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 R  ÉGIO N E M M S P AYS DE L O IRE P O ITO U C HA REN TES No vembre-Décembre 2 01 0 : N °213 : 3, 0 0 euros De  ouches à O  reilles L  La a   b b o ou uc ch he e  o ou uv  v e er r t  t e e “A ujourd’hui je m e suis reconstruit...  Je suis de nouveau moi-même...” Pierre  Yves com pagnon à  M auléon.

De Bouches à Oreilles n°213 Novembre-Décembre 2010

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La Bouche Ouverte :- Interview de Pierre Yves, compagnon à Emmaüs Peupins Mauléon. - Nouvelles: Peupins... Jean-Claudes de Nantes, Saintes... - L'abbé Pierre et la crise (en 1982).- Paroles de "passagers".Le Pince à Oreilles :- Salon régional "solidaire" à Châtellerault.- Rencontres régionales 2010 des Amis : Angoulême et Cholet.- La prévention des risques : journée régionale à Mauléon.Rédacteurs : Duverger Jean-Claude et Souriau Georges.Directeur de publication : Arru Bernard.Imprimé par "Les Ateliers du Bocage".Emmaüs Peupins - 79140 Le Pin

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 R  É G I O N E M M A Ü S P A Y S D E L O I R E P O I T O U C H A R E N T E S

No vembre-Décembre 2 01 0  : N °213  : 3,

 0 0 euros

De B  ouches à O reillesL Laa  bboouucchhee  oouuv veerrt 

 tee 

“ Au jourd’hui  je me suis reconstruit...

 Je suis de nou veau moi-même...”Pie r re  Y ves compagnon à  Ma u léon.

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BàO : Cette fois, c’est un “collègue de

boulot” que j’interviewe... Pierre Yves,que je rencontre chaque semaine dansla “bibliothèque” du bric à brac de Mauléon, aux moments où je mets desdisques vinyles - triés et cotés - à lavente... Mais je le laisse se présenter...

Pierre Yves : Je suis originaire du Pas deCalais, je suis né dans les corons des mines. Mongrand père travaillait aux ateliers centraux des mines.C’était une région qui, en 1952 - mon année de nais-sance - ne vivait que par le charbon. Question pénibi-lité du travail, je me souviens de revoir les mineurs

qui revenaient après avoir passé 10h dans la mine etqui avaient la gueule complètement noire, avec leursyeux comme des “billes bleues” qui ressortaient dunoir... ils revenaient avec un large sourire, parcequ’ils étaient contents de rentrer du boulot et deretrouver leurs femmes et leurs enfants... Je trouveque maintenant, on a parfois perdu les vraies valeursdu travail... Eux savaient ce que c’était la pénibilité dutravail.

BàO : Et tes parents ?

Pierre Yves : Mon grand père maternel était porion,

c’est à dire contremaître. Il était surtout à la mainte-nance du matériel... Du côté de mon père c’étaientdes commerçants, des petits quincaillers. Mon pèreavait débuté comme professeur et après il a eu l’op-portunité de partir en Afrique et la famille est partie - j’avais 2 ans et demi et j’étais fils unique - d’abord àDakar, puis à l’intérieur du Sénégal... Le climat nem’a pas convenu... D’ailleurs je me demande com-ment je suis encore vivant parce que étant gamin, j’aifait cinq fois des convulsions et une fois la diphtérie...dont on mourait en général... Je suis donc revenu

dans le Pas de Calais à Auchel, dans le croissantminier et là j’ai été élevé par mes grands parents. Mesparents sont revenus après 6 ans... Mon père était unpigeon voyageur pour soncommerce : on est allés àDunkerque, à Rennes, àNantes etc...

BàO : Bonjour les écoles pour toi !

Pierre Yves : Pour la petitehistoire, j’ai fait quatorze

bahuts, sans avoir été viréd’un seul !!! De la primaireau bac... C’est pas marrantd’être continuellement déra-ciné, les plantes n’aiment

pas ça, les humains non

plus. Parfois j’envie les gens qui sont restés dans leurmilieu, qu’ils connaissent parfaitement...

BàO :Tu as fait des études supérieures après ?

Pierre Yves : Oui j’ai fait du droit jusqu’à la licence,après le service militaire en Allemagne, à Trèves etLandau... Revenu à Lille où étaient mes parents, j’aidemandé à mon père de continuer des études... Il m’adit c’est très bien mais tu te les finances toi-même.Moi ça me convenait très bien, et j’ai fait des emploisde manutentionnaire... un peu de tout, en demandantun poste de pion à l’Education Nationale. Quand j’aiété pion, d’abord je gagnais mieux et ça me laissaitplus de temps pour aller à l’amphi... Cinq ans dontune année redoublée...

BàO : Et donc retour sur le marché du travail...

Pierre Yves : Le commerce ! J’ai eu l’opportunité detravailler pour la Redoute. C’était le début de la ventepar téléphone... J’étais chargé du secteur sud-ouest,un travail de gestion... Après 3 ans, j’ai complètementchangé et je suis allé en Arabie Saoudite. C’était dansles années 80 !

BàO : De fait, pour un changement, c’en est un !

Pierre Yves : Travailler pour Sodexo ! C’est pas la cui-sine haut de gamme mais c’est le premier restaurantdu monde ! C’est même Sodexo qui fournit les rationsmilitaires pour les soldats américains ! C’est quelquechose de colossal, créé en 1966 par un gars deMarseille qui s’appelle Pierre Bellon, qui était d’une

simplicité extraordinaire ! Ungrand bonhomme... On medirait, Pierre Yves, tu reparsen Arabie Saoudite demain,dès maintenant je fais mesvalises !

BàO : Quelques souvenirs delà-bas ?

Pierre Yves : D’abord, j’aimebien les paysages déser-tiques. Mon boulot c’était detrouver de nouveauxcontrats avec des sociétés

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Pierre Yves, compagnon à Emmaüs Peupins, Mauléon.

   P   a  r   o   l   e   à . . .

En fév 2010, lors de la  visite de Muhammad YUNUS :Pierre Yves était intervenu en ces termes (cf

BàO 206 p.9) : “Je suis arrivé à Mauléon en mai 2004 avec un sac plein d’amertumes... aigri contre la société... Aujourd’hui je me suis reconstruit... J’ai un mental positif, je suis de 

nouveau moi-même...” 

Affichages humoristiques...

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installées là-bas. C’est la planè-te entière qu’on y retrouve,tout le monde parle anglais...C’est le pays de la démesure,par exemple les délires demégalomanie du roi Fad... ARyad, un de ses palais avait 3kms² de surface habitable. Au

niveau humain, c’est une expé-rience extraordinairement enri-chissante... Tu y rencontres desBrésiliens, des Coréens, des  Japonais, toute la planète. Jesignale quand même que si les Français étaient trèsbien considérés, les Philippins, Marocains etc...étaient mal vus et victimes de racisme... Bref, j’y suisresté deux ans et demi, puis il y avait moins de tra-vail.

BàO : Bien passé le retour en France ?

Pierre Yves :  J’ai oublié de dire que je m’étais mariéquand je travaillais pour la Redoute... Nous avons eudeux filles. Je revenais tous les 3 ou 4 mois enFrance... A mon retour, habitué à bourlinguer, j’aicontinué le procédé... et ce n’est pas ce qu’il y a demieux ! J’ai fait beaucoup de conneries dans ma vieau niveau des choix que je devais faire ! Questionboulot, je suis devenu directeur des ventes dans l’in-dustrie du carton, carton ondulé, dans plusieurssociétés. J’y ai connu mon meilleur ami avec lequel jesuis toujours en relation. Il était ingénieur de fabrica-tion. C’était de l’industrie lourde avec des machines àpapier de 250m de long, 8m de large, sortant desbobines de 40 tonnes ! Pour le carton, c’est 150m delong et 4m de large... Les quantités sont astrono-miques. J’étais à Amiens pour toute la zone Nord,Picardie, Pas de Calais... J’ai changé de sociétés plu-sieurs fois, mais toujours dans le carton ! Avec desdéménagements du nord au sud de la France. J’aimême été le créateur et le gérant de la filiale françai-se du plus grand groupe belge d’emballage VPK :EPOC (Emballage Papier Ondulé Compact).Professionnellement j’étais sur une pente ascendante

mais des évènements ont fait que tout a basculé...BàO : Tu nous en dis plus ?

Pierre Yves : Entre temps j’avais divorcé parce quema femme est entrée chez les Mormons, et mes fillesont suivi, complètement embrigadées là-dedans... Jeme suis remarié avec Jacqueline, avec laquelle j’ai euune troisième fille (je ne sais faire que des filles !).C’est en 1993, en fêtant Noël, que j’ai ressenti de vio-lentes douleurs. Ma femme a appelé un médecin quim’a dit que j’avais fait des excès à Noël et que je fai-sais une grippe intestinale ! C’était faux ! En fait j’é-

tais toujours malade, 40° de fièvre et j’ai été hospita-lisé. Radios... branle bas de combat général... immé-diatement sur la table d’opération... réveil 3h30 plustard : péritonite aiguë ! Il était grand temps avantinfection du sang et septicémie ! En fait j’ai passé

toute mon année 94 dans cethôpital : 8 opérations avec anes-thésies générales et traité à lamorphine. C’est hallucinanttoute la merde qu’on m’a fichudans les veines pour me sauverla vie ! Je crois que ça m’a portésur le mental dans les années

qui ont suivi parce que je n’a-vais plus du tout la même façonde réagir. Bref... 8 opérations...  J’ai des cicatrices... ça fait

Rambo sur les plages !

BàO : Et tu as pu reprendre le travail ?

Pierre Yves : Sorti de là-dedans, j’ai fait une grossedépression et comme je suis anti-médicaments, je nel’ai pas soignée... Se remettre tout seul c’est difficile...la grosse angoisse. J’avais aussi perdu mon boulot. lePDG ne savait pas si j’allais en sortir vivant et m’avait

remplacé. Il m’a filé un capital et j’ai signé en bas que je partais. Etant licencié, j’ai aussi touché les Assedic.Avec ce capital, j’ai racheté une société - c’est encoreune de mes grosses conneries au niveau profession-nel - qui faisait de la pâtisserie industrielle fraiche...ce qui n’était pas mon métier ! Un copain comptablem’avait dit : surtout ne prends pas ça, c’est vérolé departout ! Au bout d’un an et demi, c’est tombé toutseul... J’ai donc perdu mon capital et je n’avais plusque mes yeux pour pleurer. C’est le moment aussi où j’ai divorcé pour la deuxième fois... Et je suis tombéde Charybde en Scylla... vraiment tombé... et demoins en moins la force de lutter. J’ai vivoté à droite,vivoté à gauche, fait des petits boulots. En plus, à45/50 ans, t’es considéré comme un vieux pour re-trouver du boulot... Et toujours dépressif, c’étaitlatent... ce qui fait que boire un coup ça fait du bien“temporairement”. Je ne suis pas vraiment tombédans l’alcool - jamais ivre - mais c’est ce qu’on appel-le pudiquement “l’alcoolisme mondain” ! Apéros...vins... et tu ne bois plus d’eau...

BàO : Tu avais gardé un logement ?

Pierre Yves : J’en avais tellement ras le bol que je suis

allé sur Marseille pensant que “la misère serait moinspénible au soleil” comme chante Aznavour. Eh biennon... dans les bas-fonds... j’ai couché dans des hôtelspouilleux et aussi dans les stations de métro deMarseille, un claudo quoi ! Lamentable. Ma mère aessayé de reprendre contact avec moi et m’a aidé àrevenir chez elle en Bretagne. J’ai réessayé des bou-lots mais ça a jamais marché même de remonter uneboutique. Pendant 10 ans, de 94 à 2004, ça a toujours,toujours été la merde ! J’ai même essayé de rentrerdans un monastère à Vannes pour avoir l’esprit tran-

quille, serein... mais le supérieur m’a conseillé de nepas rester ! Même le Bon Dieu n’a pas voulu de moi !Et en 2004, je suis arrivé ici avec un caractère insup-portable, aigri comme c’est pas possible.

BàO : C’est donc ici ta première communauté !

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Toujours avecle sourire...

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Pierre Yves : En fait j’ai fait d’abord unpetit séjour de six mois à la commu-nauté de Fontenay le Comte, où j’aiconnu Christophe, qui était responsa-ble à ce moment-là. Et j’ai atterri là...après une dégringolade entre êtregérant de société et coucher dans lemétro de Marseille ! Mais je crois que

toutes les merdes qu’on m’a mises dansle corps, c’est comme de la drogue quite bousille intellectuellement.

BàO : Comme je dis toujours : l’impor-tant est d’en être sorti !

Pierre Yves : Maintenant je dis que jesuis très bien ici... Comme je l’ai dit

quand le professeur Yunus est venu, Mano et JeanFrançois, les responsables, ont fait preuve de beau-coup de patience à mon égard pour essayer de mesortir de là... j’étais insupportable... aigri de chez

aigri, à mal supporter tout ce qui se passait autour demoi.

BàO : Au plan boulot ?

Pierre Yves : On m’a mis tout de suite aux livres avec Jean Marot, un ami de la communauté. Et quand Jeann’est plus venu, c’est moi qui ai organisé comme jevoulais et pour ça, Mano et Jean François m’ont fichuune paix royale et m’ont fait confiance. Et je profitede l’occasion que tu me donnes ici pour les remercierchaleureusement. C’est un boulot très relationnel et jeme suis fait plein d’amis. J’ai aussi retrouvé une amie

et une vie affective...BàO : Tu peux nous en dire un peu plus sur Emmaüs,avec tes termes à toi ?

Pierre Yves : Emmaüs c’est une structure devenueabsolument essentielle dans le système social fran-çais, surtout la branche communautaire : si ellen’existait pas ça mettrait 3500 personnes dehors !...qui iraient coucher dans le métro de Marseille parexemple... Pour le XXème siècle, l’abbé Pierre c’est unmonument ! Il a réalisé, comme dit Martin Hirsch, lamultinationale de la solidarité. Donc le systèmeEmmaüs est exportable dans les autres pays, qui enont besoin, aussi bien au Burkina, en Inde ouMadagascar. Le gros avantage c’est qu’Emmaüs estautosuffisant financièrement et n’a pas besoin defaire des émissions type Téléthon pourgagner de l’argent... N’oublions pas quedans notre région, l’ensemble EmmaüsPeupins et Ateliers du Bocage est ledeuxième employeur, grâce au travail his-torique de Bernard et Mano. S’il y avait unpeu plus d’organisations semblables dansle reste de la France, il y aurait certaine-

ment moins de chômage.BàO : Te connaissant, je sais que tu es bienorganisé pour ton boulot aux livres...

Pierre Yves : La bibliothèque, les clients ledisent, est une belle bibliothèque. Je l’ai

mise en place en fonction de ce que j’ai appris aucours de mes études et puis voilà...

BàO : Tu sais pratiquement tout ce que tu as commebouquins.

Pierre Yves : Je répertorie le maximum de livres parauteurs et maisons d’édition sur PC... Ca m’a pris desnuits et des nuits pour entrer tout ça, mais mainte-nant, c’est un outil de travail extraordinaire. C’est un

travail dont j’ai transmis les dossiers à d’autres com-munautés, Angers et Elbeuf entre autres. J’en profitepour dire que si d’autres communautés sont intéres-sées, je leur ferai parvenir avec plaisir une copie àcondition de m’envoyer une clé USB à la communau-té de Mauléon...

... Par contre je suis complètement différent mainte-nant : autant j’étais quelqu’un de pas marrant, etmême rigide, quand j’étais dans le monde du travailalors que maintenant je suis plutôt quelqu’un decomique et rieur... Je n’ai plus envie de me battre

pour mon petit cursus personnel !BàO :  A ta façon, tu t’es quand même engagé dans Emmaüs.

Pierre Yves : A mon tout petit niveau, oui... J’essaiede participer à la commission formation régionale, etaussi comme compagnon relais à la Maison deFormation d’Emmaüs France.

BàO : On compte sur toi pour que des formationsdébouchent sur la région ! On termine sur d’autrescentres d’intérêt, d’autres passions pour toi ?

Pierre Yves : La musique ! Pas pour jouer des instru-

ments, je ne suis pas un vrai musicien mais moi c’estpour écouter. Je suis très branché jazz, jazz manou-che, blues... mais aussi les simpiternels Doors, LedZeppelin et cie... Et toute la soul music, qui est unemusique extraordinaire ! Je suis passionné aussi parle cinéma anglo-saxon... j’ai beaucoup de DVD...

BàO :  Et tu en fais profiter les clients de la biblio-thèque !

Pierre Yves : Certains me disent qu’ils viennentautant pour la musique que pour les bouquins ! Cafait plaisir ! Om me demande même les coordonnées

de ce que je passe !BàO : Merci Pierre Yves !

(Interview réalisée par Georges Souriau)

   P   a  r   o

   l   e   à . . .

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L e  s P  e  u  p i  n  s  e  n   p h  o  t  o  s...

   L   a   v   i   e   q

   u   i   v   a . . .

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Manif  à Br essuir e ( 28 oct )  I ncendie aux  P apillons( 30  oct ) ... que des dé gât s mat ér iels...

.L iana et  pét anque ( 5 sept )   J our née communaut air e ent r e comp, r esp et  amis ( 28 oct ) 

Déf ilé de mode pour  J our née P or t es Ouv er t es du C hant ier  d’I nser t ion ( 19 nov ) 

Onpour r ait  endir e deschoses...L es phot os

par lent  d’el-les mêmes...Un malheur mais beau-

coup depet it s bon-heur s à

cueillir  auquat idien !

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 J  e  a  n  C  l  a  u  d  e   a  r  t  i  s t  e   à   N  a  n  t  e  s

J e a n  C l a u d e  Ad a m  a  p l u s  d e  3 0 v o i x  à  s o n  a r c .

Depuis  mon  enfance,   j'aimeimiter  les  v oix  connues.  Av ecbeaucoup  d'intérêt  et  de  pas-sion  j'ai agrandi mon répertoireau fil des ans.Originaire  de  Lorraine,   jeréside depuis plus de 2 ans à lacommunauté  E mmaüs  deBouguenais. A force de passionet  d'entrainement  j'ai  fait  depetits  spectacles.  E n  1985,   jetente  ma  chance  av ec  l'émissionT remplin  sur  RT L  animé  par  J ean  LucBertrand ou  j'interprète " Ar e  y o u   l o v e s o m e  t o n i  g h t "  d'E lv is. E n 1995  je reten-te ma chance à Paris mais la concurrenceacharnée  à  raison  de  mon  courage.L'année dernière, E mmaüs me propose departiciper  aux  60  ans  d’E mmaüs  auZ enith de Paris. La semaine dernière uncouturier  de  la  région  nant

aise  medemande de participer à un spectacle à laC ommunauté de Bouguenais. J 'aime chan-ter  et  plus  encore  imiter  un  répertoiredes chanteurs populaires comme J onnhyHallyday, C laude F rançois, Michel Sardouet  bien  d'autres.  J 'espère  grâce  àE mmaüs me  faire  conna î tre  et  pourquoipas faire un C D au profit d'E mmaüs .Adam J ean C laude

   L   a   v   i   e   q   u

   i   v   a . . . “La toute petite, petite réalité des communautés..

 S  a i n  t  e  sOn remercie le Peux pour les p

alettes qui servent de chemin pour accéder aux car

a-

vanes et on remercie aussi les personnes des 

Peupins qui ont renové la nouvelle cuisine

qui sera bientôt inaugurée.

Les travaux des nouveaux sanitaires avancent

 et  la vie communautaire continue, on

essaie de faire le mieux qu'on peut pour l'améliorer  et on remercie

 les communautés

qui nous ont aidés financierement ou avec du materiel.

On est touchés par la maladie de Pia et on lui souhaite un bon rétablissem

ent et qu'el-

le sera bientôt avec nous.

Bon courage a Bernard et Thierr y qui travaille

nt beaucoup, et aux compagnons aussi.

Bon courage à tous.  Tarik.

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En 1982, l’abbé Pierre en visite à

Poitiers parlait de "la crise" !C’est toujours d’actualité !

(extrait de "Emmaüs une toute petite très  grande chose" dont la bande-son originale 

vient d'être numérisée et restaurée par les soins de Laurent Laflèche... et bientôt 

disponible... 0549452044) “Regarder les choses dans leur réalité

complète, aujourd'hui çademande du courage…

(regarder)  l'énormitéde ce qu'on appellemaintenant "la crise"devant laquelle se trou-ve la partie du mondedans laquelle nous som-mes…

Lorsqu'on entend leshommes politiques…dans nos campagnesélectorales, chacun atendance à dire (ou àavoir l'air de dire) :"Voilà mon programme…la crise, bientôt on n'en parlera plus !", nous sen-tons bien, au fond denous mêmes que ce n'estpas vrai, que c'est desmots. La crise, il y en a pour longtemps,pour notre partie du monde...

Je me trouvais, il y a quelques semaines,aux Etats Unis (nous y avons une petite

communauté à New-York, une des plus mi-sérable du monde…, dans le quartier assezterrifiant de Haarlem)... On m'avaitdemandé de venir pour une réunion auprèsde Nations-Unies… J'ai entendu des hom-mes éminents de science, de responsabili-té, dire cette absurdité : "Il ne dépend que de notre détermination de faire pour que notre manière de vivre puisse se perpé- tuer". C'est absurde et nous participons àcette absurdité... exactement d'ailleurs de

même que, du côté de l'Est, est absurde depenser que pourrait durer indéfiniment lerégime tel qu'il est.

…Tous ceux qui regardent les choses de

près voient bien que, en quelque sorte, laterre tremble. Un jour, le Président Cartera osé dire en s'adressant à ses compatrio-tes : "Le temps est venu où notre manière de vivre doit disparaître ! Alors que nous sommes 5.5 % de la totalité de notre huma- nité, pour vivre de la manière où nous vivons, nous sommes dans la nécessité, de consommer tous les jours 30% de l'énergie disponible à travers le monde. Comment serait-ce possible que ça puisse conti- nuer?"  Nous, dans la partie du monde oùnous sommes, nous faisons partie d'une

part de l'humanité qui,pratiquement, domine et

absorbe les 3/4 de cequi est disponible à tra-vers la terre !

La crise, elle dureratrès longtemps et ellepeut, ou être un malheurtout à fait désespérant,ou - et c'est là que latoute petite, petiteréalité des communautéscomme celle que vous

avez parmi vous, appa-raît comme une grandechose - cette crise, ellepeut aussi devenir l'en-trée dans une autrecompréhension de cequ'est la vie...”

 

... apparaît comme une grande chose !” abbé Pierre

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Paroles de passagers !!!Par expérience, accueillir des passagers, c’est pas évident... Ils arrivent en géné-

ral quand on est débordés et qu’on n’a pas le temps de s’occuper d’eux... Souvent “ils ne sont pas tout seuls” comme on dit quand il y a de l’alcool dans l’air... Certains arri-

vent toujours en début de week end pour être sûrs de ne pas participer au boulot etêtre 2 ou 3 jours peinards “aux frais de la princesse” ... “juste pour la gamelle”...

Bref, l’histoire du “carreau cassé”, c’est chiant à gérer au quotidien... Un petit rap-pel historique, anecdote de l’abbé Pierre : « Trop de confort n’est pas si salutaire que cela…dans les premières années il n’y en avait pas du tout, pas de chauffage ou 

peu en hiver, des carreaux cassés aux fenêtres… Il est bon d’en garder un !... Gardons tou-  jours un carreau cassé dans nos univers bien feutrés pour entendre les plaintes qui viennent du dehors ! » . Le commentaire d’un responsable témoin : “ J’ai cru tout d’abord qu’il plai- santait - l’abbé Pierre - et... soudain, je compris ce qu’il avait voulu dire ! Ce carreau cassé devait nous rappeler à chaque instant que, non seulement nous avons froid à cause du cou- 

rant d’air créé, mais aussi qu’il y a de l’autre côté des gens qui sont plus malheureux que nous, qui ont plus froid que nous , qui ne mangent pas aussi bien que nous et qu’au delà de notre confort et de nos faiblesses, nous devons nous en occuper sans cesse...” 

Cela dit, chaque communauté fait ce qu’elle peut pour le meilleur accueil possible... Ici, cesont les responsables qui gèrent... là ce sont des compagnons volontaires qui assurent l’ac-cueil... ailleurs, il y a un tour de permanence de compagnons les week ends pour présenterles lieux, donner à manger... Nous avons des exemples aussi de compagnons logeant en stu-dios qui invitent tel ou tel passager pour un repas ou un café... Et même l’exemple d’un pas-sager “pizzaïolo” à qui il est arrivé de cuisiner des pizzas pour toute la communauté !

Sur ces pages, nous reproduisons des “paroles de passagers”... On ne dit pas d’où elles

viennent... Nous les avons récupérées ici ou là, en paroles ou sur un cahier genre “livre d’or”à disposition dans un local... C’est une bonne idée ce cahier, pour se motiver à continuer... semotiver à garder le local propre... se motiver à bien entretenir la literie... tous détails degrande importance...

Des esprits chagrins diront qu’il y a beaucoup de “mercis” et que les passagers “malaccueillis” ne le disent pas, ne l’écrivent pas... C’est sans doute vrai... mais ne boudons pasnotre plaisir, et encore une fois, que cela nous “motive” davantage...

Bonne lecture... Georges.Les prénoms ont été omis exprès... Les photos viennent d’internet...

   A   c   c   u   e   i   l . . .

8

 M e r c i  p o u r  c

 e  l o c a  l  d e  p a 

 s -

 s a  g  e  v r a  i m e n

 t  t r è s  b i e n,  p

 r o p r e

 e t   r i e n   à    r

 e d i r e...   D... 

 n o u s

 a  c c u e i l l e  f o r

 m i d a  b l e m e n t

  b i e n,

 l a   s e u l e  c h o

 s e  q u i  s e r a  i

 t  b i e n

 e s t  u n  f r i g  o  a 

 u  l o c a  l  p o u r

  l a 

 n o u r r i t u r e.   M e r c i   b e a 

 u c o u p.

 X ...

Page 9: De Bouches à Oreilles n°213 Novembre-Décembre 2010

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.

-

9

J e   r e me r c i e   ma d a me W ... ( s i c )  d e  s o n  a c c u e i l , a i n s i q u e  l e s   g e n s  q u i  n o u s  o 

n t  f a i t 

ma n  g e r   l e   s o i r ,  c ’ é t a i t   t r è s 

b o n . Q u a n d  a u  l o c a l , c e l a  f a i t p l a i s i r  d ’ a r r i v e r  d a n s  c e  l o c a l p r o p r e . Me r c i . X ...

 

C’est toujours un plaisir derevenir après six années...Merci pour la solidarité... X...

Le même (un humoriste) :N’arrache pas cette page ni lasuivante, sale clodo et lave tonputain de corps ! signé Rebelle...(rire !)

Le même : Rebelle... a étéaccueilli par Y... et Z... le silen-

cieux... Ici on trouve le calme, lebon repos ; on peut laver nosvêtements et en plus on ymange très bien... Il y a le sou-rire, la solidarité et le respect ;c’est une grande famille ! Mercià B... la meilleure élève desoeur Emmanuelle... Merci à

C... mon préféré car c’est aveclui que j’ai le plus dialogué...Longue vie à toutes et tous etaussi beaucoup de bonheur.

X... le Rebelle.

M e r c i  à  v o u s  t o u s  e t  t o u t e s   p o u r 

v o t r e   a c c u e i l   m a t é r i e l   e t   a l i m e n t a i - 

r e ...  e t   s u r t o u t   p o u r   l e   r e l a t i o n n e l 

q u e   v o u s   e n t r e t e n e z   a v e c   t o u s   l e s 

 g e n s  q u i  m a r c h e n t  s u r  c e t t e   p l a n è t e ,

t o u t e s  r a c e s , r e l i  g i o n s  e t c ... c o n f o n - 

d u e s . S u r  c e , k e n a v o  e t  b o n n e  c o n t i - 

n u a t i o n  à  t o u t e s  e t  t o u s  d a n s  v o s   p r o - 

 j e t s   p e r s o n n e l s  e t  c o l l e c t i f s ... m e r c i 

à  W ...  p o u r  s a  c u i s i n e  à  f a i r e  f r é m i r 

P a u l B o c u s e . X ...

 Merci  de  m ’a  voir  a ccuei l li

 bien  que  je  m

e  sois  trompé  de

rou te.  Une da me m ’a  déposé à   V...

a u  lieu de  T...

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A l'occasion de la braderie solidaire de Châtellerault, Bruno a orga-nisé un débat "contradictoire" ou plutôt "complémentaire"… Omar Banous a expliqué qu'émigrer est une galère dans tous les sens du mot, etque l'Europe refuse d'accueillir dignement ceux qui fuient la misère etla guerre… Olivier Clochard nous a rappelé que les droits fondamentauxà la libre circulation sont bafoués par de nombreux pays dont celui quise prétend le pays des droits de l'homme !!! Tous les deux ont raison

et apportent un éclairage intéressant sur une réalité tellement marquée par lasouffrance et aussi l'espoir…

Pierre-Yves nous parle lui aussi de descente aux enfers et de la renaissancetoujours offerte à travers l'accueil et laconfiance… C'est un beau témoignage, merciPierre-Yves, tu as du recul, de l'humour, peut-être un jour nous écriras-tu une perle de vie????

Enfin comme d'habitude ce BaO nous donneplein d'infos et de commentaires sur le carreaucassé de l'abbé Pierre, la prévention des

risques, les paroles de passagers, etc… bref unetranche ordinaire et géniale de la vied'Emmaüs… A bientôt. Bernard 

POUR VOS CADEAUX DE FIN D’ANNEE !  Nous avons toujours à votre disposition le livre “Nous compa-gnes et compagnons d’Emmaüs...”, qui regroupe 32 inter- views du journal depuis 15 ans : adresser commande et chèque (ordre “JCDuverger BàO”) à JC Duverger 33 Square François Severt 49000 ANGERS.

A l’unité : 11 € franco de port Par 5 : 5 € par livre + 7.65 € de port Par 10 à 15 : 5 € par livre + 10.50 € de port Par 20 : 5 € par livre + 12.40 € de port 

 Le 

pince 

oreilles

 

SommaireNum 213 - 16 pages

1/4 : Interview de Pierre Yves, com-pagnon à Emmaüs Peupins Mauléon.

5/6 : Nouvelles : Peupins... JClaude deNantes, Saintes...

7 : L’abbé Pierre et la crise (en 1982)

8/9 : Paroles de “passagers”...

 A : Edito

B/C : Salon régional “solidaire” àChâtellerault.

D/E : Rencontres régionales 2010 desAmis : Angoulême et Cholet.

F/G : La prévention des risques : jour-née régionale à Mauléon.

De B  ouches à O reilles

   E   d   i   t   o

 R  É G I O N E M M A Ü S P A Y S D E L O I R E P O I T O U C H A R E N T E S

No vembre-Décembre 2 01 0  : N °213  : 3,

 0 0 euros

Dir e c t e u r  DE Pu b l ic 

 

a t io n   :  ARRU Be r n a r d Ré d a 

 

c t e u r S  :  d 

 

u v e r g e r  JCLAUDE e t  SOURIAU Ge 

 

o r g 

 

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Im 

 

p r im 

 

é  p a r   “Le s  At e l ie r s  d u  Bo c 

 

 

g e ”

Em m a ü s  Pe u p in s   -    79140 Le  Pin  

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LES DEUX INTERVENANTS :Omar BA :

Né en 1982 à Thiès au Sénégal, Omar Ba étu-die la sociologie à Saint-Étienne et à l'Ehess. Il apublié trois livres : “Soif d'Europe”, “Je suis venu, j'ai vu, je n'y crois plus” et “N'émigrez pas! L'Europe est un mythe”. Son analyse à contre-courant de l'immigration lui a valu des attaquesassez fermes de différents acteurs sociaux oupolitiques. Une mise en cause de la véracité de

son parcours a également été l'objet de nom-breux articles. Pour autant, ce qu'il avance estriche pour la réflexion sur les migrations. La pen-sée et la réflexion doivent prendre le pas sur l'é-motion, l'idéologie et une forme de «pipolisation»du discours politique. En 2011, il sera l'un desparrains de la campagne « Pas d'Éducation, pas d'Avenir ! » Pour lui, l'éducation est la clé dans lalutte contre le sous-développement, permettantaux peuples de dialoguer avec les autres sur desbases d'égalité et de responsabilité...

Comme il le disait : “J’essaie d’être réaliste et pragmatique... C’est insupportable de voir des africains immigrés emprunter de l’argent pour revenir en vacances au pays avec de belles voitu- res... Insupportable que les Universités africai- 

nes servent de passage aux étudiants africains 

avant d’aller dans les Universités européennes et américaines... et ils ne retournent jamais chez eux !...

La Région mutualise à lacommunauté de Châtellerault

Un salon “solidaire” le 24 octobre 2010 Nous avons souvent relaté dans le BàO l’importance de l’accueil inconditionnel pourla communauté Emmaüs de Naintré, en particulier l’accueil de sans papiers et de deman-deurs d’asile... accueil entrainant la location de logements extérieurs et en conséquenceune charge financière lourde. De plus, la région de Châtellerault est - comme on dit -“sinistrée” économiquement, d’où la difficulté d’avoir une trésorerie “saine” pour faireface... Nous savons bien que dans le mouvement, tout le monde n’est pas d’accord aveccette orientation... et de nombreux débats ont déjà eu lieu. Disons simplementqu’Emmaüs Naintré participe à ces débats, en liens étroits avec Emmaüs France et laBranche Communautaire...En ce qui nous concerne en région, nous avons décidé - au-delà des vraies questions

posées - d’agir d’abord en solidarité pour soutenir moralement et financièrement une commu-nauté qui - finalement - applique peut-être trop à la lettre le cri de l’abbé Pierre : “Et les au- tres !” ... et pratique à sa façon le “Mes amis au secours !” de 1954...

Evidemment qu’un équilibre est souhaitable mais restons ouverts à toutes solutions demutualisation en fidélité à nos valeurs fondamentales...

   I   m   m   i   g  r   a

   t   i   o   n . . .

B

En “introduction” au salon solidaire : un débat fortintéressant le samedi soir 23 octobre à Châtellerault :

Omar BA

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Olivier CLOCHARD :Olivier Clochard est chercheur associé à

Migrinter, Université de Poitiers. Auteur de"L'Atlas des migrants en Europe. Géographie cri- tique des politiques migratoires." 

Quelques points soulevés :

L’importance de la libre circulation : cf laDéclaration des Droits de l’Homme article 13/2 :“Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.” 

L’importance de militer pour fermer les lieuxd’enfermement et les centres de rétention... etarrêter les “charters”...

Plusieurs associations tiennent à jour la listedes victimes, immigrés et réfugiés, de la «forte-resse Europe». Se fondant sur des rapports depresse et des signalements effectués par desorganisations locales, elles tentent d’en établir unecomptablilité aussi précise que possible. Seuls lesdécès précisément documentés sont comptabilisés- on imagine le nombre réel ! -... chiffrage a minimad’une hécatombe ignorée. Les ONG estiment à prèsde 15 000 le nombre de victimes de la "guerre auxmigrants" menée depuis vingt ans par l'Europe.

Voyager est un privilège de riches, tandis quepour ceux qui ne peuvent prétendre aux sésamesque sont les passeports et les visas, les frontièressont des no man's land où ils risquent leur vie.

Le Haut Commissaire des Nations unies pour les

réfugiés (HCR) faisait il y a peu le même constat.En déplorant le durcissement de la politique d'im-migration de l'Europe, à un moment où des fac-teurs nouveaux grossissent les rangs de ceux quiont besoin de quitter leur pays, il a souligné com-bien il est aujourd'hui difficile de distinguer "un réfugié climatique d'un migrant économique, un exode forcé d'une migration choisie". Une préoc-cupation à laquelle semble répondre le dernier rap-port du PNUD (Programme des Nations unies pourle développement), qui plaide pour qu'on "lève les

barrières" migratoires. Ses experts y affirmentau demeurant qu'“il n'existe aucune preuve d'im- pacts négatifs de l'immigration sur l'économie, le marché du travail ou le budget, alors que les béné- fices ne sont plus à démontrer dans des domaines comme la diversité sociale et la capacité d'innovation".

Le débat reste OUVERT !!!Chacun à leur façon, Omar et Olivier nous ont

livré des éléments et titillé les neurones... A nousd’aller plus loin dans nos analyses... sans oublier que“devant toute humaine souffrance, emploie-toi non seulement à la soulager sans retard mais encore à détruire ses causes... emploie-toi non seulement à détruire ses causes mais encore à la soulager sans 

retard... !” 

“RESULTATS” du salon !La quinzaine de groupes Emmaüs de la région

présents à ce Salon ont vendu pour à peu près

15000 € de marchandises...

Des frais sont bien sûr à soustraire et le, solde

sera partagé entre principalement le Collectif

Migrants de Châtellerault et une partie à

l’Association AWEL* de Poitou Charentes, dont l’ob-

 jectif est une meilleure prise en charge des person-

nes immigrées victimes de mauvais traitements et

de tortures dans leurs pays d’origine...

Mais comme on le dit toujours à Emmaüs, au-

delà des résultats financiers, ce qui est important,

c’est la RENCONTRE rendue possible ce jour-là

entre acteurs d’Emmaüs de la région... et aussi les

clients... Ca c’est précieux !!!

*Awel veut dire “parole”...

Le collectif

C

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Quelquesretours desATELIERS :

I - “Faire avec” etnon “à la place de” :

- Etre ami demande respect del’autre, tact, réserve... Ne pasremplacer le compagnon maisl’aider.- Attention : la prise de pouvoirpar un groupe, un ami qui vienttous les jours, est un risquepermanent.- Dans les communautés, lescommissions sont les lieux privi-légiés du “faire avec”.- Les repas pris en commun sontdes temps importants de convi-vialité.- Représenter la communauté àl’extérieur, en binôme ami-com-

pagnon, est une expérience quienrichit les relations.

II - L’échange des “savoirs”:- Etre ami c‘est accepter d’ê-

tre bousculé dans ses idées.“J’apprends de l’autre et j’ai le devoir de transmettre...” - Apprécier ce bain de diver-sité et de mixité sociale.- La sensation d’être le maillond’une chaîne.- L’histoire du mouvement setransmet par les anciens,compagnons et amis.- Au-delà du savoir-faire, ontransmet du savoir-être. Etre

ensemble, c’est une aventurehumaine, une forme d’école de lavie.

III - Que faire face auxnouvelles précarités ? :

- Combattre les causes de lamisère est un axe stratégiquedu mouvement.... Quelles actionslocales, ici et maintenant ?- Exemples de précarité : des

 jeunes désocialisés sans forma-tion... des femmes seules expo-sées à la violence... des popula-tions aux besoins spécifiques :migrants, ex-détenus, cas psy...

- Exemples d’actions : les ac-tions d’alphabétisation tantpour français que pour mi-grants... la concertation avecd’autres associations... partici-per aux Cercles de silence...faire des “maraudes” avec lescompagnons pour rencontrer lesréalités de la rue... intervenirdans les municipalités sur leslogements sociaux... développer

les accueils au sortir des pri-sons...Et toujours avoir en tête : 

“Il faut que la voix des sans-voix empêche les puissants de 

dormir”. (Abbé Pierre)

   R   e

   n   c   o   n   t  r   e   A

   m   i   s . . . Rencontre des AMIS de la région.

C’est maintenant une habitude : les “amis” de nos groupes Emmaüs,appelés aussi “bénévoles”, se rencontrent deux journées par an... Et c’est une très bonne habitude ! A chaque fois, c’est au moins une cinquantaine d’amis qui se retrouvent, autour de Louis et de Jean Louis du bureau de région. Ci-des- sous, quelques retours des rencontres 2010 : le 15 juin à la communauté d’Angoulême... le 18 novembre à la communauté de Cholet.

Le thème du 15 juin à Angoulême :Trouver sa place parmi les autres et donner du sens à son activité.

Permettre à chacun de trouver sa place, dans le respect des différences commedans ce qui nous rassemble, prendre conscience et développer ses savoirs pour les partager,

acquérir ainsi de l’assurance et de la reconnaissance à ses propres yeux...

D

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Emmaüs Europe ???Carte d’identité :

- Emmaüs Europe est née àOuagadougou en 2003, del’Assemblée Mondiale d’Emmaüs

rejoignant ainsi les 3 autres “ré-gions” : Emmaüs Afrique, EmmaüsAsie et Emmaüs Amérique.- Son but : une dimension euro-péenne d’Emmaüs pour luttercontre toute forme d’exclusionet de discriminations et oeuvrerpour la reconnaissance et la

  jouissance effective des droitsdes plus pauvres.

- Comment ? : En soutenant lesgroupes européens, spécialementles plus fragiles... En initiant eten consolidant le travail inter-groupes... En interpellant lesinstances politiques européenneset les députés européens. En2010, c’est le « Paquet Asile »qui est en cours de négociations...Il y a du boulot, vous vous en dou-tez !!!

Quelquesretours desATELIERS :

I - Pourquoi cettedimension européenne ?:

- Tout simplement parceque la misère est partout,universelle...- Une présence “européen-

ne” d’Emmaüs permet d’ou-vrir - d’entr’ouvrir - toutesces frontières, qu’ellesoient politiques, écono-miques ou culturelles...

II - Commentnous vivons cette

dimension ? :- Beaucoup deretours sur l’ac-cueil des “gens de

l’Est”, nombreuxdans nos commu-nautés, avec lerisque que des“clans” se formentpar ethnies... parcultures...- Le fait que descompagnons fran-çais ne compren-nent pas cet accueil.- Le rôle desresponsables esttrès important dansces prises de cons-cience et ces déci-sions d’accueils.- Sans oublier toutes nos bellesexpériences de “vivre ensemble”dans le travail... les repas...

III - Comment progresser ? :Agir au quotidien :

- Apprendre à travailler en“réseaux”, en “partenariat” avecd’autres associations et groupes.- Se faire appel entre groupes de

la région pour mutualiser lesmoyens, équilibrer les accueils.- Améliorer la communication...pourquoi ils viennent ?- S’engager dans l’alphabétisationAgir sur les causes :- Connaître et intervenir demanière cohérente auprès de nos

maires, députés, députés euro-péens pour faire pression sur telou tel aspect... tel ou tel dossier...de telle sorte que les décideurs

de chaque pays élaborent deslois justes et respectueusesdes gens.- S’informer sur les causesde l’immigration.- Faire profiter l’Europe denos pratiques concernant la

récupération et le traite-ment des déchets.A nous revoir

les amis !

au centre : Gabriela

Le thème du 18 novembre à Cholet :le mouvement Emmaüs a-t-il sa place au sein de l’Europe ?

Ensemble nous avons réfléchi sur le rôle que peuvent jouer les amis non seulement sur le plan local maisaussi plus largement, dans une société qui se mondialise. Car trop souvent, vivants sur le sol français, nousoublions que peu à peu se forgent des règles européennes qui s’imposeront à nous demain...

Pour nous aider, nous avons apprécié la présence de Gabriela MARTIN, du Secrétariat d’EmmaüsEurope. Elle a bien joué son rôle de “coordinatrice” en nous faisant partager sa connaissance des quelque 260groupes Emmaüs dans 16 pays d’Europe... et surtout en nous communiquant la passion de l’équipe Emmaüs Europe

pour faire intégrer des “droits humains” dans toutes les politiques européennes...

E

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Une PRISE de CONSCIENCE aprèsl'ACCIDENT de TOULOUSE !

Le lundi 31 mars 2008 est survenu sur l'auto-route A 9 un accident d'une rare gravité qui a fait7 morts et quatre blessés dont deux très graves.A l'origine de cet accident, un minibus de laCommunauté de Toulouse avec à son bord 7 com-pagnons qui revenaient d'une sortie à la Féria deNîmes. Cinq compagnons sont décédés ainsi quedeux personnes qui se trouvaient dans une voiturequi circulait en sens inverse : le conducteur, un

 jeune homme de 19 ans qui conduisait et un hommede 40 ans qui avait été pris en stop.

Très vite après l'accident, il est apparu que lechauffeur du minibus Emmaüs, n'était pas leconducteur qui avait été désigné pour accompa-gner le groupe. Ce chauffeur n'avait pas de permisde conduire et après analyses il s'est avéré qu'ilavait 1,05 gramme d'alcool dans le sang. On nesaura jamais comment et pourquoi le changementde chauffeur a eu lieu.

Dans une lettre de Christophe Deltombe,

Président d'Emmaus France, adressée aux prési-dents des groupes Emmaüs, il leur est alorsdemandé de mettre en œuvre toutes les actions

  jugées nécessaires pour sensibiliser tous lesacteurs (compagnes, compagnons, salariés etbénévoles) aux problèmes de sécurité et de pré-venir les risques qui pourraient se présenter soitdans les lieux de vie soit dans les lieux d'activités.

Une équipe s’est constituée suite à l’AG EmmaüsFrance de mai 2008... C’est elle qui apris son bâton de pélerin et qui fait letour des régions...

Le “DOCUMENT UNIQUE” !

Les objectifs : chaque groupe debase doit entamer des démarches d’é-

valuation et de prévention des risquesafin de mettre en sécurité les person-nes accueillies...

Ce travail doit aboutir à la rédac-tion du DOCUMENT UNIQUE... le mot

La Prévention des Risques !Journée régionale à Mauléon le 4 novembre.

Dans le mouvement Emmaüs, on à souvent tendance à dire que “prendre desrisques” fait partie de nos origines, de nos intuitions... C’est vrai qu’il y a“risques” et “risques”... Autant il nous faut continuer à “prendre des risques”en pratiquant par exemple l’accueil inconditionnel - quitte à se mettre eninfraction vis à vis de lois injustes -, autant quand il s’agit de la santé - parfoisde la vie - des acteurs d’Emmaüs, il nous faut être vigilants et prendre lesmoyens adéquats pour aboutir à la meilleure sécurité possible...

C’était le but de ce 4 novembre 2010 : Françoise C et Marie Elisabeth C -toutes les deux d’Emmaüs France - étaient présentes pour présenter l’impor-tance du sujet et les moyens d’avancer...

Une quinzaine de groupes de notre région étaient présents...

   C   h  r   é   t   i   e   n   s . . .

Les trois mots clés de la journée : E P REvaluation Prévention Risques

La problématique :Comment faire dans un groupe pour que

tous se sentent impliqués, et pas seulementla personne chargée “d’acheter les gants et les chaussures de sécurité” ! 

Le nouveau statut des compagnons et descommunautés demande au mouvement d’ê-tre garant de la sécurité des personnesaccueillies.

Cela demande une démarche participativede tous...

F

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est lâché !Ce document n’est pas une “usine à gaz” qui, une

fois écrit, serait remisé au placard... Le modèleproposé a été bâti dans un souci de simplification,de clarté et de compréhension. Reste à chaquegroupe de l’adapter à son propre niveau.

C’est le sens du sigle : EPR, Evaluation,Prévention, Risques ! Pour réussir une bonne pré-

vention des RISQUES, il faut les EVALUER pourmieux les hiérarchiser et établir un plan d’actionefficace pour les PREVENIR.

Ce document doit permettre d’identifier leséventuels risques portant sur l’activité (organisa-tion, comportements), les véhicules et l’immobilier.

Les espaces concernés comprennent les lieux devie, les lieux d’activité - dans et hors les murs - etde vente.

C’est un outil de concertation, d’animation... àremettre sur le tapis à chaque changement destructure, d’organisation, de personne...

BàO : Valérie, tu peux nous don-ner tes impressions sur cette  journée “prévention” ? Valérie : Le fait qu’à EmmaüsPeupins, nous avons des lieux detravail liés aux Ateliers du Bocagenous a déjà habitués à penser àtous ces problèmes de sécurité...Depuis quelques années, il y a unCHSCT (Comité d’Hygiène deSécurité et des Conditions deTravail) et la communauté en faitpartie. C’est d’ailleurs moi qui lareprésente pour le Peux.BàO : Tu as appris des choses ? Valérie : Bien sûr... On avait travaillé sur les ate-liers de travail, mais pas sur les UVA (Unités deVie et d’Activité) comme c’est indiqué sur le clas-seur... Ce sont tous les risques à prévenir dans leslogements des compagnons, les bureaux etc...BàO : Tu parles de classeur ? Valérie : Emmaüs France a distribué un classeurcomplet à chaque groupe Emmaüs. Il est composé

de fiches “méthode” qui indiquentla démarche générale à suivre, lesfamilles de risques - par exempleles risques liés à la manutention, lesrisques d’incendie, on en saitquelque chose aux Peupins ! Ensuiteles fiches “risques” où ceux-ci sontdétaillés, et enfin les fiches

“annexes” à remplir régulièrement,dont le fameux “document unique”.BàO : Je vois que l’animation était bonne et pédagogique ! Valérie : C’était très bien de tra-

vailler à partir de photos prises surle tas dans des communautés. Je me souviens ducompagnon travaillant dans une benne, pendant qued’autres balançaient des objets par dessus !!!BàO : Tu as bon espoir que ça fonctionne bien aux Peupins ? Valérie : Oui. Nous avons déjà un groupe de tra-

vail avec 2 responsables (Jean François et moi-même), 1 compagnon, 1 ami et 1 salarié.BàO : Merci Valérie.

Une manière “ludique” de travailler surla prévention des risques à partir de photos.

G

FrançoiseClausse,

d’EmmaüsFrance,

animatricede la journée

Le point de vue de Valérie, responsable Emmaüs Peupins.