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EHESS Croire, Voir, Faire. Traverses by Régis Debray Review by: Michael Löwy Archives de sciences sociales des religions, 44e Année, No. 108 (Oct. - Dec., 1999), p. 67 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30127469 . Accessed: 16/06/2014 07:53 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.34.79.20 on Mon, 16 Jun 2014 07:53:08 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Croire, Voir, Faire. Traverses by Régis DebrayReview by: Michael LöwyArchives de sciences sociales des religions, 44e Année, No. 108 (Oct. - Dec., 1999), p. 67Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30127469 .

Accessed: 16/06/2014 07:53

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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

tres langues indo-aryennes existent, parlies par des millions de locuteurs, parfois plus riches et plus anciennes que le hindi. D'autre part, pour l'Inde de langue dravidienne (qui reprd- sente environ un tiers de la population), l'im- position du hindi serait apparue comme une mesure d'oppression < nordiste > - en m~me temps qu'8 certains 6gards comme marquant une volontd de domination des brahmanes sur les castes agricoles et infdrieures. Le lien du hindi (surtout dans sa forme la plus sanskriti- sde) et de l'hindouisme est certain, et il ne laisse pas d'8tre ressenti comme tel. Mais ce lien n'est pas sans ambigui'tds - ce qui est le cas aussi (et c'est ce que montre I'A) des rap- ports du hindi et de l'hindouisme avec le na- tionalisme (cf. Arch. no 100.50). On voit, dans ce cas encore, qu'en Inde peu de domaines dchappent au religieux.

Cette 6tude est riche d'informations - elle l'est presque trop (rapprochera-t-on son ex- treme grundlichkeit du fait que V.D. enseigne en Allemagne... ?). C'est en tout cas un travail excellent, fort instructif A bien des dgards, sur un aspect important de la rdalit6 socio-reli- gieuse de l'Inde.

Andrd Padoux.

108.36 DEBRAY (Rdgis).

Croire, Voir, Faire. Traverses. Paris, Editions Odile Jacob, 1999, 244 p. (coll. a Le champ mddiologique >).

Ddambuler i travers champs (disciplinaires), aller et venir, car les iddes viennent en mar- chant, traverser les 6poques et les paysages, t

la recherche de la vdritd - la d6marche de l'au- teur est celle d'un < passeur des savoirs >. Son chemin de mddiologue croise souvent I'histoire et la sociologie des religions. C'est le cas no- tamment de la premiere section du livre, dddide au <( croire >.

Une de ses hypotheses les plus originales est la comparaison entre le r61e de la femme et celui de l'image dans l'histoire des religions: la d6esse-mbre est en amont du dieu patriarcal comme l'image est en amont de l'6crit. Le culte chrdtien se rdpand dans l'Empire romain par les femmes, g l'aide d'images portatives et, comme I'on sait, les apparitions surnaturel- les sont mariales, non christiques. Ce n'est pas un hasard si le culte de la vierge est toujours un culte des images, tandis que l'iconoclasme est machiste et militariste. Le rigorisme calvi- niste s'incarne dans le ddpouillement du tem- ple et du texte, contre l'h6donisme des images

et l'hyperdulie mariale. Les religions qui s'op- posent aux images, comme l'islam, sont sou- vent aussi celles qui voilent le corps de la femme.

Selon l'A., il ne peut pas exister de collectif humain sans la dimension du sacrd. Mais en quoi consiste ce dernier? Sa ddfinition est tout-t-fait digne d'intdret, dans la mesure oii elle englobe aussi bien l'aspect religieux que la portde sociale plus large du terme - le sacrd c'est a quelque chose qui n'est pas technique- ment manipulable >, qui sert de lieu commun i tous, de socle d'appartenance, de repbre col- lectif d'identification, de point d'immobilitd Idgendaire.

Chez les grecs anciens le sacrd est inscrit dans le pagus, la terre, tandis que dans le ju- ddo-christianisme il se ddplace vers la pagina, I'6criture. De la torah jusqu'aux livres chrd- tiens, le codex a 6t6 la matrice symbolique, le code existentiel de toute une civilisation. Croire au Livre et croire en Dieu dtaient syno- nymes et le codex dtait pour ainsi dire la de- meure divine, une sorte de cathddrale de papier. Jean-Paul Sartre, petit-fils de pasteur protestant, 6crivait encore: a Je dresserais des cathddrales de paroles sous l'oeil bleu du mot ciel >. Mais avec la num6risation actuelle, I'dcriture se volatilise et la spatialitd de la page se perd...

Si certaines des comparaisons de l'A. sont un peu hasardeuses - comme celle entre l'an- gdlologie, en tant que connaissance des mes- sagers et des m6diations, et la science politique - ou carrdment absurdes - comme celle entre la critique de la socidtd du spectacle de Guy Debord et << l'orthodoxie paldo-chritienne > - son livre ne constitue pas moins un voyage sti- mulant, enrichissant et agrdable parmi les che- mins de traverse du champ mddiologique.

Michael Ltwy.

108.37 DECHAUX (Jean-Hugues). Le Souvenir des morts. Essai sur le lien de filiation. Paris, PUF, 1997, 318 p. (annexes, bibliogr.).

L'individualisme moderne a rdvolutionnd l'institution familiale en donnant la prioritd aux liens d'dlection sur les liens oblig6s pro- cdant de la filiation. Les relations choisies priment ddsormais sur l'assignation B des po- sitions dans la succession des gdndrations. Les sociologues de la famille dvaluent diffdrem- ment I'impact social, culturel et psychologique de cette < rdvolution familiale >, mais ils s'ac-

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