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MAGAZINE | ART | CULTURE | COMMUNICATION | BORDEAUX NUMÉRO 2 - PRINTEMPS 2015 FIGURES

Burdigala Magazine #2 Complet // Bordeaux

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Figures | Deuxième numéro de Burdigala Magazine : LE rendez-vous bordelais incontournable de la culture et de l'art sous l'oeil de la communication. Réveillons la belle endormie !

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MAGAZINE | ART | CULTURE | COMMUNICATION | BORDEAUX

NUMÉRO 2 - PRINTEMPS 2015

FIGURES

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Il faut apprendre aux enfants le terme propre, et leur laisser trouver le

terme figuré.

Joseph Joubert Pensées (~1780-1824),

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JB

ÉDITOC'est le printemps : l'heure du grand remue-mé-nage. Chacun finalise ses tâches annuelles et se prépare à accueillir l'été. On redéfinit son profil, on réajuste sa ligne de conduite, on réaffirme sa présence. Le printemps c'est le réveil du soi.Chez Burdigala, même combat ! Le premier nu-méro a plu; maintenant il ne faut pas décevoir. Il faut cerner les attentes, renforcer la ligne édito-riale et offrir un graphisme à la hauteur des espé-rances.La frontière est mince entre adhésion et décep-tion. Un seul mot d'ordre : faire bonne figure.Ce numéro sera donc sous le signe de la figure ! Du portrait à la forme en passant par la ligne et le profil; une figure imposée de style et de sens. Affirmer son identité et questionner la repré-sentation et le représenté. Être ou ne pas être : question rémanente toujours d'actualité.À présent place à la lecture, en vous souhaitant un bon voyage en terre culturelle bordelaise.

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La reproduction, partielle ou totale, des articles, textes, photographies et illustrations parus dans Burdigala Magazine est interdite sans autorisation écrite préalable du directeur de la rédaction et de la publication. Les textes, images et illustrations publiés engagent la seule responsabilité de leur auteur. Les marques

citées dans certains textes le sont à titre d’information sans but publicitaire. Ce magazine ne peut être vendu au format numérique.

Burdigala est un magazine trimestriel ouvrant chaque nouvelle saison par un numéro sur les sorties culturelles, les artistes acteurs de la ville et des dossiers rétrospectifs des derniers événements. Burdigala Magazine est LE rendez-vous bordelais incontournable de la culture et de l’art sous

l’oeil de la communication. Réveillons la belle endormie !

ÉDITEUR / PUBLIEURBox Communication

RÉDACTEUR EN CHEF / DIRECTEUR DE LA RÉDACTIONJonathan Bodéré

DIRECTEUR DE LA PUBLICATIONJonathan Bodéré

RÉDACTEUR MAGAZINEJonathan Bodéré | Raïssa Fournier | Julien Esnard

CONCEPTION GRAPHIQUE / MAQUETTE / ILLUSTRATIONLotfi Meherzi | Jonathan Bodéré

[email protected]

SITE WEBwww.burdigalamagazine.com

SUIVEZ NOTRE ACTUALITÉ SURFacebook : www.facebook.com/burdigalamagazine/

Twitter : twitter.com/burdigalamag

UN PROJET SOUTENU ET FINANCÉ PARBox Communication

BURDIGALA MAGAZINENUMÉRO #2 PRINTEMPS

Dépôt légal MARS 2015

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JohnÉditeur | Publieur

RédacteurGérant Box Communication

LotfiContributeur

GraphisteReporter

RaissaPhotographe

ReportriceCommunity Manager

JulienContributeurCorrecteurReporter

FIGURE [NOM FÉMININ] du latin figura, forme[S'agissant d'un élément dont on considère l'apparence]

A.− [Détermination externe d'un élément]1. Vieilli ou littér. [À propos d'un élément matériel inanimé] Étendue

déterminée, essentiellement caractérisée par le contour.2. P. ext. [À propos d'un être ou d'une chose] Aspect extérieur d'en-

semble, relativement caractérisé.B.− Élément ayant une forme spécifique souvent simplifiée et structu-

rée selon certaines déterminations sensibles (surtout linéaires).

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SOMMAIRE

GALERIE D.X NOUS, HÉROS SI SINGULIERS F. BARD

PΘRTR∆¦T ¦M∆G¦N∆¦RΞITINÉRAIRES DESPHOTOGRAPHES

VOYAGEURSL∆ PRΞSΞNCΞ DŮ V¦DΞSEEKO INVASION

FILIPPO MOZONE

SUCCΞS MΘNSTRΞSTRΞΞT ∆RT : BX SΘŮS

LES BΘMBΞSH∆PPY BURD¦’S D∆Ұ

C. LEHOUX ARTISTE EN AVANT INTIMES

IMPRESSIONS

CΘŮLΞŮRS ΞXPRΞSS¦VΞSFΘRMΞ-PΞNSΞΞS

LΞ CH∆NT DΞS CΘŮLΞŮRS

MASCARONS PORTFO-LIO DES VISAGES, DES

FIGURES

F¦GŮRΞS DΞ STҰLΞ

P8-23

P24-53

P54-65

P66-81

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CAP SCIENCES JEUX VIDÉOS, L’EXPO CAP

SUR LA SCIENCE DU JEU

LΞ G∆MΞ PL∆¦T

BLOC-NOTES CULTUREL INFORMATIONS

LΞ MΘMΞNT MΘNŮMΞNTBΘRDΞ∆ŮX DΞCH¦FFRΞΞ

CHΞR LΞCTΞŮRZΘΘM SŮR BŮRD¦G∆L∆

STADE LE NOUVEAU STADE DE BORDEAUX

ARCHITECTURE

ΞLΞG∆NTΞ LΞGΞRΞTΞP∆GΞS ¦NTΞRN∆T¦ΘN∆LΞS

ZIMOUN SCULPTURES SONORES ART DU SON

ΞLΘGΞ DΞ L∆ S¦MPL¦C¦TΞLΞCTŮRΞS ∆LΞ∆TΘ¦RΞS

BURDIGALA

P82-99

P100-117

P118-129

P130-139

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ART & CULTURE DU QUOTIDIEN

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Art et culture du quo-tidien : insaisissable, multi-forme, ils revêtent tous les as-pects et les possibilités de l’art. Égayant nos journées. Ils sont les baromètres de notre socié-té et l’éventail non exhaustif des possibilités de création de l’esprit humain. Du street art en passant par la gastrono-mie, le design et tant d’autres domaines d’application et de manifestation, ils sont autant d’objets, d’oeuvres qui allient fond et forme pour un éveil constant de nos sens et des journées toujours hautes en couleurs !

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SEEKO

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INVASIONFILIPPO MOZONE

du 24 avril au 24 mai

peur sur la villesuccès monstre

street art : bx sous les bombeshappy burdi’s day

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SEEKO’O FILIPPO MOZONEINVASION

Accueil 4* pour un hôtel du même acabit. Le personnel vous propose son meilleur sourire même s’il semble un peu surpris que vous veniez pour l’exposition. Si chaque personne entrant est reçue comme elle se doit, l’exposition elle n’a pas eu cet égard. Les oeuvres de Filippo Mozone trouve ça et là une place sur les murs immaculés des halls de chaque étage du Seeko’o.

Le Seeko’o : l’art dans tous ses étagesC’est donc au Seeko’o, dans le cadre d’un partenariat avec Les Vivres de l’Art autour du thème voyage, que l’exposition Invasion prend place.Le Seeko’o, c’est cet hôtel design conçu par l’agence bordelaise King Kong sur la façade des quais aux abords du nouveau pont. Énorme Iceberg d’une blancheur virginale due à son revêtement de Corian (1000 m2 de parement).Bon, on vous aide ! On a fait les recherches pour vous. Le Corian est donc un matériau composite créé par l’entreprise DuPont en 1967 dans son usine de Buffalo dans l’état de New-York. Sa blancheur provient d’un alliage de deux tiers de matière minérale (initialement du carbonate de calcium remplacé en 1970 par du trihydrate d’aluminium : formule moléculaire brute : H3AlO3) et un dernier tiers de résine acrylique.

Comme taillé à la serpe dans la neige, ce boutique-hôtel de luxe de seulement 45 chambres pour une surface de 2365m2 fait office d’ovni dans le monde de l’hôtellerie bordelaise. Livré en octobre 2007 pour la modique somme de cinq millions d’euros, il finit finaliste au Mipim Awards 2008 (prestigieuse cérémonie qui récompense les meilleurs projets immobiliers dans le monde) et se voit la même année décerner le prix de la ville de Bordeaux. Son design futuriste qui s’est inséré dans le paysage urbain de Bordeaux (non sans une certaine protestation des riverains), a marqué le tournant de modernisation de la ville et restera en cela un des premiers ouvrages architectural du renouveau de notre

F. MOZONE

INVASIONau fil des figures12

INVASION FILIPPO MOZONE SEEKO’O

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métropole.

Le street art a le vent en poulpeBordeaux : capitale européenne du street art ?Pas encore mais on y vient. Sous l’impulsion des collectifs en place depuis plusieurs années et d’expositions annuelles majeures (Exposition TR4NSFERT par exemple), la ville inscrit durable-ment son nom dans les métropoles vitrines de la vie artistique urbaine.En avant goût de la session 2015 qui se tien-dra rue de l’Abbé de l’Épée dans l’ancien hôtel

de police Castéja (monument historique de 3500m2 en cours de rénovation), vous pouvez retrouver les oeuvres des artistes récurrents au Laboratoire de Bordeaux jusqu’au 10 juin.L’exposition transfert qui quant à elle ouvrira officiellement ses portes le 27 juin accueillera une trentaine d’artistes prêts à en découdre avec ce mastodonte de pierre. La liste des artistes étant distribuée au compte goutte et dans l’ordre alphabétique, nous pouvons pour le moment vous confirmer la venue de ANTI et ARTOF POPOF. (NDLR : actualisé au 13 mai)

Le spectateur est tel un enfant qui a peur des monstres mais qui veut regarder sous le lit avec une lampe de poche

Didier Decoin (1945 - ),

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INVASION FILIPPO MOZONE SEEKO’O

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Filippo Mozone : artiste «mixed media»Le street artiste italien Filippo Mozone, de son vrai nom Filippo Tonni, originaire de Rimini dont le nom s’est fait entendre des bordelais pour la première fois lors d’édition 2014 de TR4NSFERT s’est formé sur le tas. En autodidacte aguerri, son art évolue au fil des ans, optant à présent pour un travail «mixed média» comme il le défi-nit lui-même.De son parcours, il y a peu à dire tant l’artiste n’a pas donné beaucoup d’interviewes. On retiendra qu’il a débuté par des graffitis dans les années

‘90 puis effectué du lettrage, de l’illustration et de la photographie. Dans les quelques lignes éparses en italien glanées ça et là : on y découvre quelques interventions dans son pays d’origine, un travail de colorisation dans l’animation Silen-ziosamente (silencieusement en italien) et un travail de graphiste concepteur pour le maga-zine Les Routes en 2011.Filippo Mozone est peu visible sur la toile, c’est donc sur les murs qu’on le retrouve.

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PEUR SUR

LA VILLELomo TagusQu’en est-il de l’exposition au Seeko’o ?Pour l’occasion, F.M. a dégainé son appareil photo de lomo-graphie HOLGA 120S. Lomo quoi ? L’appareil Holga est un must-have au rayon des pho-tographes-voulant-une-photo-naturellement-ratée-mais-trop-belle-quand-même, au même titre que sa consœur Diana.Ça ne vous aide pas beaucoup ? Et pourtant vous connaissez, on l’a tous eu en application sur notre téléphone dans un des mille et un logiciel de mon-tage photo avec des filtres de folie et que même c’est la meil-leure application photo de tous les temps (mais qu’on rempla-cera dans un mois maximum) !La lomographie c’est donc des photographies lo-fi (pour low fidelity, comprendre basse résolution) dont le nom vient d’un appareil russe de très mauvaise qualité nommé le Lomo Compact Automat (LC-A) lancé en 1983.Et pourquoi ça marche ? Parce que c’est fun, le résultat est toujours incertain et il y a un petit côté vintage non déplai-sant. En résumé, vous obtenez des photos avec un vignettage

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INVASION FILIPPO MOZONE SEEKO’O

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prononcé (le bord des photos est plus sombre que le centre), une certaine tendance au flou et à la profusion de voilages in-désirés. Le photographe Frédé-ric Lebain (né en 1966 et vivant à Asnière) l’a remis au goût du jour à l’aube des années 2000 dans son ouvrage Mes Vacances avec Holga où il immortalise ses vacances au Maroc, en Espagne et en France avec son nouvel appareil fétiche.C’est dans cet esprit-là que Mo-zone s’est muni de son appareil argentique pour figer sur le paier des scènes de vie tirées de ses nombreux voyages en Europe et aux USA (on y retouvera ainsi des clichés de Londres, New-York, Paris et Bordeaux).

Tendres monstresOn peu ainsi voir sur les murs blancs du Seeko’o (qui n’en manquent pas) une petite di-zaine de tirage en grand format (près de deux mètres de haut). Les couloirs où se trouvent les oeuvres offrent la plupart du temps peu de recul pour être pleinement contemplée ont un aspect ludique et enchanteur contrastant avec l’apparente monstruosité des situations. Les photos noir et blanc sont ainsi percées de monstres ou créatures bleues pastel qui viennent envahir l’espace dans un calme apparent. On sort de cette exposition dans le même esprit que les oeuvres : frais, enchanté et plein de rêves merveilleux d’enfants en tête.Alors, allez sans crainte ni hési-tation admirer l’Invasion !

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N ous sommes tous devenus accros à ces petites bêtes trop mimi ou ces gros monstres en mode dady bod ! Pas au point de détrôner tous les chatons, minets, matous qui parsèment la toile... mais quand même.

Ils sont l’incarnation du bur-lesque de la laideur ordinaire, une ode à la différence qui nous rassemble : Shreck, Monstre&Cie, Un Monstre à Paris, Moi, Moche et Méchant ou pour les plus anciens les gremlins, les ewoks...

Ils sont l’écho de notre tendre enfance : ces petits monstres qui nichaient sous notre lit, ceux que nous avons appris à apprivoiser pour grandir. Pour lutter contre nos peurs, notre imaginaire s’en est chargé, faisant de ces abominations

des êtres aimables, comme une angoisse ou un vertige que nous laissons nous bercer.

Il faut matérialiser l’indicible, colorer les noirceurs, rire de nos peurs. En résulte, sous la plume créatif des artistes, une ribambelle de joyeux lurons cyclopes ou tripodes, à plume ou à paillette, vert anis ou rose bonbons...Du tamagoshi en passant par les pokemons, la tradition et la culture japonaise ont envahi les plus hautes sphères de notre inconscient à coup d’onoma-topée sucrée, d’apparence affreusement drôle faisant pas-ser Casper pour un véritable fantôme effrayant.

L’heure est au divertissement, plus le temps d’avoir peur. Osez réveiller le monstre qui est en vous !

SUCCÈS MONSTRE

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ART ET CULTURE DU QUOTIDIEN

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BORDEAUXSTREET ART :

BOMBESSOUS LES

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ART ET CULTURE DU QUOTIDIEN

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SUPP

LÉM

ENT

La ville de Bordeaux bouge, les murs, les établissements et les institutions sont devenus le terrain de jeu de graffistes locaux renommés. Retrouvez les lieux qui font l’actualité du street art à la sauce bordelaise.

Le laboratoire de Bordeaux 4 bis, rue Buhan33000 Bordeaux

du mardi au samedi (14h - 19h). Vous y trouverez un pêle-mêle des oeuvres en format réduit pour épouser les dimensions restreintes de la toile réalisée par les artistes : Frères Coulures (Gaspar, Odeg, Rooble), Peinture Fraîche (Cre-wer, Kendo, Jone, Trakt), Club Mickey (Charl, Tack), 777 Army (Saïr, Repaze), Les parpaintres (Landroïd, Mioter, Disket) et tant d’autres...

Le M.U.R.Place Paul & Jean Paul Avisseau – 33300 Bordeaux

Accès permanent pour des fresques temporairesNouvelle performance de Scan-R nommée Save The Future.

Vibrations UrbainesDu 16 au 25 octobre 2015 à Pessac.Dès maintenant vous pouvez vous inscrire au concours du street artiste le plus promet-teur de la scène bordelaise : déposez votre candidature du 2 juin au 2 juillet.Thème :« Man vs Wild » ou comment l’homme moderne fait face à la jungle urbaine.

Hangar Darwin87 Quai des Queyries33100 Bordeaux

DARWIN se situe en bordure de Garonne et aux avant-postes du futur éco-quartier Bastide Niel. Le lieu accueille chaque année des graffeurs de passage qui griffent les murs extérieurs de leur patte artis-tique.

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HAPPY

BURDI’S DAY

ART ET CULTURE DU QUOTIDIEN

Retrouvez dans les pages de Burdigala, les tribulations du petit Burdi : personnage haut en couleur, mascotte du magazine qui parcourt chaque jour les rues de notre belle cité à la recherche d’expé-riences inédites ou de lieux insolites.

Une journée ordinaireChaque jour, il faut faire et refaire mais toujours découvrir. Burdi se lève chaque matin pour dénicher la perle rare à partager avec ses lecteurs. Les journées sont longues et intenses mais jamais sans surprise. Retrouvez dans ses doubles pages, les moments clefs de sa journée.

Vous êtes comme Burdi ? Amoureux de votre ville et de sa vie artistique et culturelle ? Dans ces quelques instants de vie vous vous êtes retrouvé ? Alors venez rejoindre Burdigala Magazine, pour offrir un regard de plus et alléger l’énorme emploi du temps de Burdi.Écrivez-nous à : [email protected]

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ARTS VISUELS

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S’il est un domaine dans l’art qu’on ne peut oublier, c’est bien celui des arts vi-suels. À lui seul il englobe la quasi-totalité des représenta-tions artistiques majeures. Il fait appel au plus aiguisé de nos sens : la vue. Jeu de repré-sentant et de représenté, véri-table terrain du Je où le savoir-faire joue des perceptions et invite à un voyage émotionnel. Miroir de notre âme en quête de sensation, les arts visuels qu’ils soient figuratifs ou abs-traits transcendent nos sens et notre esprit pour faire vivre à chacun l’expérience de la vie !

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GALERIE D.X

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FRANÇOIS BARDNOUS, HÉROS SI SINGULIERS

du 6 mai au 4 juillet

portrait imaginaire

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D.X

Depuis sa création en 2009, la Galerie D.X a toujours défendu une ligne artistique exigeante et cohérente : dans une démarche de recherche et de compréhension des évolutions des mou-vements artistiques actuels, dans une réflexion attentive aux idées novatrices enfin, grâce à une direction artistique collégiale. La galerie propose des expositions temporaires d’artistes internationaux et de jeunes plasticiens. Elle participe également à diverses foires interna-tionales, Art Paris - Drawing Now- Slick- ...

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NOUS, HÉROS SI SINGULIERS FRANÇOIS BARD GALERIE D.X

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La ville regorge de gale-ries dont une majorité expose de l’art contemporain. La gale-rie D.X est de celles-là , mais pas seulement. Idéalement située, elle offre aux artistes une scénographie sobre et efficace qui met réellement en avant les oeuvres par une optimisation de l’espace d’exposition.De plus l’accent est mis sur un choix d’oeuvres audacieux où les qualités plastiques réelles des toiles ou des sculptures laissent place à une réflexion sur le monde qui nous en-toure.L’accueil et les conseils des galéristes, servis par des oeuvres puissantes vous offriront une excellente porte d’accès au monde exigeant et trop souvent inaccessible de l’art contemporain. Ici, on ne vous dévisage pas de la tête aux pieds, on ne vous prend pas de haut, on vous propose simplement de découvrir un nouvel univers. Vous l’aurez compris, on aime s’y rendre.

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Plongez dans l’univers hyper-réaliste de François Bard où les cadrages cinématogra-phiques serrés et les gueules cassées servent une critique toujours lucide et acerbe de notre société de paraître et d’illusion !

François Bard est l’invité d’honneur de la galerie D.X jusqu’au 4 juillet, occasion inédite à Bordeaux de plon-ger dans l’univers d’un peintre exigeant.Sa technique autant que l’accent mis sur le sens directe-ment perçu de l’oeuvre confère aux tableaux de F. Bard une force et une compréhension immédiates. Ces corps sans visage, ces paysages sans nom, ces figures abîmées... inter-pellent votre attention dès les premiers instants puis sus-citent irrémédiablement l’inter-rogation : qui sont-ils, où vont-ils, à quoi pensent-ils ? Tant de questions pour lesquelles il vous faudra chercher en vous pour trouver la réponse. Atten-tion : effet miroir garanti !

NOUS,HEROSSINGULIERS

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NOUS, HÉROS SI SINGULIERS FRANÇOIS BARD GALERIE D.X

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STYLEFRANÇOIS BARD

150x195 cmHuile sur toile

2014

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Très petit, […] pour moi c’était magique. Je ne comprenais pas comment avec de la peinture,

on pouvait donner une impres-sion aussi vraie

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FRANÇOIS

BARDPortraitiste de la vanité et du vieillissement, l’artiste nous offre une lecture lucide d’un monde en déperdition.

Né à Lille en 1959, Fran-çois Bard a grandi à Troyes :« ville métaphysique ».Troyes : capitale du textile dans lequel travaillait son père n’offrait aux enfants de ses rues désertes que peu de distractions. François Bard ne gardera de ses années que le

souvenir d’un vie en suspen-sion dans une ville sans visage ni prétention : la salle d’attente mortifère pour quelque chose à venir. Mais quoi ?Il s’offre quelques moments de stimulation dans une des deux seules salles de cinéma de la ville : l’Alhambra et conserve le souvenir émerveillé de sa première vision du Coucher de Soleil de Renoir. Puis comme dirait le grand Charles : à dix sept ans il quitte sa province. Bien décidé à empoigner la vie. Le coeur léger et le bagage mince.Partant d’un statut de cancre averti, il rejoint les Beaux Arts de Paris ENSBA dont il sort diplômé en 1980 après avoir enfin rencontré sa vocation.Ses débuts sont prometteurs.

Il est sélectionné pour être pensionnaire à la villa Vasquez avant ses trente ans, puis obtient le premier prix Belmon-do en 1990. Enfin il devient professeur de peinture à l’huile aux ateliers des Beaux Arts de Paris en 1999-2000. En 2011, il a sa première exposition permanente à la galerie Olivier Waltman à Saint Germain des prés.

À présent il travaille entre Paris et la Bourgogne où il possède un immense atelier. En dehors des expositions, il vit dans une maison isolée avec son petit chien (Paulette), un poêle à bois, , des champs à perte de vue et une décoration mini-maliste qui se résume au strict nécessaire. La simplicité guide

L’ABSENCEFRANÇOIS BARD

130x162 cmHuile sur toile

2014

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NOUS, HÉROS SI SINGULIERS FRANÇOIS BARD GALERIE D.X

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son quotidien, loin de l’univers de ses tableaux où il se met en scène.

Dualité : Horizons incertainsOriginaire de Champagne aux paysages plats, il aime restreindre dans ses tableaux l’horizon à une simple ligne droite séparant deux aplats (1). Une droite pour marquer la dualité dans son expression la plus simple d’un contraste noir et blanc. Opposition du jour et de la nuit, de la vie et de la mort, de la clarté et de l’obscurité… Ses choix de composition sont tranchés, directs et sans concession.

Gardes solitairesFrançois Bard peint des gardes comme il aime les nommés. Il voit le peintre comme un vigile guettant l’horizon depuis son atelier mirador. Écho du Désert des Tartares (1940) de Dino Buz-zati où le lieutenant Giovanni Drago veille sur le fort Bastionni dans l’attente d’une attaque imminente. Le peintre tel le héraut du roman, véritable Don Quichotte sans moulin, trouve

dans l’intemporalité de la peinture un média qui donne du sens à la vie ou à défaut lutte contre l’arrivée inexorable de la mort.Ses tableaux par la force de leur composition et d’un réalisme acharné sur un fond quasi vide renvoie l’image de l’isolement et de l’instant figé.

Vanité-faireComme il le souligne lui-même, dans ses têtes démesurées, on retrouve une représentation païenne et vaniteuse de l’homme afin de lui don-ner un aspect quasi divin. Il puise son inspira-tion dans des scènes du quotidien ou dans des personnes qu’il croise. À défaut de sujet, il peint à partir de son propre portrait pris en photo par sa femme dans des mises en scènes inspirées de l’actualité, de rencontres ou d’images en tête.Un de ses sujets de prédilection : sa chienne, Paulette, à la reconnaissable tâche de clarté dans les ténèbres de son crâne.

POSE HÉROÏQUEFRANÇOIS BARD130 x 220 cmHuile sur toile2015

1 Aplat : application égale et régulière de la couleur.

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Retour au figuratifAprès le 11 septembre 2001, sa peinture est redevenue figurative. Il avait besoin à nou-veau de l’image pour mieux figurer la fragilité d’une société, une envie de quitter l’abstraction réservée aux enfants gâtés. Cette tendance se retrouve de plus en plus dans le milieu de l’art contemporain, comme un besoin de renouer le lien avec le public, de partager avec le plus grand nombre.

Clair-obscurOn retrouve dans ses séries de portraits tron-qués, la même qualité plastique, la même exi-gence académique du savoir-peindre.Il utilise pour seuls pinceaux, les mêmes que ceux utilisés pour les peintures de maison. Il apporte cependant un choix particulier au choix de ses toiles en lin et au gesso acrylique (1) pour l’enduction et l’encollage (il reste fidèle à la gamme Amsterdam de Royal Talens).Sa chronologie de création suit toujours un même processus :

L’inspiration (vidéo, photo, entourage…)La prise de photographieLa préparation de la toileLa structure des éléments de baseLe remplissage au pinceauLa lumière (du noir au clair)La glaçure coloréeDans la lignée des grands maîtres tels Caravage et Rembrandt, sa maîtrise du clair-obscur offre un jeu d’ombre et de lumière qui fait naître le relief de la toile et des personnages.

CinémaScopeLe spectateur de ses oeuvres se retrouve comme projeté au premier rang d’une salle de cinéma regardant une image fixe où le synopsis lui est inconnu et la suite suspendue. Seul indice : le nom de l’oeuvre qui aiguille la direction du regard et guide le sens du tableau. C’est un jeu d’image et de langage. L’oeuvre en elle-même a pour but de dérouter et questionner. Elle n’a donc de sens que dans les non-dits : instant précédent et suivant l’image.

GISANTFRANÇOIS BARD

130x162 cmHuile sur toile

2014

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NOUS, HÉROS SI SINGULIERS FRANÇOIS BARD GALERIE D.X

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Son univers se déploie dans des cadrages serrés dans lesquels il développe un réalisme cinéma-tographique empruntant aux personnages de l’univers d’un Scorcese ou d’un David Lynch où se côtoient gueules cassées, voyous et starlettes d’un jour. Sa technique minutieuse s’appuyant sur des photographies pourrait faire des oeuvres de François Bard une transcription hyperréaliste de la réalité mais la force de l’expressivité de sa palette de couleurs vives soulignée par un glacis (2) dégoulinant et les aplats sombres de ses arri-ères-plans mettent en abîmes les personnages dans un jeu du réel. On est loin de l’objectivité et de la froideur académique de l’Hyperréalisme.Son observation aigüe de notre époque axée sur le langage et la représentation n’est pas sans faire référence aux écrits de Jean Baudrillard sur les enjeux et les ressorts de notre réalité: L’échange symbolique et la mort (Gallimard, 1976) et Simulacres et simulation (Galilée, 1981) et à ceux de Roland Barthes pour ce qui est du mythe : Mythologies (Seuil, 1957).

Vivre de peinture pour ne pas mourir d’at-tenteLa vie et la mort transpirent dans tous les ta-bleaux de François Bard. Là où nous ne verrions qu’un sourire, l’artiste y voit des os lumineux rappelant le sourire de la mort. La clarté ne vient ainsi que pour souligner la noirceur des situa-tions et des personnages. Comme le souligne François Bard : peindre, c’est donner une valeur à la vie, c’est peupler les instants d’attente d’un quelque chose qui ne vient pas sans bien savoir quoi par ailleurs. On y retrouve dans son ap-proche un certain vitalisme proche de L’Évolution Créatrice (1907) de Henri Bergson. La vie comme piégée entre deux états : ni figée, ni chaotique. Avec un immense talent mais une incroyable humilité, François Bard nous tend un miroir pour nous inviter à la modestie et ne pas céder aux sirènes de l’urgence et du paraître.

LE TÉMOINFRANÇOIS BARD130 x 130 cmHuile sur toile2015

Gesso : enduit lisse Glacis : superposition de couches transparentes de peinture pour finaliser l’oeuvre et faire ressortir les couleurs

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LES BOTTESFRANÇOIS BARD190 x 120 cmHuile sur toile2015

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NOUS, HÉROS SI SINGULIERS FRANÇOIS BARD GALERIE D.X

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LE SILENCEFRANÇOIS BARD

162 x 130 cmHuile sur toile

2013

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PORTRAIT

IMAGINAIRE

C omme chantait Lynda Lemay : « Le plus fort, c’est mon père » !Portrait d’enfant pour visage d’homme, hommage aux héros ordinaires.Le portrait, c’est un peu ça (et peut-être surtout ça) : un homme simple dans une action banale de la vie qu’un regard vient cueillir et sublimer.Ce héros du coin de la rue qui sort ses poubelles tous les jours à 7h27 et qui réappa-raît douze minutes plus tard pour enfourcher sa bicyclette munie de ses deux rutilantes sacoches achetées dans une grande surface à la période des soldes en trois fois sans frais mais dont la fierté d’arborer ses deux protubérances colo-rées est sans égale !

Celui-là même qui rentre chaque soir sur ses deux roues avec le journal régional qui entoure les deux baguettes encore chaude qui débordent de sa besace.Le front trempé, les yeux brillant du devoir accompli et de la faim bientôt rassasiée ; il ne doute pas... il ne doute pas de ce qui sera dans son as-siette, le menu étant déjà prévu depuis l’avant-veille. Il a toute certitude aussi de trouver la table dressée et le repas mijo-tant à feu doux sur la gazinière pluri-décénale. Il regardera sans surprise les informations du 20h00 en buvant son café mais s’étonnera toujours des guerres, de la famine, des catastrophes climatiques et re-trouvera toujours avec candeur et virginité l’arrivée du prin-temps, Noël le 25 décembre, le lundi de pentecôte, les chocolats de pâques, les bou-chons de juillet, les canicules en août... Il prendra toujours autant de plaisir à attendre puis découvrir la météo du lendemain, à pronostiquer les prévisions de la semaine, à attendre les cinq numéros du loto, à voir son film du soir, à

ne pas prendre de café avant d’aller se coucher, à se féliciter d’avoir arrêté de fumer, à aller se coucher pour enfin...tout recommencer.Dans le silence de la vie où personne ne le remarque, où personne ne prête attention à son infatigable patience, à sa persévérance inusable, à son look si parfaitement dessiné pour se fondre dans la masse, à son effort permanent pour ne pas céder à la gourmandise qui irrémédiablement l’amène-rait au sur-poids ; un petit être haut comme trois pommes, âgé de quatre courtes années dessine sur le papier que le professeur lui a donné, en pre-nant soin de bien s’appliquer et en respectant scrupuleuse-ment les consignes qu’on lui a donné, le portrait de son héros.Et son héros à lui, il n’en n’est pas peu fier ! Il le connaît bien. Il part tous les matins sur son grand vaisseau faire le tour de la galaxie pour trouver un peu de pain chaud et chaque soir c’est la victoire quand il rentre comme toujours les bras char-gés. De toute façon, il le sait : le plus fort, c’est son père.

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ARTS VISUELS

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ARTHUR

4 ANS39au fil des figures

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PHOTOGRAPHIE

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NOUVEAUX HORIZONSITINÉRAIRES DES PHOTOGRAPHES VOYAGEURS

du 1er au 30 avril

retour à la ligne d’horizonla photographie s’expose

la présence du vide

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Prêt pour le grand voyage ? Décidé d’en finir avec l’été et son lot de photos floues que

l’on garde pour les besoins de la mémoire de ces moments inou-bliables-tellement-c’était-bien-que-t’aurais-dû-y-être et dont on ne sait jamais trop quoi en faire ! Alors c’est parti, petit retour sur la photographie et le voyage...

PHOTOGRAPHIE ET VOYAGEQui ne prends pas de photo-graphie en voyage ? Qui ne re-connais pas avoir tenté de faire des photographies esthétiques qu’il rêverait voir admirées par tout le monde ? Qui n’a pas échoué dans la tentative ou été déçu de la réception des spectateurs ? Nul besoin de vous souffler la réponse vous la connaissez par avance.

La photographie durant un voyage est une longue tradi-tion dans le domaine. Depuis

l’insertion dans le marché amateur du Kodak Box en 1888 puis du Kodak Brownie N°1 en 1900. Mais cette disci-pline demande un minimum de rigueur et quelques connais-sances de base pour des résultats plaisants. Atteindre le niveau d’un Henri Cartier-Bresson demande quelques dizaines d’années d’expérience, de remise en question et un regard sensible et exigent qu’il vaut mieux ne pas espérer pour le mo-ment.

TOUS PHO-TOGRAPHES-VOYAGEURS ?Indépendam-ment, oui. Nous sommes tous capables de voyager et de prendre des photos. La combi-naison des deux est plus sub-

tile. Depuis quelques années les smartphones font très bien office d’APN compacts et ne nécessitent aucun réglage et ni connaissances. Le lot de filtres et les modes automatiques rendant tout de suite la photo-graphie reluisante. Bienvenus dans l’ère du rétro universel à la Instagram ou du HDR sur-photoshopé ! Mais la photogra-phie, ce n’est pas exactement

ça ! Si si, je vous l’assure, malgré le succès relatif mais réel de vos dernières pho-tos de vacances all-inclusive à Djerba sur fond de palmiers et de sable blanc où la moitié de

vos jambes bronzées contras-tait parfaitement avec le tur-quoise de la Méditerranée !

VOYAGE & PHOTOGRAPHIERETOUR À LA LIGNE D’HORIZONDans le cadre de la 25ème édition des itinéraires des photographes voyageurs, la ville de Bordeaux, comme chaque année, devient le lieu de rendez-vous de tous les amateurs de photographe en sac à dos. Une bonne occasion de revenir sur cet art apprécié de tous.Plantons un peu le décors : la grande période des vacances approche et avec elle son lot de projets et de voyages. Nous rêvons tous d’être équipés du dernier smartphone à la mode ou de la Rolls des appareils photos amateurs. Que d’heures passées à rechercher le fameux Saint Graal qui a obtenu 5* étoiles dans Les Numériques et pour lequel la toile s’enflamme. Ou alors, la découverte du vieil appareil argentique de tonton Christobal qui nous fournira les plus beaux effets. Ne reste plus que la destination exotique ou photogénique qui garnira notre page facebook et fera monter la jalousie et la frustrations de nos amis ennuyeux restés aux beaux jours le fessier vissé aux chaises de leur bureau. C’est sûr cette année, nous serons les photographes-voyageurs émérites qui exploseront les likes !

J’ai retrouvé le Polaroïd de mes parents ! Cet été au Pé-rou, je vais me faire un car-net de voyage qui va déchirer ! Et p’t’être une expo photo à

la rentrée !

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ITINÉRAIRES DES PHOTOGRAPHES VOYAGEURS

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MARCHÉ DE LERMEAUDREY BARTHES & MICHEL AMARAL

LA CHAMBRE BLEUE, CLAIREVOYAGE AU BOUT DE (MON) MONDE

« La chambre bleue, claire est le récit d’un grand voyage que l’on peut faire près de chez soi » : le duo de photographes définit en ces termes, cette exposition singulière.Et si voyager ce n’était pas partir ? Sortons des clichés pour en découvrir de nou-veaux. Cette série de photo-graphies est un voyage immo-bile au sein même de notre environnement journalier où l’imaginaire redéfinit les es-paces. Les deux photographes nous invitent à redécouvrir notre intérieur, celui dans lequel nous bâtissons notre intimité, nous organisons notre quotidien. Au bout de ce voyage nous découvrirons peut-être que ;« Cette chambre est à l’image de ma vie, perdue entre la vaine objectivité de mon regard et le mensonge de mes représentations. »

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MC2A ALAIN WILLAUMEÉCHOS DE LA POUSSIÈRE ET DE LA FRACTURATION

La photographie est d’abord une question de lumière, de moment, d’angle, de com-position, de profondeur de champ...

UNE SPÉCIALITÉ ?La photographie de voyage recouvre une grande variété de domaines : paysages au grand angle, nature en macro, portrait, scènes de vie... Il n’y donc pas de formation en particulier. Il s’agit plutôt là d’une approche. Lors de voyage, les contraintes sont nombreuses : mouvement permanent, voyager léger, univers inconnu. Pour bien réussir, il faut donc voya-ger léger et efficacement : préparer ses journées pour être au bon endroit au bon

moment. Avis aux amateurs : cela demande patience, orga-nisation, persévérance et une bonne dose d’optimisme en toute circonstance. Enfin pour apporter la touche finale, essayez d’apporter du vivant et du mouvement dans vos photos (un enfant souriant ou jouant au cerceau par exemple), jouez des lignes et diagonales, positionnez les éléments importants sur les tiers et aérez la composition. On attend avec impatience vos prochains clichés !

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ITINÉRAIRES DES PHOTOGRAPHES VOYAGEURS

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Horizons figurés et fi-gures d’horizons, jeu de lignes en suspension : dans le cadre du projet Transition, Social Landscape Project, Alain Willaume a été invité à réflé-chir sur les menaces liées aux projets d’exploitation du gaz de schiste par la société Shell dans la région désertique du Karoo en Afrique du Sud.Ces photographies donnent à voir et à réfléchir. Véritable ode à la beauté des pay-sages sud-africain, elles nous donnent à voir ces immenses espaces indéfinis aux hori-zons incertains. Métaphore d’un territoire amené à dispa-raître sous les yeux impuis-sants de ses habitants.

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Photographier c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’oeil et le

coeurHennri Cartier-Bresson (1908-2004)

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ITINÉRAIRES DES PHOTOGRAPHES VOYAGEURS

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ROCHER DE PALMERRAPHAÊL BOURELLY

NAMHAN, LA BRUME COMME UN VOILE...

Partir pour découvrir et explorer les villes du monde : tel est le but de Raphaël Bourelly. Pour expérimenter d’autres univers citadains, son choix s’est orienté vers une mégalopole asiatique et plus précisément la région de Nahman en Corée du Sud. Le pays du matin calme s’est bien réveillé dans les trois dernières décennies, sortant

du sol à coup de grues et de bétonnières des mégalopoles de plus de dix millions d’habi-tants. L’exposition Namhan nous offre l’opportunité d’en-trer dans ce monde de déme-sure. Entre Séoul, la capitale, et Busan, la plus grande ville portuaire du pays, Raphaël Bourelly a déambulé sans arrêt pour dressé le portrait d’un entre-deux. Dans ce mé-lange de fantasmes, de réfé-rences cinématographiques et artistiques (The Host, Lost in Translation, le travail sur le Yangtze de Nadav Kander ou sur le fleuve Jaune (Huang He) de Zhang Kechun... ) et de craintes ou préjugés, il a su repérer les scènes qui à elles-seules montrent la manière où dans ce flot de béton, l’homme a su trouver sa place et faire naître comme une vague poésie.

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ACT’IMAGE MARCO ANTÔNIO FILHOVOYAGE PAR DELÀ LA LIGNE INVISIBLE

Act’image accueille l’exposition de Marco Antônio Filho dans sa grande salle blanche. Treize photos sombres habillent ainsi les murs immaculés. Après avoir trouvé le bonne angle pour éviter les reflets et aborder la présentation, on se retrouve face à treize clichés indé-pendant qui ne laisse transparaître aucune connexion logique. De la mandibule dans l’herbe, à un couple de paysans en passant par un mouton étripé et un arbre penché sur la route : une question demeure : quel est le lien ? Muni d’une fiche récapitulative des intentions, le sens apparaît. L’exposition est la représentation temporelle, historique et sociale de cette zone indéfinie qu’est la frontière.

La frontière est cet espace floue, sans réelle limite ni appar-tenance, cette zone poreuse où les cultures se croisent, s’af-frontent et s’échangent. Territoire de tous les délits et de tous les défis, il cristallise en lui les contrastes civilisationnels. L’idée d’une frontière porte en elle quelque chose de nébuleux. La frontière est l’espace « presque toujours périphérique, peu habité, inhospitalier » qui marque autant les limites que les porosités entre les pays. Elle préserve la mémoire des grandes disputes territoriales, des méfiances et des négociations diplo-matiques. De même, la frontière sert de toile de fond aux petits agissements délictueux, aux résistances de ce qui sera gravé dans les textes. Marco Antônio Filho la définit comme telle : «Au sud du Brésil, la notion de frontière suggère encore quelque chose de mythique. Elle ne définit pas seulement un espace mais une situation, une période: le sud onirique, rus-tique avec ses prétentions d’infini. La frontière est un condensé de mémoires de guerres sanglantes et de traditions qui per-durent, qu’elles soient imaginées ou ré-interprétées » .

De manière inconsciente, je crois, je guette un regard, une expression, des traits ou

une nostalgie capable de résumer ou plus exactement de révéler une vie.

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ITINÉRAIRES DES PHOTOGRAPHES VOYAGEURS

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De manière inconsciente, je crois, je guette un regard, une expression, des traits ou

une nostalgie capable de résumer ou plus exactement de révéler une vie.

Steve McCurry (1950 - )

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GRAPHIELA PHOTO

POSES’EX

EPONYME GALERIEFRANCE DUBOISNEIGEEPONYME GALERIEDU MARDI AU SAMEDI 14H > 19H3 RUE CORNAC, 33000 BORDEAUX

Après deux années passées dans le silence de la nature dans une rési-dence artistique au Japon, France Dubois est revenue avec une vision adoucie et plus spirituelle du quoti-dien. Elle nous offre ainsi dans cette exposition la magie de ces moments de vie où la grâce de la nature humaine efface la froide et pesante architecture de nos villes.

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ARTS VISUELS

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SUPP

LÉM

ENT

P etit tour d’horizon des lieux d’expositions. Vous re-trouverez ici la liste des gale-ries citées dans ce numéro. Bien sûr il y en a tant d’autres. N’hésitez pas à nous envoyez vos dernières découvertes.

Le Rocher de Palmer1, rue Aristide Briand33152 CENON

Dans le cadre de la manifes-tation « Itinéraires des Pho-tographes Voyageurs », le Rocher de Palmer a accueilli cette année le travail d’Aurélien Voldoire « Downtown », et de Raphaël Bourelly « Namhan, la brume comme un voile… ». Le Rocher reste un haut lieu de rencontres musicales tout au long de l’année : véritable vitrine de la musique du mo-ment.

MC2A,Porte 4444, rue du Faubourg des Arts33300 BORDEAUX

Du mardi au samedi, de 14h à 18h et le 1er dimanche du mois.Depuis sa création en 1989, Migrations Culturelles Aqui-taine Afriques affirme sa vo-lonté de donner une visibilité aux expressions artistiques de l’Afrique contemporaine. Re-trouvez jusqu’au 20 septembre le parcours artistique, culturel et touristique au fil de l’estuaire nommé Les RevenantsConstellation du Tout-Monde

Act’ImageBâtiment S190, rue Achard33300 BORDEAUX

Du mardi au vendredi, de 14h à 18h (nocturne le jeudi jusqu’à 19h30 et sur rendez-vous le samedi). Accessible par le tra mway C : arrêt New-York.Act’Image est une associa-tion qui vise à promouvoir la photographie sur le territoire bordelais. L’exposition « Voyage par Delà la Ligne Invisible » de Marco Antonio Filho est visible jusqu’au 30 juin.

Marché de LermePlace de Lerme33000 BORDEAUX

Du mardi au dimanche, de 13h à 19h.Cette salle polyvalente accueille des expositions temporaires et manifestations culturelles de proximité. Jusqu’au 30 juin découvrez les peintures de Fanny Crochet.

Galerie D.X10, place des Quinconces33000 BORDEAUX

Du Mardi au Vendredi, de 14h à 19h et le samedi de 11h à 12h30 puis de 14h à19h. (sur rendez-vous le lundi en appe-lant au 06 87 86 60 70)Tél. +33 (0)5 56 23 35 [email protected] choix d’artistes toujours percutants pour des exposi-tions coup de coeur.

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LA PRÉSENCE DU VIDE

T elle une Nabila écou-tant les élucubrations d’un Stéphane de Groodt inspiré à la télévision ou ces longues minutes à faire défiler le fil d actualité de Facebook ou encore ces heures perdues à attendre les informations exclusives au conditionnel sur BFM TV qui ne viendront pas ; il est des moments de la vie où le vide se fait sentir, cette apesan-teur qui suspend le temps et donne un autre sens aux mots et aux personnes. Un de ces moments de grâce où on aper-cevrait en plein désert Einstein discuter avec une palourde sous tranquillisant du sort des lémuriens volants sur Mars.Ce vide est nécessaire, presque

un remède à la surabondance contemporaine. Dans une actualité toujours plus dense et rapide, le contraste de ces moments apporte le relief utile pour prendre du recul et tendre vers une réflexion plus objective.Pour faire le plein de bonnes informations, il faut auparavant avoir délié notre attache à notre quête toujours plus grande de savoir quel qu’il soit.Pour faire la lumière sur nos états, faisons confiance au vide qui nous prive du son et nous révèle la photographie instan-tanée de nos actions inutiles.Pourquoi les émissions de télé réalité ont-elles tant de succès ? Pourquoi sommes-nous friands de magazines people, de mode, de million-naires tapant dans un ballon, de musique dance mainte fois entendue... ?Et si le vide nous permettait de respirer un peu...

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ARTS VISUELS

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ARTISTE EN AVANT

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Artiste d’un jour, artiste de tous les jours. Œuvrant sur Bordeaux et dynamisant l’acti-vité culturelle et artistique de notre ville, ces acteurs invi-sibles construisent l’identité et l’orientation de notre uni-vers quotidien. Pas un pavé n’a échappé à leur appareil photo, pas un monument n’est passé sous leurs coups de pin-ceau, pas un café-concert n’a fait écho à leur chant, ils sont partout et en chacun de nous alors ouvrons leur les pages de notre magazine. Soyons la vitrine enthousiaste de l’âme de notre belle cité.

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ARTISTE

CLOTAIRELEHOUXLes œuvres d’art naissent

toujours de qui affronte le danger, de qui est allé jusqu’au bout d’une ex-

périence, jusqu’au point que nul humain ne peut

dépasser. Plus loin on pousse et plus propre, plus personnelle, plus

unique devient une vie.Rainer Maria Rilke

Lettre à un Jeune Poète 1929

Depuis sa découverte de la peinture de Bram van Velde par le livre de Charles Juliet «  Rencontre avec Bram van Velde », Clotaire Lehoux se passionne pour la réflexion sur la peinture et la manière de vivre cet art. Il n’a de cesse d’user les palettes et les heures à la quête d’une défini-tion de l’art et de ses couleurs.Pour introduire son travail, voici un florilège de ses pen-sées rêveuses :«  Un tableau c’est d’abord une confession »« La quantité d’âme dans la matière : voilà la peinture »« Peindre est un mouvement permanent, on ne s’arrête jamais »« Le violet : décoratif et ambi-gü, couleur superficielle »« Le bleu : transparence et profondeur en même temps »« Le rouge : masculin et vain-queur diffuse les teintes indé-centes de la mort »« Le jaune : roi des astres »« Les bruns : rustres et sales mais subtils pour qui sait les utiliser »

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ARTISTE EN AVANT

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HOMME IMMERGÉCLOTAIRE LEHOUX

50 x 72 cmHuile sur toile

2015

LEHOUX

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Peinture tout en touché et subtilité, où chaque coup de pinceau imprime la toile d’une nouvelle émotion, choc des couleurs et des formes : voici l’univers intimiste de Clotaire Lehoux !

INTIMES IMPRESSIONSCLOTAIRE LEHOUX

Il est des tableaux que l’on aime voir et revoir, de ceux que l’on souhaiterait voir trô-ner dans notre salon pour y apprécier chaque jour une lecture différente. Vous voyez ? Ce genre d’oeuvres suffisamment figuratives pour y percevoir le sens mais dont l’abstraction rend les détails différemment perceptibles selon l’humeur. Une oeuvre post-impressionniste. Des nénuphars de Monnet passés par l’oeil d’un myope, des champs de blé de Van Gogh au trait élargi. En somme un art à la fois accessible et fuyant mais toujours aux couleurs chatoyantes. Un appel au réveil des saisons et des sensations.

On retrouve de cela dans les séries de paysages de Clotaire Lehoux. Comme un rêve inachevé ou un souvenir d’enfance dont on perçoit les couleurs et les émotions encore vives sans pour autant pouvoir y mettre des visages, des noms, des contours précis. Un entre deux où la figure est floue mais la perception encore active. Alors parcourez du regard les oeuvres, lisez les titres évocateurs, fermez les yeux et plongez dans vos souvenir puis rouvrez les et voyagez en vous !

Clotaire Lehoux (44 ans) est né à Epernay (Marne), il passe son enfance en Seine et Marne. Sa mère, artiste, lui transmet très tôt une culture artistique : le symbolisme et le surréalisme. À 18 ans, il s’installe à Paris pour y suivre un cursus artistique. Un bac arts plastiques et philoso-phie en poche, il intègre la prépa Beaux- arts de Paris (atelier Hourdé, Paris 18éme) mais se verra refusé aux Beaux-arts de Paris. Il décide alors de continuer en autodidacte.Il fait ainsi ses premières armes à Paris 9eme, rue St Georges et St Lazare (non loin du musée/ atelier Gustave Moreau ) puis s’installe 3 ans à Chartres dans le quartier de la cathédrale où il se passionne pour ses vitraux et découvre la peinture de Georges Rouault et Chaïm Soutine.Depuis 2010, il a pris ses quartiers à Bordeaux dans la ville aux couleurs d’or : il partage son temps entre son emploi de graphiste et de peintre. Événement à venir

Exposition en mai 2016 à l’espace d’exposition du châ-

teau Lacroix David à Bourg sur Gironde

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ARTISTE EN AVANT

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2012Galerie KuryosExposition collective, Petits formats, Bordeaux2011Galerie KuryosExposition individuelle, Bor-deaux2010Parcours d’Art contemporainExposition collective, Bordeaux LacSalon des Antiquaires et Art contemporainExposition collective, Bordeaux Hangar 142009Salle capitulaire de la cour MablyExposition collective, Bordeaux

1 voyante2 lumières fauves3 éclatante noire

4 mangrove5 aurore boréale6 cosmos citron7 lueurs bleues

8 mont sacré

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LE POÈTE 2CLOTAIRE LEHOUX

73 X 93 cmHuile sur toile

2014

INSPIRATIONSPuisant son inspiration dans un héritage plutôt ancré vers des artistes du XXème siècle dont les peintres du colorfield pain-ting (voir p.17), Clotaire Lehoux ne dénigre pas pour autant la peinture académique de l’âge d’or hollandais tels Véronèse, Vermeer, Titien ou Rembrandt. Vous le croiserez donc peut-

être à l’occasion au musée des beaux-arts devant le tableau de Titien, de Véronèse ou de Chardin.Il trouve néanmoins sa voie et son champ d’inspiration en premier lieu dans les oeuvres de Bram Van Velde (né Abra-ham Gerardus, 1895 Zoete-rwoude, 1981 Grimaud) un peintre et lithographe néerlan-

COULEURSEXPRESSIVESTout ici n’est qu’équilibre : précaire, insaisissable, furtif. Un savant travail de patience où le pinceau ne s’arrête que pour céder la place à l’émotion !

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ARTISTE EN AVANT

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GUERRIER AU PLASTRONCLOTAIRE LEHOUX

60 x 60 cmHuile sur toile

2015

dais injustement méconnu de son vivant, dans lesquelles il retrouve un détachement face au monde de l’art et à la fonction de l’artiste dans la société. Il puisera ensuite chez Eugène Leroy la recherche de lumière propre à sa région et l’introduction de la figure dans le paysage.Enfin les expressionnistes abstraits américain comme Clyfford Still et Marc Rothko lui trans-mettront un radicalisme de la démarche et de la poésie qui en émane. Toujours en recherche, Clotaire Lehoux découvre la peinture de Denis

Laget (natures mortes radicales) et de Jacques Truphémus (proche de l’impressionnisme d’un Monet) dans lesquelles il apprécie les études de paysages, de portraits ou de natures mortes. Riche de l’inspiration de ces grands maîtres, il se conforte dans l’idée que la peinture est un peu hors du temps mais que sa force d’expression reste intacte malgré la puissance de diffusion de l’image sur écran.

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PENSEURCLOTAIRE LEHOUX

40 x 40 cmHuile sur toile

2015

FORMEPENSÉESActiver le regard du specta-teur en quelques couches de peinture et faire naître la pensée sur un simple contraste : un art subtil !

INTERVIEWBurdigala Magazine : Il semble ressortir de sortir de vos tableaux une certaine organisation. Quel est votre démarche picturale ? C.L. Ma peinture est issue d’une recherche sur la matière et l’expression. Les thèmes de mes tableaux s’organisent par séries : les paysages, les ciels, les îles ainsi que les portraits,

bustes ou personnages.B.M. Pourquoi faire le choix de thèmes classiques ?C.L. La symbolique de ces thèmes est fondamentalement l’expression d’une pensée tournée vers la méditation et le questionnement. Le sujet peint est alors une « forme-pensée », ainsi le ruisseau ou le nuage devient méditatif.

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ARTISTE EN AVANT

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PENSEUR ROUGECLOTAIRE LEHOUX

46 x 56 cmHuile sur toile

2015

B.M. Passées les formes, la recherche sur la couleur semble un pivot de votre réflexion...C.L. La Couleur joue un rôle central, dynamisante et déterminée: elle organise le tableau sans jamais le soumettre à un confort coloré.B.M. Pour votre travail, la peinture à l’huile s’est imposée d’elle-même ?C.L. Depuis toujours, la peinture à l’huile est mon mé-dium principal. Cette matière, vivante et odorante me permet un travail lent, pensé, et libéré des contraintes d’urgence du monde contemporain. La réflexion n’est

pas en amont du tableau mais souvent après.B.M. On trouve une certaine dimension poétique dans vos séries de tableaux, notamment portée par le nom des oeuvres, est-ce un choix délibéré ?C.L. En effet, je souhaite donner au spectateur des clés d’analyse du tableau. Mon but premier quand je peins est de trouver l’expressivité la plus grande. J’ai rencontré au cours de mon parcours de grandes dif-ficultés à trouver une technique qui me permette de montrer cette vérité. Je cherche encore et éprouve le sentiment d’être au début de ma peinture.

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AURORE BORÉALECLOTAIRE LEHOUX46 x 39 cmHuile sur toile2015

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Le colorfield Painting (peinture en champs coloré de couleur)Mouvement artistique né à New York dans les années 1940 et inspiré par le pensée moderniste européenne (expression-nisme, fauvisme, suprématisme... ). Ce style se caractérise par de grandes surfaces saturées de couleur et une absence totale de relief qui créent des plans ininterrompus qui couvrent la totalité de la toile. La constance de forme et de processus en sont les enjeux. Le sujet est interdit et l’illusionnisme condamné.

L’Action Painting (peinture active ou d’action)Ce terme proposé en 1952 par le critique américain Harold Rosenberg définit un art abstrait où la gestualité dans le travail est l’essentiel de l’oeuvre. Ici, aucune représentation abstraite, les peintres réalisent leurs œuvres en peignant, égouttant ou proje-tant de la couleur sur la toile. En résulte un tableau né de l’intui-tion de l’artiste et du comportement de la couleur (éclaboussures, coulures…). Le corps donne la vitalité à l’oeuvre et l’esprit projette sa psyché sur la surface ; c’est un art de l’instinct, une impression pulsionnelle de l’instant.

Les artistes majeurs de l’expressionnisme abstraitJackson Pollock (1912-1956), figure principale du mouvement, il utilise la technique du « dripping », technique dans laquelle la couleur est projetée par un bâton de manière contrôlée sur une toile posée au solWillem De Kooning (1904-1997), un des initiateurs de l’expression-nisme abstrait dont il refuse l’appartenance comme à tout autre mouvement.Franz Kline (1910-1962) peintre de l’instinct et du contraste. Il utilise le noir et le blanc comme seules couleurs. Il agrandit et reporte à sa guise ses propres dessins sur de plus larges formats. Mark Rothko (1903-1970) peint de larges bandes de couleurs intenses sur un fond uni pour inviter à la contemplation et à la méditation.Mais aussi Barnett Newman, Clyfford Still et Ad Reinhardt...

LE CHANT DES COULEURSEXPRESSIONS LIBRESLa peinture du milieu du XXème siècle étudiait autant la tech-nique de la peinture que le processus de création ouvrant la porte sur un nouveau champ d’expression : l’expressionnisme abstrait. L’art non figuratif était né ! Revenons sur ce mouve-ment qui forge le renouveau de la peinture du siècle dernier.

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PORTFOLIO

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Levons les yeux et redé-couvrons notre ville. Figures de proue des façades borde-laises, témoins muets de nos frasques quotidiennes, ils sont les petits soldats de pierre prisonniers de nos murs qui gardent nos nuits. Célébrons aujourd’hui ces intriguants êtres de calcaire plusieurs fois centenaires : les mascarons.

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Des visages, des figures, dévi-sagent, défigurent, des figurants à effacer, des faces A, des faces B.

Découvrons la face B de notre ville, celle qu’on découvre en réouvrant bien grands ses yeux attentifs, celle

où les figures que le temps pétrit jettent un regard sur nos pas quoti-

dien.

En ce lieu, mes yeux sont les yeux sans paupières

d’une figure de pierre dans un désert près du Nil

PORTFOLIO

MASCARONS

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En ce lieu, mes yeux sont les yeux sans paupières

d’une figure de pierre dans un désert près du Nil

Virginia Woolf (1882-1941) dans Les Vagues (1931)

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Le terme mascaron pro-vient de l’italien mascherone « grand masque grotesque » dérivé de maschera (masque) qui proviendrait lui-même de l’arabe mascaro (même origine que le nom du ma-quillage mascara).Des origines italiennes...Les premiers mascarons apparaissent en Italie vers la fin du XIVème siècle, il fau-dra cependant attendre les XIVème et XVIIème pour voir leur essor sur le sol français (sous l’impulsion du peintre Rosso Fiorentino et de l’archi-tecte-sculpteur Francesco Pri-maticcio lors de la décoration du château de François 1er)....aux façades bordelaisesIls sont aujourd’hui près de trois mille à Bordeaux pré-sents au-dessus de nos portes

ou de nos fenêtres. Ce sont des faunes, des gorgones, des satyres, des figures féminines, des anges, des diablotins, des animaux mais aussi des têtes africaines qui font écho au passé de Bordeaux qui fut – rappelons-le – un important port négrier. L’âge d’or bor-delais se situe au milieu du XVIIIe avec la construction de la Place de la Bourse (autre-fois appelée Place Royale) réalisée par. l’architecte Ange-Jacques Gabriel. Ces orne-ments prendront fin dans les années 30.Figures au styleLe mascaron représente par-tout un visage humain, tantôt un animal ou un grotesque, souvent inspiré de la mytho-logie antique, il se présente ainsi selon plusieurs aspects:

Aller plus loin...Pour ceux qui veulent être précis et qui ont une bonne mémoire, voici les termes exacts pour une description méticuleuse des mascarons : l’enca-drement (médaillon, cartouche...), la baie (allège), le support vertical (chapiteau, colonne en candélabre, pilastre...), le support en surplomb (console, modillon...), le couvrement (caisson, architrave, écoinçon...), le décor d’architecture (frise, fronton, linteau...), l’architecture religieuse (fonts baptismaux, rosace...), l’architecture funéraire (sarcophage, tom-beau...). À utiliser avec assurance mais modération !

les mascarons anthropomor-phiques (homme, femme, enfant, tête ailée, tête de feuille...), les mascarons zoo-morphes (lion, bélier...) et le mascaron fantastique.Bas les masquesLoin des anciennes vertues de talisman (masque affreux rejetant le mauvais sort), les mascarons bordelais sont avant-tout un signe de distinc-tion et d’appartenance (reli-gion, franc-maçonnerie,traite négrière, vie mondaine...)venant contrasté avec la froide symétrie des façades du XVIIème. Du haut de leur insolente réussite, les riches commerçant de l’époque appose leur signature sur leurs hôtels particuliers.

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PORTFOLIO

MASCARONS

Bas les masques, ici, personne ne fait bonne figure !

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PORTFOLIO

MASCARONS

Effrayant, repoussant, ils semblent vouloir nous dire quelque chose, mais quoi ? Comme un visage pétrifié par Méduse, ils figent l’expression d’un sentiment qui nous hante.

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Joueurs ou inquiets, ils sont le reflet de nos états d’âme, de nos doux défauts si humain, immortalisant dans la pierre la fugacité de nos émotions.

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PORTFOLIO

MASCARONS

Du roi sévère à la gironde marquise, ces portraits exquis semblent nous fuir du regard, comme n’assumant pas le reflet qu’ils veulent nous retourner. Faiblesse de leurs créateurs ?

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Blasés ou exaspérés, ils nous interrogent. Qu’a-t-on bien pu faire pour mériter une telle réaction ? Il aura donc fallu lever les yeux pour les voir pour qu’il nous rappelle de les baisser de honte.

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PORTFOLIO

MASCARONS

Il y a aussi ces personnages rieurs ou farfelus, de ceux qui nous font sourire tout seul, les complices de nos instants de bonheur quand sifflotant par beau temps on lève les yeux au ciel.

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Sans oublier les boudeurs ou les moqueurs qui ressemblent à nos collègues de travail, ceux à qui on tirerait bien la langue, ceux à qui on aimerait dire : Et alors, qu’est-ce que ça peut te faire ?

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PORTFOLIO

MASCARONS

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PORTFOLIO

MASCARONS

Par-delà les apparences ou le jeu de miroir révélateur, ils sont autant de petits êtres qui peuplent nos rues et nos vies. Pensez-y un instant...Les murs ont des oreilles, oui! Mais aussi des yeux.Regardez bien ces visages éba-his, réjouis, effrayés, colériques, béhats... tels des spectateurs silencieux assis au premier rang de nos vies, ils nous rappellent avec arrogance que nous ne sommes que de simples mor-tels avec nos faiblesses et nos secrets, tandis qu’eux, derrière leur masque de pierre, du haut de leur immortalité, rient de nos tristes sorts.

Dur de s’imaginer ce que ces visages de pierre ont vu de leur vie minérale. Des pre-miers pas de vos arrière-arrière grands parents devant les ca-lèches bruyantes, aux sirènes de la guerre en passant par vos premiers cris de supporter ivre de joie, vos premiers émois, vos premières peines et vos pre-miers succès. À chaque pas de votre vie un mascaron était là ! Imaginez-les, à la nuit tombée, quand les langues se délient, ils se partagent les secrets de la journée dans un concert de commérages. Ce sont les pas-seurs de mémoire, les créteurs de l’âme de la ville, ne méritent-ils donc pas qu’on les regarde à leur tour ?

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ARTS DE L’ESPACE

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Véritable forêt plantée et construite par l’homme, l’ar-chitecture constitue notre en-vironnement, nous lie avec la terre, nous donne des repères visuels et géographiques, nous rassure en posant un cadre fini face à l’infini du ciel. Uni-vers où verticalité et vertige se tutoient, où la terre se creuse ou s’aplanit, où le ciel semble à portée de main, où une oeuvre se construit en collectif d’arti-sans et artistes.

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ARCHITECTURE

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NOUVEAU STADELe sport fait vivreLes étapes clefsLe coût du rêve

La beauté du geste

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pays pour l’horizon 2016, tous les signaux sont aux verts. Mais qu’en est-il de notre ville ? Alors que les projets colossaux réalisés ou à venir sont légion : la cité des civilisations du vin, le pont Jean-Jacques-Bosc, la grande salle de spec-tacle à Floirac, la Maison de l’Économie Créative de la Culture d’Aquitaine, le Pont Chaban-Del-mas, la Cité Municipale... la construction de ce nouveau stade se justifie-t-elle ?On vous propose un dossier détaillé pour mieux comprendre ce dernier édifice.

Fiche d’identitéDébut des travaux : avril 2013.Inauguration : avril-mai 2015.État : construction neuve.Financements : État (28 M€), Ville de Bordeaux (17 M€), CUB (15 M€), Conseil régional (15 M€), club des Girondins de Bordeaux et M6 (20M€ d’apport initial + loyer annuel indexé de 3,850 M€ sur 30 ans et un intéressement de la ville de Bordeaux au chiffre d’affaires).Durée du bail : 30 ansCapacité : 43.000.Constructeur : Vinci et Fayat.Architecte : Herzog & de Meuron. Hors football : rugby (rencontres délocalisées de TOP14, phases finales de PRO D2 et rencontres européennes, matchs internationaux de l’Equipe de France), évènements culturels, évènements d’entreprises.Coût estimé : 183 M€.Coût final : entre 467 et 542 M€ (sources : compte-rendu du conseil municipal, du 20/10/2011 et «Sud Ouest», 13 octobre 2014).

Pourquoi donc un nouveau stade ? À l’heure où chaque municipalité parle de coupes bud-gétaires, d’augmentation des impôts et d’autres manifestations d’une mauvaise santé financière, la métropole de Bordeaux s’octroie les services d’un cabinet d’architectes renommés pour ériger un nouveau monument à la gloire de son club alors que le stade Chaban-Delmas semblait encore parfaitement adapté à l’accueil d’évé-nements sportifs, même d’envergure ! S’il est une entreprise qui ne connaît pas la crise, cela paraîtrait bien être le football. Avec des budgets en constantes augmentation et l’arrivée de la coupe d’Europe dans notre

LE SPORT FAIT VIVRENOUVEAU STADE

Nouvel arrivé dans la course à la construction de la métropole, le nouveau stade, longtemps décrié, a connu ses premiers émois sportifs ! Quel accueil lui a été réservé ? Et quelles sont les premières impressions ?

NOUVEAU STADE ARCHITECTURE BORDEAUX

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ENCHIFFRE

Site : 18,6 hectaresParvis : 4,9 hectaresPelouse : 1 hectareStade : 4,6 hectares233 mètres de longueur210 mètres de largeur37 mètres de hauteur24 km de gradins14 km d’emmarchements06 km de marches41 000 m3 de béton644 poteaux en métal12 000 tonnes de char-pente métallique (soit près de deux fois le poids de la Tour Eiffel)

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NOUVEAU STADE ARCHITECTURE BORDEAUX

25 Janvier 2010Vote du Conseil municipal pour le lancement d’un appel d’offres pour le Nouveau Stade

15 Février 2010Candidature française déposée auprès de l’UEFA pour l’organisa-tion de l’EURO 2016

28 Mai 2010La France est désignée pour accueillir l’Euro 2016

Décembre 2010Réception des offres initialesLancement du dialogue compétitif

Octobre 2011Vote du contrat par le Conseil municipalSignature du contrat de PPP par le maire de Bordeaux

07 Décembre 2011Dépôt de la demande de permis de construire

29 Mai 2012Avis favorables de la commission d’enquête publique sur le dos-sier d’étude d’impact au titre de la loi sur l’eau

27 Juillet 2012Obtention du permis de construire pour le Nouveau Stade de Bordeaux

04 novembre 2012Début des travaux du Nouveau Stade de Bordeaux

Juillet 2011Annonce du choix du lauréat par le maire de BordeauxRéflexion sur la mise au point du contrat de partenariat

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2011

2012

LES ÉTAPES CLEFS NOUVEAU STADE

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Le chantier lancé le 4 novembre 2012 s’est déroulé en huit phases et s’est terminé le 30 avril 2015, date de la mise à disposition du stade.

PHASE 1DÉFRICHEMENT, DÉPOLLUTION, INSTALLATION DE LA BASE DE VIENOVEMBRE 2012 À JANVIER 2013Cette phase a consisté à dé-polluer le site du futur stade et à installer les bases de vie destinées à accueillir l’encadre-ment du chantier (groupement constructeurs, maître d’ou-vrage, maîtrise d’œuvre) et les compagnons.

PHASE 2TERRASSEMENT ET FONDATIONSJANVIER 2013 À MAI 2013945 pieux d’une profondeur de 22 mètres sont forés sur un sol meuble et compressible afin d’asseoir la structure. Plus de 10 000 drains sont mis en place afin d’accélérer la des-cente du terrain en provoquant la montée de l’eau.

PHASE 3GROS OEUVREAVRIL 2013 À OCTOBRE 2013Mise en place des 7 grues à tour fixe. Une centrale à béton est construite pour réaliser la dalle portée, les gradins préfa-briqués et l’ensemble du gros œuvre. Les tribunes basses est et ouest se construisent en bé-ton contrairement aux tribunes nord et sud métalliques.

PHASE 4CHARPENTE MÉTALLIQUE DES TRIBUNES ET GRADINSJUILLET 2013 À JANVIER 2014Plus de 3600 éléments de gra-dins sont préfabriqués sur site et commencent à être mis en place : au total 24 km de gradins sont posés. La charpente métal-lique se monte dans les tribunes nord et sud où se fixeront les crémaillères des gradins.

PHASE 5CHARPENTE MÉTALLIQUE DU TOITJANVIER 2014 À JUILLET 2014Sur cette phase, se déroulent le pré-assemblage des élé-ments de la charpente au sol, le montage du toit, l’habillage de la toiture et de la sous-face extérieure.

PHASE 6CORPS D’ÉTAT SECONDAIRESOCTOBRE 2013 À DÉCEMBRE 2014Une vingtaine de lots tech-niques entre en action: les clas-siques (menuiserie, serrurerie, sols, plâtrerie, électricité…) et les spécifiques au stade (vidéo surveillance, contrôle d’accès, éclairage, sonorisation, écran géants, signalétique…)

PHASE 7PARVIS ET ACCÈSSEPTEMBRE 2014 À DÉCEMBRE 2014L’édifice se termine. Cette phase consiste à aménager les extérieurs du stade dont le parvis d’une surface de plus de quatre hectares : plants, passerelles, mobilier urbain, éclairage.

PHASE 8ÉQUIPEMENTS SPORTIFSOCTOBRE 2014 À DÉCEMBRE 2014Mise en place de la pelouse, fixation des sièges des specta-teurs, installation des éléments de jeux et des tribunes modu-lables puis enfin, réalisation de la phase de tests et d’homolo-gation.

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NOUVEAU STADE ARCHITECTURE BORDEAUX

LE COÛT DU RÊVENOUVEAU STADE

FinancementLe choix s’est porté sur un Partenariat Public Privé (PPP). C’est un mode de financement par lequel une personne publique s’associe à un prestataire privé du BTP afin de lui confier le financement, la conception, la construction voire l’exploitation d’infrastructures ou d’équi-pements contribuant au service publicVaut-il le coût ?Le coup d’oeil, c’est certain ! Pour le reste, les concepteurs aiment le rappeler : le nou-veau stade est l’un des moins chers de ceux

construits pour l’Euro 2016. La plupart des clubs français ont aussi opté pour des mon-tages en partenariat public-privé (PPP). Pour accueillir la célébration européenne du foot-ball, il a fallu effectuer la construction et la rénovation des dix stades de Ligue 1 pour une enveloppe globale de 1,7 milliard d’euros (grâce au montage financier public-privé, la note pour le contribuable ne s’élève qu’à la modique somme de 700 millions d’euros. Compte-tenu de son prix, le nouveau stade est une belle réussite. Afin de se faire une idée,

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Un seul sport n’a connu ni arrêts ni reculs : le football. A quoi cela peut-il

tenir sinon à la valeur intrinsèque du jeu lui-même, aux émotions qu’il procure, à

l’intérêt qu’il présente ?

Pierre De Coubertin (1863 - 1937) Historien, Pédagogue, Scientifique

voici un petit tour du coût des infrastructures dans les autres villes accueillant l’Euro :Nice : construction d’un nouveau stade pour un montant de 245 millions d’euros.Marseille : rénovation du stade Vélodrome pour un montant de 267 millions d’euros. Lyon : construction d’un nouveau stade pour un montant de 405 millions d’euros. Seul stade entièrement financé par le secteur privé.Lille : construction d’un nouveau stade pour un montant de 324 millions d’euros (plus 170 millions de travaux de voiries).

Un stade de nom et renomPour combler le budget, SBA, le constructeur-exploitant (BTP Vinci et Fayat) a choisi d’opter pour le naming : c’est-à-dire une entreprise prête à payer une redevance annuelle estimée à 3,9 M€ pour donner son nom à l’ouvrage. Or, pour l’heure, personne ne sonne à la porte de SBA. Le bâtiment conservera donc pour quelques temps le doux sobriquet de Nouveau Stade de Bordeaux sans préjudice pour le bud-get municipal puisque c’est SBA qui doit suppor-ter le coût de l’absence de «nameur».

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NOUVEAU STADE ARCHITECTURE BORDEAUX

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LA BEAUTÉ DU GESTENOUVEAU STADE

Il n’aura fallu que deux ans et demi pour faire naître ce ma-jestueux temple du sport qui a séduit au premier regard !

Architecture évocatriceConçu par Jacques Herzog et Pierre de Meu-ron, le nouveau stade de Bordeaux est une réussite sur le plan architectural. La forêt de poteaux blancs évoque la grande pinède des Landes. Cette dernière soutient le bol conférant à l’ensemble un côté aérien et épuré. Ce choix architectural radical tranche avec la plupart des stades modernes et donne à l’enceinte borde-laise une identité forte.L’évocation de la forêt des landes et l’extrême clarté du stade donne tout de suite le ton. Le cabinet d’architecture Herzog et De Meuron sont coutumiers du fait : réaliser un ouvrage atypique qui frappe les esprits et permet l’appropriation directe des spectateurs par la dénomination rapide d’un surnom (cf. Le nid d’abeille, le cannot pneumatique… ). Sûr donc, que si un nameur n’est pas tout de suite trouvé, les supporters, eux, sauront lui donner un nom judicieux et pertinent !

Réalisation de Herzog et De MeuronConcernant la construction d’édifices sportifs, le cabinet d’architecte n’en est pas à son coup d’essai :Le stade national de Pékin, également connu sous le nom de Stade national ou surnommé le Nid d’Oiseau.L’Allianz Arena ou Fußball Arena München, surnommée le « Schlauchboot » (canot pneuma-tique).

Les points fortsEsthétique soignée : très majoritairement adop-tée par les bordelais.Visibilité parfaite : les gradins sont inclinés à 35°.Pelouse idéale : pelouse hors sol, semée sur un substrat de sable, liège, et fibre de polyéthylène.Ambiance garantie : la forme « en cuvette » propage les chants entonnés par les supporters dans tout le stade (et malheureusement, les pro-pos hurlés par le speaker aussi).Restauration : au premier niveau au bord de la cursive avec vue imprenable sur le terrain.Proximité : joueurs et pelouse semblent à por-tée de main (« stade à l’anglaise »).Shopping : espace de 700 m², qui se partage en trois marques bien différenciées : Puma, l’équi-pementier du club, Scapulaire et les produits siglés FCGB.

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Handicap : esthétique mais pas éthiqueNicolas Lacambre, président du Handi Fan Club FCGB, souligne quelques irrégularités et défauts concernant la vie au stade des PMR (personnes à mobilité réduite : une personne sur six en europe).

- Soixante places semblent manquer au décompte selon les normes en vigueur.- Les places sont exposées aux vents- Les emplacements sont en libre accès sans délimitation particu-lière et donc prises d’assaut par les supporters irrespectueux pour des moments selfies gênants- Les toilettes ont un accès commun à tous les publics, les incivilités sont donc nombreuses- Les places de parking sont trop peu nombreuses ou trop éloignées

Il faudra donc encore quelques efforts et de petits mais essentiels réajustements pour faire de ce stade une ode au sport et au res-pect.

NOUVEAU STADE ARCHITECTURE BORDEAUX

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Stupeur et tremblementsIl n’aura fallu qu’un seul événement dans ce nouvel antre du sport bordelais pour soulever les premières polémiques. Sont mis en cause dans cette histoire :- La fragilité de barrières (dont une ayant cédée dans le virage sud lors de Bordeaux/Montpellier (2-1) entraînant la chute de plusieurs supporters d’une hauteur de 1,5 mètres occasionnant heu-reusement seulement deux entorses sans gravité).- La fragilité des sièges qui eux aussi ont été malmenés (pliés, fendus ou cassés) pouvant éventuellement servir de projectiles.- La fragilité de l’édifice, Dominique Fondacci, fondateur de SBA (Stade Bordeaux Atlantique) reconnaît la présence de craquelures, semble-t-il sans risque, sur certaines parties du stade dues à des joints ayant séché trop vite.- Le tremblement de la structure elle-même lors des manifestations de joie des supporters.

Vertige de l’amourOh oui, la vue est belle ! De l’intérieur comme de l’extérieur. Depuis les gradins, ces fameux 35° d’inclinaison offrent un confort visuel des plus appréciable. Toutefois dès lors qu’on souhaite accéder ou partir de son siège, c’est une autre affaire. C’est pentu ! Pour le public peu à l’aise avec la hauteur, autant le dire, le manque de rampe pour s’accrocher et la pente colossale à aborder lors de l’ascension et plus particu-lièrement de la descente des trois escaliers du second niveau s’avèrent assez déplaisants. Vous avez le vertige ? Optez pour les places du rez-de-chaussée !

De l’entrée aux dessertesCe cru bordelais a un goût de bouchon ! Des tramways pleins à craquer en passant par des voies de circulation saturées (rocade, boule-vards… ), accéder aux abords du stade un soir de match est quelque peu compliqué (et ce n’est pas un euphémisme).Du point de vue du tram : pas de changement possible, bien avant le coup d’envoi leur fré-quence est au maximum (toutes les deux mi-nutes).Pour ce qui est de la signalétique, mieux vaut être équipé d’un GPS si on ne connaît pas les quartiers du lac. Les panneaux manquent cruel-lement et leur taille n’est pas des plus consé-quente.Bête noire du dispositif de desserte du nou-veau stade : l’échangeur numéro 4 de la rocade (au niveau du pont d’Aquitaine). Alors qu’il était prévu de terminer l’élargissement à 2x3 voies de la rocade ouest par cet échangeur, il semblerait que son aménagement devienne prioritaire afin d’être opérationnel pour l’euro 2016.

No man’s landLe tour d’horizon effectué, malgré son apparente fragilité et son accès peu commode, le stade est beau et semble adapté. Reste un hic : que faire avant et après le match aux abords du stade ? En effet cet édifice est littéralement sorti de terre, mais celle-ci est bien plate et vide, loin du relief et de l’ambiance citadine de Lescure ou de Chaban.S’il est un autre vide qui risque de poser pro-blème, c’est celui créé par cette grande prome-nade immaculée qu’est la cursive. Le vent prend plaisir à s’y engouffrer. Tout supporter assidu, sait par avance la difficulté à rester deux heures en position statique par moins de zéro degré sous un vent de nord-ouest en plein hiver. Avis aux frileux, côtoyez le stade par temps chaud !

MISE À L’ÉPREUVENOUVEAU STADE

Passées les joies de la pre-mière rencontre, les langues se délient et le stade dévoile un tout autre portrait !

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de la réflexion et de la percep-tion. Et étrangement ce détail, c’est nous. On ne peut plus se cacher, et tant mieux ! Soyez nature, soyez vous-même, l’heure est à l’éveil du moi : spontané et sin-cère.Mais le détail est aussi le fond des choses : le contenu, celui qu’on avait oublié dans les magazines et les sites internet, celui qui se cachait derrière des montagnes d’effets. Débarras-sés de leur atours séducteurs, les sites n’ont plus d’autres choix que de mettre la main à la patte et fournir un minimum de fond à leurs articles pour ne pas trop faire sentir le vide. Être simple et léger pour séduire, oui. Mais pour cela il faut une personnalité.Comme disait Jean D’Ormesson (1925 - , écrivain académicien) :« Une certaine légèreté de-mande plus d’efforts que la pe-santeur, les leçons de morale, la

ARTS DE L’ ESPACE

ÉLÉGANTE LÉGÈRETÉ

L’esthétique du nouveau stade de Bordeaux est à l’image de la tendance des dernières années : Less is more...Ritournelle incontestée depuis 2010, aucun domaine n’échappe à la simplification de l’apparence et à l’optimisation de l’ergono-mie.- Le webdesign fait les frais du flat design (apple), du material design (google) ou du modern UI (microsoft).- La mode est au Frenchcore : simplicité et décontraction.- Le tourisme découvre le luxe éthique : sobre, durable et res-ponsable.- Même la médecine abandonne son more care is better care pour une optimisation de ses soins.Prenant racine dans les travaux de Ludwig Mies van der Rohe (1886-1969) autour du Style In-ternational (courant artistique Bauhaus), le less is more envahit nos vies. Ce style répond à un besoin de minimalisme, d’épure et de simplicité. Un retour au naturel et à la sobriété.Quid de l’opulence, des fioritures, des babioles à profusion ? Pour le moment, oui ! Retour au natu-rel ! Gott stecht im Detail (Dieu est dans les détails) tel est le crédo. Le détail est au centre

gravité, l’ennui qui s’en dégage. Mais elle est liée à une certaine grâce, au charme, au plaisir ».Pour vivre heureux, vivons léger !Libérés des faux-semblants, des menus détails, des marques imposantes, faisons feu des arti-fices en dehors du 14 juillet. Lais-sons place au vrai, à l’humain. Sophistiquons nos sms dépour-vus de vocabulaire et de mots d’esprit et allégeons nos esprits bien lourds.Riez, courez, fêtez, chantez en toute simplicité car on vous le dit : l’élégance est dans la légèreté !

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ARTS DE L’ ESPACE

Capitale de la région Aquitaine, Bordeaux rime avec viticulture dans le monde entier. Après l’installation des pre-miers vignobles par les Romains il y a plus de 2 000 ans, le Bordelais est aujourd’huiune grande région productrice de vin, grâce àun climat maritime et un sol riche en calcium. Et avec envi-ron 800 millions de bouteilles par an et un chiffre d’affaires de plus de 3 milliards d’euros, elle revendique le titre de capitale mondiale du vin.La ville de Bordeaux est également réputée pour son architecture classique et néoclassique, pratiquement inchangée depuis 200 ans. Si elle comporte davantage d’immeubles protégés que n’importe quelle autre ville fran-çaise, en dehors de Paris, elle demeure une ville animée dans laquelle le commerce continue à jouer son rôle grâce à la situation géographique de la ville en bord de Garonne. En 2013, un sondage révèle que Bordeaux est élue, derrière Paris, ville préférée des Français où il fait bon vivre.fr.uefa.com

Bordeaux, the capital of the Aquitaine region, is world-renowned for its wine. The

Romans planted the first vineyards over 2,000 years ago and the area around Bordeaux is

now a major wine-producing region as a result of its maritime climate and calcium-rich soils.

Producing some 800m bottles a year and with sales topping €3bn, Bordeaux is a serious

contender for the title of the world capital of wine.Bordeaux is equally famous for its classical

and neoclassical architecture that has remai-ned practically unchanged for 200 years. While

Bordeaux has more listed buildings than any other French city outside Paris, it is still a lively town which retains major trading links as a result of

its strategic position on the banks of the Garonne. A 2013 survey concluded that outside Paris,

French people considered Bordeaux the best place to live.

www.uefa.com

5 typical expressions which are reallyuseful and current at work...

Tiens-moi au courantLMK (let me know)

Pour votre information

Dès que possible

FYI (for your information)

ASAP (as soon as possible)

Dans la vraie vie

Faire par soi-même

IRL (in real life)

DIY (do it yourself)

5 expressions anglaises vraiment utiles et courantes au travail...

INTERNATIONALESPAGES

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LAS

REV

IN

U

APPRENONS À PARLER ENSEMBLE

ONE WORLD Too Many Languages

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ART DU SON

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Univers omniscient de notre quotidien. Siège de pa-role, de repère, de danger, de sécurité, d’émotion. N’est-ce pas l’oreille interne qui nous donne l’équilibre ? Tout n’est ici que question d’équilibre précaire entre les temps de manifestation et les temps de silence, entre intensité et sour-dine pour une quête de sensa-tions auditives jonglant entre harmonie et dissonance pour faire renaître chez l’auditeur attentif les plus anciens sou-venirs ou l’immerger dans des univers feutrés ou angoissants insoupçonnés. Les sonorités sont comme la mer : berçante ou enragée, harmonieuse ou démontée, enivrante ou dan-gereuse mais toujours on y revient.

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ZIMOUN

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SCULPTURES SONORESZIMOUN

du 10 Avril au 17 Mai

art cinétiqueart minimal

éloge de la simplicitélectures aléatoires

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BASE SOUS-MARINE ZIMOUNSCULPTURES SONORESFIGURES SONORES ALÉATOIRES

Zimoun nous cueille dès l’entrée de la base sous-marine avec un petit dispositif mécanique carré (Cf. photo sur page de droite). Mêlant simples moteurs et micro tambourins, cette structure étrangement esthétique interpelle. Le mouvement d’abord. Ressortant du carré lumineux, ça s’agite dans tous les sens. Rien ne semble coordonné. Puis vient l’essentiel : ce brouhaha incessant des boules de cotons qui dialoguent en tapotant sur les parois. Comme une communica-tion primitive dont on n’aurait pas les codes. On reste alors devant à regarder et écouter. À force de tendre l’oreille, on semble entendre une harmonisation, un ordonnement dans le chaos. C’est là tout le tra-vail de Zimoun : construire une structure séduisante qui fait émerger de son mouvement aléatoire un univers sonore inédit et un voyage sensoriel.

Artiste audiodidacteZimoun est un artiste suisse contemporain né à Berne en 1974. Autodidacte, il vit et travaille à Berne depuis l’an 2000. En 2003, il co-fonde en 2003, accompagné du graphiste suisse Marc Beekhuis, un label nommé Leerraum qui a pour vocation d’être une plateforme d’échange créatif entre artistes, desi-gners et architectes. L’année suivante, il s’envole à Pékin pour une résidence artistique. En 2006, il obtient le prix de la fonda-tion Hablitzel puis part en 2007 pour une nouvelle résidence à New-York en 2007. En 2010, il décroche le prix Ars Electronica, Digital Music & Sound Art avec la mention honorable. On sait peu d’autres choses sur l’artiste qui n’ébruite pas sa vie. Son oeuvre, elle, fait écho tout autour du globe !

Des matières premières pour une musique complexeDu carton, du polystyrène, des tiges métalliques, de petits moteurs, des sacs plastiques… il en faut peu à Zimoun pour développer son art et faire naître la complexité d’une sympho-nie industrielle. En effet, le nombre fait la force ! De ses monu-mentales structures telle une foule de jour de soldes émanent un rédordonnement mélodieux. Chaque élément semblant trouver le ton d’un tout. Cet art prend racine dans le bruitisme pour la sonorité et dans l’art concret pour la structure. Partons à la rencontre de cet univers de carton, de tiges métalliques, de sacs plastiques, de boules de coton et de moteur.

BASE SOUS-MARINE ZIMOUN SCULPTURES SONORES

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DÉFINITION : INSTALLATION , subst. fém.Concept qui se définit par l’occupation (temporaire ou défi-nitif) d’un espace donné (extérieur ou intérieur) par la mise en situation de différentes techniques d’expression et de représentation ainsi que par le rapport participatif qu’elle implique avec le spectateur.

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ZIMOUN

SCUPTURESSONORES

BASE SOUS-MARINE ZIMOUN SCULPTURES SONORES

Matériaux bruts pour structures raffinées : malgré les apparences, ici pas de place pour le hasard. Évoluant dans différentes disciplines,

le travail de Zimoun prend sa source dans une approche focalisée sur l’écoute, et tout particulièrement dans le son envisagé comme

un vocabulaire de formes qui se prêtent à la création d’installations. En artisan du son, Zimoun sculpte l’espace et ordonne le bruit pour

vous offrir une expérience unique !

L’art des bruitsNé du manifeste futuriste « L’Art des Bruits » L’Arte dei Rumor (1913) du peintre et compositeur italien Luigi Rus-solo (1885 Potogruaro - 1947 Cerro di Lavano), le bruitisme ou la musique bruitiste est une noubvelle façon d’abor-der le son. En voici un extrait : « La vie antique ne fut que silence. C’est au dix-neuvième

siècle seulement, avec l’inven-tion des machines que naquit le Bruit. Aujourd’hui le bruit domine en souverain la sensi-bilité des hommes. »L’artiste dépeint la naissance d’un bruit musical, une com-plexification du son et de la mélodie. À titre d’exemple, l’intensité discordante qui se dégage de certains orchestres contemporains n’aurait jamais

été supportée par une oreille, même avertie, du dix-hui-tième siècle. La généralisa-tion de la machine a ouvert de nouvelles pistes sonores que les oreilles ont adop-tées : l’habitude a fait son oeuvre.Du chaos à l’harmoniePour concevoir l’oeuvre de Zi-moun, il faut

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considérer le son comme un espace

sonore : une sculp-ture. Il travaille ainsi

les ambiances acous-tiques afin d’obtenir

la représentation tri-dimensionnelle d’un

environnement sonore propice au développement

des émotions et du voyage intérieur.

Écho du souvenirIl est dur de ne pas céder à la tentation du souvenir. Lorsque les fines tiges métal-liques se percutent entre elles, on y entend la pluie tombant sur les toits, on voyage en nous-même. On se transpose dans ces après-midi pluvieux attendant sous l’aubette que l’orage et le bus passent. D’oeuvre en oeuvre,

ce sont quelques monceaux de souvenirs, des bribes de sensation qui se réveillent en nous. Une invitation à fermer les yeux et se laisser bercer par le son entêtant qui émane de ces compositions.

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BASE SOUS-MARINE ZIMOUN SCULPTURES SONORES

Si le son ne vous touche pas, vous ne serez pas insensible ou questionné par les structures que l’artiste vous propose. Le mouvement est à la base de ses conceptions. Tel une suspension d’Alexender Calder, les sculptures en mouve-ment offrent une autre lecture et perception de l’oeuvre.

Une expérience utilisateurLes sons cinétiques ont des qualités spatiales qui font que si on les enregistre et on les redif-fuse en mono ou stéréo, on perd ce qui les rend remarquables. C’est donc un art que l’on vit, que l’on expérimente. Une interaction ludique et sensible loin des expositions froides de cer-taines galeries d’art contemporain.

Art à succèsL’art cinétique est en vogue, il s’adpate parfaite-ment aux besoins visuels des réseaux sociaux et apporte sa touche de poésie quotidiennes.L’art cinétique plaît en tant qu’il fascine. Face à ces oeuvres on devient l’enfant regardant inlas-sablement des tiges de bambous s’entrecho-quant mélodieusement sous l’assaut du vent dans l’entrebâillement de la porte.On décortique du regard les mécanismes émet-tant les sons. On décompose les paysages sonores que l’on entend pour isoler chaque élément. Dans ce jeu des sens on réapprend à entendre et à voir la poésie et la magie du monde qui nous entoure.

art du mouvement et de l’espace où les éléments se croisent, s’entrechoquent dans une chorégraphie aléa-toire maîtrisée

ART CINÉTIQUEONDES SONORES

Zimoun n’est pas le seul à exercer ses talents dans les arts cinétiques, voici quelques grands noms dont les oeuvres sont mémorables :

Harry Bertoia(1915 Arzene, Italie - 1975 Barto, USA)Designer : La diamond chair (cf. les chaises inconfortables des salles d’attente des dentistes ou autres tortionnaires. L’art d’être assis sur une grille de barbecue et dire qu’on s’y trouve incroyablement bien).Cf. Sonambient

Anthony Howe(1954 Salt Lake City, USA - )Sculpteur cinétiqueCf. About Face (Copper, Stainless steel,8 8 »h x 62»w x 60 »d)

Théo Jansen(1948 La Haye, Pays-Bas - )PlasticienCréatures triées sur le volet selon la théorie de Darwin, celles qui s’adaptent le mieux à leur environnement sont retenues.Cf. Myriapodes (PVC et bouteilles plastiques)

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BASE SOUS-MARINE ZIMOUN SCULPTURES SONORES

ART MINIMALPLURALITÉ SONORE

Art du sonAprès un siècle de création, les oeuvres sonores se sont diver-sifiées effaçant peu à peu l’har-monie au profit de l’expérience. Elle compte aujourd’hui autant de courants que d’artistes (on exagère; quoiqu’à peine). Il est alors difficile de définir avec précision l’appartenance ou non d’un artiste à un mouve-ment. Avis aux curieux coura-geux : on vous donne quelques éléments de compréhension :

Qu’est-ce qu’un paysage sonore ?Un « paysage sonore » (sounds-cape en anglais) est un son, ou une combinaison de sons, qui se forme ou qui apparaît dans un environnement immersif.Cf. Luc Ferrari (1929 - 2005), Presque rien, numéro 1 (1970)i

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Qu’est-ce que la musique sérielle ou le sérialisme ?Initiée en 1923 par Arnold Schönberg avec le dodécapho-nisme, c’est une musique utili-sant une technique de compo-sition basée sur l’utilisation de séries d’éléments musicaux.Cf. Pierre Boulez (1925 - ), 3è sonate. pistes pour y voir plus clair... Qu’est-ce qu’une musique concrète, acousmatique ou électro-acoustique ?La musique concrète ou acous-matique est une musique com-posée à l’aide de sons enregis-trés ou réalisés par synthèse. Tout ce qui utilise la conversion d’un signal acoustique en signal électrique et vice et versa. Elle est l’évolution directe de la mu-sique concrète créée en 1948 par Pierre Schaeffer (1910, Nancy - 1995, Aix-en-Provence) ingénieur, chercheur, théori-cien, compositeur et écrivain français.Cf. Pierre Henry (1927,Paris - )La reine verte (1963)spectacle de Maurice Béjart

Qu’est-ce que la musique stochastique ?Mise au point par Yannis Xena-kis en 1954, c’est une musique fondée sur le principe d’une définition globale des états sonores successifs en utilisant le calcul des probabilités, d’où le nom courant de musique probabiliste.Cf. Pithoprakta de Xenakis com-posée en 1955-1956

Qu’est-ce que la musique minimaliste ?C’est une musique née dans les années 1960 qui se base sur la tonalité avec de courts motifs mélodiques, harmo-niques ou rythmiques répétés avec d’infimes variations ce qui provoquent des effets psy-choacoustiques chez l’auditeur, comme bercé, hypnotisé

Cf. «In C» (1964) créée par Terry Riley (1935, Colfax - ), composi-teur contemporain américain et un des fondateurs de ce mouvement.Voir aussi Steve Reich, Philip Glass etJohnAdams.

Quand je les peins, ça n’a aucun sens. Après je découvre des choses auxquelles je me rat-

tache. Comme cette jambe ! Et tout à coup ça s’éclaircit tout seul. C’est comme découvrir la

clef d’une énigme policière…

Extrait de Blow up (1966) de Michelangelo Antonioni (musique : Herbie Hancok & The Yardbirds)

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BASE SOUS-MARINE ZIMOUN SCULPTURES SONORES

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Pour aller plus loin, partez à la rencontre de quelques instruments rares tout à fait étonnant :

Le trautonium de Friederich Adolpf Trautwein qui nous livre une ambiance angoissante de guerre, tel un solo de Jimmy Hendrix (Live at Woodstock 1969) sur l’hymne américain Stars Spangled The Banner où l’on est directement jeté aux avant-postes de la guerre du vietnam.

Les Ondes Martenot de Maurice Martenot où comment créer un son venu de l’espace : dia-logue avec E.T assuré !

Le thréonine de Léo Sergueïevitch Termen où ébahi on contemple un chef d’orchestre de l’invi-sible dirigé un chœur d’êtres mythologiques..

À noter :John Cage « 4’33 » : où l’art d’éviter la fausse note !Kraftwerk « Autobahn » (1974), « Radioactivity » (1975), « The Robots » (1978) : les ancêtres de Daft Punk

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ÉLOGE DE LA SIMPLICITÉ

La musique ne fait plus que quelques notes, l’intérieur de nos appartements se vident, le material design s’empare de nos smartphones, notre langue fusionne à l’international, les sms ne s’embarrassent plus de la grammaire (l’ont-ils un jour déjà fait ?) ni des artifices de bienséance...Comme une envie de dire au secours ?! Mais où va-t-on ?!Et si toutes ces tendances n’étaient que le fruit d’un irré-pressible besoin de simplicité dans une société où tous les rapports (professionnels, sociaux, familiaux... ) se sont complexifiés, où l’on croule chaque jour sous une abon-dance de nouveautés (produits, modes, pratiques... ).

La solution : simplifier pour unifier.Pour s’approprier un monde bien plus grand, il faut rabo-ter les angles, lisser un peu les aspérités, faire disparaître quelques singularités si belles soient elles.Bon d’accord, ça chatouille l’orthofile, ça valorise l’hy-drocéphale, ça décapillotracte les mots fléchés, ça fait des crises aïgues aux esprits obtus, mais dans un monde où cha-cun se sent si petit, ne faut-il pas rappeler que le plus heu-reux des nains est simplet ?À défaut d’avoir les clefs pour simplifier la société et les insti-tutions, la jeunesse change ce qu’elle peut de ce qui l’entoure.

Quand les plus vieux auront épuisé toute la fin de l’alphabet à vouloir la définir, ils compren-dront peut-être qu’une géné-ration ne se résume pas à une lettre. Ne sont-ce pas les aînés qui voulaient leur transmettre tous leurs mots ?Mais alors que fait-elle ? Plutôt que de vouloir être productive, elle se veut créative. À défaut d’être syndiquée, elle est chan-geante et adaptable. À chaque fois qu’on veut la plier, telle un ressort elle rebondit. Elle souffle comme elle l’a toujours fait un vent nouveau sur son temps ! Mais si elle inspire la méfiance, elle aspire seulement à la simplicité : un toit, un tra-vail, des amis et des sorties !

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ARTS DU SON

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LECTURES

ALEATOIRES

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ARTS DU SON

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Une hirondelle ne fait pas le printemps mais elle y contribue... comme pourrait le dire le fils caché d’Aristote et de Pierre Choderlos de Laclos dans Les Citations Dangereuses.Le printemps et son lot de vertus offrent chaque année la possibilité d’un nouveau départ. Le primus tempus de nos ancêtres ou première saison prend tout son sens.Le printemps c’est l’insouciance et l’espérance, un tremplin pour nos rêves de demain. On visse à ses pieds les dernières baskets magiques dans lesquelles on se voit déjà parcourir des semi-marathons endiablés sur les routes val-lonnées de nos campagnes. On se prête au jeu des weekends bronzages sur le bassin d’Arca-chon ou dans les Landes. On prépare ses back-packs indonésiens. On dépoussière ses rollers, son longboard, son pignon fixe. On achète même des vêtements hors-soldes pour se dé-marquer. On s’essaie à des repas végétariens : les légumes, c’est la santé ! On économise en vue de partir : le freegan, c’est sympa ! (Plus free que vegan quand même). Comme dirait Fran-klin dans Ma Famille D’abord : Ennnfin, brrref !On tente, on teste, on expérimente, on tâtonne, on s’hasarde, on s’aventure, on cherche...Pour éviter de se répéter, citons nos amis trans-pyrénéens : « un garbanzo no hace un puchero », en décrypté : un pois chiche ne fait pas une marmite ! Et on le sait. Et c’est ce qui est bon dans le printemps : c’est l’émoi des mois du moi. Un doux mensonge emprunt de rêveries. Mais n’est-ce pas là le plus sain des mensonges an-nuels. Pendant quelques semaines (quelques mois pour les plus courageux), on prend soin de soi, on active la machine à rêve, on s’offre l’opportunité de réaliser nos désirs ! Même si ça tombe à l’eau déjà si chaude du mois de juillet, on l’aura fait ou du moins on aura essayé !Alors dans ces quelques jours de printemps restants, on vous soutient dans toutes vos fo-lies passagères, vos tentatives bancales et vos espérances futiles car en somme :

Le printemps, c’est fait pour ça !117au fil des figures

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ARTS NUMÉRIQUES& TECHNOLOGIE

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Dernier né de la famille des arts et pourtant pas en reste. Tel le petit dernier qui très tôt manifesterait une énergie, un questionnement, une vitalité tant d’esprit que d’expression. Prodige à qui tout semble donné. À peine présenté et déjà adopté. On aime le détester mais il nous captive, on aimerait le suivre mais il court trop vite, on vou-drait lui ressembler mais il n’a rien de commun avec nous. Il nous renvoie à nos faiblesses et pourtant nous ouvre de nouveaux horizons riches de possibilités. Il est l’insaisissable et le reconnaissable, le futur et le présent : il est la dernière définition de l’esprit humain.

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CAP SCIENCES

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JEUX VIDÉOS, L’EXPOdu 16 décembre 2014 au 6 septembre 2015

le game plaît

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CAP SCIENCES GAMEPLAY

JEUX VIDÉOS, L’EXPOdu 16 décembre 2014 au 6 septembre 2015

INFOS PRATIQUESCap SciencesHangar 20Quai de Bacalan33300 BordeauxTél. : 05 56 01 07 [email protected] ET HORAIRESJusqu’au dimanche 6 septembre 2015Du mardi au vendredi, de 14h à 18h et du samedi au dimanche, de 14h à 19hNocturnes les vendredis de 18h à 21h, gra-

tuit pour les 15-25 ans. Pendant les vacances scolaires : Du lundi au vendredi, de 14h à 18h et du samedi au dimanche, de 14h à 19h.TARIFS- plein tarif : 4 euros - tarif réduit : 2,50 euros (-25 ans, deman-deurs emploi, étudiants, handicapés, plus de 60 ans, détenteurs de la carte Famille nom-breuse) - gratuit pour les détenteurs de La Carte adherent Cap Sciences

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Des jeux d’aventures en pas-sant par les jeux de rôles, les jeux de stratégie et tant d’autres... En 50 ans, le jeu vidéo a gagné toute la socié-té. Il a su s’adapter à chaque évolution technologique et culturelle pour faire de lui le champion du chiffre d’af-faire et du divertissement.À l’occasion de l’exposition Jeux Vidéos à Cap sciences, revenons un peu sur son origine, ses mutations et son apport dans la société. Découvrons ensemble les notions de gameplay, de hardware, de point and click et tous les autres termes essentiels à une bonne immersion dans cet univers infini du jeu vidéo.

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CAP SCIENCES GAMEPLAY

retour aux jeux d’arcade //aux origines du jeu

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un Pong mécanique //jeu vidéo sans ordi

le retrogaming //simplicité et efficacité ont la côte

une déco cubique //hommage au pixel

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CAP SCIENCES GAMEPLAY

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LE GAME PLAÎT*

ARTS NUMÉRIQUES ET TECHNOLOGIE

* gameplay : expérience utilisateur

Et nous allons finir cet en-tretien par un petit jeu...Et oui, c’est nouveau (enfin plus tant que ça quand même). Finis les entretiens froids et sérieux, maintenant on parle de ses passions, de son mode de transport écolo, de son jeux vidéos préférés, on tweet son entrepreneur et on devient ami avec son futur R.H.Le monde professionnel se dé-ride. Qui a dit qu’on ne pouvait pas s’amuser au travail ?Jouer, d’accord, mais cela reste sérieux d’où le nom tout trouvé de serious game.Ça fait jeune pour les vieux et un peu moins démodé pour les jeunes. Une nouvelle définition de la modernité en quelque sorte. Un univers où les jeunes dictent les tendances et les sé-niors adaptent leur méthode.L’univers professionnel n’est pas le seul concerné par ce nouveau mode d’échange et d’interaction, le monde entier se gamifie <gami-quoi ?>, reve-nons sur ce terme pour les re-tardataires :

La gamification ou ludification (pour les puristes de langue de Molière) est le transfert des mé-canismes du jeu dans d’autres domaines, en particulier des sites web, des situations d’ap-prentissage, des situations de travail ou des réseaux sociaux, dixit Wikipedia.Leurre est au je, pardon, l’heure est au jeu. Les joueurs incondi-tionnels d’hier sont devenus les acteurs et les consommateurs d’aujourd’hui. Et une chance pour les grandes enseignes, malgré une société et une po-pulation en perpétuel change-ment, une habitude persiste : les gens aiment jouer et restent férus de jeux vidéos.Les avantages de l’utilisation des ressors du jeu vidéo pour les com-merces ou employeurs sont nom-breux : simplicité de la prise en main, immersion et engagement de l’utilisateur, fidélisation, conver-sion, amélioration des temps d’ex-position, etc. Les rouages sont biens ancrés dans les mentalités et maintes fois testés, de quoi sé-duire et chiffrer une clientèle qui semblait fuir toutes les dernières approches professionnelles ou commerciales, les fameux 18-35 ans (génération Y et Z).

La gamification agit comme une pieuvre que l’on dirigerait nous-même sur notre sous-marin. Nous guidons nos propres envie et intentions (auto-ciblage) tout en stimulant notre addiction : un rêve devenu réalité pour les prestataires de services. Nous sommes finalement en-trés dans le jeu vidéo que nous avons aidé à créer mais à la dif-férence de Flynn dans le film tron, nous n’en sommes pas les concepteurs. Nous voilà ainsi prisonniers des règles qu’autre-fois nous maîtrisions dans un univers que nous regardions sur nos écrans.Si trop de jeu tue le je, que vous ressentez le besoin de jouer pour jouer, sans argent ni publicité, ressortez vos vieilles consoles non-connectées et offrez vous une vraie partie de plaisir où l’enjeu n’est que la simple mais magistrale victoire sans gloire.

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BLOC-NOTESCULTUREL

au fil des figures130

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Une grande ville n’est pas et ne pourrait être sans une vie culturelle animée, des expositions de renoms, des artistes qui s’expriment... Bor-deaux sur ce point n’est pas en reste. Nous vous proposons donc dans les pages suivantes de vous don-ner quelques points de repère pour aborder cette ville si dense.

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CULTUREL

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BLOC-NOTESle moment monument

bordeaux déchiffréecher lecteur

zoom sur Burdigala

2

133au fil des figures

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Partons à la rencontre d’un monument bordelais, vous savez celui que vous

voyez chaque semaine, que vous conseillez à vos amis lors

de la visite de votre ville, en résumé celui qu’on ne visite

jamais mais qui est incontour-nable !

Cette saison, contemplez la majestueuse tour Pey-Berland qui s’élève au-dessus des toits de la ville depuis près de 670

ans.

LE MOMENT

MONUMENT

AGENDA SORTIES CULTURELLES

- Du haut de ses 66 mètres, la Tour Pey-Berland s’érige au dessus de la ville et de ses plus célèbres représen-tants (16 mètres de plus que la Grosse Cloche et 12 mètres au-delà de la Colonne des Gi-rondins).- Elle n’est accessible que par les 233 marches de ses esca-liers.- La tour est dénommée d’après l’archevêque de Bordeaux Pey Berland (créateur de l’univer-sité de Bordeaux) qui en posa la première pierre en 1440.

- La statue de la Vierge au sommet de la Tour est tour-née vers le village de Saint-Raphaël (dans le Var entre Saint-Tropez et Cannes), d’où était originaire l’archevêque Pey Berland.- Le premier bourdon (cloche) de la Tour appelé Ferdinand-André pesait 11 tonnes. Fêlé, il fut remplacé par Ferdi-nand-André II qui avec ses 8 tonnes reste la plus lourde cloche de Bordeaux.Tel 05 56 81 26 25Fax 05 56 79 21 82

Ouverture // de juin à sep-tembre, tous les jours de 10h-13h15 et de 14h-18h et d’octobre à mai, tous les jours sauf le lundi de 10h-12h30 et de 14h-17h30 (Dernière visite 30 mn avant la fermeture) Fermé les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre.

Tarifs // Plein : 5,50 € , Réduit : 4,50 €Groupes adultes : 4,50 € (à partir de 20 personnes) Groupes scolaires : 20 € (30 élèves maximum)Gratuité :Moins de 25 ans (pour les mineurs : en famille et hors groupes scolaires) Demandeur d’emploi avec at-testation de moins de 6 mois

au fil des figures134

Page 135: Burdigala Magazine #2 Complet // Bordeaux

Quelques chiffres clefs ou inutiles pour com-prendre sa ville ou briller dans

les soirées !

BORDEAUX

DECHIFFRÉE5 5 0K MDE PISTESCYCLABLES

5 3SITES, MONUMENTSET MUSÉES BORDELAISOUVERTS À LA V IS ITE

4 2 1 1 5S I È G E S D I S P O N I B L E SAU NOUVEAU STADE POUR SUPPORTER LES GIRONDINS

306HDE SOLEILCET HIVER

P L U S D E

50 000É T U D I A N T S 1ÈRE

V I L L EO Ù L E S F R A N Ç A I S

AIMERAIENT VIVRESELON UNE ÉTUDE DE L’OBSERVATOIREDU BONHEUR , C ’EST DIRE !

1 6 3 0 0 É T A B L I S S E M E N T SDONT 90% DES ENTREPRISESONT MOINS DE 10 SALARIÉS

LA DUNE DU PILATCULMINE À

1 1 5M È T R E S

4 4 5 5HECTARESS U P E R F I C I E BORDEAUX

5 7 8 2 8H E C T A R E SBORDEAUX MÉTROPOLE

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Toi, lecteur attentif de Bur-digala, vaillant ami des mots et de la culture, toi qui est parvenu à la fin de ce numéro, ce texte t’es dédié.Car, quel beau combat que celui des lettres quand les nombres font loi et que les discours quo-tidiens sont chiffrés.Pour stimuler tes neurones im-patients et avides de connais-sances, il nous faut transcrire les émotions, les réflexions, les sensations, les actions (et tant de mots en -ion).Dans ce travail permanent et sans routine, nous plongeons dans un océan de données plus ou moins accessibles, nous surfons sur les dernières ten-dances pour mieux les com-prendre et nous nageons agile-ment de musée en galerie d’art, de vernissage en exposition, à la

rencontre de ceux qui font l’his-toire culturelle de notre ville.Lorsque nous apercevons le su-jet qui nous semble pertinent, nous nous jetons directement dans nos carnets pour vous en faire part et vous donner l’envie de le découvrir.Tant d’encre coule pour at-teindre le fond du sujet ou de la pensée et espérer enfin accro-cher votre âme de lecteur.Merci donc à toi, chevaleresque aventurier de la plume qui par-court ces lignes inédites à la recherche de sensations et de connaissances nouvelles.En quêteur de terrains incon-nus, tu te risques à prendre ton précieux temps à lire et/ou relire ces dossiers culturels, ces archives pour y trouver les in-formations que tu recherches, peut-être en vain.Pour ce glorieux et courageux essai, traduisant une témérité indéniable, nous ne saluons bien bas du haut de notre mo-deste bureau.Nous te remercions enfin de nous avoir laissé une chance de te faire partager notre univers !Encore merci à toi !

CHER LECTEUR

AGENDA SORTIES CULTURELLES

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Page 137: Burdigala Magazine #2 Complet // Bordeaux

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BURDIGALAMAGAZINECULTUREL

BU RDIGALALEMAG.

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de l’art et de la culture à tous les étages et dans tous les étatspour les curieux et tous les amoureux de Bordeaux

un regard et un design toujours renouveléspour une expérience unique de la culture

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