DECRIRE ET EXPLIQUER les principales difficultés de la monarchie française à la veille de la Révolution et quelques unes des aspirations contenues dans les cahiers de doléances. Nous sommes le 4 mai 1789. La France et Paris sont en effervescence. Face aux difficultés de la monarchie, le roi Louis XVI a décidé de convoquer les Etats généraux pour le 5 mai. Plus de 1000 députés venus de toute la France doivent trouver des solutions aux problèmes de la France. Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau, à peine élu député du Tiers-Etat de Provence depuis avril, a décidé de créer un journal. Ainsi, il a lancé le 1er numéro d'Etats généraux le 2 mai 1789.

Vous êtes l'équipe de jeunes journalistes recrutée par Mirabeau et la convocation des Etats généraux est un évènement si

important que Mirabeau a décidé de réaliser un journal entièrement consacré aux Etats généraux et décrivant les causes de leur

convocation.

Vous devez rapidement choisir parmi vous des rédacteurs en chef qui seront chargés de guider le travail.

Dépêchez-vous, le roi n'aime guère le journal de Mirabeau et la police de Louis XVI doit venir saisir tout le matériel dans 2 heures.

Pour vous aider, Mirabeau a regroupé une série de documents qui pourront vous être utiles. Toutefois, vous pouvez utiliser tous les

documents que vous souhaitez.

Si vous trouvez ce travail difficile, vous pouvez demander de l'aide sous forme de conseils. Si vous trouvez ce travail trop difficile, vous pouvez demander de l'aide sous la forme d'un plan.

Documents donnés par Mirabeau

Document 1 : la guerre d'indépendance américaine

Document 2 : Extraits des Mémoires du Comte de Ségur (1753-

1830) publiés en 1822.

"Bientôt (1) on vit arriver à Paris des députés américains. Il serait

difficile d'exprimer avec quel empressement, avec quelle faveur

furent accueillis en France, au sein d'une vieille monarchie, ces

envoyés d'un peuple en insurrection contre son monarque. Ils

n'étaient point encore reconnus officiellement comme agents

diplomatiques [...] ; mais, dans leurs maisons, on voyait chaque jour

accourir avec empressement les hommes les plus distingués de la

capitale et de la Cour, ainsi que tous les philosophes, les savants et

les littérateurs les plus célèbres. Ceux-ci attribuaient à leurs propres

écrits et à leur influence le progrès et les succès des doctrines

libérales(2) en Amérique, et leur désir secret était de se voir un jour

législateur en Europe comme leurs disciples l'étaient dans l'autre

monde [...]".

Extraits des Mémoires du Comte de Ségur (1753-1830) publiés en

1822.

1. Après la Déclaration d'indépendance de 1776.

2. Favorables aux libertés.

Document 3 : Le budget de l’Etat en 1788

Document 7 : Extrait d’un cahier de Doléances

Document 4 : les 3 ordres

"Â faut espérer q'eu s jeu la finira ben tôt

un paysan portant un prélat et un noble

allusion aux impôts dont le poids retombait en

entier sur le peuple : M.M. les ecclésiastiques et

les

nobles non seulement ne payaient rien, mais

encore obtenaient des privilèges, des pensions

qui épuisaient

l'Etat et le malheureux cultivateur a peine fournir

à sa subsistance."

Document 5 :

« Le spectacle de l'égalité qui règne aux États-Unis et qui en assure la paix et la prospérité peut être aussi utile à l'Europe. Nous ne croyons plus, à la vérité, que la nature ait divisé la race humaine en trois ou quatre ordres et qu'un de ces ordres y soit aussi condamné à travailler beaucoup et à peu manger. Le spectacle d'un grand peuple, où les droits de l'homme sont respectés, est utile à tous les autres, malgré la différence des climats, des mœurs et des constitutions. »

Condorcet, De l'influence de la révolution d'Amérique sur

l'Europe, 1786.

Document 6 : un voyageur britannique décrit la France en 1787.

J'ai dîné aujourd'hui [avec des personnes] dont la conversation fut entièrement politique. La Requête au Roi de M. de Calonne(1) a paru et tout le monde en parle et discute à son sujet. […] Une opinion prévalait dans ce cercle, c'est qu'on était à l'aurore d'une grande révolution dans le gouvernement ; que tout le montre : la grande confusion dans les finances avec un déficit impossible à combler sans les États généraux du royaume ; […] aucun ministre, personne au pouvoir ou hors du gouvernement, qui ait des talents assez marqués pour trouver des remèdes […] ; sur le trône, un prince animé d'excellentes intentions, mais n'ayant pas des ressources d'intelligence suffisantes pour gouverner […] ; une Cour ensevelie dans le plaisir et la dissipation et aggravant la détresse […] ; une grande fermentation dans tous les rangs de la société, désireuse de changement […] ; un grand [besoin] de liberté, croissant à chaque heure […] ; le tout forme une combinaison de circonstances qui annoncent une grande agitation. 1 Charles Alexandre de Calonne (1734-1802) fut le ministre des Finances de Louis XVI, de 1783 à 1787. En 1787, il entreprend une vaste réforme fiscale remettant en cause les privilèges de la noblesse et du clergé, ce qui provoque son renvoi.

D’après Arthur Young (1741-1820), Voyages en France en 1787, 1788, 1789,