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M6decine et Maladies Infectieuses -- 1981 -- 11 -- N ° 11 -- 594-596. Contribution & l' tude de la nature des relations entre leptosporioses et l gionelloses* par C. TRAM**, M. MAILLOUX*** et H.H. MOLLARET** RESUME Parmi 300 s~rums de malades atteints de Leptospirose h Leptospira icterohaemorrhagiae, 9 avaient des anticorps anti-Legionella pneumophila persistant apr~s absorption par cette leptospire. Inversement, 3 s~rums hyperimmuns anti-Legionella ne poss~laient pas d'anticorps anti-leptospires. L'6ventualit~ d'une relation antig~nique entre Legionella et Leptospira peut 6tre 6carrie au profit de l'hypoth~se d'une relation ~cologique. Mots-clef : LegioneUa - Leptospira - AntigOne commun - Relation ~cologique. L'6ventualit6 d'une communaut~ antig~nique entre Leptospira et Legionella a ~t~ r6cemment envisag~e par certains auteurs am~ricains : Hebert et coll. (4), & l'occasion des ~pid~mies publi6es sous le nom de ,, Fort-Bragg Fever ,, ont, les premiers, discut~ les relations entre ces esp~ces bact~riennes. Tsai et Frazer (9) ont repris cette discussion apr~s avoir observ~ une ascension du taux des anticorps anti-Legionella pneumophila chez un malade atteint de Leptospirose. Dournon et Bercovier (1) ont observ6 un cas similaire : il s'agissait d'un ~goutier hospitalis~ Paris pour Leptospirose icteroh6morragique avec atteinte pulmonaire clinique et radiologique. Huit jours apr~s le d~but de la maladie, son s~rum agglutinait L. pneumophila hun titre significatif. Cette observation amena ces auteurs & discuter la signification de la presence simultan~e d'anticorps anti-Legionella et anti-Leptospira chez certains malades : parmi 42 s~rums provenant de malades atteints de Leptospirose****, ils trouv~rent 8 6chantillons agglutinant L. pneumophila & des titres significatifs. * ReCu le i8.5.1981. Acceptation d~finitive le 29.6.1981. ** Unit~ d'Ecologie Bact6rienne, Institut Pasteur, 25, rue du Dr Roux, 75724 Paris C~dex 15. *** Laboratoire des Leptospires, Institut Pasteur, Paris. **** S6rums fournis par le Laboratoire des Leptospires. Ces r6sultats, ainsi que la d6couverte d'anti- corps anti-Leptospira chez 4 malades atteints de L~gionellose ont amen~ Dournon et Bercovier h ~carter l'hypoth~se d'une communaut~ antig~nique pour envisager celle d'une communaut~ ~cologique entre Leptospira et Legionella : si l'habitat des leptospires est bien connu depuis longtemps, il est maintenant d~montr~ que les Legionella occupent les m6mes biotopes (eaux de surface, boues). C'est ainsi que Fliermans (3) et coll. ont isol~ L. pneumophila dans 40 % des ~chantillons d'eaux de lacs et de rivi~res examin6s par eux. Selon Dournon et Bercovier, cette communaut~ d'habitat des deux esp~ces bact6riennes exposerait tout sujet atteint par l'une d'entre elles a avoir ~ventuellement des stigmates s~rologiques tradui- sant le contact avec l'autre. Nous rapportons ici nos propres r~sultats. MATERIEL ET METHODES Nous avons examin~ 300 s~rums de malades atteints de Leptospirose confirm~e. (Certains ~taient conserv6s & -- 20 ° C depuis deux ans, ce qui a entrain~ parfois une baisse de titre correspondant & une dilution). 594

Contribution à l'étude de la nature des relations entre leptosporioses et légionelloses

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Page 1: Contribution à l'étude de la nature des relations entre leptosporioses et légionelloses

M6decine et Maladies Infectieuses -- 1981 -- 11 -- N ° 11 -- 594-596.

Contribution & l' tude de la nature des relations entre leptosporioses et l gionelloses*

pa r C. T R A M * * , M. M A I L L O U X * * * et H . H . M O L L A R E T * *

R E S U M E Parmi 300 s~rums de malades atteints de Leptospirose h Leptospira icterohaemorrhagiae, 9 avaient des anticorps anti-Legionella pneumophila persistant apr~s absorption par cette leptospire. Inversement, 3 s~rums hyperimmuns anti-Legionella ne poss~laient pas d'anticorps anti-leptospires.

L'6ventualit~ d'une relation antig~nique entre Legionella et Leptospira peut 6tre 6carrie au profit de l'hypoth~se d'une relation ~cologique.

M o t s - c l e f :

LegioneUa - Leptospira - AntigOne commun - Relation ~cologique.

L '6ven tua l i t6 d 'une c o m m u n a u t ~ ant ig~nique ent re Leptospira et Legionella a ~t~ r6cemmen t envisag~e par cer ta ins au teu r s am~ricains : H e b e r t et coll. (4), & l 'occasion des ~pid~mies publi6es sous le n o m de ,, F o r t - B r a g g Feve r ,, ont , les premiers , discut~ les re la t ions ent re ces esp~ces bact~r iennes . Tsa i et F razer (9) ont repris ce t te d iscuss ion apr~s avoi r observ~ une ascension du t a u x des an t icorps anti-Legionella pneumophila chez un ma lade a t t e in t de Leptosp i rose .

Dournon et Bercovier (1) ont observ6 un cas similaire : il s ' ag i s sa i t d ' u n ~goutier hospi tal is~ Par is pour Lep tosp i rose ic te roh6morrag ique avec a t t e in te pu lmona i re clinique et radiologique. H u i t jours apr~s le d~but de la maladie , son s~rum agg lu t ina i t L. pneumophila h u n t i t re significatif . Ce t te obse rva t ion a m e n a ces au teu r s & discuter la s ignif icat ion de la presence s imul tan~e d ' an t i co rps anti-Legionella et anti-Leptospira chez cer ta ins ma lades : p a r m i 42 s~rums p r o v e n a n t de ma lades a t t e in t s de Leptosp i rose****, ils t rouv~ren t 8 6chanti l lons a g g l u t i n a n t L. pneumophila & des t i t res significatifs .

* ReCu le i8.5.1981. Acceptation d~finitive le 29.6.1981. ** Unit~ d'Ecologie Bact6rienne, Institut Pasteur, 25, rue

du Dr Roux, 75724 Paris C~dex 15. *** Laboratoire des Leptospires, Institut Pasteur, Paris. **** S6rums fournis par le Laboratoire des Leptospires.

Ces r6sul ta ts , ainsi que la d6couver te d 'an t i - corps anti-Leptospira chez 4 ma lades a t t e in t s de L~gionellose ont amen~ Dournon et Bercovier h ~carter l ' hypo th~se d 'une c o m m u n a u t ~ ant ig~nique pour env i sager celle d 'une c o m m u n a u t ~ ~cologique ent re Leptospira et Legionella : si l ' h ab i t a t des leptospires est bien connu depuis long temps , il es t m a i n t e n a n t d~montr~ que les Legionella occupent les m6mes b io topes (eaux de surface, boues). C 'es t ainsi que F l i e rmans (3) et coll. ont isol~ L. pneumophila dans 40 % des ~chanti l lons d ' e aux de lacs et de rivi~res examin6s pa r eux. Selon Dournon et Bercovier , ce t te c o m m u n a u t ~ d ' h a b i t a t des deux esp~ces bac t6r iennes exposera i t t ou t su je t a t t e in t pa r l 'une d ' en t r e elles a avoir ~ventue l lement des s t i g m a t e s s~rologiques t radui- san t le con tac t avec l ' au t re .

Nous r a p p o r t o n s ici nos propres r~sul ta ts .

M A T E R I E L E T M E T H O D E S

Nous avons examin~ 300 s~rums de ma lades a t t e in t s de Lep tosp i rose confirm~e. (Certains ~taient conserv6s & - - 20 ° C depuis deux ans, ce qui a entrain~ parfois une baisse de t i t re co r respondan t & une dilution).

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Page 2: Contribution à l'étude de la nature des relations entre leptosporioses et légionelloses

Le diagnostic de Leptospirose rut port~ selon quatre techniques (6) : agglutination macroscopi- que sur lame ~ l'aide de l'antig6ne TR, h~magglutination sur micro-plaques, r~action d'agglutination-lyse avec l'antig6ne Biflexa Patoc et r6action de r~f~rence d'agglutination-lyse classique de Martin et Pettit .

La recherche des anticorps anti-Legionella (types I & VI) (8) rut faite d'une part en micro-agglutination sur plaques selon la technique de Farshy (2), d 'autre part en immunofiuorescence indirecte : pour cette derni6re, nous avons pr6par6 et utilis6 comparativement des antig6nes obtenus les uns selon la technique de Taylor et coll. (7), les autres selon celle du C.D.C. d 'Atlanta (5). Les r~sultats furent pratiquement identiques.

Trois s6rums t~moins positifs vis-h-vis de L. pneumophila (type I) ont ~t~ examin6s vis-h-vis des leptospires.

RESULTATS

Ils figurent sur le tableau I.

Pour la recherche des anticorps anti-Legionella, l'immunofluorescence nous a paru 16g6rement plus

'sensible que la micro-agglutination, avec parfois une diff6rence d'une dilution.

TABLEAU I

Tableau des r~sultats. *A : avant absorption. **B : apr6s absorption.

N o LEPTOSPIROSE LEGIONELLOSE

D~PISTAGE R,A,L,

1 + IH 800E

2 + 1H 20000E

3 + 1H/cAN 8000E

4 + 1H 3000E

5, + 1H 800E

6 1 + 7 +

+

9i +

1H IO000E

IH IOOE

1H IOOE

1H 20000E"

MICRO-AGGL, IM, FLUOR

A " B "' A" B "

128 128 256 256

128 128 256 1256 I

64 64 128 I 128 I

128 128 256 I 128

128 128 128 128

32 32 64 I 64

512 512 512 I 512

64 64 128 ! 128

64 64 128 ! 128 i

Parmi 300 s~rums humains agglutinant Leptos- pira icterohaemorrhagiae, 9 r6agissaient avec les antig6nes de Legionella s6rotype I & des titres compris entre 1/32 e et 1/512 e (Tableau II).

Ces m6mes s6rums ont 6t~ absorb~s d'une part par l'antig~ne Leptospira Biflexa Patoc et d'autre part par l'antig~ne Leptospira icterohaemorrha- giae : apr~s disparition compl6te des anticorps anti-leptospires, l 'agglutination de Legionella

595

TABLEAU II

Microagglutination sur plaque de L. pneumophila (I a VI).

persistait au (Tableau II).

Les m~mes

m~me

, AVANT GI~NES

Fl/lfi

1 ++++

~ +'H-+

4"+

lU ++++

APR~S PATOC

'1/16 1: ++++ I ++++

3 ! ++++ I 41 ++++ 51 +-H-+ ~ 4-++-I-

~ + + + +

titre

ABSORPTION PAR LES ANTI- LEPTOSPIRES

1/3211/~11/12811/256 ~/5121 ++++ +-H- ++l 0 0

I +++ +++l +q o o +++ ++1 OJ 0 0

+++ ++ ++ 0 0

++ 0

++++/++++/++++/ + ++

H °I +*+' ++1 °l

ABSORPTION PAR L, BIFLEXA ET L, ICTEROHAEMORRHAGIAE

++++i/32'i/64+++ 1/128++ 1/~56 1/512

4-++ +++

+++ ++

4-++ ++

+++ 4-4-

++ I 0 ++++ 4"+++

4-++ +~

+++ ' +4"

que

++ 0

0

++ 0

++ 0

++++ +++ j ++ I

0 0

pr6c6demment

s~rums ont ~t~ examin6s en immunofluorescence indirecte vis-h-vis de Legio- nella pneumophila (I a VI). Les r6sultats ont ~t~ identiques avant comme apr~s absorption par les antig~nes leptospiriens (Tableau III).

Trois s~rums positifs vis-&-vis de Legionella pneumophila ont ~t6 examines, a titre de t~moin, vis-&-vis des antig~nes de leptospires (un s~rum humain ayant un titre ~lev~ ; deux s~rums d'animaux hyperimmunis~s, l 'un de lapin, l 'autre de bovin, fourni par le Pr. Espinasse de l'Ecole Nationale V~t~rinaire de Maisons-Alfort) : les titres d'agglutination de Legionella sont rest~s les m6mes avant et apr6s absorption par les leptospires (Tableau IV).

DISCUSSION ""

La persistance des anticorps anti-Legionella dans les s~rums de malades chez lequels la saturation a fair disparaitre les anticorps anti-leptospires constitue un premier argument contre une ~ventuelle relation antig~nique entre Leptospira et Legionella.

L'absence d'anticorps anti-leptospires dans des s6rums hyperimmuns anti-Legionella plaide 6gale- ment dans le m6me sens.

Page 3: Contribution à l'étude de la nature des relations entre leptosporioses et légionelloses

T A B L E A U I I I I m m u n o f l u o r e s c e n c e indirecte.

**** tr~s br i l lant ; *** br i l lant ; ** tr6s vis ible , non br i l lant ; * encore visible, non br i l lan t ; t2_ vis ible ma i s rare ; 0 noir ou avec u n fond r~gulier, s a n s g e r m e visible.

. , AVANT ABSORPTION PAR LES ANTIGENES LEPTOSPIRES

+-I-4-+ +++.4-

I -+++ .I-+++

.t-F++ +-l-F+

4-+-t-

+-b'l~-

, APRES ABSORPTION PAR L, BIFLEXA PATOC ET L, ICTEROHAEMORRHAG IAE

4-+

+++ ++

4-+ +

+4- +

++ +

_+ oi ]

+ + + U

' Cette absence de communaut6 antigenique est en faveur de l 'hypoth6se de Dournon et Bercovier selon lesquels la pr6sence des deux types d'anticorps chez un m6me sujet traduirait un

T A B L E A U IV S6 rums h y p e r i m m u n s anti-Legionella.

, NON ABSORBES PAR L~ANTIGI~NE LEPTosPIRE

1/16 1/32 1/64 1/128 1/256 1/512 1/1024 1/2048

SERUM HUMAIN 1 ~ ~ ~ " ++++ ++++ +++ ++ +

S~RUM LAPIN 2 ~ > > " ++++ ++++ ++++ ++++ +++

S~RUM BOVIN 3 .~> ~ ~ ++++ ++++ ++++ ++++ +++

, A B S D R _ ~ L'ANTIGENE LEPTOSPIRA ICTEROHAEMORRHAGIAE

1/16ii/32 1/64 1/128 ]/256 1/512 1/1024 1/2048

SERUM HUMAIN i ~ > ++++ ++++ +++ ++ + 0

S~RUM LAPIN' 2 - ' ~ - > ++++ ++++ ++++ ÷+++ +++ +++

SERUM BOVIN 3 ~ ++++ ++++ ++++ + + + + ++++ +++

, ABSORBES PAR L"ANTIGENE LEPTOSPIRA BIFLEXA PATQ~

1/16ii/32 ]/64 1/12811/256 1/51211/1024 1/2048 S~RUM HUMAIN 1 ~ - ~ ++++ ++++ : +++ ++ + 0

l

S~RUM LAPIN 2 ~ " ~i~>- ++++ ++++ i++++ ++++ +++ +++ I

SERUM BOVIN 3 ~ ~ " ++++ ++++ ++++ ++++ ++++ +++

contact simultan6 avec les deux antigenes dont la communaut6 d'habitat est maintenant 6tablie. Dans le cas de deux de nos malades atteints de Leptospirose et porteurs d'anticorps anti-Legionel- la, la notion de p~che fr6quente et prolong6e en eaux douces figurait parmi les comm6moratifs.

Pr6cisons enfin que ces deux malades prove- naient soit de la R6union, soit de la Guadeloupe ; si l'existence de Leptospiroses y est connue depuis longtemps, c'est la premi6re fois, a notre connaissance, que l'existence de L6gionelloses y serait soupqonn6e.

S U M M A R Y Nine out of 300 sera of pat ients suffering from Leptospirosis Icterohaemorrhagiae had anti-Legionella p n e u m o p h i l a antibodies. These antibodies are still present after absorption by this leptospire. On the contrary, 3 anti-Legionella hyperimmune sera did not possess anti-Leptospira antibodies.

The assumption of an antigenic relationship between Legionel la and L e p t o s p i r a can be ruled out in favour of the hypothesis of an ecological relationship.

Key-words :

Legionel la - Lep tosp i r a - Common antigen - Ecological relationship.

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