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Médecine des maladies Métaboliques - Avril 2014 - Vol. 8 - N°2 169 Pour la pratique Correspondance Cécile Janin Service de diabétologie-endocrinologie Hôpital Européen Georges-Pompidou 20, rue Leblanc 75908 Paris cedex 15 [email protected] Résumé Un antécédent de diabète gestationnel expose à un risque de diabète de type 2 (DT2) multiplié par 7. Les troubles de la régulation glucidique peuvent survenir dès le post-partum (21 %) ou plus tard (sur-risque jusqu’à 25 années). L’adhésion des patientes au dépistage conseillé après l’accouchement est faible. La consultation du post-partum a pourtant un double enjeu. Dépister précocement l’apparition d’un diabète par l’appréciation d’une glycémie à jeun, d’une hémoglobine glyquée (HbA 1c ) et/ou après une hyperglycémie provoquée par voie orale. Et, surtout, sensibiliser les femmes sur la nécessité d’une hygiène alimentaire au sein de la famille, puisqu’il a été prouvé qu’une intensification du mode de vie réduit de moitié le risque de DT2. L’ensemble des partenaires de santé (endocrinologues, gynécologues et médecins traitants) doivent être davantage impliqués dans cette démarche de prévention, afin de limiter la pandémie de diabète dans une population de femmes jeunes, venant d’acquérir des connaissances diététiques et dont le trouble de la régulation glucidique est largement réversible. Mots-clés : Diabète gestationnel – diabète de type 2 – prévention primaire – habitudes alimentaires. Summary Women with a history of gestational diabetes mellitus are characterized by a high risk of type 2 diabetes mellitus (x7). Glucose tolerance abnormalities can occur from postpar- tum (21%) to several years later, up to 25 years. However, studies analyzing practices show low adhesion to screening after deliverance. Postpartum screening is important because of two issues. First, to screen early glucose regulation disturbances thanks to a fasting plasma glucose, HbA 1c or a fasting-75g, 2-hour-oral-glucose-tolerance test. Second, to sensitize women about the fact that lifestyle modifications can decrease by 50% the risk of type 2 diabetes. All practitioners, endocrinologists, gynecologists and primary physicians have to be concerned to stop the pandemic of diabetes in a population of young women with recent knowledge about diet rules and with very minor glucose tolerance abnormalities. Key-words: Gestational diabetes mellitus – type 2 diabetes mellitus – primary prevention – diet habits. Consultation diabétologique du post-partum après diabète gestationnel : un exemple d’amélioration des pratiques Postpartum screening for diabetes after gestational diabetes: An example of improved practices C. Janin 1,2 , M. Fontanie 1 , F.-X. Sallée 1 , R. Ducloux 1,2 , J.-J. Altman 1,2 1 Service de diabétologie-endocrinologie, Hôpital Européen Georges-Pompidou, AP-HP, Paris. 2 Université Paris V Descartes, Paris. © 2014 - Elsevier Masson SAS - Tous droits réservés. Travail présenté au congrès SFD Montpellier 2013

Consultation diabétologique du post-partum après diabète gestationnel : un exemple d’amélioration des pratiques

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Page 1: Consultation diabétologique du post-partum après diabète gestationnel : un exemple d’amélioration des pratiques

Médecine des maladies Métaboliques - Avril 2014 - Vol. 8 - N°2

169Pour la pratique

Correspondance

Cécile JaninService de diabétologie-endocrinologieHôpital Européen Georges-Pompidou 20, rue Leblanc75908 Paris cedex [email protected]

Résumé

Un antécédent de diabète gestationnel expose à un risque de diabète de type 2 (DT2) multiplié par 7. Les troubles de la régulation glucidique peuvent survenir dès le post-partum (21 %) ou plus tard (sur-risque jusqu’à 25 années). L’adhésion des patientes au dépistage conseillé après l’accouchement est faible. La consultation du post-partum a pourtant un double enjeu. Dépister précocement l’apparition d’un diabète par l’appréciation d’une glycémie à jeun, d’une hémoglobine glyquée (HbA1c) et/ou après une hyperglycémie provoquée par voie orale. Et, surtout, sensibiliser les femmes sur la nécessité d’une hygiène alimentaire au sein de la famille, puisqu’il a été prouvé qu’une intensification du mode de vie réduit de moitié le risque de DT2. L’ensemble des partenaires de santé (endocrinologues, gynécologues et médecins traitants) doivent être davantage impliqués dans cette démarche de prévention, afin de limiter la pandémie de diabète dans une population de femmes jeunes, venant d’acquérir des connaissances diététiques et dont le trouble de la régulation glucidique est largement réversible.

Mots-clés : Diabète gestationnel – diabète de type 2 – prévention primaire – habitudes alimentaires.

SummaryWomen with a history of gestational diabetes mellitus are characterized by a high risk of type 2 diabetes mellitus (x7). Glucose tolerance abnormalities can occur from postpar-tum (21%) to several years later, up to 25 years. However, studies analyzing practices show low adhesion to screening after deliverance. Postpartum screening is important because of two issues. First, to screen early glucose regulation disturbances thanks to a fasting plasma glucose, HbA1c or a fasting-75g, 2-hour-oral-glucose-tolerance test. Second, to sensitize women about the fact that lifestyle modifications can decrease by 50% the risk of type 2 diabetes.All practitioners, endocrinologists, gynecologists and primary physicians have to be concerned to stop the pandemic of diabetes in a population of young women with recent knowledge about diet rules and with very minor glucose tolerance abnormalities.

Key-words: Gestational diabetes mellitus – type 2 diabetes mellitus – primary prevention – diet habits.

Consultation diabétologique du post-partum après diabète gestationnel :un exemple d’amélioration des pratiquesPostpartum screening for diabetes after gestational diabetes:An example of improved practices

C. Janin1,2, M. Fontanie1, F.-X. Sallée1,

R. Ducloux1,2, J.-J. Altman1,2

1 Service de diabétologie-endocrinologie, Hôpital Européen Georges-Pompidou, AP-HP, Paris.2 Université Paris V Descartes, Paris.

© 2014 - Elsevier Masson SAS - Tous droits réservés.

Travail présenté au congrès SFD

Montpellier 2013

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Médecine des maladies Métaboliques - Avril 2014 - Vol. 8 - N°2

170 Pour la pratique

Le diabète gestationnel : une opportunité pour limiter « l’épidémie » de diabète

Le diabète gestationnel (DG) est défini par tout trouble de la régulation glycé-mique découvert pour la première fois pendant la grossesse [1]. Il complique 2 à 17 % des grossesses (en fonction de la population étudiée et des critères diagnostiques), avec une prévalence en augmentation depuis 20 ans [2]. Le risque de récurrence de DG en cas de future grossesse est estimé entre 30 et 84 %, selon les études [3], et celui de développer un diabète de type 2 (DT2) dans les 10 à 20 années à venir est multiplié par 7 : autrement dit, environ 30 % des femmes ayant pré-sentées un DG seront diabétiques de type 2 dans les 10 années qui suivent leur grossesse [4]. Cependant, moins d’une année après l’accouchement, 21 % d’entre elles présentent déjà des troubles de l’homéostasie glucidique : hyperglycémie modérée à jeun (HMJ), intolérance au glucose (IHC) et DT2 [5]. L’étude Diagest 2, menée en France, dans le Nord-Pas-de-Calais, confirme la forte prévalence d’anomalies de la tolé-rance glucidique après un DG, même à long terme. En effet, après 11 années de suivi, 35,6 % des femmes étaient diabé-tique de type 2, 8,9 % avaient une IHC, et 5,3 % une HMJ [6].La pandémie de DT2 est un véritable problème de santé publique à travers le monde, tant pour sa redoutable morbi-mortalité cardiovasculaire que pour son poids économique qui augmente considérablement. Selon l’Organisa-tion mondiale de la santé (OMS), les dépenses pour traiter le diabète s’élè-vent à 376 milliards de dollars dans le monde pour 2010, soit 11,6 % des dépenses totales de santé [7]. Il apparaît urgent de ralentir l’explosion du DT2 par des mesures de prévention et par l’iden-tification des populations à risque. Dans le cas particulier du DG, le dépistage du diabète est d’autant plus important qu’il s’agit de femmes en âge de procréer : un diabète méconnu entraînerait des risques malformatifs pour les grossesses ultérieures.Après un DG, certains experts conseillent de dépister un trouble de glycorégulation

précocement après l’accouchement, puis régulièrement au fil des années, afin de dépister l’apparition d’un DT2 et de mettre en place les mesures de prévention. L’opportunité de cette prise en charge préventive après un DG est souvent manquée, peu de patientes revenant en consultation diabétolo-gique du post-partum. Ceci suggère que les femmes n’ont pas conscience du risque auquel elles sont exposées, et que les professionnels de santé ne sont pas assez impliqués dans la pré-vention primaire du DT2. Enfin, aucune recommandation ne spécifie à qui revient la charge du dépistage et la prise en charge préventive à moyen et long terme (gynécologues, endocrinologues, médecins généralistes ?).Conscients de l’importance de cette problématique, nous avons cherché à améliorer nos pratiques en systéma-tisant le processus de dépistage, en agissant en amont sur les nécessaires mesures d’amélioration du style de vie et, enfin et surtout, en ciblant notre prise en charge auprès des femmes les plus à risque de développer un DT2.

Modalités du dépistage du diabète de type 2 chez les femmes ayant présenté un diabète gestationnel

Les femmes ayant eu un DG ont un risque accru de devenir diabétique de type 2. Une étape essentielle de la démarche de prévention primaire implique de dépister un trouble de la régulation glucidique en post-partum. Les femmes avec un diabète pourront bénéficier d’une prise en charge pré-coce, et les mesures de prévention pourront être renforcées chez celles présentant un prédiabète. L’American college of obstetricians and gynecolo-gists (ACOG) [8] et l’American diabetes association (ADA) [9] recommandent la réalisation d’un dépistage entre 6 et 12 semaines après l’accouchement. Après avoir favorisé l’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) à 75 grammes de glucose en raison d’une sensibilité de 100 %, le dosage de la glycémie à jeun (GAJ) et celui de l’hémoglobine

glyquée (HbA1c), malgré une sensibilité moindre (respectivement 67 % et 65 %), sont plus souvent réalisés en pratique courante. La GAJ et l’HbA1c sont plus facilement acceptés par les patientes : cela demande moins de temps, un seul prélèvement, facilement répété et repro-ductible, et, surtout, bien mieux toléré que l’HGPO dont elles gardent souvent une mauvaise expérience. Cependant, contrairement à l’HGPO, la réalisation d’une GAJ permet de dépister une HMJ (glycémie entre 1,10 et < à 1,26 g/l) et un diabète (glycémie > 1,26 g/l), mais pas l’intolérance au glucose (glycémie à 2 heures entre 1,40 et 2,00 g/l). Selon les recommandations de l’ADA [10], une HbA1c > 6,5 % peut être utilisée comme critère diagnostique ; une HbA1c < 6,5 % mais > 5,7 % signale, quant à elle, un risque augmenté de diabète nécessitant une surveillance accrue, mais elle ne permet pas – à notre avis – le diagnos-tic positif, au vu d’une valeur prédictive insuffisante [11]. Dans le travail du groupe collaboratif ATLANTIC DIP, la valeur seuil d’HbA1c est de 5,9 % [11].L’ADA recommande également, chez les femmes ayant un premier dépistage négatif, un contrôle tous les 3 ans, et même annuellement chez celles pré-sentant une IHC, une HMJ ou les deux anomalies.

Amélioration du style de vie après un diabète gestationnel : impact et limites

Lorsque l’on interroge les femmes ayant eu un DG, 90 % savent que le DG repré-sente un facteur de risque de développer un DT2. Cependant, seulement 16 % d’entre elles se considèrent à risque [12]. De plus, plusieurs études montrent que les femmes ayant présenté un DG ne sont pas davantage enclines à améliorer leur mode de vie (meilleure alimentation, ou pratique d’une activité physique) par rapport aux femmes n’ayant pas eu de DG. Les femmes avec une histoire de DG qui voudraient améliorer leur style de vie décrivent plusieurs barrières, telles le manque de temps, la difficulté à gérer la vie de famille au quotidien, les contraintes financières, le manque de motivation, la fatigue et la reprise du travail [13].

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Médecine des maladies Métaboliques - Avril 2014 - Vol. 8 - N°2

171Consultation diabétologique du post-partum après diabète gestationnel

Pourtant, la mise en place d’un Programme de Prévention du Diabète afin d’encourager l’amélioration du mode de vie chez les femmes ayant fait un DG permet de réduire d’environ 50 % la survenue d’un DT2, après 3 années seule-ment de suivi [14]. Le programme français de prévention sur 3 ans, Diagest 3, n’a pas permis d’influencer le taux de surve-nue du diabète, mais a permis de centrer l’intervention sur les sous-populations les plus à risque. L’assiduité aux séances col-lectives est meilleure si l’indice de masse corporelle (IMC) est inférieur à 27 kg/m2, et augmente avec le nombre de contacts téléphoniques. Les femmes ayant ter-miné le programme ont un niveau d’étude plus élevé (52,2 % versus 29,0 %, res-pectivement ; p < 0,001), travaillent plus souvent (73,5 % versus 61,6 %, respec-tivement ; p < 0,008), ont un âge moyen à l’accouchement plus élevé (34,0 versus 32,8 ans, respectivement ; p < 0,001) et un IMC pré-gestationnel inférieur (27,3 versus 28,9 kg/m2, respectivement  ; p < 0,007) [15].

Taux de retour des patientes dans le post-partum après un diabète gestationnel

Alors que le DG est reconnu comme le plus puissant facteur de risque de DT2 chez les femmes, et en dépit de l’exis-tence de recommandations des sociétés savantes concernant le dépistage, le taux de retour dans le post-partum est généralement bas, variant entre 34 et 73 % selon les études. Nous avons colligé, sous forme de tableau, une syn-thèse des travaux évaluant le taux de dépistage du DT2 après un DG [16-27] (tableau I).Trois de ces études incluaient un grand nombre de patientes bénéficiaires de l’un des programmes d’assurance volon-taire, Health Maintenance Organization (HMO), aux États-Unis. Ces trois études montrent une nette amélioration du taux de dépistage. Par exemple, sur 14 448 femmes qui ont présenté un DG, le taux de dépistage est passé de 20 % en 1995 à 56 % en 2006 [20]. Dans cinq autres études, d’effectif plus réduit, réalisées aux États-Unis, au Canada, en Pologne et en Turquie, le taux de retour était

Tableau I. Revue de la littérature concernant le taux de dépistage des anomalies de la

tolérance du glucose après un diabète gestationnel, en post-partum (PP) [D’après 16-27].

Référence Dessin de l’étude Taux de retour Type de dépistage

Kerimoglu et al, 2010[16]

Entretien téléphoniqueRétrospectiven = 78 (sur 335)Turquie 2005-2007

47,4 % GAJ (73 %) ou HGPO (27 %)< 12 semaines PP

Swan et al, 2010[17]

e-questionnairen = 84 (sur 210)Données des hôpitaux régionauxAustralie2001-2005

61 % HGPO

Stasenko et al, 2010[18]

RétrospectiveDonnées Hôpital universitaire, New York, États-Unisn = 745 2002-2008

33,7 % GAJ ou HGPO< 6 mois PP

Lawrence et al, 2010[19]

RétrospectiveHMO Californie du Sud, États-Unisn = 11 8251999-2006

50,2 %1999 : 34,4 %2006 : 51,0 %

GAJ (79,1 %) ou HGPO (18,2 %) ou les deux (2,7 %)7 jours-6 mois PP

Ferrara et al, 2009[20]

RétrospectiveHMO Californie du Nord, États-Unisn = 14 4481995-2006

38,2 %1995 : 20,3 %2006 : 55,9 %

GAJ ou HGPO6 semaines-1 an PP

Kwong et al, 2009[21]

RétrospectiveUniversité de l’Alberta, Canadan = 1 0061999-2006

48,2 % GAJ (4,8 %) ou HGPO (95,2 %)6 semaines–6 mois PP

Morrison et al, 2009[22]

e-questionnaireDonnées nationales australiennesn = 1 372 (sur 15 893)2003-2005

73,2 %GAJ 6-8 semaines : 60,9 %HGPO 6-8 semaines : 27,3 %

GAJ (32,6 %) ou HGPO (56,4 %)6-8 semaines PP

Ogonowski et Miazgowski, 2009[23]

RétrospectiveHôpital universitaire,Polognen = 8552005-2007

37,2 % HGPO5-9 semaines PP

Hunt et Conway, 2008[24]

ProspectiveHôpital universitaire de San Antonio (Texas), États-Unisn = 7072001-2003

57 % GAJ (28 %) ou HGPO (72 %)4-12 semaines PP

Kim et al, 2006[25]

RétrospectiveHôpital universitaire du Michigan, États-Unisn = 5701997-2002

38 % Tout type, y compris consultation seule< 6 semaines PP

Almario et al, 2008[26]

RétrospectiveDonnées hôpital universitaire, Philadelphie, États-Unisn = 90 (sur 2 617)2004-2006

20 % GAJ ou HGPO5-12 semaines PP

Cosson et al, 2012[27]

RétrospectiveÉtude IMPACTSeine-Saint-Denis (93), Francen = 9612009-2012

Avant étude : 33,3 %Après étude : 48,9 %

Non précisé, incluant HGPO≤ 6 mois PP

GAJ : glycémie à jeun ; HGPO : hyperglycémie provoquée par voie orale à 75 g de glucose ; HMO : Health Maintenance Organization (i : programme de prévention de santé).

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Médecine des maladies Métaboliques - Avril 2014 - Vol. 8 - N°2

172 Pour la pratique

globalement similaire (33,7 %, 57,0 %, 48,2 %, 37,2 % et 47,4 %, respective-ment). Enfin, on constate un meilleur taux de retour si, contrairement à ce qui est recommandé, le délai pour la réalisa-tion du dépistage est plus long. Morrison et al. [22] ont eu un taux global de retour de 73,2 %, alors que l’HGPO n’avait été réalisée que dans seulement 27,3 % des cas à 8 semaines du post-partum.À l’échelle nationale, l’étude IMPACT, menée à partir de mars 2011 dans quatre des plus grandes maternités du département de Seine-Saint-Denis, a

permis une augmentation du taux de dépistage à 6 mois, passant de 33,3 % avant, à 49,8 % grâce à une campagne de mobilisation auprès des femmes et des soignants [27].Notre expérience est en accord avec les données de la littérature (figures 1 et 2). Alors qu’en 2008, les efforts éducatifs portaient sur la conduite à tenir durant la grossesse, le taux de retour était proche de 0 %. En 2009, alors que la néces-sité de consulter en post-partum était rappelée sur les documents remis aux patientes, le taux de retour s’élevait à

12 %. En 2010, une prise en charge en atelier a été organisée, avec rappel oral, visuel et écrit du suivi après l’accouche-ment. Les objectifs de la consultation du post-partum étaient détaillés : s’assurer de la normalisation des chiffres glycé-miques et, surtout, éviter la récurrence du diabète. Le taux de retour continuait à s’améliorer progressivement, passant de 27 % en 2010 à 34 % en 2011, et à 46 % en 2012. Fin 2012, un rappel a été ajouté lors de l’envoi systématique de notre questionnaire informatisé du post-partum. En 2013, nous avons, de plus, donné un rendez-vous systéma-tique à 3-6 mois du post-partum lors de la venue des femmes en atelier, le taux de retour s’élevant alors à 60 %. Cette amélioration a été obtenue grâce à la collaboration de tous les membres de notre équipe diabétologique dans le cadre de notre projet « Diabgest » avec, notamment, un important travail de coordination de notre secrétaire.Une information répétée des patientes quant à l’intérêt pour leur santé d’une consultation diabétologique du post-partum après un DG, utilisant plusieurs canaux de communication, a permis une amélioration spectaculaire de la situation en 4 années : quasiment aucune patiente ne consultait l’équipe diabétologique après son accouchement, alors que notre taux de retour atteint actuellement 60 %.

Les patientes qui consultent après un DG sont-elles les plus à risque de diabète ?

Les femmes ayant eu un DG sont expo-sées à un risque accru de développer un DT2. Identifier les populations à risques permettrait de mieux cibler notre prise en charge.Schaefer-Graf et al. [5] proposent trois groupes définissant le risque de déve-lopper une anomalie de la tolérance glucidique qui apparaît plus ou moins précocement dans le post-partum : – faible risque : moins de deux facteurs ; – risque intermédiaire  : avec deux facteurs ; – haut risque  : avec plus de deux facteurs, avec, dans ce cas, 86 % d’ano-malies à l’HGPO (figure 3).

Figure 1. Projet « Diabgest » : mesures successivement apportées afin d’améliorer le nombre

de patientes (taux de retour) à la consultation dans le post-partum.

Figure 2. Projet « Diabgest » : amélioration du taux de retour à la consultation du post-

partum au fil des interventions de motivation.

Page 5: Consultation diabétologique du post-partum après diabète gestationnel : un exemple d’amélioration des pratiques

Médecine des maladies Métaboliques - Avril 2014 - Vol. 8 - N°2

173Consultation diabétologique du post-partum après diabète gestationnel

Les facteurs de risques étant : – un IMC supérieur à 30 kg/m2 ; – un DG dépisté avant 24 semaines d’aménorrhée ; – une glycémie à 1 heure après une charge de 75 g de glucose lors de l’HGPO anténatale > à 2 g/l ;– la nécessité d’une insulinothérapie pendant la grossesse. Malheureusement, plusieurs études révè-lent que plus les femmes sont à risque de développer un DT2, et moins elles réalisent le test de dépistage dans le post-partum. En effet, dans la cohorte de Hunt et Conway [24], les 307 femmes (43 %) qui n’ont pas fait le dépistage étaient celles qui présentaient des antécédents de DG, une prise de poids excessive pendant la grossesse, des valeurs éle-vées lors de l’HGPO anténatale, la mise en place d’une insulinothérapie, et une moins bonne adhésion au suivi glycé-mique pendant la grossesse.Le taux de retour est fonction également de l’origine ethnique, même si les données sont controversées. Par exemple, Stasenko et al. [18] avaient un moins bon taux de réponse chez les femmes d’origine hispa-nique (18 %, versus 28 % chez les femmes caucasiennes et 29 % chez les femmes afro-américaines), alors que Lawrence et al. [19] avaient un meilleur taux de retour chez les femmes hispaniques (51 %, versus 48 % chez les caucasiennes et 29 % chez les afro-américaines). Enfin, les femmes plus âgées, les multipares, et celles qui bénéficient d’un meilleur niveau éducatif, sont davantage impliquées par le dépistage du diabète après un DG.Au sein de notre population, nous avons cherché à mettre en évidence des facteurs prédictifs de l’adhésion au dépistage du post-partum. Au cours de 6 mois consécutifs, les données des femmes revenant à la consultation du post-partum (PP, n = 37) ont été com-parées à celles obtenues par notre questionnaire d’évaluation de l’en-semble de la population (DG, n = 128). L’âge et la classe socioprofessionnelle ne semblent pas différer dans les deux groupes, tout comme le poids de nais-sance de l’enfant. En ce qui concerne les complications du DG, elles sont plus fréquentes dans l’ensemble de notre population de DG que parmi les femmes qui reviennent en consultation

du post-partum (figure 4). Par ailleurs, parmi les PP, 36 % des femmes en sur-charge pondérale avaient maigri à 6 mois par rapport à la situation précédant leur grossesse, et 36 % avaient déjà rejoint leur IMC antérieur à la grossesse. Ainsi, les femmes revenant à la consultation diabétologique du post-partum ne dif-fèrent pas de l’ensemble des patientes, hormis par une fréquence moindre de macrosomie et d’hypoglycémies néo-natales : l’hypothèse qu’un vécu plus difficile du diabète de grossesse inciterait les patientes à consulter semble infirmée. Une autre explication serait celle d’une structure psychologique différente chez

des femmes proactives, investies dans leur santé : cette hypothèse est soutenue par la très bonne évolution pondérale de ces patientes après l’accouchement. Récemment, dans un travail en cours, nous avons établi que l’anxiété était un facteur de moindre adhésion au suivi.

Comment lutter davantage contre les opportunités manquées dans la prévention du diabète ?

En dépit des éléments d’amélioration, nous constatons que le dépistage du

Figure 3. Prévalence du taux anormal d’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO)

après un diabète gestationnel selon le nombre de facteurs de risque [D’après 5].

Figure 4. Projet « Diabgest » : qui sont les patientes qui reviennent à la consultation du

post-partum après un diabète gestationnel ?

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Médecine des maladies Métaboliques - Avril 2014 - Vol. 8 - N°2

174 Pour la pratique

diabète après un DG reste insuffisant, et ce malgré diverses démarches de prévention. Dans une étude s’intéres-sant au rôle du médecin traitant, le taux d’observance était de 78 % pour les prescriptions hospitalières du contrôle en post-partum, et de 100 % pour celle réalisées par le médecin généra-liste, avec une différence significative (p < 0,05) [28]. Un autre élément très important est celui du courrier de sor-tie de la maternité. Dans cette même étude, seuls 63 comptes-rendus (43 %) mentionnaient le diagnostic de DG et, parmi ceux-ci, seuls 41 (soit 28 % de l’ensemble des DG) étaient envoyés au médecin généraliste. L’information du médecin traitant apparaît comme le seul facteur qui améliore à la fois la connaissance des patientes sur le risque de diabète (p = 0,01) et l’ob-servance au dépistage (p = 0,02). Une collaboration renforcée entre la mater-nité, l’équipe de diabétologie et les médecins traitants permettrait d’op-timiser le dépistage et la prévention primaire du DT2 après un DG. Nous rajouterons le rôle du gynécologue traitant puisque, un nombre certain de femmes en post-DG immédiat n’a pas de médecin généraliste déclaré, alors qu’elles ont souvent un gynécologue de proximité (qui n’est pas forcement celui qui les a suivi pendant la grossesse). Dans notre pratique, le médecin traitant ou le gynécologue traitant reçoit sys-tématiquement le compte-rendu de la consultation du post-partum, et si une patiente n’a pas honoré sa consultation du post-partum, nous leur envoyons un courrier-type (figure 5) insistant sur la nécessité et l’utilité d’un dépistage régulier du diabète.

Déclaration d’intérêt

Les auteurs ont déclaré n’avoir aucun conflit

d’intérêt en lien avec cet article.

NOTE

Ce travail a été présenté sous forme de com-

munication affichée lors du Congrès de la

Société francophone du diabète (SFD) – dia-

bète 2013.

Ducloux R, Fontanie M, Zaharia R, Altman JJ. Consultation diabétologique du post-par-tum après diabète gestationnel : un exemple d’amélioration des pratiques. Diabetes Metab 2013;39(Special issue 1):A34 [abstract P1008].

• Le diabète gestationnel (DG) est défini comme un trouble de la régulation glycémique

découvert pour la première fois pendant la grossesse.

• Le DG complique plus de 10 % des grossesses.

• Le DG expose à  un risque de récurrence de DG lors d’une grossesse ultérieure (de

30 à 84 %, selon les études).

• Le risque principal est celui de la survenue d’un diabète de type 2 (DT2), dont le risque

est multiplié par 7 : une patiente sur trois va développer un DT2.

• Malheureusement, l’adhésion des patientes au dépistage du diabète conseillé après

l’accouchement est faible (34 à 73 %).

• Paradoxalement, ce sont les femmes les plus à risque qui reviennent le moins à la

consultation du post-partum : l’opportunité d’une prise en charge préventive est

manquée. Pourtant, des femmes, jeunes, avec des enfants, dont le trouble glycémique

est encore très débutant, et qui ont acquis des connaissances diététiques solides,

sont des candidates idéales à des mesures préventives.

• Bien plus que le dépistage biologique, c’est la modification des modes de vie qu’il

est important d’améliorer.

• Gynécologues, obstétriciens, médecins généralistes et endocrinologues doivent

trouver les bons messages afin de sensibiliser cette population à risque et limiter la

pandémie de DT2.

Les points essentiels

Madame/Monsieur le Médecin traitant de Madame X

Votre patiente, Madame Y X née le XXX a présenté un diabète gestationnel et a bénéficié durant sa grossesse d’une prise en charge télémédicale par notre programme Diabgest.

Pour mémoire, obstétriciens et diabétologues se sont mis d’accord pour rechercher chez toutes les femmes enceintes cette anomalie, présente dans 10 % des cas, au début du 3e trimestre :

Diagnostic de diabète gestationnel

– HGPO à 75 g de glucose entre 24-28 semaines d’aménorrhée– Normes : temps 0 < 0,92 g/l ; temps 1 heure < 1,80 g/l ; temps 2 heure < 1,53 g/lLe diagnostic est retenu dès qu’un seul chiffre dépasse la normale.

La prise en charge est initialement diététique. En cas d’inefficacité, l’insuline est prescrite jusqu’à l’accouchement (40 % des cas), ce qui permet de prévenir la macrosomie et ses éventuelles conséquences fœto-maternelles.

L’immense majorité des grossesses se termine sans aucun souci. Cependant, le diabète gestationnel est le marqueur prédictif le plus fort de risque de diabète de type 2 pour la mère : environ 30 % de celles-ci vont devenir diabétiques dans la décennie qui suit l’accouchement. C’est pourquoi nous demandons aux mamans de revenir systématiquement nous voir quelques mois après l’accouchement et ensuite à un rythme annuel, ce qu’elles font inconstamment.

Merci donc de nous aider à prodiguer à la patiente (et à son enfant également menacé pour des raisons génétiques et environnementales) des conseils pour une alimentation équilibrée et des encouragements à pratiquer une activité physique significative. Merci également de vous assurer qu’elle effectue bien un dépistage biologique régulier :

Dépistage annuel du diabète de type 2 après un diabète gestationnel :

– Glycémie à jeun– Hémoglobine glyquée (HbA1c)

Cette collaboration sera, nous l’espérons, une contribution importante pour limiter l’épidémie menaçante de diabète de type 2.Nous vous remercions et restons à votre disposition.Pr J.-J. Altman et l’équipe de l’HEGPhegp.aphp.fr/diabeto

Figure 5. Projet « Diabgest » : courrier type envoyé au médecin traitant en cas de non-venue

de la patiente à la consultation du post-partum après un diabète gestationnel.

Page 7: Consultation diabétologique du post-partum après diabète gestationnel : un exemple d’amélioration des pratiques

Médecine des maladies Métaboliques - Avril 2014 - Vol. 8 - N°2

175Consultation diabétologique du post-partum après diabète gestationnel

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Le diabète gestationnel expose au risque de diabète de type 2, multipliant par 7 son

incidence, mais l’opportunité d’une prise en charge préventive est souvent manquée

puisque les femmes les plus à risque sont celles qui reviennent le moins à la consulta-

tion diabétologique du post-partum. Lors de la consultation anténatale, l’identification

des femmes à haut risque de DT2, permet d’insister en amont sur les mesures hygiéno-

diététiques à adopter pendant et après la grossesse, ainsi que sur l’utilité du dépistage

du diabète après l’accouchement. Cette première consultation est également l’occa-

sion d’obtenir le nom du médecin traitant afin de pouvoir, en cas de non-venue à la

consultation du post-partum, l’informer de son rôle à jouer dans la prévention primaire

du diabète chez sa patiente.

La mise en place d’un programme structuré de prévention, en collaboration avec les

gynécologues et les médecins généralistes, permet d’améliorer le taux de dépistage

du DT2 après un DG, participant ainsi à limiter son expansion grâce à l’amélioration de

l’hygiène de vie des patientes. Reste à employer les bons messages pour sensibiliser

cette population à haut risque !

Conclusion pratique