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1- YASA International

Les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)révèlent qu’il existe plus d’1 300 000 de personnes tuées paran dans le monde et plus de 40 millions de blessés graves àcause des traumatismes de la route. Il s’agit d’un problèmemondial d’une grande importance d’autant plus que les jeunesentre 16 et 26 ans se trouvent les plus sévèrement touchés.En effet, les accidents de la circulation constituent la premièrecause de décès pour cette tranche d’âge.

Dans les pays arabes, les chiffres actuels sont estimés à80 000 tués par an et plus de 500 000 blessés à cause desaccidents du trafic. La plupart des études révèlent que lesaccidents de la route tendent à augmenter dans les pays envoie de développement notamment dans les pays arabes.D’ailleurs, ceci a été montré dans les études faites par laYASA, dans lesquelles il s’est avéré que ces chiffres tendentà croître de 10% par an approximativement si l’on n’imposeaucune politique pour réduire le taux de mortalité.

Durant la dernière décennie, la YASA a œuvré à promouvoirla prévention dans le but de réduire l’amplitude de ceproblème au Liban et dans les pays arabes. Elle a ainsiconstruit depuis l’année 2001, un réseau de partenariat avec

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des organisations et des associations internationales dont lesplus importantes sont les suivantes :

a) L’OMS à travers sa direction générale à Genève, sonbureau régional au Caire et celui du Liban. Ce dernier aparticipé au sponsoring de l’édition du livre en arabe sur lesaccidents des camions ainsi que 3 brochures produits parla YASA. L’association a participé par des communicationsorales et des posters aux congrès internationaux sur laprévention des traumatismes organisés par la directiongénérale de l’OMS.

YASA avec le représentant de l’OMS au Liban.

b) La Banque Mondiale à Washington et autres programmesdes Nations-Unies notamment à travers le programme"Safety kitchen" et du colloque sur la sécurité routière quis’est tenu à Paris.

c) La Communauté Européenne (CE). YASA travaille avecla CE sur deux plans distincts: le programme EUROMED apermis à plusieurs membres de suivre des stages ou descours et de partager leurs expériences avec d’autresorganisations européennes ou arabes; la Délégation

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Européenne sponsorise, directement ou indirectement, desprojets réalisés par l’association notamment le projetNDDC en collaboration avec l’OMSAR dans le cadre duprogramme AFKAR.

d) Membre de la Fédération Européenne des Victimes dela Route (FEVR). Cette fédération est constituée deplusieurs associations européennes dont le but est depromouvoir la sécurité routière et de s’occuper des victimesde la route ainsi que de leur famille. Il y eut uneparticipation active de la YASA dans les congrès de laFEVR qui ont eu lieu en Espagne, en Autriche, en Suisse,en Belgique et au Luxembourg dans le but de soulignerl’importance de ce problème au niveau international etactiver le rôle des victimes et de leurs parents dans lescampagnes de sensibilisation. Depuis deux ans, YASA-Europe représente l’association mère et prend en chargece dossier de collaboration européenne.

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e) La Prévention Routière siégeant à Paris compte plus detrois mille membres. C’est l’association la plus active sur leterrain en France en matière de prévention des accidentsde la circulation. Il y a eu plusieurs réunions bilatérales pouraccroître la relation et partager les expériences nationalesde chaque association, notamment dans le domaine despublications, des campagnes de sensibilisation ou desactivités sur le terrain. Comme pour la FEVR, ce dossiereuropéen est désormais géré par YASA-Europe.

f) L’Université Karolinska Institutet à Stockholm est lefleuron de l’enseignement et la recherche en matière de lapromotion de la sécurité et la prévention des traumatismes.Elle est, à ce titre, le représentant académique universel del’OMS dans ce domaine. Plusieurs membres de la YASAsuivent des cours de Master et de PhD au sein de cettehonorable institution. Ces formations académiques ont étédes plus bénéfiques dans l’approche des projets nationaux.

g) Swedish National Road Consulting (SweRoad) est unecompagnie de consultation suédoise déléguée à travers lemonde par l’Administration Nationale Suédoise desRoutes. Sa mission auprès du gouvernement libanais apermis à la YASA de profiter de son expérience. Cesréunions de travail bilatérales ont permis à l’associationd’affiner le nouveau code de la route et le plan national dela sécurité routière.

h) Nations-Unies - ESCWAAprès une profonde analyse de la situation de la préventionroutière dans les pays de l’Union Européenne, YASAInternational a incité la coopération entre les organisationsgouvernementales et non gouvernementales dans les paysarabes. L’idée forte étant que la coopération sur plusieursdécennies au sein de la société civile dans l’UnionEuropéenne a permis un échange continu des expérienceset des essais réussis traduits sur le terrain par unediminution significative du nombre des tués.

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A la lumière de ces constatations, YASA a donc lancéconjointe-ment avec deux autres ONG libanaises, SRF etLFPC, la campagne MECAP ou Campagne du Moyen-Orient pour la Prévention des Accidents. Ainsi, les sociétésciviles peuvent se lancer dans un rôle plus actif dans lapromotion des principes de sécurité et de permettre à laprévention des traumatismes d’être considérée parmi lespriorités des politiques des gouvernements arabes.

A travers la campagne MECAP, YASA International aessayé de montrer qu’il est possible d’adopter le sujet de lasécurité routière en tant que problème international quinécessite une action sérieuse et globale dans tous les paysdu monde.

Depuis, nos spécialistes ont travaillé inlassablement sur ledossier de «la coopération entre les pays industrialisés etles pays développés en matière de prévention destraumatismes de la circulation». Un projet qui a étéproposé lors du Colloque international du 7 avril parrainépar le Président de la République Française, JacquesChirac. Nous comptons énormément sur ce projet pourfaire baisser le taux de mortalité des traumatismes de laroute en suscitant une prise de conscience internationalesur l’ampleur des problèmes qui lui sont liés.

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2- L’accueil au Liban des institutionsarabes concernées par la sécuritéroutière

Le passage des entretiens télévisés sur les chaînes satellitesa beaucoup contribué à la reconnaissance de la YASA dansles pays arabes voisins. Ainsi, depuis l’année 2001,l’association a organisé plusieurs manifestations dans lesvilles, les universités et sur les chaînes syriennes. Un groupede jeunes a adhéré et travaille sur la coordination de cesactivités.

Les 26 et 27 avril 2002, furent des moments qui ont marquél’histoire de la YASA. En effet, le quatrième Congrès Nationalsur la prévention des accidents routiers, organisé au Palais del’UNESCO à Beyrouth avec la coopération de la Fondationdes Recherches Scientifiques (SRF), s’est tenu avec laparticipation des délégations arabes suivantes:

➠ La Direction Générale du Trafic de l’Arabie Saoudite.

➠ La Direction Générale du Trafic des Emirats Arabes Unis.

➠ La Direction Générale du Trafic du Sultanat d’Oman.

➠ La Direction Générale du Trafic de la République ArabeSyrienne.

➠ La Direction Générale du Trafic de Qatar.

➠ L’Organisation Arabe de la Sécurité Routière.

➠ Le Comité National du Maroc pour la prévention desaccidents routiers.

➠ L’Association Tunisienne pour la Prévention des accidentsRoutiers.

➠ La Direction Générale du Trafic du Kuwait.

➠ L’Association Jordanienne des accidents routiers.

➠ La Direction Générale du Trafic de l’Egypte.

Les institutions arabes concernées par la sécurité routière ontpu interagir ensemble sur les méthodes d’activité, les

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échanges des expériences et la coopération entre lesinstitutions officielles et privées. Ceci a abouti au maintiend’une communication continue entre les participants.

Le Président de la République Libanaise, le Général EmileLahoud, parrain du congrès, a accueilli au Palais Présidentielune délégation de la YASA et des représentants des 12 paysarabes participant aux travaux du congrès.

Monsieur Ziad Akl, le fondateur de la YASA, a présentél’objectif du congrès qui repose sur l’échange des expériencesentre les participants en vue de limiter l’augmentation desaccidents routiers dans le monde arabe entraînant la mort detrente milles personnes par an. De même, il a présenté à sonExcellence les recommandations de l’association pouraffronter le problème des accidents routiers au Liban, un sujetqui mérite de lui accorder une plus grande importance pourprotéger les êtres humains.

L’association a continuellement accueilli des visiteurs qui ontparticipé à des interviews et autres activités avec les membresde la YASA. L’association a reçu, en juin 2002, une délégationcomposée de sept journalistes de la République Tunisienneavec la coopération de l’Association Tunisienne pour laPrévention des Accidents Routiers (ATPR).

Cet accueil a visé à présenter les travaux de la YASA au Libanainsi que la situation des accidents routiers. La délégation arendu visite au Ministre des Travaux Publics et des Transportsde l’époque, M. Najib Mikati, les responsables du Conseil deDéveloppement et de Reconstruction (CDR), le DirecteurGénéral des Forces de Sécurité Intérieure de l’époque, leGénéral Marwan el Zein pour s’informer auprès desresponsables libanais sur leur vision d’aborder le problèmedes accidents routiers.

En décembre 2003, YASA a achevé son étude surl’importance de la coopération arabe pour promouvoir lesdroits de la sécurité routière dans le monde arabe dans le butde réduire le nombre des accidents et des victimes. Forte de

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l’expérience des pays et institutions civiles de l’UnionEuropéenne, YASA a réalisé une étude sur l’importance del’activation de la coopération arabe pour résoudre ceproblème. L’association a réclamé à plusieurs occasions queles institutions universitaires arabes devraient être lespionnières dans l’organisation de conférences scientifiques etdans l’échange des expériences et les recherchesspécialisées sur les moyens et les solutions.

Dans ce cadre, la YASA a organisé, en collaboration avecAROSO et l’Association Séoudienne des Ingénieurs, unséminaire sous le thème "L’expertise internationale dansl’application des réglementations routières et la sécuritéroutière". Cet évènement a eu lieu du 22 au 26 août 2005 auHabtoor Hotel. Les conférenciers principaux étaient RunePeterson, général de la police suédoise, MM Ziad Akl et ClovisAbi Nader de la YASA, assistés par Mmes Mona Akl et Randael Hauche, Drs Hanna el Jorr et Sami Mouwakdié.

Les participants sont venus de plusieurs pays arabes: l’ArabieSaoudite, l’Algérie, les Emirats, le Koweït, le Liban, le Qatar,le Soudan, la Syrie et la Tunisie. La cérémonie d’ouvertures’est faite en présence et sous le patronage du ministre desTravaux publics et des Transports, Mohammed Safadi et enprésence de plusieurs officiels dont le général Achraf Rifi, ledirecteur général des FSI.

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Trucs Utils – Tips

● Circuler nécessite de respecter toutes les règles de lacirculation : rouler a droite, s’arrêter aux feux, ne pas prendreles sens interdits, utiliser les pistes cyclabes (certaines sontobligatoires), etc.

● Les jeunes sont les premières victimes de l’insécuritéroutière. C’est pourquoi la yasa et la lassa privilégient depuisplusieurs années les actions de sensibilisation en directiondes 14-26 ans.

● Savoir faire du vélo, ce n’est pas seulement tenir enéquilibre. C’est aussi maitriser complètement son deux-roues et découvrir la circulation. Et cela s’apprend.

● Pour être vu des autres usagers de la route, un enfant doitporter des vêtements clairs ou équipés de bandes de tissuréfléchissant et faire fonctionner l’éclairage de son vélo desla tombée du jour.

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3- YASA-Europe

Les activités de la YASA se sont tellement développées qu’iln’était plus possible de tout gérer à partir du Liban. Desmembres sont constamment en dehors du Liban pour desstages, des cours ou qui participent à des congrès… De plus,pour satisfaire la vision de l’association et ses objectifs de plusen plus ambitieux, il était devenu impératif de fonder YASA-Europe.

YASA Europe acommencé son action àpartir de Beyrouthdepuis un certaintemps et a été fondéeofficiellement à Paris(selon la loi 1901) enjuin 2005. Elle estarrivée à la conclusionsuivante: Il faudrait queles pays industrialisés, les organisations internationalesindépendantes ou appartenant aux Nations Unies donnentplus d’importance à la promotion de la sécurité et apportentleur aide aux pays en voie de développement pour contrer lestragédies que ces pays endurent à cause des accidents.

YASA-Europe gère, depuis quelques mois, tous les dossierseuropéens de la YASA concernant les stages, les cours, lescongrès, la représentation, les contacts avec les organismesétatiques, la Communauté Européenne… Elle complète lepartenariat tissé par YASA par un contact plus proche. Ceci luipermet de suivre les grands dossiers européens qui lui sontchers et d’être en contact direct avec ses partenaires. Ainsi,cette synergie de travail permet d’élargir les horizons etd’atteindre des objectifs jusque là inaccessibles.

Vu la proximité, elle a aussi la vocation de la recherche. Ainsi,elle va lancer, dans les mois à venir, une revue scientifique dehaut niveau dans le domaine de la promotion de la sécurité etde la prévention des traumatismes.

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Le Président de YASA Europe Dr. SamiMouwakdié reçoit un trophé du GénéralAchraf Rifi.

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Sécurité routière : unproblème de santé publique

Dans les rues encombrées,les piétons et les motocyclistessont particulièrement vulnérables.

On rapporte que, lors del’enquête sur le premier décès dûà un accident de la circulation, en1896, le coroner aurait déclaré :« Cela ne doit plus jamais se reproduire ». 1 Pourtant, plus d’un siècle plustard, 1,2 million de personnes meurent chaque année sur les routes et l’onrecense plus de 50 millions de blessés. Si l’on ne prend pas les mesuresnécessaires, ces chiffres augmenteront encore.

Dans le monde entier, d’innombrables voitures, bus, camions,cyclomoteurs, motos et véhicules à deux ou trois roues sillonnent les routes.En rendant le transport des personnes et des marchandises plus rapide etplus efficace, tous ces véhicules contribuent au développement économiqueet social dans de nombreux pays. Mais, si les transports motorisés ont biendes avantages, ils peuvent aussi entraîner de lourds préjudices si la sécuritén’est pas une priorité. Les piétons et les cyclistes sont particulièrementexposés. Les collisions sont fréquentes, de même que les décès et lestraumatismes.

Si les tendances actuelles se poursuivent, le nombre des tués et desblessés sur les routes du monde augmentera de 60 % entre 2000 et 2020. Laplupart de ces accidents surviendront dans les pays en développement où deplus en plus de personnes utilisent des transports motorisés. Dans ces pays,les cyclistes, les motocyclistes, les usagers des transports publics et lespiétons sont particulièrement exposés aux traumatismes dus aux accidents dela circulation.

LES DÉCÉS ET LES TRAUMATISMES NE SONT PAS UNE FATALITÉ

Il existe des solutions et un grand nombre d’interventions efficaces. Ilressort des pays ayant une longue expérience des transports motorisésqu’une approche scientifique de la sécurité routière, appliquée à l’ensembledu système, est essentielle pour venir à bout du problème. Il s’agit d’étudierglobalement la question et d’établir les interactions entre les véhicules, lesusagers de la route et l’infrastructure routière pour trouver des solutions.

Il n’y a pas de modèle simple en matière de sécurité routière. Desinterventions ou des stratégies efficaces dans un cadre précis nécessiterontpeut être une adaptation ailleurs. Au cours des prochains mois, l’OMSs’intéressera plus particulièrement aux interventions portant sur cinq desnombreux facteurs de risque à l’origine des tués et des blessés sur les routes.

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4- COLLOQUE INTERNATIONAL à Paris, le7 avril 2004

L’accident de la route n’est pas unefatalité

a) Les objectifs

Le 29 mai 2003, les Nations Unies ont adopté une décisiondont la YASA est fière. Elle répond à une revendicationmentionnée dans le rapport final du troisième CongrèsNational sur la Prévention des Accidents de la Route. Ils’agit de consacrer, en 2004, la Journée Mondiale de laSanté à la sécurité routière.

A cette occasion, la principale manifestation a eu lieu le 7avril 2004 à Paris. Elle a été organisée conjointement parle Gouvernement Français et l’Organisation Mondiale de laSanté (OMS).

L’objectif de cetévénement étaitle lancement du« R a p p o r tMondial sur laPrévention desTraumatismesDus auxAccidents de laCirculation ». Cerapport est lerésultat d’unecollaborationentre l’OMS, laBanque Mondialeet une centained’experts àtravers le monde.

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Le slogan de ce colloque international « L’accident de laroute n’est pas une fatalité » nous invite à réfléchir et àreconnaître qu’il est de notre responsabilité à tous d’éviterles traumatismes de la circulation en leur accordant le rangdes priorités qu’ils méritent.

« Car les accidents de la route ne peuvent plus êtreregardés comme le fruit d’un hasard malheureux ou larançon de la modernité. Ils constituent un problème desanté publique à l’échelle du monde. Beaucoup de décèspourraient être évités par une démarche systématique deprévention, des comportements plus responsables et uneaction résolue des pouvoirs publics ». (Jacques Chirac,Président de la République Française)

b) La participation

Plusieurs pays ont participé à ce colloque à un très hautniveau représentatif. Evidemment, le président françaisJacques Chirac ainsi que le directeur général de l’OMS, Dr.Lee Jong-Wook étaient présents pour donner de l’ampleurà l’événement et marquer une volonté ferme d’accordertous les moyens nécessaires à ce problème majeur de lasanté publique. Plusieurs personnalités internationales ontaussi participé au débat, notamment les Ministres deTransport français, américain, omanais, les Ministres de laSanté tchèque, nicaraguayen, français, ghanéen ainsi quedes représentants de l’OMS, de la Banque Mondiale, desONG et des constructeurs d’automobiles.

Le mot du Secrétaire Générale des Nations Unies, M. KofiAnnan a été projeté ainsi que des interventions deplusieurs monarques, présidents et premiers ministres.

Le Sultanat d’Oman et le Liban étaient les seuls pays arabesprésents. Le premier en tant que membre permanent et lesecond suite à une invitation officielle adressée à la YASApar le gouvernement français à travers son ambassadeur,Son Excellence M. Philippe Lecourtier. L’association étaitdonc représentée par Dr. Sami Mouwakdié, le coordinateurdu bureau de Beyrouth de YASA International.

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c) Le programme

Le programme était divisé en trois séquences :

➠ Une séance inaugurale comportant des témoignageset des projections mais surtout le lancement du« Rapport Mondial sur la Prévention des TraumatismesDus aux Accidents de la Circulation » par le Dr. LeeJong-Wook, le mot de M. Kofi Annan et le discoursimposant du président de la Rébublique Française, M.Jacques Chirac.

Parmi les messages forts du discours, nous retenonscette volonté responsable et résolue de traiter le fléaumondial de l’insécurité routière: « Un appel à lamobilisation de tous. Car cette hécatombe routière n’estpas une fatalité. Elle peut reculer, pour autant que soientmobilisés les moyens appropriés et que les pouvoirspublics fassent preuve d’une totale détermination ». Ils’agit de responsabiliser tout le monde, du simplecitoyen aux décideurs politiques: « Ce n’est pas la routequi tue. Ce n’est pas la voiture qui tue. Mais, à traverschaque accident, ce sont les hommes qui causent lamort des hommes. Par négligence. Par imprudence. Parrefus délibéré des règles. Au delà de la responsabilitéindividuelle, il faut souligner l’importance capitale desactions menées par les pouvoirs publics pour influer surles comportements de tous ».

De son côté, le Dr. Lee Jong-Wook a incité les payspauvres et en voie de développement de se lancer dansdes politiques de sécurité routière: « Plusieursinitiatives montrent que la sécurité routière peut êtreaméliorée, même dans les pays qui manquent deressources. Tous les secteurs (transports, éducation,santé, forces publiques) ont un rôle important à jouer ».

➠ Une première table ronde consacrée à lacollaboration internationale. Les pouvoirs politiquesont une grande responsabilité dans l’édification et lelancement d’une politique multisectorielle pour réduire

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le taux de mortalité sur les routes. Pour réussir, il estimportant de partager et analyser les programmes desautres pays mais aussi s’appuyer sur les expériencesenrichissantes des ONG. Il était clair qu’il est nécessaireet primordial de les encourager et les soutenir parcequ’ils ont une capacité remarquable dans lasensibilisation des citoyens de par leur vocation initialeou grâce à leur action de proximité sur le terrain.

➠ Durant la deuxième table ronde, des initiativesprometteuses étaient exposées notamment celle desEtats-Unis, du Nicaragua ou de la République Tchèque.

d) Les rapports de la YASA

Il est d’une évidence que la présence de la YASA à cecolloque international était une opportunité pour débattreavec les représentants de gouvernements, des sociétésciviles et de l’industrie de tous les pays présents.Néanmoins, l’association a profité pour soumettre augouvernement français, aux responsables de l’OMS et dela Banque Mondiale ainsi qu’aux autres participants lesdeux livres édités par la YASA, un dossier complet desbrochures distribuées ainsi que deux rapports pour lacirconstance, en françaiset en anglais, sur lacoopération internationalepour la sécurité routière,et préparés par notrereprésentant Dr. SamiMouwakdié et par M. ZiadAkl, le fondateur de laYASA. Il est à noter queles rapports de l’OMS etde la YASA étaient lesseuls supports distribuésdurant ce colloqueinternational.

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D’autre part, la YASA a participé au rapport de l’OMS àtravers le témoignage de Melle Joelle Sleiman qui a étéretenu par les éditeurs parmi des centaines d’autres àtravers le monde pour l’importance du message positif quis’en dégage et destiné à la sensibilisation des jeunes.

e) Le suivi

Cette Journée Mondiale de la Santé est destinée àadresser au monde un avertissement empreint de gravitémais aussi de solidarité. Ce n’est qu’un début. Par la suite,l’Assemblée Générale des Nations Unies a voté unerésolution sur le thème de la sécurité routière. Pour lesdirectives techniques, 1500 spécialistes se sont réunis enjuin à Vienne pour la Conférence Mondiale sur laPrévention des Traumatismes et la Promotion de laSécurité. La YASA a participé activement par sa présenceau débat et par l’exposition de deux études sous forme deposters.

5- Etude sur la coopération internationalepour la sécurité routière

a) Le poids global des traumatismes

Le taux des accidents de la circulation et des traumatismess’accentue rapidement dans le monde et provoque ungrand problème économique avec un impact social surtoutes les sociétés, notamment dans les pays en voie dedéveloppement. Selon les chiffres estimés parl’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il existe plusd’un million deux cent mille morts par an et plus de 25millions de traumatismes graves sur les routes du monde.

Le problème des traumatismes a été largement négligéparce que les accidents étaient considérés comme desaléas de la vie quotidienne. Actuellement, leur prévisibilitéest reconnue par la plupart1.

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1. “Injury Report”, OMS, Genève, 2000.

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La sécurité routière est considérée aujourd’hui comme undossier de transport et de santé publique d’une hautepriorité dans la plupart des pays développés. Le coût socio-économique et écologique n’est pas encore connu. Selonles estimations des Nations Unies, le coût économique desaccidents de la circulation représente 1 à 3% du PNB despays en voie de développement. Cependant, Rettingestime que l’impact économique global des traumatismesdépasse les 300 billions de dollars par an2.

Les politiques économiques nationales de la plupart despays en voie de développement donnent peu ou pasd’attention aux pertes économiques dues aux accidents dela route3. Malheureusement, la plupart des pays en voie dedéveloppement n’ont pas réalisé l’impact négatif desaccidents de la circulation (souffrance, hospitalisation,frustration des touristes) sur le PIB et par conséquent surle développement. Par exemple, les traitements procurésaux handicapés sont d’un grand coût pour la santépublique.

b) La sécurité routière: un problème négligé dans lespays en voie de développement

La mortalité due aux traumatismes de la circulation atoujours existé mais sa reconnaissance en tant queproblème de santé publique commence à se faire dans les

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2. Retting, Richard A., Improving Road Safety in the Urban Environment , the 70th

Transportation Research Board Annual Meeting , International Symposium on UrbanRoad Issues , session 177, Washington D.C., janvier 1991.

3. Hussain Ayad Muhsen, Soric 02, Manama, Bahrain, 23 Octobre 2002.

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dernières décennies4. Le problème mondial destraumatismes commence à être résolu une fois que l’onreconnaît que le contrôle des traumatismes est unproblème de santé et qu’il est de notre éthique de faire lenécessaire pour assurer la sécurité des individus.

La sécurité routière revêt trois dimensions humaine,économique et sociale. Il s’agit d’un problème d’équité. Lasécurité routière affecte énormément les peuples pauvres.De tous les moyens de transport, le transport routier est leplus dangereux et le plus coûteux en terme de vieshumaines. Toujours considéré comme un aléa de la viedans la plupart des pays en voie de développement, lesaccidents de la route n’y ont engendré des réactions fortesque très récemment. La sécurité routière devrait êtreplacée au centre des politiques de transport national etinternational5.

Pour plus de quatre décennies, la plupart des paysdéveloppés ont organisé des campagnes nationalescontinues pour réduire les accidents routiers qui se sonttraduites par une baisse significative du nombre des tuéssur la route. Par contre, dans les pays en voie dedéveloppement, aucune campagne sur la sécurité de lacirculation n’y était organisée6. Les gouvernements et lescitoyens de la plupart de ces pays considèrent que le sujetn’est pas d’une grande priorité.

Les études montrent que les conducteurs en Europes’attendent à des mesures plus strictes en matière desécurité routière comme l’amélioration de la qualité desroutes, un meilleur entraînement pour les conducteurs, uneapplication renforcée du code de la route, l’examen de lasécurité des véhicules et des campagnes sur la sécuritéroutière7. Alors que dans les pays en voie de

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4. Dinesh Mohan, Opening of Fifth World Conference for Injury Prevention and Control,Indian Institute of Technology , Delhi , Mars 2000.

5. White Paper; European Transport Policy for 2010: Time to Decide, Italie, 2001, p.66.6. “International Festival of Road Safety Campaigns”, Assocaition Tunisienne pour la

Sécurité Routière, Sousse, Tunisie, 28 Octobre 2001.7. Sartre (Social attitudes to road traffic risk in Europe) projects;

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développement la situation est très différente. Les sommesdépensées dans l’amélioration de la sécurité routière neréussissent pas à inverser la gravité de la situation. Lesefforts pour prévenir les accidents de la circulation sonttoujours inadéquats. Plusieurs pays en voie dedéveloppement ne sont pas suffisamment sensibles àl’encontre de l’impact négatif des accidents de la circulation.

Malheureusement, le PNUD, une ONG internationale,dédiée à aider tous les pays dans leurs efforts pouratteindre un développement humain durable, n’a considéréque récemment le combat contre les tragédies routièresfaisant partie de sa mission8. La YASA, ainsi que d’autresONG, recommandent que tous les gouvernements gèrentle nombre croissant des tragédies routières et travaillent àsauver des vies en réduisant la mortalité et les blessurescausées par les accidents routiers.

Il existe un besoin sérieux de lobbying pour faire pousserce sujet à être considéré comme une priorité sur l’agendainternationale. En 2003 et pour la première fois, l’OMSdécide d’adopter la sécurité routière comme le thème de lajournée internationale de l’organisation, pour le 7 avril2004.

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Sartre 1 concerne 15 pays en 1992 et Sartre 2, 19 pays en 1997.8. Minutes of a meeting of International Visitors with Mr Jonas Rabinovitch - Senior

policy advisor, Urban development and Rural – Urban Relations, PNUD, 8 Août2003, New York, E-U.

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c) La Résolution 57/309 de l’Assemblée Générale desNations Unies

Dans les dernières années, les indices portants sur lacroissance rapide des traumatismes routiers dans les paysen voie de développement ont amené l’OMS à donner unegrande importance à cet aspect de santé publique. Ceci aamené l’OMS à annoncer que la journée mondiale de lasanté de l’année 2004 serait dédiée à la « Sécuritéroutière ».

Le 22 mai 2003 fut un tournant dans l’amélioration de lasécurité routière sur le plan mondial. La 58ème session del’Assemblée Générale des Nations Unies a voté larésolution 57/309. Cette dernière traite des traumatismesde la circulation et des challenges en rapport avec laprévention des accidents routiers ainsi que leurs impacts.Elle accentue sur le fait que les traumatismes routiersposent un problème majeur en matière de santé publiquemondiale et requièrent par conséquent une action urgenteà l’échelle nationale et internationale.

La résolution 57/309 décrit l’amplitude du problème et sesconséquences sur la santé, la société et l’économie ainsique les facteurs de risque prédisposant certains groupes àêtre plus vulnérables aux traumatismes routiers.

Cette résolution encourage tout état membre à évaluer lasituation et les problèmes de sécurité routière. Cecienglobe d’inciter et de faciliter les recherches, d’améliorerles méthodes de collecte de données et d’encourager lacollaboration entre les différents secteurs. Une évaluationpertinente du problème des traumatismes de la circulationn’engage pas seulement des statistiques sur la mortalité etles blessures mais aussi l’impact économique pourpermettre la comparaison avec d’autres problèmes sociauxou priorités du gouvernement.

d) La réponse de la Banque Mondiale

Le besoin de réduire le taux des traumatismes routiers apoussé la Banque Mondiale à créer récemment une équipe

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de choc formée de membres provenant des secteurs de lasanté, de l’éducation et du transport. Par ailleurs, laBanque Mondiale possède des programmes dans 28 paysportant sur l’amélioration de la conception des réseauxroutiers, du système d’urgence et des soins médicaux pourles traumatisés de la route.

e) Les besoins des pays en voie de développement

Les accidents de la circulation constituent un des désastresles plus sérieux mais cachés qui mettent en dangerl’existence des millions de la population mondiale. Lesproblèmes routiers constituent un dilemme complexe àfacettes multiples et aux caractéristiques multidisciplinaires.Malheureusement, la mort annuelle de millions de victimesde la route dans les pays en voie de développement nereçoit que très peu d’intérêt sur les niveaux nationaux etinternationaux9.

La sécurité routière souffre beaucoup de la sous-estimationinternationale du coût socio-économique des accidentsroutiers. Plusieurs ONG font tout leur possible pour éleverla sécurité routière au sommet de l’agenda dudéveloppement humain (par exemple PRI, FEVR, YASA,MADD et FIA).

Les traumatismes de la circulation affectent les pauvres quisont de vulnérables usagers de la route (piétons, cyclistes,enfants, passagers). L’expérience des pays développésmontre clairement que l’évaluation économique du coûtengagé est un élément essentiel dans la planification etl’application des différentes phases des programmesd’amélioration de la sécurité routière. Cette façond’évaluation joue un rôle significatif dans la motivation desleaders politiques à s’engager énergiquement dansl’amélioration du niveau de la sécurité routière. Cettedernière ne peut se faire que sur la base d’un plan sérieuxet des programmes scientifiques. Les secteurs privés et

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9. “Prévention Routière Internationale workshop”, Madrid, 1er Mars 2002.

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publics sont concernés et sont invités à se tendre la mainet à se partager les efforts.

Des changements rapides avec toutes leurs complexitésculturelles et éducationnelles ne peuvent s’opérerfacilement dans les pays en voie de développement. Ladiversité des autorités concernées par la sécurité routièreles rend difficiles à appliquer. Ce qui a conduit, d’ailleurs, àl’échec de plusieurs investissements dans desprogrammes prometteurs.

Certains pays en voie de développement (Botswana,Brésil, Kenya, Chili, Indonésie. Jordanie, Kuwait etMalaisie) se sont engagés dans des programmesnationaux sur la sécurité routière et ont expérimenté ainsi,quelques tentatives concernant des approches complètespour combattre le problème de la sécurité routière. Mais,on peut toujours considérer que la plupart des pays en voiede développement sont encore à leurs premiers pas.

f) Proposition pour les pays en voie de développement

Le contrôle des traumatismes requiert des techniques trèsinnovantes. Les mécanismes actuels de collaboration dansla recherche interdisciplinaire, l’échange des méthodesentre les différents états et les structures d’intersectionentre les chercheurs et le public présentent encore unefaiblesse. Il y a eu des réussites dans la collaboration entredes individus et des états dans plusieurs domaines. Il estfortement recommandé d’activer les efforts dans lacollaboration internationale sur tous les plans en vue deréduire le taux de traumatismes routiers.

La coopération internationale fut effective et efficace dansla réduction des accidents dans la plupart des paysindustrialisés. Apprendre dans l’échange et le partage desexpériences a été un instrument efficace. Les pays voisinsont profité énormément dans le partage des expériencescomme c’est le cas des pays GCC, NAFTA, UE, danslesquels des similarités de situation sont notées.

Les pays en voie de développement devraient profiter de la

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considérable expérience des pays industrialisés dans ledomaine du registre des traumatismes. Les méthodes etles théories appliquées avec succès dans la sécuritéroutière des pays développés peuvent être adaptées à laplupart des pays en voie de développement10.

Le succès de telles actions dépend largement d’uneidentification claire du problème. Or, il est impossibled’identifier et d’analyser la situation de la sécurité routièresans des investigations basées sur des informations et desparamètres fiables sur les accidents, le trafic,l’environnement et autres facteurs contribuant11. Ainsi, uneétape importante consiste à établir une structure de travailefficace pour un système complet de collecte de données.

g) Sondage et enregistrement des décès de la route

Les chercheurs en matière de sécurité de la circulation ontremarqué que les chiffres sont en augmentation continue.De plus, les pays en voie de développement ne possèdentque 10% du parc mondial des voitures alors qu’ils sontconcernés par plus de 89% des morts annuelles sur lesroutes. Ces chiffres sont choquant et marquent la gravitédu problème dans ces pays dont les informations actuellessur la sécurité routière sont relativement faibles, maldétaillées et mal reliées12. Ceci constitue un obstacle

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10. Gustin Pierre, Délégué Général de la “Prévention Routière Française”, InternationalFestival for Road Safety, Tunisie, 29 Octobre 2001.

11. Kasm Mohammed, “Lebanese Tunisian Workshop about Impact of Media on RoadSafety”, Beyrouth, 7 juin 2002.

12. Bener et al, Road Traffic Accidents in Riyadh, “Journal of the Royal Society ofHealth”, Londres.

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majeur. Nous rappelons qu’en 1981, durant la conférencede l’OMS consacrée aux accidents de la circulation dansles pays en voie de développement, il a été noté que:

« Les informations sont essentielles à l’ensemble de laquestion pour une approche rationnelle et scientifique duproblème de la sécurité routière. Sans des sources dedonnées adéquates et sans facilité dans la collection desdonnées, leur analyse et leur interprétation, il ne pourrait yavoir des contre-mesures efficaces, des évaluations, desstratégies à présenter aux décideurs politiquesnationaux13 ».

Au fait, les comparaisons internationales sont trèsimportantes pour mener des évaluations dans plusieursdomaines. En général, les statistiques comparatives desdonnées internationales sont difficilement interprétablesparce que les variables ne sont pas adoptées dans lesmêmes conditions. Nilson a exprimé en 1987 que chaquepays possède son propre registre des accidents qui rend lacomparaison sur la sécurité routière entre les pays presqueimpossible. En effet, les statistiques comparatives entre lespays développés et ceux en voie de développementpeuvent conduire à des conclusions déformées si elles nesont pas traitées avec beaucoup de précautions.

En résumé, la première raison est qu’il n’existe pas destandardisation dans les définitions des accidents ou dansleur enregistrement. Deuxièmement, les donnéescollectées comme les traumatismes, la distance traversée,le coût socio-économique sont très ambiguës et nonunifiées. Troisièmement, la couverture de ces informationsn’est pas claire. Quatrièmement, la formulation del’accident est basée, dans les pays en voie dedéveloppement, sur une approche juridique et non sur laprévention et la sécurité. Cinquièmement, la qualité et lacomposition des moyens de transport varientconsidérablement d’un pays à l’autre.

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13. “Road Traffic Accidents in Developing Countries”, Rapport de l’OMS, TechnicalReport series 703, Genève, 1984.

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Dès que l’on arrive à concevoir un systèmed’enregistrement des traumatismes de la circulation et unemeilleure coopération sur les niveaux nationaux etinternationaux, cette recherche poussera plusieursinstitutions (média, ONG, administration,…) à étudiersérieusement les besoins en sécurité routière et à exercerune pression sur les gouvernements et les citoyens pourprivilégier la sécurité.

L’évaluation est une étape importante du programme. Touttravail mérite d’être évalué pour lui amener les modificationsrequises à son évolution. Il s’agit du processus suivi pourdéterminer le succès ou l’échec du projet. Il est d’unegrande importance d’avoir des données sérieuses etunifiées pour pouvoir les analyser et les interpréter.

h) Conclusion

Il existe un besoin de combattre le lourd fardeau destraumatismes de la circulation encore sous-estimé dansnombre de pays en voie de développement. Dans la plupartdes pays industrialisés, le nombre des morts de la route abaissé suite à des programmes sérieux dans la promotionde la sécurité routière. Récemment, certains pays en voiede développement ont lancé des tentatives d’intervention.Un effort concerté entre le gouvernement et ses partenairesest requis en vue de l’amélioration de la sécurité routière.

Les organisations publiques et privées opérant dans cedomaine sont invitées à établir des coopérations durablessur les scènes locale, régionale et internationale. Ilspeuvent partager et échanger leurs expériences pourréduire le poids global des traumatismes routiers à traversla promotion de la sécurité, les expériences réussies, leséchecs, les recherches, les études, les normes, lesstatistiques comparatives ou l’évaluation des facteursdéclenchant ou aggravant.

Finalement, les ONG spécialisées dans ce domainedevraient partager leurs expériences pour créer plus depression et de prise de conscience sur le niveau social oupolitique.

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