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Contribution de l’expérience des administrateurs indépendants dans la performance des
firmes cotées françaises.
Nadia Ben Farhat
Docteur en Sciences de Gestion
Groupe de Recherche en Management GRM (EA4711)
IAE de Nice, Université de Nice Sophia Antipolis
M. Jean-Claude Juhel
Professeur des universités, Université de Nice-Sophia Antipolis,
Groupe de Recherche en Management GRM (EA4711)
1
Contribution de l’expérience des administrateurs indépendants dans la performance des
firmes cotées françaises.
Résumé :
L’administrateur indépendant est au cœur des mécanismes de gouvernement d’entreprise.
Cet article se propose d’étudier la relation entre les caractéristiques cognitives de
l’administrateur indépendant et la performance des sociétés cotées françaises sur la période
2008-2011. Il s’agit de tester la contribution de l’expérience de cet administrateur sur le
niveau de performance des entreprises. Les principaux résultats obtenus montrent que les
meilleures performances de notre échantillon ne semblent pas dépendre des compétences et
des expériences des administrateurs indépendants.
Mots clés : administrateur indépendant, expérience, gouvernance cognitive, entreprises
performantes, diversité.
Abstract:
The independent director is a major issue in the corporate governance theme. The purpose of
the paper is to study of the expertise diversity of independent director’s on the performance of
French listed companies between 2008 and 2011. This study is motivated by a desire to
understand the cognitive contribution on the value creation. Specifically, we question whether
having more independent directors with some expertise on the board influences financial
performance The empirical results show that levels of performance is not correlated to the
skills of independent directors.
Keywords: independent director, expertise, cognitive governance, performed companies,
diversity.
2
Introduction:
La présence des administrateurs indépendants dans les conseils, a fait l’objet de plusieurs
études empiriques, mais demeure relativement peu approfondi aussi bien sur le plan théorique
que pratique. Théoriquement, des auteurs tels que Fama (1980), Fama et Jensen (1983) ainsi
que Jensen (1993), ont préconisé une présence disciplinaire d’administrateurs externes
indépendants dans l’objectif, de renforcer le fonctionnement du conseil d’administration.
Dans ce courant juridico-financier, le rôle du système de gouvernance consiste
essentiellement à garantir et à sécuriser la rentabilité de l’investissement financier (Shleifer et
Vishny 1997).
Pour Fama et Jensen (1983), Baysinger et Butler (1985), la présence des membres externes
indépendants est notamment cruciale dans les conseils d’administrations car ils ont pour
mission la protection des actionnaires. L’analyse du rôle de l’administrateur indépendant
reste purement disciplinaire et permettrait de réduire l’asymétrie d’information. Les critères
d’indépendance sont déterminés à partir de cet objectif et se référent à des normes de bonne
pratique. En ce qui concerne la gouvernance financière, cette dernière est limitée aux aspects
disciplinaires du rôle de l’administrateur indépendant, mais ignore très majoritairement
l’analyse des aspects cognitifs tels que la formation, l’expérience ou les relations sociales et
leur contribution potentielle à la performance.
La vision strictement disciplinaire attribuée aux mécanismes de gouvernance dans la théorie
de l’agence fait l’objet de certaines critiques. En effet, Charreaux (2000) suggère que le
conseil d’administration peut avoir un rôle cognitif en aidant « le dirigeant à construire sa
vision, en la confrontant aux modèles mentaux des administrateurs, ou à détecter, sinon à
construire des opportunités de croissance ». Selon cet auteur, l’approche cognitive consiste
à étudier les mécanismes de gouvernance en fonction de leur influence sur les dimensions
cognitives de création de valeur. Dans cette situation, le rôle des mécanismes de gouvernance
n’est pas seulement disciplinaire mais également cognitif.
La nécessité de se focaliser sur l’étude des administrateurs indépendants, nous permet
d’appréhender et de mettre en évidence son importance cognitive dans la performance de
l’entreprise. Ces administrateurs sont devenus la clef de voûte du gouvernement d'entreprise.
Leur compétence est mise en exergue dans les rapports de gouvernement des entreprises. Leur
diversité en termes d’âge, de formation et d’expérience doit être davantage prise en compte
par les assemblées générales des actionnaires. Etant un membre externe, leur vision apporte
de nouvelles perspectives pour la stratégie de l’entreprise et donc un avantage compétitif.
3
Les recherches en gouvernance analysent le conseil d’administration comme un groupe de
décision, et s’intéressent aux critères de sa composition tels que la diversité des
administrateurs, permettant une meilleure efficacité des organes de contrôle (Charreaux,
2000 ; Berghe et Levrau, 2004).
Selon Charreaux (2000), « Les qualités demandées aux administrateurs ne se conçoivent plus
alors en termes d’indépendance et d’expertise en matière de contrôle, selon la distinction
interne/externe, mais en fonction des contributions cognitives pouvant s’intégrer dans un
projet collectif. À ce titre, le critère de diversité du conseil prend le pas sur celui
d’indépendance ».
Cette nouvelle vision repose sur les travaux menés en stratégie et en gouvernance tels que les
recherches de Prahalad et Hamel (1990), Kogut et Zander (1992), Nonaka (1994), Prahalad
(1994), Foss (1996), Lazonick et O’Sullivan, (1998, 2000), O’Sullivan (2000a) et Charreaux
(2000).
Ces chercheurs ont construit des modèles théoriques sur la base d’une perspective dynamique
du processus de création de valeur. Ainsi, le concept de la diversité s’appuie sur la notion de
spécificités cognitives liée à la perception des individus, supposée inciter la créativité,
l’innovation et améliorer la qualité des décisions au sein d’un groupe (Westphal et Milton,
2000 ; Biggs 1995). La diversité des conseils qui se rèfère à la composition de ces derniers,
en termes de caractéristiques démographiques obervables telles que le sexe, l’âge ou
l’ethnicité (Milliken et Martins, 1996), est censée mieux refléter le rôle fondamental de cet
organe dans la création de valeur. Hormis, leur importance disciplinaire au sein des conseils
d’administration, leur importance cognitive en termes d’expérience semble pertinente au sein
des conseils d’administration et notamment dans la création de valeur. L’expérience est un
critère utilisé dans notre recherche afin d’évaluer la performance cognitive des
administrateurs.
L’objectif de cette étude est d’analyser la diversité en termes d’expérience chez les
administrateurs indépendants au sein des sociétés les plus performantes. La méthodologie
utilisée dans notre travail est relativement originale. En effet cette étude porte sur 561
administrateurs indépendants ayant exercé des fonctions de contrôle entre 2008 et 2011 sur les
sociétés du SBF 120. Dans le cadre de cette analyse, nous avons défini l’indépendance des
administrateurs selon le rapport Bouton (2002)1.
1 « est indépendant l’administrateur qui n’entretient aucune relation commerciale, salariale, capitalistique,
familiale avec la société ou sa direction, qui puisse compromettre l’exercice de sa liberté de jugement ». Rapport
Bouton 2002.
4
Cet article est organisé de la façon suivante. La première partie expose le cadre d’analyse de
notre recherche. Ensuite, dans un second point, nous précisons la méthodologie utilisée et
l’échantillon retenu. .Enfin, les principaux résultats sont présentés et discutés dans la dernière
partie.
1. Cadre d’analyse :
1.1. Les théories cognitives :
Dans l’approche traditionnelle notamment disciplinaire, le but est d’éviter la destruction de
valeur ou la sous-exploitation des opportunités préexistantes. Elle porte seulement sur les
conséquences des conflits d’intérêts, sur la rente organisationnelle sans réellement se
préoccuper des origines de cette rente. Cette vision reste très limitée surtout dans la prise en
compte du rôle stratégique et dynamique du conseil dans la création de valeur.
En effet, l’économie actuelle s’oriente davantage vers l’innovation et la connaissance qui
constituent désormais des facteurs de succès. L’exploration de cette dimension stratégique
doit nécessairement conduire à reconsidérer le rôle de la gouvernance dans le processus de
création de la valeur.
La qualité du conseil devrait ainsi dépendre des compétences cognitives et professionnelles
dépassant la simple mission de surveillance, permettant de contribuer à la construction de la
valeur cognitive de l’entreprise en incitant l’apprentissage de certaines capacités
organisationnelles.
A ce titre, et selon Godard et Schatt, (2000), la composition du conseil ne doit plus se limiter à
la simple distinction interne/externe des administrateurs et supposer que les administrateurs
externes sont un groupe monolithique ayant des intérêts similaires. Les réflexions en
gouvernance devraient permettre d’introduire des critères de la diversité du conseil qui
permettront de détecter des différences pertinentes dans l’expérience professionnelle des
administrateurs.
Dans cette perspective, les théories cognitives apportent un éclairage encore plus pertinent
pour appréhender le rôle du conseil d’administration et sa composition.
5
La compétence dans ce contexte peut être synonyme de plusieurs facteurs tels que
l’expérience, la formation, etc. Une bonne gouvernance se traduit notamment par la diversité
des compétences en termes d’expérience, de connaissance, de sexe et d’origine2.
L’indépendance et la compétence constituent des déterminants primordiaux dans la
constitution d’un conseil d’administration et de surveillance. Dans notre étude,
l’indépendance ainsi que l’expérience sont placées au cœur de notre construction théorique à
la lumière des théories cognitives et des théories disciplinaires. Ces deux courants
complémentaires (Charreaux, 2000 ; Prahalad , 1994) sont adaptés pour l’analyse des organes
de contrôle.
Pour ce qui est de la perspective financière de la gouvernance, elle est habituellement limitée
aux aspects disciplinaires du rôle de l’administrateur externe, mais ignore très
majoritairement, l’analyse des aspects tels que la formation, l’expérience ou les relations
sociales et leur contribution potentielle à la performance.
Nous nous sommes basés essentiellement sur l’approche cognitive dans notre étude. Selon
plusieurs chercheurs, ce courant est tributaire du courant juridico-financier (Charreaux 2002,
Prahalad, 1994,….).
Nous tentons d’examiner dans cet article, la diversité en termes d’expérience chez les
administrateurs indépendants au sein des sociétés cotées.
Le conseil apparait comme un mécanisme cognitif contribuant « tant à la formation des
compétences managériales qu’à leur expression » (Charreaux, 2008).
L’efficacité du conseil repose sur les différences cognitives, qui caractérisent la perception
des membres qui le composent. Cette nouvelle représentation conduit à une révision de la
composition du conseil en fonction de la diversité cognitive permettant la construction des
choix stratégiques entrainant ainsi une création de valeur.
Les recherches distinguent la diversité en termes d’attributs démographiques ; la diversité
visible, tels que le genre, l’âge, l’origine ethnique et la diversité cognitive non visible, en
termes d’expérience professionnelle, de connaissance et de perception (Bantel et Jackson,
1989; Wiersema et Bantel, 1992).
Dans la section suivante, nous exposons la revue de la littérature.
2 Jeanjean et Stolowy (2006), « La compétence financière des conseils d'administration et de surveillance :
mesure et déterminants," Post-Print halshs-00558356, HAL.
6
1.2.Revue de la littérature :
La composition du conseil constitue une problématique fondamentale en gouvernance
d’entreprise (Rose, 2007)3 . Les théories de la gouvernance soutiennent que la qualité d'un CA
se juge à sa composition. Outre son rôle de contrôle et de surveillance, le conseil joue un rôle
important dans l’élaboration et le suivi des décisions stratégiques. Il n’en demeure pas moins
un organe d’assistance, de conseil et d’aide aux dirigeants dans leur tâche de gestion de
l’entreprise. A notre connaissance, il n’existe pas d’étude ayant traité l’expérience des
administrateurs indépendants et la performance des firmes dans le contexte français.
Les théories contractuelles favorisent la fonction disciplinaire du conseil. L’indépendance du
conseil constitue une condition essentielle de son efficacité afin d’éviter des complicités avec
les dirigeants. Les théories cognitives privilégient les compétences cognitives apportées par
les membres de l’organe de contrôle.
Nous nous appuyons en particulier dans cette étude sur l’expérience fonctionnelle et actuelle
des administrateurs indépendants.
Dans un contexte cognitif, Lazonick et O’Sullivan (1998), Rindova (1999), Forbes et Milliken
(1999) et Charreaux, (2002a) ont souligné l’importance de l’expérience stratégique des
administrateurs. En effet, cette expérience permet aux managers d’élaborer leur stratégie et de
prendre des décisions. Lambert et Ghaya (2012) notent une relation positive et significative
entre la présence d’administrateurs ayant une expérience dans le domaine stratégique et la
performance de l’entreprise
En effet, un conseil d’administration disposant de compétences diversifiées et des
connaissances spécifiques, permettrait au conseil de prendre des décisions stratégiques
adéquates. Kiel et Nicholson (2003), notent que les connaissances et les compétences
constituent un facteur important pour la performance du conseil d’administration.
A ce titre, l’expérience d’un administrateur et les compétences acquises au cours de sa
carrière favorisent les échanges cognitifs au sein du conseil d’administration, entrainant ainsi
une meilleure performance (Charreaux et Pitol-Belin, 1990, p. 147).
3 Rose C., (2007), “Does female board representation influence firm performance? The Danish evidence”,
Corporate Governance. Vol 15, Number 2.
7
Dans son étude, Prinz (2010) a analysé les nombreuses expériences sectorielles des
cumulards4 dans le cadre des liens inter-conseils. Selon le même auteur, l’expérience
managériale, réduit l’efficacité de l’organe de contrôle, et nuit ainsi à la création de valeur.
De nombreux travaux anglo-saxons ont analysé l’impact de la diversité des expériences des
administrateurs sur la performance des entreprises. En effet, les études notent que la diversité
des fonctions et des expériences est associée à des niveaux élevés de performance (Fryxell et
Lerner, 1989 ; Mahoney 1991 ; Houle, 1990, Marlin et Geiger, 2011 ; Widmer, 1987).
Dans la même lignée, Pfeffer (1972) a noté que les administrateurs externes sont sources de
compétences. Des études ont souligné une relation positive entre les compétences des
administrateurs externes et les liens sociaux (Keister, 1998 ; Peng et Luo. 2000 ; Peng, Au, et
Wang, 2001)
Peng (2004), souligne que les administrateurs externes en étant des investisseurs institutionnels
jouent un rôle positif dans la performance et notamment le chiffre d’affaires. Selon Siciliano
(1996), la diversité des fonctions et des expériences favoriserait la créativité et permettrait à
l’entreprise de s’adapter plus rapidement à l’environnement dynamique.
Dans ce contexte, Godard (2005) et (2006) insiste sur la prise en compte des compétences
spécifiques des administrateurs. L’auteur note l’importance d’incorporer des mesures de la
diversité du conseil reflétant des différences pertinentes dans l’expérience professionnelle des
administrateurs.
L’analyse des postes auparavant occupés par un administrateur indépendant durant sa carrière
révèle son expérience professionnelle (fonctionnelle et sectorielle).
Nous nous sommes également inspirés des travaux portant sur le profil des dirigeants dans
cette étude. En effet, selon Allemand (2008) la diversité de l'expérience des dirigeants est très
recherchée.
A travers ces différentes études, nous proposons les hypothèses suivantes liées aux expériences
fonctionnelles et actuelles des administrateurs indépendants
Hypothèse 1 : Une plus grande diversité dans les expériences professionnelles (PDG
/Directeur Général/Administrateur dans une autre société) est associée à des niveaux élevés
de performance.
Hypothèse 2: Une plus grande diversité dans la profession actuelle des administrateurs
indépendants (Associé Gérant, Professeur universitaire et Gérant des sociétés) est associée à
des niveaux élevés de performance.
4 Prinz (2010) définit un cumulard comme un administrateur qui possède plusieurs mandats de contrôle. Son
étude comprend à la fois les administrateurs internes et externes.
8
Plusieurs études ont traité l’expérience gouvernementale comme une variable importante dans la
sélection des dirigeants (Allemand, 2008) ou encore pour analyser les liens entre les membres des
organes de contrôles (Prinz, 2010 ; Mintz et Schwartz, 1981).
Mintz et Schwartz (1985 et 1981) ont ainsi montré qu’aux États-Unis les administrateurs issus
pour la plupart du secteur financier et/ou de la haute fonction publique dominent le monde des
affaires. Ainsi, nous formulons la proposition suivante :
Hypothèse 3: Les administrateurs indépendants ayant une expérience ministérielle, font partie
des entreprises les plus performantes.
2. Echantillon et Méthodologie de recherche
2.1. Collecte des données
L’échantillon de ce travail correspond aux administrateurs indépendants du SBF120 sur
quatre années 2008, 2009, 2010 et 2011. L'échantillon de base que nous avons constitué
contient 651 administrateurs indépendants ayant exercé dans 133 sociétés cotées pendant
2008, 2009, 2010 et 2011. Le choix de cette période peut s’expliquer par la date d’entrée et
de départ des administrateurs indépendants au sein de l’échantillon choisi. En effet, la
sélection des administrateurs indépendants s’est effectuée selon la date de début de leur
mandat jusqu'à leur fin. Une phase qui a été particulièrement difficile à traiter étant donné les
différentes dates des mandats de contrôle des administrateurs indépendants au sein des 133
sociétés cotées. Après certains retraitements, les sociétés cotées n’ayant pas d’administrateurs
indépendants ainsi, que celles ou les données étaient manquantes ont été retirées de
l'échantillon.
Ainsi, compte tenu des mandats exercés par les administrateurs indépendants, et de la
disponibilité des données, l’échantillon obtenu contient 107 entreprises et 561 administrateurs
indépendants français et étrangers. Deux bases de données ont été constituées. La première
reprend les données collectées sur l'ensemble des administrateurs indépendants ayant exercé
des mandats de contrôle dans les sociétés cotées françaises sur la période étudiée soit 2008-
2011. Elle sert de support à l'analyse biographique et descriptive du profil des mandataires.
Cette base contient des informations sur les administrateurs indépendants relatives à leur
curriculum vitae, cataloguées selon trois sources principales : le Who's Who, le guide des
Etats Majors et Factiva. Les données manquantes ont été recherchées sur les sites des sociétés
via leur rapport annuel et dans la presse. La deuxième base constituée inclut des
9
renseignements sur les entreprises dans lesquelles ils ont siégé, obtenus sur les bases de
données ; telles que Thomson One Banker, Datastream et Diane.
2.2. Méthodologie de recherche
Afin de tester nos hypothèses, nous avons classé les entreprises de notre échantillon (107
entreprises) en deux groupes : les entreprises performantes et les entreprises non performantes
entre 2008 et 2011 selon des indicateurs de performance financière et boursière : le ROE, le
ROA, le PTB et le chiffre d’affaires. Le choix de classer les entreprises s’explique par la
complexité d’analyser d’une manière explicite l’impact de l’administrateur indépendant dans
la création de valeur. Ce dernier n’exerçant qu’un rôle de contrôleur, il ne peut donc pas
prendre des décisions comme les autres membres du conseil d’administration. Une fois les
entreprises classées selon ces mesures de performance, nous avons pu tester nos hypothèses
de recherche.
Nous avons appliqué la méthode des nuées dynamique pour classer les entreprises selon les
critères de performance de notre étude : le ROE, ROA, PTB et le chiffre d’affaires. Ainsi,
nous avons obtenu deux classes ou groupes : un groupe performant et un groupe non
performant. Nous avons effectué des classements pour chaque année d’étude 2008, 2009,
2010 et 2011, et enfin un classement qui concerne toute la durée d’étude soit quatre ans.
2.3.Résultats Obtenus
2.3.1. La performance des sociétés cotées
Cette méthode de classification nous a permis d’opérer des regroupements en classes
homogènes. La réalisation d’une classification par nuées dynamiques, s’appuyant sur des
variables mesurant la performance des entreprises de notre échantillon, fait finalement
ressortir des classements pour chaque année d’étude.
10
Tableau 1 : Résultats des classements dynamiques pour chaque année
Année 2008 2009 2010 2011 4 années
Sociétés
performantes
AXA
BNP
CARREFOUR
CREDIT
AGRICOLE
DANONE
EADS
EDF
GDF
GECINA
PEUGEOT
SOCIETE
GENERALE
TOTAL
AXA
BNP
BOLLORÉ
CARREFOUR
CREDIT
AGRICOLE
DANONE
EADS
EDF
GDF
GECINA
PEUGEOT
SOCIETE
GENERALE
TOTAL
AXA
BNP
CARREFOUR
CREDIT
AGRICOLE
DANONE
EADS
EDF
GDF
GECINA
PEUGEOT
SOCIETE
GENERALE
TOTAL
AXA
ALSTOM
BNP
CARREFOUR
TOTAL
ALSTOM
AXA
BNP
CARREFOUR
CREDIT
AGRICOLE
DANONE
EADS
SOCIETE
GENERALE
TOTAL
Total 12 13 12 5 9
A travers cette analyse, les sociétés cotées du SBF 120 ont pu être classées selon les variables
de performance financière : le ROE, la rentabilité économique : le ROA, la performance
boursière : le Price to Book, et enfin le chiffre d’affaires. Nous testerons empiriquement les
hypothèses issues de l’analyse théorique dans la section suivante.
2.3.2. Résultats des hypothèses de recherche
Les résultats de notre première hypothèse cognitive H1 soit : une plus grande diversité dans les
expériences professionnelles (PDG /Directeur Général/Administrateur dans une autre société) est
associée à des niveaux élevés de performance, sont présentés dans les tableaux suivants :
Tableau 2 : Tableau sur la performance de la diversité de l’expérience
Performance par
année
DG PDG Administrateur
Performance 2008 31% 35,2% 34,1%
Performance 2009 31,3% 35,4% 33,3%
Performance 2010 32,9% 37,6% 29,4%
Performance 2011 36,1% 27,7% 36,2%
Performance 4années 36,6% 36,% 13,6%
11
Tableau 3 : Test du Khi-deux sur la diversité de l’expérience
Année 2008 2009 2010 2011 4années
Valeur 3,055a 3,174 5,126 0,198 0,511
Khi-deux 0,217* 0,205 0,077 0,906 0,774
* significatif au seuil de 5%
a : Effectif théorique inférieur à 5.
L’examen des résultats montre qu’au cours de l’année 2008, 2009 et 2010, il n’y a pas de
relation significative entre la performance l’entreprise et la diversité dans les expériences
professionnelles des administrateurs indépendants (PDG/Directeur Général/Administrateur),
en 2008 (p=0,217), 2009 (p=0,205), 2010 (p=0,077), 2011 (p=0,906), et durant toute la
période de 4 ans (p=0,774). Puisque les significativités p de leurs tests de Khi-deux sont
supérieures au seuil de risque d’erreur 5%. Ainsi, une plus grande diversité dans les
expériences professionnelles n’a pas d’effet sur le niveau des performances des entreprises.
Ainsi, notre première hypothèse n’est pas validée.
Concernant la deuxième hypothèse portant sur la profession actuelle des administrateurs
indépendants, nous présentons les résultats suivants :
Tableau 4 : Tableau récapitulatif sur la profession actuelle des AI
Année 2008 2009 2010 2011 4années
Valeur 0,945a 1,559 2,394 3,854 1,456
Khi-deux 0,815* 0,669 0,495 0,278 0,692 b : Effectif théorique inférieur à 5%
* : Significatif au seuil de 5%
Nous avons testé cette proposition en effectuant des tests de Khi-deux. Il n’y avait pas de relation
de correspondance significative entre la performance l’entreprise et la diversité dans la profession
actuelle des administrateurs indépendants (Associé Gérant, Professeur universitaire et Gérant des
sociétés), en 2008 (p=0,815), 2009 (p=0,669), 2010 (p=0,495), 2011 (p=0,278), et durant toute la
période de 4 ans (p=0,692). Vu que les significativités p de leurs tests de Khi-deux dépassent le
seuil de risque d’erreur de 5%.
Concernant l’expérience gouvernementale, les tests statistiques sont présentés dans le tableau
ci-dessous :
12
Tableau 5 : Tableau récapitulatif sur l’expérience ministérielle
Performance
par année
2008 2009 2010 2011 4 années
Performance 11,0% 12,5% 14,1% 12,5% 12,8%
Valeur 0,346b 0,022 0,184 0,369 0,789
Khi-Deux 0,557* 0,882 0,668 0,544 0,374
b : Effectif théorique inférieur à 5%
* : Significatif au seuil de 5%
Le test de Khi-deux nous a permis de tester cette hypothèse. Il n’y avait pas de relation
significative entre la performance l’entreprise et l’expérience des administrateurs
indépendants dans le secteur gouvernemental, en 2008 (p=0,557), 2009 (p=0,882), 2010
(p=0,668), 2011 (p=0,554), et durant toute la période de 4 ans (p=0,374).
A partir de ces résultats, nous remarquons que l’expérience des administrateurs indépendants
dans le secteur gouvernemental n’a pas d’effet sur le niveau des performances des entreprises.
Pour cela, nous rejetons la troisième hypothèse.
3. Analyse et discussion des résultats obtenus
La compétence, l’expérience, l’indépendance des administrateurs sont des déterminants
majeurs dans la composition des conseils d’administration et de surveillance. Elles sont
placées au cœur de notre sujet et dans la construction théorique de cette étude à la lumière des
théories cognitives et des théories disciplinaires.
Ces deux courants complémentaires constituent deux cadres les plus dominants qui permettent
d’analyser la composition du conseil d’administration en fonction de ses missions de contrôle.
Notre analyse du rôle des administrateurs indépendants s’est limitée au courant cognitif.
L’objet de cette étude est de montrer l’importance des caractéristiques cognitives des
administrateurs indépendants dans la performance des firmes cotées. Nos résultats montrent
qu’il convient de dépasser la dimension disciplinaire. Nous proposons de surpasser cette
vision et de prendre en compte des éléments stratégiques et plus créatrices de valeur.
En se référant à l’approche cognitive de la gouvernance, nous avons établi nos hypothèses qui
consistent à considérer que la diversité des expériences professionnelles (passées et actuelles)
des administrateurs externes représente une source de performance pour les entreprises.
Toutefois, nos tests font apparaître des résultats non significatifs.
13
Le rôle des administrateurs (internes et externes) dans la création de valeur dépend de leur
implication en termes de conseil, d’expertise, d’expérience et des capacités qu’ils peuvent
apporter indépendamment de leur fonction interne ou externe (Godard, 2006).
Toutefois nos résultats témoignent que la présence diversifiée d’administrateurs indépendants
qui disposent d’expériences managériales (DG/PDG/Administrateur), n’engendre pas une
création de valeur.
L’étude montre que les entreprises françaises cotées performantes n’accordent pas
d’importance au profil des administrateurs indépendants. Les résultats témoignent en effet que
le faite d’avoir des administrateurs indépendants diversifiés en termes d’expériences
professionnelles ne semble pas influencer le niveau de performance.
Un administrateur indépendant ayant occupé un poste ministériel n’est pas un critère
déterminant au sein des sociétes performantes. Contrairement à l'étude de Bauer et Bertin-
Mourot (1996), qui souligne l'importance du passage dans les ministères pour accéder à des
postes à haute responsabilité. Pour la fonction d’administrateur indépendant, cela ne semble
pas jouer un rôle important.
Dans son étude sur les dirigeants français, Allemand (2008) montre que l’expérience
ministérielle ne semble pas favoriser l’accés au poste de dirigeant, ni entraîne une création de
valeur.
En d’autres termes, la contribution cognitive des administrateurs indépendants n’influence
pas la performance des entreprises. Nous pouvons déduire qu’une forte expérience de ces
membres externes en termes de compétences managériales ou diversifiés n’explique pas la
performance des entreprises de notre échantillon. Mais cette analyse reste limitée aux
administrateurs indépendants.
Il est envisageable d’analyser d’autres variables du profil des administrateurs indépendants
qui pourraient expliquer ces résultats non signitificatifs, tels que la formation, le réseau des
grandes écoles….
14
Conclusion :
L’analyse de la problématique du rôle de l’administrateur indépendant dans la performance de
l’entreprise reste ambiguë et difficile à traiter. En effet, son rôle est limité au contrôle des
dirigeants et à la protection des intérêts des actionnaires. Il ne prend pas de décision au sein
des conseils d’administration. Cette analyse reste un champ d’étude rarement étudié dans le
contexte français. Ce constat est l’un des objectifs qui ont motivé cette recherche dont le but
est de contribuer à une meilleure compréhension de la relation entre l’administrateur
indépendant et la performance de l’entreprise. A travers la vision cognitive de la gouvernance
des entreprises, développée par Charreaux (2002), Lazonick et O’Sullivan (1998), Rindova,
(1999), Godard (2006)…., nous avons pu analyser la contribution cognitive de
l’administrateur indépendant dans la création de valeur.
Selon le courant cognitif et disciplinaire, l’administrateur externe contribue positivement au
processus de création de valeur à travers une présence prépondérante (quantité) au sein de
l’organe de contrôle, ainsi que leur capacité cognitive (qualité).
L’expérience des administrateurs indépendants n’exerce pas formellement un rôle au sein
des conseils d’administration et dans la création de valeur. Elle ne favorise pas et n’engendre
pas de meilleure performance. Notre étude a tenté d’analyser les compétences des
administrateurs indépendants à travers leur expérience. L’objectif était d’étudier la présence
cognitive de l’administrateur indépendant sans intégrer la dimension disciplinaire. Toutefois
cette tentative d’analyse prouve encore une fois que l’approche cognitive coexiste avec
l’approche disciplinaire.
Nous restons ainsi dans la vision disciplinaire selon laquelle la présence d’un administrateur
indépendant est une mesure incitative qui permet de surveiller et de contrôler les actions et les
décisions des dirigeants.
En France, les institutions professionnelles comme l’IFA (Institut Français des
administrateurs) sont de plus en plus exigeantes en matière de recrutement des
administrateurs. Des recommandations liées à la fonction d’administrateur ont été publiées,
notamment des préconisations centrées sur les compétences et l’expérience des mandataires.
Au terme de cette recherche, de nouvelles perspectives pourraient enrichir l’analyse des
apports cognitifs des administrateurs indépendants. L’objectif est de mieux définir la notion
d’indépendance et la compétence des administrateurs.
15
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