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FRC INDÉPENDANT ET SANS PUBLICITÉ N O 19 – juin 2009 – 6 francs – 4 euros FÉDÉRATION ROMANDE DES CONSOMMATEURS www.frc.ch MAGAZINE La Suisse est-elle prête? ROULEZ AU GAZ Notre carte romande des stations-service REPORTAGE Usines Nike: où est l’éthique? TEST Le faux riz basmati SANTÉ SUR INTERNET

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FRC INDÉPENDANT ET SANS PUBLICITÉ

NO 19 – juin 2009 – 6 francs – 4 euros

FÉDÉRATION ROMANDE DES CONSOMMATEURS

www.frc.ch

magazine

La Suisse est-elle

prête?ROULEZ AU GAZ Notre carte romande des stations-service

REPORTAGE

Usines Nike:où est l’éthique?

TESTLe faux riz basmati

SANTé SUR INTERNET

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éDITORIAL FR C magazine JUIN 2009 NO 19

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impressuméditeur

Fédération romande des consommateurs

Présidente

Monika Dusong

rédactrice en chefCarole Pirker

rédaction

Aline Clerc agriculture, environnement

Luc-Olivier Erardjournaliste RP

Nadine Frossard juriste Permanence

Huma Khamis sciences, tests

Florence Bettschart,droit

Valérie Musterconseil Permanence

Anne Onidijournaliste stagiaire

Nadia Thion gane économie

ont collaboré

à ce numéromathieu fleuryFrançois Maret

Carsten TerpSoren Zeuth

Photo

ARC/Jean-Bernard Sieber concePtion et

réalisation graPhiqueMartin Nieva et Jonas [email protected] cotisation-abonnement

60 fr. par an (10 numéros), 2 ans 110 fr. (20 numéros)

étranger 80 fr. (10 numéros)

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CCP:FRC Lausanne 10-21314-6

adresse rédactionwww.frc.ch, [email protected]

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Tél. 021 331 00 90Fax 021 331 00 91

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Aucun article de ce journal ne peut être reproduit

ni diffusé sans autorisationexpresse de la FRC ou de la

rédactrice en chef. L’utilisation

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sur papier certifié FSC (respectant l’environne-

ment, blanchi sans chlore),44 500 exemplaires

avant, on allait voir «mon-sieur le docteur», qui assénait son diagnostic

comme on rend un verdict. avec une autorité que nul n’aurait osé contester. aujourd’hui, le patient qui arrive à la consultation a sou-vent compulsé au préalable une foule d’informations médicales sur des si-tes de santé. résultat, il se sent davantage sur pied d’égalité avec son médecin. il dis-cute son diagnostic ou lui propose même un nouveau traitement qu’il a vu sur la toile (cf. p. 8).

si le patient est mieux informé qu’avant, le problème de l’interprétation des informations qu’il trouve sur le net reste en-tier. car avec le printemps de cette nouvelle médecine ont éclos quelques jolis néologis-mes. la cyberchondrie, vous connaissez? on est malade, on se renseigne sur internet selon les symptômes et on s’imagine alors souffrir du pire mal; l’ordinateur n’est pour-tant pas un médecin!

reste que le net a aussi généré une nouvelle «solidarité numérique». les pa-tients souffrant d’une même maladie sor-tent de leur isolement et se retrouvent désormais sur des forums où ils partagent

leurs expériences. on assiste à de nouvelles formes de sociabilité et d’entraide des patients. le pouvoir de «monsieur le docteur» aurait-il pris du plomb dans l’aile?

quant à notre système de soins, avec l’explosion des coûts, il n’a plus d’autre choix que de pren-

dre le train en marche. la carte électroni-que d’assuré que nous recevrons en janvier prochain constitue la première étape de la stratégie fédérale en matière de cybersanté. a terme, nos informations médicales con-tenues dans un dossier électronique seront accessibles à tous les prestataires de soins auxquels nous aurons autorisé l’accès. et nous? nous pourrons consulter notre dos-sier au moyen d’un code d’accès via un por-tail de santé hébergé sur internet.

aujourd’hui, aux etats-unis, il semble démontré que la cybersanté aide les mé-decins à soigner mieux et moins cher. cela dit, l’essor du système de santé numérique ne doit pas se faire au détriment de la pro-tection de nos données, ni en laissant pour compte celles et ceux qui ne savent pas en-core dire «monsieur le docteur» en langage web...

carole Pirker

L’avenir numérique de la santé

sOmmAire3 Les Suisses préfèrent consommer local

4-5 Coups de chapeau et Bonnets d’âne

6 La FRC vous défend

7 Nanotechnologies Faut-il en avoir peur?

DOssier sANté8 Cybersanté La révolution du système des soins

eNquête23 rouler au gaz? Plus écolo et moins cher.

Humeur 18 Le billet de Lucie Rihs

test13 Baskets Qui produit vraiment éthique? 19 ils ont testé pour nous20 Les dessous du riz basmati

repOrtAge16 Dans les usines de Nike au Vietnam

FrC pOLitique26 Cassis de Dijon

La FRC propose un observatoire des prix

CeLA VOus est ArriVé28 Comment adapter son budget

Soren Zeuth

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FR C magazine JUIN 2009 NO 19 ALImENTATION

A l’heure où les fraises suisses arri-vent sur les marchés, les Suisses sont-ils prêts à les acheter? Oui, à 55%, et malgré un prix nettement plus élevé que les fraises italiennes, répond une étude qui a scruté les préférences d’achat des consommateurs suisses.

Motivations diverses

Entre janvier 2007 et mai 2008, des étudiants de l’Ecole polytechni-que de Zurich (EPFZ) ont arpenté les rayons de neuf centres Migros. Ils ont interrogé des personnes ayant acheté du poulet, des fraises ou des pommes

de provenance suisse ou importés de l’Union européenne pour connaître leurs motivations d’achat. Quatre groupes de consommateurs ont été identifiés.

Les chasseurs de prix (25%) achètent des produits européens bon marché. Les gourmets (13% en Suisse romande) recherchent la qua-lité gustative, sans préoccupation de prix ou de provenance. Les «fidèles suisses» (environ 50%) choisissent des produits indigènes et sont prêts à les payer plus cher, alors que les consommateurs «orientés suisses»

ne peuvent pas toujours financer la différence de prix. Pour les fraises, les motivations sont principalement liées à leur qualité gustative, alors que pour les pommes, les aspects écologiques ou de soutien à l’écono-mie suisse sont plus importants.

Pour la FRC, ces résultats doivent être pris en compte dans les négocia-tions actuelles de l’accord de libre-échange agricole afin que les besoins de tous les consommateurs, et pas seulement ceux des «chasseurs de prix», soient pris en compte. A. C.

Fraises Payer plus pour manger mieuxUne majorité de consommateurs préfèrent les produits suisses lorsqu’ils sont disponibles.

sophie réviron, auteure de cette étude, est chercheuse à l’EPFZ. Elle vient de prendre la tête du centre d’étude sur les marchés agricoles et alimentaires Agridea, à Lausanne.

Qu’est-ce qui vous a le plus étonnée dans vos résultats?

Les raisons invoquées par les con-sommateurs préférant les produits suisses: des réponses très réfléchies et clairement formulées. Le consen-tement à payer un prix plus élevé aug-mente si on estime que les produits suisses sont qualitativement différents. A cet égard, les consommateurs sont prêts à payer des tranches de pou-let 50% plus cher pour des conditions de production ga-ranties. Mais j’ai aussi été étonnée par l’importance des raisons citoyennes, comme le soutien à l’économie et l’agriculture, ou encore les transports courts.

Quel est le comportement des consommateurs face aux fraises importées dès février, avant la saison de produc-tion suisse?

Notre étude ne permet pas de répondre à cette question. Mais les actions massives – barquet-tes de 500 g de fraises espagnoles à moins de 2 francs – ont certai-nement déclenché de nombreux actes d’achat.

Les acheteurs étant prêts à payer plus cher pour des pro-duits suisses, cela ne conduit-il pas les producteurs à exagérer les prix?

En jouant avec les actions et les gammes (proposer des produits moins chers comme les poulets entiers ou les cuisses), ils attirent les con-sommateurs «orientés suisses» pour qui le prix de ré-férence reste trop élevé. Les distributeurs ont actuelle-ment une stratégie cohérente par rapport aux prix que les consommateurs sont prêts à payer.

Propos recueillis par Aline Clerc

Cette étude a été financée par l’association des producteurs de dindes, Micarna (volaille) et l’Office fédéral de l’agriculture (pommes, fraises).

Acheteurs sensibles à l’économie locale

ARC/Jean-Bernard Sieber

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A swatch, qui a envoyé une montre neuve à une cliente, parce qu’elle avait renvoyé la sienne dont le remontoir était défectueux. Et cela malgré l’ab-sence de garantie.

A Vögele, à Romont. Une cliente avait renvoyé des souliers de marche dont la semelle s’était décollée une an-née après l’achat. L’entreprise lui a octroyé des bons pour un montant équivalant au prix des chaussures neu-ves.

Au service après-vente ef-ficace de micro mobility systems. L’entreprise, qui fa-brique notamment des trottinettes, a été contactée un mardi à propos d’une pièce cas-sée, a répondu le mercredi, et a fait livrer le jeudi la pièce de rechange, gratuitement.

A waschbär, so-ciété de vente par correspondance, qui a remboursé un aspirateur six mois après son achat, parce qu’il ne don-nait pas satisfaction à son utilisatrice.

COUPS DE CHAPEAU FR C magazine JUIN 2009 NO 19

1,9 mio La diminution, en tonnes, des émissions de gaz à effet de serre, grâce à la baisse de

pollution due aux combustibles (-9%).

Dans le port d’Amster-dam, il y a des marins

qui boivent et qui reboivent. Grâce à Brel, on sait à la santé de qui ils boivent, mais que boivent-ils? Du Rivella bien sûr! La boisson typiquement suisse doit en effet une bonne partie de son succès aux Bataves. Bon, d’accord, peut-être pas

aux marins bataves («pleins de bière et de drames» dès le troisième couplet), mais aux diabétiques des Pays-Bas, dont l’association a demandé à Rivella une version sans sucre, mise au point en 1959. Egalement préparée à base de petit-lait, elle a beaucoup plu aux Hollandais, à tel point

que l’argument «made in Switzerland», qui fait son succès dans le monde en-tier, n’est pas mis en avant chez eux, pour laisser libre cours à la rumeur qui en fait un produit local. Elle est bleue, elle a 50 ans, et c’est la toute première boisson allégée: bon anniversaire, Rivella bleu! L.-O. E.

Pionnier Rivella bleu a 50 ans

Douche écolo Pour ceux qui ne s’en lavent pas les mainsBiodégradable, hypoallergénique, principalement réalisée avec des ma-tières d’origine végétale: une nouvelle gamme pour l’hygiène corporelle est disponible en droguerie et en phar-macie depuis quelques semaines. L’Arbre vert, connu essentiellement pour ses produits ménagers res-pectant l’environnement, vient de commercialiser en Suisse romande plusieurs nouveaux produits. Ils sont

flanqués de l’écolabel européen qui assure aux consommateurs d’avoir acheté des produits dont l’impact sur l’environne-ment est réduit. Pour l’heure, les produits d’hygiène corporelle qui portent ce label ne sont pas nombreux en Suisse, puisqu’on en trouve à peine une dizaine, de trois marques différentes. L.-O. E.

23 fr. 01Le prix moyen d’un DVD, à son plus bas niveau de-

puis son lancement.

DR

DR

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A migros et aux bonbons Larix, dont l’emballage, le poids, le prix ainsi que la quantité ont changé. Le distributeur a évi-demment saisi cette occasion pour faire passer la friandise de 5 fr. 06 à 7 fr. 17 les 100 grammes.

A boehringer ingelheim, qui a pensé à rendre la vie plus facile au consommateur en distribuant désor-mais le Buscopan en boîte de 20 dragées. Dommage qu’ils n’aient pas vraiment pensé à baisser le prix de la boîte, qui coûte 12 fr. 50 contre 14 fr. 05 auparavant, alors qu’elle ne con-tient plus que 40% de son poids originel.

A mediamarkt, qui retire 50 fr. sur le remboursement d’une télévision presque neuve mais défectueuse, car le client n’a pas rapporté le carton encombrant.

Au toscana, sur les quais de la rade de Genève, qui vend 4 fr. 50 un jus en berlingot dispo-nible en grande surface pour 70 ct. et refuse de le ser-vir dans un verre.

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FR C magazine JUIN 2009 NO 19 BONNETS D’ÂNE

15%La proportion de téléphones

mobiles recyclés en Suisse. La moyenne mondiale est de 3%.

-0,4%Le recul des salaires réels en 2008,

les augmentations (2%) n’ayant pas compensé le renchérissement (2,4%).

L ’utilisation du téléphone mobile à l’étranger peut coûter très cher. L’Europe a agi directement sur les prix en plafonnant

les tarifs des communications, des SMS et du transfert de don-nées depuis l’étranger. Mais la Suisse se contente une fois de plus de regarder passer le train, faute de base légale pour inter-venir. Les opérateurs fonctionnent par options, que l’on doit soi-même activer pour obtenir de meilleurs tarifs.

Plus de clarté de la part des opérateurs

Le Conseil fédéral a décidé d’intervenir par le biais de la révision des ordonnances relatives à la loi sur les télé-communications, actuellement en consultation. Le projet propose de contraindre les opérateurs à informer plus clai-rement et spontanément. En attendant, Swisscom, suivi de Sunrise et Orange, offre quelques outils de contrôle: vérification du montant de la facture en cours par SMS ou alertes aux «surfeurs mobile» ayant atteint un certain seuil de coûts ou de données. N. T.

bonus web: comment contrôler vos coûts? tous les détails des outils proposéspar les opérateurs sur notre site: www.frc.ch

On en attendait un peu plus du gendarme de la concurrence. Lors du rachat de Denner par Migros et de Carrefour par Coop, la Comco avait pourtant admis que Lidl et Aldi pour-raient réagir contre cette concentration ava-lisée du commerce de détail. En décembre 2008, Lidl avait déposé une plainte, prétendant ne pas parvenir à s’approvisionner chez les fournisseurs en raison des pressions exercées sur ces derniers par Coop, leur principal client.

Pression sur les fournisseurs

Face à ces accusations, la Comco se contente d’un avertissement à Coop, sous la forme d’un courrier aux avocats du grand

distributeur. Après analyse, la Comco a pourtant conclu à une position dominante dans la distribution des articles de marque et a récolté des indices attestant de pres-sions exercées sur les fournisseurs.

Pas d’enquête ouverte

Mais il faudra que le distributeur al-lemand ou un fournisseur revienne à la charge pour qu’une enquête soit ouverte. Encore quelques mois paisibles de gagnés pour le numéro deux helvétique, d’autant qu’il ne semble pas trop prendre ces me-naces au sérieux, affirmant avoir toujours traité correctement ses fournisseurs. N. T.

Roaming Vous pouvez contrôler votre facture

Concurrence La Comco avertit Coop

DR

Vos frais du mois en cours pour abonnements et communications CHF 82.00. Vous pouvez encore télé-phoner pour CHF 18.00 jusqu’à votre limite de crédit. Facture/s impayée(s): octobre, CHF 75.00 à payer le 31.12.2008. Information non garanties. Etat: 25.12.2008 15.31

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si vous êtes membre dela frc, nadine frossard,juriste à la Permanencefrc, vient à votre secours.0848 575 105 (tarif normal)

Un litige? Un problème?

«Le Cellier de Saint-Pierre, à Lausanne, a contacté mon mari, Victor, par téléphone, pour lui proposer d’acheter du vin. Malgré son refus catégorique, un livreur a déposé le vin à l’atelier. La seconde fois, il n’y a pas eu d’appel, mais uni-quement une livreuse, qui a laissé le vin non commandé sur

une poubelle. Nous n’avons évidemment pas payé les factures, mais nous faisons à présent l’objet de menaces d’une maison de recouvrement pour des factures d’un vin que nous ne vou-lons pas. Que faire devant autant de mauvaise foi?» Claude Lambelet

VIN Arnaqués par Saint-Pierre!

Inadmissible et illicite, le procédé est aussi choquant. En effet, cette société s’adresse en priorité à des personnes âgées ou malades, en leur proposant du vin pour 50 francs la bouteille! Or le fait de recevoir une marchandise non commandée n’oblige juridique-ment à aucun paiement, étant donné l’absence de contrat.

Service «après-vente» musclé

Le Cellier de Saint-Pierre n’a dé-cidément de saint que le nom. Sans scrupule, le démarcheur fait tout pour forcer la main à un éventuel acheteur. Celui-ci risque bien de cé-der devant autant d’insistance et de

pression. A domicile, le livreur dé-pose alors les caisses de vin avant de disparaître. Ensuite, il s’assure les services «après-vente» d’Intrum Justitia, adepte notoire de la menace et du chantage envers les soi-disant mauvais payeurs. La FRC n’est pas la seule à tenter de sortir les victimes des griffes de ces arnaqueurs. Pierre Engel, professeur de droit à l’Univer-sité de Genève, a même saisi la Cour européenne des droits de l’homme. En effet, les autorités pénales canto-nales et fédérale ont refusé de don-ner suite à la plainte de sa cliente!

De son côté, la FRC a sommé ce marchand indélicat de cesser tout harcèlement vis-à-vis des époux Lambelet, y compris par l’entremise d’Intrum Justitia. Les bouteilles, el-les, sont à disposition de l’entreprise, chez M. et Mme Lambelet.

Evidemment, ils ne paieront pas un sou, puisqu’ils n’ont conclu aucun contrat. Au téléphone, Victor Lambelet a même explicitement rejeté toutes

les propositions qui lui ont été faites par le vendeur sans scrupule. Il n’est donc pas engagé du tout.

Surtout ne signez rien!

La livraison de marchandises en l’absence de commande n’oblige en rien celui qui les reçoit, sauf s’il si-gne un bon de livraison. Dans ce cas, cette signature peut valoir ratification du contrat et engendrer l’obligation de payer la marchandise. Mieux vaut donc être prudent et ne pas signer pour la livraison d’un objet qu’on n’a pas commandé.

Si, vous aussi, vous avez affaire au Cellier de Saint-Pierre, sachez que vous n’avez pas à céder à la pression, pas plus à celle des démarcheurs télé-phoniques qu’à celle des livreurs. S’ils insistent pour vous laisser la marchan-dise, refusez de signer quoi que ce soit. Ecrivez ensuite immédiatement au Cellier de Saint-Pierre pour demander qu’il vienne reprendre son vin et infor-mez-le que vous ne paierez pas. N. F.

LA FRC VOUS DéFEND FR C magazine JUIN 2009 NO 19

DR

claude et Victor lambelet ne paieront pas le vin déposé chez eux sans qu’ils l’aient demandé.

Peu scrupuleux, un démarcheur propose du vin par téléphone et livre deux caisses malgré un refus. «Illicite», explique Nadine Frossard.

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L’économie investit aujourd’hui massivement dans les nanotechnologies, qui révolutionnent les domaines d’ap-plication grâce aux nouvelles propriétés des matériaux à l’échelle de l’atome ou des molécules. Voyage dans l’in-finiment petit avec le Pr Harald Krug, toxicologue, res-ponsable du département des interactions matériaux- biologie à l’Empa.

Qu’est-ce que la nanotechnologie?

Le terme recouvre plusieurs domaines, raison pour la-quelle on parle plutôt de nanotechnologies au pluriel. Ces dernières concernent l’énergie, l’industrie auto-mobile, les peintures, les cosmétiques ou encore les textiles. Les nanomatériaux et les nanoparticules issus des nanotechnologies possèdent de nouvelles carac-téristiques qui révolutionnent les domaines d’appli-cation: crèmes solaires invisibles, textiles ou surfaces résistant aux salissures, cellules solaires plus perfor-mantes et accumulateurs d’énergie: les exemples sont nombreux.

Quels bénéfices attend-on de ces nouvelles techniques?

Elles permettent, par exemple, de créer de meilleurs capteurs solaires et des accumulateurs d’énergie plus efficaces. Or le domaine énergétique va prendre une grande ampleur à l’avenir. D’autres applications permettent aussi d’utiliser moins de matières pre-mières, ce qui va générer des économies importantes dans les modes de production. Dans ce domaine, des milliards de dollars sont investis chaque année dans le monde.

Sont-elles dangereuses pour notre santé?A ce jour, aucune nanoparticule présente sur le marché n’est dangereuse pour la santé, pour autant qu’on utilise les produits de manière adéquate. Il n’y a donc pas de raison de s’inquiéter. Néanmoins, une réflexion est né-cessaire pour les développements futurs: de nouvelles substances vont être utilisées, et vont par conséquent se retrouver dans notre environnement.

Faut-il attendre de connaître leur impact avant d’agir?

Surtout pas! Il y a déjà beaucoup de groupes au niveau international qui travaillent sur des méthodes de stan-

dardisation et d’études scientifiques qui analysent les données toxicologiques et les effets biologiques de ces nanoparticules.

Comment mesure-t-on les risques sanitaires liés aux nanoparticules?

D’une part, on mesure l’exposition à ces particules en les quantifiant dans l’air, dans l’environnement ou sur les lieux de production. D’autre part, on étudie leur effet biologique sur les cellules, les organes et les ani-maux. Cela donne des indications quant à la toxicité de la substance en tant que telle. Il est essentiel de com-biner ces deux types de données lorsqu’on aborde la question du risque.

Pourquoi est-ce important de communiquer au sujet des nanotechnologies?

Il est essentiel de communiquer sur ces nouvelles technologies afin que le consommateur ait le choix d’accepter ou de refuser ces nouveautés, même si el-les ne présentent aucun danger. Le débat doit porter sur les progrès qu’elles représentent et aussi sur les risques encourus concernant la sécurité de ces pro-duits.

FR C magazine JUIN 2009 NO 19 L’INVITé

Nanotechnologies Les grandes questions de l’infiniment petit

les nanotechnologies permettent des économies d’énergie et de ressources naturelles. mais pour le toxicologue harald Krug, il faut les surveiller de près.

Manipuler la matière à l’atome près permettra des progrès considérables.DR

Huma Khamis

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SANTé FR C magazine JUIN 2009 NO 19

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Patients et médecins à l’ère du numériqueLes nouvelles technologies vont révolutionner les soins. Mieux informé, le malade questionne son médecin.

La santé change de siècle. Les tech-nologies de l’information et de la communication ont investi le champ médical. Regroupées sous l’appella-tion de «cybersanté», elles exercent une influence grandissante tant sur l’accès au système de santé, la ges-tion des données, la relation théra-peutique sur l’information médicale, désormais accessible sur une kyrielle de sites Internet.

L’enjeu est de taille. Faut-il en avoir peur? Quel rôle joueront le pa-tient, le médecin ou le pharmacien? Va-t-on vers une médecine désincar-née? Quelle est la fiabilité des infor-mations des sites de santé?

Révolutionner la santé?

«En Suisse, en 2004, l’explosion des coûts de la santé a constitué une prise de conscience. Il fallait révolu-tionner le système de santé ou aller dans le mur.» Ce résumé est celui d’Antoine Geissbühler. Médecin-chef du service d’informatique médi-cale des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), il a vécu cinq ans aux Etats-Unis, où il a suivi de près

la percée des technologies de l’infor-mation dans le système de santé. Il y a développé des outils d’aide à la dé-cision et à la prescription médicale qu’il compte intégrer dans le premier projet pilote de cybersanté suisse ro-mand (cf. encadré).

Dossier électronique

Un des trois axes prioritaires du gouvernement dans le domaine des nouvelles technologies de l’informa-tion et de la communication con-cerne la santé. Sa stratégie cybersanté (eHealth) vise, entre autres, la créa-tion d’un portail national de santé, qui reste à concrétiser, et l’introduc-tion d’un dossier électronique pour identifier les patients. Disponible en principe dès 2015, ce dossier regrou-pera toutes les données personnelles de santé. «Pour l’instant, au plan na-tional, on en est aux balbutiements, explique Catherine Marik, collabo-ratrice scientifique de l’organe de coordination cyber-santé Confédération-cantons, à Berne, créé en mars 2008 pour mettre en œuvre la stratégie cybersanté. Nous devons encore résoudre le problème

de la standardisation des données au plan national. Le défi est de taille.»

Aujourd’hui, les informations mé-dicales des patients sont dispersées dans des lieux et sous des formes différentes (papier, électronique). L’échange de données médicales prend une importance croissante. Or beaucoup de ces échanges se font en-core par fax ou par lettre. La coexis-tence de ces différents formats com-plique l’accès à l’information.

La stratégie cybersanté consiste à «faire en sorte que les informations médicales soient au bon endroit, au bon moment, en cas d’urgence no-tamment», résume Adrian Schmid, responsable de l’organe de coordi-nation cybersanté.

Dès 2010, une carte d’assuré

Première étape vers le dossier électronique, la carte d’assuré. Elle sera diffusée dès janvier 2010 et sera nécessaire pour bénéficier des pres-

tations à charge de l’assurance. Au format carte de crédit, le futur sé-same de la santé sera doté d’une puce contenant toutes les données

Santé numérique: la Suisse est-elle prête?L’introduction du dossier électronique du patient ne devrait apparemment pas rencontrer d’obstacle majeur. Selon les conclusions de l’étude menée par le centre d’évaluation des choix technologiques TA-SWISS, seule une petite minorité de citoyens s’y opposeraient. De l’avis de la majorité des non-spécialistes, si les don-nées confiées au médecin nécessitent une protection

spécifique, la confidentialité n’est pas perçue comme contradictoire avec un échange de données efficace. En revanche, il est essentiel que le patient puisse éta-blir son dossier électronique sur une base volontaire et qu’il détermine lui-même quelles données sont enre-gistrées et à qui il donne accès à quelles informations.www.ta-swiss.ch/f/them_info_pfeh.html C. P.

DOssIer réalIsé Par CarOle PIrker et lUC-OlIvIer erarD

DR

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FR C magazine JUIN 2009 NO 19 SANTé

Patients et médecins à l’ère du numériqueLes nouvelles technologies vont révolutionner les soins. Mieux informé, le malade questionne son médecin.

administratives du patient. Le nou-veau numéro AVS à 13 chiffres servira d’identificateur de chaque patient. Les démarches administratives entre prestataires de soins et assureurs doi-vent s’en trouver simplifiées.

Et les autres données, plus sen-sibles, comme le groupe sanguin, les allergies, les médications ou les

transplantations? «Elles sont facul-tatives, et leur accès est strictement réglementé. Les patients seront li-bres de demander que l’on ajoute ou efface des données. La carte est un outil pour la sécurité du patient, qui pourra, seul, décider d’en auto-riser l’accès. Elle renforcera aussi ses droits», estime Adrian Schmid.

Avec cette puce, la carte devient une carte de stockage des données médicales. Le problème est qu’elle n’aura cette fonction que de 2010 à 2015, jusqu’à l’introduction du dos-sier électronique, où elle ne servira alors plus que comme clé d’accès aux données stockées chez les prestatai-res de soins.

Genève s’apprête à lancer en septembre un projet pilote de cybersanté nommé «e-toile». Il permettra d’établir un dossier mé-dical virtuel, partagé par les pres-tataires de soins et accessible au patient. Chaque patient et acteur

de la santé participera librement au réseau et disposera d’une clé d’accès, sous la forme d’une carte à puce, qu’il introduira dans un boîtier pour composer son code. Les prestataires de soins n’accé-deront aux données du patient qu’avec son accord. E-toile est basé sur une loi cantonale qui garantit la

protection des données. «La carte d’assuré sera utilisée exclusive-ment comme clé d’accès au dossier électronique. Il n’y a pas de cen-tralisation des données, et chaque prestataire de soins est maître de son dossier», précise Adrien Bron, secrétaire général du Département genevois de la santé. c. P.

e-toile

la santé est devenue l’un des premiers motifs d’utilisation d’internet, selon les enquêtes disponibles.Fotolia

uuu

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SANTé FR C magazine JUIN 2009 NO 19

Télémédecine «Le diagnostic est fiable»

Basé à Bâle, Medgate est le plus grand centre suisse de téléméde-cine. Il prend en charge jusqu’à 2000 appels par jour. Son fonda-teur et président, Andy Fischer, qui s’apprête à ouvrir une antenne romande d’ici à la fin de 2009 à Lausanne, préside également le comité de la société suisse de Télémédecine et eHealth (santé en ligne). Interview.

Vous allez ouvrir une antenne à Lausanne, pourquoi?

Nous avons 14% de médecins romands à la maison mère, à Bâle. Nous voulons nous adapter à la culture médicale propre à chaque région lin-guistique. Nous sommes par ailleurs aussi en contact avec

des assurances en Suisse ro-mande.

Quelle est la fiabilité du dia-gnostic à distance?

Elle est la même que dans une relation face-à-face, mais nos questions pour aboutir à un diagnostic doi-vent être plus précises. C’est notre principale difficulté. La différence avec la téléméde-cine est de savoir où s’arrêter. Nous transférons 45% des cas à un médecin ou à un hôpital. Le patient est plus attentif à la question du risque et nous sommes très prudents.

Et en cas d’erreur?

Nous avons les mêmes devoirs et obligations que chaque mé-decin. Nous sommes assurés contre les mauvais diagnos-tics. Nous enregistrons chaque appel et, en cas d’erreur de no-tre part, cet appel enregistré peut être utilisé par le patient comme preuve. C. P.

BONUs WeB:Tout l’entretien sur www.frc.ch

Bénéfices documentésLes nouvelles technologies aident-elles les mé-decins à soigner les patients plus efficacement et de manière plus économique? Oui, répond une étude américaine publiée en janvier der-nier. «C’est la première étude, précise Antoine Geissbühler, aux HUG, qui a été réalisée à si large échelle, dans 41 hôpitaux du Texas. Il s’agissait de mettre en relation le niveau d’uti-lisation du dossier médical électronique, de recours à la prescription informatisée et aux outils d’aide à la décision avec le taux de mor-talité, de complications, de coûts et de durée du séjour hospitalier de 167 233 patients. On a dénombré, sur 1000 admissions, cinq dé-cès de moins pour les hôpitaux qui recourent le plus à ces outils informatisés. Concernant les complications, on a aussi constaté une différence de 21% entre les hôpitaux les plus et les moins informatisés. Quant aux coûts, la différence est de 538 dollars (608 fr. 40) par admission.»Selon le médecin genevois, les bénéfices cli-niques et économiques de la cybersanté sont aujourd’hui bien documentés. Ils concernent quatre secteurs: «Une baisse des risques con-cernant les interactions entre médicaments et les mauvais dosages, l’optimisation du par-cours du patient dans le système de soins, une meilleure utilisation du temps des soignants et un système d’aide à la prescription des exa-mens de laboratoire et de radiologie combiné à des alertes automatisées quand les résultats sont anormaux.» c. P.

C’est pour cette raison que les médecins contestent ce support de stockage, limité et peu fiable, et que la protection des données, à Berne, déconseille pour le moment d’y ins-crire des données sensibles. En atten-dant, elle aura coûté aux assureurs qui la fournissent plus de 23 millions de francs.

«Pourquoi, dès lors, ne pas uti-liser la carte Covercard, utilisée en pharmacie par plus de cinq millions d’assurés?» demande Anne-Marie

Bollier, de l’Organisation suisse des patients. Les pharmaciens n’y semblent pas opposés. «Les pharmacies suisses ont dix ans d’ex-périence avec cette carte à piste ma-gnétique, confirme Marcel Mesnil, secrétaire général de pharmaSuisse, la Société suisse des pharmaciens. Ils ont tout le savoir-faire nécessaire pour anticiper et assurer la mise en œuvre des évolutions de la société.»

On l’aura compris, la sérénité n’est pas de mise, d’autant que la cy-

bersanté devrait aussi faire tomber les tours d’ivoire des médecins. «C’est iné-vitable et très souhaitable! s’exclame Antoine Geissbühler. Aujourd’hui, on assiste à une prise de pouvoir du pa-tient sur sa santé, et c’est très bien. Il est beaucoup plus informé qu’avant. L’heure est au vrai dialogue, à l’enga-gement et à l’autonomisation du pa-tient. Cela dit, la relation thérapeuti-que ne pourra jamais être remplacée par un site Internet, aussi bon soit-il.» Carole Pirker

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FR C magazine JUIN 2009 NO 19 SANTé

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Le médecin Jean-Gabriel Jeannot, installé à Neuchâtel, a ouvert www.medicalinfo.ch, site où figurent de nombreuses informations à l’inten-tion des professionnels de la santé, mais aussi du grand public. Pour lui, c’est clair, les patients sont mieux in-formés qu’avant, et c’est tant mieux.

Comment les patients utilisent-ils Internet?

Nous manquons de recherches sérieuses récentes sur le sujet. Mais il est certain que la santé est un des sujets majeurs à pro-pos desquels les gens cherchent de l’information sur Internet. Ils utilisent beaucoup Google et se renseignent sur leur situation personnelle. C’est une différence importante avec les possibilités

offertes par les encyclopédies mé-dicales grand public, qui existent depuis très longtemps.

Vous voyez donc d’un bon œil que vos patients surfent...

Oui. Il est manifeste que les patients sont mieux informés qu’avant. Il semble qu’ils soient conscients de la qualité variable de ce qu’ils trouvent, et certains savent très bien surfer pour com-pléter ce que leur dit leur méde-cin. Le médecin peut en attendre une meilleure compréhension, et même une amélioration du trai-tement. Dans le cas des maladies «silencieuses», comme par exem-ple l’hypertension, le fait que le patient soit bien renseigné sur les conséquences d’un abandon

de son traitement est très impor-tant.

Quels conseils pouvez-vous donner aux personnes recherchant des in-formations médicales sur Internet?

Je conseille de toujours rester criti-que, de diversifier les sources d’in-formation et de veiller à ce que les textes soient signés et récemment mis à jour. Il faut prendre avec des pincettes les sites bardés de pu-blicité et leur préférer les sites de grandes institutions (Etats, servi-ces de santé, hôpitaux...). Lors de recherches sur Google, par exem-ple, choisir des termes médicaux précis. Enfin, on peut utiliser le site hon.ch (voir p. 12) pour savoir si le site sur lequel on trouve des infor-mations est certifié.

«Les patients sont mieux informés»

Oui, on peut trouver des informa-tions sur sa santé grâce à Internet. Les pièges sont nombreux, mais une fondation vous aide à les éviter.

«Ausculter, palper, dialoguer, ça reste le B.A.-BA de la dé-marche médicale.» Jean-Pierre Pavillon, président de la Société vaudoise de médecine, est clair: «Faire de la médecine par Internet, je n’y crois pas.» Télémédecine ou autres consultations par fo-rums interposés ne trouvent pas grâce aux yeux de ce médecin. En cas de problème de santé, rien ne remplace une consultation.

Pour autant, comme nom-bre de ses collègues, Jean-Pierre Pavillon ne voit pas d’un mauvais œil que ses patients se renseignent grâce à Internet. «La relation entre patient et médecin a changé. Le pra-

ticien n’est plus celui qu’on écoute sans poser de question.» Jean-Pierre Pavillon relève aussi qu’on peut tou-jours discuter avec son médecin de ce qu’on a trouvé sur le Web. «Une

information mal interprétée peut être génératrice d’angoisse», pré-vient-il.

Internet Bon pour la santé?

Fotolia

Luc-Olivier Erard

L.-O. E

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SANTé FR C magazine JUIN 2009 NO 19

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Médicaments en ligne,Non merci!Vous êtes tenté de répon-dre à une des nombreuses offres de médicaments à prix cassés sur Internet? Alléchant, mais pas malin: d’après Ruth Mosiman, spé-cialiste des médicaments illégaux à Swissmedic, 50% des médicaments achetés sur le Net ne contiennent pas la dose correcte de principe actif. Sachez aussi

que vous n’avez le droit d’importer en Suisse qu’une quantité minime (un mois de traitement pour une personne). Si la marchan-dise dépasse cette quantité (ce qui est le cas de 5000 paquets par an, selon les estimations de Swissmedic), vous risquez une procédure administrative, voire pé-nale. l.-o. e.

Ce qu’on trouve sur le Net...Des milliers de sites Internet sont consacrés à la santé. Les sites indiqués ici sont tous porteurs du «label» de la fon-dation Health on the Net. Ce qui signifie qu’ils répondent à un éventail de critères de qualité et de sûreté. Ils doi-vent en particulier se présenter comme un complément, et non un remplacement de la relation avec le médecin. Pour connaître l’ensemble des critères du label HON, ren-dez-vous sur www.hon.ch

santeromande.ch Parmi les sites émanant du secteur public existants

en Suisse romande, celui de Santé romande est le plus abouti. Créé sous l’égide du canton de Genève, il a pour but de mettre à disposition des Romands les ressources «locales». Vous pouvez, dès la page d’accueil, vous orien-ter en fonction de ce que vous cherchez: de l’information concernant une maladie, un fournisseur de soins ou des informations triées en fonction des étapes de la vie.

Ciao.ch Le site d’information pour les ados pos-sède une section consacrée à la santé, est certifié

et met un soin particulier à rendre ses explications acces-sibles aux plus jeunes.

www.prevention.ch Regroupe de nombreuses initiatives de prévention en matière de santé.

www.alz.ch Un exemple de ce qu’on peut trouver comme site lié à une maladie. Certifié, il donne des indications sur la maladie d’alzheimer, mais propose aussi de nombreux conseils et des activités pour améliorer la vie des personnes atteintes et de leurs pro-ches. l.-o. ePlus d’info sur www.frc.ch

health on the net surfez en toute quiétudeLe problème auquel se heurte l’inter-naute en quête d’informations sur

la santé est la pléthore de sites. Des témoignages les plus farfelus aux con-seils les plus avisés, des professionnels bienveillants aux marchands les moins scrupuleux, comment faire le tri?Une fondation basée à Genève fait référence pour guider les internautes: HON (Health on the Net) est une or-ganisation non gouvernementale qui

a pour but d’améliorer l’information médicale à disposition des internautes et de les protéger contre les informa-tions qui n’ont pas de valeur scienti-fique. La fondation a mis en place un système de certification largement reconnu: HonCode. Aujourd’hui, plus de 6000 sites répondent à ces critères. Vous pouvez chercher des informa-tions sur HON, et il ira les rechercher dans des sites réputés «sûrs». Mais il y a mieux dans l’escarcelle de cette organisation: un petit logiciel très

simple à installer sur votre navigateur Internet, comme Explorer ou Firefox. Une barre d’outils apparaîtra après l’installation sur le navigateur. Elle permet de faire des recherches en limitant les résultats aux sites sûrs qui répondent aux critères de HonCode. Un voyant lumineux s’allume en outre à chaque fois que vous vous trouvez sur la page d’un site certifié. Enfin, le logiciel intervient dans vos recherches Google en signalant les résultats qui proviennent d’un site sûr. l.-o. e.

cinquante pour cent des médicaments achetés sur internet ne contiennent pas la dose correcte de principe

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lia

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FR C magazine JUIN 2009 NO 19 TEST ICRT

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Chaussures de course Toujours asiatiques, rarement éthiquesL’ICRT et l’ONG Engaged ont enquêté sur les conditions de travail des ouvriers qui fabriquent nos chaussures de sport. Le bilan est contrasté.

Six cent cinquante paires par jour. C’est le quota que doit honorer l’ouvrière vietnamienne de Nike es-tampillant les chaussures de jogging avec le célèbre logo souriant. Si elle n’atteint pas l’objectif de produc-tion, elle risque, au mieux, des re-montrances, au pire, des déductions importantes sur son salaire. Cette ouvrière, notre confrère Carsten Terp, de l’association danoise Taenk, l’a rencontrée au cours d’un périple de deux semaines dans trois usi-

nes Nike au Vietnam. Son reportage (p. 16), qui complète le présent test, en dit long sur le gouffre qui sépare parfois les réglementations, impec-cables sur le papier, des réalités que vivent les travailleurs.

Un test pas comme les autres

Le but de ce test ICRT est d’éva-luer dans quelle mesure les marques assument leurs responsabilités socia-les et environnementales vis-à-vis des multiples entreprises dans lesquelles

elles sous-traitent la production. Ce concept de responsabilité de l’en-treprise, directement lié à la notion de développement durable, porte le nom de RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises). Les entreprises qui l’adoptent, touj qours de manière vo-lontaire, doivent définir une éthique qu’elles formulent dans une charte.

Or les marques de chaussures de sport pourraient être tentées de choisir cette option pour redorer leur image, suite aux dénonciations

ce schéma de la campagne clean clothes (vêtements propres) démontre qu’une hausse de salaire des ouvriers asiatiques n’aurait aucun impact sur le prix de la chaussure. reste qu’aujourd’hui un employé vietnamien de nike gagne le minimum légal, soit à peine plus de 100 francs par mois. Source de l’image: CCC 2004

0 fr. 60

20 fr. 40

12 fr. 84

49 fr. 25

26 fr. 21

7 fr. 55

3 fr. 02

2 fr. 42 16 fr. 62

12 fr. 09

Matières premièresSalaire des travailleurs

Autres coûts de productionMarge bénéficiaire de l’usine

Transports et taxesConception de modèlesPublicité et sponsoring

Marge bénéiciaire de la marqueDistribution

TVA

8%

0,4%

17,4%

32,6%

13,5%

8,5%

11%

5%

2%

1,6%

*Prix en euros convertis en francs suisses

(au cours du jour: 1 euro = 1 fr. 51)

DéCOmpOsitiON Du prix D’uNe pAire De BAskets à 151 Fr.*

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TEST ICRT FR C magazine JUIN 2009 NO 19

d’abus faites par plusieurs organisa-tions non gouvernementales. Pour cette raison, l’ICRT ne s’est pas con-tentée d’envoyer un questionnaire aux entreprises et d’étudier leurs chartes, elle s’est également alliée à une organisation d’audit externe, Engaged, qui est allée vérifier sur le terrain les allégations des fabricants.

Nike déclare forfait

Pour que les membres d’Engaged puissent visiter les usines de pro-duction, la condition était évidem-ment... que les entreprises acceptent de participer à l’étude. Sur les neuf marques testées, quatre ont décliné l’offre, dont le géant américain Nike. Avec lui, Asics, Brooks et Saucony ont refusé de répondre aux questions de l’ICRT. Pour ces quatre, l’étude s’est limitée à l’examen des documents publics. Comme aucune vérification n’a pu être effectuée sur le terrain par Engaged, ces entreprises ont été pénalisées par des coefficients de va-

lidation très faibles. En toute logique, elles terminent en queue de peloton. Dommage pour Nike et Asics, dont on sait pourtant qu’elles mettent des programmes CSR en œuvre et qu’el-les adhèrent au système de vérifi-cation indépendante de l’ONG Fair Labor Association (FLA, en français: Association pour un travail équita-ble). A noter que Mitzi Zaruk, la pré-sidente d’Engaged, a apprécié l’esprit d’ouverture des firmes ayant parti-cipé à l’étude.

Les bons peuvent mieux faire

Au coude-à-coude, l’américaine Reebok et l’allemande Adidas occu-pent respectivement la première et la deuxième place du test. Ce résultat serré s’explique par le fait que les deux enseignes appartiennent à la même compagnie. Suivant loin derrière, mais obtenant également la men-tion «bien», Puma et New Balance se placent en troisième et quatrième position. Au niveau de leur politique

sociale, ces quatre marques se valent. Elles récoltent grosso modo les mê-mes points en matière d’audits inter-nes et externes, et de plans d’actions correctifs réguliers. Mais elles présen-tent également les mêmes lacunes: faible représentation des employés dans les conventions collectives, sys-tèmes de plaintes pas toujours effi-caces, absence de conditions de tra-vail adaptées pour les 16-18 ans. Les ouvriers continuent également d’être atteints dans leur santé (substances nocives, heures supplémentaires en surnombre, pressions psychologi-ques). Les salaires ne dépassent que très peu le minimum autorisé et les déductions punitives de salaires sont encore légion.

Adidas la plus verte

L’industrie de la chaussure com-porte quantité de substances noci-ves, principalement dans les colles et les colorants. Source extrêmement importante de déchets non biodégra-

reeboK adidas Puma new balance miZuno niKe asics brooKs saucony

Pays de Production (assemblage) chine (fujian) chine (guangdong) chine (guangdong) chine (guangdong) chine (fujian) n.d. n.d. n.d. n.d.

ParticiPation à l’enquÊte refusé de ParticiPer refusé de ParticiPer refusé de ParticiPer refusé de ParticiPer

conditions sociales sur le lieu de Production (35%)

conditions enVironnementales sur le lieu de Production (20%)

directiVes sociales et enVironnementales de l’entrePrise (10%)

Politique à l’égard des emPloyés (5%)

informations auX consommateurs (15%)

transParence (15%)

réPonse auX questionnaires dialogue aVec le siège central identification et Visite d‘une usine d‘assemblage identification et Visite d’une usine de semelles Possibilité d’interView des traVailleurs aPPréciation globale (%) 68 66 60 50 44 26 14 10 2

très bon bon satisfaisant peu satisfaisant

insuffisant

nonoui

n.d. non disponible

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Ce test a été réalisé conjointement par l’ICRT et Engaged*, une organisation belge d’audit externe. L’enquête, qui a eu lieu entre novembre 2008 et mars 2009, s’est déroulée en trois temps.Tout d’abord, l’ICRT a sélectionné des chaussures et les a fait analyser par un laboratoire (résultats dans notre prochain numéro). Ensuite elle a envoyé aux entreprises un questionnaire de 27 pages portant sur la fabrication des modèles choisis (lieux, conditions), ainsi que sur la politique sociale et environnemen-tale. Sur les neuf marques interpellées, cinq ont ac-cepté de participer au projet. Pour les quatre autres,

l’ICRT a récolté et examiné les documents publics. Pour les cinq entreprises participantes, l’organisa-tion Engaged a effectué des visites annoncées dans les usines d’assemblage de chaussures et de pro-duction de semelles. Son but: valider les principes réellement appliqués sur le terrain et pénaliser ceux qui ne l’étaient pas. En parallèle, un intervieweur a posé des questions à une quinzaine d’ouvriers repré-sentatifs (très jeunes, vieux, femmes enceintes). Enfin, pour juger la manière dont les firmes répon-dent aux questions du grand public, nous leur avons réservé quatre scénarios orientés sur l’éthique.

* www.engaged-pfc.org

reeboK adidas Puma new balance miZuno niKe asics brooKs saucony

Pays de Production (assemblage) chine (fujian) chine (guangdong) chine (guangdong) chine (guangdong) chine (fujian) n.d. n.d. n.d. n.d.

ParticiPation à l’enquÊte refusé de ParticiPer refusé de ParticiPer refusé de ParticiPer refusé de ParticiPer

conditions sociales sur le lieu de Production (35%)

conditions enVironnementales sur le lieu de Production (20%)

directiVes sociales et enVironnementales de l’entrePrise (10%)

Politique à l’égard des emPloyés (5%)

informations auX consommateurs (15%)

transParence (15%)

réPonse auX questionnaires dialogue aVec le siège central identification et Visite d‘une usine d‘assemblage identification et Visite d’une usine de semelles Possibilité d’interView des traVailleurs aPPréciation globale (%) 68 66 60 50 44 26 14 10 2

dables, la semelle est par ailleurs un problème crucial que les fabricants doivent impérativement résoudre. Brooks a relevé le défi en créant une semelle biodégradable: un exemple que les grandes enseignes devraient suivre à l’avenir. Toutefois, en ma-tière de management environne-mental, Adidas et Reebok mènent

une fois encore la partie, avec un net avantage pour Adidas. Toutes deux font de réels efforts en réduisant l’utilisation de composés organiques volatils et de solvants, et en utilisant des énergies renouvelables.

S’il y a, en revanche, un point sur lequel toutes les firmes pèchent, c’est bien la qualité d’information à la

clientèle. Nous avons questionné les représentants suisses, par courriel et par téléphone, sur l’éthique de leurs entreprises. Résultat: beaucoup nous ont renvoyés à leurs sites Internet... en anglais, voire en allemand. Depuis quand faut-il être polyglotte pour consommer responsable? Anne Onidi

Protocole de test

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«Si la direction de Nike appliquait vraiment ses principes, elle dirait au régime vietnamien: «Nous voulons laisser nos employés choisir eux-mêmes leurs représentants. Nous ne voulons pas de préposés du Parti communiste imposés comme repré-sentants de prétendus syndicats.» Pour Trung Doan, secrétaire général de l’Organisation de protection des travailleurs vietnamiens, Nike feint purement et simplement de respecter certains aspects du RSE. Car, dans le code de conduite de Nike, le premier point ne serait-il pas justement «le droit de former des associations li-bres et des conventions collectives»?

Le Vietnam n’est pas la Chine

Comme d’autres, Nike a préféré le Vietnam à la Chine pour ses salaires plus bas et ses réglementations moins strictes en matière d’environnement. Peu importe si, dans ce pays, le Parti communiste au pouvoir impose l’un

des régimes les plus autoritaires du globe. Depuis 2006, le gouvernement a intensifié la répression contre les défenseurs des droits du travail, fai-sant régresser la condition des tra-vailleurs en plein âge des ténèbres.

Licenciements abusifs

En Chine, où les syndicats libres sont aussi prohibés, Nike a fait une déclaration publique pour soutenir la liberté d’association. Comme rien de tel n’a été fait au Vietnam, les ouvriers souffrent d’un cruel manque de soutien au sein de leurs usines res-pectives.

Ce qui s’est passé au Vietnam il y a un an dans l’usine de Ching Luh illus-tre bien le problème. En mars 2008, l’inflation était telle que les ouvriers avaient perdu 15% de leur pouvoir d’achat. Vingt mille travailleurs se sont donc mis en grève pour récla-mer 14 francs de plus par mois. La direction n’a concédé qu’une aug-

Nike met ses ouvriers dans leurs petits souliersLes 200 000 employés de Nike au Vietnam ne peuvent pas élire leurs représentants syndicaux. Stoïques, ils ne se plaignent pas.

mentation de 7 francs. Au lieu de défendre les employés, les représen-tants du syndicat ont appuyé la di-rection en menaçant les grévistes de licenciement. M. T., 27 ans, l’un des leaders du mouvement protestataire: «J’ai défendu cette cause car je savais qu’elle était juste. Mais, comme au moins cent autres personnes, j’ai été contraint de quitter l’entreprise du jour au lendemain.» Du reste, plus de 4000 ouvriers insatisfaits des con-ditions proposées ont démissionné. Dans un courrier adressé au Comité de protection des travailleurs, Nike nie tout licenciement abusif et jus-tifie la présence croissante de poli-ciers durant la grève par un souci de sa part «de protéger le bien-être des grévistes, de la direction et des pro-priétaires de l’usine».

Des maux parlants

Se plaindre de mauvais traite-ments paraît élémentaire, particu-lièrement dans un secteur où les exigences de production sont très élevées. Madame B., 32 ans, travaille dans le département de collage de l’usine Dona Victor à Hô Chi Minh-Ville. «Chaque jour, je dois coller les semelles de 1450 paires de chaussu-res. J’ai l’habitude de me faire crier dessus par mes supérieurs. Vous sa-vez, après douze ans de métier, leurs remarques ne m’atteignent plus.» Sa sœur cadette est, elle, plus sensible aux remontrances. «Le problème,

Accompagné d’un photographe et d’une recherchiste, notre confrère danois carsten terp (photo) a visité trois usines Nike au Vietnam du 3 au 15 avril 2009. Ce reportage complète et illustre le test CSR sur les chaussu-res de jogging. Les témoignages et les éléments d’information qu’il contient sont indépendants de l’enquête menée par l’ICRT et Engaged. Nike ayant refusé de participer à l’étude, l’ICRT a jugé pertinent d’enquêter sur les conditions de travail des ouvriers.

«J’ai défendu cette cause car je savais qu’elle était juste. Mais, comme au moins cent autres personnes, j’ai été contraint de quitter l’entreprise du jour au lendemain»

m. t., meneur de la grève.

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Nike met ses ouvriers dans leurs petits souliersLes 200 000 employés de Nike au Vietnam ne peuvent pas élire leurs représentants syndicaux. Stoïques, ils ne se plaignent pas.

c’est que si vous vous plaignez au syndicat, vous vous entendez répon-dre que c’est de votre faute, que vous n’aviez qu’à atteindre les objectifs.»

Santé des employés atteinte

Hélas pour les employés, l’atmos-phère du département de collage est doublement mauvaise. Les colles qu’ils utilisent contiennent en effet des substances extrêmement noci-ves. Bien qu’elle porte un masque, Mme B. souffre de maux de tête, de gorge et d’estomac. En compensa-tion, Nike lui verse une «prime men-suelle de danger» de 6 francs. Selon un médecin interrogé, des maux ty-piques sévissent dans l’industrie de la chaussure: baisse de la fertilité, augmentation des fausses couches et

pertes de mémoire. Pour lui, ces pro-blèmes sont étroitement liés à l’utili-sation de substances nocives.

Minimum légal, mais pas vital

Mme L., 40 ans, travaille depuis quatre ans dans le département de semelles de Nike à Hô Chi Minh-Ville. Cette femme divorcée et issue d’un milieu rural désire offrir un ave-nir meilleur à ses deux enfants, res-tés chez leurs grands-parents, dans l’ouest du pays. Au Vietnam, qui dit avenir, dit études. Mais celles-ci coû-tent très cher. Le sacrifice de Mme L. suffira-t-il à garantir de bonnes con-ditions de vie à ses enfants? Rien n’est moins sûr, car Nike – et les autres – continuent de pratiquer le salaire minimal légal.

Mme L. gagne donc 112 francs par mois, et si elle n’atteint pas les objec-tifs de production, 17 francs lui sont déduits de son salaire. Le loyer de son 15 m2 lui coûte 42 francs, et elle dépense 21 francs par mois en nour-riture. Chaque mois, 35 francs vont à ses enfants. L’écolage semestriel du lycée coûte entre 55 et 85 francs, et ce-lui de l’université environ 375 francs. Pour pouvoir mettre le maximum de côté, elle économise sur les visites à sa famille (14 francs le ticket aller et retour). Ainsi ne voit-elle ses enfants que tous les deux ou trois mois. Pour l’heure, Adidas est la seule entreprise qui déclare envisager la question d’un salaire tenant compte du coût de la vie. Carsten Terp Adaptation française: Anne Onidi

mmes b., g. et t., ouvrières à la fabrique de ching luh.

Sore

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HUmEUR FR C magazine JUIN 2009 NO 19

Le billet de Lucie Rihs

De l’art de se ruiner pour son bébéTout commence avec les tests de grossesse.

Un matin, un doute nous saisit et nous fonçons à la pharma-

cie ou dans notre salle de bains – tout dépend de notre degré d’anticipation de la chose. Fébrile, nous déballons le précieux engin et tentons de l’utiliser correctement. Une barre. «Ouf, il fonc-tionne!» Pas de deuxième... Il faut une deuxième barre sur le test pour être enceinte. «Et si ce test-là était défec-tueux?» Cette fois, pas d’alternative, il faudra affronter les recommandations détaillées de la pharmacienne pour obtenir un deuxième sésame.

Là, ça se complique.

«V ous voulez celui qui est hyper-sensible et qui vous dit bien

avant le délai si vous êtes enceinte? Vous voulez celui qui est très joli et qui vous indique même vos semaines de grossesse? Ou vous préférez le mo-che, là-bas, qui est moins cher et qui marche aussi bien que les autres?»

«Euh...»

C ’est ici précisément que com-mence l’engrenage infernal du

commerce de la maternité. Même pas certaine de notre aptitude à la fertilité, nous sommes déjà face au choix si cul-

pabilisateur de se ruiner ou pas pour offrir le meilleur à notre bébé...

Bon, ça y est, on est enceinte.

On pleure, on rit, on s’angoisse, on doute de nous, on saute de joie et

on va vite dévaliser le rayon adéquat de la librairie la plus proche. Une fois le bourrichon bien plein de conseils plus ou moins utiles, la phase «pré-paratoire» commence. Dans l’ordre, il ne faut manger que des choses très bonnes pour que notre bébé grandisse bien. Il faut rester très désirable pour que le futur papa s’intéresse toujours à la partie au-dessus de notre nom-bril. Il faut aussi préparer la plus mi-gnonne des chambres d’enfant pour notre merveille et remplir son armoire des habits les plus doux. Et prévoir des jouets intelligents, un siège auto su-personique, une pharmacie d’urgence avec des sparadraps bariolés, etc., etc.

Etre enceinte,c’est un véritable budget.

T andis que l’on s’enthousiasme pour les mille et un préparatifs à

gérer avant la naissance de notre bébé, notre compte bancaire se vide et no-tre compagnon se désespère. Mais ce n’est pas de notre faute, c’est celle du système. Comment voulez-vous que lorsqu’on apprend l’existence d’un

matelas «super-de-luxe-antiallergène-top-du-top», on se résolve à choisir sa version bêtement «standard» pour y déposer chaque nuit le petit corps chaud de la prunelle de nos yeux? Comment pourrait-on accepter l’offre de notre belle-sœur de nous prêter sa poussette deux fois usée lorsqu’on est persuadée des avantages en termes de sécurité et de confort d’un modèle neuf, même hors de prix?

«En plus, chéri, elle a eu deux garçons, ta sœur. Tu ne vas quand même pas me faire croire que ta fille pourrait se balader dans un couffin bleu?»

Mais il est vrai que l’instinct ma-ternel naissant a des raisons malgré tout parfois étranges. Et particuliè-rement éloignées de toute logique économe. Entre pulsions dépensières décomplexées, «parce que ce n’est pas vraiment pour moi», et pres-sions commerciales, difficile de ne pas assécher légèrement son CCP! Heureusement, et comme par ma-gie, le rapport à tout ça évolue de manière relativement spectaculaire avec l’arrivée d’un deuxième enfant.

L. R.

A. R

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lia

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En été, pendant que le cerf paufine son brame dans les bois, le mâle du genre

humain, lui, que fait-il dans son jardin? Eh bien, il tond. Plus que l’intensité du bruit émis par l’engin, c’est l’efficacité de la

tonte qui a intéressé Test-Achats. Tous les modèles testés ont convaincu,

sauf sur gazon mouillé. Nos con-frères du Plat-Pays recommandent

principalement la tondeuse électrique à pousser soi-même. En revanche, pour

les jardins de plus de 600 m2 à forte déclivité et parsemés d’arbres, la tondeuse autotractée est préférable. En piste, messieurs!

les MeIlleUres DU test:tondeuses électriques à pousser:sabo 43el Compact, 1050 fr.wolf garten compact plus 40 e-1, 483 fr.

tondeuses électriques autotractées:sabo 47 a economy, 1890 fr.solo 550 r, 1590 fr.

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PaGe réalIsée Par aNNe ONIDI ILS ONT TESTé POUR NOUS

Pour porter des ju-pettes, les femmes

n’ont pas le choix, elles doivent faire jambes nettes. C’est le choix de la méthode d’épilation qui s’avère en revanche corné-lien: cire chaude? cire froide en bandes? épilateur électrique? Les testeuses de Que choisir n’ont pas réussi à résoudre cet «épileux» problème. L’utilisation régulière des bandes de cire froide coûte cher, les cires chaudes sont parfois difficiles à étaler, les épilateurs électriques pro-

voquent des poils incarnés. Finalement, les pantalons, c’est bien aussi.

les MeIlleUrs DU test:Cires chaudes:Cire chaude veet orientale huiles essentielles, 15 fr. 90

Cires froides:Bandes de cire veet peaux

normales, 11 fr. 90

epilateurs:Philips satinelle Ice premium HP6513, 149 fr.braun silk-épil Xpressive 7781, 196 fr.

Casques audio

Ils perdent le fil

«Un flop intégral», titre Altroconsumo pour ré-

sumer le résultat de son test sur les casques de moto inté-graux. Le flop? Sur les 18 modèles testés, quatre se sont révélés insuffisants. Triste, d’autant que le cas-que intégral est, contraire-ment au casque modulaire, censé assurer une protection optimale. Motardes et motards, passez le message, les casques suivants sont à bannir du circuit: Bieffe Syntek, MDS

Edge, Suomy Trek et Vemar VSREV. En revanche, re-

lèvent nos confrères italiens, pas besoin de «casquer» pour être bien protégé! Le modèle le plus sûr est aussi l’un

des moins chers du test.

les MeIlleUrs DU test:Nolan N62, 229 fr.Xlite X-701, 649 fr.marushin 777 nX, 299 fr.

Casques de moto Le coup du Latin

Tondeuses à gazon Vrombissements de saison

La devise du porteur de casque audio pourrait bien

être «s’isoler du monde sans déranger son monde». Pour le dérangement, pas de pro-blème, conclut Que Choisir, qui a testé 30 casques de moyenne gamme. En revan-che, côté isolation, il faudra repasser! En matière de qualité du son, le meilleur des sans-fil n’obtient qu’un résultat moyen, mais heureusement que les casques avec fil s’en sortent nettement mieux. Alors reste-t-il encore une seule raison d’opter pour un sans-fil? Allez, oui: sa portée est excellente, pouvant atteindre jusqu’à 200 mètres.

les MeIlleUrs DU test:Casques avec fil:Bose Circum, 235 fr.creative aurvana live, 116 fr.

Casques sans fil:sony MDr-rF860rk, 126 fr. 80sennheiser rs 110, 108 fr. 80

Epilation La douceur dans la douleur

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TEST FRC FR C magazine JUIN 2009 NO 19

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Basmati Quand la star des riz passe à la casserolePrès d’un tiers du riz basmati vendu en Suisse contient des variétés moins nobles. De quoi faire bouillir les gastronomes!Son nom signifie «la reine du par-fum», en sanscrit... et pour cause! Le basmati fait partie des riz les plus parfumés d’Asie. Mais l’arôme n’est pas le seul atout qui a permis à cette variété de gagner ses lettres de no-blesse. Ses grains longs et fins, ainsi que sa texture moelleuse et non col-lante après la cuisson, en font un riz très prisé, dont le cours mondial peut atteindre dix fois celui du riz blanc ordinaire.

Hélas, les riz basmati vendus en Suisse ne sont de loin pas tous aussi nobles qu’ils le prétendent... Sur les huit échantillons que nous avons fait analyser par notre laboratoire, deux riz, Primefood et Casino Euro Sourire, usurpent leur titre de bas-mati. Ils contiennent certes du riz basmati, mais aussi des variétés à long grain moins prisées en quantité non négligeable. En ce qui concerne le basmati d’Inde de Globus, le plus cher du test, un premier échantillon a montré plus de 60% de riz non bas-mati. En revanche, lors de l’analyse d’un deuxième lot, le profil généti-que démontre que le riz reste bien fidèle à son titre. Pour ces raisons, Primefood et Casino ont été pénali-sés dans le classement final, tandis que Globus obtient de justesse la mention «satisfaisant».

L’arôme du riz Max Havelaar

Nos confrères de Que choisir, avec qui nous avons réalisé ce test, ont trouvé la même proportion de riz de moindre qualité, et ce pour des pro-duits complètement différents. Ici comme chez nos voisins, le consom-mateur a près d’un risque sur trois de tomber sur un riz à long grain bas de gamme. Ces résultats sont à peine moins bons que ceux relevés par nos

très bon bon satisfaisant peu satisfaisant

insuffisant

confrères anglais et américains. Quoi qu’il en soit, cette loterie inaccepta-ble renfloue les caisses du faux bas-mati (cf. encadré).

Noblesse oblige, un bon basmati ne doit pas faillir à sa réputation aro-matisée. L’odeur typique des riz par-fumés provient, entre autres, d’une molécule (le 2-acétyl-1-pyrroline, ou 2AP) qui rappelle les effluves de pain blanc, d’épices, ou encore de pop-corn, pour les moins romantiques!

Nos laboratoires ont quantifié ces molécules dans nos échantillons. Les produits suisses sont, d’une ma-nière générale, plus parfumés que les français. Mais surprise! la teneur en parfum des riz vendus dans no-tre pays varie du tout au tout. Alors que le riz Barkat ne contient que 26 microgrammes de 2AP par kilo, le riz Basmati Migros Max Havelaar

bat tous les records, parmi les échan-tillons suisses et français, avec 210 microgrammes. Par ailleurs, ce bas-mati d’Inde est aussi l’un de ceux qui présentent le moins de défauts, et semble exempt de contaminants chimiques.

Même riz chez Migros et Coop

Certes, ce produit Max Havelaar coûte un peu plus cher que ses homo-logues qui ne sont pas issus du com-merce équitable. La surprise, selon les représentants du label, c’est que les riz basmati de Migros et de Coop sont les mêmes, avec une qualité très probablement identique pour les deux produits! A vous de jouer: la qualité et l’éthique ne sont-elles pas deux excellentes raisons d’acheter ce riz de bon cœur? Huma Khamis

migrosmaX haVelaar,

riZ basmati

cooP qualité et PriX basmati rice

migros riZ basmati

barKatbasmati rice

uncle ben’sbasmati

(en sachet cuisson)

globusriZ basmati d’inde

Prime food basmati (manor)

euro sourire riZ basmati long grain

(casino)

PriX indicatif au Paquet 4 fr. 20 3 fr. 75 3 fr. 75 18 fr. 50 4 fr. 30 7 fr. 40 3 fr. 85 2 fr. 90

PriX indicatif au Kg 4 fr. 20 3 fr. 75 3 fr. 75 3 fr. 70 8 fr. 60 7 fr. 40 3 fr. 85 2 fr. 90

brisures (15%)

humidité (2,5%)

défauts mineurs (2,5%)

Pesticides et contaminants (10%)

authenticité (40%)

intensité de l’arôme (30%)

aPPréciation globale en %aVec critère limitant 76 70 65 58 57 57 27 20

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Basmati Quand la star des riz passe à la casserolePrès d’un tiers du riz basmati vendu en Suisse contient des variétés moins nobles. De quoi faire bouillir les gastronomes!

FR C magazine JUIN 2009 NO 19 TEST FRC

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les variétés reconnues comme le basmati sont celles qui poussent exclusivement

en inde et au Pakistan.

migrosmaX haVelaar,

riZ basmati

cooP qualité et PriX basmati rice

migros riZ basmati

barKatbasmati rice

uncle ben’sbasmati

(en sachet cuisson)

globusriZ basmati d’inde

Prime food basmati (manor)

euro sourire riZ basmati long grain

(casino)

PriX indicatif au Paquet 4 fr. 20 3 fr. 75 3 fr. 75 18 fr. 50 4 fr. 30 7 fr. 40 3 fr. 85 2 fr. 90

PriX indicatif au Kg 4 fr. 20 3 fr. 75 3 fr. 75 3 fr. 70 8 fr. 60 7 fr. 40 3 fr. 85 2 fr. 90

brisures (15%)

humidité (2,5%)

défauts mineurs (2,5%)

Pesticides et contaminants (10%)

authenticité (40%)

intensité de l’arôme (30%)

aPPréciation globale en %aVec critère limitant 76 70 65 58 57 57 27 20

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TEST FRC FR C magazine JUIN 2009 NO 19

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CONsO mALiN

n lavez le riz basmati dans l’eau fraîche avant la cuisson. il n’en sera que meilleur.

n ne surestimez pas la quantité d’eau nécessaire pour cuire le basmati, qui ne se cuit pas comme les pâtes! l’eau doit être absorbée durant la cuis-son.

n Placez un couvercle sur la cas-serole, coupez le feu en fin de cuisson et laissez reposer le riz une petite demi-heure. Vous économiserez de l’énergie et vous laisserez le temps au riz de devenir moelleux et de li-bérer ses arômes. h. K.

Même s’il ne bénéficie pas d’une ap-pellation d’origine contrôlée, on admet en général que le riz basmati provient d’Inde et du Pakistan. Néanmoins, certaines variétés sont protégées par l’Union européenne. Neuf variétés sont reconnues en tant que basmati et bénéficient d’exonérations à l’im-portation. De leur côté, les autorités indiennes et pakistanaises reconnais-sent 15 variétés de riz comme étant du basmati. Même si elles ne figurent pas dans la réglementation, ces varié-tés sont aussi approuvées par la FSA, l’agence anglaise de répression des fraudes.

Les variétés reconnues comme basmati sont celles qui poussent ex-clusivement dans des régions spécifi-ques des plaines du Gange, dans les Etats du Pendjab (des deux côtés de la frontière entre l’Inde et le Pakistan), le Jammu, le Haryana, l’Uttaranchal et l’ouest de l’Uttar Pradesh, en Inde. Un code de bonnes pratiques anglais, ré-digé par diverses associations, définit le riz basmati et ses caractéristiques. H. K.

L’authenticité du riz a été établie sur la base de profils génétiques. Une présence de 7% de riz non basmati est tolérée. Les analyses sont répé-tées sur d’autres numéros de lots, lorsque du faux basmati est identifié. Au-delà de 13% (marge d’erreur comprise), le riz n’est pas authenti-que. L’arôme typique des riz parfumés est quantifié par chromatographie en phase gazeuse ou HPLC couplée à un double spectromètre de masse. Cette technique, utilisée pour identifier ou doser les composés chimiques d’un mélange et apprécier leur concen-tration, a aussi permis de rechercher

près de 258 pesticides et substances chimiques dans les échantillons.L’humidité a été mesurée dans les riz. En effet, au-dessus d’une certaine limite, le risque de développement microbien est trop important et le riz devient impropre à la consommation!La présence de brisures dans le riz ne constitue pas de risque sanitaire, mais dénote un riz de moindre qua-lité, qui ne cuira pas de manière uni-forme. C’est pourquoi nos laboratoi-res ont compté le nombre de grains cassés. Ils ont aussi recherché les dé-fauts mineurs, dus essentiellement à un mauvais triage des grains et à des problèmes de stockage du riz. h. K.

Protocole de test

Une origine, mais une appellation non contrôlée...

BONUs WeB: Ce sujet vous intéresse?Retrouvez sur www.frc.chun glossaire et de nombreux liens.

Le marché du faux basmati En 2003, suite à une étude de la FSA (Food Standard Agency), nos confrères britanniques de Which? dénonçaient le fait que près de 46% des échantillons de riz basmati n’en étaient pas vraiment. En 2006, seu-lement 16% des échantillons conte-naient encore une part importante d’adultérant, soit du riz de moins bonne qualité. Une nette amélio-ration, certes, mais qui représente, uniquement au niveau de la Grande-Bretagne, l’équivalent de près de 13,5 millions de nos francs payés pour du faux basmati. En 2007, aux Etats-Unis, 30% des riz basmati étaient mélangés avec des grains de qualité inférieure, et les consomma-teurs américains ont donc dépensé cette année-là la bagatelle de 16,5 millions de francs suisses pour du riz de moins bonne qualité! h. K.

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FR C magazine JUIN 2009 NO 19 ENQUêTE

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CarburantsLe prix du gaz fait des vaguesPlus écologique, rouler au gaz naturel est aussi plus économique, mais, selon les stations, l’économie de carburant varie de 18 à 35% par rapport à l’essence.

Au mois de mai 2008, une lectrice de la région de Sierre nous faisait remarquer que le prix du gaz naturel carburant variait, d’une station à l’autre, de plus de 41 ct. par litre équivalent essence. A cette époque, l’Association suisse de l’industrie gazière nous répondait que ces différences s’ex-pliquaient par le passage d’une politique de prix d’appel à un prix plus proche du marché, certains distributeurs ayant anticipé la défiscalisation de ce carburant. Elle prévoyait, avec l’entrée en vigueur de la défiscalisation du gaz et du biogaz au 1er juillet 2008, un resserrement des différences, tout en indiquant que la loi sur les cartels lui interdisait d’émettre des recommandations de prix.

Jusqu’à 24% de différence de prix

Dix mois après la défiscalisation, la FRC a relevé, fin avril, les prix pratiqués par les 30 stations distribuant du gaz naturel carburant en Suisse romande. Résultat: mal-gré un resserrement de la fourchette, des différences de prix importantes persistent. Près de 24 ct. par litre équiva-lent essence entre la station la plus chère (Rolle) et celle la moins chère (Fribourg), soit une différence de 24%. Pour

le même échantillon de stations, la différence n’est que de 11 ct. pour le litre d’essence sans plomb, soit 8% d’écart.

Vingt pour cent de biogaz

La moyenne des prix pratiqués par les stations est de 1 fr. 04 par litre équivalent essence. Même si le gaz est distribué dans une station aux couleurs d’une compa-gnie pétrolière, ce n’est pas cette dernière qui fixe le prix, mais le distributeur local de gaz. Les neuf stations appro-visionnées par Holdigaz dans le canton de Vaud et dans le Chablais affichent ainsi toutes le même prix de 0 fr. 98, bien qu’elles soient situées dans les stations de Migrol, de Tamoil ou d’Avia, dont les prix de l’essence varient. Selon Thierry Leutenegger, de Gaznat, entreprise assu-rant l’approvisionnement en gaz de la Suisse romande, les différences de prix actuelles s’expliquent par les poli-tiques de prix des distributeurs, qui prennent notamment en compte le coût des stations, qui peut varier du simple au double en fonction des équipements.

Le gaz reste meilleur marché que les autres carburants fossiles, en moyenne de 30%. De plus, les distributeurs

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ENQUêTE FR C magazine JUIN 2009 NO 19

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PriX du gaZ naturel carburant

en kg en litre équivalent essence

Moyenne des 30 stations romandes 1 fr. 53 1 fr. 04

les stations les moins chères

fribourg-nord (tamoil), frigaz 1 fr. 41 0 fr. 95

martigny (migrol), sinergy 1 fr. 43 0 fr. 97

9 stations, groupe holdigaz 1 fr. 44 0 fr. 98

les stations les Plus chères

rolle (migrol), ville de rolle 1 fr. 74 1 fr. 19

2 stations sion et sierre, sogaval 1 fr. 68 1 fr. 14

2 stations neuchâtel et la chaux-de-fonds, Viteos 1 fr. 66 1 fr. 13

le gaz est facturé au kilo, mais l’affichage des prix indi-que souvent le prix par litre d’équivalent essence (soit la quantité de gaz pour rouler autant qu’avec 1 l d’essence), 1 kg de gaz équivalent à 1,47 l d’essence.BONus weB:liste des prix pour les 30 stations romandes et des avantages accordés à l’achat d’un véhicule neuf.

offrent des réductions de 1000 à 1500 fr. à l’achat d’un véhicule à gaz. Certains cantons et assurances accordent également des rabais aux véhicules à gaz sur les taxes et les primes (cf. FRC Magazine No 16). Outre ces avantages financiers, l’environnement s’en porte aussi mieux, puis-que le gaz naturel comporte actuellement près de 20% de biogaz suisse. «L’Association suisse de l’industrie gazière

s’est engagée auprès de la Confédération à injecter au mi-nimum 10% de biogaz dans le réseau», indique Thierry Leutenegger.

Clients captifs

Les conducteurs de véhicules à gaz sont néanmoins captifs des tarifs pratiqués par le distributeur de leur

SUISSE:109 stations

de remplissagede gaz naturel,7000 véhicules

à gaz naturel

Stations de remplissage de gaz naturel et biogaz

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Aigle

Bienne

Collombey

Cossonay

Crissier

Delémont

Echallens

Fribourg-Nord

Genève centre (Châtelaine)

Genève-Nord (Chambésy)

Genève-Sud (les Acacias)

La Chaux-de-Fonds

Lausanne-Nord (Blécherette)

Lausanne-Nord (La Borde)

Lausanne-Ouest (Renens)

Lausanne-Sud (Rhodanie)

Lucens

Martigny

Morges

Neuchâtel

Nyon

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Rolle

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Sierre-Est (Chalais)

Sion-Ouest

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Villars-Sainte-Croix

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Yverdon-les-Bains

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Les stAtiONs De gAZ NAtureL eN suisse rOmANDe

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En termes de qualité de l’air, les véhicules à gaz re-jettent moins de polluants par kilomètre parcouru qu’un véhicule à essence: - 25% de CO2, - 95% d’oxyde d’azote et -90% d’ozone. Ils n’émettent que de très fai-bles quantités de particules fines et autres substances cancérigènes. C’est au titre de la réduction des émis-sions de CO2 et du plus faible impact environnemental que le gaz naturel a été partiellement défiscalisé, l’im-pôt étant réduit de 40 ct. par litre équivalent essence. Le biogaz, produit à partir de déchets (méthanisation de déchets verts, de boues d’épuration ou d’autres matières organiques) présente un bilan CO2 neutre, raison pour laquelle il est entièrement défiscalisé. Si le biogaz est une énergie renouvelable, ce n’est pas le cas du gaz, qui, comme le pétrole, affiche des réserves limitées, mais supérieures à ce dernier. a. c.

Plus écologique, mais pas forcément durable

CHeCk-List...

Où et quand la tique pique-t-elle?La tique, petit acarien qui se nourrit de sang, se trouve dans les sous-bois à moins de 1500 m d’altitude. Elle est principale-ment active du printemps à l’automne.

Quelles maladies transmet-elle? La borréliose, ou maladie de Lyme. C’est la plus répandue (5 à 50% des tiques sont porteuses de la bactérie). Moins fré-quente et plus difficile à détecter, l’encéphalite à tiques. Elle peut, très rarement, avoir des conséquences neurologiques graves. Seuls 1 à 2% des tiques sont porteuses du virus. En Suisse romande, les principales zones infectées par ce virus sont la plaine de l’Orbe, la région des Trois-Lacs et le Jura bernois.

Comment l’éviter?Porter des pantalons longs de couleur claire et des chaussures fermées. Cela vous protège des attaques et vous permet de détecter les tiques. Vous pouvez aussi appliquer des produits antitiques. Evitez de traverser sous-bois et broussailles car les tiques s’y tapissent. Restez sur des chemins dégagés. Après une balade, inspectez tout le corps, en particulier le creux du genou, la région pubienne, le nombril, les aisselles, les épaules et, chez les enfants, la tête. N’oubliez pas d’examiner Médor et Mistigri. Ils peuvent ramener l’intruse à la maison.

Comment retirer l’insecte?Le plus rapidement possible, en utilisant une pincette pour la saisir au ras de la peau, la retirer à la verticale ou avec un mou-vement rotatif. Ensuite, désinfecter l’endroit de la piqûre.

Que faire après une piqûre?Surveiller l’endroit de la piqûre et consulter un médecin en cas d’apparition de rougeur augmentant de diamètre, de maux de tête ou de douleurs dans les membres.

Faut-il se faire vacciner?Les personnes de plus de 6 ans qui vont régulièrement en forêt dans des zones d’endémie peuvent se faire vacciner contre l’encéphalite, pour laquelle il n’existe pas de traite-ment. Il n’existe aucun vaccin contre la borréliose, mais cette maladie peut être soignée avec des antibiotiques. A. C.

Pour en savoir plus: www.zeckentest.ch/fr/index.jsp

La tique à l’attaque!Le nombre de stations de remplissage augmente régulièrement (112 au total en Suisse). Début 2009, 30 colonnes étaient en service en Suisse ro-mande contre seulement une dizaine en 2005. Entre 1998 et 2008, la quantité de gaz naturel carburant est passée de 174 à 1058 tonnes, une progression particulièrement marquée ces deux dernières années.Selon les chiffres dif-fusés par Gazmobile, société chargée de la promotion du gaz comme carburant, quelque7200 véhicules roulent au

gaz naturel et au biogaz en Suisse. Les véhicules sont équipés d’un dou-ble réservoir permettant de pallier la plus faible densité des stations, l’autonomie en mode gaz (260 à 560 km) est ainsi réduite par rapport à une voiture standard. Autres inconvénients, le faible nombre de modèles disponibles (principale-ment Ford, Fiat, Peugeot, Volvo) ainsi qu’un surcoût à l’achat d’environ 3000 francs pour un petit mo-dèle à environ 6000 francs pour des véhicules de la classe moyenne. a. c.

région de domicile, car, rappelons-le, le tourisme à la pompe n’est pas intéressant au-delà de quelques kilo-mètres. Même si le gaz carburant est de toute façon plus avantageux, il faudra compter jusqu’à deux fois plus de temps pour compenser le surcoût du véhicule, durée qui peut parfois dépasser la durée de vie de ce dernier. Aline Clerc

Le gaz met le turbo

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SOUS LA COUPOLE PaGe réalIsée Par FlOreNCe BettsCHart

La Chambre du peuple a refusé la proposition des Verts d’augmenter le montant de la vignette

autoroutière à 120 francs. Elle restera donc à 40 francs. La majorité n’a pas non plus voulu intro-duire une vignette de courte durée, d’un coût de 40 francs pour deux mois. De même, l’idée de pré-

voir des exceptions pour les régions frontalières a été rejetée. En revanche, les resquilleurs seront pu-nis plus sévèrement, puisqu’ils devront débourser 200 francs, soit le double du montant actuel. Le dos-sier passe maintenant au Conseil des Etats. F. B.

Vignette autoroutière Prix maintenu à 40 francs

Cassis de Dijon La FRC demande un observatoire des prix

Après le Conseil des Etats, c’est le Conseil national qui a accepté

d’introduire le Cassis de Dijon dans notre législation. Ce principe permet aux marchandises autorisées dans l’Union européenne d’être impor-tées librement en Suisse. Ainsi, les produits importés de l’UE ne seront plus tenus de correspondre à nos prescriptions particulières. Cette mesure devrait per-mettre, selon les services de Doris Leuthard, des gains de l’ordre de 2 milliards de francs, soit environ 10% de la valeur des importations. Ce sont notamment les prix des denrées alimentaires, des produits cosmétiques, des textiles ou encore des appareils électroménagers qui seront touchés par cette mesure.

La FRC est ravie de cette décision, qui va dans le bon sens de la lutte contre la vie chère. Reste maintenant à

savoir si les prix baisseront effective-ment en Suisse l’année prochaine. En effet, aucun instrument de contrôle n’a été prévu avec l’introduction de la loi. Le Seco (Secrétariat d’Etat à l’Eco-nomie) a d’ores et déjà annoncé que ce sont les organisations de consom-mateurs qui joueront un rôle pour dé-noncer les abus. La FRC propose de

mettre en place un observatoire des prix avec plusieurs partenaires encore à définir. Une photographie des prix 2009 de certains produits devrait être faite pour pouvoir les comparer à ceux en vigueur en 2010 et au-delà. Seule cette comparaison pourra nous dire si l’introduction du Cassis de Dijon a eu une réelle influence sur les prix,

et donc sur le portefeuille du consommateur, ou si la baisse est confis-quée par les marges des distributeurs. La FRC veillera au grain! F. B.

Poste Libéralisation introduite en juillet 2009

Le Conseil fédéral a annoncé que l’abaissement du mo-nopole de La Poste sur les lettres de 100 à 50 grammes

entrera en vigueur le 1er juillet prochain, et cela contrai-rement à l’avis du Conseil des Etats. Dès cette date, les opérateurs privés pourront donc également acheminer des lettres de plus de 50 grammes, ce qui correspond à environ 25% du volume global des lettres. Les compéten-ces de PostReg, l’autorité de régulation postale, seront en contrepartie renforcées: les consommateurs pourront se plaindre auprès d’elle de la qualité du réseau postal et du temps de distribution des courriers A et B, mais aussi de

toutes les prestations découlant du service universel. Dans un même temps, La Poste a informé qu’elle allait analyser la situation d’ici à fin 2011 de 420 de ses offices, dont 150 en Suisse romande. Cette analyse lui permettra ainsi de définir quels offices seront maintenus sous la forme ac-tuelle et lesquels seront remplacés par une agence postale (par ex. dans une épicerie) ou un service à domicile. La FRC rappelle qu’elle n’est pas opposée à des réformes de structures, notamment si elles sont menées dans un es-prit de partenariat avec les communes, mais qu’elle tient à un service universel de qualité. F. B.

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FRC POLITIQUE

BOOmERANG ? LA SUITE

Vous vous rappelez sans doute que la FRC s’est insur-gée contre l’utilisation mal-veillante de la dénomination «Office des Prix Suisse» et du drapeau suisse par All in One (cf. FRC Magazine Nos 16 et 17). Suite à la plainte de la FRC, la Commission suisse pour la loyauté a constaté que cette société a enfreint la loi fédérale sur les armoiries pu-bliques et l’a sommée de ne plus employer ces sigles. Bien que cette société ait cessé d’utiliser la communication commerciale incriminée, la

commission a jugé qu’une entrée en matière se justifiait notamment parce que «la dé-nomination «Office des Prix Suisse» suscite une impres-sion trompeuse d’officialité». Cette décision réjouit bien sûr la FRC. Cela dit, soyez vigilant car, après être revenue sous le nom de Live-Distribution Organisation TF1, ALL IN ONE agit maintenant sous le nom de Télé Marketing & Service Clientèle. F. B.

web: retrouvez l’entier dudossier sur www.frc.ch

ALL IN ONE De nouveau épinglée

Le mOt De LA présiDeNte

La précipitation est mauvaise conseillère

les primes de l’assurance maladie pour 2010 exploseront. en moyenne de15%. devant ce constat alarmant, le conseiller

fédéral Pascal couchepin, lors d’un exercice de pompier, veut appliquer des remèdes bricolés dans la précipitation dont il reconnaît lui-même que l’efficacité n’est pas garantie. aucune me-sure structurelle ne vise à juguler les hausses.

l’analyse laisse perplexe. un manque d’encaissement des primes pour les années 2008 et 2009 qu’il s’agirait de rattraper? Pourtant, les pertes des assurances maladie étaient voulues et avaient pour but de réduire les réserves surfaites des caisses! la crise financière est passée par là, et il faut maintenant les reconstituer.

devoir faire face, en pleine crise écono-mique, à des hausses aussi carabinées soulève d’énormes problèmes pour les ménages, dont le pouvoir d’achat sera confisqué au détriment d’autres secteurs de l’économie. au moment où la consommation reste un pilier important pour enrayer la crise, c’est particulièrement contre-pro-ductif. la frc exige un soutien aux ménages di-gne de ce nom.

Parmi les mesures proposées, celle du tic-ket modérateur provoque à juste titre une va-gue de rejets. il s’agit en fait d’un transfert sur le patient. une telle taxe entrave l’accès aux soins, notamment pour les personnes de condition mo-deste. elle mine aussi le modèle du médecin de famille, qui hésitera à envoyer son patient chez le spécialiste, par exemple. beaucoup de maladies requièrent un suivi médical régulier et de qualité. arrêtons de culpabiliser les patients!

nous attendons du conseiller fédéral qu’il prenne les mesures structurelles que nous avons proposées avec santésuisse et qui concernent le prix des médicaments.

les mesures peu abouties n’amènent aucune amélioration sur le front des coûts. la précipitation est mauvaise conseillère... monika dusong

Prise de position complète sur www.frc.ch

Valérie legrand-germanier est la nouvelle spécialiste santé de la FRC: «J’ai envie de tirer en avant, de convaincre et de motiver les gens.» Ce qu’elle déteste le plus? «La mauvaise foi, particulièrement présente dans le débat sur le système de santé.» Cette Valaisanne, mère d’une petite fille de 5 mois, sait de quoi elle parle. Après une formation en sciences politi-ques à l’Université de Genève, elle s’oriente vers le management public, avec un doctorat en sciences économiques et sociales axé sur les politiques sanitai-res. Secrétaire scientifique à la Conférence latine des affaires sanitaires et sociales, puis cheffe de projet à l’Institut universi-taire de médecine sociale et préventive à Lausanne, cette spé-cialiste est aujourd’hui familière des enjeux, des contraintes et des opportunités des politiques socio-sanitaires romandes. Elle assistera Mathieu Fleury en tant qu’adjointe et participera aux processus de décision de ce secteur stratégique. De toute évidence, la complexité et l’ampleur de la tâche ne lui font pas peur. Vous avez dit fonceuse?

Une nouvelle têteà la FRC

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CELA VOUS EST ARRIVé FR C magazine JUIN 2009 NO 19

Une question?Un doute?Valérie muster, responsa-ble de la Permanence frc conseil, et son équipe de spécialistes se tiennent à votre disposition.Vous êtes membre frc: 0848 575 105 (tarif normal) Vous n’êtes pas adhérent: 0900 575 105 (2 fr. 85/min)

«Je viens de me remarier et attends mon troisième enfant. Mon aîné com-mence un apprentissage qui nécessite le recours à une chambre meublée. Cette nouvelle donne m’oblige à re-penser mon budget. Pouvez-vous m’y aider?»

Sachant que chaque budget doit être pensé en fonction de sa situation familiale, les

fiches budget proposées désormais gratuitement par Budget-conseil Suisse vous seront d’un grand se-cours. Pas moins de trente et une

fiches nouvellement actualisées vous attendent pour vous faciliter la tâche. L’éventail est large: les fiches budget vous offrent des exemples de situations diverses (sur la base de différents revenus et de votre com-position familiale), des fiches direc-tives (argent de poche, salaire de l’apprenti, argent du ménage, etc.) et des fiches-conseils (comme pour les couples vivant en union libre).

Votre budget ne sera en effet pas le même si vous êtes un couple gagnant 5500 fr. net par mois avec deux enfants, ou avec 7000 fr. et un seul enfant.

Famille Des outils pour adapter son budget

«Par ces quelques lignes, je veux sincèrement remercier la FRC, Me Pedrazzini ainsi que toutes les person-nes qui ont participé avec succès aux négo-ciations. Dans mon cas, la banque me rem-bourse 50% de mon argent. Mais j’en suis très content, et vous n’imaginez pas le soulagement que vous m’avez donné.» – «Merci pour ces très bonnes nouvelles et pour tout votre travail!» – «Merci beau-coup. Cela est un grand résultat.» – «Je vous remercie pour le magnifique résultat de votre négociation avec le CS et je vous en félicite vivement. Je n’y croyais plus!»

Vous avez été très nombreux à nous exprimer vos vifs re-merciements et vos encouragements, suite à l’accord trouvé dans l’affaire de la faillite de Lehman Brothers. La FRC est sa-

tisfaite que la majorité d’entre vous ait obtenu satisfaction et vous remercie tous de votre confiance. Il y a toutefois lieu de répercuter ces messages positifs à l’équipe de bénévoles entraînée dans cette action. En effet, depuis la mi-septembre, elle vous a écoutés, a par-tagé vos colères et vous a soutenus dans ces moments difficiles où certains d’entre vous pensaient avoir perdu les économies de plusieurs années. Votre joie et votre soulagement d’en retrouver une par-tie sont venus récompenser le travail acharné fourni et a, en partie, fait oublier tous les mo-ments de stress et de découragement parfois présents. Mesdames, un grand merci!

Les coulisses de l’affaire Lehman Brothers

Vous avez fait la grimace en cuisi-nant le riz Carolina Parboiled vendu par Migros? Vous n’êtes pas le seul! Migros a reconnu avoir reçu de nom-breuses réclamations à ce propos. En raison de l’odeur nauséabonde qui se dégage du produit, l’un de nos membres, Pierre Philippin, nous signale que cuisiner ce riz diminue considérablement l’envie de le man-ger. Mais de quoi peut bien provenir cette odeur? Le grand distributeur avoue avoir changé de fournisseur et ne s’approvisionne désormais plus aux Etats-Unis en raison de l’utilisa-tion d’OGM, mais en Thaïlande. Les caractéristiques des sols y sont diffé-rentes, tout comme les procédés de préparation, l’eau utilisée différant tant par sa qualité que par son goût. Résultat, tout a changé, sauf l’embal-lage! V. M.

Du riz? Quelle horreur, cette odeur!

V. M.

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FR C magazine JUIN 2009 NO 19 CELA VOUS EST ARRIVé

Famille Des outils pour adapter son budget Attention toutefois, les exemples

donnés par les fiches budget repré-sentent des valeurs moyennes natio-nales. Ces chiffres doivent donc être adaptés à la situation personnelle, en particulier pour les postes «impôts» et «caisse maladie».

Vous n’y arrivez toujours pas? La FRC peut vous proposer sa brochure budget ou vous faire bénéficier de conseils personnalisés avec des con-seillères en budget spécialement for-mées. Relevons que les Vaudois sont particulièrement gâtés. Depuis avril 2009, ils disposent également d’une

Les coulisses de l’affaire Lehman Brothers

ligne Info-budget, où ils peuvent ap-peler le 0840 432 100 pour toutes les questions liées au budget et aux det-tes (cf. p. 32). V. M.

Vous trouverez toutes les fiches sur www.frc.ch ou sur le site

www.budgetberatung.ch(en allemand)

La publicité n’équivaut pas à une offre«Dans son prospectus publicitaire de la mi-avril qui m’est parvenu par la poste, Coop indique une promotion «1+1 offert» pour des rouleaux d’es-suie-tout Bounty à 11 fr. au lieu de 22 fr. La même offre est présente sur le site Internet de Coop. Quelle n’est pas ma surprise en voyant qu’au magasin, le papier essuie-tout est en promotion à 22 fr. au lieu de 44 fr.! A l’informa-tion, on m’indique qu’une erreur s’est glissée dans leur pub et que le prix est bel et bien de 22 fr. Quelle est donc la valeur d’une publicité, si les magasins ne sont pas tenus de s’y conformer?» Maxime Rod

Pour qu’un contrat soit con-clu, il faut une offre et une acceptation de cette der-

nière. Or la publicité et l’envoi de prospectus ou de prix courants ne sont «pas» considérés comme des offres. Constituent une offre l’exposition du prix d’une marchandise dans une vi-trine, le devis d’un artisan ou l’entreposage de journaux dans une caissette avec indi-cation du prix. Dès lors que l’acheteur accepte l’offre,

par oral, tacitement ou par

écrit, le contrat doit être respecté et le prix indiqué payé, sauf si des réserves expresses ont été faites. Dans le cas présent, l’acheteur potentiel ne peut donc faire valoir aucun droit à l’achat de la marchandise en question. Le vendeur n’a toutefois pas le droit de faire n’importe quoi pour appâter le client, faute de quoi il violerait la loi sur la concurrence déloyale et s’ex-poserait à des sanctions de la part de la police du commerce.

Qu’en est-il du commerce élec-tronique? Les deux approches se cô-toient, suivant la présentation ou la formulation adoptée. Pour certains sites, l’offre vient du consomma-teur et elle peut ensuite être accep-tée ou refusée par le vendeur. Dans la majorité des cas, c’est toutefois le cyberconsommateur qui conclut le contrat, en confirmant la commande par un clic. V. M.

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C’EST VOUS QUI LE DITES FR C magazine JUIN 2009 NO 19

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LeHMAN BROTHeRS Bravo à la FRC pour sa ténacité!Je tiens à vous féliciter pour la victoire obtenue sur le Credit Suisse dans sa dé-bâcle suite à l’effondrement de Lehman Brothers. Cette victoire est le résultat de votre ténacité, et j’admire l’intelligence avec laquelle vous menez les combats en faveur des consommateurs. Si tout a été dit sur l’arrogance des banquiers et la folie du système qu’ils imposent aux habitants de la planète, rien n’est fait pour aider les personnes à récupérer leurs économies. Les milliards injectés par les différents gouvernements ser-vent à maintenir le système, et non à le modifier. Face à la domination de la logique libérale, la lutte menée par la FRC en toute discrétion est un acquis important, puisque vous êtes parvenus concrètement à empêcher les spécula-teurs de se défiler une fois le résultat de leurs jeux faits au détriment de leurs clients. Bravo! M. Droz

LiBRAiRieS Monthey contente de sa librairieLoin de moi l’idée de mettre en doute le travail des enquêteurs de la FRC, mais ont-ils testé les compétences de notre libraire lorsqu’il s’agit de dénicher «le» livre-cadeau par exemple? Ont-ils été sensibles à son enthousiasme lorsqu’il parle d’un auteur ou d’une édition? Monthey, ville de moyenne importance, est heureuse de posséder une librairie de cette qualité tenue par un jeune homme aussi compétent. Alors, amis lecteurs, même si elle ne correspond pas à tous les critères de la FRC, je ne peux que vous dire: «Venez et testez vous-mê-mes.» L.-M. Théoduloz

LA POSTe Courrier A comme AttenduJe souhaite vous faire part d’une mau-vais expérience que j’ai vécue avec le service postal, si tant est que l’on puisse encore considérer cette entre-prise comme un service!

Vendredi 24 avril dernier, j’ai voulu envoyer une enveloppe A5 qui conte-nait un porte-monnaie. Le postier a re-

fusé de l’accepter comme lettre. Comme il était urgent qu’il parvienne à son des-tinataire, j’ai payé 8 francs (tarif «colis» en courrier A). A ce jour, mardi 28 avril, il n’est toujours pas arrivé... Pour la petite histoire, notre bureau de poste de Lavigny sera fermé le 1er mai. En plus, j’habite un lotissement en de-hors du village qui regroupe environ 35 logements. Nous avions une boîte postale qui a été simplement ôtée, sans avertissement préalable.

Cela ne nous incite pas à favori-ser cette entreprise pour nos échanges, même si je lis aujourd’hui dans votre journal que, dans un bel élan phi-lanthropique, La Poste a décidé de ne pas augmenter ses tarifs, comme si ce n’était pas déjà assez cher! M. Schwab

HORS-SAiSON Les distributeurs doivent informerJe souhaiterais que l’on facilite la tâche des ménagères, toujours plus éloignées de la production des fruits et légumes, en insistant auprès des grands distri-buteurs pour qu’ils mettent en évidence dans leurs magasins les produits de saison. Que ceux-ci, produits en Suisse, soient vraiment présentés à part, de façon privilégiée. Par exemple, que les asperges péruviennes soient présentées plutôt à côté des ananas que des asper-ges valaisannes. Tout cela sans manger de fraises à Noël, non par protection-nisme mais par souci logique d’écolo-gie, par rapport aux coûts de transport et de santé publique. R. Morisod

PROMOTiON Cablecom dépasse les bornesJe vous écris pour vous faire part de mon mécontentement à l’encontre de la société Cablecom. Je fait appel à ses services pour ma connexion Internet depuis plusieurs années, et j’ai bien sûr bénéficié de l’accroissement de sa bande passante. (...) Cependant, je regarde tou-jours, l’œil en coin, leurs promotions, comme «deux mois gratuits ou plus si vous vous inscrivez maintenant». Moi

un article vous a plu ou irrité? une pratique commerciale vous a déplu et vous voulez en aver-tir les lecteurs? Vous avez con-naissance d’un fait pouvant in-téresser la rédaction? n’hésitez pas à nous écrire! faites-nous parvenir un courrier àfrc - case postale 6151 1002 lausanneou un e-mail à [email protected]

Courrierdes lecteurs

qui suis client depuis longtemps, je n’ai jamais été remercié d’avoir toujours payé mes factures. (...) L’évolution tech-nologique permet un doublement de la bande passante. (...) Pour être franc, la connexion que j’ai actuellement me suffit largement. Pourquoi donc ne pas en baisser le prix? Le prix n’est de toute évidence pas calculé d’après le débit de l’abonnement, mais motivé par l’appât du gain. Y.-C. Paillard

ORANge Ça se passe comme çaMon fils (16 ans) a cru participer à un concours de McDonald’s sur son téléphone mobile. Depuis, il reçoit des messages en allemand chaque se-maine. Chaque message coûte 4 fr. 60 et, d’après Orange, il a, sans le savoir, contracté un abonnement. C’est de l’arnaque en toute impunité! (...) J’ai demandé à l’opérateur de bloquer ces numéros à valeur ajoutée, mais com-bien d’ados crédules et de parents de-vront-ils encore se faire avoir? M. Cornaz-Volet

ReCTiFiCATiFLes frais de gestion du compte BCGE dont il est question en page 11 de notre dernier numéro sont de 86 fr. par an, et non par mois.

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FR C magazine JUIN 2009 NO 19 PRèS DE CHEZ VOUS

Les membres voudront bien indiquer leur numéro d’adhérent au début de chaque appel. Les témoignages doivent nous parvenir par courrier postal.Rue de Genève 7, 1002 Lausanne

Tél. 0900 575 105 (2 fr. 85/min) pour les non-membres.Tél. 0848 575 105 (tarif normal) pour les membres. Fax 021 331 00 93 Ouvert les matins de 9 h à 13 h, sauf je de 13 h à 17 h.

Permanence Conseil

FriBOurg Rue de l’Hôpital 2,CP 553, 1701 Fribourgouvert: ma et ve de 9 h à 11 hTél. 026 322 28 [email protected] budget sur rendez-vousTél. 026 322 28 40Présidente: Dana Raemy

VALAisR. des Châteaux 2,CP 2195, 1950 Sion 2ouvert: ma de 9 h à 11 h et je de 14 h à 17 hTél./fax 027 323 21 25, [email protected]ésidente: Françoise [email protected]

NeuCHâteLRue Louis-Favre 1,2000 Neuchâtelouvert: ma de 14 h à 17 hTél. 032 724 40 55Fax 032 724 28 [email protected]ésidente: Nicole [email protected]

JurA BerNOisouvert le jeudi de 16 h à 18 h 30. Quai du Haut 12,CP 386, 2502 Bienne.Tél./fax 032 322 28 23 [email protected]ésidente: Violaine [email protected]

g eNèVe Pl. de la Synagogue 2,CP 5451, 1211 Genève 11ouvert: ma et je de 9 h à 12 hTél./fax 022 781 25 79Présidente: Renée Roulet

VAuDCf. Permanence ci-dessous.Président: Theo Bondolfi, [email protected]

JurAR. des Granges 12, 2800 Delémontouvert: ma de 14 h à 17 hTél./fax 032 422 20 [email protected]ésidente: Josiane [email protected]

neuchÂtel assemblée générale de section, 28 mai, 19 h, à la FRC. Après la partie statutaire,

conférence de m. serge molla sur le thème «Dieu dans la pub». la section est à la recherche d’un(e) secré-taire pour rédiger les procès-verbaux des comités dix fois par année, et apporter une aide à la présidente pour l’organisation de l’assemblée générale. Cette per-sonne, comme les autres membres du comité, aura la possibilité de s’informer sur les problèmes de consom-mation, d’en débattre ensemble et de mettre sur pied des manifestations destinées à défendre les valeurs de la FRC. Le comité, formé d’une quinzaine de per-sonnes, se réjouit d’accueillir un nouveau membre.

Valais Venez nous voir au marché de Martigny le jeudi 4 juin et à Sion le vendredi 19 juin, et

participez au concours du jubilé! Fermeture pen-dant l’été: du lundi 4 juillet au lundi 24 août.

jura En raison du succès rencontré, nous réé-ditons notre cours «Bien manger à petit prix» le

mardi 16 juin, 19 h 30, Centre Rencontres, Courfaivre. Pour s’inscrire: 032 422 35 67 (répondeur) ou [email protected] Pour marquer le cinquantenaire de

la frc, la section jurassienne tiendra un stand dans le cadre du marché de Porrentruy, le samedi 13 juin, ainsi qu’à l’Espace alimentation du 1er SlowUp juras-sien, le dimanche 28 juin. La section désire étoffer son équipe de béné-voles: Vous avez de l’intérêt pour conseiller et dé-fendre les consommateurs, le conseil en budget, les dossiers agriculture et alimentation, donner des cours organisés par la FRC? Contactez Josiane Daepp, présidente de la section: tél. 032 422 35 67.

genèVe Au début de juin, tout Genève va vibrer au rythme du développement durable. Venez

nous rencontrer le mercredi 3 juin, de 11 h à 17 h, à la place du Rhône; le dimanche 7 juin, de 11 h à 14 h, au grand brunch du parc des Bastions; le dimanche 7 juin, de 11 h à 17 h, au parc Trembley. Nous invitons les enfants à une activité dessin/coloriage. Vive les goûters vitaminés!

FRIBOURG Venez nous rencontrer au marché de fribourg les 10 et 24 juin. Nous y serons

présentes de 9 h à 11 h à l’occasion des 50 ans de la FRC. fermeture du bureau le vendredi 12 juin.

manifestations du mois (tous les détails sur www.frc.ch)

adresses des sections cantonales

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INFO BUDGET Nouvelle permanence pour les Vaudois

Dans le cadre des balades thématiques or-ganisées par l’association Lausanne Roule, la FRC vous emmène sur les lieux qui ont marqué son histoire et celle de la consom-mation, de la grève du beurre aux clients lésés par la faillite de Lehman Brothers, des produits les plus testés aux facettes encore inexplorées de la consommation. Rendez-vous le 30 juin 2009, à 19 h, place

de l’Europe 1b (arches du Grand-Pont), Lausanne (environ une heure et demie).

La balade peut être effectuée avec son propre vélo ou un vélo emprunté à l’asso-ciation Lausanne Roule. La FRC prévoit de proposer des versions pédestres de cette balade dans d’autres villes romandes (rens. dans nos prochains numéros).

JUBILé Balade guidée à vélo

INFO BUDGET0840 43 21 00

appel gratuit depuis le réseau fixe

du lundi au jeudide 8 h 30 à 13 h.

Ne tombez pas dans le piège du surendettement! Demandez de l’aide pour vos problèmes d’argent: l’Etat de Vaud a mis sur pied Info budget, en parte-nariat avec la FRC, Caritas, le CSP et le Service social de la Ville de Lausanne. Cette permanence téléphoni-que est à disposition des personnes domiciliées dans le canton de Vaud et répond, de manière confidentielle, à toutes les questions en matière d’argent, de budget et de dettes. Des renseignements peuvent être obtenus sur les différentes aides possibles, et, selon les cas, vous serez orienté vers un service spécialisé. Dans ce cadre, la FRC rappelle qu’elle dispose de conseillères en budget qui vous aident à établir un budget spécialisé. Pour les Vaudois, cela coûte 10 fr. seulement grâce au programme de prévention cantonal. Donc, avant de vous retrouver dans une situation difficile, n’hésitez pas à faire appel à Info budget! F. B.

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