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Créer un partenariat en faveur des enfants avec les communautés religieuses

Créer un partenariat en faveur des enfants avec les communautés

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Page 1: Créer un partenariat en faveur des enfants avec les communautés

Créer un partenariat en

faveur des enfants avec les communautés

religieuses

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REMERCIEMENTS

Ce guide a été conjointement élaboré par Stephen Hanmer, spécialiste de la société civile et de l’engagement parlementaire, et par Malia Robinson, consultante, agissant sous la direction et la supervision générales de Liza Barrie, Chef des partenariats avec la société civile, et de Nicholas Alipui, Directeur des programmes. Jaclyn Tierney a apporté son appui pour la production de ce guide, et Susan Markisz pour la photographie. Tina Johnson a apporté son soutien éditorial.

Des versions précédentes de ce guide ont été distribuées aux bureaux de pays et régionaux de l’UNICEF et au siège. Une quarantaine d’exemples figurent dans cet ouvrage : ils ont été donnés par des bureaux de l’UNICEF et nous n’aurions pu les développer sans leur soutien et leur participation. Nous souhaitons tout particulièrement exprimer notre gratitude aux bureaux de pays et régionaux suivants : Afghanistan, Algérie, Angola, Bangladesh, Bhoutan, Bolivie (État plurinational de), le Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, le Bureau régional pour l’Amérique latine et les Caraïbes, Cambodge, Égypte, El Salvador, Équateur, Haïti, Inde, Indonésie, Iran (République islamique d’), Kenya, Libéria, Mauritanie, Namibie, Népal, Nicaragua, Nigéria, Pérou, Philippines, République démocratique du Congo, République de Moldova, République dominicaine, République-Unie de Tanzanie, Sénégal, Sierra Leone, Soudan, Swaziland, Timor-Leste, Venezuela (République bolivarienne du) et Zimbabwe.

Au siège de l’UNICEF, les divisions suivantes ont contribué à ce rapport : Programmes (notamment Santé, eau et assainissement, Nutrition, VIH/SIDA, Protection de l’enfance, Éducation, Développement de la petite enfance), Politiques et pratiques (notamment Communication pour le développement et Genre et droits), Programmes d’urgence, Recherche et évaluation.

Ce guide a aussi été partagé, à des fins de retour d’information, avec des partenaires des diverses organisations extérieures suivantes :

Alliance des civilisations (ONU), American Jewish World Service, Archbishop of Canterbury’s Secretary for International Development, Arigatou International, Banque mondiale, Better Care Network, Boston University School of Theology, Catholic Relief Services, Center for Interfaith Action against Global Poverty, Christian Alliance for Orphans, Churches Network for Non-Violence, Columbia University, Comité des ONG d’inspiration religieuse auprès des Nations Unies, Council for a Parliament of the World’s Religions, Episcopal Relief & Development, Faith to Action, Fonds des Nations Unies

pour la population (UNFPA), Full Circle Partners, Georgetown University Berkley Center for Religion, Peace, and World Affairs, Global Network of Religions for Children, Global Working Group On Faith, SSDIM & HIV, Hartford Seminary, Interfaith Center of New York, Islamic Relief, Islamic Society of North America, Journée mondiale de prière et d’action pour les enfants, Micah Challenge International, Office of Religious Life at Princeton University, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Plan International, Pastoral da Criança, Quaker United Nations Office, Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA), Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Religions pour la Paix, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies sur la violence à l’encontre des enfants, Réseau d’information des droits de l’enfant (CRIN), Saint Olaf College, Save the Children, Search for Common Ground, Secrétaire général du sommet islamique spirituel et du Comité chrétien-musulman libanais pour le dialogue, United Religious Initiative, United States Conference of Catholic Bishops, Viva Network, Washington Network of Children in Armed Conflict, et World Vision.

Arigatou International, par l’intermédiaire du Comité japonais pour l’UNICEF, a fourni le soutien financier nécessaire à l’élaboration de ce guide.

© Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) Mai 2012

Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) Partenariats avec la société civile, Programmes 3 United Nations Plaza New York, NY 10017, États-Unis d’Amérique www.unicef.org/french

La reproduction de toute partie de cette publication est sujette à autorisation. Celle-ci est gratuite pour les organisations éducatives ou à but non lucratif. Les autres devront s’acquitter d’une somme modique.

ISBN : 978-92-806-4619-1

Conception : CREATRIX Design Group Production : Colorcraft of Virginia, Inc.

« Dans toutes nos initiatives, la priorité est donnée

aux enfants les plus défavorisés et aux pays les

plus démunis. » – Énoncé de mission de l’UNICEF

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AVANT-PROPOSBien avant la création de l’UNICEF, les communautés religieuses comptaient parmi les meilleurs défenseurs des enfants les plus démunis, offrant conseils, aide et réconfort à des millions de familles défavorisées.

De fait, la Convention relative aux droits de l’enfant – le traité sur les droits de l’homme le plus accepté au monde – reflète des valeurs profondément ancrées dans les traditions religieuses qui défendent la dignité inhérente à tous

Aujourd’hui, les communautés religieuses continuent d’être un partenaire indispensable de l’UNICEF dans les efforts qu’il accomplit pour faire avancer les droits des enfants et améliorer leur bien-être. Ces partenariats sont particulièrement importants alors que nous nous efforçons, avec une attention renouvelée, d’atteindre les enfants et famille les plus pauvres, les plus vulnérables et les plus difficiles à atteindre.

Ce guide Créer un partenariat en faveur des enfants avec les communautés religieuses est principalement destiné à renforcer ces partenariats et à les rendre encore plus efficaces dans le but d’améliorer la vie des enfants. Il fournit des informations précieuses sur les traditions religieuses et il présente la diversité des points de vue qui coexistent souvent au sein de la même tradition. Il comprend également des exemples utiles de partenariat et meilleures pratiques en vigueur dans toute une gamme de domaines d’activités, comme la protection des enfants, l’éducation, la santé, la nutrition et le VIH/SIDA, entre autres. On y trouvera également de nombreuses ressources pour le personnel de terrain, notamment des listes d’autres partenaires au sein des Nations Unies et d’autres organismes multilatéraux, ainsi que des organisations de la société civile qui interviennent dans toute une série de domaines.

Nous devons travailler d’arrache-pied pour réussir à consolider nos partenariats avec les communautés religieuses, non seulement pour trouver un terrain d’entente et optimiser nos avantages comparatifs, mais aussi pour encourager un dialogue ouvert, même sur des questions complexes et délicates. Cela est particulièrement vrai lorsque l’on aborde des attitudes et pratiques parfois associées à des croyances religieuses et qui nuisent aux enfants, sur les plans physique ou émotionnel, ou les empêchent de participer à part entière à leurs sociétés.

Bien des progrès ont été réalisés grâce à la collaboration fructueuse entre les communautés religieuses et l’UNICEF; la publication de ce guide nous permettra d’exploiter encore mieux l’énorme potentiel de ces partenariats. Ensemble, nous tirerons parti de nos atouts mutuels pour accomplir encore beaucoup plus, pour les enfants.

Anthony Lake Directeur général de l’UNICEF

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TABLE DES MATIÈRES REMERCIEMENTS ............................................................................................................... ii

AVANT-PROPOS .................................................................................................................. iii

1. VUE D’ENSEMBLE ...........................................................................................................2

2. CRÉER DES PARTENARIATS POUR OBTENIR DES RÉSULTATS ÉQUITABLES EN FAVEUR DES ENFANTS .............................................................................................6

Que sont les communautés religieuses? .................................................................7

Pourquoi travailler avec les communautés religieuses? ......................................10

Valeurs partagées ..........................................................................................11

Influence morale et leadership .....................................................................11

Des réseaux élaborés ....................................................................................12

Enfants, religion et spiritualité ...............................................................................15

3. CRÉER DES PARTENARIATS DANS TOUS LES SECTEURS DES PROGRAMMES ...16

Protection de l’enfance ...........................................................................................18

Éducation .................................................................................................................22

Santé .........................................................................................................................25

VIH et SIDA ...............................................................................................................29

Nutrition ...................................................................................................................33

Eau, assainissement et hygiène .............................................................................36

Questions transversales ..........................................................................................39

Développement de la petite enfance ............................................................39

Action humanitaire ........................................................................................40

Égalité des sexes ............................................................................................42

Participation des enfants ...............................................................................44

4. PRÉVENIR UN MAUVAIS USAGE DE LA RELIGION ...................................................46

5. CADRE DE RÉFÉRENCE POUR L’ENGAGEMENT ........................................................50

Comprendre les valeurs, les structures et le leadership ......................................51

Mettre l’accent sur les valeurs partagées et sur un cadre de référence axé sur les droits humains ................................................54

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Assurer l’impartialité ...............................................................................................55

Identifier les points d’entrée stratégiques .............................................................56

Intégrer les partenariats à la programmation .......................................................60

S’appuyer sur les atouts techniques et une force de rassemblement ................60

Assurer les compétences nécessaires ...................................................................62

6. PLANIFICATION, SUIVI ET ÉVALUATION .....................................................................64

ANNExES ...........................................................................................................................70

Annexe 1 : Intervenants principaux ...........................................................................70

Nations Unies ..........................................................................................................70

Organisations non gouvernementales ..................................................................72

Intervenants dans les milieux universitaires et de la recherche ................72

Organisations confessionnelles ....................................................................73

Organisations, alliances et réseaux interreligieux ......................................74

Annexe 2 : Principales ressources .............................................................................80

Ressources générales sur le développement et les droits de l’enfant ................80

Protection de l’enfance ...........................................................................................81

Survie et développement de l’enfant .....................................................................82

Développement de la petite enfance .....................................................................82

Éducation .................................................................................................................83

VIH et SIDA ...............................................................................................................83

Action humanitaire ..................................................................................................84

Annexe 3 : Échantillon de cadre logique ...................................................................85

RÉFÉRENCES .....................................................................................................................90

CRÉDITS PHOTOS .............................................................................................................94

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1VUE D’ENSEMBLE

Une personne qui vit avec le VIH reçoit, sous la forme d’une ficelle, une « bénédiction » bouddhiste de la part d’un des moines qui offrent un appui spirituel et affectif aux gens qui participent à des sessions de groupes d’entraide. Ces sessions font partie de l’intervention menée par le Gouvernement et l’UNICEF contre l’épidémie (République démocratique populaire lao).

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L’UNICEF et les autres organisations de protection des droits* de l’enfant ont une longue histoire de partenariat avec les communautés religieuses de toutes les confessions sur un vaste éventail de questions qui touchent les enfants. Les communautés religieuses sont les mieux placées pour promouvoir des résultats équitables en faveur des enfants et des familles les plus vulnérables. Leur influence morale et leurs vastes réseaux leur permettent d’atteindre les groupes les plus vulnérables et marginalisés, ceux que les organisations internationales et les gouvernements sont quelquefois moins aptes à atteindre de manière efficace. Elles sont également enracinées dans des cadres philosophiques qui façonnent leur vocation de service communautaire en engagements à long terme pour réaliser la paix, la justice et l’égalité sociale.

Plusieurs éléments fondamentaux de la Convention relative aux droits de l’enfant- l’instrument juridique de protection des droits de l’enfant qui a été le plus ratifié au monde et le plus complet

- reflètent des valeurs partagées par les grandes traditions religieuses du monde. Il s’agit notamment de :

• La croyance fondamentale dans la dignité de l’enfant.

• L’accent mis sur la famille comme le meilleur endroit pour élever les enfants.

• Le rang de priorité élevé accordé aux enfants et l’idée que tous les membres de la société ont des droits et des devoirs envers eux.

• La notion holistique de l’enfant et une compréhension exhaustive de ses besoins physiques, affectifs, sociaux et spirituels2.

Outre les avantages potentiels que les intervenants religieux apportent aux partenariats, la spiritualité et la religion ont une profonde influence sur le développement et la socialisation des enfants et elles ont la capacité à renforcer les influences protectrices et à favoriser la résilience. Les croyances, les pratiques, les réseaux sociaux et les ressources de la religion peuvent faire naître l’espoir, donner un sens aux expériences difficiles et fournir un soutien affectif, physique et spirituel. Leur impact peut être d’une grande portée lorsque les efforts déployés pour défendre les droits de l’enfant s’enracinent dans les aspects protecteurs des croyances et pratiques religieuses au sein d’une communauté.

Malgré les rôles positifs que peuvent jouer les communautés religieuses, il est important de reconnaître que ce travail de partenariat peut quelquefois soulever de légitimes préoccupations. Bien que les valeurs fondamentales de toutes les principales religions insistent sur la dignité et le droit au bien-être de tous les enfants, certaines croyances, attitudes et pratiques associées à des religions encouragent la violence et la discrimination à l’égard des enfants. Que ces convictions soient véritablement religieuses, ou que la religion soit détournée pour justifier certaines

« Nous constatons le fort consensus commun à nos traditions religieuses sur la dignité

inhérente à chaque personne, y compris les enfants… Nos traditions confessionnelles

ont une vision holistique de la vie d’un enfant, et cherchent donc à défendre tous

les droits de l’enfant dans le contexte de sa famille, de sa communauté et de

l’environnement social, économique et politique dans son ensemble. Tous les enfants

détiennent ces droits au même titre et nous devons nous assurer que les garçons

et les filles ont les mêmes chances de jouir de ces droits, notamment l’éducation, la

protection, la santé, le développement social et la participation. »

— Engagement multi-religieux pour faire face à la violence infligée aux enfants1

* Dans ce guide, l’expression « organisations de protection des droits de l’enfant » correspond aux ONG et réseaux n’ayant pas d’appartenance religieuse. Les organisations de protection des droits de l’enfant qui sont affiliées à des religions sont inclues dans l’expression « organisations confessionnelles ».

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convictions et pratiques néfastes, le fait est qu’elles peuvent compromettre l’intégrité physique, émotionnelle et spirituelle de l’enfant. On peut craindre également que des organisations confessionnelles ne fassent pression sur les bénéficiaires de l’aide pour qu’ils se convertissent ou qu’elles ne prodiguent cette aide qu’à ceux qui partagent leurs vues religieuses.

Certaines attitudes dont on pensait qu’elles trouvaient leur origine dans la religion s’enracinent, en fait, dans d’autres normes sociales et culturelles. Ces distinctions sont importantes car les pratiques inacceptables qui ont leurs racines dans d’autres valeurs culturelles peuvent être contestées et changées par les intervenants religieux eux-mêmes. Subsistent toutefois des préoccupations légitimes sur d’éventuels liens avec des responsables religieux dont l’approche et les pratiques sont tellement opposées aux principes des droits de l’enfant qu’une collaboration avec eux risquerait de compromettre l’intégrité, la neutralité et l’efficacité des organisations qui s’efforcent de réaliser les droits de l’enfant.

Cela dit, les communautés religieuses sont elles aussi préoccupées par d’éventuels partenariats avec les organisations de protection des droits de l’enfant. Par exemple, certaines émettent des réserves sur le fait de travailler avec des structures laïques et d’être cooptées ou utilisées pour réaliser des objectifs laïcs3. Des suspicions sont également exprimées dans certaines communautés religieuses sur le langage des droits de l’enfant, qui contredirait certaines croyances fondamentales et forcerait les communautés religieuses à compromettre leurs valeurs. Il est essentiel de comprendre ces préoccupations et de savoir pourquoi les communautés religieuses pourraient aspirer à des partenariats avec les organisations de protection des droits de l’enfant.

C’est lorsqu’existent une compréhension, une confiance et un respect mutuels, ainsi qu’un dialogue ouvert et des priorités communes, que les partenariats ont le plus de chances d’être productifs. L’expérience du

QUE VEUT DIRE L’UNICEF PAR UNE APPROCHE AxÉE SUR L’ÉQUITÉ ?

Pour l’UNICEF, équité veut dire que tous les enfants ont la possibilité de survivre, se développer et réaliser pleinement leur potentiel sans discrimination, partialité ou favoritisme. Cette interprétation est conforme aux stipulations de la Convention relative aux droits de l’enfant, qui garantit les droits fondamentaux de chaque enfant quels que soient son sexe, sa race, ses croyances religieuses, son revenu, ses attributs physiques, sa situation géographique ou toute autre condition qui lui est propre. L’approche axée sur l’équité dans les programmes et les politiques de l’UNICEF cherche à comprendre et à combattre les causes

profondes de l’iniquité de manière à ce que tous les enfants, notamment ceux qui souffrent des pires privations dans la société, aient accès à une éducation, à des soins, à des moyens d’assainissement, à de l’eau propre, à une protection et aux autres services indispensables à leur survie, leur croissance et leur développement.

Comme on le verra dans ce guide, les communautés religieuses sont bien placées, de par leurs valeurs, leur influence morale et leurs vastes réseaux, pour promouvoir des résultats équitables en faveur des enfants et des familles les plus démunis.

LES NATIONS UNIES ET LES COMMUNAUTÉS RELIGIEUSES

Les liens avec les communautés religieuses se sont considérablement développés au sein des Nations Unies ces 20 dernières années. Diverses résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies, comme la résolution 65/138 de 2010 intitulée « Promotion du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les religions et les cultures au service de la paix », ainsi que la Semaine mondiale de l’harmonie interconfessionnelle lancée en 2011, reflètent la visibilité croissante de la religion et l’importance qui lui est donnée.

Outre l’UNICEF, de nombreuses institutions des Nations Unies, comme le Fonds des Nations Unies pour la population

(UNFPA) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA), ont une longue expérience du travail en partenariat avec les communautés religieuses. Cette participation accrue au sein des Nations Unies se reflète également par la création en 2009 d’un groupe de travail interorganisations sur les organisations confessionnelles et les OMD (Objectifs du Millénaire pour le développement)4, actuellement constitué de 10 institutions des Nations Unies, comme moyen d’assurer une plateforme commune et de partager des idées et les résultats de cette mobilisation.

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travail avec les communautés religieuses a souligné la nécessité que les défenseurs des droits de l’enfant aient les connaissances, les compétences et les attitudes adéquates pour une collaboration efficace et constructive. Il est important, par exemple, de comprendre l’immense complexité et la diversité des communautés religieuses. Même au sein de traditions religieuses particulières, il existe une mise en contexte de la théologie morale, de son interprétation et de son application par l’action, et diverses perspectives parmi leurs dirigeants qui doivent être comprises pour identifier des points d’entrée pour le dialogue et le partenariat, même autour des questions les plus délicates. En dernière analyse, les partenariats doivent contribuer au bien-être des enfants en se fondant sur les atouts des communautés religieuses et en tirant d’elles les enseignements qui s’imposent pour élaborer les priorités de programmation. Dans bien des contextes où travaillent les organisations de protection des droits de l’enfant, les croyances religieuses sont un facteur important pour déterminer les attitudes et comportements communautaires. Les programmes doivent comprendre ces dynamiques (qu’elles soient positives ou négatives) et tenir compte des facteurs religieux dans leur théorie du changement. Dans ces contextes-là, la question n’est pas de savoir s’il faut s’engager aux côtés des communautés religieuses, mais comment le faire5.

Il importe également de se rappeler que les distinctions établies entre les structures religieuses et laïques ne sont pas toujours claires et nettes, compte tenu du rôle important joué par la religion dans la vie de nombreuses personnes, y compris des fonctionnaires du gouvernement et des acteurs de la société civile, qui travaillent pour des institutions laïques. Il y a aussi des gens qui travaillent au sein de l’UNICEF et d’autres organisations de protection des droits de l’enfant pour lesquels la religion joue un rôle important et qui donc peuvent servir de relais pour mieux comprendre les communautés religieuses et s’engager auprès d’elles.

Ce guide est principalement conçu comme document de référence pour le personnel de l’UNICEF et ses partenaires (y compris les autres organisations de protection des droits de l’enfant) pour élaborer des partenariats efficaces avec les communautés religieuses, en particulier les instances religieuses, les réseaux et les communautés confessionnelles locales.

• La section 2 permet de comprendre la manière dont les communautés religieuses peuvent contribuer de façon positive à la promotion des droits de l’enfant.

• La section 3 présente des exemples concrets de travail de coopération dans les principaux secteurs de la programmation et du plaidoyer de l’UNICEF.

• La section 4 aborde les difficultés soulevées par un mauvais usage de la religion.

• La section 5 souligne les stratégies d’un engagement efficace aux côtés des communautés religieuses.

• La section 6 aborde brièvement certaines approches relatives à la planification, au suivi et à l’évaluation de la programmation des partenariats.

• Les autres sections mettent en évidence les intervenants principaux ainsi que les ressources et les informations disponibles. Un document de travail séparé fournira à toutes fins utiles un bref aperçu des grandes traditions religieuses.

Note : ce guide présente des principes et pratiques au sein de traditions religieuses, tels qu’ils sont interprétés par des intervenants religieux issus de ces religions. Ces vues ne sont pas des interprétations de l’UNICEF. Ce n’est pas le rôle de l’UNICEF d’interpréter des textes, pratiques ou traditions religieuses.

LE CENTRE DE LIAISON DE L’UNICEF POUR LE TRAVAIL AVEC LES COMMUNAUTÉS RELIGIEUSES

La section des Partenariats avec la société civile (PSC) au sein de la Division des programmes sert de centre de liaison pour le travail avec les communautés religieuses. La PSC élabore des directives techniques et fournit un soutien au sein du Siège et aux bureaux de pays et régionaux travaillant avec les communautés religieuses. Une de ses priorités est

de faciliter le partage des compétences et des expériences entre bureaux de pays et régionaux ainsi que des liens avec les organisations et initiatives externes mondiales et régionales. Pour toutes informations complémentaires ou pour partager des expériences marquantes, veuillez consulter www.unicef.org/about/partnerships/index.php.

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2CRÉER DES PARTENARIATS POUR OBTENIR DES RÉSULTATS ÉQUITABLES EN FAVEUR DES ENFANTS

Un dirigeant religieux musulman avec un enfant dans un centre de développement de la petite enfance soutenu par l’UNICEF (République démocratique du Congo).

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QuE SONT LES COMMuNAuTéS RELIgIEuSES ?

L’expression « communautés religieuses » se réfère généralement aux intervenants religieux, hommes ou femmes, et aux dispositifs et structures qui institutionnalisent les systèmes de croyances au sein des traditions religieuses à tous les niveaux, du niveau local au niveau mondial6. Il s’agit notamment :

• De communautés confessionnelles locales (églises, mosquées, synagogues, temples, etc.)

• D’autorités confessionnelles (évêques, ecclésiastiques, imams, lamas, etc.)

• D’universitaires, théologiens et éducateurs religieux

• De missionnaires

• De groupes confessionnels ou interconfessionnels de la jeunesse

• De femmes des réseaux confessionnels

• D’organisations religieuses ou d’inspiration religieuse

• D’institutions, organisations, cadres et réseaux confessionnels, œcuméniques et intra-religieux

• D’institutions interconfessionnelles

Il y a une immense complexité et une immense diversité au sein des communautés religieuses quant à leur structure organisationnelle et leur position et leur statut dans la société. « Ces intervenants ont une taille, une mission, un rôle, une capacité technique et un champ d’application géographique variés : certains ont des budgets minuscules alors que d’autres gèrent plus d’un milliard de dollars par an… Certaines organisations sont inspirées de loin par des principes religieux, alors que d’autres sont officiellement liées aux institutions religieuses7. » Il est important de comprendre les communautés religieuses par rapport à la manière dont elles s’identifient elles-mêmes.

Structures

La plupart des grandes traditions religieuses ont des organisations et des associations intra-religieuses (ou confessionnelles) qui cherchent à consolider la force collective de leurs diverses branches ou dénominations dans la recherche d’un pouvoir de décision, d’un plaidoyer et d’autres efforts déployés pour que les principes de leur foi gagnent du terrain. « Le degré de structure… varie, car le secteur comprend à la fois des communautés religieuses bien définies avec des structures de pouvoir hiérarchique, et des ‘mouvements’ décentralisés d’individus qui partagent certains principes et intérêts8. »

Certaines communautés religieuses constituent des organisations, des réseaux ou des dispositifs avec d’autres objectifs spécifiques en tête. Certaines des plus visibles dans les contextes humanitaires et du développement sont les organisations religieuses ou d’inspiration religieuse. Ces organisations fonctionnent de la même manière que d’autres organisations non gouvernementales (ONG) en apportant leur soutien au développement et, dans bien des cas, aux interventions humanitaires d’urgence dans tout l’éventail de la programmation.

Toutefois, il y a beaucoup d’autres intervenants et structures constituant l’éventail complet des communautés religieuses qui devraient être mieux compris par les défenseurs des droits de l’enfant. Bien qu’il soit rarement remarqué, une grande partie du travail le plus efficace est effectuée en silence par des associations religieuses de femmes et de jeunes, par exemple, sous la direction de membres des communautés religieuses. Ceux-ci n’ont pas nécessairement une fonction dirigeante officielle mais jouent un rôle de premier plan pour le plaidoyer et la prestation de services en faveur des personnes de leur communauté les plus démunies.

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Les communautés religieuses peuvent aussi s’unir en réseaux officiels ou informels ou dans des programmes qui dépassent leur propre tradition religieuse. Ces mécanismes interreligieux utilisent les atouts sociaux, spirituels, moraux et autres de diverses communautés religieuses pour aborder les problèmes communs et réaliser des changements positifs en mobilisant leurs forces de façon collective et complémentaire9. Beaucoup de ces mécanismes concentrent spécifiquement leurs efforts sur la promotion et la protection de divers aspects des droits de l’enfant. Le tableau ci-après fournit une vue d’ensemble des rôles que pourraient jouer les intervenants religieux selon leur type.

S’ENGAGER AVEC DES TRADITIONS AUTOCHTONES

Ce guide se concentre sur le travail avec les grandes traditions religieuses plutôt qu’avec les traditions autochtones. Toutefois, l’engagement aux côtés des communautés autochtones est essentiel, et l’UNICEF est en train d’élaborer un guide à l’intention de son personnel sur les problèmes des groupes autochtones et minoritaires, afin de répondre à l’une des principales recommandations du Forum permanent des Nations Unies sur les peuples autochtones. L’UNICEF est également très actif dans ce secteur au niveau national, avec différents programmes et activités spécialement conçus pour faire avancer les droits des peuples autochtones, allant de l’éducation bilingue et interculturelle à des questions

délicates comme les services de santé, l’enregistrement des naissances et la suppression de la violence, des mauvais traitements et de l’exploitation dont sont victimes les enfants autochtones. Par exemple, le Bureau régional de l’UNICEF pour l’Amérique centrale et les Caraïbes travaille depuis 2004 à la mise en œuvre d’un programme sur les droits des enfants autochtones dans 17 bureaux de pays, dans le but de générer des informations stratégiques, d’habiliter les peuples autochtones (principalement les femmes et les adolescents) et de développer les capacités de ses homologues (principalement les gouvernements) et du personnel de l’UNICEF.

Ce garçon autochtone de huit ans vit dans une région où l’UNICEF contribue à former des enseignants et dirigeants de la communauté en vue de promouvoir les langues et coutumes traditionnelles (Venezuela).

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RôLES POTENTIELS DES INTERVENANTS RELIGIEUx PAR TyPE

Intervenant Description Rôles potentiels

ONG confessionnelles

• ONG d’inspiration religieuse évoluant à la fois dans le monde religieux et le monde laïc du développement, ce qui exige qu’elles travaillent avec efficacité dans les deux secteurs.

• Connectées aux groupes confessionnels, mais pouvant parfois travailler indépendamment des hiérarchies religieuses et exercer une certaine autonomie et souplesse.

• Certaines des plus grosses organisations confessionnelles internationales maintiennent des bureaucraties élaborées dotées d’une importante capacité technique et de gestion.

• Gérer les programmes, notamment la prestation de services, le plaidoyer et la recherche/analyse.

• Mobiliser les groupes confessionnels pour obtenir un soutien financier ou une aide pour le bénévolat ou le plaidoyer.

• Faciliter la création de liens plus étroits au sein des efforts confessionnels locaux et entre ces derniers et la communauté du développement dans son ensemble, notamment par l’échange de connaissances, la négociation de partenariats et la mobilisation de ressources.

• Développer les capacités des initiatives confessionnelles locales.

Réseaux et intermédiaires confessionnels

• Opèrent au niveau national, régional ou mondial et sont constitués de membres inspirés par la religion, qui représentent parfois différentes traditions confessionnelles et diverses perspectives.

• Peuvent représenter d’importants groupes d’inspiration religieuse.

• Mobiliser et représenter une voix morale collective; s’engager dans le plaidoyer.

• Mobiliser les groupes pour obtenir un soutien financier ou une aide pour le bénévolat ou le plaidoyer.

• Faire un travail de coordination et de négociation entre les membres de la communauté confessionnelle et entre ces derniers et la communauté du développement dans son ensemble, notamment en servant de plateforme de partage des connaissances, de mise en réseau, de coordination et de mobilisation des ressources.

• Fournir des services de soutien aux membres (par ex. développement des capacités, assistance technique, établissement de normes).

Infrastructure de la prestation de services confessionnelle

• Comprend l’infrastructure « concrète » de la prestation de services (écoles, cliniques et hôpitaux).

• Degrés divers d’alignement sur l’infrastructure nationale de prestation de services.

• Peut avoir une longue histoire de prestation de services locaux, une tradition de travail avec les populations marginalisées et une très bonne connaissance de la situation.

• Opérer « en première ligne » pour fournir des services directs aux communautés locales.

• Influencer les comportements par la prestation de services.

Autorités religieuses internationales et nationales

• Des personnages publics souvent visibles et bien respectés.

• Des leaders d’opinion jouissant d’une influence culturelle et politique, ainsi que des créateurs d’idées, qui interprètent les textes religieux et propagent les idées.

• Leur influence peut transcender les frontières confessionnelles et géographiques.

• Une voix morale et une plateforme qu’elles peuvent utiliser pour influencer et inspirer ceux qui les suivent ainsi que d’autres.

• Peuvent influencer directement ceux qui les suivent, ou le faire par le truchement de dirigeants locaux au sein des hiérarchies confessionnelles là où elles existent.

• Plaider auprès des décideurs.

Hiérarchies confessionnelles

• Degrés variés d’organisation et de centralisation de l’autorité d’une religion à l’autre.

• Peuvent être constituées de personnages politiques et culturels influents.

• Guider, coordonner et soutenir le travail de leurs communautés confessionnelles locales.

• Canal de communication des préoccupations exprimées par les autorités religieuses et laïques locales jusqu’au leadership religieux national et international.

• Plaider auprès des décideurs.

Congrégations et lieux de culte locaux

• Les congrégations et leurs dirigeants ont des racines communautaires profondes et offrent des lieux de réunion réguliers pour les fidèles.

• Les dirigeants religieux locaux sont souvent des personnages de la communauté en qui l’on a confiance, et ils peuvent parfois influencer les politiques nationales.

• Les dirigeants religieux locaux peuvent être des agents du changement efficaces, qui mobilisent les congrégations en influençant les attitudes et les comportements, en incitant à l’action et en s’engageant également dans le plaidoyer.

• Les membres de la congrégation peuvent être mobilisés localement ou dans plusieurs pays pour fournir des dons, du bénévolat, un plaidoyer, ou surveiller leur communauté.

• Les lieux de culte peuvent servir d’infrastructure pour rassembler les gens ou de réseau de distribution.

Source : extrait du Centre pour une action interconfessionnelle contre la pauvreté mondiale, 201010 .

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POuRQuOI TRAVAILLER AVEC LES COMMuNAuTéS RELIgIEuSES ?

« L’instinct qui nous pousse à nous occuper des enfants vient du plus profond des enseignements et de la vision spirituelle de toutes les traditions religieuses, ce qui motive les croyants à s’engager et prendre des mesures pratiques en faveur des enfants. Respecter cet engagement exige la collaboration des communautés religieuses, entre elles et avec d’autres partenaires, parce que ces défis transcendent les limites des religions elles-mêmes et sont trop imposants pour qu’un groupe puisse les relever à lui seul. »

— Conférence mondiale des religions pour la paix11

Les intervenants religieux entretiennent de profondes relations de confiance avec leur communauté et des liens étroits avec les membres les plus défavorisés et vulnérables. Par conséquent, ils sont particulièrement bien placés pour traiter des iniquités liées à des faits de société, comme les normes sociales, les comportements et les pratiques qui affectent l’accès aux services ou qui aggravent la discrimination et les privations, facilitant ainsi la concrétisation des efforts déployés pour réaliser les droits de ceux qui en sont les plus privés.

ATTEINDRE LES PLUS VULNÉRABLES

Toutes les grandes traditions religieuses soulignent à quel point il est important de répondre aux besoins des communautés et des individus marginalisés.

Dans le bouddhisme, la karuna (compassion, ou amour de tous les êtres) est, avec la prajna (sagesse), un pilier central de la foi. Une expression de la karuna, et l’une des plus importantes œuvres du mérite (puya), est la dana (charité) : des actes de générosité adressés à toute créature vivante, et le plus souvent à la communauté des moines12. Les moines et les nonnes, quant à eux, fournissent leurs soins et leur soutien à ceux qui souffrent.

Dans le christianisme, les êtres humains sont créés à l’image de Dieu et s’inspirent de l’exemple de Jésus pour vivre leur vie. S’occuper des enfants était un thème central des œuvres de Jésus (Luc, 18:16), et il enseignait que ceux qui se livraient à des actes d’amour étaient reconnus comme ayant directement été au service de Dieu : « Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli; j’étais nu et vous m’avez habillé; j’étais malade, et vous m’avez soigné; j’étais en prison, et vous êtes venus me voir… Je vous le dis en vérité, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Matthieu, 25:35–40).

Dans l’hindouisme, tout le monde est encouragé à pratiquer la compassion (daya) et la générosité (dana),

expressions les plus nobles de la dharma (devoir de vertu ou de droiture). La Bhagavadgita (17:20) enseigne que nous devrions être généreux vis-à-vis de ceux qui sont dans le besoin, et offrir nos présents aux moments et aux endroits où l’on a le plus besoin de soutien. Nous devrions le faire sans nous attendre à recevoir quoi que ce soit en retour13.

Dans l’islam, la justice sociale est une valeur sacrée et un dogme central de la foi. La zakat et la sadaqa sont conçues pour contrebalancer l’inégalité sociale, et donc promouvoir une société plus juste. En effet, le Coran considère la charité comme l’une des bonnes actions les plus vertueuses parce qu’elle s’en prend aux inégalités sociales. La zakat, qui est un des cinq piliers de l’islam, est une forme de charité obligatoire en vertu de laquelle les musulmans font don chaque année d’une part de leurs gains et de leurs biens aux pauvres et à ceux qui sont dans le besoin; la sadaqa est un don volontaire de n’importe quel montant effectué à n’importe quel moment14.

Dans le judaïsme, l’obligation de prendre soin des plus pauvres d’entre les pauvres se trouve dans toute la Torah, avec des références spéciales aux veuves et aux orphelins. Tikkoun olam, qui signifie la « réparation du monde », en est venu à faire référence dans le judaïsme réformé moderne aux actions sociales. Tsedaka (les dons charitables) et gemilut hassadim (les actes de bonté) sont des concepts connexes dans les approches juives progressistes vis-à-vis des problèmes sociaux15.

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Créer un partenariat en faveur des enfants avec les communautés religieuses 11

Valeurs partagéesLa Convention relative aux droits de l’enfant exprime une vision holistique de l’enfant, alimentée et reflétée par les valeurs que partagent les grandes religions du monde :

• La croyance fondamentale dans la dignité de l’enfant.

• Une haute priorité accordée aux enfants et l’idée que tous les membres de la société ont envers eux des droits et des devoirs.

• Une notion holistique de l’enfant et une compréhension exhaustive de ses besoins physiques, affectifs, sociaux et spirituels.

• L’importance accordée à la famille comme étant le meilleur endroit pour élever les enfants17.

Les communautés religieuses ont élaboré des structures et défini des relations modelées sur ces valeurs, et leurs mandats et systèmes de croyances demandent que l’on intervienne en faveur des personnes défavorisées, marginalisées et vulnérables et qu’on les aide. Leurs traditions du partage des connaissances et de la foi entre les générations contribuent à maintenir et perpétuer ces systèmes.

une influence morale et un leadershipEn raison de leur influence morale, les dirigeants religieux peuvent influer sur les idées, favoriser le dialogue et établir des priorités pour les membres de leurs communautés. Par exemple, 74 % des habitants de l’Afrique identifient les dirigeants religieux comme le groupe en lequel ils ont le plus confiance18.

• Les dirigeants religieux façonnent les valeurs sociales et favorisent les comportements responsables qui respectent la dignité et le caractère sacré de toute vie.

• De nombreux dirigeants religieux sont des communicateurs doués et influents qui peuvent toucher le cœur et l’esprit de millions de personnes, ce que les intervenants de l’action humanitaire ne sont pas toujours en mesure de faire.

• Parce qu’ils ont davantage accès aux sphères familiales et personnelles que la plupart des intervenants extérieurs, les dirigeants religieux sont un important canal de communication pour la transformation et le changement sociaux.

« C’est pour nous une obligation morale de fournir un environnement qui permette aux enfants d’explorer pleinement leur potentiel inné avec dignité, et la Convention relative aux droits de l’enfant est le véhicule primordial pour accomplir cette tâche essentielle. » — Réseau mondial des religions en

faveur des enfants 16.

LES AUTORITÉS RELIGIEUSES PLAIDENT EN FAVEUR DE LA CONVENTION RELATIVE AUx DROITS DE L’ENFANT

Les autorités religieuses jouent un rôle de premier plan en faveur de l’application de la Convention relative aux droits de l’enfant. Juste avant son lancement en 1990 au cours du Sommet mondial pour les enfants, l’UNICEF et la Conférence mondiale des religions pour la paix (à présent appelée Religions pour la Paix) – une coalition mondiale multi-religieuse favorisant une action commune des communautés religieuses mondiales en faveur de la paix – ont organisé une grande conférence appelée « Les religions du monde pour les enfants du monde ». Cette conférence a montré la voie d’une coopération interreligieuse en faveur

des enfants et recommandé la ratification universelle de la convention nouvellement adoptée.

À l’occasion de la Session extraordinaire des Nations Unies consacrée aux enfants en 2002, Religions pour la Paix a réuni un forum multi-religieux avec des dirigeants religieux provenant de pays en conflit ou sortant d’un conflit. Le groupe, réunissant les représentants de haut niveau de l’UNICEF, dont la Directrice générale, a déclaré son engagement en faveur du plaidoyer pour « Un monde digne des enfants ».

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12

• Dans les situations de conflits, l’influence morale et la confiance conférées aux dirigeants des communautés religieuses leur permettent de jouer des rôles importants dans la médiation et la réconciliation, et de plaider pour que l’on reconnaisse les besoins de protection spécifiques aux enfants et à d’autres membres particulièrement vulnérables de leur communauté.

• Les dirigeants religieux fournissent une stabilité et un soutien spirituels qui peuvent aider à répondre aux besoins psychosociaux des gens face à l’adversité.

De vastes réseaux Avec près de 5 milliards de membres au total, les communautés religieuses ont un grand potentiel d’action. Du plus petit village à la plus grande métropole, des districts et des provinces aux niveaux national et international, elles offrent toute une série de réseaux pour les soins et la protection des enfants et la sauvegarde de leurs droits. Voici quelques exemples de la portée qu’ont les intervenants religieux et interreligieux :

• Ils sont engagés dans la prestation de services sociaux comme l’éducation, la santé et le soutien socio-économique des personnes particulièrement vulnérables.

• Leur influence et leur accès sont particulièrement importants aux niveaux familial et communautaire, et transcendent généralement les barrières socio-économiques et de classe.

• Ils disposent de réseaux de bénévoles riches en ressources dynamiques et créatives.

DES DIALOGUES COMMUNAUTAIRES POUR SAUVER LA VIE DES ENFANTS AU NIGÉRIA

Au Nigéria - l’un des derniers champs de bataille de la lutte contre la polio -, certaines rumeurs sans fondement dans la région du nord, principalement musulmane, sur la sûreté du vaccin antipoliomyélitique oral, ont mis un terme à la campagne de vaccination et compromis l’effort d’éradication mondiale tout entier. L’UNICEF et d’autres institutions ont travaillé en étroite collaboration avec les dirigeants religieux pour qu’ils s’adressent à leur communauté de façon à contrecarrer les rumeurs et remettre la campagne sur les rails. Leur soutien comprenait une action de plaidoyer à haut niveau : le bureau de l’UNICEF en Égypte a demandé au Grand Sheikh d’Al Azhar de publier une déclaration sur l’importance de la vaccination; celle-ci pourrait être utilisée pour motiver et mobiliser les dirigeants religieux du Nigéria afin de soutenir le programme de vaccination.

Au niveau local, les dialogues communautaires étaient au cœur de l’approche stratégique destinée à promouvoir l’habilitation et la participation aux services de vaccination. Il s’agissait en particulier d’identifier les communautés les plus vulnérables, d’informer le Mai Angwa (dirigeant traditionnel) qui présidait et facilitait le dialogue, puis de s’assurer que les femmes, les dirigeants religieux et les organisations locales étaient représentés. Les prestataires de services locaux ont présenté des réponses factuelles aux questions posées et ont permis aux porte-parole communautaires de répondre aux préoccupations soulevées car ils étaient en mesure de faire correspondre les normes et proverbes locaux aux comportements

proposés. On a souvent donné l’occasion aux survivants de la polio de parler des défis auxquels ils étaient confrontés. Les dialogues se sont terminés lorsque le groupe s’est entendu sur les étapes essentielles de l’action à entreprendre, étapes qui ont été soutenues par le personnel de santé de l’UNICEF.

Une évaluation du programme a révélé un accroissement de 16 % du nombre d’enfants vaccinés dans 89 communautés dont les dialogues ont fait l’objet d’un suivi, et une réduction de 60 % du nombre des familles refusant la vaccination dans 54 communautés avec des dialogues ayant fait l’objet d’un suivi dans les États les plus à risque. Dans l’année qui a suivi son introduction, le programme « Community Dialogues » est devenu l’approche de base pour développer l’apprentissage social, la participation et l’autonomisation et pour initier des étapes visant à une plus grande équité dans le partage de l’information et la participation communautaire.

On peut tirer une leçon capitale de cette évaluation : en donnant expressément aux réseaux sociaux (surtout traditionnels) et aux dirigeants religieux un rôle de plaidoyer, on favorise la diffusion des connaissances et des compétences en direction des familles et des communautés, et on l’emporte sur tous les comportements d’adultes considérés néfastes pour « nos » enfants et notre communauté.

Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, « Nigéria », 200919.

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Créer un partenariat en faveur des enfants avec les communautés religieuses 13

LES DROITS DE L’ENFANT ExPRIMÉS SOUS FORME DE maNdala BOUDDHISTE

L’enfant est au cœur du développement du Bhoutan. L’UNICEF au Bhoutan a traduit les principes directeurs de la Convention relative aux droits de l’enfant en mandala reflétant à la fois l’approche bouddhiste de la vie et le cadre fondamental des droits de l’enfant.

En sanscrit, mandala signifie cercle ou centre. Le centre est là où réside la divinité, et dans ce cas l’enfant est placé au centre, entouré par une série de cercles et de carrés symbolisant les dispositions et les principes de la Convention. La mandala est traditionnellement un symbole utilisé pour concentrer l’esprit de façon à ce

qu’il puisse dépasser les pensées superficielles et se concentrer plus précisément sur des concepts supérieurs amenant à la révélation spirituelle. Utiliser la mandala dans ce contexte offre une meilleure compréhension et un meilleur consensus des droits humains des enfants tels qu’ils sont inscrits dans la Convention relative aux droits de l’enfant.

Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, « Report of Work in Bhutan on the Rights of the Child », 2006. <www.unicef.org/bhutan/mandala.htm>, consulté le 22 juillet 2011.

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PARTENARIAT DE L’UNICEF AVEC LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE LATINO-AMÉRICAINE

L’UNICEF et la Conférence épiscopale latino-américaine (« CELAM »), une conférence d’évêques catholiques d’Amérique latine, ont commencé leur partenariat au début des années 1980 pour répondre aux besoins des enfants et des familles les plus vulnérables. Voici quelques grands moments de ce partenariat :

• En1983,l’UNICEFalancéla«Révolutiondelasanté», un programme qui a suscité une réaction favorable et positive du Saint-Siège , qui a, quelque temps plus tard, avalisé son engagement mémorable en faveur de la santé et du bien-être des enfants. L’Église catholique a soutenu cette initiative avec son réseau de contacts dans le monde entier, et encore davantage dans les pays en développement. La première expérience de collaboration entre la CELAM et l’UNICEF a eu lieu lorsque le Secrétariat national de la Pastorale sociale en Colombie a publié le manuel « Le Chemin de la santé pour les enfants » et formé des agents dans 20 juridictions. En 1985, les deux entités ont participé au Plan national de survie élaboré par le Gouvernement de Colombie.

• En1986,àLondrinaetBrasilia,uneconventionde15évêques d’Amérique latine a été réunie dans le but d’évaluer les progrès réalisés dans le travail réalisé en commun par l’UNICEF et la Conférence épiscopale brésilienne. Le secrétariat d’Amérique latine de Caritas, « SELAC », s’est joint à cet effort en promouvant les programmes de coopération au niveau national et dans les diocèses, ce qui a motivé leur participation active dans le pays tout entier.

• En1987,LaPastoraledesenfantsaétélancéepourassurer un suivi à cet effort réussi. Du matériel éducatif a été produit, des ateliers de formation ont été mis en place et des conclaves régionaux et sous-régionaux se sont tenus dans toute l’Amérique latine. En 1991, au titre d’un

engagement plus solide, un accord de coopération a été signé entre l’UNICEF et la CELAM, avec pour objectif de résoudre le problème de la survie des enfants en soutien des programmes intégrés de développement de la petite enfance et de la protection de l’enfance, avec pour priorité la mère et la famille en général.

• En1993,unetroisièmephasedecoopérationaétélancée, lorsque l’accord officiel de coopération entre la CELAM et l’UNICEF a été introduit. À la suite du Sommet mondial pour l’éducation en 1990 (à Jomtien, Thaïlande), les programmes d’éducation sont devenus une priorité, et leur mise en œuvre a été réalisée en intégrant les communautés comme partenaires là où la protection et la promotion juridique des droits des femmes, des enfants et de la famille étaient d’une importance primordiale. À partir de ces prémisses, l’UNICEF et la CELAM ont lancé le programme « Pastorale sociale des enfants et éducation pour la paix, la démocratie et le développement de l’être humain et de la société », devenu l’ossature du programme « Droit à un nom et une nationalité » et du mouvement qui sous-tend les campagnes sur les droits de l’enfant. Plusieurs programmes ont été créés, comme une Pastorale d’éducation préventive contre le VIH/SIDA à haut risque, et un projet de prévention de la toxicomanie, tous dans le cadre de l’effort déployé pour s’occuper des plus pauvres et promouvoir de meilleures conditions de vie et pour le développement intégral des enfants et des adolescents dans toute la région.

• LespartenariatsaveclaPastoraledesenfantsontdépasséle cadre de l’Amérique latine pour s’étendre à des pays comme l’Angola et le Timor-Leste.

Source : Extrait de Conférence épiscopale latino-américaine et Fonds des Nations Unies pour l’enfance, n.d 20.

• Ils exploitent divers médias et canaux de communication : bulletins, sites Web, radio et télévision. Ces médias peuvent faciliter les efforts de plaidoyer et toucher des millions de personnes en leur communiquant des comportements et des changements sociaux.

• Dans les situations d’urgence, d’origine humaine ou relevant de catastrophes naturelles, ils sont souvent les premiers à réagir en fournissant un soutien d’urgence au niveau communautaire.

Malgré le rôle positif que peuvent jouer les communautés religieuses, travailler avec elles peut engendrer certaines préoccupations, car il existe des problèmes et défis très réels. Il y a effectivement des moments et des endroits où ces partenariats peuvent ne pas être bénéfiques. Il peut y avoir des intervenants religieux dont les approches et les pratiques ne sont pas compatibles avec les principes des droits de l’enfant. (Pour un débat plus approfondi sur la question, voir la section 4, Prévenir un mauvais usage de la religion et la section 5, Cadre de référence pour l ‘engagement.)

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Créer un partenariat en faveur des enfants avec les communautés religieuses 15

ENfANTS, RELIgION ET SPIRITuALITé21

« La mosquée, l’église ou le temple sont souvent le premier point de contact des enfants avec la communauté au-delà de leurs voisins immédiats et avec des institutions sociales plus larges. Les enfants y apprennent non seulement la religion mais d’importantes leçons sur la morale, le comportement social et leur propre valeur en tant qu’être humain. Ils reçoivent aussi des messages subtils leur indiquant si le monde est un endroit sûr, sur la manière d’être une bonne personne, et quelles sont leurs responsabilités en tant que membres d’un groupe religieux. Leur identité religieuse en développement devient part d’une identité plus vaste et collective qui soude les enfants et les adultes en un peuple doté d’un sens de sa signification collective et de sa place dans le monde22. »

Il importe de comprendre les avantages qu’apportent les structures et les systèmes des communautés religieuses dans les efforts déployés en faveur des droits de l’enfant, mais il convient également de comprendre le rôle que jouent la foi et la spiritualité dans la vie des enfants. Quatre articles de la Convention relative aux droits de l’enfant reconnaissent explicitement le « spirituel » comme un élément du développement holistique de l’enfant, avec le bien-être social et moral, le développement culturel et physique et la santé mentale (articles 17, 23(3), 27(1) et 32(1)).

Qu’ils soient ou non membres de communautés religieuses bien établies, tous les enfants ont un sens du merveilleux qui peut les conduire à se connecter au monde qui les entoure – y compris l’environnement naturel – et à lui trouver un sens. Au fur et à mesure que les enfants se développent, ces sensibilités innées commencent à être façonnées de manière plus formelle, principalement par la famille, puis au niveau plus large par leurs communautés. La religion les influence souvent par le truchement des institutions sociales et culturelles auxquelles ils participent.

La profonde influence que peuvent avoir la spiritualité et la religion sur le développement et la socialisation des enfants offre la possibilité de consolider les influences protectrices et de favoriser la résilience. Les croyances, pratiques, réseaux sociaux et ressources de la religion peuvent renforcer les enfants en leur inculquant l’espoir, en donnant un sens aux expériences difficiles et en fournissant un soutien affectif, physique et spirituel. Lorsque les efforts déployés en faveur des droits de l’enfant prennent racine dans les éléments protecteurs de croyances et de pratiques religieuses et dans une communauté qui encourage et enrichit la vie spirituelle et religieuse de chaque enfant, l’impact peut être profond et durable.

Un garçon dont les parents sont des travailleurs migrants de myanmar participe à une cérémonie religieuse en souvenir des concitoyens qui ont péri dans le tsunami (Thaïlande).

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3CRÉER DES PARTENARIATS DANS TOUS LES SECTEURS DES PROGRAMMES

des filles se lavent les mains à une école primaire catholique à laquelle l’UNICEF a fourni un réservoir d’eau, des latrines, du matériel pédagogique. Il y a également assuré la formation d’enseignants (Rwanda).

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Créer un partenariat en faveur des enfants avec les communautés religieuses 17

Comme nous l’avons évoqué dans la section précédente, des motifs impérieux expliquent que l’UNICEF et les autres institutions de protection des droits de l’enfant s’engagent de façon significative avec les communautés religieuses pour promouvoir et protéger les droits de l’enfant. Ces communautés ont les avantages inhérents de la légitimité et de l’influence morale ainsi que le champ d’action que lui confèrent des structures et des réseaux organiques et élaborés. Beaucoup d’entre elles fournissent déjà des services directs et ont la capacité d’identifier et d’orienter les enfants et familles vulnérables qui ont besoin d’un soutien supplémentaire. Elles jouent ainsi une multitude de rôles dans les soins et la protection des enfants.

L’UNICEF collabore depuis longtemps avec les communautés religieuses dans tous les secteurs de sa programmation aux niveaux mondial, national et local. Cette section présentera certains exemples de la nature diverse et créative de ces partenariats pour souligner le potentiel d’action par l’engagement stratégique. La section 5 examine les stratégies d’un engagement efficace.

ExAMINER LES DROITS DE L’ENFANT DANS LE CONTExTE ISLAMIQUE

L’UNICEF a facilité le dialogue et la recherche avec les théologiens, les ecclésiastiques, les universitaires et les spécialistes en égypte et en Iran, pour examiner les droits de l’enfant dans le contexte islamique, recherchant des interprétations des principes et des normes islamiques compatibles avec les droits de l’enfant et les renforçant. Cela a conduit à l’élaboration d’outils à utiliser au titre des efforts religieux et laïcs visant à promouvoir les droits de l’enfant dans des environnements principalement musulmans.

Par exemple, l’UNICEF et l’Université d’Al-Azhar ont élaboré en commun un manuel intitulé Les enfants dans l’Islam : leurs soins, leur protection et leur développement, conçu pour souligner la place

centrale qu’occupent dans cette religion la protection et le développement des enfants et les soins qui leur sont apportés. Ce manuel comprend des mémoires de recherche et des extraits de versets coraniques, des hadiths (dictons issus de la tradition prophétique) et des sunnas (normes et pratiques coutumières sociales et juridiques traditionnelles) qui fournissent des directives utiles sur les droits de l’enfant dans des secteurs comme la santé, l’éducation et la protection.

Le partenariat avec l’Université d’Al-Azhar a contribué à faciliter le travail avec les dirigeants religieux islamiques dans d’autres pays, notamment l’Afghanistan et le Nigéria, reflétant la valeur ajoutée par l’engagement des institutions universitaires et/ou religieuses dont l’influence est mondiale.

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PROTECTION DE L’ENfANCE

Protéger l’enfance, cela veut dire prévenir la violence, l’exploitation et les sévices et intervenir contre ces actions. Tous les enfants risquent de subir des mauvais traitements, mais pour beaucoup de filles et de garçons ce risque est accentué par l’âge, le sexe, l’appartenance ethnique, religieuse ou socio-économique, ou d’autres facteurs. Une approche de la protection de l’enfance axée sur l’équité met l’accent sur les systèmes de protection de l’enfance (lois, politiques et prestation de services) et sur les facteurs sociétaux, notamment les normes sociales, et cherche à comprendre comment les deux se recoupent. Ces deux « piliers » complémentaires s’appliquent à tous les contextes, y compris les situations d’urgence. En affrontant les questions de gouvernance et de réforme institutionnelle ainsi que les normes sociales discriminatoires qui nuisent aux enfants, la stratégie de protection de l’enfance de l’UNICEF se concentre sur les causes profondes de l’iniquité en ayant recours à des stratégies adaptées au contexte, compatibles avec une approche fondée sur les droits humains23.

Pourquoi des partenariats avec les communautés religieuses pour la protection de l’enfance ?

La violence à l’encontre des enfants, leur exploitation et les mauvais traitements qui leur sont infligés violent les dogmes fondamentaux des grandes religions du monde, qui en appellent à la dignité inhérente à tous les êtres humains (voir encadré).

Dans toutes les situations, les communautés religieuses prodiguent leurs soins et offrent leur soutien à leurs membres, surtout les plus pauvres, les plus marginalisés et les plus vulnérables à la violence, à l’exploitation et aux mauvais traitements. Elles donnent souvent la priorité aux besoins éducatifs des enfants vulnérables, les aident à accéder aux logements et aux services dont ils ont besoin, notamment médicaux et juridiques. Elles fournissent des services de conseils et un encadrement spirituel et se font l’avocat de ceux qui ne sont pas en mesure de se faire entendre. Elles peuvent être des alliés puissants dans la protection des enfants les plus vulnérables.

Dans des situations d’urgence comme les conflits, où les enfants doivent faire face à des problèmes de protection particuliers comme les déplacements ou le recrutement dans les forces ou groupes armés, il se peut que ce soient les communautés religieuses qui possèdent les dernières structures et ressources. Leurs traditions religieuses leur demandent de prendre soin de ceux qui sont les plus démunis, et elles seront encore là bien après que la situation d’urgence aura été considérée comme terminée par la communauté internationale. Elles posent ainsi les fondations nécessaires à la construction d’environnements protecteurs à long terme.

des garçons passent près d’une peinture murale de promotion de la paix dans un centre qui offre aux jeunes de communautés affectées par la violence un espace sûr où ils peuvent jouer et apprendre des compétences utiles à la vie quotidienne et comment régler des conflits (Jamaïque).

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Créer un partenariat en faveur des enfants avec les communautés religieuses 19

LES TRADITIONS RELIGIEUSES : LES ENFANTS ET LA NON-VIOLENCE

Le bouddhisme

La non-violence en pensées, paroles et actes est une caractéristique essentielle de la moralité bouddhiste. Le bouddhisme est attaché au bien-être de toutes les créatures; si tout le monde fait preuve de compassion, respect mutuel et bonté, les enfants ne seront pas maltraités. Le conseil de Bouddha aux parents est d’aider les enfants à devenir généreux et responsables, et à faire preuve de compassion. Dans l’optique bouddhiste, la véritable compassion a le pouvoir d’éliminer les causes du malheur et de la souffrance de la vie des gens et de les orienter vers le bonheur.

Le christianisme

Les chrétiens croient que les êtres humains sont créés à l’image de Dieu et s’inspirent de l’exemple de Jésus pour vivre leur vie. Jésus traitait les personnes vulnérables avec amour et compassion. Les cas documentés d’interaction entre Jésus et les enfants ont révélé de la gentillesse et du respect, et les mots qu’il aurait prononcés sur ceux qui font trébucher les enfants (Matthieu 18:6) et les conséquences de ces actes comptent parmi les plus forts du Nouveau Testament. Lorsque Jésus a placé un enfant au milieu des disciples et leur a dit : « Le royaume de Dieu appartient à ceux qui leur ressemblent » (Marc 10:14), il a fait preuve d’une grande considération envers les enfants. En bénissant les enfants et en leur imposant ses mains, Jésus leur a conféré statut et dignité (Marc 10:16).

Le confucianisme

La culture traditionnelle d’une grande partie de l’humanité a été façonnée par les principes de conduite confucéens. Bien qu’apparemment stricts vis-à-vis des obligations respectives des membres de la société (notamment les aînés), ces principes se fondent sur l’harmonie entre les parties et le tout. La famille, en tant que l’une des plus petites entités complètes, est à l’image de l’harmonie du cosmos lorsque tous ses membres se comportent avec respect, compassion et amour les uns avec les autres. Le philosophe confucéen Mencius déclare que tout le monde a un cœur qui « ne peut pas supporter de voir les autres souffrir » (Mencius 1.6) et illustre ce principe par l’exemple selon lequel personne ne peut supporter la vue d’un petit enfant que l’on jette dans un puits.

L’hindouisme

Le Veda hindou enseigne que l’on ne doit jamais commettre de violences à l’encontre d’un autre être vivant car tous les êtres vivants ont une nature intrinsèquement divine. Pour les hindous, les enfants sont des cadeaux précieux et ils sont quelquefois un parent d’une vue antérieure et qui a été réincarné. L’une des images les plus populaires de la déesse hindoue Krishna la présente comme une enfant espiègle,

illustrant le fait que l’on peut connaître le divin grâce à une relation avec ses enfants.

L’islam

L’islam considère la vie humaine comme un cadeau sacré de Dieu. La Coran souligne régulièrement le caractère sacré de la vie (hurmat al hayat). La vie de chaque individu, quels que soient son sexe, son âge, sa nationalité ou sa religion, est digne de respect. Il n’y a pas de distinction entre jeunes et vieux, hommes ou femmes. Les châtiments corporels et autres formes de traitement humiliant des enfants entrent directement en conflit avec les conseils du Prophète, qui recommande de traiter ceux qui ont moins de sept ans comme des enfants (avec tendresse et compassion), ceux qui ont entre sept et quatorze ans avec soin et intérêt, et ceux qui ont quatorze ans et plus comme des amis proches (avec confiance et coopération). Le Prophète a souligné : « Soyez généreux, bons et nobles envers vos enfants et donnez-leur de bonnes et de belles manières ».

Le jaïnisme

Le jaïnisme est une religion dont la tradition morale insiste sur la non-violence, le respect de la vie de tous les êtres, le but étant de parvenir à une non-violence complète en action, en discours et pensées. Les jaïns croient qu’il faut « combler tous les êtres vivants d’amour et de respect ». Le Seigneur Mahavir a ajouté le vœu de non-violence à ceux qui étaient suivis par les moines et les religieuses. « Sachez que la violence est la cause de toutes les misères du monde. La violence est en fait le nœud de la servitude. Ne blessez aucune créature vivante. »

Le judaïsme

La naissance d’un enfant juif est accueillie par des mots de bénédiction Baruch haba, B’ruchah haba’ah, (Béni soit celui qui arrive). Le Talmud rappelle aux parents de ne pas provoquer la peur chez les enfants, invoquant l’histoire d’un enfant qui en est mort (Semakhot 2:5-6). Les prières de bénédiction de leurs enfants sont prescrites aux parents revenant du lieu de culte dans le Siddour, ou livre de prières. Les enfants doivent être élevés dans un climat favorisant la tzedek (l’équité) et le kevod (le respect), et doivent s’engager dans les mizvoh (bonnes actions). Le Talmud babylonien fait le commentaire suivant : « Les juifs sont les enfants compatissants de parents compatissants » (Betsa 32a).

Sources : Sur la base de « De l’engagement à l’action : ce que les communautés religieuses peuvent faire pour éliminer la violence à l’égard des enfants » New York 2010, p. 5, UNICEF et Religions pour la Paix. MM. Varun Sodi, Doyen du Département de la vie religieuse, Université de Southern California, et Jeff Israel, de l’Université New School, ont apporté des informations supplémentaires.

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Que peuvent faire les communautés religieuses pour protéger les enfants24 ?

• Interpréter les principes de protection de l’enfance dans un langage qui ait un sens ou qui soit adapté à leur communauté, de façon à la sensibiliser davantage les gens aux problèmes fondamentaux de la protection de l’enfance.

• Utiliser les enseignements des textes religieux qui mettent l’accent sur la protection de l’enfance dans les services du culte, l’éducation religieuse et le déroulement d’événements religieux spéciaux comme les fêtes et les rites de passage.

• Se servir des médias religieux, tels que les réseaux de télévision et radio opérés par des organisations religieuses, pour diffuser des messages rappelant l’importance de la lutte contre la violence à l’égard des enfants.

• S’insurger contre toutes les formes de violence envers les enfants, notamment les abus sexuels perpétrés à l’encontre des garçons et des filles, dans leur communauté et à l’extérieur.

• Encourager l’interdiction des châtiments physiques et humiliants en toutes circonstances. Énoncer clairement que les pratiques culturelles qui font du mal aux enfants, telles que la mutilation génitale féminine ne font pas partie des croyances et pratiques religieuses, et recommander leur abandon.

• Élaborer et mettre en œuvre des codes de conduite sur ce que doit être une bonne interaction avec les enfants dans leurs lieux de culte, leurs organisations, leurs institutions (y compris les écoles et les orphelinats) et leurs associations communautaires, en particulier en ce qui concerne les mécanismes de communication et d’intervention face à la maltraitance des enfants.

• Promouvoir l’éducation et la formation à destination des familles, des enseignants et d’autres groupes de la communauté, à propos de toutes les formes de violence à l’encontre des enfants. Invitez les spécialistes (enseignants, médecins, assistantes sociales par exemple) de diverses communautés religieuses à parler au cours des moments du culte sur les droits de l’enfant, le développement de l’enfant et l’importance d’une éducation parentale positive et d’une discipline non violente.

• Prêter leur influence morale aux campagnes traitant des questions de protection de l’enfance et faire pression en faveur de changements de politiques et de législation propices au renforcement des systèmes juridiques et de suivi afin de mieux protéger les enfants. Les communautés religieuses peuvent aussi faciliter les mécanismes de suivi communautaires ou y apporter leur concours.

• Mobiliser les communautés pour prendre des mesures de protection des enfants et évaluer leurs besoins, notamment :

• Assurer des soins familiaux sûrs pour les enfants vulnérables, notamment les enfants séparés ou non accompagnés.

• Améliorer l’accès aux services sociaux qui font défaut, notamment les services d’écoute attentifs aux problèmes de l’enfance.

• Faciliter les services de garde d’enfants pour les parents cherchant un soutien.

• Aménager des espaces sûrs pour que les enfants puissent jouer et apprendre.

• Engager et habiliter les enfants dans la prise de décisions lorsque cela est pertinent ou approprié.

• Fournir un soutien matériel, spirituel et affectif aux familles face à l’adversité.

• Lier les parents/ceux qui s’occupent des enfants à des projets de rémunération en espèces ou autres programmes de préservation des moyens de subsistance, de manière à garantir des ressources financières suffisantes aux familles pour qu’elles puissent s’occuper des enfants.

• Défendre l’éducation officielle et informelle et la prévention du travail des enfants.

• Faire pression pour empêcher le recrutement des enfants et promouvoir la libération des enfants associés aux forces ou groupes armés. Les autorités religieuses peuvent aussi jouer un rôle important dans la médiation entre les enfants retournant chez eux et les familles ou les communautés qui pourraient ne pas voir leur retour d’un bon œil. En offrant un encadrement spirituel, en se livrant par exemple à des rites religieux ou des prières, elles peuvent utiliser leur autorité pour redonner un sentiment de dignité et d’appartenance aux enfants, et surtout aux filles, qui ont été marginalisés ou rejetés après leur retour dans leur communauté.

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Créer un partenariat en faveur des enfants avec les communautés religieuses 21

ExEMPLES DE PARTENARIATS

• L’UNICEFenMauritanie a institué un partenariat avec les imams et le Réseau des dirigeants religieux pour les droits de l’enfant afin de s’attaquer à la pratique très répandue des châtiments corporels dans les mahadra (écoles coraniques) et les écoles primaires laïques, ainsi que dans les familles. Le Réseau a mené une étude pour évaluer si les châtiments corporels étaient autorisés dans l’islam, et en a conclu que la violence n’avait pas sa place dans le Coran. Cela a conduit à une fatwa25 interdisant la violence physique et verbale à l’encontre des enfants, dans le système éducatif comme au foyer. « Les preuves montrant que les châtiments corporels sont interdits par l’islam sont claires et définitives pour nous tous », a déclaré le président du Réseau Hademine Ould Saleck26.

• L’UNICEFetReligions pour la Paix collaborent à un projet pluriannuel pour renforcer l’engagement des communautés religieuses et des intervenants de la protection de l’enfance de façon à améliorer la protection des enfants affectés par les conflits. Les objectifs du projet comprennent le renforcement de la capacité qu’ont les communautés religieuses de protéger les enfants affectés par les conflits et l’élaboration de méthodes efficaces de collaboration entre communautés religieuses et intervenants de la protection de l’enfance. Les activités comprennent l’application de projets nationaux (actuellement au Kenya, au Libéria et aux Philippines), et l’élaboration d’un matériel et d’outils d’orientation (dont un manuel : « De l’engagement à l’action : Ce que peuvent faire les communautés religieuses pour éliminer la violence contre les enfants » (voir la section Principales ressources).

• L’UNICEFaapportésonsoutienauxautoritésreligieuses,auxuniversitaires et aux grandes institutions en Iran pour qu’elles se livrent à des recherches théologiques et à une discussion théorique et produisent une documentation interprétant les articles de la Convention relative aux droits de l’enfant dans l’optique islamique (chiite). Ces efforts ont conduit à l’élaboration de trois publications :

a) Un fascicule intitulé « Discipliner les enfants avec gentillesse : l’optique de la charia chiite », qui reflète le point de vue de plusieurs dirigeants et universitaires islamiques éminents sur la manière de discipliner les enfants sans violence.

b) Un dossier de plaidoyer (comprenant un fascicule, des brochures et des affiches) à l’intention des autorités religieuses pour les sensibiliser aux droits de l’enfant et à la prévention de la violence à l’encontre des enfants, en soulignant les liens qui existent entre la Convention relative aux droits de l’enfant et le point de vue islamique sur la façon dont il faut les traiter.

c) Un projet de guide de ressources intitulé « Les droits de l’enfant : Une étude comparative de l’Islam et des textes internationaux », qui présente à la fois l’optique chiite et l’optique sunnite et couvre tous les articles de la Convention.

Les deux premières publications ont été largement distribuées parmi les dirigeants/étudiants religieux/institutions ciblés. L’UNICEF en Iran soutient aussi, en collaboration avec l’Université Moufid (une grande école de sciences islamiques à Qom), la première Conférence nationale interreligieuse sur la violence à l’encontre des enfants, qui se tiendra en 2011.

• EnRépublique de Moldova, l’Union européenne et l’UNICEF ont entrepris en 2007 et 2008 une campagne de télévision et de communication radiophonique réussie sur la désinstitutionalisation, qui comprenait des composantes

médiatiques (télévision/radio/presse) et du matériel imprimé. Cette campagne ciblait les parents et les décideurs pour soutenir la réduction du nombre d’enfants placés en institutions. L’Église orthodoxe, considérée une des sources d’information les plus fiables en Moldavie, était l’un des principaux partenaires et, de concert avec l’UNICEF, elle a publié une brochure spéciale favorisant un environnement familial pour tous les enfants. L’Église l’a ensuite distribuée à tous ses prêtres pour qu’ils l’utilisent dans leurs congrégations.

• Parunesuccessiondeprogrammesdecoopération,l’UNICEFau Venezuela a institué des partenariats avec toute une série d’organisations religieuses afin de promouvoir les droits des enfants et des adolescents. Au cours des dix dernières années, un investissement spécifique a permis la création d’espaces communautaires pour garantir les droits des réfugiés colombiens, notamment les enfants et leurs familles, et leur offrir un soutien psychosocial dans les zones frontalières. Dans le programme de pays actuel, par le truchement d’une alliance nationale avec l’Association vénézuélienne des écoles catholiques, les enseignants reçoivent une formation sur les droits humains et les droits de l’enfant. De plus, l’UNICEF et le Vicariat apostolique soutiennent un réseau de communication entre les communautés de jeunes autochtones des États de Zulia et d’Amazonas.

• L’UNICEFetd’autresontexplorécertainesdynamiquesculturelles qui ont trait à la mutilation génitale féminine et l’excision (MGF/E), et encouragent son abandon dans des pays comme l’égypte, l’éthiopie, le Kenya et la Somalie. Un fascicule sur la MGF/E a été préparé dans un style participatif par l’UNICEF en Égypte à l’intention des autorités religieuses engagées dans l’abandon de cette pratique. Ce fascicule, dont l’avant-propos a été rédigé par l’ancien Grand Sheikh d’Al Azhar, aborde les préoccupations des autorités religieuses sur cette question, et présente aussi d’importants arguments contraires à ceux qui pourraient penser que la MGF/E a un fondement religieux (Voir l’encadré à la p. 47 pour toutes informations supplémentaires sur cette programmation).

• L’initiativedelaJournéemondialedeprièreetd’actionpourlesenfants est un effort mondial pour mobiliser les organisations laïques et confessionnelles dans un travail commun pour le bien-être des enfants, et souligne le rôle important que les communautés religieuses peuvent jouer dans la promotion des droits de l’enfant. Elle se tient chaque année aux alentours du 20 novembre et coïncide avec la Journée universelle des enfants et l’anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant. Les partenaires principaux de la Journée mondiale de prière et d’action pour les enfants sont l’UNICEF, Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies sur la violence à l’encontre des enfants, Pastoral da Criança, Religions pour la Paix, Save the Children et le Réseau mondial des religions en faveur des enfants. Le thème de 2011-2013 est la violence à l’encontre des enfants (avec pour thèmes principaux la discipline positive, le mariage des enfants et l’enregistrement des naissances). (Des informations supplémentaires sur la Journée mondiale de prière et d’action pour les enfants sont disponibles à <www.dayofprayerandaction.org>). (Voir p. 3 une vue d’ensemble des activités de 2010, qui avaient pour thème l’allaitement maternel.)

On peut trouver d’autres exemples de partenariats avec les communautés religieuses pour promouvoir la protection de l’enfance aux pp. 6, 10, 42, 44, 51, 52, 53 et 61.

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éDuCATION

L’éducation est un droit humain fondamental de chaque enfant. Une éducation de base de qualité équipe les filles et les garçons des connaissances et des compétences nécessaires pour adopter un mode de vie sain et jouer un rôle actif dans la prise des décisions sociales, économiques et politiques au tout début de l’adolescence et de l’âge adulte. Les adultes éduqués auront vraisemblablement moins d’enfants et seront probablement informés des bonnes pratiques pour élever les enfants et s’assurer qu’ils vont à l’école.

L’approche de l’UNICEF est de s’assurer que chaque enfant, quel que soit son sexe, son appartenance ethnique, le contexte socio-économique dans lequel il vit ou les circonstances particulières auxquelles il est soumis, a accès à une éducation de qualité. L’UNICEF met l’accent sur l’équité et souligne l’importance de l’éducation pour toute société comme outil principal d’autonomisation et de transformation et son rôle essentiel pour briser les cycles de pauvreté et de privation qui couvrent plusieurs générations. Dans le monde entier et au fil du temps, l’éducation, et en particulier l’éducation des filles, s’est avérée une condition requise pour améliorer la vie de tous les enfants de multiples façons, notamment en réduisant la mortalité enfantine et la sous-alimentation et en améliorant la santé maternelle27.

Pourquoi créer des partenariats avec les communautés religieuses pour l’éducation ?

L’éducation est un aspect intégral de toutes les grandes traditions confessionnelles; ce sont les écoles religieuses qui sont à la base du mouvement scolaire moderne et qui comptent aussi parmi les premières institutions à fournir une scolarité de base aux filles29. Partager les connaissances des prophètes, des messagers et des autres fondateurs des traditions religieuses a été, en soi, un processus relevant de l’éducation. L’accent mis sur l’apprentissage à partir des textes sacrés, l’interprétation de la jurisprudence religieuse et la contribution à l’ensemble des connaissances que possède chaque religion ont appelé à la formalisation progressive des systèmes d’apprentissage.

De nos jours, les centaines de milliers d’écoles du monde entier gérées par les communautés religieuses représentent un groupe important dans la programmation éducative, bien que dans de nombreux endroits, les organisations de protection des droits de l’enfant aient peu d’interaction avec elles, compte tenu de sensibilités politiques ou autres.

Dans tous les pays, les écoles religieuses et confessionnelles sont souvent celles qui fournissent des composantes variées de l’éducation en matière de protection sociale : réduction des frais de scolarité, systèmes de crédit ou de prêts pour les familles pauvres, et programmes d’alimentation nutritive dans les écoles30. Cela rend les institutions religieuses particulièrement importantes en raison de leur capacité

« ... la plupart des traditions, textes et dirigeants religieux sont profondément engagés en faveur de l’éducation. Leur histoire est l’histoire de l’éducation, et l’engagement souvent réitéré en faveur de la dignité humaine et du développement du potentiel humain constitue l’essence même de l’éducation28 ».

Une fille écrit sur un tableau noir dans une mosquée qui sert d’école communautaire non traditionnelle. l’UNICEF offre une formation des enseignants, des manuels et autres fournitures scolaires (afghanistan).

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d’améliorer l’accès à l’éducation pour les enfants des pays à plus faible revenu. « Des modèles pertinents comme les systèmes Fe y Alegria et Christo Rey dans le christianisme et le mouvement Gülen et divers systèmes islamiques en Indonésie, en Malaisie, au Pakistan et en Inde, illustrent les rôles positifs que les institutions confessionnelles peuvent jouer pour surmonter les difficultés de la prestation de services aux populations les plus pauvres32. »

Toutefois, de même qu’il est important de souligner le rôle positif que peuvent jouer les écoles religieuses, il est également important d’aborder les impacts négatifs potentiels de ces dernières. Par exemple, l’apprentissage peut se limiter à la mémorisation des textes religieux, ou les enfants peuvent être soumis aux châtiments corporels.

Même en travaillant avec les écoles publiques ou laïques dans des contextes principalement religieux, établir des relations avec les communautés religieuses peut être une étape importante dans la recherche d’un terrain d’entente pour élaborer une programmation solide dans le domaine de l’éducation. Les théologiens et les éducateurs religieux en particulier, en tant que guides d’opinion, peuvent animer les efforts d’élaboration des programmes scolaires et traduire les concepts fondamentaux des droits de l’enfant et l’accès équitable à l’éducation pour tous (notamment les enfants les plus vulnérables et marginalisés) en un langage adapté à leur communauté.

Que peuvent faire les communautés religieuses pour promouvoir l’éducation ?

• Insister sur les enseignements religieux qui soulignent une préoccupation envers les plus pauvres et des plus marginalisés dans les communautés, et agir conformément à ces enseignements afin d’aider à instaurer un accès plus équitable à l’éducation. Par exemple :

• Aborder la discrimination entre les sexes qui se manifeste parfois par une préférence pour inscrire les garçons plutôt que les filles dans les écoles.

• Assurer une médiation au niveau communautaire lorsque les obstacles rencontrés par certains enfants pour accéder aux services d’éducation (laïcs ou religieux) sont identifiés. Il s’agit notamment des enfants handicapés, de ceux qui appartiennent à des groupes ethniques, raciaux ou religieux particuliers, et d’autres enfants particulièrement vulnérables.

• Élaborer et appliquer des codes de conduite relatifs à l’interaction appropriée avec les enfants, y compris les mécanismes de notification et de réponse aux abus perpétrés à l’encontre des enfants.

• Mettre en œuvre une programmation éducative, allant de la scolarisation formelle au niveau tertiaire, puis aux programmes informels comme l’alphabétisation et la formation professionnelle pour les enfants incapables d’accéder au système formel.

L’ÉDUCATION DANS L’ISLAM

L’éducation est particulièrement mise en relief dans l’islam. Le premier verset du Coran à être révélé au prophète Mahomet (la paix soit avec lui) indique l’importance de l’éducation dans l’islam. Ce verset commence par le mot « Iqr’a », commandement qui signifie « lis » en arabe et qui suggère les concepts d’ « apprentissage », d’« exploration » et de « recherche d’un esprit éclairé ». C’est la preuve que la lecture (le savoir) est la façon d’approcher le Créateur de tout ce qui existe. Le verset 96/1-5 déclare :

« Lis ! Au nom de notre Seigneur qui a créé (tout ce qui

existe). Il a créé l’homme à partir d’un caillot (un épais morceau de sang coagulé). Lis ! Et notre Seigneur est le plus généreux, qui a enseigné (l’écriture) par la plume. Il a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas. »

Les musulmans croient donc qu’Allah a créé l’humanité et qu’il lui a ordonné de rechercher le savoir afin de devenir plus forte dans sa foi. D’autres versets du Coran soulignent le statut élevé de ceux qui détiennent le savoir et de ceux qui le recherchent.

Source: Abuarqub, 200931.

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• Organiser des campagnes de plaidoyer pour influer sur la politique de l’éducation aux niveaux local et national.

• Utiliser les médias religieux comme la radio, la télévision et la presse écrite pour fournir une éducation à distance aux communautés éloignées qui manquent de services d’éducation de qualité.

• Mettre provisoirement à la disposition des écoles les lieux de culte et les autres structures disponibles lorsque les infrastructures éducatives ont été endommagées dans les situations d’urgence.

ExEMPLES DE PARTENARIATS

• EnAfghanistan, les organismes du développement et de l’action humanitaire travaillent en étroite collaboration avec les dirigeants religieux pour promouvoir des programmes essentiels, notamment sur l’éducation des filles. Dans le pays tout entier, les imams favorisent régulièrement l’inscription des filles lors du service religieux du vendredi. Dans les zones qui ont des installations scolaires limitées, les mosquées sont utilisées comme salles de classes et centres d’activités pour les enfants.

• L’UNICEFetlaConférenceépiscopalelatino-américaine (CELAM) ont élaboré des programmes alternatifs d’éducation pour les enfants et les adolescents travaillant dans la rue en Bolivie, et formé les enseignants des secteurs privé et public aux questions s’y rapportant. En collaboration avec l’Église catholique, l’UNICEF a plaidé pour des programmes de communication et d’éducation alternative pour les filles, les garçons, les adolescents, les femmes et les adultes, surtout des communautés autochtones, pour promouvoir les connaissances, le dialogue et le respect des droits humains.

• ArigatouInternational,encoopérationavecl’Organisation des Nations Unies pour l’éducation,

la science et la culture (UNESCO) et l’UNICEF, a élaboré Apprendre et vivre ensemble : un programme interculturel et interreligieux pour l’enseignement de l’éthique. Ce guide est conçu à l’intention des dirigeants de la jeunesse et des éducateurs du monde entier, pour aider les enfants à comprendre et à respecter les personnes d’autres cultures et d’autres religions.

• LacampagneMa’An(Ensemble)«Versuneécole sûre », initié par UNICEF en Jordanie en 2009 pour réduire la violence perpétrée par les enseignants à l’encontre les enfants dans les écoles, mettait en œuvre une stratégie à trois volets : des activités scolaires pour promouvoir une nouvelle méthode disciplinaire parmi les enseignants, des réunions communautaires, des célébrations et des activités religieuses pour encourager une tolérance zéro de la violence dans les écoles et une couverture médiatique solide pour faire connaître la campagne. Cette dernière utilise des canaux de communication traditionnels comme les mosquées, les dirigeants religieux et le théâtre communautaire, entre autres méthodes, pour influencer les familles et les communautés.

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SANTé

« En Afrique sub-saharienne les établissements confessionnels fournissent jusqu’à 70 % des services de santé de la région… Dans d’autres parties du monde, les organisations confessionnelles gèrent de 10 à 30 % des secteurs nationaux de la santé. On estime que plus de 90 % de ces établissements confessionnels et communautaires offrent des services de santé à la mère et au nouveau-né33. »

La programmation sanitaire est l’un des points essentiels du travail de l’UNICEF depuis sa fondation. L’institution a fait des pas de géant dans la vaccination, la réhydratation orale pour sauver la vie des nourrissons atteints de diarrhée sévère, la promotion et la protection de l’allaitement maternel et le développement d’une éducation sanitaire appropriée et efficace. L’UNICEF est présent dans le secteur santé un peu partout dans le monde et entretient des partenariats solides avec les gouvernements et les ONG, notamment les organisations religieuses, aux niveaux national et communautaire.

Pourquoi créer des partenariats avec les communautés religieuses en faveur de la santé ?

Presque toutes les grandes traditions religieuses considèrent la vie comme le don sacré d’un créateur ou d’une ou plusieurs forces créatrices. Promouvoir et maintenir une bonne santé chez les enfants n’est pas seulement une priorité universelle, mais aussi une obligation dans de nombreuses traditions religieuses. Les mères et les pères ont le devoir d’assurer la santé de leurs enfants, qui ne sont pas capables de prendre soin d’eux-mêmes.

On trouve aussi des traditions de guérison dans de nombreuses religions, que ce soient les miracles effectués par des créatures divines ou des prophètes ou bien les approches médicales bien établies comme l’ayurveda des cultures sud-asiatiques. Beaucoup de monastères et temples bouddhistes fournissent des soins médicaux traditionnels aux membres de la communauté environnante. Les grands hôpitaux gratuits sont une caractéristique de la société musulmane depuis ses débuts35. Il y

a un réseau élaboré d’associations de santé chrétiennes dans 12 pays africains qui fournit souvent entre 30 et 40 % des lits d’hôpitaux et (selon les enquêtes auprès des familles) jusqu’à 15 % de tous les services de santé (y compris les guérisseurs traditionnels, l’automédication, les pharmaciens, etc.) dans leurs pays respectifs36.

De nombreuses communautés religieuses fournissent directement des services de santé, allant des petites cliniques communautaires aux grands hôpitaux, et mettent souvent l’accent sur les services de santé prénatals, ou dispensés aux nouveau-nés et aux enfants. Alors que certaines traditions insistent sur la santé physique et sur la prévention des maladies, beaucoup d’autres reconnaissent aussi l’importance de la santé mentale et affective et encouragent les pratiques destinées à les favoriser, comme la méditation (que l’on trouve sous une forme ou sous une autre dans la plupart des traditions religieuses, notamment l’hindouisme et le bouddhisme) et la prière. Cette approche holistique du bien-être peut être un fondement important du développement d’une programmation sanitaire à multiples facettes.

It is a grave sin for one to neglect a person whom he is responsible for sustaining. — (Muslim hadith referring to the life and health of the child)

Un nouveau-né dort à la maternité de l’Hôpital Princess Christian (Sierra leone).

«C’est un péché grave que de négliger une personne dont la survie même dépend de nous. » –– Hadith musulman se référant à

la vie et à la santé de l’enfant34

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LE PARTENARIAT AVEC LES DIRIGEANTS RELIGIEUx POUR ÉLIMINER LA POLIO EN INDE

Plus de 80 % des enfants de l’Inde frappés par la polio en 2002 avaient moins de deux ans et étaient principalement des garçons, et principalement des musulmans. La plupart des cas déclarés (80 %) ont pu être identifiés comme provenant de l’Uttar Pradesh, dans le nord de l’Inde. L’Organisation mondiale de la Santé et les données de surveillance du Gouvernement de l’Inde ont montré que les enfants originaires de l’ouest de l’Uttar Pradesh, principalement ceux des communautés musulmanes, manquaient constamment les journées nationales ou infranationales de vaccination ou les vaccinations de routine.

Les raisons de cette situation étaient multiples et complexes. En termes de soins de santé généraux, la région était déjà pour la plupart mal desservie. De nombreux parents ne pensaient pas que tous les enfants devaient être vaccinés contre la polio et considéraient la vaccination comme inefficace. La plupart pensaient que la polio pouvait être soignée avec les « bons médicaments ». La peur et la suspicion régnaient un peu partout La population musulmane dans l’ouest de l’Uttar Pradesh avait déjà été ciblée pour des initiatives de contrôle des naissances et considérait les séries successives de vaccinations contre la polio comme une autre tentative pour contrôler la croissance de la population.

Soucieux de lutter contre les idées fausses, la peur, la suspicion et le manque de confiance que créait cette convergence de problèmes, l’UNICEF a conclu des partenariats avec de grands leaders d’opinion, des spécialistes et des personnages influents au sein des communautés affectées. Trois universités musulmanes, chacune dotée d’un réseau élaboré d’institutions – religieuses, universitaires et professionnelles – et d’organisations proches des milieux populaires ont établi des partenariats pour se livrer au plaidoyer et à l’action sociale, et pour planifier et mettre en œuvre les campagnes de vaccination.

Les partenaires qui faisaient partie de l’Équipe spéciale du district, dirigée par le magistrat du district (la plus haute instance de gouvernement d’un district), se sont engagés dans des activités d’action sociale et communautaire intensives. Les mobilisateurs de la communauté ont ensuite accompli une série d’actions 15 jours avant chaque série de vaccinations :

• Desréunionspubliquesetdesréunionsentremèrespour améliorer les connaissances sur la polio, répondre aux préoccupations causées par la répétition des doses et les effets secondaires, et évoquer la possibilité d’une vaccination quand un enfant a la fièvre.

• Descampsdesantéd’unjourpouroffrirdessoinscuratifsgénéraux aux enfants, des vaccinations de routine et des conseils de santé préventive aux parents.

• Desréunionsavecdes«personnesd’influence»:personnages respectables comme les imams, les enseignants, les médecins et les activistes locaux, pour améliorer la qualité de l’interaction avec les familles, souvent de porte à porte

Enseignements tirés

La combinaison des démarches de plaidoyer, de mobilisation sociale et de communication du changement a fourni plusieurs enseignements concrets :

• Lesoutiendedirigeantsreligieux,depersonnalitéséminentes et des autorités médicales, y compris des agents de santé traditionnels, a permis de lutter contre les attitudes bornées qui se fondaient sur des rumeurs.

• Leschangementsd’opinionsgrâceàdesinteractionslocales avec les familles résistantes au changement n’ont été durables que lorsqu’elles étaient étayées par des opinions comparables dans un environnement plus vaste, surtout par l’engagement des autorités religieuses, dont les points de vue importaient beaucoup aux communautés ciblées.

• Laprésenced’agentsdesantétraditionnelsetdepersonnages religieux dans chaque quartier contribuait efficacement à la mobilisation et à retrouver les enfants manquants à l’appel.

• Lesservicesdesantédudistrictontreconnulavaleurde l’engagement du réseau Jamia Millia Islamia dans la planification, la coordination et l’exécution.

• Lesappelsetdéclarationsobtenusdecentresislamiquesimportants comme Darul Uloom et Miftaul Uloom Deoband se sont avérés utiles pour changer les comportements dans les familles musulmanes réticentes.

• Lefasciculesurleplaidoyerquiaétépréparéa contribué à accueillir davantage d’institutions et de leaders d’opinion musulmans, ce qui a permis d’obtenir de nouveaux renforts.

• Lacoordinationsansfailleentrecesinstitutionsetleursréseaux locaux a permis de faire venir beaucoup de monde pendant les deux jours et de rechercher les enfants qui manquaient par un porte-à-porte efficace.

Source : Adapté du Fonds des Nations Unies pour l’enfance : « When Every Child Counts », 200438.

« La foi, la prière et la fraternité offrent un réconfort aux enfants dont la vie est remplie de chagrin… Quand ils rejoignent en prière d’autres personnes confrontées à des épreuves du même type, leur esprit est allégé et cela les aide à réduire leur niveau d’angoisse et de dépression. Lorsque l’on y ajoute la prière, la foi et le soutien social à proportions égales, on redonne de l’espoir ! » — Jean Webster, Zimbabwe Orphans through Extended Hands37

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Que peuvent faire les communautés religieuses pour promouvoir la santé de l’enfant ?

• Examiner et valider le bien-fondé des interventions sanitaires prévues à la lumière de leurs systèmes de croyances.

• Incorporer des messages et des informations sur les soins de santé de l’enfant aux services et festivals religieux et aux rites religieux de l’enfance. Cela peut s’avérer particulièrement efficace par l’utilisation de prières spéciales et des lectures de textes religieux traitant de la relation entre la foi et la santé.

• Organiser des groupes de soutien pour les nouveaux parents qui fournissent une éducation sanitaire et des informations sur les endroits où l’on peut trouver des services de santé pour les enfants.

• S’élever contre les attitudes qui rejettent les interventions sanitaires pour les enfants ayant pourtant fait leurs preuves, comme par exemple les naissances dans les hôpitaux, la vaccination et l’allaitement maternel, et faciliter les changements d’attitudes et de pratiques.

• Éduquer les praticiens de la médecine et du travail social sur l’opportunité d’incorporer les pratiques médicales, religieuses et culturelles appropriées à leur travail.

• Utiliser les médias religieux, comme la radio ou la télévision d’obédience religieuse, pour propager des messages sur la sécurité et l’importance des interventions sanitaires pour les enfants comme la vaccination et la prévention du paludisme.

• Fournir des services élaborés d’intervention externe pour la vaccination, l’apport complémentaire de micronutriments et d’autres interventions sanitaires importantes pour l’enfance en utilisant leur influence morale et leurs vastes réseaux.

• Mobiliser rapidement les réseaux communautaires dans les situations d’urgence pour fournir des premiers soins assurant la survie, des services de vaccination et des services de prévention et de lutte contre le choléra, entre autres services de santé essentiels.

• Contribuer à l’élaboration des politiques de santé nationales par le plaidoyer et l’assistance technique, et aider à éliminer les idées fausses sur les pratiques traditionnelles néfastes faisant partie des enseignements religieux.

PARTENARIATS AVEC LES AUTORITÉS RELIGIEUSES POUR PROMOUVOIR LA SANTÉ PUBLIQUE AU BANGLADESH

Historiquement, non seulement les imams sont les chefs de file religieux pour les habitants du Bangladesh, ils contribuent aussi à la promotion et au maintien de la santé publique, des activités de développement, de la paix sociale et de l’harmonie communale. En général, et surtout dans les milieux ruraux, la population attache beaucoup d’importance aux instructions de l’imam. L’UNICEF a créé des partenariats avec les autorités religieuses de plusieurs manières, notamment :

• Entravaillantaveclesdirigeantsislamiquesaussibienquebouddhistes pour soutenir les campagnes communautaires contre la rougeole qui ont été incorporées aux services religieux réguliers, y compris les prières hebdomadaires.

• Enconstituantunealliancestratégiqueaveclafondationislamique nationale, cherchant le soutien des imams pour propager des messages sains et positifs aux enfants et aux familles et pour promouvoir les droits de l’enfant aux niveaux national et local. Le Représentant national de l’UNICEF participe régulièrement à la Conférence nationale des imams pour évoquer les problèmes de l’enfance, chercher le soutien des dirigeants religieux pour promouvoir les comportements

essentiels et nécessaires à la survie, les soins et la protection des enfants. Les problèmes particulièrement en vue ont été la promotion du lavage des mains au savon, l’allaitement maternel, l’éducation et les comportements liés à la santé. Des fascicules contenant les informations et messages essentiels ont été diffusés auprès des collectivités. Il en résulte des efforts de promotion du lavage des mains au savon avant les ablutions et à des moments importants de la journée et désormais certaines communautés donnent du savon aux mosquées.

• Enmobilisantlesimamsetlesmoinesbouddhistesdesdistricts affectés par les virus H5N1 et H1N1 afin de promouvoir des comportements préventifs et réactifs.

Pour assurer une communication continue avec les autorités religieuses, notamment au sein des communautés locales, l’UNICEF a créé une base de données comportant les numéros de téléphone portable et les adresses des dirigeants religieux.

Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Bureau de pays du Bangladesh, 201139.

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ExEMPLES DE PARTENARIATS

• En2010,l’UNICEFaconcluunpartenariatenRépublique démocratique du Congo avec les cinq grandes communautés religieuses chrétiennes, musulmanes et traditionnelles, dont le réseau combiné comporte plus de 30 millions de personnes, pour promouvoir des pratiques sanitaires familiales d’importance capitale comme l’allaitement maternel et la vaccination. Les cinq groupes ont été choisis de façon stratégique sur la base de leur crédibilité et de leur capacité à favoriser le changement comportemental et social, ainsi que sur leur représentativité de plus de la moitié de la population du pays, estimée à 65 millions de personnes. Un programme du même type est en cours en République du Congo, l’un des pays voisins.

• Levicariatapostoliquecatholiqued’Esmeraldasetl’UNICEF travaillent en partenariat au nord-ouest de l’équateur pour soutenir des communautés rurales principalement autochtones dans les domaines suivants : (a) les soins de santé primaires, notamment la santé et la nutrition maternelles et infantiles; (b) la formation des enseignants et l’élaboration d’un matériel éducatif culturellement pertinent; (c) les activités d’aptitude à la vie quotidienne pour les adolescents et les jeunes à risques. Le gouvernement compte sur le vicariat apostolique catholique d’Esmeraldas pour fournir ces services à cause de son influence et de son impact dans cette région extrêmement instable du pays.

• L’UNICEFetlesministèresalgériens des affaires religieuses et de la santé ont lancé une série de séances de formation en 2009 à l’intention des mourchidates, ou prédicatrices, sur la promotion et la protection de la santé des femmes et des enfants. Plus de 30 mourchidates ont suivi une formation dans un programme ciblant 300 prédicatrices dans tout le pays. Ce programme cherche à présenter aux participantes les principes de la communication pour le changement des comportements, leur fournit des informations essentielles sur la santé de la mère et de l’enfant et souligne le rôle de la communication dans la promotion de la santé.

• EnRépublique dominicaine en 2009, l’UNICEF a fourni une assistance technique et financière pour l’extension de la Pastorale Materno Infantil [pour la mère et l’enfant], un programme de l’Église catholique qui dispense aux mères une formation sur la santé et la nutrition, des dynamiques de groupe et des compétences en communication, ainsi que des visites à domicile. Avec le soutien et le plaidoyer de l’UNICEF, la Pastorale a été incorporée au budget public national pour que le travail qu’elle accomplit soit plus durable d’un point de vue financier.

• L’UNICEFauMyanmar a organisé plus de 400 séances de formation au programme Savoir pour sauver – avec une composante sur la grippe aviaire – dans plus de 50 cantons avec l’aide de six groupes ethniques/religieux :

bouddhistes, catholiques, musulmans, protestants et les ethnies kayin et chin. L’UNICEF a aussi publié un « Manuel bouddhiste de projet de leadership » pour les formateurs bouddhistes non religieux en 2006.

• Aucoursdel’épidémiedecholérade2010enHaïti, l’UNICEF a établi un partenariat avec une coalition interconfessionnelle, la branche haïtienne de Religions pour la Paix, qui a rassemblé les communautés catholiques, protestantes, vaudou et musulmanes pour atteindre des milliers de gens, leur fournissant à la fois des informations sur le choléra et des soins d’urgence. Plus de 4 000 membres des communautés religieuses ont été formés aux messages de prévention du choléra et de réaction contre la maladie, et ont atteint eux-mêmes plus de 2 millions de personnes (20 pour cent de la population d’Haïti) par leurs efforts de mobilisation sociale.

• EncollaborationavecleMinistèredelasantépubliqueet de l‘assainissement et le Conseil interreligieux du Kenya, l’UNICEF a lancé en 2009 une initiative destinée à promouvoir des interventions cruciales à grand impact pour la santé maternelle et infantile. Chrétiens, musulmans et hindous se sont réunis pour établir un ordre prioritaire de sept interventions de ce type, qu’ils ont ensuite interprétées en référence à la Bible, au Coran et à la Gita. Le produit final est un « Guide pour les communautés confessionnelles » plaidant pour la santé de la mère et de l’enfant au Kenya. Par le truchement des organismes religieux de coordination dans les 47 comtés du pays, ce programme atteindra les 8 provinces et formera 27 000 dirigeants religieux. Chaque dirigeant formé est censé diffuser les informations sur la santé maternelle et infantile auprès de 1 000 membres de sa congrégation sur une période de trois ans.

• AucoursdelaguerrecivileenEl Salvador, l’Église catholique a négocié un cessez-le-feu pour permettre aux enfants des deux côtés d’être vaccinés. Des efforts du même type ont été reproduits dans d’autres pays touchés par les conflits comme le Sri Lanka et le Soudan.

• Avantd’annoncerquel’égypte était libérée de la polio, l’UNICEF en Égypte a demandé au Grand Mufti de publier une fatwa importante de façon à encourager et mobiliser les personnes qui prodiguent des soins au moment d’entreprendre ces campagnes anti-polio intensives.

• L’UNICEFtravailleenpartenariatavecleConseilinterreligieux de la Sierra Leone, un réseau interconfessionnel national doté d’une représentation dans tous les districts du pays, pour promouvoir les pratiques familiales essentielles et les autres pratiques en matière de survie et de développement de l’enfant. Ce partenariat comprend un protocole d’entente entre les deux organisations soulignant une collaboration plus étroite et plus stratégique.

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VIH ET SIDA

L’accès aux plus pauvres, aux plus marginalisés et aux moins bien desservis a été au cœur des programmes anti-VIH et SIDA couronnés de succès. Cet impératif est même plus important à une époque de de ressources statiques et de priorités compétitives toujours plus complexes.

L’élimination des nouvelles infections du VIH et des décès d’enfant imputables au VIH est possible, mais elle demandera une vision, un leadership, des améliorations de la prestation et du soutien des soins prodigués dans l’ensemble du système pour établir des liens avec les familles et les communautés, ainsi qu’un profond changement social et l’application continue des bonnes pratiques.

Intégrer les interventions aux systèmes existants sans perdre la capacité d’aborder les problèmes spécifiques des enfants atteints du SIDA pose un défi dans les quatre secteurs prioritaires de la campagne « Unissons-nous pour les enfants, contre le SIDA » : prévenir la transmission de la mère à l’enfant, prodiguer des soins et un traitement pédiatriques, prévenir l’infection parmi les adolescents et les jeunes, et protéger et soutenir les enfants affectés par le VIH et le SIDA.40

Pourquoi créer des partenariats avec les communautés religieuses pour lutter contre le VIH ?

« Nous avons une présence et une portée uniques au sein des communautés. Nous avons des structures et programmes uniques déjà en place. Nous sommes disponibles. Nous sommes fiables. Et nous sommes durables. Nous étions là bien avant que le SIDA n’arrive, et nous serons encore là quand le SIDA sera parti. » — Canon Gideon Byamugisha41

Les principes fondateurs de toutes les grandes traditions confessionnelles (amour, compassion, respect de la dignité de toutes les personnes et charité pour les moins fortunés) constituent le socle du travail des communautés religieuses face au VIH. Les autorités religieuses sont la boussole morale des communautés confessionnelles, et peuvent stimuler des réactions d’acceptation et de compassion auprès de ceux qui sont touchés par la maladie.

Les communautés religieuses sont déjà au premier plan des efforts de prévention et de réponse à la pandémie, particulièrement au niveau communautaire. La contribution financière « de bénévoles confessionnels dans toute l’Afrique pour lutter contre le VIH a été estimée à un chiffre de 5 milliards de dollars É.-U. par an en 2006, montant comparable au financement total fourni au titre des interventions contre le VIH par tous les organismes bilatéraux et multilatérauxs42 ». Parce qu’elles axent leurs efforts au niveau communautaire, les organisations religieuses peuvent rapidement réagir et s’adapter à l’évolution des besoins. Les membres de la communauté signalent que ce qui est le plus précieux dans la prestation de services VIH par les intervenants religieux, c’est leur capacité de fournir des soins spirituels et psychosociaux, encore plus que les services médicaux plus tangibles43.

Une femme tient son neveu dans les bras. Elle s’occupe de lui depuis que sa mère est morte du SIda (Zambie).

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Le fait d’accepter le rôle important que jouent les communautés religieuses dans la prestation de toute une série de services liés au VIH tout en reconnaissant les secteurs dans lesquels un soutien s’imposerait pour qu’elles interviennent de façon plus efficace, a conduit à l’élaboration du Partenariat avec les organisations confessionnelles : cadre stratégique de l’ONUSIDA, dont l’objectif est d’encourager une collaboration plus étroite entre le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) et des partenaires

comme l’UNICEF et les organisations confessionnelles pour réaliser l’accès universel à la prévention du VIH et à son traitement, à ses soins et aux mécanismes de soutien afférents, qui comprennent l’intégration des organisations confessionnelles à l’ensemble des interventions nationales contre le SIDA.

Tout en reconnaissant l’excellent travail accompli par les communautés religieuses pour améliorer le moral des personnes affectées par le VIH et le SIDA, il existe des situations où la stigmatisation du VIH peut favoriser une culture du silence dans les communautés religieuses, souvent

centrées sur des croyances qui perpétuent la honte associée à la maladie et font naître la peur. Ce silence et cette peur empêchent beaucoup de personnes de rechercher un traitement et un soutien affectif. De plus, de nombreuses personnes ayant un risque plus élevé de contracter le VIH, comme les travailleuses du sexe, les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et ceux qui prennent de la drogue par injection, adoptent des comportements qui peuvent être considérés tabous. Les dirigeants des communautés religieuses peuvent avoir une grande influence pour faire changer les attitudes et lutter contre la stigmatisation, la honte et les tabous en se concentrant sur des valeurs comme la dignité, le respect et la compassion, partagées par toutes leurs religions.

ExEMPLES DE PARTENARIATS

• Parlebiaisdesoninitiativerégionaledeleadershipbouddhisteintitulée Sangha Metta (« Moines compatissants »), l’UNICEF travaille avec les gouvernements et les dirigeants bouddhistes sur des efforts de prévention et de soins du VIH et du SIDA au Bhoutan, au Cambodge, en Chine, en Mongolie, au Myanmar, en République démocratique populaire lao, en Thaïlande et au Viet Nam. Les programmes spécifiques varient d’un pays à l’autre et comprennent des programmes de prévention auprès des jeunes, des actions de purification et de conseils spirituels, une éducation communautaire dans les temples et des actions de soutien aux familles et enfants vulnérables affectés par le VIH et le SIDA. L’UNICEF a soutenu un processus par lequel les dirigeants bouddhistes ont élaboré une méthode de formation qui reliait les enseignements fondamentaux sur les actions pour lutter contre le VIH à leurs propres croyances religieuses sur les Quatre Nobles Vérités. Cette approche a été fondamentale pour mobiliser les dirigeants bouddhistes dans leur ensemble et les inciter à s’engager dans cette initiative.

• L’UNICEF,avecl’ONUSIDAetReligions pour la Paix, a produit un guide à l’intention des dirigeants religieux de diverses communautés confessionnelles sur la manière d’user de leur influence, leur leadership moral et leurs ressources pour soutenir les enfants affectés par le VIH et le SIDA.

• En2007,l’UNICEFenIran et des universitaires religieux de l’Université Imam Sadeq ont traité des problèmes pratiques liés aux droits et au bien-être de l’enfant dans un livre intitulé : What Can We, Religious Leaders, Do in Response

to HIV/AIDS? (« Que pouvons-nous faire, nous autres dirigeants religieux, contre le VIH/SIDA ? ») fournissant des recommandations basées sur des références religieuses coraniques et chiites. L’année suivante, ce texte a été distribué aux principales organisations religieuses nationales. Des manifestations de plaidoyer de haut niveau à l’intention d’une sélection de dirigeants religieux les ont davantage sensibilisés à la lutte contre le VIH et le SIDA.

• En2009,leplaidoyerdel’UNICEFauTchad auprès des organisations de la société civile comme l’Alliance des organismes religieux contre le VIH/SIDA et autres pandémies a contribué à créer un groupe de réflexion et d’action qui comprenait l’engagement formel fourni par les dirigeants religieux de s’attaquer activement au VIH et au SIDA ainsi qu’aux problèmes d’éducation, de protection de l’enfance et de survie et développement de l’enfant.

• AuNicaragua, en 2010, l’UNICEF a conclu un partenariat avec le Centre de recherche théologique et sociale et Acción Medica Cristiana pour promouvoir une réflexion théologique et pastorale sur l’épidémie de VIH. Cela a eu l’effet positif de mobiliser les églises, surtout sur la côte des Caraïbes, autour des droits des personnes vivant avec le VIH. Des théologiens nicaraguayens influents ont publié un livre sur le fondement théologique de la participation des églises à l’action nationale contre l’épidémie. Des éducateurs de 10 instituts bibliques et des dirigeants religieux de 200 églises ont été formés à l’approche théologique de l’épidémie de VIH.

« Pour les églises, la contribution la plus forte que nous puissions apporter dans la lutte contre la transmission du VIH est l’élimination de la stigmatisation et de la discrimination… » — Conseil mondial des églises44

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Les femmes de foi jouent un rôle important, à la fois en offrant leurs soins aux familles affectées par le SIDA et en participant à l’effort de prévention du VIH. Bien qu’elles ne soient pas souvent visibles dans les structures officielles de direction des communautés religieuses, ce sont des intervenantes essentielles dans les efforts déployés pour enrayer la pandémie et pour traiter de questions connexes comme la santé génésique et la violence sexuelle et sexospécifique. Il importe de faire des efforts pour les identifier et soutenir leur rôle de chef de file.

Il y aura inévitablement des secteurs d’activités qui révéleront des désaccords sur certaines approches. Par exemple, la distribution de préservatifs comme activité de prévention du VIH pourrait ne pas recevoir le soutien de certaines communautés religieuses. Pourtant, il est peut-être possible de ne pas être d’accord sur certains éléments tout en travaillant ensemble dans les secteurs d’accord comme, par exemple, la lutte contre la stigmatisation et la discrimination que subissent les enfants affectés par le VIH. Le cadre de référence de l’ONUSIDA, qui souligne les rôles et les responsabilités des Nations Unies et des organisations confessionnelles partenaires dans l’action contre le SIDA peut être un important point de départ pour négocier les aspects les plus controversés des interventions de lutte contre le VIH et le SIDA.

Que peuvent faire les communautés religieuses pour lutter contre le VIH et le SIDA ?

Dans tous les secteurs suivants, les communautés religieuses peuvent se référer à des textes sacrés et des travaux érudits pour promouvoir la compassion, la purification et les actions qui respectent la dignité et la sainteté de toute vie. Elles peuvent également, en fonction du panorama épidémiologique, mobiliser leurs importantes ressources humaines (bénévoles, femmes et organisations de la jeunesse) pour se livrer à des activités d’éducation et de plaidoyer à grande échelle ou ciblées.

Prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant

• Encourager les diagnostics de la petite enfance quand les parents sont séropositifs.

• Soutenir l’accès aux installations et services sanitaires et assurer un lien avec ces derniers.

• Renforcer les services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, conformément aux politiques et protocoles nationaux, dans les hôpitaux et centres médicaux affiliés aux organisations religieuses, en particulier dans les zones rurales, et assurer la coordination avec les systèmes de santé nationaux s’occupant de la prévention du VIH et du traitement des maladies liées au SIDA et/ou disposant de thérapies antirétrovirales pour ceux qui en ont besoin.

Prodiguer un traitement et des soins pédiatriques

• Prodiguer des soins, des traitements et des conseils de soutien, en particulier dans les communautés les plus rurales et les plus défavorisées. Il s’agit notamment de soins palliatifs et en hospices dans le cadre du soutien aux mourants.

• Assurer la coordination avec les systèmes de santé nationaux et adhérer aux plans et protocoles nationaux sur la prévention du VIH et le traitement des maladies liées au SIDA.

• Orienter les dons de charité en direction d’activités de prévention et de soins ayant fait leurs preuves, notamment les diagnostics de la petite enfance et le suivi.

• Former et éduquer les dispensateurs de soins et les membres de la famille de personnes vivant avec le VIH ou atteintes de maladies liées au SIDA, en fournissant des informations pertinentes vis-à-vis de leurs croyances religieuses.

« Les autorités religieuses ont une position unique pour rompre ce silence en reconnaissant les souffrances et en tendant la main avec compassion aux personnes exclues et rejetées. Elles ont le pouvoir de mettre un terme à la culpabilité, au déni, à la stigmatisation et à la discrimination, et d’ouvrir le chemin à la réconciliation et à l’espoir, à la connaissance et à la guérison, à la prévention et aux soins45. »

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Prévenir l’infection parmi les adolescents et les jeunes

• Diffuser et débattre des enseignements qui favorisent les pratiques et comportements sûrs et sains pour prévenir les infections et transmissions sexuelles et non sexuelles du VIH.

• Fournir un soutien non moralisateur aux populations les plus exposées au VIH pour permettre un meilleur accès à la prévention et au traitement du VIH et aux services de soins et de soutien afférents.

Protéger et soutenir les enfants affectés par le SIda

• Utiliser l’influence morale des dirigeants religieux pour contester la stigmatisation et la discrimination, et favoriser le dialogue au sein de leurs communautés pour changer l’attitude hostile aux personnes vivant avec le VIH ou le SIDA en attitude d’acceptation et de soutien.

• Se joindre à des efforts de plaidoyer plus larges, par exemple en établissant des liens avec les systèmes nationaux au-delà de leurs communautés religieuses respectives pour changer les politiques, les législations et les perceptions générales.

• Orienter les dons charitables (en espèces et en nature) en direction des activités familiales de soins et de soutien, notamment celles qui favorisent les stratégies et politiques de promotion sociale, sont sensibles à la question du SIDA et aspirent à répondre aux besoins de ces populations et d’autres populations vulnérables.

• Faciliter l’accès aux services sanitaires et sociaux et favoriser la protection et l’éducation des enfants des personnes qui vivent avec le VIH et le SIDA.

• Former et éduquer les dispensateurs de soins et les membres de la famille de personnes vivant avec le VIH ou qui ont des maladies liées au SIDA, en fournissant des informations pertinentes vis-à-vis de leurs croyances religieuses.

• Fournir un encadrement spirituel pour améliorer l’acceptation individuelle et communautaire des enfants affectés par le SIDA.

ATTEINDRE CEUx QUI N’ONT PAS ÉTÉ TOUCHÉS PAR LES RÉSEAUx DES ÉGLISES DE NAMIBIE

La Namibie est l’un des pays qui ont été les plus affectés par le VIH et le SIDA, et dans un contexte d’insécurité alimentaire et avec des niveaux de pauvreté élevés, elle comporte un nombre croissant d’orphelins et d’enfants vulnérables. L’Alliance des églises pour les orphelins (« CAFO ») a été instituée en 2002 avec un financement de départ provenant de l’UNICEF et de la Fondation Ford comme organisation de réseau interconfessionnelle pour fournir à ces enfants les soins et le soutien nécessaires.

La CAFO, instituée sous l’auspice du Conseil des églises en Namibie, a une approche œcuménique qui s’inspire de l’influence très large des églises du pays. Elle a renforcé la capacité qu’ont les communautés religieuses de mobiliser leurs membres pour fournir aux enfants vulnérables la protection, les soins et le soutien dont ils ont besoin.

En 2010, la CAFO a distribué et administré des subventions atteignant la valeur de 600 000 dollars É.-U. par an à plus de 539 congrégations qui se sont jointes à l’Alliance. Elles ont reçu en retour une assistance technique et de formation destinée à les équiper pour gérer des projets et assurer le suivi et les rapports de leurs résultats. Plus

de 20 000 enfants vulnérables ont bénéficié d’un soutien qui leur a été fourni par des congrégations locales.

La CAFO a continué à jouer un rôle de plaidoyer appréciable, reliant, par le truchement des églises, les communautés aux prestataires de services, y compris la société civile et le gouvernement et a occupé une place centrale dans le débat sur les politiques. En tant que membre du groupe de travail permanent sur les orphelins et les enfants vulnérables demandé par le Cabinet, la CAFO s’est engagée dans l’élaboration de normes de prestation de services et dans les politiques, plans et législations nationaux s’y rapportant. Un programme très médiatisé appelé « Marche pour les enfants » a sensibilisé le public à la situation des enfants vulnérables.

Par ses subventions, formations et projets communautaires, la CAFO, qui a des partenariats avec la société civile et le gouvernement, démontre comment les communautés religieuses peuvent remplir leurs obligations d’atteindre les enfants vulnérables.

Source : Bureau de pays de Namibie du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, 2011.

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NuTRITION

Une nutrition adéquate est un droit fondamental de tous les enfants et contribue au meilleur départ possible dans la vie. Les interventions nutritionnelles à impact élevé mettent l’accent sur l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants, sur un apport suffisant de micronutriments comme la vitamine A et l’iode, sur la sécurité alimentaire dans les situations d’urgence, et sur la nutrition et le VIH/SIDA. Elles sont prévues selon une méthode suivant le cycle de vie, en s’appuyant sur les partenariats et les interventions intégrés dans un souci d’efficacité maximum.

Pourquoi créer des partenariats avec les communautés religieuses pour la nutrition des nourrissons et des jeunes enfants ?

« C’est la nourriture qui assure la subsistance du monde, animé ou inanimé. La vie découle de la nourriture : on le voit partout, et cela ne fait aucun doute… Celui qui donne de la nourriture donne la vie, et tout le reste. C’est pourquoi celui qui aspire au bien-être dans ce monde et au-delà devrait s’appliquer tout spécialement à donner de la nourriture. » — The Mahabharata 46

Essentielle à la vie, la nourriture joue un rôle primordial non seulement dans notre vie biologique, mais aussi dans notre vie sociale et culturelle. Le rôle de la nourriture dans toutes les traditions religieuses et autochtones se retrouve dans les textes, les histoires et les traditions orales décrivant comment la nourriture alimente la vie, rapproche les gens dans la communauté et représente la vie et l’esprit qui règnent sur la terre.

Toutefois, la malnutrition n’est pas simplement le résultat du manque de nourriture, mais de toute une série de facteurs combinés : une insuffisance de protéines, d’énergie et de micronutriments, des infections et maladies fréquentes, de mauvais soins et des pratiques alimentaires inadéquates, des services de santé inadaptés et des conditions insalubres dans le domaine de l’eau et de l’assainissement.

LES DIRIGEANTS RELIGIEUx EN FAVEUR DE L’ALLAITEMENT MATERNEL ExCLUSIF

Dix-neuf bureaux de pays de l’UNICEF ont participé à l’initiative de la Journée mondiale de prière et d’action pour les enfants en 2010, qui a mobilisé les communautés religieuses autour d’un programme commun pour la santé maternelle et la survie de l’enfant, en mettant l’accent sur l’allaitement exclusif au sein. En Algérie, par exemple, les droits de l’enfant et l’importance de l’allaitement maternel ont fait l’objet de sermons dans 15 000 mosquées;

en République démocratique du Congo, quatre des principales associations religieuses, dont les réseaux combinés comptent plus de 30 millions de personnes, ont organisé des campagnes d’une semaine sur l’importance de certaines pratiques familiales essentielles comme l’allaitement maternel et la vaccination47. (Voir p. 21 pour des informations complémentaires sur la Journée de prière et d’action pour les enfants).

des filles prient avant le petit-déjeuner au Foyer gouvernemental pour enfants touchés par le tsunami. Ce centre offre des soins, un logement, une éducation de base et des activités récréatives aux orphelins et autres enfants vulnérables, qui viennent pour la plupart de villages de pêcheurs (Inde).

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L’obligation morale et religieuse dans laquelle se trouvent les mères et les pères de fournir une alimentation convenable à leurs enfants est aussi un thème essentiel dans toutes les traditions. Par exemple, des protocoles spécifiques pour l’allaitement maternel et le passage aux nourritures solides sont énumérés dans la loi et les enseignements islamiques.

« La mère allaitera ses enfants au sein pendant deux années complètes, dans le cas des parents qui désirent mener l’allaitement maternel à son terme, mais le père de l’enfant assumera le coût de la nourriture et des vêtements de la mère, dans la mesure du raisonnable Extrait du Al-Baqara, verset 233, cité dans Université d’Al-Azhar et Fonds des Nations Unies pour l’enfance, op. cit., p. 18. » — Al-Baqara, verset 233 48

De nombreuses traditions religieuses ont des restrictions diététiques comme le régime végétarien, le rejet de certains aliments considérés impurs, et des directives pour la préparation de certaines nourritures (celles qui sont considérées halal pour les musulmans ou casher pour les juifs, par exemple). Une compréhension des normes religieuses et culturelles affectant la nourriture – sa préparation et sa distribution – peut faciliter considérablement les efforts déployés pour assurer une nutrition convenable aux nourrissons, aux jeunes enfants et à leur mère.

ExEMPLES DE PARTENARIATS

• ÀMadagascar, l’UNICEF a trouvé que les dirigeants religieux et communautaires ainsi que les stations de radio locales (y compris les clubs de jeunes reporters) intervenaient de façon stratégique dans la mobilisation des communautés pour les droits de l’enfant, notamment en fournissant des services comme le dépistage de la malnutrition et du besoin de protection chez les enfants.

• En2009,l’UNICEFauKirghizistan a organisé des réunions d‘orientation avec des personnalités religieuses et d’autres représentants des structures étatiques à tous les niveaux pour lancer un programme nutritionnel destiné à fortifier la nourriture complémentaire des enfants âgés de 6 à 24 mois.

• EnAlgérie, l’UNICEF plaide dans le même sens que le Ministère des affaires religieuses et les Waqfs pour encourager la participation active des autorités religieuses à la promotion et au soutien de l’allaitement maternel.

• L’UNICEFacommencéàtravailleraveclesimamsdunord du Darfour (Soudan) en 2009 pour promouvoir l’allaitement maternel et d’autres aspects de la nutrition des nourrissons et de la petite enfance. Après avoir reçu leur formation, plus de 100 imams ont commencé à intégrer à leurs services religieux l’importance de l’allaitement maternel pendant les deux premières années de la vie d’un enfant. De nombreux imams s’en référaient au Coran et à d’autres enseignements islamiques. Comme ils avaient un public masculin, ils ont aussi intégré des messages sur l’importance de s’occuper des épouses et des enfants. Le succès du programme s’est soldé par un accroissement important du nombre d’enfants amenés à des centres d’évaluation nutritionnelle et de traitement complémentaire. Les femmes ont affirmé que les messages des imams avaient été la raison de leur changement de comportement.

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Que peuvent faire les communautés religieuses pour promouvoir la nutrition du nourrisson et du jeune enfant ?

• Incorporer des messages et des informations sur l’importance de la nutrition aux services, rituels et festivals religieux et aux rites religieux de l’enfance. Les théologiens et les éducateurs peuvent renforcer les messages relatifs à la nutrition en invoquant les textes sacrés et autres textes religieux.

• Offrir une éducation sur la nutrition et des instructions sur la préparation de la nourriture aux parents, en mettant particulièrement l’accent sur l’importance des micronutriments et six mois d’allaitement exclusif au sein et jusqu’à deux ans d’allaitement maternel continu; contester les attitudes et les normes qui rejettent l’allaitement maternel et, par exemple, l’administration de colostrum aux nouveau-nés.

• Utiliser leurs médias, comme la radio et la télévision, pour propager des messages sur l’importance d’une nutrition optimale des nourrissons et des jeunes enfants (allaitement exclusif au sein pendant les six premiers mois de la vie, puis consommation d’aliments complémentaires nutritionnellement appropriés et sûrs tout en poursuivant l’allaitement maternel jusqu’à l’âge de deux ans ou plus).

• Soutenir les efforts de distribution en période d’insécurité alimentaire en utilisant les églises, les mosquées, les temples et autres structures religieuses comme centres de distribution. Les dirigeants religieux peuvent renforcer le message selon lequel, dans les situations d’urgence, les substituts du lait maternel, d’autres produits laitiers, les biberons et les tétines ne devraient jamais faire l’objet d’une distribution générale. Les produits dérivés du lait en poudre ne devraient être distribués que quand ils ont été préalablement mélangés avec un aliment de base moulu et non comme un article consommable, pour éviter la tentation de les préparer comme substituts au lait maternel.

• Fournir des informations sur les besoins communautaires dans les zones difficiles d’accès pour les organisations humanitaires.

• Opérer des services de diffusion pour la vaccination, les compléments en micronutriments et d’autres interventions importantes pour la santé des enfants en tirant parti de leur influence morale et de l’étendue de leurs réseaux.

• Conseiller les organisations humanitaires sur les restrictions diététiques de leur communauté et d’autres principes qui peuvent entraver l’efficacité des interventions conventionnelles sur la nutrition (par ex. de nombreuses capsules de gélatine de suppléments en micronutriments ne seraient pas appropriées dans certaines communautés religieuses, bien qu’il existe des options halal et de glycérine végétale).

Une fille attend un repas et diverses activités à un centre pour enfants vulnérables géré par des sœurs catholiques (République centrafricaine).

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EAu, ASSAINISSEMENT ET HygIÈNE

Le manque d’accès à de l’eau salubre et aux services d’assainissement, qui s’ajoute à de mauvaises pratiques hygiéniques, affecte tous les jours des millions d’enfants qui sont exposés ainsi à la maladie, la mort et l’appauvrissement, et ont peu de chances de s’épanouir. Lorsque des installations sanitaires à usage individuel et en bon état font défaut dans les écoles, les filles en particulier se voient privées d’accès à l’éducation. Les parents sont moins productifs en raison de la maladie et du temps qu’ils passent à aller chercher de l’eau, donc moins à même de subvenir correctement aux besoins de leurs enfants. Face à cette situation, l’UNICEF concentre son soutien sur les changements de comportement vis-à-vis de l’assainissement et de l’hygiène ainsi que sur l’amélioration de l’accès à un approvisionnement en eau. Les chiffres montrent que les plus pauvres sont celles qui risquent le plus de manquer d’eau et surtout de moyens d’assainissement, qui est l’une des interventions effectuées avec le moins d’équité. Les inégalités en matière d’accès à l’eau et à l’assainissement sont accentuées par les catastrophes humanitaires et des situations fragiles.

Pourquoi créer des partenariats avec les communautés religieuses pour la programmation de l’eau, l’assainissement et l’hygiène ?

« Relier la foi à la construction de systèmes d’alimentation en eau et de toilettes dans les école n’a pas l’air évident, et pourtant c’est important. L’eau joue un rôle central dans de nombreuses religions et croyances dans le monde : source de vie, elle représente la (re)naissance. L’eau nettoie le corps, et par extension le purifie, et ces deux grandes qualités confèrent à l’eau un statut hautement symbolique, voire même sacré. L’eau est donc un élément essentiel des cérémonies et rites religieux. Cela se reflète dans la manière dont les gens utilisent l’eau, la manière dont ils conçoivent les systèmes d’alimentation en eau, et le besoin d’accessibilité à l’eau pour se nettoyer après être allé aux toilettes ou pour se laver les mains49 ».

L’eau est l’élément primordial pour la survie de l’homme, et elle occupe donc une place de choix dans de nombreuses traditions confessionnelles du monde. Se nettoyer avec de l’eau est une métaphore quasi-universelle pour la purification spirituelle, exprimée en rituels comme les bains dans le Gange pour les Hindous, les ablutions avant la prière dans une mosquée ou le baptême dans la tradition chrétienne.

L’eau propre est le fondement de l’hygiène et de l’assainissement, que beaucoup de traditions religieuses favorisent en donnant des directives sur le traitement des déchets et sur les rituels de purification avant les fonctions spirituelles. Par exemple, dans la société hindoue, les gens doivent « déféquer à une distance minimum d’un tir de flèche de leur domicile, et jamais dans l’enceinte d’un temple, aux environs d’une rivière, d’une mare ou d’une source, ou dans un endroit public. Au cours de cet acte, les Musulmans n’ont pas le droit de faire face à la Mecque et les Hindous aux corps célestes, à un

« L’eau est le symbole de la présence de Dieu; voilà pourquoi Krishna dit ‘Je suis le goût dans l’eau’. » — Bhagavad Gita 7:850

Un garçon boit de l’eau à une pompe manuelle (Bangladesh).

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temple, à un prêtre ou à un arbre sacré »51. La loi juive souligne certaines pratiques spécifiques concernant le lavage des mains et la gestion des eaux usées52. Consulter les autorités religieuses pour connaître les attitudes religieuses et les comportements correspondants sur les pratiques relatives à l’eau, l’assainissement et l’hygiène, comme le lavage des mains, peut avoir un grand impact dans l’élaboration de systèmes appropriés et utilisés.

« Avec environ 64 % des écoles dans le monde qui sont d’obédience religieuse, il y a des occasions et des avantages uniques à relier l’apprentissage spirituel à celui de l’eau, de l’assainissement, de l’hygiène et de l’environnement, et l’amélioration des installations d’eau et d’assainissement dans les écoles53. »

La disponibilité de bonnes installations d’eau, d’assainissement et d’hygiène dans les écoles, ainsi que l’éducation sur ces questions, sont essentielles pour réaliser le droit des enfants à l’eau, l’assainissement et l’hygiène ainsi que leur droit à l’éducation. L’absentéisme à l’école pour causes de diarrhée, de vers intestinaux et d’autres maladies d’origine hydrique ou dues à une mauvaise hygiène a un effet très important sur l’apprentissage et le développement. Les filles et les enseignantes perdent aussi des journées à cause du manque d’installations prévues pour l’hygiène menstruelle. Compte tenu du fait que, comme nous l’avons vu précédemment, une majorité d’écoles sont d’obédience confessionnelle, il est vital que ces communautés confessionnelles fournissent des installations et une bonne éducation sur l’eau, l’assainissement et l’hygiène dans leurs écoles.

ExEMPLES DE PARTENARIATS

• DesdirigeantsreligieuxenIndonésie ont contribué à élaborer et à mettre en œuvre un projet hygiénique et sanitaire intitulé « Campagne du vendredi propre », soutenu par l’Agence américaine de développement international (USAID), l’Institut Agama Islam Negeri Ar-Raniry (Institut d’État Ar-Raniry sur la religion islamique), CARE International, l’École de santé publique Johns Hopkins et le Centre Johns Hopkins pour les programmes de communication. La participation des Ulama (dirigeants religieux) a été essentielle pour préparer des messages sanitaires liés de façon positive aux versets coraniques et aux enseignements islamiques sur l’hygiène de base et la propreté personnelle. Ils ont pris le ferme engagement de propager ces messages de changement de comportement auprès de leurs communautés par leurs prières, leurs réunions communautaires et leurs sermons du vendredi54.

• En2009,aucoursd’uneflambéedecholéraauZimbabwe, on a constaté un grand nombre de décès parmi les membres de la religion apostolique, qui n’acceptent pas les traitements médicaux modernes. L’UNICEF a initié de gros efforts de plaidoyer pour améliorer le taux d’acceptation des traitements. L’UNICEF a aussi formé 96 dirigeants religieux et produit une émission sur le choléra présentée par une célèbre animatrice de débats télévisés qui a été diffusée sur une chaîne de télévision nationale et a atteint environ 300 000 personnes avec des messages hygiéniques appropriés.

• Uneévaluationdeprojetsurlareligionetlasantémenéeen 2009 au Bhoutan a révélé qu’un projet relevant de l’eau et l’assainissement était efficace pour améliorer et favoriser la santé, l’hygiène et l’assainissement auprès des institutions religieuses et des communautés environnantes. Ce projet comprenait la formation d’agents de santé religieux dotés des compétences nécessaires pour entretenir et préserver les conditions sanitaires et hygiéniques dans les écoles religieuses.

• En2010,l’AlliancedesReligionsetdelaConservation(ARC), un organisme qui travaille avec les grandes traditions religieuses pour développer leurs propres programmes écologiques sur la base de leurs enseignements de base, leurs convictions et leurs pratiques, s’est jointe à l’Appel à l’action pour WASH dans les écoles, une campagne menée par l’UNICEF pour concrétiser un projet dans le cadre duquel tous les enfants iraient à l’école et toutes les écoles leur offriraient un environnement sûr, sain et confortable dans lequel ils pourraient grandir, apprendre et s’épanouir. Dans le cadre de la campagne, un véritable centre de documentation virtuel a réuni les expériences de WASH dans les écoles grâce à l’initiative d’ARC et l’aide bénévole de spécialistes de WASH à l’école de 39 pays. On peut y accéder à : <www.unicef.org/wash/schools>.

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38

Que peuvent faire les communautés religieuses pour promouvoir l’eau, l’assainissement et l’hygiène ?

• Souligner l’importance de l’eau dans les traditions confessionnelles, particulièrement parce que l’eau est liée au culte et aux rituels comme la purification ou le baptême. Les autorités religieuses peuvent utiliser ces occasions pour insister sur le besoin d’une eau salubre et d’un bon assainissement, et s’opposer aux attitudes et pratiques incompatibles avec l’assainissement et l’hygiène.

• Fournir de l’eau propre et des installations de lavage des mains et d’assainissement bien entretenues dans les lieux de culte, les écoles religieuses et les autres installations, pour donner à la communauté des exemples de bonnes pratiques. Dans les situations d’urgence, ces lieux peuvent être utilisés comme centres d’entreposage et de distribution de l’eau.

• Incorporer aux programmes des écoles religieuses et d’obédience confessionnelle des enseignements sur l’importance de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène et les bonnes pratiques qui y sont liées.

• Mener des campagnes de sensibilisation du public et, surtout avec les jeunes religieux, des campagnes entre pairs pour illustrer et démontrer l’importance des bonnes pratiques en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène.

• Utiliser les médias religieux, comme la radio et la télévision, pour diffuser des messages et entreprendre une éducation du public sur l’importance des bonnes pratiques relatives à l’eau, l’assainissement et l’hygiène, comme le lavage des mains, l’utilisation de toilettes propres et la disponibilité d’eau salubre, surtout dans les écoles et les autres endroits où les enfants se rassemblent.

• Intégrer l’éducation sur l’eau, l’assainissement et l’hygiène aux cultes, rituels et services des jours de fête, notamment avec l’aide d’organisations sanitaires communautaires d’obédience religieuse.

• Conseiller les organisations humanitaires sur les principes et les pratiques de leurs communautés en matière d’eau (lavage des mains, considérations sanitaires et hygiéniques ayant trait à la défécation, hygiène menstruelle, etc.) afin d’élaborer des interventions pertinentes et efficaces.

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Créer un partenariat en faveur des enfants avec les communautés religieuses 39

QuESTIONS TRANSVERSALES

Développement de la petite enfance Les premières années de la vie d’un enfant sont les plus cruciales pour son développement. Avec une nutrition et des soins médicaux appropriés ainsi qu’un soutien et des soins sociaux et affectifs, les enfants seront en mesure de se développer sur les plans physique, mental et affectif. Toutefois, quand ces facteurs ne sont pas réunis et que les occasions d’apprentissage ne suffisent pas à fournir une stimulation, le développement peut être sérieusement perturbé, ce qui affecte non seulement l’avenir de l’enfant, mais aussi sa famille, sa communauté et la société dans son ensemble. La pauvreté est la cause sous-jacente de ces situations, et les interventions précoces qui adoptent une approche intégrée en favorisant les conditions propices au bien-être sont les plus efficaces pour briser le cercle de la pauvreté.

Pourquoi créer des partenariats avec les communautés religieuses pour le développement de la petite enfance ?

On l’a déjà montré, toutes les grandes traditions religieuses soulignent le caractère sacré inhérent à la vie et à la dignité de toute personne, y compris les enfants. Ceci se traduit par l’importance de s’occuper du bien-être d’un enfant et offre des perspectives holistiques sur la manière dont on peut y arriver. Comprendre et respecter ces croyances et s’en inspirer peut renforcer les programmes intégrés et organiques de développement de la petite enfance. Les dirigeants religieux ont accès à l’unité sociale la plus intime, la famille, où se modèle la petite enfance. Ils peuvent être des partenaires cruciaux, offrant informations, directives et soutien aux familles comprenant de jeunes enfants, ce qui peut favoriser le droit de chaque enfant à un développement sain.

Que peuvent faire les communautés religieuses pour promouvoir le développement de la petite enfance ?

• Fournir une éducation préscolaire aux enfants, ou la soutenir. Cette éducation devrait comprendre des éléments favorisant un développement physique et affectif sain ainsi que l’égalité des sexes, notamment pour les enfants pauvres ou marginalisés qui n’ont pas nécessairement d’autres occasions de participer à des programmes de ce type.

• Intégrer l’éducation pour la paix et les enseignements de respect mutuel aux programmes d’éducation de la petite enfance.

• Apporter des informations importantes sur le développement de la petite enfance au milieu familial, soulignant l’obligation qu’a la famille de subvenir aux besoins de ses enfants en bas âge, offrir des informations sur la manière de le faire et les soutenir quand ils sont confrontés à des difficultés.

dans le cadre d’une initiative organisée par des dirigeants bouddhistes et soutenue par l’UNICEF, un moine rend visite à une femme qui s’occupe de sa petite-fille orpheline (Cambodge).

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• Intégrer aux services religieux, aux séances d’études et particulièrement aux événements spéciaux comme la célébration des rites de passage, des références aux textes sacrés, des prières spéciales et des discussions portant sur les éléments importants du développement de la petite enfance.

• Mettre en place des groupes d’éducation entre pairs pour les associations de femmes et d’hommes, afin de partager des informations sur le développement de la petite enfance, et soutenir les membres dont les enfants n’ont pas accès aux services appropriés, par exemple par des recommandations et des aides financières.

Action humanitaireLes contextes d’urgence comme les conflits ou les catastrophes naturelles peuvent considérablement exacerber les préoccupations existantes sur les droits de l’enfant et créer des obstacles significatifs à l’observation de ces droits. Au cours des urgences, les enfants sont particulièrement vulnérables à la maladie, la malnutrition, la violence et la séparation d’avec leurs familles ou ceux qui s’occupent d’eux. L’éducation peut être perturbée par les déplacements et la perte des infrastructures. La violence sexuelle et sexospécifique devient souvent plus fréquente, exposant particulièrement les enfants et les femmes à des traumatismes physiques et affectifs.

ExEMPLES DE PARTENARIATS

• EnJordanie, au titre d’un projet national d’amélioration du rôle parental, l’UNICEF a travaillé avec des imams à la production d’un fascicule intitulé « Guide de l’imam pour le développement de la petite enfance », qui puisse aider les pères à apprendre des compétences parentales favorisant le développement de leurs jeunes enfants. Ce fascicule comprend les « Douze sermons du vendredi », des dictons du Coran et des citations du Prophète, comme : « Celui qui n’aime pas un enfant n’a pas de cœur ». De nombreuses séances se tiennent dans les mosquées, ce qui s’est avéré décisif pour toucher les hommes.

• Reconnaissantquelesenfantsmusulmansprovenantdemilieux socio-économiques pauvres en Afrique de l’Est avaient peu de chances d’accéder à l’éducation préscolaire, et qu’une grande partie de ce qui était disponible en ce domaine provenait d’éducateurs chrétiens, le programme de développement de la petite enfance Madrasa a commencé au Kenya en 1986, avec le soutien de la fondation Aga Khan. Le résultat a été une éducation de qualité, abordable, culturellement acceptable et durable pour les enfants musulmans marginalisés. Ce programme a été ensuite étendu à l’Ouganda et à Zanzibar (République-unie de Tanzanie). Les tests ont montré que les enfants du programme avaient des résultats au moins égaux, sinon meilleurs, à ceux des enfants inscrits dans des programmes plus établis. Le succès du programme a aussi conduit à l’inscription d’enfants non musulmans55.

• L’UNICEFaconstituéuneallianceenAngola avec les principaux acteurs religieux et gouvernementaux pour améliorer les connaissances et les comportements positifs des familles dans le domaine de la survie, du développement et de la protection des enfants de moins de cinq ans. Cette alliance comprend les 10 Églises les

plus importantes du pays, le Ministère de la famille, un comité intersectoriel constitué d’autres ministères (comme celui de la santé et du bien-être social) et des institutions gouvernementales comme l’Institut national de l’enfant. Les partenaires de l’alliance vont mettre en œuvre un plan intégré de communication et de mobilisation sociale pour diffuser des messages clés sur la santé de la mère et de l’enfant, l’hygiène, la nutrition, le développement de la petite enfance et la prévention de la violence. L’objectif d’ici 2013 est de former plus de 10 000 dirigeants communautaires et religieux grâce à un kit médiatique (fascicules, album de musique et mini séries radiophoniques) élaboré au fil d’une démarche participative, et de toucher jusqu’à un million de familles dans les 18 provinces du pays. Au cours d’une visite en Angola en 2011, le Directeur général de l’UNICEF a participé à la cérémonie de signature officielle inaugurant cette alliance. Des évaluations seront entreprises en 2013 pour mesurer l’impact des interventions, notamment par rapport aux changements opérés dans les connaissances, les attitudes et les pratiques.

• En2009,leProgrammed’éducationdel’UNICEFauxPhilippines a continué à soutenir le projet-pilote d’un programme de la petite enfance réceptif à l’islam dans 17 maternelles des régions touchées par les conflits. La programmation future au niveau infranational aidera à élaborer des modèles de services d’éducation de qualité pour la petite enfance, surtout ceux qui ciblent les enfants les plus désavantagés, avec comme objectif final d’influer sur les politiques nationales de façon à ce que ces innovations se diffusent partout. Elle maintiendra aussi les soutiens accordés pour l’adoption d’un programme d’éducation de la petite enfance centré sur l’islam au-delà des régions affectées par les conflits.

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Créer un partenariat en faveur des enfants avec les communautés religieuses 41

Les Principaux engagements pour les enfants dans l’action humanitaire sont les grandes directives énonçant la politique qui régit le travail de l’UNICEF dans les situations de crise, que celles-ci soient de nature soudaine ou progressive, des catastrophes naturelles ou des situations de conflits. Selon les Principaux engagements, l’action humanitaire recouvre les préparatifs et les interventions, qui comprennent le relèvement rapide. Dans les situations d’urgence, l’UNICEF travaille en collaboration avec des partenaires locaux et internationaux afin d’assurer une assistance humanitaire totale et efficace permettant de mettre en place tous les programmes nécessaires pour traiter l’éventail complet des droits de l’enfant. Les partenariats sont la pierre de touche d’une action humanitaire efficace. Toutefois, dans certains contextes – surtout ceux qui sont marqués par les conflits armés, les violations des droits humains et/ou les troubles civils et politiques – on se heurte à des problèmes particuliers dont il faut tenir compte. Qui plus est, lorsque l’aide humanitaire est offerte dans des contextes de conflit, les actions de tous les intervenants doivent rester fidèles aux principes humanitaires de neutralité, d’impartialité et d’humanité56. Dans l’établissement de partenariats avec les communautés religieuses, cela devrait être pris en compte et une analyse de risque devrait être menée à propos de de toutes les propositions de partenariats fondées sur le contexte spécifique.

Pourquoi créer des partenariats avec les communautés religieuses dans les urgences ?

Dans les situations d’urgence, le rôle des communautés religieuses peut présenter des avantages encore plus clairs dans le soutien immédiat et durable à fournir aux personnes affectées.

• La grande portée des communautés religieuses signifie qu’elles ont probablement des structures ou des systèmes en place dans de nombreuses régions qui pourraient être inaccessibles aux intervenants de l’action humanitaire. Cela leur donne aussi une capacité inhérente de mobilisation des ressources communautaires.

• La plupart des communautés religieuses sont déjà des prestataires de services communautaires qui fournissent leurs soins et leur soutien aux personnes vulnérables, comme des placements en familles et autres aménagements pour les enfants qui ne reçoivent pas le soin parental qui convient, et des services de soutien d’urgence comme la nourriture et le logement.

• Les autorités religieuses bénéficient de la confiance et la présence communautaires nécessaires pour fournir un soutien spirituel et une stabilité dans les situations difficiles.

Une meilleure compréhension des croyances et pratiques religieuses et culturelles d’une communauté est aussi un facteur important pour planifier les actions relevant de l’intervention d’urgence. Déterminer les approvisionnements en nourriture et en logements qui conviennent et la conception des abris et des installations d’eau et d’assainissement devrait, dans toute la mesure du possible, se faire en fonction des codes de conduite religieux locaux en vue d’une utilisation efficace.

Bien que les différences religieuses soient utilisées pour justifier ou attiser des conflits, cela ne devrait pas être une raison pour éviter de s’engager auprès des autorités religieuses. Une meilleure compréhension des dimensions religieuses ainsi que socio-économiques et politiques d’un conflit est essentielle. Dans ces situations, les associations ou mécanismes interreligieux peuvent réussir à créer une place à l’aide humanitaire car la confiance dont sont investis les dirigeants religieux ou spirituels peut leur permettre de jouer un rôle important dans la médiation et la réconciliation.

Il est aussi important de reconnaître que dans les situations où les conflits sont centrés sur ou autour de la religion, les intervenants de la protection de l’enfance peuvent jouer un rôle important pour faciliter la coordination interreligieuse en agissant comme des animateurs impartiaux sur les questions et initiatives centrées autour de l’enfant.

« Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de leur nourriture quotidienne, et que l’un d’entre vous leur dit : ‘Allez en paix, chauffez-vous, rassasiez-vous’, sans leur donner ce qui est nécessaire à leur corps, à quoi cela sert-il ? Ainsi en est-il de la foi : si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle-même. » — Jacques 2:15–17

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Voir en pages précédentes des exemples de collaboration entre les communautés religieuses et d’autres organisations et l’UNICEF dans des situations d’urgence.

égalité des sexesLa discrimination sexuelle ou sexiste refuse aux enfants l’occasion de se développer et la réalisation de leurs droits essentiels, et prive le monde des avantages multiples et indubitables que l’égalité des sexes procure à tout le monde. Bien que la discrimination sexiste puisse affecter les garçons et les hommes de nombreuses façons, elle affecte les filles et les femmes de façon disproportionnée dans la plus grande partie du monde, leur refusant l’accès à l’éducation, aux soins médicaux, à la participation à la gestion des affaires publiques et aux prises de décisions, et à la protection contre la violence et les mauvais traitements. L’impact de la discrimination dépasse les individus pour atteindre leur famille, leur communauté et leur société en général, les empêchant de se développer pour réaliser tout leur potentiel. Les OMD ne peuvent pas être atteints en l’absence de résultats égaux pour les filles et les garçons.

L’UNICEF intègre l’égalité des sexes à tous les aspects de sa programmation ainsi qu’aux engagements qu’il a contractés auprès de partenaires à tous les niveaux. Promouvoir des réalisations égales pour les filles et les garçons est un élément commun à tous les partenariats, et certains partenariats peuvent être entièrement centrés sur ces résultats. Lorsque les engagements pris par les partenaires en faveur de l’égalité des sexes ne sont pas encore conséquents, l’UNICEF soutient les efforts visant à les développer davantage et la capacité institutionnelle d’intervention58.

L’engagement auprès des communautés religieuses peut fournir des occasions en or pour lutter contre la discrimination et favoriser des résultats égaux pour les filles et les garçons. Puisant dans les valeurs profondément ressenties de la dignité et du caractère sacré de la vie que partagent la plupart des traditions confessionnelles, les partenaires religieux peuvent mobiliser ces atouts du changement que les organisations de protection des droits de l’enfant ne seraient pas en mesure de mobiliser à elles seules.

Il est important de reconnaître les inquiétudes de ceux qui considèrent que de nombreuses religions et communautés religieuses font elles-mêmes de la discrimination contre les femmes et les éloignent des lieux de culte officiels. « De nombreuses traditions religieuses sont patriarcales et refusent d’attribuer des rôles dirigeants aux femmes dans leurs organisations. On empêche souvent les femmes d’avoir accès aux fonctions administratives officielles ou de suivre une éducation qui leur permette d’interpréter leurs traditions religieuses avec autorité59. » Dans la plupart des cas, les dirigeants religieux justifient ces barrières, qui

S’ASSURER QUE LES DONS DE CHARITÉ CONVIENNENT à LA SITUATION

Au lendemain immédiat du tremblement de terre et du tsunami d’Aceh (Indonésie), des dons de vêtements ont afflué du monde entier. La plupart de ces vêtements ne convenaient pas, non seulement en raison du climat tropical de cette région, mais aussi du fait de la culture musulmane conservatrice locale, et n’ont donc pas pu être utilisés.

Rares furent les organisations externes qui avaient prévu des fichus ou des vêtements conservateurs pour les femmes. Pour les femmes dont les maisons avaient été détruites, notamment dans les communautés rurales où les boutiques avaient elles aussi été détruites, le manque

de fichus a été un énorme problème. Ce qui était aussi préoccupant était le manque d’ingrédients de base pour fabriquer des confiseries traditionnelles pour une fête musulmane qui s’approchait. Les femmes ont dit qu’elles voulaient simplement se sentir normales et célébrer cette fête comme elles l’avaient toujours fait.

Ces quelques articles, ainsi que des tapis de prière, qui avaient été initialement oubliés par les organisations d’aide humanitaire étrangères non musulmanes, auraient pu contribuer immédiatement au bien-être et à la résilience des survivants.

« L’objectif du travail de l’UNICEF avec ses partenaires en vue de l’égalité des sexes et de l’égalité des droits entre les filles et les garçons est de contribuer à la réduction de la pauvreté et à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) par une action axée sur les résultats, efficace et coordonnée, qui réussisse à assurer de façon égale la protection, la survie et le développement des filles et des garçons57. »

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PRINCIPES RELIGIEUx D’ÉGALITÉ ET DE RESPECT POUR LES FEMMES ET LES FILLES

La foi bahaïe se réclame d’un modèle égalitaire pour les hommes et les femmes. Bahá’u’lláh, le fondateur du culte bahaï, a déclaré : « Les femmes et les hommes ont toujours été et seront toujours égaux aux yeux de Dieu ». L’humanité tout entière est considérée comme faisant partie d’une seule race, et toute agression subie par un individu porte préjudice au bien-être de la famille humaine tout entière.

Dans le bouddhisme, les sources de l’égalité pour les femmes comprennent des récits au début de l’humanité sur des femmes qui deviennent complètement éclairées en même temps que les hommes et les enseignements du Bouddha selon lesquels l’essentiel, c’est la qualité morale de l’esprit de l’individu, quels que soient son sexe ou sa caste.

Les chrétiens croient que les êtres humains sont créés à l’image de Dieu, ce qui sous-entend la dignité et les droits inhérents des femmes et des filles. La pierre de touche de la foi chrétienne est l’exemple fourni par la vie de Jésus-Christ, qui montrait une grande considération pour la dignité inviolable des femmes, les respectait et les a investies de sa mission.

Parmi les grandes religions mondiales, l’hindouisme est la seule qui embrasse le divin féminin (shakti), qui est considéré comme la puissance créatrice qui anime l’univers. Avec au centre de sa tradition une déesse forte (devi), l’hindouisme enseigne que les femmes et les filles sont divines et doivent être traitées avec le plus grand respect et la plus grande affection.

L’islam attache beaucoup de prix à l’égalité entre les hommes et les femmes, et le Coran, notamment dans de nombreuses déclarations des hadiths, encourage les musulmans à traiter les enfants, garçons et filles, avec une justice et une impartialité égales… Un hadith raconté par Ali Ibn al-Ja’d d’Abu Huraya contient la déclaration suivante : « Le meilleur d’entre vous aux yeux de Dieu est celui qui est le meilleur en termes de moralité, et le meilleur d’entre vous est celui qui est le meilleur avec ses filles et ses épouses ».

Le judaïsme enseigne que les femmes comme les hommes sont faites à l’image de Dieu, et qu’elles doivent donc être appréciées et estimées au même titre. Les textes et l’histoire juifs abondent d’exemples de femmes courageuses, instruites et pieuses. A l’époque moderne, les femmes juives ont été en première ligne de l’action politique en faveur de l’égalité des sexes et ont souvent puisé leur inspiration et leur soutien au plus profond de la tradition juive.

Guru Nanak Dev, fondateur du sikhisme, a enseigné à ses contemporains que les femmes étaient dignes d’éloges au même titre que les hommes. Cet élément est une partie très importante de la foi. Selon le Siri Guru Granth, « C’est elle la plus noble de toute la famille. Elle conseille les aînés et les jeunes. C’est elle qui dirige et Dieu a fait de nous ses courtisans ».

Source : Adaptés) de Religions for Peace, Restoring Dignity, 2009; le passage sur l’islam est tiré de Browning et Bunge, 200960. D’autres informations ont été données par Varun Soni, Doyen des études sur la Vie religieuse, University of Southern California, et Jeff Israel, New School University à New York.

sont caractéristiques de normes sociales et de croyances culturelles souvent antérieures aux traditions religieuses, par les textes sacrés ainsi que par des précédents. Le dialogue avec les autorités religieuses et les éducateurs peut être très utile pour analyser ces concepts complexes et nuancés.

Il est aussi important de voir comment les femmes de diverses communautés confessionnelles affirment leurs droits ou expriment leurs points de vue, soit en adoptant des systèmes parallèles à ceux des hommes, soit en empruntant des chemins reconnus propres aux femmes dans leur tradition religieuse (elles peuvent exercer un leadership symbolique dans certains cas et un rôle influent dans d’autres)61.

Voici certains facteurs à considérer pour promouvoir l’égalité des sexes dans le travail avec les communautés religieuses :

• Comment différents membres de la communauté religieuse (femmes, hommes, jeunes, enfants, dirigeants, autres membres…) comprennent-ils la discrimination entre les sexes et comment en parlent-ils ? Le sujet est-il même abordé ?

• Quels sont les valeurs, les principes, la doctrine et les enseignements de la communauté religieuse vis-à-vis du rôle des sexes, de leurs attentes et de leurs relations mutuelles ?

• Les normes sociales dominantes se fondent-elles sur la culture et la tradition, ou sur certaines interprétations de la religion ?

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• Comment ces valeurs sont-elles exprimées dans le fonctionnement quotidien de la communauté religieuse ? L’égalité des sexes est-elle évidente dans les structures et les systèmes de la communauté ? Par exemple, l’accès aux fonctions de direction et aux services est-il fourni ?

• La communauté a-t-elle des codes ou des processus organisationnels pour assurer l’égalité des sexes dans son fonctionnement et dans son service à ses membres ?

• Quels sont les points d’entrée stratégiques pour aborder la question de l’égalité des sexes et s’assurer qu’elle joue un rôle dominant dans le partenariat ?

• Y a-t-il des groupes ou des individus dans la communauté religieuse qui initient des politiques et des pratiques associant les deux sexes ?

• La communauté religieuse applique-t-elle des programmes qui sont, ou qui pourraient être, avec le soutien requis, des modèles de l’égalité des sexes, par exemple, une formation à la diversité et un mentorat s’y rapportant, ou des programmes démontrant des réalisations égales pour les garçons et pour les filles dans les secteurs de l’éducation, du VIH ou du développement de la petite enfance ?

• De nombreuses communautés religieuses ont un nombre disproportionné d’hommes aux plus hautes fonctions de direction. Quelles pourraient être certaines des stratégies pour faire face à ce problème et pour les inclure dans le processus de promotion de l’égalité des sexes ?

(Voir en pp 31, 57, 58. pour des informations sur la mobilisation des réseaux de femmes de foi, et en pp. 21 et 47 des exemples d’engagement auprès des communautés religieuses sur la mutilation génitale féminine/excision.)

Participation des enfants62 La participation des enfants peut jouer un rôle crucial pour favoriser leur protection contre la violence. Par leur participation, les filles et les garçons peuvent susciter une prise de conscience des transgressions qu’ils subissent, et contribuer de façon positive à la lutte contre la violence et les mauvais traitements et à leur prévention.

La participation offre des occasions de renforcer les capacités des enfants et des adolescents pour mieux se protéger, lutter contre la discrimination et accéder aux moyens d’améliorer leur propre vie ainsi que celles d’autres enfants. Elle développe aussi la résilience naturelle des enfants et peut aider les filles et les garçons dans le processus de rétablissement. De plus, prendre en compte les points de vue des enfants et des adolescents est important pour s’assurer que les politiques, programmes et services pertinents sont adéquats, appropriés et adaptés aux enfants.

Les communautés religieuses sont multigénérationnelles, et sont dans une position unique pour encourager la participation des enfants en leur fournissant des occasions d’exprimer leurs pensées, leurs idées et leurs solutions pour promouvoir et protéger leurs droits. La participation des enfants ne fait pas que faciliter leur développement, elle bénéficie aussi à la communauté religieuse dans son ensemble.

Promouvoir une culture du partenariat dans des environnements où les adultes sont habituellement en position de pouvoir par rapport aux enfants peut créer un espace pour donner aux connaissances et aux expériences des enfants un rôle majeur dans l’identification des solutions aux problèmes qui se posent à eux. Cela a des implications spéciales pour les très jeunes enfants et les enfants traditionnellement marginalisés ou exclus de la prise de décisions comme les filles, les enfants handicapés et ceux qui appartiennent à des groupes minoritaires. Avoir l’occasion de faire part de leurs points de vue de façon substantielle à une personne religieuse respectée peut être pour eux une expérience qui les aidera à se prendre en charge.

« La foi d’un enfant grandit au fur et à mesure que l’enfant grandit. Les adultes qui incarnent la croyance religieuse et qui donnent aux enfants l’occasion de participer positivement à une communauté religieuse influencent la participation future des enfants aux activités de la foi, à l’éducation, à la prise de responsabilités, et au service à autrui. Si nous devons prendre de l’ampleur et ménager l’église de l’avenir, les enfants doivent en être les principaux participants. » — Conseil des

églises, États-Unis63

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Créer un partenariat en faveur des enfants avec les communautés religieuses 45

Voici certaines considérations possibles dans le travail avec les communautés religieuses pour promouvoir une participation substantielle des enfants :

• Quelles sont certaines des façons dont les enfants participent à la communauté religieuse ?

• Ont-ils des rôles distincts dans les services religieux, les rituels ou les fêtes spéciales ?

• Les enfants plus âgés et les jeunes sont-ils impliqués dans l’éducation religieuse des enfants plus jeunes ?

• Quels sont les obstacles à la participation auxquels les enfants de la communauté religieuse sont confrontés ?

• D’où viennent ces obstacles ? Par exemple, les enseignements religieux, les structures et les systèmes administratifs, les opinions particulières des dirigeants adultes.

• De quelle préparation et quel soutien les enfants ont-ils besoin pour participer de manière substantielle ?

• Quelle formation et quel soutien les adultes de la communauté religieuse disposent-ils pour faciliter une participation substantielle des enfants ?

Voici quelques suggestions d’actions en partenariat avec les communautés religieuses pour obtenir une participation substantielle des enfants :

• Fournir les informations, le soutien et la formation nécessaires pour équiper les adultes des communautés religieuses et les faire travailler avec les enfants et les jeunes de telle façon que l’âge des enfants, leur développement, leur sécurité et leur bien-être soient respectés.

• Soutenir les initiatives destinées à ce que les enfants prennent davantage conscience de la Convention relative aux droits de l’enfant, puissent y sensibiliser les adultes et améliorer la compréhension de cette convention. Il devrait s’agir notamment de discussions sur la manière dont les valeurs religieuses ont façonné la compréhension des droits de l’enfant inscrits dans la Convention.

• Donner aux enfants la latitude qui leur permettra de développer leurs propres idées et activités pour aborder des questions qui leur sont importantes.

LA PARTICIPATION DES jEUNES POUR PROMOUVOIR LA COOPÉRATION RELIGIEUSE DANS UNE SITUATION DE CONFLIT

Aux Moluques (Indonésie), où les conflits religieux ont déchiré les communautés et suscité l’intolérance et la méfiance, une coalition d’ONG musulmanes et chrétiennes a créé un partenariat avec l’UNICEF en 2002 pour instituer un Parlement des enfants afin de donner aux enfants la possibilité de s’exprimer et de créer des occasions d’interaction pour les croyants des différentes religions. Il s’agissait non seulement du premier Parlement des enfants en Indonésie, mais aussi du premier événement important à traverser la ligne de

démarcation religieuse. Cette initiative a conduit à des ateliers sur les droits des enfants dans diverses régions du pays touchées par les conflits et à des activités de consolidation de la paix qui ont contribué à l’initiative de paix aux Moluques, notamment en intégrant au système d’éducation provincial un programme scolaire d’éducation pour la paix.

Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Expériences d’adolescents en matière de planification de programmes pendant et après un conflit, 200464.

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4PRÉVENIR UN MAUVAIS USAGE DE LA RELIGION

Un chef religieux musulman parle à des femmes des dangers de la mutilation génitale féminine/excision (Égypte).

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Créer un partenariat en faveur des enfants avec les communautés religieuses 47

« Nous devons reconnaître que nos communautés religieuses n’ont pas été totalement fidèles à

leur engagement de protéger nos enfants contre la violence. Par l’omission, le déni et le silence,

nous avons par moments toléré, perpétué et ignoré la réalité de la violence à l’encontre des

enfants au domicile, dans les familles, les institutions et les communautés, et nous ne nous

sommes pas activement confrontés aux souffrances que cause cette violence. Même n’ayant

pas pleinement vécu à la hauteur de nos responsabilités à cet égard, nous croyons que les

communautés religieuses doivent faire partie de la solution permettant de supprimer la violence

à l’encontre des enfants, et nous nous engageons à assumer un leadership dans ce domaine

auprès de nos communautés religieuses et de la société dans son ensemble. »

— Engagement multi-religieux pour faire face à la violence infligée aux enfants65

Bien que les valeurs fondamentales de toutes les grandes traditions religieuses défendent la dignité et le droit au bien-être des enfants, certaines croyances, attitudes et pratiques associées aux religions favorisent ou cautionnent la violence et la discrimination à l’encontre des enfants. Que ces principes soient véritablement de nature religieuse ou que la religion soit détournée pour justifier ces croyances et pratiques néfastes, ils peuvent violer l’intégrité physique et affective et spirituelle de l’enfant.

Certaines actions, comme la mutilation génitale féminine/excision et le mariage précoce, sont parfois perpétrées au nom de la religion bien qu’elles trouvent habituellement leur fondement dans des traditions culturelles plus anciennes. Dans ce cas, l’engagement auprès des intervenants religieux peut être essentiel pour lutter contre ces traditions violentes ou abusives et y mettre fin en établissant clairement leur manque de conformité avec les principes religieux.

Il peut aussi y avoir des situations où ces pratiques, et d’autres comme la création d’orphelinats plutôt que des établissements communautaires de soins alternatifs, sont réellement considérées bénéfiques pour les enfants du point de vue communautaire, et se trouvent enracinées dans les valeurs religieuses. Les recherches ont montré que les approches conflictuelles ou humiliantes étaient souvent futiles et allaient même à l’encontre du but recherché pour lutter contre les nombreuses pratiques néfastes, notamment celles qui se fondent sur des systèmes de croyances culturelles. En établissant en premier lieu le terrain d’entente commun qui est l’intérêt supérieur de l’enfant, il est possible de faire face aux attitudes et aux pratiques, le but étant de réaliser les droits de l’enfant.

DISTINGUER LES PRATIQUES CULTURELLES TRADITIONNELLES ET LES OBLIGATIONS RELIGIEUSES

La mutilation génitale féminine/excision se pratique beaucoup en égypte pour des raisons culturelles et religieuses. Les efforts de suppression de cette pratique s’appuient depuis longtemps sur des messages de plaidoyer sanitaire et sur une législation nationale la criminalisant, souvent sans grand succès. La signification que l’on attachait à une conduite relevant du devoir religieux, ainsi que la croyance que cette pratique était dans l’intérêt des filles car elle les rendait socialement acceptables et propres au mariage, n’étaient pas bien comprises ou reconnues. Les évaluations auxquelles se sont livrés l’UNICEF et le Centre de recherche Innocenti de l’UNICEF ont montré comment l’abandon communautaire de la mutilation génitale féminine/excision a été rapidement et efficacement accompli. Il a fallu pour cela associer des processus de dialogue communautaire examinant le rôle de

cette pratique dans le contexte socioculturel et catalysant un consensus d’opposition, à la confirmation par les dirigeants religieux qu’il n’existait pas de fondement religieux pour ces pratiques, ce qui soutient leur abandon.

C’est un bon exemple de la manière dont les valeurs, les croyances et les normes culturelles et religieuses empiètent souvent les unes sur les autres et s’enchevêtrent de façon subtile. Il souligne l’importance de s’engager dans des processus qui clarifient les distinctions afin de réagir de la façon qui convient à certains des problèmes les plus difficiles qui affectent les droits de l’enfant.

Source : Centre de recherche Innocenti du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, 201066.

PRÉVENIR UN MAUVAIS USAGE DE LA RELIGION

Un chef religieux musulman parle à des femmes des dangers de la mutilation génitale féminine/excision (Égypte).

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Même quand il n’y a pas de maltraitance délibérée des enfants, certaines communautés religieuses peuvent hésiter à confronter certains problèmes délicats des droits de l’enfant, comme la violence sexuelle et sexospécifique à l’encontre des enfants, ou d’autres questions considérées taboues dans le contexte socioculturel. Il peut s’agir de questions ayant trait à la santé reproductive des femmes, à l’hygiène menstruelle, à la sexualité (notamment l’homosexualité), à la drogue, au travail sexuel, etc. Les aborder est essentiel pour promouvoir un accès équitable aux services sanitaires, sociaux et éducatifs désirés, notamment par une approche du VIH basée sur les faits. Le silence et la stigmatisation qui entourent

des questions aussi importantes vont à l’encontre de la programmation fondée sur les droits humains et peuvent rapidement créer une tension avec les communautés religieuses et compromettre la confiance investie dans les partenariats.

Il convient de se rappeler que les communautés religieuses ne sont pas homogènes ou statiques. Même au sein de confessions particulières, il y a une mise en contexte de la théologie, de son interprétation et de son application en termes d’action, et toute une série de perspectives entre

dirigeants qui fourniront des points d’entrée pour le dialogue et le partenariat, même autour des questions les plus délicates. D’autres stratégies comme la participation des membres touchés de la communauté (par exemple les gens vivant avec le VIH, les femmes et les jeunes) et leur engagement aux côtés des intervenants religieux pourraient désamorcer les désaccords ou la méfiance par ailleurs probables.

Il faut aussi savoir que travailler avec les communautés religieuses pour transformer les pratiques locales peut demander beaucoup de temps. Il faut pour cela adopter une approche multiple : s’engager aux côtés des théologiens pour comprendre dans quelle mesure les pratiques religieuses s’appliquent aux normes locales, transformer les enseignements des dirigeants et mobiliser les parents et les enfants au niveau communautaire à partir de ces pratiques pour qu’ils puissent effectuer des choix avertis conduisant au changement. Pour que l’objectif d’une transformation communautaire durable à long terme soit atteint, les communautés religieuses doivent être totalement engagées dans tout le processus68.

Enfin, il y a la réalité selon laquelle des individus qui professent une religion donnée ne sont pas toujours fidèles à l’esprit de leurs croyances et peuvent agir à l’encontre des principes de leur foi. Au titre de ces comportements, il y a par exemple les sévices physiques et sexuels infligés aux enfants alors qu’ils sont confiés à la garde d’institutions confessionnelles.

La section qui suit souligne certaines considérations définissant quand et comment établir des partenariats avec les communautés religieuses et suggère des façons d’aborder d’éventuelles difficultés. L’on y évoque aussi des questions qui détermineront quand éviter l’engagement, car ce dernier peut ne pas être dans le meilleur intérêt de la programmation fondée sur les droits de l’enfant.

« Faute de s’engager auprès des communautés et dirigeants religieux, on ne pourra combattre les tabous et préjugés persistants qui se liguent contre l’égalité et les droits des femmes67. »

« Les églises peuvent jouer un rôle important dans la création de modèles communautaires inclusifs sans stigmatisation. Toutefois, si elles doivent le faire, il leur faut des experts de la théologie et de l’éthique pour confronter les problèmes du péché, du sexe et de la sexualité, questions qui ont été à la base de la moralisation et des jugements péremptoires à cause desquels la religion s’est taillé une mauvaise réputation dans la réaction mondiale pour la prévention du VIH69. »

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PLAIDER AUPRèS DES AUTORITÉS RELIGIEUSES, DES MÉDIAS ET DU GOUVERNEMENT POUR LA PROTECTION ET LE BIEN-êTRE DES ENFANTS

Au Sénégal, dans le cadre de la campagne nationale de plaidoyer de communication contre le mauvais traitement des enfants lancée par le Ministère de la famille et des enfants, avec l’appui de l’UNICEF, plusieurs dirigeants et réseaux islamiques ont mené une étude qui a souligné l’importance qu’accordent le Coran et d’autres textes islamiques à la protection et au bien-être des enfants. Au cours du mois du ramadan, des chaînes religieuses à la télévision et radio nationales ont débattu de la question pour sensibiliser davantage la population aux

conséquences négatives de la mendicité des enfants, de leur exploitation et des châtiments corporels et pour rappeler que le Coran insiste sur un comportement parental positif, une éducation et discipline positives également et la protection de l’enfant. Ces émissions invitaient les auditeurs et téléspectateurs à participer à la discussion.

Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Bureau de pays du Sénégal, 201171.

L’INITIATIVE FaITH To aCTIoN POUR PROMOUVOIR LES PRATIQUES POSITIVES DE SOINS à L’INTENTION DES ORPHELINS ET DES ENFANTS VULNÉRABLES

De nombreuses églises et organisations chrétiennes aux états-unis ont répondu aux besoins des enfants qui ne bénéficient pas des soins parentaux requis, pour la plupart en Afrique, en créant des orphelinats. En 2004, une étude portant sur les interventions en faveur des orphelins et des enfants vulnérables menée par les organisations confessionnelles de six pays africains ont trouvé que le rythme de création de ces établissements s’accélérait, souvent avec le soutien des communautés chrétiennes de l’étranger. Bien que ces efforts partent d’un bon sentiment, les orphelinats sont chers et touchent très peu d’enfants. Ils séparent les enfants de leur vie familiale et communautaire et sont rarement en mesure de répondre aux besoins des enfants en matière de développement. De plus, ils peuvent contribuer à un affaiblissement encore plus grand des familles car les enfants sont laissés en nombres plus importants aux bons soins d’établissements spéciaux afin de recevoir des services comme la nourriture et l’éducation.

L’initiative Faith to Action a été élaborée pour résoudre ce problème. L’Initiative réunit des dirigeants chrétiens des États-Unis, des experts en soins et les principales parties prenantes au niveau international pour intégrer les normes et meilleures pratiques en matière de protection de l’enfant à l’appel, inspiré par la foi, à répondre aux besoins des enfants orphelins et vulnérables. Dans le cadre de cette initiative, par exemple, une étude multinationale sur les pratiques prometteuses des églises chrétiennes américaines dans les initiatives de soins en faveur des orphelins et des enfants vulnérable a mis en valeur des alternatives efficaces à la construction d’orphelinats et des ressources sur les bonnes pratiques au moment de démarrer un ministère confessionnel pour les orphelins, des normes et principes régissant les soins en établissement et des conseils sur le développement de relations avec les communautés et les églises africaines.

Source : Réseau Better Care, n.d70.

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5CADRE DE RÉFÉRENCE POUR L’ENGAGEMENT

Ces enfants touchés par un tremblement de terre vont dans une école évangélique chrétienne sous tente. Ils repèrent leur pays sur un globe gonflable que l’UNICEF a donné avec d’autres articles pédagogiques et fournitures scolaires (Haïti).

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« La valeur d’un partenariat repose sur la combinaison des forces et des contributions

complémentaires de deux ou plusieurs parties en vue d’obtenir une synergie et un impact plus

importants que si elles demeuraient séparées, ce qui contribue à de meilleurs résultats pour les

enfants et la promotion de leurs droits72. »

Comme on le voit dans les exemples de la section 3, il existe un long historique de partenariats avec les communautés religieuses dans le monde entier et dans tous les domaines de la programmation, notamment le plaidoyer et la prestation de services directs.

Les partenariats avec les communautés religieuses, comme ceux avec d’autres intervenants de la société civile, devraient porter sur l’obtention de résultats pour les enfants et leurs familles. Les partenariats devraient apporter une nette valeur ajoutée aux efforts déployés pour obtenir des résultats concrets, et adhérer totalement aux principes d’égalité, de redevabilité et de transparence à tous les niveaux73.

Compte tenu de l’extraordinaire diversité des communautés religieuses, les processus définissant un engagement efficace varient selon la communauté elle-même, le niveau organisationnel auquel le travail doit être effectué, et le type de programmation (plaidoyer, prestation de services directs ou coordination), ainsi que d’autres facteurs sociaux, culturels et politiques.

Le point de départ pour déterminer s’il convient ou non de travailler en partenariat avec un intervenant religieux devrait être le résultat recherché et la valeur ajoutée par cet engagement pour atteindre ce résultat. Il est aussi important de comprendre pourquoi les communautés religieuses pourraient vouloir travailler en partenariat avec les organisations de protection des droits de l’enfant.

Cette section présente ci-après les éléments essentiels recommandés dans le cadre d’un engagement efficace auprès des communautés religieuses :

• Comprendre les valeurs, les structures et le rôle dirigeant

• Mettre l’accent sur les valeurs partagées et sur une approche axée sur les droits humains

• Assurer l’impartialité

• Identifier les points d’entrée stratégiques

• Intégrer les partenariats à la programmation

• Développer les capacités de rassemblement et les points forts techniques

• Assurer des compétences adéquates

COMPRENDRE LES VALEuRS, LES STRuCTuRES ET LE RôLE DIRIgEANT

Les communautés religieuses présentent de grandes différences de taille, d’orientation géographique, de structure et de capacités techniques. Même au sein d’une seule organisation religieuse, il y a des différences de thématique théologique, d’enseignements politiques et d’influences culturelles. Les dirigeants ont chacun des qualités différentes. Certaines communautés religieuses sont de nature informelle, habituellement animées par des bénévoles et motivées par une passion enracinée dans leur foi. Elles peuvent ne pas disposer des systèmes administratifs et de gestion que l’on attend normalement des partenaires.

En même temps, il importe de se rappeler que la complexité des organisations de protection des droits de l’enfant, dont l’UNICEF, présente un défi similaire pour les partenaires potentiels de la communauté religieuse. Il faut donc que chaque intervenant fasse tous les efforts possibles pour clarifier à l’intention de l’autre sa structure et ses systèmes organisationnels afin d’établir les liens qui conviennent pour un engagement efficace.

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LES AVANTAGES DE LA COLLABORATION

La collaboration peut Par les moyens suivants

Elargir le champ de couverture des interventions

• En agrandissant le vivier des ressources disponibles (humaines, financières, matérielles)

• En coordonnant la mise en œuvre pour assurer la couverture des populations exclues et/ou mal desservies

Améliorer le rapport coût/efficacité

• En réalisant des économies d’échelle et en mettant en commun le pouvoir d’achat de chacun.

• En améliorant la capacité résultant de l’infrastructure de prestations à « coûts fixes »

Amplifier le plaidoyer et la communication

• En regroupant des intervenants multiples pour influer sur les décisions politiques

• En renforçant la diffusion de messages publics à divers niveaux (local, national, international) et provenant de diverses sources (religieuses et laïques)

Catalyser l’apprentissage • En systématisant la collecte de données et l’information • En facilitant l’échange de connaissances et la mise en commun des

meilleures pratiques

Développer la confiance et la tolérance

• En fournissant les bases du développement des relations et d’un respect mutuel

Faciliter l’engagement intersectoriel

• En créant des plateformes « politiquement neutres » pour que les entités laïques mobilisent le secteur religieux (par opposition à des partenariats avec une seule religion)

• En faisant baisser les coûts des transactions (pour les bailleurs de fonds, les gouvernements, les ONG laïques) grâce à des points de contact consolidés

Source : extraits du Centre pour une action interconfessionnelle contre la pauvreté mondiale, 201074.

Au titre de toute évaluation préliminaire, il convient de garantir que des informations soient fournies sur la présence, la structure, l’influence et les relations des organes dirigeants des communautés religieuses, notamment sur les intervenants religieux au niveau populaire, les dirigeants des groupes de femmes et de jeunes et les structures. Tout cela tend à être oublié dans les évaluations et les analyses des parties prenantes, ce qui conduit à des occasions manquées pour des interventions extrêmement organiques et durables. C’est le cas en particulier des religions traditionnelles ou autochtones.

Les organisations de protection des droits de l’enfant devraient connaître les concepts, principes et enseignements fondamentaux des traditions religieuses au sein desquelles elles travaillent. Ces informations peuvent être obtenues par la lecture, mais surtout en demandant des renseignements auprès des membres des communautés religieuses. Il y a aussi des croyants qui travaillent au sein de l’UNICEF et d’autres organisations de protection des droits de l‘enfant et qui peuvent servir de passerelles pour mieux comprendre les traditions religieuses et faciliter l’engagement auprès des communautés religieuses. Dans certains pays, il existe des organismes gouvernementaux qui recueillent des informations sur les communautés religieuses et qui pourraient être eux aussi contactés.

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Structures et systèmes

• Quelles sont les traditions religieuses dominantes (et leur orientation géographique, le cas échéant) ? Il convient de se rappeler qu’il peut aussi s’agir de communautés traditionnelles ou animistes dans lesquelles, à première vue, il n’existe aucune structure visible ou officielle.

• Quels sont leurs structures et systèmes organisationnels de base (par exemple, lieux de culte, cérémonies et célébrations, officielles ou non) ? Y a-t-il des entités gouvernementales responsables des questions religieuses (Ministère des affaires religieuses, Ministère de la culture) ?

• Quelle dynamique existe-t-il entre les communautés religieuses ou au sein d’une communauté particulière qui puisse être caractérisée par d’autres facteurs (ethniques, économiques, politiques) et qui soit susceptible d’affecter la programmation commune ?

– Quels services et/ou initiatives de plaidoyer les intervenants religieux utilisent-ils en relation avec les droits de l’enfant, et ces initiatives et services adhèrent-ils aux directives et normes nationales ?

– Ces initiatives ou services peuvent intervenir en soutien des structures officielles dans la communauté dans son ensemble, comme la gestion des installations médicales, les services de diffusion, la radio communautaire, la programmation des journaux et de la télévision, la prestation de programmes éducatifs.

– Il peut aussi y avoir au sein de la tradition religieuse des mécanismes destinés à prêter assistance aux membres particulièrement vulnérables de la communauté, comme la zakat dans les communautés musulmanes et les fonds des églises provenant de dons ou du denier du culte.

– Certaines aides peuvent être informelles ou même ponctuelles, par exemple ouvrir les espaces de culte à des activités éducatives ou communautaires ou en faire des abris en cas d’urgence.

• Quelle expérience et quelles capacités techniques pertinentes les intervenants religieux ont-ils (par exemple connaissance des codes systématiques des bonnes pratiques et conduite appropriée/éthique vis-à-vis des enfants) ?

• De quelles ressources financières les structures religieuses disposent-elles pour se livrer aux activités désirées ? Si elles ont besoin de soutien financier supplémentaire, ont-elles les capacités organisationnelles nécessaires pour réceptionner les contributions financières et s’acquitter des obligations de reddition de comptes dont elles s’accompagnent ?

• Quelle participation et quelle influence éventuelles les communautés religieuses ont-elles en regard de la gouvernance sociale et politique locale, nationale ou régionale, surtout pour répondre aux besoins des familles et enfants les plus marginalisés ? Cette influence est-elle le fruit de structures établies ou est-elle due à des dirigeants spécifiques dotés d’une influence ou d’un charisme particuliers ?

Rôle dirigeant

Comprendre le rôle d’un dirigeant et les structures de gestion, de même qu’identifier les personnes chargées de la liaison et qui ont l’autorité de conclure des accords de coopération et de faire progresser le travail, est essentiel à tout partenariat. Toutefois, si une communauté religieuse est nouvelle ou mal connue, ce processus peut être particulièrement difficile. Il est important de trouver certaines informations, notamment :

• Comment la communauté religieuse définit-elle le rôle d’un dirigeant ?

• Y a-t-il un système officiel, centralisé ou hiérarchique de dirigeants désignés, ou la structure est-elle décentralisée, les dirigeants se situant plus près du niveau communautaire ?

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• Aux différents niveaux de la structure religieuse, et surtout au niveau de la communauté, y a-t-il des personnes qui, sans avoir le statut officiel de dirigeants, sont néanmoins perçues comme des guides d’opinion (par exemple un ancien de la communauté, un enseignant, une personne qui organise d’elle-même des groupes dans la communauté autour de diverses questions sociales) ? Ces personnes éduquent souvent les membres de la communauté, les font réfléchir et les mobilisent et elles peuvent jouer un rôle important pour la mise en œuvre de programmes75?

• Quelles sont les personnes qui ont la responsabilité de prendre les décisions relatives au partenariat ainsi que celle de la mise en œuvre et de la supervision de la programmation (ce ne sont pas nécessairement les mêmes individus) ?

• S’il existe un système décisionnel extrêmement structuré nécessitant le dialogue à différents niveaux, les décideurs peuvent-ils être mobilisés à des niveaux comparables à ceux des organisations de protection des droits de l’enfant pour s’engager dans le processus ? Ce point peut être très important pour exprimer le respect que l’on éprouve pour la communauté religieuse et adhérer à ses protocoles, et améliorera énormément le sens du partenariat et de la collaboration.

METTRE L’ACCENT SuR LES VALEuRS PARTAgéES ET SuR uN CADRE DE RéféRENCE Axé SuR LES DROITS HuMAINS

En gardant comme points de référence pour les partenariats les droits de l’enfant et les secteurs connexes de la programmation on évitera les tensions et les pièges qui pourraient survenir d’une alliance avec un groupe ayant des objectifs incompatibles ou des programmes concurrentiels. La Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 déclare que « Tous les êtres humains naissent égaux en dignité et en droits ». Cette vision se reflète aussi dans le principe de non-discrimination qui apparaît dans la Convention relative aux droits de l’enfant (article 2)76.

Les communautés religieuses offrent de nombreux atouts sociaux, spirituels et matériels à un partenariat stratégique avec les organisations de protection des droits de l’enfant, et ces atouts peuvent améliorer le travail des deux partenaires et répondre aux besoins des enfants et familles les plus vulnérables. L’évaluation et la sélection des partenaires devraient classer par ordre prioritaire les contributions que les intervenants religieux peuvent apporter à la programmation axée sur les droits de l’enfant en vertu de ce qu’ils sont. En même temps, certaines associations religieuses ont exprimé leur préoccupation face au programme de réalisation des droits de l’enfant, dans le sens où, par exemple, il érode le droit qu’ont les parents d’élever leurs enfants comme ils le souhaitent ou qu’il rivalise avec ce droit. Pour commencer, il est important d’apprendre par les étapes suivantes quelle est la compréhension qu’ont les partenaires religieux potentiels des principes fondamentaux des droits de l’enfant et quelle est leur position vis-à-vis de ces droits :

• Clarifier et se mettre d’accord sur un terrain d’entente et, le cas échéant, sur les endroits où une action déjà en cours pourrait fournir un point de départ à la collaboration. Certains points de départ possibles sont des valeurs communes sur la dignité inhérente de l’enfant, l’importance de la famille dans la vie de l’enfant et la priorité aux efforts visant à atteindre les plus pauvres d’entre les pauvres.

• Si l’on découvre des préoccupations ou des différences, essayer d’en identifier les causes profondes. Sont-elles dues à une méconnaissance du langage utilisé pour exprimer les croyances religieuses – ou aussi à une méconnaissance des droits humains ? Sont-elles dues à des croyances fondamentales profondément ancrées et incompatibles avec les principes des droits de l’enfant ? Ces croyances sont-elles fondées sur de profonds enseignements religieux ou sont-elles en fait fondées sur d’autres facteurs culturels ? Sont-elles dues à un manque d’informations ou de ressources (humaines, financières) ?

Les principes humanitaires et les instruments des droits doivent rester les cadres de référence de l’action et doivent fixer les limites permettant de définir des partenariats acceptables. Toutefois, si l’on ne parvient pas à écouter et à aligner le langage des droits sur les valeurs socioculturelles et religieuses profondément ancrées, alors ce langage risque d’être perçu comme un véhicule d’idées imposées par l’étranger, d’où un

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sentiment d’aliénation, bien que le cadre de référence des droits humains se fonde de manière inhérente sur ces valeurs plus profondes. Le langage et l’approche sont donc des éléments essentiels du processus d’établissement et d’élaboration de partenariats importants.

En essayant de comprendre les systèmes de valeur religieux, il est très important de considérer la religion comme une des composantes d’une action dynamique entre facteurs sociaux et culturels. Les attitudes et les comportements interprétés comme étant de nature religieuse sont souvent plus caractéristiques d’autres normes culturelles et sociales. Ces distinctions, bien que nuancées, peuvent être très importantes quand on traite de problèmes liés aux droits de l’enfant associés à des valeurs religieuses, mais qui peuvent en fait être enracinés dans des valeurs culturelles que les intervenants religieux peuvent contester et contribuer à changer.

Il y aura inévitablement des domaines où l’accord ne se fera pas sur certaines approches. Par exemple, comme on l’a déjà vu, la distribution de préservatifs comme activité de prévention de la transmission du VIH peut ne pas être approuvée par certaines communautés religieuses. Il est sans doute possible de ne pas s’entendre sur une telle question tout en étant capable de travailler de concert sur des secteurs d’intérêt commun (par exemple, promouvoir les tests sur le VIH, lutter contre la discrimination contre les enfants affectés par le VIH, et/ou fournir soins et soutien aux orphelins et autres enfants vulnérables). De plus, convenir d’un désaccord devrait être fait dans le respect mutuel, en évitant les actions susceptibles de dénigrer l’autre partie78. De plus, il est important de laisser la porte ouverte au dialogue, même lorsqu’il n’y a pas de partenariat actif.

Toutefois, il peut y avoir des cas où les désaccords portent sur des questions qui sont au cœur du mandat et des valeurs de chaque intervenant, ce qui rend le partenariat indésirable, voire impossible. Du point de vue des droits, il s’agirait de toute pratique ou approche qui empiète sur les droits de l’enfant et les droits humains. Par exemple, il serait inacceptable de travailler avec une organisation confessionnelle qui fait pression sur les bénéficiaires de l’aide pour qu’ils se convertissent ou qui conditionne cette aide à des vues ou des pratiques religieuses. C’est une situation différente de celle où les organisations de protection des droits de l’enfant travaillent avec les intervenants religieux pour promouvoir les droits de l’enfant au sein de leur propre communauté confessionnelle. Il s’agirait par exemple de fournir des informations et un soutien aux dirigeants religieux pour élaborer lors de leurs services des messages à leurs congrégations sur l’importance de s’occuper des enfants, conformément à leurs textes sacrés.

ASSuRER L’IMPARTIALITé

Compte tenu du fait que la religion est ou pourrait être une question hautement politique dans de nombreux contextes, il importe que les efforts déployés pour s’engager auprès des communautés religieuses soient impartiaux et non partisans. C’est essentiel dans les situations où les différences religieuses peuvent être utilisées pour attiser les conflits ou les rivalités pour le pouvoir politique. Ces situations demandent la transparence dans la communication avec les diverses parties, ou alors qu’on accorde la priorité au travail avec un organisme interreligieux qui puisse faire progresser les efforts en faveur des droits de l’enfant sans qu’on lui porte ombrage ou sans qu’il soit utilisé pour faire progresser un autre ordre du jour. Un plaidoyer de haut niveau peut être requis en plus des discussions à un niveau plus opérationnel.

En mettant l’accent sur leur neutralité politique et leur mandat, les organisations de protection des droits de l’enfant peuvent souvent offrir un espace pour des activités destinées à promouvoir les droits des enfants et à mieux élargir la base de leur soutien que ne pourraient le faire des acteurs plus partisans. Ce soutien s’étend souvent aux plus hauts niveaux des communautés religieuses, ces dernières pouvant être plus réceptives aux organisations de protection des droits de l’enfant affichant une neutralité politique et religieuse.

« Ayant été Commissaire auprès de la Commission britannique des droits de l’homme, j’ai toujours pensé que ‘l’approche fondée sur les droits de l’homme’ était une mouture plus récente de l’approche axée sur la dignité humaine qu’inspire la religion. Il me semble que le prémisse de la dignité humaine met tout le monde philosophiquement sur le même plan et ouvre la voie aux partenariats entre intervenants religieux et défenseurs des droits de l’enfant. » — Le révérend

Joel Edwards, directeur de Micah

Challenge International77

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Il peut aussi y avoir des contextes où il est préférable de ne pas s’engager dans la programmation auprès des intervenants religieux. C’est vraisemblablement le cas lorsque la religion est politisée à un tel point qu’un engagement de cette sorte menacerait la neutralité d’une organisation de protection des droits de l’enfant, ou même la perception de sa neutralité. Il est également possible, dans certains contextes, que les croyances et les pratiques d’une communauté religieuse donnée soient si opposées aux principes des droits de l’enfant et au mandat d’une organisation s’en réclamant qu’un engagement compromettrait la légitimité et la bonne réputation de cette dernière. De toute évidence, ces évaluations doivent être effectuées soigneusement et à fond, pour s’assurer que les possibilités que présente un engagement surpassent toujours les risques qu’il occasionne.

IDENTIfIER LES POINTS D’ENTRéE STRATégIQuES

L’engagement sur les problèmes liés aux droits de l’enfant est par lui-même un point d’entrée partagé, car c’est un secteur dans lequel la plupart des communautés religieuses sont théologiquement à l’aise et motivées. Une analyse des résultats de l’évaluation révélera les points de départ possibles pour entretenir des relations collaboratives avec les communautés religieuses. Ces points de départ peuvent sembler minimes de prime abord et se présenter sous la forme d’un intérêt pour un dialogue ou une invitation à participer à un événement religieux centré sur les enfants. Il est important de reconnaître le potentiel de chaque point de contact pour créer avec le temps des relations qui favoriseront des partenariats réussis. La solidité des relations est d’une importance cruciale pour la plupart des intervenants religieux, et elle est essentielle pour un engagement efficace.

LES OBSTACLES à LA COLLABORATIONFacteurs sociaux Facteurs opérationnels Facteurs structurels

Manque de familiarité – Ignorance des points forts et du potentiel stratégique représentés par un partenaire éventuel.

Divergences dans les normes opérationnelles – Divergences dans la méthode d’exécution des programmes, le suivi des résultats et le suivi financier, par exemple.

fragmentation des intervenants^^ – Navigation obscure et difficile dans les secteurs dotés d’une structure organisationnelle faible.

Préjugés et stéréotypes – Présomptions sur le niveau d’engagement ou la qualité du travail offerts par un partenaire potentiel, par exemple.

Divergences dans les priorités – Vues opposées (ou souvent changeantes) sur les questions ou les approches qui devraient avoir la priorité.

Concurrence** – Rivalité entre les intervenants pour obtenir des ressources ou se voir reconnus pour leur action.

Suspicion et méfiance** – Peur de motivations cachées comme le prosélytisme, ou histoire de tensions entre deux groupes.

Absence d’une langue partagée* – Différences dans le lexique commun et la terminologie technique.

Exclusion de certains intervenants^ – Représentation insuffisante ou exclusion systématique de certains protagonistes des mécanismes collaboratifs

Désir de maintenir des limites – Inquiétude des intervenants confessionnels quant à une éventuelle cooptation ou instrumentalisation, et souci des intervenants laïcs de ne pas dépasser les limites religieuses ou nationales. .

Inégalité des capacités – Préoccupations portant sur les manques de compétences (expertise technique, capacité de gestion, S-E), ou la capacité d’administrer des fonds.+

* Marshall, K. et Van Saanen M., « Foi et développement », Banque mondiale, 2007.+ Par exemple, les critiques du financement des organisations confessionnelles par le PEPFAR ont souligné la « capacité limitée qu’ont de nombreuses organisations confessionnelles autochtones d’absorber de grosses subventions et d’utiliser les fonds efficacement ». Centre Berkley, « Mapping the Role of Faith Communities in Development Policy: The US Case in International Perspective », 2007.^^ Par exemple, une étude des partenariats de lutte contre le VIH/SIDA au Kenya, en République démocratique du Congo et au Malawi ont identifié les fragmentations entre entités confessionnelles chrétiennes et groupements de bailleurs de fonds comme une barrière s’opposant à une collaboration efficace. Haddad B., et coll. « The potential and perils of partnerships », ARHARP, 2008.^ Karam, A., « Concluding Thoughts on Religion and the United Nations, Redesigning the Culture of Development » CrossCurrents, septembre 2010. ** Haddad B., Olivier J., De Gruchy S. 2008. The potential and perils of partnership: Christian religious entities and collaborative stakeholders responding to HIV and AIDS in Kenya, Malawi and the Democratic Republic of Congo. (La possibilité et les périls du partenariat : entités religieuses chrétiennes et protagonistes collaboratifs intervenant contre le VIH et le SIDA au Kenya, au Malawi et en République démocratique du Congo). Étude parrainée par Tearfund et l’ONUSIDA, rapport intermédiaire de l’ARHAP. Source : extraits du Centre pour une action interconfessionnelle contre la pauvreté mondiale, 201079.

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Bien qu’il soit essentiel de cultiver les relations, des problèmes surviennent si le partenariat n’est pas institutionnalisé. Les individus représentant les communautés religieuses peuvent changer, de même que les agents des organisations de protection des droits de l’enfant, notamment le personnel international (qui laisse souvent le personnel national s’occuper de situations extrêmement complexes et parfois difficiles). Bien que certains individus aient pu fournir un point d’entrée à une collaboration, le partenariat doit en dernière instance être enraciné dans les institutions où travaillent les individus concernés. Au moment d’identifier les intervenants religieux avec lesquels il convient de créer un partenariat, il est essentiel de s’assurer que ces intervenants sont respectés par les communautés ciblées. Il peut y avoir des cas où un intervenant religieux peut être disposé à s’engager mais sans qu’il bénéficie de la légitimité requise auprès de sa communauté.

Les dirigeants des communautés religieuses

Les ecclésiastiques, évêques, rabbins, imams, prêtres, abbés, religieuses, guérisseurs, etc., ainsi que les dirigeants laïques et les dirigeants des organes de coordination et associations interreligieuses, peuvent être des alliés puissants dans le plaidoyer pour les droits des enfants au plus haut niveau, à l’échelle nationale ou internationale. Les dirigeants religieux se font avec autorité les avocats de segments importants de la population, et ils apportent au travail en faveur de l’enfance une autorité et une légitimité qui peuvent être perçues comme principalement laïques, surtout lorsque l’accent est mis sur la réforme juridique ou politique. Il est important d’identifier le niveau de direction auquel l’engagement est nécessaire pour la programmation planifiée (nationale, de district ou locale), notamment auprès des communautés religieuses très hiérarchisées.

Les réseaux des femmes de foi

Les réseaux de femmes de foi dans toutes les communautés déploient déjà leurs efforts pour prendre soin des enfants vulnérables et de leurs familles, notamment les orphelins, les personnes vivant avec le VIH et tous ceux qui ont survécu à de violences sexistes. Pour de nombreuses femmes, les dirigeantes des groupes de femmes de foi représentent leur conscience et expriment leurs besoins en matière de santé génésique, de sexualité et d’autres sujets qui peuvent être jugés tabous par les dirigeants religieux de sexe masculin. De nombreuses femmes de foi travaillant à la périphérie des structures religieuses officielles « jouent des rôles importants dans leurs lieux de culte locaux ou dans la vie religieuse de leur famille… [façonnant] les traditions religieuses de manière moins évidente mais néanmoins influente80 ».

Les associations de jeunes

On trouve des associations de jeunes dans de nombreuses communautés religieuses et elles ont la capacité de mobiliser l’énorme énergie des jeunes croyants. Ces jeunes savent mieux que quiconque quels sont les besoins, mais aussi les points forts des enfants et des jeunes, et ils peuvent travailler sur les questions des droits de l’enfant avec authenticité. Toutefois, il est important de s’assurer que les groupes de jeunes ne pratiquent pas l’exclusion et encouragent les jeunes marginalisés à participer. Les jeunes ne constituent pas un groupe homogène, et la participation doit prévoir l’égalité des chances pour tous, sans discrimination sur quelque base que ce soit. Il peut aussi y avoir des occasions d’engagement auprès de certains dirigeants confessionnels exceptionnels dont l’influence peut aider à faire bouger les choses.

CRÉER DES PARTENARIATS POUR LE PLAIDOyER SUR LES DROITS DE L’ENFANT

S’inspirant d’un plaidoyer vigoureux auprès des organisations chrétiennes et communautaires initié au Botswana en 2008, le soutien apporté par l’UNICEF à la promulgation de la Loi sur les enfants de 2009 a conduit à des partenariats confessionnels renforcés, et s’est soldé par la finalisation de 37 publications pour 13 organisations religieuses différentes, incluant les dénominations bahaïe, musulmane et œcuménique ainsi que celle des

Adventistes du 7e jour. Ces publications comprennent des livres pour enfants à utiliser lors de l’Ecole du dimanche (ou équivalent), des notes pour sermons et du matériel de formation sur une vaste gamme de sujets, notamment l’enregistrement des naissances, le développement de la petite enfance, la nutrition et le VIH et le SIDA.

Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, bureau de pays du Botswana, rapport annuel 2009.

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Les organisations confessionnelles

Les organisations confessionnelles sont structurées de la même manière que d’autres ONG, mais leurs efforts sont enracinés dans les dogmes et les valeurs d’une religion donnée. Les organisations confessionnelles internationales (World Vision, le Secours islamique et le Secours catholique parmi beaucoup d’autres) ainsi que nationales et locales peuvent établir une crédibilité et une autorité parmi les communautés religieuses locales et, dans bien des cas, continuer à fournir un soutien après l’achèvement de certains projets spécifiques. En outre, de nombreuses organisations confessionnelles disposent de réseaux opérationnels

LE RÉSEAU MONDIAL DE FEMMES DE FOI DE RELIGIONS POUR LA PAIx

Le Réseau mondial de femmes de foi permet aux femmes de diverses religions et cultures de coordonner des stratégies et mettre des ressources et des capacités en commun pour que leur action collaborative atteigne des résultats qu’une femme toute seule aurait bien des difficultés à atteindre, si elle y arrivait. . Le réseau est constitué de plus de 1 000 organisations religieuses de femmes bouddhistes, chrétiennes, hindoues, autochtones, juives, musulmanes, sikhes et zoroastriennes. Ce réseau fonctionne au niveau mondial et par le truchement de réseaux régionaux en Afrique, Asie, Europe, Amérique latine et Caraïbes, en Amérique du Nord et au Moyen-Orient. Les réseaux nationaux de femmes de foi ont été lancés dans plus de 30 pays.

Ce réseau fournit l’occasion aux femmes de toutes les confessions de communiquer entre elles, de tirer

des enseignements de ces contacts mutuels, de bâtir des passerelles et de forger des partenariats entre les organisations confessionnelles de femmes, les grandes institutions internationales et les Nations Unies. Les thèmes prioritaires de l’action collaborative sont les suivants : développement de réseaux, paix et sécurité, les femmes de foi en tant qu’agents de la transformation des conflits, la question des sexes, la pauvreté et la santé. Mettre un terme à la violence envers les femmes et les filles est un engagement primordial pour ce réseau, qui vise à créer un monde plus sûr et plus sain pour tous, grâce à l’aide de femmes et d’hommes passionnés provenant de diverses traditions religieuses.

Source : Religions pour la Paix, « A Guide for Building Women of Faith Networks », 200981.

LES ORGANISATIONS CONFESSIONNELLES ET LEUR COOPÉRATION ExEMPLAIRE DANS L’ACTION HUMANITAIRE

En 2006, au cours de combats acharnés dans l’est du Sri Lanka le Comité méthodiste unifié de secours (« UMCOR ») et le Secours musulman (« MA ») soutenaient tous deux l’afflux de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays s’installant dans une zone principalement singhalaise en provenance de communautés musulmanes. Il y avait déjà d’importantes tensions ethniques et religieuses entre les deux groupes. Peu d’autres ONG travaillaient dans ce secteur, et le Comité méthodiste unifié de secours et le Secours musulman se sont retrouvés à travailler ensemble dans la prestation de services de secours. Ils se sont rapidement aperçus que leur coopération avait des avantages qui dépassaient leur capacité immédiate de faciliter la logistique et la livraison de l’aide humanitaire.

Les deux organismes ont travaillé en coordination avec leurs dirigeants et conseils religieux et communautaires respectifs pour coordonner la mobilisation de milliers de bénévoles qui apportaient de la nourriture et des articles de soutien non alimentaires aux camps et centres de distribution des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays. Le Secours musulman s’est engagé auprès des imams, du conseil de coordination des communautés

et théologiens musulmans, a évoqué la nature impartiale de l’action humanitaire et s’est porté garant de la neutralité du personnel du Comité méthodiste unifié de secours. Les discussions ont porté sur l’impératif qu’avaient les deux religions de servir l’humanité et de réduire les souffrances des personnes défavorisées. C’était un langage que les gens comprenaient et auxquels ils adhéraient. Le Comité méthodiste unifié de secours en a fait de même par le truchement des pasteurs méthodistes locaux des régions chrétiennes, et avec les hindous que les pasteurs connaissaient. Bientôt, ces villages où les travailleurs du Comité méthodiste avaient été mis sous la menace des armes et attaqués par les villageois quelques jours auparavant accueillaient le personnel du Comité méthodiste et du Secours musulman.

Les partenaires ont aussi travaillé avec les dirigeants communautaires bouddhistes qui se sont joints à l’initiative de secours confessionnelle. Le Comité méthodiste unifié de secours et le Secours musulman ont fini par officialiser leur partenariat au niveau international et continuent à collaborer aux initiatives de secours interconfessionnelles.

Source : Hovey et Saleem, 200882.

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avec des connexions locales qui peuvent être mobilisés pour certaines actions. Par exemple, le réseau mondial Caritas de l’Église catholique et les structures de diocèse nationales et locales et autres dispositifs de l’Église sont les moyens par lesquels le Secours catholique met en œuvre ses programmes d’urgence et de développement. Ces réseaux permettent aux organisations confessionnelles d’intervenir de façon efficace et durable et d’atteindre les communautés en profondeur, alors que souvent les ONG laïques ne sont pas en mesure de le faire. Dans les situations de tension religieuse, les organisations confessionnelles de diverses religions peuvent montrer une coopération exemplaire en travaillant ensemble et avec les organisations laïques. Cela peut avoir un effet de médiation et faciliter des interventions qui sans cela seraient peut-être impossibles.

Théologiens et éducateurs

Théologiens et éducateurs jouent un rôle important dans l’expression et la diffusion des croyances et des enseignements des communautés religieuses, et ils jouissent d’un énorme respect. Bien que ceux qui ont des vues très extrêmes ou radicales puissent être aliénants et même perpétuer des pratiques néfastes, les théologiens du courant dominant peuvent être une force pour faire changer les attitudes et les comportements. Comme les éducateurs et, dans certaines traditions, les juristes, ils peuvent examiner et interpréter les concepts et principes de base des droits de l’enfant (droit international, grands principes et documents de politique générale) et démontrer leur pertinence aux communautés religieuses et à leurs systèmes de croyances. Ce sont des intervenants essentiels pour aborder et changer les normes sociales qui nuisent aux enfants, mais ils peuvent être perçus comme étant envoyés, avec un mandat religieux, par les membres de la communauté. Dans les contextes où les théologiens sont des juristes, ils peuvent modeler des systèmes juridiques qui défendent les droits de l’enfant.

Mécanismes interreligieux

Les communautés religieuses apportent chacune à chaque partenariat toute une série d’atouts qui contribuent à assurer le bien-être des enfants. Lorsque l’énergie collective et les ressources de plusieurs communautés sont mobilisées, on peut atteindre des résultats encore meilleurs.

• Les approches interreligieuses des partenariats des droits de l’enfant peuvent élargir la base des valeurs communes et renforcer les principes fondamentaux qui sous-tendent le travail des organisations de protection des droits de l’enfant alors qu’on les exprime à l’intention d’un public plus large.

• Ces partenariats façonnent des attitudes et comportements coopératifs qui peuvent avoir un impact sur la perception qu’ont les communautés du travail dans le domaine des droits de l’enfant et améliorer cette perception.

COLLABORATION DE L’UNICEF AVEC LES IMAMS AU SOUDAN

Au Soudan, l’UNICEF a affronté les problèmes d’abandons de nourrissons et de soins familiaux alternatifs en se procurant le soutien d’imams éminents. En 2006, de façon significative, le Conseil de la fatwa du Soudan a délivré une fatwa déclarant que les bébés abandonnés devraient être considérés comme des orphelins dans le contexte islamique, et qu’ils avaient donc droit au plein soutien de l’État et de la communauté. Cette fatwa déclarait aussi que la grossesse n’était pas à elle seule une preuve d’adultère,

et que les mères et leurs enfants ne devraient pas être séparés s’ils étaient dans le système judiciaire, ce qui jusqu’alors avait été la pratique normale. Ce programme a été couronné de succès, favorisant la découverte de soins communautaires de remplacement pour les enfants en établissements, et la mise en place d’un système juridique de protection de l’enfance plus solide.

Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Soudan 200783.

« La coopération multi-religieuse est une façon efficace de mobiliser ces atouts religieux sociaux, spirituels et moraux pour faire progresser la cause d’une sécurité partagée et lutter contre les excès de la religion. Elle peut être plus puissante (à la fois symboliquement et dans le fond) que les efforts des groupements religieux agissant en leur propre nom84. »

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• La coopération interreligieuse dans les situations de conflits, notamment ces conflits où les problèmes ethniques et/ou religieux sont des points de tension, peut démontrer avec force le pouvoir positif et unificateur de la religion pour les communautés qui en sont venues à considérer les différences comme des facteurs de division. Dans les contextes où les conflits religieux sont un aspect essentiel d’un conflit plus large, se concentrer sur les droits des enfants peut en fait servir de passerelle pour réunir des parties qui ne veulent habituellement pas avoir quoi que ce soit à faire l’une avec l’autre.

INTégRER LES PARTENARIATS à LA PROgRAMMATION

Les processus requis pour édifier des partenariats solides ne sont pas séparés de ceux du développement et de la mise en œuvre des programmes. Le partenariat devrait être considéré comme une stratégie pour améliorer le succès de la programmation en tirant des communautés religieuses les enseignements qui conviennent pour élaborer les priorités de programmation tout en partageant les atouts de chaque partenaire et en s’appuyant sur eux.

• Des partenariats efficaces sont le fruit d’efforts délibérés à long terme qui doivent être intégrés à la planification du travail et aux cycles de financement.

• Les stratégies d’engagement auprès des communautés religieuses devraient être rendues explicites dans les plans d’action de programmes de pays ainsi que dans les plans de travail annuels pour les sections des programmes, s’assurant que les communautés religieuses font partie des forums de politique et de planification nationales, surtout lorsqu’elles jouent un rôle essentiel de prestation de services dans ce secteur.

• Des efforts devraient aussi être déployés pour contribuer aux plans de développement nationaux, s’assurant de la participation des communautés religieuses aux processus nationaux.

• Les efforts , le temps et les ressources nécessaires pour favoriser un engagement efficace doivent être intégrés à la conception, au budget, à la gestion et au suivi de tout programme.

• Au titre du processus d’apprentissage permanent lié à la définition et à la création de partenariats efficaces avec les communautés religieuses, il est important de documenter et d’évaluer systématiquement les expériences (notamment la valeur ajoutée des partenariats conjoints). Cela peut aider à l’élaboration de nouvelles méthodologies pour une collaboration de plus en plus efficace et soutenue.

S’APPuyER SuR LES ATOuTS TECHNIQuES ET uNE fORCE DE RASSEMBLEMENT

un rôle de rassemblement

Des organisations comme l’UNICEF, qui sont reconnues et respectées dans leur rôle pilote d’organisations mondiales faisant progresser la cause des droits de l’enfant, jouissent d’une autorité et d’une influence considérables pour rassembler les intervenants publics et privés à tous les niveaux. Elles peuvent ainsi jouer un rôle catalyseur dans l’établissement de collaborations efficaces autour des initiatives centrées sur les droits de l’enfant :

• En utilisant leur statut et leur légitimité pour agir comme force de rassemblement de différentes associations religieuses tout en restant centrées sur les questions et initiatives ayant trait aux droits de l’enfant.

• En s’assurant que les partenaires religieux qui contribuent de manière significative aux questions de l’enfance sont autour de la table au moment de l’élaboration d’une programmation nationale, régionale et mondiale.

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• En invitant les plus hauts dirigeants des grandes traditions religieuses à discuter et convenir d’une initiative de plaidoyer importante susceptible d’accroître dans le monde l’impact politique du travail des organisations de protection des droits de l’enfant.

• En usant de leur influence pour réunir les décideurs au nom des communautés religieuses plus petites ou les membres de ces communautés qui sentent qu’ils ne peuvent pas soulever des problèmes importants sur les droits de l’enfant auprès de leurs dirigeants, s’assurant ainsi de leur participation aux initiatives importantes

Compétence technique et présence sur le terrain

Avec leur vaste capacité technique et leur présence sur le terrain, des organisations comme l’UNICEF ont développé une compétence considérable dans tous les secteurs de la programmation. Leur présence sur le terrain, qui a une portée considérable, facilite aussi la diffusion et l’application des connaissances, des données et des politiques au sein des communautés religieuses.

OUTILS ET ACCORDS DE COLLABORATION

Comme cela a été noté précédemment, l’engagement collaboratif auprès des communautés religieuses peut contribuer à tous les aspects de la programmation : plaidoyer, prestation directe de services, coordination, élaboration des politiques, etc. Il peut prendre différentes formes, allant d’accords contractuels à des relations informelles de nature consultative. Le contexte particulier, les objectifs de programmation, la présence et l’intérêt des partenaires potentiels déterminera les stratégies et approches les plus efficaces. De plus, la nature des partenariats peut changer avec le temps, devenant plus formelle à mesure que la confiance se développe et que d’autres occasions se présentent. Parfois, des travaux importants peuvent être entrepris sans accord écrit.

« Les dispositions informelles de collaboration demeurent une modalité extrêmement prisée pour l’engagement à tous les niveaux de l’UNICEF et, lorsque cela s’impose, devraient être reconnues et appréciées. »

Déterminer le type de partenariat le plus approprié est un processus qui se fonde sur des objectifs clairs, une évaluation complète des partenaires potentiels et une appréciation honnête des capacités propres qu’a une organisation de protection des droits de l’enfant à contribuer aux divers volets du partenariat. Il est également important de comprendre le statut juridique des intervenants religieux pour conclure des accords et transférer des fonds.

RÉSUMÉ DES OUTILS ET ACCORDS DE L’UNICEF

Type Objectif principal Autres caractéristiques

Protocole d’accord Présenter et s’accorder sur des objectifs et intérêts communs.

N’implique pas de transferts de liquidités ou d’approvisionnements.

Programme d’accord de coopération (PAC)

Deux formes d’accord : « léger » et « plus complexe », selon l’échelle, la nature, le niveau évalué de risque et la complexité du partenariat.

Accord pour travailler en vue d’objectifs communs, avec des risques, responsabilités, ressources et avantages communs. Le PAC se fonde sur un plan de travail et un budget communs.

Des ressources peuvent être transférées au partenaire pour l’aider à accomplir ses fonctions. Le partenaire est positionné de façon unique et a des capacités ou avantages spécifiques pour accomplir ses fonctions aux termes du PAC.

Accord de financement à petite échelle (AfPE)

Soutien limité accordé à des organisations locales ou populaires ou d’autres OSC, ne dépassant pas 20 000 dollars E.-U.

Souple, avec un mode de planification et des exigences de rapports extrêmement simplifiés.

Source : Fonds des Nations Unies pour l’enfance, décembre 201085.

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Il s’agit notamment :

• de délimiter le rôle et la contribution des communautés religieuses dans certains secteurs de la programmation et de promouvoir l’intégration dans la planification et la programmation nationales.

• de renforcer les compétences techniques que les intervenants religieux apportent à leur travail dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de la nutrition, de la protection de l’enfance, de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, et du VIH et du SIDA.

• de fournir des informations assorties de preuves, que l’on peut communiquer de façon à ce qu’elles trouvent un écho réel dans les communautés religieuses.

• de mettre en commun les bonnes pratiques et les directives, comme les codes de conduite en matière de protection de l’enfance que les communautés religieuses peuvent adapter et appliquer à la structure de leurs organisations.

ASSuRER LES COMPéTENCES NéCESSAIRES

Les partenariats réussis se fondent sur la confiance, le respect mutuel, une vision commune et des valeurs partagées. Une communication efficace conduit à une compréhension plus profonde de la manière dont chaque partenaire aborde les problèmes qui se posent même quand, de prime abord, ils peuvent paraître en désaccord. Il est donc important pour le personnel des organisations de protection des droits de l’enfant de développer dans tous les secteurs de la programmation les connaissances, les compétences et les attitudes qui conviennent pour s’engager auprès des communautés religieuses de façon efficace et constructive. Comprendre leurs atouts, les rôles qu’ils jouent déjà et leurs méthodes de travail, améliorera la communication et créera des points d’entrée efficaces pour la coopération.

Certaines étapes pour réaliser ces objectifs mettent en jeu l’attitude, les connaissances et les compétences.

Attitude

• Cultivez une ouverture d’esprit et une curiosité sur les traditions religieuses et spirituelles de votre lieu de travail.

• Soyez conscient de vos propres sentiments et partis pris sur la religion, la spiritualité et ceux qui s’identifient à une tradition religieuse particulière.

• Reconnaissez la diversité des traditions religieuses et évitez les idées préconçues sur ce qu’une tradition ou une autre peut avancer sur les droits de l’enfant.

• Recherchez les valeurs communes et les principes de votre travail qui sont partagés par les communautés auprès desquelles vous vous engagez.

• Montrez que vous êtes respectueux en vous habillant de façon appropriée et en adoptant les salutations et les attitudes protocolaires qui conviennent lorsque vous rencontrez les membres de la communauté, afin d’améliorer le processus de partenariat et gagner en retour le respect de vos interlocuteurs.

Connaissances

• Renseignez-vous sur les concepts de base, les principes et les enseignements des traditions religieuses auxquelles vous avez régulièrement affaire. Cela peut se faire non seulement par la lecture mais aussi en s’informant auprès des membres des communautés religieuses.

• Invitez les représentants des communautés religieuses (y compris les femmes, les jeunes et les anciens) à vous faire part de leurs impressions sur le travail que vous accomplissez.

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• Comprenez pourquoi les communautés religieuses voudraient travailler en partenariat avec les organisations de protection des droits de l’enfant.

• Identifiez et cherchez à comprendre les problèmes liés aux droits de l’homme et aux droits de l’enfant qui peuvent être des sources de discorde et créer une division dans l’interaction avec les communautés religieuses, et trouvez des façons de les résoudre sans aliéner ou perdre des alliés potentiels.

• Intégrez ces informations aux séances d’orientation pour le personnel nouveau.

• Intégrez aux analyses et évaluations de situation les informations sur les communautés religieuses ainsi que leur participation aux processus communautaires.

• Confirmez les fonctions qu’accomplissent déjà les communautés religieuses dans la promotion et la protection des droits de l’enfant.

Compétences

• Écoutez, apprenez et montrez votre respect des valeurs traditionnelles. Lorsque celles-ci semblent incompatibles avec les perspectives des droits de l’enfant, livrez-vous aux médiations et négociations nécessaires pour trouver un terrain d’entente avec les traditions religieuses.

• Apprenez à exprimer et à communiquer efficacement le langage des droits de l’enfant dans le contexte des doctrines et croyances des communautés religieuses que les gens comprennent mieux (par ex. parlez peut-être des droits sans mentionner le mot lui-même, qui peut parfois créer un décrochage instantané).

• Développez des compétences de facilitation des processus interactifs qui permettent le partage et l’intégration de concepts religieux fondamentaux et de concepts liés aux droits de l’enfant.

• Confrontez respectueusement mais fermement les problèmes que posent les communautés religieuses aux droits de l’enfant.

Une table ronde sur la façon de mettre fin à la violence contre les enfants, organisée par Religions pour la Paix au siège de l’UNICEF, de g. à d. : Evêque Gunnar J. Stålsett, Evêque émérite d’oslo et animateur du Conseil européen des dirigeants religieux; S.E. Cheikh Shaban Ramadhan mubaje, Grand mufti du Conseil musulman suprême d’ouganda et co-animateur du Conseil africain des dirigeants religieux et david Rosen, Rabin en chef, Président du Comité juif international pour les consultations interreligieuses.

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6PLANIFICATION, SUIVI ET ÉVALUATION

des filles font des travaux manuels dans une classe d’art à l’École primaire al madrassa al Jadida (maroc)

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Des filles font des travaux manuels dans une classe d’art à l’École primaire Al Madrassa Al Jadida (Maroc). L’école est soutenue par l’UNICEF. Il est essentiel d’évaluer systématiquement la contribution apportée par l’engagement auprès des communautés religieuses pour atteindre les résultats désirés. « Planification, suivi et évaluation » se réfère à la continuité des actions entreprises pour élaborer une base de faits démontrés de manière à mesurer la qualité, le succès et les problèmes de la programmation. Des systèmes de planification, suivi et évaluation efficaces améliorent la redevabilité (auprès des communautés, des gouvernements et de la société civile), l’apprentissage (parmi les partenaires d’exécution et d’autres), et le résultat des interventions. Les données sont collectées et analysées à chaque étape pour déterminer comment un programme devrait être exécuté (sa conception), comment mesurer ses progrès par rapport au plan (suivi), et s’il a atteint ses objectifs (évaluation). Ces données comprennent toutes les informations qualitatives ou quantitatives qui sont objectivement collectées.

Le plus important pour une planification, un suivi et une évaluation efficaces est de s’assurer que le processus est réaliste et atteignable avec les ressources financières, humaines et temporelles disponibles, et qu’il met en œuvre une participation véritable de tous les partenaires et intervenants essentiels, surtout les enfants.

Ce qui suit est une désagrégation simplifiée du processus de planification, de suivi et d’évaluation. L’accent est mis sur le partenariat avec les communautés religieuses, mais le processus s’applique aussi au travail avec d’autres protagonistes. Un cadre logique type est aussi fourni en annexe 3 sur le partenariat avec les dirigeants religieux pour aborder la question des châtiments corporels. Un cadre logique est une technique de gestion utilisée pour élaborer la conception générale d’un projet de développement, améliorer le suivi et renforcer l’évaluation en soulignant clairement les éléments essentiels du projet dans tout son cycle .

À la différence de beaucoup d’organisations de protection des droits de l’enfant, les communautés religieuses (et surtout les communautés locales) peuvent ne pas avoir l’expérience technique de cette façon de travailler et auront besoin de soutien et du développement de leurs capacités pour être en mesure de s’engager dans les processus de planification, de suivi et d’évaluation en tant que partenaire engagé et contributeur86.

À la différence de beaucoup d’organisations de protection des droits de l’enfant, les communautés religieuses (et surtout les communautés locales) peuvent ne pas avoir l’expérience technique de cette façon de travailler et auront besoin de soutien et du développement de leurs capacités pour être en mesure de s’engager dans les processus de planification, de suivi et d’évaluation en tant que partenaire engagé et contributeur87.

Planification

Comme nous l’avons déjà évoqué à la section 4, le point de départ pour décider s’il convient ou non de conclure un partenariat avec un intervenant religieux devrait se fonder sur des données qui soulignent clairement la valeur de travailler ensemble pour atteindre les résultats désirés. Une fois qu’une décision a été prise pour intervenir en partenariat, la conception du programme convenu en commun devrait refléter la valeur ajoutée comme composante intégrante et mesurable du cadre de programmation.

Le but, (le changement à long terme attendu à la suite des interventions de programmation) se concentrera sur la question relative aux droits de l’enfant qui pose problème. Un des objectifs --(réalisation essentielle à obtenir d’ici la fin du cycle de programmation qui conduira à l’atteinte du but recherché) pourrait porter sur les résultats mesurables du partenaire religieux, et mettre l’accent sur sa contribution aux réalisations générales du programme.

PLANIFICATION, SUIVI ET ÉVALUATION

des filles font des travaux manuels dans une classe d’art à l’École primaire al madrassa al Jadida (maroc)

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Afin de mesurer les progrès et les succès obtenus, la mise en œuvre des programmes devrait commencer par un processus de collecte d’informations de base, qui correspond d’emblée au point de départ des connaissances attendues, attitudes et comportements des partenaires et de la communauté. Cela se fait habituellement par des enquêtes et des entretiens individuels et de groupes dans un échantillonnage représentatif de la communauté. Une fois que ces informations sont collectées et analysées, elles contribuent à élaborer des indicateurs pertinents et mesurables des réalisations accomplies, notamment les contributions des partenaires aux résultats des projets, et éventuellement de l’impact obtenu. Ces informations deviennent ensuite le point de référence pour le suivi et l’évaluation.

Une évaluation des besoins et des ressources et une analyse de situation devraient toutes deux explorer les fonctions qu’accomplissent les intervenants religieux et l’influence qu’ils ont sur la communauté pour le problème que l’on veut résoudre. Les informations recueillies peuvent répondre aux questions suivantes :

• Quelle influence les autorités religieuses ont-elles sur la prise de décisions aux niveaux de l’individu, de la famille et de la communauté ? Combien d’individus, de familles et de communautés peuvent-elles toucher ?

• Les intervenants religieux sont-ils considérés de façon positive ou négative pour les questions importantes dans la communauté ? Quelles sont leurs fonctions en relation avec les problèmes sociaux, les conflits ou d’autres problèmes ?

• Quel est le rôle de la foi dans l’élaboration des normes sociales ? Les autorités religieuses y jouent-elles un rôle ?

Suivi

Une fois établi un niveau de référence précis, il est possible d’observer les progrès de la mise en œuvre et de mesurer les changements au fur et à mesure qu’ils interviennent. Observer le projet lors de son déroulement ou assurer son suivi permettent d’opérer immédiatement des changements dans la programmation si une stratégie donnée ne fonctionne pas comme on le pensait au départ. Le suivi consiste en une collecte et une analyse constantes de données liées à des indicateurs spécifiques. Le suivi consiste en une collecte et une analyse constantes de données liées à des indicateurs spécifiques. Un indicateur est un facteur ou une variable quantitative ou qualitative qui fournit des façons simples et fiables de mesurer les réalisations accomplies ou de refléter les changements liés à une intervention. Les indicateurs sont comparés dans le temps afin d’évaluer le changement. Le suivi fournit des informations sur les progrès à accomplir pour atteindre les objectifs désirés et sur l’utilisation appropriée d’intrants.

Le processus de suivi se concentre habituellement sur les produits, ou les résultats d’activités les plus immédiats; par exemple, l’atelier de formation a-t-il eu lieu comme prévu ? Plus tard dans la vie d’un programme, il sera possible de mesurer des résultats de plus haut niveau, ou des changements plus fondamentaux intervenus dans les activités mises en œuvre, par exemple dans les comportements, à la suite d’une programmation soutenue et d’activités multiples.

Le suivi devrait être considéré comme faisant partie de la programmation normale. Effectuer des visites sur le terrain, vérifier les rapports et les dossiers, parler avec le personnel, les partenaires et les membres de la communauté, toutes ces activités relèvent du suivi. La documentation est essentielle, bien qu’elle n’ait pas à être trop lourde.

Dans l’échantillon de cadre logique en annexe 3 sur un partenariat entre les autorités religieuses et les organisations de protection des droits de l’enfant dans le secteur des châtiments corporels, il y a des indicateurs qui se réfèrent spécifiquement aux résultats que l’on veut mesurer au niveau de l’attitude, des connaissances et des performances des partenaires, étant entendu qu’ils contribueront directement à un impact positif sur les programmes.

Par exemple, référons-nous au Domaine d’intervention 1.1 : Les communautés religieuses démontrent une connaissance de l’impact des châtiments corporels sur le développement et le bien-être des enfants. Au début du partenariat de programmation, au titre de l’analyse de situation, il sera nécessaire de comprendre

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comment les partenaires religieux perçoivent les problèmes liés aux châtiments corporels. Les considèrent-ils comme des « châtiments » ou comme un exercice positif qui contribue au développement convenable des enfants ? Ne soutiennent-ils que certaines méthodes ou le recours à ces châtiments dans certaines situations seulement ? Les rejettent-ils d’emblée ?

Un des avantages, c’est que cela permet aux intervenants des droits de l’enfant de juger du degré d’alignement (ou non) des connaissances et attitudes sur les principes de bonne pratique fondés sur des faits. Cela fournira aussi une meilleure compréhension de la manière dont les croyances religieuses des partenaires façonnent leur compréhension et leur pratique, ce qui contribuera à des interventions plus fortes, plus créatives et, en théorie, plus efficaces.

Il y a différentes façons d’évaluer les connaissances, les attitudes et les comportements . Des outils comme les enquêtes sur les connaissances, les attitudes et les pratiques peuvent être utilisés. Ils requièrent certaines compétences techniques et leur utilisation peut exiger beaucoup de temps. Les discussions de groupe sont des entretiens dans des groupes structurés qui permettent plus de souplesse dans les sujets abordés. Lorsque l’on planifie une intervention de développement des capacités quelle qu’elle soit, comme par exemple une formation prévue pour développer les connaissances, il est très important de mesurer les connaissances actuelles sur les questions à aborder (pré-test) et de s’y livrer de nouveau après l’exercice (post-test) pour voir si l’on peut attribuer des changements immédiats à cet exercice.

Se référant de nouveau au cadre logique et au Domaine d’intervention 1.2 : les activités de conception et de mise en œuvre des communautés religieuses, une fois que le processus de développement des capacités est en cours, le programme recommande que les dirigeants des communautés religieuses appliquent ce qu’ils ont appris en incorporant des informations exactes à leur travail : services religieux, éducation et conseils. Ils organiseront et faciliteront aussi des discussions sur les châtiments corporels au sein de leur communauté. Les intervenants des droits de l’enfant doivent donner à leurs partenaires religieux la latitude d’élaborer des messages et des approches de la façon qui sied à leurs communautés religieuses. Toutefois, le suivi de ces activités sera crucial pour s’assurer :

• que les informations qu’elles présentent sont exactes et impartiales;

• que leurs stratégies de présentation des informations sont appropriées et s’alignent sur les bonnes pratiques de protection de l’enfance.

Par exemple, dans une activité religieuse comme un service du culte, le dirigeant pourrait passer un moment à évoquer les impacts négatifs des châtiments corporels. Il ou elle pourrait présenter des informations exactes (un produit positif des activités de développement des capacités) mais, sans consultation préalable, appeler un enfant à évoquer devant les fidèles son expérience des châtiments corporels. Bien que cette approche puisse relever d’un bon sentiment, donner la parole à un enfant et donner un tour concret à la discussion pourrait être très embarrassant et pénible pour l’enfant. Cela indiquerait que toutes les informations apprises lors de la formation n’ont pas été totalement comprises ou intériorisées. En réagissant immédiatement et individuellement à cette situation auprès du dirigeant religieux, l’intervenant pour la protection des droits de l’enfant peut empêcher qu’elle se reproduise, et soutenir les efforts du dirigeant qui ambitionne de devenir un meilleur défenseur des droits de l’enfant. Des mesures ultérieures de comportements devenus positifs chez le partenaire refléteront une issue favorable89.

Certaines méthodes de suivi de la mise en œuvre des activités menées par les partenaires consistent entre autres à observer directement les activités et à interroger des membres de la communauté – notamment les enfants et les jeunes – sur le contenu des présentations et des discussions au moment où ils quittent les services, rites ou festivals religieux. Cela fournira des renseignements sur la fréquence à laquelle le thème est incorporé aux activités religieuses normales, et sur la perception communautaire des informations fournies et des méthodes de diffusion de ces dernières.

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évaluation

L’évaluation est la mesure de l’impact à plus long terme d’un programme (le but à atteindre) et de la réalisation de ses objectifs. L’évaluation a lieu à la fin ou après la fin d’un cycle de programmation. Pour les projets de très longue durée (de nombreuses années), il est habituel de se livrer à une évaluation à mi-parcours dans des buts de redevabilité, et de vérifier que le processus se déroule comme prévu.

Le projet sera évalué à partir, par exemple, des attitudes et des comportements à ce stade par rapport à ceux qui ont été documentés dans la situation initiale. C’est alors que l’issue globale de la stratégie de mise en œuvre peut être évaluée. Les attitudes et les comportements ont-ils changé ? Les attitudes ont-elles changé mais pas les comportements ?

En intégrant au cadre de référence du programme les relations avec les partenaires, le développement des capacités et les interventions, il est possible de mesurer les aspects des partenariats qui sont directement liés à la programmation. Outre le fait d’examiner les changements intervenus dans les connaissances et les attitudes des partenaires en ce qui concerne les droits de l’enfant imputables aux programmes (les produits) et les actions qu’ils ont entreprises pour une mise en œuvre efficace (les résultats), une évaluation chercherait à s’assurer que leur intervention a vraiment contribué aux impacts mesurables du programme. Ce n’est pas toujours évident, mais avec de bonnes données bien documentées dans la phase de conception du programme, accompagnées d’un suivi et d’une évaluation rigoureux, les tendances seront beaucoup plus faciles à détecter et à analyser.

Pour en revenir à l’exemple d’un programme sur les châtiments corporels, un suivi a été effectué sur une base régulière. À la fin du programme, les données de base qui ont été initialement collectées devraient être réexaminées à la lumière des indicateurs utilisés pour les objectifs et le but du programme. Les questions posées pourraient par exemple être les suivantes :

• Y a-t-il eu une diffusion précise d’informations sur les effets négatifs des châtiments corporels ?

• A-t-on montré des actions et comportements positifs de protection de l’enfance ?

• Quels ont été les résultats concrets des discussions communautaires animées par les dirigeants religieux ?

• Les actions convenues ont-elles reçu un suivi et été appliquées ?

Une évaluation complète chercherait à recueillir de nouveau les informations recherchées dans la collecte de référence (à supposer qu’elle soit encore considérée pertinente), à l’examiner à la lumière de cette dernière, puis à analyser ces résultats avec les constatations les plus importantes du processus de suivi.

Enfin, il y a des côtés organisationnels des partenariats qui se situent hors du cadre de la programmation directe bien qu’ils influent sur elle. Les partenariats eux-mêmes ont leurs propres processus et réalisations. Les aspects des partenariats liés à la gouvernance valent la peine d’être suivis et évalués afin de comprendre la dynamique qui peut les renforcer ou les affaiblir. Les mesures portent généralement sur les valeurs, les capacités, la communication et le processus. Voici certains indicateurs généraux des principes de bonne gouvernance90:

• La légitimité : le degré de participation effective des protagonistes appropriés aux grandes décisions de gouvernance et de gestion.

• La redevabilité : le degré auquel la redevabilité est définie, acceptée et pratiquée dans la chaîne de commandement.

• La responsabilité : le degré auquel le programme accepte et assume ses responsabilités par rapport aux protagonistes qui ne sont pas directement impliqués dans la gouvernance.

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• La justice (l’équité) : le degré auquel les partenaires et les participants qui sont dans une situation comparable ont des chances égales d’influer sur le programme et d’en tirer des avantages.

• La transparence : le degré auquel les processus de prise de décisions, d’établissement de rapports et d’évaluation d’un programme sont accessibles et présentés au grand public.

• L’efficience : le degré auquel le programme a converti ou devrait économiquement convertir ses ressources et ses intrants (fonds, compétences, temps, etc.) en résultats de façon à obtenir les meilleurs produits, résultats et impacts.

• La probité : le degré auquel toutes les personnes en position d’autorité adhèrent à des normes déontologiques et de conduite professionnelles élevées dépassant la simple observation des règles et règlements régissant le fonctionnement du programme.

dans le cadre de la Journée de prière et d’action, qui a pour but de mobiliser les communautés religieuses pour promouvoir les droits des enfants, l’Evêque de dili, accompagné d’enfants et d’invités spéciaux sur le parvis de la cathédrale, procède à un lâcher de ballons, symbole de l’espoir en un meilleur environnement de protection pour les enfants (Timor-leste).

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ANNEXE 1 : INTERVENANTS PRINCIPAUX

NATIONS uNIES

Alliance des civilisations (uNAOC), <www.unaoc.org>

Cette initiative du Secrétaire général des Nations Unies vise à améliorer la compréhension et les relations de coopération entre nations et peuples de toutes les cultures et toutes les religions, et vise par ailleurs à aider dans la lutte contre les forces qui alimentent la polarisation et l’extrémisme. L’Alliance est soutenue par le Groupe d’amis, une communauté de plus de 85 pays membres et d’institutions et d’organisations internationales.

Travaillant en partenariat avec les gouvernements, les organisations internationales et régionales, les groupes de la société civile, les fondations et le secteur privé, l’Alliance soutient tout un éventail de projets et d’initiatives destinées à créer des passerelles entre diverses cultures et communautés.

équipe spéciale interorganisations des Nations unies sur les organisations confessionnelles et les OMD

Cette équipe spéciale interorganisations vise à soutenir le travail qu’accomplit le personnel des Nations Unies en vue de l’objectif commun d’un engagement bien informé, stratégique et soutenu auprès de partenaires essentiels dans le monde confessionnel, pour appuyer les efforts respectifs et collectifs de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Cette équipe fait office de plateforme de réflexion et d’échange d’expériences ainsi que de pôle de ressources sur les partenariats avec les organisations confessionnelles au sein des Nations Unies et avec des homologues externes œuvrant pour le développement.

Les institutions des Nations Unies axées sur le développement qui sont membres de cette équipe sont les suivantes : l’Alliance des civilisations (UNAOC), le Département des affaires économiques et sociales (DAES), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Organisation internationale du Travail (OIT), Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), le Service de liaison des Nations Unies avec les organisations non gouvernementales (SLNG), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

fonds des Nations unies pour la population (fNuAP), <www.unfpa.org>

Le FNUAP et un organisme de développement international qui défend le droit qu’ont chaque femme, chaque homme et chaque enfant d’être en bonne santé et de bénéficier de chances égales. Le FNUAP soutient les pays dans leur utilisation des données sur la population pour les politiques et programmes destinés à réduire la pauvreté et à s’assurer que chaque grossesse a été voulue, que chaque naissance se fait sans danger, que chaque jeune est affranchi du VIH, et que chaque femme ou fille est traitée avec dignité et respect. Le FNUAP travaille en partenariat avec les gouvernements, ainsi qu’avec d’autres organismes et avec la société civile dans son ensemble, dans trois secteurs de base : santé sexuelle et génésique, stratégies de la population et du développement, et égalité des sexes et habilitation des femmes. Le Forum mondial des organisations confessionnelles du FNUAP pour la population et le développement (Istanbul, 20 et 21 octobre 2008) a rassemblé plus de 100 organisations confessionnelles et dirigeants de toutes les grandes religions et régions. Ils ont évoqué les pratiques réussies et les façons de progresser en partenariat avec le FNUAP dans ses secteurs de base. Le Forum mondial a culminé par le lancement du Réseau interconfessionnel mondial sur la population et le développement, qui représente l’accord des communautés confessionnelles du monde entier sur les principes d’un travail en commun et avec le FNUAP, pour combattre les urgences mondiales des décès maternels, du SIDA et de la pauvreté, et pour confronter la violence contre les femmes et les problèmes liés à la jeunesse et à la migration. Pour toutes informations complémentaires sur le Réseau et toute documentation connexe, consultez : <www.unfpa.org/culture/fbo.html>.

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Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (uNESCO), <www.unesco.org>

La mission de l’UNESCO est de contribuer à la consolidation de la paix, à la suppression de la pauvreté, au développement durable et au dialogue interculturel par l’éducation, les sciences, la culture, la communication et l’information.

Dans le contexte plus large du dialogue interculturel, qui comprend également le dialogue interreligieux, on s’attache en particulier à encourager le pluralisme culturel et à décourager l’expression des extrémismes. Dans ce but, l’UNESCO intervient entre autres dans les secteurs de programme suivant : publications historiques générales et régionales, Routes du dialogue, comme la Route de l’esclave, et la Plateforme intersectorielle sur la contribution au dialogue entre civilisations.

En outre, l’UNESCO dispose d’un réseau bien établi, les Chaires UNESCO pour le dialogue entre religions pour la comprehension entré cultures. Ce réseau est un partenariat entre des centres d’enseignement supérieur internationaux reconnus pour leur expertise dans ce domaine et il réunit des professeurs, des chercheurs et des spécialistes de l’histoire des religions qui se sont engagés à titre personnel au dialogue entre religions. Voir <www.unesco.org/en/unitwin/access-by-domain/culture/intercultural-interreligious-dialogue/>.

Programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA (ONuSIDA), <www.unaids.org>

Constitué du Secrétariat de l’ONUSIDA et de ses 10 organismes de co-parrainage, l’ONUSIDA a la responsabilité d’élaborer des directives politiques et techniques sur les problèmes liés au VIH et au SIDA, et d’organiser le plaidoyer dans ce secteur. Au sein de ce mandat, il travaille sur de multiples questions culturelles, sanitaires, sociales et économiques connexes : droits humains, égalité entre les sexes, actions humanitaires et en situation d’urgence, services de conseils et de dépistage, prévention et traitement du VIH, soins et soutien, santé sexuelle et génésique, science et recherche.

L’ONUSIDA reconnaît le rôle important que jouent les communautés religieuses dans la réaction au VIH, y compris les prestations de services liés au VIH, tout en reconnaissant les secteurs dans lesquels elles pourraient être soutenues de manière à réagir avec plus d’efficacité. Cela a conduit au développement du cadre stratégique du partenariat avec des organisations confessionnelles, dont l’objectif est d’encourager des partenariats plus solides entre l’ONUSIDA et les organisations confessionnelles, afin d’obtenir un accès universel à la prévention et au traitement du VIH ainsi qu’aux soins et au soutien connexes, qui comprend l’intégration des organisations confessionnelles aux interventions exhaustives contre le SIDA au niveau national. Voir :<http://data.unaids.org/pub/BaseDocument/2009/jc1786partnershipwithfaithbasedorganizations_en.pdf>.

Programa de las Naciones unidas para el Desarrollo (PNuD), <www.undp.org>

Le PNUD est le réseau mondial des Nations Unies pour le développement, organisation plaidant pour le changement et connectant les pays aux connaissances, à l’expérience et aux ressources nécessaires pour aider les gens à se créer une vie meilleure. Le PNUD a une présence sur le terrain dans 177 pays, travaillant avec eux sur leurs propres solutions aux problèmes que pose le développement mondial et national. Le réseau du PNUD relie et coordonne les efforts mondiaux et nationaux pour atteindre ces objectifs. Le PNUD aide surtout les pays à élaborer et partager des solutions aux problèmes de la gouvernance démocratique, de la réduction de la pauvreté, de la prévention de la crise et du redressement ultérieur, de l’environnement et de l’énergie, et du VIH et du SIDA.

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Parmi les autres entités des Nations Unies qui travaillent avec les communautés religieuses, on trouve l’Organisation internationale du Travail (OIT) : <www.ilo.org>, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) : <www.who.org>, le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES) : < www.un.org/en/development/desa/index.html> et la Banque mondiale : (www.worldbank.org).

ORgANISATIONS NON gOuVERNEMENTALES

Intervenants dans les milieux universitaires et de la rechercheAfrican Religious Health Assets Programme (ARHAP) (Programme religieux africain des partenaires de santé, ARHAP), <www.arhap.uct.ac.za>

L’ARHAP est un organisme collaboratif de recherche internationale qui travaille sur l’interface de la religion et de la santé publique et met l’accent sur l’Afrique. Il cherche à développer une base de connaissances sur les avantages sanitaires de la religion en Afrique sub-saharienne, pour aligner et améliorer le travail des chefs de santé religieux, des décideurs publics et d’autres agents de santé dans les efforts collaboratifs qu’ils déploient pour relever le défi de maladies comme le VIH et le SIDA, et pour promouvoir une santé durable, surtout pour ceux qui vivent dans la pauvreté ou dans une situation d’exclusion.

Berkley Center for Religion, Peace and World Affairs (Centre Berkley pour la religion, la paix et les affaires mondiales), <berkleycenter.georgetown.edu/home>

Situé à l’Université de Georgetown à Washington, DC, ce centre abrite des programmes interdisciplinaires pour développer les connaissances, promouvoir le dialogue et soutenir l’action dans un secteur crucial, à l’intersection de la religion et des affaires mondiales. Les secteurs de programmation sont les suivants : la religion et le développement mondial, la religion, le conflit et la paix, la mondialisation, les religions et la laïcité, et le pluralisme religieux dans les affaires mondiales.

Center for Spiritual Development in Childhood and Adolescence (Centre pour le développement spirituel dans l’enfance et l’adolescence), <www.spiritualdevelopmentcenter.org>

Ce centre relève d’une initiative mondiale pour faire progresser la recherche et la pratique du développement spirituel chez les enfants et les adolescents en se livrant à une recherche qualitative et quantitative interculturelle sur la nature, les processus et les réalisations du développement spirituel dans l’enfance et l’adolescence ; pour créer une communauté en ligne à l’intention des universitaires et une base de données permettant des recherches mondiales dans la documentation disponible sur le développement spirituel ; pour élaborer les outils, les ressources et les partenariats aidant les travailleurs auprès de la jeunesse, les parents et les éducateurs à alimenter plus efficacement la vie spirituelle des enfants et des adolescents.

Center for the Study of Law and Religion, The Child in Law, Religion and Society Program, Emory university (Centre pour les études sur le droit et la religion, Programme sur l’enfant au sein du droit, de la religion et de la société, université d’Emory, <cslr.law.emory.edu/research/the-child-in-law-religion-and-society>

Ce centre relève d’un programme de recherche interdisciplinaire qui porte sur les points suivants : la naissance, l’attribution d’un nom et la croissance, les droits et rites des enfants, l’éducation et la formation, la maltraitance des enfants, la pauvreté et la situation de sans-abri, ainsi que la délinquance juvénile, la violence, les réactions des politiques publiques et les réformes.

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Patheos, <www.patheos.com>

Ce site Web est conçu pour servir de ressource à ceux qui cherchent à en apprendre davantage sur les divers systèmes de croyances et participer à des discussions productives et bien encadrées sur certains sujets parmi les plus évoqués et débattus. Il dispose d’un référentiel très bien fourni sur la plupart des grandes religions mondiales, élaboré et révisé par des théologiens et des universitaires.

Religions and Development Research Programme (RaD) (Programme de recherche sur les religions et le développement (RaD),<www.religionsanddevelopment.org>

Installé sur le site de l’Université de Birmingham en Angleterre, RaD est un partenariat de recherche internationale explorant les relations entre plusieurs grandes religions mondiales, le développement dans les pays à revenu faible et la réduction de la pauvreté. Il se concentre sur quatre pays : l’Inde, le Nigéria, le Pakistan et la République-Unie de Tanzanie, qui permettent à l’équipe de recherche d’étudier la plupart des grandes religions du monde : le christianisme, l’islam, l’hindouisme, le sikhisme, le bouddhisme et les systèmes de croyances traditionnelles africaines. Ce programme travaille en collaboration avec des chercheurs d’autres institutions britanniques et des pays concernés.

The Pew forum on Religion & Public Life, <pewforum.org>

Ce Forum cherche à promouvoir une meilleure compréhension des problèmes qui se trouvent au carrefour de la religion et des affaires publiques. Il se livre à des enquêtes, des analyses démographiques et d’autres travaux de recherche de sciences sociales sur d’importants aspects de la religion et de la vie publique aux États-Unis et dans les affaires mondiales. Il fournit aussi un endroit neutre pour des discussions sur certains problèmes brûlants au moyen de tables rondes et de séances d’information.

Organisations confessionnellesLes organisations confessionnelles ou inspirées par la religion comptent parmi les intervenants religieux les plus visibles dans les contextes relevant de l’action humanitaire et du développement; elles fonctionnent de manière assez comparable à d’autres ONG, soutenant le développement et, dans bien des cas, les opérations humanitaires d’urgence dans l’éventail complet de la programmation. Enracinées dans les principes et les valeurs d’une religion donnée, les organisations confessionnelles peuvent établir leur crédibilité et leur autorité auprès des communautés religieuses locales et disposent très souvent de réseaux opérationnels bien connectés localement, qui peuvent être mobilisés pour déclencher une intervention. Ces réseaux peuvent permettre aux organisations confessionnelles de réagir de façon efficace et durable et de toucher les communautés à un niveau de profondeur souvent impossible pour les ONG laïques.

Voici certaines des plus importantes ONG confessionnelles : Agence adventiste de développement et de secours : <www.adra.org>, Réseau Aga Khan de développement : <www.akdn.org>, Comité de service des amis américains : <www.afsc.org>, Service mondial juif américain : <www.ajws.org>, Caritas Internationales : <www.caritas.org>, Agence catholique pour le développement outre-mer : <www.cafod.org.uk>, Secours catholique : <www.crs.org>, Church World Service : <www.churchworldservice.org>, Compassion International : <www.compassion.com, Episcopal Relief & Development : <www.er-d.org>, Habitat pour l’humanité : <www.habitat.org>, International Orthodox Christian Charities : <www.iocc.org>, Secours islamique : <www.islamic-relief.com>, Service jésuite aux réfugiés : <www.jrs.net>, fédération luthérienne mondiale : <www.lutheranworld.org/lwf/>, Organisation de Secours luthérien mondial : <lwr.org> Mercy Corps : <www.mercycorps.org>, Secours musulman : <www.muslimaid.org>, Norwegian Church Aid : <www.kirkensnodhjelp.no/en>, Armée du Salut : <www.salvationarmy.org>, World Service Office : <www.sawso.org>, Tearfund : <www.tearfund.org>, Comité de secours méthodiste uni : <new.gbgm-umc.org/umcor>, World Vision : <www.worldvision.org>, union chrétienne de jeunes gens : <www.ymca.net>, et union chrétienne de jeunes filles : <www.worldywca.org>.

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Organisations, alliances et réseaux interreligieux Accord : <www.accordnetwork.org>

Accord est un réseau d’églises évangéliques chrétiennes et de plus de 60 organisations dont l’objectif est l’élimination de la pauvreté.

Action by Churches Together (Action des églises ensemble, ACT) : <www.actalliance.org>

Action des églises ensemble est une alliance mondiale d’églises protestantes se consacrant au travail relevant de l’action humanitaire et du développement.

African Council of Religious Leaders (« ACRL ») : <www.acrl-rfp.org>

La mission du Conseil africain des leaders religieux est de faire progresser la cause de la coopération multi-religieuse en Afrique pour soutenir la paix et le développement durable. Le Conseil travaille aussi pour souligner, soutenir et coordonner les travaux des conseils africains nationaux affiliés à Religions pour la Paix.

Alliance anglicane : <www.anglicanalliance.org>

L’Alliance anglicane coordonne et développe les capacités liées au travail de développement, de secours et de plaidoyer effectué par les églises de la Communion anglicane mondiale.

Arigatou International : <www.arigatouinternational.org>

Arigatou International est une ONG confessionnelle internationale qui favorise la coopération interconfessionnelle pour réaliser les droits de l’enfant, l’accent étant mis sur l’habilitation et la participation des enfants et des jeunes. Parmi les initiatives prises par cette organisation, on peut citer : le Réseau mondial des religions en faveur des enfants, conçu pour fournir une plateforme mondiale de coopération interreligieuse en faveur des enfants; Learning to Live Together: An intercultural and interfaith programme for ethics education, un guide destiné aux jeunes lecteurs et aux éducateurs du monde entier pour aider les enfants à comprendre et à respecter les gens d’autres cultures et religions; et la Journée mondiale de prière et d’action pour les enfants, dont l’objectif est de mobiliser des gens de diverses traditions religieuses pour améliorer la vie des enfants par la prière et par des services pratiques.

Catholic Peacebuilding Network, (Réseau catholique de consolidation de la paix) : <cpn.nd.edu/about_us.htm>

Un réseau bénévole de praticiens, d’universitaires, d’ecclésiastiques et d’intervenants laïcs du monde entier qui cherchent à améliorer l’étude et la pratique de consolidation catholique de la paix, surtout au niveau local. Le Réseau cherche à approfondir les liens de solidarité entre agents catholiques de consolidation de la paix, partager et analyser les « meilleures pratiques », développer les capacités de consolidation de la paix de l’Église dans les zones de conflits, et encourager le développement d’une théologie d’une paix juste.

Centre pour une action interconfessionnelle contre la pauvreté mondiale (« CIfA ») : <www.centerforinterfaithaction.org>

Le Centre pour une action interconfessionnelle contre la pauvreté mondiale a été créé pour travailler avec les institutions religieuses qui, depuis des siècles, sont pour les pauvres d’entre les plus pauvres du monde

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la source principale de soins et de services. Le Centre se consacre à capturer le potentiel du secteur confessionnel comme force positive pour le développement mondial; il le fait au moyen d’une coordination interconfessionnelle accrue, d’un partage des meilleurs pratiques et des modèles, d’une mobilisation novatrice des ressources et d’un plaidoyer influent auprès des gouvernements et du public.

Le Centre a plusieurs ressources disponibles sur son site Web, notamment :

• des liens avec de nombreuses initiatives confessionnelles dans le monde : <www.centerforinterfaithaction.org/initiatives/other-faith-based-global-efforts.html>

• une base de données de collaborations multi-religieuses pour les opérations de secours et de développement : <www.centerforinterfaithaction.org/initiatives/database.html>

Christian Alliance for Orphans (Alliance chrétienne pour les orphelins) : <christianalliancefororphans.org>

L’Alliance chrétienne pour les orphelins réunit plus de 80 organisations chrétiennes ainsi qu’un réseau d’églises autour d’initiatives qui cherchent à stimuler et à développer dans le monde des communautés chrétiennes engagées dans l’adoption, les placements en familles et la garde des orphelins au sein de l’église locale.

Churches’ Network for Non-Violence (Réseau des églises pour la non-violence CNNV) : <www.churchesfornon-violence.org>

Ce Réseau fournit de l’aide, des informations et des ressources pratiques pour aider les gens dans les églises et les communautés à promouvoir une discipline positive et non-violente. Le site Web de l’organisation offre des publications et des ressources à télécharger, ainsi que des liens pour les organisations multi-religieuses : <www.churchesfornon-violence.org/links.html>

Comité des ONg d’inspiration religieuse accréditées auprès des Nations unies : <www.trunity.net/rngo>

Ce comité est une coalition de représentants d’organisations nationales et internationales qui définissent leur travail comme étant de nature religieuse, spirituelle ou éthique et qui ont reçu une accréditation auprès des Nations Unies. Le comité a une double action : il sert de forum pour informer et éduquer son public sur les défis mondiaux actuels et le rôle constructif que peuvent jouer les Nations Unies dans ces questions, et également de forum pour échanger et promouvoir des valeurs religieuses et éthiques communes lors des délibérations des Nations Unies.

Conseil œcuménique des églises (COE) : <www.oikoumene.org/en/home.html>

Le Conseil œcuménique des Églises est une association de 349 églises provenant de pratiquement toutes les traditions chrétiennes dans plus de 120 pays et recherchant l’unité, un témoignage commun et un service chrétien.

Le COE a initié la « Décennie pour vaincre la violence (2001-2010), Églises cherchant la réconciliation et la paix », mouvement mondial qui s’emploie à renforcer les efforts et les réseaux existants pour empêcher et vaincre la violence, et à inspirer la création d’autres réseaux : <overcomingviolence.org>.

Le COE a aussi initié le projet « Accompagner les Églises dans les situations de conflit » qui accompagne les églises confrontées à l’intolérance religieuse, la discrimination et les conflits, et plaide pour la coopération interreligieuse, la dignité humaine, les valeurs durables et les relations justes. Il souligne les aspects de toutes les religions favorisant l’harmonie entre communautés qui aident les gens à vivre leur

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propre foi avec intégrité, tout en vivant ensemble dans le respect mutuel et l’acceptation mutuelle de leur foi respective : <www.oikoumene.org/en/programmes/interreligiousdialogue/churches-in-situations-of-conflict.html>.

Council for a Parliament of the World’s Religions (Conseil pour un Parlement des religions du monde) : <www.parliamentofreligions.org>

Le Conseil pour un Parlement des religions du monde a été créé pour cultiver l’harmonie entre les communautés religieuses et spirituelles mondiales et favoriser leur engagement auprès du monde et des institutions qui l’encadrent afin de réaliser un monde juste, paisible et durable. Tous les quatre ans, le Conseil organise le rassemblement interreligieux le plus grand au monde, qui réunit les communautés spirituelles, leurs dirigeants et leurs fidèles afin d’évoquer et d’explorer la paix, la diversité et la durabilité dans le contexte d’une compréhension et d’une coopération interreligieuse.

Ecumenical Advocacy Alliance (Alliance œcuménique pour le plaidoyer, EAP) : <www.e-alliance.ch>

L’Alliance œcuménique pour le plaidoyer est un réseau international d’églises et d’organisations connexes qui se consacrent à faire campagne ensemble sur des problèmes communs. Les campagnes actuelles portent sur le VIH et le SIDA et sur l’alimentation. L’action de l’organisation consiste notamment à créer une prise de conscience et développer un mouvement pour la justice au sein des églises, et à mobiliser les croyants pour faire pression sur les gouvernements locaux et nationaux, les entreprises et les organisations multilatérales.

European Council of Religious Leaders (Conseil européen des dirigeants religieux) : <www.rfp-europe.eu>

Le Conseil est une coalition des principaux dirigeants des religions historiques de l’Europe (le christianisme, le judaïsme et l’islam) avec les bouddhistes, les hindous, les sikhs et les zoroastriens de l’Europe qui se sont engagés à coopérer sur la prévention des conflits et la reconversion des pays, la coexistence pacifique et la réconciliation, et à encourager les membres de leurs communautés respectives à en faire de même. C’est l’un des quatre conseils interreligieux régionaux de Religions pour la Paix.

Initiative faith to Action (Initiative foi vers l’Action) : <www.faithbasedcarefororphans.org>

L’initiative Faith to Action favorise le dialogue entre les organisations confessionnelles chrétiennes, les églises et les individus qui cherchent à répondre aux besoins des enfants orphelins et vulnérables en Afrique sub-saharienne. Le but principal de cette initiative est de fournir à la communauté américaine des croyants les ressources soutenant une action bien informée et compassionnelle vis-à-vis du nombre croissant d’enfants atteint du VIH et du SIDA en Afrique. Cette initiative recommande des approches durables qui soutiennent la famille et la communauté dans le cadre d’une réaction de première ligne, et le placement en établissement comme solution provisoire et de dernier recours.

global Network of Religions for Children (Réseau mondial des religions en faveur des enfants, gNRC) : <www.gnrc.net/en>

Ce réseau est la seule organisation interconfessionnelle mondiale exclusivement consacrée à œuvrer pour les droits de l’enfant et d’autres questions liées aux enfants.

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global Working group on faith, SSDIM and HIV (groupe de travail mondial sur la foi, le « SHNDIM » et le VIH)

Le Groupe de travail mondial sur la foi, le « SHNDIM » (Stigmatisation, honte, Déni, discrimination, inaction et mauvaise action) et le VIH rassemble divers dirigeants religieux, communautés et organisations théologiques et confessionnelles pour lutter contre l’épidémie de VIH et SIDA en Afrique de l’Est, centrale et du Sud.

Interfaith youth Core (IfyC) : <www.ifyc.org>

Interfaith Youth Core développe le respect mutuel et le pluralisme parmi les jeunes de différentes traditions religieuses en leur donnant la possibilité de travailler ensemble pour servir d’autres jeunes.

Interfaith Center of New york (Centre interconfessionnel de New york) : <www.interfaithcenter.org>

Ce Centre vise à accroître le respect et la compréhension mutuelle entre des gens de différentes traditions confessionnelles, ethniques et culturelles et à résoudre des problèmes sociaux communs en favorisant la coopération entre communautés religieuses et organisations civiques. Ses programmes comprennent l’éducation, la formation et les services de diffusion à l’intention des communautés d’immigrants. Le Centre travaille en partenariat avec les autorités religieuses et communautaires au niveau populaire, ainsi qu’avec les universités, pour élaborer ses programmes.

Islamic Society of North America (Société islamique d’Amérique du Nord) : <www.isna.net>

C’est une association d’organisations et de personnes de religion musulmane qui fournit une plateforme commune pour présenter l’islam, soutenir les communautés musulmanes, développer des programmes éducatifs, sociaux et de diffusion et favoriser les relations positives avec d’autres communautés religieuses et organisations civiles et de services.

Journée mondiale de prière et d’action pour les enfants : <www.micahchallenge.org>

L’initiative de la Journée mondiale de prière et d’action pour les enfants est un effort mondial de mobilisation des organisations laïques et confessionnelles pour travailler ensemble en faveur du bien-être des enfants, qui souligne aussi le rôle important que peuvent jouer les communautés religieuses dans la promotion des droits de l’enfant. Elle se tient tous les ans au cours de la semaine du 20 novembre, de façon à coïncider avec la Journée universelle de l’enfant et l’anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant.

Micah Challenge International : <www.micahchallenge.org/>

Micah Challenge International est une coalition mondiale de chrétiens qui entendent mettre les gouvernements devant leurs responsabilités après l’engagement qu’ils ont fourni de réduire la pauvreté extrême de moitié d’ici 2015. Partisan des huit Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), Micah Challenge vise à habiliter les chrétiens à plaider pour la justice et à changer la compassion en action.

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NetsforLife : <www.netsforlifeafrica.org>

Partenariat constitué de sociétés, de fondations, d’ONG et d’organisations confessionnelles réunies par l’engagement qu’elles ont fourni d’éliminer le paludisme en Afrique sub-saharienne, NetsforLife est géré et suivi par Episcopal Relief & Development dans 15 pays et par le Secours chrétien dans deux. Les programmes sont mis en œuvre par des diocèses anglicans, des églises et des groupes confessionnels locaux, notamment des réseaux de femmes et de jeunes.

One Episcopalian Campaign (Campagne épiscopalienne ONE) : <www.episcopalchurch.org/ONE>

En 2006, la Convention générale a déclaré que les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) étaient la mission prioritaire de l’Église épiscopalienne. La campagne épiscopalienne ONE représente un partenariat entre l’Église épiscopalienne et la campagne ONE qui s’emploie à mettre un terme à l’extrême pauvreté et à atteindre les huit OMD fixés par les Nations Unies et confirmés par toutes les nations du monde.

Religions pour la Paix : <www.religionsforpeace.org>

Religions pour la Paix est la coalition multi-religieuse la plus grande et la plus représentative du monde œuvrant pour la paix. Le réseau de Religions pour la Paix comprend un conseil mondial de grands dirigeants religieux de toutes les régions du monde, six organes interreligieux régionaux et plus de soixante-dix organes nationaux, ainsi que le Réseaux mondial des femmes de foi et le Réseau mondial des jeunes.

Tanenbaum Center for Interreligious Understanding (Centre Tanenbaum pour la compréhension interreligieuse) : <www.tanenbaum.org>

Ce Centre est une organisation laïque non sectaire inspirée des travaux de feu le rabbin Marc H. Tanenbaum, éminent activiste et universitaire dans les relations interreligieuses. Le Centre élabore des programmes pour favoriser la compréhension et le dialogue interreligieux. Ces programmes sont centrés sur la diversité religieuse sur le lieu du travail, dans les secteurs de la santé et de l’éducation, et sur la résolution de conflit.

Tony Blair faith foundation (fondation pour la foi de Tony Blair) : <www.tonyblairfaithfoundation.org>

La Fondation pour la foi de Tony Blair vise à promouvoir le respect et la compréhension des grandes religions du monde et à montrer comment la foi est une force puissante pour faire le bien dans le monde moderne. Elle soutient les programmes éducatifs pour accroître le savoir religieux des jeunes et explorer comment la foi peut bénéficier à la communauté mondiale ainsi qu’aux programmes d’action sociale dans les domaines de la santé et de la suppression du paludisme.

The Humanitarian forum (Le forum humanitaire) : <www.humanitarianforum.org>

Le Forum humanitaire est un réseau de grandes organisations des secteurs de l’action humanitaire et du développement en provenance de pays donateurs et destinataires musulmans, de l’Occident et des

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réseaux multilatéraux. Il améliore la vie des gens dans le besoin et les relations entre communautés, en construisant des passerelles et en développant une action humanitaire de qualité à la fois internationalement et localement, dans un réseau mondial de pairs. Il favorise aussi un environnement favorable, impartial et sûr pour habiliter ces organisations de manière à ce qu’elles soient pleinement à la hauteur de leur potentiel.

united Religions Initiative (Initiative des religions unies) : <www.uri.org>

Cette association communautaire mondiale est vouée à la promotion d’une coopération interconfessionnelle quotidienne et durable, et à la suppression de la violence motivée par la religion. Le site a des liens vers des sites Web pour l’enfance et la jeunesse.

Viva Network ; Together for Children (Réseau Viva : Ensemble pour les enfants) : <www.viva.org>

Le réseau d’églises Viva cherche à garder les enfants à risque en bonne santé et à l’abri du danger, et à leur donner l’occasion d’apprendre et de jouer un rôle actif dans la définition de leur propre avenir. Viva travaille dans 14 pays différents par le truchement de partenariats allant des grandes organisations de bienfaisance internationales aux minuscules initiatives populaires, soutenant des projets qui travaillent avec des enfants à risque dans 22 réseaux municipaux.

Women, faith and Development Alliance (Alliance des femmes, de la foi et du développement) : <www.wfd-alliance.org>

L’Alliance des femmes, de la foi et du développement est un partenariat de portée internationale constitué d’organisations liées à la foi, au développement et aux femmes. Elle se consacre à générer des efforts mondiaux pour réduire la pauvreté, en augmentant la volonté politique et l’action axées sur l’accroissement des investissements consacrés à l’habilitation des femmes et des filles du monde entier.

World Evangelical Alliance (Alliance évangélique mondiale) : <www.worldevangelicals.org>

L’Alliance évangélique mondiale est un réseau d’églises évangéliques dans 128 pays comportant plus de 100 organisations internationales, qui sert de plateforme à plus de 600 millions de chrétiens évangéliques.

World faiths Development Dialogue (WfDD) : <berkleycenter.georgetown.edu/wfdd>

Le WFDD est une ONG qui travaille au confluent de la religion et du développement mondial. Il a deux objectifs centraux : renforcer, souligner et publiciser les synergies et la raison d’être commune des religions et des institutions favorisant le développement et luttant contre la pauvreté, et explorer les questions sur lesquelles il y a peu de consensus et où le terrain d’entente n’est pas évident entre les différentes traditions confessionnelles, au sein même des confessions et entre les institutions confessionnelles et celles du développement.

Le WFDD soutient un dialogue progressiste autour de partenariats orientés vers l’action entre les institutions du développement d’inspiration religieuses et leurs homologues laïques (comme par exemple la Fondation pour la foi de Tony Blair, le Centre pour une action interconfessionnelle contre la pauvreté mondiale et le programme du Centre de Berkley sur la religion et le développement) et soutient certains des travaux d’analyse requis pour évaluer l’efficacité de ces partenariats.

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ANNEXE 2 : PRINCIPALES RESSOURCES

DéVELOPPEMENT ET DROITS DE L’ENfANT

Al-Azhar, Université d’Al-Azhar et Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Les enfants dans l’islam : leurs soins, leur protection et leur développement, Centre international islamique pour les études et les recherches sur la population, 2005 : <www.unicef.org/egypt/Egy-homepage-Childreninislamengsum%281%29.pdf> (sommaire provisoire en anglais et version imprimable en arabe) et <www.churchesfornon-violence.org/links.html> (texte intégral en anglais et en arabe – faire défiler jusqu’à « Egypt »).

Centre Berkley, « Challenges of Change: Faith, gender and development », rapports du Centre Berkley, Washington, DC, 2008 : <berkleycenter.georgetown.edu/wfdd/publications/challenges-of-change-faith-gender-and-development>.

Georgetown University, (Université de Georgetown), « Faith-Inspired Organizations and Global Development Policy », série de « cartographies régionales », études de fond et rapports de conférences produits par le Centre Berkley pour la religion, la paix et les affaires mondiales et l’école Edmund A. Walsh des Affaires étrangères à l’Université de Georgetown : <berkleycenter.georgetown.edu/projects/global-mapping-of-faith-inspired-organizations-and-development>.

Hanmer, Stephen, « Child Rights Organizations and Religious Communities: Powerful partnerships for children », CrossCurrents, vol. 60, numéro 3, septembre 2010, pp. 451–461.

Hanmer, Stephen, Aaron Greenberg et Ghazal Keshhavarzian, « Religious Communities Take the Lead for Children », Dharma World, avril–juin 2009 : <www.rk-world.org/dharmaworld/dw_2009ajleadchildren.aspx>.

Karam, Azza et Mathew Weiner (ed.), « Religion and the United Nations », dans Crosscurrents, vol. 60, no. 3, septembre 2010.

Marshall, Katherine et Lucy Keough, Mind, Heart and Soul in the Fight against Poverty, Banque mondiale, Washington, DC, 2004 : <berkleycenter.georgetown.edu/wfdd/publications/mind-heart-and-soul-in-the-fight-against-poverty>.

Organisation de la Conférence islamique (OCI), Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture, Investir en faveur des enfants du monde islamique, UNICEF, New York, 2005 : <www.unicef.org/publications/index_28182.html>.

Rakodi, Carole, « Understanding the Roles Religions in Development: The approach of the RaD programme », document de travail No. 9, Programme de recherche sur les religions et le développement, Université de Birmingham, 2007 : <www.religionsanddevelopment.org/index.php?section=47>.

Religions pour la Paix, les soins, l’engagement et la collaboration : le rôle des communautés religieuses dans la création d’un monde digne des enfants – Rapport final d’un rassemblement multi-religieux à l’occasion de la Session extraordinaire des Nations Unies consacrée aux enfants, Conférence mondiale sur la religion et la paix, programme consacré aux enfants, New York, 6–7 mai 2002 : <religionsforpeace.org/resources/reports/care.html>.

Religions pour la Paix, la foi en action : Vers une réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement – Kit d’outils à l’intention des personnalités et des communautés religieuses, deuxième édition, New York, 2010 : <religionsforpeace.org/resources/toolkits/faith-in-action.html>. (Première édition disponible en anglais, arabe, français et espagnol et comprenant un manuel de formation en langue anglaise; deuxième édition en anglais, traduction dans d’autres langues en cours)

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Créer un partenariat en faveur des enfants avec les communautés religieuses 81

UNFPA, Fonds des Nations Unies pour la population, « Guidelines for Engaging Faith-based Organizations (FBOs) as Agents of Change », FNUAP, New York, 2009 : <www.unfpa.org/culture/fbo.html>.

UNFPA, Fonds des Nations Unies pour la population, « Rapport sommaire du Forum mondial des organisations confessionnelles sur la population et le développement », FNUAP, New York, 2008 : <www.unfpa.org/culture/fbo.html>.

PROTECTION DE L’ENfANCE

Churches Network for Non-Violence, Global Initiative to end all corporal punishment of Children and Save the Children Sweden, (Réseau des Églises pour la non-violence, Initiative mondiale pour mettre fin à tous les châtiments corporels infligés aux enfants et Save the Children Suède), Ending Corporal Punishment of Children: A handbook for working with and within religious communities, Londres, 2011 : <www.churchesfornon-violence.org>.

Cimpric, Aleksandra, Les enfants accusés de sorcellerie. Étude anthropologique des pratiques contemporaines relatives aux enfants en Afrique, Bureau régional de l’UNICEF en Afrique de l’Ouest et centrale, Dakar, Sénégal, avril 2010 : <www.unicef.org/wcaro/wcaro_children-accused-of-witchcraft-in-Africa.pdf>.

Hemstreet, Christy et Keith Vermeulen, « Religions, the Promotion of Positive Discipline and the Abolition of Corporal Punishment – Frequently asked questions », non daté, <www.churchesfornon-violence.org/Religions%20and%20the%20Promotion%20of%20Positive%20Parenting.pdf>.

Nitzche, Georgina M. et Sarah Mchugh (ed.), Discipling with Kindness: A Shiite Shari’a perspective, bureau iranien du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Téhéran, 2007 : <www.unicef.org/iran/CP- Eng.pdf>.

Olson, Kerry, Zanele Sibanda Knight et Geoff Foster, From Faith to Action: Strengthening family and community care for orphans and vulnerable children in sub-Saharan Africa, Fondation Firelight, Santa Cruz, deuxième édition 2008 : <www.faithbasedcarefororphans.org/>.

Olson, Kerry, Amanda Cox, et. al., Journeys of Faith: A Resource Guide for Orphan Care Ministries Helping Children in Africa & Beyond, Initiative Faith to Action, Santa Cruz, 2011, <www.faithbasedcarefororphans.org/>.

UNICEF, Fonds des Nations Unies pour l’enfance, « dynamique du changement mondial : vers l’abandon de l’excision/mutilation génitale dans cinq pays africains », Rapport Insight Innocenti, UNICEF et Centre de recherche Innocenti, Florence, 2010 : <www.unicef-irc.org/publications/618>.

UNICEF, Fonds des Nations Unies pour l’enfance et Religions pour la Paix, « De l’engagement à l’action : Ce que les communautés religieuses peuvent faire pour éliminer la violence contre les enfants », New York, 2010 : <www.unicef.org/protection/What_Religious_Communities_can_do_to_Eliminate_Violence_against_Children__(UNICEF_Religions_for_Peace_Guide).pdf >.

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SuRVIE ET DéVELOPPEMENT DE L’ENfANT

African Religious Health Assets Programme, « When Religion and Health Align: Mobilizing Religious Health Assets for Transformation », documents de travail et présentations de la conférence 2009 de l’ARHAP, Le Cap, Afrique du Sud, 2009 : <www.arhap.uct.ac.za/conference2009.php>. (Les séances des conférences précédentes peuvent être téléchargées à <www.arhap.uct.ac.za/conference2009.php>.)

Alliance of Religions and Conservation (Alliance des religions et de la conservation), Faith in Water, collection de documents sur une conférence sur la foi et l’eau organisée à Sarum College, Salisbury, Royaume-Uni, du 5 au 7 juillet 2009 : <waterschools.wordpress.com/2010/10/06/so-many-stories-about-water/> et <www.arcworld.org/news.asp?pageID=406>.

Berkley Center for Religion, Peace and World Affairs (Centre Berkley), Malaria: Scoping new partnerships, Rapports du Centre Berkley, Washington, DC, 2009 : <berkleycenter.georgetown.edu/wfdd/publications/malaria-scoping-new-partnerships>.

Center for Interfaith Action on Gloval Poverty (Centre pour une action interconfessionnelle contre la pauvreté mondiale), Many Faiths, Common Action: A strategic framework for action, document préparé au nom de l’Initiative mondiale pour la foi, la santé et le développement, avec les conseils de GivingWorks Inc., FICA, Washington, DC, 2010, <www.centerforinterfaithaction.org/cifa-launches-many-faiths-common-action.html>.

Organisation mondiale de la Santé, « WHO–CIFA Consultation: NGO mapping standards describing religious health assets », rapport sur une consultation tenue au Château de Bossey, Bogis-Bossey, Suisse, du 10 au 12 novembre 2009, OMS, Genève, 2010 : <www.centerforinterfaithaction.org/mapping/>.

Schmid B., E. Thomas, J. Olivier et J.R. Cochrane, « La contribution des entités religieuses au secteur de la santé en Afrique sub-saharienne », étude commandée par la fondation Bill & Melinda Gates, non publiée, Programme religieux africain des partenaires de santé (ARHAP), 2008 : <www.arhap.uct.ac.za/publications.php>.

UNICEF, Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Instaurer la confiance en la vaccination : Créer un partenariat avec les autorités et associations religieuses, UNICEF, New York, 2004 : <www.unicef.org/publications/index_20944.html>.

UNICEF, Bureau régional du Fonds des Nations Unies pour l’enfance pour l’Asie du Sud : « When Every Child Counts: Engaging the underserved communities for polio eradication in Uttar Pradesh, India », document de travail, Katmandou, Népal, 2004 : <www.unicef.org/rosa/everychild.pdf>.

DéVELOPPEMENT DE LA PETITE ENfANCE

Mwaura, Peter et Bishara T. Mohamed, « Programme Madrasa de développement de la petite enfance : faire une différence », dans Garcia, Marito, Alan Pence et Judith L. Evans (ed.) L’avenir de l’Afrique, le défi de l’Afrique : soins et développement de la petite enfance en Afrique sub-saharienne, Banque Mondiale, Washington, DC, 2008, pp. 389–405 : <www-wds.worldbank.org/servlet/main?menuPK=64187510&pagePK=64193027&piPK=64187937&theSitePK=523679&entityID=000333038_20080305054902>.

UNICEF, Fonds des Nations Unies pour l’enfance, « Early Childhood Development: Policies and good practices in faith-based programmes », rapport sur l’atelier sous-régional sur le développement de la petite enfance pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, UNICEF, Ouganda, 2007.

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éDuCATION

Abuarqub, Mamoun, Islamic Perspectives on Education, Islamic Relief Worldwide, Birmingham, Royaume-Uni, Juillet 2009 : <www.islamic-relief.com/InDepth/2-7-islamic-perspectives-on-education.aspx>.

Arigatou Foundation, Apprendre à vivre ensemble : un programme interculturel et interreligieux pour l’enseignement de l’éthique, Genève, 2008 : <http://www.ethicseducationforchildren.org/ltl/index.html>.

Marshall, Katherine, « Education for All: Where does religion come in? » Comparative Education, vol. 46, no. 3, août 2010, pp. 273–287 : <berkleycenter.georgetown.edu/publications/education-for-all-where-does-religion-come-in>.

VIH ET SIDA

Herstad, Britt, A Call to Act: Engaging religious leaders and communities in addressing gender-based violence and HIV, publication commune de l’Agence américaine pour le développement international et Religions pour la Paix, Futures Group, Health Policy Initiative, Task Order 1, Washington, DC, 2009 : <religionsforpeace.org/resources/toolkits/a-call-to-act-on-hiv-and-aids.html>.

Lux, Steven et Kristine Greenaway, Mettre en place des partenariats efficaces : un guide pour lutter avec les organismes d’inspiration religieuse contre le VIH et le SIDA, Church World Service, Alliance œcuménique, Norwegian Church Aid, Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA et Religions pour la Paix, 2006 : <www.e-alliance.ch/hiv_faith_guide.jsp> (en anglais, français et espagnol).

McGirk, Jan, « Religious Leaders Key in the Middle East’s HIV/AIDS Fight », The Lancet, vol. 372, 26 juillet 2008, pp. 279–280, <www.thelancet.com>.

Maund, Lawrence, A Buddhist Approach to HIV Prevention and AIDS Care: A training manual for monks, nuns and other Buddhist leaders, Bureau régional de l’UNICEF pour l’Asie orientale et le Pacifique, Bangkok, Thaïlande, 2006, <www.unicef.org/eapro/activities_5853.html>.

Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA, Partenariat entre l’ONUSIDA et les organisations confessionnelles : Cadre stratégique de l’ONUSIDA, ONUSIDA, Genève, 2010 : <www.unaids.org/en/KnowledgeCentre/Resources/FeatureStories/archive/2009/20091207_Faith_Patnership.asp>.

Religions pour la Paix et Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Study of the Response by Faith-Based Organizations to Orphans and Vulnerable Children, rapport compilé par le Dr. Geoff Foster, janvier 2004, <religionsforpeace.org/resources/reports/response.html>.

UNICEF, Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Religions pour la Paix et Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA, Ce que les autorités religieuses peuvent faire contre le VIH/SIDA : action en faveur des enfants et des jeunes, UNICEF, New York, 2003 : <www.unicef.org/publications/index_19024.html> (en anglais et en français).

UNFPA, Fonds des Nations Unies pour la population, Engager les organisations confessionnelles dans la prévention du VIH : Manuel de formation pour les managers de programmes, FNUAP, New York, 2007 : <www.unfpa.org/culture/fbo.html>.

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ACTION HuMANITAIRE

Abuarqub, Mamoun et Isabel Phillips, A Brief History of Humanitarianism in the Muslim World, Secours islamique mondial, Birmingham, Royaume-Uni, juillet 2009 : <www.islamic-relief.com/Indepth/Default.aspx?depID=6>. (On peut aussi y trouver d’autres analyses du travail religieux et humanitaire.)

Comité permanent interorganisations, Directives du Comité permanent interorganisations sur la santé mentale et le soutien psychosocial dans les situations d’urgence, Comité permanent interorganisations, Genève, 2007. Prêter une attention particulière au feuillet 5.3 : « Créer des conditions favorables à des pratiques communautaires de conciliation culturelle, spirituelle et religieuse », pp. 106–109, <www.humanitarianinfo.org/iasc/pageloader.aspx?page=content-subsidi-common-default&sb=5>.

Département du développement international, Oxford, « Islam, Human Rights and Displacement’ » Forced Migration Review (supplément), Oxford, janvier 2009 : <www.fmreview.org/human-rights.htm>.

Religions pour la Paix, « Faith-Based Organizations Forum on Multi-religious Cooperation for Humanitarian Relief, Development and Peace: Report and recommendations », rapports sur les forums de 2007, 2008 et 2009 : <www.religionsforpeace.org/initiatives/faith-based-forum/>.

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ANNEXE 3 : ÉCHANTILLON DE CADRE LOGIQUE

Vous trouverez à la page suivante un exemple de ce que pourrait être un cadre logique après que certaines préoccupations sur les châtiments corporels dans une communauté donnée ont conduit une organisation de protection des droits de l’enfant à envisager un programme d’intervention.

L’organisation de protection des droits de l’enfant se livre d’abord à une analyse de situation qui montre que de nombreux membres de la communauté ont des croyances bien ancrées dans les avantages qu’apporte au développement d’un enfant une discipline forte, y compris les châtiments corporels. Les entretiens et les groupes de discussion révèlent de nombreuses références aux enseignements religieux soutenant ces pratiques. Ce qui est aussi souligné dans les données collectées est le rôle influent que jouent les autorités religieuses dans la plupart des activités quotidiennes de la communauté. Elles sont citées parmi les membres les plus estimés de la communauté.

Les entretiens avec les autorités religieuses montrent des perspectives divergentes sur les châtiments corporels, qui vont de leur soutien à un fort désaccord quant à leur pratique. Quelques dirigeants indiquent qu’ils voulaient aborder la question mais ne savaient pas trop comment.

À partir des résultats de l’analyse de situation, l’organisation de protection des droits de l’enfant y voit une occasion de travailler avec certains dirigeants religieux, qui peuvent utiliser leur statut et leurs réseaux pour aborder le problème aux niveaux familial et communautaire. Le programme est conçu conjointement avec les dirigeants religieux pour leur fournir des informations, un soutien et une formation dont ils feront usage dans leur travail avec les communautés religieuses pour évoquer l’importance de ne pas faire de mal aux enfants et de chercher d’autres solutions disciplinaires, celles-là non violentes.

Notez que pour être valide, le cadre logique du programme doit inclure des informations de référence et des informations cibles, et que les indicateurs doivent être « SMART » (spécifiques, mesurables, atteignables, réalistes et temporellement définis).

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Énoncés des objectifs Indicateurs Base Cible Hypothèses

But Réduction mesurable du recours aux châtiments corporels dans la communauté X

% de changement en nombre d’enfants relatant leur expérience personnelle des châtiments corporels à l’école ou à la maison

% de changement en nombre de parents qui sont convaincus que les châtiments corporels sont acceptables à l’école ou à la maison

Objectif 1 Participation effective des dirigeants religieux aux actions menées pour réduire le recours aux châtiments corporels dans leurs communautés

Changement mesurable dans les attitudes et les attentes vis-à-vis de châtiments corporels que les adultes de la communauté attribuent à l’influence des autorités religieuses

Changement mesurable de la connaissance des impacts négatifs des châtiments corporels que les adultes dans la communauté attribuent à l’influence des autorités religieuses

Les communautés religieuses et les intervenants de la protection de l’enfance sont capables et désireux de conclure des partenariats pour lutter contre les châtiments corporels

Domaine d’intervention 1.1

les communautés religieuses démontrent une connaissance de l’impact des châtiments corporels sur le développement et le bien-être des enfants

Changement mesurable des connaissances portant sur les problèmes relatifs à la violence à l’encontre des enfants, notamment les châtiments corporels

Capacité confirmée de communiquer des informations exactes sur les châtiments corporels et la violence à l’encontre des enfants

Le changement d’attitudes et de comportements conduira à des actions plus efficaces

Activité 1.1.1 Activités de développement des capacités adaptées aux communautés religieuses

Nombre d’activités

Nombre de participants (hommes/femmes)

Les activités de développement des capacités réussiront efficacement à conduire à une augmentation mesurable des connaissances, des attitudes et des comportements

échantillonnage de sous-activités

Élaboration d’une méthodologie pour l’analyse de situation et l’évaluation des connaissances et des attitudes.

Outil/méthodologie élaborés. l n’existe probablement pas de méthodologies spécifiques, et elles devront être élaborées avec l’apport de certaines compétences et l’examen des méthodologies existantes

Analyse de situation menée à bien

Rapport sur l’analyse de situation Une compréhension intégrale de la situation, des atouts et des difficultés améliorera l’efficacité du programme

Évaluation des connaissances et des attitudes de la population cible

Rapport des activités d’évaluation Une évaluation efficace contribuera à un développement des capacités plus approprié et plus efficace

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… suite

Énoncés des objectifs Indicateurs Base Cible Hypothèses

échantillonnage de sous- activités

Analyse des résultats de l’évaluation et élaboration de recommandations sur des activités d’aide technique proposées et sur les ressources requises

Rapport final sur l’évaluation et les recommandations

Élaboration de la stratégie de développement des capacités et du plan de mise en œuvre

Document de plan de mise en œuvre stratégique.

Ce plan reflétera avec précision les besoins, les ressources et les intérêts des parties prenantes, et aura préalablement reçu leur contribution

Élaboration du matériel de développement des capacités (par ex. matériel de formation)

Nombre et types de matériel

Mise en œuvre d’interventions de développement des capacités

Nombre et types d’activités

Nombre de participants hommes/femmes

Documentation de base

Il se peut que l’aide technique ne prenne pas toujours la forme d’ateliers de formation – il peut y avoir des formes plus efficaces de développement des capacités

Les membres des communautés religieuses, les dirigeants traditionnels et les jeunes sont capables et désireux d’apprendre les principes des bonnes pratiques sur la protection de l’enfance et d’explorer comment ils peuvent participer à une protection de l’enfance efficace

Suivi permanent des actions discrètes

Rapports de suivi Les programmes ont besoin d’un suivi et d’une évaluation constants pour assurer la qualité du programme

Le suivi et l’évaluation devraient être un processus transparent et participatif

Évaluation à la fin de l’intervention, portant sur les enseignements tirés

Rapport d’évaluation, analyse par rapport à la documentation de base

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… suite

Énoncés des objectifs Indicateurs Base Cible Hypothèses

Domaine d’intervention 1.2

activités de conception et de mise en œuvre des communautés religieuses

Nombre d’activités planifiées qui ont été mises en œuvre

Les points d’intervention convenus qui émergent d’un dialogue facilité contribueront à une participation accrue des parties prenantes à un dialogue plus élaboré et plus efficace

Activité 1.2.1 Facilitation de discussions communautaires sur les châtiments corporels au sein de leur communauté

Nombre de discussions qui se sont tenues

Nombre de participants par groupe (ventilé par âge et par sexe)

Les activités proposées pourront être mises en œuvre compte tenu de l’environnement de fonctionnement, des ressources disponibles, du désir qu’a la communauté de participer, etc.

échantillonnage de sous-activités

Élaboration d’une méthodologie pour le processus de facilitation

Outil/méthodologie convenus et acceptés

Il existe bel et bien des méthodologies, bien qu’elles doivent probablement être adaptées et acceptées par tous les partenaires

Communication avec les dirigeants communautaires et les jeunes pour organiser des dialogues

Rapport sur les activités liées au dialogue

Une élaboration efficace de rapports contribuera à des interventions plus appropriées et efficaces

Analyse des résultats des dialogues et des points d’intervention à mettre en œuvre

Rapport final sur les dialogues

Planifier à partir de dialogues des activités de suivi autour des points d’intervention fondamentaux

Document du plan de mise en œuvre stratégique

Ce plan reflétera précisément les besoins, les ressources et les intérêts des parties prenantes, aura préalablement reçu leurs suggestions et sera adapté à la situation

Mettre en œuvre des points d’intervention à partir de dialogues

Nombre et types d’activités

Nombre de participants (hommes/femmes)

Groupes (dirigeants traditionnels ou religieux, jeunes, parents, etc.)

Les conditions et la motivation permettront la mise en œuvre prévue

Suivi permanent des actions discrètes

Rapports de suivi Les programmes ont besoin d’un suivi et d’une évaluation constants pour garantir leur qualité. Le suivi et l’évaluation devraient être transparents et participatifs

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… suite

Énoncés des objectifs Indicateurs Base Cible Hypothèses

échantillonnage de sous-activités… suite

Évaluation à la fin de l’intervention, portant sur les enseignements tirés

Rapport d’évaluation, analyse par rapport au point de référence

Activité 1.2.2 Incorporation de messages sur les châtiments corporels dans les activités religieuses (par ex. services religieux, rites et rituels, jours fériés et festivals, etc.)

Nombre et types d’actions Des campagnes de plaidoyer bien préparées et appropriées contribuent à l’amélioration de la protection de l’enfance

Les actions de plaidoyer seront adaptées au contexte et développées d’une façon participative et adaptée au contexte

Sous-activités Évaluation des priorités en matière de messages

Données de base sur les croyances, les attitudes et les connaissances des membres de la communauté

Une évaluation efficace contribuera à des interventions plus appropriées et plus efficaces

Élaboration de stratégies et d’activités spécifiques en matière de messages

Document du plan de mise en œuvre stratégique

Élaboration du matériel des campagnes de plaidoyer

Nombre et types de matériel Ce plan reflétera précisément les besoins, les ressources et les intérêts des parties prenantes, aura préalablement reçu leurs suggestions et sera adapté à la situation

Activités de communication de messages au cours d’une période précisée

Nombres et types d’activités

Nombres de participants (hommes/femmes)

Documentation de référence

Les ressources appropriées sont disponibles

Suivi permanent des actions discrètes

Rapports de suivi Les conditions permettront la mise en œuvre prévue

Évaluation des activités Rapport d’évaluation Les programmes ont besoin d’un suivi et d’une évaluation constants pour garantir leur qualité. Le suivi et l’évaluation devraient être transparents et participatifs

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RéféRENCES1 « La Déclaration de Kyoto : un engagement multi-

religieux pour confronter la violence contre les enfants », huitième Assemblée mondiale de Religions pour la P aix, Kyoto, Japon, août 2006. La Declaration de Kyoto a été adoptée par près de 1 000 dirigeants religieux de toutes confessions lors de l’Assemblée mondiale.

2 Volkmann, Christian Salazar, « Why and How UNICEF Cooperates with Religious Leaders in Iran », Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Téhéran, document non publié, février 2008, pp. 1–2.

3 Centre pour une action interconfessionnelle contre la pauvreté mondiale, Many Faiths, Common Action: Increasing the impact of the faith sector on health and development, FICA, Washington, DC, 2010, p. 8, <www.centerforinterfaithaction.org/images/stories/GIFHD/strategic-framework-report.pdf>, consulté le 7 juillet 2011.

4 Voir l’Annexe 1 : Intervenants principaux pour obtenir la liste des institutions participantes de l’ONU. Pour plus d’informations sur le rôle de la religion au sein des Nations Unies et des exemples du travail accompli par les institutions des Nations Unies, voir Karam, Azza et Mathew Weiner (ed.), « Religion and the United Nations », dans Crosscurrents, vol. 60, no. 3, septembre 2010. On peut trouver des rapports de ces consultations à <www.unfpa.org/public/pid/1352> et <www.unfpa.org/public/publications/pid/4974>.

5 Révérend Rachel Carnegie, Secrétaire pour le développement international de l’Archevêque de Canterbury, communication personnelle, 26 juillet 2011.

6 Dans les contextes catholique et anglican, le terme « communautés religieuses » se réfère aux réseaux historiques de religieuses, de moines et d’ordres profanes qui suivent des règles de vie spécifiques (Bénédictins, Jésuites, Franciscains, Dominicains, etc.) et s’engagent aussi dans le travail humanitaire. Ils gèrent historiquement des hôpitaux, des écoles, etc., et tendent à être actifs sur les questions liées aux enfants (Abagail Nelson, Episcopal Relief & Development, communication personnelle, 21 juillet 2011). Toutefois, dans le contexte de ce guide, ce terme est utilisé dans son sens large et inclut la plupart des intervenants et systèmes religieux.

7 Centre pour une action interconfessionnelle contre la pauvreté mondiale, op. cit., p. 3.

8 Ibid.

9 Adapté de Religions pour la Paix, « Strategic Plan: Religions for Peace: Different faiths, common action », Religions pour la Paix, New York, décembre 2007, p. 14.

10 Extrait du Centre pour une action interconfessionnelle contre la pauvreté mondiale, op. cit., annexe 2, pp. 31–32.

11 Conférence mondiale sur la religion et la paix, « Soins, engagement et collaboration : le rôle des communautés religieuses dans la création d’un monde digne des enfants – le rapport final d’un rassemblement multi-religieux à l’occasion de la Session extraordinaire des Nations Unies consacrée aux enfants », New York, 6 et 7 mai 2002, p. 7.

12 Bowker, John (ed.), « Dana », The Concise Oxford Dictionary of World Religions, Oxford University Press, 2000 : <www.oxfordreference.com/views/ENTRY.html?subview=Main&entry=t101.e1799>, consulté le 23 septembre 2010.

13 Professeur Anant Rambachan, président du Département de la religion du collège Saint Olaf, communication personnelle, 14 juillet 2011.

14 Abuarqub, Mamoun et Isabel Phillips, A Brief History of Humanitarianism in the Muslim World, Secours islamique mondial, Birmingham, Royaume-Uni, juillet 2009, p. 3. Les réactions sur ce paragraphe ont aussi été fournies par Mohammad Sammak, Secrétaire général du Sommet spirituel islamique et du Comité libanais chrétien-musulman pour le dialogue, communication personnelle, 20 juillet 2011.

15 Adapté du site Web My Jewish Learning, « Tikkun Olam: Repairing the world » : <www.myjewishlearn ing.com/practices/Ethics/Caring_For_Others/Tikkun_ Olam_Repairing_the_World_.shtml>, consulté le 17 septembre 2010.

16 Réseau mondial des religions en faveur des enfants, « Déclaration du Réseau mondial des religions en faveur des enfants à l’occasion de la Session extraordinaire consacrée aux enfants », 8 mai 2002 : <www.gnrc.net/ en/Documents/statement_unga.html>, consulté le 25 juillet 2011.

17 Volkmann, op. cit., pp. 1–2.

18 Bureau de presse de la BBC, « World Service/Gallup International Poll Reveals Who Runs Your World », 15 septembre 2005, <www.bbc.co.uk/pressoffice/pressreleases/stories/2005/09_september/15/world.shtml>, consulté le 3 décembre 2010.

19 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, « Nigeria: Communication for social change and civic engagement – Community dialogues to save children’s lives », UNICEF, New York, 20 mai 2009.

20 Extrait du Conseil épiscopal latino-américain et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, « Activities Report: The Church and UNICEF: Latin America and the Caribbean », CELAM et UNICEF, n.d., <www.unicef.org/media/files/celamactivitiesreportUNICEFandCatholicChurch.pdf>, consulté le 25 juillet 2011.

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21 Adapté du Fonds des Nations Unies pour l’enfance et de Religions pour la Paix, op. cit., pp. 21–23.

22 Wessells, Michael et Alison Strang, « Religion as Resource and Risk: The double-edged sword for children in situations of armed conflict », dans A World Turned Upside Down: Social ecological approaches to children in war zones, édité par Neil Boothby et al., Kumarian Press, Bloomfield, CT, 2006, p. 205.

23 Extrait d’une publication du Siège du Fonds des Nations Unies pour l’enfance « Re-focusing on Equity: Questions and answers », UNICEF, New York, novembre 2010.

24 Une partie de cette sous-section est adaptée du Fonds des Nations Unies pour l’enfance et Religions pour la Paix, op. cit.

25 Une fatwa est un avis religieux exprimé par une autorité islamique sur certaines questions de Droit islamique et comment elles devraient être comprises, interprétées ou appliquées.

26 Bureau de pays de Mauritanie du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, 2009.

27 Extrait du Siège du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, op. cit., p. 15.

28 Marshall, Katherine, « Education for All: Where does religion come in? » Comparative Education, vol. 46, no. 3, août 2010, p. 285.

29 Tietjen, Karen, « Multi-sectoral Support of Basic and Girls’ Education », SAGE Technical Report no. 2, Strategies for Advancing Girls’ Education (SAGE), Washington, DC, 2000, <www.aed.org/Publications/upload/TietjenBook.pdf>, consulté le 8 juillet 2011.

30 Ibid.

31 Abuarqub, Mamoun, Islamic Perspectives on Education, Secours islamique mondial, Birmingham, Royaume-Uni, juillet 2009, p. 6.

32 Marshall, op. cit., p. 274. Une évaluation de la Banque mondiale datée de 2010 a montré une bonne performance des écoles Fe y Alegría schools en Amérique latine (Parra-Osorio, J. C., et Q. Wodon, Faith-Based Schools in Latin America: Case Studies on Fe y Alegría, étude de la Banque mondiale, Washington, DC, 2011). Les recherches menées pour d’autres régions ont aussi montré que les écoles confessionnelles atteignaient souvent les pauvres et tendaient à avoir de bons résultats (Barrera-Osorio, F., H. A. Patrinos, et Q. Wodon, Emerging Evidence on Vouchers and Faith-Based Providers in Education: Case Studies from Africa, Latin America, and Asia, Directions in Development, Banque mondiale, Washington, DC, 2009).

33 Chand, Sarla et Jacqui Patterson, Faith-based Models for Improving Maternal and Newborn Health, Agence américaine pour le développement international et Access, Washington, DC, 2007. Notez que certains chiffres diffèrent de ceux de la Banque mondiale, par exemple, avec un pourcentage plus bas de services de santé d’inspiration religieuse en Afrique. Selon une étude de 2011 de la Banque mondiale, en Afrique subsaharienne, par exemple, les installations de santé d’inspiration religieuse fournissent dans plusieurs pays de 30 à 40 pour cent des lits d’hôpitaux, mais leur part générale de marché dans les systèmes de santé est plus basse quand on se sert des données fournies par les enquêtes auprès des ménages, qui tiennent également compte d’autres types de soins. Voir Olivier, Jill., et Quentin. Woden, Estimating the Market Share of Faith-inspired Health Care Providers in Africa: Comparing Facilities and Household Survey Data, polycopié, Banque mondiale, Washington, DC, 2011.

34 Université d’Al-Azhar et Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Les enfants dans l’Islam : leurs soins, leur protection et leur développement, Centre international islamique pour les études et les recherches sur la population, Université d’Al Azhar, Le Caire, 2005, p. 29.

35 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, When Every Child Counts: Engaging the underserved communities for polio eradication in Uttar Pradesh, India, document de travail, Bureau régional de l’UNICEF pour l’Asie du Sud, Katmandou, Népal, 2004.

36 Voir Abuarqub et Phillips, op. cit., p. 6 pour plus de détails sur la forme de charité islamique appelée waqf et sa contribution à l’élaboration d’un système de soins universels dans la culture musulmane des débuts.

37 Olivier, J., et Q. Woden, op.cit.

38 Olson, Kerry, Zanele Sibanda Knight et Geoff Foster, From Faith to Action: Strengthening family and community care for orphans and vulnerable children in sub-Saharan Africa, Fondation Firelight, Santa Cruz, CA, non daté, p. 14.

39 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Bangladesh, communication personnelle du Bureau de pays, 4 mars 2011.

40 Adapté du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Les enfants et le SIDA: cinquième bilan de la situation 2010, rapport produit par l’UNICEF, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA, l’Organisation mondiale de la Santé, le Fonds des Nations Unies pour la population et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, New York, 2010, p. 4.

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41 Schmid, B., E. Thomas, J. Olivier, et J.R. Cochrane, ‘The Contribution of Religious Entities to Health in Sub-Saharan Africa’, étude commandée par la fondation Bill & Melinda Gates, rapport non publié, Programme religieux africain des partenaires de santé (ARHAP), Afrique du Sud, 2008, p. 9.

42 Tearfund, « Faith Untapped: Why churches can play a crucial role in tackling HIV and AIDS in Africa », Teddington, Royaume-Uni, 2006. Cité dans l’Initiative d’apprentissage commune sur les enfants et le VIH/SIDA, Home Truths: Facing the facts on children, AIDS and poverty,” rapport final sur l’initiative commune d’apprentissage sur les enfants et le VIH/SIDA, 2009, p. 28.

43 Initiative commune d’apprentissage sur les enfants et le VIH/SIDA, op. cit., p. 28.

44 Extrait d’une déclaration du Conseil œcuménique des Églises en 2001, cité dans Patterson, Gillian, Stigma in the Context of Development: A Christian response to the HIV pandemic, Progressio, Londres, 2009, p. 3.

45 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Religions pour la Paix et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA, Ce que les autorités religieuses peuvent faire contre le VIH/SIDA : Action pour les enfants et les jeunes, UNICEF, New York, 2003, p. 8

46 Extrait du Mahabharata, cité dans Bajaj, J.K. et M.D. Srinivas, ‘The Indian Tradition of Growing and Sharing Food’, India Together, <www.cpsindia.org/art_food.html>, consulté le 29 septembre 2010.

47 Extrait du Al-Baqara, verset 233, cité dans Université d’Al-Azhar et Fonds des Nations Unies pour l’enfance, op. cit., p. 18.

48 Des informations complémentaires sur la Journée de prière et d’action pour les enfants 2010 et les initiatives nationales spécifiques sont disponibles à <www.unicef.org/childsurvival/index_57123.html>.

49 Mooijman, Annemarieke et Christine Sijbesma, « Faith in Water: Water supply, sanitation and hygiene facilities and related education in faith-based schools », mémoire présenté à la conférence « Faith in Water », Sarum College, Salisbury, Royaume Uni, du 5 au 7 juillet 2009, p. 2.

50 Prime, Ranchor, « The Dharma of Water: Hindu water principles », dans Faith in Water, mémoires de la conférence « Faith in Water », Sarum College, Salisbury, Royaume-Uni, du 5 au 7 juillet 2009, p. 41.

51 Mooijman et Sijbesma, op. cit., p. 1.

52 Voir Goldsmith, Mirele B., « Water, Hygiene and Sanitation in Jewish Tradition », dans Faith in Water, op. cit., p. 67.

53 Mooijman et Sijbesma, op. cit., p. 11.

54 Agence américaine pour le développement international, « The Role of Religious Leaders and Communities in Development Efforts in Asia and the Middle East », mémoire d’ONUSIDA, Washington, DC, novembre 2009, p. 6.

55 Mwaura, Peter et Bishara T. Mohamed, « Madrasa Early Childhood Development Program: Make a difference », dans Africa’s Future, Africa’s Challenge: Early childhood care and development in sub-Saharan Africa, édité par Marito Garcia, Alan Pence, et Judith L. Evans, Banque mondiale, Washington, DC, 2008, pp. 389–405.

56 La résolution 46/182 de l’Assemblée générale des Nations Unies établit ces principes d’aide humanitaire mais ne les définit pas. Dans les contextes marqués par les conflits armés, les transgressions des droits humains ou les troubles civils et politiques, la neutralité est définie par « un engagement de ne pas prendre parti lors d’hostilités et de s’abstenir de s’engager dans des polémiques de nature politique, raciale, religieuse ou idéologique ». La neutralité est différente de l’impartialité, ce qui signifie s’assurer que l’assistance est fournie à tous ceux qui souffrent sur la base de leurs seuls besoins et droits, de façon égale et sans forme de discrimination. En ce qui concerne la Convention relative aux droits de l’enfant, l’impartialité est plus étroitement liée à la non-discrimination. Des informations complémentaires sont disponibles auprès de la section des politiques humanitaires, Bureau des programmes d’urgence de l’UNICEF (EMOPS), Fonds des Nations Unies pour l’enfance.

57 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, « Travailler pour un avenir égal : Politique de l’UNICEF sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des filles et des femmes », UNICEF, New York, mai 2010, p. 4.

58 Voir ibid., pp. 11–12 pour plus de détails sur la politique et les partenariats en matière d’égalité des sexes et de partenariats.

59 Adapté (sauf pour « Islam ») de Religions for Peace, Restoring Dignity: A toolkit for religious communities to end violence against women, Religions for Peace Women’s Mobilization Programme, New York, 2009, p. 15; le passage sur l’islam est de Browning, Don S. et Marcia J. Bunge, Children and Childhood in World Religions: Primary sources and texts, Rutgers University Press, NJ, 2009, pp. 174–175.

60 Marshall, Katherine et Susan Hayward, Women in Religious Peacebuilding, United States Institute of Peace, Washington, DC, 2011, p. 12.

61 Daisy Francis, Protection Issues Advisor, Catholic Relief Services, communication personnelle, 9 juillet 2011.

62 Adapté du Fonds des Nations Unies pour l’enfance et Religions pour la Paix, op. cit., pp. 45–47.

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63 Conseil œcuménique des Églises USA, « The Church and Children: Vision and goals for the 21st century », énoncé de politique adopté par l’Assemblée générale du Conseil œcuménique des Églises du Christ aux États-Unis, St. Louis, MO, 11 novembre 2004, p. 4.

64 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, « Adolescent Programming Experiences During Conflict and Post-conflict: Case studies », UNICEF, New York, 2004, pp. 37–46.

65 La Déclaration de Kyoto, op. cit.

66 Centre de recherche Innocenti du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, « La dynamique du changement social. Vers l’abandon de l’excision/mutilation génitale féminine dans cinq pays africains », CRI de l’UNICEF, Florence, 2010.

67 Thoraya Obaid cité dans « A Discussion with Thoraya Obaid, Executive Director of UNFPA », entretien avec Katherine Marshall du Centre Berkley pour la religion, la paix et les affaires mondiales, 24 novembre 2010, <berkleycenter.georgetown.edu/interviews/a-discussion-with-thoraya-obaid-executive-director-of-unfpa>, consulté le 25 juillet 2011.

68 Paterson, Gillian (ed.), Prévention du VIH : conversation théologique globale, Alliance de plaidoyer œcuménique, Genève, 2009, p. 28.

69 Abagail Nelson, Episcopal Relief & Development, communication personnelle, 21 juillet 2011.

70 Réseau Better Care, « Faith to Action Initiative », <www.faithbasedcarefororphans.org>, consulté le 15 juillet 2011.

71 Bureau du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Sénégal, communication personnelle, 20 octobre 2011

72 Fonds des Nations Unies pour l’enfance, « Directives sur l’Accord de Programme de coopération et accords de financement à petite échelle avec les organisations de la société civile », UNICEF, New York, décembre 2009,’ (pièce jointe 3) p. 38.

73 Pour plus de détails sur les principes directeurs de l’UNICEF pour les partenariats, voir ibid., pp. 38–39.

74 Extrait du Centre pour une action interconfessionnelle contre la pauvreté mondiale, op. cit., pp. 7-8.

75 Matthew Weiner, Doyen associé au Bureau de la vie religieuse, Princeton University, communication personnelle, 19 septembre 2011.

76 Extrait d’une publication du Siège de l’UNICEF, op. cit.

77 Révérend Joel Edwards, communication personnelle, 6 juillet 2011.

78 Révérend Canon Dr. Gideon B. Byamugisha, communication personnelle, 7 juillet 2011.

79 Extrait du Centre pour une action interconfessionnelle contre la pauvreté mondiale, op. cit., pp. 7–8.

80 Marshall et Hayward, op. cit., p. 14.

81 Religions pour la Paix, « A Guide for Building Women of Faith Networks », Religions pour la Paix, New York, 2009.

82 Hovey, Guy et Amjad Saleem, « Faith, Relief and Development: The Sri Lanka experience », Forced Migration Review, vol. 30, avril 2008, p. 66.

83 Bureau soudanais du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, « Technical Briefing Paper 1: Alternative family care », UNICEF, Khartoum, août 2007.

84 Religions pour la Paix, 2001, op. cit., p. 14.

85 Adapté du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, « Accords de Programme de coopération et accords de financement à petite échelle avec les organisations de la société civile », UNICEF, New York, décembre 2010.

86 Adapté du Groupe d’évaluation indépendant (IEG) et de la Banque mondiale, Sourcebook for Evaluating Global and Regional Partnerships: Indicative principles and standards, IEG-Banque mondiale, Washington, DC, 2007, pp. 75–78, <siteresources.worldbank.org/EXTGLOREGPARPROG/Resources/sourcebook.pdf>, consulté le 7 juillet 2011.

87 Révérend Rachel Carnegie, Secrétaire pour le développement international de l’Archevêque de Canterbury, communication personnelle, 26 juillet 2011.

88 La section de la Communication pour le développement de l’UNICEF est en train d’élaborer des directives concrètes sur l’évaluation préalable des connaissances, des attitudes et des comportements.

89 Compte tenu du fait que la plupart des activités se produisent sans que les partenaires intervenant pour la protection des droits de l’enfant soient présents (par ex. en raison d’un personnel limité, de théâtres d’opérations éloignés et d’exigences concurrentielles), il peut être utile d’introduire des mécanismes de réaction communautaire, par exemple, par le truchement de téléphones mobiles vers un point central ou de donner localement aux enfants ou adultes qui ont participé aux activités soutenues par le clergé l’occasion de faire part de ce qu’ils ont et n’ont pas aimé, et de suggérer des alternatives.

90 Adapté du Groupe d’évaluation indépendant et de la Banque mondiale, op. cit., p. 13.

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