23
Sylvie Lardon, Armelle Caron Philippe Chambon, Monique Bouchaud UMR Métafort, Clermont-Ferrand La démarche participative comme outil au service de l’apprentissage collectif Le jeu de territoire « Gestion intégrée de la forêt du Vercors »

de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

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Page 1: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

Sylvie Lardon, Armelle Caron

Philippe Chambon, Monique Bouchaud

UMR Métafort, Clermont-Ferrand

La démarche

participative comme

outil au service

de l’apprentissage collectif

Le jeu de territoire

« Gestion intégrée de la forêt du Vercors »

Page 2: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

2

PLAN DE L’EXPOSÉ

• Gestion adaptative et apprentissage collectif

• Adaptation du « jeu de territoire »

• La gestion intégrée de la forêt dans le Vercors

• Les apprentissages des chercheurs et des acteurs

• Vers une démarche partagée

Page 3: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

3

GESTION ADAPTATIVE

&

APPRENTISSAGE

COLLECTIF

Page 4: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

« La gestion adaptative est une approche de la gestion des systèmes

naturels qui s’appuie sur l’apprentissage (…) en adaptant les

pratiques en fonction de ce qui a été appris » (Bormann et al. 1999)

GESTION ADAPTATIVE

4

Page 5: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

Importance du

contexte collectif dans

le processus

d’apprentissage =>

participation pour le

favoriser

Double boucle

d’apprentissage =>

changer les

référentiels (cognitif normatif) pour l’action

APPRENTISSAGE COLLECTIF

Pahl-Wostl 2009

5

Page 6: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

DANS LE CADRE DU PROJET FORGECO, UNE

MOBILISATION DU JEU DE TERRITOIRE SUR LA

CCMV POUR :

Construire une vision partagée du territoire pour favoriser l’action

collective (apprentissage croisé : acteurs/acteurs et chercheurs =>

acteurs)

Apporter une dimension territoriale aux modèles de gestion forestière

(apprentissage acteurs=>chercheurs)

6

Diagnostic

Modélisation Participation

Partage du diagnostic

Données Indicateurs

Cartes

Co-construction de scénarii à l’échelle du

territoire

Evaluation

Page 7: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

LES 3 ÉTAPES

DU JEU DE TERRITOIRE

7

Etape 3

Envisager l’action

Mobiliser

Co-construire

Les actions

Atelier du 24 Janvier 2012

24 acteurs et modélisateurs

Ateliers du 13 et 14 Mars 2012

15 acteurs et modélisateurs

Etape 1

Constater et Partager

État des lieux

Diagnostic

Partage avec les acteurs

La vision partagée

Etape 2

Vision d’avenir

Qu’elle(s) évolution(s) ?

Scénarisation

Vision concertée

Scénarisation prospective

Spatialiser les informations

S’exprimer

Assurer la transversalité

Argumenter

Articuler les échelles

Etre créatif

Hybrider les savoirs

7 principes du jeu de territoire

Page 8: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

8

ADAPTATION

DU

« JEU DE TERRITOIRE »

Page 9: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

ITINÉRAIRE MÉTHODOLOGIQUE

Chercheurs Modélisation

Acteurs du territoire

Chercheurs Sciences sociales

indicateurs Fiches Forêt

Documents, entretiens

Grille actions

Acteurs commanditaires

Fiches

territoire Diagnostic

préalable

Fiches action

préalables

Maquette des

dynamiques

Dessins des

scénarios

Liste

des

enjeux

Fiches

actions

Modèles

Diagnostic

partagé

Scenarii et

modalités de

gestion

plaquette

Actions Jeu de territoire chercheurs Débat acteurs

plaquette

Page 10: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

Indicateu

rs indirec

ts de biod

iversité à

 

l’échelle 

du peupl

ement 

Le  Cemagre

f  a mis  en

  place  de

s placette

s  de mesur

d’arbres 

en forêt

  privée  et 

publique

  pour  les 

communes

  d’Autra

ns, Méaud

re,  Villard

  de Lans

  et 

Correnço

n en Verc

ors. Ces p

lacettes o

nt été im

plantées

 

dans  diffé

rents  typ

es de pe

uplements

  forestier

s. Nous 

nous  inté

resserons

  ici plus 

particuliè

rement à  de

ux 

types  de

  peuplem

ent :  les

  futaies  r

ésineuses

  et les 

futaies m

ixtes (mélan

ge feuillu

s‐résineu

x). 

 

Pour  cha

cun de  c

es  types 

de peupl

ements et p

our les 

deux  type

s de  pro

priété no

us  prése

ntons  les

  résultats

 

obtenus p

our un so

us‐ensem

ble d’indi

cateurs i

ndirects 

de biodiv

ersité à l’

échelle d

u peuple

ment : 

>  Le  nom

bre de  t

rès gros

  bois  pa

r  hectare

  (diamètre 

supérieur

e  à  55cm)  :  les 

arbres  de 

gros  diam

ètre 

fournissen

t des hab

itats part

iculiers po

ur certain

es espèce

animales 

et  végétales

  (ex.  gr

osses  br

anches  m

ortes ; 

cavités). 

> La riche

sse en esp

èces d’ar

bres : il s

’agit tout

 simplement 

du nombre d

’espèces d

’arbres ob

servé sur 

les placet

tes de 

mesure.  

> L’équita

bilité des 

espèces d

’arbres : 

c’est une

 mesure de

 

l’équilibre

  de la  r

épartition

  de l’abo

ndance  e

ntre les 

espèces. 

Lorsqu’un

e  seule  e

spèce do

mine  le pe

uplement, 

l’équitabi

lité est nu

lle.  

>  Le nom

bre d’arb

res morts 

debouts 

par hect

are 

(diamètre 

supérieur

  à  30cm

)  :  les  arb

res morts 

debouts 

constitue

nt  un  ha

bitat  spé

cifique  po

ur  de  no

mbreuses 

espèces d

’insectes,

 de  mouss

es et de c

hampign

ons. 

 

Les placet

tes de me

sure son

t circulair

es et  font

 707m²  (15

m de rayon

). Les  rés

ultats rep

résentent 

des moyen

nes. Ces m

oyennes 

peuvent 

cacher  u

ne  forte  v

ariabilité 

selon  les 

condition

s  écologiq

ues et  sy

lvicoles. 

Afin d’ap

précier  la

  qualité  d

e  l’estim

ation  qui 

dépend  d

e  la 

variabilité

  naturell

e  de  l’ind

icateur  e

t  du  nom

bre de  p

lacettes, 

nous  don

nons  l’int

ervalle  d

e  confian

ce  de  ce

s moyenn

es  (valeu

rs  entre 

parenthè

ses dans l

e tableau

). 

 

TABLEAU

 DES 

RESULTAT

PAR TYPE

 DE 

PROPRIE

TE ET 

PAR TYPE

 DE 

FUTAIE 

 

Propriété

  Peuplement 

Abondanc

e des 

très gros

 bois (m²) 

Richesse

 en 

espèces 

Equitabil

ité 

des espèc

es 

Nbre d’ar

bres 

morts (/ha

Forêt 

publique

 

Futaie 

Résineuse

 

17.96 

(16.56‐19

.38) 

4.36 

(4.28‐4.44

0.58 

(0.56‐0.60

2.12 

(1.71‐2.53

Futaie 

Mixte 

15.91 

(11.41‐20

.42) 

4.75 

(4.52‐4.98

0.72 

(0.69‐0.75

2.95 

(1.71‐4.18

Forêt 

Privée 

Futaie 

Résineuse

 

6.37 

(4.55‐8.18

3.72 

(3.56‐3.89

0.53 

(0.49‐0.57

4.95 

(3.48‐6.42

Futaie 

Mixte 

3.54 

(1.63‐5.44

4.50 

(4.35‐4.65

0.72 

(0.70‐0.74

6.35 

(3.98‐8.35

 

 

La futaie 

mixte res

te dominée

 par les ré

sineux pu

isque la pr

oportion 

de résineu

x y est en

 moyenne su

périeure à

 70%. Le n

ombre  d

e très 

gros bois

 est en m

oyenne p

roche de

 16‐18 en

 forêt pub

lique et e

ntre 3.5 e

t 6.5 en f

orêt privé

e. Ces val

eurs son

t assez él

evées po

ur la 

forêt pub

lique mai

s un peu

  faible en

  forêt pri

vée. La ri

chesse en

 espèce 

est confo

rme à cel

le attend

ue à  l’éta

ge monta

gnard da

ns  les 

Alpes du

 Nord. El

le traduit 

la domina

nce de d

eux ou tr

ois espèc

es et la p

résence 

non négli

geable d’

espèces a

ccompagn

atrices  (é

rables, 

sorbiers)

. Comme a

ttendue, c

ette riche

sse est pl

us élevée

 en futaie

 mixte qu

’en futaie

 résineus

e. Elle es

t plus éle

vée en fo

rêt publiq

ue, 

notamme

nt pour la

 futaie ré

sineuse. C

ette diffé

rence est

 liée à la

 présence

 d’un sous

‐étage plu

s riche en

 espèces d

ans le cas

 des forêt

publique

s. Les équ

itabilités 

sont en r

evanche 

très proc

hes entre

 les deux 

types de

 propriété

. Pour la f

orêt publ

ique le n

ombre d’

arbres 

morts  à  l

’hectare 

de  plus  d

e  30cm  de 

diamètre 

est  supér

ieur aux 

prescript

ions  pou

r  la forêt

  publique

  (au mo

ins  un  ar

bre mort

  à 

l’hectare)

. Le nomb

re d’arbre

s morts d

ebout est

 deux fois

 plus imp

ortant en 

forêt priv

ée. 

L’ensemble d

e ces résu

ltats dres

sent un t

ableau p

lutôt favo

rable à la 

biodivers

ité. Une v

oie d’amélior

ation pou

rrait être

 la créatio

n de 

trouées 

de  l’ordr

e de 0.25

 hectare 

au  sein d

u  couver

t  forestie

r pour  fa

voriser d

avantage

  les espè

ces pionn

ières  héli

ophiles e

t  les 

espèces a

nimales inféo

dées aux 

jeunes pe

uplements

. Une prog

ression d

e la quant

ité de trè

s gros bo

is pourra

it être en

visagée e

n forêt 

privée. Ce

tte situat

ion favor

able en m

oyenne p

eut cache

r de forte

s hétérog

énéités s

patiales q

ui ne sont

 pas ici qu

antifiées.

 

Fo

t / B

i od

i ve

rs

i té

Fiche

Forgeco

2 PHASE PRÉPARATOIRE DU

JEU DE TERRITOIRE :

RÉDACTION DES FICHES

> Utilisation de certains résultats de recherche

(rapports et mémoires comme données tièdes)

> Rédaction des fiches de jeu (13 « fiches-chercheurs »)

• Consigne : rédaction d’un texte court sur une question ou un résultat de recherche spatialisé sur le territoire

• Le coordinateur relance et identifie certains thèmes sollicite certains chercheurs

• Aller-retour des projets de fiches entre organisateurs du jeu et chercheurs => première version des fiches

• Relecture par les auteurs, le coordinateur et les chercheurs en sciences sociales

• Relecture des textes par étudiants => simplification de la rédaction (aménagée avec les chercheurs)

• Une fiche est testée auprès de l’ONF (acteur local)

10

Page 11: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

2

FicheactionPromouvoirlesdessertes

multi-usagesetgérerl’accèsaux

zonesforestières

Pistesd’actions:Ø

Limiterl'accèsàcertaineszonesdeforêt

Ø

Mettreenplacedesbarrièresàl'entréedecertainesroutesforestières

Ø

Maintenirleseffortsdecréationderoutesforestières

Ø

Poursuivrel'entretiendesroutesetpistesforestières

Ø

Sensibilisersurlesdifférentsusagesdesdessertesetcheminsforestiers(loisir,production,usage

privé…)

5

FicheactionMobiliserlespropriétairesprivéspourunegestioncollectiveforestière

Pistesd’actions:Ø …

Ø …

Ø …

PHASE PRÉPARATOIRE À

L’ÉTAPE 2 : RÉDACTION

DES FICHES ACTIONS

Trois sources d’informations issues des ateliers participatifs

(étape 1 : diagnostic) sont mobilisées :

• des informations permettant de définir des états futurs

souhaités ou non souhaités de la forêt (ex. on veut plus

d’épicéas) ;

• les pratiques ou changements de pratiques qui

permettraient d’atteindre les états souhaités (ex. on

exploite davantage le sapin au profit de l’épicéa, on

développe la desserte) ;

• les éléments de contexte écologiques et socio-

économiques appelés facteurs d’influence (ex. le

changement climatique ; développement de la demande

en bois énergie).

11

Page 12: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

12

LA GESTION

INTÉGRÉE DE LA

FORÊT DANS LE

VERCORS

Page 13: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

ETAPE 1 : DIAGNOSTIC PARTAGÉ

Participation des chercheurs

13

3 tables de 8 joueurs dont 1 chercheur forestier par table

1 animateur, 1 facilitateur, 1 observateur par table

Page 14: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

LES TROIS DIAGNOSTICS PARTAGÉS PRODUITS

PAR LES ACTEURS ET LES ENJEUX IDENTIFIÉS

•Préservation de la biodiversité (forêts

anciennes et patrimoniale),

•Mieux prendre en compte la «

cohabitation » des usages multiples du

territoire et des différents acteurs

•Protection des espaces naturels à forte

valeur patrimoniale (espèces endémiques..)

•Prendre en compte la vulnérabilité et

l’adaptabilité des essences forestières au

regard des évolutions climatiques

•Prendre en compte la gestion du foncier en

lien avec la poussée urbaine grenobloise

•Sécuriser l’emploi saisonnier sur la CCMV

•Maintenir la biodiversité (bois morts et prairies

ouvertes…)

•Mieux exploiter la forêt privée

•Communiquer sur les pratiques de gestion

forestière

•Mieux intégrer la forêt et les pratiques

associées dans les documents de planification.

•Maitriser les flux de circulation

•Renforcer l’accessibilité de la forêt

•Gérer l’encombrement des routes

•Prendre en compte la gestion du

foncier en lien avec la poussée urbaine

grenobloise

•Régulation et gestion de la faune et de

la flore (cervidés….)

•Prise en compte des conflits

d’usage liés à la multifonctionnalité

de la forêt

14

Page 15: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

ÉTAPE 2 ET 3 : PROSPECTIVE ET ACTIONS

4 ateliers de 3 à 5 personnes dont 1 à 2 chercheurs

15

Page 16: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

LES SCÉNARII PROSPECTIFS

16

S3 Vers un développement maîtrisé

Produire et protéger

Icones pour la légende des actions

Page 17: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

ACTIONS PROPOSÉES

ASRDLF - 10 juillet 2012 - Belfort 17

Fiche n°4 : Promouvoir les dessertes

multi-usages et gérer l’accès

aux zones forestières

Fiche n°3 : Adapter les modes

d’exploitation de la forêt aux zones

non accessibles aux tracteurs

Fiche n°18 : Mettre en place des

concertations en amont de tout projet

d’aménagement

Page 18: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

18

LES APPRENTISSAGES

DES

CHERCHEURS

ET DES

ACTEURS

Page 19: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

LE JEU DE TERRITOIRE , UN DISPOSITIF PARTICIPATIF

AU SERVICE DES APPRENTISSAGES COLLECTIFS

19

Fiches Forêt

Fiches

territoire

Fiches action

préalables

Maquette des

dynamiques

Dessins des

scénarios

Liste

des

enjeux

Fiches

actions

plaquettes

Chercheurs Acteurs Objets intermédiaires

contexte

clarification

Positionner modèle dans les

dynamiques du territoire

processus

Incorporer dynamiques et

actions dans les modèles

Demande de connaissances

scientifiques

Comprendre les

interactions

connaissances

Agir

collectivement

Informations

Sensibilisation

Icones

Page 20: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

20

APPROPRIATION PAR LES ACTEURS

• Changement de comportement des acteurs : dynamique

de groupe, mieux comprendre les points de vue des autres,

savoir mener des actions collectives, être motivés,

comprendre le sens

• Usage des objets intermédiaires utiles : les fiches de jeux,

fiches d’actions, maquette des diagnostics, peuvent être

des objets intermédiaires utilisés par les acteurs (par ex :

dans la charte forestière de territoire)

• Accompagnement : comment aller plus loin que la simple

restitution en fin de semaine ? Comment accompagner le

processus d’action ?

Page 21: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

21

APPROPRIATION PAR LES CHERCHEURS

• Changement de comportement des modélisateurs :

comprendre que les acteurs ont aussi des choses à dire, la

participation c’est pas seulement une récréation, c’est une

modalité de production de connaissances pour l’action ET

scientifiques

•Objets intermédiaires utiles : les fiches de jeux, fiches

d’actions, maquette des diagnostics, peuvent être des

objets intermédiaires utilisés par les chercheurs dans leurs

modèles

•Accompagnement : comment aller plus loin dans

l’interdisciplinarité du programme ? Comment confronter

l’ensemble des connaissances scientifiques à l’action ?

Page 22: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

22

VERS

UNE DÉMARCHE

PARTAGÉE

Page 23: de l’apprentissage collectif - GIP-Ecofor

23

DEBAT

• Quel intérêt pour les gestionnaires de la forêt ?

• Quels usages possibles « en situation » ?

• Comment valoriser une telle démarche ?