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ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE LYON Année 2006 Thèse n° 28 CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN ROUMANIE THESE Présentée à l’Université CLAUDE-BERNARD-LYON I (Médecine-Pharmacie) Et soutenue publiquement le 24 Avril 2006 Pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire par BALANSARD IVAN Né le 24 février 1973 à Marseille

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ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE LYON Année 2006 – Thèse n° 28

CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE

VÉTÉRINAIRE EN ROUMANIE

THESE

Présentée à l’Université CLAUDE-BERNARD-LYON I

(Médecine-Pharmacie)

Et soutenue publiquement le 24 Avril 2006

Pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire

par BALANSARD IVAN

Né le 24 février 1973

à Marseille

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ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE LYON Année 2006 – Thèse n° 28

CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE

VÉTÉRINAIRE EN ROUMANIE

THESE

Présentée à l’Université CLAUDE-BERNARD-LYON I

(Médecine-Pharmacie)

Et soutenue publiquement le 24 Avril 2006

Pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire

par BALANSARD IVAN

Né le 24 février 1973

à Marseille

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A Fanny, la femme de ma vie, avec tout mon amour

A mes parents, leur soutien inconditionnel et leur confiance sans faille m’ont permis de réussir cette belle aventure A Paulo, Constancette, Charles et leurs parents

A Thierry et Patricia

A Achille, Alice et leurs parents

A la mémoire de Papé et Mamé qui nous manquent tant

A Dominique Portal, la secrétaire la plus gentille du monde

Toujours présente, et avec le sourire en plus ! Merci

A tout le BDE (Andrée Patin, Chantal Masse, Stephanie Lerouge),

Quelle patience vous avez eus avec moi !

A Nathalie de la scolarité de Médecine A la Portugese Team de Cluj Napoca: Brandinao, Joao et Ana , les colocataires les plus sympas de Transylvanie A mes amis de 20 ans (…d’âge) Ricciarelli, Bovis, Dubois-Harounian, Houpikian A Blandine et sa petite famille, avec toute mon affection A mes amis de 20 ans (de l’Ecole) : Jean Paul Droopy, Audette, Yseult, Mat, Simon, le père Vouillot, Pannequini, Jean Pierre Ingrid… A Loulou et Raymond Et aux petites oies de Brasov…

Page 5: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

A Monsieur le Professeur ITTI

Professeur à la Faculté de Médecine de Lyon Vous nous avez fait le grand honneur de présider notre thèse Nous vous en remercions

A Madame le Professeur REMY

Professeur à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon Grâce à vous, nous avons pu réaliser un échange passionnant en Roumanie Vous nous avez permis de partir dans les meilleures conditions Vous avez fait preuve d’une disponibilité et d’une gentillesse que nous n’oublierons jamais Sans vous, ce travail n’aurait jamais pu voir le jour Mille mercis A Monsieur le Professeur FAU

Professeur à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon Vous nous avez fait l’honneur de participer à notre jury de thèse. Veuillez accepter nos plus sincères remerciements

Page 6: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

SOMMAIRE

INTRODUCTION 1ère PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ROUMANIE 1 Données générales

1.1 Population

1.2 Nationalités

1.3 Religions

1.4 Situation géographique

1.5 Les principales villes de Roumanie

1.6 L’agriculture roumaine

1.7 Le secteur de l’élevage

2 Histoire de la Roumanie 2.1 La préhistoire et l’antiquité

2.2 Du moyen-âge au 18ème siècle

2.3 Du 18ème siècle au démantèlement de l’Empire Austro-Hongrois

2.4 De 1918 à nos jours

2ème PARTIE : HISTOIRE DE LA MEDECINE VETERINAIRE EN ROUMANIE

1 La pratique de la médecine vétérinaire depuis la préhistoire sur le territoire

roumain

2 Les débuts de l’enseignement vétérinaire en Roumanie

3 La création de la première école vétérinaire à Bucarest

4 L’évolution de l’école vétérinaire de Bucarest jusqu’à sa transformation en

faculté (1918-1921)

5 L’évolution de l’enseignement vétérinaire en Roumanie entre les deux guerres

mondiales

Page 7: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

6 Histoire de la presse vétérinaire en Roumanie

7 La fondation des premiers instituts de recherche scientifique dans le domaine de la

médecine vétérinaire en Roumanie.

8 Le corps médical vétérinaire roumain s’organise en sociétés médicales

9 La contribution du corps médical vétérinaire au progrès médical

10 Biographies de quelques personnalités de l’enseignement vétérinaire en

Roumanie

3ème PARTIE : ETAT ACTUEL DE LA MEDECINE VETERINAIRE EN ROUMANIE 1 Les vétérinaires dans l’administration publique

2 Les vétérinaires dans les secteurs de l’enseignement et de la recherche

3 Le secteur vétérinaire libéral

3.1 Les vétérinaires ayant une activité libérale 3.2 Exemple de tarifs pratiqués dans une clinique vétérinaire en Roumanie

4 Les vétérinaires employés par des entreprises agro-alimentaires et

pharmaceutiques

5 Les vétérinaires itinérants, chômeurs et autres

6 L’implantation géographique des vétérinaires

7 Les vétérinaires au parlement et au gouvernement en 2005

BIBLIOGRAPHIE

CONCLUSION

Page 8: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

INTRODUCTION A moins d’un an de son adhésion à l’Union Européenne, la Roumanie a du réformer une grande partie de ses institutions pour être conforme aux exigences dictées par l’Europe. Ce pays, trop souvent méconnu, reste pour beaucoup associé à des clichés de son passé communiste. C’est pourtant un pays en pleine mutation qui se développe de manière spectaculaire. Certes, le chemin est encore long, et tous les problèmes ne sont pas résolus, mais la dynamique est bien présente. Cette évolution de la société roumaine n’épargne pas le secteur vétérinaire, dont la place est majeure dans un pays essentiellement tourné vers l’agriculture et l’élevage. Nous évoquerons dans un premier temps l’histoire passionnante et riche en bouleversements de ce pays aux multiples facettes. Puis, nous présenterons l’histoire de la médecine vétérinaire en Roumanie ainsi que la biographie d’illustres vétérinaires roumains. Enfin, nous débattrons de l’actualité de la médecine vétérinaire en Roumanie, dont nous avons pu, grâce à un échange universitaire à Cluj Napoca, appréhender divers problèmes. Nous verrons en particulier comment le secteur libéral est en train d’exploser, en particulier dans le domaine vétérinaire, et quels sont les problèmes inhérents à ce développement fulgurant. Nous parlerons également de l’enseignement de la médecine vétérinaire en Roumanie, et de la gestion quelque peu incohérente des effectifs étudiants.

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Page 9: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

II èèrree ppaarrttiiee PPRREESSEENNTTAATTIIOONN GGEENNEERRAALLEE DDEE LLAA RROOUUMMAANNIIEE

I 1. Population: 21 680 974 habitants

Par groupes d'âge, la distribution de la population est la suivante:

• 0-14 ans : 22,7%;

• 15-18 ans : 7,4%;

• 19-34 ans : 22,3%;

• 35-54 ans : 25,3%;

• 55-64 ans : 11,4%;

• 65-79 ans : 6,4%;

• Plus de 80 ans : 4,5%.

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Page 10: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Les hommes représentent 49,1% de la population du pays, et les femmes : 50,9%. Dans

le milieu rural vivent 54,3% de la population, et dans le milieu urbain : 45,7%.

L'espérance de vie est de 66,5 années pour les hommes et de 73,2 années pour les

femmes

I 2. Nationalités: Roumains 89,5%, Hongrois 6,6%, Roms (Tziganes) 2,5 %, autres 1,4%

I 3. Religions: Orthodoxes 86,8%, catholiques romains 5,0%, protestants 3,5%, gréco-

catholiques 1,0%, évangéliques, 0,3%, unitariens 0,3%, divers 3,1%

I 4. Situation géographique : La Roumanie est entourée : à l'est , de la République de

Moldavie, de l'Ukraine et de la mer Noire; au sud, de la Bulgarie; au sud et sud-ouest de

la Yougoslavie , à l'ouest de la Hongrie; au nord de l'Ukraine. Sa superficie de 238,391

km2 la situe sur la XIIe place en Europe.

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Page 11: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

31% de la superficie de la Roumanie est occupée par des montagnes, 33% par des

collines et des plateaux, et le reste des 36% par des plaines.

Les montagnes, nommées les Carpates Roumaines, comprennent les Carpates

Orientales (depuis la frontière du nord jusqu'à la Vallée de la Prahova), altitude maximale

dans les Monts Rodna - le sommet Pietrosul (2 303 m); les Carpates Méridionales

(depuis la vallée de la Prahova jusqu'au couloir Timis-Cerna-Bistra-Strei), altitude

maximale dans les Monts Fagaras - le sommet Moldoveanu (2 543 m); les Carpates

Occidentales (depuis la Vallée du Danube, au sud, jusqu'à la Vallée du Somes, au nord),

altitude maximale - le sommet Curcubata (1 848) m.

A l'intérieur de l'arc carpatique s'étend le Plateau de la Transylvanie (400-700 m

d'altitude). Au nord-ouest, le Plateau du Somes, à l'est, le Plateau de la Moldavie et au

sud-est, le Plateau de la Dobroudja.

La plaine la plus importante est la Plaine du Bas-Danube, la principale zone agricole du

pays.

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Page 12: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

I 5. Les principales villes de la Roumanie Villes universitaires d’enseignement vétérinaire

Bucarest (2 facultés vétérinaires)

2,066,723 habitants

Constanta

348,085 habitants

Iasi

337,643 habitants

Timisoara

325,359 habitants

Galati

324,234 habitants

Brasov

324,104 habitants

Cluj-Napoca

321,850 habitants

Craiova

303,033 habitants

Ploiesti

254,304 habitants

Braila

236,344 habitants

Oradea

221,559 habitants

Arad

188,609 habitants

Pitesti

182,931 habitants

Sibiu

168,619 habitants

Targu Mures

166,502 habitants

Baia Mare 150,048 habitants Suceava 116,232 habitants

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Page 13: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

I 6. L'agriculture roumaine L'agriculture est une branche principale de l'économie roumaine, la Roumanie disposant de

bonnes conditions pour une agriculture biologique de haute dynamique et de grande

qualité.

Avec ses 14,8 millions d'hectares de terres agricoles et 9,1 millions d'hectares cultivés, la

Roumanie est le deuxième producteur agricole de l'Europe centrale et orientale. Ses sols et

son climat sont propices à une production agricole dynamique. A la fin de 2003, le secteur

privé représentait plus de 97%.

L'adhésion à l'Union européenne prévue pour 2007, la clôture du chapitre sept de

négociations - Agriculture et l'appui important du programme SAPARD-en sont bien

présents. Quoique la population occupée dans ce secteur soit maintenant relativement

élevée (35%), le poids de l'agriculture dans la formation du PIB est relativement faible et en

diminution (11,7% en 2003 et 14,3% en 2002).

I 7. Le secteur de l’élevage Au début de l’année 2004 les effectifs ont enregistré :

• 2, 897 millions de bovins

Les bovins sont élevés en grande quantités dans les départements de Suceava, Bihor et

Cluj, et à une échelle réduite dans les départements de Tulcea, Calarasi et Mehedinti.

La concurrence déterminée par la libéralisation des prix du lait et des produits laitiers a

mené à l'élimination des entreprises de production, industrialisation et distribution non

performantes (surtout des entreprises à capital d'Etat majoritaire).

• 7, 447 millions de d'ovins

• 6, 78 millions de caprins

• 5,145 millions de porcs La croissance des effectifs et de la production de viande de porc se réalise notamment

dans les départements où les céréales sont cultivées sur de grandes superficies.

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Page 14: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Le secteur privé continue d'occuper la première place pour ce qui est des effectifs de

porcins.

La levée de l'embargo contre la Yougoslavie a permis la relance des exportations de

viande dans ce pays. Les autres acheteurs ont été la Russie (principal marché extérieur),

la République de Moldavie, la Yougoslavie, la Macédoine, la Lettonie, la Croatie.

• 76,616 millions de volailles. Sur le marché interne, la viande de volaille est la plus recherchée après la viande de porc

(40 % de la consommation).

Néanmoins, à l’heure où cette thèse est rédigée en 2006, l’apparition de foyers de grippe

aviaire dans le delta du Danube risque d’avoir une influence significative sur la

consommation de volailles. De plus, certains pays de l’Union Européenne (Hongrie…) ont

déjà décidé de boycotter la viande de volaille roumaine

Concernant les équidés, notons tout d’abord que leur utilisation dans le travail reste

extrêmement importante en milieu rural, et que pour cette raison, l’enseignement

vétérinaire en Roumanie ne distingue pas les équidés et les ruminants (Grands

animaux).

De plus la consommation de viande chevaline reste tout à fait anecdotique à l’heure

actuelle.

La Régie Autonome Cai de Rasa (Chevaux de Race) déploie des activités de

collaboration soutenue avec les organismes internationaux, afin que ces derniers

reconnaissent du point de vue généalogique les effectifs roumains. Les Roumains sont

reconnus sur le plan international pour leurs effectifs de Lipitan, Pur sang arabe et

Shagya Araber; ils attendent que d'ici peu on reconnaisse leurs effectifs de Pur sang

anglais. La Roumanie est pour le moment invitée comme observateur dans l'Union

Européenne de Trot (UET).

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Page 15: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

II Histoire de la Roumanie

II 1 La préhistoire et l’antiquité Les recherches effectuées par les archéologues roumains à Bugiulesti, dans le

département de Vilcea, dévoilent des traces de présence humaine datant du

paléolithique inférieur (environ deux millions d'années avant J.-C). Ces traces

comptent parmi les plus anciennes d'Europe. C'est seulement à partir du

néolithique (6-5.000 ans avant J.-C.) que l'on peut parler d'une population

relativement stable. A cette époque une culture remarquable est créée, sur le

territoire actuel de la Roumanie, illustrée par la céramique polychrome de

Cucuteni.

Au cours de la première moitié du Ier millénaire avant J.-C., les tribus géto-daces

s'individualisent dans la zone carpato-danubienne-pontique.

Burebista (82-vers 44 avant J.-C.), contemporain de César, réussit à unir pour la

première fois les tribus géto-daces et jette les bases d'un royaume puissant.

Symbôle de la Dacie La Dacie en 82 Avant JC

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Page 16: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Au Ier siècle avant J.-C., parallèlement à l'expansion de l'Empire Romain, le

Danube devient la frontière entre l'Empire Romain et le monde Dace, sur une

distance de 1500 km.

Pendant le règne du roi Décébale, la Dacie connaît un très grand essor.

Décébale, roi de Dace de 87 à 106

Suite à une première confrontation avec l'Empire Romain, pendant le règne de

Domitien (87-89), deux autres guerres (101-102 et 105-106) seront nécessaires

pour que l'Empire Romain (à cette époque à l'apogée de son pouvoir) puisse

vaincre Décébale et transformer la plus grande partie du royaume dace en

province romaine. La Colonne Trajane, élevée à Rome, et le monument

triomphal d'Adamclisi (en Dobroudja) évoquent cet effort militaire, suivi par une

colonisation massive et systématique des territoires conquis. Bien qu'ils aient

subi des pertes importantes, les Daces restent après l'instauration de la nouvelle

administration l'élément ethnique prépondérant. Ils sont soumis au processus

complexe de romanisation, avec son attribut essentiel - l'acceptation graduelle,

mais définitive, de la langue latine.

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Page 17: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Après le retrait de l'armée et de l'administration romaines de la Dacie, au sud du

Danube, sur l'ordre de l'empereur Aurélien (270-275), les autochtones Daco-

Romains restent, pendant quelques siècles, dans la sphère d'influence politique,

économique, religieuse et culturelle de l'Empire Romain et, après sa scission,

sous celle de l'Empire Byzantin. Ils survivent alors aux invasions successives des

peuples migrateurs.

LA DACIE EN 106 SOUS L’EMPIRE ROMAIN

Simultanément à l'achèvement de la symbiose ethno-culturelle daco-romaine,

accomplie aux VIe-VIIe siècles par la formation du peuple roumain, les Daco-

Romains adoptent le christianisme latin aux Ier-IVe siècles. Ainsi s'explique que,

aux VIe-VIIe siècles, quand le processus de formation du peuple roumain est

achevé, celui-ci apparaît sur la scène de l'histoire comme un peuple chrétien.

C'est pourquoi, à l'encontre des peuples voisins, dont les dates de baptême sont

bien définies (les Bulgares - 865, les Serbes - 874, les Polonais - 966, les Slaves

de l'Est - 988, les Hongrois - l'année 1000), les Roumains n'ont pas de date de

baptême, étant chrétiens de naissance.

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Page 18: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

II 2 Du moyen âge au 18ème siècle

Du 4ème au 13ème siècle, le peuple roumain résiste devant les invasions des

peuples migrateurs - les Goths, les Huns, les Gépides, les Avars, les Slaves, les

Pétchénègues, les Coumans, les Tatars - qui ont tous traversé le territoire

roumain.

Les Slaves, établis en grand nombre au sud du Danube depuis le 7ème siècle,

déterminent la dislocation de la masse compacte des Roumains du territoire

carpato-balkanique, isolant ceux qui habitaient au nord du Danube (les Daco-

Roumains) de ceux qui habitaient au sud, déplacés vers l'ouest et le sud-est de

la Péninsule Balkanique (les Roumains de Macédoine, les Mégléno-Roumains et

les Istro-Roumains). Progressivement, les Slaves établis au nord du Danube

sont assimilés par le peuple roumain. L'appartenance à la religion orthodoxe

détermine les Roumains à adopter le vieux slave (ecclésiastique) comme langue

de culte et, depuis les 14 et 16ème siècles comme langue de chancellerie et de

culture. Le slavon, qui n'a jamais été une langue vivante parlée sur le territoire

roumain par le peuple, a pour les Roumains, à une certaine époque du Moyen

Âge, le même rôle que le latin pour l'Occident. À l'aube de l'époque moderne, le

roumain l'a définitivement remplacé dans le culte, dans la chancellerie et dans la

culture.

À partir du 10ème siècle, les sources byzantines, slaves et hongroises, plus tard

occidentales, signalent l'existence de quelques formations d'Etat au sein de la

population roumaine, des principautés et des voïvodats, initialement en

Transylvanie et Dobroudja, ensuite, aux 12ème et 13ème siècles dans les régions

de l'est et du sud des Carpates.

Aux 10ème et 13ème siècles, malgré la résistance opposée par les principautés et

les voïvodats roumains, les Hongrois réussissent à occuper la Transylvanie et à

l'englober au royaume hongrois (jusqu'au début du 16ème siècle, sous la forme

d'un voïvodat autonome). Aux 12ème et 13ème siècles, pour consolider son pouvoir

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Page 19: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

en Transylvanie, où les Roumains ont toujours été, l'élément ethnique

puissamment majoritaire et pour défendre les frontières au sud et à l'est du

voïvodat, la couronne hongroise fait coloniser par des groupes de Szekler et

d'Allemands (Saxons) des régions frontalières.

Au 14ème siècle, pendant une période de recul des pouvoirs impériaux voisins,

deux Etats féodaux indépendants se constituent au sud et à l'est des Carpates:

la Valachie, pendant le règne de Basarab Ier (1310) et la Moldavie, pendant le

règne de Bogdan Ier (1359). Aux 14ème et 15ème siècles, les royaumes hongrois

et polonais tenterons, mais sans succès, d’annexer les deux principautés.

Au cours de la seconde moitié du 14ème siècle, un nouveau danger apparaît pour

les pays roumains: l'Empire ottoman.

Seuls ou alliés aux pays chrétiens voisins, Mircea l'Ancien (1386-1418) et Vlad

Tepes (l'Empaleur 1456-1462) voïvodes de Valachie, Etienne le Grand (1457-

1504), prince de Moldavie , et Iancu de Hunedoara (1441-1456), voïvode de

Transylvanie, mènent des luttes acharnées de défense contre les Turcs freinant

leur entrée en Europe. Mais la transformation de toute la Péninsule Balkanique

en territoire turc oblige la Valachie et la Moldavie (ensuite la Transylvanie) à

reconnaître, pour plus de trois siècles, la suzeraineté de l'Empire ottoman.

Après la conquête de Buda et la transformation de la Hongrie en pachalik, la

Transylvanie devient, elle aussi, principauté (1541), tout en reconnaissant la

suzeraineté de l'Empire ottoman, comme les deux autres principautés

roumaines.

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Page 20: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

ICONE DE LA MOLDAVIE ETIENNE LE GRAND

La fin du 16ème siècle est dominée par la personnalité de Michel le Brave, qui

réussit, après des luttes acharnées (Calugareni, Giurgiu), à reconquérir

l'indépendance de la Valachie. Pendant les années 1599-1600 il réunit pour la

première fois dans l'histoire tous les territoires habités par les Roumains, en se

proclamant prince de la Valachie, de la Transylvanie et de la Moldavie. Bien qu'il

ait été assassiné peu de temps après, l'acte de l'union réalisé par ce prince aura

une valeur de symbole dans la conscience des générations futures.

MICHEL LE BRAVE

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Page 21: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

II 3 Du 18ème siècle au démantèlement de l’Empire austro-hongrois La fin du 17ème et le début du 18ème siècle apportent des modifications radicales

sur l'échiquier politique centre et est-européen. Après l'échec subi par l'Empire

ottoman au siège de Vienne (1683), l'Empire des Habsbourg commence son

expansion vers le sud-est de l'Europe et annexe la Transylvanie (1699). Le rêve

ambitieux des tsars russes de posséder les détroits des Dardanelles, du

Bosphore et Constantinople place les Principautés Roumaines au-devant de

l'expansionnisme russe.

Situées aux frontières des trois grands empires et désirées par chacun d’eux, la

Valachie, la Moldavie et la Transylvanie deviennent, pour plus de 150 ans, non

seulement un objet de dispute, mais un champ de bataille , où les armées de ces

empires ne cessent de s’affronter.

CARTE DE LA REGION DATANT DE 1802

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Page 22: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Pendant les nombreuses guerres menées par la Russie et l'Autriche contre

l'Empire ottoman (1710-1711, 1716-1718, 1735-1739, 1768-1774, 1787-1792,

1806-1812, 1828-1829, 1853-1856), les confrontations qui ont lieu sur le territoire

roumain produisent non seulement des ravages, des destructions ou des

déplacements de population, mais aussi de douloureuses amputations

territoriales dans les provinces roumaines. Ainsi, l'Autriche annexe

temporairement l'Olténie (1718-1739) et la partie du nord de la Moldavie

nommée Bucovine (1775-1918). A la suite de la guerre russo-turque de 1806-

1812, la Russie annexe l'est de la principauté de Moldavie, le territoire qui se

trouve entre les rivières Prut et Dniestr: la Bessarabie (1812-1918).

Au 18ème et au début du 19ème siècles, d'importantes mutations économiques et

sociales ont lieu. L'idée nationale, comme partout en Europe, commence à se

glisser dans les rêves des intellectuels et constitue la base des projets d'avenir

des politiciens roumains. L'union d'une partie du clergé orthodoxe de

Transylvanie avec l'église catholique (gréco-catholique), réalisée pendant les

années 1699-1701, joue un rôle important dans le processus d'émancipation

des Roumains de Transylvanie. Leur lutte pour l'égalité des droits avec les autres

nationalités (quoiqu'ils représentent plus de 60% de la population de la

principauté, ils sont considérés tolérés dans leur propre pays) est amorcée par

l'Archevêque Inochentie Micu-Klein et continuée par les intellectuels dans le

cadre de l'Ecole transylvaine.

En Valachie, les espoirs de renouvellement trouvent leur expression dans la

révolution conduite par Tudor Vladimirescu (1821). Bien que les armées

ottomanes et tsaristes répriment le mouvement, le résultat est l'abolition du

régime phanariote et la nomination de princes autochtones en Moldavie et

Valachie.

L'année 1848 attire dans son effervescence révolutionnaire les Principautés

roumaines, portant au premier plan de la vie politique une pléiade d'intellectuels

remarquables, tels que Ion Heliade-Radulescu, Nicolae Balcescu, Mihail

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Page 23: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Kogalniceanu, Simion Barnutiu, Avram Iancu. Si en Moldavie les troubles sont

rapidement éteints, en Valachie les révolutionnaires exercent effectivement le

pouvoir pendant les mois de juin - septembre 1848. En Transylvanie, la

révolution se prolonge jusqu'en 1849; l'incapacité des dirigeants hongrois à

comprendre la justesse des revendications des Roumains et leur décision

d'annexer la Transylvanie à la Hongrie a pour résultat la scission des forces

révolutionnaires des Roumains et des Hongrois. Le gouvernement hongrois qui

essaye de liquider le mouvement de lutte roumain, rencontre la résistance armée

acharnée dans les Montagnes Apuseni, conduite par Avram Iancu. Quoique

l'intervention brutale des armées ottomanes, tsaristes et austro-hongroises

triomphe pendant les années 1848-1849, la nouveauté des idées démocratiques

gagne partout du terrain dans la décennie suivante.

Au Congrès de paix de Paris (février - mars 1856), après la guerre de Crimée

(1853-1856), le statut des principautés danubiennes (la Valachie et la Moldavie)

acquiert les dimensions d'un problème européen. Tout en demeurant sous la

suzeraineté ottomane, la Valachie et la Moldavie se trouvent sous la garantie des

sept pouvoirs signataires du Traité de Paris. Les sept pouvoirs protecteurs

approuvent dans une mesure réduite les revendications des Roumains. Les 5-17

janvier 1859, en Moldavie et 24 janvier - 5 février 1859, en Valachie, les

Roumains élisent Alexandru Ioan Cuza comme prince régnant unique, réalisant

ainsi l'union des deux principautés. Le 24 janvier - 5 février 1862, l'Etat national

roumain adopte le nom de Roumanie et établit la capitale à Bucarest. Secondé

par Mihail Kogalniceanu, son plus proche conseiller et collaborateur, Alexandu

Ioan Cuza met en œuvre un programme de réformes qui a le mérite de continuer

la modernisation des structures de l'Etat roumain.

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Page 24: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

ION CUZA

Le 10 mai 1866, après l'abdication d'Alexandru Ioan Cuza, à la suite d'un

plébiscite, Carol (Charles) de Hohenzollern-Sigmaringen est proclamé prince

régnant de la Roumanie. La nouvelle Constitution, promulguée en 1866 (en

vigueur jusqu'en 1923) proclame la Roumanie monarchie constitutionnelle

(1881).

Le 9-21 mai 1877, dans une conjoncture internationale favorable, la Roumanie

proclame son indépendance d'Etat. Mihail Kogalniceanu est alors ministre des

Affaires étrangères. A la demande d'aide formulée par les Russes, le

gouvernement conduit par Ion C. Bratianu décide d'unir les forces roumaines à

celles des russes qui opèrent sur le front de Bulgarie. Le Congrès International

de paix de Berlin (juin-juillet 1878) confirme l'indépendance de la Roumanie et

rétablit ses droits sur la Dobroudja, province qui a été pendant une très longue

période sous domination ottomane.

En Transylvanie, la signature de l'accord qui jette les bases de la reconstitution

de l'État hongrois et la formation de l'Empire d'Autriche-Hongrie (1867) a de

graves conséquences pour les Roumains de ce pays.

24

Page 25: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

La Transylvanie perd l'autonomie qu'elle avait pendant la domination

autrichienne et est incorporée à la Hongrie. La législation de Budapest, qui

proclame l'existence d'une seule nation -hongroise - vise la destruction des

autres nationalités par leur magyarisation forcée. Pendant cette période, le Parti

National Roumain de Transylvanie joue un rôle important dans l'affirmation de

l'identité nationale des roumains. Il devient le porte-parole de la lutte pour la

reconnaissance de l'égalité des droits de la nationalité roumaine et de la

résistance opposée aux projets de dénationalisation. En 1892, la lutte nationale

des Roumains connaît un épisode très important: le Mémorandum, qui attire

l'attention de l'empereur Franz Joseph Ier et de l'opinion publique européenne

sur les revendications des roumains et sur l'intolérance du gouvernement de

Budapest.

Les années 1878-1914 représentent pour la Roumanie une période de stabilité

et de progrès. La vie politique se concentre autour des deux grands partis - le

Parti conservateur (Lascar Catargiu, P.P. Carp, Gh. Grigore Cantacuzino, Titu

Maiorescu ) et le Parti libéral (Ion C. Bratianu, Dimitrie A. Sturdza, Ion I.C.

Bratianu). L'alternance de ces partis au gouvernement du pays représente le trait

caractéristique du système de gouvernement de l'époque. La politique

expansionniste de la Russie détermine la Roumanie à signer, en 1883, un traité

secret d'alliance avec l'Autriche-Hongrie, l'Allemagne et l'Italie, renouvelé

périodiquement jusqu'à la première conflagration mondiale.

Au mois d'août 1914, au début de la première conflagration mondiale, la

Roumanie proclame sa neutralité. Deux années plus tard, elle s'est alliée à

l'Entente, qui promettait d'aider à la réalisation de l'unité nationale. Le

gouvernement conduit par Ion I.C.Bratianu déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie.

25

Page 26: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

I BRATIANU

Après les succès initiaux, l'armée roumaine est obligée de se retirer en Moldavie.

Pendant l´été 1917, dans les grandes batailles de Marasesti et Oituz, les

roumains anéantissent la tentative des grandes puissances d'éliminer la

Roumanie de la guerre par l'occupation du reste de son territoire.

La chute du tsarisme permet aux Roumains de Bessarabie d'exprimer leur

volonté de s'unir avec la Roumanie (le 27 mars - 9 avril).

L'effondrement de la monarchie austro-hongroise à l'automne de 1918 créé des

conditions favorables à l'émancipation des nations persécutées par l'Empire

Austro-Hongrois.

26

Page 27: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

L’EMPIRE AUSTRO-HONGROIS EN 1918

II 4 De 1918 à nos jours Le 15-28 novembre 1918, le Conseil National de Bucovine vote l'union de cette

principauté avec la Roumanie. Le 18 novembre - 1-er décembre 1918,

l'Assemblée Nationale d'Alba Iulia, en Transylvanie vote en présence de plus de

100.000 Roumains l'union de la Transylvanie et du Banat avec la Roumanie.

Les traités internationaux de paix des années 1919-1920 qui fixent le statut des

nouvelles réalités européennes sanctionnent l'union de toutes les provinces

habitées par les Roumains en un seul Etat (295.042 km2, avec une population

de 15,5 millions d'habitants).

L'introduction du vote universel, l'application d'une réforme agraire, l'adoption

d'une nouvelle constitution, l'une des plus démocratiques d'Europe créent un

cadre général démocratique et permettent un développement économique

rapide. (Pendant les années 1923-1938, la production industrielle de la

Roumanie double). Avec 7,2 millions de tonnes de pétrole extraits en 1937, la

Roumanie est alors le deuxième producteur européen et le septième mondial.

27

Page 28: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Les objectifs de la politique extérieure de l'entre-deux-guerres, où Nicolae

Titulescu joue un rôle primordial, visent à maintenir le statu quo territorial par la

création d’alliances régionales, à appuyer la Société des Nations, la politique de

sécurité collective et le développement d'une collaboration étroite avec les pays

démocratiques de l'Occident - la France et la Grande-Bretagne.

En 1920-1921, avec la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie, la Roumanie jette les

bases de la Petite Entente et conclut, en 1934, une nouvelle organisation de

sécurité régionale - l'Entente Balkanique - avec la Yougoslavie, la Grèce et la

Turquie.

N.TITULESCU SIGNATURE DU TRAITE BALKANIQUE EN1934

Quand la seconde guerre mondiale éclate, la Roumanie proclame sa neutralité

(le 6 septembre 1939), mais les défaites subies par la France et la Grande-

Bretagne en 1940 créent en Roumanie une situation dramatique. Commençant à

appliquer les indications du protocole secret soviéto-allemand du 23 août 1939,

le gouvernement soviétique oblige la Roumanie, par les ultimatums des 26 et 28

juin 1940 à lui céder la Bessarabie, le nord de la Bucovine et la contrée de Herta,

qui n'avaient jamais appartenu à la Russie. L'Italie et l'Allemagne accordent (le

30 août 1940) à la Hongrie la partie de nord-ouest de la Transylvanie avec une

population majoritaire roumaine. Le 7 septembre 1940, à la suite des

négociations roumano-bulgares de Craiova, un traité est signé par lequel le sud

de la Doubroudja revient à la Bulgarie. La crise grave de l'été de 1940 a comme

28

Page 29: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

conséquence l'abdication du roi Carol (Charles) II en faveur de son fils Mihai

(Michel) Ier (le 6 septembre 1940).

Le général Ion Antonescu (maréchal depuis octobre 1941) prend alors le

pouvoir.

Dans son désir de reconquérir les territoires perdus en 1940, Ion Antonescu

participe aux côtés de l'Allemagne, à la guerre contre L'Union Soviétique (1941).

I.ANTONESCU et HITLER

Le 23 août 1944, sur l'ordre du roi Michel Ier, le maréchal Ion Antonescu est

arrêté. Le nouveau gouvernement, formé de militaires et techniciens, déclare la

guerre à l'Allemagne (le 24 août 1944). La Roumanie, avec tout son potentiel

économique et militaire, se rallie aux Nations Unies jusqu'à la fin de la guerre en

Europe. Malgré ses efforts tardifs pendant neufs mois, le Traité de paix de Paris

(le 10 février 1947) ne reconnaît pas à la Roumanie le statut de cobelligérant à la

guerre et l’oblige à payer de grands dommages de guerre. Cependant, le traité

reconnaît l'appartenance du nord-est de la Transylvanie à la Roumanie, mais la

Bessarabie, le nord de la Bucovine et la contrée de Herta restent annexés à

l'URSS.

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Page 30: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Le pays connaît alors une évolution similaire à celle des autres satellites de

l'Union Soviétique. Les communistes s’emparent du pouvoir, les partis politiques

sont supprimés, et leurs membres persécutés et incarcérés. Le roi Mihai (Michel)

Ier est obligé d'abdiquer. Le même jour, le 30 décembre 1947, est proclamée la

République Populaire Roumaine et la dictature du parti unique est introduite,

fondée sur un appareil de surveillance et de répression omnipotent et

omniprésent. Suivent la nationalisation des entreprises industrielles, bancaires et

de transport (1948) et la collectivisation forcée de l'agriculture (1949-1962).

La Roumanie devient membre fondateur du CAEM (1949) et du Traité de

Varsovie (1955).

A la mort du leader de l'époque d'après-guerre, Gheorghe Gheorghiu-Dej, en

1965, la direction du parti et ensuite de l'Etat est monopolisée par Nicolae

Ceausescu.

N.CEAUSESCU La dictature de la famille Ceausescu, l'une des plus absurdes dictatures

européenne de ce siècle, avec un culte de la personnalité pathologique, a pour

résultat l'isolement du pays par la communauté internationale.

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Page 31: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Le 16 décembre 1989 la révolte amorcée à Timisoara se répand dans tout le

pays. Le 22 décembre, par le sacrifice de plus de 1 000 personnes, la dictature

est abolie. La révolution ouvre la perspective d’une réinstauration de la

démocratie et du système politique pluraliste, au retour à l'économie de marché

et à la réintégration dans l'espace économique, politique et culturel européen.

Le pouvoir est assumé par le Front du Salut National, qui proclame la

suppression des structures communistes, la promotion de l'économie de marché

et la tenue d'élections libres. Dans un intervalle assez bref, les partis politiques

historiques, supprimés lors de l'avènement du régime communiste, reprennent

leur activité. Des partis politiques nouveaux se constituent. Deux hommes

joueront un rôle clé dans cette révolution : Ion Iliescu, qui deviendra président de

la République, et Petre Roman, qui assurera les fonctions de premier ministre.

I.ILIESCU P.ROMAN Des élections législatives et présidentielles ont lieu, en 1990, 1992, 1996, 2000.

En 2003, suite à un referendum, une nouvelle Constitution est adoptée,

conforme aux réglementations européens.

Après 1990, la Roumanie devient membre des deux organisations européennes

et euro-atlantiques : Le Conseil de l’Europe (1993) et l’ OTAN (2003).

De plus, la Roumanie signe le Traité d’Adhésion à l’Union européenne, le 25 avril

2005 ; l’adhésion effective est prévue pour le 1er janvier 2007.

31

Page 32: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

En 1993, la Roumanie est devenue membre de plein droit de la Francophonie.

Le pays occupe aussi un siège de membre élu au Conseil de sécurité de l’ONU

(2004-2005).

En même temps, la Roumanie a une présence très active sur le plan

régional, étant membre de plusieurs structures de l’Europe Centrale et

Orientale : Processus de Coopération des pays de l’Europe de Sud-Est, Initiative

Centrale Européenne, Accord de Libre Echange Central-Européen, Processus

de Coopération Danubienne, pacte de Stabilité dans l’Europe du Sud-Est,

Initiative de Coopération de l’Europe de Sud-est, Organisation de Coopération de

la Mer Noire.

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Page 33: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

22èmeème PPAARRTTIIEE :: HHIISSTTOOIIRREE DDEE LLAA MMEEDDEECCIINNEE VVEETTEERRIINNAAIIRREE EENN

RROOUUMMAANNIIEE

I LA PRATIQUE DE LA MEDECINE VETERINAIRE DEPUIS LA PREHISTOIRE SUR LE TERRITOIRE ROUMAIN

Dès la période néolithique, les populations occupant l’actuel territoire

roumain eurent comme principale occupation l’élevage du bétail. D’abord

capturés, les animaux furent ensuite domestiqués, leur nombre et leur variété se

diversifiant au cours du temps. Certains écrivains antiques comme Homère,

Hérodote, Hippocrate, Aristote ou Strabon relatent cette évolution dans leurs

ouvrages.

Les fouilles archéologiques ont montré qu’en plus de l’élevage du bétail,

les habitants de cette région avaient essayé de traiter des maladies du bétail en

utilisant leurs propres moyens thérapeutiques. Ainsi, dès le néolithique et l’âge

du bronze, les vestiges archéologiques attestent la pratique de trépanations

effectuées sur l’homme mais également sur le bétail. La réduction des fractures

était effectuée grâce à l’utilisation d’attelles, et pour panser les plaies des

pansements compressifs d’étoupe, de chanvre et de lin étaient utilisés.

Les hommes appliquaient des points de feu aux membres des chevaux et pour

les interventions chirurgicales utilisaient des couteaux, des ciseaux, des scies et

des pinces. Les Géto-Daces connaissaient également la botanique médicale.

Si à leurs débuts, la médecine humaine et la médecine vétérinaire étaient

pratiquées par des « connaisseurs » ou des « empiriques », parallèlement

existait une médecine « magique » pratiquée par des sorciers et une autre

médecine sacerdotale pratiquée par des prêtres qui imploraient les « dieux

guérisseurs », tels DARZOS, BENTIS ou ZAMOLXIS.

Après l’occupation de la Dacie par les Romains, et les transformations

économiques qui en découlèrent, toute une série de pratiques apportées par les

Romains fut assimilée. Ainsi, les animaux de consommation étaient sacrifiés

dans des lieux spéciaux appelés « LANIENAE » (des abattoirs) par des

33

Page 34: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

spécialistes « LES BOUCHERS » qui étaient dotés d’outils nécessaires (hache,

balance, fouet, crochets), organisés en corporations et capables d’apprécier

l’état de santé des animaux qui allaient être sacrifiés. L’art vétérinaire était

pratiqué par la population géto-dace conformément à l’empirisme hérité de leurs

prédécesseurs mais fut positivement influencé par le personnel vétérinaire

encadré dans les légions romaines : mulomedicus (médecin des ânes),

equarium medicus (médecin des chevaux) et medicus pecuriaus (médecin du

bétail) et l’organisation d’infirmeries appelées « VETERINARIUM ».

De cette symbiose daco-romaine à laquelle s’ajoute l’influence des peuples

migrateurs va naître une nouvelle médecine vétérinaire beaucoup plus évoluée

que la médecine vétérinaire d’autrefois.

Après le retrait de l’administration romaine de Dacie (en l’an 271),

commence une nouvelle ère historique – la période précédant la féodalité – qui

dure jusqu’à la fin du 9ème siècle et qui est caractérisée ,à cause de l’assaut des

peuples migrateurs, par la stagnation et le primitivisme. Les populations

harcelées sans cesse et privée de science, de culture et des connaissances

médicales romaines se retrouvèrent sous l’influence du néomysticisme religieux

chrétien. Elle revint alors aux anciennes pratiques mystiques ce qui détermina

l’apparition et la consolidation de la médecine populaire « ETNOIATRIA » qui

remplaça alors la médecine rationnelle. On retrouve l’influence des peuples

migrateurs non seulement dans les pratiques mais aussi dans des mots tels

VRACI (SORCIER), BOALA (MALADIE), LEAC (REMÈDE).

La guérison des animaux malades était effectuée par les éleveurs mêmes

(les bergers par exemple effectuaient la trépanation) mais aussi de manière

empirique à l’aide des sorciers qui utilisaient des incantations, de la sorcellerie,

et diverses pratiques mystiques mais aussi des remèdes préparés à base de

plantes, de matières organiques ou de substances minérales.

Pendant l’époque féodale (du 9ème siècle à la première moitié du 19ème

siècle) qui correspond à la naissance du peuple roumain, l’élevage du bétail

connaît un grand essor, les animaux constituent l’article principal d’export vers la

Russie, l’Italie, la Hongrie, l’Autriche et la Pologne, et sont très appréciés pour

34

Page 35: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

leur beauté et leurs qualités. Au début, la pratique de la guérison des hommes et

des animaux malades était l’apanage des empiriques, des religieux, des sorciers

et des sages-femmes. Vers la fin du 15ème siècle, des médecins avec une

instruction universitaire font leur apparition.

D’autres catégories d’artisans s’occupaient, en plus de leur profession, du

traitement des animaux malades. Ainsi les bouchers et les maréchaux-ferrants,

étant en contact permanent avec les animaux, commencèrent à pratiquer

certaines administrations de médicaments et certaines interventions de petite

chirurgie. Ils étaient organisés en corporations, et dans leurs statuts était prévue

l’obligation à celui qui traite de dédommager le propriétaire de l’animal si à cause

d’une « négligence ou de l’incompétence » il n’a pas été capable de guérir

l’animal ou il lui a provoqué de la souffrance. Mais parmi ces guérisseurs

figuraient des imposteurs qui, profitant de l’inculture et de l’obscurantisme qui

régnaient surtout dans les villages, s’attribuaient des qualités qu’ils n’avaient pas

(comme par exemple la guérison de la rage !).

À partir du 16ème siècle, sont signalés en Transylvanie les OLEICARI,

des empiriques migrateurs d’origine slovaque qui s’occupaient de la guérison

des animaux et qui, organisés en groupes de 3 à 4 hommes, parcouraient les

villages et les villes. Leurs médicaments (principalement des huiles essentielles

extraites de résineux) étaient gardés dans des coffres qu’ils portaient sur leur

dos. Leur pratique, bénéfique pour les pauvres, fut interdite à partir de 1835.

En Moldavie, la santé des animaux était sous la responsabilité des

« PETITS GOUVERNEURS DES VILLAGES ». Il s’agissait de petits employés

qui surveillaient la santé des animaux, la destruction des cadavres et l’application

aux hommes et aux animaux malades de certains médicaments qu’ils recevaient

des autorités supérieures.

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Page 36: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Mais l’apparition de certaines maladies à évolution épizootique qui

ravageaient les cheptels, et l’impossibilité des habitants d’y mettre fin, exigeaient

la présence de personnel soignant qualifié.

La notion de « VÉTÉRINAIRE » ou de « MÉDECIN DE BÉTAIL » apparaît pour

la première fois dans un règlement publié le 31 décembre 1828 et qui contient

l’obligation faite au vétérinaire de contrôler tous les jours les animaux qui étaient

découpés dans les boucheries.

Les premiers vétérinaires qualifiés font leur apparition après 1831 avec

l’introduction de règlements spécifiques dans les Principautés Roumaines. C’est

à cette époque que fut tenté, dans ces principautés, un premier essai de

fondation d’une école de médecine pour préparer « AU MOINS DES

CHIRURGIENS ET DES VÉTÉRINAIRES ». Malheureusement cet essai est

resté au stade de projet.

Les premiers médecins arrivés de l’étranger possédaient des diplômes de

maîtres en chirurgie humaine et vétérinaire.

Ils étaient instruits dans les écoles médico-chirurgicales de Budapest et de

Vienne où l’on enseignait aussi un cours sommaire de médecine vétérinaire.

Ainsi en Valachie ont exercé : WOLFGANG LUCACI, maître en chirurgie et

vétérinaire de l’état entre les années : 1846 – 1853, OSTALAJ, KISCH, MIHAI

KRAUS, IOHANN SCHUMACHER et SOLOMON MICHEISTAEDT ; en

Moldavie : EMANOIL HOLZTRAEGER et MORITZ FINKELSTEIN ; en

Transylvanie le médecin NYULAS FRANCISC et les premiers hommes qui ont

fini les études de l’école médico-chirurgicale de Cluj : SIMEON STOICA et

VASILE CORNEA, ce dernier ayant imprimé un livre à Gherla en 1877 – LE

VÉTÉRINAIRE DE CHEZ TOI.

La plupart des médecins mentionnés ci dessus ayant une instruction

vétérinaire précaire n’ont pas réussi à apporter une contribution efficiente pour

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Page 37: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

combattre les grandes épizooties qui décimaient périodiquement les effectifs

d’animaux.

II LES DEBUTS DE L’ENSEIGNEMENT VÉTÉRINAIRE EN ROUMANIE

En Roumanie, la nécessité de la création d’un enseignement vétérinaire

propre pour instruire des spécialistes en la matière est apparue beaucoup plus

tard que dans les autres pays d’Europe. La première province roumaine où

furent prodigués des cours de médecine vétérinaire est la Transylvanie, dans le

cadre de l’Institut Supérieur créé à Cluj Napoca par un ordre impérial de

l’impératrice Maria Tereza le 26 janvier 1775. Dans cet institut commence à

fonctionner l’INSTITUT MÉDICO-CHIRURGICAL. En 1787 à ce qu’on appelait

FACULTATIS MEDICAE PARS s’ajoute une deuxième chaire de thérapie

vétérinaire (seulement 25 ans après l’apparition de la première École Royale

Vétérinaire de Lyon en 1762).

Dans les décennies suivantes le caractère universitaire de l’institution

disparaît, de sorte que pendant le règne de IOSIF I, l ‘Institut Supérieur

(l ‘Université) devient un modeste LYCEUM REGIUM ACADEMICUM. Il est vrai,

pourtant, que l’on y enseigne trois grandes sciences : le droit, la philosophie et la

médecine. On retrouve la dernière en 1787 (l’année de la création de la chaire

de thérapie vétérinaire) sous le titre de FACULTATIS MEDICAE PARS, mais

deux ans plus tard en 1789 (l’année de la Révolution Française) elle ne

représente plus qu’une obscure CLASSIS CHIRURGICA. On suppose que sous

la pression, en 1794 la médecine de Cluj redevient FACULTAS MEDICA au

cadre du LYCEUM REGIUM ACADEMICUM CLAUDIOPOLITANUM, en 1808

elle devient FACULTAS CHIRURGICA et puis à partir de 1817 elle reçoit

définitivement le titre d’INSTITUTUM MEDICO-CHIRURGICUM. À partir de 1849

l’institut se détache de l’Institut Supérieur et redevient indépendant.

Il pourrait paraître surprenant le fait qu’aucun des titres énumérés ne

contient nominalement l’enseignement vétérinaire, bien qu’il existe tel quel de

1787.

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Page 38: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

De plus, il est fort probable que certaines notions étaient déjà depuis longtemps

enseignées. Il ne s’agit pas d’une omission, mais de l’expression de la

conscience des contemporains : l’art de la guérison est unique quelle que soit

l’espèce sur laquelle il est exercé et l’art de la guérison des animaux est une

partie indissoluble de la médecine.

Immédiatement après la création de l’Institut médico-chirurgical (1775) il

n’y avait qu’un seul professeur, IOSEPHUS LAFER, et une seule chaire, dont le

titulaire enseignait l’Anatomie, la Chirurgie et l’Obstétrique.

En 1787 apparaît la deuxième chaire, de THÉRAPIE VÉTÉRINAIRE, PETRUS

FUHRMANN étant son titulaire. Initialement la durée des études était d’une seule

année mais en 1793-1794 elle devient de 2 ans et à partir de 1834 elle est

prolongée à 3 ans.

Le nombre des chaires et des professeurs croît progressivement, de sorte qu’en

1794 on retrouvait 4 professeurs et un assistant (adjunctus) :

ANDREAS ETIENNE, Medicinae Doctor, enseignait la Chimie, la

Minéralogie, la Pathologie, la Physiologie Chirurgicale et il avait le titre de

professeur honorifique (P.H.). Il est sans doute le premier professeur ayant le

Titre de Docteur en médecine obtenu dans une université occidentale.

Malheureusement, il n’existe pas de données biographiques sur ce professeur,

néanmoins son nom indique vraisemblablement une origine française, soit qu’il

soit français, soit qu’il soit le descendant d’une famille de huguenots émigrée en

Allemagne ou en Autriche à cause des persécutions religieuses.

Il meurt le 20 avril 1797, âgé de 46 ans.

JOSEPHUS LAFER, professeur d’Anatomie, Chirurgie et Obstétrique,

ayant le titre de professeur honorifique (P.H.). Il est le premier (et à cette

époque-là le seul) professeur de l’Institut Médico-Chirurgical de Cluj. Il n’était pas

docteur en médecine mais maître en chirurgie et obstétrique. Il avait sans doute

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Page 39: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

une origine allemande mais on ne connaît pas de quelle région il provenait ni

d’où il avait reçu son titre de maître. Il meurt le 25 juin 1798 à l’âge de 57 ans.

JOANNES MOLNAR DE MULLERSHEIM, De morbis et medicina

ocolorum Professor honorifique. Il est le célèbre ocultiste roumain IOAN

PIUARIU, dont le nom orthographié d’une manière latino-hongroiso-allemande

devient méconnaissable (c’est ce qu’il voulait peut-être !). Ce grand

ophtalmologue, recherché par les malades de toute la Transylvanie mais aussi

d’autres régions, a été l’un des plus actifs militants pour le droit de la nation

roumaine dans ce pays. Mais Ioan Piuaru a été aussi l’auteur d’un livre sur

l’apiculture, écrit en roumain, publié en 1792 et appelé : « L’ÉCONOMIE DE

L’APICULTURE. Plus tard, il publie : « Conseil avec praxis pour la réproduction

des ruches, Sibiu, 1808 ».

Ioan Piuariu a également publié en 1788 à Vienne un dictionnaire allemand-

roumain (Deutsch-Walachische Sprachlehre).

PETRUS FUHRMANN, professeur, a été durant de nombreuses années

le titulaire de la chaire de thérapie vétérinaire. Il a fait partie d’une des

nombreuses familles allemandes établies à l’ouest du pays. Lui non plus n’avait

pas le titre de docteur mais celui de maître. Il meurt le 16 mars 1816 âgé de 61

ans.

FRANCISCUS HORVATH, Prosector et Adjunctus Chirurgicae. Même si

ce personnage ne semble pas avoir de mérites exceptionnels, il est intéressant

de remarquer qu’il fut prosecteur et en même temps assistant en chirurgie.

L’évolution des chaires et du plan d’enseignement peut être suivi avec précision

à travers les décennies. Ainsi, selon la SUMMA PRAECEPTORUM STUDIUM

CHIRURGIAE ET CURSUM BIENNALEM DETERMINATIUM, le plan

d’enseignement en 1793 était le suivant :

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Page 40: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

-I-ère année, I-er semestre : l’Anatomie ; II-ème semestre : l’Obstétrique

théorétique, la Médecine Légale, la Physiologie, la Biologie ;

-II-ème année, I-er semestre : la Pathologie, la Pharmacologie, la

Thérapie Vétérinaire (animale) ; II-ème semestre : l’Ophtalmologie, la Thérapie

Vétérinaire.

Même si en 1834 l’enseignement durait trois années, la thérapie

vétérinaire était toujours enseignée pendant les deux semestres de la deuxième

année.

En fait, pendant la troisième année des exercices pratiques étaient effectués

dans l’hôpital, la majorité des disciplines enseignées jusqu’alors étant seulement

théorique.

On ne possède pas d’informations concernant les conditions d’acceptation

des candidats aux cours de l’Institut Médico-Chirurgical. Il est certain qu’ils

devaient avoir une instruction préalable et probablement avoir fini au moins les

études de l’école élémentaire. A l’École Vétérinaire de Vienne fondée en 1777 on

ne demandait pas non plus aux candidats une meilleure instruction, tandis qu’à

Budapest, et seulement à partir de 1899, on exigeait le diplôme de baccalauréat

pour ceux qui allaient s’inscrire à l’École Vétérinaire Supérieure.

La thérapie vétérinaire était enseignée pendant le premier et le deuxième

semestre de la deuxième année. Dans le cadre de cette chaire étaient

enseignées des notions très complexes pour cette époque-là, telles :

l’épidémiologie animale et la législation vétérinaire, l’anatomie des animaux, les

races des animaux, la chirurgie, la pharmacologie et l’art de la guérison des

chevaux, du bétail et des cochons. Il manque des données sur les applications

pratiques de ces enseignements puisque pendant longtemps il n’a pas existé

d’unité hospitalière pour les animaux. De même, on ne connaît pas quelle était la

dotation précise d’instruments, médicaments, cours, planches, dessins,

moulages... mais on peut néanmoins en avoir un aperçu intéressant dans

certains musées de Cluj.

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Page 41: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Il est très difficile de nos jours d’objectiver le niveau d’instruction de ceux qui

finissaient les cours de l’institut. Leur art fut difficilement accepté dans la

conscience de la population, car il a dû remplacer les empiriques, les

maréchaux-ferrants, les guérisseurs de toute sorte et les imposteurs.

Ainsi par exemple, en 1812, les paysans de Santau (département de Bihor)

refusaient de laisser leurs animaux traités par les vétérinaires et préféraient les

laisser guérir par « la grâce de Dieu ».

La série des professeurs de Thérapie vétérinaire a été inaugurée, comme

on l’a déjà mentionné, par Petrus Fuhrmann, qui fut le titulaire de la chaire de

1787 jusqu’à sa mort. À partir de cette même année Ioan Piuariu ne figure plus

parmi les professeurs de l’Institut.

Le successeur de Fuhrmann est ALEXIUS BRUST, maître en chirurgie et

obstétrique, professeur honorifique, qui, antérieurement, figurait comme

adjunctus.

Il fut titulaire de la chaire de Thérapie Vétérinaire jusqu’au 23 avril 1853, soit pas

moins de 37 ans !

À partir de 7 octobre 1853 et jusqu’au 6 avril 1854 le Dr. GYORGY

WERZAR (Gheorghe Vărzaru) est le professeur de Thérapie Vétérinaire, le

premier professeur qui ait le titre de docteur en médecine, reçu à Vienne. Il faut

remarquer que Varzaru est mentionné dès 1849 comme substitut pour

l’Anatomie et l’Obstétrique. Il meurt de ce qu’on appelait alors la fièvre typhoïde,

dénomination qui contenait de nombreuses maladies indifférenciées à cette

époque-là.

La chaire reste sans titulaire jusqu’à 17 février 1855, puis est occupée par le Dr.

GUSTAV SZOMBATHELY, le médecin en chef de Cluj, alors en retraite. Il reste

titulaire jusqu’au 1856. Pendant toute cette période la création d’un grand hôpital

d’animaux est projetée mais sans aucun résultat.

Entre 1856 et 1861, le professeur de la chaire est le Dr. FRANZ ZAHN (médico-

chirurgien). N’ayant pas réussi à apprendre la langue hongroise (il est Allemand)

41

Page 42: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

il dut donner sa démission. Ultérieurement il fit une carrière remarquable à

Vienne où il devint médecin vétérinaire en chef ayant la fonction de professeur

assistant à l’Institut Militaire de Médecine Vétérinaire (Kaiserliches und

Konigliches Militar-Tierartznei-Institut).

Enfin, à partir de 7 juin 1862 la chaire est occupée par IANOS MINA (IOAN

MINEA) ancien assistant à l’hôpital de l’Institut médico-vétérinaire de Budapest

et qui devient ainsi professeur ordinaire (p.o.).

En novembre 1862 Ioan Minea est envoyé dans le département de Treiscaune

pour diriger les mesures prises contre la peste bovine, et l’année suivante dans

les départements de Fagaraş, Sibiu et Sebeş. Plus tard, le 13 février 1869, il est

décoré de la « Croix de Mérite en Or avec Couronne » par ordonnance impériale

pour des mérites exceptionnels dans la lutte contre la grave épidémie de peste

bovine sur le territoire de Cluj.

En 1872 il est nommé par le Ministre de l’Agriculture, de l’Industrie et du

Commerce membre de la commission internationale pour les problèmes de

peste bovine organisée à Vienne. Le même Dr. Ioan Minea figure entre 1870 et

1879 comme Professeur honorifique de zootechnie et thérapeutique animale à

l’Institut Agronomique de Cluj-Mănăştur. Il est nommé aussi professeur

extraordinaire à la Faculté de Médecine et Chirurgie au cadre de l’Université des

Sciences de Cluj, à partir de 1872.

La même année est fondée à Cluj l’Université des Sciences et par conséquent

l’Institut Médico-Chirurgical cesse son activité. L’enseignement médical reçoit

dès lors le rang universitaire. L’enseignement vétérinaire ne sera mis au rang

universitaire que seulement 90 ans plus tard, avec la création de la Faculté de

Médecine Vétérinaire de Cluj, en 1962 !

42

Page 43: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Si l’on rapporte le nombre des roumains au total des personnes qui finirent leurs

études de 1832 à 1872, on obtient un pourcentage dérisoire, un peu au-dessus 1

%.

Si l’on tient compte du fait que la grande majorité des propiétaires était d’origine

roumaine et ne connaissait pas la langue hongroise on imagine la discrimination

subie par la population autochtone à cette époque-là.

Il existe de nombreuses références sur la destinée de ceux qui finirent leurs

études. L’un d’entre eux, VASILE CORNEA (qui a fini ses études en 1867/68), a

publié en 1877 un livre sur la santé des animaux: « LE SOIN VÉTÉRINAIRE DE

CHEZ TOI POUR LES CHEVAUX, BÊTES À CORNES, MOUTONS, CHÈVRES

ET COCHONS , écrit pour les Roumains par Baziliu Cornea, maître en Chirurgie,

Obstétrique et médecine Vétérinaire. Gherla 1877, Éditions Diecezane. »

Ce livre semble être le premier de cette sorte écrit et publié en roumain, en

Transylvanie. Les 266 pages du livre rédigées dans le langage de l’époque, avec

l’orthographe latinisée de l’École Transylvaine, sont divisées en quatre sections,

dédiées aux principales espèces d’animaux de rente élevés à cette époque-là :

chevaux, bêtes à cornes, moutons, chèvres, et cochons. Chaque partie contient

6 chapitres : l’histoire naturelle de l’espèce, la description des races et de leur

extérieur, « la détermination de l’âge de l’animal », la reproduction , une

comparaison entre l’animal sain et l’animal malade et enfin la description des

maladies dans les espèces respectives.

SIMEON STOICA (qui a fini ses études en 1869 – 1870), maître en

chirurgie et médecine vétérinaire professait depuis 1873 à Rodna (dans le

département de Bistriţa Nasaud) et a écrit « LE TRAITÉ DES MALADIES

AIGUËS – INFECTIEUSES (zoonoses) ».

IOAN HUBOTI, qui a fini ses études à Vienne (1842) a écrit: « INSTRUCTION

POUR LA DÉTECTION DES MALADIES ET LA REPRODUCTION DU BÉTAIL,

43

Page 44: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

ÉCRITE POUR LA PREMIÈRE FOIS ET PUBLIÉE EN ROUMAIN POUR

L’UTILISATION DE TOUT LE MONDE ».

Ces ouvrages ont permis la formation des praticiens renommés et ont constitué

les premiers manuels utilisés dans les écoles vétérinaires qui ont été fondées à

cette époque-là, même s’ils se référaient principalement au cheval, les autres

espèces étant ignorées.

La fin de cette période enregistre une disparition graduelle de l’obscurantisme et

du mysticisme féodal et une tentative d’explication scientifique des phénomènes

de la nature par des études d’anatomie comparée et physiologie effectuées sur

l’Homme mais surtout sur les animaux, ce qui a amené le progrès rapide de la

médecine humaine et vétérinaire.

La deuxième institution d’enseignement médical (mais dont on ne connaît

pas grand chose) est retrouvée à Sibiu. L’existence de cette institution est

attestée par un seul diplôme d’aide-chirurgien accordé à MICHAEL KRAUS en

1774, à HERMANNSTADT (Sibiu) et qui s’intitulait : « ARZT UND VETERINAR »

et qui nous dit que l’instruction de ce practicien se basait aussi sur des notions

de médecine vétérinaire.

Avec la suppression de l’École Médico-Chirurgicale de Cluj en 1872 les maîtres

disparaissent eux aussi graduellement, le droit d’exercer leur profession leur

étant retiré. Ils sont alors remplacés par ceux finissant les études dans la toute

nouvelle Faculté de Médecine.

En Transylvanie, Valachie et Moldavie la médecine vétérinaire était professée

par des enseignants diplômés des Écoles Vétérinaires de Vienne ou de Pest,

fondées en 1767 et 1782.

Parmi les Roumains ainsi diplômés de ces écoles, il y eut IOAN HUBOTI qui finit

ses études à Vienne et CONSTANTIN FOMETESCU qui finit ses études à Pest.

44

Page 45: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Ce dernier a occupé des fonctions importantes dans l’enseignement et l’armée et

a publié un ouvrage scientifique intitulé : « MÉMOIRE SUR LA MORVE », publié

en 1875 et qui fut alors très apprécié à cette époque.

GHEORGHE ASACHI essaye de créer en Moldavie pour la première fois une

école de médecine humaine et vétérinaire. Ainsi, en 1832, après avoir obtenu de

bons résultats avec sa fondation « LE LYCÉE VASILIAN », il intervient auprès

des autorités pour la création d’une École Supérieure intitulée « ACADÉMIE », et

où des cours de médecine vétérinaire allaient être enseignés. Mais, à cause du

manque de professeurs spécialisés, ce projet n’a pas pu être matérialisé. Une

année plus tard, en 1834, six jeunes hommes qui avaient fini leurs études au

lycée Vasilian sont envoyés à l’étranger pour suivre leur instruction. Parmi ces

jeunes hommes, LEONTE FILIPESCU se fait remarquer comme professeur

d’économie rurale au séminaire de Socola, il enseignera des notions sommaires

de médecine vétérinaire, mais insuffisantes pour pouvoir faire face aux

demandes de l’époque. C’est pour cette raison que l’on fit appel à des

vétérinaires venus de l’étranger, tels AVRAM POPPER ou IOHANN STEPANEK.

En 1850 le prince régnant GRIGORE GHICA fait un nouvel essai afin d’organiser

une institution de médecine humaine et vétérinaire mais sans résultats,

principalement à cause du manque de moyens matériels.

En Valachie, les premières notions de médecine vétérinaire sont enseignées

aux maréchaux-ferrants militaires (« NALBATI ») à partir de 1831, l’un des

professeurs étant MIHAI WALNER. Les premières notions enseignées aux

maréchaux-ferrants se référaient à l’étude des chevaux, elles étant contenues

dans le « RÈGLEMENT MILITAIRE DE LA MILICE NATIONALE » de 1831. Ce

règlement décidait que « l’officier de l’état major – le médecin vétérinaire Mihai

Walner devait choisir 3 officiers et 22 soldats de chaque escadron pour leur faire

enseigner l’étude des chevaux. Ces notions sur l’étude des chevaux étaient

enseignées par les vétérinaires, répartis aux 3 régiments ».

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Page 46: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Le premier essai de création d’une école vétérinaire dans cette province

date de 1833 quand par « Le règlement des Écoles de la Principauté de

Valachie » est introduit un cours d’agriculture pratique dans lequel sont

enseignées, en deuxième année, des notions de médecine vétérinaire. De

même, dans le règlement de fonction des séminaires théologiques il était prévu

qu’en quatrième année quelques « leçons de vaccination et de médecine

vétérinaire » soient enseignées.

En 1838, le vétérinaire WOLFGANG LUCACI fait un nouvel essai de

fonder une école de médecine vétérinaire, il est l’auteur du projet « INSTITUT

DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE », resté malheureusement sans résultat.

En 1840, CONSTANTIN HEPITES réussit à donner des leçons de médecine

vétérinaire aux instituteurs (fait consigné par les documents de l’époque). Plus

tard, dans « LA LOI DE L’ANNÉE 1842 » il était prévu que le vétérinaire de l’état

ait l’obligation d’enseigner cet art aux personnes qui s’y intéressent.

Les premiers cours de médecine vétérinaire (attestés par les documents de

l’époque) ont été dispensés à Bucarest à partir de 1853 dans des écoles de

médecine humaine où étudiaient des aides-chirurgiens et où l’on enseignait un

cours de « zootechnie et de maladies épidémiques ». Même si l’on a essayé de

séparer l’enseignement vétérinaire de l’enseignement humain, le vétérinaire

WALTER LUCACI étant chargé d’organiser les cours, la médecine vétérinaire a

été enseignée dans le cadre de « L’ÉCOLE D’AIDES-CHIRURGIENS

MILITAIRES » en 1855, de « L’ÉCOLE DE CHIRURGIE » en 1856, et de

« L’ÉCOLE NATIONALE DE MÉDECINE ET PHARMACIE » où l’on a enseigné

un cours « d’art vétérinaire » entre 1857-1858, « la pathologie des animaux » et

« les maladies épidémiques » entre 1858-1860, et seulement les maladies

épizootiques entre 1860-1862.

Des notions de médecine vétérinaire ont aussi été enseignées au

séminaire NIFON et à « L’ÉCOLE D’AGRICULTURE » de Herăstrău par le

même WOLFGANG LUCACI, maître en chirurgie de Budapest.

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Page 47: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Il est le premier professeur de médecine vétérinaire de Valachie et a publié « LE

MANUEL DE MALADIES ÉPIDÉMIQUES DU BÉTAIL »(1855), deuxième livre de

médecine vétérinaire publié en Roumanie, le premier étant celui de IOAN

HUBOTI.

III LA CRÉATION DE LA PREMIÈRE ÉCOLE VÉTÉRINAIRE DE BUCAREST

Du fait des épizooties décimant des effectifs entiers d’animaux et du

système d’instruction des vétérinaires ne satisfaisant pas la demande, « LA LOI

POUR L’INSTRUCTION DE L’ARMÉE DES PRINCIPAUTÉS ROUMAINES » du

24 mai 1860 prévoit que six personnes finissant leurs études à l’École de

chirurgie de Bucarest soient envoyées aux frais de l’état en France pour être

instruites en médecine vétérinaire.

Mais cette solution ne résolvait pas le besoin immédiat de médecins vétérinaires.

Celui qui comprit la nécessité de la création d’un enseignement vétérinaire fut

CAROL DAVILA. Né le 8 avril 1828 dans la localité AVILA près de Parme de

parents inconnus, il fut adopté par le médecin ANGE GUEGIN, un homme

passionné de science. Il fait ses études à Angers, en étant en même temps

interne à l’hôpital Hotel Dieu. Comme étudiant il participe à la lutte contre des

épizooties de choléra, son courage et ses mérites étant récompensés par des

remerciements officiels et des médailles. Après avoir soutenu sa thèse de

doctorat à Paris il répond à l’annonce faite par le doyen de la Faculté de Paris,

concernant la possibilité de conduire le service sanitaire de l’armée de Valachie.

C’est ainsi que CAROL DAVILA arrive à Bucarest le 13 mai 1853, et ayant pour

mission d’organiser le service sanitaire de l’armée, il se rend compte du manque

de cadres.

Par conséquent, il fonde à ses propres frais à l’Hôpital Mihai Voda une école

d’aide-chirurgiens où l’on enseignait en outre, des cours de médecine

vétérinaire.

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Page 48: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Ainsi, le 4 décembre 1855 il crée « L’ÉCOLE MILITAIRE DE PETITE

CHIRURGIE » qui sera transformée l’année suivante en « ÉCOLE DE

CHIRURGIE » nettement supérieure, et où les cours de médecine vétérinaire

étaient dispensés par Lucaci.

Le premier document officiel sur l’intention de la création d’une École Vétérinaire

est le décret publié dans le Journal Officiel no. 75 de 23 septembre 1855 :

« Conformément aux dispositions prises par ce comité, qui prévoient qu’au 1er

octobre de l’année courante va s’ouvrir une école d’enseignement vétérinaire

sous la direction de monsieur le vétérinaire de l’état Lucaciu, chargé de cette

spécialité ; le comité publie pour l’information de tout le monde que tout aide-

chirurgien qui désire suivre des études vétérinaires , d’anatomie et de

physiologie doit se présenter devant ce comité jusqu’à la fin du mois courant

pour qu’il soit inscrit comme élève. »

Le directeur du comité, N. Gussi

Même s’il n’y pas de données concernant la fonction de cette « ÉCOLE POUR

L’ENSEIGNEMENT VÉTÉRINAIRE », il semble toutefois qu’elle ait fonctionné,

fait qui résulte d’un autre document publié par le même Comité Sanitaire dans le

Journal Officiel no. 66 de 1856

Le Comité Sanitaire,

«Dans la prochaine année scolaire les études vétérinaires seront

organisées selon le programme suivant :

I – La Zootomie (la dissection des cadavres) avec la Zoophysiologie ;

II – La description des maladies aiguës ;

III – Les maladies épidémiques et infectieuses ;

IV – La matière médicale ou la connaissances des médicaments utiles.

Conformément au rapport no. 20, écrit par le monsieur le médecin Lucaciu, le

vétérinaire de l’état, chargé d’enseigner ce cours à l’école vétérinaire, cours qui

commence le 1er septembre de l’année courante et finit en juillet l’année

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Page 49: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

prochaine, le comité publie la présente pour informer les jeunes hommes qui s’y

intéressent pour se présenter devant le monsieur le vétérinaire de l’état pour être

inscrits dans le registre des élèves de cette école rédigé par lui. »

Le directeur du comité, N. Gussi

Ce document atteste que dès 1856 des cours réguliers de connaissances

vétérinaires étaient dispensés.

En 1857, l’École de Chirurgie est transformée en École Nationale de Médecine et

Pharmacie.

Considérant que la médecine est unique, et comprenant la nécessité de

l’enseignement vétérinaire, Carol Davila réussit à fonder un secteur de médecine

vétérinaire auprès de cette institution. Ainsi, le 1er décembre 1860 le service

sanitaire publie dans le Journal Officiel le décret suivant, par lequel est annoncé

la création dans les Principautés Roumaines de la « PREMIÈRE ÉCOLE DE

MÉDECINE VÉTÉRINAIRE » à partir du 1er janvier 1861 :

« Chaque année une épizootie apporte la désolation parmi les agriculteurs du

pays, décimant la majorité des animaux qui constituent la principale richesse des

paysans.

Les autorités compétentes ont constaté le fait que la population a besoin de gens

avec une instruction spécialisée en la matière et qui puissent à l’aide de mesures

prophylactiques lutter contre les causes des maladies, guérir les animaux

malades aussi bien que coordonner la reproduction systématique des animaux.

Les médecins de départements chargés de devoirs nombreux et complexes se

trouvent dans l’impossibilité de faire face à cette branche de la médecine.

Les gens ayant des connaissances spéciales en la matière sont informés qu’à

partir du 1er janvier 1861 « UNE ÉCOLE SPÉCIALE D’ART VÉTÉRINAIRE »

sera ouverte. »

Basée sur le Règlement de l’École Nationale de Médecine et de

Pharmacie et approuvée par le Conseil Médical de 8 juin 1860, la première Ecole

spécialisée de médecine vétérinaire est inaugurée le 1er janvier 1861.

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Page 50: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Elle s’adresse alors aussi bien aux besoins de l’armée qu’aux besoins du reste

du pays et offre une instruction en 2 degrés :

1. LES AIDES-VÉTÉRINAIRES ou LES PATRONS EN ART

VÉTÉRINAIRE (durée de la scolarité : 3 ans)

2. LES VÉTÉRINAIRES ou LES MAÎTRES EN ART VÉTÉRINAIRE

(durée de la scolarité : 5 ans).

Les instructions de fonctionnement signées par Carol Davila prévoyaient la

manière dont la scolarité des deux catégories d’élèves allait être organisée, ainsi

que des examens rigoureux qui, une fois passés, donnaient « LE DROIT

D’EXERCER L’ART VÉTÉRINAIRE ».

Cette école était sous la tutelle du Ministère de la Guerre et était abritée dans le

bâtiment de l’Hôpital Militaire Central, construit en 1859. Même si la date du

commencement des cours fut fixée le 1er janvier, les cours commencèrent le 15

mai 1861 à la suite du Décret du Prince régnant Alexandru Ioan Cuza.

Le médecin Davila choisit parmi les élèves de l’école de médecine, ceux qui

veulent suivre des cours de médecine vétérinaire, et crée un groupe de 34

élèves, en organisant le programme des cours :

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Page 51: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

LE PROGRAMME DU SEMESTRE D’ÉTÉ DE L’ÉCOLE VÉTÉRINAIRE POUR

L’ANNÉE 1861

1. La Zootomie,

professeur Lucaci

Mardi, Jeudi, Samedi 1 - 2 h. p.m.

2. L’Anatomie et la

théorie de la ferrure,

professeur Enicek

Lundi, Mardi, Vendredi 1 – 2 h. p.m.

3. La clinique vétérinaire,

professeur vétérinaire

Prokesch

Mardi, Jeudi, Samedi 6 – 8 h. a.m.

4. La ferrure des

chevaux, professeur

Enghel

Lundi, Mardi, Vendredi 6 – 8 h. a.m.

5. L’Anatomie, professeur

Eichenbaum (tous les

jours)

- - - 11 – 2 h. a.m.

6. La Petite Chirurgie,

professeur Dumitrescu

Mardi, Jeudi, Samedi 4 – 5 h. p.m.

7. La Zoologie,

professeur Stavrescu

Lundi, Mercredi,

Vendredi

3 – 4 h. p.m.

8. La Minérologie,

professeur Vladescu

Mardi, Jeudi, Samedi 3 – 4 h. p.m.

9. La Botanique,

professeur Grecescu

Lundi, Mercredi,

Vendredi

4 – 5 h. p.m.

10. L’Histoire des

Roumains et la Religion,

le prêtre Balaşescu

Lundi, Mercredi,

Vendredi

5 – 6 h. p.m.

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Page 52: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Pour l’année scolaire 1862 le programme analytique de l’École Vétérinaire

établi par une décision ministérielle prévoit non seulement les matières qui

allaient être enseignées mais également leur place dans le cursus :

1-ÈRE ANNÉE : Des Éléments de physique ; Des Éléments de Chimie ;

L’Histoire naturelle (la Zoologie et la Minéralogie) ; La Zootomie ; La Botanique ;

L’Art de la Ferrure ; La Visite des Infirmeries d’animaux ; La Langue Latine ; La

Langue Française ;

2-ÈME ANNÉE : La Physique ; La Chimie minérale ; La Zootomie ; La

Zoophysiologie ; L’Histoire des animaux domestiques ; La Botanique ; L’Art de la

ferrure (la pathologie des ongles) ; La Zoopathologie ; La Clinique des animaux ;

La Langue Latine ; La Langue Française.

3-ÈME ANNÉE : La Chimie organique, La Zootomie; L’Extérieur des

animaux : la couleur, la variété, le soin des troupes de chevaux, du bétail et de

tous les animaux ; La Pharmacologie ; L’Histoire naturelle des médicaments ; La

reproduction des animaux domestiques ; La Zoopathologie ; La Clinique des

animaux ; L’Obstétrique théorique et pratique ; L’Agriculture.

4-ÈME ANNÉE : La Zoopathologie ; La Thérapeutique et la

Pharmacologie des maladies épizootiques ; La Chirurgie vétérinaire ; La Clinique

des animaux ; La Matière Médicale ; L’Art des formules ; L’Hygiène.

5-ÈME ANNÉE : La Médecine légale ; L’Agronomie ; Les Maladies

épizootiques et infectieuses ; Les Opérations et la cure des maladies externes ;

Les Maladies des yeux ; La Police Vétérinaire ; La Clinique des animaux ;

L’Hygiène.

Dès la première année scolaire, la contribution de l’École Vétérinaire dans la

lutte contre les épizooties se fait remarquer, les élèves ayant activement

participé à des actions sur le territoire. D’ailleurs, dès le début de leur instruction,

l’accent est mis sur la pratique. Ainsi, les élèves, groupés en deux « divisions »,

ont l’obligation de visiter chaque matin les étables des casernes pour mieux

connaître les maladies des animaux et les traitements qui leur étaient appliqués.

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Page 53: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

12 élèves de la 1-ère « division » travaillent dans les étables et dans les

infirmeries de la caserne Malmaison et assistent à la dissection des cadavres

(les premières autopsies).

En deuxième année la langue latine est introduite dans le programme des

cours et parmi les matières de spécialité sont introduites « les bandages » et « la

pathologie des animaux ».

En troisième année sont introduites « la pharmacologie », « la matière

médicale » et la langue française. En quatrième année y sont ajoutées les

maladies épizootiques, l’obstétrique, l’hippologie, la physique et la chimie

organique.

Après avoir terminé leurs trois années d’études, les premiers élèves de l’École

Vétérinaire passèrent le concours pour obtenir le dilpôme d’aide-chirurgien. Au

concours qui a eu lieu entre le 9 et le 10 avril 1863, 11 élèves ont été acceptés

dont 6 ont été envoyés sous la direction de Vasile Lucaci dans des villages pour

combattre les épizooties. Les autres ont été envoyés dans les unités militaires.

Ceux n’ayant pas réussi à passer l’examen furent considérés comme recalés et

réinscrits en 2ème année.

Parmi ceux ayant obtenu le diplôme d’aide-chirurgien, on retrouve DIMITRIE

PREOTESCU, IOAN POPESCU et PANAIT CONSTANTINESCU. Ils

deviendront plus tard professeurs de l’École Vétérinaire.

Les conditions dans lesquelles les élèves étudiaient étaient précaires, l’école ne

disposant pas de son propre bâtiment. Ainsi, en dehors de la classe vétérinaire

et de l’amphithéâtre de l’Hôpital Militaire Central, toute l’activité se déroulait dans

le Jardin Botanique, la caserne Malmaison (la clinique des animaux), le

laboratoire de chimie de l’Hôpital Colţea et à l’Academie (le cours de physique).

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Page 54: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

IV L’ÉVOLUTION DE L’ÉCOLE VÉTÉRINAIRE DE BUCAREST JUSQU’À SA TRANSFORMATION EN FACULTÉ (1864 – 1921) Une étape importante dans l’évolution de l’enseignement vétérinaire est la

promulgation de la « LOI SUR L’INSTRUCTION » à la fin de l’année 1864, loi par

laquelle l’École Vétérinaire est transférée du Ministère de la Guerre au Ministère

de l’Instruction. Elle est alors intégrée à l’enseignement supérieur. La même

année, grâce aux efforts de quelques médecins humains et vétérinaires (parmi

lesquels le jeune médecin vétérinaire ION ANDRONIC qui venait de rentrer

après avoir fait ses études en France) l’École Vétérinaire reçoit un règlement de

fonctionnement propre, resté valable jusqu’en 1872. La durée de l’enseignement

est fixée à 5 années, et les matières divisées en 6 chaires :

1. Les sciences de la nature, la physique, la chimie, la pharmacologie, la

botanique ;

2. L’anatomie descriptive, la physiologie, l’extérieur des animaux

domestiques ;

3. L’anatomie et la pathologie des sabots, l ‘art de la ferrure ;

4. L’anatomie pathologique, la pathologie générale, la clinique interne ;

5. La pathologie chirurgicale, la chirurgie vétérinaire, la clinique

vétérinaire ;

6. L’hygiène, la police sanitaire, les maladies épizootiques et

infectieuses, la médecine légale.

Le nombre des élèves croît progressivement (dans l’année scolaire 1865 – 1866

étaient inscrits 35 élèves et dans l’année suivante 1866 – 1867 étaient inscrits 58

élèves dont 42 de Valachie, 13 de Moldavie, 2 de Transylvanie et 1 de France).

Les élèves finissant leurs études repartent, pour la majorité, dans les villes et

participent avec succès à la lutte contre les épizooties.

À partir de l’année scolaire 1867 – 1868 l’enseignement vétérinaire s’améliore

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Page 55: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

grâce aux premiers professeurs titulaires provenant de l’École Vétérinaire (AL.

LOCUSTEANU, D. PREOTESCU, I. POPESCU) et aux autres nouveaux

professeurs qui remplacent l’ancien corps professoral, tels EMANOIL

BACALOGLU (physicien remarquable), CAROL DAVILA (il enseignait la chimie

expérimentale), C. FOMETESCU (il enseignait l’hygiène, l’anatomie et la

pathologie des sabots) et MAURICIU KOLBEN (il enseignait la chirurgie

opératrice et la reproduction des animaux domestiques, la future zootechnie), qui

fit ses études vétérinaires à Vienne.

Les premiers élèves qui présentent leur thèse pour obtenir le diplôme de

médecin vétérinaire (1869) furent : D. PREOTESCU (le premier diplômé) et ION

POPESCU (le second diplômé).

Après cette période d’ascension due aux efforts soutenus de Carol Davila qui a

fondé et dirigé l’École Vétérinaire pendant 10 ans (1861 – 1871), l’école connaît

des moments difficiles, son existence étant parfois remise en question.

Ainsi, en 1870 sous la direction du général TELL qui était alors Ministre de

l’Instruction, l’École Vétérinaire est supprimée formellement, mais continue

d’exister grâce à l’aide matérielle de quelques anciens élèves. Fonctionnant

comme une annexe de la Faculté de Médecine, elle utilise pour le déroulement

des cours toute sorte de bâtiments à Bucarest.

Ainsi, le Décanat de la Faculté de Médecine établit un nouveau « RÈGLEMENT

POUR L’ÉCOLE VÉTÉRINAIRE », par lequel il voulait réorganiser

l’enseignement vétérinaire. Ce règlement remplaçait le règlement de 1864 et

assimilait l’école avec le lycée, réduisant l’enseignement à quatre ans, et

supprimant la thèse pour l’obtention du diplôme de médecin vétérinaire. Ceux qui

finissaient les cours recevaient de nouveau le titre de MAÎTRES EN ART

VÉTÉRINAIRE. Cette nouvelle loi rétrogradait l’enseignement vétérinaire qui

atteignait alors de nouveau le niveau de la première année de sa création. Mais

tant les professeurs que les élèves opposèrent une forte résistance. Ils

continuaient de suivre l’ancien règlement, et ceux qui finissaient leurs études

55

Page 56: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

soutenaient clandestinement leur thèse et recevaient le titre de médecins

vétérinaires.

Pendant toute cette période critique le directeur de l’École Vétérinaire fut

MAURICIU KOLBEN.

Cette période d’incertitude a déterminé beaucoup d’élèves qui finissaient leurs

études à l’École Vétérinaire, à poursuivre leurs études à l’étranger afin d’obtenir

une meilleure qualification.

À l’exception d’une seule année (1875) quand elle a été transférée au Ministère

de la Guerre, l’École Vétérinaire est restée sous la tutelle de la Faculté de

Médecine jusqu’en 1883, et son activité s’est déroulée conformément au

règlement rétrograde de 1872.

Les difficultés de l’enseignement vétérinaire s’accentuent surtout pendant et

après la Guerre d’Indépendance à laquelle participent sur les champs de lutte

beaucoup d’élèves et de professeurs. À cause de cela, le nombre des élèves

diminue continuellement (en 1878 l’école n’est fréquentée que par 15 élèves) ce

qui est en contradiction avec la demande de spécialistes en la matière qui, elle,

est de plus en plus accentuée. Face à cette situation, le Ministre de l’Instruction à

la demande du Ministre des Affaires Internes, constitue une commission pour

réorganiser l’École Vétérinaire. Mais le projet de cette commission n’a pas reçu

l’aide matérielle nécessaire pour la constitution du budget et pour l’attribution

d’un immeuble adéquat.

Toutefois, l’Ecole réussit à obtenir un bâtiment où les cours peuvent avoir lieu,

même si cet immeuble ne satisfaisait pas à toutes les demandes. De même, le

programme scolaire est amélioré grâce à l’introduction de la zootechnie et de

l’inspection des viandes. Le corps enseignant a lui aussi changé, et se retrouve

formé d’anciens élèves de l’École Supérieure Vétérinaire, quelques-uns ayant

étudié à l’étranger. De nouveaux professeurs apparaissent : ION MUSCELEANU

(pour la zootechnie), PANAIT CONSTANTINESCU (pour la pathologie générale,

l’anatomie pathologique et l’obstétrique) et GEORGE PERSU (pour les maladies

56

Page 57: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

contagieuses, la police sanitaire, la médecine légale et la jurisprudence) ainsi

que le directeur des cliniques, Monsieur PANDELE CONSTANTINESCU.

Mais les cours de médecine vétérinaire se déroulent dans des conditions

relativement insalubres. Ainsi pour la salle d’autopsie on utilisait un grenier

transformé, l’anatomie disposait d’une salle construite par souscription publique

et se faisait sur les cadavres trouvés sur les quais de la rivière Dâmboviţa.

Le changement radical dans la vie de l’École Vétérinaire eut lieu en 1883 quand

elle passa sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture récemment fondé et quand

le directeur M. Kolben fut remplacé par un ancien élève de l’école : ALEXANDRU

LOCUSTEANU. Ayant un caractère dynamique, il réussit à donner à l’école

vétérinaire le développement propre à son orientation.

D’ailleurs, dans un discours tenu en 1915, il dit lors d’une Assemblée Générale

des médecins vétérinaires que « sous l’influence des médecins, pendant 22 ans,

l’école est restée sans anatomie, sans physiologie, sans dissection, sans

laboratoires, sans instruments – avec un seul microscope ; mais en tutelle du

Ministère de l’Agriculture elle devient très vite mieux organisée que ne l’était

alors la Faculté de Médecine. »

AL. LOCUSTEANU rédige en 1883 un nouveau règlement pour l’organisation et

le fonctionnement de l’École Vétérinaire, qui est resté en vigueur jusqu’en 1909.

L’enseignement vétérinaire se réorganise alors définitivement et l’école devient

officiellement L’ÉCOLE SUPÉRIEURE DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. On en

revient à 5 ans d’études et au caractère obligatoire de la présentation de la thèse

pour l’obtention du titre de médecin vétérinaire. De même, une grande

importance est accordée à l’instruction pratique des élèves par l’introduction pour

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Page 58: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

la majorité des matières d’activités pratiques et par l’apparition de postes de

« CHEF D’ACTIVITÉS ».

De nombreuses dissections sont faites, ainsi que des exercices microscopiques,

de zootechnie, de police sanitaire-vétérinaire, d’inspection des viandes de

boucherie et des produits d’origine animale, des activités de pharmacologie et de

ferrure. Les élèves de 3ème, 4ème et 5ème année devaient se présenter chaque

jour en clinique, et les animaux malades étaient examinés. Pour encourager la

présentation en clinique d’animaux malades, il y avait entre certaines heures des

consultations gratuites. Pour devenir des élèves de l’École Vétérinaire

Supérieure les candidats devaient avoir fini le lycée ou les cours de l’École

d’Agriculture, et ceux qui avaient le diplôme du baccalauréat étaient directement

admis en 2ème année, avec l’obligation de suivre le cours d’anatomie et de

passer les examens annuels dans toutes les matières. Faute de laboratoires de

spécialité, les cours et les activités pratiques de chimie, physique, botanique et

zoologie avaient lieu à la Faculté de Médecine.

En tant qu’autorité tutélaire, le Ministère de l’Agriculture alloue la somme

d’environ 300.000 lei avec laquelle il achète un terrain de 3 hectares où seront

construits les pavillons de l’école dès 1885.

Le déménagement du siège de l’École Vétérinaire Supérieure dans un immeuble

plus spatieux, situé au centre de la capitale, permet le déroulement de

l’enseignement dans de meilleures conditions, avec des compartiments pour

l’isolation des animaux avec des maladies contagieuses, pour les consultations

et les traitements.

Le nouvel immeuble sera fini en 1887 de sorte que pour l’année scolaire 1887 –

1888 les cours sont dispensés dans ce bâtiment par un corps professoral dont

faisaient partie entre autres : C. GAVRILESCU, C. CALCIANU, PAUL OCEANU,

C. VASILESCU, le directeur étant le monsieur I. POPESCU. L’enseignement se

déroulait avec huit chaires et pour l’année scolaire 1898 – 1899 avec neuf

chaires. Dans cette même période sont nommés de nouveaux professeurs : le

chimiste A. BABEŞ comme maître de conférences pour la physique et la chimie,

ION ATANASIU pour la physiologie, I. POIENARU pour la pathologie et la

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Page 59: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

clinique médicale et G. UDRISKI pour la pathologie et la clinique chirurgicale.

Ces professeurs, par leur travail soutenu, ont réussi à élever l’enseignement

vétérinaire à un niveau universitaire mais qui ne sera reconnu comme tel que

beaucoup plus tard.

De plus, le développement de l’enseignement vétérinaire a été freiné par de

nouveaux obstacles, comme par exemple le passage à nouveau en 1899 sous la

tutelle du Ministère de l’Instruction.

Pendant les quinze années où l’enseignement vétérinaire fut sous la tutelle du

Ministère de l’Agriculture, il n’a pas cessé de progresser. En revanche, sous la

direction du nouveau ministère, il connaît de grandes difficultés matérielles et

une diminution du nombre des élèves, même si la qualité de l’enseignement

reste élevée, notamment grâce à la nomination de nouveaux professeurs tels

que PAUL RIEGLER, CONSTANTIN MOTAŞ et NICOLAE FILIP. Dans cette

même période est introduit le caractère obligatoire du baccalauréat comme

condition essentielle pour l’admission à l’école.

En 1907, le directeur AL. LOCUSTEANU est remplacé par le professeur ION

ATANASIU, qui, par sa grande autorité, persuade le ministre de l’enseignement

et les parlementaires d’adopter une nouvelle loi pour la réorganisation de

l’enseignement vétérinaire universitaire. Promulguée le 4 juin 1909, cette loi

ouvre une nouvelle étape dans le développement de l’enseignement vétérinaire,

étape qui finira par la transformation de l’École Supérieure Vétérinaire en

Faculté. Suite à cette nouvelle loi, les professeurs sont assimilés aux agrégés

universitaires, ils occupent les postes par nomination ou concours et reçoivent la

confirmation définitive de leur poste après trois ans, par décret royal ; les élèves

reçoivent le titre d’étudiants et le diplôme de médecin vétérinaire est rendu

équivalent au diplôme de docteur. Par cette même loi, « L’INSTITUT DE

SÉRUMS ET DE VACCINS » (l’actuel I.C.V.B. PASTEUR) est fondé et

« L’INSTITUT ZOOTECHNIQUE », supprimé en 1900 après cinq ans d’activité,

est réfondé. Les deux instituts sont annexés à l’École vétérinaire et dirigés par un

de ses professeurs.

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Page 60: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

En 1910, le directeur ION ATANASIU se retire et est remplacé par PAUL

RIEGLER. Le chef d’activités GRIGORE SLAVU est nommé sous-directeur.

Jusqu’à la veille de la première guerre mondiale le corps professoral est

complété par les nouveaux chefs d’activités et les futurs professeurs : AL.

CIUCA, I. DRAGOI, G. ILIESCU, M. FALCOIANU, I. BUCICA ce qui reflète

l’importance significative donnée à l’instruction pratique des élèves. Par ce corps

enseignant, l’institution pouvait se comparer à toute autre institution vétérinaire

du monde.

En 1911, à la suite de grands sacrifices matériels, le professeur UDRISKI

procure une installation Roentgen. Celle ci sera, après l’occupation de la

capitale, volée par les forces occupantes qui ont entre autres, dévasté les

laboratoires, les musées et les bibliothèques. Pendant la guerre, l’école

interrompt son activité didactique, et est évacuée à Iasi. Les élèves mobilisés

dans différentes unités sanitaires contribuent alors d’une manière efficace à la

prévention et à la lutte contre les maladies animales au sein de l’armée et de la

population. Les étudiants de 4ème et 5ème année, avec une pratique de deux

ans de guerre, sont déclarés médecins, sans avoir à présenter la thèse

A la fin de la guerre, pendant de nombreuses années, des travaux soutenus sont

engagés sous la direction du professeur MOTAŞ pour la reconstitution des

laboratoires, des musées et des bibliothèques. Ce professeur a également lutté,

avec le soutien d’autres professeurs (V. TIMUŞ, D. ALEXANDRU, I. ST.

FURTUNA, I. PETRESCU, PAUL RIEGLER, C. MOTAŞ,C. UDRISKI) pour la

transformation de l’École Supérieure Vétérinaire en Faculté.

Malgré l’obstruction de quelques-unes des sommités de l’enseignement médical

humain qui dédaignaient les médecins vétérinaires et qui ont longtemps

empêché l’équivalence de ces deux professions, les efforts soutenus par le corps

vétérinaire, les cadres enseignants et les étudiants se matérialisent « PAR LA

PROMULGATION LE 22 JUIN 1921 DE LA LOI PAR LAQUELLE L’ÉCOLE

SUPÉRIEURE DE MÉDECINE EST LEVÉE AU RANG DE FACULTÉ ET

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Page 61: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

INTÉGRÉE DANS L’UNIVERSITÉ ». En fait, il s’agit de la loi de 4 juin 1909, dont

3 articles ont été modifiés :

L’art. 1. L’enseignement de la médecine vétérinaire se déroule dans la

Faculté de

Médecine Vétérinaire qui s’intègre dans l’Université de Bucarest.

L’art. 6. Le personnel didactique est formé de professeurs titulaires, de

maîtres de

conférences, de chefs d’activités et d’assistants. Ils sont assimilés au corps

didactique des autres facultés.

L’art. 23. La Faculté de Médecine Vétérinaire confère le Diplôme de

Docteur en

Médecine Vétérinaire selon les normes des autres facultés.

Si une grande partie des médecins humains ont dédaigné la profession

vétérinaire, il faut tout de même mentionner ceux qui ont soutenu cette

transformation : le professeur M. MINOVICI – le Doyen de la Faculté de

Médecine, les professeurs I. CANTACUZINO, V. BABEŞ, C. DANIEL, D.

GEROTA, A. JIANU, C. PROCA, D. IONESCU, ST. MINOVICI, I. ATANASIU, D.

HURMUZESCU, TR. SAVULESCU, GH. MURGOCI, D. VOINOV.

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Page 62: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

V L’ÉVOLUTION DE L’ENSEIGNEMENT VÉTÉRINAIRE DE ROUMANIE ENTRE LES DEUX GUERRES MONDIALES Entrés dans la grande famille universitaire, l’école, le corps vétérinaire et

professoral ont lutté pour l’amélioration continue de l’enseignement vétérinaire.

Ainsi, le 30 janvier 1929, « LE RÈGLEMENT DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE

VÉTÉRINAIRE » est publié, règlement par lequel en plus des cinq examens

annuels de doctorat, est introduit le sixième, formé de la zootechnie, de 4

cliniques, de l’inspection sanitaire-vétérinaire des aliments, de l’hygiène

vétérinaire, de l’alimentation et de la législation vétérinaire, ce qui prolongeait le

procès d’enseignement avec encore deux semestres, devenant ainsi

enseignement de six ans. Ce règlement prévoit aussi le caractère obligatoire du

stage pratique pour les étudiants de 4ème et 5ème année, stage effectué

pendant les vacances d’été dans les Institutions de l’État et dans les Cliniques de

la Faculté.

En 1931, la Faculté de Médecine Vétérinaire bénéficie, comme toutes les autres

facultés, de « LA LOI DE L’AUTONOMIE UNIVERSITAIRE », qui contribue, avec

d’autres réglementations légales, au développement et à la consolidation

scientifique de l’enseignement vétérinaire.

Le corps professoral de l’entre deux guerres, a fourni de nombreux savants

mondialement connus. Ainsi, parmi les « anciens » professeurs : I. ATANASIU,

C. MOTAŞ, P. RIEGLER, I. POENARU, G. UDRISKI et GH. SLAVU et parmi les

« jeunes » professeurs, anciens étudiants de la Faculté : AL.CIUCA, I. CIUREA,

R. VLADESCU, GH. K. CONSTANTINESCU, M. FALCOIANU, GH. ILIESCU,

GH. NICHITA, I. BUCICA, AL. VECHIU, AL. PANU, I. BADESCU, M.

MIHAILESCU, D. CONTESCU, V. ŞOITUZ, FR. POPESCU, GH. DINULESCU,

N. STAMATIN, L. BURUIANA, O. VLADUTIU, V. GHETIE dont une partie a

contribué au développement de l’enseignement vétérinaire d’après guerre.

62

Page 63: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Le prestige de l’enseignement vétérinaire durant cette période était tel que la

Faculté de Médecine Vétérinaire constituait une vraie attraction pour ceux qui

choisissaient l’enseignement universitaire, le nombre des candidats au concours

d’admission progressant d’une année à l’autre, les étudiants en médecine

vétérinaire étant considérés comme l’élite des étudiants.

VI HISTOIRE DE LA PRESSE VETERINAIRE EN ROUMANIE

Dans le premier périodique paru à Bucarest en 1829 et rédigé par ION HELIADE

RADULESCU aussi bien que dans « L’ABEILLE ROUMAINE » paru à Iasi la

même année, sont publiés des conseils sur la lutte contre des épizooties, comme

par exemple la peste bovine ou la morve des chevaux.

Un peu plus tard, en 1838, « LA GAZETTE DE TRANSYLVANIE » (rédacteur

GEORGE BARITIU) paraît à Braşov, une gazette qui fait des recommandations

sur certaines maladies du bétail. Des conseils pratiques concernant des

maladies des veaux se retrouvent dans certains périodiques : « L’INSTITUTEUR

DU VILLAGE »(Bucarest, 1843) ; « LE CONSEILLEUR DE LA SANTÉ ET DE

L’ÉCONOMIE »(Iasi, 1844) ; « LA FEUILLE DE LA SOCIÉTÉ DE MÉDECINS ET

DE NATURALISTES DE LA PRINCIPAUTÉ DE MOLDAVIE »(1851) ; « LE

JOURNAL D’AGRICULTURE »(Iasi,1857) ; « LA GAZETTE MÉDICO-

CHIRURGICALE DES HÔPITAUX »(1870)...

La première revue de médecine vétérinaire paraît en 1879 à Bucarest : « LE

MÉDECIN VÉTÉRINAIRE ». Elle est éditée par la Société de Médecine, fondée

le 15 mai 1871, et le collège de rédaction est formé des professeurs AL.

LOCUSTEANU, G. PERSU, M. MAGUREANU et P. CONSTANTINESCU.

Publication mensuelle, la revue retrace les préoccupations de l’époque : lutte

contre la peste bovine, problèmes d’amélioration des races bovine et chevaline…

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Page 64: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Puis, apparaissent d’autres périodiques mensuels: « LA REVUE DE MÉDECINE

VÉTÉRINAIRE »(Focşani, 1888), « LA REVUE DE MÉDÉCINE VÉTÉRINAIRE

ET DE ZOOTECHNIE »(1911), qui, en 1916, avec la première guerre mondiale,

cessent leur activité.

Entre 1888 – 1890 paraît « LE BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DE MÉDECINE

VÉTÉRINAIRE » qui change d’intitulé en 1894 : « LE BULLETIN ET LES

MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE » . Toujours en

1916 à Galaţi paraît « LA REVUE DES SCIENCES VÉTÉRINAIRES ». Les

étudiants aussi publient dans cette période (1893 – 1894) la revue mensuelle

avec le titre : « LA CLINIQUE VÉTÉRINAIRE », et les médecins vétérinaires

militaires publient « LE BULLETIN DU CORPS SANITAIRE MILITAIRE »(1911 –

1912).

D’autres revues paraissent à la même époque, mais connaissent une existence

éphémère: « LE PROGRÈS VÉTÉRINAIRE », « L’AGENDA VÉTÉRINAIRE »,

« LE CARNET VÉTÉRINAIRE », « LES ARCHIVES VÉTÉRINAIRES », « LE

VÉTÉRINAIRE »...

Après la guerre, en 1919, Le Bulletin de l’Association des médecins vétérinaires

fusionne avec La Revue de Médecine Vétérinaire et de Zootechnie. La même

année, à Galaţi paraît de nouveau « LA REVUE DES SCIENCES

VÉTÉRINAIRES ». Sont également publiés « LA REVUE DE MÉDECINE

VÉTÉRINAIRE ET DE ZOOTECHNIE », « LE BULLETIN DE L’ASSOCIATION

GÉNÉRALE DES MÉDECINS VÉTÉRINAIRES », « LES ARCHIVES

VÉTÉRINAIRES » (1910), « NOTRE DROIT » (1924), « LA REVUE

VÉTÉRINAIRE MILITAIRE », « LE BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES

ÉTUDIANTS EN MÉDECINE VÉTÉRINAIRE » (1933), « L’AVICULTURE »

(1934), « LA CHIRURGIE » (1942)...

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Page 65: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Toutes ces publications mensuelles ou périodiques ont contribué à l’essor

remarquable de la médecine vétérinaire durant cette période.

Parallèlement à l’édition de ces revues, paraît un grand nombre d’ouvrages

pédagogiques.

Ainsi, en 1842 « QUELQUES ENSEIGNEMENTS POUR LE TRAITEMENT DES

MALADIES ET LA PROLIFÉRATION DES ANIMAUX DOMESTIQUES », écrit

par IOAN HUBOŢI, imprimé en 3000 exemplaires, qui contient des notions de

prophylaxie et de lutte contre certaines maladies animales, leur description, leur

classification, des notions d’amélioration et de reproduction.

A la même époque, dans une traduction réalisée à partir de l’ouvrage français

« LE GROS BÉTAIL D’ANGLETERRE » ION IONESCU DE LA BRAD introduit

dans le langage une série de néologismes tels que : avortement, fécondité,

omoplate, vertèbre, squelette, ainsi que le terme de « VÉTÉRINAIRE ».

LEONTE FILIPESCU modifie un manuel allemand et imprime en 1844 « LE

MAÎTRE DE L’AGRONOMIE OU LE GUIDE PRATIQUE DE TOUS LES

EMBRANCHEMENTS DE L’ÉCONOMIE » en deux volumes, le dernier

contenant des notions d’élevage (l’influence du climat et de l’alimentation) et des

maladies des animaux domestiques.

En 1846 paraît à Bucarest « LA PRATIQUE DU DOCTEUR DE MAISON AVEC

UN ABRÉGE DE CHIRURGIE, DE MATIÈRE MÉDICALE ET DE MÉDECINE

VÉTÉRINAIRE ». Son auteur, Dr.S.V.EPISCUPESCU, dans le chapitre

« L’ÉPIZOOTIE-LA DIÉTÉTIQUE DES ANIMAUX » donne des conseils pour la

prévention de quelques maladies animales (la peste du bétail, la cachexie

aqueuse des moutons, les vers des cochons, la variole du bétail et de la volaille).

W.LUCACI imprime en 1855 à Bucarest « LE MANUEL DES MALADIES

ÉPIDEMIOLOGIQUES DES ANIMAUX » où il décrit 21 maladies (la douleur de

bouche épidémique, l’œsophage, l’étranguillon, la peste des bétails, la variole et

la cachexie aqueuse des moutons, la rage canine, etc.).

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Page 66: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

On doit remarquer que l’auteur est le premier à essayer de systématiser les

maladies : il commence avec la définition, ensuite l’historique, la nature de la

maladie, les symptômes, les causes de la maladie, le résultat de l’autopsie, le

traitement (les soins ou la cure de la maladie) et il finit avec des mesures de

police sanitaire. Ce manuel a été longtemps utile pour l’instruction des élèves de

l’école d’agriculture de Pantelimon, où LUCACI était professeur.

Jusqu’à la fin du 19ème siècle d’autres publications paraîtront concernant les

maladies animales, parmi lesquelles :

- le livre de I.CUPARENCU (Iasi 1861), « L’ENSEIGNEMENT PRATIQUE

DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE », qui traite en général de la peste du bétail ;

- les thèses pour obtenir le diplôme de médecin vétérinaire de

I.POPESCU (sur TYPHUS CONTAGICA OU PESTIS BOVINA, 1869),

D.PREOTESCU ( « SUR LA PÉRIPNEUMONIE CONTAGIEUSE », 1869),

G.H.POPESCU (« LA CASTRATION DES PETITS ANIMAUX -1870 »),

C.CONSTANTINESCU (« SUR LA PLEURÉSIE-1870 ») et IOANIN (LA GALE

OU LA ROGNE »-1871) ;

- le livre de D.PREOTESCU, intitulé « L’HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA

MÉDECINE VÉTÉRINAIRE, DE LA MARÉCHALERIE ET DU COLLÈGE

VÉTÉRINAIRE DE LONDRES » (Iasi, 1872) ;

- les trois ouvrages de I.CUPARENCU, imprimés à Iasi en 1874, intitulés

« LE SYSTÈME DE LA MALADIE DES ORGANES DE LA DIGESTION DES

CHEVAUX AVEC 103 ORDONNANCES », « LA CACHEXIE AQUEUSE OU LA

MALADIE DES DOUVES DANS LE FOIE DES BOVINES ET DES MOUTONS »

et « LE SYSTÈME DE LA MALADIE DE LA TRICHINE ET DE LA

CYSTICERCOSE AUX COCHONS »

- le même auteur publie en 1876 à Iasi « LE SYSTÈME DE LA MALADIE

DE LA VACCINATION DES VACHES ET LA VARIOLE DES MOUTONS » et

« LE SYSTÈME DE LA MALADIE DES ORGANES DE LA DIGESTION DES

CHEVAUX AVEC 103 ORDONNANCES » (deuxième édition) ;

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Page 67: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

- «LE MÉMOIRE SUR LA MORVE » de C.FOMETESCU, paru en 1875

contient une étude complète de la maladie, rédigée avec une rigueur scientifique

remarquable.

- l’ouvrage de PAUL OCEANU (professeur d’obstétrique à l’École

Supérieure de Médecine Vétérinaire – Bucarest) intitulé « LA CASTRATION DE

LA VACHE, LES EFFETS DE CETTE OPÉRATION SUR L’ENGRAISSEMENT,

L’AUGMENTATION DE LA QUANTITÉ ET L’AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ

DU LAIT » - paraît en 1894.

De Transylvanie on doit mentionner le livre de VASILE CORNEA, « LE LIVRE

DU VÉTÉRINAIRE DE MAISON » (Gherla, 1877) et « LE TRAITÉ DES

MALADIES INFECTIEUSES » de SIMEON STOICA (Sibiu, 1891) qui ont

contribué en ce temps-là à la connaissance de quelques maladies qui faisaient

des ravages sur les animaux ou qui avaient un caractère zoonotique majeur (la

rage, la morve, l’anthrax, la trichinose, etc.), aussi bien qu’à leur traitement et

prévention.

VII LA FONDATION DES PREMIERS INSTITUTS DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE DANS LE DOMAINE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN ROUMANIE

Le premier scientifique à mettre au point une méthode d’immunisation contre la

variole humaine fut le médecin anglais EDWARD JENER. À partir d’observations

faites par les trayeurs de vaches, il réussit en 1796 à mettre au point un vaccin

en utilisant les sécrétions recueillies sur des pustules de vaches atteintes de

variole.

Les premiers instituts destinés à préparer le vaccin animal voient le jour à partir

de 1840 où est fondé à Naples le premier institut dirigé par l’italien NEGRI.

Suivent ensuite Paris en 1864 et Bruxelles en 1868.

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Page 68: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

En Roumanie on doit le premier institut vaccinal au médecin VASILE

VLĂDESCU qui le 25 septembre 1874 posait les fondements de cette institution

à Bucarest.

C’est ainsi que la quantité de vaccin dont la population de la capitale pouvait

bénéficier fut considérablement augmentée. La collaboration entre les médecins

humains et vétérinaires devient inéluctable, et en 1879, le Dr. MIHAI

MĂGURESCU, médecin vétérinaire chef de la capitale et le professeur

Dr.IACOB FELIX, médecin chef de la capitale réussissent à dénaturer une

souche rapportée de Vienne et qui, inoculée à des veaux, permit l’obtention

d’une quantité plus importante de vaccin.

À partir de l’année 1883, à la suite d’un commun accord entre le professeur

AL.LOCUSTEANU, directeur de l’École Supérieure Vétérinaire et le médecin

chef de la capitale, la production de vaccin est faite dans cette institution, sous la

direction du médecin vétérinaire chef de la capitale, Dr.I.VINCENT.

Les élèves de l’Ecole pouvaient ainsi apprendre la méthode pour obtenir le

vaccin. Aidé par ses étudiants, le docteur L.VINCENT réussit à obtenir des

quantités de plus en plus importantes de vaccin conservé au bout de plumes

d’oie et dans des ampoules. Ainsi, en 1886, par l’inoculation de 30 veaux on

produit 2519 plumes avec de la lymphe vaccinale et 80 plumes avec du magma

(de la pâte vaccinale), chaque plume contenant assez de vaccin pour vacciner

25 à 50 enfants. Grâce à cette collaboration, dans l’intervalle 1883-1888, toutes

les séries d’étudiants sous la direction et la surveillance de L.VINCENT qui était

aussi leur professeur suppléant, ont connu et pratiqué la technique de l’obtention

du vaccin animal.

À côté de l’activité de production du vaccin animal dans l’École Supérieure

Vétérinaire, à l’initiative du Dr.FELIX et de L.VINCENT, est fondé dans un édifice

du jardin de la mairie de Bucarest L’INSTITUT VACCINAL COMMUNAL , afin de

produire des quantités de vaccin de plus en plus grandes. En effet, à cette

époque, les autorités commençaient à préconiser l’introduction de la vaccination

68

Page 69: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

obligatoire dans la capitale et dans les départements. I.ŞT.FURTUNĂ, ancien

professeur, demandera en 1889, dans un mémoire adressé au directeur général

du service sanitaire que l’on fonde un institut avec une direction et du personnel

spécialisé. En 1890 débute la construction du bâtiment où est inauguré en 1891

L’INSTITUT VACCINAL DE L’ÉTAT qui fusionnera le 1er décembre 1899 avec

L’INSTITUT VACCINAL COMMUNAL, évènement facilité par le fait que les deux

institutions étaient voisines.

Les découvertes faites à la fin du XIXème siècle dans le cadre de la politique de

prévention et de lutte contre les maladies animales par immunisation active et

passive, et la nécessité de produire des quantités de plus en plus importantes de

produits biologiques utilisés dans ce but a déterminé dès 1892, dans le

laboratoire de microbiologie et anatomie pathologique de l’École Supérieure

Vétérinaire et dans la section vétérinaire de l’Institut de bactériologie la

production de :

- la maléine et la morvine par A.Babeş;

- la tuberculine (1896);

- le sérum anti-rouget (1900);

-le sérum et le vaccin anti-charbonneux pour les animaux et le sérum anti-

charbonneux pour l’homme (1904);

- le virus variolique ovin et le sérum anti-variolique (1904-1905);

- le sérum antitétanique à usage vétérinaire et humain

Ces petits laboratoires ne parvenaient cependant pas à couvrir les demandes de

plus en plus importantes de sérums et vaccins. Pour compenser cette déficience,

la Direction Générale des Services Sanitaires charge alors les professeurs

P.RIEGLER et C.MOTAŞ d’organiser dans l’ancien Institut Zootechnique

(supprimé en 1899) un service de séro-vaccins. Malheureusement celui-ci ne

parviendra pas non plus à couvrir tous les besoins. Pour répondre à ce

problème, ION ŞT.FURTUNĂ, dès 1904, propose la fondation d’une station

69

Page 70: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

technique vétérinaire qui outre la préparation des sérums et vaccins ait aussi la

tâche d’instruire périodiquement les médecins vétérinaires.

Le directeur général des services sanitaires, le professeur I.CANTACUZINO,

donne son aval et accordera 250000 lei afin de concrétiser ce projet. La

construction de l’édifice, commencée en 1908, se termine en 1911. Cet institut,

placé sous la direction de l’École Supérieure de Médecine Vétérinaire et du

professeur PAUL RIEGLER, remplacé à sa mort par le professeur ALEXANDRU

VECHIU.

Pendant la première guerre mondiale, l’Institut est déplacé à Iasi, puis à

Harcov, avant de revenir à Iasi. Après la retraite des troupes allemandes

d’occupation, le local de l’institut et de l’École Supérieure de Médecine

Vétérinaire doit être entièrement reconstruit, les occupants les ayant entièrement

dévastés.

Le 27 décembre, à l’occasion du centenaire de la naissance de PASTEUR, et en

hommage à ce grand scientifique, l’Institut prend le nom de L’INSTITUT DE

SÉRUMS ET VACCINS PASTEUR.

De nouveau sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture (septembre 1919),

l’Institut bénéficie de nouvelles subventions qui lui permettent de se développer

et de construire à Giuleşti (sur 68 hectares) de nouvelles structures où sont

préparées sérum et vaccin anti-rouget, anti-charbonneux, le sérum et le virus

variolique ovin, le sérum antitétanique, la maléine et la tuberculine, le vaccin

antivariolique humain, des unités destinées à contrôler les sérums et les vaccins,

à diagnostiquer les maladies contagieuses et enfin un laboratoire de biochimie.

Dans cet Institut, outre l’intense activité de production, est déployée une

remarquable activité de recherche, débouchant sur de nombreux travaux

scientifiques, et des thèses de doctorat qui se sont ensuite imposés en

Roumanie et à l’étranger.

En 1952, suite aux demandes toujours plus grandes en produits biologiques, et

du fait de la vétusté des anciennes installations, un grand complexe situé sur la

zone de Giuleşti, entrera en fonction, et LE LABORATOIRE CENTRAL

70

Page 71: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

SANITAIRE VÉTÉRINAIRE POUR DIAGNOSTIC déménagera dans son ancien

local de Splai.

Aujourd’hui, l’Institut de recherches vétérinaires et de biopréparations Pasteur

satisfait entièrement les nécessités en produits immuno-biologiques pour la

Roumanie.

VIII LE CORPS MÉDICAL VÉTÉRINAIRE ROUMAIN S’ORGANISE EN SOCIÉTÉS MÉDICALES

Les premiers enseignants vétérinaires roumains, suivant l’exemple de

leurs collègues en médecine humaine et des enseignants vétérinaires dans le

reste de l’Europe, essayèrent de se réunir dans le cadre d’une association

scientifique représentant leurs intérêts professionnels devant les autorités et

pouvant contribuer au prestige de la médecine vétérinaire. Le 15 mai 1871, 14

médecins vétérinaires élaborent un projet de statuts et de règlement de

fonctionnement de la SOCIÉTÉ DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE ainsi présentés

au Ministère des Cultes et de l’Instruction Publique pour approbation. La

« DÉCLARATION » qui accompagnait ces documents contenait le but de la

société (le perfectionnement dans divers domaines de la science vétérinaire :

l’hygiène, la reproduction, l’éducation, les maladies contagieuses des animaux

domestiques, la médecine légale, etc. ). Elle fut signée entre autres par les

professeurs MAURICIU KOLBEN, I.POPESCU, I.IOANIN, I.POPOVICI,

I.GEORGESCU, I.CONSTANTINESCU, M.SIMILACHE, G.PERSU,

D.PREOTESCU.

Dans la réunion générale de 14-16 août 1871, ces documents sont soumis au

vote et l’on élit l’organisme directeur :

Président : le professeur MAURICIU KOLBEN

Vice-Président : I.POPESCU

Secrétaires : I.GEORGESCU, D.PREOTESCU,

Membres : P.CONSTANTINESCU et L.VINCENT.

71

Page 72: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Bien que le désir de ceux qui fondèrent la Société fût qu’elle ait, dès le début,

son journal, où seraient publiées les observations et les travaux scientifiques de

ses membres, ce desideratum ne se réalisera qu’en 1879, faute de fonds.

Le premier numéro de la publication périodique LE MÉDECIN VÉTÉRINAIRE

paraîtra ainsi, sous la rédaction de AL.LOCUSTEANU, M.MĂGUREANU,

G.PERSU et P.CONSTANTINESCU. Il cessera sa parution dans une année plus

tard après 12 numéros.

Avec un nombre réduit de membres, la Société a une existence obscure et doit

cesser son activité peu de temps après sa fondation. Mais parce qu’elle s’avère

absolument nécessaire au progrès de la profession vétérinaire, et à la suite de

l’appel fait par un comité d’initiative formé des médecins vétérinaires

G.IONESCU, D.CURTEANU et L.VINCENT, adressé à tous les médecins

vétérinaires du pays, le 6 novembre 1888, 21 des 38 médecins vétérinaires qui

ont répondu à l’appel sont présents à Bucarest et décident à l’unanimité la

réformation de la SOCIÉTÉ DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE.

La même année LA REVUE DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE paraît sous la

rédaction de I.ŞT.FURTUNĂ, avec comme annexe LE BULLETIN DE LA

SOCIÉTÉ . Le premier numéro paru en décembre 1888 comprenait ainsi le

compte rendu de la séance de constitution.

Le 4ème janvier 1889, le règlement de la société de médecine vétérinaire est

approuvé.

La société résistera jusqu’au 21 juillet 1949, date à laquelle le régime comuniste

la supprime. À la suite des efforts répétés de personnalités de la profession, le

15 mai 1971, la SOCIÉTÉ DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE est reconstituée, et la

réunion de reconstitution a lieu à l’occasion du centenaire de la fondation de

l’ancienne société de médecine vétérinaire.

La Société de Médecine Vétérinaire a ainsi, tout au long de son existence,

apporté une contribution importante au développement de la médecine

vétérinaire roumaine.

72

Page 73: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

LA SOCIÉTÉ DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE PRATIQUE, fondée le 8 juillet

1897 et parallèle à la Société de Médecine Vétérinaire, conformément aux

statuts et au règlement avait pour but la partie purement scientifique de la

médecine vétérinaire.

Avec 80 membres fondateurs, la Société commence son activité avec beaucoup

de communications intéressantes, dont quelques-unes interféraient avec la

médecine humaine. Les communications scientifiques présentées furent publiées

en deux volumes dans les « ANNALES DE LA SOCIÉTÉ DE MÉDECINE

VÉTÉRINAIRE PRATIQUE » de 1898 et 1899.

L’ASSOCIATION GÉNÉRALE DES MÉDECINS VÉTÉRINAIRES, fondée le 29

juin 1914 et reconnue comme personne civile après la guerre, le 19 août 1919,

eut pour but, conformément à la déclaration de sa constitution, de défendre les

droits et le prestige des médecins vétérinaires.

On prit la décision de fonder cette société le 21 mai 1913, durant la séance du

IIIème Congrès National de Médecine Vétérinaire, quand fut nommée une

commission présidée par le professeur AL.LOCUSTEANU afin d’élaborer le

projet des statuts de l’association. Cette nouvelle société devait publier un

BULLETIN dès le 1er janvier, dans le premier numéro de « LA REVUE DE

MÉDECINE VÉTÉRINAIRE ET ZOOTECHNIE », succédant ainsi à la vieille

revue de médecine vétérinaire fondée par I.Şt.Furtună.

Durant ses 30 ans d’existence (elle fut supprimée en 1949), l’association réussit

à réaliser une grande partie des desiderata mentionnés dans la 4ème article des

statuts, à savoir :

- cultiver le sentiment d’estime, de confraternité et de soutien collégial;

- défendre les droits des membres et les intérêts professionnels d’ordre

général ;

- créer un fonds économique,

- élaborer un bulletin propre

- construire un local avec une bibliothéque, des salles de conférence...

73

Page 74: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Toujours grâce à l’activité de l’Association Générale des Médecins Vétérinaires,

en 1919 la Direction Générale Zootechnique et Sanitaire Vétérinaire est

constituée et passe sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture. La même année

les bourses accordées aux étudiants vétérinaires sont augmentées.

En 1926 est fondée « LA MAISON DE CRÉDIT ET D’AIDE AU CORPS

VÉTÉRINAIRE », grâce à une retenue d’une partie du salaire des médecins

vétérinaires. On initie des prix pour les travaux scientifiques remarquables et des

sommités de l’étranger sont invitées pour donner des conférences.

On construit en 1929-1932 un foyer imposant devant le parc Cişmigiu, bâtiment

qui abrite aujourd’hui le Ministère de la Justice (et qui est à nouveau revendiqué

par l’association).

Enfin, à l’initiative de ŞT.I.FURTUNĂ, étudiant à l’école vétérinaire, les étudiants

vétérinaires se constituent en SOCIÉTÉ DES ÉTUDIANTS EN MÉDECINE

VÉTÉRINAIRE, qui commencent leur activité le 19 octobre 1880.

Ayant son siège dans le local de l’École Supérieure de Médecine Vétérinaire, la

Société avait pour but, conformément au réglement, d’accroître les

connaissances scientifiques et intellectuelles de ses membres.

On y préconisait en outre, la publication d’une revue, ce qui deviendra réalité le

15 février 1893, quand pendant la séance extraordinaire fut votée la parution de

la revue : LA CLINIQUE VÉTÉRINAIRE. Le but de la revue était la publication

d’observations cliniques, les résultats d’expériences et de recherches des

étudiants ainsi que des traductions des publications étrangères.

Elle devint personne civile en 1928 quand fut élaboré un nouveau statut, et

permit d’obtenir un grand nombre de facilités pour les étudiants. Ainsi furent

organisées des excursions scientifiques et des échanges d’étudiants étrangers.

On put ainsi inviter diverses sommités du pays mais aussi de l’étranger, pour

donner des conférences aux étudiants. La bibliothèque était certes modeste à

ses débuts, mais sa dotation atteint en 1938 plus de 6000 volumes.

Dès l’année 1933 LE BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDIANTS EN

MÉDECINE VÉTÉRINAIRE commence à paraître mensuellement. Il paraîtra

74

Page 75: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

également après la deuxième guerre mondiale jusqu’à la suppression de la

société par le régime communiste.

IX LA CONTRIBUTION DU CORPS MÉDICAL VÉTÉRINAIRE AU PROGRÈS MÉDICAL

Le corps médical vétérinaire Roumain a apporté au cours du temps une

contribution importante au progrès de la médecine vétérinaire. Parmi les

premiers travaux scientifiques de renommée internationale, les thèses de fin d’

études de l’École Supérieure Vétérinaire soutenues en 1869 par I.C.POPESCU

et D.PREOTESCU qui, en étudiant deux maladies contagieuses décimant les

effectifs des bovidés, la peste et la péripneumonie, montre leur origine

contagieuse, les sources d’infection et quelques méthodes de destruction des

germes.

Une autre zoonose à laquelle les médecins vétérinaires roumains ont apporté

une contribution importante serait la morve. Ainsi en 1895, STARCOVICI,

LOCUSTEANU et FURTUNĂ démontrent l’intérêt de la maléine et de la morvine,

et PERSU, FURTUNĂ, POPESCU, GAVRILESCU et CONSTANTINESCU,

conduits par VICTOR BABEŞ posent les bases de la technique de la

maléinisation en Roumanie. P.RIEGLER et A.CIUCĂ démontrent en 1905 la

transmission expérimentale de la morve aux bovidés, et P.RIEGLER en

collaboration avec VICTOR BABEŞ et PODAŞCĂ emploie ces résultats dans

l’intention de préparer un sérum antimorveux.

Une contribution importante au diagnostic du charbon bactéridien a été apportée

par A.CIUCĂ et GH.STOICESCU qui dès 1909 mettent au point une méthode de

diagnostic de cette maladie, avec comme principal élément des cultures de peu

sèche où les spores résistent longtemps. Les médecins vétérinaires roumains

ont collaboré avec des savants de renom mondial dans l’accomplissement de

certaines recherches.

75

Page 76: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Ainsi, le professeur. GR.SLAVU réalise plusieurs travaux avec ABDERHALDEN

(les protéines sériques du cheval et de quelques volailles sont comparées en

fonction de la concentration de leurs acides aminés) et CARNOT (les injections

d’ adrénaline accélèrent la consolidation des fractures et les accidents

anaphylactiques peuvent être évités en mélangeant le sérum avec de petites

quantités d’acide chlorhydrique).

CERNĂIANU introduit l’intradermoréaction dans le diagnostic de la typhose

aviaire, et ŞOITUZ montre en 1931 que l’on peut augmenter la quantité

d’anatoxine tétanique en associant l’antigène à l’alun ou au tapioca.

Le professeur STAMATIN obtient deux variétés de bactéries charbonneuses,

l’une mucogène et l’autre amucogène.

En parasitologie les médecins vétérinaires roumains obtiennent dans leur

recherche de brillants résultats, appréciés dans le monde entier. Ainsi, VICTOR

BABEŞ se fait remarquer, en découvrant en 1889 les agents pathogènes de

l’hémoglobinurie bovine et de la babésiose ovine. De même, STARCOVICI et

MOTAŞ qui poursuivent ses recherches en établissant le rôle de Ripicephalus

bursa dans la transmission de la maladie aux moutons.

Sur la demande de l’Office International d’Épizooties, CERNĂIANU fait un

rapport sur la piroplasmose (l’historique, l’étiologie, la classification, la répartition

géographique, les agents vecteurs, le diagnostic différentié, la thérapie et la

vccination contre la maladie).

Les travaux de POPESCU et RIEGLER ont permis de transmettre

expérimentalement le trypanosome aux chevaux, lièvres et chiens. Les travaux

du professeur CIUREA dans le domaine des helminthioses ont été reconnus

dans le monde scientifique roumain ainsi qu’à l’étranger.

Le médecin vétérinaire I. ATANASIU a été l’un des plus grands physiologistes

roumains. Il se fait remarquer par de nombreux travaux d’histophysiologie, en

étant l’un des fondateurs de la physiologie moderne en Roumanie et le créateur

76

Page 77: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

d’une véritable école de physiologie roumaine avec des élèves comme

NIŢESCU, GRĂDINARU, NICHITA ou encore l’histophysiologiste DRĂGOI.

Son meilleur élève fut sans nul doute RADU VLĂDESCU, professeur de chimie

et de physique à la Faculté de Médecine Vétérinaire de Bucarest, et auteur de

nombreux travaux scientifiques sur la contraction musculaire, le rôle du zinc dans

l’action toxique des venins de serpents, la méthode de déprotéinisation des

liquides biologiques, l’utilisation du bismuth dans la lutte contre les spirochètes...

Le médecin vétérinaire TEODOREANU s’est fait remarquer en génétique, en

créant une race de moutons mérinos, et le dr. GLIGOR en créant une nouvelle

race de cochons par fécondation artificielle.

Les dernières décennies, des médecins vétérinaires comme POPOVICI,

SUHACI, CIUREA, VLĂDUŢIU, GHEŢIE, STAMATIN, PAŞTEA, GRIGORESCU,

PINTEA, ADAMEŞTEANU, NICHITA se sont imposés dans l’enseignement et la

recherche, en apportant une contribution remarquable au développement de

l’enseignement et de la recherche vétérinaire en Roumanie.

77

Page 78: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

X BIOGRAPHIES DE QUELQUES PERSONNALITÉS DE L’ENSEIGNEMENT VÉTÉRINAIRE EN ROUMANIE

CAROL DAVILA (1828 – 1884)

Le fondateur de l’enseignement médical vétérinaire en Roumanie est né le

8 avril 1828, dans la localité d’AVILA près de Parme, de parents inconnus.

Son prénom complet est CARLOS ANTONIO FRANCISCO et son nom de

famille initial D’AVILA qui fut changé plus tard en DAVILA. Après une enfance

pas très heureuse, il est adopté par Dr. ANGHEL GUEGIN, un homme

passionné de science.

Il suit de brillantes études médicales à Angers, tout en étant interne à l’Hôtel

Dieu d’Angers. En tant qu’étudiant il participe au combat d’une épizootie de

choléra, ses mérites et son habileté sontt récompensées par des remerciements

officiels, des cadeaux et des médailles.

En 1853 il soutient sa thèse de doctorat à Paris, sous le titre « DE LA

PROPHYLAXIE DE LA SYPHILIS ».L’intérêt suscité par ce travail dans le monde

médical français est certainement lié à son contenu scientifique mais aussi à la

mise en évidence des aspects sociaux de la maladie, ce qui à l’époque reste une

démarche inédite.

En donnant suite à une annonce relayée par le doyen de la Faculté de Médecine

de Paris qui contenait une offre d’emploi de médecin pour la direction du service

sanitaire de l’armée de la Valachie, il arrive à Bucarest le 13 mars 1853. Ayant

pour mission d’organiser le service sanitaire de l’armée, il se rend compte qu’il a

besoin de cadres. Par conséquent, le 4 décembre il fonde L’ÉCOLE MILITAIRE

DE PETITE CHIRURGIE , qui est maintenue en bon état pendant quelques mois

grâce à ses propres ressources.

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Page 79: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Le 6 mars 1856 cette école élémentaire est transformée en une école nettement

supérieure, l’ ÉCOLE DE CHIRURGIE , pour laquelle il a prévu dès le début des

cours de médecine vétérinaire, et en 1857 en ÉCOLE NATIONALE DE

MÉDECINE ET DE PHARMACIE . Pendant l’année scolaire 1857–1858 on y

enseigne le cours d’ ART VÉTÉRINAIRE et en 1858–1860, LA PATHOLOGIE

DES ANIMAUX ET LES MALADIES ÉPIDÉMIQUES (par le professeur V.

LUCACI).

Graduellement il acquiert la certitude de la nécessité d’une Ecole Vétérinaire

indépendante, qui fonctionne comme annexe de l’École Nationale de Médecine

et de Pharmacie.

Il concrétise son projet en 1860, mais les premiers cours sont dispensés le 15

mai 1861.

L’école vétérinaire créée par DAVILA, qu’il a dirigée jusqu’en 1871, avait un

caractère très moderne pour cette époque (une durée d’études de 5 ans, des

aspects primordiaux de pédagogie théorique et pratique, des visites tous les

matins aux écuries des casernes…). Il fit preuve d’une puissance de travail

énorme, d’une intelligence brillante et de qualités d’organisation exceptionnelles.

L’une de ses idées maîtresses était que la solidité, la capacité, l’efficience et le

prestige d’une profession étaient déterminées par la qualité de ses cadres et la

qualité de sa formation.

En acquérant la citoyenneté roumaine en 1864, il montrera jusqu’à la fin de sa

vie (il meurt la nuit de 23 au 24 août 1884) une affection peu commune pour son

pays adoptif. Il organise l’assistance sanitaire pendant la guerre de 1877 (en

constituant pour la première fois en Roumanie des services d’ambulance) et

fonde LA SOCIÉTÉ NATIONALE DE LA CROIX-ROUGE et l’Asile pour les

enfants orphelins ELENA DOAMNA.

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Page 80: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

MAURICIU KOLBEN (1835-1906)

Il fut l’un des premiers professeurs de l’École Vétérinaire fondée par Carol

Davila. Il naît le 30 mai 1835 dans la ville de TOPLITZ en Bohème, et termine

ses études à l’École Vétérinaire de Vienne en 1858. Parce qu’il était l’un des

meilleurs élèves, le Directeur de l’École Vétérinaire de Vienne le recommande à

Carol Davila, et le convainc d’aller à Bucarest où il est engagé comme médecin

vétérinaire dans un régiment de Lanciers. Dès 1868, après la mise à la retraite

de Vasile Lucaci, il dispense le cours de ZOOTOMIE et de ZOOPATHOLOGIE

et ce pendant presque 30 ans. Jouissant de prestige parmi ses confrères, il est

délégué par les autorités roumaines au deuxième Congrès International de

Médecine Vétérinaire qui eut lieu à Vienne en 1865, congrès où sont débattus

les grandes problèmatiques de l’époque : la peste bovine, la prophylaxie de la

rage et la législation des vices rédhibitoires. Après son retour au pays, Kolben

présente au directeur général des services sanitaires un rapport détaillé sur

toutes ces discussions, et leur adaptation possible en Roumanie. Il est ensuite

délégué par le gouvernement pour participer aussi aux travaux du IIIème Congrès

de Médecine Vétérinaire qui a lieu en 1867 à Zurich.

Conformément aux rapports faits par KOLBEN, on élabore ainsi en 1869 le

premier RÈGLEMENT POUR LA POLICE VÉTÉRINAIRE et après sa

nomination au poste de chef des services vétérinaires à la Direction Sanitaire, il

dresse un mémoire sur les mesures de lutte contre les épizooties ravageant la

Roumanie à cette époque.

Le 15 mai 1871 il fonde avec un petit nombre de médecins vétérinaires la

Société de Médecine Vétérinaire, les participants le choisissant à l’unanimité

comme son premier président. Peu de temps après, il commence son activité de

professeur à l’École Vétérinaire, où il sera nommé directeur en 1871, fonction

qu’il assumera jusqu’en 1883. En 1872 il participe à une conférence

internationale sur la lutte contre la peste bovine où il réussit à convaincre les

participants qu’en Roumanie la maladie n’est pas endémique, comme on le

croyait alors, mais qu’elle est apportée des pays voisins. Il participera à la guerre

80

Page 81: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

d’indépendance aux côtés de Carol Davila, et jusqu’à sa retraite, il apportera une

contribution importante à la lutte contre les épizooties, à l’organisation des

services vétérinaires...

A l’occasion de sa mise à la retraite en 1893, le chef du service vétérinaire du

Ministère de l’Agriculture, Dr. I. Şt. Furtună écrira : « À L’ÉCOLE SCIENTIFIQUE

DE CET ILLUSTRE PROFESSEUR NOUS AVONS FAIT NOTRE ÉDUCATION

CLINIQUE, LA BASE DE NOTRE MÉDECINE PRATIQUE » et encore « À

L’ÉCOLE ADMINISTRATIVE DE CE DISTINGUÉ CHEF DU SERVICE

SANITAIRE VÉTÉRINAIRE CIVIL NOUS AVONS FAIT L’ÉDUCATION DES

SENTIMENTS DE DEVOIR ».

À sa mort en 1906, le même Dr. I. Şt. Furtună lui rendra hommage : « KOLBEN

A RÉPONDU EN PROFUSION À TOUS LES ESPOIRS MIS EN SOI-MÊME,

MAIS PAR-DESSUS TOUT IL A ÉTÉ UN CLINICIEN ÉMINENT ET UN

HIPPOLOGUE SANS ÉGAL » et concluait par : « SI LE CORPS VÉTÉRINAIRE

ROUMAIN A GAGNÉ UNE SITUATION DANS CETTE SOCIÉTÉ, C’EST AUSSI

GRÂCE AUX MÉRITES PERSONELS DU PROFESSEUR KOLBEN ».

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Page 82: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

ALEXANDRU LOCUSTEANU (1848-1922)

Il naît le 20 juillet 1848 à Bucarest. Après avoir partiellement fini ses études

secondaires, il s’inscrit en 1863 à l’École de Médecine Vétérinaire et finira ses

études en 1870, figurant parmi les premiers médecins vétérinaires soutenant une

mémoire de maîtrise imprimé. Élève éminent, il devient en 1877 professeur à

l’École Vétérinaire. Esprit intuitif, il dénonce les lacunes de l’enseignement

vétérinaire de son époque, et essaie d’y remédier, en particulier en offrant au

corps enseignant et aux étudiants des ouvrages comme celui de CHAUVEAU,

(un des meilleurs traités d’anatomie de cette époque).

Dès 1872 il enseigne en qualité de professeur la Physiologie, la Thérapeutique

Générale et la Matière Médicale. En 1883, quand l’École Vétérinaire passe sous

la tutelle du Ministère de l’Agriculture, Alexandru Locusteanu est nommé

Directeur de l’École, fonction qu’il assumera jusqu’en 1907.

En déployant en cette qualité une formidable énergie, il réalise son principal

objectif :

Permettre le développement d’un enseignement de haut niveau, et la formation

d’un corps enseignant correspondant, avec des professeurs comme

I.ATANASIU, P.RIEGLER, GH.UDRISCHKI...

Inégalé dans son rôle d’enseignant, Al. Locusteanu a réellement dominé la

médecine vétérinaire roumaine pendant plus d’une moitié de siècle.

Mais il eut bien d’autres occupations professionnelles. Ainsi il dirigera avec brio

le service vétérinaire central du Ministère de l’Intérieur, où il élaborera la

première loi de police sanitaire vétérinaire, et apportera sa contribution à la

fondation du Service de Zootechnie du Ministère de l’Agriculture. Il fut en outre,

l’un des plus actifs militants de la transformation de l’École Supérieure de

Médecine Vétérinaire en Faculté.

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Page 83: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Il apportera enfin une contribution importante à l’organisation des Congrès

Nationaux de Médecine Vétérinaire (1882, 1904, 1913) et se fera remarquer aux

Congrès Internationaux de Médecine Vétérinaire de Berne (1895), Baden-Baden

(1899), Budapest (1905) et de Haga (1909).

Il sera élu membre correspondant de l’Académie Vétérinaire Française, du

Collège Royal Vétérinaire de Londres et de la Société des Sciences Médicales

de Bucarest.

Fondateur des Archives vétérinaires en 1904, il est élu président de l’Association

Générale des Médecins Vétérinaires en 1914.

Fondateur en 1871 de la Société de Médecine Vétérinaire, il en sera le président,

et après sa mise à la retraite, le président d’honneur.

ALEXANDRU LOCUSTEANU aura indiscutablement modernisé l’enseignement

vétérinaire en Roumanie, et ancré celui-ci dans les réalités économiques et

scientifiques du pays.

Il meurt le 9 novembre 1922, à sa mémoire sera érigée une statue dans la

cour de la Faculté de Médecine Vétérinaire de Bucarest.

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Page 84: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

PAUL RIEGLER (1867-1936)

Il naît le 11 décembre 1867 à Roman, dans une famille d’origine française

de Besançon.

En 1888, il s’inscrit à l’École Supérieure de Médecine Vétérinaire dont il sortira

en 1893, en présentant une mémoire de maîtrise intitulée « DES RECHERCHES

BACTÉRIOLOGIQUES DANS LE DIAGNOSTIC DE LA MORVE », réalisée dans

les laboratoires de l’Institut de Bactériologie (dont le directeur est alors V.Babeş),

et dans la clinique de maladies infectieuses du professeur PERSU.

Son activité d’enseignant débute comme chef de travaux à la chaire de maladies

infectieuses (1893-1900) et à l’Institut de Bactériologie. Il enseignera l’anatomie

pathologique et la bactériologie jusqu’à sa mort. En parallèle, de 1900 jusqu’en

1921, il enseignera la pathologie générale, la physiopathologie et le « contrôle

des vivres ».

Sa mémoire exceptionnelle lui permit dès sa jeunesse de devenir un homme

d’une rare érudition.

Il publira de nombreux ouvrages scientifiques, et écrira dans des revues

internationales comme: « ANNALES DE L’INSTITUT PASTEUR » (Paris),

« JOURNAL OF COMPARATIVE PATHOLOGY » (Angleterre),

« ZENTRALBLAT FUR BACTERIOLOGIE » (Germanie). Parmi ses ouvrages,

figurent quelques références :

- Des recherches bactériologiques dans le diagnostic de la morve (1893) ;

- La tuberculose du perroquet (1894) ;

- La découverte du bacille de la rage (1896) ;

- Sur les toxines de la morve et leur rapport avec les bacilles morveux

et le sérum antimorveux (1897) ;

- La maléine dans le diagnostic et le combat de la morve (1898);

- L’action révélatrice de la morvine (1899) ;

- La tuberculose de point de vue de l’inspection des chairs (1905) ;

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Page 85: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

- Sur les accidents survenant à la suite d’injections de sérums : le

phénomène de l’anaphylaxie (1908) ;

- La morve expérimentale chez les animaux bovines (1912) ;

- La tuberculose chez la corneille (1912) ;

- La pseudorage infectieuse (1920) ;

- L’évolution de la profession vétérinaire (1921) ;

- L’infection mixte du rouget et de l’anthrax du cochon (1931) ;

- La Faculté de Médecine Vétérinaire de Bucarest (1929) ;

- La peste porcine (1935).

Alors que jusqu’à sa nomination à la tête de la chaire de microbiologie, celle-ci

ne fournissait que deux produits de diagnostic, la maléine et la tuberculine, on y

produira, à son initiative, des quantités de plus en plus importantes de sérum et

de vaccin anti-rouget, anticharboneux (pour les animaux et les hommes), le virus

de la variole ovine, le sérum antitétanique…

La nécessité d’une importante production en sérums et vaccins, destinés à la

prophylaxie et à la lutte contre les maladies infectieuses animales a déterminé la

création sous la tutelle de l’École Supérieure de Médecine Vétérinaire, d’un

Institut vaccinal, qui entrera en fonction en 1911 et sera dirigé par P.RIEGLER

jusqu’à sa mort.

Durant la première guerre mondiale, l’institut sera transféré à Iasi, où seront

préparés les produits biologiques nécessaires à l’armée (en particulier le sérum

antitétanique).

Après la guerre, P.RIEGLER commencera un travail sans répit afin de redresser

l’Institut et l’adapter aux exigences de l’époque.

Il fut enfin directeur de l’École, Doyen de la Faculté de Médecine Vétérinaire, et

membre de diverses commissions au Ministère de l’Agriculture

Il meurt le 18 décembre 1936, à la suite d’une insuffisance rénale.

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Page 86: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

ION ATHANASIU (1868-1926)

Il naît le 20 avril 1868 dans le village de Sascut, (département de Bacău),

dans une famille modeste. Après avoir terminé l’enseignement de premier degré

dans son village natal, il ira au lycée de Bacău où il se fera remarquer par

d’excellents résultats.

Il s’inscrit en 1885, comme boursier à l’École Supérieure de Médecine

Vétérinaire de Bucarest, où il finira en 1890. Sa thèse de médecine vétérinaire

intitulée « QUELQUES RECHERCHES SUR LE COMPTAGE DES GLOBULES

ROUGES DU CHEVAL » (le professeur Al.Locusteanu en étant le directeur

scientifique) est appréciée pour sa précision et sa probité scientifique. Après

deux ans d’activité pratique dans la ville de Constanţa, il est rappelé à l’École

Supérieure de Médecine Vétérinaire où il occupera en décembre 1892 la fonction

de chef de la Clinique chirurgicale, et à partir d’octobre 1893, la fonction de chef

de travaux en physiologie. En 1895, à la suite d’un concours, il obtient une

bourse de spécialisation en France, où il travaille sous la direction du professeur

CHARLES RICHET, et qui, après l’avoir accepté lui dit : « Soit, venez chez moi,

mais je vous préviens que je ne tolère pas les amateurs » remarque à laquelle

I.Atanasiu répondit : « je ne suis pas venu ici pour me promener et j’espère que

le temps vous en convaincra !».

Pendant trois années il fournit un travail intense dans le laboratoire du professeur

RICHET, et dans ceux conduits par les professeurs MAREY et DUVAL. Faisant

preuve d’une puissance de travail hors du commun, ION ATHANASIU fréquente

les cours de physiologie et en parallèle il effectue des études sur la physiologie

normale et pathologique du sang, du cœur, de la circulation du sang et

lymphatique, de la respiration et du métabolisme. Par la suite il rejoint à BONN le

professeur PFLUGER, où il effectue des recherches en physiologie et en

physiopathologie de la nutrition.

De retour en Roumanie en 1899, il occupe la chaire de physiologie et d’anatomie

générale. Instruit comme physiologiste à l’école de CLAUDE BERNARD, Ion

86

Page 87: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Athanasiu obtient des résultats remarquables, en particulier sur la respiration, le

fonctionnement des muscles antagonistes dans les mouvements volontaires, le

métabolisme protéique...

Au printemps de l’année 1902, à la demande de MAREK, il occupe la fonction de

sous-directeur à l’Institut International de Physiologie de Boulogne Sur Seine

près de Paris, d’où il démissionnera en 1905 à la suite des demandes insistantes

des professeurs D. VOINOV, GH.MARINESCU et PAUL RIEGLER. Il occupera

alors la chaire de physiologie de la Faculté de Sciences de l’Université de

Bucarest. Il aura consacré toute sa vie au service de l’enseignement, travaillant

avec abnégation aux deux chaires qu’on lui avait confiées : de l’École Supérieure

de Médecine Vétérinaire et de la Faculté de Sciences de l’Université de

Bucarest.

Il fut nommé directeur de l’École Supérieure de Médecine Vétérinaire (1907-

1910) et Recteur de l’Université de Bucarest (1915-1920).

Il a publiera près de 130 travaux originauxet sera élu à l’âge de 35 ans membre

titulaire de l’Association Internationale des Physiologistes de l’Institut

E.I.MAREK.

Ses recherches sur l’électrophysiologie nerveuse et musculaire, effectuées avec

d’ingénieux appareils, lui permirent d’obtenir des résultats remarquables, qu’il

élargit ensuite dans le domaine de la physiopathologie (les transformations des

potentiels électriques qui résultaient de l’activité du système nerveux et des

contractions musculaires en situation d’intoxication, de fatigue et de trouble des

glandes endocrines)

Il invente l’ERGOGRAPHE À BILLE pour l’étude de la contraction musculaire. Il

établit la valeur nutritive de diverses conserves, et met au point de nouvelles

méthodes de conservation de la viande et du poisson. Il poursuit des recherches

extrêmement importantes sur le fonctionnement du cœur isolé, qu’il maintiendra

en état fonctionnel 33 jours, ces expérimentations faisant de lui un des

précurseurs de la chirurgie expérimentale basée sur la transplantation d’organes.

ION ATHANASIU meurt le 20 juillet 1926.

87

Page 88: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

ION D. POENARU (1868-1939) Le fondateur de l’école de sémiologie, pathologie et clinique médicale

vétérinaire, est né le 1er novembre 1868, dans la commune POENARII

VULPEŞTI, près de Periş. Après avoir terminé l’enseignement du premier degré

il suit les cours du lycée à Bucarest. En 1886 il s’inscrit à l’École Vétérinaire

Supérieure de Bucarest et terminera en 1892. Dès le mois de décembre 1893 on

lui accorde une bourse d’études dans les écoles vétérinaire d’Alfort et de Berlin.

Après son retour en Roumanie, il occupe après un concours la fonction de

professeur à la chaire de pathologie et clinique médicale, fonction qu’il

conservera jusqu’à sa retraite (1938).

Excellent pédagogue, il fut apprécié non seulement par ses étudiants, mais aussi

par ses collègues, qui le considéraient comme « le professeur de tous les

professeurs ».

Il décrira pour la première fois en Roumanie la trichophytie bovine et la

trichorexie nodulaire, poursuit des recherches sur la variole ovine et porcine, sur

les dilatations œsophagiennes chez les chevaux, sur la torsion de l’estomac, la

pathogenèse de l’ictère et des pancréatites chroniques.

Il travaille également sur le cornage, l’emphysème pulmonaire, l’insuffisance

tricuspidienne. Il apportera enfin une contribution originale dans l’investigation

des liquides de ponction, la neuropathologie vétérinaire (les divers types de

névrites, les organopathies des centres nerveux, les troubles nerveux

fonctionnels).

Il aura participé à la formation de 41 promotions de médecins vétérinaire et dirigé

plus de 105 thèses pour l’obtention du titre de docteur en médecine vétérinaire.

Dans la courte période où il fut Doyen de la Faculté (1930-1933), le professeur

POENARU construit des amphithéâtres, des foyers d’étudiants, des salles

d’opération et de travaux pratiques.

Il a également édité la revue « LE PROGRÈS VÉTÉRINAIRE » (1889-

1901) fut le président de l’Association Générale des Médecins Vétérinaires, et

de la Société de Médecine Vétérinaire.

Il meurt le 10 octobre 1939.

88

Page 89: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

GHEORGHE UDRISKI (1867-1958)

Personnalité de la médecine et de l’école vétérinaire roumaine, le

professeur GHEORGHE UDRISKI est né dans la ville Fălticeni en 1867.

Il fait ses études primaires à Dorohoi, au Lycée ANASTASIE BAŞOTĂ de

Pomârla-Dorohoi. Après avoir terminé le lycée il rejoint en qualité de boursier

l’Ecole Supérieure de Médecine Vétérinaire de Bucarest où il soutiendra une

thèse sur « L’OVARIECTOMIE AUX VACHES ».

Collègue de promotion de Paul Riegler, Constantin Motaş et Ion Poenaru, il se

fait remarquer étudiant en tant qu’animateur de la Société des Étudiants dont il

sera le vice-président en 1889 puis, en 1891, le président.

Il connaît une ascension rapide dans l’enseignement, en étant nommé, dès sa

sortie de l’école, chef de travaux à la chaire d’anatomie comparée dirigée par le

professeur C.Gavrilescu. Après son service militaire obligatoire, en 1894, il est

nommé provisoirement chef de travaux à la chaire de Pathologie et Clinique

chirurgicale, dirigée par le professeur I.POPESCU, et en 1898, il devient à 30

ans professeur titulaire de cette discipline, à la suite d’un concours. Il suivra alors

des stages à Alfort (France), Berlin et Bruxelles, où il travaillera avec les

chirurgiens vétérinaires les plus renommés de cette époque.

Excellent Chirurgien, le professeur GHEORGHE UDRISKI peut être considéré

comme le fondateur de la chirurgie vétérinaire roumaine. Il réussit à introduire

tous les progrès de la chirurgie humaine notamment en anesthésie, hémostase,

antisepsie, asepsie et naturellement dans les techniques opératoires.

Il contribua à l’instruction de 46 promotions de médecins vétérinaires et publia

plus de 80 travaux abordant les aspects les plus divers de la chirurgie

vétérinaire.

Il fut membre de l’Académie Roumaine, de l’Académie de Médecine, de la

Société de Chirurgie, de la Société d’Histoire de la Médecine et membre

correspondant de l’Académie Vétérinaire de France et de la Société de

Médecine Vétérinaire de Berlin.

89

Page 90: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Enfin en qualité de Doyen de la Faculté de Médecine Vétérinaire de Bucarest, il

équipera les laboratoires et les cliniques d’appareils et d’instruments modernes.

En 1925 il est élu président de l’Association Générale des Médecins Vétérinaires

de Roumanie, et en 1931, sénateur de Suceava.

Le professeur Udriski meurt le 24 décembre 1958, à l’âge de 91 ans.

ION ADAMEŞTEANU (1911-1976)

Né le 15 février 1911 dans la commune TOPORU-TELEORMAN, il fait

partie d’une famille où le goût pour les études est une vieille tradition. Après avoir

fini le lycée en 1930 il hésite dans le choix de sa future profession.

Il est attiré par les sciences agronomiques et par la médecine vétérinaire, pour

laquelle il optera finalement.

Motivé sans doute par le corps professoral d’exception qu’il y avait à la Faculté

de Médecine Vétérinaire de Bucarest pendant ces années (Radu Vlădescu, I.

Ciurea, G. Udriski, I. Poenaru, P. Riegler, Gr. Slavu, Al. Ciucă, F. Popescu, Gh.

Nichita, M. Fălcoianu, Gh. K. Constantinescu, etc.), il impressionne ses

professeurs par ses aptitudes, et devient très vite préparateur en Pathologie et

Clinique Médicale.

En 1936 il devient docteur en médecine vétérinaire, soutenant une thèse sur

« LE TRAITEMENT DE L’ECZÉMA DU CHIEN PAR DES PIQÛRES

INTRAVEINEUSES AVEC DU SULFATE DE MAGNÉSIUM ».

Après sa soutenance de thèse, bien qu’il soit médecin vétérinaire militaire, il est

retenu comme assistant à la chaire de Sémiologie et Pathologie Clinique

Médicale de la Faculté de Médecine Vétérinaire de Bucarest. En 1939 il est chef

de travaux, en 1947 conférencier et en 1958 professeur. Après une interruption

de 5 ans (1958-1963), où il exerce comme médecin vétérinaire practicien, il

retrouve son poste de professeur, mais à la Faculté de Médecine vétérinaire de

Cluj.

Il publiera 269 travaux scientifiques, en particulier sur:

90

Page 91: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

- le perfectionnement de moyens d’exploration clinique et paraclinique

(comme la valeur sémiologique du liquide céphalo-rachidien) ;

- le perfectionnement de moyens thérapeutiques (l’implantothérapie) ;

- l’étiopathogénèse de maladies néonatales dans diverses espèces ;

- Les mycoses et des mycotoxicoses ;

- l’étiopathogénèse des maladies métaboliques ;

Il milite pour l’avènement de « LA PATHOLOGIE COMPARÉE », et devient un

des fondateurs de « LA SOCIÉTÉ DE PATHOLOGIE COMPAREE ».

Il fut élu membre de nombreuses sociétés savantes telles :

- Société de Pathologie Comparée (Paris, 1965) ;

- The New York Academy of Science (1967) ;

- Académie Royale de Médecine du Belgique (1969) ;

- « Doctor Honoris Causa » de la Faculté de médecine vétérinaire de

Brno (1969).

Une série de volumes écrits par le professeur Adameşteanu furent publiés, parmi

lesquels:

- Les Traités de Pathologie Médicale des animaux domestiques

- La Sémiologie Médicale Vétérinaire

Quelques volumes furent même distingués par l’Académie Roumaine, et son

dernier travail, « Le Diagnostic morpho-clinique vétérinaire par espèces et

syndromes » fut publié posthumement, le professeur ION ADAMEŞTEANU décédant le 15 novembre 1976.

91

Page 92: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

NICOLAE VARTIC (1920-1992)

Né le 4 février 1920 dans la commune DERENEU, en Bessarabie, il est issu

d’une famille d’agriculteurs, très préoccupés par l’instruction de leurs enfants. Il

suit sa formation secondaire (1931-1939) au lycée B.P.Haşdeu de Chişinău et,

dès lors, manifeste des qualités intellectuelles particulières.

Une double vocation : médicale et militaire le guidera vers la Faculté de

Médecine Vétérinaire de Bucarest et à l’Institut Médico-Militaire durant les

années 1939-1944, dans les conditions extrêmement difficiles de la guerre.

Le jeune officier vétérinaire participe activement à la guerre anti-fasciste, en

combattant en Transylvanie de Nord, en Hongrie et en Tchécoslovaquie. Ses

actes de courage lui valent d’ailleurs de nombreuses décorations comme

L’ÉTOILE R.P.R (qui n’a rien à voir avec Jacques Chirac) et LA MÉDAILLE DE

LA VICTOIRE .

Après la fin de la guerre il déploie son activité dans diverses unités militaires et

devient commandant. En 1955 le Dr. N.Vartic est transféré et travaille au

Laboratoire Vétérinaire Départemental de Cluj jusqu’à 1962. Il apportera une

contribution scientifique majeure dans le diagnostic de la listériose, de la vibriose

et de l’éimériose des palmipèdes de Transylvanie.

Il est ensuite sollicité à l’Institut Agronomique de Cluj pour enseigner la

Pathologie et la Clinique des Maladies Parasitaires à la Faculté de Médecine

Vétérinaire. Il fonde et organise cette discipline de 1963 jusqu’à sa retraite, en

1985.

Il met les bases d’un enseignement clinique et pratique ancré dans les

nécessités de production.

Il contribuera à la formation de 20 générations de médecins vétérinaires.

Par ses réalisations scientifiques, il s’imposera comme une personnalité

remarquable de la parasitologie comparée roumaine avec plus de 100 travaux

communiqués ou publiés dans des revues.

Ses recherches sur le diagnostic sérologique de la fasciolose, la dictyocaulose et

l’hidatidose, et sur l’aelurostrongylose sont restées célèbres.

92

Page 93: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Il a en outre, imaginé des associations médicamenteuses originales d’une

grande efficacité dans les états de polyparasitisme.

Le professeur N.VARTIC meurt le 1er février 1992.

ION BOITOR (1932-1995)

Né le 12 septembre 1932 à BLAJ, dans le département d’Alba, il est

étudiant à la Faculté de Médecine Vétérinaire de Bucarest, où il finit en 1958.

Il occupera ensuite la fonction d’assistant à la faculté de Médecine Vétérinaire

de Bucarest.

À la création de la Faculté de Médecine Vétérinaire à Cluj, il rejoint la

Transylvanie et devient l’assistant du renommé professeur d’obstétrique, PETRE

POPESCU.

À la suite du décés de celui-ci, il prend la direction de la discipline Reproduction

et Pathologie de la Reproduction.

Il est l’un des fondateurs de l’école d’Obstétrique et de Gynécologie Vétérinaire

roumaines, jouissant d’une renommée internationale. Sa thèse de doctorat qu’il

soutiendra en 1967 « DES RECHERCHES SUR LA STÉRILITÉ DE LA VACHE

DÉTERMINÉE PAR LES TROUBLES FONCTIONNELS DE L’OVAIRE

KYSTIQUE » permettra d’élucider l’étiologie de cette pathologie et de proposer

des méthodes de prophylaxie et de traitement.

Il publiera ensuite 13 ouvrages et plus de 300 travaux scientifiques dont 40 dans

des revues internationales. En 1983 il obtient le prix de l’Académie pour le traité

« LA STÉRILITÉ DES ANIMAUX DOMESTIQUES ». Il fut également Doyen de

la Faculté de Cluj pendant plusieurs années.

Pour soutenir les unités de production il créé dans le cadre de sa discipline un

laboratoire de microproduction et sera à l’origine de 11 médicaments destinés à

lutter contre l’infécondité des animaux domestiques. Ces produits furent alors

très appréciés par ses collègues pour leur efficacité et leur bas prix.

93

Page 94: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

Il fut aussi l’initiateur et le réalisateur du « CENTRE DE TRANSFERT

EMBRYONNAIRE DU MOUTON » qu’il dotera de la biotechnologie la plus

moderne.

VLADIMIR CÂPÂŢÂNĂ (1911-1997)

Il naît le 8 avril 1911 à LINCĂUŢI, en Bessarabie. Après avoir suivi ses

études à la Faculté de Médecine Vétérinaire et à l’Institut Médico-Militaire de

Bucarest, il obtient en 1936 le diplôme de médecin vétérinaire.

Il a occupe ensuite diverses fonctions : médecin vétérinaire d’unité militaire

(1936-1945), à la clinique de chirurgie de l’Hôpital Vétérinaire Militaire de

Bucarest, puis entre 1960 et 1963 il est nommé chef du Laboratoire de Chirurgie

Expérimentale de l’Institut de Médecine et de Pharmacie de Bucarest.

En 1963 il devient professeur titulaire à la chaire de chirurgie de la Faculté de

Médecine Vétérinaire de Cluj.

Entre 1968-1970 il est Doyen de la Faculté de Médecine Vétérinaire de Cluj.

Il publiera 149 travaux dont 8 traités et monographies, 8 manuels et brochures

imprimées, et 121 ouvrages scientifiques dont 98 publiés dans des périodiques

roumains et 23 dans des revues internationales. 3 traités publiés seront primés

par « Le Prix d’État » (1955) et le prix de l’Académie Traian Săvulescu (1991).

Il travaillera notamment à l’étude de la sécrétion exocrine du pancréas, à la

chirurgie de l’arbre bronchique, à la formation du cal de fractures, à

l’oxygénothérapie dans le choc traumatique aux animaux…

Avec quatre brevets, il a apporté de grandes contributions à la réalisation de

quelques appareils d’anesthésie en circuit fermé, de transfusion sanguine, ainsi

que dans l’opération de ruminotomie.

Pour son activité il reçoit « L’ORDRE DU TRAVAIL », Il est lauréat du « Prix

d’État », est élu membre actif de l’ACADÉMIE DE SCIENCES DE NEW YORK,

membre de l’Association des Hommes de Science de Roumanie…

Il meurt le 16 mai 1997.

94

Page 95: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

3ème partie : Etat actuel de la médecine vétérinaire en Roumanie

Depuis la chute du régime communiste en 1989, la profession vétérinaire s’est

métamorphosée, avec en particulier l’émergence de la pratique libérale jusqu’alors interdite.

La médecine canine, quasiment inexistante sous l’ère communiste, est la grande

bénéficiaire de ces profonds changements.

En revanche, elle est encore très loin de disposer de l’environnement technique

basique en Europe occidentale.

Pratiquement aucune clinique vétérinaire ne dispose d’appareil radiographique,

et les vétérinaires sont contraints de se fier à leur intuition et à leur sens clinique.

Selon le Dr Timen, enseignant de chirurgie à la faculté vétérinaire de Cluj, seules

2 cliniques vétérinaires privées (à Bucarest) disposeraient en 2005 de leur

propre appareil radiographique.

Bien entendu, les contraintes budgétaires expliquent en partie ces chiffres

éloquents, mais il ne faut pas oublier les contraintes légales drastiques

concernant l’utilisation d’un appareil radiographique. Les aménagements

nécessaires (murs plombés…) rendent l’acquisition d’un tel matériel hors de

portée de la grande majorité des praticiens.

Il semblerait que les vétérinaires roumains tentent de faire pression pour rendre

cette loi plus accommodante, néanmoins à l’entrée de la Roumanie dans l’Union

Européenne, cela semble relativement utopique.

De la même manière, toutes les analyses biologiques sont envoyées à la faculté

vétérinaire la plus proche, le nombre de cliniques disposant de leur propres

automates étant lui aussi quasiment nul.

Actuellement on dénombre en Roumanie 9120 vétérinaires (dont 1451 retraités),

tous secteurs confondus, avec une nette majorité masculine (75,6%).

95

Page 96: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

I Les vétérinaires dans l’administration publique Ils représentent actuellement 23% de la profession avec 2128 vétérinaires

(69,4% d’hommes).

Durant l’ère communiste, ils représentaient avec les enseignants la totalité de la

profession. Les bas salaires incitent de plus en plus de vétérinaires à délaisser le

service public pour s’engager dans la pratique libérale, plus lucrative.

Néanmoins la recrudescence de cabinets privés n’est pas sans poser problème

et, à moins que des mesures de régulation ne soient rapidement mises en place,

la situation financière de ces cabinets vétérinaires pourrait vite devenir

catastrophique.

Nous avons figuré ci-dessous l’organisation des différents services vétérinaires,

au niveau national et régional.

On remarquera, à travers notamment la Direction générale de l’intégration

européenne et des relations internationales, que l’adhésion en 2007 à l’Union

Européenne est un événement majeur dans la vie politique roumaine.

La présence de foyers de grippe aviaire H5N1 dans le delta du Danube, en

octobre 2005, a en outre permis de mettre à l’épreuve le système de gestion de

crise sanitaire en Roumanie, ainsi que la transparence de l’information et la

collaboration avec des structures sanitaires européennes.

Restent de nombreux problèmes à résoudre, comme la corruption, véritable fléau

endémique dans la société roumaine, ou encore la mise aux normes en terme

d’hygiène.

Les abattoirs roumains, par exemple, sont très loin de disposer des normes

basiques d’hygiène…

96

Page 97: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

ORGANISATION DE L’AUTORITE NATIONALE SANITAIRE VETERINAIRE ET DE LA SECURITE ALIMENTAIRE

PRESIDENT, SECRETAIRE D’ETAT BUREAU DE COORDINATION DES INSTITUTS DE REFERENCE CELLULE DE CRISE

• INSTITUT DE DIAGNOSTIC ET SANTE ANIMALE UNITE D’ANALYSE ET EVALUATION DU RISQUE

• INSTITUT D’HYGIENE ET DE SANTE PUBLIQUE VETERINAIRE

VICE PRESIDENTS (2) SECRETAIRE GENERAL

DIRECTION GENERALE DE LA SANTE VETERINAIRE • Direction de la Santé animale

• Direction de l’hygiène et de la santé publique vétérinaire

42 DIRECTIONS SANITAIRES VETERINAIRES ET DE SECURITE ALIMENTAIRES LABORATOIRES DE DISTRICTS

DIRECTION GENERALE DE LA SECURITE ALIMENTAIRE • Direction de l’hygiène et de la santé publique

• Direction de la qualité alimentaire

DIRECTION GENERALE DES INSPECTIONS ET DE COORDINATION PIF (police d’inspection aux frontières)

• Direction des inspections

• Direction de coordination PIF

DIRECTION GENERALE ECONOMICO-ADMINISTRATIVE • Direction économico-administrative

• Direction juridique des ressources humaines

DIRECTION GENERALE DE L’INTEGRATION EUROPEENNE ET DES RELATIONS INTERNATIONALES

97

Page 98: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

II Les vétérinaires dans le secteur de l’enseignement et de la

recherche

Ils sont 445 soit 4,9%, partagés dans les 5 facultés vétérinaires du pays :

Faculté des sciences vétérinaires de Bucarest

Université privée Spiru Hanet de Bucarest

Faculté des sciences vétérinaires de Cluj Napoca

Faculté des sciences vétérinaires de Iasi

Faculté des sciences vétérinaires de Timisoara

Le nombre total d’étudiants vétérinaires en 2004 était de 4309, contre 3400 en

1999.

Cet effectif beaucoup trop important par rapport aux besoins réels du pays (21

millions d’habitants) en vétérinaires impose qu’une politique de régulation soit

rapidement mise en place.

Une des premières mesures à avoir été adoptée a été la suppression dès 2005

des collèges de techniciens vétérinaires.

Cette formation en 3 ans, aboutissait à l’équivalent roumain des auxiliaires en

santé vétérinaire. Néanmoins, l’existence de passerelles permettant d’intégrer en

fin de formation la 3ème année de la faculté vétérinaire, a eu pour conséquence

98

Page 99: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

qu’une majorité des étudiants rejoignaient le cursus classique, amplifiant encore

plus le nombre de vétérinaires sur le marché du travail.

De plus, les difficultés financières inhérentes au trop grand effectif de

vétérinaires libéraux, ne permettaient pas aux titulaires d’engager des auxiliaires

à leur clinique.

Il reste qu’une mesure de réduction drastique du nombre d’étudiants vétérinaires,

et la mise en place d’un numerus clausus doivent être pratiquées en urgence.

Nombre d'étudiants vétérinaires en Roumanie de 1998 à 2004

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

1998/99 1999/00 2000/01 2001/2002 2002/03 2003/04

.

99

Page 100: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

III Le secteur vétérinaire libéral

III 1 Les vétérinaires ayant une activité libérale

Les vétérinaires ayant une activité libérale 3949 (43,3%) sont classiquement

divisés en 2 catégories, selon qu’ils ont, ou non, conservé une activité dans le

secteur public.

Il est important de rappeler qu’avant 1989, ce nombre était nul, et qu’il a fallu

attendre le milieu des années 90 pour voir apparaître les premières structures

privées.

A Cluj Napoca, ville prospère de 321,850 habitants, le nombre de cabinets

vétérinaires en 1996 était de 2, on en dénombre 24 en 2006 !

Les vétérinaires qui se partagent entre une activité publique et une activité

libérale sont 3115, soit 34,2% de l’effectif des vétérinaires.

Pour certains, ce statut n’est que temporaire, dans l’attente d’une installation

complète dans le secteur libéral. Il est à noter que de nombreux enseignants,

étant donné les bas salaires offerts par l’université ont une clinique privée dans

laquelle ils exercent en parallèle.

100

Page 101: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

D’autres vétérinaires ont choisi d’exercer uniquement en libéral, ils sont

834 (9.1%).

Cependant ce nombre est en permanente augmentation, et le nombre de

cabinets vétérinaires ne cesse de croître, entraînant une diminution évidente de

niveau de revenu moyen.

Si certaines structures sont florissantes, en particulier dans les grandes villes,

nombreux sont les cabinets qui ne font que survivre.

III 2 Exemple de tarifs pratiqués dans une clinique vétérinaire en

Roumanie Pour avoir une idée des tarifs pratiqués en Roumanie, nous avons reporté ci-

dessous le prix de certains actes effectués au sein de la clinique du Dr Timen, à

Cluj Napoca en 2006.

Le Dr Timen a ouvert sa clinique (une des plus réputées de la ville) en 1996.

Son bénéfice annuel est de 15 000 euros, il emploie 2 vétérinaires assistants

rémunérés 200 euros par mois.

NB : 1 Euro = environ 3,5 Lei

• Consultation normale : 15 Lei

• Consultation en urgence : 30 Lei

• Castration Mâle : 35 Lei

• Stérilisation femelle : 55 Lei

• Tumeur mammaire : 70 Lei

• Entérectomie : 90 Lei

• Détartrage : 10 Lei

• Vaccination polyvalente (CN, CT) : 20 Lei

• Injection d’antibiotiques : de 4 à 8 Lei en fonction du poids.

101

Page 102: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

IV Les vétérinaires employés par des entreprises agro-alimentaires

et pharmaceutiques.

Ils sont 813 (8.9%), ce nombre relativement élevé s’explique par l’importance du

secteur agricole dans l’économie roumaine.

V Les vétérinaires itinérants,chômeurs et autres Ils sont regroupés dans une seule catégorie, et représentent 3,7 % des

vétérinaires, soit 334 personnes.

REPARTITION DES VETERINAIRES DANS LES DIFFERENTS

SECTEURS D’ACTIVITE EN ROUMANIE, EN 2005

12345

1 Les vétérinaires dans l’administration publique

2 Les vétérinaires dans le secteur de l’enseignement et de la recherche

3 Les vétérinaires ayant une activité libérale

4 Les vétérinaires employés par des entreprises agro-alimentaires et pharmaceutiques.

5 Les vétérinaires itinérants, chômeurs et autres

102

Page 103: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

VI L’implantation géographique des vétérinaires Elle aussi, a été bouleversée par la révolution de 1989.

Jusque là, la république socialiste de Roumanie était savamment quadrillée et

les vétérinaires (tous fonctionnaires) étaient implantés de manière millimétrée sur

le territoire, sans l’once d’une fantaisie.

L’essentiel de leur activité concernait les animaux de production (bovins, ovins,

volailles) et les chevaux, encore aujourd’hui très largement utilisés par les

paysans. L’implantation était donc principalement rurale, à l’exception des

vétérinaires travaillant dans l’administration centrale et régionale.

Aujourd’hui, l’explosion des cliniques privées et de la médecine canine fait que la

médecine vétérinaire a une tendance extrêmement marquée à s’urbaniser.

Par exemple à Bucarest, on ne compte pas moins de 213 vétérinaires exerçant

dans le secteur libéral, et 159 dans des entreprises agro-alimentaires et

pharmaceutiques privées.

De fait, ce nombre est quasiment semblable à celui des vétérinaires exerçant

dans l’administration centrale et les universités (375).

103

Page 104: CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MÉDECINE VÉTÉRINAIRE EN …

REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES VETERINAIRES EN ROUMANIE (42 DISTRICTS)

Sur ce schéma, on note bien que la distribution suit les grandes villes, mais

également le fait que ce sont des villes d’enseignement vétérinaire :

Bucarest B : 1017 vétérinaires (213 en libéral)

Cluj CJ : 390 vétérinaires (165 en libéral)

Iasi IS : 389 vétérinaires (151 en libéral)

Timisoara TM : 647 vétérinaires (212 en libéral)

Ces quatre villes regroupent 2443 vétérinaires, soit 27 % des vétérinaires de

l’ensemble des 42 districts du pays.

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VII Les vétérinaires au parlement et au gouvernement en 2005 2 députés

o Le Dr Kelemen qui préside la commission agricole de l’assemblée

o Le Dr Szekely

2 sénateurs

• Dr Radulescu

• Dr Mereuta

Les vétérinaires siégeant au gouvernement (en 2005)

• le Dr Chertes est conseiller d’état au premier ministre

• Au ministère de l’agriculture, le Dr Popa, conseiller du ministre pour

les questions sanitaires vétérinaires.

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Ministère de l'intégration européenne

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CONCLUSION

De la Dacie antique à la Roumanie futur membre de l’Union Européenne, l’histoire de ce peuple situé aux confins de l’Europe ne manque pas de péripéties. Francophile depuis des siècles, la Roumanie a toujours eu des relations privilégiées avec la France en particulier dans le domaine culturel. Par ailleurs, grâce au développement des échanges universitaires notamment dans le cadre des programmes européens, ces relations sont en croissance permanente. Outre les étudiants roumains qui viennent depuis déjà plusieurs années étudier dans des universités françaises, il n’est plus rare de voir des étudiants français partir en Roumanie afin d’y effectuer une partie de leurs études. C’est ainsi que l’auteur a pu effectuer le stage pratique de sa 5ème année d’études vétérinaires à Cluj Napoca, au sein de l’université des sciences agricoles et vétérinaires. S’ il était le premier étudiant vétérinaire de Lyon à partir en Roumanie, il a pu en revanche côtoyer de nombreux étudiants vétérinaires italiens et portugais, qui effectuaient une partie de leur cursus en Roumanie. Depuis plus de trois siècles, l’histoire de la médecine vétérinaire a été intimement liée à l’histoire de la Roumanie, et certains de ses protagonistes ont eu des liens privilégiés avec la France Dans un pays encore aujourd’hui essentiellement rural, l’agriculture et l’élevage occupent une place primordiale dans la société roumaine. Il n’est pas rare de croiser encore sur les boulevards des grandes villes, des charrettes tirées par des chevaux. La prochaine adhésion à l’Union Européenne implique de nombreuses mutations dans le secteur agro-alimentaire, et le vétérinaire, dans ce contexte, a un rôle capital à jouer. En effet, le défi est de taille :

- Les conditions d’hygiène, en particulier dans les abattoirs, sont très loin de satisfaire aux normes basiques édictées par l’Europe ;

- L’évolution de la société roumaine depuis la chute du régime communiste a aussi pour conséquence un développement effréné du secteur libéral auquel n’échappe pas la médecine vétérinaire, ce qui n’est pas sans poser certains problèmes. Le nombre de cliniques vétérinaires privées est en pleine explosion, sans véritable politique d’encadrement.

- Des structures d’enseignement vétérinaires privées se développent, alors que le nombre d’étudiants est déjà trop important.

La mutation de la société roumaine est en cours, mais de nombreuses mesures seront nécessaires pour que la Roumanie puisse sereinement s’intégrer dans l’Union Européenne.

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BALANSARD IVAN CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA MEDECINE VETERINAIRE EN ROUMANIE Thèse vétérinaire : Lyon, 24 avril 2006 RESUME :

Depuis trois siècles, de l’Empire Austro-hongrois à la République de Roumanie, la médecine vétérinaire roumaine évolue au fil des divers bouleversements politiques.

Dans un pays encore essentiellement rural, l’agriculture et l’élevage occupent une place primordiale dans la société. Cependant, la prochaine adhésion à l’Union Européenne implique de nombreuses mutations dans le secteur agro-alimentaire, et le vétérinaire, dans ce contexte, a un rôle capital à jouer. L’évolution de la société roumaine depuis la chute du régime communiste a aussi pour conséquence un développement effréné du secteur libéral auquel n’échappe pas la médecine vétérinaire, ce qui n’est pas sans poser certains problèmes. Le nombre de cliniques vétérinaires privées est en pleine explosion, sans véritable politique d’encadrement. Des structures d’enseignement vétérinaire privées se développent alors que le nombre d’étudiants est déjà trop important. Pour réussir le défi de la modernisation, des mesures drastiques seront forcément nécessaires. MOTS CLES : HISTOIRE MEDECINE VETERINAIRE ROUMANIE JURY : Président : Monsieur le Professeur ITTI 1er assesseur : Madame le Professeur REMY 2ème assesseur : Monsieur le Professeur FAU DATE DE SOUTENANCE : 24 Avril 2006 ADRESSE DE L’AUTEUR : 29 Route de Simiane, 13105 MIMET