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Son avenir Un jeune à qui transmettre le métier Comment ça marche ? Ils le vivent, ils en parlent c’est aussi le mien Découvrez l'apprentissage BTP HORS-SÉRIE 2012-2013 I p4 I p6 I p2

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Son avenir

Un jeune à qui transmettre le métier

Comment ça marche ?

Ils le vivent, ils en parlent

c’est aussi le mien

Découvrez l'apprentissage BTP

HORS-SÉRIE

2012-2013

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Ip2

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Programme du jour pour Tobias Villard, 16 ans : « piquer » d’anciennes moulures et redresser des murs à peindre ou à carreler. Il faut aussi préparer la pose de nouvelles corniches en polyuréthane.

Au 5e étage de cet immeuble lyonnais typique des années 1930, l’entreprise de plâtrerie et de peinture Metiista transforme de fond en comble un ex-trois pièces cuisine. « Les plaquistes sont passés, maintenant c’est à nous » indique le peintre chef d’équipe Jean-Yves Charondière en désignant les rayonnages en plâtre tout neufs couvrant l’un des murs. « Après le piquage, je donnerai à Tobias du traçage et de la coupe. Je pourrai lui montrer la préparation de la colle et la mise en place des éléments. C’est aussi une bonne occasion de lui montrer comment prendre les mesures sur des murs pas droits. »

« Employer un apprenti a du sens »L’entreprise Metiista emploie sept personnes au total. Le choix et le recrutement de Tobias, il y a un an, ont été un moment important pour cette jeune entreprise artisanale. « Employer un apprenti a du sens pour l’entreprise en termes d’organisation, et pour le métier en termes de transmission » souligne Arthur Brac, l’un des deux patrons associés. Il précise la démarche : « Il nous a semblé que si nous voulions adjoindre à Jean-Yves un coéquipier, il fallait que ce soit un jeune à qui il pourrait transmettre le métier. » Le patron évoque également l’argument financier : « Un apprenti n’a pas le même niveau de rémunération qu’un compagnon qualifié. C’est un dispositif attractif en termes de charges sociales. Et sur le chantier, un jeune sérieux justifie vite son salaire. Cela dit, la raison financière ne doit pas être la première motivation. »

Restait à trouver le jeune qui conviendrait. « On est allé voir le CFA-BTP de Dardilly, que l’on connaissait par le bouche à oreille. Au départ, on cherchait plutôt un ou une plaquiste, mais le critère géographique était très important : on est à la campagne, à trente minutes du centre de Lyon. »

Un jeune à qui transmettre le métierL’apprentissage au quotidien, c’est un jeune homme ou une jeune femme apprenant son métier en situation de travail réel, sous la responsabilité d’un professionnel expérimenté. Illustration sur un chantier de rénovation à Lyon, dans le quartier de la Guillotière.

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AU COE

UR

DE L’A

CTION

Employer un apprentiTobias Villard est le premier apprenti de l’entreprise Metiista. Arthur Brac affirme n’avoir « aucun doute sur le fait que c’est un bon investissement. Le rapport contraintes/bénéfices me semble tout à fait favorable. » Côté contraintes, « il y a un peu de paperasse au début, et ensuite ça roule. Par contre, il faut bien anticiper la gestion du planning de l’alternance. Je le fais sur l’année puis Jean-Yves, qui forme le jeune, se débrouille pour l’intégrer par rapport à ses chantiers. » En tant qu’employeur, Arthur Brac estime que sa première responsabilité consiste à « mettre en place toutes les conditions pour que l’apprentissage se déroule bien », notamment en termes d’encadrement du jeune. « Sur les deux ans, il faut qu’il puisse voir des choses variées, et veiller à sa sécurité. Il faut aussi faire le lien avec le CFA et éventuellement avec les parents. Mais le suivi au quotidien et la signature du livret d’apprentissage, je les délègue à Jean-Yves. »

EmployeurArthur Brac

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Compte tenu de la demande, le CFA-BTP propose la candidature de Tobias Villard, un jeune sortant du collège et cherchant un apprentissage… en peinture. Mais habitant un village tout proche de l’entreprise. Deux éléments essentiels ont ainsi présidé au choix : « On a privilégié les aspects pratiques et le fait d’avoir quelqu’un de sérieux et motivé » résume Arthur Brac.

Motivations avéréesUn entretien organisé par le CFA-BTP confirme la qualité de la candidature. « Nous nous sommes présentés mutuellement, se rappelle le jeune patron. Tobias avait de bonnes appréciations de stage, par des entreprises qu’on connaissait. Et on sentait que la peinture, pour lui, c’était un choix professionnel. »

C’est dans une section d’enseignement général et professionnel adapté (Segpa) que le garçon est allé au collège jusqu’en 3e. « En fin de 4e, j’avais fait un vœu pour le bâtiment. Du coup, en 3e, j’avais douze heures par semaine de maçonnerie, carrelage, peinture, zinguerie, un peu de menuiserie… Et j’ai fait des stages dans des entreprises. Ce qui me plaisait le plus, c’était le carrelage, la peinture et le terrassement. J’ai choisi la peinture à la fin de la 3e. » Des tests de positionnement au CFA-BTP de Dardilly confirment ses aptitudes et la validité de son choix.

La fierté du travail bien faitSitôt le contrat signé, la formation de Tobias est confiée à Jean-Yves Charondière. « C’était aussi un bon test car il est exigeant » sourit Arthur Brac. Test concluant, selon Jean-Yves lui-même : « Un des premiers travaux que je lui ai fait faire, c’était peindre une petite marquise, avec du rechampi. J’ai été assez épaté. »

Pour le maître d’apprentissage, peintre expérimenté, former l'apprenti semble aussi un élément d’épanouissement professionnel. « Ça fait trente ans que je fais ce métier, un métier que j’aime. Lui, il m’observe et il acquiert la fierté du travail bien fait. Si ce que je lui transmets est juste, il apprendra bien.

Quand on tombe sur un bon apprenti, même le temps passé à expliquer n’est pas du temps perdu. Et c’est un plaisir de transmettre ce que je sais faire. »

Au-delà de la compétence technique, certains indices révèlent une transmission qui fonctionne entre le professionnel aguerri et le jeune apprenti. C’est ce que l’on ressent par exemple lorsque ce dernier, du haut de ses 16 ans, vous assure en guise de conclusion : « Satisfaire le client, c’est ça qui est important. »

Le CFA-BTP, deuxième lieu de formation« Le rôle du CFA est à la fois central pour organiser l’alternance, et complémentaire de celui de l’entreprise pour former le jeune, explique Éric Baccolini, directeur du CFA-BTP de Dardilly, près de Lyon. L’entreprise lui apprend les ficelles du métier et le rythme de production lié aux contraintes économiques. Et au CFA, nous allons structurer, théoriser les apprentissages. » Le rôle du CFA consiste également à veiller au respect du référentiel de formation, à travers un partage des diverses tâches confiées à l’apprenti dans chacun des deux lieux. « Nous aidons aussi l’entreprise à accueillir un jeune pour la première fois. Nous accompagnons tout son parcours d’accueil et d’intégration. Il s’agit de bien gérer la transition entre l’univers de l’enfance scolaire et l’univers professionnel. » La connaissance par le centre de formation des professionnels de son secteur constitue un atout essentiel. Elle lui permet de jouer auprès d’eux un rôle efficace de conseil et d’accompagnement, reconnu par les entreprises.

3

Directeur du CFA-BTP

de DardillyÉric

Baccolini

Maître d'apprentissage Jean-Yves Charondière

Apprenti Tobias Villard

Ça se passe super bien. J’ai été bien accueilli dans l’entreprise et ça a marché tout de suite. La finition, c’est ce que j’ai choisi et c’est ce qui me plaît le plus.

Il accepte les remarques, corrige ses erreurs et

progresse. De toute façon, il m’a surpris dès le premier jour, par l’assurance de ses gestes. Il

était déjà dans le bain.

Tobias Villard se félicite de sa formation par l’apprentissage. Jean-Yves Charondière, 49 ans, semble tout aussi satisfait de son apprenti.

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« Nous proposons divers services d’accompagnement »

« Nous répondons à des demandes de plus en plus pointues de la part des

entreprises, en termes de niveau scolaire et de maturité des jeunes qu’elles recherchent. Elles souhaitent être accompagnées dans leurs recrutements d’apprentis et se voir présenter des candidatures. Nous leur proposons, de plus,

divers services d’accompagnement : une information complète sur les diplômes et les parcours de formation possibles, des explications sur le fonctionnement du contrat d’apprentissage et sur les aides auxquelles elles ont droit. En parallèle, notre conseillère jeunes et entreprises (CJE) travaille sur la recherche de candidats à l’apprentissage en utilisant tous les réseaux avec lesquels nous sommes en contact. »

« J’insiste sur l’importance du projet professionnel »« Rencontrer les jeunes candidats à l’apprentissage me permet de cerner leur profil et de proposer le parcours de formation le plus adapté. Nous mettons en relation les jeunes et les entreprises ayant des profils compatibles selon divers critères. J’insiste auprès des jeunes sur l’importance du projet professionnel et je les incite à faire un stage préalable d’immersion en entreprise. Cela permet de vérifier leur positionnement et peut servir de tremplin vers le contrat d’apprentissage proprement dit. De la même façon, nous conseillons aux entreprises qui ont peur de se tromper d'accueillir le jeune pendant quelques jours. Au bout du compte, au moment de la signature, environ deux jeunes sur trois qui entrent en apprentissage ont déjà fait une période en entreprise. »

« Les entreprises apprécient notre démarche »« J’en suis à ma troisième campagne de développement de l’apprentissage BTP. Je suis également chargée de communication au CFA à travers divers canaux : le site Internet du CFA, une newsletter électronique envoyée par mail aux entreprises de notre fichier et à nos partenaires, une page facebook très utile pour diffuser de l’information auprès des jeunes. Quant aux entreprises, elles apprécient la démarche qui consiste à venir les voir pour nous informer sur leurs besoins, puis à les renseigner avec précision sur un domaine qu’elles ne maîtrisent pas forcément bien. Tout cela nous permet d’établir des relations de confiance suivies, même avec les entreprises qui ne franchissent pas tout de suite le pas. »

L’apprentissage BTP,comment ça marche ?Le CFA du BTP : un interlocuteur expert pour les entreprisesDans chaque CFA du réseau de l’apprentissage BTP, une équipe experte travaille à la réussite conjointe des jeunes et des entreprises à travers l’apprentissage. Illustration avec le CFA-BTP de Toulouse.

Thierry KopackiSecrétaire général

Rosana VeraChargée de

développement de l’apprentissage BTP

Séverine Vieu Conseillère jeunes

et entreprises

L’apprenti est un jeune

salarié en formation. Son

emploi est régi par un

contrat de travail : le contrat

d’apprentissage. Lequel

conduit à l’acquisition d’une

qualification professionnelle,

certifiée par un diplôme

reconnu sur le territoire

national. Tout jeune âgé

de 16 ans au moins et de

25 ans au plus peut signer

un contrat d’apprentissage

avec une entreprise du

BTP. L’âge minimum légal

peut être ramené à 15 ans

dans certaines conditions

particulières.

L’État incite et aide les

entreprises à former des

apprentis par des mesures

d’exonération de charges

sociales et fiscales. De

plus, les conseils régionaux

versent aux entreprises

formant des apprentis une

indemnité compensatrice

forfaitaire, composée d’une

aide à l’embauche et d’aides

annuelles à la formation.

Les sommes perçues par les

entreprises à ce titre peuvent

aller de 1 000 à 5 000 euros

environ sur la durée du

contrat.

Le contrat d’apprentissage prévoit une alternance de périodes de travail en entreprise et de périodes de stages au centre de formation d’apprentis (CFA). La formation de l’apprenti en entreprise s’appuie sur la pratique du métier. En guidant et en encadrant son apprenti, le maître d’apprentissage lui confie des activités professionnelles correspondant à la qualification préparée. Les stages au CFA permettent de structurer et de compléter ces apprentissages par un enseignement professionnel technologique et général.

Qu’est-ce qu’un apprenti ?

De quelles aides mon entreprise peut-elle bénéficier ?

Qu’est-ce que l’apprentissage ?

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Le réseau de l’apprentissage BTP est l’œuvre de la profession du BTP elle-même. Il s’appuie d’ailleurs sur l’implication de dizaines de milliers d’entreprises dans l’accueil et la formation des jeunes. Il s’agit d’un dispositif d’envergure nationale dont toute l’organisation vise à assurer la qualité de l’apprentissage.

Dans les CFA du réseau de l’apprentissage BTP, la mise en œuvre de « six axes de progrès » confiée au CCCA-BTP par les partenaires sociaux du bâtiment et des travaux publics se traduit par de multiples

mesures d’accompagnement des entreprises et des apprentis.

Côté infrastructure, la qualité de l’accueil et de la formation s’appuie sur une politique de construction, de rénovation et d’équipement des CFA, destinée à maintenir un outil de formation en phase avec les évolutions actuelles.

Côté fonctionnement, elle passe notamment par les « Points conseil BTP » dans les CFA, le développement des compétences des équipes, l’intégration à la formation des jeunes des évolutions en matière de santé et sécurité au travail ou d’éducation au développement durable, la formation des maîtres d’apprentissage…

L’amélioration du statut et des conditions de vie de l’apprenti fait l’objet d’une attention particulière. Le partenariat avec PRO BTP, le groupe de protection sociale du BTP, y contribue à travers des dispositifs d’aides adaptés aux apprentis : protection santé, aides à la mobilité (permis de conduire, achat d’un premier véhicule), aides financières exceptionnelles aux jeunes en difficulté, assurances, etc.

Par ailleurs, le développement de l’apprentissage BTP est soutenu par l’État, avec une convention permettant notamment au CCCA-BTP de financer le déploiement sur le terrain du dispositif des « développeurs de l’apprentissage ».

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Reportage photos : Bernard Charpenel / CCCA-BTP

Pouvez-vous résumer en quelques mots les missions du CCCA-BTP ?Le cœur de notre mission consiste à développer la formation professionnelle initiale dans les métiers du BTP, en particulier par l’apprentissage. Cela passe, entre autres, par le financement des investissements et du fonctionnement des CFA de notre réseau, mais aussi par la formation des formateurs et des maîtres d’apprentissage. Nous devons garantir, au sein de notre réseau, la qualité de la formation en alternance et de l’accompagnement des apprentis que nous accueillons. Nous avons également une mission d’information à remplir auprès des jeunes et de leur famille, et aussi, des entreprises du BTP.

Pourquoi est-il si important de former des jeunes aux métiers du BTP ?Le secteur du BTP joue dans notre pays un rôle socio-économique majeur. Ses métiers représentent en France un million et demi d’emplois directs. La formation est une condition sine qua non de leur pérennité. Non seulement les besoins de renouvellement des effectifs sont très importants, mais les mutations actuelles concernant la gestion des énergies et des modes constructifs adéquats réclament des qualifications de plus en plus importantes.

Quels sont les enjeux particuliers de l’actuelle campagne de promotion de l’apprentissage que vous conduisez avec le soutien de l’État ?La crise économique a eu tendance à contrecarrer sur le terrain des entreprises les efforts en matière de formation initiale des jeunes par l’apprentissage. Malgré une conjoncture morose, il est vital de maintenir cet investissement dans l’apprentissage, pour l’avenir des entreprises du BTP comme pour celui des jeunes. C’est le sens de notre action.

3 questions à Marcel Malmartel, Secrétaire général du CCCA-BTP

EN BREF

L’apprentissage BTP, c’est nous tous

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« On transmet notre savoir-faire et on assure la relève »Maçon de formation, Bruno Royer a, en tant que salarié, « monté les échelons au fur et à mesure » avant de devenir patron. Il se dit aujourd’hui « très demandeur de jeunes » à qui faire découvrir les travaux publics, son domaine depuis 25 ans. « Avec Christophe, mon associé, on a des projets. L’idée au départ est d’aider les jeunes, de leur donner une chance et en même temps de préparer la relève. On reçoit régulièrement en stage des jeunes en Bac pro Travaux publics. Dès la rentrée prochaine, on va former un apprenti en CAP Conducteur d’engins. La première année, il ne fera que du terrain. Et l’année suivante, je le prendrai aussi une journée par semaine au bureau. » En fin de compte, Bruno Royer voit dans l’apprentissage une manière d’assurer la pérennité du métier. « L’intérêt, c’est de former un jeune motivé par ce qu’il veut faire. Et ça apporte un coup de jeune à l’entreprise. Ça met de la bonne humeur et on se sent utile : on transmet notre savoir-faire et on assure la relève. »

« Il avait vraiment envie de m’apprendre »Michaël a découvert le secteur des installations sanitaires grâce à des stages en classe de 3e. « Ce qui m’a plu dans ce métier, c’est le contact client, la diversité des matériaux utilisés, la variété des chantiers… Je suis allé au CFA le plus proche de chez moi pour m’inscrire en CAP Installations sanitaires et j’ai réussi à trouver une entreprise grâce à un contact familial. C’était un artisan seul, la cinquantaine, qui avait l’habitude de prendre des apprentis et des stagiaires. Le travail, physiquement, c’est plus dur que l’école. Ça a été un peu rude au début mais j’ai compris qu’il avait vraiment envie de me former et ça s’est très bien passé. Après mon CAP, j’ai obtenu une Mention complémentaire Maintenance en équipement thermique individuel dans une autre entreprise. J’ai été « un des meilleurs apprentis de France », en même temps qu’un copain, avec une médaille d’or qui m’a été remise au Sénat ! Maintenant je prépare un Brevet professionnel. Avec mon copain, on avance ensemble, on s’encourage mutuellement pour arriver au meilleur niveau de qualification possible. Mon projet, c’est être embauché en tant que chef d’équipe, et peut-être ensuite créer ma propre entreprise. »

Bruno RoyerEntreprise de travaux publics Melgar-Royer à Connantray (Marne)

Michaël Lopes, 21 ansEn BP Génie climatique au CFA-BTP d’Ocquerre (Seine-et-Marne)

« Nos chefs d’équipe ont suivi une formation de maître d’apprentissage »

L’apprentissage est une tradition ancrée de longue date dans cette entreprise familiale de 14 personnes dont, en ce moment, deux apprentis. L’un est en 1re année de CAP Menuisier agenceur, l’autre en 2e année de BP Menuisier.

« On prend souvent des jeunes qui ont commencé par une semaine de stage de découverte » explique Véronique Gloux, qui codirige l’entreprise aux côtés de son mari. Les rôles d’encadrement des jeunes sont bien répartis, comme le détaille Christian Gloux : « J’organise les chantiers et je distribue le travail. Les chefs d’équipe assurent le suivi des jeunes que je leur confie et je supervise l’ensemble. Mon épouse assure toute la partie administrative, mais elle veille aussi à ce que les relations restent correctes entre les jeunes et les chefs d’équipe. Les jeunes arrivent d’un autre monde et le passage est parfois un peu difficile, il faut les accompagner. » Ce qui suppose aussi une volonté d’accueil et des compétences de la part des chefs d’équipe qui en ont la charge. « Ça demande un effort de transmettre, reprend Véronique Gloux. Trois de nos chefs d’équipe ont suivi une formation de maître d’apprentissage au CFA-BTP de Pont-Sainte-Marie. Et tout ça est très bénéfique pour l’entreprise. »

Véronique et Christian GlouxEntreprise La Menuiserie Champenoise à Loches-sur-Ource (Aube)

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« La féminité équilibre l’ambiance dans l’entreprise »Après sept années dans la grande distribution, Arnaud Dégardin a découvert l’univers du bâtiment en travaillant un an avec son beau-frère, patron d’une entreprise de peinture. « Les relations humaines dans le bâtiment m’ont plu, et diriger une petite entreprise est une activité très opérationnelle qui me convient. » Sa propre entreprise, créée en 2006, a très vite franchi le pas de l’accueil d’apprentis. « Je me suis dit que ça faisait partie de mon rôle d’accueillir et de former des jeunes, notamment dans une perspective de développement visant à terme un effectif de 20 personnes. » L’un des apprentis déjà formés fait à présent pleinement partie de l’entreprise. Quant à Salomé (voir ci-dessous), sa candidature a été appuyée par l’équipe du CFA-BTP d’Agnetz. « Elle avait déjà son CAP Peinture et cherchait à poursuivre en Brevet professionnel. Le contact a été positif. C’est la deuxième jeune femme que nous prenons en apprentissage. Je trouve que c’est tout à fait intéressant, d’autant que cela correspond à une image de plus en plus véhiculée par les magazines de décoration auprès de nos clients particuliers. Et le fait d’avoir une jeune femme participe à l’équilibre de l’ambiance dans l’entreprise. »

« J’ai été très bien accueillie »Fille de maçon, petite sœur de maçon… Les modèles familiaux étaient attractifs. Salomé n’a donc pas beaucoup hésité en fin de classe de 3e sur son choix d’orientation dans le bâtiment. Un souci toutefois : l’entreprise

où elle commence son apprentissage en vue du CAP ferme ses portes au bout d’un an et demi. « Le CFA a trouvé un dispositif avec Pôle Emploi pour assurer le relais jusqu’au CAP. » Attirée par la décoration et encouragée par son formateur, elle souhaite continuer en Brevet professionnel. « J’ai pris les pages jaunes et j’ai cherché une entreprise sur Compiègne. Monsieur Dégardin est le seul qui ait répondu à mon e-mail. » Salomé répond à son tour aux questions complémentaires que lui pose le chef d’entreprise. Puis, sans nouvelles, lui refait un e-mail deux à trois semaines plus tard. « Il était content que je le relance. Il m’a proposé un rendez-vous. Il a appelé le CFA pour avoir des

renseignements sur moi et il m’a embauchée. J’ai été très bien accueillie par tout le monde. J’ai suivi les différents chefs d’équipe. Tous n’ont pas la même façon de travailler. C’est bien d’avoir des points de vue différents puis d’en tirer le meilleur parti. »

ILS ENPARLENT

Arnaud Dégardin Entreprise Pro Renova à

Compiègne (Oise)

Salomé Trouillet, 19 ansEn BP Peinture chez Pro Renova et au CFA-BTP d’Agnetz (Oise)

« La formation est un investissement vital »« Nous avons en permanence 4 ou 5 jeunes en apprentissage dans l’entreprise, qui emploie 135 personnes en propre, et 220 sur l’ensemble du groupement. » Norbert Marie, président directeur général, incarne la troisième génération de cette grosse PME familiale. « Et mon fils arrive derrière » se félicite-t-il. L’apprentissage et la formation continue sont totalement intégrés à la politique de ressources humaines de l’entreprise. « Transmettre est une nécessité, ça fait partie de la culture du métier. C’est aussi un investissement qui ne coûte finalement pas cher et qui présente un retour très rapide sur investissement. Il faut non seulement continuer à pérenniser les savoir-faire du bâtiment, mais aussi élargir les compétences et les élever dans le cœur du métier. Nous devons de toute façon continuer à former, quelle que soit la conjoncture. C’est vital pour notre activité. »

Norbert MarieEntreprise Marie Toit, implantée à Rémilly-sur-Lozon (Manche), Saint-Martin-de-Fontenay (Calvados) et Bondoufle (Essonne)

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Le CCCA-BTP, association nationale, professionnelle et paritaire gérée par les organisations d’employeurs et de salariés représentantes du BTP, est le n°1 de l’apprentissage en France, tous secteurs confondus. Il coordonne et anime un réseau de 103 centres de formations d’apprentis (CFA) : 76 sont gérés directement, au niveau régional, par des associations professionnelles et paritaires et 27 sont associés au CCCA-BTP dont 9 CFA travaux publics.66 000 apprentis sont en formation dans plus de 50 300 entreprises du BTP.

Cela représente 20 % des apprentis en France (tous secteurs confondus), et près des trois quarts des apprentis du BTP. Deux millions de jeunes ont déjà été formés dans le réseau CCCA-BTP (lire encadré). Les entreprises qui accueillent et forment des apprentis représentent aujourd’hui environ 10 % des entreprises du BTP en France, toutes spécialités et toutes tailles confondues.Des formations à 25 métiers, préparant à plus d’une centaine de diplômes, sont proposées au sein du réseau de l'apprentissage BTP. Le taux de réussite et d’insertion professionnelle est de 80 %.

Les centres de formation d’apprentis du BTP :

Premier réseau d’apprentissage en France 25 métiers

8

Aquitaine3 058

Midi-Pyrénées

3 292

Auvergne2 195

PACA6 775

Limousin834

Corse668Réunion

1 018

Bourgogne2 680

Bretagne3 249

Centre3 574

Lorraine1 690

Picardie2 617

Champagne-Ardenne

2 269

Rhône-Alpes7 072

Poitou-Charentes

Nord -Pas-de-Calais

2 070

Paysde la Loire

5 947

Basse-Normandie2 299

Haute-Normandie

Languedoc-Roussillon

Franche-Comté1 715

Île-de-France4 642

3 624

2 688

3 319

Apprentissage BTP est édité par le CCCA-BTP • 19 rue du Père Corentin • 75680 Paris cedex 14 • Tél. : 01 40 64 26 00 • www.ccca-btp.fr • Directeur de la publication : Jean-Luc Sethi • Directeur délégué : Marcel Malmartel • Rédacteur en chef : Loïc Bestard • Photographe : Bernard Charpenel • Secrétariat de rédaction : Catherine Gauthier • Adressez vos courriers à : [email protected] • Réalisation : Pastelle, Alfortville • Rédaction : François Carbonel pour Pastelle • Impression : Chirat • Dépôt légal : décembre 2012 • Tirage : 14 000 exemplaires • ISSN : 12403563

50 300 entreprises formatrices

66 000 jeunes en formation

Deux millions d’apprentis formés par le réseau CCCA-BTPCe cap à la fois symbolique et très concret a été franchi en 2012. Le jeune qui a endossé le rôle du deux millionième apprenti représente l’action conduite depuis plus de soixante-dix ans par le réseau CCCA-BTP. Après les cours par correspondance jusque dans les années 1960, le CCCA-BTP a développé à partir de 1970 une politique de construction de centres de formation d’apprentis. Celle-ci lui a permis de répondre aux forts besoins de formation initiale d’une main-d’œuvre jeune et qualifiée dans le secteur du BTP, tout en mettant en œuvre un apprentissage de qualité, caractérisé notamment par l’attention particulière accordée à l’accompagnement éducatif des apprentis.