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1 UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES ******* DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ***** Master Aménagement du Territoire, Décentralisation et Développement Local *** Mémoire de Master 2 * Thème d’étude et de recherche Présenté par : Sous la direction de : Abdoulaye Thioye Pr Gorgui Ciss ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Décentralisation et Développement Local : La problématique de l’accès aux services sociaux de base des ménages dans la commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer Année universitaire 2011-2012

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

*******

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

*****

Master Aménagement du Territoire, Décentralisation et

Développement Local ***

Mémoire de Master 2 *

Thème d’étude et de recherche

Présenté par : Sous la direction de :

Abdoulaye Thioye Pr Gorgui Ciss

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Décentralisation et Développement Local :

La problématique de l’accès aux services

sociaux de base des ménages dans la commune

d’arrondissement de Thiaroye sur mer

Année universitaire 2011-2012

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REMERCIEMENTS

Tel que le cycliste du Tour du Faso, du Sénégal ou de France, je ne saurais me lancer dans le

sprint et espérer m’immiscer dans le peloton de tête sans la présence d’aimables et

d’affectueuses personnes, éprises de bonté et du sens du partage. Leur absence dans la marche

sur le chemin sinueux de la vie allait indéniablement effriter l’envie qui m’anime d’aller au-

delà de mes limites.

Sans dérouler une liste nominative qui ne répondrait pas aux exigences académiques et de la

recherche, permettez-moi de remercier vivement le Professeur Amadou DIOP, Coordonnateur

du Master ATDDL pour sons sens du partage.

Mes remerciements vont également à l’endroit du Professeur Gorgui Ciss pour avoir accepté

de diriger mes recherches. Je profite de l’occasion pour remercier tous les Professeurs qui sont

intervenus dans ce master. Leur professionnalisme et leur pédagogie nous a permis de

capitaliser des connaissances qui vont surement nous servir dans nos différentes orientations

professionnelles.

Je ne saurais terminer sans remercier le Professeur Ahmadou Fadel Kane, le premier à guider

mes pas dans la recherche. Mes remerciements vont enfin à l’endroit de mes fideles

compagnons de la vie et à la famille THIOYE d’ici et d’ailleurs.

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ANSD: Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie

APE : Association des Parents d’Elèves

ATDDL: Aménagement du Territoire, Décentralisation et Développement Local

CLEF : Comité Local pour l’Education et la Formation

DIEPA: Décennie Internationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement

CI : Cours d’Initiation

DSRP II : Document de Stratégie pour la croissance et la Réduction de la Pauvreté II

EPT : Education Pour Tous

GERAD: Groupe d’Etude de Recherche et d’Appui au Développement

IPM: Institution de Prévoyance Maladie

IPRES: Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal

ISSU : Initiative Sénégalaise de Santé Urbaine

Master CTU: Master Centre de Télé-enseignement Universitaire

MILDA: Moustiquaire Imprégné à Longue Durée d’Action

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS: Organisation Mondiale de la Santé

ONAS: Office National de l’Assainissement du Sénégal

ONG: Organisation Non Gouvernementale

PADLU: Programme d’Appui au Développement Local Urbain

PDEF : Programme Décennal pour l’Education et la Formation

SDE: La Sénégalaise Des Eaux

SNDES : Stratégie Nationale de Développement Economique et Social

SONES: Société Nationale des Eaux du Sénégal

SSP: Soins de Santé Primaire

TER : Thème d’Etude et de Recherche

UCAD: Université Cheikh Anta Diop

UE: Union Européenne

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : La répartition de l’échantillon par quartier selon les quotas…………………..23

Tableau n°2: La situation matrimoniale des chefs de ménage…………………………..……36

Tableau n°3: La taille des ménages………………………………………………...…………37

Tableau n°4: Le nombre d'enfants par ménage……………………………………...………..37

Tableau n°5: Les types de métiers des hommes……………………………………..……….39

Tableau n°6 : La répartition des métiers par sexe………………………….…………..……..39

Tableau n°7: Les types de métiers des femmes……………………………….…….………..39

Tableau n°8: La couverture des besoins des ménages par les revenus mensuels………….....41

Tableau n°9: La profession des chefs de ménage……………………………………….……41

Tableau n°10: La répartition des structures de santé fréquentées selon les quartiers………...47

Tableau n°11: L’existence de la mortalité infantile……………………………….……….…52

Tableau n°12 : Les cas de mortalité infantile selon les quartiers…………………..…………52

Tableau n°13: Les types de maladies chez les enfants…………………….……….….…..….54

Tableau n° 14: Les consultations prénatales chez les femmes enceintes……………………..55

Tableau n°15: L'existence des cas de mortalité maternelle selon les chefs de ménage……....57

Tableau n°16: La prise en charge des personnes âgées………………………………………57

Tableau n°17: Les types d'établissements scolaires fréquentés par les enfants………………62

Tableau n°18: Les taux de scolarisation selon les quartiers et par sexe…………………..….64

Tableau n°19: Le coût de l'éducation des enfants par an selon les chefs de ménage…..……..68

Tableau n°20: Les sources d'approvisionnement en eau potable des quartiers……………….72

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LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique n°1: La répartition des ethnies………………………………………….…………31

Graphique n°2: La répartition de la population par tranches d'âge……………………….…..33

Graphique n°3: Le nombre d'enfants par femmes dans les ménages……………………...….36

Graphique n°4: Les revenus mensuels des ménages………………………………………….40

Graphique n°5: La localisation des structures sanitaires fréquentées par la population……...44

Graphique n°6: Les distances parcourues par la population………………………………….48

Graphique n°7: Les temps d'accès aux structures………………………………………….....49

Graphique n°8: Les appréciations du coût des soins par les chefs de ménage……….………50

Graphique n°9: Les difficultés d'accès de la population aux services de soins……..………..51

Graphique n°10: Les causes de la mortalité infantile…………………………………..…….53

Graphique n°11: La fréquence des lieux d'accouchement des femmes……………………....56

Graphique n°12: Les causes de l'absence de la prise en charge des personnes âgées………...58

Graphique n°13: Les types de la prise en charge des personnes âgées………………………58

Graphique n°14: Les temps d'accès aux structures scolaires…………………………………67

Graphique n°15: Les types de problèmes rencontrés par les chefs de ménage………………69

Graphique n°16: Le coût mensuel de l'eau des ménages…………………..…………………78

Graphique n°17:L'appréciation de prise en charge médicale des personnes du troisième âge.84

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LISTE DES CARTES

Carte n°1 : Carte de localisation de la commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer et de

ses quartiers……………………………………………………….…………………………..28

Carte n°2: La population et les densités de la commune d’arrondissement de Thiaroye sur

mer…………………………………………………………………………………………....34

Carte n°3 : La répartition des structures sanitaires dans la commune d’arrondissement de

Thiaroye sur mer…………………………………………………………………………...…46

Carte n°4 : La localisation des infrastructures scolaires dans la commune………………..…61

Carte n°5: Les distances moyennes entre les établissements et les domiciles des élèves de la

commune…………………………………………………………………………………...…66

Carte n°6 : La localisation des bornes fontaines de la commune de Thiaroye sur mer……....74

Carte n°7 : La répartition des ménages selon le niveau de branchement particulier en eau…76

LISTE DES PHOTOGRAPHIES

Photo n°1 : Quelques photos des toilettes de l’école élémentaire Issa Diop………………...72

Photo n°2 : Le tableau de l’alphabet braille de l’école El Malick Diop……………………...82

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Organigramme de l’administration communale………………………………..…32

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Sommaire

REMERCIEMENTS ......................................................................................... 2

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ........................................................ 3

LISTE DES TABLEAUX ..................................................................................... 4

LISTE DES GRAPHIQUES ................................................................................. 5

LISTE DES CARTES ........................................................................................... 6

LISTE DES PHOTOGRAPHIES.......................................................................... 6

LISTE DES FIGURES .......................................................................................... 6

Avant-propos ..................................................................................................... 9

INTRODUCTION ........................................................................................... 10

I.PROBLEMATIQUE ..................................................................................... 12

I.1 : Objectif global ..................................................................................... 17

I.2 : Hypothèse principale ........................................................................... 17

II. DISCUSSION CONCEPTUELLE ET METHODOLOGIE .................. 18

PREMIERE PARTIE : ........................................................................................ 27

PRESENTATION GENERALE DE COMMUNE D’ARRONDISSEMENT DE

THIAROYE SUR MER ...................................................................................... 27

CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA COMMUNE ............................... 28

I. LA LOCALISATION ET LES LIMITES DE LA COMMUNE ............ 28

II. LE CADRE PHYSIQUE, HUMAIN ET INSTITUTIONNEL ............. 31

CHAPITRE II : SITUATION ECONOMIQUE ET SOCIALE ..................... 35

I. LA SITUATION SOCIALE .................................................................... 35

I.2. La pression démographique .................................................................. 37

II. LA SITUATION ECONOMIQUE ......................................................... 40

DEUXIEME PARTIE : ....................................................................................... 45

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LA DECENTRALISATION ET LA PROBLEMATIQUE DE L’ACCES AUX

SERVICES SOCIAUX DE BASE ...................................................................... 45

CHAPITRE 1 : L’ACCES AUX SERVICES SOCIAUX DE BASE ............ 46

I. L’ACCES AUX SOINS DE BASE ......................................................... 46

II. L’ACCES A L’EDUCATION................................................................ 62

III : L’ACCES A L’EAU POTABLE ......................................................... 74

CHAPITRE 2 : L’IMPACT DE LA DECENTRALISATION DANS

L’ACCES AUX SERVICES SOCIAUX ........................................................ 82

I. LA GESTION MUNICIPALE DES SERVICES AUX ADMINISTRES

..................................................................................................................... 82

II. L’appréciation de leur degré d’implication par la population ................ 86

CHAPITRE 3 : LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DE LA

COMMUNE .................................................................................................... 87

I.LE DEVELOPPEMENT DE PARTENARIAT ....................................... 87

II.GOUVERNANCE LOCALE .................................................................. 87

CONCLUSION ................................................................................................... 89

BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................. 90

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Avant-propos

Loin de nous, l’idée de produire un travail exhaustif sur la problématique de l’accès

aux services sociaux de base mais ce modeste mémoire de Master 2 est un document en guise

de contribution à la recherche scientifique susceptible d’apporter des informations

géographiques pour une meilleure gestion de nos terroirs. Il constitue un complément aux

travaux déjà réalisés sur la commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer en ce sens que

d’autres étudiants ont étudié la commune mais sous des approches et des thèmes différents.

C’est pourquoi la quintessence de notre analyse portera les niveaux d’accès à ces services et

sur les disparités qui peuvent exister entre les différents quartiers.

Ainsi, au-delà de nos obligations académiques de présenter ce mémoire devant

sanctionner nos études en Master 2 en Aménagement du Territoire, Décentralisation et

Développement Local, nous souhaitons aborder la question de l’accès aux services dans la

périphérie de l’agglomération dakaroise. C’est qui justifie, d’ailleurs, choix de la commune

d’arrondissement de Thiaroye sur mer. Notre choix est guidé, également, par sa carence de la

commune en informations géographiques en matière d’accès aux services sociaux de base.

La commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer est une étroite bande entre la route

nationale n°1 et le littoral de l’océan Atlantique. Elle est limitée au nord la Rn1 du pont de

Pikine à l’hôpital psychiatrique, au sud par le littoral atlantique, à l’est par la limite de

l’hopital de Thiaroye et de son prolongement et à l’ouest par la route de l’océanographie.

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INTRODUCTION

Le fossé qui existe entre les pays développés et les pays en voie de développement,

entre le milieu urbain et le monde rural est énorme en matière d’accès aux services sociaux de

base. Au sein même des différentes parties d’une même agglomération, on peut noter des

disparités considérables dans les conditions d’accès aux services sociaux de base. Si dans les

pays développés la question a été résolue depuis belles lurettes, force est de constater que les

pays en voie de développement peinent encore à trouver des solutions de mitigation.

Au Sénégal, l’accès aux services sociaux de base, à savoir la santé, l’éducation et

l’accès à l’eau potable a toujours suscité l’intérêt des autorités. Aussi bien dans le secteur de

la santé, de l’éducation que de l’eau, le pays a eu à participer à plusieurs rencontres

internationales et à organiser des échanges au niveau national autour de ces différentes

problématiques.

Pour la question de la santé, en plus de l’adhésion du pays à l’Organisation Mondiale

de la Santé et sa participation aux différentes rencontres organisées par ladite organisation, le

Sénégal a élaboré des lois aboutissant à la restructuration du système sanitaire. C’est dans ce

cadre qu’il a participé à la rencontre d’ALMA-ATA (Capitale de Kazakhstan) du 06 au 12

septembre 1978 et que la conférence nationale sur les postes de santé a été organisée en 1997

pour faire l’état des lieux et déterminer les principes fondamentaux du secteur sanitaire1.

Ainsi, plusieurs politiques telles la gratuité des soins à l’accouchement et de la césarienne ont

1 MSAS (1997) : Conférence nationale sur les postes de santé au Sénégal : historique et fondements du poste de santé ;

Rapport de Saly (Mbour), 24p

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été introduites en 20052. Cependant, ces politiques restent très restrictives dans la mesure où

elles n’ont ciblé que les régions dites très pauvres.

Au moment où les pays développés sont tournés vers le développement des

connaissances technologiques et ont dépassé le stade de l’éducation classique, c'est-à-dire

savoir lire et écrire, les pays en voie de développement enregistrent encore des taux très

élevés d’enfants non scolarisés. En effet, le Sénégal, à l’instar des pays en voie de

développement, est caractérisé d’une part, par la faiblesse des taux de scolarisation des

enfants et d’autre part, par des disparités entre la ville et la campagne et entre les différentes

communes d’une même ville. C’est pourquoi, « la phase numéro deux des OMD qui consiste

à donner d’ici deux mille quinze tous (sic) les enfants, garçons et filles, la possibilité de

boucler un cycle est très médiatisée »3 et constitue le cheval de bataille des autorités

sénégalaises.

La question de l’accès à l’eau potable fait partie également des politiques de l’Etat du

Sénégal. En effet, dès les années 1980 le pays a élaboré des politiques d’accès à l’eau potable.

Une première politique dont les objectifs ont été fixés à court (1988-1990), moyen (1990

à1998) et long termes (1998 à 2029) a été conçue pour permettre à l’agglomération dakaroise

d’accéder à l’eau potable. Malgré cette volonté des autorités sénégalaises, l’accès à l’eau

potable dans l’ensemble de la capitale sénégalaise reste encore problématique pour la

population.

Dans la commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer, une périphérie de

l’agglomération dakaroise, les problèmes d’accès aux services sociaux de base restent entiers

dans la mesure où l’éducation n’est pas assurée pour tous, l’eau est une denrée précieuse,

l’accès aux structures de santés encore difficile. La précarité est visible à travers les difficultés

d’accès à l’eau potable, la mortalité maternelle et infantile et le taux encore élevé des enfants

non scolarisés nonobstant que « les enfants ont avant tout un droit à l’éducation avant même

que celle-ci devienne un devoir moral qui incombe les Etats et les parents […] »4. Cependant,

ces problèmes d’accès aux services sociaux de base sont encore très mal appréhendés par les

autorités communales d’une part et par la communauté scientifique, d’autre part.

C’est pourquoi, nous avons choisi de consacrer notre Thème d’Etude et de Recherche (TER)

sur la « Décentralisation et développement local : la problématique de l’accès aux services

2 UNFPA and Immpact (2008): Strategies for Maternal Mortality Reduction in Senegal Research Report –Summary Report –

University of Aberdeen, 20p 3 SOCK. M.D. (2009-2012): La scolarisation dans le Fouta : Les déterminants extrascolaires de la déscolarisation des filles de

Wodobéré dans l’enseignement moyen secondaire général ; UCAD, FLSH, Département de Sociologie, Mémoire de DEA, 62p 4 SOCK. M.D. ibid

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sociaux de base des ménages dans la commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer » afin

de participer à l’intelligence territoriale, c'est-à-dire à une meilleure connaissance de l’espace.

Ainsi, la première partie de ce travail sera consacrée à la présentation générale de la commune

d'arrondissement de Thiaroye sur mer et la deuxième partie portera sur la décentralisation et

l’accès aux services sociaux de base.

I.PROBLEMATIQUE

Le niveau de développement d’une contrée se mesure d’abord et avant tout par l’existence et

la qualité des services sociaux de base. Ces services aux administrés, vitaux du reste, sont

constitués par ordre d’importance, par la fourniture en eau potable, en infrastructures et en

équipements sanitaires et scolaires. Ils demeurent des indicateurs de développement et sont,

sans nulle doute, mesurables à travers l’épanouissement de la population. En effet, nombreux

sont les pays, africains et asiatiques pour la plupart, qui ne parviennent pas à garantir à leur

population l’accès auxdits services.

Pour venir à la rescousse des pays dits en voie de développement, les institutions

internationales, conscientes que le développement ne peut être envisagé sans que les services

de premières nécessités ne soient assurés pour tous, se sont fixés des objectifs, notamment

l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), à des horizons

temporels bien définis afin de réduire la pauvreté. Ces objectifs sont entre autres l’accès aux

soins de santé de base, l’accès à l’eau potable, à l’éducation, etc.

Le Sénégal s’inscrit dans ces programmes et est signataire de plusieurs programmes des

Nations Unies allant dans le sens d’une croissance accélérée et à l’amélioration des conditions

de vie des populations. Mais, avec un taux de croissance de la population de plus de 2,6%5 il

lui est encore difficile d’atteindre certains objectifs. La population du Sénégal est passée de 3

millions en 1960 à 12,5 millions d’habitants en 2010 sans qu’elle ne soit accompagnée par

5 ANSD (2002) : IIe Recensement Général sur la Population et l’Habitat

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une croissance conséquente des services sociaux de base (SNDES, 2012)6. Cette croissance

démographique se traduit par l’extrême jeunesse de la population avec comme corollaire une

forte demande sociale en termes d’éducation, de l’emploi et des services. Or cette tendance à

s’accroitre au-delà des possibilités de subsistance plonge dans la détresse les classes

inférieures de la société et s’oppose à toute amélioration de leur sort (T-R. MALTHUS,

1798). Ce qui fait que le poids démographique pèse lourdement sur l’ensemble des secteurs.

Au niveau de l’éducation, ce poids a de fortes répercussions sur la qualité de l’enseignement

mais aussi sur les conditions d’accès aux structures scolaires. En effet, l’augmentation du

nombre d’enfants à scolariser avec un taux brut d’admission en Cours d’Initiation (CI) qui est

passé de 103,2% en 2006 à 113% en 20117 et l’arrivée aux cycles supérieurs de la génération

issue de la politique de l’Education Pour Tous (EPT), notamment, mise en place lors de la

dernière décennie, il devait s’en suivre un renforcement de la carte scolaire et d’un

recrutement subséquent d’enseignants. Ce qui aurait dû accompagner les effectifs pléthoriques

d’enfants scolarisés. Or même si des efforts, ça est là, ont été faits par les autorités

sénégalaises, notamment la phase du Programme Décennal de l’Education et de la Formation

(PDEF) dénommée « Phase de l’ACCES » de 2000 à 2003 et la deuxième phase centrée sur la

QUALITE, allant dans le sens d’accompagner cette croissance démographique, le pays reste

marqué par une dissymétrie entre le nombre d’enfants scolarisés, la carte scolaire nationale, le

personnel enseignant et des inégalités d’accès aux structures scolaires.

Toutefois, l’on serait tenté de se demander si les mêmes problèmes surgissent aux différents

échelons du territoire national dans la mesure où l’éducation est un des domaines de

compétences transférés aux collectivités locales. En effet, le milieu urbain contraste nettement

avec le monde rural dans les conditions d’accès à l’éducation. En milieu urbain 87,3% des

établissements sont accessibles alors que seulement 69,5% seulement le sont en milieu rural

(DSRP II).

Par ailleurs, la problématique d’accès à l’éducation ne se résume pas uniquement aux

variables énumérées ci-dessus. En dehors de l’importance de la carte scolaire, l’accès à

l’éducation doit être analysé par rapport aux coûts de scolarité, aux capacités financières des

parents et à la distance qui peut séparer les institutions scolaires et les domiciles des élèves.

6 Sénégal. R. (2012) : Rapport sur la Stratégie Nationale pour le Développement Economique et Sociale, 87p.

7 ANSD (2011) : ESPS-II, 2011

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Les revenus des parents garantissent-ils l’accès des enfants à l’éducation ? La collectivité

locale s’implique t-elle dans la gestion de la question de l’éducation ?

L’éducation des enfants n’est possible que si ces derniers et leurs ascendants sont bien

portants. C’est pourquoi, les instituions internationales telles que l’Organisation Mondiale de

la Santé (OMS) se sont toujours évertuées à garantir à la population l’accès aux soins de santé

primaires. Cette volonté s’est matérialisée, entre autre, par le rapport issu de la conférence

tenue à ce propos à ALMA-ATA (Capitale de Kazakhstan) du 06 au 12 septembre 1978.

L’idée maîtresse de cette conférence était de faire des « soins de santé primaire (SSP) une

partie intégrante du processus de développement socio-économique de la communauté »8.

Cette vision devrait se traduire par l’équité des peuples face à l’accès aux SSP, par la

participation communautaire qui permettrait l’amortissement du coût de la santé et par la

prévention, en amont.

Ainsi, le Sénégal, dans la même optique, a initié plusieurs politiques aboutissant à la réforme

du secteur de la santé. Cette dernière a introduit les SSP et a permis une restructuration du

système sanitaire qui répond, désormais, au principe de la décentralisation c'est-à-dire la

responsabilisation des acteurs locaux et à l’administration de proximité. En effet, c’est en

1991 que les autorités ont procédé à un découpage du territoire en districts sanitaires créant

ainsi « une pyramide à trois niveau : à la base le district sanitaire, au niveau intermédiaire la

région médicale et au sommet les directions et services »9.

Notre analyse va se résumer au district qui correspond d’ailleurs au niveau qui nous intéresse.

Il est composé au moins d’un centre de santé et des postes de santé. Les postes de santé

existent dans des zones peuplées de 10.000 habitants en monde rural et de 30.000 en zone

urbaine. Ces postes couvrent des cases de santé et des maternités. Cette armature n’est rien

d’autre qu’un moyen de réduire les difficultés rencontrées par la population dans l’accès aux

structures sanitaires. Car, le ratio personnel sanitaire et population doit permettre à la

population d’accéder facilement aux soins. Mais les problèmes d’accès ne relèvent pas

uniquement de la proximité d’une structure sanitaire, ils sont également d’ordre financière.

8 Rokhaya Dite Daba Ndong SY épouse DIAO (2004) : L’équité dans l’accès aux services de santé : A propos d’une enquête

effectuée dans l’arrondissement de Wack Ngouma (District Sanitaire de Nioro) au Sénégal ; UCAD, Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie Thèse d’Etat, 62 pages 9 Rokhaya Dite Daba Ndong SY épouse DIAO (2004) : op-Cit

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En effet, si le découpage du territoire en districts sanitaires répond à l’esprit de la

décentralisation, il serait intéressant de se demander s’il respecte les principes de

l’introduction des SSP qui sont l’équité, l’accessibilité géographique et financière, etc. ?

L’amélioration de la santé maternelle et infantile est fortement liée à la consommation d’une

eau potable. Les Grecs de l’Antiquité veillaient déjà à la qualité de l’eau alimentaire et

possédaient certaines notions. Hippocrate, au Ve avant J.C, définissait l’eau potable comme

étant une eau « limpide, légère, aérée, sans odeur ou saveur sensible10

». Mais l’accès à cette

denrée est des fois plus que problématique. Selon que l’on se trouve dans une zone urbaine ou

rurale, dans un pays développé ou dans le tiers monde, les conditions d’accès à l’eau potable

diffèrent. « La différence ne pourrait être plus grande entre la vie menée à Lodwar, au Kenya,

et celle des habitants de Phoenix, dans l’Arizona. Dans cette dernière ville, un enfant n’a qu’à

ouvrir le robinet pour disposer d’une quantité d’eau suffisante pour boire, se baigner et même

nager dans la piscine aménagée dans son jardin.[….] En revanche, un enfant vivant à la

périphérie de Lodwar doit effectuer tous les jours un trajet pénible de plusieurs heures avant

d’atteindre un puits ou une source et aider sa mère à apporter deux cruches d’eau à la

maison. »11

. Ainsi, on peut apercevoir une nette différence dans les conditions d’accès à l’eau

potable dans ces parties du monde.

L’acuité de la question de l’eau en général a suscité l’intérêt de plusieurs acteurs. Ainsi,

plusieurs disciplines, du droit à l’hydrologie en passant par la géographie et la sociologie, se

sont très vite intéressées à la question de l’eau. Nous circonscrirons notre analyse sous l’angle

juridique et géographique. En effet, en France, la loi sur l’eau a suscité plusieurs débats

aboutissant à la réforme sanctionnée par la loi du 3 janvier 1992. Ainsi, de « nombreuses

commissions parlementaires, administratives et universitaires sont réunies, le plus souvent à la

demande des différents ministères de l’Environnement qui se sont succédés entre 1985 et

1990 » dont l’idée maîtresse était « notamment de faire de l’eau un patrimoine commun »12

.

Ces lois et réformes ont été mises en place pour non seulement déterminer les régimes

juridiques des cours d’eau, de leur accès mais aussi de leur l’exploitation afin de permettre à

tout un chacun d’avoir de l’eau potable dans les meilleures conditions. Car, « il n’y a pas si

10

I c…p70 11

Sandra POSTEL (1995) : La dernière oasis : l’eau en danger ; Presses du Régional Service Center. Manille-Philippines,

198pages 12

Jean-Louis GAZZANIGA ; Jean-Paul OURLIAC et Xavier LARROUY-CASTERA (1998) : L’eau : usage et gestion ; Editions Litec, 316 pages

Page 16: Décentralisation et Développement Local : La …atddlgeo-ucad.org/documents/memoire_2012/abdoulaye_thioye.pdf · 2 REMERCIEMENTS Tel que le cycliste du Tour du Faso, du Sénégal

16

longtemps encore, au village et même à la ville, chacun allait chercher l’eau à son puits ou à

la fontaine publique »13

.

Ainsi, soucieuse de la santé publique et des difficultés que rencontrent certains peuples pour

accéder à une eau saine, les Nations Unies ont fait des années 1980, la décennie de l’eau

potable et de l’assainissement (DIEPA). C’était pour inciter les gouvernants à mieux prendre

en compte la question de l’accès à l’eau potable dans leurs politiques nationales. C’est

pourquoi, le Sénégal, pays fortement ancré dans les modes d’administrations françaises, a

également très tôt déterminé les régimes juridiques des différentes sources d’eau mais aussi a

mis sur place une stratégie d’exploitation déterminant les conditions d’usage. C’est en ce sens

et pour une meilleure gestion de l’eau que la SONES, qui assurait jusqu’en 1996

l’exploitation et la distribution des eaux, a concédé à la SDE la distribution de l’eau potable

dans les zones urbaines et périurbaines tout en cédant à l’ONAS le développement de la

desserte en assainissement et le traitement des eaux usées14

. Malgré ces différentes stratégies

déployées par l’Etat du Sénégal, l’accès à l’eau potable reste encore difficile parce qu’au

regard des données disponibles la qualité de cette dernière laisse à désirer. Plusieurs quartiers

de la périphérie de Dakar dont Médina Gounass, disposent d’une eau jaunâtre. Or l’une des

caractéristiques de l’eau potable est le fait qu’elle soit incolore.

La commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer, notre zone d’étude, située à la périphérie

de l’agglomération dakaroise n’est pas en reste. Elle est caractérisée par les mêmes conditions

socioéconomiques que celles du quartier de Médina Gounass à savoir la précarité des

conditions de vie même si celle de la commune de Thiaroye est relativement plus acceptable.

Cependant, les conditions d’accès aux services sociaux de base restent mal maîtrisées par les

autorités locales parce qu’étant resté longtemps un chantier non battu pour les chercheurs. En

effet, il n’est traité qu’en frivole dans une partie d’un thème de recherche et ne fait que très

rarement l’objet d’une recherche universitaire proprement dite. Par ailleurs, nul n’a besoin

d’être un chercheur pour se rendre compte que l’eau est aussi vitale, que l’accès aux structures

de santé est une nécessité, que l’éducation constitue la base du développement.

13

I C. op-Cit 14

République du SENEGAL (1999) : Projet d'approvisionnement en eau potable a long terme : Etude d’impact, Rapport

définitif ; 203 pages.

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17

Conscient des désagréments que peuvent causer l’absence de ces services sur les conditions

de vie des populations, notre choix s’est porté sur l’accès aux services sociaux de base pour

non seulement faire l’état des lieux dans la commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer

mais aussi pour tenter de dégager des pistes de réflexion pour une meilleure prise en compte

de ces services dans les projets de développement. Ce choix se justifie également par la

nécessité, pour la collectivité locale à savoir la commune d’arrondissement de Thiaroye sur

mer, de mieux connaitre les maux dont souffrent ses administrés afin d’axer ses

investissements sur les services qui constituent des stimuli de développement et du bien être

de la population.

Quel est le niveau et les conditions d’accès des ménages de la commune de Thiaroye sur mer

aux services sociaux de base?

Le niveau d’accès des ménages aux services sociaux de base n’est-il pas lié à leurs capacités

financières et aux quartiers auxquels ils appartiennent ?

Quel est l’impact de la décentralisation dans l’amélioration des conditions d’accès aux

services sociaux de base ?

I.1 : Objectif global

L’objectif principal de ce modeste thème de recherche sur la problématique de l’accès aux

services sociaux de base des ménages dans la commune d’arrondissement de Thiaroye sur

mer est d’apprécier le niveau de desserte de ces services et leurs conditions d’accès afin de

permettre leur meilleure connaissance par les autorités locales.

Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques que nous nous sommes fixés sont :

d’apprécier le niveau de desserte des services sociaux de base et leur accessibilité par

les ménages de la commune,

d’analyser la relation entre l’accès aux services sociaux de base et les conditions de

vie des ménages,

déterminer l’implication des autorités municipales dans la gestion des services aux

administrés de la municipalité

I.2 : Hypothèse principale

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18

La paupérisation de la commune influerait considérablement sur le niveau et les conditions

d’accès aux services sociaux de base des ménages.

Les hypothèses secondaires

Avec une forte pression démographique, la commune d’arrondissement de Thiaroye

sur mer serait caractérisée par des difficultés d’accès aux services sociaux de base,

Le niveau d’accès des ménages aux services sociaux de base serait lié non seulement

aux revenus mensuels des ménages mais aussi à leur position géographique dans

l’espace communal.

Les autorités municipales seraient moins impliquées dans la gestion des services

sociaux de base.

II. DISCUSSION CONCEPTUELLE ET METHODOLOGIE

II.1. DISCUSSION CONCEPTUELLE

L’accès à l’éducation

Selon la norme, une structure scolaire est qualifiée d’accessible si elle se trouve à moins de

trois (03) kilomètres15

du lieu de résidence des élèves. Cette tentative de définition de l’accès

à l’éducation est beaucoup plus simpliste et insuffisante pour caractériser les établissements

scolaires d’accessible ou pas. Parce que la distance métrique cache plusieurs réalités. Une

école peut être accessible en termes de distance alors que le coût de l’éducation reste élevé

pour des parents dont les revenus mensuels sont faibles.

En plus, la notion de distance est très relative. Chez certains peuples, notamment les Peulh

(bergers) dont le mode de vie est essentiellement assujetti à l’existence des pâturages, un point

A est qualifié d’éloigné du B si ce sont des dizaines de kilomètres qui les séparent. Autrement

dit, en deçà de dix kilomètres très rares d’éleveurs te diront que c’est loin. Partant de ces

considérations l’accessibilité de l’éducation, en plus de la disponibilité des structures scolaires

dans un rayon de trois kilomètre, sera analysée par rapport à la capacité financière des parents

d’élèves à satisfaire les besoins de leurs progénitures.

L’accès à la santé

15

ANSD (2011) : Les disparités géographiques de l’accès aux services sociaux de base : Enquête-village 2000 et 2009, 19

pages

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19

L’accès à la santé a été également défini par l’OMS et l’Etat du Sénégal s’est approprié de

cette définition. En effet, une structure sanitaire est qualifiée d’accessible si elle se situe dans

un rayon de cinq (05) kilomètres. Ce qui est également relatif dans la mesure où il n’existe

pas des politiques sociales garantissant les soins à l’ensemble des couches de la société. De ce

fait, les ménages peuvent cohabiter avec des postes de santé sans pour autant avoir les moyens

financiers d’y accéder. C’est la croix et la bannière pour les chefs de ménage de revenus

faibles de se procurer des soins.

Nous analyserons, ici l’accès aux structures sanitaires sous trois angles à savoir l’accessibilité

géographique, l’accessibilité par rapport au coût et par rapport à la qualité des services.

L’accès à l’eau potable

Un point d’eau est accessible selon le Rapport de l’ANSD (2011) sur Les disparités

géographiques de l’accès aux services sociaux de base, s’il se situe à moins d’un (1)

kilomètre16

. Mais dans notre étude, l’accès à l’eau potable sera analysé en plus de la

disponibilité de la source d’eau à moins d’un kilomètre par rapport au niveau d’adduction des

ménages mais aussi aux capacités financières des chefs de ménage à faire face au coût de

l’eau. L’adduction d’eau représentant selon Roland Vilangines dans son ouvrage « Eau

environnement et santé publique », des amenés d’eau à partir de leurs gisements souterrains,

d’un lac ou encore d’un cours d’eau.

Le ménage

Le ménage, Foyree en Pulaar, est généralement défini comme un groupement de personnes

apparentées ou non, qui vivent ensemble sous le même toît et mettent en commun tout ou une

partie de leurs ressources pour subvenir à leurs besoins essentiels comme le logement et la

nourriture17

.

Décentralisation

16

ANSD : op-Cit 17

ANSD : op-Cit

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20

Par décentralisation, on entend un processus centrifuge par lequel un centre abandonne une

part de ses fonctions, ou, plus précisément, une politique étatique visant à mieux associer ses

administrés aux décisions les concernant18

. C’est un transfert de certaines compétences,

jusqu’ici gérées par le pouvoir central, aux collectivités locales. Autrement dit, la

décentralisation est vue, ici, comme étant une politique de l’Etat visant à déléguer une partie

du pouvoir central aux acteurs locaux et à leur conférer une autonomie financière et la libre

administration. « En outre, au-delà du concept et de la multiplicité des discours qui

l’entourent, elle est aujourd’hui la clé de voûte de la démocratie, […] »19

et du développement

local.

Collectivité locale

« La collectivité locale se trouve être des entités auxquelles, l’Etat a conféré la responsabilité

juridique, l’autonomie financière et le pouvoir de s’administrer librement par des autorités

élues »20

. Elle est caractérisée par l’existence d’un organe élu au suffrage universel et

composé de conseillers qui ont en leur tête un maire, pour les communes ; un président du

conseil rural, pour les communautés rurales et un président du conseil régional pour ce qui est

de la région.

II.2. LA METHODOLOGIE DE RECHERCHE

II.2.1. La recherche documentaire

La recherche documentaire est précédée d’abord par l’ébauche d’un thème de recherche. Ce

dernier constitue le point de départ de la recherche dans la mesure où il nous a permis de faire

une recherche documentaire qui touche, d’une manière générale, les questions de

décentralisation, de développement local et des services aux administrés. C’est dans ce cadre

que nous avons fait le tour des bibliothèques et particulièrement la bibliothèque centrale de

18 Magrin Garaud. (2006) : « La décentralisation règlera les problèmes de l’Etat en Afrique », in Courade G. (dir.) L’Afrique des

idées reçues, Paris, Belin (p. 383-389) 19

Alassane GAYE (2002-2003) : Décentralisation et développement des services sociaux de base : éducation-santé et accès à

l’eau potable à Kaffrine ; UCAD, FLSH, Département de Géographie, Mémoire de Maîtrise ; 69 pages 20

Alassane GAYE, 2002-2003 : Ibid

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21

l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) et la bibliothèque du master Aménagement

du Territoire, Décentralisation et Développement Local (ATDDL).

Cette étape est d’une importance capitale car elle nous a mis au parfum de l’état des

connaissances sur ces différents thèmes et a démontré que nous ne sommes pas devant une

table rase. En effet, un certain nombre d’étudiants, notamment les étudiants qui nous ont

précédés dans le Master Aménagement du Territoire, Décentralisation et Développement

Local ont consacré des mémoires sur les thèmes en question.

Parmi les travaux réalisés, nous pouvons citer, entre autre, le mémoire de Alassane GAYE,

(2002-2003) : « Décentralisation et développement des services sociaux de base :

éducation-santé et accès à l’eau potable à Kaffrine » ; UCAD, FLSH, Mémoire de

Maîtrise ; 69 pages. M. GAYE met plutôt l’accent sur la décentralisation en retraçant son

historique et les pouvoirs dévolus aux collectivités locales. Il n’aborde que d’une manière

ramassée les questions liées à l’accès et ne tient pas compte des coûts d’accès aux différents

services. C’est un mémoire intéressant en ce sens qu’il dégage des pistes de réflexion sur les

possibilités de stimuler le développement à travers les organisations non gouvernementales.

Par contre, il n’a pas analysé la relation qui peut exister entre la pression démographique et

l’accès aux services sociaux de base.

En dehors des mémoires des étudiants certaines publications ont été faites notamment celle de

Sandra POSTEL (1995) : « La dernière oasis : l’eau en danger » ; Presses du Régional

Service Center. Manille-Philippines, 198p, où elle analyse les dangers écologiques,

économiques et politiques liés à la raréfaction de cette ressource essentielle. Elle met en

exergue les signes de pénurie de l’eau, son utilisation, les enjeux politiques et les solutions

potentielles pour sa meilleure utilisation. Cependant, les conditions d’accès à l’eau potable et

les disparités qui les entravent ne sont pas analysées. Or il est important, à notre avis,

d’intégrer l’accès à l’eau potable dans de telle publication afin de permettre aux couches de la

société, qui peinent à accéder à l’eau potable, d’attirer l’attention des institutions

internationales. Jean-Louis GAZZANIGA ; Jean-Paul OURLIAC et Xavier LARROUY-

CASTERA (1998) retracent dans « L’eau : usage et gestion » ; Editions Litec, 316 pages,

l’évolution des considérations de l’eau par les autorités et les différentes civilisations.

L’ouvrage insiste sur les droits et lois liés à l’usage et à la l’exploitation des eaux dans leurs

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22

diversités. C’est plutôt l’aspect juridique qui est privilégié ici raison pour laquelle son apport

est moindre par rapport à notre thème d’étude.

L’ouvrage qui nous a intéressé le plus est celui Magrin G., 2006. « La décentralisation règlera

les problèmes de l’Etat en Afrique », in Courade G. (dir.) L’Afrique des idées reçues, Paris,

Belin (p. 383-389). Il passe en revue la problématique de la décentralisation tout en

l’analysant à des échelles différentes. Magrin. G nous a permis d’avoir une meilleure lecture

de la question de la décentralisation en Afrique en général et au Sénégal, en particulier.

Ces différents travaux ont servi de lumière dans la mesure où ils nous ont permis d’orienter

notre thème de recherche et de l’axer strictement sur l’accès aux services sociaux de base les

plus élémentaires. Ils étaient d’autant plus utile pour nous en ce sens que notre première

appréciation du concept « services sociaux de base » était trop large parce qu’intégrant

l’assainissement, l’accès à l’électricité et aux moyens de communications. Or l’on sait que,

dans les pays en voie de développement, la priorité est plutôt axée sur les trois services que

sont l’accès à l’eau, à l’éducation et à la santé.

C’est par la suite que nous avons sélectionné les ouvrages et les mémoires dont les thèmes

sont plutôt orientés vers les dits services. Parmi les documents consultés figurent en premier

plan le rapport de l’ANSD portant sur « Les disparités géographiques de l’accès aux services

sociaux de base : Enquête-village 2000 et 2009 », ANSD, septembre 2011, le rapport de la

Banque Mondiale sur « Le développement dans le monde 1990 », Oxford University Press ;

287 pages et le rapport de la République du Sénégal (1999) : « Projet d'approvisionnement en

eau potable a long terme : Etude d’impact », Rapport définitif ; 203 pages.

Par ailleurs, nous avons fait référence également à des supports de cours notamment ceux du

Professeur Amadou Diop : « Méthodologie de la recherche et enquête en géographie »,

support de cours Master 2 ATDDL, 2011-2012, UCAD de Dakar et de C. Clauzel : « Analyse

comparée des politiques d’aménagement dans les pays du sud », support de cours Master

CTU « Aménagement et gouvernance dans les pays des Suds», 2012-2013 ; Université

Franche-Comté. Le premier a subséquemment servi pour une meilleure compréhension de la

démarche scientifique tandis que le second explique d’avantage l’importance des données

géographiques pour une meilleure gestion des collectivités territoriales.

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23

II.2.2. Les entretiens exploratoires

Cette étape a été facilitée par la réalisation des enquêtes devant servir à l’élaboration d’un

Plan d’Investissement de la commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer par les étudiants

de la promotion 2011-2012 et sous l’égide du GERAD. En effet, faisant parti de l’équipe qui

devrait recueillir les données qualitatives et quantitatives à travers des enquêtes et des

entretiens avec les acteurs de la commune, nous avons saisi cette franche occasion pour mieux

cerner notre zone d’étude mais aussi pour recueillir certaines informations au niveau des

autorités locales.

Ces entretiens tournaient essentiellement autour des budgets alloués à l’investissement dans

des infrastructures structurant, notamment à la construction des structures de santé.

II.2.3. Les outils de la recherche

o L’approche quantitative

Devant analyser le niveau d’accès des ménages aux services sociaux et avec une

population estimée en 2012 à 60 969 habitants, il est beaucoup plus pertinent pour nous

d’utiliser des données quantitatives afin de pouvoir faire des comparaisons des chiffres et

entre les données des différents quartiers. C’est pourquoi nous avons privilégié l’approche

quantitative basée sur un sondage dans les différents quartiers de la commune

d’arrondissement de Thiaroye sur mer.

o La base de sondage

La base de sondage est guidée par la répartition de la population dans les différents quartiers.

Ainsi, nous l’avons établi en déterminant la population de chaque quartier à l’aide des

données tirées du Plan d’Investissement de la commune ; un document élaboré par les

étudiants du Master ATDDL (2011-2012). Ce qui fait que proportionnellement à la

population, nous avons déterminé un quota pour chaque quartier sans tenir compte du sexe du

chef de ménage.

o L’échantillonnage

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La commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer, avec une superficie de 3,6 Km², est

caractérisée par des quartiers très contrastés. Au centre ouest, nous avons un village

traditionnel où il est difficile de cerner les limites des quartiers, à l’est une zone résidentielle

dont les délimitations des quartiers sont très nettes. Ce contraste se lit également dans les

densités avec des quartiers dont les densités sont de l’ordre de 44,6 habitants à l’hectare aux

quartiers peuplés de plus 779 habitants à l’hectare.

Fort de toutes ces considérations, nous avons jugé utile d’adopter un échantillonnage par

quota pour avoir une bonne représentativité et pour refléter la réalité du terrain. Ainsi, avec

une population totale (N) de 60 969 habitants inégalement répartie dans les quartiers, nous

avons pris un échantillon (n) de 150. Il est vrai que cet échantillonnage ne répond pas à la

méthode de BERNOUILLE qui, pour cette même population (N), aurait pris un échantillon

(n) de 1499. Mais pour des raisons de temps et surtout de moyens humains, nous avons pris

un échantillon (n) de 150 tout en tenant en compte la marge d’erreur et la représentativité par

rapport à la population de chaque quartier.

Pour déterminer le sous-échantillon pour chaque quartier proportionnellement à sa population

nous avons fait le rapport entre la population du quartier concerné et la population totale de la

commune que nous avons multiplié par la taille de l’échantillon total. En d’autres termes le

quota xi d’un quartier se calcule:

avec n la taille de l’univers investigué, ni la

population du quartier et N la population totale de la commune. Pour le quartier de Bagdad

par exemple nous aurons

= 4.

Tableau n°1 : La répartition de l’échantillon par quartier selon les quotas

Quartiers Population totale Quota (xi) Bagdad 1632 4

Birahim Guèye 2402 6

Cheikh Mbaye 1707 4

Cité Ousmane FALL 561 1

Djadj Sall 1547 4

Famara Sagna 1237 3

Ibra Ndao 427 1

Ibra Ngom 3132 8

Ismaïla Faye 3132 8

Issa Diop 2966 7

Lèye Djité 405 1

Mandiaye Diop 1430 4

Marène 3203 8

Mbatal1 4922 12

Mbatal2 561 1

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25

Mbaye Thioune Fall 1630 4

Mor Laye Séne 1444 4

Ndatté Ndiaye 1451 4

Ngagne Diaw 1316 3

Niangué 2 600 1

Niangué1 4384 11

Oryx1 858 2

Oryx2 671 2

Oryx3 1634 4

Pape Guèye Fall 2301 6

RST 1251 3

SAFKO 1338 3

SAPCO1 4315 11

SAPCO2 756 2

SAPI 1723 4

SOCABEC 1566 4

Thiane 630 2

Usine cap vert 1088 3

Usine Colomb 2749 7

TOTAL 60969 (N) 150 (n)

o Le questionnaire

Un seul questionnaire a été utilisé pour recueillir des informations relatives aux ménages. Il

est structuré essentiellement autour des données démographiques, les conditions de vie des

ménages et sur l’accès aux services sociaux de base. Il nous a permis de ressortir les

caractéristiques des ménages et les problèmes auxquels ils sont confrontés.

o La cible

Devant traiter une question relative aux ménages, notre cible a été les chefs de ménage. Ce

choix s’explique par le fait que ce dernier est le seul à même de disposer de l’ensemble des

informations relevant du niveau de vie de son ménage, de ses engagements par rapport aux

sociétés concessionnaires (SDE) et de ses obligations par rapport aux membres de sa famille.

o L’approche qualitative

Pour pouvoir faire certaines analyses telles que l’appréciation des coûts d’accès aux services

sociaux de base par les chefs de ménage, il serait pertinent d’intégrer dans le questionnaire

des rubriques permettant de recueillir des informations qualitatives. Mais le plus important

reste les semi-structurés réalisés avec les acteurs de la collectivité locale à savoir les autorités

locales et les acteurs de l’éducation. L’accent était mis, ici, sur l’implication des autorités

locales dans la gestion des services sociaux de base.

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II.2.4. LE TRAITEMENT ET L’ANALYSES DES DONNEES

II.2.4.1. Le traitement des données

La première opération consiste d’abord à saisir l’ensemble des données dans le logiciel

Sphinx qui a servi également à la confection du questionnaire. C’est une opération fastidieuse

pour nous dans la mesure où il fallait saisir une quantité relativement élevée de données. Le

traitement a été guidé par notre souci d’avoir des tableaux avec des tris à plat et des

graphiques pour une meilleure lecture des données. C’est ainsi qu’à la l’aide du Sphinx nous

avons pu obtenir des tableaux avec les tris à plat, des graphiques, dont la plupart ont été

transformés en carte, avec les tris croisés. Il arrive dés fois que l’on fait recours aux tris par

strate (au niveau quartier) pour confirmer les résultats que nous avons obtenus avec les tris

croisés sur l’ensemble de la population.

II.2.4.2. L’analyse des données

L’analyse des données a consisté à l’interprétation et au commentaire des différentes

informations que nous avons agrégées. Ainsi, à l’aide des logiciels Word et Excel, nous avons

amélioré la qualité des graphiques et tableaux avant de procéder à la rédaction proprement

dite du document. Pour la confection des cartes, nous avons fait recours au logiciel Arc gis

pour les cartes que nous avons élaborées nous même. Certaines cartes ont été tirées

directement du plan d’investissement de la commune. L’analyse bi variée a été la plus

utilisée.

II.2.5. Les conditions de la recherche

La beauté de la recherche réside dans les difficultés rencontrées sur le terrain. Il n’était pas

facile pour nous d’allier étude, réalisation du plan d’investissement de la commune et travail

de terrain pour la rédaction du mémoire de master 2. Mais, avec l’envie qui nous anime de

réaliser un document dont la qualité scientifique est acceptable nous avons pu réaliser

l’ensemble des enquêtes.

Néanmoins, nous avons rencontré quelques difficultés dont les plus récurrentes étaient le

volume des questionnaires (150), l’indisponibilité des chefs de ménage mais aussi et surtout

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27

notre incapacité de nous exprimer clairement en Wolof. Je m’exprimais fréquemment en

Pulaar.

II.2.6. Le déroulement de l’enquête

L’enquête s’est déroulée en deux phases : une phase exploratoire effectuée au même moment

de l’enquête pour la réalisation du plan d’investissement de la commune. Cette étape va du

début du mois de novembre à la fin du mois de décembre. Néanmoins, on ne travaillait pas en

temps plein parce que les descentes sur le terrain se faisaient d’une manière ponctuelle.

La deuxième phase est celle de l’enquête proprement dite. Elle va du 2 au 17 janvier 2013 et a

permis d’administrer 150 questionnaires, à raison de 10 questionnaires par jour.

PREMIERE PARTIE :

PRESENTATION GENERALE DE COMMUNE D’ARRONDISSEMENT DE

THIAROYE SUR MER

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CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA COMMUNE

I. LA LOCALISATION ET LES LIMITES DE LA COMMUNE

I.1. La localisation Située dans la presqu’île du Cap Vert, la commune de Thiaroye sur mer est une étroite bande

de terre de 3,6 Km² allant, du nord au sud, de la route nationale n°1 à l’océan Atlantique

(carte n°1). Elle relève du département de Pikine, une périphérie de l’agglomération

dakaroise.

I.2. La délimitation de la commune d’arrondissement de Thiaroye sur

mer

Une des seize communes d’arrondissement de la ville de Pikine, Thiaroye sur mer se

particularise par la clarté de ses limites communales. En effet, si dans certaines communes ou

communautés rurales les limites font parfois objet de controverses voire de litiges, celles de

Thiaroye sur mer ne prêtent à aucune confusion. Elles sont matérialisées le plus souvent par

des traits physiques facilement identifiable sur le terrain. Il s’agit :

De la route nationale numéro 1 qui, du pont de Pikine jusqu’à l’hôpital psychiatrique,

la sépare dans sa partie nord du reste de la ville de Pikine.

De l’océan Atlantique dans sa partie australe,

De la limite de l’hôpital de Thiaroye et de son prolongement jusqu’à la mer, à l’Est,

Et de la route de l’océanographie dans sa partie occidentale.

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En dehors du littoral de l’océan atlantique au sud, Thiaroye sur mer est limitée, par rapport

aux autres communes de Pikine, au nord et nord-ouest, respectivement, par les communes

d’arrondissement de Tivaoune Diacksao et de Guinaw Rail Sud, à l’ouest par la commune

d’arrondissement de Dalifort, à l’est et au nord-est par Diamaguene Sicap Mbao.

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Carte n°1 : Carte de localisation de la commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer et de ses quartiers

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31

II. LE CADRE PHYSIQUE, HUMAIN ET INSTITUTIONNEL

Dans cette partie, nous analyserons les trois dimensions à savoir le milieu physique, le cadre

humain et l’architecture institutionnelle.

II.1. LE CADRE PHYSIQUE

Elément central dans toute étude géographique parce que permettant de faire l’état des lieux,

le cadre physique est analysé ici à travers la topographie, la pédologie et l’hydrogéologie. Non

exhaustif certes, mais, par le biais de ces trois aspects, il nous permettra d’apprécier les

conditions d’habitat de la population.

II.1.1 : La topographie

Une continuité de la zone des Niayes caractérisée par une très faible dénivellation avec, par

endroit, des surfaces plus basses que le niveau de la mer, la commune d’arrondissement de

Thiaroye sur mer est essentiellement une zone dépressionnaire. Son point le plus haut se

trouve à 7,8 mètres. C’est dans cette partie que se localisent la presque totalité des industries.

Tandis que le point le plus bas est à 0,6 mètres.

II.1.2 : La pédologie

A l’image des Niayes, la pédologie de Thiaroye sur mer est caractérisée par l’existence des

sols hydro-morphes très riches en humus. Ce qui explique d’ailleurs que le maraîchage est

pratiqué toute l’année durant dans cette partie de la capitale Sénégalaise.

Les sols sablonneux remontant des dépôts du Quaternaire et sont composés d’éléments fins et

du quartz sont également répertoriés dans la commune.

II.1.3 : L’hydrogéologie

La nappe est affleurant par endroit et constitue une menace certaine si toutefois l’allure des

exploitations du sable est maintenue. Elle est le plus souvent à 6m de profondeur mais avec le

retour du cycle des pluies abondantes, on assiste à une remontée des eaux souterraines. C’est

pourquoi il serait très difficile de trouver des solutions de mitigation à la question des

inondations.

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Auparavant, il faut noter qu’en dehors de l’alimentation de la nappe par les eaux de surfaces,

l’historique de la formation de cet espace montre que c’est une zone de marais asséchés.

Ainsi, les filets d’eau de direction nord-sud sont identifiables à quelques mètres de

profondeur.

II.2. LE CADRE HUMAIN

Le cadre humain est composé de l’historique de la commune qui retrace, à l’aide d’un notable

du village traditionnel, les grandes étapes du peuplement et de l’évolution du peuplement qui

met en lumière l’apparition de nouveaux venus.

II.2.1 : L’historique du peuplement de la commune de Thiaroye sur mer

Le peuplement de la commune est intimement lié, d’après l’entretien que nous avons réalisé

avec un notable, à la traite des Noirs. En effet, Médoune Niang, le père fondateur du village

traditionnel de Thiaroye sur mer, serait venu s’installer dans cette partie de la capitale suite à

la déportation de sa sœur par le colon. Il aurait attendu désespérément le retour de cette

dernière pour retourner dans son village natal, Sougher. D’après des informations

concordantes cela correspondrait à l’année 1673. En tout état de cause, le peuplement de

Thiaroye montre une certaine similitude avec ceux de Ngor, de Ouakam dans la mesure où ils

sont tous un caractère commun : celui de la présence lointaine des Lébou (pêcheurs).

Par ailleurs, ce peuplement est renforcé par les déguerpis de la ville de Dakar dans les années

1950. L’épidémie de peste et les mesures coercitives de l’Etat ont également contribué

fortement au peuplement de Thiaroye suite aux déplacements de la population du centre ville

vers la périphérie de Dakar, notamment vers Thiaroye et ses environs.

II.2.2 : L’évolution du peuplement

Les Lébou, dont l’ancêtre est le père fondateur de Thiaroye sont principalement localisés dans

le village traditionnel de la commune de Thiaroye sur mer. Ils représentent plus de 66% de la

population. En dehors de ces derniers, les autres ethnies d’origines diverses ont fortement

contribué à la croissance démographique de cette commune. C’est pour ainsi dire que

l’immigration joue un rôle important dans la constitution de la population.

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33

Les Sérères, avec 12,8% constituent la deuxième ethnie la plus importante en termes

numérique. Ils sont suivis, comme le montre le Graphique n°1, par les Hal Pulaar avec 7,4%

et les Diola à l’ordre de 6%.

Ces différentes ethnies ont gagné la capitale sénégalaise, dans leur majorité, à la suite de la

crise du monde rural, notamment les périodes de sécheresse de 1973 et de 1984. Si à une

époque de l’histoire, Thiaroye était le fief exclusif des Lébou aujourd’hui, la commune

regroupe pratiquement toutes les ethnies.

Sources : Enquêtes de terrain, Abdoulaye THIOYE, janvier 2013

II.3. LE CADRE INSTITUTIONNEL

Le Sénégal, laboratoire de la politique de décentralisation en Afrique de l’ouest, s’est

résolument doté d’une armature institutionnelle irrévocable à partir de 1996. Il est vrai que les

premiers jalons de la décentralisation ont été posés dès les années 1960 mais c’est en 1972,

avec la création des communautés rurales, qu’elle devient une réalité. En effet, les

collectivités locales dotées d’un budget et d’un pouvoir élu sont créées par la loi 72-25 du 25

avril 1972. Depuis lors, on assiste à une nette progression du nombre de collectivités locales.

La commune de Thiaroye est d’une création récente. Le village est érigé en commune en

1996 par référence par décret N° 96-745 du 30 / 08 /96 portant création des communes

d’arrondissement. La commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer relève de la ville de

Pikine.

Ethnies

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

Po

urc

en

tage

s

Graphique n°1: La répartition des ethnies

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34

En outre, l’Etat pour une administration plus proche de la population a d’abord déconcentré

ses services puis a transféré le « pouvoir décisionnel depuis l’Etat central vers des entités

d’échelon inférieur »21

. C’est la décentralisation. Ainsi, on assiste à un transfert de certaines

compétences de l’Etat central vers les collectivités locales. C’est ainsi que l’éducation, la

santé, entre autres, sont des domaines transférés. Il appartient dès lors aux collectivités locales

de les prendre en charge.

La commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer est organisée de la manière suivante :

Figure 1 : Organigramme de l’administration communale

Les conseillers municipaux, élus au suffrage universel direct élisent à leur tour le maire et les

quatre (04) adjoints au maire. Le maire met en place le service municipal et a un pouvoir

exécutif. Les différentes commissions sont mises en places par le maire et les différents

conseillers municipaux.

21

C. Clauzel (2012-2013): « Analyse comparée des politiques d’aménagement dans les pays du sud », support de

cours Master CTU « Aménagement et gouvernance dans les pays des Suds », Université de Franche Comté

CONSEIL

MUNICIPAL

3e ADJOINT 1ER ADJOINT MAIRE

Service municipal

secrétariat municipal Santé affaires

sociales et éducation

Planification et Appui au

developpement local

Adm. Générale et Financière

Patrimoine et

état Civil

le service des affaires financières

2e ADJOINT 4e ADJOINT

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CHAPITRE II : SITUATION ECONOMIQUE ET SOCIALE

I. LA SITUATION SOCIALE

A l’image de la population du Sénégal, caractérisée par son extrême jeunesse et une économie

fragile, la situation de Thiaroye sur mer reste subjuguée par une pression démographique.

I.1. La structuration de la population

Le graphique n°2 ci-dessus laisse apparaître la prédominance de la classe d’âge 18-35 ans

avec 31,04% des citations. Cette classe est suivie par celle des 6-18 ans avec 28,01%. Cette

situation traduit une extrême jeunesse de la population. Ce qui n’est pas sans conséquence

dans la croissance démographique mais aussi dans l’accès aux services sociaux de base. En

effet, la tranche d’âge 0-5 ans avec 14% donc les enfants de bas âge a besoin d’une assistance

dans tous les sens ; assistance sans laquelle la malnutrition et les maladies les emporteraient.

C’est en ce sens que cette tranche d’âge a besoin d’accéder à des services tels que la santé. Il

en est de même pour les femmes enceintes.

Tranches d'âge

0

5

10

15

20

25

30

35

0-5 ans 6-18 ans

18-35 ans 35-55 ans

55 ans et +

14

28,01 31,04

18,96

7,99

Po

urc

enta

ges

Graphique n°2: La répartition de la population par tranches d'âge

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Carte n°2: La population et les densités de la commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer

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I.2. La pression démographique

Comme l’ensemble des collectivités locales du Sénégal, la commune d’arrondissement de

Thiaroye sur mer est marquée par une croissance rapide de la population. Cette dernière est

passée de 36 602 habitants22

en 2002 à plus de 60 969 en 201223

. Cette croissance est

fortement liée aux pratiques en place et aux conditions de vie des populations. Il s’agit de la

forte fécondité des femmes qui se traduit par une augmentation des naissances et une

amélioration des conditions sanitaires. Ainsi, la pression démographique se mesure à travers

la tranche d’âge 0 à 5ans mais aussi par les densités dans les différents quartiers.

A la lecture de la carte n°2 ci-dessus, il existe cinq types de quartiers en matière de densités

(habitants/hectare). Il s’agit des quartiers dont la densité n’atteint pas les 100 habitants à

l’hectare. Ainsi, les quartiers concernés par cette première catégorie sont Usine Cap-Vert, la

Cité Ousmane Fall et SACOBEC. Ces quartiers se caractérisent par l’importance de leurs

superficies. Ce qui influe considérablement sur la densité.

En suite, nous avons les quartiers dont les densités varient entre 100 et 200 habitants. Ce sont

essentiellement les quarties Oryx 3, Bagadad et SAPI, qui constituent des extensions. La

troisième catégorie est composée par des quartiers dont les densités sont entre 200 et 400

habitants à l’hectare. Cette catégorie est plus importante et concerne aussi bien des quartiers

de Thiaroye Azur que ceux du village traditionnel.

La quatrième catégorie est constituée par les quartiers dont les densités vont de 400 à 600

habitants. Un seul quartier de Thiaroye Azur est concerné par cette situation. Le reste étant

des quartiers du village traditionnel. Enfin, il y a un cinquième type composé uniquement des

quartiers du village traditionnel pour lesquels les densités vont au-delà là de 600 habitants à

l’hectare.

I.3. La situation matrimoniale

La situation matrimoniale des chefs de ménage à Thiaroye est dominée par les couples de

régimes monogamiques avec 52,70% des personnes interrogées. Cela peut s’expliquer par la

précarité des conditions de vie. Toutefois, comme l’illustre le Tableau n°1 suivant, les chefs

de ménage de régimes polygamique, qui ont entre deux (02) et quatre (04) femmes,

22

ANSD (2004) : Projections de la population du Sénégal issues du recensement de 200,38 pages 23

Estimations issues des enquêtes réalisées par la Promotion 2011-2012 du Master 2 ATDDL

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représentent 30,70% de la population. Ce qui est d’ailleurs significatif dans la mesure où le

nombre moyen d’enfants par femme est à l’ordre de 3,37 (Graphique n°3).

L’existence des célibataires, chefs de ménage (11,30%), relève des mouvements de

populations à la recherche du travail. C’est en général des locataires venus d’horizons divers

et qui profitent de la faiblesse du coût de logement.

Tableau n°2: La situation matrimoniale des chefs de ménage

Situation matrimoniale Valeurs absolues Fréquences

Monogame 79 52,70%

Polygame avec 2 épouses 39 26,00%

Polygame avec 3 épouses 3 2,00%

Polygame avec 4 épouses 4 2,70%

Célibataire 17 11,30%

Divorcé (e) 3 2,00%

Veuf (Ve) 5 3,30%

TOTAL 150 100%

I.4. La taille des ménages

La forte croissance de la population peut être analysée à travers la taille des ménages de la

commune. Ainsi, avec une moyenne de 11,10 personnes par ménage, le surpeuplement de

Thiaroye sur mer se lit sur le Tableau n°3 ci-dessous. En effet, 28% des interrogés comptent

dans leur ménage 14 personnes et plus. Les ménages de moins de 4 personnes ne représentent

0,00%

5,00%

10,00%

15,00%

20,00%

25,00%

30,00%

35,00%

40,00%

45,00%

Moins de 2

De 2 à 4

De 4 à 6

De 6 à 7

De 7 à 9

De 9 à 11

11 et plus

Graphique n°3: Le nombre d'enfants par femmes dans les ménages

Nombre d'enfants par femme

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39

que 5,30% alors que ceux disposant entre 8 et 14 personnes concernent 38,60% de la

population de notre échantillon.

Tableau n°3: La taille des ménages

Taille du ménage Valeurs absolues Fréquences

Moins de 4 8 5,30%

De 4 à 6 19 12,70%

De 6 à 8 19 12,70%

De 8 à 10 20 13,30%

De 10 à 12 20 13,30%

De 12 à 14 18 12,00%

14 et plus 42 28,00%

Non réponse 4 2,70%

TOTAL 150 100%

L’importance de la taille des ménages est fortement imputable au taux de chômage élevé.

N’ayant pas des occupations professionnelles, les couples sont enclins à passer le plus clair de

leur temps à procréer. Cette fécondité se traduit par l’augmentation des naissances avec une

moyenne de 5,52 enfants par ménage. A la lecture du Tableau n°4, 55,70% des chefs de

ménages ont entre quatre (04) et dix (10) enfants. Seuls 9,30% ont moins de deux (02) enfants

au sein de leur ménage. Or l’accroissement de la population « plonge dans la détresse les

classes inférieures de la société et s’oppose à toute amélioration de leur sort » (R. Malthus)

Tableau n°4: Le nombre d'enfants par ménage

Nombre d'enfants Valeurs absolues Fréquences

Moins de 2 14 9,30%

De 2 à 4 34 22,70%

De 4 à 6 34 22,70%

De 6 à 8 28 18,70%

De 8 à 10 17 11,30%

De 10 à 12 13 8,70%

12 et plus 6 4,00%

Non réponse 4 2,70%

TOTAL 150 100%

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II. LA SITUATION ECONOMIQUE

La commune de Thiaroye sur mer se particularise par la présence des trois secteurs

économiques à savoir le primaire avec l’agriculture maraîchère (15%), l’élevage (10%) et la

pêche artisanale (75%) ; le secondaire marqué par l’implantation de plusieurs industries telles

que Nestlé Sénégal, Biscuiterie Wehbé, Société Africaine de bois pour ne citer que celles-là.

On en dénombre une bonne dizaine. Le secteur tertiaire se matérialise par l’existence de

plusieurs banques et services.

En dépit de l’abondance de ces structures la situation économique des populations n’est pas

reluisante. Du moins, les revenus des ménages restent faibles et le chômage est la chose la

mieux partagée. Ainsi, l’étroitesse du marché de l’emploi impacte très négativement sur les

conditions de vie des populations, nous y reviendrons.

II.1. Les types de métiers des populations

De prime abord, l’on peut constater qu’il existe de travail sexué dans la répartition des tâches

entre les hommes et les femmes. Les activités domestiques et ménagères sont exclusivement

réservées à la gente féminine même s’il arrive que les hommes et les femmes pratiquent les

mêmes activités. En effet, si 13,90% (Tableau n°4) des hommes évoluent dans la pêche,

4,10% (Tableau n°6) des femmes travaillent dans la transformation des produits halieutiques.

Les tâches ne sont certes pas les mêmes mais ont un seul dénominateur commun, le secteur de

la pêche.

Quant à la répartition des hommes entre les différents types de métiers, force est de constater

que le commerce et l’artisan constituent les principaux postes de travail avec respectivement

22,60% et 24,10%. Les fonctionnaires ne représentent que 16,40% contre 13,90% de pêcheurs

comme l’illustre le Tableau n°5 ci-après. Ainsi, malgré l’importance des Lébou dans la

répartition de la population, la pêche n’emploie qu’une infime partie des actifs. Cet état de fait

peut s’interpréter par la rareté du poisson mais aussi et surtout par l’envahissement de la mer

par la pêche industrielle qui ne laisse aucune chance à celle artisanale. C’est pourquoi

beaucoup de pêcheurs se sont convertis en convoyeurs d’émigrés clandestins.

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Tableau n°5: Les types de métiers des hommes

Types de métiers Nombre de citations Fréquences

Pêche 27 13,90%

Commerce 44 22,60%

Maraichage 6 3,10%

Elevage 4 2,10%

Ouvrier/artisan 47 24,10%

Fonctionnaire 32 16,40%

Tailleur 7 3,60%

Animateur social 2 1,00%

Sportif 1 0,50%

Autres 25 12,80%

TOTAL DE CITATION 195 100%

Tableau n°6: La répartition des métiers par sexe

Chez les femmes, le commerce domine très largement avec 49,60% contre 7,30% de

fonctionnaires et 22% de ménagères (Tableau n°7). Il n’existe pas d’ouvriers chez les femmes

mais on note la présence de teinturières et de couturières avec respectivement 1,60% et

8,10%.

Tableau n°7: Les types de métiers des femmes

Métiers femme Nombre de citations Fréquences

Commerce 61 49,60%

Teinture 2 1,60%

Couture 10 8,10%

Transformation des produits halieutiques 5 4,10%

Ouvrière 0 0,00%

Fonctionnaire 9 7,30%

Cadre supérieur 0 0,00%

Ménagère 27 22,00%

Maraichage 0 0,00%

Autres 9 7,30%

TOTAL DES CITATIONS 123 100%

Sexe/Profession Employeur Commerçant Artisan Eleveur Fonctionnaire Pêcheur Inactifs Cadre supérieur Ouvrier/employé Informel Maraicher Retraité Ménagère Autres TOTAL

Féminin 0 16 0 0 2 0 4 1 0 1 0 0 7 8 39

Masculin 6 13 2 2 22 10 6 2 12 0 2 10 0 19 106

TOTAL 6 29 2 2 24 10 10 3 12 1 2 10 7 27 145

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Aussi bien chez les femmes que chez les hommes, les fonctionnaires et les cadres sont

faiblement représentés voire même nuls. Ils sont dans leur majorité dans des secteurs

informels et qui n’assurent aucune sécurité d’où la vulnérabilité de la population.

Cette vulnérabilité se caractérise par l’insécurité sociale en ce sens que les acteurs ne cotisent

pas à la caisse de sécurité sociale mais aussi ne se prémunissent aucune d’assurance maladie.

Elle est également mesurable par l’absence de l’enregistrement des travailleurs à l’IPRES.

II.2. Les revenus des mensuels des ménages

La situation économique de la population décrite ci-dessus, marquée par la précarité de

l’emploi et surtout par la concentration des actifs dans des métiers avec peu de plus value, se

répercute sur les niveaux de revenus des ménages. Ces derniers restent faibles parce que plus

de 75% de la population interrogée ont moins de 250.000 FCFA contre seulement 24,30% qui

se retrouvent avec plus de 250.000 FCFA à la fin du mois (Graphique n°4).

La faiblesse du niveau de revenus mensuels combinée aux effectifs pléthoriques des ménages

laissent présager des conditions de vie précaire des familles. Il est connu de tous que dans les

familles africaines ceux qui réussissent à se garantir un revenu mensuel sont obligés de porter

le fardeau que constitue les dépenses quotidiennes de tous les membres. Ainsi, il serait

difficile voire impossible à ces derniers d’entreprendre de sérieuses actions pouvant résorber

le chômage chronique des jeunes.

0,00%

5,00%

10,00%

15,00%

20,00%

25,00%

Moins de 50000

50000 à 100000

100000 à 150000

150000 à 200000

200000 à 250000 Plus de

250000

4,20%

18,10%

25,00%

12,50% 16,00%

24,30%

Graphique n°4: Les revenus mensuels des ménages

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Tableau n°8: La couverture des besoins des ménages par les revenus mensuels

Couverture des besoins du ménage Nombre de citations Fréquences

Oui 39 26,00%

Non 11 74,00%

TOTAL CITATION 148 100%

Ceci est d’autant plus vrai que rares sont les travailleurs qui parviennent à joindre les deux

bouts. Ceux qui parviennent à couvrir aussi bien leurs besoins et les besoins du ménage ne

représentent que 26% contre 74% (Tableau n°8) qui soutiennent que leurs revenus mensuels

sont loin de le parvenir. C’est pourquoi, à tort ou à raison, la cherté des denrées de première

nécessité est décriée à chaque fois que l’occasion se présente.

II.3. L’emploi

Le marché de l’emploi est dominé par le secteur du commerce avec 20% des chefs de ménage

interrogés. La pêche, malgré qu’il soit le secteur dominant du secteur primaire n’emploie que

6,70% de la population.

Tableau n°9: La profession des chefs de ménage

Profession Valeurs absolues Fréquences

Employeur 6 4,00%

Commerçant 30 20,00%

Artisan 2 1,30%

Eleveur 2 1,30%

Fonctionnaire 24 16,00%

Pêcheur 10 6,70%

Inactifs 10 6,70%

Cadre supérieur 3 2,00%

Ouvrier/employé 12 8,00%

Chômeur 4 2,70%

Informel 1 0,70%

Maraicher 2 1,30%

Retraité 10 6,70%

Ménagère 7 4,70%

Autres 27 18,00%

TOTAL 150 100%

On constate dans le Tableau n°9 qu’en dehors des fonctionnaires (16,00%) le marché de

l’emploi est dominé par le secteur informel. Dans l’ensemble de la commune et malgré

l’implantation de plusieurs industries ce sont de petits métiers qui se développent. Ce qui se

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traduit par la précarité dans les conditions de vie. Cette précarité, renforcée par l’existence des

pêcheurs, est la principale cause de l’importance de l’émigration clandestine. Cette dernière,

malgré la multiplication des politiques et intervention visant à l’enrailler, continue d’attirer les

jeunes.

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DEUXIEME PARTIE :

LA DECENTRALISATION ET LA PROBLEMATIQUE DE L’ACCES AUX

SERVICES SOCIAUX DE BASE

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CHAPITRE 1 : L’ACCES AUX SERVICES SOCIAUX DE BASE

Dans ce chapitre nous analyserons non seulement le niveau de desserte des services sociaux

de base mais aussi les conditions de leur accès par la population. Ces services sont l’accès aux

soins de base, à l’éducation et l’accès à l’eau potable.

I. L’ACCES AUX SOINS DE BASE

L’accès à la santé est triplement perçu. Il s’agit d’un accès en termes de distances métriques

mais aussi en termes de coûts et de la qualité du service rendu. L’accès métrique s’apprécie

par l’importance des distances qui séparent la population aux structures de santé fréquentées,

l’accès coût est analysé par rapport à la capacité de la population de faire face aux coûts de

prestation du service de santé. Quant à la qualité du service, elle se mesure par rapport à la

qualité des soins prodigués mais aussi par rapport à l’appréciation que les patients se font du

service qui leur est délivré.

I.1. L’implantation des structures sanitaire

La commune d’arrondissement de Thiaroye dispose d’un (01) hôpital psychiatrique, de deux

(02) postes de santé dont un (01) non fonctionnel, d’une case de santé et de deux (02)

maternités. Ces structures se répartissent inégalement dans les différents quartiers. Ainsi, la

case de santé et le poste de santé fonctionnel se trouvent respectivement dans les quartiers

Laye Djité, au centre de la commune et de RST, à l’est. Une maternité et l’hôpital

psychiatrique se localisent également à l’est de la commune. Seule la deuxième maternité se

trouve à l’ouest, dans le quartier de Mandiaye Diop (cf. carte n°3).

Par ailleurs, en dehors de ces structures sanitaires publiques, la commune est dotée de

cliniques privées. Ces dernières vont de la médecine moderne au traitement traditionnel. Il

s’agit d’une clinique dans le quartier d’Ibra Ngom, d’une clinique à Famara Sagna, d’une à

SAFCO2 et d’une clinique dans le quartier de SACOBEC. On note également l’existence de

six (06) pharmacies et d’une pharmacie vétérinaire.

Cette dissymétrie dans la répartition des structures sanitaires dans les quartiers de la commune

est à l’origine des visites effectuées en dehors de la commune. Il est beaucoup plus facile,

selon la population de se rendre à SICAP MBAO pour se faire consulter que d’aller dans les

structures se trouvant dans la commune. Pour d’autres raisons également la population fait

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47

recours à des structures situées dans la ville de Pikine, de Dakar, de Guédiawaye, etc. Ainsi si

52,10% de la population se font consulter dans la commune, 25,60% des interrogés se rendent

à Pikine alors que 16,10% vont à Dakar (Graphique n°5). Cela peut s’expliquer, d’une part,

par l’aisance de certaines familles et, d’autre part, par le fait que les structures communales ne

répondent pas aux besoins en soins de la population.

Localisation des structures sanitaires …

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00% 52,10%

25,60%

16,10%

2,40% 3,80%

Graphique n°5: La localisation des structures sanitaires fréquentées par la population

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Carte n°3 : La répartition des structures sanitaires dans la commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer

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49

I.2. L’accessibilité du service sanitaire

L’analyse de l’accessibilité des services sanitaires est faite sous trois angles. Elle est d’abord

appréhender par les distances et le temps mis par la population pour arriver à la structure la

plus proche, ensuite par l’appréciation du coût des soins par la population et enfin par la

qualité des services délivrés aux patients.

Tableau n°10: La répartition des structures de santé fréquentées selon les quartiers

Structures sanitaires Quartiers

Case de santé

Poste de santé

Dispensaire Hôpital Clinique Autres

Usine cap vert 25,0% 62,5% 37,5% 25,0% 0,0% 0,0%

Thiane 25,0% 75,0% 58,3% 25,0% 0,0% 0,0%

Usine Colomb 28,6% 57,1% 14,3% 14,3% 0,0% 0,0%

Mandiaye Diop 21,7% 73,9% 17,4% 34,8% 4,4% 4,4%

Issa Diop 14,3% 100,0% 28,6% 28,6% 28,6% 0,0%

Ndatté Ndiaye 0,0% 66,7% 0,0% 33,3% 0,0% 0,0%

Marène 33,3% 33,3% 33,3% 0,0% 0,0% 0,0%

Niangué1 66,7% 66,7% 0,0% 66,7% 33,3% 0,0%

Birahim Guèye 20,0% 60,0% 80,0% 40,0% 0,0% 20,0%

Ibra Ndao 23,1% 84,6% 15,4% 7,7% 7,7% 0,0%

Djadj Sall 33,3% 66,7% 0,0% 100,0% 33,3% 0,0%

Oryx1 0,0% 71,4% 0,0% 71,4% 0,0% 0,0%

Oryx2 20,0% 60,0% 20,0% 60,0% 10,0% 0,0%

Oryx3 12,5% 62,5% 12,5% 50,0% 25,0% 0,0%

Mor Laye Séne 50,0% 100,0% 25,0% 75,0% 0,0% 0,0%

Ismaïla Faye 0,0% 66,7% 33,3% 0,0% 0,0% 0,0%

Niangué 2 0,0% 0,0% 100,0% 33,3% 0,0% 0,0%

Ngagne Diaw 6,7% 60,0% 40,0% 73,3% 13,3% 0,0%

Cheikh Mbaye 0,0% 0,0% 0,0% 100,0% 50,0% 0,0%

Mbaye Thioune Fall 0,0% 66,7% 22,2% 88,9% 22,2% 0,0%

Ibra Ngom 8,3% 41,7% 0,0% 58,3% 8,3% 8,3%

Famara Sagna 0,0% 33,3% 13,3% 60,0% 33,3% 0,0%

Pape Guèye Fall 0,0% 42,9% 42,9% 42,9% 14,3% 0,0%

Lèye Djité 11,8% 58,8% 17,7% 52,9% 0,0% 5,9%

Bagdad 16,7% 91,7% 16,7% 8,3% 0,0% 0,0%

SAPI 40,0% 20,0% 60,0% 0,0% 0,0% 0,0%

SAPCO1 8,3% 75,0% 0,0% 33,3% 8,3% 0,0%

Mbatal1 0,0% 90,9% 9,1% 54,6% 0,0% 0,0%

SOCABEC 25,0% 62,5% 37,5% 25,0% 25,0% 0,0%

RST 20,8% 75,0% 8,3% 41,7% 12,5% 0,0%

Cité Ousmane FALL 11,1% 66,7% 11,1% 44,4% 11,1% 0,0%

Mbatal2 20,0% 60,0% 20,0% 40,0% 0,0% 0,0%

SAFKO 0,0% 80,0% 0,0% 20,0% 20,0% 0,0%

SAPCO2 0,0% 60,0% 0,0% 80,0% 30,0% 0,0%

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50

De ce tableau n°10 présentant les pourcentages de fréquentation des structures sanitaires par

quartier, on distingue trois (03) types de quartiers : un lot constitué 15 quartiers dont la

population ne fréquente pas du tout les cliniques, un lot de 14 quartiers pour lequel 1 à 30%

des citations des chefs ménages portent sur les cliniques et un dernier lot de 5 quartiers dont

30 à 50% des réponses de personnes interrogées portent sur les cliniques. Ces données se

confirment par le taux élevé des citations de fréquentation des hôpitaux par les chefs de

ménages de ces 5 quartiers.

Le premier lot est composé essentiellement par des quartiers situés dans le village

traditionnel. Ainsi, on peut en déduire aisément que ce sont les conditions de vie précaire des

résidents qui expliquent que ces derniers ne fréquentent pas les cliniques, souvent plus chers

que les structures sanitaires publiques. A l’opposé le 2e lot dont les chefs de ménages ont cité

1 à 30% les cliniques est composé essentiellement par les quartiers se trouvant dans la zone

résidentielle de Thiaroye Azur et des quartiers dans lesquels on note la présence de ces

cliniques. Les quartiers de Thiaroye Azur ont un niveau de vie relativement élevé, comparé au

reste de la commune d’où l’importance qu’ils accordent aux cliniques privés.

I.3. Les distances et temps d’accès

A lecture du graphique n°6, il apparait nettement que près de la moitié de la population,

43,40% des interrogés, fait moins d’un Km pour accéder à la structure de santé la plus

proche. 19,10% estiment la distance entre leur domicile et les structures sanitaires entre 1 et 2

Km et 20,60% de la population font plus de 3 Km pour arriver à la structure sanitaire choisie.

0,00%

5,00%

10,00%

15,00%

20,00%

25,00%

30,00%

35,00%

40,00%

45,00%

Moins 1 km 1 à 2 km 2 à 3 km Plus de 3 km

43,40%

19,10% 16,90%

20,60%

Graphique n°6: Les distances parcourues par la population

Distance parcourue

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51

Partant de l’idée que la commune fait moins de 4 Km² de surface, on peut déduire que les

distances parcourues pour accéder aux structures sanitaires sont relativement importantes.

Cela s’explique par le fait que la population a tendance à se rendre dans des structures situées

en dehors de la commune.

Il apparaît, dans le graphique n°7 ci-dessus, que 59,20% de la population interrogée font

moins de 30mn pour accéder à la structure sanitaire choisie. En outre, 17,10% font plus d’un

tour d’horloge pour arriver à la structure sanitaire qu’ils fréquentent. On en déduit que les

premiers fréquentent les structures situées dans la commune ou aux alentours et les seconds se

rendent dans des structures se trouvant un peu distant du territoire communal. Il s’agit

principalement de ceux qui se rendent à Guédiawaye, à Pikine ou à Dakar pour se faire

soigner. L’importance du temps d’accès aux structures sanitaires peut s’expliquer également

par l’absence des moyens de communication efficaces. En effet, un poste de santé, une

maternité ou un hôpital peut être éloigné en termes de distance mais très proche en terme

d’accessibilité s’il existe un système de transport efficace.

I.4. L’appréciation du coût de la santé

Le coût de la santé, comparé aux revenus mensuels dont le mode est entre 100.000 et 150.000

FCFA, reste très élevé. Les frais de santé occupent 16,40% des dépenses des chefs de ménage

interrogés. Ce qui est relativement important eu égard de la faiblesse des revenus des

ménages.

Temps d'accès structures 0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

Moins de 5mn

5 à 15mn

15 à 30mn

30 à 50mn

50 à 60mn

Plus d'1 heure

8,00%

27,30% 23,90%

13,10% 10,80%

17,10%

Graphique n°7: Les temps d'accès aux structures

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52

Ainsi, comme l’illustre le graphique n°8, 45% des chefs de ménage interrogé jugent les soins

prodigués aux patients chers, 49% estiment qu’ils sont très chers contre seulement 6% des

interrogés qui pensent que le coût de la santé est accessible. Ces appréciations peuvent être

doublement analysées. D’abord, il peut s’agir véritablement d’une cherté liée à l’absence de

subvention de la santé par l’Etat. Ainsi, les populations sont laissées à elles-mêmes et du coup

doivent supporter toutes les charges relatives au fonctionnement des structures sanitaires.

Ensuite, l’appréciation de la population du coût des soins par la population peut être mise en

relation avec leur niveau de vie, c’est-à-dire à leurs revenus mensuels. En effet, des chefs de

ménages qui reçoivent en moyenne entre 100.000 et 150.000 FCFA par mois diront

facilement que le coût de la santé est cher dans la mesure où ils n’arrivent même pas à assurer

la dépense quotidienne de leur ménage.

Or il est admis que la santé a un coût et que « les soins de santé primaires exigent de la part

des bénéficiaires une participation active à tous les stades des processus de résolution des

problèmes de santé »24

. Ainsi, pour amener la population à observer des habitudes

préventives des maladies telles que le paludisme, il faut impérativement leur faire payer,

d’une manière symbolique soit-il, les soins prodigués. Ce qui leur empêcherait de négliger,

par exemple, l’utilisation de moustiquaires, l’assainissement de leur environnement immédiat

et lointain.

24

Rokhaya Dite Daba Ndong SY épouse DIAO (2004) : op-Cit

6%

45%

49%

Graphique n°8: Les appréciations du coût des soins par les chefs de ménage

Accessible

Cher

Très cher

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I.5. La qualité des services

L’accès aux soins se mesure également par la qualité du service rendu. En dehors de

l’accessibilité géographique et financière des soins de santé, l’accès aux structures sanitaires

est apprécié également par rapport à la qualité du service. Une structure sanitaire peut être

géographiquement proche mais dont l’accessibilité est plus que problématique.

Au regard du graphique n°9, 28,5% des chefs de ménages interrogés ont cité les problèmes de

transport, 16,2% la cherté des médicaments et 8,9% déplorent la mauvaise qualité des

services. Les longues attentes devant les structures sanitaires sont également citées par les

chefs de ménages, 9,5%. De ces données, l’on serait tenté de penser que le service rendu à la

population est acceptable mais si l’on cumule les problèmes liés strictement à l’organisation

des structures sanitaires à savoir les longues attentes (9,5%), la mauvaise qualité des services

(8,9%) et la cherté des médicaments (16,2%), on se rendra compte nettement qu’il existe un

réel dysfonctionnement par rapport à l’accès aux soins. Dès lors, nous pouvons se demander

si la qualité des prestations n’a pas de liens directs avec la mortalité infantile ?

0,00%

5,00%

10,00%

15,00%

20,00%

25,00%

30,00%

Graphique n°9: Les difficultés d'accès de la population aux services de soins

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I.6. La mortalité infantile

A la lumière du tableau n°11 ci-dessus, 16% des chefs de ménages interrogés déclarent avoir

constaté des cas de mortalité infantile dans leur famille. Ce qui est considérable dans la

mesure où la population totale de la commune de Thiaroye sur mer est de 60 969 et que les

enfants âgés entre 0 et 5 ans représentent 14%.

Tableau n°12 : Les cas de mortalité infantile selon les quartiers

Nom du quartier/Mortalité infantile Oui Non Usine cap vert 0,00% 100%

Thiane 8,30% 91,70%

Usine Colomb 14,30% 85,70%

Mandiaye Diop 13,00% 82,60%

Issa Diop 28,60% 57,10%

Ndatté Ndiaye 0,00% 100%

Marène 0,00% 100%

Niangué1 66,70% 33,30%

Birahim Guèye 80,00% 20,00%

Ibra Ndao 15,40% 76,90%

Djadj Sall 66,70% 33,30%

Oryx1 28,60% 71,40%

Oryx2 10,00% 80,00%

Oryx3 0,00% 75,00%

Mor Laye Séne 50,00% 50,00%

Ismaïla Faye 0,00% 100%

Niangué 2 0,00% 100%

Ngagne Diaw 46,70% 46,70%

Cheikh Mbaye 100% 0,00%

Mbaye Thioune Fall 55,60% 33,30%

Ibra Ngom 0,00% 100%

Famara Sagna 26,70% 73,30%

Pape Guèye Fall 28,60% 71,40%

Lèye Djité 11,80% 76,50%

Bagdad 16,70% 83,30%

SAPI 0,00% 100%

SAPCO1 8,30% 91,70%

Mbatal1 9,10% 81,80%

SOCABEC 12,50% 75,00%

RST 4,20% 95,80%

Cité Ousmane FALL 0,00% 100%

Mbatal2 0,00% 100%

SAFKO 0,00% 100%

SAPCO2 10,00% 90,00%

Tableau n°11 : L’existence de la mortalité infantile

Existence de mortalité infantile Nombre de citations Pourcentages

Oui 24 16,00%

Non 126 84,00%

TOTAL OBS. 150 100%

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Cette forte mortalité peut être liée à la pauvreté de la population en général et à l’absence

d’une politique sociale et sanitaire. Ainsi, les cas de mortalité infantile les plus élevés sont

notés dans les quartiers de Birahim Guèye (80% de citations), Cheikh Mbaye (100%), Djadj

Sall et Niangué 1 avec 66,70% de citations chacun (Tableau n°12). On constate que lesdits

quartiers se trouvent dans leur intégralité dans le village traditionnel. Ce dernier est

caractérisé par l’irrégularité et la précarité des conditions de vie des populations. On en déduit

qu’ils font rarement recours aux soins de santé primaires.

En revanche, les quartiers pour lesquels les chefs de ménages interrogés n’ont pas évoqué des

cas de mortalité infantile sont entre autre Cité Ousmane Fall, Mbatal2, SAFKO et de SAPI

qui se localisent dans la zone de Thiaroye Azure. En plus, il y a les quartiers Usine Cap-Vert,

Marène, Oryx3, etc. où le niveau de vie est relativement appréciable.

I.6.1. Les causes de la mortalité infantile

Les causes de la mortalité infantile sont différemment appréciées par la population. Ainsi, si

3,60% et 7,10% (Graphique n°10) des citations portent respectivement sur le manque

d’hygiène de la population et la pollution environnementale, 15,70% des réponses évoquent le

manque d’assistance médicale d’où des pertes en vies humaines causées par des maladies

(47,90 des citations).

Mort Naturelle Maladie

Manque d'assistance

médicale

Manque d'hygiéne Pollution

industrielle

25,00%

47,90%

15,70%

3,60% 7,10%

Graphique n10°: Les causes de la mortalité infantile

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I.6.2. Les types de maladie chez les enfants

Tableau n°13: Les types de maladies chez les enfants

Type de maladie Nombre de citation Fréquences

Diarrhée 40 26,70%

Paludisme 135 90,00%

Maladie pulmonaire 27 18,00%

Rougeole 3 2,00%

Tuberculose 3 2,00%

Méningite 4 2,70%

Choléra 1 0,70%

Malnutrition 2 1,30%

Poliomyélite 2 1,30%

Fièvre jaune 11 7,30%

Autres 19 12,70%

TOTAL OBS. 150

Du tableau n°13, il apparaît que le paludisme est la principale maladie chez les enfants. En

effet, 90% des chefs de ménages interrogés l’ont cité parmi les maladies constatées chez les

enfants. La diarrhée est également citée avec 26,70%. Elle est suivie par les maladies

pulmonaires, 18,00%. Le commun de toutes ces maladies est l’insalubrité de l’environnement

dans lequel habite la population.

Ainsi, la principale explication de la recrudescence du paludisme est la présence de l’anophèle

femelle. Cette dernière, dont les larves ne prospèrent que dans l’eau, est fortement attirée par

les eaux stagnantes et l’insalubrité. Il est alors évident que le taux élevé du paludisme parmi

les maladies répertoriées chez les enfants de moins de 0 à 5 ans soit fortement imputable aux

conditions de vie de la population. Il en est de même pour la diarrhée. On est tenté

d’expliquer la présence de la diarrhée par l’insalubrité de l’eau et des aliments consommés. La

fragilité de la santé des enfants âgés entre 0 et 5 ans ne supporterait pas l’environnement dans

lequel ils évoluent. La pollution atmosphérique liée, d’une partie, à la forte présence des

industries et que l’on peut constater à travers les odeurs nauséabondes ont certainement des

conséquences sur l’air que l’on respire. C’est pourquoi, il existe des maladies pulmonaires

chez les enfants. Ces maladies chez les enfants n’influent-elles pas sur la santé maternelle ?

I.7. La santé maternelle L’accroissement rapide de la population met en évidence l’importance de célébration des

mariages mais aussi et surtout une natalité élevée synonyme d’une forte fécondité. Cette

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fécondité, si elle est rapprochée met en cause la santé des femmes c’est pourquoi moult

politiques ont été élaborées pour une planification des naissances mais aussi pour

l’amélioration de la santé maternelle par le biais des consultations prénatales et des

accouchements assistés. En dépit de toutes ces dispositions, il existe encore des cas de

mortalité maternelle.

I.7.1. Les consultations prénatales

Le tableau n°14 montre clairement que 95,33% des chefs de ménages interrogés affirment que

les femmes enceintes font des consultations prénatales contre seulement 4,67%. Cela peut

s’expliquer par la prise de conscience de la population de l’importance des consultations

prénatales aussi bien pour la santé de l’enfant que pour celle de la mère. Il est normal que les

femmes prennent conscience de ce fait et se font consulter une fois enceintes dans la mesure

où nous sommes dans une zone urbaine mais aussi qu’elles sont pour la plupart du temps

instruites.

L’importance des consultations prénatales détermine par ailleurs les conditions dans

lesquelles les femmes accouchent. En effet, elles permettent de préparer la femme

progressivement à sa vie de mère dans la mesure où elle est toujours informée du

développement de sa grossesse et de l’imminence de la délivrance.

Tableau n° 14: Les consultations prénatales chez les femmes enceintes

Consultation prénatale Valeurs absolues Fréquences

Oui 143 95,33%

non 7 4,67%

TOTAL 150 100%

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I.7.2. Les lieux d’accouchement des femmes

La pratique des consultations prénatales déterminent fortement les conditions dans lesquelles

les accouchements se feront. Ainsi, une femme qui a l’habitude de se rendre dans une

structure sanitaire pour se faire consulter sera beaucoup plus encline d’y effectuer son

accouchement.

A la lecture du graphique n°11 ci-dessus, il apparaît que 51,60% des chefs de ménage

interrogés ont cité les maternités comme lieu d’accouchement des femmes de leur famille. Les

accouchements au niveau des postes de santé ont été cités également par les chefs de ménage,

avec 32,60% contre 2,70% seulement ont effectué leur accouchement dans leur domicile.

L’importance des accouchements assistés réside dans le fait que l’on pourra épargner des

mères des complications qui découleraient de la délivrance. L’analyse ci-dessus sur les

consultations prénatales est également valable ici. La faiblesse des accouchements à domicile

s’explique par la maturité des couples et en particulier des femmes enceintes. Ces dernières

sont très au fait de l’évolution et ont une mentalité nouvelle. En outre, nonobstant l’assistance

des femmes lors des accouchements et le suivi régulier des consultations prénatales, force est

de constater qu’il existe encore des cas de mortalité maternelle.

Maternité Poste de

santé Clinique

Case de santé A domicile

Autres

51,60%

32,60%

8,20%

0,50% 2,70% 4,40%

Graphique n°11: La fréquence des lieux d'accouchement des femmes

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I.7.3. La mortalité maternelle

Tableau n°15: L'existence des cas de mortalité maternelle selon les chefs de ménage

Mortalité maternelle Nombre de citation Pourcentages

Oui 11 7,33

Non 139 92,67

TOTAL CIT. 150 100%

En dépit de la présence des structures sanitaires, il faut noter qu’il existe toujours des cas de

mortalité maternelle dans la commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer. A la lecture du

tableau n°15, on constate que 7,33% des chefs de ménage interrogés disent qu’il y a des cas

de mortalité maternelle.

Le pourcentage est faible certes mais avec les progrès constatés de la médecine et des efforts

déployés il est fort regrettable d’enregistrer encore des morts des mères en donnant la vie.

Cette mortalité s’explique par la pauvreté et le coût toujours élevé des soins de santé

primaires dans la mesure où il est 55.000 FCFA25

pour une césarienne. Ce qui veut dire que

pour les femmes de faibles bourses se verront dans des difficultés certaines.

I.8. La prise en charge des personnes du troisième âge

Tableau n°16: La prise en charge des personnes âgées

Prise en charge des personnes âgées Valeurs absolues Pourcentages

Oui 26 19,40%

Non 124 80,60%

TOTAL 150 100%

La prise en charge médicale des personnes âgées est un vrai problème au niveau de la

commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer. Une faible proportion de la classe d’âge

plus de 65 ans est prise en charge dans les services sanitaires. Ainsi, le tableau n°16 ci-dessus

confirme cet état de fait. Sur un échantillon de 150 chefs de ménages seules 26 personnes, soit

19,40% déclarent être prises en charge dans les structures de santé. Ce qui est fort regrettable

dans la mesure où il existe un taux important de personnes âgées et dont les revenus mensuels

sont très faibles. C’est en ces mots que se sont terminés les propos d’un chef de ménage que

nous avons administré un questionnaire :

25

UNFPA and Immpact; University of Aberdeen, 2008, op-Cit

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60

« la mort est précipitée chez les personnes âgées par plusieurs facteurs, à savoir le manque

de respect des jeunes dans les structures de santé, l’angoisse ressentie quant on regarde nos

enfants sombrés dans le chômage et ne pouvant pas prendre la relève et surtout nous assisté

mais elle est précipitée surtout par le manque de politique sociale tendant à rendre les soins

des personnes âgées gratuits ».

Cette faible prise en charge des personnes âgées dans les structures sanitaires est diversement

interprétée par la population interrogée. Elle est due en grande partie au manque

d’engagement des autorités. Ainsi, 13,10% des chefs de ménage interrogées ont cité ce

manque de volonté des autorités locales dans la prise en charge des personnes âgées, là où

9,50% des citations portent sur le manque d’organisation (graphique n°12).

0,00% 10,00% 20,00% 30,00% 40,00% 50,00% 60,00% 70,00%

Po

urc

en

tage

s

Graphique n°12: Les causes de l'absence de la prise en charge des personnes âgées

0,00%

20,00%

40,00%

60,00%

80,00%

100,00%

Aucune Allégement des coûts

Prise en charge par

IPM

Prise en charge par

IPRES

Autres

Graphique n°13: Les types de la prise en charge des personnes

âgées

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61

Si près de 80% des chefs de ménage interrogés disent qu’il n’y a aucune prise en charge

médicale des personnes âgées, 32,4% des personnes ayant répondue à cette question déclarent

avoir bénéficié d’un allégement des coûts de la santé tandis que 17,7% affirment leur prise en

charge par l’IPM et 17,7% par l’IPRES. Pour ces derniers, il s’agit juste des rares personnes

ayant eu à exercer des fonctions leur permettant de s’inscrire à l’IPRES (Graphique n°13).

Comme nous l’avons constaté plus haut dans la répartition des professions des chefs de

ménages, ceux qui n’exercent pas dans l’informel ne représentent qu’une très faible partie de

la population de Thiaroye sur mer.

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62

II. L’ACCES A L’EDUCATION

II.1. La carte scolaire La commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer, périphérie de l’agglomération Dakaroise,

dispose d’une carte scolaire disproportionnée par rapport aux différents quartiers. En effet,

elle dispose aussi des établissements publics que privés allant d’enseignement laïc à

l’enseignement franco-arabe et du préscolaire au collège.

Le nombre d’établissements préscolaires est de six dont deux publics. Ils se localisent dans les

différents quartiers de la commune. Il s’agit d’une école privée située dans le quartier de RST,

une école privée dans le quartier de SAPI, une école privée à Ibra Ndaw et les quartiers

Mandiaye Diop et Ngagne Ndiaw qui ont une école publique et privée chacun.

A la lecture de la carte n°4, on est tenté de dire que la majeure partie des écoles privées se

situe à Thiaroye Azur qui trouve être une zone dont le niveau de vie de la population est

relativement élevé. Ce qui est assez normal dans la mesure où l’on sait que les écoles privées

et surtout du préscolaires sont fréquentées par des enfants issus d’un milieu social

relativement aisé.

Les établissements élémentaires publics, au nombre de quatre se répartissent ainsi dans la

commune : une école à SAPCO1, une à RST, une à Issa Diop et une dans le quartier de

Ngagne Ndiaw. Le nombre d’écoles privées d’enseignement laïc est de huit et celles de

franco-arabe au nombre de trois.

Si la commune d’arrondissement est caractérisée par un bon maillage des écoles du

préscolaire et de l’élémentaire, elle est par contre marquée par le manque d’écoles

d’enseignements moyens (Collège). En effet, il n’existe qu’un seul collège situé dans le

quartier RST. On est frappé par l’unicité du collège d’enseignement public malgré la pléthore

d’élèves dans l’élémentaire. Il n’existe que trois collèges privés dont deux situés à RST et un

(01) à SOCABEC.

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63

Carte n°4: La localisation des infrastructures scolaires dans la commune

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64

II.2. Les types d’établissements fréquentés par les enfants

Les parents des élèves ont diverses appréciations des enseignements donnés dans le privé et

dans le public. Ceci constitue une des raisons qui leur poussent à envoyer leurs enfants dans

des établissements publics plutôt que privés et vice-versa. Ce qui explique la répartition des

élèves dans les différents établissements.

Tableau n°17: Les types d'établissements scolaires fréquentés par les enfants

Type d'établissements Scolaires fréquentés Nombre de

citations

Pourcentages

Public 83 42,40%

Privé laïc 97 49,50%

Privé franco-arabe 16 8,20%

TOTAL CITATION 196 100%

Ainsi, le tableau n°17 ci-dessus fait apparaître que les établissements privés sont cités par les

chefs de ménage, 57,70%. Cette forte tendance des parents à envoyer leurs enfants dans les

écoles privées s’explique par la crise du système éducatif marqué par des grèves répétitives et

des taux d’échec alarmants. Il peut également s’expliquer par l’insuffisance des écoles

publiques par rapport à la demande, c'est-à-dire un nombre très élevé d’élèves dans la

commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer. En deuxième lieu, les écoles publiques sont

citées à 42,40%.

II.3. La scolarisation des enfants

Dans les paragraphes qui suivent, nous aborderons la scolarisation des enfants dans ces

différents angles à savoir leurs taux de scolarisation, le coût de scolarisation et les conditions

d’accès aux structures scolaires.

II.3.1. Les taux de scolarisation

La commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer, comme la plupart des communes de la

région de Dakar est marquée par une forte scolarisation des enfants. Le taux de scolarisation

des enfants est de 87%. Comparé à la moyenne nationale du Sénégal qui est de 92,5% et de

Dakar, 119,7%26

reste moyen important. Etant dans la région de Dakar et avec une très forte

26

Master 2 ATDDL, promotion (2009-2010) : Stratégie de Développement territorial de la communauté rurale

de Yène, UCAD, FLSH, Dakar, 82 pages

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65

croissance démographique, la commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer devrait avoir

quand même un taux de scolarisation plus important. Mais, on peut mettre ce taux de

scolarisation est corrélation avec les conditions de vie de la population en général marquée

par un faible niveau de revenus mensuels.

Cependant, dans ladite commune il existe des disparités entre le taux brut des garçons

scolarisés et celui des filles mais également leur répartition dans les différents quartiers. Les

taux de scolarisation des enfants à Thiaroye sur mer sont inégalement répartis entre les sexes.

En effet, chez les garçons le taux est de 52% contre 48% en ce qui concerne les filles.

Plusieurs facteurs contribuent à cette inégalité entre les taux de scolarisation des filles et des

garçons. Si, en milieu urbain surtout, les garçons n’ont pas en charges certaines tâches

domestiques, les filles quant à elles sont obligées, dès fois, d’abandonner les bancs de l’école

pour apporter une main forte dans l’exécution des travaux domestiques.

A l’échelle des quartiers, les taux de scolarisation (Tableau n°18) peuvent être classés en cinq

(05) catégories. D’abord, une première catégorie dont les taux de scolarisation varient entre

50 et 69%. Il s’agit principalement des quartiers de Mor Laye Sène et Usine Cap-Vert avec

respectivement 50 et 54%. L’analyse de la carte de localisation des établissements scolaires

fait ressortit l’absence d’écoles dans ces deux quartiers. Ce qui pourrait expliquer les faibles

taux de scolarisation des enfants dans lesdits quartiers. Ces taux peuvent s’expliquer

également et comme la plupart des services au niveau de vie de la population.

Puis, une deuxième catégorie renferme des quartiers dont les taux de scolarisation oscillent

entre 70 et 80%. Ils concernent les quartiers de Birahim Guèye, Ibra Ndao, Famara Sagna et

Lèye Djité. Tous ces quartiers, à l’exception du quartier d’Ibra Ndao, ont en commun

l’absence d’école. Ainsi, à l’instar des quartiers de la première catégorie, l’infériorité des taux

de ces quartiers par rapport à la moyenne de la commune s’expliquent également par

l’absence d’écoles. La plupart des quartiers se situe en plus dans le village traditionnel.

Ensuite, une troisième catégorie a, elle, des taux qui se situent entre 81 et 90%. De loin les

plus importants de la commune, il s’agit de onze (11) quartiers qui s’éparpillent un peu

partout dans la commune.

Puis, quatrième catégorie dont les taux sont entre 91 et 99% est composée de dix (10)

quartiers. Plus de deux tiers de ces quartiers sont dans la zone de Thiaroye Azur.

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66

Et enfin, la cinquième catégorie dont les taux de scolarisation des enfants, 100%, dépassent

très largement la moyenne communale est composée des quartiers de SAPI, SAPCO1, Oryx2,

Issa Diop, Ndatté Ndiaye, Niangué2 et Cheikh Mbaye. Ces quartiers se caractérisent dans leur

majorité par leur petitesse en termes surfaciques et en termes de population.

Tableau n°18: Les taux de scolarisation selon les quartiers et par sexe

Quartiers Taux de scolarisation Taux des garçons parmi les enfants

scolarisés

Taux des filles parmi les enfants scolarisés

Usine cap vert 54% 55% 45%

Thiane 92% 59% 41%

Usine Colomb 83% 52% 48%

Mandiaye Diop 88% 48% 52%

Issa Diop 100% 28% 72%

Ndatté Ndiaye 100% 60% 40%

Marène 91% 40% 60%

Niangué1 82% 78% 22%

Birahim Guèye 75% 67% 33%

Niangué 2 100% 30% 70%

Ngagne Diaw 82% 49% 51%

Cheikh Mbaye 100% 67% 33%

Mbaye Thioune Fall 81% 60% 40%

Oryx1 96% 51% 49%

Oryx2 100% 52% 48%

Oryx3 85% 48% 52%

Mor Laye Séne 50% 70% 30%

Ismaïla Faye 86% 75% 25%

Djadj Sall 89% 63% 38%

Ibra Ndao 75% 55% 45%

Ibra Ngom 75% 37% 63%

Famara Sagna 89% 53% 47%

Pape Guèye Fall 85% 39% 61%

Lèye Djité 77% 45% 55%

Bagdad 92% 50% 50%

SAPI 100% 50% 50%

SAPCO1 100% 60% 40%

Mbatal1 95% 62% 38%

SOCABEC 94% 53% 47%

RST 89% 55% 45%

Cité Ousmane FALL 98% 48% 52%

Mbatal2 94% 55% 45%

SAFKO 90% 42% 58%

SAPCO2 95% 53% 48%

TOTAL COMMUNE 87% 52% 48%

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67

Il serait intéressant de s’interroger sur la corrélation entre ces taux de scolarisations, les

capacités d’accueil des établissements, le personnel enseignant et les capacités financières des

parents d’élèves à prendre à charge l’éducation des enfants ?

II.3.2. L’accessibilité des structures scolaires

L’accessibilité des structures scolaires est mesurée par rapport à la distance parcourue les

élèves pour accéder à leurs écoles mais aussi par rapport au temps.

II.3.2.1. Les distances entre structures scolaires et domiciles des élèves

La répartition des structures scolaires dans la commune de Thiaroye sur mer laisse entrevoir

une certaine disposition des quartiers par rapport aux écoles fréquentées par leurs enfants. Les

distances qui séparent les écoles fréquentées et les domiciles des élèves varient entre 0,3 km

et 2,5 km. Ainsi, dans la carte n°5 ci-dessous, il apparaît quatre types de quartiers.

D’abord, nous avons des quartiers dont les enfants font entre 0,3 et 0,9 km, soit 300 et 900m

pour arriver à leur école. Quinze (15) quartiers, dont le plus proche de ses écoles est SAFCO

et le plus éloigné Issa Diop, sont concernés par cette situation.

Ensuite, quinze quartiers se trouvent entre 1 et 1,5 km des établissements fréquentés. Il s’agit,

entre autre, des quartiers d’Usine Cap-Vert (1 km), Ismaël Faye (1,2 km), Oryx3 (1,5 km),

etc. Il s’agit principalement des quartiers où il n’existe pas d’école.

Puis, un troisième lot composé de quatre (02) quartiers où les enfants font entre 1,7 et 1,9 km

pour se rendre dans leur établissement scolaire. Ces quartiers sont caractérisés par la pauvreté

et l’inexistence d’infrastructures scolaires.

Enfin, une troisième catégorie constituée des quartiers dont les élèves doivent faire entre 2 et

2,5 km pour arriver à leur structure scolaire. Il faut comprendre par là que tous les élèves

étudient dans des écoles se trouvant au sein du territoire communal mais que certains quartiers

sont très distant des structures scolaires.

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68

Carte n°5: Les distances moyennes entre les établissements et les domiciles des élèves de la commune

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69

II.3.2.2. Les temps d’accès aux structures scolaires

L’accessibilité des structures scolaires se mesure également par le temps que prennent les

élèves pour rallier leurs écoles. A la lecture du graphique n°14, on constate les temps d’accès

à ces structures peuvent aller jusqu’à un tour d’horloge. Près de 40% des chefs de ménage

interrogés déclarent leurs enfants font 5 à 15 minutes pour accéder à leurs écoles, près de 20%

disent que le temps d’accès se situe entre 15 et 30 minutes alors que moins de 10% voient

leurs enfants faire plus d’une (01) heure pour arriver à leurs écoles (Graphique n°14).

L’analyse de ces données fait voir que la majorité des élèves sont proches de leurs écoles. Par

ailleurs, l’estimation du temps reste très relative dans la mesure où pour un temps donné

plusieurs interprétations peuvent en ressortir. En effet, c’est qu’on comprendre à travers les

déclarations de ces deux chefs de famille :

« Mes enfants font 30 à 50 mn de marche pour arriver à leur école, ce qui veut dire que

l’école est proche » alors que pour cette même durée de parcours des élèves le second chef de

famille estime que « l’école est éloignée pour la simple raison qu’il faut sortir de la maison à

sept (07) pile pour ne pas être en retard ».

Cependant, partant de l’idée que la presque totalité des élèves marche à pied pour se rendre à

l’école, on peut affirmer que les écoles sont proches. Ceci, parce que si toutefois ils utilisent

Temps d'accès

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

Moins de 5mn

5 à 15mn 15 à 30mn

30 à 50mn 50 à 60mn

Plus 1 heure

Graphique n°14: Les temps d'accès aux structures scolaires

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70

les moyens de communication, ils auraient fait moins de cinq (05) minutes pour gagner leurs

structures scolaires.

II.4. L’accessibilité de l’éducation

Tableau n°19: Le coût de l'éducation des enfants par an selon les chefs de ménage

Coût de l'éducation en FCFA Nombre de citations Fréquences

Moins de 200 000 88 58,67

200 000 à 400 000 26 17,33

400 000 à 600 000 15 10,00

600 000 à 800 000 7 4,67

800 000 à 1 000 000 8 5,33

1 000 000 à 1 200 000 3 2,00

1 200 000 et plus 3 2,00

TOTAL 150 100,00

L’Etat s’est dégagé petit à petit par rapport à l’éducation des enfants en ce sens que les

politiques d’assistance des parents des élèves relatives à la mise à leur disposition des

fournitures sont abandonnées. En effet, même si certaines autorités locales assistent les

parents d’élèves dans l’éducation, l’Etat ne met plus à la disposition des élèves des manuels

pédagogiques.

C’est pourquoi toute la charge relative à l’éducation des enfants revient aux parents. Cette

charge va de l’achat des fournitures, à l’habillement et au transport des élèves. Ce qui devient

un fardeau pour les chefs de familles possédant plusieurs enfants scolarisés. Ainsi, 58,67%

des chefs de ménage interrogés disent qu’ils dépensent moins de 200.000 FCFA par an pour

l’éducation de leurs enfants, 17,33% déclarent que le budget alloués aux frais de scolarité de

leurs enfants varient entre 200.000 et 400.000 FCFA par an. 2% de l’échantillon estiment

leurs dépenses relatives à l’éducation de leurs enfants à plus de 1.200.000 FCFA (Tableau

n°19). Ce qui est très important par rapport aux revenus annuels des ménages.

Ces coûts liés à l’éducation des enfants comparés aux revenus moyens annuels des ménages

sont plus qu’importants. Ce qui se traduit par une incapacité de certains chefs de famille

d’assurer les frais relatifs à l’éducation de leurs enfants. Ces derniers finissent, par manque de

moyens, par abandonner les bancs au profit des métiers dans l’informel ou des travaux

domestiques. La cherté du coût de l’éducation des enfants a, par conséquent, un impact très

négatif dans la formation des jeunes en général et des élèves du préscolaire et de l’élémentaire

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en particulier. Elle se traduit par des taux d’abandon très importants mais aussi par la

souffrance des chefs de famille de voir l’éducation de leurs enfants en péril sans pouvoir y

remédier.

Toutefois, l’inaccessibilité de l’éducation en termes de coût n’est pas les seuls problèmes que

rencontrent les chefs de ménage. Ces derniers sont confrontés également à des problèmes liés

à l’effritement de la qualité de l’éducation de leurs enfants. Ce qui fait qu’ils ont diverses

appréciations du système éducatif.

II.5. Les difficultés rencontrées par les chefs de ménages

Ces dernières décennies sont marquées par un recrutement massifs des enseignants et à des

réformes dans le système éducatif sénégalais. Toutefois, les efforts faits par l’Etat ne sont pas

toujours bien appréciés par les chefs de ménage, parents d’élèves. Ces derniers restent

toujours dans des difficultés en ce qui concerne l’éducation des enfants. En effet, si seulement

10,50% des chefs de ménage interrogés soutiennent qu’ils n’ont aucune difficulté pour faire

face à l’éducation de leurs enfants, nombreux sont ceux qui disent qu’ils rencontrent diverses

difficultés. Ainsi, 34,10% disent se confronter à un manque de moyens pour assurer

0,00% 5,00%

10,00% 15,00% 20,00% 25,00% 30,00% 35,00%

10,50%

34,10%

19,40%

13,10% 8,90%

3,10% 6,80% 4,20%

Graphique n°15: Les types de problèmes rencontrés par les chefs de ménage

Types de problèmes rencontés

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72

l’éducation de leurs enfants ; 32,50% déplorent la cherté des fournitures et des inscriptions

(Graphique n°15).

Les difficultés ne sont pas uniquement d’ordre matériel et financier, elles relèvent aussi de la

qualité de l’enseignement. Le graphique n°15 fait apparaître que les chefs de ménage

interrogés se désolent des grèves répétitives des enseignants, de la faiblesse de la qualité de

l’enseignement et du manque de suivi des élèves. Pour cause on peut citer les nombreux

enseignants recrutés sans pour autant posséder une pédagogie et une culture éducative. Le fait

de connaitre est une chose mais savoir le transmettre en est une autre. Pis, dans la foulée des

recrutements massifs, le clientélisme politique n’avait pas épargné le système éducatif

sénégalais. Car, pour satisfaire des partisans politiques, certaines autorités usaient de leur

position pour recruter des enseignants qui n’étaient pas habilités à regagner les salles de

classes.

D’autres raisons aussi expliquent la détérioration de la qualité de l’éducation. Entre autres,

nous pouvons citer la globalisation qui ne joue pas à la faveur des pays en voie de

développement. L’explosion des techniques d’information et de communication, qui devrait

profiter à tous dans l’accès à la connaissance, est vulgairement exploitée par les jeunes. Il

suffit de rendre dans les cybercafés pour se rendre compte de l’utilisation qu’est faite des

technologies de l’information et de la communication. En effet, les enfants se ruent vers les

réseaux sociaux au lieu de profiter de la disponibilité de ces outils pour accéder à la

connaissance. Ce qui impacte non seulement sur le temps consacré aux travaux scolaires mais

aussi à la lecture des livres. En plus de cet état de fait qui effrite la qualité de l’éducation, la

pauvreté est également indexée. En effet, le manque de moyens des chefs de famille fait que

ces derniers consacrent beaucoup plus de temps à la recherche de la dépense quotidienne. Du

coup, ils ne parviennent pas à surveiller les enfants et la plupart d’entre eux n’ont pas les

moyens pour payer un répétiteur.

II.7. Les problèmes des structures scolaires

Les entretiens réalisés avec les responsables des structures scolaires de Thiaroye sur mer à

savoir les directeurs des différentes écoles publiques et le principal du Collège de Thiaroye

Azur font ressortir plusieurs problèmes.

Les problèmes que rencontrent les structures scolaires diffèrent d’un quartier à un autre.

Ainsi, pour le Collège CRS du quartier RST c’est le manque de terrain qui constitue le

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73

principal problème. Cette situation est beaucoup plus complexe que le collège ne dispose

même pas de salles de classes lui appartenant parce que c’est l’école élémentaire du même

quartier qui lui à céder une partie de ses salles. Ce qui veut dire que le collège et l’école

élémentaire se trouvent dans la même enceinte. Cette situation se traduit par des conditions

d’études difficiles des collégiens dans la mesure où à l’heure de la récréation des élèves de

l’élémentaire les cris et le brouhaha de ces derniers empêchent la bonne communication. En

dehors des difficultés liées à cette cohabitation, il existe également le manque de salle de

classes. En effet, pour un effectif de 552 collégiens répartis en treize (13) classes

pédagogiques, il n’existe que cinq (05) salles de classes.

Quant aux écoles du préscolaire les principaux problèmes sont entre autre « l’environnement

des établissements du préscolaire à Thiaroye village qui est caractérisé par l’inexistence de

mur de clôture, de blocs sanitaires et de points d’eau 27

».

Les écoles élémentaires ne sont pas en reste. L’école du quartier d’Issa Diop est caractérisée

par la détérioration des toilettes et l’insuffisance des points d’eau ; celle du quartier RST est

marquée par l’insuffisance des salles de classe et la quasi-absence de l’autorité municipale

dans le paiement des vigiles. Elle a fait l’objet, d’ailleurs, d’un cambriolage dont les auteurs

ont emporté avec eux un lot de matériels pédagogiques. Il faut noter que les écoles publiques

ont en commun le manque criard de matériels pédagogiques, l’insalubrité, le manque

d’hygiène et l’insuffisance des points d’eau et de toilettes.

27

MASTER ATDDL (2013) : Plan d’Investissement de la Commune d’Arrondissement de Thiaroye sur mer ,

UCAD, FLSH, Promotion 2011-2012.

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74

Photo n°1 : Quelques photos des toilettes de l’école élémentaire Moussé Niang

III : L’ACCES A L’EAU POTABLE

III.1. Les sources de ravitaillement de la population en eau potable Tableau n°20: Les sources d'approvisionnement en eau potable des quartiers

Nom du quartier/Source d'approvisionnement

Bornes fontaines Branchements particuliers Puits

Usine cap vert 12,50% 87,50% 0,00%

Thiane 50,00% 50,00% 8,30%

Usine Colomb 14,30% 85,70% 0,00%

Mandiaye Diop 17,40% 82,60% 0,00%

Issa Diop 28,60% 71,40% 0,00%

Ndatté Ndiaye 0,00% 100,00% 0,00%

Marène 0,00% 100,00% 0,00%

Niangué1 0,00% 100,00% 0,00%

Birahim Guèye 40,00% 80,00% 0,00%

Ibra Ndao 7,70% 92,30% 7,70%

Djadj Sall 33,30% 66,70% 0,00%

Oryx1 0,00% 100,00% 0,00%

Oryx2 40,00% 60,00% 0,00%

Oryx3 12,50% 87,50% 0,00%

Mor Laye Séne 0,00% 100,00% 0,00%

Ismaïla Faye 0,00% 100,00% 0,00%

Niangué 2 33,30% 66,70% 0,00%

Ngagne Diaw 13,30% 86,70% 0,00%

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75

Tableau n°20: Les sources d'approvisionnement en eau potable des quartiers

Nom du quartier/Source d'approvisionnement

Bornes fontaines Branchements particuliers Puits

Cheikh Mbaye 0,00% 100,00% 0,00%

Mbaye Thioune Fall 44,40% 55,60% 0,00%

Ibra Ngom 16,70% 83,30% 0,00%

Famara Sagna 33,30% 73,30% 6,70%

Pape Guèye Fall 0,00% 100,00% 0,00%

Lèye Djité 17,70% 82,40% 5,90%

Bagdad 16,70% 83,30% 0,00%

SAPI 0,00% 100,00% 0,00%

SAPCO1 0,00% 100,00% 0,00%

Mbatal1 9,10% 90,90% 0,00%

SOCABEC 0,00% 100,00% 0,00%

RST 0,00% 100,00% 0,00%

Cité Ousmane FALL 0,00% 100,00% 0,00%

Mbatal2 40,00% 60,00% 0,00%

SAFKO 20,00% 80,00% 0,00%

SAPCO2 20,00% 80,00% 0,00%

TOTAL 15,30% 84,30% 1,30% Sources : Enquêtes de terrain, janvier 2013

Source de vie, l’eau est une denrée nécessaire pour la survie et le bien être de la population.

Elle fait l’objet de plusieurs convoitises et est dans certaines parties du monde une source de

conflits. Raison pour laquelle, sa gestion et son exploitation doivent être régulées. Ainsi, pour

assurer une alimentation en eau potable à la population urbaine et périurbaine, l’Etat du

Sénégal draine la denrée depuis le lac de Guiers. Toutefois, l’adduction en eau potable n’est

possible qu’avec une participation de la population c'est-à-dire le respect d’une procédure qui

n’est pas gratuite. C’est la raison pour laquelle, selon les moyens dont disposent les chefs de

ménage, différentes sources d’approvisionnement sont mises en place pour leur permettre de

se procurer de l’eau potable.

Le tableau n°19 ci-dessus fait apparaître les différentes sources d’eau utilisées par les chefs de

ménage des quartiers respectifs. Ainsi, en matière d’alimentation en eau potable, il existe trois

(03) catégories de quartiers.

D’abord, les quartiers dont les ménages s’approvisionnent exclusivement de leurs

branchements particuliers, c'est-à-dire des robinets privés. Treize (13) quartiers sont

concernés par cette catégorie. Il s’agit principalement de cinq quartiers de la zone de Thiaroye

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76

Azure et des quartiers qui ne disposent pas de bornes fontaines dans le village traditionnel

(carte n°6 ci-dessous).

Ensuite, la deuxième catégorie dont les chefs de ménage interrogés ont cité 1 à 20%

l’approvisionnement au niveau des bornes fontaines. Ainsi, même si dans leur quartier

respectif il existe des branchements particuliers, une portion de la population continue de

s’approvisionner en eau potable au niveau des bornes fontaines. Il peut s’agir des

approvisionnements en temps de coupure d’eau. Il peut s’agir également des

approvisionnements liés de la cohabitation entre ménages pauvres et ménages à revenus

moyens. Quatre quartiers de Thiaroye Azure à savoir SAFCO, SAPCO, Mbatal1 et Bagdad

sont concernés par cette catégorie. Les neufs restant sont des quartiers périphériques du

village traditionnel.

Enfin, la troisième catégorie est composée de huit (08) quartiers dont les citations portant sur

l’approvisionnement en eau potable au niveau des bornes fontaines varient entre 30 et 50%.

Ce qui est très représentatif dans la mesure où nous sommes dans une zone urbaine dont le

réseau d’adduction en eau potable est très proche des domiciles. Ce qui ne nécessite pas des

frais élevés pour se brancher au réseau.

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77

Carte n°6 : La localisation des bornes fontaines de la commune de Thiaroye sur mer

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78

III.2. L’accessibilité des sources de ravitaillement

La carte n°5 portant sur la localisation des bornes fontaines montre une certaine dissymétrie

par rapport aux quartiers. Les bornes fontaines sont inégalement réparties entre les quartiers.

En effet, elles sont tous concentrées dans les quartiers du village traditionnel. Deux analyses

peuvent ressortir de cette disposition des bornes fontaines. D’abord, elle peut être expliquée

par leur rentabilité dans les quartiers du village traditionnel plutôt que dans les quartiers de

Thiaroye Azur. Ainsi, les bornes sont tenues par des exploitants qui font de la vente de l’eau

une profession commerciale. Ce qui fait qu’ils préfèrent les quartiers densément peuplés du

village traditionnel qu’aux quartiers à l’allure résidentielle de Thiaroye Azur.

Cette disproportion peut s’expliquer également par le niveau de branchements particuliers des

ménages. En effet, sur la carte n°7 ci-dessous il apparaît clairement qu’il existe dans le village

traditionnel un nombre important de quartiers dont le niveau de branchements particuliers est

faible. Dans la zone de Thiaroye Azur le niveau de branchement particulier est satisfaisant

voire très satisfaisant car en dehors du quartier de Mbatal 2 dont le niveau est faible tous les

autres quartiers disposent d’une adduction en eau potable acceptable.

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79

Carte n°7 : La répartition des ménages selon le niveau de branchement particulier en eau

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80

III.4. Le coût de l’eau

L’eau potable est une denrée dont l’exploitation ne nécessite qu’un faible investissement. Elle

ne requiert pas de matières premières car seules les infrastructures et l’énergie permettant son

exhaure sont indispensables. De ce fait, le coût de l’eau ne devrait pas, en principe, être élevé.

L’eau devrait être vendue juste pour que la population en fait un bon usage, c'est-à-dire éviter

le gaspillage dans la mesure que c’est une denrée qui se raréfie dans certaines parties du

monde.

Cependant, la population en général et celle de Thiaroye sur mer en particulier paie un coût

élevé pour obtenir de l’eau potable et les familles à faibles revenus ne parviennent même pas

à disposer d’un robinet chez elles. Ainsi, comme l’atteste le graphique n°16, près de la moitié

des chefs de ménage interrogés estime leurs frais relatifs à la facture de l’eau entre 25.000 F et

30.000 FCFA ; 6,67% seulement paient moins de 5.000 FCFA leur facture d’eau alors que

16,67% sont facturés à plus de 30.000 FCFA tous les deux mois. Ce qui est, pour la

population, cher par rapport à leurs revenus mensuels.

Cette cherté de l’eau peut être expliquée par la quantité d’eau consommée par ménage. En

effet, avec des ménages dont la taille moyenne est de 11,8 et des besoins en eau par personne

et par jour élevés, il est tout à fait logique que le coût de l’eau soit élevé pour les chefs de

Coût mensuel de l'eau des ménages

0,00

10,00

20,00

30,00

40,00

50,00

Moins de

5000

5000 à

10000

10000 à

15000

15000 à

20000

20000 à

25000

25000 à

30000

Plus de

30000

6,67 2,00

6,67 4,67

14,00

49,33

16,67 Po

urc

en

tage

s Graphique n°16: Le coût mensuel de l'eau des ménages

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81

famille. Par ailleurs, la comparaison entre les revenus moyens mensuels des ménages, dont la

classe modale est de 100.000 à 150.000 FCFA, laisse entrevoir des difficultés auxquelles sont

confrontés les chefs de ménage. Ces difficultés sont beaucoup plus criardes dans la mesure où

les chefs de ménage doivent non seulement prendre en charge l’ensemble des besoins de leur

famille mais aussi payer d’autres factures telles que l’électricité sans compter le coût de la

santé et de l’éducation des enfants. Il est alors évident que les chefs de ménage trouvent que la

facture d’eau très chère.

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82

CHAPITRE 2 : L’IMPACT DE LA DECENTRALISATION DANS

L’ACCES AUX SERVICES SOCIAUX

I. LA GESTION MUNICIPALE DES SERVICES AUX ADMINISTRES

La décentralisation qui s’est matérialisée par le transfert de certaines (09) compétences de

l’Etat central aux collectivités locales rend ces dernières autonomes et responsables d’un

certain nombre de services. Les compétences transférées aux collectivités locales concernent

les grands domaines suivants :

gestion et utilisation du domaine privé de l’Etat, du domaine public et du domaine

national,

environnement et gestion des ressources naturelles,

santé, population et action sociale, jeunesse sport et loisirs,

culture

éducation et formation professionnelle,

planification, aménagement du territoire, urbanisme et habitat.

La loi de 1996 précise dans chacun de ces domaines les compétences exactes de chaque

niveau de décentralisation28

. Ainsi, l’Etat donne libre administration aux collectivités locales

et leur charge la lourde responsabilité de la gestion des services aux administrés. Elle ressort

de la compétence des collectivités locales comme le montre l’Article premier du Premier Titre

du code des collectivités locales La région, la commune et la communauté rurale règlent, par

délibération, les affaires de leurs compétences. Elles concourent avec l'Etat, à

l'administration et à l'aménagement du territoire, au développement économique, éducatif,

social, sanitaire, culturel et scientifique ainsi qu'à la protection et à la mise en valeur de

l'environnement et à l'amélioration du cadre de vie29

.

Ce qui veut dire que les services sociaux de bases doivent être gérés par les collectivités

locales, la commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer pour notre cas. Qu’il soit la santé,

l’éducation ou l’eau, la commune devrait, à travers la gouvernance participative, se concerter

avec sa population pour les aider à créer un cadre de vie propice. Cependant, force est de

constater les dysfonctionnements qui émaillent la gestion de ces services par les autorités

municipales. Ainsi, nous pouvons nous demander quel serait le degré d’implication des

autorités locales dans la gestion des services sociaux de base relevant de leurs compétences ?

28

Programme de Développement Municipal (PDM) , 2000 : Etat de la décentralisation au Sénégal.11p 29

Code des collectivités locales annoté, 406p (2006)

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I.1. L’intervention de la municipale dans le secteur de l’éducation

Point névralgique du développement économique et social du pays, l’éducation est un des

domaines de compétences transférés. En effet, elle doit attirer l’attention des autorités locales

afin de garantir une bonne formation aux élèves, futurs acteurs du pays. Mais, les différents

entretiens réalisés aves les responsables des structures scolaires à savoir les directeurs des

différentes écoles publiques et le principal du Collège de Thiaroye Azur font ressortir une

quasi-absence de l’autorité municipale dans la gestion de l’éducation. Selon ces derniers :

« les problèmes que souffrent les écoles publiques de Thiaroye sur mer sont énormes et que le

pire est l’absence de la main de l’autorité locale dans la gestion du secteur éducatif ». Cette

assertion est confirmée par la prise en charge du vigile de l’école élémentaire CRS par le

directeur. En effet, le directeur affirme qu’il a sollicité à plusieurs reprises l’appui des

autorités locales en vain, d’où sa résignation.

C’est le même tempo qu’on note à l’école élémentaire Ibra Ndao où le directeur affirme que

« les autorités municipales ne se sont jamais intéressées à l’éducation des enfants ». Il nous

fait constater l’état de délabrement très avancé des toilettes. Ces dernières sont d’une

insalubrité absolue et se caractérisent par un manque d’entretien.

Néanmoins, il existe des interventions sporadiques des autorités locales en ce sens qu’elles

contribuent aux financements des activités socioculturelles de certaines écoles. Deux

directeurs d’écoles élémentaires confirment avoir reçu la somme de 20.000 FCFA de la part

de l’autorité municipale en guise de participation aux activités scolaires des élèves. Ce qui est,

à nos yeux, très insignifiant. Il faut mentionner, également, la collaboration de la municipalité

avec l’ONG Sight Savers Senegal. Cette collaboration a permis dans la mise en place du

projet « l’éducation inclusive » qui s’est matérialisée par la réhabilitation de tous les box

d’hygiène de l’école élémentaire El Malick Diop, et l’équipement d’un autre avec une rampe

pour accueillir les non voyants.

En plus, les autorités affirment avoir doté les écoles de Thiaroye Azur de fournitures scolaires

d’une valeur d’un million neuf cent soixante dix mille six cents (1.970.600 FCFA) en 2006 et

un million quatre cent quatre vingt dix huit mille six cents (1.498.600 FCFA) en 2009.

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Photo n°2 : Le tableau de l’alphabet braille de l’école El Malick Diop

D’aucuns disent qu’il n’existe pas de problèmes sans issues. Il suffit juste de créer les

conditions de leur résolution en procédant d’abord par un dialogue ouvert à l’ensemble des

acteurs. Il en va de la qualité de l’éducation des enfants dans la mesure où l’absence d’un

maillon de la chaine du système éducatif entraine de graves conséquences. Par conséquent les

différents acteurs du secteur de l’éducation doivent jouer leur rôle afin d’assurer une bonne

éducation aux enfants de la nation.

Cependant, dans la commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer, il n’existe pas de cadre

de concertation desdits acteurs. En effet, selon les directeurs des écoles « la commune se

caractérise par l’absence de dialogue entre le personnel enseignant et les autorités locales ».

Les seuls cadres de concertations disponibles sont constitués par les Associations des Parents

d’Elèves (APE). Ces dernières travaillent en étroitement collaboration avec le personnel

enseignant et règlent les problèmes les plus criards. A titre d’exemple nous pouvons citer le

paiement des factures d’eau et d’électricité de l’école RST par l’APE dudit quartier.

I.2. L’implication des autorités municipales dans le domaine sanitaire L’intervention des autorités municipales dans le secteur de la santé se situe à deux niveaux.

Elle est d’abord d’ordre infrastructurelle en ce sens que les autorités votent un budget

d’investissement touchant les différents secteurs. Ensuite, elle s’articule autour de

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l’accompagne de la population dans l’amélioration de leur santé et leur accès aux soins de

santé primaire.

La commune, en collaboration avec des partenaires au développement, a réalisé un certain

nombre d’actions allant dans le sens d’amélioration les conditions d’accès à la santé. En effet,

en partenariat avec Mitshibushi-Cooperation, elle a réhabilité une maternité avec d’en

construire une autre avec des logements d’une valeur de quarante quatre millions huit cents

quatre vingt mille (44.880.000 FCFA). La commune a également construit dans le cadre du

programme PADLU, avec l’aide de l’Union Européenne (UE) un poste de santé en 2006.

Des programmes tels que le planning familiale avec ISSU, la campagne de lutte contre le

paludisme avec MILDA et le renforcement nutritionnel avec le Plan I et EVE, deuxième

phase sont en cours.

Il est fort heureux de constater que malgré la persistance des difficultés d’accès aux soins chez

la population, des efforts ont été faits pour l’amélioration des conditions de vie des ménages.

I.3. Le secteur de l’eau

La gestion de l’accès à l’eau reste le parent pauvre des interventions de la collectivité locale.

Si dans les deux secteurs précités, les autorités municipales ont initié des actions, tant soit

peu, pour améliorer leur accessibilité par la population, elles n’ont en revanche pas élaboré

des politiques allant dans le sens d’alléger les conditions d’accès à l’eau potable. En dehors du

projet eaux potable, avec la SDE, dont la première phase s’est réalisée en 2006 et la deuxième

en 2010, il n’existe pas de programmes de branchements sociaux pouvant aider les chefs de

ménages à revenus mensuels très faibles.

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86

II. L’appréciation de leur degré d’implication par la population

Le graphique n°17 ci-dessus fait apparaître l’appréciation que la population se fait sur le

manque de prise en charge des personnes âgées par les autorités municipales. Si 46,0% des

chefs de ménage interrogés déclarent ne pas savoir les raisons de la non prise en charge

médicale des personnes âgées par les autorités municipales, 28,0% d’entre eux affirment que

ce sont des raisons politiques. C’est dire qu’il existe belle et bien une prise en charge

médicale des personnes âgées mais les conditions déterminant les bénéficiaires restent

marquées par l’appartenance ou pas à une mouvance politique. Par ailleurs, 12,0% des chefs

de ménage interrogés associent l’absence de prise en charge au manque d’engagement des

autorités alors que 7,0% estiment que c’est un manque d’organisation.

L’analyse qu’on peut faire de ces données est que les actions de la collectivité locale en

matière de prise en charge des personnes âgées sont orientées, c'est-à-dire qu’il existe une

certaine discrimination entre les populations. Cet état de fait s’explique par le manque de

culture de la bonne gouvernance et des principes d’équité entre les populations dans la

répartition et l’exploitation des ressources.

0 0,05 0,1

0,15 0,2

0,25 0,3

0,35 0,4

0,45 0,5 46,0%

12,0%

2,4% 7,0%

28,0%

4,6%

Fré

qu

en

ces

Appréciations

Graphique n°17: L'appréciation de prise en charge médicale des personnes du troisième

âge

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87

CHAPITRE 3 : LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DE LA

COMMUNE

I.LE DEVELOPPEMENT DE PARTENARIAT

La décentralisation donne aux collectivités locales la liberté de mettre en place des stratégies

de développement sous la seule condition que ces stratégies restent en cohérence avec la

politique nationale d’aménagement du territoire. En effet, elles ont le libre choix de coopérer

entre elles mais aussi avec des collectivités locales étrangères.

Partant de cette opportunité, la commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer doit asseoir

une politique d’ouverture vers les autres communes du pays mais aussi vers les communes et

communautés de communes étrangères. Ce qui permettrait, à travers la coopération

décentralisée, de réaliser des projets et programmes susceptibles d’impulser un

développement local en général mais aussi de renforcer ses capacités financières. En résumé,

elle doit :

Essayer de coopérer avec les autres communes tout en mettant l’accent sur

« l’organisation conjointe de forums des affaires, des foires économiques, des comices

agricoles, d’échanges culturels, etc.30

»

En œuvrant dans le sens d’attirer les opérateurs économiques, des entrepreneurs et

surtout sensibiliser la population sur la nécessité de recouvrement des taxes qui

permettrait à la commune de développer une politique sociale efficace ;

De nouer davantage des partenariats avec des ONG et autres structures œuvrant dans

le développement.

II.GOUVERNANCE LOCALE

Le développement en général ne serait possible sans la mise en place d’une bonne

gouvernance locale. Cette bonne gouvernance va de la participation de la population dans le

choix des actions à mener sur le territoire communal à la transparence dans la distribution des

services.

En effet, dans le domaine de la santé la prise en charge médicale des personnes âgées doit être

définie selon des critères objectifs décrits et communiqués à l’ensemble de la population.

30

Cheikh Abdou Lo (2012) : Support de cours « Finances locales : Ressources financières des territoires urbains

et ruraux » Master2 ATDDL, 2011-2012.

Page 88: Décentralisation et Développement Local : La …atddlgeo-ucad.org/documents/memoire_2012/abdoulaye_thioye.pdf · 2 REMERCIEMENTS Tel que le cycliste du Tour du Faso, du Sénégal

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Ainsi, le respect de ces critères éviterait les parties pris parce que, dans le cadre de nos

enquêtes, plusieurs chefs de ménages ont décrié la manière dont cette question est gérée par

les autorités municipales.

Dans le cadre de l’éducation, il serait beaucoup plus avantageux pour l’efficacité du système

éducatif de mettre en place un comité local de l’éducation et de la formation (CLEF). Ce

dernier constituerait un véritable cadre de concertation par lequel les autorités locales et le

personnel éducatif vont échanger et trouver des solutions de mitigation aux nombreux

problèmes dont souffrent les écoles publiques.

Pour le secteur de l’eau, les autorités municipales doivent travailler davantage avec la SDE

pour mettre un meilleur accès à l’eau potable. Il est vrai que c’est un domaine très complexe

dans la mesure où avoir un branchement particulier est un fait et pouvoir payer la facture

d’eau consommée en est un autre. Toutefois, avec des branchements particuliers, la

population paierait moins que les montants dépensés au niveau de l’approvisionnement par

des bornes fontaines.

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89

CONCLUSION

L’étude de la problématique de l’accès aux services sociaux de base des ménages dans la

commune d’arrondissement de Thiaroye sur mer a permis d’appréhender le niveau de desserte

des services sociaux et les principaux problèmes auxquels la population. Elle met en lumière

également le degré d’implication des autorités municipales et l’appréciation que la population

fait de la gestion de ces services par lesdites autorités.

Pour le secteur de la santé, la commune dispose

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Research Report –Summary Report –; University of Aberdeen,20 pages

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Thomas Robert Malthus (1798), Essai sur le principe de population. Paris : Éditions

Gonthier, 1963, 236 pages.

THOUEZ. J. (1987) : L’organisation spatiale des systèmes de soins ; Montréal, Presse

Universitaire de Montréal, 166 pages

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REMERCIEMENTS ......................................................................................... 1

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ................................................ 3

Avant-propos ..................................................................................................... 9

INTRODUCTION ........................................................................................... 10

I.PROBLEMATIQUE ..................................................................................... 12

I.1 : Objectif global ..................................................................................... 17

I.2 : Hypothèse principale ........................................................................... 17

II. DISCUSSION CONCEPTUELLE ET METHODOLOGIE.................. 18

II.1. DISCUSSION CONCEPTUELLE .................................................. 18

II.2. LA METHODOLOGIE DE RECHERCHE.................................... 20

II.2.1. La recherche documentaire....................................................... 20

II.2.2. Les entretiens exploratoires ...................................................... 23

II.2.3. Les outils de la recherche ......................................................... 23

II.2.4. LE TRAITEMENT ET L’ANALYSES DES DONNEES .......... 26

II.2.4.1. Le traitement des données ..................................................... 26

II.2.4.2. L’analyse des données ........................................................... 26

II.2.5. Les conditions de la recherche ................................................ 26

II.2.6. Le déroulement de l’enquête .................................................... 27

PREMIERE PARTIE : ........................................................................................ 27

PRESENTATION GENERALE DE COMMUNE D’ARRONDISSEMENT DE

THIAROYE SUR MER ...................................................................................... 27

CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA COMMUNE ............................... 28

I. LA LOCALISATION ET LES LIMITES DE LA COMMUNE ............ 28

I.1. La localisation ................................................................................... 28

I.2. La délimitation de la commune d’arrondissement de Thiaroye sur

mer ........................................................................................................... 28

II. LE CADRE PHYSIQUE, HUMAIN ET INSTITUTIONNEL ............. 31

II.1. LE CADRE PHYSIQUE ................................................................. 31

II.1.1 : La topographie ......................................................................... 31

II.1.2 : La pédologie ............................................................................ 31

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II.1.3 : L’hydrogéologie ...................................................................... 31

II.2. LE CADRE HUMAIN .................................................................... 32

II.2.1 : L’historique du peuplement de la commune de Thiaroye sur

mer ....................................................................................................... 32

II.2.2 : L’évolution du peuplement ..................................................... 32

II.3. LE CADRE INSTITUTIONNEL .................................................... 33

CHAPITRE II : SITUATION ECONOMIQUE ET SOCIALE ..................... 35

I. LA SITUATION SOCIALE .................................................................... 35

I.1. La structuration de la population ...................................................... 35

I.2. La pression démographique .................................................................. 37

I.3. La situation matrimoniale ................................................................. 37

I.4. La taille des ménages ........................................................................ 38

II. LA SITUATION ECONOMIQUE ......................................................... 40

II.1. Les types de métiers des populations .............................................. 40

II.2. Les revenus des mensuels des ménages .......................................... 42

II.3. L’emploi .......................................................................................... 43

DEUXIEME PARTIE : ....................................................................................... 45

LA DECENTRALISATION ET LA PROBLEMATIQUE DE L’ACCES AUX

SERVICES SOCIAUX DE BASE ...................................................................... 45

CHAPITRE 1 : L’ACCES AUX SERVICES SOCIAUX DE BASE ............ 46

I. L’ACCES AUX SOINS DE BASE ......................................................... 46

I.1. L’implantation des structures sanitaire ............................................. 46

I.2. L’accessibilité du service sanitaire ................................................... 49

I.3. Les distances et temps d’accès .......................................................... 50

I.4. L’appréciation du coût de la santé .................................................... 51

I.5. La qualité des services ...................................................................... 53

I.6. La mortalité infantile......................................................................... 54

I.6.1. Les causes de la mortalité infantile ............................................ 55

I.6.2. Les types de maladie chez les enfants ....................................... 56

I.7. La santé maternelle ........................................................................... 56

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I.7.1. Les consultations prénatales ...................................................... 57

I.7.2. Les lieux d’accouchement des femmes ..................................... 58

I.7.3. La mortalité maternelle .............................................................. 59

I.8. La prise en charge des personnes du troisième âge .......................... 59

II. L’ACCES A L’EDUCATION ............................................................... 62

II.1. La carte scolaire ............................................................................... 62

II.2. Les types d’établissements fréquentés par les enfants .................... 64

II.3. La scolarisation des enfants ............................................................. 64

II.3.1. Les taux de scolarisation ......................................................... 64

II.3.2. L’accessibilité des structures scolaires ..................................... 67

II.3.2.1. Les distances entre structures scolaires et domiciles des élèves

............................................................................................................. 67

II.3.2.2. Les temps d’accès aux structures scolaires ........................... 69

II.4. L’accessibilité de l’éducation .......................................................... 70

II.5. Les difficultés rencontrées par les chefs de ménages ...................... 71

II.7. Les problèmes des structures scolaires ............................................ 72

III : L’ACCES A L’EAU POTABLE ......................................................... 74

III.1. Les sources de ravitaillement de la population en eau potable ...... 74

III.2. L’accessibilité des sources de ravitaillement ................................. 78

III.4. Le coût de l’eau .............................................................................. 80

CHAPITRE 2 : L’IMPACT DE LA DECENTRALISATION DANS

L’ACCES AUX SERVICES SOCIAUX ........................................................ 82

I. LA GESTION MUNICIPALE DES SERVICES AUX ADMINISTRES

..................................................................................................................... 82

I.1. L’intervention de la municipale dans le secteur de l’éducation ....... 83

I.2. L’implication des autorités municipale dans le domaine sanitaire ... 84

I.3. Le secteur de l’eau ............................................................................ 85

II. L’appréciation de leur degré d’implication par la population ................ 86

CHAPITRE 3 : LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DE LA

COMMUNE .................................................................................................... 87

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I.LE DEVELOPPEMENT DE PARTENARIAT ....................................... 87

II.GOUVERNANCE LOCALE .................................................................. 87

CONCLUSION ................................................................................................... 89

BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................. 90