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    Dan Smith

    Atlas des guerres et des conflits dans le monde

    Editions Autrement 2003

    lundi 15 septembre 2003,par Bruno ModicaBruno Modica, agrg dhistoire, charg du cours de relations internationales la section prparatoire de lEN!ncien directeur de linstitut international dtudes sur la pai" d#slo, $an %mith a t assist pour toute la partiesur le &roche #rient et la Mditerrane #rientale par ne Braein, 'ui dirige cette section #slo!%ur les neu( chapitres de lou)rage 'ui est compos de plus de 50 cartes et cro'uis en couleur, 'uatre sont

    consacrs au" gnralits sur les con(lits tandis 'ue les si" autres sont consacrs au" tudes rgionales! *Europe,lmri'ue *atine, l(ri'ue et lsie, sont traits de (a+on gnrale a)ec une prsentation cartographi'ue etchronologi'ue a)ant 'ue les auteurs ne donnent un coup de proecteur, tr-s s.nthti'ue, sur cha'ue con(lit 'uiensanglante lespace continental d(ini!*es prsentations sur cha'ue th-me sont illustres par un planisph-re sur la double page, les lgendes sont claires,m/me si, une (ois sur la carte, ces s.mboles sont par(ois di((icilement lisibles! *es (lammes noires, blanches,grises et roses 'ui distinguent les di((rentes (ormes de guerres, ne sont pas (orcment touours (aciles di((rencier!Une prsentation des acteurs des conflits

    &our les th-mes gnrau", comme celui de la puissance militaire lauteur (ait opportunment appel lareprsentation par anamorphose pour ce 'ui concerne les e((ecti(s sous les drapeau"! *es deu" ores, du Nord et

    du %ud apparaissent comme surdimensionnes, dans la mesure o la lgende )o'ue les )olutions des e((ecti(smilitaires! ce propos, et cest sans doute lune des cartes les plus intressantes de lou)rage, cette reprsentation

    par anamorphose des e((ecti(s militaires est tout (ait signi(icati)e dun technical militar. gap 'ui se creuse entreles di((rents pa.s! *a hine 'ui a )u ses e((ecti(s diminuer de (a+on drasti'ue entre 15 et 2001 sest tout dem/me dote de mo.ens militaires modernes, notamment dans le domaine na)al! *a carte montre tout de m/me,du point de )ue des e((ecti(s, un gros ds'uilibre en (a)eur des pa.s dsie!&our les armes de destruction massi)e, une carte des essais nuclaires rappelle les e((ets de ces derniers! *esessais nuclaires (ran+ais de &ol.nsie sont assortis dun commentaire )o'uant les mal(ormations den(ants,tandis 'ue les e"primentations des Etats4nis sur latoll de Bi6ini pendant les'uelles des p/cheurs aponais ontt irradis en 151, ne semblent pas poser de probl-me! 7out (ait intressante par contre, ltude sur le marchinternational des armes lg-res montre comment les circuits des tra(ics se mettent en place a)ec le"emple du

    89anda!ette srie sur la puissance militaire aurait pu /tre opportunment complte par une prsentation des puissancesna)ales! *a domination mricaine prsente page 3: serait apparue comme encore plus crasante a)ec ledploiement des groupes de combat arona)als 'ui sont les )ritables mo.ens de proection de puissance dont le&rsident des Etats4nis peut disposer tout moment! $e ce point de )ue, les autres puissances maritimes sontlargement distances par les capacits de la marine amricaine en gnral et de larona)ale en particulier!*e chapitre trois, la guerre et les peuples sou)re sur une prsentation des lois de la guerre, constamment )iolesou ignores, et sur une carte 'ui prsente les positions des di((rents Etats propos de ltablissement de la our

    pnale internationale! *a distinction entre les Etats 'ui ont rati(i ce trait de 8ome et ceu" 'ui lont sign maispas rati(i est clairante! *es Etats4nis ont clairement (ait sa)oir 'uil ntait pas 'uestion pour eu" de sesoumettre une conception de la ustice internationale 'ui puisse se"ercer leur encontre! *a 8ussie comme lahine sont sur la m/me position! &lus subecti( par contre, lin)entaire et la localisation de ce 'ue lauteur 'uali(iedatrocits, cest44dire dactes 'ui ; (ranchissent les limites de la guerre considres comme acceptables < ! #n .retrou)e donc p/le4m/le, les massacres en lgrie, le =orld 7rade center ou le 7imor #riental! et in)entaire est

    peu clairant et le terme datrocit bien )ague! &ar contre les th-mes traitant des r(ugis et des mines anti4personnels sont remar'uablement illustrs par des cartes et des diagrammes lisibles et clairants!Les conflits dans leurs contextes continentaux

    *es chapitres 'ui traitent des con(lits dans leurs conte"tes continentau", lEurope, lsie, *(ri'ue, lmri'uelatine, l(ri'ue du Nord et le &roche4#rient sont sans doute les plus intressants! %.nthti'ues, illustrs par descartes prcises et ren(orcs par des chronologies, il sont tr-s pertinents pour ltude du monde actuel et lhistoiredu temps prsent!

    &our lEurope, *a >ougosla)ie retient (orcment lattention de lauteur principal a)ec trois prsentations surlclatement de la >ougosla)ie, le ?oso)o et la)enir de la @dration mais cest la prsentation de la situationdans le aucase 'ui est la plus remar'uable! *es deu" grandes cartes montrent les enche)/trements ethni'ues,

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    http://www.clionautes.org/spip.php?auteur14mailto:[email protected]://www.clionautes.org/spip.php?auteur14mailto:[email protected]
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    linguisti'ues et religieu", a)ec un tat prcis des con(lits en cours tandis 'uun carton un peu trop petit prsenteles eneu" ptroliers a)ec le trac des oloducs!*a partie consacre au &roche #rient d+oit par contre un peu! *a partie consacre au" ?urdes napporte pasgrand4chose de nou)eau tout comme la prsentation, peu prcise du con(lit isralo4palestinien! &ar contre las.nth-se sur les implantations territoriales et les implications conomi'ues et sociales 'uelle entraAne est

    particuli-rement bien)enue!&our lsie, la prsentation gnrale montre le nombre important de tensions 'ui se succ-dent depuis 10! *esdeu" gants dmographi'ues du continent, la hine et lnde apparaissent comme tant au centre des

    con(rontations, a)ec une 8ussie de plus en plus marginalise de son hinterland traditionnel dsie entrale! $anscette sie centrale e"4so)iti'ue, les Etats4nis ont sensiblement ren(orc leurs implantations et celles4ciapparaissent sur une carte de s.nth-se particuli-rement claire a)ec des ; camemberts < 'ui prsentent lescompositions ethni'ues de ces Etats (ragiliss par les probl-mes sociau" et politi'ues!En sie du %ud, la con(rontation indo4pa6istanaise propos du achemire est remar'uablement s.nthtise tandis'ue le con(lit interne au Npal, sou)ent ignor des mdias internationau", (ait une apparition remar'ue dans cetou)rage! *sie des con(lits est aussi prsente a)ec le %ri *an6a ainsi 'ue de (a+on plus globale limbroglio delarchipel ndonsien et de sa priphrie dans le'uel on retrou)e la con(rontation des Ales %pratle.s, re)endi'ues

    par le BruneC, la hine, 7aC9an, la Malaisie, les &hilippines et le Dietnam! es Ales, ancien bagne colonial de la@rance au temps de lndochine sont inhabites auourdhui, mais il semblerait 'ue leur plateau continental soitriche de potentialits ptroli(-res! e 'ui man'ue en (ait dans cette prsentation de lsie, serait tout de m/me

    une mise en perspecti)e des probl-mes poss par les (ronti-res chinoises! l semblerait 'ue loccupation du 7ibetsoit intgre et considre comme impossible remettre en cause, et il apparaAt galement 'uil ne"iste plus decon(rontation en puissance entre le Dietnam et son )oisin du Nord! ela surprend un peu, m/me si le choi" peutsans doute se"pli'uer par labondance des points de con(rontations 'ui en interdit le traitement e"hausti(!*(ri'ue connaAt un traitement important a)ec des cartes de s.nth-se utiles comme la pandmie du D en 2002ou lin)entaire impressionnant des multiples points de con(lits! *histoire coloniale et les luttes pour lesindpendances sont largement traites a)ant 'ue ne commencent les prsentations rgionales, touours tr-ss.nthti'ues! *(ri'ue de l#uest permet d)o'uer, peut4/tre un peu trop )ite pour des lecteurs he"agonau", laFte d)oire! 7oute(ois on peut constater 'ue la dmocratie progresse, du moins de (a+on thori'ue, si lon en

    uge par le nombre de gou)ernements lus en 2002!*e ongo est spar du 89anda et du Burundi, ce 'ui permet sans doute de traiter prcisment de ce gnocide de

    1:! Mais on aurait pu pr(rer une prsentation de l(ri'ue des Grands *acs 'ui aurait t plus globale etprsenter les eneu" lchelle ethni'ue par4dessus les (ronti-res nationales! *e %oudan est par contre trait toutseul, ce 'ue sa spci(icit de pa.s musulman et de langue rabe pour une partie importante de sa population

    usti(ie tout (ait! e pa.s a pu /tre, et reste peut4/tre encore, un point de ralliement du (ondamentalisme!*mri'ue *atine est par contre traite sous langle de *a olombie et de ses )oisins, ainsi 'ue du point de )uede lmri'ue entrale, ce 'ui peut apparaAtre comme un peu succinct! n in)entaire des mou)ements degurilla, l)ocation de la guerre du hiapas, auraient pu se usti(ier galement!*ou)rage sach-)e sur une note malgr tout optimiste, puis'ue sont )o'us en dernier les di((rents accords de

    pai" et les processus de pai" en cours! ertains, comme celui entre sraHl et la &alestine, tant, lheure o cetterecension est rdige, largement remis en cause!u (inal, lou)rage est plaisant dans sa prsentation et (acile dacc-s! l e"iste des choi" de lauteur 'ui ne sont

    pas simplement lis, on la dit plus haut, labondance de la mati-re, mais peut4/tre une )ision anglo4sa"onnedu monde dans la'uelle les historiens (ran+ais peu)ent ne pas tout (ait se retrou)er! $e plus, lengagement

    paci(iste de lauteur apparaAt clairement dans les notices et dans la tonalit de leur rdaction! ela reste un choi"dcriture 'ui peut par(ois surprendre, m/me si lou)rage reste tout de m/me utile et, pour ce 'ui concerne les

    publications rcentes et s.nthti'ues sur le suet, seul sur le march!

    olmologie

    Un article de !i"ipdia# l$enc%clopdie li&re'

    ller INa)igation,8echercher

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    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pol%C3%A9mologie#column-one%23column-onehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Pol%C3%A9mologie#searchInput%23searchInputhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Pol%C3%A9mologie#searchInput%23searchInputhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Pol%C3%A9mologie#column-one%23column-onehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Pol%C3%A9mologie#searchInput%23searchInput
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    *a polmologieJlittralement ; science de la guerre

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    rsolution non )iolente des con(lits! *a polmologie pourrait aussi aider (aire en sorte 'ue less'uelles de guerresoient traites de mani-re ne pas de)enir de nou)elles sources de guerre ou

    con(lits internes!

    *a recherche en polmologie )ise identi(ier les (acteurs polmog-nes pour mieu" pr)enir les con(lits! *es.st-me rgulateur 'ue recherchait Gaston Bouthoul semble bien /tre dans les )oies de la mdiationappli'ue en

    politi'ue! Encore (audrait4il une )ritable )olont politi'ue internationale de tirer les enseignements de cettediscipline Jg/nante pour certains aspects conomi'uesK 'ui pourrait permettre de comprendre par e"emple

    'uapr-s la chutede l8%%, les % conser)aient leur agressi)it et 'uen cons'uence il leur (allait trou)er unautre ad)ersaire! $e l promou)oir un nou)el ennemi, sur un autre terrain 4 nous passons dune ad)ersit sur leproet de socit une ad)ersit sur des valeursspirituelles, la polmologie a ici un champ danal.se!

    *en)ironnement est galement un champ de la polmologie 'ui de)rait prendre de limportance, en raison duconte"te de changement climati'ue Jla ressource en eau est identi(ie par l#N comme source de con(litsK maisaussi en raison des a)ances de la mer, des dserts, de lrosion ou de la salinisation, comme la rgression de la

    biodi)ersit, des ressources halieuti'ues, etc! 'ui de)iendront des sources croissantes dingalits ded)eloppement ou une menace la sur)ie de groupes humains importants!

    Bi&liographie *modifier+

    ou)rages de Bouthoul .astonJ1410K

    et ! 7o((ler; Guerre et contre4guerre

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    +ones dinfluence et des stratgies plantaires on se bat pour imposer les r$gles du 'eu lintelligenceconomique offensie mobilise de redoutables panoplies. La nouelle conomie doit mondialiser etnormaliser, donc conqurir des territoires. /r, quil sagisse despaces ou de t&tes, les conqu&tes se fontrarement sans combats.

    Le simple cito#en aurait tort de se croire labri. 0l est deenu tra)able nul nc!appe la sureillance.*ur le 1eb, c!acun peut tout dire, mais c!acun est expos. %pr$s la peur de 2ig 2rot!er, oici la crainte desLittle 2rot!ers, les entreprises qui pient leurs clients. 0nisibilit et anon#mat seraient-ils les premiersdroits de l!omme numrique ? 3ous !sitons entre dierses craintes : les firmes qui nous profilent , lespidmies numriques, le flicage gntique, le fic!age tatique, le andalisme c#berntique, la camra aucoin de la rue, le satellite au-dessus de nous. (n retour, la tec!nique offre aux groupes en guerre, les armesdu faible pour mener actions militantes et prdations. 4e nouelles communauts se forment, de nouellestribus aux noms bi+arres, !ac5ers, c#berpun5s, lancent des attaques.

    6lus dconcertant : les affrontements ne se droulent pas seulement sur un plan !ori+ontal 78tat contre8tat, particuliers contre particuliers9 mais diagonalement : mo#ens tatiques, oire militaires contreentreprises, cito#ens contre 8tat ou entits conomiques, etc., sans oublier le rle perturbateurdorganisations criminelles parfois aussi puissantes que des 8tats.Le conflit deient multiforme. 0l # a un no#au dur, des agressions bien reprables. ;els des actes, dedestruction ou de prdation effectus sur des s#st$mes dinformation. *ouent, il sagit de simples dlits. (tpuis, autour de ce no#au, sorganisent des cercles concentriques : tout ce qui touc!e laction indirecte,toutes les formes de contrle ou dinfluence sur les esprits, tout ce qui ressort la manipulation de lopinion.L!gmonie inisible rend t!oriquement inutiles les attaques spectaculairest des millions de dollars est-elle mene par un informaticien qui sennuie ou par une officine auserice dun gouernement ? anular ou gostratgie ? ;elle c#berarme que prpare le 6entagone :r&erie de cr@ne dAuf ou panoplie des futurs maBtres du monde ? C monde global, guerre totale ?

    Un monde sans ennemi

    (t pourtant D C cette ision terrifiante sopposent des indices dapaisement. ontrairement aux gnrationsprcdentes, nous pouons dire Ee ne mourrai pas la guerre . Un bab# boomer fran)ais, commelauteur, trop 'eune pour combattre en %lgrie, grandi labri de la dissuasion nuclaire, a#ant u seffondrer

    le mur de 2erlin, na plus gu$re de c!ance de connaBtre le sort le plus beau, le plus digne denie des!#mnes rpublicains : mourir pour la 6atrie. 6endant des millnaires, le petit m@le suriait crdit : un

    'our peut-&tre le souerain ou l(tat limposerait dune ie un cito#en tait un condamn en sursis et unbourreau en puissance.

    Lordre militaire suicidaire au temps de la guerre froide est deenu 'udiciaire, !umanitaire. (n ces temps o=il nest question que de la monte de la iolence et o= nous nous repentons daoir traers le si$cle de labarbarie, la nouelle, pourtant attendue depuis 3eandertal, mriterait commentaire. ertes, nous saons cequil en fut des paix perptuelles ou des fins de lFistoire sporadiquement claironnes Gdsormais lide defin de l!ostilit prend un poids particulier. (lle implique non seulement : 3ous sommes labri. 4esmac!ines, des spcialistes, des organisations, bientt des tribunaux internationaux se c!argent de grer Goire dliminer G la part de iolence quimplique la ie des nations. Hais aussi 3ous naons plus

    dennemis. H&me si nous trouons des coupables.

    *uiant les statistiques pnales, les probabilits quun cito#en Lambda prisse sous le couteau ou la balledun assassin nont 'amais t si faibles. (n ce dbut de si$cle pour qui a la c!ance de naBtre ni rIandais, nidans un g!etto suburbain, un !omme qui tue un !omme, cest une image sur un cran, pas une ralit. Quela mort iolente quitte le domaine du probable ou du fatal pour rentrer dans celui de limaginaire ou duspectaculaire est une innoation inou"e. Le processus de ciilisation des mAurs, pour ne pas dire dedomestication, pariendra-t-il bientt son terme? C dfaut datteindre le bon!eur du genre !umain, nouspargnerons toute souffrance au corps !umain.

    4ans le m&me temps, nous disons notre !orreur de la brutalit : toute idologie qui flatte le militant ou lemilitaire est suspecte il nest plus question que de globalisation, de ngociation, de solidarit. 3otre

    intolrance lintolrable saccroBt, soutenue par le spectacle mdiatique et par la morale dominante. Leconcert des 3ations nacceptera plus, cest 'ur, que les fronti$res abritent des bourreaux et des massacres.4non)ons, dnon)ons...Lmergence dune socit plantaire de linformation nourrit la nouelle utopie tec!nologique duneexpulsion de la iolence. Les m&mes flux de marc!andises, images, donnes, messages courent la ;erre,

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    re)us, traits, consers partout suiant les m&mes procds. 6our les c!antres du monde en rseaux, cestune promesse dunit. 6our eux, le marc! est pacifique par essence, la communication soppose laiolence et le partage des m&mes biens, des m&mes saoirs ou des m&mes affects constitue le meilleurantidote au conflit. 3e subsisteraient donc que des affrontements marginaux : ceux qui dressent entre ellesquelques tribus arc!a"ques, ou encore lopposition politique au processus de la mondialisation. Fistoires detalibans, de pa#sans, de barbarie et de retards.

    Qui croire ? Eean qui rit ou Eean qui pleure ? Lambition de ce lire nest pas darbitrer une controerse sur lecaract$re inluctable de la iolence pas daantage sur sa relatiit !istorique. 3i de discuter des prils de lamondialisation ou les dangers de la tec!nologie, pas m&me de relancer un dbat entre Fobbes et Jousseauremis la mode c#ber.0l paraBt plus urgent de sinterroger sur les rapports indits et ngligs qui naissent entre iolence,tec!nologie et information. (t de reconsidrer quelques pseudo idences, celle-ci par exemple : la iolenceagit sur les corps, la communication sur les cereaux, et la tec!nique sur les c!oses.

    Arme, mesure, enjeu

    /n oit se multiplier de bi+arres conflits informationnels : des relations !ostiles, organises et mdiatisesentre groupes mobilisant de linformation. 6ar son acquisition, son altration ou sa propagation,linformation produit un dommage et contribue une puissance. 4e l, des !#pot!$ses : la guerre delinformation prendrait la succession de la guerre froide, la rolution postindustrielle ne modifierait pasmoins les modes daffrontement que les modes de production ou de pense...

    La plupart des crises actuelles naissent de faits de iolence, conflits arms ou non, et de faits decommunication. 0ls impliquent la puissance isible des mass mdias, de leurs mots, de leurs images oulaction inisible des bits informatiques. 0l sagit enfin - cest ident - de faits tec!nologiques : 0nternet est la fois le s#mbole de leur prdominance et le rceptacle des fantasmes quils nourrissent. es crises ouconflits nous incitent repenser le rle des tec!nologies de linformation : pas seulement ce quelles fontaux gens, ou ce que les gens pourraient en faire, mais ce que les gens font aux gens aec ces tec!nologies.(t ce nest pas tou'ours tr$s tendre.

    3os prdcesseurs ont lutt aec des mots, des images, des monuments, des s#mboles, autant quaec deslances et des fusils. Kinrent les mdias de masse, cinma, radio, tlision, ite suspects de mobiliser lesesprits. 4emain, on sen doute, la iolence ne disparaBtra pas gr@ce 0nternet, pas plus que train ou

    tlgrap!e nont rapproc! les peuples ou emp&c! les guerres. (t alors ? aut-il conclure que lesalgorit!mes, sils sont plus raffines que les tan5s ou les bombes, restent au serice des m&mes apptits etquil n# a donc rien de noueau sous le *oleil ? ertainement pas.

    ar il # a prcisment beaucoup de noueau. 3oueaux acteurs, noueaux motifs conomiques, politiquesou idologiques de lutte, nouelles mt!odes, nouelles armes. 3os stratgies 7nos luttes partages9, nostec!nologies 7nos instruments partags9 et nos cro#ances au sens large 7nos reprsentations partages9interf$rent.4o= ces antagonismes indits tandis que linformation se fait arme, en'eu et mesure, contradiction quetraduit une maladroite floraison de nologismes : bataille informatique, c#berguerre, c#berterrorisme,infodominance, infoguerre. !e+ les %nglo-saxons, des di+aines de pages 1eb initient les nop!#tes auxterreurs orIelliennes des 6s#sops, de la ompsec, de l0nfosec, de la netIar, de la t!ird IaIe Iar et autres

    information warfare.

    Une guerre aurait donc clat et nous lignorerions ? ent batailles dun t#pe indit commencent. Leursarmes : s#mboles, images, lectrons et rseaux. Leur en'eu : le contrle de ric!esses intangibles, descro#ances, des saoirs, des donnes, des ressources. 4es territoires irtuels, une !gmonie relle. Leurrsultat : parfois des morts, souent des milliards ols ou enols, des millions de cito#ens menacs oumobiliss. Leur finalit : le contrle ou le c!aos. Le contrle par les maBtres du monde de ce qui se sait, sepense ou sc!ange. Le c!aos comme sanction pour les concurrents ou les opposants : lincapacit de saoir,de sexprimer, de se coordonner. e que les nouelles doctrines stratgiques nomment sidration. /nnena!it plus, on sid$re. /n ne massacre plus, on dconnecte. /n nasserit plus, on contrle. /n neconquiert plus des +ones, on maBtrise linfosp!$re.

    Le fort menace le faible et le faible le fort. ertains scenarii pour demain sont un mlange de MNOP, duHeilleur des mondes et de Hatrix, dautres prdisent un 6earl Farbour informatique, ou un 1aterloo numrique de notre s#st$me rendu ulnrable par sa complexit et sa connectiit. 3os socits ultrascurises sont condamnes ire aec cette angoisse. (lles antent la globalisation, mais elles pourraient&tre frappes par une attaque enue de nimporte o= et sont menaces par des lectrons sans fronti$res.

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    (lles pratiquent lconomie de limmatriel, elles seront la merci darmes intangibles. (lles eulentdmocratiser la tec!nologie, elles mettent le c!aos tec!nique la porte des paures. Les dsordresc#berntiques de la 'ungle numrique rpondront ceux, plus ostensibles, de la 'ungle urbaine.

    (ntre 2ig 2rot!er et 2ig 2ug, entre lasserissement et lanarc!ie, entre les deux catastrop!es annonces,un lien : linformation sous toutes ses formes : bits informatiques, images, mots, connaissances... *ocitou $re de linformation olueraient donc entre !ar#bde et *#lla. 4un ct le monopole delinformation linfodominance 7un concept c!er aux noueaux strat$ges pour dsigner le pouoir de toutsaoir, de tout faire-croire et peut-&tre de tout faire-faire par la tec!nologie9 et de lautre, le c!aos qui est lecontraire de linformation.

    6our comprendre, il ne faut pas se contenter dnumrer 7les prils pour le cito#en ou lentreprise, lesmauais usages des nouelles tec!nologies, les crises qui menacent9 ou de fulminer 7contre le *#st$me,lultra libralisme, la 3ature !umaine ou la tec!noscience9. ar le conflit l$re numrique repose surplusieurs conditions. e sont des tec!niques qui autorisent les agressions mais ne les dterminent pasmcaniquement des stratgies, facteur dexplication et dimprisibilit la fois, et enfin des forcess#mboliques, cro#ances, identits, imaginaires, qui nourrissent nos luttes. 0l faut donc faire dialoguer desmondes qui nont gu$re l!abitude de se parler, celui des militaires ou des conomistes, de linformatique etdes sciences !umaines, de l!istoire culturelle et de linformation et de la communication.

    !a!uter les disciplines. aire dialoguer les admirateurs de *un ;se 70K si$cle aant Esus-!rist9 aec lesbranc!s de Wired Magazine!erc!er une logique et des constantes dans cette nouelle formedaffrontements. (ntre les lois ternelles de la ruse, du secret, de la manipulation et les panoplies high-tech.(ntre le monde des mdias - pouoir isible du isible et par le isible - et celui des !#permdias aec leuraction inisible dans un c#bermonde impalpable.Dfinitions du terrorismeAnthologie

    Jemarque prliminaire :

    3ous pourrions dfinir le terrorisme dune fa)on t!orique et pratique.

    4ans le premier cas, cest lapratique sporadique de la violence arme par des groupes clandestins visantdes ciles s!moliques des fins politiques

    La seconde dfinition serait, triialement : commettre des attentats contre des o"ectifs politiques.

    4e cette dfinition dcoule une double approc!e :

    -Le terrorisme loin d&tre une iolence gratuite ou absurde obissent des logiques propres leursauteurs. omprendre ce que eulent les terroristes et ce quils eulent dire est une priorit car ces fins, parrapport auxquelles le terrorisme nRest quRune mt!ode ou un mo#en, ne sont pas seulement militaires oucriminelles, elles sont aussi communicationnelles et s#mboliques.

    -Le terrorisme se plie un principe dconomie, en fonction des facilits qui soffrent lui. 0l doit donc # aoir

    une logique, dimpact ou dc!o maximum, dans le c!oix de ses cibles, de son calendrier, de ses mt!odes.4es facilits qui refl$tent la nature de son adersaire au moins autant que la sienne. C ces facilitsrpondent des fragilits terroristes. (lles sont comprendre dans le cadre gnral de la guerre as#mtriquede linformation laquelle nous assistons c!aque 'our.

    ette dfinition permet, a contrario :

    -4e sortir du faux-dbat sur terrorisme et terrorisme d8tat, dits aussi terrorisme den !aut et den bas. *urle plan moral ou politique, les mo#ens par lesquels un 8tat terrifie ou extermine une population peuent &treplus abominables encore que le terrorisme pri . Hais, pour nous, un terroriste G linerse duntortionnaire G na pas un uniforme ni ne a au bureau.

    -4e ne pas se perdre dans le distinguo tr$s politique entre terroristes et combattants de la libert , cest--dire entre

    S Un terrorisme qui sen prendrait des ictimes innocentes ou se substituerait la protestation

    Q

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    dmocratique

    S (t des formes de rsistance par les armes rendues lgitimes par la nature oppressie de lennemi, si, parexemple, il occupe un territoire de force ou interdit toute forme dopposition lgale.

    -4e ne pas dfinir Gde fa)on tautologiqueG le terrorisme par la rec!erc!e de la peur.

    -4e ne pas insister comme le font les dfinitions prdominantes aux U.*%. sur la notion de ictime non-combattante, absurde si lon songe la proportion de ciils que touc!ent les conflits modernes.

    -4e dpasser la dfinition lgale fran)aise 7certains actes criminels punissables en eux-m&mes, plusintention de porter graement atteinte lordre public 9, utile pour le 'uriste mais gu$re pour lec!erc!eur.

    48030;0/3*

    %rt. PTM.M du code pnal onstituent des actes de terrorisme, lorsquelles sont 7L nN-PV du TTEuillet MNN9 intentionnellement en relation aec une entreprise indiiduelle ou collectie a#antpour but de troubler graement lordre public par lintimidation ou la terreur les actes suiants : lesatteintes la ie< les ols, les destructions, les dgradations et dtriorations ainsi que lesinfractions en mati$re informatique

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    dpassant souent le stade de linitiatie ponctuelle pour deenir une ritable stratgie, il postulelemploi s#stmatique de la iolence, pour impressionner soit des indiidus afin den tirer profit, soit,plus gnralement, des populations, soumises alors, dans un but politique, un climat dinscurit.4ans lun et lautre cas, il a pour caractristique ma'eure de rec!erc!er un impact ps#c!ologique,!ors de proportion, comme le souligne Ja#mond %ron dans 6aix et guerre entre les nations, aec leseffets p!#siques produits et les mo#ens utiliss.Y

    (nc#clopdie Fac!ette Le terrorisme dsigne soit des actes iolents G sabotages, attentats,assassinats, prises dRotages... G commis pour des motifs politiques par des indiidus isols ou

    organiss, soit un rgime de iolence cr et utilis par un gouernement qui c!erc!e conserer lepouoir face des ennemis intrieurs ou extrieurs.

    20 4efinition ;errorism is t!e unlaIful use of iolence against persons or propert# to intimidate orcoerce a goernment, t!e ciilian population, or an# segment t!ereof, in turt!erance of political orsocial ob'ectie

    ]anor 2oa+ : lusage intentionnel ou la menace dutiliser la iolence contre des ciils ou des ciblesciiles, pour atteindre des buts politiques

    Foffman Y;errorists beliee t!eir cause to be altruistic and sering for t!e better of societ#. 2ruceFoffman in !is most recent Ior5 0nside ;errorism 7MNNO9 states t!at t!e terrorist is fundamentall# a

    iolent intellectual, prepared to use and indeed committed to using force in t!e attainment of !isgoals. 7p. PW9. Fe also adds t!at b# distinguis!ing terrorists from ot!er t#pes of criminals andterrorism from ot!er forms of crime, Ie come to appreciate t!at terrorism is: Foffman. MNNO. 0nside;errorism.ineluctabl# political in aims and moties iolent-or, equall# important, t!reatens iolencedesigned to !ae far-reac!ing ps#c!ological repercussions be#ond t!e immediate ictim of targetconducted b# an organi+ation Iit! an identifiable c!ain of command or conspiratorial cell structure7I!ose members Iear no uniform or identif#ing insignia9 and perpetrated b# a sub-national groupor non-state entit#.Y *ource: 2ruce Foffman. MNNO. 0nside ;errorism

    Fu#g!e : YKiolence politique, sporadique, as#mtrique et non institutionnelle, isant les forcesmorales de ladersaire traers ses forces matrielles et des actesZaffirmations s#mboliques.Y

    onention europenne du M\ Eanier T\\\ pour la rpression du financement du terrorisme : ;outacte destin tuer ou blesser gri$ement un ciil ou toute autre personne qui ne participe pasdirectement aux !ostilits dans une situation de conflit arm, lorsque par sa nature ou par soncontexte, cet acte ise intimider une population ou contraindre un gouernement ou uneorganisation internationale accomplir ou sabstenir daccomplir un acte quelconque.

    League of 3ations onention 7MNWV9 G ^%ll criminal acts directed against a *tate and intended orcalculated to create a state of terror in t!e minds of particular persons or a group of persons or t!egeneral public._

    Les conentions de la Fa#e 7MNV\9 et de Hontral 7MNVM9 ou la conention europenne sur la

    rpression de lactiit terroriste 7MNVV9 ne contiennent pas de dfinition propre de lactiitterroriste.

    /mar Hali5 2roo5ings Y;!e first recorded use of YterrorismY and YterroristY Ias in MVNX, relating tot!e Jeign of ;error instituted b# t!e renc! goernment. /f course, t!e Eacobins, I!o led t!egoernment at t!e time, Iere also reolutionaries and graduall# YterrorismY came to be applied toiolent reolutionar# actiit# in general. 2ut t!e use of YterroristY in an anti-goernment sense is notrecorded until MO 7referring to 0reland9 and MOOW 7referring to Jussia9.0n t!e absence of an agreedmeaning, ma5ing laIs against terrorism is especiall# difficult. ;!e latest 2ritis! anti-terrorism laIgets round t!e problem b# listing TM international terrorist organisations b# name. Hembers!ip oft!ese is illegal in t!e U`. Y

    /xford (nglis! 4ictionnar# ]oernment b# intimidation as carried out b# t!e part# in poIer inrance during t!e Jeolution... a polic# intended to stri5e Iit! terror t!ose against I!om it isadopted t!e empl#ment of intimidation

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    6etit Jobert : M 6olitique des annes MVNW-MVNP en rance T G7cour9 (mploir s#stmatique de laiolence pour atteindre un but politique 7..9 et spcialement ensemble des actes de iolence, desattentats, des prises dotage ciils quune organisation politique commet pour impressioner un pa#s7le sien ou celui dun autre9.

    *FH04 Y;errorism is an anxiet#-inspiring met!od of repeated iolent action, emplo#ed b# 7semi-9clandestine indiidual, group or state actors, for idios#ncratic, criminal or political reasons, I!ereb# -in contrast to assassination - t!e direct targets of iolence are not t!e main targets. ;!e immediate!uman ictims of iolence are generall# c!osen randoml# 7targets of opportunit#9 or selectiel#

    7representatie or s#mbolic targets9 from a target population, and sere as message generators.;!reat- and iolence-based communication processes betIeen terrorist 7organi+ation9, 7imperilled9ictims, and main targets are used to manipulate t!e main target 7audience7s99, turning it into atarget of terror, a target of demands, or a target of attention, depending on I!et!er intimidation,coercion, or propaganda is primaril# soug!tY 7*c!mid, MNOO9. terrorism: Y...t!e s#stematic use ofterror or unpredictable iolence against goernments, publics, or indiiduals to attain a politicalob'ectie. ;errorism !as been used b# political organi+ations Iit! bot! rig!tist and leftist ob'ecties,b# nationalistic and et!nic groups, b# reolutionaries, and b# t!e armies and secret police ofgoernments t!emseles.Y

    *!ort legal definition proposed b# %.6. *c!mid to U3 rime 2ranc! 7MNNT9 G %ct of ;errorism 6eacetime (quialent of 1ar rime. 71ar crimes are usuall# defined as deliberate attac5s on

    ciilians, !ostage ta5ing, and t!e 5illing of prisoners.9 *tate department : politicall# motiated attac5 on non-combatant target

    *tern Eessica %cte ou menace de iolence eners des non-combattants pour accomplir uneengeance, intimider ou exercer une influence sur un public.

    Y;errorism is t!e sustained, clandestine use of iolence, including murder, 5idnapping, !i'ac5ing, andbombings, to ac!iee a political purpose. 4efinitions in t!e U.*. 0ntelligence and *ureillance %ct ofMNVN and t!e United `ingdom 6reention of ;errorism %ct of MNV stress t!e use of iolence tocoerce or intimidate t!e ciilian population Iit! a ieI to affecting goernment polic#. 0n popularusage, !oIeer, as influenced b# politicians and t!e media, YterrorismY is noI increasingl# used as a

    generic term for all 5inds of political iolence, especiall# as manifested in reolutionar# and guerrillaIarfare.Y 7(nc#clo lectronique9

    ;errorism researc! enter 7III.terrorism.com9 : 6olitical terrorism is t!e s#stematic use of actualor t!reatened p!#sical iolence in !e pursuit of a political ob'ectie, to create a general climate ofpublic fear and destabili+e societ#, and t!us influence a population or goernment polic#. 0nformationterrorism is t!e nexus betIeen criminal information s#stem fraud or abuse, and t!e p!#sical iolenceof terrorism. FoIeer, particularl# in a legal sense, information terrorism can be t!e intentionalabuse of a digital information s#stem, netIor5, or component toIard an end t!at supports orfacilitates a terrorist campaign or action. 0n t!is case, t!e s#stem abuse Iould not necessaril# resultin direct iolence against !umans, alt!oug! it ma# still incite fear. Host terrorism sc!olars, I!endefining Ypolitical terrorism,Y Iould include p!#sical iolence as a necessar# component t!us, man#

    acts of criminal computer abuse Iould not be considered terroristic, if t!e# do not result in directp!#sical iolence. FoIeer, sc!olars must face t!e fact t!at as tec!nolog#s implications broaden onsociet# and politics, social and political definitions s!ould li5eIise broaden to accommodatetec!nolog#.MX ;!e semantic acuum of a uniersall# accepted compre!ensie definition leaes roomfor considering information s#stem abuse as a possible neI facet of terrorist actiit#. 0n a ;!ird-1aeM societ#, t!ere are tIo general met!ods in I!ic! a terrorist mig!t emplo# an informationterrorist attac5: 7M9 I!en information tec!nolog# is a target, andZor 7T9 I!en 0; is t!e tool of alarger operation. ;!e first met!od implies a terrorist Iould target an information s#stem forsabotage, eit!er electronic or p!#sical, t!us destro#ing or disrupting t!e information s#stem itselfand an# information infrastructure 7e.g., poIer, communications, etc.9 dependent upon t!e targetedtec!nolog#. ;!e second met!od implies a terrorist Iould manipulate and exploit an informations#stem, altering or stealing data, or forcing t!e s#stem to perform a function for I!ic! it Ias not

    meant 7suc! as spoofing air traffic control, as !ig!lig!ted in t!e t!ird scenario9. in 0nformation;errorism: an ou ;rust our ;oaster? 7III.terrorism.com9

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    ;lc!arger la suite ci-dessous

    *ur la polmologieoir aussi Met TAsymtrie%*H8;J0(

    ette notion semploie en biologie, en logique, oire en conomie 7las#mtrie dinformation entreendeur et ac!eteur9. (lle nous intresse ici au sens stratgique acquis dans la dcennie MNN\. Las#mtriene doit pas se confondre aec la diss#mtrie, simple disproportion des forces ou des qualits entre deux

    acteurs. 4ans le conflit as#mtrique, les adersaires nont ni le m&me statut, ni les m&mes crit$res deictoire ou de dfaite, ni les m&mes r$gles et mt!odes, ni nemploient les m&mes mo#ens, en particuliertec!nologiques, bref nont rien de comparable. Le noueau concept soppose surtout la notion de guerreconentionnelle.

    ;errorismes, gurillas, dsordres mafieux 7suscitant par exemple une guerre la drogue 'amaisgagne9, conflits dans les +ones de non-droit

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    politiques. Quelle que soit la dnomination, lide est claire : la guerre est un mo#en de pression s#mtriquedcid par un 8tat et exerc par un corps de professionnels 7les soldats9. 0l doit rgler un diffrend politiqueet aboutir une paix qui concrtisera la ictoire. La ictoire est inscrite dans lFistoire quand lautre 8tatsigne un trait qui fera durer sans le contester laantage obtenu par le ainqueur 7par exemple l%lsace etla Lorraine9 ou sil disparaBt en tant qu8tat.

    2ien entendu cette guerre idelle a ite t concurrence par des formes de conflit mens par desacteurs non tatiques : roltes, guerres de partisans, guerres rolutionnaires, gurillas, oire pourcertains terrorisme. 7la guerre du paure 9. 4ans de tels cas, des groupes politiques dcident decombattre par une iolence organise, arme et mortif$re un ennemi quils se sont eux-m&mes c!oisis pourdes raisons idologiques 7un occupant par exemple9. 0ls consid$rent quils ont un droit lgitime de lui infligermorts et souffrances 'usqu ce quil c$de politiquement.

    La bonne question est : sommes-nous encore dans ce sc!ma binaire ? 4epuis le MM *eptembre une partiede la plan$te a le sentiment de ire dans un tat de dangerosit sans prcdent qui quiaut un tat deguerre sans quialent.

    T. *%il est vrai que la manire dont on fait la guerre est troitement lie avec la culture$ avec les valeurs dessocits qu%elles impliquent$ que diriez-vous de la guerre telle que la livrent actuellement les +tats-uniens etleurs allis ) ,u%est-ce qui fait sa particularit et en quoi se distingue-t-elle - si elle s%en distingue - desguerres du e et e sicle ) +n l%occurrence$ son modle le plus proche n%est-il pas celui des guerrescoloniales )

    %&' Flas, ce serait trop beau D Une guerre coloniale reste limite. est une guerre pour le territoire et surle territoire : une puissance dominante enoie des troupes lautrre bout du monde pour obtenir lasoumission dune population et souent pour semparer de ressources du pa#s. La c!ose peut &treaccompagne dun discours insistant sur les bienfaits que lon apporte ces sauages 7noublions pas, parexemple, quen rance la conqu&te coloniale a largement t une ide de gauc!e : la colonisationciilisatrice et libratrice9.

    (n loccurrence, la guerre que m$nent les U.*.%. est une guerre impriale globale. H&me si desproccupations ptroli$res n# sont pas trang$res, la ]lobal 1ar /n ;error que certains appellent d'Quatri$me ]uerre Hondiale 7 la troisi$me tant la guerre froide9 ise assurer lempire contre tout risqueprip!rique.

    6our liminer ce risque et donc toute !ostilit potentielle, lactuelle administration amricaine est dcide combattre, entuellement durant plus dune gnration et en tout point du globe, la fois contre laprolifration des %4H 7les mo#ens de l!ostilit9, contre les rgimes antidmocratiques et antiamricains encommen)ant par le 6roc!e /rient 7les 8tats !ostiles9 et enfin contre le terrorisme 7la mt!ode !ostile9. estune guerre de conersion, puisque son ob'ectif ne peut &tre atteint que le 'our o= plus personne ne !a"ra les(tats-Unis. 0l aut donc remporter une ictoire sur le cAur et les esprits des !ommes et la guerre sertautant eno#er un message qu craser des troupes. 2ien entendu cela produit leffet inerse : la montede la !aine et du ressentiment. est le p!nom$ne guerre perptuelle pour une paix perptuelle.

    W. ensez-vous que les oppositions classiques entre civil et militaire$ arme prive et arme / d%+tat 0$guerre locale et guerre totale ou encore guerre civile et guerre entre +tats soient encore valides ) L%ont-

    elles "amais t )

    123 l va de soi que ces distinctions sont les premires victimes d%une guerre qui est sans limites dans tousles sens du terme 4sans limites territoriales$ gographiques$ "uridiques&5. 6" au cours de la guerre ditehumanitaire du 7osovo$ l%8tan pouvait frapper la tlvision sere puisque complice d%une idologiecondamne. 6e m9me$ le statut des prisonniers de :uantanamo la fois considrs comme comattants$coupales et civils est rvlateur. 6emain une intervention / premptive 0 contre la *!ie ou l%ran )

    Mais l%aolition des anciennes sparations 4politique qui dcide$ soldat qui comat$ civil qui suit ; temps deguerre$ temps de pai(&5 est aussi trs largement le fait des / failes 0$ les d"ihadistes par e(emple. lsmnent une guerre de perturation et d%humiliation s!molique contre un adversaire qui est partout on de l%h!persupriorit militaire amricaine. =omment voulez-vous affontermilitairement un s!stme qui a un udget militaire de ?@@ milliards de dollars ) Aponse < indirectement$

    par le terrorisme ici$ demain par une attaque conomique& #utre consquence < les B*# gagnent tou"ours

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    les guerres au sens classique 4#fghanistan$ raC&5 et perdent tou"ours les non-pai( qui les suivent. Bns!stme qui dpense plus d%un milliatd de dollars d%armes chaque matin ne peut rien contre une cause qui

    suscite plus d%un volontaire de la mort chaque matin.

    ?. ,uel rDle "oue au"ourd%hui le spectacle des guerres dans la conduite de celles-ci ) =e spectacle ainsique l%usage de technologies de reprage et de contrDle de plus en plus efficaces et sophistiqusn%amnent-ils pas l%impossiilit de circonscrire la guerre ou d%en inscrire la logique dans la vie /normale 0 )

    %&' ;oute guerre est peu ou prou de linformation en un double sens. 4une part gagne souent celuiqui en sait plus que lautre 7qui a un meilleur s#st$me despionnage, de sureillance, de communication,dintoxication de ladersaire

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    3ous sommes entrs dans l$re des conflits post tatiques 7il deient de plus en plus rare que les deuxprotagonistes soient des 8tats reconnus9. C certains gards, ce sont aussi des conflits post-politiques dansla mesure o= la criminalisation de ladersaire, lappel aux aleurs t!iques 7lutte contre le Hal absolu9,religieuses, identitaires et!niques ont occult les dimensions fondamentales de la politique dans notretradition p!ilosop!ique : la dsignation de lennemi par linstance soueraine, la sparation entre iolencelimite et maBtrise sur le territoire du souerain et iolence s#mtrique entre territoires souerains.

    Les conflits tendent dsormais las#mtrie : le faible usant de mo#ens et des ressources sans communemesure qualitatie et quantitatie aec le fort ne c!erc!e pas occuper sa capitale ou lui faire signer dereddition mais le dcourager, saper son moral ou ses appuis internationaux, le contraindre se retirerde sa terre, l!umilier. 4u moins l o= le faible ne massacre pas artisanalement labsolument faible : lespopulations dsarmes.

    La distinction canonique entre le militaire qui fait la guerre, le ciil qui la subit sans # participer et lepolitique en dcide dbut et fin, cette distinction-l na plus gu$re de sens face tant de groupes arms ditsde libration, de partisans, de rsistances, milices, groupes criminels, groupes terroristes, gurillas, etc.dans tant de +ones grises de c!aos. 6as plus que des notions comme front, arri$re, bataille, neutre, non-belligrant< Hais la guerre ne peut &tre seulement une affaire de perception.

    Une mode actuelle tendrait fondre son concept dans la catgorie gnrale des iolences structurelles, descrises et des catastrop!es, au m&me titre que les famines ou les drames cologiques. Hais il faut bien peseraant de renoncer une catgorie qui a structur toute la pense G et pas seulement en /ccident- depuisplusieurs si$cles :

    -la distinction de linimiti prie et publique 7extros et polemos, !ostis et inimicus

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    dtenteurs darmes de destruction massie, au besoin par une guerre dite premptie . Hais il comprendaussi la dmocratisation du ]rand Ho#en-/rient, le remplacement de dictatures par des gouernementsissus de rais lections. e programme oque une lutte sans limites ni fronti$res pour conertir la plan$teaux aleurs dmocratiques il pourrait bien dbouc!er sur la guerre sans fin. 4u reste, m&me ses partisans parlent de long Iar de plusieurs dcennies

    (n face, dautres partisans dune autre guerre illimite : les 'i!adistes. Leur but est lextension unierselledes terres d0slam G et pourquoi pas le rtablissement du califat dtruit par les Hongols en MTXO - . 4umoins, ils comptent mener un 'i!ad, leurs #eux, purement dfensif, en tout lieu et sans limites contre lesEuifs et les croiss.

    (n somme nous aurions connu en moins dune gnration trois bouleersements dans notre ision de laconfictualit :

    - La guerre froide, dont la caractristique principale fut de ne pas clater et de se traduire par une multitudede conflits locaux, tandis que les deux principaux acteurs se refusaient dans les faits monter aux extr&mes

    - La courte priode entre les deux guerres du ]olfe o= il sembla un moment que l/ccident m$nerait desguerres polici$res ou !umanitaires 76remi$re ]uerre du ]olfe, *omalie, `osoo

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    - La criminalisation de la guerre, tendance assimiler lennemi non pas un gal aec qui lon peut conclureun trait de paix reflet dun rapport de force, mais un ennemi du genre !umain, incarnant un principe duHal 7et dont souent son propre peuple serait la premi$re ictime quil faut librer9, ce principe-l, d'inaugur lors de la 6remi$re ]uerre Hondiale, atteint ses propres limites.

    La quatri$me guerre mondiale serait donc une mtap!ore 7au m&me titre que guerre ps#c!ologique, guerreconomique ou guerre des images9. %u moins autant qu dsarmer des armes ou occuper des proinces,elle ise des fins daffirmation s#mbolique et des effets de cro#ance :-]agner une bataille pour les cAurs et les esprits ,-4issiper le m#t!e dune pusillanimit de l/ccident face la iolence,-ompenser l!umiliation du MM *eptembre,-4sarmer 'usqu la moindre ellit dattaquer les U*%,-Jpandre sur la ;erre lamour de la libert 7ou du moins les rgimes dmocratiques et de marc! bienintgrs dans la mondialisation9.

    Hais cela se traduit au final par de rais bombardements sur de raies capitales et loccupation de pa#s parde raies troupes.

    Une mission, qui, par dfinition, ne peut se borner dans lespace et dans le temps est bien plantaire. (t ils# oppose bien une stratgie terroriste plantaire. (lle c!oisit ses cibles en fonction de crit$res tout aussis#mboliques 7des tours, une boBte de nuit, une ambassade, les mo#ens de transport dans ou ers unecapitale europenne, une +one touristique, mais aussi une reprsentation dun rgime arabe collaborateur, un lieu de culte,

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    ladersaire, reste une paix.

    - 4es armes, outils spcifiques pour cette actiit, outils qui agissent sur les corps, mais aussi sur lecereau dautrui, notamment par la peur. Les armes sont aec les mdias les deux seuls instrumentsdestins oprer sur le ps#c!isme !umain.

    - e conflit doit &tre men par une communaut 7tel le peuple en arme ou les guerriers de la tribu9, aunom dune communaut et pour le bien suppos dune communaut 7m&me si c!acun sait bien en ralitque les guerres peuent serir la fantaisie du 6rince ou les intr&ts des marc!ands de canons9. ettecommunaut a une identit organisationnelle et s#mbolique

    - Le conflit a par consquent une dure, rsultant de cette organisation finalise. 0l ne se rsume pas uneseule bataille, et ise une perspectie plus ou moins long terme. /n est ou bien en tat de guerre oubien tat de paix, et ce pour un certain temps. ertains pensent m&me que le conflit est une action pourl!istoire oire pour lternit.

    - (nfin le conflit est 'uste au regard de ses acteurs. 6!nom$ne altruiste 7on lutte et lon meurt pour lessiens9, cest aussi un p!nom$ne moral, soutenu par une notion de 2ien, par contraste aec une iolenceprie, condamnable et de statut infrieur.

    .+ Adieu la guerre )

    3ous assistons isiblement la confusion de toutes les catgories que nous pensions immuables. (t lafameuse p!rase de lauseIit+, la guerre est un camlon , prend un sens ironique.

    %insi dans le cadre de la ]lobal 1ar /n ;error :

    - 6ersonne ne peut plus dfinir le crit$re de la ictoire. omme laait rpondu 4. Jumsfeld un 'ournaliste,

    la guerre prendra fin quand personne ne songera plus sen prendre au mode de ie amricain *anscapitale ennemie occuper, sans gnraux pour signer une reddition ou m&me sans population aderse exterminer, la ictoire deient ague. (t la ictoire aderse semble tout aussi utopique 7ltablissement dunmirat salafiste 1as!ington 4.. ntant pas enisageable tr$s court terme9.

    - ;out deient arme : linformation, la propagation de la terreur, les armes non conentionnelles la guerreconomique, les mdias, les attaques informatiques, bref tout ce que la stratgie c!inoise nomme guerreillimite.

    - Lidentit des acteurs et la dsignation de lennemi sont tout aussi problmatiques : axe du Hal,terrorisme, islamisme, 8tats o#ous< 6eut-&tre m&me sagit-il de faire la guerre au sentiment de peur ou l!ostilit elle-m&me.

    - La dure du conflit 7dont il deient difficile rtrospectiement de dcider quand il a clat9 estinimaginable. 4o= le fantasme dune guerre perptuelle puisquelle ise une paix perptuelle.

    6our autant faut-il seulement incriminer le seul dlire idologique des no-conserateurs et un dlires#mtrique des 'i!adistes9 et se contenter dimprcations contre les extrmismes ?

    0l nous semble que la guerre est menace de fa)on bien plus gnrale et par le fort 7m&me non bus!iste9 etpar le faible 7m&me non-islamiste9, le tout pour des raisons plus structurelles.

    t du fort, souenons-nous, aant le MT *eptembre :

    - 4e la pratique des oprations !umanitaires ou du droit dingrence aux dpens des souerainets, desoprations dites 6eace building, 3ation 2uilding, /perations /t!er ;!an 1ar, 6reemptie stri5e et autres

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    mt!odes dinterention durgence, de renersement de gouernements, de contrainte but !umanitaire ou'udiciaire 7c!@tier des t#rans et des purateurs et!niques9

    - du m#t!e de la guerre +ro mort, qui deait rsulter de lnorme supriorit occidentale en mo#ens desureillance lectronique et de frappe cible instantane distance 7sensor to s!ooter sans dlai, sanslimitation de distance et en tout lieu de la ;erre9

    - de lutopie de la c#berguerre, de la guerre en rseaux 7netIar9, de laction ps#c!ologique 7ps#ops9 en lieuet place des mo#ens classiques

    - de la doctrine de la Jeolution in Hilitar# %ffairs. *on principe est que la supriorit en mati$re detec!nologies de linformation et de la communication et notamment la possession darmes intelligentesplacera les ennemis comme sous lAil de 4ieu . ombattus par crans interpos, pr&ts subir le *!oc5and %Ie< 7c!oquer et sidrer9 tomb du ciel, les criminels, forcment arc!a"ques, subiraient la guerrecomme c!@timent.

    8idemment tout cela sest !eurt quelques constats idents :

    - Le territoire ni se enge. Les enracins 7les rebelles, les rsistants9 rendent loccupation insoutenable aux modernes censs les librer.

    - Le !ig! tec! ne aut pas grand c!ose contre la gurilla urbaine et pas tou'ours contre la gurilla descampagnes

    - Le olant de dissuasion ne dissuade ni ;!ran, ni 6#ong ang

    - La part de rpression ne rprime ni les 5ami5a+es ni les c!efs 'i!adistes en fuite