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O.P.G. 1 imp. Marc Chagall - BP 50590 - 32022 AUCH cedex 9 - Tél : 05 62 60 14 30 - Fax : 05 62 60 32 84 - E-mail : [email protected] - rédigé par des agriculteurs - impression Indika - 25 Chemin du Chapitre - 31100 Toulouse ÉDITO L a liste de ces signaux est longue : cela fait 5 ans que nos producteurs de grains n’ont pas dégagé de revenu correct ; nous ne pouvons plus attendre très longtemps un illusoire redressement des cours à la manière de « Brice de Nice » qui attendait la vague ; les exportations de céréales d’Ukraine et de Russie progressent, depuis 5 ans, à un rythme de 10 millions de tonnes par an ; d’ici quelques années, ces 2 pays vont bénéficier de gains de productivité estimés entre 50 et 60 €/t de blé en améliorant leur stockage et leur logistique ; les importations de maïs ukrainien au sein de l’UE repré- sentent l’équivalent de la produc- tion française ; les Américains ont fermé leur bureau d’exportation de céréales au Caire, le marché égyptien devenant une chasse gardée pour la Russie ; l’absence d’exportations fran- çaises de blé sur les pays tiers pendant la campagne 2016/2017 n’a fait défaut à personne ; sur la campagne 2017/2018, le seul bateau de blé français envoyé en Égypte a été bloqué pour cause de présence de graines de coquelicot ; les biocarburants français, éthanol et Diester entament leur irréversible phase de déclin ; les importations de soja OGM et l’huile de palme sont de plus en plus critiquables ; nos primes PAC se réduisent chaque année et l’avenir du budget agricole de l’UE est incertain ; les molécules de produits phytopharmaceutiques sont petit à petit retirées du marché ; les systèmes assurantiels et les marchés à terme ne peuvent rien quand les prix sont résolu- ment bas sur une longue période ; les assolements français et européens sont atypiques face à ceux de nos concurrents : trop de céréales qu’il faut brader à l’export et pas assez d’oléoprotéa- gineux qu’il nous faut importer ; de très nombreuses fermes céréalières n’auront pas de successeurs. Face à ces signaux, la politique de l’autruche est pratiquée, que ce soit dans les groupes de travail des États généraux de l’alimenta- tion ou à Bruxelles pour la proche évolution de la PAC. Améliora- tion de la compétitivité pour plus d’exportations et augmentation des contraintes environnemen- tales comme pénitence face au péché du libéralisme sont les seules propositions officielles que l’on fasse pour notre agriculture. Cela revient à dire qu’il faudrait baisser les prix et augmenter les charges pour que l’avenir des paysans s’améliore… Pas besoin d’être un expert-comp- table pour se rendre compte que c’est stupide et suicidaire ! Il est temps que ceux qui ont trompé les paysans français et euro- péens avec le mythe de la voca- tion exportatrice fassent leur mea culpa et changent de stratégie. Persister dans l’erreur est une solution lâche mais qui convient parfaitement aux pouvoirs publics car, d’une part, ils ont la caution d’un syndicalisme encore majoritaire et de la coopé- ration et, d’autre part, ils n’ont pas besoin de prendre de risque politique pour aller affronter la Commission européenne et tenter de convaincre une majorité de partenaires européens. La colère monte dans les campagnes, les agriculteurs n’en peuvent plus, ils se sentent méprisés et trahis. Les éliminer n’est pas la solution pour la sécurité alimentaire de l’Eu- rope, ni pour nourrir 9 milliards d’humains en 2050. La solution passe par une protection et une régulation des marchés, c’est ce que prône l’OPG, il est urgent de mettre cela en place car dans 3 ans il sera trop tard. Nicolas JAQUET Président de l’OPG Crise céréalière : faut-il être aveugle face aux nouveaux signaux que nous recevons ? www.opg.fr L’Organisation des Producteurs de Grains Lettre d’information des producteurs de grains N°50 Janvier 2018 G P O infos Premier syndicat français de producteurs de céréales, d’oléagineux et de protéagineux

Crise céréalière - OPG Syndicat Agricole des producteurs de ... · pas besoin de prendre de risque politique pour aller affronter la Commission européenne et tenter de convaincre

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O.P.G. 1 imp. Marc Chagall - BP 50590 - 32022 AUCH cedex 9 - Tél : 05 62 60 14 30 - Fax : 05 62 60 32 84 - E-mail : [email protected] rédigé par des agriculteurs - impression Indika - 25 Chemin du Chapitre - 31100 Toulouse

ÉD

ITO

La liste de ces signaux est longue : cela fait 5 ans que nos producteurs de

grains n’ont pas dégagé de revenu correct ;nous ne pouvons plus attendre très longtemps un illusoire redressement des cours à la manière de « Brice de Nice » qui attendait la vague ;les exportations de céréales d’Ukraine et de Russie progressent, depuis 5 ans, à un rythme de 10 millions de tonnes par an ;d’ici quelques années, ces 2 pays vont bénéficier de gains de productivité estimés entre 50 et 60 €/t de blé en améliorant leur stockage et leur logistique ;les importations de maïs ukrainien au sein de l’UE repré-sentent l’équivalent de la produc-tion française ;les Américains ont fermé leur bureau d’exportation de céréales au Caire, le marché égyptien devenant une chasse gardée pour la Russie ;l’absence d’exportations fran-çaises de blé sur les pays tiers pendant la campagne 2016/2017 n’a fait défaut à personne ;sur la campagne 2017/2018, le seul bateau de blé français envoyé en Égypte a été bloqué pour cause de présence de graines de coquelicot ;

les biocarburants français, éthanol et Diester entament leur irréversible phase de déclin ;les importations de soja OGM et l’huile de palme sont de plus en plus critiquables ;nos primes PAC se réduisent chaque année et l’avenir du budget agricole de l’UE est incertain ;les molécules de produits phytopharmaceutiques sont petit à petit retirées du marché ;les systèmes assurantiels et les marchés à terme ne peuvent rien quand les prix sont résolu-ment bas sur une longue période ;les assolements français et européens sont atypiques face à ceux de nos concurrents  : trop de céréales qu’il faut brader à l’export et pas assez d’oléoprotéa-gineux qu’il nous faut importer ;de très nombreuses fermes céréalières n’auront pas de successeurs.

Face à ces signaux, la politique de l’autruche est pratiquée, que ce soit dans les groupes de travail des États généraux de l’alimenta-tion ou à Bruxelles pour la proche évolution de la PAC. Améliora-tion de la compétitivité pour plus d’exportations et augmentation des contraintes environnemen-tales comme pénitence face au péché du libéralisme sont les seules propositions officielles que l’on fasse pour notre agriculture.

Cela revient à dire qu’il faudrait baisser les prix et augmenter les charges pour que l’avenir des paysans s’améliore… Pas besoin d’être un expert-comp-table pour se rendre compte que c’est stupide et suicidaire  ! Il est temps que ceux qui ont trompé les paysans français et euro-péens avec le mythe de la voca-tion exportatrice fassent leur mea culpa et changent de stratégie. Persister dans l’erreur est une solution lâche mais qui convient parfaitement aux pouvoirs publics car, d’une part, ils ont la caution d’un syndicalisme encore majoritaire et de la coopé-ration et, d’autre part, ils n’ont pas besoin de prendre de risque politique pour aller affronter la Commission européenne et tenter de convaincre une majorité de partenaires européens. La colère monte dans les campagnes, les agriculteurs n’en peuvent plus, ils se sentent méprisés et trahis. Les éliminer n’est pas la solution pour la sécurité alimentaire de l’Eu-rope, ni pour nourrir 9 milliards d’humains en 2050. La solution passe par une protection et une régulation des marchés, c’est ce que prône l’OPG, il est urgent de mettre cela en place car dans 3 ans il sera trop tard.

Nicolas JAQUETPrésident de l’OPG

Crise céréalière : faut-il être aveugle face aux nouveaux signaux que nous recevons ?

www.opg.fr

L’Organisation des Producteurs de Grains

Lettre d’informationdes producteurs de grains

N°50 Janvier 2018

L'Organisation desProducteurs de Grains

GPOinfos

Premier syndicat français de producteurs de céréales, d’oléagineux et de protéagineux

page 2 - OPG Infos n° 50

BLÉ - exportations de la Russie et de l’Ukraine

En 30 ans, le prix des céréales a été divisé

par 3 en monnaie courante ; notre chiffre

d’affaires par hectare a chuté de 61 %. Sur

cette même période, le prix des désherbants a doublé, celui de l’azote a augmenté de 50 % et les semences ont pris

15 % de hausse !

Les importations de maïs au sein de l’UE progressent à

15 Mt, soit plus que la production française. Ces importations proviennent

principalement d’Ukraine à cause de

l’absence de préférence communautaire et

pèsent en France, d’une part sur le prix du maïs

et d’autre part sur les cours du blé que nous

devons réexporter selon le principe des vases

communicants. C’est du perdant-perdant

pour les producteurs.

Stock initial

Importation

Utilisation industrielle hors biocarburant

Alimentation animale

Pertes

Stock

Production

Utilisation humaine

Biocarburant

Semences

Exportation

1987/2017Le congrès de l'OPG se déroulera

le mercredi 24 janvier 2018

au Domaine de Vintue

à ETRECHY (91580)

Sur la campagne 2017/2018, l’ensemble Ukraine et Russie va avoir un solde net excédentaire en céréales de 90 Mt contre seulement 17 Mt pour l’UE.

(Sou

rce

Fra

nce

Agr

iMer

)

MAÏS - Bilan UE

L'Organisation desProducteurs de Grains

GPOToute l’équipe de

l’Organisation des producteurs de grains se joint à moi pour vous présenter nos meilleurs

vœux pour cette nouvelle année.

Bien cordialement,

Nicolas Jaquet

OPG Infos n° 50 - page 3

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L’huile de palme est fortement décriée car elle est produite, comme le soja, sur des déforestations tropicales. Avec une stratégie de communication bien rodée, les grands producteurs arrivent tous à se faire certifier, par des opérateurs privés, comme pratiquant l’agriculture durable. Pire encore, cette huile déjà réputée pour ses piètres qualités diététiques a été classée « probablement cancérigène » par l’EFSA en mai 2016 (comme le classement du glyphosate par le CIRC) ! Mais, pour le moment, la courbe de consommation ne s’est pas encore inversée !

LES IMPORTATIONS D’HUILE DE PALME NUISENT AUTANT À L’AGRICULTURE EUROPÉENNE QUE LE SOJA

En 20 ans, les importations communautaires d’huile de palme ont été multipliées par 4, passant de 1,8 Mt en 1995 à 7,2 Mt en 2015. L’augmentation moyenne annuelle des importations sur cette période est de 270 000 t par an, ce qui représente l’équivalent de la production de 200 000 ha de colza de délocalisés chaque année ! Il faudrait consacrer 6 millions d’hectares à la culture du colza ou du tournesol pour arriver à remplacer les 7,2 Mt de palme importées.

NUTELLA = 150 000 ha

d’oléagineux délocalisés !

Ferrero consomme chaque année 185 000 tonnes d’huile de palme pour la seule fabrica-tion du Nutella, soit l’équivalent de la production en huile de 150 000 ha de colza en Europe. L’achat d’huile de palme par cette société italienne revient à une délocalisation, en Indonésie, de la production de la seconde matière première (après le sucre) entrant dans la composition du Nutella. L’huile de palme n’est pas indispensable à la confec-tion du Nutella, il existe d’autres pâtes à tartiner – aussi bonnes en goût – qui s’en passent. La motivation de Ferrero est pure-ment économique : l’huile de palme constitue le lipide végétal le moins cher au monde. Prêt à gratter encore un peu sur son prix de revient, Ferrero vient de modifier discrètement la compo-sition du Nutella en novembre 2017 : moins de chocolat et plus de sucre. Logique financière car le cours du sucre est au plus bas et celui du chocolat progresse fortement. Voilà comment une poignée de grosses IAA arrivent à déstructurer nos assolements, à déstabiliser notre agriculture et à ruiner les paysans…

Consommation mondiale d’huiles et de graisses en 2015(sur un total de 204,3 millions de tonnes (Oil World 2016)

Pricipaux consommateurs d’huile de palme (Oil World 2016)

Avec la production du Diester, nous avons commis des erreurs en créant un appel d’air pour l’huile de palme. En effet, toute l’huile alimentaire de colza que nous vendions au sein de l’UE et que nous avons réorientée vers l’estérification a été substituée par de l’huile de palme. Avec la crise que traverse actuellement le Diester et la mise au ralenti des usines, il va être difficile de récupérer les marchés alimentaires perdus sans la mise en œuvre d’une exception agriculturelle.

Inde Chine U.E. Indonésie Malaisie

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page 4 - OPG Infos n° 50

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F ace aux difficultés que traversent actuellement les usines de Diester, Terres

Univia, l’interprofession des oléoprotéagineux, vient de publier une plaquette (financée par nos CVO) intitulée «  Sauvons le colza français ». Il s’agit surtout de sauver les usines d’estérification de Saipol confrontées aux importations de biodiesel en provenance d’Argentine et d’Indonésie. Un beau plaidoyer qui fait l’impasse sur le désintérêt pour l’alimentaire. Réaction à chaud de François Lucas, président d’honneur de la Coordination Rurale : « Ils ont le culot de vouloir faire interdire l’huile de palme pour le biodiesel mais pas pour l’alimentation humaine. Et ils sont très hexagonaux et même pas européens dans leur approche  !  ». L’OPG a depuis longtemps remarqué que nos interprofessions et nos industries réclament une protection sur les produits transformés comme l’éthanol ou le biodiésel tout en exigeant le libre marché pour les matières premières agricoles. Il semble normal de s’essuyer les pieds sur nos paysans !Depuis la création des usines d’estérification et d’éthanol, l’OPG et la CR n’ont cessé d’affirmer qu’il était dangereux de se lancer dans des filières qui ne seraient jamais

rentables. L’actualité nous donne raison et ces choix hasardeux, dans leur phase de déclin, vont coûter cher à tous les producteurs. La filière biodiesel s’est toujours accrochée à des décisions politiques pour soutenir ses projets. La baisse du taux d’incorporation votée par Bruxelles est pour elle une tuile. Sa première argumentation sur les économies de gaz à effet de serre a été battue en brèche, avec les changements indirects d’affectation des sols (CAIS ou ILUC). Aujourd’hui, les promoteurs des biocarburants s’appuient sur l’autonomie protéique améliorée avec les tourteaux de colza. Cet argumentaire est aussi contestable

avec des tourteaux dont la qualité est peu appréciée par les éleveurs et surtout une vision nationale sectaire face à notre Europe agricole. Réduire les importations européennes de soja et d’huile de palme pour favoriser le développement de nos cultures oléo protéagineuses serait bien mieux inspiré pour équilibrer nos assolements et notre agronomie. Quant à l’évolution de la consommation de gasoil - bio ou pas - avec la programmation de l’interdiction des moteurs diesel dans certaines villes et le développement des véhicules électriques ou hybrides, elle a déjà amorcé une baisse irréversible.

SAUVONS LE COLZA Diester FRANÇAIS

Ed Sheeran consacre l’exception culturelleLe jeune et talentueux chanteur pop britannique, Ed Sheeran, a déclaré récemment aux caméras de TF1 : « La France est le pays le plus difficile à conquérir pour un artiste international parce que vos radios, vos télés, tous les médias diffusent des artistes français. Les seuls artistes étrangers qui sont diffusés sont des poids lourds. Jouer au Stade de France signifie que tu as conquis le Monde parce que les Français n’acceptent pas les gens facilement ». C’est exactement ce que l’OPG attend d’une PAC basée sur l’exception agriculturelle, ce n’est pas la fermeture des frontières, c’est simplement le droit de faire le choix de laisser rentrer le meilleur, ce qui peut nous apporter quelque chose et de refuser tout ce qui est médiocre ou de mauvaise qualité. L’objectif

étant de protéger notre patrimoine agricole et d’en faire sa promotion.

CUBA AU SECOURS DU BLÉ FRANÇAIS !

Après l’Algérie, qui est notre premier acheteur de blé français avec 1 786 000 t depuis le début de la campagne, surprise, c’est le grand retour de Cuba qui devient notre second client avec 185 000 t vendues. Ce marché cubain ne nous n’est pas assuré « hasta siempre » (pour toujours) car dès que l’embargo américain cessera, ils auront un fournisseur de proximité.

OPG Infos n° 50 - page 5

L ors de notre action menée le 21 novembre dernier sur les ports de Lorient et St Nazaire,

nous avons prélevé et fait analyser 2 échantillons de tourteau de soja importé. Sans surprise, l’analyse a détecté la présence d’OGM mais surtout de résidus significatifs de glyphosate.En parallèle, nous avons analysé 16 échantillons de grains de différentes cultures (blé tendre, quinoa, soja, lentille, avoine…) provenant de nos adhérents. Résultat  : aucun échantillon ne contient le moindre résidu de glyphosate, et ce alors que ces agriculteurs utilisent ce désherbant sur leur ferme.En Europe, le glyphosate est utilisé majoritairement entre 2 cultures pour détruire des mauvaises herbes. Son utilisation «  en végétation  » qui favorise les résidus dans les grains se pratique dans certains pays d’Europe du Nord ou de l’Est, mais très rarement en France.

Sur le continent américain, le glyphosate est systématiquement pulvérisé en végétation à deux ou trois reprises sur les cultures génétiquement modifiées qui lui sont résistantes. Il est aussi très utilisé comme dessiccant sur les cultures de légumes secs, 2 semaines avant leur récolte. Ces techniques expliquent la présence de résidus sur des marchandises importées !

Malgré nos demandes, Générations Futures n’a jamais répondu sur l’origine des produits qu’elle a ana-lysés et dans lesquels elle a déclaré avoir trouvé des résidus de glyphosate. Nous supposons que les céréales pour petit-déjeuner sont des flocons d’avoine ayant reçu du glyphosate juste avant récolte et provenant probablement du Canada, premier producteur mondial. Idem concernant les légumes secs : ils sont

très peu produits en Europe et les importations du continent américain dominent notre marché.Si le glyphosate est interdit dans l’UE, sans que celle-ci exige que les importations soient d’une qualité au moins équivalente à la nôtre, alors non seulement le consommateur ingérera toujours autant de glyphosate  mais les agriculteurs européens seront victimes d’une nouvelle distorsion de concurrence. Si l’on veut efficacement protéger le consommateur, il est possible de mettre en place des obligations de moyens et des obligations de résultats : 1) il faut réviser les conditions d’utilisation du glyphosate en demandant la suppression de cet usage comme dessiccant au sein de l’UE, tant que son statut toxicologique n’est pas établi avec certitude. 2) il faut également réduire drastiquement les limites maximales de résidus (LMR) dans les produits agricoles allant actuellement de 0,1 mg/Kg à 20 mg/Kg. Ces LMR avaient

été augmentées lors de l’apparition des variétés Roundup Ready afin de ne pas gêner la commercialisation des récoltes qui en sont issues… Les LMR sur tous les produits végétaux doivent être ramenées à 0,1 mg/Kg.

Le consommateur européen sera ainsi protégé des récoltes de variétés OGM et de celles qui sont dessiquées au glyphosate. Ces produits ne pourront plus rentrer sur le marché communautaire. Les agriculteurs européens seront de leur côté préservés d’une concurrence déloyale et auront l’espoir de pouvoir substituer à ces importations des productions locales de qualité.

La CR et l’OPG déplorent que le gouvernement, et particulièrement Nicolas Hulot, n’aient pas fait ce travail scientifique de recherches sur l’origine des résidus et aient profité des méthodes d’action dévoyées de Générations Futures pour infliger de nouvelles brimades aux paysans français !

RÉSIDUS DE GLYPHOSATE DANS NOS ALIMENTS : les producteurs de grains français hors de cause !

page 6 - OPG Infos n° 50

Courrier d’un lecteur :

Dans le tableau ci-dessous nous avons calculé le pourcentage de surface consacré aux cultures d’oléoprotéagineux au sein de la SCOP (surface totale en céréales et oléoprotéagineux) dans quelques grands pays producteurs :

Par rapport à nos concurrents, nous remarquons tout de suite que l’assolement français – ou européen qui est équivalent – est très déséquilibré en faveur des céréales et en défaveur des oléoprotéagineux.

LES ASSOLEMENTS DES GRANDS PAYS PRODUCTEURS DE GRAINS DÉFORMÉS PAR LE LIBRE-ÉCHANGE

Composition de la SCOP

France / UE

États-Unis

Ukraine Argentine Brésil

% d’oléoprotéagineux

18/19 39 45 67 69

% céréales 81/82 61 55 33 31

«  Avec le journal Réussir grandes cultures, j’ai reçu votre fascicule intitulé « Des chiffres et des céréales ». À la page 13, on lit qu’avec 21,8 Mt, les exportations représentent 39 % de la production française de céréales. Mais vous ne donnez aucun chiffre et aucune liste de pays destinataires alors qu’il me semblait que cela figurait dans les précédentes éditions. Y aurait-il un problème ? », M.L., Yonne.

Réponse de l’OPG  : Monsieur, cette revue n’est pas éditée par l’OPG mais par Passion céréales, une association de notre syndicat concurrent, l’AGPB. Nous sommes allés vérifier. Effectivement, alors que cette publication est plutôt bien renseignée, ces données concernant les destinations manquent. Pour votre information, il y a une quinzaine d’années les deux-tiers de nos exportations étaient destinées à alimenter le marché communautaire et un tiers vers le reste du monde. Depuis quelques années, avec l’élargissement de l’UE à l’Est et surtout depuis que l’Ukraine a développé son agriculture et déverse ses excédents au sein de l’union européenne, ces chiffres se sont inversés. Actuellement, la France exporte environ 35 % de ces céréales vers nos partenaires européens et le reste, soit 65 %, vers les pays tiers : Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Égypte, Soudan, Yémen, Iran et quelques pays d’Afrique sub-saharienne. Si Passion céréales ne communique plus sur ces données, c’est bien, comme vous l’écrivez, qu’il y a un problème. Ce sont en majorité des pays pauvres et instables qui n’ont pas de politique agricole. En leur vendant nos excédents de blé à des prix bradés bien inférieurs aux coûts de production locaux, nous contribuons à déstabiliser leurs populations agricoles et à créer de la misère…

Commission des Comptes de la Nation : un optimise démesuré

La Commission des comptes de l’Agri-culture de la nation (CCAN) a commu-niqué le 14 décembre ses prévisions de résultats économiques des exploi-tations agricoles pour 2016. Comme à chacune de ses annonces, le service de la statistique du ministère de l’Agricul-ture cherche à présenter les résultats sous leur meilleur angle, mais est-il réaliste ?En prenant comme référence l’année 2016, la CCAN note pour les produc-tions végétales, une hausse de 4,9 %, atténuée par une baisse des prix de 4,4 % lui permettant de conclure à un redressement du secteur des grandes cultures. Nous dressons un bilan bien plus négatif de la situation en estimant que les chiffres de la CCAN sont établis avec des bases non significatives et qu’ils sont donc trompeurs. Les rende-ments de l’année 2016 ont été catastro-phiques, à un niveau d'il y a 20 ans.En production, l’année 2017, qui est inférieure de 5 % à 2015 et 2014, se situe à la valeur des années 2013 et 2012. Elle n’a donc rien d’exceptionnel en quantitatif.Quant aux subventions, en estimant leur stabilité, la Commission n’est pas non plus dans la réalité puisque sur le terrain les céréaliers voient leurs aides PAC baisser dans le prolongement des deux années précédentes.Pour les prix, la CCAN doit disposer de sources très optimistes puisque la référence Euronext indique pour la prochaine échéance, une baisse de 14 % sur le maïs, de 15 % sur le blé et de 6 % sur le colza entre juillet 2017 et décembre 2017. Nous sommes bien loin des - 4,4 % communiqués. Il ne fait malheureusement pour l’OPG aucun doute que ces prévisions se solderont en fin d’année par des chiffres plus négatifs. Pour 2016, l’indicateur définitif du résultat courant avant impôts par unité de travail non salarié affiche un déficit moyen de - 4400 € en grandes cultures. Les courbes actuelles de prix des céréales et oléo-protéagi-neux laissent prévoir le pire pour 2017.

OPG Infos n° 50 - page 7

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Pour l’OPG et la CR, il fallait réaliser un seul plan, pour les grandes cultures car nous devons retrouver la cohérence perdue au sein de cette famille de productions végétales. Nous déplorons qu’il n’y ait

pas eu de conciliation possible et que chaque filière ait préféré encore une fois défendre de son coté des intérêts divergents. De plus, ces plans sont nationaux alors que notre agriculture fonctionne selon des règles européennes depuis 50 ans. Si l’Autriche établit un plan de son côté, alors pourquoi pas un plan spécifique pour la Nouvelle Aquitaine ou pour le Berry ?

Le plan d’Intercéréales est basé sur l’exportation«  Il faut que la France retrouve sa place dans le trio de tête des grands pays exportateurs  » écrivait à l’OPG, Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales. « On peut gagner 15 à 30 €/t tout au long de la filière », affirme-t-il. Pour les exploitations agricoles, un cap est fixé à 140 €/t pour le prix de revient, contre une moyenne aujourd’hui de 170 à 180 €/t, selon lui, tout en réduisant « la consommation d’intrants chimiques, notamment les phytos ». L’OPG rappelle que l’UE est fortement déficitaire en grains et que les producteurs sont les victimes des déformations de nos balances commerciales en céréales, aliments composés du bétail et huiles végétales.

Le plan de Terres Univia a pour objectif de sauver le DiesterLe long argumentaire développé dans les nombreuses pages de ce plan n’est que du baratin pour camoufler la triste réalité économique des biocarburants entrés dans une phase irréversible de déclin. Cette filière qui n’a jamais été rentable voudrait prétendre à de nouveaux financements publics et demande aux producteurs de s’assoir sur leur revenu : « Le gain de compétitivité à moyen terme de chaque grand bassin de production de grandes cultures peut donc passer donc par une phase de perte, qui doit être considérée comme un investissement. »

Intenables pour les producteurs !L’objectif des États généraux de l’alimentation était de «  permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail par le paiement de prix justes »  ; ces 2 plans de filières n’en ont pas tenu compte. Si le gouvernement les validait, les producteurs se verraient écartelés entre des contraintes toujours plus hautes (réduction d’intrants, qualité sanitaire, OAD, contractualisation…) et des prix encore plus bas, alors que l’aval des filières conforterait ses positions. Face à l’absence de revenu agricole depuis 5 ans, il faut de vraies solutions. Les importations massives de soja et d’huile de palme, les exportations de céréales sont les trois anomalies desquelles nous devons sortir. L’Europe, à l’image des autres grands pays producteurs, doit protéger ses agriculteurs et rééquilibrer ses grandes cultures en fonction des attentes de nos consommateurs.

Composition de la SCOP

France / UE

États-Unis

Ukraine Argentine Brésil

% d’oléoprotéagineux

18/19 39 45 67 69

% céréales 81/82 61 55 33 31

LES PLANS DE FILIÈRES rédigés par Intercéréales et Terres Univia sont hors sujet, dangereux et inacceptables pour les producteurs

Libre-échange : l’UE serait-elle la seule à foncer dans le mur ?

Les grands pays de ce monde sont en train de modifier leur approche du libre-échange. Donald Trump est résolument protectionniste avec son slogan « America first ! » ; son farm bill assure au minimum un prix de 202 $/tonne de blé à ses farmers. En Chine, le prix du blé est de 360 $ /tonne, à l’abri du cours mondial. La Russie profite de l’embargo pour développer son agriculture. L’Inde est un des pays les plus fermés au Monde où il est impossible d’exporter. Au Brésil, leader mondial de l’exportation sur plusieurs produits agricoles, la réciprocité n’est pas la règle : les autorités font preuve de mauvaise volonté en faisant pourrir la situa-tion et les marchandises importées dans leurs ports. Quant à l’UE, elle continue à signer des traités de libre-échange et ne propose que du verdissement ou de la renationa-lisation des aides dans son projet de réforme de la PAC, au mépris de ses paysans.

L’amour dans les échanges internationaux

«  Serait-il exagéré d'introduire dans le langage de la coopéra-tion internationale la catégorie de l'amour, qui se conjugue avec gratitude, égalité de traitement, solidarité, culture du don, frater-nité, miséricorde ? » ; « La capacité d'aimer est la voie principale qui garantit non seulement la sécurité alimentaire, mais aussi la sécurité humaine dans son aspect global » ; « Aimer signifie contribuer à ce que chaque pays augmente la produc-tion et arrive à une autosuffisance alimentaire. Ce que demande le Pape dans son discours au G7, c’est ce que Jacques Laigneau, membre fondateur de la Coordination Rurale, a appelé  : « l’exception agriculturelle ».

SIRE

T 42

8 17

1 19

3 00

0 17

APE

911

A

NON DIVULGUÉ AUX OS

BULLETIN D’ADHESION A L’OPG

L’agriculteur :

NOM : ....................................................................................... Prénom : .......................................................................

Raison sociale : .................................................................................................................................................................

Adresse : ............................................................................................................................................................................

Code Postal : .................................... Commune : .........................................................................................................

Téléphone : ......................................Mobile : .............................................. Télécopie : .............................................

E-mail : ...............................................................................................................................................................................

Conformément à la législation syndicale, je demande aux Organismes Stockeurs et aux conserveries de prélever et de reverser à l’OPG toutes mes cotisations syndicales professionnelles comme cela se fait en faveur d’autres syndicats.

Cette décision est à prendre en compte à partir de la campagne en cours et est valable jusqu’à nouvel avis de ma part. Date : ......................................................... Signature :

PS : Le montant des cotisations syndicales à l’OPG sont à ce jour de 0,16 €/t pour les céréales à paille et le maïs grain, de 0,32 €/t pour les oléagineux et protéagineux et de 0,23 €/t pour le maïs doux.

A titre confidentiel, les négociants, coopératives et conserveries avec qui je suis susceptible de travailler sont :

NOMS Adresses

Cette liste reste confidentielle et ne sera pas communiquée aux OS.Compléter ce bulletin, le renvoyer daté et signé à l’adresse ci-dessous :

OPG - BP 50590 - 1 Impasse Marc CHAGALL - 32022 Auch cedex 9Tél : 05 62 60 14 30 - Fax : 05 62 60 32 84 – mail : [email protected]

L’ORGANISATION DES PRODUCTEURS DE GRAINS

L'Organisation des

Producteurs de Grains

GPOPremier syndicat français de producteurs de céréales, d’oléagineux et de protéagineux