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Conduite et animation de la classe El Ourdighi Khalid CPR FES BelhoussineChakir Filali Hassan CONDUITE ET ANIMATION DE LA CLASSE Ce module traite les différents aspects du fonctionnement des groupes et de la conduite de la classe. Il se propose d'atteindre les objectifs suivants: Expliciter la dynamique de constitution des groupes en général et analyser les paramètres qui influencent leurfonctionnement. Diagnostiquer, comprendreet prévoir les problèmes de comportement dans l'organisation de la classe. Améliorer les capacités à organiser, contrôler et réguler les relations humaines dans la classe. Fournir une base théorique pour mener des recherches ultérieures 1-LE GROUPE 11-Sens étymologique et définition du concept de groupe 12- Les différents types de groupes 13-Caractéristiques du groupe restreint 14- Spécificités du groupe classe 15-Le sociogramme 2-LES FORCES EN JEU DANS LE GROUPE 2-1 LA COHESION DU GROUPE 21-1Les facteurs qui influencent la cohésion : 21-2Les manifestations de la cohésion 2-2-INTERACTION ET COMMUNICATION AU SEIN DU GROUPE 22-1 Contenu et processus de la communication dans le groupe 22-2 Besoins déclarés et intentions cachées 22-3 Leadership 22-4 Quelques règles pratiques pour une bonne communication 3-PRATIQUES D'ANIMATION ET DE CONTROLE 1

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CONDUITE ET ANIMATION DE LA CLASSE

Ce module traite les différents aspects du fonctionnement des groupes et de la conduite de la classe. Il se propose d'atteindre les objectifs suivants:

Expliciter la dynamique de constitution des groupes en général et analyser les paramètres qui influencent leurfonctionnement.

Diagnostiquer, comprendreet prévoir les problèmes de comportement dans l'organisation de la classe.

Améliorer les capacités à organiser, contrôler et réguler les relations humaines dans la classe.

Fournir une base théorique pour mener des recherches ultérieures

1-LE GROUPE11-Sens étymologique et définition du concept de groupe12- Les différents types de groupes 13-Caractéristiques du groupe restreint14- Spécificités du groupe classe

15-Le sociogramme

2-LES FORCES EN JEU DANS LE GROUPE

2-1 LA COHESION DU GROUPE21-1Les facteurs qui influencent la cohésion :

21-2Les manifestations de la cohésion

2-2-INTERACTION ET COMMUNICATION AU SEIN DU GROUPE 22-1 Contenu et processus de la communication dans le groupe22-2 Besoins déclarés et intentions cachées22-3 Leadership

22-4 Quelques règles pratiques pour une bonne communication

3-PRATIQUES D'ANIMATION ET DE CONTROLE

4-CLASSIFICATION DES FONCTIONS D’ANIMATION

5-TECHNIQUES D’ANIMATION

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1-LE GROUPE

1-1-Sens étymologique et définition du concept de groupe 

Selon DE MARTINO J, le terme de groupe vient de l’allemand « krop » qui signifie cordage, rouage, ou lienqui représente l’attache et prédomine dans les définitions. Le terme kropà été à l’origine du mot italien « gruppo » qui signifiait un exercice d’architecture où le sculpteur faisait naître de la pierre des personnages unis par un socle. « Le groupe se bâtit sur un socle qui est un code commun   : l’idéologie du groupe ».DE MARTINO J., Psychosociologue, cours de licence Administration Economique et Sociale, Faculté des Sciences Economiques, Marseille, 2002-2003.

En général, dans le champ de la dynamique de groupe, le groupe désigne   un ensemble d’individus liés par un objet ou un projet commun et ayant entre eux des relations sociales de dépendance explicites et réciproques.

De son côté Roger MUCCHELLI donne du groupe la définition suivante : « un agrégat de personnes n’est groupe que si des liens de face à face se nouent entre les personnes, mettant de l’unité dans leur  « être là ensemble ». Le groupe est une réalité dans la mesure où il y’a une interaction entre les personnes, une vie affective commune, et une participation de tous, même si cette existence groupale n’est pas consciente et même si aucune organisation officielle ne l’exprime » MUCCHELLI R. « La Dynamique des groupes, ESF, 2006 (15e édition). Il en ressort qu’un groupe ne se confond pas avec la somme de ses éléments mais constitue un ensemble formellement organisé d'individus dans une situation d'interaction pendant une période de temps déterminée.Comme l’affirme Jacques LACAN, le groupe n’est jamais la somme des individus qui le composent. Le groupe est l’ensemble des individus, plus un. » DE MARTINO J, op. cité.

1-2 Les différents types de groupes la foule : rassemblement d’individus en grand nombre (cohorte, attroupement, concert,

pèlerinage, cortège, etc.) réunis par des contraintes sociales ou conjecturelles en un même lieu en un même moment. On peut observer certains phénomènes caractéristiques : la recherche par chacun de la satisfaction individuelle immédiate ; l’absence ou le faible niveau des contacts sociaux et des relations humaines ; la contagion des émotions et la propagation rapide d’une agitation née en un point.

la bande : les individus y sont réunis par la recherche du semblable (même âge, même niveau social, même idéologie, etc.), pour le plaisir d’être ensemble ; ils recherchent dans ce type de groupe la chaleur sécurisante. La bande a une durée de vie éphémère(courte) : elle ne dure que si ses membres n’évoluent pas, ne diffèrent pas les uns des autres.

le groupe secondaire ou groupement : organisation qui fonctionne selon un système institutionnel (associations, entreprises, etc.). Elle regroupe des personnes qui ont un/des objectif/s commun/s mais n’ont pas de relations directes entre elles (d’où le qualificatif « secondaire »). La communication au sein de ce type de groupe passe le plus souvent par des intermédiaires, des représentants.

le groupe primaire ou restreint : le caractère restreint de ce groupe fait que chacun y connaît tous les autres et une relation personnelle peut s’y tisser. Il suppose l’existence d’une situation commune solidarisant ses membres (équipe de travail, conseil d’administration, équipe de foot, etc.). Cette solidarité amène les membres à accepter assez facilement un certain nombre de contraintes ou règles. Ici, les relations sont directes, la communication se fait de vive voix, et la conscience de l’autre forte, à l’inverse du groupe secondaire.

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Une taille de 6 à 12 personnes est l’idéal pour que l’interaction s’établisse entre tous les membres du groupe. Elle favorisera l’équilibre entre richesse d’idées, dynamisme du groupe et cohésion. En dessous de 6 comme au-dessus de 12 (15), le groupe n’est pas viable en tant que tel.

1-3-Caractéristiques du groupe restreint :

A la lecture des travaux de R. Mucchelli, de Johnson et Bany (conduite et animation de la classe, Edition Bordas, 1974 pour la traduction française), on peut déduire que la constitution d'un groupe fait apparaître un certain nombre de caractéristiques:

1. Partage d’un but commun.(Jouer au football, réussir un projet, faire la révolution, gagner de l’argent, faire de la montagne, faire la fête, visiter des musées, aller à des concerts, voyager, etc.).

2. Etablissement de règles communes et/ou de signes de reconnaissances :oFormelles : règlement, statut, uniforme, insignesoInformelles : se retrouver chaque soir dans un café ou chaque dimanche au

stade, porter les mêmes types de vêtements, les mêmes marques etc.).Ces règles communes reflètent souvent les valeurs du groupe : stade <=> sport ; uniforme <=> rigueur et organisation etc.Les personnes qui veulent rester dans le groupe ou y entrer doivent accepter et respecter ces règles sans quoi elles peuvent être rejetées. On parlealors de contrôle social du groupe.

3. Conscience d'appartenance au groupe qui est reconnu à la fois par ses éléments et par les éléments des autres groupes (association, parti politique, secte,

syndicat, entreprise, club, famille, grouped’amis, classe, etc.).

4. Elaboration de rôles stabilisés : après un certain temps, les membres du groupe endossent souvent des rôles stables qu’il est ensuite difficile de modifier.

o Certains rôles sont parfois officialisés dans les statuts : responsable de classe, capitaine d’équipe, président, vice président, trésorier, secrétaire etc. Ces rôles institutionnalisés sont souvent choisis par les membres du groupe. Le Président s’est présenté à la présidence lors d’une assemblée générale qui l’a élu.

o d’autres plus informels, sont implicitement reconnus par tous : le gentil qui se porte volontaire pour prendre en charge certaines besognes, la personne qui est éloquente et devient porte parole du groupe, celui qui ne comprend pas vite et dont tous le monde plaisante, l’intellectuel, le rigolo, le bon vivant, etc. Ces rôles sont parfois voulus mais peuvent être subis par la personne (victime) car ils sont le résultat de l’histoire du groupe, d’habitudes ou d’anecdotes qui conduisent à cataloguer un comportement et une personne. La victime doit prendre garde de ne pas se laisser emprisonner dans ce type de rôles si celui-ci ne lui convient pas.

5. Manifestation du sentiment d'être unis et solidaires : le groupe réagit au malheur ou au bonheur de chacun de ses membres.« tous pour un et un pour tous ».

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6. Elaboration d’un réseau de relations interpersonnelles : chaque membre noue des relations plus ou moins fortes avec les autres membres du groupe. Ces relations reposent sur les rejets et attractions réciproques. Il se tisse alors un véritable réseau de relations avec ses cercles d’influence, de pouvoir et de contrepouvoir. Ce réseau tend à exclure les gens extérieurs au groupe.

7-L’émergence d’une structure informelle de l’ordre de l’affectivité avec répartition de la sympathie et de l’antipathie ; elle est dite informelle parce qu’elle est non officielle et souvent non consciente.

1-4- Spécificités du groupe classe 

La classe est un groupe de travail spécifique qui peut se définir par : « la présence d'un seul individu adulte en rapports réguliers avec un groupe d'enfants ou d'adolescents dont la présence est obligatoire » L. HERBERT, in Pédagogie et psychologie des Groupes A.R.I.P., éd. de l'Epi., 1966.

L’analyse de cette définition permet de dégager cinq spécificités dans la structure du groupe classe :

a. la présence d'un seul individu adulte : Même lorsque le maître est intégré au groupe et "participe", son statut d'adulte doit être maintenu en permanence dans les relations interpersonnelles ; ce qui revient à contester l’utopie de l’égalité entre maître et élèves.

b. en rapports réguliers : Même lorsque le maître transfère certains rôles au groupe total (maître élèves) et n'assume plus seul toutes les fonctions d'autorité, il reste un membre-animateur. De ce fait le maître se trouve souvent en retrait par rapport au groupe de pairs (élèves).

c. avec un groupe :Dans la mesure où le maître est en rapport régulier avec le groupe, des phénomènes dynamiques se produisent dans le temps et sont en partie responsables de l'évolution de la tâche et de la structure des relations interpersonnelles.

d. d'enfants ou d'adolescents : Il s'agit d'un groupe d'enfants ou d'adolescents. La connaissance des phénomènes de groupe d'adultes ne peut être directement et totalement transposée. Les conduites sociales de l'enfant et de l'adolescent en groupe différent par bien des aspects des conduites des adultes.

e. dont la présence est obligatoire : Dans la mesure où la présence du maître et des élèves est obligatoire, les degrés de motivation devront être d'autant plus forts et seront déterminés par la nature des liens du sujet à l'intérieur du groupe et des intérêts que chaque individu (élève, professeur) satisfait dans la poursuite de la tâche et dans les limites de cette obligation.

IL faut toutefois souligner que la spécificité du groupe-classe ne provient pas seulement de sa structure, mais aussi de ses objectifs largement dictés par l’institution scolaire et que l'on peut schématiser ainsi :

APPROPRIATION DE LA CULTURE : II s'agit de permettre à l'élève de s'adapter au monde social et culturel par l'apprentissage à l'expression, à la communication (orale,

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écrite), par l'intégration des normes scientifiques, linguistiques et des modèles sociaux en vue de favoriser la socialisation.

EPANOUISSEMENT PERSONNEL : L'éducation doit favoriser l'épanouissement de la personnalité, provoquer un changement dans les attitudes trop rigides, permettre

l'acquisition d'une certaine souplesse susceptible de déclencher au moment opportun des modifications du comportement à partir de projets pour la société ou pour soi-même

(apprentissage à l'autonomie, la responsabilité, l'initiative, etc.)

On a souvent opposé ces deux objectifs dans la mesure où la pédagogie traditionnelle privilégiait le premier (assimilation, intégration), alors que la pédagogie nouvelle favorise le second (épanouissement). En fait ces deux objectifs doivent être poursuivis simultanément en situation pédagogique, sous peine de tomber dans de fâcheux excès. Il ne s'agit pas de privilégier le Savoir, le Savoir-faire ou le Savoir-être mais de les favoriser tous en vue d'un épanouissement optimum.

Les difficultés commencent lorsqu'il s'agit d'inscrire ces objectifs dans le fonctionnementquotidien du groupe-classe. L'actualisation, la concrétisation des objectifs, leur clarification et l'analyse de leur pertinence sont la première tâche du professeur.

Ces objectifs sont évidemment en partie prescrits par l'institution pédagogique elle-même qui impose au maître une certaine idée de son rôle, des modèles et des normes, des structures de contrôle

L'enseignant doit être vigilent pour que les buts du groupe et ceux de l'école n'entrent pas en conflit. Les élèves sont en général motivés et productifs si le professeur favorise la concertation dans le choix des taches éducationnelles.

1-5 Le sociogramme

Parmi les outils permettant d’élucider la nature des relations interpersonnelles au sein d’un groupe, on peut citer le sociogramme. Ce dernier permet de représenter visuellement les relations d’attirance et de rejet à l’intérieur d’un groupe. Il met en évidence les leaders, les pouvoirs et les personnes isolées.

Pour élaborer un sociogramme, Il faut poser aux membres du groupe les deux questions suivantes :

1- Pour obtenir le meilleur résultat dans ce travail, je voudrais travailler avec.... (deux noms à choisir)

2- Pour ce travail, je ne voudrais pas travailler avec (deux noms à choisir)Les réponses doivent être faites sur un bulletin individuel comportant le nom du

répondant.Les relations d’attirance sont ensuite représentées entre deux personnes par un trait

de couleur et les de rejets par un trait d’une autre couleur.L’organisateur est le garant du scrutin et doit garantir la confidentialité des

réponses s’il souhaite avoir des réponses honnêtes, non influencées par des stratégies personnelles.

Dans le cadre d'une classe, le sociogramme est un outil précieux pour analyser la dynamique du groupe, laquelle passe forcément par les liens sociaux. À l'aide de cet outil, un enseignant peut influer sur le comportement des élèves à problèmes, et sur celui dugroupe en

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général en identifiant la nature des diverses formes de relation qui se tissent au sein du groupe:

1. Choix unilatéral : A choisit B, mais pas l'inverse2. Choix réciproque : A choisit B, qui choisit A3. Dyade : choix réciproque de deux individus, C et D par exemple, selon le même

critère4. Chaîne : suite de choix unilatéraux, A choisit B, qui choisit C, qui choisit D,...5. Triade : groupe de 3 individus qui se choisissent réciproquement6. Gang : groupe d'individus qui se choisissent réciproquement7. Étoile : groupe d'individus qui choisissent tous une même personne, sans

nécessairement avoir de liens entre eux. La personnechoisieest le meneur de cegroupe.

Dans un groupe, chaque membre peut avoir l’un des quatre statuts sociométriques suivants :

1. Isolé : il n'est ni choisi ni rejeté par aucun individu (selon le critère donné).2. Meneur puissant : il est choisi par des individus ayant un statut sociométrique élevé,

c'est-à-dire des individus choisis par plusieurs personnes.3. Meneur populaire : il est choisi par des individus à la périphérie du groupe, c'est-à-

dire par des individus peu ou pas choisi.4. Éminence grise : il est l'individu choisi par le meneur du groupe.

Les résultats du sociogramme peuvent être utilisés notamment en vue de former des groupes ou des équipes de travail. Pour cela, certains principes doivent être respectés :

Avant tout, décider de la grandeur de l'équipe.

Commencer par placer les isolés, idéalement avec leur premier choix. Sinon, les placer avec leurs deux premiers choix. Ne jamais mettre plus de deux isolés dans chacune des équipes.

Placer ensuite les élèves qui ont reçu un seul choix. Si le choix est réciproque, placez l'élève avec l'individu qui émet cette réciprocité.

Continuer la répartition en partant des élèves qui reçoivent, du plus petit au plus grand nombre de choix. Idéalement, essayer de satisfaire les choix réciproques premiers.

Pour chacun des élèves, essayer de satisfaire plus de deux choix. Cela constitue une base de sécurité sociale pour les isolés. Il leurest plus facile de s'ajuster au groupe.

Dans les classes où il y a des clivages importants dans les résultats sociométriques (ex. séparation entre les sexes à certains âges), constituer les équipes de manière à ce que ces clivages soient diminués.

S'il y a des cliques fermées à l'intérieur du groupe, il faut estimer leur influence possible sur les relations sociales des autres élèves. Si elle est indésirable, placer deux ou plusieurs membres de la clique dans des équipes différentes.

Éviter de former des équipes constituées d'individus qui se rejettent mutuellement.En s’inspirant des travaux de Frédéric Teillard d'Eyry Amine SMIHI propose la

méthode suivante pour la constitution des groupes.

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1- Pour chaque élève, effectuer les totaux de citations positives (question 1, Citer 2 personnes avec qui vous souhaiteriez être associé pour le travail à venir:), de citations négatives (question 2°, Citer 2 personnes avec qui vous ne souhaiteriez pas être associé pour le travail à venir: ) puis le total global (Total + moins Total -) et enfin le nombre total de fois où l'élève est cité (identifier les élèves isolés).

Sociogramme

28élèves

Citationpositive

Citationnégative

Total+

Total-

TotalGlobal

Totalcitations

Classementdécroissant

de total global

2-Classer les élèves par ordre décroissant du total global puis former quatre groupes

Groupe A(++) Groupe B(+) Groupe C(-) Groupe D(--) colonne des 7 élèvesayant les totaux les

+ élevés

colonne des 7 élèvessuivant

.... ....

3 -Former ensuite des quatuors composés d'un élève issus de chacun des groupes précédents (A+B+C+D):

Mettre les élèves les moins demandés avec leur premier choix (total de citations faible)En cas d'égalité ou de problèmes, pour trancher utiliser les réponses à la question 3

(Citez deux personnes dont vous pensez qu’elles vous ont cité à la première question)

Groupedéfinitif Elèveissu de A Elèveissu de B Elèveissu de C Elèveissu de D1ergroupe

...jusqu'au 7ièmegroupe

En veillant au respect de ces règles, l’enseignant peut optimiser la dynamique de travail de la classe par la complémentarité des membres de chaque groupe enévitant les nuisances de l'excès d'affinité et les isolements individuels.

2-LES FORCES EN JEU DANS LE GROUPE

Chaque groupe classe a des propriétés quantitatives et qualitatives particulières qui peuvent être observées et mesurées telles que les objectifs, la cohésion, la communication, la structure et les normes (cadre disciplinaire du maître, taille du groupe, relation spatiales, environnement physique…). Ces propriétés spécifiques, qui affectent différemment chaque groupe classe, ne sont pas figées et leur analyse doit mettre en relief leur caractère dynamique et interactif. Mais pour des considérations méthodologiques nous allons les étudier séparément.

2-1- La cohésion du groupe

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Selon Jean MAISONNEUVE, dans un groupe, "la cohésion est le phénomène qui a pour effet de maintenir ensemble ses membres et lui permet de résister aux forces de désintégration ".Que-sais-je n°1306 P.U.F. (1968)La cohésion (ou l’unité) représente un élément fondamental dans l'étude et la compréhension du comportement des groupes classe. Le concept de cohésion est intimement lié à tous les autres aspects de la vie des groupes tels que la communication, le changement d'attitude et d'opinion, le jeu des standards de groupe, la pression du groupe sur ses membres pour obtenir un certain conformisme.Le recours à des pratiques pédagogiques autoritaires pour modifier les groupes unis et cohérents ne fait en général que renforcer leur cohésion; ou bien le groupe se replie sur lui-même, ou bien il se révolte ouvertement. Il est possible de stimuler la cohésion en aidant les membres du groupe à prendre conscience des forces qui les influencent, à être plus attractifs et à renforcer les relations d'amitié entre eux. Si des turbulences affectives ou des conflits surgissent au sein des membres d'un groupe, l'enseignant doit les aider à trouver la solution pour les amener à se remettre efficacement au travail.

2-1-1 Les facteurs qui influencent la cohésion :

- Les affinités entre personnes:L'attachement d'une personne à un groupe peut tenir pour une large part à des sympathies envers tels ou tels membres avec lesquels cette personne a établi, ou cherche à établir, des relations amicales.

- La satisfaction de certains besoins personnels:Ces besoins peuvent être d’ordre matériel et/ou d’ordre psychologique tels que le besoin de domination ou de dépendance, les besoins liés aux pulsions agressives, au désir de prestige ou plus simplement au désir d'être reconnu et accepté.

Ces deux types de facteurs constituent à la fois un renfort et une menace pour la cohésion. Un groupe qui ne leur accorde aucune place a peu de chance de subsister. Par contre, les groupes où les liens d'intimité privés prennent le pas sur les liens collectifs, compromettent leur unité. Il en va de même lorsque les membres font essentiellement du groupe le moyen d'assouvir leurs tendances ou leurs intérêts personnels.

- L'attrait d'un but commun:Vécu comme un projet parfois exaltant (excitant, troublant) dans les groupes spontanés en voie de formation, le but commun est perçu souvent de façon plus ritualiste et plus concrete dans les groupes institutionnels où il peut même s'estomper, non sans risque pour la cohésion. La force attractive d’un but commun dépend non seulement de sa netteté, mais encore de son adéquation au niveau moyen d'aspiration des membres du groupe. Proche de ce sentiment, il faut également citer l'attrait de l'action collective et l'attrait de l'appartenance au groupe.

- Echapper à l'anxiété et à la solitude.En plus des facteurs précités, le mobile fondamental d’une personne cherchant à adhérer à un groupe est celui de communiquer, de s'unir aux autres en vue d’échapper à l'anxiété et à la solitude.

2-1-2 Les manifestations de la cohésion

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La cohésion se manifeste par un ensemble de conduites collectives et notamment le conformisme, les conduites déviantes et l’agressivité vers l’extérieur.   - Le conformisme:Avec la formation d'un groupe, une certaine uniformité dans les conduites, les opinions, les sentiments et le langage apparaît. Dans les groupes institutionnels ces normes prennent la forme de coutumes auxquelles les nouveaux venus doivent se soumettre plus ou moins spontanément pour s'intégrer au groupe. Mais il s'agit davantage d'une imprégnation que d'une contrainte. Tant que les membres d’un groupe se conforment à ses normes ou standards de comportement, le groupe les approuve et les protège. Mais dès qu’ils sont tentés de passer outre, ilss’exposent à la réprobation, sinon aux sanctions de leurs compagnons ce qui renforce davantage leur attachement aux normes du groupe.

- Attitude à l’égard des conduites déviantes:Le déviant peut se définir comme membre d'un groupe déterminé qui, seul ou en compagnie d'une minorité, choisit plus ou moins délibérément de transgresser ou de transformer les normes de ce groupe. Ce qui risque de provoquer contre lui des réactions, plus ou moins violentes, de la majorité conformiste. La résistance aux déviants constitue ainsi le corollaire du conformisme.

Lorsque le déviant reste seul, il est inefficace et finalement neutralisé, expulsé ou liquidé. Il doit intervenir à un moment et à un lieu où il soit susceptible d'entrainer au moins un courant minoritaire avec lui. Son influence dépend donc très largement de la situation. Autrement dit, le déviant positif n'est pas seulement un précurseur imaginatif, mais un sujet plus sensible que les autres à certaines urgences latentes de changement. En ce sens, il se définit davantage par son rôle social que par son type de personnalité.

Le moment décisif est celui où le déviant devient leader, où le réprouvé (damné) devient réformateur. Mais l'innovateur ne peut réussir sans un mouvement de partisans qui adhèrent assez fanatiquement à ses projets. Ces derniers peuventalors se répandre et se normaliser, engendrant par là un nouveau conformisme.

- L'agressivité potentielle vers l'extérieur:Non seulement la cohésion se trouve renforcée au sein du groupe lorsque celui ci se sent menacé par l'extérieur ("l'union sacrée"), mais même en dehors de toute menace, le groupe peut tendre spontanément à exprimer sa solidarité en s'attaquant à ses voisins ou en recherchant des situations de compétition. Il existe "une sorte de corrélation entre le renforcement de la cohésion intragroupe et la virtualité de tensions intergroupes ".

Muzafer SHERIF a expérimenté au cours des années 40 trois méthodes pour tenter d'atténuer ces rivalités :

 * D'abord provoquer la réunion des efforts de tous contre un tiers groupe pris comme adversaire commun; cette mesure peut avoir une efficacité provisoire mais ne fait de toute manière qu'élargir le problème des tensions intergroupes.

 * Une seconde méthode consiste à provoquer des contacts entre les deux groupes dans des situations agréables par elles-mêmes (séances récréatives, goûters communs etc.); elle se révèle fort décevante car les membres des deux groupes s'installent séparément dans les locaux communs et les seuls échanges ont lieu sur le mode agressif.

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 * Pour atténuer l'agressivité entre plusieurs groupes, la seule situation qui peut jouer un rôle décisif consiste à susciter une interaction entre eux à l'occasion d'une entreprise urgente dépassant les ressources des groupes pris isolément. On assiste alors à une évolution des attitudes et au rétablissement progressif d'un état de communication et de coopération entre les groupes.

2-2-Interaction et communication au sein du groupe :

Toute vie sociale implique des relations avec d’autres personnes. Dans certains cas, notamment à l’école, ces relations se formalisent, deviennent structurées et organisées entre des individus constituant ainsi un groupe. Dès lors, la communication est souvent régit par des règles spécifiques au groupe.

2-2-1 - Contenu et processus de la communication dans un groupe

La communication dans un groupe peut être étudiée sous deux aspects :- Le contenu des discussions et des décisions:il permet de mieux connaître les

mobiles, les raisons d’être du groupe, les buts etc.- Le processus : C'est la façon dont se déroule la communication. Il se caractérise

par les points suivants :• Qui parle : Qui parle le plus ? Quand ? Qui écoute ? Qui est en retrait ?• Quelles sont les réactions des gens : les gens peuvent avoir des réactions

positives, négatives, poser des questions. Lorsque certaines personnes parlent les autres continuent de parler, pour d’autres, le silence s’installe et tous écoutent, etc.

• Qui parle à qui : Il est intéressant de mesurer la direction des communications. Cela met en évidence les relations, les affinités, le leadership, les rejets etc.

• Influence ou leadership : Les leaders sont parfois ceux qui parlent le plus, mais c’est loin d’être une règle. Certaines personnes écoutent beaucoup, restent en retrait au cours des discussions et sont très écoutées lors de leurs interventions.

• Le processus de prise de décision : Il est intéressant de voir comment est prise une décision : Qui a proposé la solution ? Qui a soutenu ? Qui s'est opposé ? Qui s'est retiré ? Qui est écouté ? Qui n’est pas écouté ? La décision est elle majoritaire ? Y’a t'il consensus ? Est-elle minoritaire ?

• L’atmosphère du groupe : Les membres cherchent ils à coopérer, y a t'il des oppositions constantes, des rivalités, des sous groupes.

2-2-2 – Besoins déclarés et intentions cachées

Lorsque les gens adhérent ou entrent dans un groupe, ils le font toujours dans un but avoué qui est la réalisation de la finalité du groupe. Mais souvent, ces motifs avoués sont une partie seulement des raisons dans la mesure où chacun a des intentions personnelles cachées. L'appartenance n'est plus une fin, mais le moyen de satisfaire ses besoins personnels. Dans certains cas la finalité du groupe peut disparaître derrière les mobiles cachés d’un membre. (Certains parlementaires ou dirigeants sportifs peuvent chercher à satisfaire leurs motivations personnelles avant /ou au détriment des groupes(le parti ou le club) qu’ils représentent.

Plusieurs chercheurs se sont penchés sur le problème des motivations. Les résultats de ces recherches convergent au niveau des points suivants :

- les besoins sont de différentes natures.

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-les besoins peuvent être hiérarchisés en niveau : la recherche de la satisfaction d’un besoin supérieur ne peut être déclenchée que si les besoins du niveau inferieur sont satisfaits.A cet égard MASLOW a établi une pyramidedes besoins (voir schéma ci-dessous) constituée de cinq niveaux principaux.

IL en ressort que l’individu cherche d’abord à satisfaire chaque besoind'un niveau donné avant de penser aux besoins situés au niveau immédiatement supérieur de la pyramide. Naturellement on recherche par exemple à satisfaire les besoins physiologiques avant les besoins de sécurité : c'est pour cela que dans une situation où notre survieserait en jeu, nous sommes prêts à prendre des risques.

2-2-3 – LeadershipEtre leader signifie exercer une influence sur les autres. Laprincipale caractéristique du leadership s’organise autour de la notion de « talent ». Le talent que l’on possède à travers ses compétences, son savoir faire, savoir agir et réagir.

Le leadership s’exprime par des facultés innées ou acquises à communiquer, à influer, à faire adhérer les autres aux actions communes.Bien qu’il soit difficile de savoir pourquoi une personne devient leader dans un groupe, il est généralement admis que le statut de leader est tributaire de la combinaison des trois facteurs suivants :

• la personnalité : taille, beauté, intelligence, volonté. Mais cet argument n’est guère convainquant ; De Gaulle est intelligent et grand mais Hitler est petit et laid, Churchill est petit et gros. Peu de personnes cumulent toutes les qualités et lorsque cela arrive elles ne sont pas forcément des leaders.

• la situation : ce sont les circonstances qui permettent à une personne de se réaliser : De Gaulle – Défaite de la France ; Georges Bush père – Guerre du Koweït

• les fonctions : des personnes ont des compétences pour bien exécuter des tâches et d'autres sont particulièrement habiles pour gérer les processus de décision.

Le niveau de leadership se manifeste à travers  :L’impact qu’exerce le leader sur les membreset sa capacité à les mobiliser et

les faire adhérer à ses projets,   L’autorité et la force du leader qui lui donnent un ascendant sur les autres.

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Le pouvoir qu’a le leader d’exiger un comportement déterminé d’autrui .La légitimitédu leader qui se manifeste par le fait que les autres acceptent et reconnaissent ce pouvoir.

Le type de leadership repose sur la façon dont sont prises les décisions dans un groupe et de l'influence des leaders. On distingue trois styles de leadership :

• Style autocratique : Ce style est caractérisé par le fait qu'un leader impose sa volonté, ses valeurs ou ses décisions. Il dirige l'action, prend des initiatives, organise le groupe, évalue et juge les membres du groupe. Ce style provoque parfois des conflits, des mécontentements, des désengagements mais il peut entraîner une quantité de travail surprenante et supérieure à d'autres formes de leadership. Il est particulièrement efficace lorsque le leader est un esprit supérieur, intelligent et charismatique. Néanmoins, cette efficacité peut être positive comme elle peut être négative : Mussolini, Hitler, Staline, Busch, etc.)

• Style « laissez faire » : Les groupes de ce type sont sans leader véritable et parfois sans direction et sans but précis. Il y a souvent une atmosphère relâchée et décontractée. Agréable à court terme, ces groupes sont peu efficaces et peuvent engendrer l'insatisfaction quant au résultat et au but à atteindre.

• Style démocratique : Chaque décision est discutée avant d’être soumise à un vote ou à un consensus. Chacun peut y exprimer ses idées et peut participer aux prises de décisions, sans être jugé ou blâmé. Les participants sont souvent motivés et dynamiques. Ils ont le sentiment de jouer un rôle dans la vie du groupe et d’y être reconnu. Ils sont parfois plus originaux et plus créatifs. Ils engendrent une plus grande satisfaction chez leurs membres.

Dans ces groupes le processus de décision est organisé. Il en résulte parfois des procédures longues, des réunions nombreuses et des discussions sans fin qui nuisent à la productivité et peuvent engendrer mécontentement et inefficacité. C’est un risque d’évolution dont ces groupes doivent se garder...

22-4 Quelques règles pratiques pour une bonne communication

Le processus de communication du professeur au sein de la classe s'effectue de différentes façons: discours oral, symboles et signes tels que mouvements, gestes, mimiques et ton. Pour décupler les chances d'une communication réussie, il est impératif de procéder à une analyse, aussi simple soit-elle, du rapport dynamique entre l'émetteur et le récepteur de telle sorte que celui-ci puisse comprendre ce qu'il entend et ce qu'il voit. Au cours de la communication, le professeur peut aussi être amené à se répéter, à hausser la voix ou à insister exagérément sur un aspect du message, en particulier s'il constate des facteurs perturbateurs comme la distraction, le manque d'attention ou de motivation. Une fois le message transmis, le professeur doit vérifier comment il a été reçu et interprété par les élèves. A cette fin, il faut encourager la prise de parole et la liberté des échanges tout en veillant sur l'ordre dans la classe.

L’enseignant novice ou même chevronné peut avoir des comportements qui trahissent des difficultés de communication. A ce sujet Olivier Faes propose quelques exemples avec les remédiations qui s’imposent:- les bras croisés, la faible amplitude des gestes de direction, trahissent souvent une attitude

de repli ou de crainte. Penser à être davantage « en ouverture », et à agrandir ses gestes.

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- Circuler régulièrement dans la classe. Rester replier derrière son bureau peut communiquer le message que l’on a peur et l’espace que je n’ai pas maitrisé est sous

l’autorité des élèves. Circuler dans la classe c’est manifester la maitrise de cet espace et affirmer son autorité et son aisance.

- Les expressions du visage doivent exprimer que l’enseignant à envie de travailler avec ses élèves. Il doit garder un visage neutre dans les situations difficiles ou conflictuelles, mais aussi quand on attend le silence ou qu’on réprimande la classe ou un élève. Ne pas

hésiter à manifester sa satisfaction, son plaisir par une expression plus souriante. Une expression de mécontentement sera beaucoup mieux perçue qu’elle sera exceptionnelle.

- Faire circuler son regard, afin de n’exclure personne de la communication. On peut par exemple diviser la classe en 4 ou 6 secteurs, et s’entrainer à les parcourir successivement

du regard. Les élèves exclus de la communication se désintéresseront plus facilement.- Ne pas couper la communication. Ne pas parler en écrivant au tableau. Donner les

explications nécessaires avant ou après, mais face à son auditoire.- Le début du cours peut être perturbé par l’arrivée en retard de certains élèves qui ont

l’habitude de trainer dans les couloirs. Il n’est pas toujours possible d’envoyer ces élèves à l’administration et ces retardataires auront du plaisir à trainer encore quelques minutes à

l’extérieur de la classe. La solution pourrait être de les interroger sur la leçon et de les noter sans faire allusion à leur retard et sans que le professeur ne laisse transparaitre

quelque émotion. Cela suffit en général pour qu’ils ne recommencent plus. Même principe pour les élèves qui demandent souvent à aller aux toilettes.

3-PRATIQUES D'ANIMATION ET DE CONTROLE

Quand des incidents d'ordre disciplinaire surgissent (disputes, injures, querelles…), les pratiques d'animation et de contrôle peuvent produire des changements positifs du comportement individuel de l'élève si l'enseignant :

Prend en considération l'influence du groupe sur ce comportement Tient compte des effets de ces pratiques individualistessur les autres

membres du groupe ainsi que sur le groupe en tant qu'entité globale Sollicite la coopération et la participation du groupe-classe dans la

résolution du problème sans que le professeur ne perde son autorité ou les élèves ne s'engagent plus dans les taches d'apprentissage

Des panoplies de pratiques hiérarchisées peuvent être préconisées pour assurer le contrôle et le management du groupe classe lorsque celui-ci affronte des problèmes qu'il n'est pas en mesure de résoudre de façon satisfaisante.

a-Méthode de l'autruche et pratique de diversion: ne rien voir et ne rien faire, déplacer les élèves dans la classe, prendre un élève bouc émissaire du groupe, changer d'activité en utilisant tous les moyens de diversion.

Cette méthode suscite chez les membres du groupe le recours au bouc émissaire, l'agitation, voire l'agressivité envers un individu ou un sous-groupe impopulaire.b-Méthode autoritaire et répressive : donner des ordres, blâmer, recours à la force des autorités (parents, censeur..), exprimer sa réprobation par des paroles ou des actes. Coercition(

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pression, contraintes), louange individuelle comme moyen de répression, transfert du pouvoir de répression aux élèves.

La pratique de la force et de la répression est souvent vouée à l'inefficacité totale, et peut provoquer la résistance du groupe quirenforce davantage sa cohésion et sa solidarité au point de pouvoir faire échec au professeur. Les effets immédiats qu'elle donne sont en général non durables.

Cette pratique engendre en surface soumission, et en profondeur retentissement et souvent irresponsabilité des élèves. Le groupe peut inciter quelqu'un à se rebeller, imiter ou applaudir le chahuteur rebelle .Au lieu d'apaiser les tensions, l'enseignant ne fait qu'aggraver la situation conflictuelle.

c-Méthode de coopération- participation : aider le groupe à diagnostiquer le problème, à en prendre conscience, à l'éclaircir et à autocritiquer ses comportements, conseiller au groupe des buts ou des intentions, aider le groupe à améliorer ses techniques de résolution des conflits.

L'usage de cette méthode permet les interactions positives, favorise le changement en profondeur des attitudes des membres du groupe et engendre un meilleur engagement dans les taches d'apprentissage.

Les différents modèles de conflits et de comportement qui se manifestent dans une classe résultent de l'emboîtement de plusieurs facteurs, et de ce fait ils ne peuvent pas être traités par l'usage exclusif d'une méthode. Le type de leadership répandu en classe ainsi que l'attitude de l'enseignant, ses perceptions (représentations, croyances) et sa motivation, constituent autant de facteurs qui déterminent la dynamique et l'ambiance des interactions au sein de la classe.

En définitive, le climat qui règne en classe est fonction de son degré de cohésion, laquelle dépend des modèles de communication, de la structure du groupe et de toutes ses autres propriétés spécifiques.

4-CLASSIFICATION DES FONCTIONS D’ANIMATION

La conduite de la classe ne peut être considérée ni comme un contrôle disciplinaire traditionnel, ni comme l'instauration de l'autodiscipline personnelle. L'animation consiste à coordonner et à intégrer les activités de classe, et à réduire au maximum les difficultés issues des types d'interaction dans l'organisation du groupe. Elle vise aussi à stabiliser les conditions de travail pour pouvoir surmonter les perturbations occasionnelles. On distingue deux types de taches d'animation.

Tâches de facilitation L'utilisation de cette méthode de contrôle ne fait pas appel à la coercition(violence,

contrainte), ni à la persuasion, a pour objectif de créer un environnement interne qui amène les élèves au mieux de leurs capacités, grâce à la coopération sociale. Parmi ses fonctions, on distingue:

1- Développer des relations de coopération et favoriser l'unité des efforts et, le cas échéant, réduire les forces de désintégration.

2- Aider le groupe à établir ses propres standards et coordonner les procédures de travail tout en veillant sur le respect des règlements et de la politique de l'école.

3- Aider les groupes à résoudre les problèmes de comportements et à changer les causes qui limitent ses performances.

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4- Créer, modifier ou remplacer, les conditions qui favorisent la satisfaction des besoins du groupe.

Taches de maintenance Lorsque les gents travaillent dans des situations de face à face et ne savent pas

s'adapter rapidement, des conflits peuvent surgir, le moral peut connaître des hauts et des bas, etc. Par conséquent, les professeurs doivent veiller sur le maintien de l'équilibre du système en le réadaptant sans cesse aux besoins du groupe et en prévoyant les éléments qui peuvent l'affecter.

Les activités de maintenance comprennent en particulier: 1- Le contrôle et le traitement opportun des conflits.

2- La restauration, à temps, du moral du groupe. 3- L'adaptation du groupe aux perturbations et aux changements qui surviennent

dans l'environnement.

5-TECHNIQUES D’ANIMATION

INTITULE BRAINSTORMING (REMUE-MENINGES)

DescriptionC’est une technique destinée à faire exprimer aux membres d’un groupe un maximum d’idées sur un sujet précis, dans un temps limité(30mn) et avec un groupe à effectif réduit (12 à 20) .

Intérêt

Grâce à cette technique, on peut mettre en évidence les représentations des participants par rapport à un concept ou à un sujet donné, elle favorise également l’échange l’imagination et la créativité au sein du groupe.Le brainstorming peut par exemple permettre d’identifier d’un point de vue qualitatif des

attentes des élèves, des enseignants, etc….

Déroulement

- Désigner un animateur et un rapporteur - Si le groupe dépasse 20 il faut le décomposer en sous-groupe

- Eviter de mettre dans le même groupe des personnes de statuts différents (directeur et enseignants de la même école) pour lever tout obstacle d’expression.

- La durée totale ne doit pas dépasser 30 mn- L’animateur pose une question à l’ensemble du groupe, celle-ci n’est ni trop vaste ni trop

étroite. Par exemple : la PI peut –elle être appliquée au Maroc.- Les participants sont invités à s’exprimer librement (pas de censure), proposer un grand

nombre d’idées nouvelles (imagination).- Les participants doivent être à l’écoute des autres

- Il est possible d’améliorer les idées proposées en les combinant entre elles en vue d’en former d’autres.

- L’animateur note les réponses sur un tableau- Les idées peuvent être classées par ordre de priorité (urgent, important, secondaire…)- A la fin l’animateur et le rapporteur proposent une synthèse qui reprend les principales

opinions émises par l’ensemble du groupe.

INTITULE LA TECHNQIUE DE DELPHESDescription Il s’agit d’une technique de définition d’objectifs fondée sur le consensus ; qui consiste à

générer des idées de façon individuelle puis collective en recherchant à chacune des étapes une unanimité dans la sélection des choix faits par le groupe. En cas de désaccord sur les idées à faire passer au nom du groupe, l’animateur pourra débloquer la situation en proposant la décision par majorité tout en conservant en instance les idées litigieuses pour

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Intérêt

Cette technique qui peut être démultipliée permet à un groupe d’aboutir à un consensus sur les idées qu’il retiendra en référence à la question envisagée. D’abord, cette technique responsabilise à titre individuel chaque personne en la poussant à réfléchir pour faire des propositions. Ensuite, chaque participant est invité à soumettre et à défendre ses propositions au sein d’un groupe tout en écoutant les idées des autres membres pour éventuellement les adopter en étant réellement convaincu. C’est donc une démarche qui engendre le changement de représentations. Dans la cadre du développement d’une démarche communautaire au sein d’un collège, la technique de Delphes pourra par exemple permettre à chaque classe d’aboutir à un choix de priorités à poursuivre et de confronter ce choix à ceux des autres classes jusqu’à l’obtention d’un consensus général.

Déroulement

- La technique de Delphes s’utilise en groupe de tailles importante (20 à 60 personnes).L’activité peut durer de une à trois heures en fonction de la tailles du groupe.- En réponse à une proposition faite par l’animateur chaque participant énonce ses choix ou ses priorités (entre 5 et 10) puis les participants se regroupent par deux et recherchent

un consensus afin de sélectionner parmi leurs premières propositions celles qu’ils retiennent collectivement.

- Ensuite les groupes de deux personnes se regroupent par quatre puis par huit et ainsi de suite jusqu’à regroupement général et l’adoption des 5 (ou 10) idées finales.

- A chaque étape le groupe sélectionne à l’unanimité les critères qu’il retient grâce au débat.

INTITULE LE PHOTOLANGAGE

Description

Un photolangage est constitué d’un ensemble de photographies numérotées et variées qui représentent des groupes, des individus, des situations, des paysages ou des lieux de vie. Il existe différentes formes de photolangage, on peut en outre en composer soi-même.

IntérêtLe photolangage est un outil qui favorise l’expression des représentations, la prise de parole de chacun et le développement d’une dynamique au sein d’un groupe

Déroulement

- Le photo langage s’utilise en groupe restreint (12 à 16 personnes). L’activité dure de deux à trois heures en fonction du groupe.

- Les photos sont disposées sur une table de manière à ce que les membres du groupe puissent tourner autour. L’animateur demande à chacun de choisir la photo qui

illustre le mieux sa représentation du concept questionné.- Chacun va choisir silencieusement une photo. Les photos peuvent être bougées,

comparées, mais elles doivent être laissées sur la table pour qu’elles soient visibles par tous. Les participants ne doivent pas communiquer entre eux afin d’éviter les

effets d’influence. Il n’ya pas de bonnes ou de mauvaises photos.- Lorsque les participants ont choisi une photo ils peuvent retourner s’asseoir et

éventuellement noter sur un papier les quelques arguments qui ont orienté leur choix. Ensuite, à tour de rôle, chacun exprimera les raison de son choix sans que cela donne

lieu à des commentaires de la part du groupe ou à un débat. Si deux personnes ont choisi la même photo, elles seront écoutées chacune à leur tour. L’animateur note les

expressions au tableau en les classant en fonction de leur proximité.- A l’issue de la séance le groupe dispose d’une vision globale des positionnements du

groupe quant à la question envisagée.

INTITULE PHILIPS 6.6.6

DescriptionCette technique permet au groupe de définir ensemble un consensus dans l’adoption de six idées majeures. Le total des idées proposées peut aller de 6 à 36 en fonction du nombre des idées communes entre les différents groupes.

IntérêtCette technique permet de fédérer un groupe, même disparate, autour de six points qui peuvent être des définitions ou des pistes de travail. Elle incite chaque participant à réfléchir et à communiquer ses propositions au sein du groupe

Déroulement - L’animateur pose une question à l’ensemble des personnes puis propose, pour y

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réfléchir, la constitution de six sous-groupes.- Chaque sous-groupe travaille six minutes et émet six idées.

- Les sous-groupes se retrouvent ensuite et restituent chacun leurs six idées (36 au total)

- Six idées finales sont alors retenues par l’ensemble des participants et peuvent devenir alors la base de travail du groupe.

INTITULE LA RESOLUTION DE PROBLEMES (ou ETUDE DE CAS)

Description

C’est une technique d’animation dans laquelle les participants sont répartis en sous-groupes pour dégager une solution à un problème précis qui leur est soumis par l’animateur. La situation problème doit de préférence avoir un lien évident avec le contexte professionnel des participants. L’activité de résolution du ou des problèmes soulevés peut s’appuyer sur un travail individuel ou sur une organisation par petits groupes

Intérêt

L’utilisation rigoureuse de la technique de résolution de problèmes favorise à la fois l’appropriation des contenus abordés et l’intégration des compétences recherchées. Elle sollicite également les interactions sociales et stimule les capacités d’imagination et de créativité.

Déroulement

Au préalable, l’animateur doit :- Etre convaincu de la maitrise du problème qu’il va soumettre- Doser le niveau de difficultés du problème le centrer sur l’objectif visé et veiller à ce que

le problème soulevé débouche sur plusieurs solutions afin de susciter la discussion.- Noter par écrit les consignes de travail et d’organisation - et vérifier auprès des participants si les consignes données sont bien comprises- Veiller sur la préparation du matériel nécessaire pour le travail (document, fiches,

tableau, cas à étudierLors de la présentation l’animateur doit :- Diffuser, lire et vérifier la compréhension claire des consignes de travailPendant le travail des groupes il doit :- Il doit superviser les participants et venir en aide à eux qui en ont besoin sans leurs

suggérer de solutionLors des mises en commun :- Il ne doit pas accepter telles quelles les solutions proposées par les participants et doit

réagir de manière bienveillante- S’il s’agit d’une production fermée, débouchant sur une solution unique, il doit valider

ce qui exact, relever ce qui ne l’est pas, et déterminer si la production est complète.- S’il s’agit d’une production ouverte, l’animateur doit examiner si les réponses sont conformes au sujet, compare les différentes manières dont les groupes ont travaillé,

dégager les points de convergence et de divergence entre les production des différents groupes complétés par un apport personnel(c’est sa plus-value) sans donner l’impression

qu’il détient l’unique vérité.

INTITULE EXPOSE -DEBATDESCRIPTION C’est une technique d’animation qui consiste en un apport théorique ou

méthodologique sur un thème donné, cet apport étant réalisé en interaction avec les participants.Exemple d’apport théorique : «  la différence entre la révision et la remédiation «

Exemple d’apport méthodologique : « Comment mener une remédiation dans une classe à effectifs pléthorique ? «

INTERET L’exposé débat a une importance fondamentale au début de la formation, notamment

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pour expliciter ou mettre en place un cadre conceptuel et méthodologique qui intéresse l’ensemble des participants.Toutefois pour que les exposés débats soient réussis lors d’une formation, leur fréquence doit être limitée.

DEROULEMENT 1 -Quand il prépare l’exposé discussion, le formateur doit :- S’assurer de sa propre maîtrise du contenu ;- S’assurer de sa propre maîtrise du matériel (rétroprojecteur, vidéo projecteur..) ;- S’assurer que le matériel existe, et est fonctionnel ;- Limiter le temps d’un exposé à 20 mn et l’exposé-discussion à 3/4h ;- Partir d’exemples concrets pour en arriver à la théorie (approche inductive).

2 -En commençant, le formateur doit :- ne pas hésiter à réaménager le local (privilégier la disposition en U) ;- Créer un climat convivial (appeler les participants par leur prénom, lancer une pointe

d’humour..)- Poser brièvement, mais fermement le cadre : désigner un « gardien du temps », les

moments où on pose des questions, préciser s’il existe des notes , et le moment où elles seront distribuées..

3 -Pendant le déroulement de l’exposé discussion, le formateur doit : -Etablir et maintenir un contact visuel avec les participants ;

-Bien articuler, parler de manière à être entendu de tous ; -Vérifier si le message passe bien ;

-Faire expliciter ce qui ne va pas ; -Eviter de parler dans le bruit.

4 -Pour réussir l’interaction, il convient de :- recueillir les représentations des participants en guise d’amorce ;exemple : « Que

signifie pour vous le terme compétence ? qu’est-ce pour vous qu’un bon évaluateur ? »…

- Solliciter les apprenants pendant l’exposé ; exemple : »Quelles seraient selon vous les réponses possibles à ce problème ? » ;

- Faire appel aux expériences des participants à propos du thème abordé ;- Susciter des questions en fin d’exposé ;- Susciter un débat en fin d’exposé.

5 -Lors du débat l’animateur doit :- S’occuper de tous les participants (bons ,timide…), et valoriser leurs intervention

(pertinent , c’est bien de me le rappeler….)- Ne pas rejeter brutalement une question que pose un participant- Eviter de passer trop de temps sur un point qui n’intéresse qu’une minorité- Rassurer l’auditoire en lui montrant qu’il maîtrise le sujet de l’intervention- Laisser des ouvertures pour d’éventuelles propositions des participants

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