Date : 17 MARS 17

Pays : FrancePériodicité : Hebdomadaire

Page de l'article : p.46Journaliste : Véronique Rossignol

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La fortune de son cœur23 mars > ROMAN Mexique

Sergio Schmucler retracecinquante ans cle la vied'un homme vécue depuisune unique rue de MexicoLa calle Amsterdam a Mexico a un trace onginal sa forme en ellipse fait qu on revienttoujours a son point de depart Elle a d abordete un hippodrome au XIXe siecle aidant dedevenir la rue principale d un quartier rési-dentiel neuf « reflet du Mexique nouveau »Galo a 7 ans le 7 septembre 1939 quand sonpere menuisier quitte définitivement la maisonde cette rue Amsterdam dont il a nante abandonnant sa femme et son fils pour partir avecsa maitresse A partir de ce jour le fils choisitde ne plus sortir de chez lui et de rester presde la chaise que son pere lui a fabnquee

Sergio Schmucler ne a Buenos Aires maîsexile a Mexico a I adolescence ecnt sans jamaisquitter le point de vue de son personnage lavie d un assigne a demeure volontaire queses proches prennent pour un simple d espntet qui va pendant toute sa vie voir défiler lemonde sans quitter sa rue II apprend des

Sergio Schmuclerlocataires successifs de deux pieces de la maison I histoire et la géographie maîs surtout« des choses sur I ame des hommes » sur leurssentiments «faits de souvenirs et d oublis » IIconsigne des intuitions poétiques et profondesdissimulées derrière des observations naïvesle pouvoir des hommes a moustache la diversitedes goûts a partir des parfums de glaces

Calle Amsterdam viendra trouver asileAria une jeune Juive allemande dont le grandpere d du fuir Berlin apres la confiscation deson atelier de parfumerie Un republicainespagnol réfugie ouvrira le salon de coiffureGuermca pour lequel Galo deviendra apprentirécupérant en secret les cheveux des clientspour les conserver tnes et enveloppes dans

du papier journdl Le « tresor » de Galo gardiende la calle Amsterdam

Même le Che en route pour Cuba y ferahalte Les derniers locataires en 1976 serontun couple de danseurs de tango uruguayensC est Galo qui imposera le nom de leur ecoleI Academie Gardel A la mémoire du chanteurque son pere plus de quarante ans auparavantécoutait a la radio tous les matins Aux parolesde Volver son tango fétiche taillées pour cetéternel petit garçon qui a la grace de I inno-cence « Même si I oubli qui détruit tout/a tuema vieille illusion/humble je garde une espérancecachée/pour toute fortune de mon cœur »Veronique Rossignol

SERGIO SCHMUCLERLe monde depuis ma chaiseLIANA LEVI

Date : MARS 17

Pays : FrancePériodicité : Mensuel

Page de l'article : p.38Journaliste : F.M.

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LE MONDE DEPUIS MA CHAISE de Sergio SchmuclerTraduit de l'espagnol (Mexique) par Dominique Lépreux, Liana Levi, 187 pages, 17 €

C 'est le récit biographique d'un jeune Mexicain, témoin de la grande et de la pe-tite Histoire. Tout commence par un drame familial : le petit Galo assiste a unedispute sanglante entre son pere et sa mere, ainsi qu'au depart de son pere. Le

don Juan lui avait prédit qu'« il serait menuisier ou rien ». Soit : Galo ne sera rien. Ils'installe sur une chaise et se jure de ne jamais plus sortir de chez lui. La location despieces libres depuis la separation du couple donne lieu a un défile de personnages audestin exceptionnel. La Seconde Guerre mondiale ravage alors l'Europe. Pour fuir l'op-pression nazie, Ana, une adolescente accompagnée par son pere et son grand-père, estvenue se réfugier chez Galo. L'enfant comprend la detresse de ce vieux parfumeur juifde Berlin, exproprie a la faveur de son collaborateur aryen et contraint a l'exil pouréchapper a la mort. Sur place, tout n'est pas rose et l'antisémitisme rampant toucheaussi une partie des Mexicains. En témoigne le comportement du cure : « Ces gens vontfinir par envahir toute notre colonia et toute notre ville ». Plus tard, c'est un republicainespagnol qui loge chez Galo. Dans son salon de coiffure baptise Guernica, il accueilleses compatriotes et d'autres victimes de la barbarie mondiale. Galo abrite même unrévolutionnaire argentin, asthmatique, idéaliste, dont le nom n'est jamais cite maisqui rappelle fortement Che Guevara. Avec une grande finesse et des passages tres poé-tiques, Sergio Schmucler aborde des thèmes difficiles. Le déracinement, le deuil, la cul-pabdite de ceux qui ont survécu a l'oppression, mais aussi la position parfois ambiguëdes émigrés européens face aux autochtones : « Si nous tenons à rester c'est parce quetandis que la-bas nous redeviendrions de simples pekms, ici nous sommes des rois duseul fait que nous avons la peau blanche et les yeux verts ou bleus ». Avec des petitsriens, Sergio Schmucler, lui-même exile argentin au Mexique, emmené son lecteurdans une epopee immobile et humaniste vertigineuse. F. M.

Date : AVRIL 17

Pays : FrancePériodicité : MensuelOJD : 51688

Page de l'article : p.80-81Journaliste : Christine Ferniot

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ROMANSETRANGERS

II méditeen solitaireSergio SCHMUCLERUn premier roman qui donne àréfléchir sur ce qui nous entoure.

A ssis sur sa chaise près du bougain-villier, Galo regarde le mondetourner en écoutant les chansons

de Carlos Gardel à la radio. Il habite calicAmsterdam, à Mexico, et, depuis le départbrutal de son père - menuisier péremp-toire - avec une belle inconnue, le garçona décidé que « sa vie se déroulerait entreles murs de cette maison ». Il lui suffitd'observer les locataires de sa mère pourvoyager autour de sa chambre : unefamille de Juifs allemands en partancepour Guadalajara, un républicain espa-gnol, coiffeur de son état, rêvant de raserla moustache de Franco, quèlques acteurs,poètes ou danseurs de ballet. Pour mieuxdéchiffrer le monde, mesurer le temps

**ie Monde depuisma chaise

(El guardiande la calle

Amsterdam)par Sergio

Schmucler,traduit del'espagnol

(Mexique) parDominique

Lépreux, 192 p.,Liana Levi, 17 €

qui passe et trouver unsens à la vie, Galo laissesimplement la porteouverte sur la rue. Il acompris que le tracé dela calle Amsterdamformait un cercle, tel ledessin d'un éternelrecommencement.

Merveilleux péripleimmobile qui parcourtle xxe siècle sans userses souliers, Le Mondedepuis ma chaise estun roman philoso-phique, une fictionmusicale, une migra-tion littéraire, un essaihistorique et inverse-

ment. Ce livre donne envie de tout arrê-ter, jeter son téléphone portable, dispa-raître de Facebook et méditer sur leréalisme magique et l'indispensablemélancolie d'un tango murmuré par cemystérieux Sergio Schmucler qui signe,avec ce bijou métaphysique, un premierroman réjouissant. Christine Ferniot

Date : PRINTEMPS 17

Pays : FrancePériodicité : Bimestriel

Page de l'article : p.70Journaliste : Betty Duval-Hubert

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Ronde comme la TerreLa calic Amsterdam à Mexico, rue circulaire, est lepoint d'observation du temps qui passe et de l'agitationhumaine. Un rythme d'horloge pour mesurer les utopiesqui nous fondent et nous défont.

CE ROMAN ELLIPTIQUE, teinté de nuances loufoques, parfoisdrolatiques voire absurdes, aborde la condition humaine à tra-vers ses utopies et ses défaites dans le regard d'un homme,d'abord enfant devenu adulte. Fin observateur du monde quil'environne sans presque jamais quitter sa chaise, il saisit, par-court visuellement les mouvements des hommes dans cettesingulière rue circulaire. Inlassablement, il écoute, attentif etsilencieux, engrange le savoir auprès des autres, construit aufil du temps et de sa vie une sagesse intime. Il devient ainsi legardien secret de leurs mémoires, de leurs morceaux de vie faitsd'élans, de résistance et de ténacité, de ces hommes et de cesfemmes animés d'une volonté farouche de changer le monde.Fervent gardien du lieu, convaincu d'invincibilité depuis sachaise qu'il refuse de quitter, rejetant l'idée même d'effectuerun tour et quèlques pas dans la rue extérieure (une seule foisaccomplie lui a suffi,) il puise confiance et confidences auprèsdes nombreux locataires successifs des chambres mises à dis-position par sa mère Nul besoin de quitter la cour ou sa chaisepour comprendre que le monde ne tourne pas rond. À l'instar dupersonnage, ce roman est profondément attachant et dégage unebelle réflexion sur la temporalité, sur les tourbillonnements dumonde et des hommes.

Par BETTY DUVAL-HUBERT

Librairie La Buissonniere (Yvetot)

SergioSchmuclerLe Monde depuisma chaiseTraduit de l'espagnol(Mexique) parDominique LépreuxLiana Levi192p., 17 €

> Lu 8c conseillé parB. Duval-HubertLib. La Buissonniere(Yvetot)C. AiméLib. M'Lire Anjou(Château-Contier)J.-P. AgasseLib. Sauramps-en-Cevennes(Ales)

Date : 28 MAI 17

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 89089

Journaliste : Jacques Lindecker

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I TEMPÊTES i

Les innocents aux mains pleinesSergio Schmucler raconte un demi-siècle de l'histoire du Mexique (et du monde) à travers les yeux d'un garçon vissé sur une chaise. Quelleémotion ! Célèbres ou anonymes, les quatre héros de David Bose sont emportés par des événements qui les dépassent. Quelle écriture !

jacques Lindecker

1939, dans cette singulière calleAmsterdam a Mexico, une rue autrace elliptique ou l'on revienttou|ours a son point de depart Lepetit Galo est assis sur une chaise Une chaise fabriquée par sonpere pour qu'il le regarde travailler ll lui avait dit «tu serasmenuisier ou tu ne seras rien » Etpuis une dame est entree un |ourdans l'atelier Apres son depart,son pere se mit a s'appuyer eontre le mur pour turner et regarderle ciel La dame revint Elle embrassa son pere, et alors que« leurs corps n'étaient plusqu'une toupie », ils furent surprispar la mere de Galo qui empoignala scie du pere et coupa le brasde la dame a hauteur du poignet

Le pere fit ses bagages Et la meredécréta que Galo ne sortirait pluslamais de la maison Depuis, legarçon observe le monde depuissa chaise, et cherche a donner unsens a sa vie Grâce notammentaux occupants des chambres quesa mere a décide de mettre enlocation pour lui assurer un revenu C'est d'abord une famillelulve fuyant Allemagne nazie,dont la petite Ana, la faussement

Sergio Schmucler et David Bose

farouche Ana Ils se racontentleurs vies, et ils s'etreignentMaîs Ana s en va, faisant promet-tre a Galo qu il n embrassera ja-mais une autre femme Galopassera son existence a attendrele retour de son pere et d Ana Eton ne vous dit pas ce qu'il advint

SURFERRetrouvez sur [e ste [alsace fr a [a rubrique Lois rs puis Liretrois ext aitj des livres présentes cette semaine I un de Relever

déluges de David Bose I autre de Le monde depuis ma chaisede Sergio Schmucler [e dernier d Un seul parmi /es vivants de j onSealy D spombles aussi sur notre s te I ensemble des cr tiquesparues dans nos pages Lire

www.lalsace.fr

Avec Le monde depuis ina chaise,Sergio Schmucler enlumine cmquante ans de l'histoire du Mexique (et du monde) a travers lesyeux et les pensées de Galo CarGalo grandit, devient un hornme maîs reste un esprit « simpie » Un espr i t lumineuxd innocence et épris de veriteSans bouger de chez lui, Galo vaapprendre la folie des hommesl'esprit de resistance et I impossible combat contre le temps« Pourquoi les choses qui arriventarrivent elles ~> Pourquoi les hornmes font ils les choses qu'ilsfont 7 Quelqu'un peut il vraimentle savoir ? Et est-il si important dele savoir ? [ ] si le désir des

DR et © W ktor a Bose

hommes est si fragile, qu'est cequi fait que tout ait l'air si organise, comme si chacun savait ou vasa vie et le destin qui l'attend ? »

Folies

Célèbres ou anonymes les quatrepersonnages de Relever les deluges (un vers d'Arthur Rimbaud),parsemés au gré du passe, racontent également la vie d'« mnocents aux ma ins p l e i n e s »emportes par des evenements quiles dépassent David Bose revientd'abord au début du Xi i ie sieclepour se pencher sur le règne deFrederic de Hohenstaufen, deve-nu roi a lâge de douze ans, qui

Date : 28 MAI 17

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 89089

Journaliste : Jacques Lindecker

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survivra aux « loups » qui l'entou-raient, qui va conquérir la moitiédu monde « sans presque jamaistirer l'épée », apprendra neuf lan-gues, se penchera sur l'immorta-lité de l'âme ou l'origine dulangage par de cruelles expérien-ces. Il était roi, il pouvait tout sepermettre. Il se permettra tout.

Nous suivrons également HonoréMirabel, un valet de ferme quiaura échappé au tremblement deterre de Manosque en 1708 puis àla grande peste de 1720... avantd'être torture et condamné auxgalères pour avoir inventé la dé-couverte d'un trésor. Vient ensui-te un macon espagnol, MiguelSamper, pris durant l'été 1936dans l'absurdité et la sauvageriedes combats entre républicains etfascistes. Et enfin Denis à Mar-seille en décembre 2002, sympa-thisant (surtout de Mathilde,l'une des leurs...) d'un grouped'anarchistes qui s'est lancé àl'abordage d'un bateau-restau-rant. Un portrait complexe desrévoltés et de son ennemi, le«bourgeois», cet «être auquelon doit l'invention de l'individu,le miracle de la solitude, la mé-lancolie, la floraison et la défensedes arts. » David Bose enflammela « porcherie » des époques parla poésie ; son écriture est impé-tueuse, ardente, exaltée. Magnifi-que.

LIRE « Le monde depuisma chaise», Sergio Schmuder,éditions Liana Levi, 188 p., 18€.« Relever les déluges », David Bose,éditions Verdier, 94 p., 12,50€.

SIMPLE THINGSDate : JUIN/ JUILLET17Pays : France

Périodicité : Bimestriel Page de l'article : p.102Journaliste : Dominique Fidel

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FAIRE UNE PAUSE GOURMANDE

Pai DOMINIQUE FIDEL

Le mondedepuis ma e

LEMONDEDEPUIS MACHAISESergioSchneider(Liang Levi//€)

On ne peut pas dire qu'il aitbeaucoup bouge dans sa vie GaloÇa fait même 50 ans qu'il reste rive la,sur cette vieille chaise en bois fichéedans une rue de MexicoMaîs depuis ce jour de 1938 ou sonpere est parti faire la revolution, sesyeux ont vu passer tout un mondedes Juifs fuyant le nazisme desrépublicains espagnols, desrévolutionnaires argentins, despoètes, des coiffeurs et autresdanseurs tous charges d exils et dedéracinements Fidèle au poste, Galoa passe sa vie a les ecouter et atravers lui leurs voix nousparviennent, faisant revivre parpetites touches délicates et coloréesun demi-siècle d'histoire universelle

Date : 23/04/2017Heure : 18:37:22

www.livraddict.comPays : FranceDynamisme : 0

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Le Monde depuis ma chaiseSergio Schmucler (2017)

Titre original : El Guardián de la calle Ámsterdam (2013)

Synopsis

Tous les jours, dos appuyé au mur, le père de Galo écoute les chansons de Carlos Gardel en fumant sacigarette sous les yeux de son fils. Quand il l'abandonne pour partir avec sa maîtresse, en 1938, il scelle àjamais son destin. Galo décide de ne plus quitter leur maison de la mystérieuse calle Amsterdam à Mexico,une rue au tracé elliptique où l'on revient toujours à son point de départ... Dès lors, depuis sa chaise, il observe.Il observe ces hommes et ces femmes qui louent à sa mère les deux chambres vacantes. Juifs allemands,républicains espagnols, révolutionnaires argentins, poètes, coiffeurs ou danseurs, exilés volontaires ou forcés,tous, chargés de leur passé, se raconteront à Galo. Ce roman singulier et captivant parcourt un demi-siècled'Histoire et décortique l'âme humaine avec une lumineuse acuité.

Tous droits réservés à l'éditeur LIANALEVI 292971067