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Un siècle de réfugiés étrangers dans la Drôme

Exposition historique Une coproduction Centre du Patrimoine Arménien / Archives départementales de la Drôme

Présentée du 9 février au 25 juin 2017 Aux Archives départementales de la Drôme, 14 rue de la Manutention, 26000 Valence

Le nombre de réfugiés et apatrides dans le monde est aujourd’hui à son niveau le plus haut depuis la Seconde Guerre mondiale. Remontant jusqu’au début du XXe siècle, l’exposition propose un éclairage historique sur ce phénomène, à l’échelle du territoire drômois. Ils sont Arméniens, Allemands, Espagnols ou encore Bosniaques, « boat-people », juifs apatrides… Tous, ils ont vécu le traumatisme de l’exil. Du début de la Première Guerre mondiale à nos jours, la Drôme a accueilli nombre d’entre eux. Leur histoire est liée à celle des conflits qui traversent le monde, et a contribué à façonner le visage de leur terre d’accueil. À travers plus de 200 documents d’archives, de photographies, de films et d’objets-témoins, l’exposition présente ainsi des parcours individuels et collectifs amenant à découvrir l’expérience de ces femmes et de ces hommes. Elle met en lumière des initiatives locales en faveur des réfugiés, originales et peu connues, comme celle du centre horloger de Valence, qui a permis l’insertion de réfugiés par le travail.

Aux équipes enseignantes

Présentation de l’exposition et de ses animations

Mardi 7 février à 17h ou mercredi 8 février à 14h

Sur inscription

Contacts

CPA - Action éducative – 04 75 80 13 03 Coordination : [email protected] Professeur relais : [email protected] Archives départementales de la Drôme – Pôle des publics – 04 75 82.44.80 Coordination : [email protected] Professeur relais : [email protected]

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Sommaire Liens avec les programmes scolaires 5 Médiation pédagogique 6 Ressources 7 L’exposition

Éclairages L’Établissement rural de la Drôme

Henri Mücke, réfugié allemand Les mots sont importants Catalogue de l’exposition

Les acteurs 14 Informations pratiques 15

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Liens avec les programmes scolaires

Collège / Quatrième Des échanges à la dimension du monde: les mobilités humaines transnationales, un monde de migrants, les mobilités internationales forcées

Lycée professionnel / Première / Géographie

Acteurs, flux et réseaux de la mondialisation, les migrations internationales

Lycée / Première / Histoire

Croissance économique, mondialisation et mutation des sociétés depuis le milieu du XIXe. Une étude de l'immigration et de la société française est prévue.

Lycée / Terminale / Géographie

La mondialisation en fonctionnement : mobilités, flux et réseaux

Deux professeurs relais sont à votre disposition.

Aux Archives départementales de la Drôme

Véronique Bossens (enseignante en Histoire au collège Camille Vernet, Valence)

[email protected]

Au CPA

Ingrid Auziès (enseignante en Lettres au lycée Algoud-Laffemas, Valence)

[email protected]

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Médiation pédagogique

Un siècle de réfugiés étrangers dans la Drôme ■ Visite guidée de l’exposition Au fil des cinq grandes parties qui constituent l’exposition, les élèves découvriront l’histoire des réfugiés sous un angle local et se familiariseront avec le statut juridique du « réfugié ». Public : à partir de 12 ans - Collège - Lycée Durée : 1h si couplée avec une autre animation ou 1h30 Lieu : Archives départementales Tarif par élève : gratuit

Sur les traces des réfugiés étrangers dans la Drôme ■ Atelier Cet atelier en demi-classe propose de développer quelques points tirés de l’exposition. Le travail sur documents d’archives originaux débouchera sur une restitution orale. Public : à partir de 12 ans - Collège - Lycée Durée : 1h (couplée avec la visite de l’exposition) Lieu : Archives départementales Tarif par élève : gratuit

Valence à la croisée des mondes ■ Parcours dans la ville Cette visite du centre de Valence offre un regard insolite sur la ville. De lieux en bâtiments, de rues en monuments, c’est l’histoire des populations venues d’ailleurs qui s’écrit au fil des étapes et des indices. Des Romains aux demandeurs d’asile, Valence a toujours été une ville ouverte aux autres cultures. Ce jeu de piste guidé se déroule en extérieur à l’aide d’un questionnaire. Public : à partir de 8 ans - Primaire Cycle 3 - Collège - Lycée Durée : 1h30 Lieu : départ des Archives Tarif par élève : 2,30 € (1,50 € établissements de l’Agglo)

Le quartier arménien de Valence ■ Parcours dans la ville

Entre histoire et mémoire, le centre-ville de Valence apporte un éclairage sur l’histoire des Valentinois d’origine arménienne. Ce parcours guidé permet ainsi de mieux comprendre l’accueil et l’installation d’une population venue d’ailleurs. Public : à partir de 13 ans - Collège - Lycée Durée : 1h30 Lieu : départ des Archives Tarif par élève : 2,30 € (1,50 € établissements de l’Agglo)

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RESSOURCES ˃ ˃ ˃

L’exposition

Éclairages

Les mots sont importants

Catalogue de l’exposition

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L’exposition Un siècle de réfugiés dans la Drôme Construite autour de cinq séquences, l’exposition évoque l’histoire des populations qui se sont réfugiées dans la Drôme suite aux grands événements du XXe siècle. Comment ces personnes ont-elles été accueillies au sein du territoire par les habitants ? Comment s’est organisée leur installation localement ? Qui a pris en charge leurs arrivées successives ? Pendant le premier conflit mondial La Première Guerre mondiale constitue un tournant : les violences grandissantes à l’égard des civils jettent des foules immenses sur les routes d’Europe. La correspondance de la préfecture de la Drôme et des maires des communes témoigne de la situation d’urgence dans laquelle ces arrivées sont gérées. Des lettres de réfugiés évoquent le sentiment de gratitude à l’égard de la terre d’accueil, mais aussi les difficultés à surmonter le traumatisme de l’exil.

L’entre-deux-guerres Le démantèlement des empires ottoman et russe provoquent d’importants mouvements de population. À cette époque, l’État encourage l’immigration pour reconstruire le pays. Dans la Drôme, les Arméniens arrivent par centaines dans les années 1920. Des Ukrainiens fuyant l’avancée de l’Armée rouge viennent dans la forêt de Saou construire le circuit des Trois-Becs. En parallèle, la montée des régimes totalitaires provoque un nouvel afflux de réfugiés dans la région. Les réfugiés sont dispersés à travers les communes et souvent, les familles sont éclatées.

Durant la Seconde Guerre mondiale Avec la crise des années 1930, la politique française envers les immigrés se durcit. Après l’Armistice, les étrangers deviennent des « indésirables ». Dans la Drôme, deux camps d’internement sont créés, ainsi que deux groupements de travailleurs étrangers. Ces lieux ont servi d’antichambres pour la déportation de réfugiés. À Dieulefit, Pont-de-Manne ou encore Peyrins, le sauvetage des réfugiés juifs devient une priorité pour certains habitants, qui n’hésitent pas à défier les autorités et à prendre des risques.

Jeunes Arméniens. Taulignan, sud de la Drôme, 1925

© Collection privée

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L’après-guerre Plus de dix millions de personnes peuplent encore des camps de déplacés en Allemagne ou en Italie. Là où la compétence des États atteint ses limites, les organismes locaux et associations prennent le relais. Dans la Drôme, deux expériences originales sont initiées dès les années 1950. Pour pallier la désertification rurale du département, des familles de réfugiés sont installées dans des fermes abandonnées. Un centre horloger ouvre également ses portes à Valence pour des réfugiés en situation de handicap physique.

Réfugiés allemands dans la Drôme © Collection Barbara Wittenberg

La seconde partie du XXe siècle À la fin des années 1970, des milliers de boatpeople vietnamiens, cambodgiens ou laotiens sont contraints de fuir leur pays sur des embarquements de fortune. Après de longues traversées, souvent périlleuses, ces personnes trouvent asile dans des pays loin de chez eux. Dans les années 1990, c’est le sort des réfugiés bosniaques, fuyant les massacres de l’armée serbe, qui provoque un vent de solidarité en France. Dans la Drôme, des particuliers hébergent des familles, des associations sont créées… Le relais médiatique sensibilise au sort difficile de ces nouveaux arrivants.

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Éclairages

L’Établissement rural de la Drôme Au début des années 1950, l’association La Cimade met en place un plan d’installation des réfugiés dans la Drôme, qui donne naissance à l’Établissement Rural de la Drôme (ERD). Son objectif est de contribuer au développement économique de la région par la mise en culture de terres abandonnées, et d’assurer logement et travail à des familles réfugiées.

Qui sont les familles accueillies par l’ERD ? La première famille arrive en 1952. Deux ans plus tard, une vingtaine d’autres sont installées. Elles viennent pour la plupart de camps de réfugiés d’Allemagne et d’Italie. Expulsées de leur territoire après la guerre, ces familles sont aussi parfois polonaises, sudètes, etc.

Être allemand dans la France d’après-guerre L’arrivée de familles allemandes dans la France d’après-guerre n’est pas très bien perçue par les habitants au départ. Certains enfants sont traités de « boches » dans les cours d’école, l’apprentissage de la langue française est difficile pour les adultes… Mais au fil du temps, la méfiance s’estompe et laisse place à la solidarité.

La famille Mücke (les parents et sept enfants) avec une vache Jersey, donnée par les Américains © ADD, 373 J / Collection Olivier Cadier

La redynamisation du territoire L’arrivée de ces réfugiés a redonné de la vigueur au territoire. Certains paysans Drômois, voyant de nouveaux venus se sont sentis moins seuls et ne sont pas partis. L’arrivée d’enfants a empêché la fermeture d’écoles. Au total, c’est plus de 1 200 hectares de terre dont l’exploitation a repris.

Au début de l’expérience ERD, les familles avaient des

vaches Hollstein allemandes qui n’étaient pas adaptées au

territoire drômois, trop aride. Grâce à l’association

américaine CARE, les nouvelles familles arrivant ont

bénéficié de vaches Jersey qui n’ont pas eu de problèmes

d’acclimatation.

Plus largement, l’équipement de l’ERD n’était pas toujours

très adapté au début (tracteurs trop larges pour les

routes, etc.), il y a eu, progressivement, des ajustements.

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Henri Mücke, réfugié allemand

La famille Mücke a été expulsée en 1946 de Tchécoslovaquie. Elle dut se réfugier dans un camp en Allemagne avant d’arriver dans la Drôme. Première famille à s’y être installée, elle a obtenu une ferme grâce à l’Établissement rural de la Drôme. Juste après la Deuxième Guerre mondiale, des familles allemandes habitant les pays d’Europe de l’Est depuis parfois des générations, ont été expulsées de leur territoire. Cela fut le cas de la famille Mücke, qui possédait une ferme en Tchécoslovaquie et qui dut partir en 1946 pour un camp en Allemagne. Arrivés en août 1952 dans la Drôme, les Mücke se sont rapidement mis à l’œuvre pour réhabiliter la ferme qui leur avait été attribuée. Ils y ont pratiqué la culture de céréales, de betteraves, d’orge, de blé, de pommes de terre, des fourrages, l’élevage de cochons, etc.

Témoignage d’Henri Mücke Extrait […] Lorsque nous sommes arrivés dans la Drôme, le traumatisme de la guerre était encore très proche et palpable. L’arrivée était surtout dure pour ma mère, qui ne parlait pas français. À l'école, il m'est arrivé d'être traité de « boche ». Il y avait à Teyssières un instituteur, qui parlait un peu allemand. Grâce à lui nous avons vite appris le français et, en échange, nous l'aidions à perfectionner son allemand. Cela a facilité notre intégration. Toutefois, la situation provoquait une certaine timidité chez nous. Au bal nous n'osions pas inviter les Françaises à danser. Il y avait des différences culturelles entre Allemands et Français ; en Allemagne on se serre la main alors qu’en France on se fait la bise. Cependant, nous avons vite appris. Wielfrid Mücke (à gauche)

avec le pasteur Cadier, président de l’ERD © Collection Henri Mücke

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Les mots sont importants Étranger Se dit d’une personne qui ne possède pas la nationalité française. Cet état peut changer au cours de la vie d’un individu puisqu’il peut l’obtenir. La notion d’étranger ne recouvre pas celle d’immigré puisque l’on peut être étranger sans jamais avoir migré (c’est le cas des personnes qui sont nées et vivent en France mais qui n’ont pas la nationalité française), ou à l’inverse être immigré mais pas étranger (c’est le cas des personnes qui sont nées étrangères, qui se sont installées en France et ont obtenu la nationalité française).

Migrant Se dit d’une personne qui quitte son pays d’origine pour s’installer durablement dans un pays dont elle n’a pas la nationalité. Si le terme “ immigré ” favorise le point de vue du pays d’accueil et le terme “ émigré ” celui du pays d’origine, le vocable “ migrant ” prend en compte l’ensemble du processus migratoire.

Immigré Un immigré est une personne née à l'étranger et résidant en France. La qualité d'immigré est permanente : un individu continue à appartenir à la population immigrée même s'il devient français par acquisition. On peut être Français et immigré. C'est le pays de naissance, et non la nationalité à la naissance, qui est déterminant. En mars 1999, 4 310 000 immigrés résidaient en France métropolitaine, soit 7,4 % de la population, proportion constante depuis 1975.

Demandeur d’asile Se dit d’une personne qui a fui son pays, parce qu’elle y a subi des persécutions ou craint d’en subir, et qui demande une protection à la France.

Sa demande d’asile est examinée par l’Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides (OFPRA) et la Cour Nationale du Droit d’Asile (CNDA). À l’issue de l’instruction de son dossier, le demandeur d’asile est soit reconnu réfugié, soit débouté de sa demande.

Réfugié Se dit d’une personne à qui la France accorde une protection, en raison des risques de persécution qu’elle encourt dans son pays d’origine du fait de son appartenance à un groupe ethnique ou social, de sa religion, de sa nationalité ou de ses opinions politiques. Les réfugiés forment une catégorie très particulière de migrants. N’ayant pas eu le choix du départ, ils doivent trouver asile dans des pays d’accueil, parfois très éloignés de chez eux. Le retour signifie souvent la mort et il faut reconstruire une vie ailleurs, renonçant quelquefois à l’espoir de repartir.

Sans-papiers Se dit d’une personne étrangère qui vit dans un pays sans en avoir obtenu le droit. Cette appellation indique qu’elle n’a pas de papiers l’autorisant à vivre en France (titre de séjour), mais cela ne signifie pas qu’elle soit dépourvue de papiers d’identité (carte d’identité ou passeport, par exemple). Un sans-papiers n’est pas forcément arrivé clandestinement en France : il peut avoir été autorisé à entrer sur le territoire, mais ne pas avoir obtenu l’autorisation d’y rester.

Clandestin Se dit d’une personne qui enfreint les règles relatives au droit de séjourner en France et se soustrait à la surveillance de l’administration. Très souvent, les sans-papiers ne sont pas clandestins car leur situation est connue de celle-ci.

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Catalogue de l’exposition

Un siècle de réfugiés étrangers dans la Drôme

Introduit par un texte d’Aline Angoustures, directrice de la Mission histoire et

archives de l’Office français pour la protection des réfugiés et apatrides, cet opus

reprend et développe les problématiques abordées par l’exposition grâce à la

contribution de chercheurs.

Il éclaire ainsi des aspects méconnus, voire inédits, de l’accueil des réfugiés

dans la Drôme.

Ainsi, Anouche Kunth s’est intéressée au département comme territoire-étape

dans le parcours d’exilés arméniens, Jean-Luc de Ochandiano observe les

politiques publiques et la solidarité développées dans le cadre de l’accueil des

réfugiés espagnols, Philippe Hanus propose une approche du centre d’accueil de

réfugiés juifs mis en place par l’abbé Glasberg dans le Royans, et Bernard Delpal

revient sur l’histoire de la Cimade.

Tarif : 13 € - 112 pages, 2017

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Les acteurs Les Archives départementales de la Drôme

Les Archives départementales de la Drôme sont chargées de la conservation du patrimoine écrit du département. En 2016, elles conservent un peu plus de 31 kilomètres linéaires de documents, dont les plus anciens remontent au XIe siècle. Leurs missions en bref : collecter, classer, conserver et rendre accessibles au public les documents provenant des administrations départementales, mais aussi des personnes privées : particuliers, entreprises, associations, partis politiques… Des expositions et autres manifestations

culturelles sont régulièrement organisées pour valoriser et faire rayonner ce patrimoine commun à tous les citoyens. Plus d’informations sur : archives.ladrome.fr

Le Centre du Patrimoine Arménien (CPA)

Le CPA est un lieu original dédié à l’histoire des cultures et des migrations ainsi qu’à l’actualité géopolitique du monde contemporain. Son exposition permanente retrace le parcours des Valentinois d’origine arménienne, depuis le génocide et leur départ de Turquie jusqu’à l’arrivée et l’installation dans la Drôme. Tout au long de l’année, des expositions temporaires et des rencontres invitent le public à poser un autre regard sur le monde contemporain.

Actuellement, le CPA fait l’objet de travaux d’agrandissement. Ses espaces étant fermés, sa programmation a lieu intégralement hors les murs.

Plus d’informations sur : www.patrimoinearmenien.org

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Informations pratiques

Cette exposition est présentée du 9 février au 25 juin 2017 Aux Archives départementales de la Drôme, 14 rue de la Manutention, 26000 Valence

Contacts Archives départementales au 04 75 82 44 80 / [email protected] CPA / Action éducative au 04 75 80 13 03 / [email protected] Les groupes sont accueillis sur réservation du lundi au vendredi de 9 h à 17 h.

Tarifs

• Visite guidée de l’exposition : gratuit

• Atelier : gratuit

• Parcours dans la ville : 2,30 € (1,50 € établissements de l’agglo) Devis sur demande Modes de paiement acceptés : carte M’Ra, chèque Top Dép’Art, chèque, virement, espèces

Accès

Gares à Valence ville et Valence TGV : 1h de Lyon et Grenoble, 1h30 de Marseille et 2h30 de Paris Liaisons autoroutières directes avec Lyon, Grenoble et Marseille Aéroport de Lyon Saint-Exupéry à 1h par autoroute

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