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1er
STAGE MONDIAL
DE MINI-BASKET
ANSELMO LOPEZ PRÉSIDENT DU C. I .M.
MADRID, MAI 1970
Dans les colonnes d'E.P.S., numéro 101 (janvier-février 1970), nous avons présenté le mini-basket en soulignant l'importance prise par cette activité dans la formation générale des jeunes de 8 à 12 ans, et traité du règlement ainsi que du niveau de jeu.
Le « Miracle du Mini-basket », suivant l'expression de M. William Jones, Secrétaire général de la F.I.B.A. a conduit à la création d'un Comité international de Mini Basket (le C.I.M.).
Ce Comité a organisé en mai 1970, à Madrid, le 1 e r Congrès mondial des dirigeants du mini-basket ; ce fut une réunion mémorable tant par la qualité de l'organisation et de la réception que par la foi et l'enthousiasme de plus de cent délégués venus du monde entier. Notre pays y était représenté par le président de la F.F.B.B. Robert Busnel, et par notre collaborateur, René Lavergne, professeur d'E.P.S., tous deux membres du C.I.M. Le texte des conférences venant de paraître, il nous a semblé intéressant, pour compléter l'article cité plus haut, d'en donner quelques extraits.
L'ESPRIT DU MINI-BASKET
ET
SES OBJECTIFS
Nous devons définir le « minibasket » comme un mouvement mondial de la jeunesse ; un moyen éducatif de premier ordre mis à la portée de maîtres et pédagogues pour tous les enfants du monde, sans distinction de race ni de condition sociale.
Le mini-basket, doit, sous forme de jeu, initier les enfants à la vie sportive, les préparer à l'effort physique par des méthodes rationnelles reposant sur des jeux sportifs ; les conduire à une discipline individuelle et collective faite du respect des lois et des règles librement acceptées, et développer en eux les principes moraux indispensables : respect d'eux-mêmes, de l'adversaire ; loyauté, abnégation, obéissance et esprit d'équipe.
Il faut profiter de la spontanéité du jeu pour éduquer et développer les facultés physiques et psychiques de l'enfant ; créer des habitudes, développer le goût du travail bien fait ; réaliser l'union de tous les enfants du monde, qui se sentent attirés par notre jeu et faire parvenir, jusqu'aux coins les plus éloignés, la pratique de notre sport, non, comme un luxe, mais comme une nécessité au développement de l'enfance.
Et, nous, les dirigeants, devons donner l'exemple de cet esprit du mini-basket que nous devons inculquer aux enfants.
A. LOPEZ.
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Revue EP.S n°110 Juillet-Août 1971. ©Editions EP&S. Tous droits de reproduction réservés
MATIAS RUBIO RIVAS PROFESSEUR E.P.S. PRÉSIDENT DU CLUB NATIONAL HESPERIA
COMPÉTITION
ET MINI-BASKET
Certaines personnes, ignorantes de ce qu'est véritablement le minibasket s'opposent à la compétition dans notre sport, car elle présente, à leurs yeux, deux aspects peu compatibles avec une finalité éducative à savoir : « les frustations produites chez les participants », « la spécialisation prématurée ».
Il s'agit là d'une vision simpliste de ce qu'est le mini-basket.
Le dirigeant devra éviter au maximum que se produisent des trauma-tismes psychologiques liés à la compétition en préparant l'enfant dans l'idée que « l'important n'est pas la victoire » ; mais la pratique du jeu qui agit comme un polisseur, en façonnant la personnalité de ceux qui le pratiquent.
En définitive, la compétition, ne peut jamais être considérée comme une fin mais comme un moyen pour la formation de ceux qui le pratiquent.
L'autre argument contre le minibasket est « la spécialisation précoce ». Cette affirmation ne peut venir que d'une manière superficielle de voir les choses. Nous avons tous répété que notre jeu ne prétend pas réaliser une spécialisation sportive, mais qu'il vise une initiation à la vie sportive en général tout en collaborant à la préparation physique de base.
Pour ces deux raisons, si discutables, certains ont prétendu éliminer la compétition de notre jeu ; ceci nous paraît être une erreur.
En effet, il ne serait pas raisonnable de se passer d'un moyen éducatif de premier ordre parce que celui-ci présente certains aspects discutables.
Alors que l'esprit de compétition est inné chez l'homme et l'accompagne tout au long de sa vie, parce que la concurrence est un phénomène social de premier ordre qui l'amènera sans cesse et dès son plus jeune âge à se surpasser.
Il ne faut cependant pas négliger les inconvénients qui peuvent apparaître au niveau supérieur de la compétition. Ils sont de deux ordres : Le « vedetariat », la « tricherie ».
La tendance au « vedetariat » est monnaie courante chez les enfants normalement mal formés ou parmi ceux que l'on considère comme « les meilleurs ».
Ce phénomène n'est pas passé inaperçu auprès de nos principaux responsables, qui ont mis en place une règle absolue : « tous les participants doivent jouer pendant les match ». De cette manière, il n'y a aucun joueur irremplaçable et tous doivent se plier à cette « cure » d'humilité si éducative qu'est le banc.
(nota : règlement international à 10 joueurs).
Un second aspect négatif qui apparaît parfois est la tricherie.
Ce phénomène, que l'on ne constate d'ailleurs que dans quelques cas isolés, ne provient pas de la compétition, mais plutôt des hommes qui dirigent et entraînent les enfants et qui ne méritent pas d'être appelés éducateurs.
En dehors de ces inconvénients, les compétitions ne présentent que des aspects éducatifs... et l'intérêt ludique de l'enfant devra être employé comme un moyen pour poursuivre quoditiennement les buts les plus élevés afin de se dépasser dans la tâche de tous les jours.
RUBIO RIVAS.
LE MONITEUR
DE MINI-BASKET
Le moniteur de mini-basket est « la personne chargée de la direction d'une équipe. »
C'est un jeune, de 16 à 20 ans, dont l'expérience est encore insuffisante, mais qui est animé du désir de servir tout en affirmant sa personnalité.
Il est le frère aîné des minis qui ont confiance en lui ; l'adjoint de l'éducateur avec lequel il travaille en parfaite collaboration et le camarade de l'arbitre dont il remplit également souvent le rôle.
Il est choisi, soit parmi les Capitaines d'équipes, soit parmi ceux dont les qualités athlétiques sont insuffisantes pour leur permettre de réussir sur le terrain, parmi, donc, les laissés pour compte habituels qui n'intéressent pas d'habitude les milieux sportifs.
Et c'est parmi ces moniteurs que l'on trouvera les entraîneurs et les dirigeants de demain, ces dirigeants dont tout le monde note l'insuffisance.
SON ROLE.
Il consiste :
A entraîner les pratiquants de son club dans l'esprit même du minibasket. Le moniteur doit chercher à éveiller les forces créatrices de l'enfant trop souvent insoupçonnées ou négligées ; à développer, aussi, chez lui l'aptitude à la compétition.
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Revue EP.S n°110 Juillet-Août 1971. ©Editions EP&S. Tous droits de reproduction réservés
RENÉ LAVERGNE PROFESSEUR E.P.S. MEMBRE DU C. I .M.
A former les équipes.
A diriger ces équipes sur le terrain.
Enfin, et ce n'est pas le moins important, à maintenir l'esprit minibasket ; cet esprit qui consiste pour le moniteur à éduquer les enfants dans le sens de la pureté du mouvement sportif, en leur faisant comprendre que la victoire n'est pas un but mais un moyen de contrôler les progrès et que l'amitié reste le fondement du mini-basket.
1. SUR LA PREPARATION PHYSIQUE.
La formation physique de l'enfant n'incombe pas au moniteur, mais à l'école ; aux maîtres qui en sont chargés.
Cependant, il peut et doit apporter sa contribution à cette formation générale, en l'orientant vers la pratique d'exercices permettant le développement des aptitudes à la pratique du basket et cela, tant sur le plan apprentissage technique que sur celui des qualités athlétiques spécifiques.
Cette formation sera dominée par la recherche d'une maîtrise corporelle principalement à travers les mises en train des entraînements.
Ces échauffements, dont il aura fait sentir la nécessité à l'enfant, comprendront des exercices prétechniques, préparant à l'acquisition de la technique individuelle.
Nous attachons beaucoup d'importance à de tels exercices, car leur pratique permet de s'inscrire en faux contre l'opinion qui veut que l'apprentissage de la technique du basket-ball soit difficile.
2. SUR LA PREPARATION TECHNIQUE
A l'âge du mini-basketteur, le travail technique est d'autant plus important que les habitudes prises, selon qu'elles seront bonnes ou mauvaises, favoriseront ou gêneront, les progrès ultérieurs.
Ce travail ne doit donc pas être négligé au bénéfice du jeu ; l'un et l'autre se complèteront donc, le jeu motivant le travail technique et celui-ci permettant un meilleur niveau de celui-là.
Les fondamentaux qui seront à apprendre aux mini-basketteurs seront d'ailleurs en rapport avec le niveau de jeu de leur catégorie et, dans son enseignement ; le moniteur devra tenir compte de l'évolution des techniques (1).
3. SUR LA PREPARATION TACTIQUE.
L'apprentissage tactique se fera surtout par le jeu lui-même, mais il sera préparé par des jeux divers, avec ou sans balle (2), qui plaisent beaucoup aux jeunes et qui, choisis en fonction des qualités à acquérir, développeront les aptitudes de base indispensables pour une pratique normale du mini-basket.
Comme pour la technique, les données tactiques à enseigner doivent correspondre au niveau de jeu de la catégorie.
Ainsi, la défense choisie sera la défense homme à homme, laquelle se fera, au début, soit sur tout le terrain, soit après repli vers la zone réservée.
• Sur tout le terrain.
C'est la défense instinctive, agressive, des débutants à laquelle correspondra une attaque par contre-attaques avec une première structuration du jeu en 2.1.2 — deux joueurs devant le porteur du ballon en appui, deux derrière, en soutien ; balle au milieu (amorce de la théorie des trois couloirs).
• Après repli.
C'est une défense « dirigée ». Au lieu d'attaquer le porteur du ballon, l'équipe qui n'a pas la balle doit se replier vers la zone réservée, ce qui supprime les mêlées confuses des premières séances et permet un jeu acceptable dès le début.
L'attaque de cette défense est simple : circulation des joueurs et de la balle autour de la zone réservée avec des tirs à mi-distance d'autant plus faciles que la défense n'est pas agressive.
Dans les deux cas, suivra l'étude de la structuration de l'attaque devant une défense organisée avec étude du placement, des déplacements en fer à cheval et des démarquages
simples ; mais, la contre-attaque restera l'élément essentiel de l'offensive.
D'ailleurs, dans le choix de l'organisation du jeu, le moniteur devra penser que celle-ci est fonction du niveau technique atteint par ses joueurs. Vouloir mettre en place une organisation qui ne correspondrait pas au niveau technique conduirait à un retard certain dans l'apprentissage et même à un échec.
CONCLUSIONS.
Au-delà de toutes connaissances, le moniteur de mini-basket doit être animé par le désir de servir et par la foi dans son sport ; cette même foi qui fut à l'origine du mini, en a assuré le développement et en fera la grandeur.
Cet amour que le moniteur possède au départ, il faudra chercher à le maintenir et à l'accroître, en lui faisant totale confiance et en ne l'étouffant pas sous trop de technique et de théorie. Guide et exemple pour les très jeunes, aide et aiguillon pour les anciens, le moniteur est un maillon indispensable dans la chaîne des Cadres mini-basket et sa formation doit donc revêtir un intérêt particulier.
R. LAVERGNE.
(1) Dans E.P.S. n° 101 nous avons donné la liste des gestes techniques correspondant au niveau de jeu.
(2) Notre collègue A. Schneider supprime le ballon au début et il obtient des résultats très satisfaisants.
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