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Conservation de La Nature

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L’homme exploite la moitié des 1480 espèces de cactées recensées par les chercheurs de l’université d’Exeter (Angleterre), réparties sur les deux continents américains, que ce soit pour les commercialiser via l’industrie horticole, ou pour des collections privées. Or, c’est en grande partie le trafic illégal qui alimente le marché des cactus, dont beaucoup de spécimens ou leurs graines sont directement prélevés dans la nature !

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CONSERVATION DE LA NATURE UN TIERS DES CACTUS DE LA PLANÈTE EST MENACÉ D’EXTINCTION À CAUSE DU TRAFIC ILLÉGAL agriculture, Amérique, aride, biodiversité, cactus, écosystème, élevage, espèce, espèce menacée, extinction, habitat, liste rouge, plante, trafic illégal, UICN

publié le 16/10/2015 Envoyer Imprimer

Renommés pour leurs magnifiques fleurs, les cactus sont parmi les espèces les plus menacées de la planète. Ici, unMammillaria

herrerae du jardin botanique de Cadereyeta, au Mexique. – Ph. Jardín Botánico Regional de Cadereyta

Jardiniers amateurs de cactus, vous contribuez peut-être sans le savoir à la disparition de ces plantes emblématiques ! Trente et un pourcent des espèces de cactus de la planète sont en effet menacées d’extinction, d’après la première évaluation globale de leur état de conservation, publiée dans la revue Nature Plants. L’homme exploite la moitié des 1480 espèces de cactées recensées par les chercheurs de l’université d’Exeter (Angleterre), réparties sur les deux continents américains, que ce soit pour les commercialiser via l’industrie horticole, ou pour des collections privées.

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Or, c’est en grande partie le trafic illégal qui alimente le marché des cactus, dont beaucoup de spécimens ou leurs graines sont directement prélevés dans la nature ! La moitié des espèces menacées le sont pour cette raison, montrent les chercheurs. Pire : 86 % des espèces menacées vendues comme espèces horticoles, dont certaines, rares, sont très prisées en Europe et en Asie, proviennent de populations sauvages !

PLUS DE CACTUS MENACÉS QUE DE MAMMIFÈRES OU D’OISEAUX

Cela peut paraître invraisemblable, mais on retrouve à présent dans la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) davantage d’espèces de cactus que de mammifères ou d’oiseaux ! Pour la directrice de l’UICN, Inger Andersen, cela prouve bien que le trafic illégal d’espèces s’étend bien au-delà de l’ivoire des éléphants ou des cornes de rhinocéros, qui capturent davantage d’attention médiatique. Le WWF estime d’ailleurs que le trafic du vivant est le troisième commerce illégal au monde, juste après celui des armes et de la drogue.

La fleur d’Eriosyce chilensis, un cactus originaire du Chili. – Ph. Pablo C. Guerrero.

Et il n’y a pas que l’horticulture qui menace les espèces sauvages de cactus : d’autres responsables sont les petits élevages (31 % des espèces menacées) et les petites exploitations agricoles (24 %), en expansion en Amérique latine. Les carrières, l’aquaculture et l’urbanisation, en réduisant l’habitat des cactées, sont d’autres activités humaines qui limitent leur survie.

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DANS LE DÉSERT, LES CACTUS ASSURENT LA SURVIE DE NOMBREUX ANIMAUX

Au cœur des écosystèmes arides du Nouveau monde (Amériques), les cactus sont une source d’eau et de nourriture essentielle pour de nombreuses espèces animales, comme des cervidés, des coyotes, des lapins, des tortues et des lézards. De leur côté, les colibris, les chauves-souris, les abeilles et d’autres insectes du désert consomment le nectar de leurs fleurs et les pollinisent en retour.

C’est donc un bouleversement des écosystèmes arides qui devrait suivre le déclin des cactus, entraînant également dans leur chute les populations rurales, grandes consommatrices de leurs tiges et fruits. A l’instar du nopal (Opuntia ficus-indica), une espèce de figuier de barbarie mexicaine réputée pour être aussi nutritive que la viande de bœuf. Autre exemple, Echinopsis pampana, endémique du Pérou et autrefois abondante, a été ramassée illégalement à un taux si élevé que la moitié de la population a disparu en 15 ans. Cette perte irréversible a entrainé un changement écosystémique, et le territoire a depuis été exploité pour construire des logements. Auparavant délaissés des conservateurs de la nature, les écosystèmes arides riches en cactus d’Amérique du sud, démontre cette étude, méritent plus d’efforts et d’attention.

—Fiorenza Gracci