PRIORITÉ 1)

Il s’agit de poursuivre l’opération de mobilisation de petites réserves d’eau en zone de montagne sèche. Ces actions concernent la recherche de nouveaux systèmes d’assolement en culture irriguée à faible consommation d’eau (olivier, vigne amandier, abricotier, cerisier, PPAM, chêne truffier…) ou en culture pluviale extensive (céréales, sorgho, tournesol) sur les meilleures terres de l’intérieur ne pouvant pas disposer de la ressource rhodanienne, mais ayant la possibilité d’utiliser des ressources locales limitées issues de :

- La mise en place ou restauration de bassins de captage individuels (de 1 500 à 10 000 m3);

- La politique de restauration de mobilisation de ressources locales : Le Syndicat Mixte Drômois d’aménagement du bassin du Lez fait état d’un besoin de restauration de sources locales abandonnées ou à mettre en valeur pour usages divers, dont certaines sont à valeur patrimoniale.

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SUBSTITUTION DE RESSOURCES AU NIVEAU DES ASA

Au niveau des ASA, l’objectif premier reste une économie d’eau par le passage à une irrigation en réseau pressurisé en substitution au réseau gravitaire et une substitution des prélèvements dans les rivières (notamment l’Eygues et le Lez) par la ressource rhodanienne lorsque c’est possible.

A ce titre, on prendra en considération les demandes formulées par les ASA lors des enquêtes menées en phase 1 du schéma directeur d’irrigation (diagnostic) et qui sont indiquées dans le tableau qui suit, dès lors qu’elles sont conformes au SDI (substitution de ressources, réduction des prélèvements dans le milieu naturel) et contribuent au bon état des masses d’eau en 2015. A cet effet, les ASA devront mettre en place un système de mesure des prélèvements effectués.

Secteur Nom structure projets

Le Tricastin ASA Irrigation Le Pegue (26770 LE PEGUE) Réfection des seuils de prise

Le Tricastin A.S.A. Bigary (26790 SUZE-LA-ROUSSE) Conversion du réseau gravitaire en réseau

pressurisé

Le Tricastin ASA du Moulin Canal (26110 VINSOBRES) Remise en état du canal

Tableau 8 : Demandes des ASA dans le secteur du Tricastin

La zone irriguée à partir du canal de l’ASA de Bigary (siège social en mairie de Suze la Rousse) passera en réseau pressurisé et l’on étudiera le raccordement de ce nouveau réseau soit à celui de Saint Restitut soit au réseau structurant, afin de parvenir à une substitution des prélèvements dans le Lez par la ressource rhodanienne.

ÉTUDES PRÉCONISÉES

Type d'étude à réaliser Nombre Coût unitaire H.T Total H.TEtude de retenues d'eau de faible capacité (5000-30 000 m3) 20 5 000,00 € 100 000,00 € Reconversion du réseau gravitaire de l'ASA de Bigary (Suze-la-Rousse) 1 60 000,00 € 60 000,00 € Etude d'extension du réseau de St Restitut vers Montségur-sur-Lauzon 1 60 000,00 € 60 000,00 € Etude de retenues collinaires de moyenne capacité (100 000-200 000 m3) 4 15 000,00 € 60 000,00 € Irrigation de la moyenne vallée de la Berre (reconversion vignoble du Tricastin) 1 100 000,00 € 100 000,00 € Projet d'irrigation des Basses Rouvières (reconversion vignoble du Tricastin) 1 60 000,00 € 60 000,00 € Création d'un réseau d'eau brute structurant Sud Drôme -Nord Vaucluse 1 150 000,00 € 150 000,00 € Montant total des études à réaliser 590 000,00 €

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4.10 LE CAS DES ASA

4.10.1 Problématique des ASA

Le rapport diagnostic (volet 1 du SDI) a mis en évidence les caractéristiques des ASA :

- Moins de 10% des volumes consommés, mais l’estimation reste très imprécise ;

- Essentiel des prélèvements sur les cours d’eau du sud du département classés en situation critique ;

- Prélèvent dans le milieu naturel avec des pertes en transit importantes (ce qui contribue à recharger les nappes dans certaines situations) ;

- Ouvrages anciens, vétustes, mal entretenus permettant une irrigation par gravité;

- Disposent de peu de moyens financiers car elles interviennent sur de petits périmètres, ont des cotisations faibles et un recouvrement généralement insuffisant car elles facturent la distribution de l’eau à un coût très bas ;

- Moyens humains (souvent bénévolat) et matériels, limités ;

- Vocation dominante d’arrosage de jardin ;

4.10.2 Orientations

La modernisation des ASA doit conduire à une diminution des prélèvements dans le milieu naturel. Le moyen envisagé est la reconversion du système gravitaire en aspersion ou en goutte-à-goutte en trouvant si possible une ressource de substitution à un prélèvement en rivière.

Cette modernisation offre plusieurs avantages :

- Economies d’eau (au moins 50% des débits prélevés) et libération des débits correspondants dans les rivières

- Adaptation plus facile à la topographie

- Possibilité d’une clientèle non agricole (utilisation touristique)

Les canaux qui ont un rôle de recharge de la nappe alluviale (cas du secteur Bièvre-Liers-Valloire) ou un rôle patrimonial (traversée de village) pourront rester en eau, sous réserve d’une restitution au milieu naturel (rivière ou nappe).

Il convient d’envisager un autre mode de gestion de ces structures du fait de leur valeur patrimoniale ou de changements intervenus dans l’usage de leurs canaux. En particulier, le développement de l’urbanisation dans les zones occupées par ces canaux, conduit à ce qu’ils soient utilisés comme vecteur d’eaux pluviales, ce qui occasionne des débordements et engage la responsabilité des ASA.

L’attribution d’une aide financière à ces structures par une collectivité publique devrait être conditionnée à une diminution du prélèvement dans le milieu naturel ou à une substitution de ressource par une ressource considérée comme pérenne et abondante.

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5. Chiffrage des investissements et modalités de mise en œuvre du SDI

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5. CHIFFRAGE DES INVESTISSEMENTS ET MODALITÉS DE MISE EN ŒUVRE DU SDI

5.1 CHIFFRAGE DES INVESTISSEMENTS

5.1.1 Coût global

Le chiffrage des investissements pour la réalisation des ouvrages envisagés dans le cadre du SDI, a été effectué soit à partir des études de faisabilité ou préfaisabilité déjà réalisées par les Syndicats d’Irrigation, soit à partir de prix d’ordre de travaux pour la réalisation d’ouvrages similaires.

Les coûts travaux ont été majorés de 10% pour tenir compte de la maîtrise d’œuvre. La précision du chiffrage est inhérente à ce type d’approche, soit de 25 à 30% de précision. Le tableau qui suit récapitule par secteur et par priorité, les investissements inscrits au SDI en études et en travaux. Pour les ouvrages multi-usages, la totalité de l’investissement a été mentionnée même si le coût de ces ouvrages n’est pas entièrement imputable à des opérations d’irrigation.

Le montant total d’investissement en études et travaux se monte à 138 millions d’Euros H.T dont 2,425 millions pour les études. La répartition selon les trois catégories de priorité définies précédemment est de :

- 31 millions d’Euros H.T pour les projets classés en priorité 1

- 23 millions d’Euros H.T pour les projets classés en priorité 2

- 84 millions d’Euros H.T pour les projets classés en priorité 3.

Le Tableau qui suit présente l’ensemble des études et projets inscrits au SDI, par catégorie de priorité.

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5. Chiffrage des investissements et modalités de mise en œuvre du SDI

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Type d'ouvrage à étudier Nature Quantité Coût unitaire (€) Priorité 1 Priorité 2 Priorité 3Seceur N°1 : Bièvre Liers ValloireEtude hydrogéologique de recharge de la nappe BLV Etude de faisabilité 1 30 000,00 € 30 000,00 € Extension du réseau du SIPIDN à partir de la ressource Rhône Etude de faisabilité 1 30 000,00 € 30 000,00 € Entension du réseau SIPIDN pour besoin de 80 à 100 m3/h Travaux 1 800 000,00 € 800 000,00 €

Secteur N°2 : Galaure - HerbasseExtension du réseau d'irrigation de Larnage (solution A) Etude 1 125 000,00 € 125 000,00 € Extension du réseau d'irrigation de Larnage (solution A) Travaux 1 1 235 000,00 € 1 235 000,00 € Etude de retenues d'eau de faible capacité (5000-30 000 m3) Etude de faisabilité 20 5 000,00 € 100 000,00 € Création de réserves d'eau de faible capacité (5000-30 000 m3) Travaux 20 30 000,00 € 600 000,00 € Etude de retenues collinaires de moyenne capacité (100 000-200 000 m3) Etude de faisabilité 4 15 000,00 € 60 000,00 € Création de retenues collinaires de moyenne capacité (100 000-200 000 m3) Travaux 4 800 000,00 € 3 200 000,00 € Etude de faisabilité de l'irrigation sur basse vallée de l'Herbasse Etude de faisabilité 1 50 000,00 € 50 000,00 € Création d'un réseau d'eau brute dans la basse vallée de l'Herbasse Travaux 1 3 500 000,00 € 3 500 000,00 € Etude de faisabilité réseau d'eau brute des hautes terrasses de l'Isère Etude 1 80 000,00 € 80 000,00 € Création réseau d'eau brute des hautes terrasses de l'Isère Travaux 1 8 900 000,00 € 8 900 000,00 €

Secteur N°3 : Plaine de ValenceReconversion du réseau gravitaire de Malissart La Buzatte Travaux 1 450 000,00 € 450 000,00 € Projet d'irrigation de Chateaudouble - Peyrus (Haute Véore) Travaux 1 4 500 000,00 € 4 500 000,00 € Mise en eau permanente du Canal de la Bourne - Carrière de Mondy Etude de faisabilité 1 20 000,00 € 20 000,00 € Irrigation des parties hautes de Beauregard - Hostun Etude de faisabilité 1 10 000,00 € 10 000,00 €

Secteur N°4 : Royans VercorsPas de travaux ou d'étude, envisagés

Secteurs 5 et 6 : Val de DrômeMaillage des réseaux SIAM - SIEL Etude de faisabilité 1 30 000,00 € 30 000,00 € Maillage des réseaux SIAM - SIEL Travaux 1 600 000,00 € 600 000,00 € Etude du bassin de Choméane Etude de faisabilité 1 75 000,00 € 75 000,00 € Création du bassin de Choméane Travaux 1 6 000 000,00 € 6 000 000,00 € Etude du bassin de Vaunaveys Etude de faisabilité 1 75 000,00 € 75 000,00 € Création du bassin de Vaunaveys Travaux 1 4 000 000,00 € 4 000 000,00 € Etude hydrogéologique de recharge de la nappe de la Drôme Etude de faisabilité 1 50 000,00 € 50 000,00 € Etude de retenues de petite capacité Etude de faisabilité 30 5 000,00 € 150 000,00 € Création de retenues de petite capacité Travaux 30 30 000,00 € 900 000,00 € Etude de retenues de moyenne capacité Etude de faisabilité 4 15 000,00 € 60 000,00 € Création de retenues de moyenne capacité Travaux 4 800 000,00 € 3 200 000,00 €

Secteur N°7 : Les BaronniesEtude de retenues d'eau de faible capacité (5000-30 000 m3) Etude de faisabilité 100 5 000,00 € 500 000,00 € Céation de retenues d'eau de faible capacité (5000-30 000 m3) Travaux 100 30 000,00 € 3 000 000,00 € Projet de retenue Ballons (vallée du Méouge) Travaux 1 250 000,00 € 250 000,00 € Reconversion du réseau gravitaire de l'ASA de DIM (Mirabelle les B.) Travaux 1 1 800 000,00 € 1 800 000,00 € Etude de retenues collinaires de moyenne capacité (100 000-200 000 m3) Etude de faisabilité 4 15 000,00 € 60 000,00 € Création de retenues collinaires de moyenne capacité (100 000-200 000 m3) Travaux 4 800 000,00 € 3 200 000,00 € Recherche de sites pour retenue d'eau de grande capacité (> 1 Mm3) Etude de faisabilité 1 70 000,00 € 70 000,00 € Réalisation de 2 retenues multi-usages de grande capacité Travaux 2 9 000 000,00 € 18 000 000,00 €

Secteur N°8 : Plaine de MontélimarEtude de retenues d'eau de faible capacité (5000-30 000 m3) Etude de faisabilité 30 5 000,00 € 150 000,00 € Création de réserves d'eau de faible capacité (5000-30 000 m3) Travaux 30 30 000,00 € 900 000,00 € Etude de retenues collinaires de moyenne capacité (100 000-200 000 m3) Etude de faisabilité 4 15 000,00 € 60 000,00 € Création de retenues collinaires de moyenne capacité (100 000-200 000 m3) Travaux 4 800 000,00 € 3 200 000,00 € Faisabilité de la création de bassins pour ecrêtement des pointes de réseau Etude 1 50 000,00 € 50 000,00 €

Secteur N°9 : Le TricastinEtude de retenues d'eau de faible capacité (5000-30 000 m3) Etude de faisabilité 20 5 000,00 € 100 000,00 € Création de réserves d'eau de faible capacité (5000-30 000 m3) Travaux 20 30 000,00 € 600 000,00 € Extension du réseau d'irrigation du SIIT Travaux 1 500 000,00 € 500 000,00 € Reconversion du réseau gravitaire du SIIT Travaux 1 3 000 000,00 € 3 000 000,00 € Reconversion du réseau gravitaire de l'ASA de Bigary (Suze-la-Rousse) Etude 1 60 000,00 € 60 000,00 € Reconversion du réseau gravitaire de l'ASA de Bigary (Suze-la-Rousse) Travaux 1 500 000,00 € 500 000,00 € Etude d'extension du réseau de St Restitut vers Montségur-sur-Lauzon Etude de faisabilité 1 60 000,00 € 60 000,00 € Extension du réseau de Saint Restitut dans la vallée du Lauzon Travaux 1 2 800 000,00 € 2 800 000,00 € Etude de retenues collinaires de moyenne capacité (100 000-200 000 m3) Etude de faisabilité 4 15 000,00 € 60 000,00 € Création de retenues collinaires de moyenne capacité (100 000-200 000 m3) Travaux 4 800 000,00 € 3 200 000,00 € Irrigation de la moyenne vallée de la Berre (reconversion vignoble du Tricastin) Etude de faisabilité 1 100 000,00 € 100 000,00 € Projet d'irrigation des Basses Rouvières (reconversion vignoble du Tricastin) Etude de faisabilité 1 60 000,00 € 60 000,00 € Projet des Basses Rouvières (Chamaret - Colonzelle) Travaux 1 3 600 000,00 € 3 600 000,00 € Création d'un réseau d'eau brute structurant Sud Drôme -Nord Vaucluse Etude de faisabilité 1 150 000,00 € 150 000,00 € Réalisation du réseau structurant Sud Drôme - Nord Vaucluse (1ère phase) Travaux 1 53 190 000,00 € 53 190 000,00 € TOTAL 31 260 000,00 € 22 780 000,00 € 84 010 000,00 € TOTAL GENERAL 138 050 000,00 €

Tableau 9 : Tableau global d’investissement du SDI

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5.1.2 Investissements par secteur du SDI

Secteur SDI concené Montant H.T % Priorité 1 Priorité 2 Priorité 3Seceur N°1 : Bièvre Liers ValloireEtudes 60 000,00 € 2,47% 60 000,00 € - € - € Travaux 800 000,00 € 0,59% 800 000,00 € - € - €

Sous-total 860 000,00 € 0,62% 860 000,00 € - € - € Secteur N°2 : Galaure - HerbasseEtudes 415 000,00 € 17,11% 225 000,00 € 110 000,00 € 80 000,00 € Travaux 17 435 000,00 € 12,86% 1 835 000,00 € 6 700 000,00 € 8 900 000,00 €

Sous-total 17 850 000,00 € 12,93% 2 060 000,00 € 6 810 000,00 € 8 980 000,00 € Secteur N°3 : Plaine de ValenceEtudes 30 000,00 € 1,24% - € 20 000,00 € 10 000,00 € Travaux 4 950 000,00 € 3,65% 4 950 000,00 € - € - €

Sous-total 4 980 000,00 € 3,61% 4 950 000,00 € 20 000,00 € 10 000,00 € Secteurs 5 et 6 : Val de DrômeEtudes 440 000,00 € 18,14% 380 000,00 € 60 000,00 € Travaux 14 700 000,00 € 10,84% 11 500 000,00 € 3 200 000,00 €

Sous-total 15 140 000,00 € 10,97% 11 880 000,00 € 3 260 000,00 € - € Secteur N°7 : Les BaronniesEtudes 630 000,00 € 25,98% 500 000,00 € 60 000,00 € 70 000,00 € Travaux 26 250 000,00 € 19,35% 5 050 000,00 € 3 200 000,00 € 18 000 000,00 €

Sous-total 26 880 000,00 € 19,47% 5 550 000,00 € 3 260 000,00 € 18 070 000,00 € Secteur N°8 : Plaine de MontélimarEtudes 260 000,00 € 10,72% 150 000,00 € 110 000,00 € - € Travaux 4 100 000,00 € 3,02% 900 000,00 € 3 200 000,00 € - €

Sous-total 4 360 000,00 € 3,16% 1 050 000,00 € 3 310 000,00 € - € Secteur N°9 : Le TricastinEtudes 590 000,00 € 24,33% 310 000,00 € 120 000,00 € 160 000,00 € Travaux 67 390 000,00 € 49,69% 4 600 000,00 € 6 000 000,00 € 56 790 000,00 €

Sous-total 67 980 000,00 € 49,24% 4 910 000,00 € 6 120 000,00 € 56 950 000,00 € TOTAL GENERALEtudes 2 425 000,00 € 100,00% 1 625 000,00 € 480 000,00 € 320 000,00 € Travaux 135 625 000,00 € 100,00% 29 635 000,00 € 22 300 000,00 € 83 690 000,00 €

Total général 138 050 000,00 € 100,00% 31 260 000,00 € 22 780 000,00 € 84 010 000,00 €

Tableau 10 : Montant des investissements par secteur

Ce tableau montre que les investissements sont concentrés dans les zones du Sud du Département qui soufrent le plus de la sècheresse (Tricastin et Baronnies).

Le projet d’adducteur structurant sud Drôme – nord Vaucluse représente une part importante des investissements à réaliser dans le cadre du SDI (environ 41%). A ce titre, il constitue le projet phare du SDI, même s’il ne figure qu’en priorité de niveau 3.

5.1.3 Montant des études à engager

La liste des études à engager dans le cadre du SDI (études de faisabilité, études détaillées) est indiquée dans le tableau qui suit. Leur montant est estimé à 2 425 000 Euros H.T.

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Type d'ouvrage à étudier Secteur SDI Stucture porteuse Coût unitaire (€)Etude hydrogéologique de recharge de la nappe BLV 1 SAGE BLV 30 000,00 € Extension du réseau du SIPIDN à partir de la ressource Rhône 1 SIPIDN 30 000,00 € Extensiondu réseau de Larnage 2 SIILE 125 000,00 € Etude de retenues d'eau de faible capacité (5000-30 000 m3) 2 Particuliers 100 000,00 € Etude de retenues collinaires de moyenne capacité (100 000-200 000 m3) 2 Particuliers 60 000,00 € Irrigation de la basse vallée de l'Herbasse 2 SIILE - SIVAG 50 000,00 € Réseau d'eau brute sur les hautes terrasses rive droite Isère 2 à trouver 80 000,00 € Irrigation des parties hautes de Beauregard - Hostun 3 SICB 10 000,00 € Mise en eau permanente du Canal de la Bourne - Carrière de Mondy 3 SICB 20 000,00 € Maillage des réseaux SIAM - SIEL 5 & 6 SIAM - SIEL 30 000,00 € Etude du bassin de Choméane 5 & 6 SICS 75 000,00 € Etude du bassin de Vaunaveys 5 & 6 SICN 75 000,00 € Etude hydrogéologique recharge nappe de la Drôme 5 & 6 SICN 50 000,00 € Etude de retenues d'eau de faible capacité (5000-30 000 m3) 5 & 6 Particuliers 150 000,00 € Etude de retenues collinaires de moyenne capacité (100 000-200 000 m3) 5 & 6 Particuliers 60 000,00 € Etude de retenues d'eau de faible capacité (5000-30 000 m3) 7 Particuliers 500 000,00 € Etude de retenues collinaires de moyenne capacité (100 000-200 000 m3) 7 Particuliers 60 000,00 € Recherche de sites pour retenue d'eau de grande capacité (> 1 Mm3) 7 à trouver 70 000,00 € Etude de retenues d'eau de faible capacité (5000-30 000 m3) 8 Particuliers 150 000,00 € Etude de retenues collinaires de moyenne capacité (100 000-200 000 m3) 8 Particuliers 60 000,00 € Ecrêtement des pointes des réseaux collectifs par petits bassins 8 SIIME - SIRM 50 000,00 € Etude de retenues d'eau de faible capacité (5000-30 000 m3) 9 Particuliers 100 000,00 € Etude ASA du Bigarry 9 ASA Bigary 60 000,00 € Extension du réseau de St Restitut vers Montségur 9 CG26 60 000,00 € Etude de retenues collinaires de moyenne capacité (100 000-200 000 m3) 9 Particuliers 60 000,00 € Irrigation de la moyenne vallée de la Berre (reconversion vignoble du Tricastin) 9 à trouver 100 000,00 € Projet d'irrigation des Basses Rouvières (reconversion vignoble du Tricastin) 9 à trouver 60 000,00 € Projet Adducteur structurant du Tricastin 9 à trouver 150 000,00 € TOTAL 2 425 000,00 €

Tableau 11 : Liste des études à engager

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5.2 DÉFINITION DES PROJETS PRIORITAIRES

Les critères retenus pour définir les priorités d’intervention des projets sont :

1. L’existence d’un Maître d’ouvrage déclaré pour porter le projet ;

2. Une faisabilité du projet démontrée par une étude ;

3. Son niveau de priorité eu égard aux objectifs du SDI.

Les critères 1 et 2 sont notés 3 ou 0 selon que le critère est satisfait ou non.

Pour le troisième critère, un nombre de points est attribué en fonction de la hiérarchie des projets, affichée dans le SDI (3 points si le projet est en priorité 1, deux points si le projet est en priorité 2 et 1 point si le projet est en priorité 3).

La pondération des critères ci-dessus qui est proposée est la suivante : pondération 2 pour le premier critère, pondération un pour le deuxième et pour le troisième critère.

Ainsi le nombre maximum de points attribuables à un projet est de douze points (6+3+3) s’il est en priorité 1, avec un Maître d’ouvrage déclaré et une étude de faisabilité réalisée.

L’application de cette analyse multicritère donne le classement mentionné dans le tableau qui suit.

Les projets classés dans la première catégorie et exécutables à court terme sont ceux surlignés en jaune.

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Type d'ouvrage à étudier Secteur Stucture porteuse Coût H.T (€) MOA Faisabilité Priorité TotalEntension du réseau SIPIDN pour besoin de 80 à 100 m3/h 1 SIPIDN 800 000,00 € 6 3 3 12Extension du réseau d'irrigation de Larnage (solution A) 2 SIILE 1 235 000,00 € 6 3 3 12Reconversion du réseau gravitaire de Malissart La Buzatte 3 SICB 450 000,00 € 6 3 3 12Projet d'irrigation de Chateaudouble - Peyrus (Haute Véore) 3 SICB/ASA 4 500 000,00 € 6 3 3 12Extension du réseau d'irrigation du SIIT 9 SIIT 500 000,00 € 6 3 3 12Reconversion du réseau gravitaire du SIIT 9 SIIT 3 000 000,00 € 6 3 3 12Création de réserves d'eau de faible capacité (5000-30 000 m3) 2 Particuliers 600 000,00 € 6 0 3 9Maillage des réseaux SIAM - SIIEL 5&6 SIAM/SIIEL 600 000,00 € 6 0 3 9Création du bassin de Choméane 5&6 SICS 6 000 000,00 € 6 0 3 9Création du bassin de Vaunaveys 5&6 SICN 4 000 000,00 € 6 0 3 9Création de retenues de petite capacité 5&6 Particuliers 900 000,00 € 6 0 3 9Céation de retenues d'eau de faible capacité (5000-30 000 m3) 7 Particuliers 3 000 000,00 € 6 0 3 9Projet de retenue Ballons (vallée du Méouge) 7 Commune 250 000,00 € 6 0 3 9Reconversion du réseau gravitaire de l'ASA de DIM (Mirabelle les B.) 7 ASA DIM 1 800 000,00 € 6 0 3 9Création de réserves d'eau de faible capacité (5000-30 000 m3) 8 Particuliers 900 000,00 € 6 0 3 9Création de réserves d'eau de faible capacité (5000-30 000 m3) 9 Particuliers 600 000,00 € 6 0 3 9Reconversion du réseau gravitaire de l'ASA de Bigary (Suze-la-Rousse) 9 ASA du Bigarry 500 000,00 € 6 0 3 9Création de retenues collinaires de moyenne capacité (100 000-200 000 m3) 2 Particuliers 3 200 000,00 € 6 0 2 8Création d'un réseau d'eau brute dans la basse vallée de l'Herbasse 2 SIILE SIVAG 3 500 000,00 € 6 0 2 8Création de retenues de moyenne capacité 5&6 Particuliers 3 200 000,00 € 6 0 2 8Création de retenues collinaires de moyenne capacité (100 000-200 000 m3) 7 Particuliers 3 200 000,00 € 6 0 2 8Création de retenues collinaires de moyenne capacité (100 000-200 000 m3) 8 Particuliers 3 200 000,00 € 6 0 2 8Extension du réseau de Saint Restitut dans la vallée du Lauzon 9 CG26 2 800 000,00 € 6 0 2 8Création de retenues collinaires de moyenne capacité (100 000-200 000 m3) 9 Particuliers 3 200 000,00 € 6 0 2 8Création réseau d'eau brute des hautes terrasses de l'Isère 2 à trouver 8 900 000,00 € 0 0 1 1Réalisation de 2 retenues multi-usages de grande capacité 7 à trouver 18 000 000,00 € 0 0 1 1Projet des Basses Rouvières (Chamaret - Colonzelle) 9 à trouver 3 600 000,00 € 0 0 1 1Réalisation du réseau structurant Sud Drôme - Nord Vaucluse (1ère phase) 9 à trouver 53 190 000,00 € 0 0 1 1

Tableau 12 : Classement des projets du SDI par ordre décroissant de priorité

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5.3 FINANCEMENT DES PROJETS

D’une façon générale, les réseaux d’irrigation sont coûteux à réaliser du fait des volumes d’eau importants qui doivent être distribués (à titre de comparaison un habitant urbain consomme environ 80 m3 d’eau par an et un hectare irrigué peut consommer jusqu’à 3 000 m3 par cycle végétal). Par ailleurs, l’eau agricole constitue une charge d’exploitation qui ne doit pas dépasser 20% du total des charges brutes pour rester économiquement rentable.

Sachant que le coût d’investissement non subventionné de la réalisation des réseaux est répercuté sur le prix de l’eau payé par l’agriculteur, il est possible de définir les conditions d’équilibre économique de souscription d’un abonnement à ce réseau et d’exploitation du réseau par son maître d’ouvrage.

Dans la pratique, à moins de disposer de 80% de subvention pour la réalisation des nouveaux réseaux collectifs, taux qui constitue un plafond au niveau de la règlementation européenne, il n’est généralement pas possible d’atteindre une rentabilité à la fois pour l’agriculteur et pour le futur propriétaire gestionnaire.

Les montages d’opération visent donc à rassembler les divers partenaires institutionnels pour financer ces projets en fonction de la mission de chacun. Ces financeurs sont :

- L’Union Européenne . La tendance générale est de ne pas développer l’irrigation par crainte d’accroître la surproduction qui oblige ensuite à gérer les excédents. Une exception toutefois existe pour la reconversion de la viticulture où il est possible d’obtenir des financements du FEADER jusqu’à un taux maximum de 35%. En fonction des zonages, L’UE intervient aussi dans les régions (surtout dans les régions les moins avancées) ;

- L’Etat . Il n’intervient plus directement ;

- l’Agence de l’Eau. Elle apporte sa contribution lorsqu’il y a une substitution de ressources permettant de libérer des débits dans le milieu naturel ;

- La Région . C’est la collectivité qui dispose aujourd’hui de la plus forte capacité d’investissement et qui peut décider d’investir de façon importante sur des ouvrages structurants pour avoir la maîtrise de l’eau (cas de la Région Languedoc Roussillon sur le projet Aqua Domitia, Cf. annexe 5). En réseau de distribution, bien souvent la Région intervient à hauteur du Département ;

- Le Département . Les compétences départementales dans le domaine de l’aide sociale, de l’entretien du réseau routier et de l’éducation limitent sa capacité d’investissement pour des compétences non obligatoires ;

- Les Syndicats Intercommunaux d’Irrigation . Comme ils ne disposent généralement pas d’autres ressources que les abonnements au réseau (certains peuvent produire de l’hydroélectricité), leurs ressources sont dépendantes de celles des communes ;

- Les usagers de l’eau : Le taux de subvention s’avérant généralement insuffisant pour le financement des réseaux de distribution, de plus en plus il est fait appel aux usagers pour participer à l’investissement lorsque le réseau est uniquement agricole ;

- Les Compagnies d’Aménagement : Ces compagnies sont concessionnaires de l’Etat ou de la Région (cas de BRL sur le projet Aqua Domitia – CF. annexe 5) et disposent d’une lettre de mission leur conférant sur un territoire donné la conception, la réalisation et la gestion des ouvrages hydrauliques majeurs sur une longue période (50 ans) leur permettant d’amortir la part non subventionnée des investissements réalisés. En fonction de la date d’échéance des emprunts réalisés, elles peuvent ou non dégager une capacité d’investissement. Dans le département de la Drôme, c’est la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) qui intervient. On notera que la réalisation de l’adducteur structurant Sud Drôme – Nord Vaucluse requiert d’utiliser un droit d’eau sur le Canal de Donzère accordé à la CNR.

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5. Chiffrage des investissements et modalités de mise en œuvre du SDI

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Schéma directeur d’irrigation du département de la Drôme | Rapport Final

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- Les Fonds d’investissement et le secteur privé. Le problème majeur est que la rentabilité dégagée par les projets d’irrigation est faible et n’attire pas les investisseurs. L’évolution du revenu des agriculteurs en monnaie constante – qui est un indicateur de cette rentabilité – montre que les dividendes espérés seront faibles. De ce fait, ce sont les sociétés qui maîtrisent soit la ressource amont (ouvrages hydroélectriques) soit l’usage aval (gestion des réseaux d’eau, stations de potabilisation…) qui peuvent être intéressées à participer au financement et généralement dans un cadre multi-usage.

On doit distinguer deux cas :

- Les projets structurants de mobilisation de ressource en eau multi-usage (adducteurs, retenues de grande capacité). Ces projets relèvent d’un financement des partenaires publics.

- Les réseaux de distribution . Les montages financiers s’approchent généralement de la formule suivante :

- Département : 15 à 20%

- Région : 15 à 20%

- Agence de l’eau : part variable car contribution sous condition

- FEADER si reconversion viticole ; 30 à 35%

- Concessionnaire : 2 à 5%

- Maître d’ouvrage (syndicat intercommunal) et usagers : solde

Le Département de la Drôme contribuera au financement des projets inscrits au SDI qui vont dans le sens d’une substitution de ressource et/ou une économie d’eau et aux projets structurants utilisant une ressource considérée comme pérenne.

5.4 MESURES D’ACCOMPAGNEMENT

Des mesures d’accompagnement à la mise en place du SDI ont été proposées en matière d’étude, de vulgarisation ou de projets (cas de la recharge des nappes superficielles à forte utilisation comme la nappe BLV).

Le programme de vulgarisation du bon pilotage de l’irrigation et de la fertilisation sous irrigation (Irri-Mieux, Just Azote) devra être étendu à l’ensemble du département.

Il est également proposé qu’une personne ressource (référent) soit mise en place au niveau du département pour l’irrigation des jardins afin de fournir des conseils à l’usager pour un usage raisonné de la ressource en eau. Le particulier disposera ainsi d’un interlocuteur pour le choix de variétés moins consommatrices d’eau et pour le matériel d’irrigation.

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6. Suivi - Evaluation

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6. SUIVI - EVALUATION

Il est souhaitable que le SDI fasse l’objet d’un suivi – évaluation, afin qu’on puisse en mesurer la mise en œuvre et son efficacité. S’agissant d’un engagement important d’argent public sur une période de 15 ans, il est important d’en mesurer le programme de réalisation et les impacts.

Il est donc proposé qu’une étude de suivi – évaluation des actions inscrites au SDI soit réalisée entre trois et cinq ans, puis ensuite tous les 5 ans soit aux échéances suivantes :

- T0 + 3 ans

- T0 + 8 ans

- T0 + 13 ans

Outre la concrétisation des projets, cette étude de suivi – évaluation mettra l’accent sur :

- L’efficacité technico-économique du SDI sur les exploitations agricoles avec comme critères de suivi la marge brute des exploitations irriguées par secteur et par OTEX, et comparaison avec celle des exploitations pratiquant une agriculture en sec ;

- L’efficacité du SDI sur l’amélioration du débit des rivières et sur le milieu naturel qui les accompagne, et sa contribution au bon état des masses d’eau avec comme critères de suivi, la consommation totale d’eau pour l’irrigation et les volumes substitués aux prélèvements en rivière ;

- L’efficacité du SDI sur l’aménagement du territoire avec comme critère de suivi le ratio exploitation irriguée/ exploitation en sec qui permet d’apprécier le type d’exploitation le plus pérenne ;

- Le suivi de l’évolution de la qualité de l’eau superficielle et souterraine dans les secteurs promus à l’irrigation.

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7. Le rôle des partenaires dans la mise en œuvre du SDI

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7. LE RÔLE DES PARTENAIRES DANS LA MISE EN ŒUVRE DU SDI

Le tableau qui suit indique la contribution attendue de chaque partenaire participant au Comité Pilotage, dans la mise en œuvre du SDI.

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7. Le rôle des partenaires dans la mise en œuvre du SDI

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ACTEURS

ACTIONS

Etat Accompagner des porteurs de projets pour initier SAGE et contrats de rivières

Conditionner les autorisations annuelles de prélèvement au retour d’un questionnaire incluant les volumes prélevés mais également les cultures irriguées et les quantités apportées

Revoir la réglementation sur les forages

Ne pas pénaliser la réalisation de retenues et orienter les pétitionnaires vers la réalisation de forage Département Mettre en place le réseau de suivi des masses d’eau

Encourager une politique d’économie par un soutien aux actions conduites

Favoriser la restructuration foncière pour une meilleure valorisation des apports Commune Arrêté soumettant à déclaration la réalisation de forage (cf. arrêté du maire de Nyons en annexe n°4).

Intégrer dans les documents d’urbanisme des dispositions visant à : - Restriction des forages dans les zones équipées de réseaux collectifs - Obligation d’installer un réseau de distribution d’eau brute sur les zones pavillonnaires ouvertes à

l’urbanisation aux dépens de secteurs agricoles irrigués Chambre d’agriculture Promouvoir auprès des agriculteurs une gestion raisonnée de la ressource en eau en partenariat avec les

maîtres d’ouvrage de réseaux

Mettre en place des tours d’eau sur les secteurs identifiés comme déficitaires SYGRED et maîtres d’ouvrage de réseaux

Améliorer l’efficience des réseaux et le bilan énergétique

Assurer le conseil pour une gestion raisonnée de la ressource en eau

Organiser l’irrigation sous forme collective et sa représentativité par un interlocuteur unique

Développer les ressources de substitution

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7. Le rôle des partenaires dans la mise en œuvre du SDI

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ACTEURS

ACTIONS

Irrigants Utiliser des systèmes d’irrigation et des matériels d’irrigation présentant une meilleure efficience

Mettre en œuvre de meilleures pratiques de conduite de l’irrigation

Adapter les itinéraires techniques et les systèmes d’exploitation à la ressource disponible Organismes fonciers (SAFER) Considérer comme un des critères de rétrocession de parcelles irriguées, la possibilité d’irriguer ou non

l’exploitation pour atténuer la fragilité de celles qui sont en sec Instituts techniques et de recherche Etudier des Itinéraires techniques et systèmes d’exploitation plus économes en eau pour mieux éclairer

les pouvoirs publics et les agriculteurs sur les choix techniques et politiques à effectuer

Chiffrer les externalités positives et négatives liées à l’irrigation pour une approche concertée de la ressource

Tableau 13 : Rôles des partenaires dans la mise en œuvre du SDI

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8. Impacts attendus du SDI

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8. IMPACTS ATTENDUS DU SDI

Les impacts attendus de la mise en place du SDI sont ceux qui ont justifié la lancement de ce schéma directeur d’irrigation dans le département de la Drôme. Les principaux impacts directs attendus sont développés ci-après.

SATISFACTION DES BESOINS BASIQUES DES POPULATIONS

- L’apport d’eau aux populations constitue une mission régalienne des pouvoirs publics et s’inscrit dans les engagements internationaux des Nations-Unies. Ainsi le SDI s’inscrit dans l’offre d’un bien indispensable « l’eau » au service de la communauté la plus large possible.

- Le SDI a été élaboré dans le souci de la prise en compte des enjeux de chaque secteur d’étude (découpage en 9 secteurs) et une réflexion concertée a été menée pour le choix de scénarios les mieux adaptés à chaque secteur et aux besoins des populations. Cette action s’inscrit dans la vision partagée de la ressource en eau entre tous les utilisateurs.

CONTRIBUTION À LA GESTION GLOBALE DE LA RESSOURCE EN EAU

- Le Plan des Ressources en eau de la Drôme n’ayant pas été réalisé, le SDI fait office de document précurseur en ce domaine en recensant les divers prélèvements et en évaluant la part actuelle et future possible, des prélèvements à usage agricole.

- Le SDI contribue à la gestion concertée de la ressource entre les différentes structures représentant les utilisateurs finaux. Ces structures sont représentées au sein du Comité de pilotage et participent donc à la décision. L’exemple du SAGE de la rivière Drôme a montré que la recherche du compromis était possible. D’autres initiatives de ce genre sont en cours (SAGE BLV, SAGE de la Bourne) et d’autres sont à encourager, notamment sur les rivières de la partie drômoise méditerranéenne (Lez, Ouvèze, Eygues).

IMPACT ENVIRONNEMENTAL

- Le SDI apporte une contribution à la recherche du bon état des masses d’eau pour 2015, à la fois en réalisant des économies d’eau afin de réduire les prélèvements en rivière, et en opérant des substitutions de ressource avec des ressources pérennes et considérées comme abondantes à l’horizon de l’étude.

- Le SDI ne vise pas à accroître significativement les surfaces irrigués dans les zones d’irrigation traditionnelle prélevant sur des ressources autres que les ressources pérennes sauf à capter des eaux de ruissellement en période excédentaire et dans des proportions qui affectent globalement très peu les écoulements.

- Au contraire, les projets d’économie d’eau et de substitutions opérées sur des prélèvements en rivière auront pour effet de libérer des débits dans le milieu naturel.

- C’est donc au niveau de la réduction des prélèvements en rivière du fait de l’économie d’eau ou de la mobilisation de ressources en eau de substitution, que l’impact sera le plus important sur le plan environnemental.

- Dans le sud du département, l’extension de l’irrigation à partir de la ressource rhodanienne, sur les secteurs de reconversion du vignoble (Tricastin) ou de diversification des productions (adducteur structurant) ira de pair avec la possibilité d’apport d’eau brute pour d’autres usages et de substitution des prélèvements en rivière (notamment au niveau des ASA).

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8. Impacts attendus du SDI

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IMPACT ÉCONOMIQUE

- L’irrigation s’inscrit dans une perspective de maintien des exploitations en place par la sécurisation du revenu des agriculteurs. En effet, l’irrégularité de la pluviométrie interannuelle et les impacts du changement climatique, démontrés par les études, plaident pour la limitation des effets néfastes de sécheresses répétitives sur les exploitations. L’irrigation contribue à limiter ce risque et à sécuriser le revenu toutes choses égales par ailleurs.

- Même si l’agriculture s’oriente vers une agriculture raisonnée et vers l’agriculture biologique (bien développée en Drôme), ce mode de conduite nécessite autant d’eau que l’agriculture classique. Le SDI permet de répondre à la demande en eau de ces deux modes de production sachant que le département de la Drôme n’est pas orienté vers des systèmes de production céréalière à forte capitalisation comme on peut l’observer dans d’autres régions de France (Beauce, Landes), lesquels ponctionnent fortement sur la ressource en eau avec un impact social (emploi) moindre.

- Dans la Drôme, les systèmes de production dominants montrent que la part des cultures irriguées représente de 30 à 80% de la sole cultivée, et permet le maintien d’exploitations familiales de taille moyenne qui contribuent à préserver l’emploi agricole.

IMPACT SOCIAL

- L’économie d’eau constitue une préoccupation constante et des programmes ont déjà été mis en œuvre en ce sens avec succès. Toutefois, il convient de rester réaliste sur la possibilité d’une reconversion d’agriculture irriguée en agriculture en sec. Le passage à des systèmes de culture en sec aurait pour effet de faire disparaître un nombre important d’exploitations (impact négatif sur l’emploi) et d’augmenter la taille des exploitations qui resteraient. De ce fait, la part de population agricole dans les campagnes diminuerait et les activités qui en dépendent se réduiraient également.

- L’impact sur l’emploi dans le secteur de la production irriguée, se traduit au niveau des activités amont (matériel d’irrigation, services de fourniture d’eau et de gestion des équipements…) et aval (mise en marché, commercialisation, filière agro-industrielle…) ;

- L’élaboration d’un document grand public du « Schéma Directeur d’Irrigation de la Drôme » au terme de l’étude, favorisera l’acceptation sociale de l’irrigation auprès du public en justifiant la consommation d’eau qu’opère l’agriculture et en montrant que les agriculteurs s’inscrivent bien dans un processus de partage de la ressource en eau avec les autres usagers même s’ils en sont les principaux utilisateurs ; toutefois très loin derrière les centrales nucléaires.

AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

- D’une façon générale le SDI se place dans une politique de pérennité des exploitations par une sécurisation du revenu des agriculteurs face à la sécheresse et aux autres aléas, et dans une politique de soutien des filières hors sol et agro-industrielle pour lesquelles l’irrigation constitue une exigence de production et de qualité du produit ;

- Le maintien du secteur agricole qui constitue la principale activité de l’arrière pays conditionne le maintien de la population, des services ruraux et l’entretien du territoire, lequel constitue un atout pour le tourisme et la lutte contre l’incendie ;

En assurant le revenu agricole, l’irrigation contribue de ce fait à l’aménagement du territoire en évitant la désertification de l’arrière pays. A ce titre, le secteur agricole ne peut supporter seul le poids de l’investissement lié à la mobilisation de la ressource en eau pour l’irrigation. Des aides publiques sont nécessaires pour la création de structures collectives d’irrigation et la gestion de réseaux collectifs, mais aussi pour aider les irrigants privés à la création de retenues collinaires et points d’eau dans la zone de montagne sèche où il n’est pas envisageable de créer des réseaux collectifs du fait de la configuration du terrain ;

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8. Impacts attendus du SDI

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- La perspective de réalisation d’ouvrages de stockage de grande capacité multi-usage doit être inscrite au SDI car elle permettra, outre l’irrigation, de répondre au cas par cas à d’autres objectifs : protection contre les crues, soutien d’étiage de rivières eutrophisées en été pour un meilleur état biologique, développement d’activités touristiques (location de gîtes ruraux, accueil à la ferme, vente directe). Il en est de même pour la réalisation d’adducteurs structurants multi-usage d’eau brute issus du Rhône ou de l’Isère (adducteur sud Drôme nord Vaucluse, desserte des hautes terrasses de l’Isère, adducteur de BLV…) dans les secteurs où la ressource en eau locale est insuffisante et/ou menacée ;

- Le SDI recommande également qu’avant toute mise en place de nouveaux réseaux d’irrigation, une concertation soit menée avec les collectivités en vue d’examiner les modalités de livraison d’eau brute aux lotissements, espaces verts et zones industrielles. Cette mesure générale s’applique à tous les secteurs.

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9. Conclusions du SDI

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9. CONCLUSIONS DU SDI

L’élaboration du Schéma Directeur d’Irrigation (SDI) du département de la Drôme a permis de réaliser une photographie de la situation de l’irrigation et des différents usages de l’eau. En ce sens le SDI a constitué une étude pionnière pour effectuer une synthèse au niveau départemental de l’état de la ressource en eau et de son utilisation, qui devra être approfondie à l’avenir.

L’autre élément marquant de ce travail est qu’il a associé les nombreuses structures qui gèrent des réseaux d’irrigation dont certaines (cas des ASA) disposent de droits d’eau fondés en titre. La concertation conduite au niveau de chacun des neuf secteurs du SDI a également permis de confronter les bilans d’usage de l’eau, effectués de façon empirique à partir d’un fichier des déclarations de fin de campagne faites par les irrigants et des calculs d’ETP sur la sole culturale, avec les structures syndicales et associatives, gestionnaires des différents réseaux collectifs et des irrigants privés.

Sur le plan socio-économique, le SDI a mis en évidence le rôle fondamental de l’irrigation pour le maintien d’une agriculture familiale où la sole irriguée est adaptée à la main d’œuvre disponible et permet par des cultures spécialisées de dégager un revenu.

La culture de maïs irriguée largement dominante fournit l’aliment de base pour les élevages hors sol, sachant que 80 % du maïs produit dans la Drôme est consommé sur place ce qui permet d’accroître la valeur ajoutée par la filière agro-industrielle.

L’abandon de cette culture sous prétexte d’économie d’eau aurait donc de graves répercussions sur le maintien des exploitations agricoles et de la filière agro-industrielle.

Le département de la Drôme n’est pas en situation de pénurie d’eau comme le montre la carte de la pluviométrie, et il est en outre traversé par l’Isère et le Rhône considérés comme des ressources abondantes et pérennes au terme du SDI. Ces ressources doivent donc être mobilisées préférentiellement pour l’irrigation et l’on essaiera, autant que faire se peut, de procéder à des substitutions de la ressource dans les nappes superficielles et autres cours d’eau, par la ressource pérenne.

Le SDI s’inscrit donc dans la démarche de la directive Cadre sur l’eau de l’union Européenne visant à parvenir au bon état des masses d’eau en 2015.

Pour ne pas se limiter à une approche réglementaire de limitation des prélèvements en rivière, durant la saison d’étiage, qui serait fortement préjudiciable à l’arrière pays qui ne dispose pas d’autres ressources en eau, il propose qu’un stockage d’eau soit effectué pendant la période excédentaire (hivernale) pour une utilisation en saison d’irrigation.

Ce stockage sera effectué, soit dans des bassins individuels, soit dans des retenues collinaires de moyenne capacité, soit dans des ouvrages de grande capacité (> 1 million de m3) qui auront une fonction multi-usage.

La région sud du département sous influence climatique méditerranéenne est tout spécialement concernée par ces mesures de stockage d’eau qui permettent aux exploitations en sec de disposer d’un complément de cultures irriguées pour sécuriser leur revenu face à l’aléa sècheresse. A défaut, on peut craindre de voir l’arrière-pays où l’activité agricole est dominante, se désertifier, ce qui laisserait de vastes espaces sans gestionnaire, conduirait à la fermeture des paysages et accroîtrait la menace d’incendie.

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9. Conclusions du SDI

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Le SDI a ainsi montré que l’irrigation soutenait l’économie de la Drôme largement dépendante du secteur primaire et l’aménagement du territoire en maintenant une population dans l’arrière pays. Il reprend à son compte l’adage selon lequel « il n’y a pas de territoire sans avenir, il n’y a que des territoires sans projets » en proposant de réaliser un programme d’investissement de l’ordre de 138 millions d’Euros sur 15 ans pour réaliser les projets qui vont permettre de sécuriser l’irrigation, de l’étendre sur les secteurs où l’agriculture en sec est menacée (cas du Tricastin) et d’en améliorer l’efficience en réalisant des économies d’eau qui contribueront au bon état des masses d’eau attendu pour 2015.

Le schéma proposé n’a pas comme résultat une augmentation significative des surfaces irriguées du département. Les scénarios visent essentiellement à substituer des ressources fragiles, constituées notamment par les prélèvements en rivières, par des ressources pérennes pour sécuriser l’approvisionnement en eau sans porter atteinte aux milieux naturels tout en confortant la place de l’agriculture drômoise comme fournisseur de denrées alimentaires de qualité, avec une part de plus en plus importante de produits bio, et comme actrice de l’aménagement du territoire.

Sur le plan institutionnel, le SDI a été élaboré sous maîtrise d’ouvrage du Conseil Général de la Drôme, mais sa mise en œuvre devra se faire sous l’égide des différents maîtres d’ouvrages en charge de la gestion d’eau brute en étendant chaque fois l’usage de l’eau à tous les acteurs potentiels afin de les amener à participer activement à l’élaboration des projets structurants et à leur financement.

Le schéma directeur d’irrigation de la Drôme s’inscrit dans la démarche de partage de la ressource en eau avec les autres utilisateurs en vue d’une gestion durable car l’eau constitue un bien patrimonial qu’il convient de transmettre aux générations futures sans hypothéquer le niveau de la ressource et sa qualité.

Il répond aux attentes de la société actuelle pour lui garantir un approvisionnement en produits alimentaires de qualité, préserver l’environnement, valoriser l’espace rural et s’adapter au défi du changement climatique.

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Bibliographie

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Schéma directeur d’irrigation du département de la Drôme | Rapport Final

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BBIIBBLLIIOOGGRRAAPPHHIIEE

Liste bibliographique des documents et études, consultés pour la réalisation de l’étude

- Département de la Drôme, Harmonisation interdépartementale Drôme-Isère sur le bassin versant de la Galaure

- Syndicat Intercommunal d’Irrigation du Tricastin, Projet de modernisation du réseau : mise au point de l’avant-projet, analyse technico-financière, dossiers administratifs, mars 2009

- Syndicat Mixte d’Aménagement rural de la Drôme, Projet de retenue collinaire sur la commune de Saint Sauveur, étude de préfaisabilité, janvier 2005

- Projet MIPAIS CEMAGREF J.M Gonzalez-Camacho, JC Mailhol- F.Ruget, Impacts locaux attendus de l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère sur la productivité de l’eau du maïs dans la Drôme, France, mai 2007

- Agence de l’eau Seine-Normandie, L’économie dans la Directive Cadre sur l’Eau – Résumé du guide de méthode européen « Wateco », juillet 2003

- Chambre d’Agriculture de la Drôme, Rôle de l’Irrigation sur les filières de production et dans le fonctionnement des systèmes d’exploitations drômois, octobre 2007

- Plan Bleu, Centre d’Activités régionales, Changement climatique et énergie en Méditerranée, juillet 2008

- CIHEAM-IAM CEMAGREF, Laurent BRUNEL, Vers une gestion de l’irrigation à l’échelle d’un bassin versant – cas de la Basse Vallée de la Drôme, juillet 2008

- Conseil Général de la Drôme/Direction du développement économique, SDI de la Drôme Diagnostic de la situation de l’irrigation, janvier 2008

- Chambre d’Agriculture de la Drôme, Etude d’un secteur en déséquilibre quantitatif par rapport à la ressource en eau : la Véore amont, juin 2009

- Chambre d’Agriculture de la Drôme, Etude d’un secteur en déséquilibre quantitatif par rapport à la ressource en eau : le Roubion amont, septembre 2009

- ECOFYS/MEDCIE, Effets du changement climatique - 1ère phase, Etude des effets du changement climatique sur le grand Sud – Est, Rapport Rhône Alpes, 28 mai 2008 site Web d’accès http://www.bouches-du-rhone.pref.gouv.fr/dossier/medcie.htm#RHONE - IDEES EAUX, SIAM, Suivi de l’influence d’un prélèvement dans la rivière Drôme et sa nappe d’accompagnement – Année 2008, novembre 2008

- AGENCE DE l’EAU RMC, SDAGE de l’Agence de bassin et programme de mesures associées, approuvé le 20/11/2009 par le préfet coordonnateur de bassin. Documents consultables sur le site du réseau de bassin rubrique SDAGE documents officiels. Lien : http://www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr/gestion:dce/sdage2009.php - Journal LA France AGRICOLE, édition de septembre 2005, article de presse intitulé « Conserver ses contrats avec un apport d’eau fiable ».

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Annexes

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Schéma directeur d’irrigation du département de la Drôme | Rapport Final

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ANNEXES

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Annexe 1 Carte des territoires en déséquilibre quantitatif pour les eaux souterraines et les eaux superficielles

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ANNEXE 1 Carte des territoires en déséquilibre quantitatif

pour les eaux souterraines et les eaux superficielles

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le Guiers

l 'arly

l'Ognon

le Doubs

la Loue

la lanterne

l'Argens

le Gapeau

l'Arc

l'Huveaune

la giscle

le Buëch

la Durance

le Drac

l'Isère

l'Ain

la B

ienn

ette

la S

eille

la Bourbre

la F

ure

le furans Rhône

l'Eyguesl'Ouvèze

la Drômele Roubion

la Veyle

l'Alb

arin

e

le S

uran

le s

éran

la Reyssouze

l'Ouche

la S

aône

la tille

le Calavon

la Touloubre

le Vistre

la Gère

le R

hône

le Doux

l'Eyrieux

la Cance

l'Ardèche

la Cèze

le Gardon

le Lez

le Vidourle

l'Hér

ault

la Mosson

l'Orb

l'Agly

la Têt

le Tech

le Réart

l'Orb

ieu

la Berre

le Fresquel

l'Aud

e

EA

UX

SO

UT

ER

RA

INE

SCARTE 16 : Masses d'eau souterraines nécessitant des actions relatives au bon état quantitatif

SD

AG

E e

t pro

gram

me

de m

esur

es -

sep

tem

bre

2009

Masses d'eau affleurantes nécessitant des actions de résorption du déséquilibre relatives aux prélèvements pour l'atteinte du bon état quantitatif

Masses d'eau affleurantes nécessitant des actions de préservation du bon état quantitatif

Masses d'eau profondes nécessitant des actions de résorption du déséquilibre relatives aux prélèvements pour l'atteinte du bon état quantitatif

Masses d'eau profondes nécessitant des actions de préservation du bon état quantitatif

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la Tinée

le V

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l'ubaye

l'Esteron

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l'Isère

le Guiers

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l'Ognon

le Doubs

la Loue

la lanterne

l'Argens

le Gapeau

l'Arc

l'Huveaune

la giscle

le Buëch

la Durance

le Drac

l'Isère

l'Ain

la B

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la S

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la Bourbre

la F

ure

le furans Rhône

l'Eyguesl'Ouvèze

la Drômele Roubion

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la Reyssouze

l'Ouche

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le Calavon

la Touloubre

le Vistre

la Gère

le R

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le Doux

l'Eyrieux

la Cance

l'Ardèche

la Cèze

le Gardon

le Lez

le Vidourle

l'Hér

ault

la Mosson

l'Orb

l'Agly

la Têt

le Tech

le Réart

l'Orb

ieu

la Berre

le Fresquel

l'Aud

e

SD

AG

E e

t pro

gram

me

de m

esur

es -

sep

tem

bre

2009

EA

UX

SU

PE

RF

ICIE

LL

ES

CARTE 17a : Sous bassins versants nécessitant des actions relatives à l'équilibre quantitatif Prélèvements

Territoires sur lesquels des actions de préservation de l'équilibre quantitatif relatives aux prélèvements sont nécessaires

Territoires sur lesquels des actions de résorption du déséquilibre quantitatif relatives aux prélèvements sont nécessaires pour l'atteinte du bon état

Axe Rhône

Axe Saône

Haut Rhône

Rhône moyen

Rhône aval

Rhône maritime

Saône amont de Pagny

Saône aval de Pagny

Territoire non figurés sur la carte

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Annexe 2 Article de presse

p:\jourdan\4648-schema drome\rapports\schema directeur\rapport-final\rapport_sdi(vf5).doc / Mathieu

Schéma directeur d’irrigation du département de la Drôme | Rapport Final

113

ANNEXE 2

Article de presse

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Annexe 2 Article de presse

p:\jourdan\4648-schema drome\rapports\schema directeur\rapport-final\rapport_sdi(vf5).doc / Mathieu

Schéma directeur d’irrigation du département de la Drôme | Rapport Final

114

Article publié dans le journal La France agricole – Edition de septembre 2005

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Annexe 3 Arrêté sécheresse

p:\jourdan\4648-schema drome\rapports\schema directeur\rapport-final\rapport_sdi(vf5).doc / Mathieu

Schéma directeur d’irrigation du département de la Drôme | Rapport Final

115

ANNEXE 3

Arrêté sécheresse

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Annexe 4 Arrêté du maire de Nyons

p:\jourdan\4648-schema drome\rapports\schema directeur\rapport-final\rapport_sdi(vf5).doc / Mathieu

Schéma directeur d’irrigation du département de la Drôme | Rapport Final

120

ANNEXE 4

Arrêté du maire de Nyons

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Annexe 5 Projet Aqua Domitia

p:\jourdan\4648-schema drome\rapports\schema directeur\rapport-final\rapport_sdi(vf5).doc / Mathieu

Schéma directeur d’irrigation du département de la Drôme | Rapport Final

123

ANNEXE 5

Projet Aqua Domitia

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Mercredi 25 mars 2009

Site du Pont du Gard

Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions

méditerranéennes françaises

La RLa Réégion sgion s’’engage engage pour une gestion pour une gestion durable de ldurable de l’’eau et des eau et des milieux aquatiquesmilieux aquatiques

Fabrice VERDIERRégion Languedoc-Roussillon

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 2

Une démarche stratégique, qui s’inscrit dans un contexte global :

� Construire l’aménagement du territoire de demain,� S’inscrire dans le processus de décentralisation,� Positionner la région à l’échelle européenne et méditerranéenne.

Le SRADDT, une nouvelle étape des politiques régionales

� s’appuie sur le Projet Régional, les schémas et politiques sectorielles régionaux : Les stratégies régionales « Eau » et

« Aménagement de l’espace rural », sources de

développement, sont au cœur du dispositif

� une forte dimension prospective

Le SRADDT : vers une politique régionale d’aménagement à

l’horizon 2030

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 3

La Région a voté en novembre 2006 sa stratégie régionale

« pour une gestion durable de l’eau ».

Elle concourt, en particulier avec la politique régionale d’aménagement et de

gestion des milieux lagunaires et marins (votée en juin 2006), à la gestion durable et

solidaire de l’eau en région.

Celle-ci poursuit 3 objectifs majeurs :

LA STRATEGIE REGIONALE « Eau »

Promouvoir une gestion globale et concertée de l’eau, intégrée dans les

choix d’aménagement du territoire

Garantir durablement l’accès à une ressource de qualité

Préserver et restaurer les milieux aquatiques et leurs fonctionnalités

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 4

Plusieurs axes de travail pour garantir durablement l’accès

à une ressource de qualité :

LA STRATEGIE REGIONALE « Eau »

Préserver nos ressources en eau : en améliorant et partageant les connaissances,

en préservant les ressources d’intérêt régional,

en réduisant les pollutions par les pesticides,

en réduisant les pollutions des activités professionnelles.

Mobiliser des ressources complémentaires ou de substitution :en identifiant des ressources nouvelles,

en réalisant des équipements structurants d’intérêt régional ou départemental (transferts, stockages),

en réalisant des interconnexions d’enjeu régional ou départemental.

Optimiser l’usage des ressources actuelles :en optimisant les ouvrages existants (notamment en agriculture),

en promouvant les économies d’eau.

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 5

Les outils de mise en œuvre de cette stratégie :

LA STRATEGIE REGIONALE « Eau »

Des outils de planification et d’évaluation, dans le cadre de la démarche

AQUA 2020 :

un diagnostic régional, des orientations générales reprises dans une “ charte pour une gestion

durable des ressources en eau ”, un inventaire des équipements d’intérêt régional ou départemental

envisageables pour satisfaire les besoins à moyen terme.

Des outils contractuels :

• convention cadre Etat -Agence -Région pour 2007-2013,

• charte Région/Départements,

+ contrats de milieux (rivières, nappes, lagunes), conventions d’objectifs ou de partenariat

(chambres consulaires, associations, …).

Un outil opérationnel : le réseau hydraulique régional de desserte en eau,

concédé à BRL

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 6

L’EXTENSION DU RESEAU HYDRAULIQUE REGIONAL

AQUA DOMITIA : un projet majeur pour l’avenir de la Région

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 7

Enjeu 1 : Garantir le bon état des Ressources en Eau.

Enjeu 2 : Se préparer aux conséquences du changement

climatique.

Enjeu 3 : Répondre à l’accroissement démographique.

Enjeu 4 : Accompagner le développement agricole.

Enjeu 5 : Sécuriser la desserte en eau contre des pénuries ou

des pollutions exceptionnelles.

L’EXTENSION DU RESEAU HYDRAULIQUE REGIONAL

Et une réponse aux principaux enjeux régionaux :

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 8

AQUA DOMITIA : CONJUGUER LA RESSOURCE RHONE ET LES RESSOURCES LOCALES

DESCRIPTIF DU PROJET AQUA DOMITIA - POINTS CLEFS

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Monts d’Orb – 1964 - 34 Mm3

SèteAgde

Mende

Narbonne

Montpellier

Carcassonne

Ganguise - 1980 – 44 Mm3

Villeneuve de la Raho – 1977

- 17 Mm3

Agly – 1995 – 33 Mm3

Vinça – 1978 – 25 Mm3

Nîmes

Prise au Rhône - 1958

Territoires dont

l’évolution probable

pose des questions

de sécurisation en

eau

Salagou – 1969 - 104 Mm3

Perpignan

AQUA DOMITIA : conjuguer la ressource Rhône et les ressources locales

Canal P. Lamour

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 10

� Sécuriser l’alimentation en eau potablepar l’apport d’une deuxième ressource.

� Alléger la pression sur les milieux fragiles(Vidourle, Lez, Mosson, Hérault, nappe Astienne…) en apportant une ressource de

substitution

� préserver les ressources locales pour l’AEP

� faciliter l’atteinte des objectifs de la Directive Cadre Eau

� Accompagner le développement régional (aménagement, tourisme, cadre

de vie …) sans impact environnemental

� Maintenir, développer une agriculture diversifiée de qualité et une

viticulture compétitive (irrigation raisonnée)

AQUA DOMITIA : conjuguer la ressource Rhône et les

ressources locales

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 11

AQUA DOMITIA : CONJUGUER LA RESSOURCE RHONE ET LES RESSOURCES LOCALES

LES ENJEUX PAR TERRITOIRES, LES BILANS BESOINS / RESSOURCES

DES ENJEUX REGIONAUX AUX ENJEUX DU PROJET

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 13

Ressources locales Usages - Fonctions

Est-ce que les ressources locales, y compris les économies d’eau, seront

suffisantes pour satisfaire les nouveaux besoins en eau tout en

respectant les milieux aquatiques ?

Pour chacun de ces territoires :

LES ENJEUX et les BILANS BESOINS / RESSOURCES

PAR TERRITOIRES

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 14

Projection de population sur la zone d'influence d'Aqua domitia a

-

100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

700 000

800 000

1970 1980 1990 2000 2010 2020 2030 2040

hab.

environ +220 000

habitants en 25 ans sur le

territoired’Aqua domitia.

La population sur l’aire d’influence de l’artère littorale

augmenterait de près de 50% entre 2005 et 2030.

LES ENJEUX et les BILANS BESOINS / RESSOURCES

PAR TERRITOIRES

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 15

Orb

Hérault

Aude Sète

Montpellier

Agde

Narbonne

Béziers

Besoins estimés : environ

10 000 à 12 000 ha

principalement en vigne

LES ENJEUX et les BILANS BESOINS / RESSOURCES

PAR TERRITOIRES

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 16

LES ENJEUX PAR TERRITOIRES , LES BILANS BESOINS / RESSOURCES

L’EAU DU RHONE : UNE RESSOURCE DURABLE

AQUA DOMITIA : CONJUGUER LA RESSOURCE RHONE ET LES RESSOURCES LOCALES

DES ENJEUX REGIONAUX AUX ENJEUX DU PROJET

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 17

Débit moyen (1970 à 2005) du Rhône

au droit de la prise BRL : 1 690 m3/s

soit 53 000 millions de m3/an

BRL prélève aujourd’hui au maximum

140 millions de m3/an

soit 0,26 % du volume annuel écoulé.

L’impact du projet serait insignifiant :

la part prélevée passerait

de 0,26 % à 0,30 %.

Analyse en volume

Projet : au max + 20 millions de m3/an

L’EAU DU RHONE : UNE RESSOURCE DURABLE

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 18

Analyse en débit

Projet : au max + 3 m3/s

Le débit minimal du Rhône en août

sur 50 ans est de 590 m3/s.

BRL prélève en pointe 12 m3/s soit au

pire 2% du débit du fleuve.

L’impact du projet serait insignifiant :

la part prélevée passerait dans la

situation la pire

de 2 % à 2.5 %.

L’EAU DU RHONE : UNE RESSOURCE DURABLE

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 19

LES ENJEUX PAR TERRITOIRES , LES BILANS BESOINS / RESSOURCES

L’EAU DU RHONE : UNE RESSOURCE DURABLE

LES RISQUES DE NE RIEN FAIRE

AQUA DOMITIA : CONJUGUER LA RESSOURCE RHONE ET LES RESSOURCES LOCALES

DES ENJEUX REGIONAUX AUX ENJEUX DU PROJET

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 20

Risque de coupure d’eau prolongée en cas d’incident

En été :

Bas – Languedoc :

500 000 personnes dépendent du

fleuve Hérault

Littoral-Audois + Grand Biterrois :

340 000 personnes dépendent du

fleuve Orb

Risque de restriction sévère en cas de sécheresse

LES RISQUES DE NE RIEN FAIRE

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 21

Risque de dégradation des milieux naturels

LES RISQUES DE NE RIEN FAIRE

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 22

Risque de déclin accéléré de l’agriculture régionale

LES RISQUES DE NE RIEN FAIRE

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 23

Risque de dégradation de nos paysages urbains

LES RISQUES DE NE RIEN FAIRE

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 24

LES RISQUES DE NE RIEN FAIRE

Risque de conflit d’usage sur la gestion de certaines ressources

partagées

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 25

LES ENJEUX PAR TERRITOIRES , LES BILANS BESOINS / RESSOURCES

L’EAU DU RHONE : UNE RESSOURCE DURABLE

LES RISQUES DE NE RIEN FAIRE

LES CARACTERISTIQUES DU PROJET

AQUA DOMITIA : CONJUGUER LA RESSOURCE RHONE ET LES RESSOURCES LOCALES

DES ENJEUX REGIONAUX AUX ENJEUX DU PROJET

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 26

LES CARACTERISTIQUES DU PROJET

Nord-Ouest Montpellier

42 km

33 à 45 M€

Sud Montpellier

13 km

45 à 80 M€

Val d’Hérault

46 km

46 à 84 M€

Biterrois - 2 options

29 km

21 à 42 M€

Minervois

5 km

1,5 à 2,5 M€

Puech de Labade

13 km

8 M€

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 27

LES CARACTERISTIQUES DU PROJET

• Une longueur totale de 130 à 140 km

• Des diamètres entre 1400 mm et 600 mm

• Un coût total compris entre 150 et 250 M€

• Premiers travaux 2010

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 28

DES ENJEUX REGIONAUX DEPASSANT LE CADRE DU

PROJET AQUA-DOMITIA

Aqua-Domitia répond donc aux principaux enjeux régionaux en

matière d’eau mais n’est pas LA solution régionale à tous les

problèmes d’accès à l’eau.

Les zones de montagne, piémont..., où

la gestion de l’espace rural passe

notamment par le maintien de

l’agriculture, doivent faire l’objet d’une

attention particulière, et de la mise en

place de mesures adaptées.

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 29

Face aux évolutions actuelles climatique, environnementale,

socio-économique et réglementaire, la Région souhaite plus

que jamais répondre à l’enjeu du développement d’une

agriculture diversifiée, compétitive et durable.

DES ENJEUX REGIONAUX DEPASSANT LE CADRE DU

PROJET AQUA-DOMITIA

Pour éviter une agriculture régionale à deux vitesses, la Région

utilise l’ensemble des outils à sa disposition

1- La Région est au cœur du dispositif du DRDR

2- La Région s’implique dans une série d’expérimentations

3- La Région se mobilise pour aller plus loin et faire évoluer le cadre actuel

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 30

1 programme régional d’hydraulique agricole au budget de

1M€ / an, mobilisant également 700 K € de FEADER entre

2007 et 2013

DES ENJEUX REGIONAUX DEPASSANT LE CADRE DU

PROJET AQUA-DOMITIA

• Soutien des ASA dans leur démarche de gestion concertée de la ressource, de structuration (étude, travaux…) et de modernisation des réseaux collectifs / Mesure 125C3 du DRDR. La Région est autorité de gestion ,

• Soutien au développement des retenues collinaire collectives de substitution / Mesure 125B du DRDR

1- La Région est au cœur du dispositif actuel

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 31

Une triple approche prévaut dans ces projets pilotes :

rentabilité économique, respect de l’environnement et

aménagement durable des territoires

DES ENJEUX REGIONAUX DEPASSANT LE CADRE DU

PROJET AQUA-DOMITIA

• Expérimentation de récupération des eaux de toitures dans les exploitations agricoles de Lozère ,

• Accompagnement de la réflexion en matière d’irrigation raisonnée de la vigne sur deux secteurs pilotes : Vignerons des Pays d’Ensérune et Roquebrun,

• Des options à envisager prochainement sur la réutilisation des eaux usées , attente du texte national.

2- La Région s’implique dans une série d’expérimentations

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Mercredi 25 mars 2009 Construire un avenir pour l’irrigation dans les régions méditerranéennes françaises 32

Une mobilisation forte afin de permettre le développement

économique de l’agriculture en région et de bénéficier des

opportunités offertes par le contexte actuel.

DES ENJEUX REGIONAUX DEPASSANT LE CADRE DU

PROJET AQUA-DOMITIA

3- La Région se mobilise pour aller plus loin et faire évoluer le cadre actuel

• La Région porte une notification auprès de l’Europepour les aides individuelles dans les exploitations agricoles (bassin de stockage individuel, etc.),

• Travail auprès du Ministère pour modifier le PDRH et inclure la création et/ou l’extension de réseaux hydrauliques, notamment en lien avec la crise viticole et le report de fonds de l’OCM viticole

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Annexe 6 Comptes-rendus des réunions du Comité de Pilotage et des réunions dans les secteurs Grille de synthèse et d’analyse par secteur

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Schéma directeur d’irrigation du département de la Drôme | Rapport Final

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ANNEXE 6 Comptes-rendus des réunions du Comité de Pilotage et des réunions dans les secteurs

Grille de synthèse et d’analyse par secteur

Cette annexe volumineuse fait l’objet d’un document spécifique joint au SDI