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Culture d’entreprise et innovation : Cas des PME de la région du Gharb Chrarda Beni Hssen Fatima-Zahra ACHOUR Imane ZEMZAMI Professeur et vice doyen chargée de la recherche Doctorant-Chercheur FSJES, Université Ibn Tofail-Kénitra- FSJES, Université Ibn Tofail-Kénitra- Courriel : [email protected] Courriel : [email protected] Résumé La littérature en sciences de gestion montre que le construit de l’innovation constitue une préoccupation majeure tant pour les chercheurs que pour les praticiens en stratégie des organisations. L’innovation a été définie par plusieurs auteurs et selon différentes acceptions, depuis les travaux de Schumpeter (1934), qui la considère comme étant absolue et dépendante de certaines variables, tant internes qu’externes à l’entreprise, à ceux de Miller (1983), qui la positionne au cœur même de toute activité entrepreneuriale. Dans la même lignée, Covin et Slevin (1989) l’associent, dans leurs travaux sur l’orientation entrepreneuriale, à la capacité de lancement de nouveaux produits ou services. Par ailleurs, les auteurs s’accordent sur le fait que la culture d’entreprise joue un rôle central dans le développement d’une dynamique entrepreneuriale de cette dernière, articulée autour de sa capacité à innover (Buschgen et al., 2013). Dans l’objectif d’étudier le rapport entre la culture d’entreprise et l’innovation, nous nous sommes appuyées sur les apports du Modèle des Valeurs en Concurrence (MVC), développé par Cameron et Quinn (2006), afin d’identifier les cultures dominantes dans un échantillon de 152 PME situé dans la région du Gharb Chrarda Beni Hssen, et l’influence de ces cultures sur la dynamique d’innovation au sein de ce dernier. Le concept de l’innovation a été abordé au sens qu’il revêt dans les travaux sur le concept de l’orientation entrepreneuriale, en nous basant principalement sur les travaux de Miller (1983) et de Covin et Slevin (1989, 1991). Les résultats obtenus montrent une prédominance de la culture hiérarchique et de la culture de marché au sein des PME interrogées, alors que la culture de groupe et la culture entrepreneuriale enregistrent des scores relativement inférieurs. Quant à la dynamique d’innovation, jugée moyenne selon les résultats de l’enquête, elle semble négativement associée à la culture hiérarchique, et bien qu’elle soit positivement liée à la culture de marché, la combinaison de ces deux cultures semble constituer une entrave au développement d’une réelle dynamique d’innovation au sein de ces PME. Mots clés : Culture d’entreprise ; Culture entrepreneuriale ; Innovation.

Culture d’entreprise et innovation : Cas des PME de la

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Page 1: Culture d’entreprise et innovation : Cas des PME de la

Culture d’entreprise et innovation : Cas des PME de la région du Gharb Chrarda

Beni Hssen

Fatima-Zahra ACHOUR Imane ZEMZAMI

Professeur et vice doyen chargée de la recherche Doctorant-Chercheur

FSJES, Université Ibn Tofail-Kénitra- FSJES, Université Ibn Tofail-Kénitra-

Courriel : [email protected] Courriel : [email protected]

Résumé

La littérature en sciences de gestion montre que le construit de l’innovation constitue

une préoccupation majeure tant pour les chercheurs que pour les praticiens en stratégie des

organisations. L’innovation a été définie par plusieurs auteurs et selon différentes acceptions,

depuis les travaux de Schumpeter (1934), qui la considère comme étant absolue et dépendante

de certaines variables, tant internes qu’externes à l’entreprise, à ceux de Miller (1983), qui la

positionne au cœur même de toute activité entrepreneuriale. Dans la même lignée, Covin et

Slevin (1989) l’associent, dans leurs travaux sur l’orientation entrepreneuriale, à la capacité

de lancement de nouveaux produits ou services. Par ailleurs, les auteurs s’accordent sur le fait

que la culture d’entreprise joue un rôle central dans le développement d’une dynamique

entrepreneuriale de cette dernière, articulée autour de sa capacité à innover (Buschgen et al.,

2013).

Dans l’objectif d’étudier le rapport entre la culture d’entreprise et l’innovation, nous

nous sommes appuyées sur les apports du Modèle des Valeurs en Concurrence (MVC),

développé par Cameron et Quinn (2006), afin d’identifier les cultures dominantes dans un

échantillon de 152 PME situé dans la région du Gharb Chrarda Beni Hssen, et l’influence de

ces cultures sur la dynamique d’innovation au sein de ce dernier. Le concept de l’innovation a

été abordé au sens qu’il revêt dans les travaux sur le concept de l’orientation entrepreneuriale,

en nous basant principalement sur les travaux de Miller (1983) et de Covin et Slevin (1989,

1991).

Les résultats obtenus montrent une prédominance de la culture hiérarchique et de la

culture de marché au sein des PME interrogées, alors que la culture de groupe et la culture

entrepreneuriale enregistrent des scores relativement inférieurs. Quant à la dynamique

d’innovation, jugée moyenne selon les résultats de l’enquête, elle semble négativement

associée à la culture hiérarchique, et bien qu’elle soit positivement liée à la culture de marché,

la combinaison de ces deux cultures semble constituer une entrave au développement d’une

réelle dynamique d’innovation au sein de ces PME.

Mots clés : Culture d’entreprise ; Culture entrepreneuriale ; Innovation.

Page 2: Culture d’entreprise et innovation : Cas des PME de la

2

Introduction

La dynamique entrepreneuriale apparait aujourd’hui comme une composante essentielle

de la compétitivité des entreprises vouées à échapper au piège de la banalisation de leurs

produits, à l’inertie bureaucratique de leur structure ainsi qu’à la force motrice de leurs

habitudes (Thornberry, 2006 ; Basso, 2006). La littérature concernant la notion de

l’entrepreneuriat ne cesse de se développer depuis les travaux de Schumpeter (1934),

plusieurs conceptualisations émergent à partir de ces développements. Elles concernent dans

un premier temps le concept de l’Entrepreneuriat, considéré par Schumpeter (1934) comme

une innovation apportant une sorte de destruction créatrice, en ce sens, l’essence même de

l’entrepreneuriat se situe dans la perception et l’exploitation de nouvelles opportunités dans le

domaine de l’entreprise (Fayolle, 2005), les travaux sur le processus de création d’entreprises

ont largement dominé ce courant. Ensuite, le concept de l’Intrapreneuriat, défini comme un

processus par lequel un individu ou un groupe d’individus, en association avec une

organisation existante, génère le renouvellement ou l’innovation au sein de cette

dernière(Kolchin et Hyclack, 1987 ; Kuratko et al., 1993 ; Sharma et Chrisman, 1999 ;

Champagne et Carrier, 2004).

Enfin, le construit de l’Orientation Entrepreneuriale, défini comme un ensemble de

pratiques et de processus décisionnels entrepris par l’organisation, et conduisant à une

nouvelle entrée (Oweseni et Adeyeye, 2012), s’intéresse à l’entreprise comme unité d’étude,

contrairement aux précédents qui se focalisent généralement sur l’individu. De ce fait, le

concept de l’orientation entrepreneuriale est étroitement lié au management stratégique et au

processus de décision stratégique (Covin et Slevin, 1991), et s’inscrit dans une perspective

encourageant l’innovation, en proposant trois dimensions pour caractériser et tester le

comportement entrepreneurial d’une entreprise (Fayolle et Legrain, 2006), à savoir sa

propension à innover, à prendre du risque et à être proactive (Miller, 1983).

Chacun de ces trois construits1 repose sur un certain nombre de variables clés,

néanmoins, elles sont toutes traversées par le concept de l’innovation. Or, cette innovation

dépend fortement de la nature de la culture dominante au niveau de l’entreprise. Le principal

enjeu pour les organisations étant de préserver et de maintenir un esprit entrepreneurial, basé

principalement sur une culture entrepreneuriale, garante de la conservation de leur capacité

d’innovation (Fayolle, 2005).

Dans cet article, nous allons nous pencher sur le construit de la culture d’entreprise

comme déterminant du processus de l’innovation au sein de l’entreprise. Thévenet (2011)

définit la culture d’entreprise comme « un concept qui met l’accent sur ce qu’il y’a de

commun aux membres de l’entreprise. Les entreprises ne peuvent préserver et augmenter leur

compétitivité qu’en incorporant à leur stratégie et à leur management une culture

d’entreprise partagée par tous, p.12 ».Selon Kuratko et al., (1993), la culture d’entreprise est

un élément fondamental dans l’implémentation d’une pensée entrepreneuriale, à travers

laquelle une culture entrepreneuriale verra le jour et s’exprimera en des pratiques

managériales, qui pourront favoriser le développement de comportements intrapreneuriaux

chez les employés, favorisant une créativité organisationnelle porteuse d’innovation

(Woodman et al., 1993).

1 L’Entrepreneuriat, l’Intrapreneuriat et l’Orientation Entrepreneuriale.

Page 3: Culture d’entreprise et innovation : Cas des PME de la

3

Afin d’appréhender le concept de culture d’entreprise, nous avons eu recours aux

travaux de Cameron et Quinn (2011), qui proposent une grille d’appréciation des valeurs2, des

croyances perçues et partagées par l’ensemble des employés, mais également des pratiques et

comportements émanant de ces valeurs et de ces croyances. Nous avons donc, dans le cadre

de cette étude, réalisé un diagnostic culturel des PME de la région du Gharb Chrarda Beni

Hssen, dans le but d’évaluer à quel point la culture dominante au sein de ces dernières peut

avoir un impact sur leur dynamique d’innovation, abordée au sens qu’elle revêt dans les

travaux sur le concept de l’orientation entrepreneuriale.

Le construit de l’innovation

Les travaux sur les définitions, les logiques et les conceptualisations de l’innovation

sont multiples (Le Masson et al., 2006). L’examen de la littérature en sciences de gestion

montre que ce concept constitue une préoccupation contemporaine importante des chercheurs,

mais aussi des praticiens en stratégie (Bouzid, 2011). Schumpeter (1934) considère

l’innovation comme une caractéristique majeure dans la définition de l’entrepreneuriat et de

l’entreprise entrepreneuriale, il suggère que le processus entrepreneurial est « un processus de

destruction créatrice », où la richesse est créée lorsque les structures existantes du marché sont

perturbées par l’introduction des biens nouveaux, provoquant ainsi la création d’organisations

nouvelles. Pour Drucker (1985), l’innovation est un outil spécifique pour les entreprises, un

moyen par lequel elles exploitent le changement comme une opportunité pour la

concrétisation de différentes affaires, notant qu’elle peut être pratiquée de manière

systématique. Sciascia et al., (2013) la définissent quant à eux comme la capacité à tirer parti,

de manière rapide, des découvertes scientifiques et/ou technologiques pour les traduire ensuite

en des produits et services à valeur ajoutée, tant pour l’entreprise que pour les clients.

Les travaux sur le concept de l’orientation entrepreneuriale (entrepreneuriat

organisationnel) attribuent à l’innovation une valeur prépondérante, sans mettre de côté

d’autres dimensions comme la proactivité et la prise de risque, qu’ils considèrent comme des

conséquences de l’innovation. En abordant l’innovation en termes de créativité et

d’expérimentation, les auteurs insistent sur le fait que la culture d’entreprise peut constituer

un puissant déterminant de sa dynamique entrepreneuriale (Covin et Slevin, 1991, Lumpkin et

Dess, 1996, Covin, Green et Slevin, 2006). L’innovation n’est donc plus considérée comme

un constat ex post, mais plutôt comme le résultat d’un processus volontaire activement

soutenu, et pouvant être organisé (Le Masson et al., 2006). Elle représente alors le fruit de

processus multiples, associant de nombreux facteurs fonctionnels et organisationnels,

principalement d’ordres cognitif et culturel (Morand et Manceau, 2009).

Par ailleurs, le concept d’intrapreneuriat, défini comme une forme d’innovation initiée

et implantée par les employés au sein de l’organisation (Carrier, 1997 ; Allali, 2005), suppose

plusieurs ruptures avec la conception traditionnelle du management stratégique, et reste

intimement lié à la culture d’entreprise (Burgelman, 1983). Il s’agit tout d’abord de

décentraliser le pouvoir de décision en passant d’une innovation planifiée par la direction de

l’entreprise dans un processus « Top down », à une innovation autonome qui émerge des

unités opérationnelles dans un processus « Bottom-up » (Ferrary, 2013).

2 Les auteurs ont développé à cet effet un instrument de mesure, l’OCAI (Organizational Culture Assessment

Instrument), fondé sur le MVC (Modèle des Valeurs en Concurrences) dans le but de canaliser la perception des

employés par rapport aux valeurs dominantes et aux comportements qui se réfèrent au type de culture présent au

sein de l’entreprise.

Page 4: Culture d’entreprise et innovation : Cas des PME de la

4

La culture d’entreprise comme déterminant de l’innovation

Deux aspects structurent la définition de la culture d’entreprise. Premièrement, elle est

considérée comme un contenu descriptible et spécifique à l’entreprise, qui la distingue des

autres. Ensuite, elle est un mode de description de l’organisation, une grille de lecture de cette

société humaine particulière (Thévenet, 2011).Les entreprises, à l’instar des autres

collectivités humaines, ont une culture spécifique, considérée comme le fruit d’une

dynamique qui regroupe plusieurs facteurs, tels que la nature de l’activité de l’entreprise, son

histoire, la personnalité de son dirigeant, etc. A ce niveau, l’innovation, appréhendée comme

un processus de création et de développement de nouveaux produits et services, revêt une

importance stratégique, et constitue l’un des « Pivots » de cette culture d’entreprise, autour

duquel peuvent se structurer les représentations collectives qui constituent cette dernière

(Schumpeter, 1934 ; Rave-Habhab, 2011). Ainsi, l’étude de la culture d’entreprise constitue

une avancée significative pour l’analyse des processus d’innovation. Cependant, il ne faut pas

omettre que la relation entre la culture d’entreprise et l’innovation est complexe. En ce sens,

la culture repose sur des symboles relatifs au passé, tandis que l’innovation est une rupture

avec ce passé et cette tradition, considérés comme des éléments de base de la culture

(Hofstede et al., 2010).

Selon Hagen et al., (1998), l’importance de la culture d’entreprise est d’encourager

l’esprit entrepreneurial chez les membres de l’entreprise, de favoriser une vision à long terme

et action stratégique axée sur le développement de la qualité des biens et services. Dans la

même lignée, Reynolds et al., (1999) notent que les valeurs culturelles de l’entreprise figurent

parmi les éléments qui encouragent l’esprit d’entreprendre, mais aussi la poursuite

d’opportunités entrepreneuriales. Birkinshaw (2003) va jusqu’à mettre en place un modèle

conceptuel de l’entrepreneuriat organisationnel, au niveau duquel la culture d’entreprise est

considérée comme l’un des éléments fondamentaux encourageant un esprit intrapreneurial. En

effet, cet esprit entrepreneurial au niveau de l’organisation est, selon Fayolle (2005), associé à

l’innovation depuis que Schumpeter (1934) a évoqué la force du processus de « destruction

créatrice » qui caractérise cette dernière.

Il existe plusieurs modèles traitants du construit de la culture d’entreprise, nous nous

baserons au niveau de ce travail sur le modèle de Cameron et Quinn (2011), qui évalue la

culture d’entreprise selon deux approches. La première est l’approche par les valeurs et les

croyances perçues par les membres de l’entreprise. Il s’agit à ce titre d’une méthode

dominante de la mesure de la culture à travers les valeurs individuelles (Hofstede et al.,

2010). La seconde est l’approche par les pratiques et les comportements adoptés par

l’entreprise. Il s’agit d’une approche plus récente de l’évaluation de la culture d’entreprise

(Shteynberg, Gelfand et Kim, 2009).

Les auteurs proposent ainsi une typologie de quatre cultures, à savoir, la culture

hiérarchique (ou bureaucratique), caractérisée par sa rigidité, sa focalisation sur le contrôle

et l’efficience, et tournée vers un style de management conservateur laissant peu, ou pas de

place à des initiatives innovantes. Structurée autour d’un éventail de règles et valeurs

conservatrices, elle donne la primauté à la formalisation des procédures de production, au

contrôle et à la maîtrise des situations (Cameron et Quinn, 2011). La culture de marché,

tournée vers la prise de décision rationnelle, la planification et la structuration des objectifs et

des activités de production, cette culture se réfère aux entreprises possédant des fonctions

fortement orientées vers le marché, basées principalement sur les transactions avec ses parties

prenantes externes. La culture de groupe (ou culture de clan) tournée vers la cohérence,

Page 5: Culture d’entreprise et innovation : Cas des PME de la

5

l’esprit d’équipe et le soutien. Elle est aussi caractérisée par l’ambiance conviviale au sein du

lieu de travail, ainsi que le partage entre les membres de l’organisation et l’autonomie dans la

prise de certaines décisions. La culture adhocratique (entrepreneuriale), culture tournée vers

l’adaptabilité au changement, la prise de risque, l’innovation et la créativité organisationnelle.

Denison et Spreitzer (1991) avancent que cette culture est caractérisée par le dynamisme,

l’esprit entrepreneurial, la créativité et la prise de risque où le leader est considéré, au même

titre que les employés, comme un visionnaire, un innovateur et un preneur de risque, ayant

pour principal but, la création de nouveaux produits et services, innovants et performants.

Selon Cameron et Quinn (2011), les entreprises orientées vers une culture

entrepreneuriale définissent le succès à travers la possession d’un produit innovant et unique

qui permet à cette dernière d’être le leader et l’innovateur sur le marché. En effet, afin que

l’entreprise soit capable d’innover, elle se doit d’être détentrice de profils aptes à être créatifs,

lui permettant ainsi de se transformer de façon à réaliser une production qui soit à la fois

nouvelle et adaptée au contexte dans lequel elle se manifeste (Amabile,1996 ; Bonnardel,

2002). Mnisri (2007) quant à lui, avance que la créativité organisationnelle, dont l’origine est

la culture d’entreprise et plus précisément la culture entrepreneuriale, est considérée comme la

capacité à mobiliser et à combiner de manière efficace au sein d’un groupe d’individus,

notamment un groupe d’intrapreneurs, son potentiel créatif dans un univers caractérisé par des

contraintes pour créer des produits, services ou procédés nouveaux, utiles et créateurs de

valeurs pour l’entreprise.

La culture d’entreprise noue en effet une relation particulière avec le concept de

l’innovation. La bureaucratisation par exemple, fortement présente au niveau de la culture

hiérarchique et celle de marché, peut nuire à la capacité d’innovation de l’organisation, car

elle ralentit le processus de décision, limite la réactivité de la structure et constitue un

environnement organisationnel désincitatif à l’innovation, contrairement aux cultures de

groupe et adhocratique (entrepreneuriale), qui laissent place à une configuration

organisationnelle favorisant tant les activités de recherche et développement, que

l’intrapreneuriat, en créant des divisions intrapreneuriales, principalement articulées autour de

la création d’un environnement interne propice à des pratiques individuelles innovantes

(Ferrary, 2013 ; Cameron et Quinn, 2011).

Globalement, tant les travaux menés sur le concept de l’innovation que ceux réalisés

autour du concept de l’orientation entrepreneuriale ou de l’intrapreneuriat, soulignent

l’importance du rôle de la culture d’entreprise, aussi bien dans l’émergence, que dans le

développement d’une dynamique d’innovation au sein de cette dernière. Ainsi, sur la base de

ces éléments, et selon une logique purement confirmatoire, nous avons mené une enquête

auprès des PME de la région du GCBH, afin d’évaluer à quel point la culture d’entreprise peut

influencer la logique d’innovation au sein de ces dernières.

Caractéristiques de l’échantillon

A cet effet, des questionnaires ont été administrés sous deux types de formats, papier et

format électronique à 200 PME de la région. Parmi les 200 questionnaires distribués, 152 ont

pu être complètement renseignés (le taux de réponse est de 76%), et ont fait l’objet d’analyse.

La majeure partie des répondants est de sexe masculin (70,4%) alors que les femmes

représentent 29,6%. 28,6% des répondants sont les directeurs généraux des PME cibles, alors

de 71,4% appartiennent à la catégorie des cadres supérieurs. Plus de 93% des personnes

interrogées ont un niveau d’éducation équivalent à un bac plus 5 et plus. Presque la moitié des

Page 6: Culture d’entreprise et innovation : Cas des PME de la

6

PME interrogées opèrent dans le secteur de l’industrie agroalimentaire (49%), (28,5%) dans

celui de la métallurgie et les produits BTP, celles de l’industrie chimique et para chimique

(11%) et celles l’industrie automobile représentent (9,1%) de l’échantillon3. L’âge moyen des

PME interrogées est de 23 ans, et la majorité sont des entreprises non familiales (88,8%).

Outils de mesures

La culture d’entreprise a été mesurée en utilisant l’outil développé par Cameron et

Quinn (2011), l’OCAI « Organizational Culture Assessement Instrument »4. Considéré

comme l’une des principales grilles d’analyse de la culture d’entreprise, cet instrument a été

utilisé dans plusieurs études dans différents contextes culturels. L’échelle de Cameron et

Quinn (2011) appréhende les quatre types de cultures que nous avons mentionnées en utilisant

six caractéristiques pour chacune : Les critères de succès, le style de management,

l’orientation stratégique, les caractéristiques dominantes, les valeurs fondatrices et le

leadership. Quatre séries de six affirmations ont été utilisées pour évaluer chaque type de

culture, sur lesquels les répondants devaient exprimer leur degré d’accord sur une échelle de

Likert à 5 points.

L’innovation peut revêtir plusieurs aspects, allant de l’introduction de nouveaux

produits et services (innovation radicale) dans le marché, à la modification des

caractéristiques des produits et services déjà existants (innovation incrémentale). Dans leurs

travaux, Covin et Slevin (1991) appréhendent l’innovation comme la capacité à lancer de

nouveaux produits ou services, à adopter de nouvelles méthodes de management et par

l’engagement en termes de Recherche et Développement (Messeghem et Sammut, 2011).Pour

mesurer l’innovation, nous avons utilisé les 5 items de mesure de l’innovation, issue de

l’échelle de l’orientation entrepreneuriale développée par Covin et Slevin (1991) sur la base

des travaux de Miller & Friesen (1982), puis traduite en français par Messeghem et Sammut

(2011). L’innovation est appréciée à travers une échelle d’accord, de type Likert à 5 points.

L’analyse de la fiabilité démontre une consistance interne satisfaisante de toutes les

échelles de mesure utilisées (Alpha de Cronbach : 0,727 ≤ α ≤ 0,931). L’analyse de la validité

dénote quant à elle des contributions factorielles satisfaisantes des items au niveau des quatre

échelles de mesure, toutes les contributions sont supérieures à 0,442. Un seul facteur a été à

chaque fois extrait en utilisant une analyse en composantes principales, ce qui démontre

l’unidimensionnalité de l’ensemble des échelles. Enfin, le pourcentage de variance expliquée

pour chaque échelle est satisfaisant, et varie entre 47,726% pour la variable innovation et

75,288% pour la variable culture de groupe. Tous ces éléments (Tableau n°1) nous permettent

de conclure que les échelles utilisées sont fiables et valides.

3 Notons que 2,4% des répondants n’ont pas précisé leur secteur d’activité.

4Diagnosing and changing organizational culture.

Page 7: Culture d’entreprise et innovation : Cas des PME de la

7

Tableau n°1 : Indices de Fiabilité et de Validité des échelles de mesure

Variable Nombre

d’items

Alpha de

Cronbach

Contribution

factorielle des

items

Nombre de

facteurs extraits

en ACP*

% de la

variance

expliquée

Innovation 5 0,740 0.442 - 0.780 1 47,726%

Culture

Hiérarchique 6 0,791 0,577 - 0,782 1 49,347%

Culture de

Marché 6 0,727 0,580 - 0,857 1 61,902%

Culture de Groupe 6 0,906 0,816 - 0,918 1 75,288%

Culture

Entrepreneuriale 6 0,931 0,848 - 0,887 1 74,499%

*Analyse en Composantes Principales

Source : Elaboré à partir de l’analyse de notre base de données

Analyse des données

L’analyse des données a été réalisée à l'aide du logiciel SPSS 20. Après avoir effectué

une première analyse de statistiques descriptives, le test de l’impact de la culture sur

l’innovation a été réalisé en utilisant la méthode de régression linéaire.

Dans un premier temps, afin de déterminer la culture dominante dans les entreprises

interrogées, nous avons calculé la moyenne générale des réponses recueillies pour chaque

culture (Tableau n°2 et Schéma n°1). Ceci nous a permis de classer les cultures, l’importance

à ce niveau étant liée à la moyenne générale obtenue.

Tableau n°2 : Score moyen global par

type de culture

Schéma n°1 : Radar Moyennes des scores de la culture d'entreprise

Type de culture Score moyen

global

Culture Hiérarchique 3,9

Culture de Marché 4,3

Culture de Groupe 3,67

Culture

Entrepreneuriale

3,52

Source : Elaboré à partir des données collectées

Nous pouvons remarquer la prédominance de la culture de marché au sein des PME

interrogées avec une moyenne globale de (4,3), devançant de peu la culture hiérarchique (3,9).

Alors que la culture entrepreneuriale, particulièrement propice à l’innovation selon les

auteurs, enregistre la moyenne la plus faible (3,52), et se classe en dernière position derrière la

culture de groupe, qui enregistre une moyenne de (3,67).

3

3,5

4

4,5

Culture

Hiérarchique

Culture de

Marché

Culture de

Groupe

Culture

Entrepreneuriale

Moyenne

Page 8: Culture d’entreprise et innovation : Cas des PME de la

8

Dans un deuxième temps, afin d’évaluer l’impact de chaque type de culture sur la

dynamique d’innovation au sein des PME de notre échantillon, nous avons réalisé une analyse

de régression linéaire multiple (Tableau n°3), en intégrant les quatre types de culture comme

variables indépendantes et l’innovation comme variable dépendante. Les résultats de cette

analyse sont présentés au niveau du tableau suivant :

Tableau n°3 : Analyse de régression multiple entre la culture d’entreprise et l’innovation

Variable indépendante Variable Dépendante Coefficient standardisés β t de student Sig.

Culture hiérarchique Innovation - 0,447 - 3,171 ,007

Culture de Marché Innovation 0,169 3,734 ,000

Culture de groupe Innovation 0,238 2,616 ,029

Culture entrepreneuriale Innovation 0,471 5,395 ,017

R2 Ajusté = 0,469

Source : Réalisé à partir des données collectées

L’analyse de régression (Tableau n°3 et Schéma n°2) démontre un impact négatif et

significatif de la culture hiérarchique sur la dynamique d’innovation au sein des PME

interrogées (β= -0,447, Sig.=0,007), contrairement aux autres types de cultures, qui ont un

impact positif sur cette dernière. Cependant, nous pouvons remarquer que c’est la culture

entrepreneuriale qui impacte le plus l’innovation (β= 0,471, Sig.=0,017), alors que l’impact de

la culture de groupe, bien que ce dernier soit positif, reste moyennement significatif (β=

0,238, Sig.=0,029), au moment où l’impact de la culture de marché est relativement faible,

bien que positif, sur la dynamique entrepreneuriale des PME de notre échantillon. Le modèle

de régression présente une qualité satisfaisante, dans ce sens que le R² ajusté avoisine les

46,9%, indiquant que la proportion de la variance de la variable dépendante expliquée par

l’ensemble des variables indépendantes est bonne.

Schéma n°2 : Représentation de l’analyse de régression entre la culture d’entreprise et l’innovation

Culture Hiérarchique

Culture de Marché

Culture de Groupe

Innovation

Culture Entrepreneuriale

Source : Elaboré à partir de notre base de données

-0,447

+ 0,169

+ 0,238

+ 0,471

Page 9: Culture d’entreprise et innovation : Cas des PME de la

9

Discussion

Les résultats obtenus sur le plan empirique confortent les éléments soulevés au niveau

de la littérature concernant l’impact de la culture d’entreprise sur la dynamique d’innovation.

En effet, l’impact négatif de la culture hiérarchique est largement relaté par les travaux de

recherche, ce type de culture semble constituer une barrière à l’innovation. La formalisation,

le contrôle des processus, ainsi que la structuration qui caractérisent ce type de culture

entravent la créativité des employés, ainsi que leur esprit d’initiative (Ouchi, 1981 ; Mintzberg

,2009). Cette structure peut ainsi réduire l’engagement des employés dans des comportements

intrapreneuriaux, ce qui peut se répercuter sur l’ensemble du processus d’innovation de

l’entreprise, qui se trouve limité quant à la possibilité de développer de nouveaux produits,

améliorer des procédés existants ou trouver de nouveaux modes d’approvisionnement

(Cherchem, 2011).Dans ce sens, Dougherty et Heller (1994) ont constaté que les innovations-

produits peuvent échouer parce que les organisations préfèrent la stabilité dans leurs systèmes

de pensée et d'action. Une méta-analyse réalisée par Büschgens et al., (2013) sur un

échantillon de 46 études empiriques, conforte également la corrélation négative entre la

culture hiérarchique et l’innovation. Cependant, Weber (1964) souligne que la rigidité

structurelle qui caractérise ce type de culture, bien qu’elle entrave le développement

d’activités nouvelles au sein des petites structures, est appropriée aux grandes entreprises.

Par ailleurs, bien qu’il soit plus modeste, l’impact de la culture de marché sur

l’innovation s’avère toutefois positif. En effet, ce type de culture se réfère à des entreprises

qui possèdent des fonctions orientées vers le marché, basées sur les transactions avec ses

parties prenantes externes (Cameron et Quinn, 2011). Cette ouverture sur l’environnement

externe et ses composantes constitue une importante source d’opportunités et d’informations,

qui servent a développé des solutions innovantes et à accroitre les activités entrepreneuriales

de l’entreprise (Kanter, 1983). La méta-analyse de Büschgens et al.,(2013) confirme que

l’orientation de l’entreprise vers l’extérieur est plus en phase avec une dynamique

entrepreneuriale, et par conséquent avec le développement de comportements innovants.

L’orientation vers l’extérieur caractérise également la culture entrepreneuriale, dont

nous avons soulevé un impact positif, significatif et important sur l’innovation au niveau des

PME que nous avons interrogées, ce qui conforte les constats théoriques. En effet, cette

culture est, selon les auteurs, la plus propice à l’émergence et au développement d’activités

innovantes (Cameron et Quinn, 2011 ; Cherchem, 2011 ; Mintzberg, 2009 ; Quinn et

Rohrbaugh, 1983). Cet impact positif peut être justifié par le fait que, bien qu’elles soient

focalisées sur la performance, les entreprises ayant ce type de culture s’appuient sur

l’exploitation d’opportunités et l’acquisition de nouvelles ressources comme principales

orientations stratégiques. Selon Cameron et Quinn (2011), ce type de culture accorde une

grande importance à la structuration de l’environnement interne autour de principes tels que

l’innovation, la créativité ainsi que l’autonomie dans la prise d’initiative chez les employés, ce

qui permet de développer une dynamique intrapreneuriale au sein de l’entreprise.

Quant à la culture de groupe, caractérisée par sa flexibilité et son orientation interne, son

impact positif sur l’innovation, bien qu’il soit modéré, confirme les résultats de la méta-

analyse de Büschgens et al., (2013). En effet, le système de valeur de ce type de culture

s’articule autour de l’importance accordée par l’entreprise au développement de son capital

humain, et s’exprime à travers le souci de créer un environnement convivial (de type familial)

au sein du lieu de travail, en privilégiant des relations positives entre les employées (Buenger

et al., 1996). Selon les résultats de l’étude de Büschgens et al., (2013), ce type de système est

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10

fortement compatible avec l’intention des employés à faire preuve d’innovation. En outre, il

peut augmenter la capacité d'absorption de l'entreprise par l'amélioration de sa capacité

d'apprentissage (Cohen et Levinthal, 1990).

Selon nos résultats, c’est la culture de marché qui semble être la culture dominante au

sein des PME qui composent notre échantillon, d’autre part, l’analyse de régression nous

montre un impact moyennement positif de cette culture sur la dynamique d’innovation.

Cependant, la moyenne obtenue au niveau de la variable innovation (3,15), montre une

capacité d’innovation moyenne chez les PME interrogées, alors qu’elle devrait être plus

prononcée dans la mesure où, théoriquement, la culture de marché impacte positivement cette

dernière. A cet effet, Cameron et Quinn (2011) expliquent que deux cultures peuvent

coexister dans la même entreprise. La culture référence de l’entreprise doit toujours être la

culture dominante, que l’entreprise pourrait compléter par une deuxième culture similaire ou

même paradoxale, dans l’objectif de créer une synergie et de réaliser une meilleure efficacité.

Au niveau de notre étude, c’est la culture hiérarchique qui semble compléter la culture de

marché.

En adoptant une approche par le cycle de vie de l’entreprise, Cameron et Quinn (2011)

soulignent que lors des premières phases de leurs vies (Démarrage et Croissance), les

entreprises sont souvent dominées par une culture entrepreneuriale et une culture de groupe.

Ensuite, le besoin de stabilité et de formalisation conduit ces dernières à adopter une culture

hiérarchique (début de Maturité). Cette transition, bien qu’elle soit nécessaire pour

accompagner les besoins de croissance de l’organisation, produit un sentiment d’appréhension

chez les employés, qui ressentent une forme de renoncement aux valeurs de base, accentué

par le passage d’un environnement familial à un environnement formel qui se reflète dans les

procédures et les politiques mises en place.

La gestion des rapports avec l’extérieur (environnement externe, parties prenantes

externes) conduit ensuite à l’émergence d’une culture de marché. La combinaison de ces deux

derniers types de cultures devient souvent une norme au sein des entreprises, et produit des

effets néfastes sur la dynamique d’innovation, ainsi que sur la performance de l’entreprise

(Cameron et Quinn, 2011). Or, l’âge moyen des entreprises qui composent notre échantillon

est de 22,3 ans, ce qui signifie qu’elles ne sont plus dans les deux premières phases de leurs

vies, il est donc probable que la faible moyenne obtenue au niveau de l’innovation chez nos

répondants soit expliquée par la combinaison de ces deux types de cultures (De marché –

Hiérarchique), qui apparaissent souvent lors du passage de la phase de croissance à celle de la

maturité.

Conclusion

Cette recherche a été l’occasion de s’interroger sur l’incidence de la culture d’entreprise

sur le développement d’une dynamique d’innovation au sein de cette dernière. Ainsi, et en

dépit des limites inhérentes à cette recherche, principalement liées à l'échantillon de PME

situées uniquement dans la région du Gharb Chrarda Beni Hssen, les résultats obtenus

mettent toutefois en évidence, dans un premier temps, la pertinence du Modèle des Valeurs en

Concurrence (MVC) de Cameron et Quinn (2011), en tant que grille d’analyse de la culture

d’entreprise. Ensuite, les constats empiriques permettent de confirmer l’idée selon laquelle la

culture d’entreprise joue un rôle important en tant que déterminant de l’innovation. A ce

niveau, les résultats indiquent que la culture entrepreneuriale est la forme de culture la plus

appropriée, de par ses caractéristiques, au développement des capacités d’innovation de

Page 11: Culture d’entreprise et innovation : Cas des PME de la

11

l’entreprise, suivie par la culture de groupe et la culture de marché, dont l’impact est certes

plus modéré, mais toutefois positif. A contrario, la culture hiérarchique est négativement

associée à cette dynamique d’innovation.

Nos résultats confirment, d’autre part, les constats soulevés par Büschgens et al., (2013)

dans leur méta-analyse quant à l’impact de chaque type de culture sur l’innovation. Il est

toutefois important de souligner que ces auteurs opèrent une différence entre la production de

l’innovation (generation of innovation) et l’adoption de l’innovation, une analyse plus

approfondie à ce niveau pourrait constituer une bonne piste de recherche afin d’évaluer

l’impact de la culture d’entreprise sur chaque type d’innovation.

Enfin, dominées par la culture hiérarchique et la culture de marché, dont la combinaison

semble entraver le processus d’innovation (Cameron et Quinn, 2006), les entreprises

interrogées devraient penser à restituer les dimensions entrepreneuriales et groupales de leur

culture. Cette agilité de transition entre les différentes combinaisons de cultures pourrait

générer une dynamique intrapreneuriale importante, articulée autour d’un processus

d’innovation cultivé en interne et qui, d’après Cameron et Quinn (2011), permettrait aux

entreprises de réagir plus rapidement, mais surtout plus efficacement à l’évolution

(fluctuation) rapide de leur environnement.

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